PRESENTATION DE LA STRATEGIE 2017-2021 …...le monde en 2000, 200M en 2013, plus de 400M à...

PrésentationdelaStratégie

Jean-PauldeGAUDEMAR/Marrakech,le10.05.2017

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PRESENTATIONDELASTRATEGIE2017-2021AssembléeGénéraledel’AUFMARRAKECH10Mai2017

Envousvoyantsinombreux,sidivers,simotivéségalement,jenepeuxm’empêcherdepenserànos lointainsprédécesseurs,cettepoignéedevisionnairesqui,ilyaplusdecinquanteans,en1961,fondèrent,autour de Jean-Marc Léger, André Bacchand et Irénée Lussier,l’AUPELF devenue bien plus tard l’AUF. Je dis une poignée car ilsétaientvingtfoismoinsnombreux,moinsdiversaussi.Mais leurmotivationétait sansdoute tout aussi grande.Autourdedeux idées,deuxconvictions fortesque jecroisaujourd’huiencored’une grande modernité et centrales dans notre action, et qui mefournissent un excellent préambule à la présentation qui va suivre,celledelastratégiequenousproposonspourlapériodequadriennaleà venir. Présentation que je suis autorisé à vous faire après laconsultation et l’approbation de nos instances, Conseil associatif,Conseilscientifique,Conseild’orientationstratégiqueetbienentenduConseild’administrationsousl’autoritédesonprésident.Deuxidéesfortesdonc.La première est celle d’une solidarité active entre universités,solidarité facilitéepar lepartaged’une langue,d’unecultureetdesvaleurs associées ; active, c’est-à-dire se traduisant en actions deservices réciproques au-delà de seules proclamations. Cela peutparaitre bien étrange dans le monde universitaire d’aujourd’hui,sidifférentdeceluidudébutdesannéessoixante,parsonampleur,sa diversité inédite, son hétérogénéité structurelle, mais surtout sitraversé,sibousculéparlesexigencesdelacompétitivitéetdoncdelacompétitionmondiale.Mais ce doit être aussi notre fierté. Non que nous considérions detelles exigences comme antinomiques avec nos valeurs. Bien aucontraire, nous sommes convaincus que la qualité des services quenousdevonsrendreànosusagersetànospaysrespectifsappellede



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tellesexigences.Maisenmêmetempsilnousparaitessentielqu’ilyaitaussiunlieu,uneinstance,uneinstitutioncapabledeporter,sinonuncontre-discours,dumoinsundiscoursparallèledesolidaritéetdemettre en place des actions correspondantes. Un discours et unepratique faisant de la qualité un objectif de toutesnos institutionsmembres,transposantenceladansledomaineuniversitairelesbellesvaleurs dont s’honore la Francophonie, dont celle de l’équité, dontcelle du progrès partagé. Ou, si l’on préfère, en termes plusthéoriques,unobjectifdedéveloppementàlaRawlsouàlaSen.Un discours mais plus encore une pratique visant à ce quel’établissementleplusjeune,leplusfragile,leplusdémuni,puisseleplusrapidementpossibleatteindrelaqualitéattendueparsesusagersgrâceauconcoursdecettesolidaritéassociativeactive.Sinouspartageonscetteconviction,cen’estpasseulementparfidélitéànosorigines,niparseulsoucimanagérialderégulerunecompétitionuniversitaire parfois contre-productive, c’est, plus profondément,parce que nous sommes convaincus que les universités et lesétablissements d’enseignement supérieur et de recherche ont plusque jamaisvocationàêtre lesmoteursdudéveloppementglobaletqu’ilsonttousvocationàl’être,chacunàsamanière,chacundanssoncontexte.Sinouscroyonsauxprogrèsdumondegrâceaudéveloppementetàunemeilleurerépartitiondessavoirs,connaissancesetcompétences,alors nous devons comprendre et faire comprendre que le mondeuniversitairedoit,chaquefoisquenécessaire,savoir-fairecorps,aussihomogènequepossible,etàl’échellelaseulepertinenteauregarddenotreactivité,uneéchelleinternationalelarge.LaFrancophonienousoffrecetteéchellegéographiquelargemaisellenousoffreaussibiendavantage,une languecommuneoutilprivilégiéde la facilitationdenoséchanges.Monnaiecommunepourrait-ondire,denoséchangesscientifiquesetpédagogiques,entrenouscommeavecnosdifférentspartenaires.Et c’est de la richesse de ces échanges, de la valeur ajoutée qu’ilssaventproduiredansnosdomainesd’activitéquenaîtracette forcenouvelle susceptible d’infléchir positivement l’éclat et la notoriété,



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l’attractivité et le rayonnementde la Francophonieuniversitaire, etparvoiedeconséquencecelledelafrancophonietouteentière.Onl’auradonccompris:nousproposonsuneinflexionfortedanslafaçondepromouvoir la francophonieenmilieuuniversitaire.C’estmoinslapromotiond’unepratiqueàviséeprincipalementlinguistiqueet culturelle que nous préconisons, aussi enthousiasmante etnécessaire soit-elle,que lapromotiondes réussitesetdes solutionsquefaciliteoupermetcepartaged’unelanguefaceàl’ensembledesdéfisauxquelslemondeuniversitaireestconfronté,qu’ilsoitounonfrancophone.D’où l’importancede rappeler l’absoluenécessitéde l’ouverturedumondeuniversitaire.Rienneseraitpluscontradictoireaveclamissiond’universalitédenosactivitésqu’une fermeture surun seuluniversculturel.Rienneseraitpluscontradictoireégalementaveclesautresmissionsdenosétablissements.Delàlapertinenceetlamodernitédeladeuxièmeidéefortedenosprédécesseurs.Cetteidéeforteelleapparaitdanslenomalorschoisi.AUPELF,c’estl’idéeformuléed’embléed’unefrancophonieouverte,nonréduiteauxseulspursfrancophones,maisouvertesurunepartpluslargedumondeuniversitaire,partageantcertesunminimumdefrancophonie mais pouvant aussi croiser au large.Ilnepeutenêtreautrement,encoremoinsaujourd’huiquehier.Sinous nous intéressons aux défis auxquels font face les universitésaujourd’hui, nous savons bien que ce sont les défis de toutes lesuniversités,francophonesounon.Comment s’y tromper d’ailleurs en regardant votre assemblée ouayant en mémoire les nombreuses conférences de nos recteursmembresauxquelles j’ai récemmentparticipéendes lieuxparfoissiimprobables ? Nombreux parmi vous sont ceux qui, à la têted’établissementspeufrancophones,sontvenusàl’AUFparcequ’elleoffrecetteouverture large,cettediversitésanspareilledepossibles



