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FIGURES DESSIN » jeu « PLAISANTERIE -EN PAROLES- » « « CELUI QUI PARLE » DICTATEUR 1234567890 abcdefg hijklmn opqrstu vwxyz Les pièges qui menacent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès. Les coups d’état visent à détrôner un dirigeant qui s’acquittait mal de sa mission en privilégiant la réussite d’un petit groupe au détriment de la masse. Dans toute prise de pouvoir, qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes, il n’y a pas nécessai- rement les germes d’une dictature. Les constitutions existantes au moment de l’acces- sion protègent des dérapages autocra- tiques. L’excès d’auto- rité, d’argent, de violence, d’injus- tice, la liste est longue. Dans toute prise de pouvoir, qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes. Les pièges qui menaçent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès. Dans toute prise de pou- voir, qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes. Les pièges qui menaçent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès. Dit de l’expression impassible prise par un joueur de poker pour ne pas trahir la nature de sa main (ses cartes). poker face 5 SPECIMEN CALLIGRAPHIE 10 30 103 27 47 50 65 68 88 85 106 121

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These are posters, size 70x100mm, meant to resume and show all of your project in every subject.

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FIGURESDESSIN

»jeu« PLAISANTERIE -EN PAROLES- »« « CELUI QUI PARLE »

DICTATEUR

1234567890

abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Les pièges qui menacent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès. Les coups d’état visent à détrôner un dirigeant qui s’acquittait mal de sa mission en privilégiant la

réussite d’un petit groupe au détriment de la masse.Dans toute prise de pouvoir, qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes, il n’y a pas nécessai-rement les germes d’une dictature.`Les constitutions existantes au moment de l’acces-sion protègent des dérapages autocra-tiques.L’excès d’auto-rité, d’argent, de violence, d’injus-tice, la liste est

longue. Dans toute prise de pouvoir,

qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes.Les pièges

qui menaçent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès.

Dans toute prise de pou-voir, qu’elle soit obtenue par la force ou par les urnes.Les pièges qui menaçent un dictateur sont nombreux mais ils sont tous porteurs du même gène: l’excès.

Dit de l’expression impassible prise par un joueur de poker pour ne pas trahir la nature de sa main (ses cartes).

poker face5SPECIMENCALLIGRAPHIE

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SOMMAIRE

10

30

103

CEAUCESCU

STALINE

HITLER

KIM JONG-IL

MUSSOLINI

IDI AMIN DADA

27

475065

68

8885

106121

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COUPSDE BLUFFLe dictateur est généralement un manipulateur facilement repérable. Ses critiques, ses attaques et ses comportements sont souvent violents. Quand il a besoin de nos services il utilise la flatterie. En règle géné-rale, il ne fait pas de compliments. Il est souvent désagréable, agressif et autoritaire.

• Il est craint de son entourage. Malgré tout, il réussit à obtenir tout ce quil exige. La peur quil génère y est pour beaucoup. Souvent les gens le qualifient de caractériel ou de personne difficile à vivre et ne pensent pas à la manipulation.

• Le manipulateur dictateur peut être pervers et donc conscient de son exigence et de son autorité souve-raine. Cela ne le dérange pas outre mesure sur le plan moral.

• Il est persuadé que la faiblesse affective est un défaut inconcevable dans le cadre professionnel ou personnel. Aucun sentiment ne doit faire dombre sur lefficacité et sur la volonté datteindre tous les objec-tifs prévus.

Ce que vivent, ressentent et pensent les autres ne lin-téresse absolument pas. Pour lui, lhumain ne doit pas être la proie de ses sentiments ou de ses émotions. Le contrôle doit être parfait. Sil y a dérapage ou faiblesse on tombe dans le domaine de la honte. Cette forme de terrorisme relationnel est assez recon-naissable, contrairement au masque sympathique, timide ou altruiste. Il nen est pas moins extrêmement difficile à vivre au quotidien pour ses collègues, ses subordonnés ( ce type de manipulateur choisit une profession ou un poste de commandement), et sa famille.

