Press Book TEMOIN

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POUR VOS DÉPLACEMENTS DANS LES ÉTATS SCHENGEN CHOISISSEZ “ L’ASSURANCE VOYAGE CNART” CNART INDÉPENDANCE : 55, Av Albert Sarraut Tél : 842.46.06 (Bureau Référence) CNART SIEGE : Rocade Fann Bel-Air : 831.06.06 Bureaux de Proximité & Agences Régionales N.B: Remboursement Garanti en cas de non obtention de Visa ATTESTATION SÉCURISÉE Le Hebdomadaire d’Informations Générales T Semaine du Jeudi 02 au Mercredi 8 Mai 2013 EMOIN N° 1123 23 ème année - Prix 300 FCfa informer juste et vrai (Page 6) (Page 2) Elles ont diminué de 70 milliards au cours du premier trimestre. MadeMba sock, aPogée et décLin d’un Leader insatiabLe La Médina pleure Papa samba ndir FinanceS publiqueS Les recettes de L’etat en chute Libre conSeil economique, Social et environnemental Comment mme AminAtA tAll A fAilli bouder Plus de 100 organisations féminines vent debout contre le président de la République. Outrée d’avaler des couleuvres sans cesse, la pré- sidente de la troi- sième Institution du pays a failli rendre le tablier… (Lire en page 4) nécrologie page 3 SyndicaliSme

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POUR VOS DÉPLACEMENTS DANS LES ÉTATS SCHENGENCHOISISSEZ “ L’ASSURANCE VOYAGE CNART”

CNART INDÉPENDANCE  : 55, Av Albert Sarraut Tél  : 842.46.06(Bureau Référence)

CNART SIEGE  : Rocade Fann Bel-Air  : 831.06.06Bureaux de Proximité & Agences Régionales

N.B: Remboursement Garanti en cas de non obtention de VisaATTESTATION SÉCURISÉE

Le Hebdomadaire d’Informations Générales

TSemaine du Jeudi 02 au Mercredi 8 Mai 2013

EMOINN° 112323 ème année -

Prix 300 FCfa

informerjuste et vrai

(Page 6)

(Page 2)Elles ont diminué de 70 milliards au cours du premier trimestre.

MadeMbasock, aPogéeet décLind’un LeaderinsatiabLe

La Médinapleure Papasamba ndir

FinanceS publiqueS

Les recettes de L’etat en chute Libre

conSeil economique, Social et environnemental

Comment mme AminAtA tAllA fAilli bouder

Plus de 100 organisations féminines ventdebout contre le président de la République.

Outrée d’avalerdes couleuvressans cesse, la pré-sidente de la troi-sième Institutiondu pays a faillirendre le tablier…(Lire en page 4)

nécrologie

page 3

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tteennddaannccee//bullesbullesLE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales 2

Le TEMOINSIEGE SOCIAL

Cert-volant lot n°11 / ISSN n°850 99 72Tél. : 33 824 32 22

BP. 384 - CP 18523 DAKAR RPEmail : [email protected]

Directeur de la Publication : Mamadou Oumar Ndiaye

RédactionAlassane Seck Guèye,

Mamadou Oumar NdiayePape Ndiaye, Sophie Bâ, SerigneSaliou Guèye, Maïmouna Faye

Moustapha Boye,Moussa Kamara (photo)

Infographie EAG

Opératrices de saisie : Yacine Niang Thioye, Daba Guèye

Impression : Africome

Semaine du Jeudi 02 Mai au Mercredi 8 Mai 2013 n° 1123

kayama le billet de Moussa kamara

De nombreux lecteurs se plaignant d’éprou-ver des difficultés pour trouver leur hebdopréféré — du fait de problèmes de distribu-tion auxquels nous sommes confrontés, l’ADPn’ayant plus son réseau d’antan ! —, nousvous rappelons que le plus sûr moyen de rece-voir « Le Témoin », c’est… de s’abonner.

- Abonnement simple : 1 an (20.000 francs,frais de port compris pour la région deDakar).- Abonnement de soutien : 1 an (à partir de50.000 francs).Pour tout renseignement, appeler SokhnaDiallo et Manuel Thibault, tous les jours, dulundi au vendredi, de 9 à 18 heures au

33.824.32.22.

Dépêchez-vous !

abonnez-vous au « témoin » !

Le fils de Thione Ballago Seck a réussi laprouesse de remplir le Grand Théâtre. Laperformance mérite d’être saluée d’autantplus que ce temple culturel a une capacitéde 1800 places. Et quand on sait que troisjours avant le spectacle, il n’était plus pos-sible de trouver un seul ticket d’entrée…C’était samedi dernier à l’occasion de lacélébration de son quatrième anniversai-re. Waly Seck est-il entré définitivementdans la cour des Grands de la musiquesénégalaise ? C’est la seule question quivaille après sa première sortie réussie auGrand Théâtre de Dakar.Le jeune chanteur Waly Ballago Seck aréussi son pari de remplir le GrandThéâtre. Il a célébré avec faste le quatriè-me anniversaire de son groupe dans cenouveau temple de la culture sénégalaise.A cette occasion, il a assuré avec brio. Unspectacle de haute facture qui duré troistours d’horloge a permis au fils de Thionede confirmer enfin. Des artistes commeThione Seck, son père, Ndiolé, Aida Samb,Salam Diallo, Ismaël Lo, Doudou NdiayeRose, Mapenda Seck, Ousmane Seck,Alioune Mbaye Nder et Fata ont aussi

pris part à la fête, tenant à pousser lachansonnette avec le fils du « crooner »Thione Seck. Le public composé en majo-rité de jeunes filles a communié avec lechanteur durant trois tours d’horloge.L’ambiance était à son paroxysme et lespectacle féérique a conquis plus d’un.Certaines personnes friandes d’exhibi-tionnisme comme Paco Jackson, MbayeSène et Collé Faye ont rivalisé d’ardeurpour distribuer des billets de banque surscène. Ce qui a contribué à donner uneimage peu reluisante de cette fête.Toujours est il que Waly, qui affirmaitdans nos colonnes qu’il était conscient del’ampleur de la tache, a réussi avec brio àmettre un pied dans la cour des grands. Ila démarré son show par le titre «Mbeuguél » avant de boucler par le mor-ceau Bamba. C’est à guichets fermés quele fils de Thione a joué. Ce qui constitueune première pour un artiste de son âge. Ilreste à espérer qu’il réussira à poursuivresur cette prometteuse lancée au contrairede certains artistes qui n’ont pas réussi àrester constants. Le plus dur commencepour lui.

quatrième anniverSaire de Waly SeckLe fils de thione relève avec succèsle défi du grand théâtre

« Travaillez dans ce monde comme sivous deviez vivre éternellement et priezcomme si vous deviez mourir demain »recommandait le Prophète Mohamed(Psl) à ses disciples. En liant à la fois cesdeux concepts pratiques et philoso-phiques, le grand entrepreneur et enfantprodigue de la Médina, Pape Samba Ndirs’est activé durant toute sa vie dans lesocial comme s’il devait vivre éternelle-ment. Hélas, Dieu a fait qu’il n’a pas véculongtemps sur terre, autant en tout casque l’auraient souhaité les habitants decet ensemble de quartiers, puisqu’il estparti la semaine dernière à la fleur del’âge laissant d’innombrables orphelinsde ses multiples bienfaits. Une courte viecertes, mais pleine de bienfaits. Décédé à son domicile sis à la rue 6x19 dela Médina à Dakar, Pape Samba Ndirétait un des hommes les plus généreuxque le Sénégal ait jamais connus. Il avaittoujours la main à la poche, à aider lesveuves, les orphelins, les démunis. Il étaità lui seul une sécurité sociale ambulantequi réglait discrètement les arriérés deloyers, payait les factures d’eau, d’électri-cité, du téléphone, volait au secours desmosquées, soutenait les jeunes, finançaitbaptèmes, mariages, cérémonies funérai-res… C’est bien simple d’ailleurs, quandles riches de se pays se calfeutrent dansleurs bunkers, mettent des « chiensméchants » derrière leurs hauts murs,éteignent leurs téléphones portables, se

deceS de pape Samba ndir

une étoile filante de générosité s’en est allée

font escorter par des gardes du corps etvont habiter loin de leur quartier de nais-sance, Papa Samba Ndir, lui, mettait sachaise plainte devant chez lui, à laMédina, tous les soirs pour mieux rece-voir les visiteurs. Oui, sa vie durant, «Zambo », comme il était surnommé,aidait les plus démunis et assistait lespopulations déshéritées. Dans les mos-quées comme dans les foyers de laMédina, les nombreux gestes de solidari-té de Papa Samba Ndir étaient envelop-pés de discrétion. Qui n’a jamais croisécet homme plein d’enthousiasme et debonne humeur dans les rues de ce quar-tier traditionnel ? Au cours de ses funé-railles, la Médina n’a pas désempli d’ano-nymes et d’humbles venus témoigner, leslarmes aux yeux, des bienfaits que ledéfunt leur a rendus à l’abri des regards etdes oreilles indiscrets. Papa Samba était àla fois le père et la mère de la plupart desveuves et orphelins de la Médina mais sarenommée de générosité s’étendait bienau-delà de la région de Dakar. Et pourcause, la survie quotidienne de dizainesde gens dépendait de « Grand PapeSamba » ou « Moussé-le-Maire » commeon l’appelait dans le voisinage. « Nous nesavons pas ce que demain nous réservera,mais je reste convaincu que beaucoup depères ou de mères de famille peineront unjour à trouver un mouton de Tabaski.Parce que chaque année, et pendant long-temps, c’est Pape Samba Ndir qui distri-buait des moutons de Tabaski à beaucoupde familles… » a témoigné son ami et vraifrère Nago Diop. Lequel était venu parti-ciper à l’émission spéciale que la Top Fm,la radio du « Témoin », a rendue mercre-di à l’illustre disparu. Plein de générositéet d’amour pour les siens et pour tantd’autres aussi, Pape Samba Ndir était un« mauvais » politicien dans le sens où illaissait ses adversaires récolter les fruitsde son travail politique. Cet homme auxmultiples facettes que la Médina pleureencore aurait voulu avoir plusieurs viespour pouvoir offrir davantage de sontemps et de sa fortune à ses semblables.Partenaires comme adversaires. C’est cequi explique que, lors de ses funérailles,l’observateur ne savait pas à quel partipolitique se vouer pour pouvoir identifierle camp de l’illustre disparu. Parce que lesleaders politiques issus de l’Apr, du Ps, duPds et de Rewmi ont eu à faire presque lemême témoignage élogieux sur le défunt.« Papa Samba était un frère et un camara-de de parti. Il était loyal et fidèle. Il étaitgénéreux et pieux. La Médina perd unillustre fils… »Encore Pape Samba Ndir, lui, le grandhumaniste ! Toujours déterminé à menerdes actions de terrain aux bénéfices desautres. Comme ce fut le cas lors du décèsdes neuf talibés de la Médina où il a prisen charge certaines familles rescapées.Ses amis vous le diront, le défunt aimaitvivre en solidarité. Et ceux qui l’ontcôtoyé avaient toujours de quoi laisser àla maison avant de revenir prendre le théà ses côtés. Du thé qu’il aimait égalementpartager avec n’importe quelle personne,histoire de rabaisser sa modeste person-ne. « Vous connaissez les pharmaciensambulants ? Ce sont les petits vendeursde médicaments de la rue… Eh bien, iln’était pas rare qu’un pharmacien ambu-lant échoue devant la porte de la maisonpour y boire du thé avec Pape Samba… »ajoute Nago Diop.À ses amis, voisins et camarades ainsi quesa famille éplorée, « Le Témoin » — notrejournal dont il était un grand lecteur —présente ses condoléances attribuées.Que la terre de Touba — où le Mouride «Sadikh » qu’il était a été enterré — lui soitlégère.

Pape NDIAYE

bLeu bLanc FootOn a tous, quelque part en nous, au cœur,au corps et dans les replis de notremémoire, un petit bout ou un morceau deJA, de Jaraaf. Ces deux clubs de notreenfance et de notre adolescence, charis-matiques et historiques, causes de tant derêves et aussi de cauchemars. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Presque rien ou en toutcas pas grand-chose. Des soupirs et dessouvenirs. Beaucoup de torts et desremords en attendant la mort. Oui, lamort des clubs traditionnels à la gestioninformelle. Depuis que nos deux clubs sichers sont passés aux mains de dirigeantssans envergure, sans culture sportive, lesplus purs et les plus sûrs des fidèles nepouvaient que les fuir. Pour créer d’autresentités qui fleurent bon la modernité surtous les plans. La Jeanne d’Arc qui semorfond dans les tréfonds d’un champ-ionnat de seconde zone, qui l’eut cru ?Quand le Jaraaf, l’éternel rival, ennemiintime et non moins cousin voulu par ledestin, parvient au prix d’une remise encause cathartique à toujours voguer dansles flots du foot national, la Vieille Dame,elle, sans jeu de mot, se crame à petit feu! Quand Le Témoin titrait que trop depresse tue la presse, j’acquiesce pourajouter que trop de liberté tue aussi laliberté. Quand on laisse des manants sub-itement riches de millions sans traçabilitépostuler à des postes aussi prestigieux

que président de club, voila où ça nousmène ! Vers les abysses ! Jeanne d’Arc,Jaraaf, Gorée, les seuls clubs nationauxavec des supporters partout, d’un bout àl’autre du pays. De Ziguinchor à Podor, enpassant par Tambacounda, Malicounda,Nioro et Mboro, à Kayar et à Ndar, tousles footeux en pincent pour l’équipe loca-le, certes, mais sont aussi au vraiJaraafmen ou Ja men. ‘’C’est ça la réalité‘’ pour paraphraser notre bon cher papaBescaye Diop, parti il y a quelques années,laissant beaucoup de supporters de la JAdans l’embarras. Que meure donc cetteJA là. Et vive une autre JA. La renaissan-ce d’une JA, gérée par ses fils et petits filsformés à bonne école qui ne dédaignerontpas de faire appel à la sagesse et à l’exper-tise de membres éminents du club. UneJA où la parodie de démocratie du plusgrand nombre ne serait plus de mise. Leserreurs de casting qui avaient écarté etisolé de brillants sujets au profit de com-binards et loubards sans scrupule servi-ront de leçons. Diriger la Jeanne d’Arc estsans commune mesure avec la directiond’une écurie de … gros bras. Un club defoot professionnel où l’on brasse desmilliards fruits de transferts et d’achats dejoueurs stars entre les mains d’un ignaredu star-système, sans entrée à la City,sans connexion à Paris, Wall Street etZurich ne humera jamais l’air de la courdes grands…

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aaccttuueeLL LE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales3

De Charybde en Scylla. Vous vous attendiez àune amélioration de la situation des financespubliques ? Détrompez-vous ! Oh certes, beau-coup d’efforts ont été réalisés sur le planmacro-économique et, de fait, le déficit budgé-taire a été sérieusement réduit. De même, desgestes ont été faits dans le sens du paiement del’énorme dette intérieure. Le ministre del’Economie et des Finances, M. Amadou Kane,a même prétendu avec un bel aplomb, à laveille de la tenue de la réunion des ministresdes Finances de la zone Franc dans notre pays,il y a trois semaines, que tous les arriérés rela-tifs à cette dette ont été épongés. Une déclara-tion qui a été aussitôt démentie par de nomb-reux opérateurs économiques qui courent der-rière les créances que l’Etat leur doit, souventdepuis plusieurs années. Et puis, pas plus tardque la semaine dernière, des confrères ontrévélé que les propriétaires d’immeubles louésà l’Etat n’ont pas été payés depuis plusieursmois…Bref, la situation des finances publiques, on lesavait, n’était pas très reluisante. Eh bien, ellevient de se dégrader sérieusement depuis ledébut de l’année en cours. La faute à une insuf-fisante maîtrise du nouveau Code général desImpôts dont la mise en œuvre de certainesdispositions s’est révélée plus difficile queprévu. Des errements auxquels s’ajoute lamorosité économique ambiante. Résultat : lesrecettes fiscales de l’Etat ont baissé de 70milliards de francs au cours du premier trimes-tre 2013. Et ce par rapport aux objectifs fixéspar les autorités. Ce déficit est plus grand auniveau des impôts et taxes intérieurs collectéspar la Direction générale des Impôts etDomaines, puisqu’il atteint le chiffre abyssal de55 milliards de francs. Un manque de perfor-mance dû, encore une fois, aux difficultés ren-contrées dans l’application du nouveau Codegénéral des Impôts entré en vigueur au débutde cette année.Quant à la Douane, elle affiche un gap de 15milliards de francs par rapport à ses objectifs.