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relationsinternationalesmaisaussidescontactsdeproximitépartoutdanslemondeetcettecapacitéàproposerdesservicesquivontbienau-delàdel’offrelinguistique.Ce préambule, vous le comprenez bien, est plus qu’un détour parl’histoiredenotreassociation.Ilviseàrappelerquesolidaritéactiveetouvertureinterculturellesontetdoiventresterdespiliersderéférencedansnotredémarchestratégique. Il importedoncdebien lessituerdans le contexte d’aujourd’hui, un contexte par contre totalementdifférentdeceluiquidonnanaissanceànotreassociation.J’évoqueraiprincipalementdeuxélémentsdecontexte.Le premier a trait à cette prodigieuse transformation du mondeuniversitaire partout dans lemonde enmoins de deux générationsvoireenuneseule.Leschiffressontconnus:100Md’étudiantsdanslemondeen2000,200Men2013,plusde400Màl’horizon2030soitune progression bien plus importante que la croissancedémographiquemondiale.CertesilexistedesexceptionsnotammentdanslespaysduNordmoinssujetsàcetteexplosiondémographiquemais la tendancegénérale,notammentdans lemondefrancophoneestattestée.Plusieursfacteurspeuventexpliquercephénomène,ladémographiesansdoutemaistoutautantuneffetdestructurequivoitdespartsplus importantes des jeunes générations accéder à l’enseignementsupérieur, sous l’effet du progrès économique et social et de lamontée des classes moyennes, sous l’effet aussi d’une demandeéconomique accrue pour des qualifications plus élevées, d’uneaspirationdesjeunesgénérationsàpoursuivreleursétudes,souventfaceàdesmarchésdutravaildifficilesd’accèspoureux.La réalité d’aujourd’hui, souvent encoremal perçue, est celle d’unenseignementsupérieuraccédantdansdenombreuxpaysàunniveauquantitatifinconnujusqu’ici,àdestauxdescolarisationsupérieureleplus souvent à deux chiffres, souvent équivalents et parfois mêmesupérieursàceuxdespayslesplusavancés.



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La francophonie universitaire est entièrement prise dans cemouvement,àderaresexceptionsprès.Etsetrouvedecefaitfaceàdes défis nouveaux, mettant totalement à mal les modèlesd’organisationetdefonctionnementuniversitairejusqu’icidominants.Avecunequestioncentrale:commentéviterquelaquantiténetuela qualité ? Comment éviter que ce mouvement historiqued’ouverturede l’enseignement supérieuràdenouveauxpublicsquijusqu’icinepouvaientyavoiraccès,cetélémentdeprogrèsdonc,nesetransformeensoncontraire,unedoublepaupérisation,socialeetcognitive?Ledeuxièmeélémentestpropreà la francophonie elle-mêmeetàsonévolution.Ducôtédesfacteursd’optimisme,onrelèvelavitalitédémographiquede l’Afrique francophone pouvant donner matière à un scénarioprévisionneldeprèsde800Mdefrancophonesàl’horizon2050.Ouplusmodestement,l’attractivitédenotreassociationquinecessedevoir affluer de nouveauxmembres, pour les raisons évoquées plushaut.Pour autant ce sont les facteurs d’inquiétude qui prédominent. Entémoignentlesconstatsrécurrentsd’affaiblissementdelapratiquedufrançaisdanslesjeunesgénérationsou,pourprendreunexempleplussignificatif de notre domaine, les publications scientifiques pourlesquelles l’anglais est désormais systématiquement la langue deréférencedans ledomainedes sciences«dures»etde la santéettendraitàledevenirmêmeenscienceshumainesetsociales,dufaitnotammentd’un«facteurd’impact»beaucoupplusimportant.Acetégardlaquestionàlaquellenousfaisonsfaceestsimple:sinousnedonnonspasauxjeunesgénérationsdebonnesraisonsderester(oudedevenir)francophones,iln’yaaucunechance,hormispourlespays officiellement voire exclusivement francophones, que lesdescendantsdesfrancophonesd’aujourd’huilesoienttoutautantàlagénérationsuivante.



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Cesbonnes raisonsnepeuvent tenirqu’à laqualitédecequenouspourrons offrir dans nos établissements, aux perspectives d’avenirqu’ils peuvent ouvrir pour leurs diplômés, au rôle moteur qu’ilsjouerontdansladynamiquedessociétésauxquelsilsappartiennent.Faceàces jeunesgénérationssipragmatiques, l’amourdela langueoudenotreculture,l’attachementànosvaleursnesauraientsuffire.Pire,enycantonnantlapromotiondelafrancophonie, lerisqueestréel de ne plus parler qu’à des cercles d’élites vieillissantes enlesquelleslesjeunesgénérationsnepeuventpassereconnaitre.Delàlepartiprispourconstruirenotrenouvellestratégie:partirdesdéfismajeursauxquelssontconfrontésnosmembresdansleurtrèsgrandemajorité,voiretous,mêmesic’estavecdesdegrésd’intensitéoud’urgencetrèsdivers.Laméthodechoisiepourl’élaborermériteàcetégardd’êtrerappelée.Certes par son expérience, sa proximité avec ses membres, notreAgenceconnaitbienleursituation,mêmesiellen’enapastoujourstiré toutes les conséquences. C’est pourquoi nous avons vouluconsolider notre travail non seulement en y associant un certainnombredenosmembres,au-delàmêmedenosinstances,maisaussienréalisantuneenquêteenlignequialargementcontribuéàinspirercommeàconforternotrediagnosticdenosforcesetdenosfaiblesses,noschoixetnospropositions.Demême,pourpermettrelemeilleursuivi,parnosmembrescommeparnosbailleurs,delamiseenœuvredecettenouvellestratégie,nousavonstenuàassocieràchaqueaxeproposéun indicateurprincipalquiad’oresetdéjà fait l’objetd’untravailméthodologiqueapprofondi.Ces propositions sont celles que vous trouvez dans le documentsoumisàvotreapprobation.Son intitulé est clair : « Construire ensemble le nouvel espaceuniversitairefrancophone».