BLUFF

tion de la Vème République. Le second est la place prise par les médias privés ou financés par le privé, dans tous les pays occidentaux.

La tendance à la personnalisation, à la sim-plification, à la recherche de l’écoute maxi-male, y dessine une pente savonneuse où la ruse est plus utile que toute autre qualité. Le troisième facteur est l’ « incompétence démocratique », le manque de formation à la parole citoyenne, dans laquelle sont main-tenus la plupart des habitants des pays dits démocratiques.

QUINTE FLUSHDes comportements manipulateurs:Connaître les sortes de manipulations et surtout reconnaître celles auxquelles nous sommes le plus sensible est une autre bonne façon d’avancer vers des relations moins des-tructrices, sinon plus satisfaisantes, avec les personnes qui usent de ces stratégies avec nous. Nous vous présenterons donc ici le modèle du psychologue américain Everett L. Shostrom que nous trouvons particulière-ment intéressant.Shostrom fait la distinction entre les manipu-lateurs actifs et passifs et nous présente huit sortes de manipulateurs, quatre dans chaque catégorie. Le manipulateur actif se caracté-rise par une recherche active du contrôle qu’il veut garder à tout prix. Il « victimise » les autres, capitalise sur leur faiblesse et trouve sa gratification par l’exercice d’un contrôle gratuit sur les autres. Ce sont le dictateur, le juge, la brute et le calculateur.Le manipulateur passif quant à lui cherche le contrôle par des méthodes passives, utilisant des moyens subversifs. Il s’organise pour ne jamais offenser et gagne le plus souvent. Ce sont la victime, le dépendant, l’aimable et le protecteur.

Ci-contre :Les tricheurs, peinture de Le Caravage

LE MANIPULATEUR DICTATEUR

bluff, nom masculinSens Parole, attitude qui cherche à impressionner en faisant illusion.

LA DIVERSIONElément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informa-tions insignifiantes.

LA NOUVELLE CENSURELe principe de base de la censure moderne consiste à noyer les informations essentielles dans un déluge d’informations insignifiantes diffusées par une multitude de médias au contenu semblable. Cela permet à la nouvelle censure d’avoir toutes les apparences de la pluralité et de la démocratie.Cette stratégie de la diversion s’applique en premier lieu au journal télévisé, principale source d’information du public.

DE L’INFO SANS INFOS...Depuis le début des années 90, les journaux télévisés ne contiennent quasiment plus d’informa-tion. On continue d’appe-ler « journal télévisé » ce qui devrait en réalité être appelé un « magazine ».Un J.T. moyen contient au maximum 2 à 3 minutes d’information. Le reste est constitué de reportages anecdotiques, de faits divers, de micro-trottoirs et de reality-shows sur la vie quotidienne.

ET UNE CEN-SURE SANS CENSEURSToute la subtilité de la censure moderne réside dans l’absence de censeurs. Ceux-ci ont été efficacement remplacés par la « loi du marché » et la « loi de l’audience ». Par le simple jeu de conditions économiques habilement crées, les chaînes n’ont plus les moyens de financer le travail d’enquête du vrai journalisme, alors que dans le même temps, le reality-show et les micro-trottoirs font plus d’audience avec un coût de production réduit.Même les évènements importants sont traités sous un angle « maga-zine », par le petit bout de la lorgnette. Ainsi, un sommet interna-tional donnera lieu à une interview du chef-cuistot chargé du repas, à des images de limousines officielles et de salutations devant un bâtiment, mais aucune information ni analyse à propos des sujets débattus par les chefs d’états. De même, un attentat sera traité par

des micro-trottoirs sur les lieux du drame, avec les impressions et témoi-gnages des passants, ou une interview d’un secou-riste ou d’un policier.A ces insignifiances s’ajouteront le sport, les faits-divers, les reportages pittoresques sur les villages de la France profonde, sans oublier les pubs déguisées pour les produits culturels faisant l’objet d’une campagne

de promotion (spectacles, films, livres, disques...).Information déstructu-rée pour mémorisation minimaleTous les psycholo-gues et spécialistes des neurosciences savent que la mémorisation des infor-mations par le cerveau se fait d’autant mieux que ces informations sont présentées de façon struc-turée et hiérarchisée.

