Pouvoir Décision
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie théorique ............................................................................................................................ 4
Introduction .............................................................................................................................. 4
3.1 Faire face aux préjugés de la société ...................................................................................... 5
3.1.1 Cas – Lettre “Jouons ensemble” ...................................................................................... 5
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 10
3.1.2. Comment surmonter les préjugés (activité de réflexion) ............................................. 10
Partie théorique .......................................................................................................................... 12
3.2 Estime de soi ......................................................................................................................... 12
3.2.1 Estime de soi. Signes d’estime de soi positive. .............................................................. 12
3.2.2. Comment reconnaître une faible estime de soi ? ......................................................... 13
3.2.3. Trois facteurs de restauration de l’estime de soi .......................................................... 14
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 16
3.2.4 Réflexion sur des affirmations........................................................................................ 16
3.2.5 Exercice : nous pouvons exercer une influence sur nous-mêmes avec ce que nous nous disons à nous-mêmes .............................................................................................................. 17
3.2.6. Histoire personnelle : mère d’un enfant autiste ........................................................... 18
3.2.7. Étapes pour les aider à développer des sentiments positifs d’estime de soi (activité de réflexion) .................................................................................................................... ............. 19
3.2.8. Activité pratique : renforcer l’estime de soi ................................................................. 23
3.2.9. Pistes de réflexion ......................................................................................................... 23
3.2.10. Test d’auto-évaluation (l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg) ........................... 29
Partie théorique .............................................................................................................. ............ 31
3.3. Communication au sein de la famille ................................................................................... 31
3.3.1. Facteurs qui peuvent influencer le niveau de communication ..................................... 32
3.3.2. Stratégies pour une communication efficace dans un contexte centré sur la famille . 34
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 35
3.3.3 L’écoute ................................................................................................................ .......... 35
3.3.4 En tant que parent, que devriez-vous éviter ? (activité de réflexion) ........................... 38
4. Test de pouvoir de décision pour les parents ......................................................................... 41
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 44
5. Mots d’encouragement et compliments ............................................................................ 44
6. Complétez les phrases suivantes avec les mots appropriés. .............................................. 45
7. Pensée positive........................................................................................................................ 46
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie théorique .......................................................................................................................... 46
7.1 Qu’est-ce que la pensée positive ? Comment bien vivre avec un membre handicapé dans votre famille ................................................................................................................. ........... 46
7.2 Une personne handicapée peut-elle saisir le concept de pensée positive ? .................... 47
Les enfants de 5 ans ne peuvent pas relier la pensée à l’émotion ..................................... 47
7.3 Comment les parents peuvent-ils favoriser la pensée positive ? ..................................... 49
Être un modèle ................................................................................................................ .... 49
Reconnaître un problème/échec ........................................................................................ 50
7.4 Points importants à ne pas oublier ................................................................................... 50
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 52
7.5 Exercice de pensée positive .............................................................................................. 52
7.6 Comment adopter un comportement positif ................................................................... 52
Partie pratique ............................................................................................................... ............. 59
7.7 La pensée positive : astuces .............................................................................................. 59
7.8. L’activité de la pensée positive ........................................................................................ 60
7.9 Réflexion ................................................................................................................. ........... 61
7.10 Exercice « Pourquoi cela n’est-il pas évident ? » ............................................................ 61
7.11. Exercice « Auto-évaluation du bonheur » ...................................................................... 62
7.12 Exercice « La pensée positive – gratitude et optimisme » .............................................. 63
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie théorique
Introduction
Selon la définition la plus communément citée, l’autonomisation est « ...un processus
intentionnel et continu ... par lequel des individus ne bénéficiant pas d’un partage équitable
des ressources précieuses obtiennent un meilleur accès et contrôle de ces ressources »
(Cornell Empowerment Group, 1999, p. 2).
Aux fins de ce module, l’autonomisation individuelle se
définit comme étant « ... un processus par lequel les familles
ont accès à des connaissances, des compétences et des
ressources qui leur permettent d’obtenir un contrôle positif
sur leurs propres vies et d’améliorer la qualité de leurs
modes de vie » (Singh, 1995, p.13). Elle comporte des
éléments clé tels que l’autoefficacité, le sentiment de
contrôle, la satisfaction de vos besoins personnels et
l’utilisation de vos connaissances pour répondre aux besoins du membre handicapé de votre
famille et la reconnaissance des points forts du membre handicapé de votre famille.
Fig. 3.0 Message Yes You can! (Oui tu peux le faire !)
L’objectif principal du module est de faire prendre conscience aux parent/membres de la
famille que ce « yes you can » est le message dans lequel ils doivent croire et qu’ils ont à faire
passer tous les jours au membre handicapé de la famille. Nous pourrions conclure sur 3 points
majeurs qui sont la confiance en soi, l’estime de soi et la plupart de tous les sentiments qui
peuvent avoir une incidence sur votre vie (c’est-à-dire lorsque je décide quelque chose, je sens
des changements dans ma vie) et exercer une influence sur la vie du membre handicapé de
votre famille.
La section relative à l’estime de soi et à la confiance en soi s’adresse aux parents/membres de
la famille plutôt qu’au membre handicapé de leur famille.