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Maisjeveuxsoulignerlesensquenousavonsvouludonneràchacundecestermes.Construire:c’estbiend’uneconstructionnouvellequ’ils’agitdèslorsque nous renouvelons en profondeur notre approche de lafrancophonieuniversitaire.Ensemble : laraisond’êtredenotreAgenceestd’êtreauservicedesesmembres.Ellenepeutsepenseren-dehorsdecerapportfusionnelàsesmembresdontelletiresasubstanceetsaforce.Ellenepeutêtreperçue,nidanssesservicescentrauxnidanschacunedesesdirectionsrégionales comme le serait un cabinet indépendant, au risqued’ailleursd’êtreparfoisenconcurrenceavec sesmembres.C’estdevotre concoursetdevotre soutienquenotreaction collectivepeuttirersonefficacitéetsapertinence.Nouvel espaceuniversitaire francophone : c’est l’affirmationde cequenousvousproposonsd’allerau-delàdecequiaétéfaitjusqu’ici,enportantattentionàdessujetstropnégligésalorsqu’ilsconstituentdesenjeuxessentiels,ensortantd’unerhétoriqueunpeuvieilliequine verrait dans la francophonie universitaire qu’un seul vecteur derésistanced’unepratiquelinguistiqueetculturelle.Cenouvelespaceuniversitaire,nousproposonsdelestructurerautourdesvraisgrandsdéfisquenosétablissementsaffrontentauquotidien,etdoncautourd’uneambitionnouvelle,celled’unefrancophoniedécomplexéequiusedesalanguecommuneetdesasolidaritéactiveinternecommed’un outil puissant de résolution des problèmes, résolution etsolutions dont peuvent naître attractivité, notoriété mais aussicompétitiviténouvelles.Un clin d’œil pour sourire : l’acronyme de « Nouvel espaceuniversitairefrancophone»c’estNEUF.Sansenabuser,nousnenouspriverons pas de décliner cet acronyme dans beaucoup de nosactivités!Commentdoncconstruireensembleduneuf?Autourdequelsgrandsaxesstratégiques?



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Vousledevinez,évidemmentilssontneuf,troisfoistrois!Troisaxespourchacundestroisgrandsdéfisreconnus:laqualité,l’employabilitéet ledevenirprofessionneletsocialdenosdiplômés, lerôledenosétablissements dans le développement global et durable. Je necommenterai pas en détail les différentes actions proposées pourchacundecesneufaxes.Vous lesconnaissezpour lesavoir luesouvous les lirez dans le document mais je voudrais seulement ensoulignerlasignificationetlaportéepolitiques.LaqualitéC’estsansdoutelechampleplusparcourujusqu’iciparnoséquipesetnosprojets.Maisnousvoulonsapprofondirsestroisdimensions: laformation,larechercheetlagouvernance.Qualitédelaformationd’abord(axe1).Etsouvenons-nousd’embléede laquestionde la langue.Pourqu’unenseignement supérieurenfrançais soitdequalitéetdoncefficace, il fautbienentenduque lalanguesoitmaitriséeaumieuxparlesétudiantset…lesenseignants!Cequiconstitueunproblèmemajeurdansdenombreuxpaysmêmeàhautdegrédefrancophonieetquidoitêtrenonpasignorémaistraitécommetel.Cettequestiontrouveégalementunécho,maisinversé,danslespaysles plus francophones duNord pour attirer des étudiants étrangersnonfrancophones.Leurproposerdescoursdansleurlangued’origine(pourquoi d’ailleurs seulement en anglais ?) est une stratégieintéressantesurtoutsielles’accompagnededispositifspermettantàcesétudiantsdedevenirfrancophonespendantleursétudes.Sanscelaquel appauvrissement, pas seulement pour la francophonie maisd’abordpourcesétudiantsayantchoisiunpaysfrancophonecommelieud’étude!Mais plus profondément encore, c’est sans doute le modèled’organisation pédagogique qui est en question, tant dans de



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nombreuxpays lemodèleuniversitairetraditionnelest incapabledefaireauxnouveauxfluxd’étudiants,fautedelocaux,d’équipements,de ressources humaines et plus encore d’organisation pédagogiqueadaptée.Nousdevonsàcetégardpoursuivrenoseffortsd’accompagnementdudéveloppement du numérique dans l’espace universitairefrancophone.L’AUFaétéaucœurdetelseffortscesdernièresannées.Apartird’uneconvictionsimpletiréedenombreusesexpériences:lenumérique permet à la fois de s’adresser au grand nombre et defaciliter l’appropriation individuelle approfondie par l’étudiant dessavoirsetcompétences.Ilestdoncl’outilprivilégié,notammentsoussaformehybridemariantenseignementàdistanceetenprésentiel,pour faire face aux situations rencontrées très souvent enfrancophoniedanslespayslesplusneufssurleplanuniversitaire.C’estainsiquel’AUFs’estvueconfierparlesministresfrancophonesdel’enseignementsupérieurréunisunepremièrefoisàParisen2015puis à Bamako en 2016 le soin de bâtir le premierméta-portail deressourcesnumériqueséducativesàusageuniversitaire.Depuis l’andernier ce portail intitulé IDNEUF existe et s’améliore sans cesse.Demain,lorsdelajournéescientifiqueilvousserad’ailleursprésentéplusprécisément.Ilavocationàdonnerdesoutilsànoscollèguesetnos étudiantsmais aussi à encourager la production de ressourcesnouvellesissuesdetoutelafrancophonieuniversitaire.Nenousy tromponspas :c’estbiende lanaissanced’unnouveaumodèled’organisationpédagogiqueuniversitairequ’ils’agitetdelacapacitédelafrancophonieàdémontrerqu’elleyjoueunrôleleaderparl’originalitéetl’extensiondesessolutions.Commentégalementnepasévoquerlanécessitédemieuxprendreencompte dans nos formations supérieures toutes ces compétencestransversales qui font si souvent défaut à nos diplômés, ce que lesanglophonesappellentjolimentles«softskills»?