PROFIL

STRATÉGIES :

« Tu as toujours montré que tu étais un joueur habile, et tu sais bien que beaucoup de parties qui semblent perdues au départ finissent par se retourner au dernier moment, ou à la dernière main. »

Comment les hommes et les femmes poli-tiques qui briguent nos suffrages s’y prennent-ils pour essayer de nous convaincre ?

En amont, ils ont le choix entre deux rap-ports à leur propre parole. Soit ils choisissent d’utiliser toutes les ressources de l’argumen-tation, cet ensemble de techniques nées au cœur de l’invention démocratique grecque. Cette option n’est hélas pas la plus fréquente aujourd’hui, même si elle ne peut pas être complètement absente de la vie politique sous peine d’effondrement de l’idéal démo-cratique. Soit ils choisissent la ruse. Emprunter cette voie peut relever aussi bien du cynisme que de l’acceptation de l’idée selon laquelle une bonne cause sanctifie les moyens utilisés pour la défendre, quels qu’ils soient. Les motivations de la ruse peuvent donc être immorales ou se croire morales. De nombreux spécialistes en « communica-tion » s’engouffrent dans l’espace ouvert par le choix de la ruse, dont ils se prétendent, entre soi, les meilleurs connaisseurs. La ruse en politique se décline en quatre temps, sur une échelle de gravité croissante. Au bas de l’échelle on trouve la flatterie. Cette forme de séduction est assez courante. Dans son manuel de campagne électorale…

PUBLICITÉ PERSONNELLE Le barreau suivant de l’échelle est la déma-gogie. Le procédé s’appuie sur une bonne connaissance des différents auditoires qui composent l’électorat, ainsi que de leurs attentes, souvent contradictoires entre elles. C’est là que les spécialistes en sondages et en marketing politique entrent en jeu (pour la flatterie, beaucoup de politiques n’ont pas besoin de conseillers), en important le plus souvent des méthodes rôdées dans le domaine de la vente et de la publicité.

Le démagogue… Dire à des groupes d’élec-teurs différents, qui n’ont pas les mêmes intérêts, « votre programme sera le mien » est clairement au coeur du principe démago-gique. L’étape suivante, dans l’échelle du pire, est celle de la propagande. Son mécanisme est simple, il s’agit de construire une image du candidat et de sa politique qui, à l’extérieur, est conforme aux attentes des électorats, tout en préservant, bien à l’abri des regards, la capacité du can-didat à appliquer la politique qu’il a décidé. Le degré de contradiction entre la face exté-rieure de l’image et sa face intérieure est la mesure de l’intensité de la propagande mise en œuvre. Les hommes de la situation, du point de vue de la « communication », sont alors les spécialistes qui savent comment influencer les représentations que les électeurs se font d’un candidat et de sa politique, ceux qui dis-posent des bonnes techniques de fabrication d’une apparence qui n’ait pas trop l’air en contradiction avec la réalité. Là aussi l’expérience acquise dans le domaine de la vente est précieuse, ceux-là ont appris comment, sans modifier la saveur d’un yaourt jugé trop acide par la clientèle, construire une image convaincante du produit qui l’associe – faussement - à la douceur… Construire une image par exemple sur le thème de « la volonté de réduction de la frac-ture sociale » alors même que l’on a décidé de ne prendre aucune des mesures allant dans ce sens, correspond parfaitement à ce cas de figure. Le dernier barreau de l’échelle ne nous concerne pas ici, c’est celui de la propagande coercitive. L’exemple culminant a été celui de la propagande nazie.