Et ce même si, sur le papier tout au moins, l’ad-ministration des gabelous a plutôt atteint sesobjectifs. Seulement voilà : ces 15 milliards quimanquent dans les caisses correspondenteffectivement aux droits que la Senelec lui doitau titre de l’importation des hydrocarburesdevant faire tourner ses centrales électriques.L’électricien national étant dans une situationfinancière catastrophique ne peut évidemmentpas payer cette somme qu’elle doit effective-ment. Et pas question pour la douane de blo-quer ses camions citernes, au risque de provo-quer des émeutes de l’électricité dans le pays !Or, quand on sait que les finances publiquesétaient déjà déficitaires en temps normal, cegap de 70 milliards de francs — en trois moistout de même — dans les recettes fiscales ne vaévidemment pas arranger les choses !En temps normal, quand les administrationsfiscales sont extrêmement performantes et quel’économie tourne à plein, ces recettes fiscalesde l’Etat font 105 milliards de francs en moyen-ne. La Direction générale des Impôts etDomaines y contribue pour 60 milliards defrancs tandis que sa grande rivale, l’administra-tion des Douanes, crache au bassinet à hauteurde 40 milliards. Le reste a des origines diverses.Seulement voilà, au cours des trois premiersmois de l’année 2013 en cours, ces recettesn’ont atteint — et encore avec beaucoup depeine ! — que 92 milliards par mois. Or, si cesrecettes de l’Etat ont piqué du nez, les charges,elles, restent constantes. Le principal poste dedépenses est représenté par les salaires et pen-sions qui atteignent 53 milliards mensuels enmoyenne. Le reste est constitué par les échéan-ces de dette intérieure et extérieure pour les-quelles le Trésor public décaisse 50 milliards defrancs par mois. Les recettes sont déjà pulvéri-sées depuis longtemps ! Et ce même si l’Etatreçoit des appuis budgétaires de la part de sespartenaires pour une enveloppe qui varie entre10 et 15 milliards tous les trois mois. C’est cequi permet d’atteindre l’équilibre si les objectifsnormaux de recettes fiscales — 105 milliards —

sont atteints. Or, on l’a vu, depuis le début del’année, on est loin du compte. Ce n’est pas toutcar il y a aussi le Budget consolidé d’investisse-ment (BCI) qui se monte à 500 milliards defrancs par année. Ce qui, rapporté au mois, fait45 milliards environ. Une somme qu’il fautaussi trouver. C’est tout cela qui fait que l’Etatfait régulièrement appel au marché pouremprunter de quoi combler son déficit budgé-taire. D’où les nombreux emprunts obligataireset autres ventes de bons du Trésor. Les admi-nistrations fiscales se veulent rassurantes, tou-tefois : ces contreperformances sont conjonctu-relles et la courbe des recettes devrait êtreredressée très vite afin que les objectifs fixéspar l’Etat soient atteints. A condition que le cli-mat social ne se détériore pas !

ZérO POINTé POur L’ENErgIE,bONNEs NOTEs POur

L’EDucATION ETL’ENsEIgNEMENT suPérIEur

Sur un autre plan, les oreilles de la délégationgouvernementale — conduite par le ministreAmadou Kane — ont sifflé il y a deux semainessur les rives du Potomac, à Washington, où setenaient les Assemblées du Printemps de laBanque mondiale et du Fonds monétaire inter-national. Car si, d’une manière générale, lecadrage macro-économique du Sénégal est bon— pour le plus grand malheur des Sénégal quecette orthodoxie n’arrange pas ! —, le talond’Achille demeure le secteur de l’Energie où lesperformances du gouvernement sont jugéescatastrophiques. En effet, avec ce langage toutd’euphémisme de la Banque mondiale, l’onconsidère que ce secteur « n’est pas géré ».Autant dire qu’il n’y a pas de ligne directriceclaire, le Sénégal n’indiquant pas un plan pourrésoudre durablement la lancinante questiondu sous-secteur de l’électricité. Dans les cou-loirs de la banque, il se dit que même le patronAfrique de cette institution, notre compatrioteMoctar Diop (ancien ministre de l’Economie et

des Finances de Wade !) n’oserait même plusdéfendre le dossier du Sénégal devant le conseild’administration de la BM où il est régulière-ment titillé sur la question de l’Energie. Et par-ticulièrement des mauvaises performances dusous-secteur de l’électricité qui plombe tant lacroissance de l’économie nationale. Car si lesinstitutions de Bretton Woods ont toujoursexigé la réduction de la subvention gouverne-mentale accordée à la Senelec, histoire d’appli-quer la vérité des prix — une mesure contrelaquelle syndicats et associations de consom-mateurs sont vent debout (cette subvention amalgré tout été réduite de 120 milliards à 80milliards dans le présent budget)! —, elles exi-gent à présent que le Sénégal restructure carré-ment le secteur et leur propose un plan cohé-rent dans ce sens. Autrement dit, elles veulentune alternative au plan « Takkal » qui lui, aumoins, était structuré. Le problème, c’est queles nouvelles autorités ont dénoncé ledit plansans en proposer un autre ! D’où les sévèresremontrances faites à la délégation sénégalaiseafin que le gouvernement se grouille enfin pourélaborer cette politique énergétique. Ce qui, encreux, sonne comme un sérieux doute exprimésur les compétences du ministre Aly NgouilleNdiaye dont la politique de « mix énergétique »a du mal à prendre forme. Mieux, lesSénégalais se demandent en quoi elle consiste.Il n’y a pas qu’eux seuls à se le demander, appa-remment…S’il y a en revanche deux ministres dont l’actionest appréciée par les institutions de BrettonWoods, c’est bien les sieurs Serigne MbayeThiam et Maryteuw Niane. Les performancesde ces deux ministres qui gèrent un secteur nonproductif, ¬ c'est-à-dire les ministères del’Education nationale et de l’Enseignementsupérieur, sont jugées bonnes et comme méri-tant d’être encadrées davantage. En somme,l’éclaircie dans la grisaille gouvernementale…

Mamadou Oumar NDIAYE

economie

Les recettes de l’etat en chute libre durant le premier trimestre 2013Les institutions de Bretton Woods ont effectivement tancé le gouvernement à propos du dossier de l’Energie.

Cette demande de cotation fait suite à l’AvisGénéral de Passation des Marchés publié le 18avril 2013 sur les sites web de MCA-Sénégal,Development Gateway Market (DG Market) et deUnited Nations Development Business (UNDB),de même que dans les journaux locaux suivants :Le Soleil 23 et 25 avril 2013, TEMOIN de la semai-ne du 22 au 28 avril 2013 et l’AS du 24 avril 2013.La Millennium Challenge Corporation ("MCC") etle Gouvernement de la République du Sénégal (le«Gouvernement» ou «GoS») ont conclu unCompact pour l’Assistance de MillenniumChallenge Account pour faciliter la réduction de lapauvreté par la croissance économique de laRépublique du Sénégal (le "Compact") pour unmontant d’environ cinq cent quarante millions USDollars (US $ 540.000.000).Le Gouvernement agissant par l’intermédiaire duMCA-Sénégal se propose d’affecter une partie dufinancement du MCC au règlement des paiementsautorisés au titre du présent contrat prévu pourcouvrir le coût de la Fourniture et l’installationd’Equipements Hydrométriques pour le PMU

SAED de MCA Sénégal.Les équipements et prestations à acquérir, objetde la présente demande de cotation sont essentiel-lement constitués de débitmètres continus, deGPS, et de formation à dispenser. L’entreprise sera sélectionnée conformément auxprocédures définies dans les Directives duMillennium Challenge Corporation concernant lademande de cotation (Octobre 2009). La Demande de Cotation sera ouverte seulementaux Soumissionnaires éligibles. Les soumission-naires qui souhaitent participer doivent exprimerleur intérêt par courriel, aux adresses suivantes,en indiquant leurs coordonnées complètes, pourse faire enregistrer :

Email: [email protected] ; Copie: [email protected] ; [email protected]

Les soumissionnaires ainsi enregistrés pourrontrecevoir la demande de cotation qui leur seraenvoyée par courriel.

Ils pourront également retirer la Demande deCotation en la téléchargeant directement à partirdu site de MCA-Sénégal (www.mcasenegal.org),après la formalité d’enregistrement. Les cotations portant la mention « Demande decotation IWRM10 – Fourniture et l’installationd’Equipements Hydrométriques pour le PMUSAED de MCA Sénégal» doivent parvenir sous plifermé en quatre exemplaires, dont un (01) originalet trois (03) copies, au plus tard le vendredi 10 mai2013 à 12H (Heure de Dakar) à l’adresse suivante:Bureau du Procurement Agent (Charles Kendall &Partners Ltd.)Bâtiment accolé à celui de MCA Sénégal 6 Route de Ngor X Hôtel Ngor Diarama Dakar Les plis qui parviendront après expiration du délaimentionné ci-dessus ne seront pas recevables.Le Directeur Général de MCA SENEGAL

gouvernement du Senegal------------

primature------------

millennium cHallenge account Senegal (mca-Senegal)

aVis de deMande de cotation Pour L’acQuisition et L’instaLLation d’eQuiPeMenthYdroMétriQues Pour Le PMu saed de Mca senegaL

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aaccttuueeLLLE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales 4

Chassée du secrétariat général de la prési-dence de la République, Mme Aminata Tallsemble être une alliée encombrante pour lesfaucons qui reprennent du service dans l’en-tourage du président Macky Sall. Même lefait de l’avoir éloignée de la présidence de laRépublique en la nommant présidente duConseil économique, social et environne-mental (CESE) n’a apparemment pas suffi àsatisfaire l’ostracisme de ces responsables del’APR (Alliance Pour la République).Lesquels voulaient apparemment faire decette dame connue pour sa forte personnali-té, une présidente potiche, c’est-à-dire sanspouvoirs et qui ne serait là que pour la gale-rie. A preuve par la récente nomination desmembres de ce CESE où il a fallu que l’an-cienne secrétaire générale de la présidencede la République — et ancienne mairesse deDiourbel — tape sur la table et menace dedémissionner pour que le président de laRépublique lui-même revienne sur une éniè-me tentative de lui faire avaler des couleuv-res. Il faut dire que la dernière était tropgrosse puisque le successeur de Wade vou-lait tout simplement former à sa place sonpropre cabinet en y affectant des personna-ges connus de lui seul ! Niet catégorique deMme Bâ Aminata Tall, qui a mis sa démis-sion sur le plateau de la balance. Sentantqu’elle ne plaisantait pas, le Président a recu-

lé.Il faut dire que c’était l’humiliation de tropque Mme Tall ne pouvait pas accepter. Eneffet, pour ce qui est de la nomination desmembres du CESE, le Président n’avaitdonné à la patronne de cette institutionqu’un seul (vous avez bien lu !) poste. Ce quel’hégérie libérale lui a retourné gentiment enexpliquant qu’un tel poste représentait uncadeau emposonné et lui créerait plus deproblèmes qu’il n’en résoudrait. En effet, endehors des organisations socio-profession-nelles qui ont eu à proposer leurs candidats,le président de la République s’était appro-prié l’exclusivité de la nomination des per-sonnalités dites qualifiées, en fait desresponsables de son parti. Ayant les mainsliées, Mme Aminata Tall n’avait aucunemarge de manœuvre politique pour nommerdes proches. Surtout que, comme pour rec-tifier sa générosité à l’Assemblée nationaleoù l’Apr, son parti, ne dispose que de 64députés, le président Macky Sall avait fait duCese son affaire personnelle. A preuve, il n’aoctroyé à un grand parti allié comme le PS…qu’un seul poste ! Même sucette pour la pré-sidente du Conseil économique, social etenrinnemental qui, sur 120 membres, n’a eudroit qu’à un seul et unique poste destiné àson fief de Diourbel. À prendre ou à laisser !Mme Aminata Tall a choisi de décliner cetteoffre aux allures de cadeau empoisonné. Eneffet, elle ne savait pas quoi faire avec un seulmaroquin qui risquait de provoquer des

frustrations mortelles au sein de son mouve-ment « Set-Sellal » et fragiliser sa base poli-tique. « Président ! Je ne peux rien faire avecce poste, reprenez-le ! » aurait déclaré poli-ment Mme Aminata Tall dont les proposnous ont été rapportés par ses proches. Politiquement très mûre, la Dame de fer duBaol savait en effet que ce cadeau insigni-fiant risquait de s'avérer empoisonné pourplusieurs raisons. À peine cette page tour-née, le président Macky Sall faisait mine devouloir lui former son cabinet, c’est-à-dire detrouver à Mme la présidente du Cese deshommes et des femmes qu’il faut aux placesdisponibles au CESE. « Là Président ! Degrâce, laissez-moi constituer mon proprecabinet… » aurait répondu Mme Tall au pré-sident de la République. La sentant braquée,le président avait fini par faire machinearrière. Chose faite ! Souhaitons qu’à ceniveau au moins, c’est-à-dire au sein de soncabinet, Mme Aminata Tall pourra caserquelques militants et alliés à des postes deconseillers spéciaux. Pour rappel, le défuntprésident Ousmane Masseck Ndiaye en avaitune vingtaine. Pendant ce temps, les 100 organisationsféminines du Sénégal ruminent leur colèrepour le non-respect de la parité au sein dunouveau Conseil économique, social et envi-ronnemental. Ce qui est surtout déplorable,c’est l’absence de cette institution de femmespionnières qui, jusque-là, symbolisaient l’en-treprenariat féminin au Sénégal. Il s’agit des