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On voit à quel point les innovations conduites par nos membres,l’expertisequecertainsontacquisedanscesdomainesdécisifssontimportantes dès lors qu’elles circulent, qu’elles sont connues etpeuventêtretransposéessouslaformeappropriée.Làestnotrerôledetêtederéseauetd’intermédiation.D’autres aspects pourraient encore être évoqués, visant tous uneformationdequalitéparceques’élevantau-dessusdelaseulemaitrisedecompétencestechniquesmaisconstituantcheznosdiplômésdespersonnalités complètes, des citoyens qualifiés, compétents etouvertsaumonde.Objectifultimedecettequalitérecherchée.Qualité de la recherche (axe 2). Deuxièmeaxe indispensable parceque nous savons tous qu’un enseignement supérieur qui n’est pasadossé à une recherche de qualité s’appauvrit rapidement jusqu’àdevenir obsolète et peu susceptible de délivrer les compétencesrequises.Or leconstatest frappantde l’extraordinairediversitédessituationssurceplanauseindelafrancophonie:ellerassembleeneffet à la fois de grandes universités de recherche à notoriété etreconnaissance mondiales et des établissements bien démunis,souventsanslamoindrestructurevéritablederecherche.Comment ne pas penser que la solidarité active qui fonde notreexistencedoitsepréoccuperdecettedisparité,dontlaréductionestsiessentielleaudevenirdelafrancophonieuniversitaire?L’AUF peut également jouer un rôle significatif en ce domaine. Enpoursuivant sans relâche son travail de conviction auprès desgouvernements pour qu’ils engagent des politiques publiques plusactivesencedomainemaisaussienencourageantdesopérationspluslocales à caractère exemplaire comme les e-labs ou contribuant àl’émergence d’initiatives internationales de plus grande ampleurcomme pourrait l’être celle suggérée par deux organismes françaisl’IRDetleCIRAD,tousdeuxmembresdel’AUF,d’unConseilAfricainpour laRecherchequi transposeraità l’échelleducontinentafricainl’expérienceparticulièrementconvaincantedel’ERCeuropéen.



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Qualité de la gouvernance enfin (axe 3). L’AUF s’en est beaucouppréoccupée ces dernières années en essayant notamment de faireavancer quand ce n’était pas le cas les pratiques d’évaluationappliquées aux établissements. Ainsi au Maghreb ou en AfriquesubsaharienneencollaborationavecleCAMES.C’estunpremierpasmaisilfautallerplusloinennousinspirantdecequelapratiquedenosétablissementslesplusavancésencedomainepeutnousapprendreetdecequipeutenêtretransposéailleurs.C’estle rôle confié à notre Institut francophone pour la gouvernanceuniversitaire (IFGU) sis à Yaoundé. Mais il ne peut évidemmentaccomplirsonrôleques’ilestnourridel’expérienceaccumuléeauseinde notre réseau et que s’il peut s’appuyer sur l’expertisecorrespondante.Tout ceci ne peut être fait sans prendre en compte les situationsrespectivesdesétablissementsnotammentenmatièred’autonomieouderapportauxtutellesministérielles.Maisl’objectifestclair:aidertousnosétablissementsàaccéderàunedémarchestratégiquedanstouslesdomainesdegouvernance,qu’ils’agissedestratégieglobaleàcourtetmoyenterme,denumérique,degestionfinancièreouderessourceshumaines.Unequestion traverse cetteproblématiquede laqualité et est deplusenplussouventsoulevéeparnosmembres.Celledel’assurance-qualitéetdel’accréditation.Danslemêmetempsoùapparaissentdeplusenplusd’agencesnationalesd’assurance-qualité,denombreuxétablissementssouhaitentrecouriràdesorganismesd’accréditationsusceptibles de leur permettre d’accéder à une reconnaissanceinternationale.Lefaitestquelaplupartdecesorganismessontanglo-saxons et la question se pose donc de l’émergence potentielled’alternatives francophones. A partir de plusieurs organismes déjàexistantsetenpartieconstituésenréseau, l’AUF–quin’apaselle-même vocation à devenir une agence d’accréditation - envisaged’encouragerdetelsrapprochementspouraideràconstituerdetellesalternatives,aussisouhaitéesquesouhaitables,surtoutsiellessavent



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développerdesformesoriginalesetconvaincantesd’accréditation.Ceseral’objetcentraldenotreprochaincolloqueinternationalannuelennovembreàBeyrouth.Ledevenirsocialetprofessionneldenosdiplômés.C’est sans doute le principal défi, le plus nouveau aussi pour nous,auquelnousdevonsfaireface.Commenteneffetnepasassocierlespréoccupationsdequalitéàcellesliéesaudevenirdenosdiplômés?Commenteneffetpenserquenouspourrionsnous contenterde laqualitédesdiplômessansnoussoucierdesperspectivesréellesqu’ilsoffrentàceuxquilesontobtenus.Onpourraitcroirecettequestionancienne.Maisceseraitoublierleseffets de cette démultiplication de l’enseignement supérieur àl’échellemondialeetnotammentenfrancophonie.Jamaissansdouteladistorsion,quantitativeetqualitative,n’aétéaussigrandeentrelesflux de diplômés et les capacités d’absorption immédiate deséconomiesdont ilsfontpartie.Déjàsensibledepuis longtempsdansles pays à déjà longue tradition universitaire comme au Maghreb,cette distorsion s’étend désormais à la majorité des paysfrancophones.Sitouslespaysfrancophonesnesontcertespasdansla même situation, notamment la plupart des pays du Nord oùglobalement la relation formation supérieure-emploi fonctionneplutôtbien(ausensoùlapossessiond’undiplômeestuneprotectionsinonunegarantiefaceaumarchédutravail,)c’estbienparcequeleurniveau de développement est davantage en harmonie avec lastructuredeleurenseignementsupérieur.Riendetoutceladanslespayslesplusneufs,sibienreprésentésici,oùàl’inverselapossessiond’undiplômesupérieurapparaitsouventparadoxalementcommeunhandicap.Commentnepass’indignerdevantunetellesituation?Alorsmêmeque ces jeunes diplômés devraient incarner l’espoir de leurs pays,combiensedésespèrentdevoirlesportesdel’avenirsefermerdevanteux!