FAIRE BONNE FIGURE Celle-ci a associé la construction d’une image positive, modeste et pacifique d’Hitler, en contradiction avec la politique réelle qu’il

menait, avec la contrainte répressive et poli-cière d’y adhérer. L’une des variantes de la propagande, peu subtile mais efficace, consiste à afficher son image comme celle de quelqu’un qui, lui, ne ruse pas, qui dit ce que les autres « pensent tout bas », qui, au delà des médiations et de la communication, incarne le « vrai » peuple, alors même que la politique réelle que l’on entend mener présente de très dangereuses caractéristiques autoritaires et xénophobes. Trois facteurs amplifient cette tentation de recourir à la ruse. Le premier est propre à la France. Il tient à l’extrême personnalisation du régime présidentiel issu de la constitu-

L’ÉCHELLE DE LA RUSE EN POLI-TIQUE : FLATTERIE, DÉMAGOGIE, PROPAGANDE

POKER FACE

DÉMAGOGIE

Expression impassible prise par un joueur de poker pour ne pas trahir la nature de sa main (ses cartes) [Jeux].

JEUVENU DU LATIN JOCUS,OÙ IL AVAIT SURTOUT LE SENS DE « PLAISANTERIE (EN PAROLES) », LE MOT JEU A PRIS TOUS LES EMPLOIS PLUS GÉNÉRAUX

DU LATIN LUDUS« AMU-SEMENT, DIVERTIS-SEMENT » :ON PARLE D’ACTI-

VITÉS SOUMISES À DES RÈGLES (JEU DE CARTES, JEU DE BOULES), À CELLES DU THÉÂTRE (JEU DES ACTEURS, JEUX DE SCÈNE), À CELLE DES JEUX D’ARGENT(JOUER GROS JEU) .

Margherita Sarfatti (1880-1961), à Benito Mussolini, elle était le soutien majeur

du fascisme

FINS STRATÈGES

nom fémininSens Politique dans laquelle on flatte un groupe, une assemblée de personnes afin de gagner leur adhésion ou augmen-ter sa popularité.

audace, bagou, baratin, chiqué, culot, épate, esbroufe, mystification.

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BIBLIOGRAPHIELe guide suprêmede Patrick Boman, Bruno Fuligni,Dr Lichic, Stéphane Mahieu, Pascal Varejka

10 conseils utiles aux futurs dictateursde Bénédicte LapeyrePsychologie:Ladouceur, R., Boutin, C., Doucet, C., Lachance, S., & Sylvain, C. (2000). Programme d’évaluation et de traitement des joueurs excessifs. Université Laval, Québec.

Les dictateurs du XXè siecle, Sophie Chautard

Dictionnaire des symbolesJean Chevalier et Alain Gheerbrant, Robert Laffont/Jupiter

Encyclopédie des symbolesLa pochotèque

Le jeu excessif : comprendre et vaincre le gambling. Montréal, Éditions de l’Homme,Cognitive treatment of pathological gambling,Ladouceur, R., Sylvain, C., Boutin, C., Lachance, S., Doucet, C., Leblond, J., & Jacques, C. (sous presse). . Journal of Nervous and Mental Disease.

A cognitive perspective on gamblingLadouceur, R., & Walker, M. (1996) in P. M. Salkovskis, (éd.), Trends in Cognitive and Behavioral Therapies, Wiley, New York, p. 89-120.

Prevalence, assessment, and treatment of pathological gamblingPetry, N. M. & Armentano, C. (1999). Psychiatric Services.

A critical review of the treatment outcome studies of pathological gamblersToneatto, T., & Ladouceur, R. (2001). Article soumis pour publication.

Man the Manipulator - The Inner Journey from Manipulation to Actualization,SHOSTROM, L. Everett (1968) Centre international de sciences crimi-nelles et pénales CISCP

The Ten Commandments of Self-esteemDr Guido Bondolfi, Département de psychiatrie des Hôpitaux universi-taires de Genève, boulevard Saint-Georges 16-18, Genève, CARDINAL, Catherine (1998) .