« Ouvrez le ban ! » Pour ce coup-ci, ce n’é-tait ni le ban annonçant l’arrivée de l’autori-té suprême, ni celui destiné à présenter lesarmes, mais plutôt le ban de l’excellence ! Unban du savoir que le colonel AbdourahimKébé a fait ouvrir en soutenant avec succèsune thèse de doctorat.C’était le samedi 27 avril dernier à l’amphi-

théâtre de la faculté des lettres et scienceshumaines de l’Université Cheikh Anta Diopde Dakar (Ucad). A l’occasion de ce grandbanquet de l’esprit, ils étaient venus, ilsétaient tous là, parents, amis, étudiants etfrères d’armes. Au premier rang de cet aréo-page, il faut saluer la présence remarquabledu chef d’Etat major général des Armées(Cemga), le général Mamadou Sow « Nogass».Après avoir bouclé ses humanités sur les «Etudes Anglophones et Comparées », l’an-cien patron de la Dirpa (Direction del’Information et des Relations publiques desArmées), le colonel Abdourahim Kébé,devait donc soutenir sa thèse de doctorat surle sujet : « Action humaine et le sens de laresponsabilité : Les récits d’HermanMelville, Stephan Crane et ErnestHemingway ». Devant un jury composé des professeursOumar Sougou, Oumar Ndongo et CheikhAhmadou Dieng comme président, l’ancienchef de la Dirpa, le colonel Abdourahim Kébéa brillamment survolé son sujet de littératu-re américaine. Face aux membres du jury, ettout en prenant à témoin le nombreuxpublic, le colonel Kébé a expliqué que, duXIXème au XXème siècles, l’interrogationsur la pertinence de l’action humaine et lesens de la vie dans un univers hostile et chao-tique a été au cœur des préoccupations de la

littérature en général et américaine en parti-culier. Il s’est notamment posé les questionssuivantes : « La vie est-t-elle le fruit duhasard ? A-t-elle un but précis, ou se limite-t-elle simplement à être ? Vaut-elle la peined’être vécue ? Est-il possible de la rendre plusconforme à nos aspirations, ou agit-elle demanière aveugle et arbitraire ? ». A ces inter-rogations, le colonel Kébé, qui vient d’êtrepromu attaché de défense du Sénégal àWashington, a notamment répondu quecette quête de sens, portée par tous les cou-rants littéraires de l’époque (19° et 20° siè-cles), découle de la misère spirituelle del’homme. Et d’expliquer qu’avec la « corrup-tion » du monde chrétien et civilisé, la bruta-lité de la société américaine, les troublantsenseignements de Charles Darwin et lescatastrophes engendrées par les deux guer-res mondiales, le Dieu des puritains est mort,laissant l’homme face à une vision d’unmonde sans Dieu. » Pour l’officier supérieurde l’armée sénégalaise, il fallait, dès lors,comme Sisyphe, que l’homme justifiât sonexistence par son courage et sa fière révoltecontre les forces irrationnelles qui l’entou-rent. « Seulement, par rapport aux idéologiesde l’époque, l’action humaine devient insen-sée, car l’homme reste trivial et à la merci descirconstances qui, seules, décident de sonsort. Ses efforts pour maîtriser son environ-nement sont toujours vains, car le destin estsouvent détourné en parodie ou en simulac-re » a-t-il fait comprendre dans son coursmagistral. Pour tenter de convaincre le jury,le colonel Abdourahime Kébé précise que laréaction de l’homme face à la tragédie de lavie et la futilité de son existence (…) ne doitnullement conduire à la contemplation ;l’homme doit agir malgré tout, car son action

n’est pas forcément sans signification. »Dans sa thèse soutenue devant une augusteassemblée, le colonel Kébé a aussi fait ressor-tir que la ressemblance sur certains pointsdes positions philosophiques des troisromanciers étudiés, malgré leur appartenan-ce à des courants littéraires différents, cetteressemblance montre la continuité histo-rique, thématique et littéraire de la penséeaméricaine, notamment en ce qui concernel’absurdité de la vie et la réaction de l’hommeface à l’inconnu. « Parce que leurs œuvresparticipent de ce que Camus appelle le “sen-timent de l’absurdité“ » dit-il tout en révélantqu’une partie de ses études a porté sur lanature de la quête des personnages princi-paux des trois romans de référence. Et sur-tout du romancier américain Moby Dick et sa

fameuse « Baleine blanche » qui se trouveêtre un cachalot blanc particulièrement féro-ce et d'une taille impressionnante, qui lui aarraché une jambe par le passé. À travers levoyage de son personnage principal, le colo-nel Kébé campe le débat littéraire et philoso-phique du Bien et du Mal ainsi que celui del'existence de Dieu. Il a aussi abordé l’aspectde la mort et l’absence totale d’une quel-conque expérience puisque aucune personnen’est revenue de sa tombe. Au terme de quatre heures d’un exposédense, le public, accroché aux lèvres de l’im-minent impétrant a pu se convaincre que lesconcepts « action », « humanisme », «réalisme », « fatalité », « naturalisme », «absurde », « désillusion », « Dieu » etc. sontles principaux mots clés qui ont jalonné toutecette dure épreuve académique à laquelleétait soumise le colonel Abdourahim Kébéface à ses « bourreaux » de professeursmembres du jury. Un véritable parcours ducombattant… intellectuel au bout duquel lebrillant officier de l’Armée a pu s’en sortirindemne et, surtout, haut la main. A preuve,après s’être retiré pour délibérer, le jury estrevenu dans la salle pour élever AbdourahimKébé au grade de Docteur. Et ce avec la men-tion « Très honorable ». Un résultat accueillipar une salve d’applaudissements, ce quiétait bien le moins. Qui a donc dit que lesfantassins n’ont que leurs muscles pour sefaire valoir ? Le colonel Abdourahim Kébévient de soutenir le contraire… Le « Témoin» adresse ses chaleureuses félicitations à cetofficier qui s’est signalé, durant toutes lesannées où il a officié à la tête de la Dirpa,pour sa grande disponibilité à l’endroit desjournalistes…

Pape NDIAYE

eXcluSiF : nomination deS membreS du conSeil economique Social et environnemental

comment Mme aminata tall a décliné l’unique postede conseiller qui lui a été octroyéSous la bannière de la parité, les organisations de femmes en guerrecontre le président Macky Sall.

grandes opératrices économiques commeAdja Dior Diop, présidente du Rasef, MmeOulimata Dioum, présidente de l’Afepes,Mme Khady Fall Tall de l’Afao (Associationdes femmes de l’Afrique de l’Ouest) etKhady Ndao du réseau des FemmesRurales. Sans compter une battante commeMme Maïmouna Dieng, directrice de l’Ecoleinternationale de Coiffure. Mmes Adja DiorDiop et Oulimata Dioum surtout, s’activentdepuis des décennies dans tous les domai-nes d’activités économiques, mais aussidans le social, pour aider et assister leurssœurs opératrices en les initiant aux méca-nismes de l’entreprenariat féminin. Et pouravoir mis leur dynamisme au profit du socialet de l’économie, ces deux grandes importa-trices, Adja Dior Diop et Oulimata Dioumavaient été décorées par le président AbdouDiouf de la médaille de l’Ordre national duMérite. Sous Me Abdoulaye Wade, aussi,elles ont été distinguées et singularisées. Il afallu l’arrivée du président Macky Sall pourqu’elles soient oubliées. En lieu et place,c’est Mmes Tiné Ndoye et Abibatou Ndiaye,deux femmes inconnues du monde de l’en-treprenariat féminin, qui sont entrées pareffraction dans l’institution dirigée par mmeAminata Tall. Mme Tall qui va certainementse demander d’où viennent ces deux dames.Une chose est sûre : les associations de fem-mes ne comptent pas baisser les braspuisque, sous la bannière de la parité, ellesont décidé de combattre politiquement leprésident Macky Sall. Et on voit mal ce der-nier s’en sortir politiquement indemnecompte tenu de la capacité de mobilisationdes femmes, particulièrement de toutes cesgrandes dames laissées en rade.

Par Pape NDIAYE

pour avoir Soutenu avec SucceS une tHeSe de doctorat

Le colonel abdourahim kébé ouvre le ban de l’excellence à l’ucad

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5LE TEMOIN

Hebdomadaire d’Informations GénéralesaaccttuueeLL

PrEAMbuLELes éditeurs de programmes audiovisuels souscrivent à uncahier des charges pour encadrer la conception et la mise enœuvre des contenus proposés. L’une des principales obliga-tions précisées dans ce cadre concerne la mise en placed’une commission de visionnage, chargée de proposer à l’é-diteur une classification des programmes, dont la composi-tion est portée à la connaissance de l’autorité de régulation.L’existence de cette instance interne permet d’anticiper leséventuels dérapages et participe des efforts de protectiondes consommateurs, particulièrement du jeune public.

Respect du cahier des charges.Force est de constater cependant, la carence des éditeurs deprogrammes audiovisuels sur ce point. L’absence d’infor-mations complètes sur les grilles de programmes proposéspar les éditeurs rend plus difficile la mission de supervisionet de contrôle du Conseil National de Régulation del’Audiovisuel. Le respect des stipulations contractuelles descahiers des charges garantit une activité des médias confor-me aux attentes des populations.

Au demeurant, la liberté d’expression exige de tous lesacteurs un sens aigu des responsabilités afin de prévenirdes dérapages préjudiciables à la paix sociale et la stabilitéde nos institutions. Certains propos de responsables poli-tiques, comme de certains militants de partis politiques, oud’autres catégories de citoyens, relayés par les médias,heurtent la sensibilité du public. Ils peuvent constituer desmenaces à la cohésion sociale et à l’entente cordiale entreles différentes communautés de notre pays.

Présomption d’innocence et secret de l’Instruction Dans le même ordre d’idées, le traitement des affaires pen-dantes devant la Justice doit se faire dans le respect de laprésomption d’innocence, du secret de l’Instruction, enprenant toutes les dispositions pour éviter la violation duprincipe du contradictoire dans la présentation des faits.Ces différents constats résultent d’un échantillonnage desactivités de monitoring des services du Conseil National deRégulation de l’Audiovisuel, qui couvre la période du 1erjanvier au 31 mars 2013.

Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel, confor-mément aux dispositions de l’article 14 de la loi n°2006-04du 04 janvier 2006, et après en avoir délibéré en sa séancedu 25/04/2013, rend public le présent Avis portant sur lesdysfonctionnements relevés dans les programmes des dif-férents organes de communication audiovisuelle. Desrecommandations sont formulées dans le sens de corrigerces manquements au profit du public.

I. DYsFONcTIONNEMENTs ET MANQuEMENTsAu cours de cette période, les dysfonctionnements et man-quements constatés ont trait :

1. A l’exposition des téléspectateurs et des auditeurs,particulièrement le jeune public, à certains programmescaractérisés par la violence sous toutes ses formes, l’exposi-tion de cadavres et l’utilisation d’un langage grossier etoutrancier, notamment dans les programmes suivants :

• « SEN COMEDIE SHOW » de la télévision SENTVdu 03 janvier 2013 à 10 heures avec des acteurs parlant desimams en des termes insultants et irrévérencieux ;• « WAX SA XALAAT » de SUD FM du 07 janvier2013 à 17 heures, avec des injures adressées aux membresdu gouvernement par un auditeur intervenant à l’antenne ;• « KINKELIBA » de la RTS du 16 janvier 2013,montrant sans avertissement, ni signalétique, des imagesinsoutenables de personnes tuées au Mali, suite à des bom-bardements ;• Journaux télévisés de WALF TV relayant des pro-

pos injurieux d’un animateur de la TFM à l’égard de ses col-lègues ;• « VILLA 145 » de la TFM du 28 janvier 2013, oùl’un des animateurs s’exprime en des termes particulière-ment grossiers ;• Journal Télévisé de la TFM du 04 février 2013 avecdes images de cadavres d’enfants, brulés dans l’incendiesurvenu à la Médina ;• « TEUSS » de Zik FM du 12 février 2013 avec lesconfessions d’un homosexuel dans un langage particulière-ment obscène ;• Journal Télévisé de SENTV des 28 février et 15mars 2013, images insoutenables de cadavres ;• Les images dégradantes des reportages sur les sui-cides et les tentatives de suicide ;• Les images indécentes, impudiques et rétrogradesde billets de banques jetés, à même le sol, sur la scène lorsde soirées festives ou dans certaines publicités et vidéosclips.

2. A l’émission « KEUR GUI » de la 2STV du lundi 04mars 2013 consacrée à une affaire de viol pendante devantla Justice, avec une présentation des faits ne comportantque le point de vue d’une seule partie au procès.

3. Au développement, malgré les recommandationsdu dernier Avis trimestriel, dans les programmes des servi-ces de radio et de télévision, d'incitations à utiliser des ser-vices SMS ou téléphoniques surtaxés, notamment en vue departiciper à des jeux-concours.

4. A La propagation, à la suite d’un meeting politique,à travers la station de radio AIDA FM de Linguère, de pro-pos à très forte connotation éthniciste susceptibles d’instal-ler un climat propice à l’éclatement de violences intercom-munautaires.

5. A la diffusion, en « prime time » des premiers épi-sodes d’« un Café Avec » sur la TFM. Elle met en scène desséances de tortures simulées avec des instruments tran-chants, des bagarres sanglantes, des règlements de comptesentre trafiquants de drogue et des courses poursuites avecenlèvements (rapt) de victimes ensanglantées et ligotées.Certaines scènes comportent également les images d’unejeune fille demandant à se faire offrir un whisky par deshommes d’âge mûr dans un hôtel de luxe. Elles montrent, àplusieurs reprises, l’actrice principale fumant une cigaretteet consommant du champagne. De telles images d’uneextrême violence diffusées aux heures où les familles sonten général devant la télévision, posent problème, notam-ment pour le jeune public particulièrement sensible et vul-nérable.

II. rEcOMMANDATIONs

Face à de tels dysfonctionnements et manque-ments, qui constituent une violation des dispositions destextes législatifs, réglementaires et des cahiers des chargesen vigueur au Sénégal dans le domaine de l’audiovisuel, leConseil National de Régulation de l’Audiovisuel recom-mande :

1. De veiller, lors de la diffusion de certains contenussusceptibles de nuire gravement à l’épanouissement desenfants, à ce que ceux-ci ne puissent normalement y avoiraccès (protection par la signalétique conformément aux sti-pulations des cahiers des charges) et, en évitant la program-mation de ces émissions à des heures de grande écoute. LeCNRA rappelle que la protection du jeune public dans lesmédias audiovisuels nécessite que chacun prenne conscien-ce des enjeux éducatifs, sociaux et économiques relatifs àl’exposition des mineurs à ces médias, en tant que consom-mateurs de contenus, cibles publicitaires, et parfois mêmeacteurs de productions et de spots les mettant en scène ;

2. Le respect des dispositions de l’article 10 de la loin°2006-04 du 4 janvier 2006 qui prescrivent à tous les édi-teurs de programmes audiovisuels de s’équiper obligatoire-ment d’un système de retardement de la voix d’au moinstrois secondes pour leurs émissions interactives ;

3. La plus grande vigilance dans le traitement desaffaires pendantes devant la Justice, en veillant au respectde la présomption d’innocence, à la préservation de l’ano-nymat et au caractère contradictoire de la présentation desfaits, en garantissant l’égal accès aux émissions, de toutesles parties au procès, conformément aux dispositions del’article 18 du cahier des charges applicable au titulaired’une autorisation de diffusion de programme de télévision.

4. Le renforcement des règles de protection du publiccontre les risques qui pourraient résulter du développe-ment de ces programmes incitant à participer à des jeuxconcours en utilisant des services SMS ou téléphoniquessurtaxés, grâce à une parfaite information des téléspecta-teurs sur le coût des communications et sur l’identité despromoteurs du jeu.

Ce coût doit être porté à la connaissance des téléspectateursdans les mêmes conditions que les coordonnées du serviceSMS ou téléphonique. En cas d'inscription à l'écran, il doitdonc être exposé dans des caractères identiques à ceux dunuméro du service.

5. D’éradiquer la diffusion à la radio ou à la télévisionde propos discriminatoires et dévalorisants pouvant inciterà la xénophobie, à l’exclusion, et porter atteinte à la paixsociale, à l’unité nationale ou à l’intégrité du territoire.

6. De soustraire les images montrant les billets debanques jetés à même le sol, sur les scènes, au cours despectacles, afin de préserver les populations de comporte-ments attentatoires à la dignité et aux bonnes mœurs dansun contexte de pauvreté, de rareté des ressources, et parfoismême d’indigence.

L’amplification, par le canal de la télévision diffusant enclair, de mœurs, de comportements et d’attitudes qui peu-vent être assimilés à des phénomènes de transgression,voire de déviance sociale, comporte un risque majeur dereproduction de modèles aux impacts négatifs sur des fran-ges importantes de populations vulnérables.

Dans le même ordre d’idées, la diffusion de « télénovelas »,de sujets de « téléréalité » doit renforcer l’exigence chez leséditeurs de programmes audiovisuels, de la recherche d’é-quilibre entre l’ouverture au monde extérieur, la préserva-tion de nos valeurs fondatrices et la protection du public. Lasauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, le soutien desefforts de promotion de mesures d’hygiène sociale et desanté publique, doivent être privilégiés.

Le CNRA appelle les éditeurs de programmes audiovisuelsau respect rigoureux des dispositions législatives, régle-mentaires et des stipulations des cahiers de charges afind’éviter les dérapages et autres situations regrettables, pré-judiciables au développement harmonieux du paysageaudiovisuel et à la protection des populations.

Le CNRA apprécie hautement l’esprit de coopération et ladisponibilité, aussi bien de la plupart des acteurs et des par-tenaires, que des personnes concernées par la conception,la production et la diffusion de programmes audiovisuels. Illes encourage dans cette dynamique.