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Notrepropositionestdemettrecettequestionégalementaucœurdenotre nouvelle stratégie en partant de trois éléments d’analyse surlesquelssefondenttroisaxesstratégiquessupplémentaires.Lepremier(axe4)estunconstat,celuideladistanceconsidérablequidanstropdepaysséparelemondeuniversitairedesesécosystèmesenvironnants. Comment nos diplômés du supérieur pourraient-ilstrouverautomatiquement leurplacealorsmêmequ’ils sortentd’ununivers vivant souvent de manière autonome ou du moins sansrelation directe avec son environnement socio-économique commesurunarchipeléloigné!Sansrelationdirecte,etsouventsouslesignedel’indifférencevoireparfoisdelaméfiance.Peuimportequiportelaresponsabilitéd’untelécart.L’essentielestde le surmonter et d’instaurer le dialogue indispensable entre nosétablissements et les sociétés auxquelles ils appartiennent. Leslibertésacadémiquessisouventinvoquées,siimportanteségalementpour préserver la liberté de pensée, de création, d’invention et dedécouvertedenoséquipes,nepeutpourautantservird’alibiàcequiapparaitparfoiscommeunesorted’extraterritorialitédesuniversités.Non, les universités sont aussi des éléments essentiels de nosterritoires. Leur noblesse, leur rôle contemporain n’est-il pasprécisément de savoir, comme aucune autre institution, marierl’universalitédusavoiretlaterritorialitédeleurexercice?De là l’importance de savoir nouer (ou approfondir) les liens quiunissentnosétablissementsà leursenvironnementsetdecréercesécosystèmesdontatantbesoinl’avenirdeleursétudiants.C’estàvous,cherscollègues,quecemouvementappartientcommeaux responsables politiques, économiques et sociaux de vos pays.L’AUF,làencoredanssonrôled’intermédiation,peutvousyaider,enfaisant connaitre ce qui marche ici ou là, les bonnes façons deconstruireunteldialogueoùchaquepartenairedoitrespecterlerôledechacun.Nulrenoncementencelaàlasingularitéacadémique.Aucontraire,ellenepeutyacquérirquedavantagedelégitimitédanssonsouciaffirmédesepréoccupernonseulementdelasciencemaisaussi



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desusagessociauxdelasciencetransmiseetparlà-mêmedudevenirdetousceuxquienbénéficient.Ouvronsdonctousportesetfenêtres,engageonscesréflexionslarges,acceptonsdebousculer certaines denos certitudes pour construirecette université francophone du XXIè siècle, capable de porter unevisiond’avenirpartagéeavec lesautresacteurs, issued’undialoguepermanentetstructuré,sourcedeprospectiverenouvelée.Unprojeten traindeprendrecorpsdevraitnousaideràconsolidercette démarche, celui de l’Observatoire de la Francophonieéconomique (OFE) à l’initiative de l’Université deMontréal avec leconcoursdugouvernementduQuébecetde l’AUF.Nouscomptonsbeaucoupsurcenouveloutilpournousaiderdanslesannéesàveniràfaireavancercetteprospectiveconjointequ’appellel’objectifvisé.Ledeuxièmeélément(axe5)provientdel’inévitableretourversnotreoffredeformationd’unteldialogueetdudiagnosticquil’accompagne.Pourrichequ’ellesoit,àl’imagedescompétencesnombreusesdenoséquipes, sommes-nous assurés qu’elle répond toujours à notrevocation,celled’assurerlaproductionéquilibréedetoutelagammedes qualifications indispensables à nos pays, là encore dans leurdiversitéetdansladiversitédeleurniveaudedéveloppement?Nousconnaissonsbiendésormais lesnombreuxdécalagesexistants,nousconnaissons bien les dérives que notre système engendre, surtoutlorsqu’il est trop replié sur lui-même. Celles de ne porter attentionqu’aux seules qualifications les plus hautes comme si nous étionsencore principalement chargés de produire des professeursd’universitéoudeschercheurs,pournepasdirenousreproduirenous-mêmes!Combien parmi nous ont fait l’amère expérience de voir setransformerendiplômegénéraldepassage,uneformationvoulueaudépartprofessionnalisanteetdestinéeàuneinsertionpenséecommenécessaireetbienvenue?Dansbeaucoupdenosétablissements,vousenêteslestémoins,nousn’assurons pas suffisamment de formations menant à toutes cesqualifications intermédiaires si indispensables aux économies en



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développement,conduisantparexempleauxmétiersdetechnicienssupérieurs ou d’assistants ingénieurs qui forment l’ossature deséconomies modernes. Faute souvent de disposer des relaisnécessaires dans les entreprises correspondantes ou de partager lavisionprospectivepermettantlesanticipationsindispensables.Fauteaussi souvent de disposer des équipements nécessaires voire desressourceshumainesexpertesencesdomaines.Delàladifficultéàdonneràdetellesformationsladimensionpratiquequ’elles exigent pour jouer pleinement leur rôle d’insertion. Riend’étonnant, alors, qu’elles ne soient plus considérées par nosétudiantsquecommedespassagesobligésversdesqualificationsplusélevées mais pas plus assurées pour autant d’ouvrir mieux sur lemarchédutravail.C’estcetteentreprisederevitalisationmaisaussiderevalorisationdetellesformationsqueproposenotrecinquièmeaxestratégique.Celaneseferapassansunchangementradicaldenosrelationsavecnosenvironnements économiques et sociaux permettant d’inclure cespartenaires non seulement comme nous aidant à anticiper lesformationsattenduesmaisencorecommedesacteursàpartentièredecesformations,danstouslesdomainesoùleurexpériencepratiqueetleurexpertisesontirremplaçables.Denouveauxmodèlespeuventainsi naître en s’inspirant et en transposant intelligemment lesexpériences historiques et si convaincantes de cette « alternance »queportentdenombreuxpaysdelafrancophonieencedomaine,aupointdeconstituerdesréférencesmondiales.JepenseàlaSuissemaisaussi au Québec et à ses Cegeps, ou encore à l’alternance à lafrançaise.Tousmodèlescontextualiséscertesmaisdontilestpossibled’imaginerdestranspositionspertinentes.Decestransfertsd’expertise,l’AUFpeutêtrel’intermédiaire.Ellepeutaussiencouragerdesexpériencespilotesvalantdémonstrateursavantque ne soit enclenché un indispensable passage à l’échelle. Etcontribuer ainsi à ce que soit établi ou rétabli l’équilibre recherchédansl’offredeformationentrelesdifférentstypesdeparcours.