WEBOGRAPHIEhttp://www.dictateurs.com/http://fr.academic.ru/http://www.questmachine.org/

Excès:http://www.histoire-en-questions.fr/http://www.adjectivogramme.com/manipulateur.htm

Ouganda:http://www.grioo.com/http://adrar-info.net/?p=7725

La psychologie du joueur pathologiquehttp://www.ordrepsy.qc.ca/pdf/ArtDossier_Psychologie_Nov01.pdf

Drapeaux:http://www.loeser.us/flags/wwii.html

Corée du Nordhttp://fr-ca.actualites.yahoo.com/http://www.linternaute.com/http://www.linternaute.com/

Le Guide Vice de la Corée du Nordhttp://www.vice.com/

Russie:Les septs soeurshttp://www.russie.net/article2716.html

OEUVRESpage 62Handout/Reutershttp://www.citypress.co.za/Page 40-41Heinrich Hoffmann

Peintures:Les tricheurs, Le CaravageLa folie des grandeurs,René MagritteLe tricheur à l’as de carreau, Georges de la Tour

Aide aux joueurs : Si vous-même ou un de vos proches avez un problème avec le jeu, allez de suite sur www.adictel.com

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À la sortie du film en salle, Idi Amin Dada a exigé deux minutes de coupures, allant, d’après Barbet Schroeder, jusqu’à tenir en otage des ressortissants français dans un hôtel pour obtenir satisfaction.

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DICT-ACTEURGénéral Idi Amin Dada : Auto-portrait est un documentaire réalisé par Barbet Schroeder en 1974 sur le pré-sident ougandais Idi Amin Dada. Le film semble mélanger réalité et fiction, tant le dictateur ougan-dais a « joué » son propre person-nage.

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sés exploits de résistant. Déifié, il est l’omniscient, l’esprit universel : la presse (évidemment totalement muselée) le montre conseillant ici un paysan, là un groupe d’ingénieurs, ailleurs encore un ouvrier sidérurgiste.Kim ll-sung est un graphomane notoire. Ses oeuvres complètes publiées en de nombreuses langues par les Éditions en langues étrangères de Pyongyang repré-sentent plusieurs dizaines de volumes de 500 pages : le cauchemar des libraires d’occasion. Parmi les titres affriolants on notera: Matérialisons plus parfaitement l’esprit révolution-

naire de souveraineté, d’indépendance et d’autodé-fense dans tous les domaines des activités de l’État ou À propos du bilan de l’exécution de thèses sur la question rurale socialiste dans notre pays.Il est aussi grand bâtisseur, par force, puisque Pyon-gyang avait été détruite par la guerre de Corée, mais surtout par goût : un arc de triomphe s’inspire de celui de la place de l’Etoile (en plus grand, est-il besoin de préciser) et pour ses soixante-dix ans il fait construite la tour du Juché, qui comprend, dit-on, vingt-cinq mille cinq cents pierres de granit, soit une pour chaque jour de sa vie. Sa date de naissance marque le début d’un nouveau calendrier: l’ère Juché. Nous sommes actuellement en 95.

Bien que mort en 1994, il devient très officiellement Président éternel en 1998. Il gouverne ainsi d’au-delà de la tombe... Son culte obligatoire rehausse le pou-voir de son fils.

APRÈS LA MORTPALAIS DE CADEAUXA quelque 200 km au nord de Pyongyang, dans les monts Myohyang, les nouveaux empereurs de Corée du Nord ont fait creuser dans le roc deux immenses palais souterrains conçus pour résister à une attaque atomique. L’un est dédié aux 211 688 cadeaux reçus par Kim Il-sung provenant de 174 pays, l’autre aux 45 855 présents offerts à Kim Jong-il de 156 pays. Les portes coulissantes des deux entrées d’une mons-trueuse épaisseur, sont gardées par des plantons armés de kalashnikovs en argent ciselé. Les « cadeaux » occupent 150 salles pour le père et 60 pour le fils. Reliées par des couloirs de marbre longs de centaines de mètres, ces salles sont vastes et luxueuses. Il faut y chausser des patins et s’incli-ner devant des statues des deux représentants de la dynastie communiste. On y voit le service à thé offert par Sukarno (Indo-nésie) en 1964, du prédicateur américain Billy Gra-ham, un héron en plastique (1995), de Yasser Arafat des écussons de l’OLP (1972), de Youri Andropov un fusil de chasse avec mode d’emploi (1983), de l’URSS une cafetière électrique (1956), de la Tché-