Pour l’Assemblée du cNrALe Président

republique du Senegalun peuple – un but – une Foi

conSeil national de regulation de l’audioviSuelimmeuble tamaro – rue moHamed v X JuleS Ferry

boite poStale : 50059 – dakar rptel: 33849.52.52 – FaX: 33821.86.14 [email protected]

aVis triMestrieL n °001/2013 du 25 aVriL 2013(JanVier - FeVrier - Mars)

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Semaine du Jeudi 02 Mai au Mercredi 8 Mai 2013 n° 1123

Evoquer le nom de Mademba Sock, c’estse ressouvenir de ces trois jours durantlesquels les Sénégalais ont été doulou-reusement privés d’électricité en 1993.Pendant cette année de « plan d’urgence» Sakho-Loum, l’Etat du Sénégal annon-ce sa volonté de privatiser la sociéténationale d’électricité (Senelec). Ce,contre la volonté des travailleurs et deleur syndicat, le Sutelec, dirigé alors — etjusqu’à présent, du moins en partie —par Mademba Sock. Affecté par la crise,l’Etat du Sénégal est financièrementincapable d’assurer l’entretien et lesinvestissements au niveau de cette boîtedéficitaire. S’opposant à la politique deprivatisation tous azimuts dictée par lesinstitutions de Brettons Woods et appli-qué aveuglément par le régime socialiste,le redoutable secrétaire général duSyndicat Unique des Travailleurs del'Electricité (Sutelec), en l’occurrenceMademba Sock, n’hésite pas à plonger leSénégal dans le noir pendant trois jours.Les pompes de la Société nationale d’ex-ploitation des Eaux du Sénégal(SONEES) fonctionnant à l’électricité,une pénurie d’eau se greffe à la pénuried’électricité. Le pays est au bord de l’é-meute. Les rues de la capitale sont enva-hies par des femmes, des enfants et desadultes munis de leurs seaux, bassines,jerricans et autres récipients pouvantcontenir le liquide précieux. La pénuried’eau s’ajoutant à la coupure d’électrici-té, les nerfs s’échauffent et des assem-blées populaires se forment pour exigerle rétablissement du courant. Desexperts venus de la France au deuxièmejour du black-out sont restés impuis-sants pour rétablir l’électricité. Malgréles menaces du gouvernement et l’ébulli-tion populaire, Mademba Sock est restéimperturbable jusqu’au 4e jour où, vers15 h, les premières lueurs des lampadai-res percent la clarté solaire et commen-cent à envahir la capitale. Et dans unhourra indescriptible et expressif du sou-lagement ressenti par tout un peuple, l’é-lectricité est rétablie. Mais ces jours desouffrance ne resteront pas impunis.Mademba Sock est cueilli par la police audomicile de sa deuxième épouse, fille deFambèye Fall Diop, ex-ministre déléguéechargé des Emigrés. Ces hauts faits d’a-lors avaient conduit l’actuel ministre duTourisme, Youssou Ndour, alors chan-teur à succès à sortir un tube pourdemander au gouvernement de ne pasembastiller le leader du Sutelec. Enmême temps, le lead-vocal du SuperEtoile suppliait Mademba Sock de neplus priver les Sénégalais d’électricité. Lepaysage syndical venait de connaitre uncharismatique nouveau leader contesta-taire et la c l’Union nationale des syndi-cats autonomes du Sénégal (Unsas), lacentrale que Sock dirige, se dresse face àla toute-puissante Confédération natio-nale des travailleurs du Sénégal (CNTS)de Madia Diop, figure emblématique ducollaborationnisme syndical appelépudiquement la participation responsa-ble. Depuis son action téméraire de 1993,Mademba Sock est devenu une icôneincontournable dans le champ politico-syndical. En 1998, lors de la privatisationde la Senelec, ses menaces de recourir àl’arme de la coupure d’électricité, neferont pourtant reculer le gouvernement,lequel avait pris toutes ses dispositionspour éviter la réédition du syndrome de1993. Mademba Sock change de fusil

Empêtrée dans les limbes de la participation responsable mal-gré la rupture « idéologique» engagée en 1982 par leRenouveau syndical du timonier Madia Diop, la CNTS a res-senti durement les licenciements de travailleurs et le délite-ment de ses bassins de militants après les restructurationsindustrielles des années 90. L’ouvriérisme populiste de Madiaautant que son clientélisme politique avec le pouvoir socialisteen déliquescence, tout cela avait érodé ses discours devenusplus convenants et politiquement corrects. Aussi l’émergencede l’UNSAS (Union nationale des syndicats autonomes duSénégal) dont le noyau dur était constitué par le SUTELEC(Syndicat unique des travailleurs de l’électricité) a permis dedégager un nouvel espace de combat syndical, celui du radica-lisme corporatiste, autonome et indépendant des partis poli-tiques. Cette rivalité à la fois personnelle et doctrinale, s’esttraduite en opposition frontale entre les deux têtes de file desdeux centrales : Madia Diop, un ancien du PRA (Parti de larenaissance africaine) et Mademba Sock, un syndicaliste aris-tocrate, au discours séduisant, mais verbeux, entêté et jus-qu’au boutiste, courageux et même téméraire, quand les cir-

constances – ou ses intérêts — l’exigeaient. L’opposition desdeux hommes a pris même des allures hystériques, jusquedevant les tribunaux. Il ne s’agissait pas simplement d’uneguerre de générations, mais presque d’un passage de témoinentre un septuagénaire usé et émoussé largement compromisentre ses rentes de PCA, de député, ses longs séjours organiséspar le BIT, et ses liaisons incestueuses avec le milieu des gros-ses entreprises, et un jeune syndicaliste quadragénaire frin-gant, combatif, au langage pompeux mais nouveau.

A présent, l’impression qui se dégage est que l’histoiretourne à rebours. Aujourd’hui, Mademba Sock, englué dansses contradictions, apparaît comme un vieux bouc très atteintà 60 ans seulement. La cassure du SUTELEC, aujourd’hui divi-sée en deux, sonne le glas du syndicaliste mythique, et sansdoute une certaine forme de militantisme rigoureux à sesdébuts et trop alimentaire par la suite. Bref, tout comme pourla classe politique, il semble bien que l’heure du renouvelle-ment de la classe syndicale ait bien sonné. Mademba Sock l’a-t-il compris ?

Grandeur et décadence de Mademba Sock

mademba Sock

apogée et déclin d’un insatiable d’honneurs et de privilègesd’épaule. Il entame un combat politiquecontre le régime d’Abdou Diouf qu’il veutrenverser en s’appuyant sur sa base syndi-cale. C’est ainsi qu’en 2000, lors de la pré-sidentielle, le syndicaliste en chef duSutelec annonce sa candidature. Sonobjectif, c’est de profiter de sa notoriétésyndicale pour peser sur la défaite électo-rale du président Abdou Diouf qui se pro-file à l’horizon. Même si l’annonce de sacandidature est différemment perçue ausein de la population sénégalaise, Sock nefait pas d’illusions quant à ses chancesface à des candidats comme AbdoulayeWade ou Moustapha Niasse. En effet si, entermes de pression psychologique sur lecandidat Abdou Diouf, cette candidaturepouvait se concevoir, en termes de poidsélectoral, elle apparaissait plutôt folklo-rique et de division. Sans surprise donc, lecandidat Sock recueille au finish 0,56 %des suffrages et se place dernier parmi leshuit candidats en lice. Score humiliantpour un homme qui pensait pouvoir sur-fer sur sa popularité syndicale pour grap-piller les voix des électeurs. Mais sonobjectif qui était celui de mettre Dioufdans une posture qui le contraindrait à unsecond tour était atteint. Diouf battu ausecond tour, Abdoulaye Wade devientprésident et reconsidère la privatisationde la Senelec. Mademba Sock, qui a tou-jours viscéralement lutté contre un telprojet, a beaucoup pesé de sa personnalitépour pousser le nouveau président à cas-ser la privatisation. Chose faite, Madembadevient un collaborateur invétéré du régi-me libéral.

MADEMbA sOck : Au cArrEFOur

DEs POsTEs ET sINécurEsIl est nommé PCA de l’Aser (Agence séné-galaise d’électrification rurale) en 2001 oùil perçoit un salaire de 3,5 millions avecdivers autres avantages afférents à unvéhicule, du carburant, un forfait télépho-ne. Dans le même temps, il est vice-prési-dent du défunt Conseil Economique etSocial. Après deux mandats de trois ans, ilne doit plus rempiler mais avec la compli-cité du pouvoir libéral et surtout de l’alorsministre de l’Energie, M. Samuel Sarr, quil’a ferré et bâillonné, il continue d’occuperillégalement son poste au sein de l’Aser.Les dénonciations n’y font rien. Madembacontinue de jouir des délices pécuniairesde l’Aser. En même temps, il a occupépendant deux ans le juteux poste de prési-dent du conseil d’administration del’IPRES (Institution de PrévoyanceRetraite du Sénégal). Durant les onze pas-sés à l’Aser sous le régime libéral, il est

resté aphone et amorphe au plan syndicalà part quelques sorties comminatoires surles téméraires qui remettaient en cause laprolongation illégale de son mandat àl’Aser. Jamais, il ne s’est prononcé sur lesdélestages sous le régime de Wade. Il n’ajamais fait grief du plan Takkal. Depuis2011, il a pris sa retraite au niveau de laSenelec. Mais cela ne semble pas officielpuisqu’il continue d’occuper son poste dePCA à l’Aser. Il continue d’occuper illéga-lement le poste de Secrétaire général duSutelec et, par voie de conséquence, celuide l’Unsas. Aujourd’hui, il est membre duConseil économique social et environne-mental. En aout 2012, il avait annoncéqu’il ne serait pas candidat à sa successionlors du 7e congrès ordinaire du Sutelec quidevrait avoir lieu les 2 et 3 mars 2013.Ainsi le 20 avril dernier, le congrès duSutelec s’est terminé avec deux secrétairesgénéraux, Aliou Bâ et l’inamovibleMademba Sock. Après 27 ans passés à latête du Sutelec, Mademba refuse de tirersa révérence. Au sein de l’Unsas, il estcontesté. C’est cela qui explique que dessyndicats affiliés à l’Unsas comme l’Uden,le Sntpt et le Saes ont préféré ne pas s’ali-

gner sur les directives de l’Unsas lors de lacélébration de la fête du 1er mai.Aujourd’hui, le leader contesté du Sutelecqui évoque systématiquement les textesstatutaires et réglementaires pour s’accro-cher à ses nombreux postes est considérécomme celui a beaucoup œuvré pour lerecul de la Senelec. Certains agents decette société nationale soutiennentd’ailleurs qu’il utilise ses affidés au sein del’entreprise pour mettre les différentsdirecteurs généraux sous sa coupe. Et d’a-près les mêmes, ’il s’est toujours opposé àla privatisation de la Senelec, c’est pour nepas perdre son pouvoir d’influence et,conséquemment, ses privilèges et autresavantages. Il a toujours usé de la superpuissance que lui offre le syndicat qu’ildirige pour promouvoir ses béni oui oui,lesquels lui obéissent au doigt et à l’œil.Aujourd’hui, il vise un poste au Bureauinternational du travail (BIT). In fine, laboulimie de Sock est difficilement insatia-ble. Triste sortie de scène pour un hommequi eut tous les honneurs mais qui oubliade quitter la scène quand les applaudisse-ments fusaient encore et qui se retrouvesoudain surpris par les huées…

Par serigne saliou guèye

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Hebdomadaire d’Informations Générales7

Le fait est assez rare pour ne pas êtresouligné : les cinq principales centra-les syndicales de notre pays, à savoir lacNTs, la csA, l’uNsAs, l’uDTs et lacNTs Fc ont, ce 1er mai, fait frontcommun pour célébrer, symbolique-ment, la Fête du Travail. un regroupe-ment monstre et coloré au stade IbaMar Diop, des discours enflammés desecrétaires généraux, et pour tout cou-ronner une procession la main dans lamain, jusqu’au palais présidentielpour la remise rituelle des cahiers dedoléances au chef de l’Etat. Alliancestratégique, démarche unitaire, nou-velle culture syndicale ou, tout simple-ment, nécessité faisant loi, l’indigencefinancière commune qui frappe lessénégalais et les syndicats aussi les acontraints à une solution plus écono-mique d’un regroupement idylliquemais sans lendemain. une solution «technique » plus productive que lesdéfilés coûteux, joyeux et ludiquessans plus. En ces temps durs d’austéri-té économique, si les syndicats s’appli-quent une cure financière, ils aurontau moins en partie compris la dureréalité d’une gestion de structure.

Peu importe si cette leçon s’apprend au détri-ment de l’orthodoxie syndicale et, surtout,d’un rite qui n’a pas encore pris trop de rides.A preuve, même en Europe frappée par lacrise économique, les centrales syndicalesont tout de même accepté de sacrifier à latradition, même en ordres dispersés, du défi-lé, le muguet à la main. Entre une marche endésordre et un regroupement en ordre, lescentrales syndicales sénégalaises ont appa-remment choisi la solution de l’image valori-sante de l’unité syndicale et économique-ment supportable. Sans doute, cette optioneût été plus compréhensible si la vingtainede centrales syndicales que compte notrepays s’était retrouvée derrière une seule etunique bannière. Mais mercredi, il en a étéautrement. Les cinq grandes centrales ontchoisi de se liguer pour se retrouver au stadeIba Mar Diop. Les quatorze autres, sous lahoulette du tonitruant Sidya Ndiaye et de laFédération Générale des Travailleurs duSénégal (FGTS), ont préféré investir la placede l’Obélisque à Colobane. Autre divergencedans l’approche, si les dirigeants des « cinq»ont décidé de reconduire le rite de la remisedes cahiers de doléances, les quatorzeavaient semblé vouloir se passer de ce qu’ilsconsidèrent juste comme une sempiternellerengaine, sans lendemain et sans effet réelsur la résolution des problèmes des tra-vailleurs.

VIEILLEs PrATIQuEssYNDIcALEs

Cette césure est loin d’être fortuite.Elle découle sans doute des conséquencesdirectes des élections de représentativitéorganisées avec brio par l’ancienne ministredu travail, Mme Innocence Ntap Ndiaye, enavril 2011. Pour la première fois, au Sénégal,de telles compétitions syndicales par voied’urnes se tenaient, après maintes et maintesvaines tentatives. Des générations de minist-res y ont laissé leurs dents, tellement la tenuede ces élections à risques semblait relever durêve. Refus de se compter des syndicats,fichier peu représentatif de la populationlaborieuse, inscription sur les listes électora-les chaotique et, surtout, absence de moyensconséquents pour leur organisation sur fondde manipulations politiciennes des plusinimaginables. En effet, autant le pouvoird’alors tenait à leur organisation, autant ilposait tous les actes tendant à déstabiliser laministre en charge du dossier, elle-mêmeengoncée dans un inextricable enchevêtre-ment de contradictions avec le Premierministre d’alors, Souleymane Ndéné Ndiaye,le ministre d’Etat Abdoulaye Baldé, son ex-allié devenu ennemi juré, et last but not least,Mme Aminata Tall, alors Secrétaire générale

de la présidence de la République. Ensomme, tous les ingrédients d’échec de cettetentative étaient réunis pour que le poidsélectoral de chaque centrale ne fût pasconnu. Mais c’était compter sans l’opiniâtre-té de Mme Ndiaye qui, déployant son rou-leau compresseur, déjouant ça et là les intri-gues et les tours de passe passe de ses frèreslibéraux, avait réussi contre vents et maréesà organiser ce scrutin. Sans parler de l’hosti-lité ostensible de Mademba Sock et sonUNSAS, ainsi que de Cheikh Diop et la CNTSFC peu empressés de voir tomber les ver-dicts, synonymes de représentativité. Unealliance entre les divers adversaires de MmeNdiaye a failli avoir sa tête, quand elle futsoupçonnée de pervertir par l’argent la CNTSde Guiro et le CSA de Mamadou Diouf. Etmême quand l’ancien président de laRépublique avait décidé tout simplement deconfier le soin d’organiser les élections auPremier ministre avant de se raviser. Le manifeste encouragement fait par lesautorités à la scission au sein de la CNTS FC(où Mme Bakhao Diongue a créé une centra-le rivale), n’a fait qu’ajouter à la confusion etau brouillage des repères. Il semblerait que,devant un tel imbroglio, le président Wadefut même tenté de remettre à plus tard leprojet d’élection. En effet, la fête du 1er Maiapprochant, il la voulait plus sereine. Maisdure comme un roc, Mme Ndiaye donna uncoup d’accélérateur, et à la faveur de la parti-cipation des structures déconcentrées del’Etat (gouvernances, préfectures et inspec-tions régionales du travail), elle réussit toutde même à reconstituer bon an mal an lefichier, malgré l’opposition manifeste del’UNSAS et de la CNTS FC. Peine perduepour ces centrales, les élections ont bien eulieu sur fond d’accusations de fraudes et decontestations très symboliques. A l’arrivée, leverdict fut sans appel : la CNTS qu’on croyaitenterrée franchit la première la ligne, suiviede l’UNSAS, de la CSA, de l’UDTS et de laCNTS FC. Paradoxalement, plutôt que d’a-voir droit à des fleurs et une promotion méri-tée, la ministre du Travail paiera son « outre-cuidante audace ». Contre toute attente, ellesera limogée du gouvernement, victime sansdoute de ses contradictions politiques à l’in-térieur du PDS. Mais, elle aura surtout subiles foudres du patron de l’UNSAS, MadembaSock, qui la rendit responsable de son échecélectoral. Alors que le Sénégal préparait sa participa-tion à l’assemblée générale du BureauInternational du Travail (BIT) avec une fortedélégation, le président Wade, sentant l’ani-mosité très forte entre sa ministre et son alliésyndical, Sock, décida de les convoquer nui-tamment pour une réconciliation qui ren-drait plus vivable la cohabitation entre lesdeux adversaires lors des travaux de Genève.Dès que Mademba Sock apprit la manœuvre,il déclina l’offre d’audience présidentielle.Mme Ndiaye dut ronger ses freins au palaisavant que le président ne lui demandât deretourner chez elle et de se mettre à l’écouted’une autre convocation. Celle-ci a bien eulieu mais sans elle. Mademba Sock, face auprésident Wade, n’eut qu’une seule déclara-tion à la bouche : « Président, c’est elle ou

moi » sur fond de menace de boycott desassises du BIT et de surchauffe syndicale dupays, si la ministre restait dans le gouverne-ment.