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Letroisièmeélément(axe6)vaencoreau-delàenprenantencomptele double déficit quantitatif et qualitatif existant entre offre deformationetdemandedequalificationdansdenombreuxpays.Mêmeàsupposerquel’offredeformationsoitmieuxadaptéeauxbesoinsdupays, il est évident que l’accroissement constant du nombre dediplômés renddifficile l’insertion de nombre d’entre eux, dumoinsavantletermed’unelonguepériodedetransition.Pourautantc’estaveclaperspectived’êtrerecrutésparlesfonctionspubliquesoulesgrandsgroupesqueviventlaplupartdesétudiants,peut-êtresurtoutceuxissusdesmilieuxlesplusmodestes,souventlespremiersdeleursfamillesàaccéderàl’enseignementsupérieur.Mêmesielleestdepuislongtempsdémentieparlaréalitécettevisionrestelargementancréedansl’espritdebeaucoupd’étudiants,mêmedanslespayslesplusdéveloppés.Delàlesnombreusesfrustrations,incompréhensionsvoirerévoltesquipeuventnaitredecettebrutaleconfrontation à la réalité des marchés du travail. De là notreconviction, hélas confirméepar de nombreux phénomènes récents,quecesontautantdebombesàretardementquenoussommesentraindefabriqueretquenousnepourronscontribueràdésamorcerqu’enouvrantdenouvellespistes.Laprincipaled’entreellesrésidecertainementdansledéveloppementdel’entrepreneuriatenconsidérantqu’ilestpleinementdelavocationdenosétablissementsdes’yconsacreretdeconcevoirleursdiplômesaussidansunetelleperspective.Nonpasseulementpourinsérernosétudiantsdansuneéconomiedéjà làmaisaussipour contribueràcréer la nouvelle économie qu’appelle le développement de leurpays.Là encore, l’expérience accumulée par de nombreux membres denotreAgencepeutêtremiseauservicedetousceuxpourquicetteévolution est indispensable. De nombreux exemples peuvent êtretrouvésdedispositifsmisenplaceavecsuccèspourdéveloppernonseulement cette culture de l’entrepreneuriat mais également denouvelles pratiques d’encouragement et d’accompagnement desétudiantsàselancerdansunetelleperspective.



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Comment ne pas être convaincus en effet que ces nouvellesgénérationsdediplôméssont le levainpar lequel ledéveloppementpeutadvenir,àconditiondemettreenplacelesoutilsnécessaires,etpeut-être plus encore le contexte culturel et subjectif associé. Lespartenariatsaveclesacteurssocio-économiquesdeproximitédontilaétéquestionplushautpeuventêtre icideséléments facilitateurs.L’AUFdoits’engagerdanscettevoieauxcôtésdesesmembres,nonseulement en aidant au transfert d’expertise mais là encore enencourageant la mise en place d’opérations expérimentalesexemplaires. Ainsi du projet de transposer l’opération française« PEPITE » auMaghreb ou du projet financé par le Canada intituléJeunesLeadersenFrancophonie»ouencoreduprojetmontéenRDCavec la FondationBDApour la créationd’entreprisespar de jeunesdocteurs.Lesuniversitéscommemoteursdudéveloppementglobal.Troisièmegranddéfi.D’unecertainemanière ilenglobeouplutôt ildépasse lesdeuxprécédentsensoulignant lamissionrenforcéedesuniversitésdansledéveloppementcontemporain.Commenteneffetnepas tirer l’évidente conclusiondes caractéristiquesde lapériodedonttoutlemondes’accordeàdirequ’elleesttiréeparl’économiedelaconnaissanceetdusavoir?Quid’autreque les institutionsoùsecréentetsetransmettentauplushautniveausavoirs,connaissancesetcompétences,autrementdit lesuniversitésetplusgénéralementles établissements d’enseignement supérieur et de recherche, quid’autre qu’eux peuvent être les guides et les moteurs des formescontemporainesdudéveloppement?Partout.Passeulementdanslespayslesplusavancésmaisdanstouslespaysdenotrefrancophoniesousl’effetdelaglobalisationetdel’interpénétrationdeséconomies.Onpeutappelercela lamissionvoire la responsabilité sociétale (ausensfortdeceterme)desuniversités.



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Questionpournous,universitairesfrancophones:sommes-nousenmesure d’assumer cette responsabilité ? Sommes-nous prêts àl’assumerentreoutrepassantnotre seul rôle académique, sommes-nousprêtsàcequenosétablissementsnesoientpasseulementvillesdans les villes comme l’impliquent désormais souvent nos taillesphysiques et nos effets structurels, mais plus profondément, citésdans les cités, cités cœurs de nos cités, lieux de formation nonseulementdecompétencesetdesavoirsnouveauxmaisaussid’unecitoyenneté,voired’unehumaniténouvelle?Certains de nos établissements, assurément oui, ils en témoignentrégulièrementetsontdéjàdesrepèresessentielsdansdenombreuxdomaines.Maisquelecheminestencorelongpourbeaucoupd’entrenous,déjàfaceàdesquestionssidifficilementsolubles,fautedevisionclaire, fautedesoutilsnécessaires, locaux,équipements, ressourceshumaines,fauted’unereconnaissancesociétalepasencoreadvenueni dans l’esprit de leurs concitoyens ni même dans les politiquespubliques!Trois fronts apparaissent ici qui fondent nos trois derniers axesstratégiquesproposés.Le premier (axe 7) correspond à la poursuite au-delà de la seuleformationinitialeoudelaseulerechercheacadémiquedecequiapuêtreévoquéàproposdudéfiprécédent.Savoirrépondreàlademandecroissante de qualifications de tous types, savoir transformer lascience en force productive d’activités nouvelles, autant decontributions possibles au développement économique, social,environnemental enharmonie avec les objectifs dudéveloppementdurable tels que les ont retenus les grandes organisationsinternationales.Cenesontpourtantpasencoredesactivitéscommunespartoutdenos établissements, ni la formation tout au long de la vie despersonnes déjà engagées dans la vie active, ni le transfert detechnologies, ni la contribution tout au long de la chaine de



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l’innovation jusqu’au passage à l’acte créatif, ni la formation d’unecultureenvironnementalenouvelle.Làencore l’avant-gardeexisteet lesuniversitésen fontpartiedanscertainspaysfrancophonesmaisquedecheminàparcourirpourtantd’autres,encoremalassurésdelaqualitédeleurformationinitialeouencoreàlapoursuitededispositifsderecherchedignesdecenom!Si l’AUFpeut ici jouerunrôle,c’estnonseulementcommepour lesaxes précédents par son rôle d’intermédiation dans le transfert etl’échanged’expertiseoulesoutienàdesopérationsexemplairesmaisaussiparletravaildeconvictionfaitauprèsdesautresacteursdelaviesociale,auprèsdespouvoirspublicsoudesacteurséconomiquesetsociauxnotamment.Partout ledéveloppementreposesur labonnearticulationentrelestrois acteurs fondamentaux que sont les acteurs académiques, lesacteurspolitiques,lesacteurssocio-économiques.Quandcetrianglefonctionnebien,lesconditionssontréuniespourundéveloppementrapide et efficace. Quand l’un des côtés manque ou faillit, ledéveloppement devient une gageure. Avec vous, avec le réseau derelationsdeconfiancenouéaufildesannées,l’AUFpeutcontribueràfairenaitreouàconsoliderpartoutdetelstrianglesvertueux.Ledeuxièmefront(axe8)renvoieàunrôlesansdouteplusclassiquedenosétablissementsmaisqu’il importede revisiter à la lueurdesquestions contemporaines. Il s’agit du rôle dans le développementculturel.Rôlenaturelpourdesinstitutionsvouéesàlaproductionetàla transmission de savoirs et de savoir-faire de haut niveau, qu’ils’agissedessciences,deshumanitésoudesarts.Maisqu’ils’agitderevisiter tant notre monde contemporain manifeste de paradoxes.Ainsiparexempledurapportàlasciencequ’entretiennentlesjeunesgénérations,unesciencedontilsutilisentchaquejourabondammentlesdérivéstechnologiquesmaisquipourbeaucoupleurfaitpeurplusqu’ellene les attirepour leurs études.Combiendeministresoudecollèguesn’avons-nouspasentendudéplorercemanqued’appétencequivoitdansbeaucoupdepaysmoinsde30%desjeunesétudiantsse