Le cadeau des imprimeries Syros au défunt KIM IL SUNG: une reproduction des droits de l’homme (illisible car accrochée très haut)

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Bien avant 1933, celui-ci avait pris l’habitude de préparer lon-guement et minutieusement, ses moindres apparitions en public, répétant et mettant au point ses discours qu’il apprenait ensuite par cœur, même lorsque - avec un sens inné de comédien et un charlatanisme consommé  - il laissait, à ses harangues les plus passionnées, la trompeuse apparence d’une vaste et généreuse improvisation.Dans le plus grand secret, avec Hoffmann, son photographe per-sonnel, Hitler avait passé des heures à gesticuler théâtralement, se contorsionnant et étudiant des poses grandiloquentes, dont l’examen des clichés lui servait ensuite à corriger ses attitudes de tribun et de démagogue invétéré. (Hoffmann prit ainsi des dizaines de photos extrêmement suggestives : par la suite, Hitler devait interdire toute diffusion de ces documents réservés à son seul usage).

COUP DE THÉÂTRE

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QUELQUES GRATTE-CIEL

LES « SEPTS SOEURS »

Bâtiment principal de l’Université Lomonossov à Moscou (Université de Moscou)HAUTEUR: 240 mETAGES: 36

Hôtel UkraineHAUTEUR: 198 mETAGES: 29

Ministère des Affaires étrangèresHAUTEUR: 172 mETAGES: 27

Immeuble d’habi-tation sur la berge KotelnitcheskaïaHAUTEUR: 176 mETAGES: 26

Tour du ministère soviétique de l’indus-trie lourdeHAUTEUR: 133 mETAGES: 24

Hôtel LeningradHAUTEUR: 136 mETAGES: 17

Immeuble d’habi-tation sur la place KoudrinskaïadeHAUTEUR: 160 mETAGES: 22

24 0mètresle plus haut gratte-ciel stalinien

Les gratte-ciel staliniens sont un ensemble d’édi-fices construits au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à l’initiative de Joseph Staline. Celui-ci projeta l’édification de huit gratte-ciel à Moscou afin de symboliser les huit cents ans de la capitale (1147-1947). Sept furent finalement construits de 1952 à 1955, ils sont surnommés les « Sept Sœurs de Moscou ».Hors de la capitale russe, quatre autres gratte-ciel furent édifiés : à Varsovie en Pologne, à Prague en Tchécoslovaquie, à Riga en Lettonie et à Shan-ghai en Chine.Enfin, les années 2000 virent émerger un style « néostalinien », aboutissant à la construction de nouveau gratte-ciel et notamment à l’édification à Moscou du Triumph-Palace, « la huitième sœur de Staline ».

« le peuple a droit aux colonnes ! »

Ces bâtiments sont conçus pour exalter la supé-riorité du communisme, et à en fournir une image grandiose et jubilatoire, bien évidemment on se défend de s’inspirer des gratte-ciels américains, modèle banni. Alors que le capitalisme construit des édifices verticaux pour des raisons purement économiques (économiser l’emprise au sol pour maximiser la rentabilité de ses gratte-ciel), le

MINI-DICOJOURNALTYPOGRAPHIE

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350 000mètres carrés

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POKER FACEExpression impassible prise par un joueur de poker pour ne pas trahir la nature de sa main (ses cartes) [Jeux].

CLAIR-OBSCUR

CARTES

PHOTOGRAPHIE

ARTS GRAPHIQUES