ENTrE LA FOurMI guIrO ET LA cIgALE sOck

Ironie du sort, Mme Ndiaye, en pos-session de son ordre de mission pourGenève, apprit par les radios son limogeageet son remplacement par Sada Ndiaye. Maispour l’UNSAS et Mademba Sock, la pilulereste dure à avaler. Malgré le discret appuidu pouvoir libéral, la CNTS, encore alliée àun PS bien ancré dans l’opposition, a rem-porté la timbale. La fourmi Guiro a eu raisonde la cigale Sock. A la CNTS, la relève estassurée, certes timidement, mais assuréequand même. Quant à Sock et l’UNSAS, ilsentreront dans une nouvelle turbulence quiaffectera durablement les ressorts de la cen-trale. Depuis, les choses ne semblent pass’arranger pour cette centrale syndicale etson mythique patron. Sock, à l’image deMadia Diop, tira les mauvaises leçons de sonleadership. Après d’irréalistes et infructueu-ses incursions en politique, il dut se résoudreà optimiser ses plates-bandes syndicales, enengrangeant les prébendes tirées des prési-dences tournantes au poste de PCA del’IPRES et d’autres niches dont le présidentWade était si prodigue.

En réalité, au-delà des résultats, lesélections de représentativité réussies endépit d’un taux de participation très bas d’àpeine 30 %, auront au moins permis de réta-blir l’ordre des choses. Le gouvernement,malgré le départ précipité de MmeInnocence Ntap Ndiaye, détient par deverslui un excellent outil de travail et d’organisa-tion des négociations syndicales. Selon toutelogique, seules les trois premières centralessyndicales devraient être invitées aux tablesde négociations. Si une telle disposition étaitrespectée, la CNTS, l’UNSAS et la CSAauraient seules le privilège légal de discuteravec le gouvernement et, surtout, d’avoir desplaces de représentation dans les institutionssociales paritaires. Autrement dit, dans cecas échéant, Sock ne devrait pas diriger demanière tournante l’IPRES dont la présiden-ce du Conseil reviendrait exclusivement à laCNTS. De même que les centrales UDTS etCNTS FC ne pourraient plus réclamer debon droit des postes dans ces institutions.Encore moins dans les missions extérieuresdu BIT et de l’OIT. C’est fort de ces chiffres et de ce classement

que le président Wade avait, du reste, enta-mé une véritable reprise en main des rela-tions avec les centrales. Il s’est même permisde taquiner gentiment les leaders syndicauxdont les centrales étaient arrivées en queuede la compétition électorale et en commen-tant avec malice les résultats des électionsreprésentatives, les premières au Sénégaldepuis l’indépendance.Paradoxalement, aucune leçon véritable n’aété en apparence tirée de ces joutes électora-les, qui auraient dû servir de baromètre et detableau de bord pour réguler les négociationsentre centrales syndicales et l’état. Pis enco-

re, aucune disposition ne semble être prisepour l’organisation de nouvelles élections dereprésentativité l’année prochaine, puisqueleur périodicité est fixée à trois ans. Pourquoil’actuelle équipe gouvernementale, qui béné-ficie d’un terrain bien préparé, ne cherche-t-elle pas à capitaliser cet acquis ? C’est tout demême étonnant qu’elle maintienne encoreen vie les anciennes pratiques en voulantménager les centrales syndicales de faiblereprésentativité. Et, a contrario, en évitant dedonner à la CNTS le statut de première cen-trale que lui ont conféré par les urnes lesélections d’avril 2011. Malgré cette complici-té gouvernementale, les centrales syndicalesn’en sont pas pour autant satisfaites. Lors deleur première rencontre avec le présidentMacky Sall en mai 2012, ce dernier s’étaitengagé à les recevoir au moins deux fois paran. Il n’en est rien pour l’heure. De la kyriel-le de promesses faites l’an dernier par le nou-veau président, rien de significatif n’a été fait,notamment sur la baisse tant attendue desprix des denrées de consommation courante,de l’électricité, de l’eau et sur l’emploi.Et les rares acquis de la lutte syndicale pro-

viennent des confrontations, notammentdans le secteur éducatif où les centrales indé-pendantes des organisations de la vieillegarde, ont conquis leur autonomie et conso-lidé leur force de frappe. Mais même à ceniveau les syndicats nouveaux issus descorps émergents sont plus performants queleurs doyens d’âge, le SUDES, l’UDEN, leSYPROS noyés dans les centrales de premiè-re génération.

A l’évidence, la célébration de la fêtedu Travail version 2013 n’aura rien apportéde nouveau dans les rapports des syndicatsavec l’Etat. Et il y a de fortes chances quecette cuvée 2013 reproduise les mêmes effetsque celles des années antérieures. Avec laseule différence que le pouvoir actuel ne s’ap-puie en réalité sur aucune centrale puissantequi pourrait comme à l’époque du pouvoirsocialiste lui servir d’indéfectible soutien.Mais cette évolution avait déjà commencédurant le règne de Wade où, déjà, la CNTSgardait une grande capacité d’action sansvraiment chercher en user. Elle a préféré serestructurer en interne plutôt que de risquerla confrontation avec un pouvoir puissant,entêté et prêt à en découdre. Surtout à unepériode où le PS, groggy après sa défaite de2000, avait écarté toute idée de se servir dela CNTS comme bras armé pour secouer, surle terrain social, le pouvoir libéral.Opposition républicaine, certes, mais aussiaveu d’impuissance devant l’évolution desmœurs syndicalo-politiques qui ont vu lecordon ombilical coupé entre le PS et la cen-trale à l’époque, affiliée de taille, devenue unbien timide allié.

uNITé DE FAçADEFace à un pouvoir qui n’a pas de

grande expérience dans ses rapports avec lessyndicats, les centrales syndicales n’ont d’au-tres choix que de mutualiser leur combat.Mais le pourront-elles vraiment au regard deleurs divergences passées exacerbées par lesélections de représentativité qui demeurentjusqu’à une autre compétition la seule réfé-rence dans l’appréciation des forces des 20centrales en activité dans notre pays.Comment dès lors apprécier les embrassadesentre un Guiro trop accommodant et unSock en perte de vitesse ?

Si l’on ne s’arrêtait qu’à cette image, onpourrait croire que la hache de guerre estdéfinitivement enterrée entre des centralesque tout, dans un passé encore récent, avaitséparé et opposé : la compétition, les allian-ces, le conflit de générations et même lesbases sociologiques de leurs militants.Certes, la forte et historique implantation dela CNTS dans tous les secteurs de la produc-tion prévalait, en dépit d’une érosion percep-tible et l’émergence de nouvelles figuresemblématiques.

Par Aly samba Ndiaye

Fête du travail : mobiliSation à la place deS déFiléS

Quand les centrales pratiquent le minimum syndical

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LE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales 8

Semaine du Jeudi 02 Mai au Mercredi 8 Mai 2013 n° 1123

eeccoonnooMMiiee

En justifiant la décision de réviser leCode minier, le directeur général des Minesa révélé que les exonérations ont coûté plusde 400 milliards fcfa à l’Etat du du Sénégalentre 2005 et 2012. Des chiffres qui neconcernent que ce seul secteur. Dès lors, ilest permis de demander ce qu’il en est desautres, notamment du commerce, et plusprécisément des activités d’importation etd’exportation de marchandises. Les chiffressont alarmants bien que personne ne puissedire avec exactitude combien ces différentstrafics ont coûté à l’économie nationale.Selon des sources dignes de foi, rien qu’ent-re 2010 et 2012, c’est-à-dire durant les deuxannées précédent la dernière élection prési-dentielle, et au début de l’année électorale, lavaleur des titres d’exonérations fiscales etdouanières aurait dépassé la barre des 900milliards fcfa. Soit beaucoup plus que les694 milliards de francs cfa que M. KarimWade est accusé d’avoir détournés ! Un montant avancé par une source en servi-ce au « Bureau des Exonérations » sis minis-tère de l’Economie et des Finances. Unesource douanière haut placée tient cepen-dant à relativiser ce chiffre en indiquant que

le dernier rapport produit sur la question etdatant de 2008 avait fait apparaître effecti-vement que ces exonérations coûtaient 300milliards de francs par an au Trésor.Toutefois, indique-t-elle, du fait des difficul-tés financières rencontrées par l’Etat et despressions exercées alors sur lui, Wade avaitlevé le pied à partir de 2010 et mis fin àbeaucoup d’exonérations. Mais toujours est-il que la saignée continuait même s’il estplus raisonnable de la chiffre à plus de 100milliards par an, ce qui était toujours trop.C’était d’autant plus excessif que, jusqu’audépart du président Abdou Diouf de lamagistrature suprême en 2000, l’exonéra-tion constituait une exception qui ne s’obte-nait qu’au prix d’un véritable parcours ducombattant. Il fallait en effet montrer patteblanche à une incroyable chaîne de déci-deurs administratifs pour avoir le privilègede bénéficier d’une exonération. Et ce mêmesi les véritables dons tels que les vivres ou lesambulances destinés aux associations etorganismes à caractère humanitaire, bénéfi-ciaient de l’exonération de droits et taxes.Sans oublier les manuels scolaires, les médi-caments et autres lots d’habillement pourles populations en détresse sociale. Des exo-nérations qui n’étaient octroyées toutefoisqu’à l’issue de contrôles rigoureux pour s’as-

surer aussi bien de l’origine et de la naturedes dons, que des véritables destinataires deceux-ci. Autrement dit, pour encourager lespersonnes de bonne volonté et les associa-tions communautaires à s’activer dans l’hu-manitaire et la bienfaisance, le régime duprésident Abdou Diouf appliquait une poli-tique d’exonérations ciblées. Dieu sait queles bénéficiaires en faisaient bon usage.Toujours est-il qu’à l’époque, on voyait trèsrarement des marabouts et autres hommesd’affaires indélicats s’aventurer sur le terrainglissant de la délinquance fiscale. Ils crai-gnaient d’être traqués par des brigades decontrôle fiscal qui veillaient rigoureusementsur tout détenteur de titre d’exonération,histoire de décourager tout détournementd’objectif. Il convient de préciser que l’admi-nistration des Douanes ou la direction desImpôts et Domaines n’était pas habilitée àaccorder des exonérations. Lesquelles rele-vaient des pouvoirs exclusifs du président dela République et du ministre de l’Economieet des Finances. Il a fallu attendre l’avènement de l’alternan-ce de 2000 avec l’arrivée de Me AbdoulayeWade au pouvoir pour que cette politiqued’exonération soit détournée de ses objectifsoriginaux. Et durant les douze ans de pou-voir de Me Abdoulaye Wade, les titres d’exo-nérations sont devenus malheureusementdes instruments d’enrichissement illicitepour de nombreux marabouts et autrescharlatans dont la plupart sont originairesde Touba et de Kaolack. Pour la petite histoi-re, « Le Témoin » vous rappelle l’affaire dece marabout « mbacké-mbacké » à qui leprésident Wade avait octroyé des titresd’exonération d’une valeur de 300 millionsfcfa. Pour bénéficier de ces faveurs fiscalesde l’Etat, ce marabout doublé d’un hommed’affaires avait soutenu qu’il allait construireune mosquée et un « daara » à Touba. Etpour les besoins de ces « travaux », il lui fal-lait importer du marbre, des carreaux, du ferà béton, des sanitaires etc… Et ce en trèsgrande quantité. Puis, muni de ses titres d’exonération ledispensant des droits et taxes de douanes,l’homme d’affaires aux longs chapelets s’é-tait rapproché d’un grand commerçant pourlui vendre ses titres d’exonération à 200millions fcfa. Et le tour était joué ! C’est ainsique, pendant plusieurs mois, l’heureux opé-rateur économique a eu à importer desdizaines de conteneurs renfermant des car-reaux, du fer et du marbre sans acquitter desdroits de douane. Un an plus tard, le mêmechef religieux a bénéficié d’autres titresd’exonération par le biais de son Ong « isla-mique » qui n’était autre qu’une « Ong »maffieuse. Cette fois-là, il avait demandédes exonérations sur le lait, le sucre et l’hui-le du fait que, prétendait-il, il lui fallaitnourrir les milliers de talibés pensionnairesde son « daara ». C’est d’ailleurs ce trafic detrop qui a fait découvrir le pot aux roses.