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dirigerversdesétudesscientifiqueslàoùilenfaudraitbeaucoupplus.Ouà l’inverse comment (et faut-il) réguler cette forteattirancedesjeunespourlesarts,lacommunication,leshumanités,mêmequandonsaitlesdifficultésultérieuresàenvivre?Delàlaplaceindispensablequedoitprendreàl’universitétoutcequipeutaiderl’étudiantàserepérerentermesd’orientationfuture,àserepérer dans un univers culturel dont la culture scientifique ettechnique est une composante à part entière, également sourced’émotionsetdepossibilitéscréatrices.Pourpermettreàl’universitédefairepartoutnonseulementœuvredeformation,derechercheoudedéveloppementmaisaussi,disons-leavecuneemphaseassumée,œuvredecivilisation.Letroisièmefrontenfin(axe9)prolongel’ambitionprécédenteverslerôle intercultureldesuniversités.Lasciencenepeutconnaitredefrontièresetlesrelationsinternationalesdesuniversitésetdetousnosétablissementsd’enseignementetderechercheensontenquelquesortelestémoignagesetlesgarants.Notrefrancophonieelle-mêmelereflèteabondammentcommejel’aisoulignéplushaut.C’estd’ailleurslaraisonpourlaquellenousavonsengagé des relations nouvelles, plus approfondies, avec nosassociations homologues représentatives d’autres univers culturels.Elles prendront notamment forme dans quelques semaines àl’occasionduForuméconomiqueinternationaldesAmériquesetdecegrandrendez-vousinternationalqu’estlaConférencedeMontréal.Alademandedesorganisateurs l’AUFy tiendrapour lapremière foisdans l’histoire de ce forum une table ronde consacrée au thème«Nouveaumonde,nouvelleuniversité»àlaquellenousavonsconviélesprincipalesassociationsuniversitairesmondialesàparticiper.Mais chaque établissement peut être le réceptacle et un lieud’animationde cette interculturalité si nécessaire à unmonde sanscesseàlarecherchedesonéquilibre.Commentnepassouligneràcetégard laportée indispensablede lamobilitéétudiantecommecelledesenseignantsetdeschercheurs?



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Y-a-t-il au monde une autre institution où puissent être abordéessereinement toutes les questions, même celles qui aujourd’huidéchirentlaTerreentière?Etquellesatisfactiondevoirdansnombredenosréunionsdescollèguesvenantdepaysenconflits’asseoiràlamême table et partager les mêmes préoccupations, les mêmesperspectives,lesmêmesespoirs!Oui, redisons-le ensemble pour en faire une fierté, une distinctionpeut-être sans partage : par sa double capacité à représenterl’universalitédelapenséehumaineetàincarnerenmêmetempsdesterritoiresspécifiques, l’universitépeutêtrecefacteurstructureldepaix dont notre monde troublé, si préoccupant à bien des égards,atantbesoin.Faut-ilpenserqu’unetelleambitionesthorsd’atteinte,notammentpournosétablissementslesplusjeunes,lesplusfragiles,lesplusauxprises avec les problèmes les plus immédiats de l’explosiondémographiqueétudiante?Nous ne le croyons pas. Nos trois grands défis ne renvoient pas àautantd’étapesdedéveloppementqu’il faudrait franchiruneàuneavantd’atteindre lamaturitéespérée.Avecdesvariantes localesounationalesnaturellement,aucundecesdéfisnepeutêtrerelevésansprendre en compte les autres. Pourrait-on parler de qualité de laformation ou de la recherche ou de la gouvernance si tout celadébouchaitsurdesaporiesenmatièrededevenirdenosétudiantsouenmatièrededéveloppementéconomique,social,environnementalouculturel?Commentimagineràl’inversefonderlareconnaissanced’une responsabilité sociale des universités sinon sur la qualité duservice rendu ? Comment imaginer une insertion réussie sansreconnaissancedescompétencesacquises?Encesensnostroisdéfisdoiventêtrerelevésensemblemêmesicelan’exclut pas des priorités temporaires ou liées à des situationssingulières. Et il en va de même des axes stratégiques proposés.Distincts et modulables selon des intensités et des temporalités



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propresàchaqueétablissementmaisunisdansunemêmeperspectived’ensemble.Dequelsleviersdisposons-nouspourlesrelever?Sommes-nousarméspourreleverdetelsdéfis?Ensemble,oui,c’estlaconvictionqueporteceprojetstratégique,àconditiontoutefoisdebienutiliserlesleviersànotredisposition.Ceslevierssontnombreuxmaisencoresous-utilisés.Ainsi denotreexpertise collectivemal connue, souventdécouvertepar hasard ou au hasard des rencontres ou colloques, même àl’intérieur des frontières d’un même pays. Cette expertisefrancophone, elle constitue pourtant un infini réservoir decompétences,d’expériencesetd’innovations.L’Agenceseproposedemieuxaideràlafaireconnaitre,notammentenpréparantlapublicationd’unAtlasdel’expertisefrancophonedontun prototype vous sera présenté demain lors de la journéescientifique.Maisau-delàdecetoutil,c’estlamiseenœuvredecettesolidarité active entre nous qui sera lameilleure démonstration del’efficacitédenotreréseau.Ainsiencoredunumérique.J’enaiparléplushautcommeinstrumentd’une transformation profonde de nos modes d’organisationpédagogique et scientifique. En ce sens l’Initiative pour ledéveloppement du numérique dans l’espace universitairefrancophone(IDNEUF)engagéedèsl’annéedernièreaveclacréationdu méta-portail évoqué plus haut doit contribuer à cettetransformation.C’estaussilesensdel’évolutionprogressivequenousengageonsdansnoscampusnumériquesfrancophones(CNF).Onsaitlerôlequ’ilsontjouédepuisunevingtained’annéeset jouentencoredansplusieursdizainesdenosétablissements,notammentparl’accèsàdenombreuxservices de formation ou de documentation qu’ils permettent àbeaucoupdevosétudiantsetenseignantsouchercheurs.