Car, après avoir racheté les titres d’exonéra-tion du marabout, son complice le commer-çant véreux avait non seulement importé etenlevé du lait et du sucre, mais aussi du poi-vre considéré à l’époque comme le produit leplus cher sur le marché agroalimentaire.Alertés sur cette affaire de fausse déclarationportant sur plusieurs millions fcfa, les doua-niers étaient allés épingler le pauvre com-merçant. Et le cerveau qui se trouve être le «mbacké-mbacké » ? Eh bien, il s’était toutbonnement réfugié derrière une immuni-té… religieuse. Cela dit, et comme nous le confirme lamême autorité douanière citée plus haut, «ces exonérations sociales accordées à desmarabouts ne coûtent que 20 milliards envi-ron au Trésor. Le problème, c’est qu’ellesportent sur des filières assez fragiles quetoute importation de marchandises en gran-de quantité et en exonération de droits ettaxes peut destabiliser. D’où un coùt pourl’économie en réalité beaucoup plus élevéque le manque à gagner de la douane en tantque tel. Mais les exonérations qui font perd-re le plus d’argent au Trésor concerne effec-tivement des secteurs comme les mines, lescimenteries etc. » confie notre interlocuteur.Vous conviendrez donc avec nous que, sousle régime de Wade, ils étaient très nombreuxà s’être enrichis sur la base des titres d’exo-nération douanière et fiscale plus rentablesque les titres fonciers de la zone desAlmadies ou des environs du « Terrou bi ».Et surtout durant la période 2010-2012 cou-vrant la période de la campagne pré-électo-rale où les personnes politiquement «influentes » n’ayant pas pu bénéficier de ter-rains de Wade, se sont rabattues sur les tit-res d’exonération. Le président en avait tel-lement distribué au point que des piliers del’économie ont failli s’effondrer. D’ailleurs,du fait de ces multiples abus, nombreux sontceux qui se demandaient comment laDouane et les Impôts & Domaines réussis-saient le miracle d’atteindre leurs objectifsde recettes financières. « A ma connaissan-ce, je peux vous avancer que l’abus des exosaurait atteint la barre des 1.000 milliardsfcfa durant les années 2009 et 2011 » nousconfie un fonctionnaire en service au minis-tère de l’Economie et des Finances. Un chif-fre que, nous l’avons dit, il convient deminorer un peu. Pour dire à quel point les exonérationsaccordées aux à certaines entreprises, aux «Ong », marabouts et autres hommes d’affai-res ont constitué un véritable crime fiscalqui a plongé l’économie nationale dans uneprofonde agonie. Souhaitons donc que le président MackySall fasse de la suppression de ces exonéra-tions de complaisance son affaire personnel-le. Sinon, il risque d’homologuer des canauxd’enrichissement illicite qu’il a pourtantpromis de nettoyer à grande eau.

eXonerationS FiScaleS et douaniereS abuSiveS :

Quand industriels, marabouts et « ong » se « sucraient »au détriment du trésor public

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Face aux exonérations douanières et fiscales abusives et exagérées, lesadministrations des Impôts et Domaines mais aussi des Douanesavaient décidé de poser un garrot pour arrêter l’hémorragie. Hélas,c’était sans compter la générosité légendaire de l’ancien président dela république, Me Abdoulaye Wade, qui exonérait à tour de bras ! Etce, pour des raisons purement politiciennes ou confrériques dans laplupart des cas. ce faisant, il ouvrait un large boulevard aux trafi-quants de tout acabit. un boulevard dans lequel se sont engouffrés desmarabouts, grands et petits, des charlatans ainsi que des ong « isla-miques ». bref, toute une faune qui, pour des raisons prétendumenthumanitaires, sollicitait et obtenait des exonérations avant de se livrerà toutes sortes de trafics. rien qu’entre 2010 et 2012, les titres d’exo-nérations fiscales et douanières auraient fait perdre au Trésor publicprès de 900 milliards fcfa, nous confie-t-on. « Le Témoin » a cherché àen savoir plus…

Par Pape NDIAYE

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Semaine du Jeudi 02 Mai au Mercredi 8 Mai 2013 n° 1123

rreePPoorrttaaggeeLE TEMOIN

Hebdomadaire d’Informations Générales9

Il est dix heures en ce vendredi, la tempéra-ture ambiante affiche les trente degrés dansles rues sablonneuses du quartier deThiaroye. Ici, il faut se frayer un cheminentre les maisons et les étals des femmesvendeuses aux coins des rues. Accompagnédu chef de la sécurité de la Sar, nous avonstous troqué nos tenues traditionnelles contredes tuniques bleues pour les uns et des com-binaisons de pompiers pour les autres, avec,pour tout un chacun, une paire de chaussu-res de sécurité. Ici, c’est ce qu’on appelle : «les équipements de protection individuelle(EPI) ». Sur le chemin, il faut s’arrêter unmoment, laisser passer de petits écoliershabillés de blouses souvent mauves ou ocres,symboles de leurs appartenances à un éta-blissement. D’un autre coté, des vieux assis àl’ombre d’un bâtiment ont étalé un drap àcôté de la route pour recueillir quelques piè-ces de monnaie pour le financement des tra-vaux d’une mosquée en réfection. Laquellen’est pas loin de l’emprise des pipes de la Sar.Mais ici, on préfère ignorer le danger et seranger dans un fatalisme. Dans ces quartiers, les maisons et lieux deculte, à défaut de jouxter les pipes, sont par-fois construits sur ceux-ci.M. Sembene, en véritable passionné des

questions sécuritaires et visiblement impa-tient de montrer l’impact de l’agression dontest victime le réseau de la Sar, nous conduitvers les lieux dans sa voiture. Son téléphonen’arrête pas de sonner, il coordonne avec leresponsable de l’équipe de la Sagam. Malgréses communications régulières, il nous retra-ce l’historique des installations entre deuxappels.Avec ses trente-deux années de présence à laSar, M Sembene connait le circuit comme sapoche. Par ses hochements de tête, on peutaisément comprendre le chagrin de cethomme quand il relate les histoires des sinis-tres que « son » réseau a eu à subir au fil dutemps.Avec l’œil vif d’un maniaque de la sécurité iljette des regards furtifs de chaque côté dutrajet et n’hésite pas à descendre de sonvéhicule pour interpeller un contrevenantsur la gravité de son acte. Mais comme sichacun voulait rejeter la responsabilité surles autres, les propriétaires ayant construitsur les pipes ne manifestent aucun signe deregret. Pire, tous semblent connaitre l’am-pleur et la gravité de leurs gestes, mais ilspréfèrent attendre, disent-ils en chœur, quela Sar leur demande de casser les installa-tions anarchiques sur le réseau ou dans la

zone d’emprise avant de s’exécuter. « Si vous cassez ma construction, vous leferez dans le tout Thiaroye », nous lance cechef de famille alerté par les interpellationsde deux jeunes filles qui se trouvaient à l’in-térieur de sa maison et qui nous deman-daient pourquoi nous prenions des photosde leur « maison ». Outre l’occupation de la zone d’emprise, oules constructions sur les pipes, la Sar devraaussi faire face à un projet immobilier d’uneentreprise de fabrication de produits alimen-taires. En effet, cette entreprise voisine ducircuit des pipes de la Sar a affecté une partiede ses terres à ses employés pour un projetimmobilier ; mais il se trouve que les pipesde la Sar passent au milieu du terrain enquestion. Alors, pour ne pas connaître lesmêmes problèmes qu’ailleurs, le chef de lasécurité préconise une concertation avec lesresponsables de cette entreprise pour unrespect scrupuleux des règles de sécurité vis-à-vis des installations de la Sar.Depuis sa création dans les années soixante,les autorités gouvernementales et celles dela Sar ont pris les devants pour délimiter ledomaine de la raffinerie. C’est ce qui justifieson implantation dans la banlieue dakaroise.Une zone exclusivement réservée aux entre-prises évoluant dans le secteur des hydrocar-bures. Aujourd’hui, avec l’urbanisation galopante etun peu anarchique, les installations de laSociété africaine de raffinage ne respectentplus les normes sécuritaires habituelles, tel-lement les habitations se sont rapprochéesdes équipements tels que les pipes.Les pipes, c’est le réseau composé par l’en-semble des tuyaux utilisés pour le transportdes produits pétroliers (avant et après letraitement de ceux-ci) vers les dépôts. Ilssont enfouis dans le sol à une profondeurvariant entre quatre vingt centimètres et unmètre quatre-vingt, et jouxtés par une zoned’emprise de cinq mètres de part et d’autre,(ce qui en constitue la zone d’emprise).Aujourd’hui, les pipes de la Sar subissenttout le long du réseau des agressions qui enfont de véritables « bombes à retardement ».Il n’est que de voir les photos pour s’en

reportage :

sur le réseau agressé des pipes de la sar Il est parmi les fondamentaux de la société africaine de raffinage (sar), l’aspect sécurité. En effet, à l’instar d’au-tres raffineries, la sécurité du personnel, celle des installations et de l’environnement immédiat fait l’objet d’uneattention toute particulière. Toutefois, le réseau de la sar fait les frais de l’urbanisation anarchique des quartiersenvironnants. retour sur une visite de terrain.

Doyenne des raffineries africaines, la Sociétéafricaine de Raffinage (sar) est aujourd’huidans un tournant décisif. Très secouée parles fluctuations des prix des produits pétro-liers, sa principale matière première, la tor-che trône encore malgré tout et rejette sontrop plein d’énergie dans les parois gazeusesde l’atmosphère. Comme si elle y cherchaitun souffle quotidien, la colonne enturbannéede la flamme fumante illumine et réchauffeencore tant bien que mal les ménages quis’approvisionnent chez elle.Comme l’oxygène dont les humains ontbesoin, la Sar a aussi besoin de son énergiepour pouvoir raffiner encore et encore àdéfaut de son fric. Ici, à n’en point douter, leraffinage pour soulager les consommateursest le mobile le mieux partagé par les salariésde l’entreprise. Mais du fait d’un cours mon-dial insaisissable et d’un refus quasi catégo-rique des détenteurs d’une licence « d’im-portateurs de butane » de faire venir le pro-duit, la vieille puise encore et encore dansses dernières ressources pour que la flammene s’éteigne pas.Depuis 2005, les autorités de la Sar ont pro-cédé à des recrutements pour renouveler etrajeunir le personnel. Presque dans tous lesDépartements, le constat est unanime : le

personnel technique et d’appoint de la Sarest jeune. A côté de l’expérience des anciens,la jeune garde apporte l’énergie dont abesoin la raffinerie pour exister encore. Unbon dosage d’une fougue de jeunesse et d’uncapital expérimental qui, s’il s’adosse sur unaccompagnement et une volonté politique,pourrait effectivement libérer les énergiesnécessaires pour que le secteur de l’énergieretrouve ses lettres de noblesse. Ce quiredonnerait aussi à la Sar une seconde jeu-nesse.Que de sacrifices pour en arriver là ! Les dif-férentes entités de la Sar se triturent lesméninges à longueur de journée pour trou-ver la bonne solution. A côté des efforts del’Etat du Sénégal, la Sar tente tant bien quemal de satisfaire une clientèle de plus enplus exigeante et dont le statut n’est pluscelui d’un simple consommateur mais de «consom-acteurs».Car plus question pour elle (la clientèle) derester chez elle attendant l’arrivée d’un buta-nier ou d’un tanker en provenance de paysgâtés par la nature, laquelle les a dotés deces liquides précieux dans leur sous-sol.Non, désormais, les « consom-acteurs » exi-gent, donnent leurs avis. Mieux, ils attri-buent des notes et apprécient, d’où l’urgen-

ce pour l’entreprise de s’ouvrir à eux en pre-nant en compte leurs désidératas.L’utilisation des réseaux sociaux peut aider à« embellir » l’image de la Sar indexée sou-vent à tort en cas de rupture. Aussi, elle doitprendre la température des bénéficiaires deses produits.La bouffée d’oxygène tant attendue La récente visite du roi du Maroc au Sénégalainsi que le dernier voyage du chef de l’Etataux Etats-Unis en compagnie du ministre del’Energie ont redonné de l’espoir aux popula-tions. Vivement la concrétisation de cesaccords signés par le ministre de l’Energie àhauteur de cent vingt milliards de francs cfaaux Usa. Que le gaz liquéfié de la Louisianeinonde les pipes de la Sar au moment oùd’autres sources d’énergies, dites propres,balaient les stigmates de corrosion sur desinstallations de l’usine par des produitspétroliers en tout cas moins nobles. La Sarpeut et doit continuer à assurer son rôle etc’est possible. Il lui faut pour cela l’accompa-gnement permanent et sans équivoque del’Etat. La belle histoire qui a commencé au 20e siè-cle, poursuivons-la ensemble au 21e.

Par O. Ndiaye

libérer leS énergieS

La vieille a encore ses gènes de jeunesse

convaincre.Les quartiers de Thiaroye sur mer, situés enpleine banlieue, à quelques encablures de laSar, sont traversés par les pipes de cette der-nière. Mais du fait de l’absence d’une poli-tique d’urbanisation ou de lotissementcohérente, des populations de la localitéont construit sur la zone d’emprise ou enco-re sur les pipes mêmes, cela malgré la maté-rialisation de la zone sécuritaire par desbalises visibles le long du réseau.En plus des constructions à usage d’habita-tion, des lieux de culte sont parfois installéssur les pipes même de la Sar. Les responsa-bles de la sécurité sont souvent mis devantle fait accompli à cause de l’absence de réac-tion des autorités étatiques chargées defaire appliquer le respect des distancesréglementaires par rapport à l’emprise despipes. Toujours dans le souci de prévenirces installations anarchiques et limiter lesrisques de perçages clandestins, les autori-tés de la Sar se sont attachées les servicesd’une société de gardiennage de la place quisillonne le tracé des pipes 24h sur 24.Ceci n’empêche pas cependant la découver-te d’installations nouvelles sur l’emprise despipes presque chaque semaine (Hélas,compte tenu de l’absence de moyens sur-tout motorisés pour faire des rondes sur leréseau, les chargés de la sécurité découvrentdes installations sur les pipes quelquessemaines après). Il s’y ajoute que le nombrede préposés à la sécurité est souvent insuf-fisant pour surveiller les points sensibles ouà haut risque.Pour lutter contre les vols répétés de sesproduits, la Sar a entrepris nombre de cara-vanes de sensibilisation dans les quartiersriverains traversés par les pipes. Des ren-contres périodiques ont été organisées poursensibiliser les habitants de ces quartierssur les risques liés à de telles pratiques,mais aussi quant à l’occupation de la zoned’emprise.Aussi, pour permettre une interventionrapide des responsables de la sécurité de laSar en cas de découverte d’une installationou occupation irrégulière, un numéro vert àété mis à la disposition des populations deces quartiers. Les relations sociales étant très denses dansces quartiers. Avec l’existence des groupe-ments de femmes ou d’associations reli-gieuses ou de jeunes, la Sar avait mis àcontribution ces groupes sociaux pournouer des partenariats afin de toucher lemaximum de populations dans le cadre dela sensibilisation. C’était aussi un moyenpour elle (la Sar) de contribuer au dévelop-pement de la localité par des actions socia-les concrètes au bénéfice des habitants deces quartiers (voir photo).La proximité entre les installations de la Saret les habitations occasionne souvent desfeux de paille. Ce fut le cas en fin de semai-ne dernière, lorsque le responsable de lasécurité avait été saisi par les agents desécurité de la Sagam suite à l’interventiondes sapeurs pompiers de Dakar pour mai-triser un début de feu au niveau du marigotde Thiaroye au quartier dit « Cotonnière ». En réalité, il s’agissait d’un cas isolé de feude paille un peu éloigné du reste des instal-lations de la Sar, mais des cas de ce genresont légion dans ce quartier. Il convient designaler, d’ailleurs, que les tuyaux de la Sarsont enfouis à près d’un mètre cinquantesous terre dans cette zone. Outre les feux de paille, les cas de vol desproduits pétroliers constituent égalementun véritable casse-tête pour les responsa-bles de la sécurité.Comme mentionné plus en haut, l’approchedes fêtes religieuses est une période pen-dant laquelle, les cas de vol deviennent plusrécurrents. Des malfrats « siphonnent »des produits pétroliers pour les revendre aumarché noir. Malgré les innombrables campagnes desensibilisation et les actions sociales enfaveur des populations habitant le long despipes, force est de constater qu’il existeencore des cas sérieux d’agression desinstallations. Bref, la lutte contre les occu-pations des emprises de la Sar est un vérita-ble travail de Sisyphe, sans cesse entrepris,jamais terminé et toujours recommencé.

Par Ousseynou Ndiaye

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ssoocciieetteeLE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales 10

Il y a 10 ans de cela, on disait que l’Afrique,c’est le continent du désespoir. Et ce, danstous les domaines particulièrement celuide la lutte contre le Sida, une pandémiequi faisait des ravages effroyables au Suddu Sahara en particulier. Que de cheminparcouru depuis lors puisque, en unedécennie à peine, l’Afrique est devenue lecontinent où la croissance économiquemondiale est la plus soutenue, mis à partles dragons asiatiques. Mieux, à l’afro-pes-simisme, a succédé un « afro-optimisme »béat, si bien qu’aujourd’hui, l’Afrique estl’objet de toutes les attentions. Bref, lecontinent change et se transforme complè-tement. C’est particulièrement vrai dans ledomaine de la lutte contre le Sida où l’onavait tendance à considérer, il y a unedécennie à peine, que la situation étaitdésespérée.

A l’époque, les hôpitaux étaient remplis depersonnes malades du sida et sans espoirde guérir. Des personnes qui, en plus deleur maladie mortelle, étaient victimes dediscrimination et de stigmatisation. Eneffet, cette maladie a été pendant long-temps assimilée, dans beaucoup de socié-tés, à de la sorcellerie du fait de son agres-sivité sur le corps humain. Pis, on avaitancré dans les mentalités que les acteursde la lutte étaient impuissants face à unetelle situation catastrophique. A cela, s’a-joutait le problème de l’inaccessibilité desmédicaments du fait de leur rareté et deleur cherté. Pour cause, le peu de médica-ments disponibles coûtait, alors, à peuprès 15 000 dollars (7. 500. 000 francs cfa!) par personne et par an pour le traite-ment.Dix ans plus tard, et au prix d’incommen-surables efforts ainsi que d’une lutteacharnée, les acteurs sont parvenus àramener le prix des mêmes médicamentsà… 80 dollars. Conséquence, selon ledirecteur exécutif de l’Onusida, « si onmet les gens très tôt sous traitement, onpeut réduire les nouvelles infections de 96% ».Les résultats sont déjà visibles dans unpays comme l’Ethiopie où, selon M. Sidibé,« on n’avait pas d’espoir » et où les nouvel-les infections ont été réduites de 90 %.Mieux, estime le patron de l’ONUSIDA, «il est possible d’éliminer la transmissionde la mère à l’enfant et plusieurs payscomme le Botswana et la Namibie, l’ontdéjà commencé.Le Burkina, quant à lui, est considérécomme un pays modèle dans la lutte cont-re le sida. Il a réduit la prévalence de 6 % à1% et fait partie, avec le Sénégal (0,7% deprévalence), des pays où la prévalence estla plus faible. Il fait également partie despays qui ont réduit les nouvelles infectionsde plus 25 % à 30 %. Autant de choses quifont que, « nous ne pouvons qu’espérervoir le Burkina continuer d’être un modèledans l’élimination de la transmission duvirus du Sida de la mère à l’enfant ».Une chose est sûre : ces avancées mont-rent qu’aujourd’hui, l’Afrique est entrainde briser la trajectoire de l’épidémie duSida. Mieux, il est entrain d’inverser ladynamique des nouvelles infections quiont été réduites de 50 % dans 25 pays dumonde dont 13 pays africains.Mais il n’y a pas que les programmes deprévention qui marchent. Les traitements

aussi sont disponibles un peu partout. Il ya 10 ans de cela, rappelle M. Sidibé, « onn’avait même pas 50 000 personnes soustraitement. Aujourd’hui, plus de 6 millions400 mille personnes sont sous traitement.Et, dans le monde, on a plus de 8 millionsde personnes qui sont sous traitement ».Des traitements qui, selon toujours ledirecteur exécutif de l’Onusida, ont égale-ment un impact sur la mortalité qu’ilsréduisent considérablement. Ce qui faitque « les gens meurent moins et on amoins d’orphelins ».Mais tous ces bons résultats risquent,hélas, d’être compromis par la décisiondes bailleurs de fonds de se retirer. Unretrait qui ne semble, toutefois, pas ébran-ler le directeur exécutif de l’Onusida qui,philosophe et positivant, pense qu’il fau-drait être moins dépendant des ressourcesfinancières de l’extérieur pour lutter cont-re le Sida. Pour ce faire, l’Onusida préconi-se de faire en sorte « qu’on puisse se batt-re contre les tabous pour mieux faire com-prendre la nature de l’épidémie et voirdans quelle mesure on peut mieux engagerles leaders que sont les dirigeants poli-tiques, traditionnels, religieux pour mieuxfaire comprendre la nature de l’épidémie.Et surtout se battre contre la discrimina-tion et la stigmatisation ». Parce que sou-vent, « le fait de méconnaitre cette épidé-mie et ses modes de transmission, c’estqu’on exclu des groupes qui sont à risques.Et je pense, par exemple, aux travailleusesdu sexe, ou aux hommes qui font des rela-tions sexuelles avec des hommes. Il fautêtre inclusif et, pour ce faire, il faut, biensûr, tenir compte de la culture et des sen-sibilités sociales qui existent dans chaquepays surtout celles religieuses » a-t-il lais-sé entendre.Et la deuxième leçon, selon toujours M.Michel Sidibé, c’est qu’il faut utiliser lesida comme un point d’entrée pour bâtir

une plateforme industrielle, « produire lesmédicaments sur le continent et puis faireen sorte qu’on puisse changer les mécanis-mes de gouvernance, revoir les architectu-res financières et voir dans quelle mesureon peut transférer des ressources de façontransparente avec une plus grande obliga-tion de rendre compte ».Autant d’éléments qui tiennent compte dela feuille de route de l’Union africaine, quiest une décision des leaders africains.Cette vision continentale s’articule autourde trois points. « Elle consiste d’abord àgénérer des ressources internes, c’est-à-dire faire en sorte qu’on puisse repensercomplètement les mécanismes de finance-ment du sida, rehausser nos systèmesd’appui aux populations les plus démuniespour pouvoir intégrer des idées nouvellescomme le système d’assurance-maladie.Et puis, des mécanismes de taxes pour-raient être intégrés dans le système de col-lecte de ressources pour créer des nouvel-les formes de ressources pour le finance-ment des maladiesLe deuxième volet, c’est aussi repensercomplètement notre système de régulationdes médicaments au niveau continental.Faire en sorte que ces médicaments, onpuisse, éventuellement, les produire loca-lement mais avec la qualité requise.Last but not least, il faut essayer de repen-ser complètement l’économie de laconnaissance, les transferts de technolo-gies et de compétences pour que l’Afriquepuisse se prendre en main. Pour plus d’ef-ficacité, il faudrait recourir à des espacesgéographiques plus vastes commel’Uemoa ou la Cedeao, en Afrique del’Ouest, qui polarisent 400 millions depersonnes. Ce qui permettrait de créer unmarché important et d’ouvrir le capital dessociétés à créer aux différents pays quiseraient intéressés pour la production deces médicaments sur le continent. »

micHel Sidibé, directeur eXécutiF de l’onuSida, à propoS de la lutte contre le Sida :

« sans la jeunesse africaine, il sera difficile demaintenir et pérenniser nos acquis »Les efforts consentis ont montré que l’Afrique, longtemps considérée comme le continent du désespoir dans laréponse au VIH, est aujourd’hui entrain d’inverser la tendance en essayant, tant bien que mal, de briser la trajec-toire de l’épidémie du sida. une révélation faite par le directeur exécutif de l’Onusida sur la chaine panafricaineAfricable Télévision. Dans le même entretien, M. Michel sidibé est également revenu sur la feuille de route à suiv-re pour arriver à éliminer le sida.

M. Michel Sidibé est persuadé que lesprésidents africains vont considérer cettefeuille de route comme un moyen pourréduire la dépendance de l’Afrique à l’é-gard des bailleurs de fonds internatio-naux.Cela dit, l’Afrique comptera, vers la fin dusiècle, plus de 350 millions de nouveauxjeunes pendant que d’autres continentsconnaitront un vieillissement de leurpopulation. Pour l’Afrique, cela créera denouveaux défis qu’il faut penser résoudredès à présent. Il faut notamment com-mencer à penser aux moyens de réduire lavulnérabilité des jeunes pour que ces der-niers aient accès à des supports et à desmoyens d’accompagnement pour éviterles fléaux grandissants tels que l’alcoolis-me, la toxicomanie… Malheureusement,le monde compte aujourd’hui plus de 600millions de jeunes qui ne sont pas édu-qués et qui n’ont pas d’emploi. Malgrétout, « il faut trouver des moyens pour lesfaire participer à travers les réseauxsociaux et faire en sorte qu’on puisse lesutiliser comme des acteurs », préconise lepatron de l’ONUSIDA.Selon les données les plus récentes, prèsde la moitié des 2 milliards d'utilisateursd'Internet dans le monde ont déjà eurecours à une forme ou une autre demédia social. En Afrique, l'utilisationd'Internet a connu une croissance de 2357 % entre 2000 et 2010 et l'Asie abriteprès de 42 % de l'ensemble des internau-tes.Les outils offerts par les médias sociauxrenferment un énorme potentiel enmatière de sensibilisation et de mobilisa-tion de l'action sociale requise pour ren-verser le cours de l'épidémie de Vih.L'Onusida, toujours dans le cadre de lariposte au sida, a mis en ligne la vitalité, ledévouement et la passion en utilisant lesmédias sociaux et en créant des discus-sions virtuelles. Au moins 79 pays ontparticipé à cet échange.M. Michel Sidibé en est convaincu : « sansla jeunesse africaine, on aura des difficul-tés énormes à maintenir et pérennisernos acquis. On connait vraiment aujour-d’hui un bonus démographique extraor-dinaire, selon les experts, en termes dedividende démographique et avec l’appuide la réduction de la mortalité. On estaujourd’hui dans une situation où on ades ressources humaines importantes, auniveau des jeunes, qui vont nous aider, sielles sont bien canalisées et bien utili-sées, à, certainement, transformer noséconomies ».Et le directeur exécutif de l’ONUSIDA depoursuivre : « ce que nous voulons sur-tout, c’est de mettre en place une commis-sion mondiale pour repenser, un peu, ceque pourrait être la fin de cette épidémie.Et dans ce débat-là, on va créer une sous-commission jeunesse qui va impliquer lesjeunes de par le monde ».Les pays africains s’engagent de plus enplus. Et les résultats positifs sont là, pal-pables. Par conséquent, ce n’est pas lemoment d’interrompre les efforts. Aucontraire, il est question de tout fairepour « commencer avec une générationsans sida. Et pour nous c’est possible dedire, en 2015, qu’on va atteindre ce degrézéro », a prédit, optimiste, M. MichelSidibé. Pour autant, il n’oublie pas desouligner que 6 à 7 millions de sidéensvivant sur le continent attendent toujoursde recevoir un traitement. Comme quoi,malgré les incontestables avancées enre-gistrées, il reste encore beaucoup à fairepour éradiquer définitivement la pandé-mie du Sida sur le continent…

Maïmouna Faye

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ccuuLLttuurree LE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales11

Le Témoin a rencontré le présidentde cette structure, AbdoulayeMamadou guissé, qui semble diretout haut ce que beaucoup d’autresmurmurent tout bas ! Entretien.Monsieur Guissé, vous êtes très présentdans l’espace culturel où vous êtes des vigi-les décernant de bons et de mauvais pointsselon les cas. Mais quelle est la représentati-vité de l’Omart ?

Abdoulaye Mamadou guIssE -L’Omart, fort du poids de ses membres, estprésent par ses différentes antennes enAfrique et un peu partout en Europe et enAmérique. Le poète Amadou Lamine Sallen est le Président du Conseil scientifique,de même que Joe Ouakam entre autresacteurs culturels. Notre représentativité estqualitative et non quantitative.L'Observatoire de la Musique et des Arts aété légalement créée et son assemblée géné-rale a été présidée par le préfet de Pikine etle ministère de la Culture sous AbdoulayeElimane Kane. C’était à la veille del’Alternance, le 17 septembre 1999. Noussommes en train de préparer des stratégiesde redéploiement pour sauver la culture denotre pays.

Quelle appréciation faites-vous de lapolitique culturelle du pouvoir actuel?Si le chef de l'Etat a défini la politique cultu-relle qui prend en charge tous les segmentsde la culture, y compris la valorisation dupatrimoine matériel comme immatériel,force est de reconnaitre qu’il ambitionned’en faire un levain. La preuve, dès que lescinéastes ont raflé des prix au dernierFespaco à Ouagadougou, le Président adécidé de mettre un milliard à partir de2014 pour la production cinématogra-phique au Sénégal. Séance tenante, il offre20 millions aux lauréats. Donc, la volontépolitique est affichée. Mais, l'actuel ministrede la Culture, M. Abdoul Aziz Mbaye, ne suitpas et il est en train de dévoyer la politiqueculturelle du Sénégal et de l'appauvrir. C'estle président Macky Sall, alors Premierministre, qui avait accompagné les acteursculturels à propos de la loi sur les droits

d'auteur et les droits voisins quand MameBirame Diouf, alors ministre de la Culture,trainait les pieds. Ainsi, la loi sur les droitsd'auteur et droits voisins a été votée depuisle 25 janvier 2008 et il y a eu ensuite unevingtaine de décrets d'application. Il suffi-sait juste de les exécuter et le Bsda allaitdevenir une société de gestion collective.Mais voilà que l'actuel ministre parle d'uncomité de pilotage pour revoir les textes,histoire de jouer au dilatoire avec la compli-cité de son ami de longue date Aziz Dieng,par ailleurs président du conseil d’adminis-tration du Bsda, premier conseiller tech-nique de son ami ministre Mbaye, présidentcontesté de l'Association des Métiers de laMusique (Ams). Ensuite, le ministre parlede la Convention sur la protection socialedes artistes et acteurs culturels. CetteConvention sociale a été signée depuis 2010par l'ancien Premier ministre SouleymaneNdéné Ndiaye, et les artistes et acteurs cul-turels ont commencé depuis lors à souscri-re. Il suffit juste que l'Etat réagisse en met-tant 50 ou 100 millions dans la caisse d'ap-pui social de la Convention avec le pool desociétés d'assurance partenaires, pour queles artistes, mais aussi leurs familles, puis-sent commencer à se soigner avec unebonne prise en charge médicale. Hélas, leministre Mbaye ne manifeste aucune volon-té d’aller dans ce sens. Et c’est dommage,car beaucoup d’artistes sont malades. Il y ades cas douloureux.Sur le troisième volet de sa réductrice poli-tique culturelle, la promotion de la diversitéculturelle, elle est mal entamée, improvisée.Le ministre doit d'abord fournir à l'Unescola revue périodique sur la diversité culturel-le parce que le Sénégal fait partie des pre-miers pays à ratifier la Convention sur ladiversité culturelle. Un document élaboré.C’est important d'abord avant de se lancerdans des manifestations prétendument dediversité culturelle. Il n'a pas voulu écouterles techniciens de son département encoremoins les artistes et acteurs culturels. Danscertaines régions, des acteurs culturels etartistes ont boycotté les manifestations duministre parce que mal préparées. La poli-tique culturelle du Sénégal bat de l'aile.

Justement, dans la lettre par laquel-le vous interpellez le chef de l’Etat,vous ne semblez pas cautionner lestournées du ministre en faveur de ladiversité culturelle…Ecoutez, les tournées du ministre sur ladiversité culturelle, c'est du gâchis, on prendles budgets des directions et services, quisont votés pour des programmes précis, eton les utilise pour ces tournées improviséessans aucun impact culturel. Les tournéesdivisent plutôt que de promouvoir la diver-sité culturelle.

Pouvez-vous être plus explicite ?Des groupes ethnoculturels ont été zappésdans les manifestations dites de diversitéculturelle en Casamance. A Kolda etTambacounda, des artistes sont aussi igno-rés, les créateurs et acteurs culturels n'ontmême pas compris ce que veut faire leministre.

Qu’est-ce qui explique votre sortie ?La sortie de l'Omart contre la politique cul-turelle menée actuellement est due à lamauvaise passe que la culture traverse. Unministre qui manque d'ambition, qui n'a pasle sens de l'écoute, qui n'est pas généreux,qui ne respecte pas les animateurs culturels,ces professionnels et pis, qui bloque depuisquatre mois leurs salaires. Le présidentMacky Sall a fait une erreur de casting avecAziz Mbaye. Lequel a crée trop de conflits auministère.

Et pourtant, ledit ministre de laculture avait développé un program-me qu’il jugeait ambitieux au coursd’un point de presse. Vous ne vousretrouviez pas dans ses idées ? Vous savez, les idées du ministre ne sontpas innovantes, elles sont dépassées. Ladynamique culturelle est en avance sur leministre qui tourne en rond en claironnantpartout la diversité culturelle alors que lesgens vivent cela depuis longtemps. Lui, iln'était pas au Sénégal, c'est pourquoi il s'en-lise. Maintenant, on parle d'industries créa-tives, de développement des entreprises cul-turelles et de l'économie de la culture.

Il paraît que plusieurs événementsculturels d’envergure, vecteurs de ladiversité culturelle et traditionnelle-ment soutenus financièrement, tech-niquement par le ministère de laculture auraient été zappés… Oui, le ministre subventionne à coup demillions le Battle Dance hip hop organisépar Gassirah Diagne, sa conseillère tech-nique, membre de son Cabinet, au momentoù les autres manifestations d'enverguresont ignorées comme le 8ème Festival demusique traditionnelle de Diourbel, leFestival international de folklore et de per-cussions de Louga (Fesfop), la Journéemondiale du livre et d'autres événementsculturels traditionnellement soutenus par leministère.