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Maispartoutoùcelaserapossible,nousvoulonsprendreencomptel’évolution de vos établissements, notamment leurs capacitésd’équipementetleurmaturitétechnologique,etmodifiernotreoffredeservicespourlarendreplusadaptéeauxnouveauxbesoinsetàladynamiquedelastratégieproposée.Nousvoudrionsenfaire,chaquefoisquepossible,des lieuxouvertstémoignantd’unenouvelleallianceavecl’écosystèmeenvironnant,oùnosétudiantspuissentàlafoisapprendresousdesformesnouvellespréfigurant ce nouveaumodèle universitaire que nous appelons denosvœux,maisaussipratiquergrâceàladisponibilitéd’équipementsnumériques inaccessibles ailleurs, mais encore rencontrer d’autresacteursextérieursàl’université,monterdesprojetsd’entreprisesoud’activitésnouvelles.Encohérenceaveccequiprécède,nousproposonsd’appelerceslieux,ces CNF renouvelés, des CNEUF ou Campus du nouvel espaceuniversitaire francophone ! Ainsi nous ne nous contentons pasd’inciter au rapprochement université/cité, nous proposons de lemettre en actes avec tous ceux d’entre vous qui souhaiteronts’engageravecnousdansunetelleentreprise.C’estlesensdel’appeld’offresquenousvenonsdelanceretdontnousattendonsbeaucoup.Ondevineàquelpointcetteambitionreposeaussisurnotrecapacitéàmobiliserdespartenairesextérieursaumondeacadémique,etpasseulementpourréunirlesfondsfinanciersindispensablesàlaconduitedeprojetsd’ampleur.C’estaussiauregarddesquestionsdefondqueposent les défis à relever que de tels partenariats apparaissentindispensables. Comment imaginer en effet que la question del’insertion professionnelle de nos diplômés ou de notre meilleurecontribution au développement puisse être résolue par nos seulesforces,fussent-ellesmisespleinementencommun,ouparnotreseulecapacité prospective ? Ce serait une bien grave illusion que de lecroire. De là l’importance du triangle vertueux évoqué plus haut,condition sans doute indispensable dans la plupart de nos pays,quellesqu’ensoientlesformesdetutelleoud’autonomieréellesdenosétablissements.



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Dernier levier que j’évoquerai ici : l’Agence elle-même et sonorganisation.J’aiproposé,etjeremercietrèschaleureusementnotrePrésidentetnotreConseild’Administrationd’avoirsoutenucetteproposition,d’enfaireunoutilmieuxadaptéàcettestratégie.Delàlacréationdetroisnouvellesdirectionsquiconcrétisentcetteadaptationetmettentenordre de marche nos équipes dans la perspective indiquée : unedirectiondelaveille,del’innovationetdel’expertisequiavocationàêtre notre outil d’analyse des grandes évolutions du mondeuniversitaire, une direction des partenariats, bras armé de cettenouvelle dynamique contractuelle au sein comme en-dehors dumondeacadémique,unedirectiondunumériqueauservicedecettestratégienouvelle.Et pour rendre plus visible l’alliance nouvelle voulue avec notreenvironnementéconomiqueet social, nous avonsmis enplaceuneinstance nouvelle qui la symbolise, un Conseil d’OrientationStratégique(COS)composédepersonnalitésvenuesdenosdifférentscontinents, à la fois extérieures aumonde académiquemais toutespassionnées par le rôle qu’il peut jouer dans l’évolutioncontemporaine.C’estdiresileursconseilspourrontnousêtreutilesenmême temps qu’ils contribueront dans leurs domaines respectifs àfaire connaitre nos actions et à faire progresser la recherche desolutionsànospréoccupations.Vouslevoyez,cequejevousprésenteaujourd’hui,cequenousvousprésentonsaujourd’hui,cen’estpasseulementunprojetstratégique–quej’aid’ailleursdéjàeuleplaisirdeprésenteràbeaucoupparmivous–maisc’estunestratégieprêteàêtremiseenœuvreparuneéquipeorganiséeenconséquence.Aurisquedetransgresserlesusages,jediraismêmequenoussommesdéjà sortis des « starting-blocks » si l’onme permet cet anglicismesportif.



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Vousaurezd’ailleursremarquéquel’horizontemporelproposépourcettemiseenœuvreest2017-2021.C’estdiresinoussommesprêtset impatients de nous sentir légitimés et soutenus dans cettedémarche renouvelée. Non pas dans quelques mois, mais dèsdemain,sitelleestvotredécision.Enconclusion.C’estparunetelleperspective,enpartageantunetelleambitionquelafrancophonieuniversitairequenousreprésentonspeutdevenirouredeveniruneréférenceutileaumondeentier,universitaireetbienau-delà.Nousavonspournousuneforceassociativesanséquivalentdans lemondeuniversitaire comme l’adémontré leparangonnageeffectuélors de la préparation de ce projet stratégique. En particulier, nousvousproposonsd’affirmerfortementnotrevolontédecontribueraudéveloppement global en commençant par l’accentmis pleinementsurledevenirprofessionneldenosétudiants.Notresolidaritéactivelerendpossible,sansaffaiblirenquoiquecesoitceuxquiparminousfontlacourseentête.Aucontrairesinousagissonscommenousleproposonsilspourrontvoirdansleursillagenaitreetcroitredebellesréussites.Ilspourrontplusquejamaissedirequ’ils ont œuvré pour le bien commun. Leur rayonnementinternational n’en sera que plus grand et avec lui celui de lafrancophonie toute entière. Notre langue, nos cultures et valeursassociéesenprendrontencoredavantagesens,nonseulementpourleurvaleur intrinsèquehéritéed’une longuehistoiremaispour leurportéed’avenir,leurportéeversunavenirréussi.Ce flambeau-là, nous pouvons parier que les jeunes générations lereprendront.Maisànousdel’allumeretd’enmaintenirlaflamme!

Jean-PauldeGAUDEMAR

PRESENTATION DE LA STRATEGIE 2017-2021 …...le monde en 2000, 200M en 2013, plus de 400M à...

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