Et où se situent les priorités, selonvous ?L'application de la loi sur les droits d'auteuret droits voisins en vue de mettre en place lasociété de gestion collective, l'application dela Convention sociale, du statut de l'artiste.Ensuite appuyer les initiatives culturelles et

entretien avec… abdoulaye mamadou guiSSe, préSident de l’obServatoire de la muSique et deS artS (omart)

« Le président Macky sall a fait une erreur de casting avec aziz Mbaye ! »On pourrait les considérer comme les vigiles de la culture qu’ils vivent au quotidien, tirant la sonnette d’alarme quandles choses vont mal ou applaudissant quand tout roule comme sur des roulettes. A la différence des autres acteurs dela culture, eux, ils ne portent pas de gants quand il faut rappeler à l’ordre un ministre qui s’égare des sentiers de la cul-ture. Ils ne se gênent pas non pus pour tresser des lauriers aux ministres qui travaillent. Et le moins que l’on puissedire, et c’est le sentiment de beaucoup d’acteurs culturels, c’est que la culture n’est pas en de bonnes mains à l’heureactuelle. c’est pour ne pas assister à la mort latente de ce secteur que l’Observatoire de la Musique et des Arts (OMArT)s’est fendu d’une lettre pour interpeller le président de la république, M. Macky sall.

surtout l'arrêt immédiat des tournées sur ladiversité culturelle. Payer immédiatementles arriérés de salaires des agents du minis-tère. Développer les politiques sectoriellesdu livre, du cinéma, du patrimoine, de lamusique, de la danse, de la mode et aussibooster les entreprises culturelles. Tellessont les vraies priorités.

Les autres secteurs de la culture ne seportent pas mieux, à l’instar de celuidu Livre. Vous soutenez même queles politiques sectorielles du Livre,du cinéma et de bien d’autres sec-teurs sont reléguées au second plan…Prenons l'exemple du Livre, depuis ladémission de la directrice du Livre, l'écri-vaine Mariama Ndoye, le poste est vacant.Cette dame a fait honneur au Sénégal carelle n'est pas d'accord que le ministre négli-ge le livre papier au profit du livre numé-rique. Ensuite, elle refuse la ponction dubudget de sa Direction et du Fonds d'aide àl'édition pour d'autres choses nébuleuses.Elle s’oppose enfin à ce que la Foire inter-nationale du livre soit dévalorisée ou négli-gée. Pis, le ministre a annulé la veille de sacélébration la Journée mondiale du Livre,le 23 avril dernier, prétextant qu'il n'étaitpas à Dakar. Et pourtant les écrivains, leséditeurs, les libraires étaient à Dakar etdans les régions.Pour ce qui est du cinéma, dès qu’AlainGomis a décroché l’Etalon d’Or deYennenga avec son film « Tey »(Aujourd'hui), le ministre s’est précipité àtravers les médias pour dire que le Sénégala gagné la Coupe d'Afrique du cinéma.Savez vous que le ministre Abdou AzizMbaye n'a pas signé la lettre pour permett-re au film de Alain Gomis d'être convoyé duMaroc au Burkina Faso (et de passer dunumérique au 35 mm), contrairement à cequ'il avait promis au producteur sénégalaisd'Alain Gomis ? Si c'était seulement leministre, le film ne serait pas en compéti-tion. Savez vous que les films n'ont pas étésoutenus par l'Etat ? Et pourtant, le minist-re avec sa horde de courtisans pompait l'airaux cinéastes qui les méprisaient d'ailleurs.Les sites et monuments historiques sont

aussi oubliés de la politique culturelle, lesévénements de mode, le stylisme, le patri-moine, on n'en entend plus parler. Leministre est en train d'étouffer la culture.

Apparemment, vous ne semblez pasoptimiste face aux actes posés par leministre de la culture…Il n'a posé aucun acte sinon partir mener labelle vie dans les régions avec ses amis qu'ila amenés au cabinet. Au lieu de renforcerles événements culturels.

Pensez-vous que les acquis culturelsobtenus sous Wade sont bien préser-vés ?Il faut entretenir et rentabiliser les infras-tructures culturelles telles que la Porte duMillénaire, la Place du Souvenir, le GrandThéâtre, le Monument de la Renaissanceafricaine. Des centres culturels régionauxont été renforcés en logistique comme pôlesrégionaux, il faut continuer.

Le mot de la finLes artistes et acteurs culturels membres del'Omart, à la lumière de l'analyse faite et dessituations constatées dans le secteur de laculture, estiment que le Ministre doitdémissionner ou que le Président doitrecentrer la politique culturelle qu'il a luimême définie.

Entretien réalisé parAlassane seck guèye

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iinnFFooss ggeenneerraaLLeessLE TEMOINHebdomadaire d’Informations Générales 12

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Oumar Pène a fait face aux journalistesvendredi dernier. Le lead-vocal du « SuperDiamono » de Dakar a profité de l’opportu-nité pour revenir sur son long parcoursmusical vieux de quatre décennies. Il aaussi saisi l’occasion pour jouer deux mor-ceaux de son nouvel album. Un disque trèsattendu titré fort justement « Le Choix desFans ». Une dénomination suffisammentexpressive, et qui renseigne, si besoin enétait encore, sur la proximité de ce « croo-ner » avec ses fans regroupés dans le désor-mais très populaire Afsud Sénégal. Unefaçon aussi de rendre hommage à ces der-niers qui ont cheminé avec lui durant les40 ans de sa carrière de chanteur à succès.

Le comité d’organisation mis sur pied etdirigé par Omar Wade a concocté un pro-gramme alléchant pour les besoins des fes-tivités de ce 40ème anniversaire. Le mana-ger Ousmane Faye a expliqué le sens decette célébration.« Il ne s’agit pas seulement de célébrerOmar Pène mais bien tous les artistes de sagénération à savoir Thione Seck, BabaMaal,Youssou Ndour, Kiné Lam KharMbaye et tous les autres. A cet effet, nousavons concocté un programme qui s’étendsur plus d’un mois. Dès ce soir (Ndlr, vend-redi dernier), nous allons jouer un concertde lancement au « Must ». Le 30 avril(Ndlr, mardi dernier), il y aura une journéeporte ouverte, au Just4U, organisée parl’Afsud Sénégal.Le 08 mai, il est prévu un grand concertpublic, à Bargny, offert par Don KingProduction. L’hôtel des Almadies accueille-ra la cérémonie dénommée «la banlieue ades ailes » et la soirée de gala. Au cours decette cérémonie, nous allons élire l’hommede la banlieue de l’année 2012. Nous allonsensuite organiser un grand concert popu-laire à L’Esplanade de Guédiawaye. OmarPène sera en voyage au cours du mois demai et, à son retour, nous allons continuer à

Suspendus pour une durée de deux ans par laFédération sénégalaise de Football (Fsf), leprésident de la commission centrale des arbi-tres, Badara Mamaya Sène, et son adjoint,Amadou François Guèye, se sont radicalisésen appelant au boycott des matches duchampionnat national. Pour ce faire, ils ontdemandé à tous les arbitres de ne plus officierpour les compétitions programmées par l’ins-tance dirigeante du sport-roi dans notre pays.Un boycott qui risque de paralyser le reste duchampionnat national puisque aucun matchdes ligue 1 et 2 ne peut se tenir sans les arbit-res. Lesquels sont regroupés au sein d’unecommission centrale des arbitres du Sénégal.Le mouvement d’humeur des hommes ennoir est donc mortel pour les compétitionsofficielles, surtout quand on sait que laFédération sénégalaise de Football, dirigéepar l’avocat Me Augustin Senghor, n’entendpas revenir sur les sanctions infligées à MM.Sène et Guèye. Et ce même si on sait que M.Saër Sekc, président du club de football les «Diambars » a entrepris une médiation entre laFédération et les arbitres suspendus.Lesquels, encore une fois, ont bénéficié d’unesolidarité de leurs pairs. Seulement voilà, pen-sant paralyser les championnats de Ligue 1 et2, ces arbitres boycotteurs avaient comptésans l’existence d’arbitres d’un genre particu-lier. Notamment, ils n’avaient pas comptéavec le concept Armée / Nation, c’est-à-dire lapolitique de solidarité citoyenne qui veut queles militaires viennent en assistance auxpopulations civiles notamment dans les

domaines sociaux comme la santé, l’éduca-tion, la réalisation d’infrastructures commu-nautaires etc. Un autre aspect consiste à pren-dre le relais de civils qui veulent paralyser desactivités vitales pour la Nation. On se rappelleainsi qu’en 1997, lors d’une longue grèvegénérale des travailleurs de la défunte Sotrac(Société des transports en commun du Cap-vert), qui avait paralysé les activités danstoute la capitale, le président Abdou Dioufavait réquisitionné l’Armée pour remplacerles grévistes. Ce sont donc des chauffeursmilitaires qui avaient pris le relais des équipa-ges civils pour conduire les autobus et activerle réseau de la Sotrac. Et ce, avec la complici-té de gendarmes faisant office de receveurs.Face à cette situation inattendue, les syndica-listes de la Sotrac avaient fini par manifesterleur volonté de mettre fin à leur mouvementde grève. Et c’est certainement en souvenir decette « jurisprudence Sotrac » que deux sous-officiers du bataillon des sports nous ontcontactés, histoire de nous faire savoir quel’Armée a suffisamment d’arbitres de hautniveau pouvant remplacer les arbitres grévis-tes si on fait appel à eux. Pour donner la preu-ve qu’ils sont suffisamment qualifiés pourofficier lors des compétitions de ligue 1 ou 2,nos interlocuteurs nous renvoient aux compé-titions inter-corps au cours desquelles lesarbitres militaires et gendarmes font debrillantes prestations. Et ce dans toutes lesdisciplines. Outre le bataillon des sportsregroupant des moniteurs en matière d’arbi-trage, l’on nous dit que, dans toutes les zones

militaires, il y a des arbitres qualifiés prêts à sesubstituer aux collègues de Badara MamayaSène pour siffler le reste des matches duchampionnat national. L’Armée peut-ellevoler au secours du football sénégalais mena-cé par le boycott de ses arbitres ? À en croireune source de la Dirpa (Direction del’Information et des Relations publiques desArmées), l’Armée sénégalaise s’active danstous les domaines. « En matière de sport, il ya des moniteurs qui forment les arbitres danstoutes les disciplines. Je pense, cela dit, que lacrise au sein de la Fédération sénégalaise defootball n’a pas encore atteint son paroxysmeau point de justifier un recours à l’Armée.Mais si tel devait être le cas, il suffirait seule-ment que la Fédération saisisse officiellementl’état-major général des Armées pour que lebataillon des sports mette à la disposition desdifférentes ligues de football des arbitres mili-taires. Mais bon, souhaitons que le conflitentre la Fédération et la Commission centraledes arbitres soit réglé au plus vite, afin que M.Augustin Senghor n’en arrive pas à recouriraux militaires… » nous explique une source dela Dirpa. Une chose est sûre : si la Cca persiste et signedans sa volonté de continuer le boycott descompétitions organisées par la Fédérationsénégalaise de football, alors, elle doit s’atten-dre à voir les militaires siffler le reste duchampionnat pour sauver la saison !

Pape NDIAYE

Que représentent 40 ans de carrièrepour vous ?Omar PENE - Il s’agit de faire un bilan àmi-parcours. C’est juste une étape car jen’ai pas encore fini de chanter. J’ai encorebeaucoup de choses à dire. 40 ans de car-rière, de parcours. Aujourd'hui, on a fait40 ans sans pour autant s'en rendrecompte. Cela a été long et difficile. Maisaujourd'hui, j’éprouve beaucoup de plaisirà fêter cela. Je ne pense même pas à laretraite. Tant que Dieu nous donne longuevie, je me réjouirais toujours de donner duplaisir à mes amis de l’AFSUD (Ndlr,Association des Fans du Super Diamono).Ce sont eux les principaux piliers de lacélébration de ces quarante ans demusique d’Omar Pène. Cela me fait d’au-tant plus plaisir que les membres de cetteassociation sont des jeunes qui ont l’âgede mon fils. Ils m’appellent Omar BayePène et c’est une belle source de motiva-tion pour moi.

Qu’est-ce qui fait toujours courir

Omar Pène ?Je ne suis pas un sprinteur et je ne courspas (rires). Au contraire, je marche à monrythme et je suis en train de vivre d’autresaventures. Il est bien de changer de tempsà autre. C’est ce que je fais avec d’autresmusiciens sur le plan international. J’aigrandi dans la rue et il fallait se battre tousles jours pour assurer sa vie. Il fallait seconstruire tout seul. Je pense que j’y suisarrivé grâce à Dieu. C’est pour toutes cesraisons que je suis calme et pondéré. Si j’aiun conseil à donner aux jeunes artistes,c’est d’être toujours humbles.

Voudriez-vous nous parler des diffi-cultés qui vous ont le plus marqués ?Je n’ai jamais baissé les bras malgré lesnombreuses difficultés rencontrées. LeSuper Diamono est le groupe qui a subi leplus de mouvements. Il y a eu beaucoupde départs et d'arrivées. A chaque fois, lesgens disaient : ''C'est fini !'' Je vous assurequ'on nous a même enterrés, comme ondit. Cela fait partie de la vie. Dieu sait que

Football : Face au boycott deS arbitreS de la cca

Des arbitres militaires prêts à siffler le reste du championnat national

en aparté avec omar pène

« Le bateau Diamono ne coulera jamais ! »

cela a été dur. Des fois, c’est vrai, les gensétaient vraiment découragés. Moi, je medisais tout le temps que tant que le bateaune coule pas il continuera son cheminparce que j'ai toujours le dernier capitainequi peut sauver le bateau.

Êtes-vous toujours conseillerauprès du ministre du Tourisme,Youssou Ndour ?Je suis toujours conseiller et chargé demission au ministère du Tourisme et desLoisirs. Pas plus tard qu'hier (jeudi der-nier, Ndlr) j'étais à Mbour pour représen-ter le ministre Youssou Ndour parce qu'ilétait à Tamba pour les besoins du conseildes ministres. Je suis jusqu'à présentdans son cabinet. J'aide un ami et je sersmon pays. Je ne reçois pas de salaire.Mais je le fais par patriotisme et une foisencore pour aider un ami. Quand on l'anommé ministre, il m'a appelé pour medire : ''On m'a nommé ministre mais tuviens m'aider en tant qu'ami.'' Vous savez,Youssou Ndour et moi partageons unechose qui a son importance : nous nousconnaissons depuis 40 ans, même si c'é-tait dans l'adversité comme on dit. Mais ily a des sentiments profonds qui nous lientet qui font qu'aujourd'hui je suis à sescôtés. Ce qui me fait énormément plaisircar c'est pour le pays et la bonne causeque nous travaillons.

Propos recueillis par Fadel Lô

quatre décennieS de muSique d’omar pène

un programme alléchant pour les 40 ans de carrièred’un poids lourd de la musique sénégalaise

dérouler le programme » a confié OusmaneFaye.Dembel Diop, le bassiste du groupe et réali-sateur de l’album, est revenu sur le choixporté sur ces dix titres du prochain album.Un choix qui ne fut pas facile, à l’en croire. «Pour la première fois, il nous a fallu six moisavant de pouvoir enregistrer. Pare la suite, il

a fallu choisir des musiciens qui ne sont pasforcément membres du Super Diamonomais des fans de la première heure qui fontpartie de la grande famille du SuperDiamono à l’instar de Papis Konaté, JulesDiop, Cheikh Tidiane Tall et tant d’autres.L’autre difficulté a été de choisir dix titresparmi les six cent morceaux du répertoire

d’Omar Pène à faire figurer dans cet album.Nous avons finalement opté pour des chan-sons comme « Cheikh Anta Diop », pourinviter les étudiants à plus de retenue, «Woma », « Bailo Diagne » etc. Il y a aussi unpot- pourri dans lequel Omar Pène reprenddes morceaux de Youssou Ndour, ThioneSeck, Baba Maal et Iso Lo. Vous verrez, il yaura beaucoup de surprises. Nous avons finid’enregistrer et le mixage sera terminé d’icila fin de la semaine prochaine » a expliqué lebassiste attitré du groupe depuis 1994, PapeDembel Diop. Bref, après quatre décennies,Omar Pène poursuit sa carrière avec lemême engagement et ne veut surtout pasprendre de retraite… Normal, il est commele vin qui se bonifie avec les ans. Joyeuxanniversaire, Pène !

La prochaine sortie de son nouvel album et la célébration de sesquatre décennies de musique nous ont permis de nous rapprocherdu leader du super Diamono. Dans cet entretien-express, il revientsur son parcours et ses projets.