Nous pensons qu’en développant la confiance en soi et l’estime de soi des parents/membres
de la famille, une fois qu’ils auront suffisamment de ressources, ils seront en mesure de les
transmettre aux membres de leur famille. Le module met l’accent sur l’autonomisation des
parents/membres de la famille sachant que la participation du membre handicapé de la famille
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
au processus d’autonomisation est complexe et très exigeant, ce qui peut nécessiter
l’intervention d’un thérapeute professionnel.
Si, en tant que parent/membre de la famille, vous pensez que le membre handicapé de votre
famille a besoin de l’aide externe d’un psychologue, veuillez contacter un professionnel en qui
vous pouvez avoir confiance. Cherchez un psychologue fiable sur les recommandations
d’autres personnes de confiance. Vous pouvez également contacter les services sociaux qui
pourront vous aider à trouver un professionnel ayant de l’expérience et une expertise avérée.
3.1 Faire face aux préjugés de la société
3.1.1 Cas – Lettre “Jouons ensemble”
Fig. 3.1 Jeunes en train de jouer dans une cour d’école.
« Faisons un jeu – changeons de places.
Imaginez que vous adorez jouer au ballon mais que vous êtes attaché à une chaise et
que vous ne pouvez pas vous échapper. Vos camarades courent, passent devant vous,
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
tapent dans le ballon, rient aux éclats, s’amusent bien et ne vous remarquent même
pas.
Des larmes jaillissent spontanément de vos yeux et coulent le long de vos joues mais
personne pour les essuyer et vous ne pouvez pas le faire tout seul.
Imaginez que vous allez à l’école et que vous êtes le premier de la classe. Soudain,
vous ne comprenez plus rien à ce que les professeurs disent. Vous n’arrivez plus à vous
concentrer et à manipuler le matériel pédagogique. Vous n’avez plus de bonnes notes
alors que dans la classe beaucoup ont de bonnes notes. Une fête est organisée ;
toutefois il n’y aucun poème pour vous et s’il y en a un, c’est le plus court. Vous ne
participez pas aux événements de l’école et les excursions vous sont interdites. Tout le
monde se moque de vous et vous regarde avec insistance...
Vos joues ruissellent de larmes mais rien ne se passe...
Heureusement pour vous ce n’est qu’un jeu, en revanche pour moi c’est ma vie !
Il existe une multitude d’options mais jouons ensemble dans une équipe en changeant
les règles.
Même si je ne peux pas quitter ma chaise, vous me passez le ballon, vous me souriez et
je joue avec vous.
Quand je ne comprends pas la leçon ou le travail à faire, vous m’aidez et
m’encouragez.
Vous m’acceptez, même si je suis d’un abord difficile, pour parler, écrire et me
débrouiller aussi bien que vous.
Pas de larmes, uniquement des sourires...
Nous faisons déjà partie de la même équipe – JOUONS ! »
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Fig. 3.2 BD de la société
Nombre des hypothèses et des jugements qui existent à l’égard des handicapés et de
leurs familles sont élaborés à la lumière d’un modèle médical. Même si cela n’est pas
particulièrement surprenant dans des contextes socioculturels où la compréhension du
handicap domine. On doit bien admettre que ces hypothèses et ces jugements ont été
faits « sans tenir compte des faits et des arguments pertinents » - c’est-à-dire, sur la
base des préjugés.
Un préjugé ne naît pas isolément mais s’inscrit dans la façon dont la discrimination
s’exprime à un niveau personnel. Des préjugés naissent d’une situation où certaines
personnes supposent qu’elles connaissent bien de quoi il s’agit parce « ces choses sont
évidentes ».
Lorsque la société nous rappelle encore et encore – via, par exemple, la représentation
des media – que le handicap est une caractéristique individuelle tragique des
personnes handicapées, sauf s’il est indiqué que cette « vérité » représente une
opinion biaisée, le public n’a aucune raison de penser que ce n’est pas le cas.
Des comportements entachés de préjugés à l’égard des personnes handicapées sont
l’aboutissement inévitable d’une société qui identifie le handicap comme une tragédie
personnelle ou comme un problème individuel.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Il arrive parfois que, en dépit des meilleures intentions, des familles empêchent
involontairement le développement d’une identification positive des handicapés, ce
qui pose donc des problèmes pour l’avenir.
Fig. 3.3 BD d’une famille
Les parents/membres de la famille admettront souvent sans problème et à juste titre
que les handicaps de leurs filles et fils dépassent largement ce qui a été défini par les
professionnels et/ou membres de la famille comme leurs « limitations ». Lorsqu’un
handicap est considéré en termes de limitation physique ou comme quelque chose qui
ne va pas avec le corps de quelqu’un ou comme une différence indésirable, cela peut
entraîner des situations qui incitent le membre handicapé de la famille à « ne pas se
considérer comme handicapé ». Lorsque de jeunes handicapés ont été encouragés à se
considérer « identiques » à leurs frères et sœurs non handicapés, cela les incite
souvent à rejeter l’identité de « handicapé » pour eux-mêmes.
Les écoles spéciales encouragent souvent ce genre de raisonnement également ; en
mettant constamment l’accent sur l’importance de la normalité, elles favorisent une
situation où les jeunes handicapés voient leur “normalité » comme un but merveilleux
vers lequel tendre – en les encourageant encore à considérer leur handicap comme
quelque chose qui doit être vu comme négatif et qui doit être surmonté ou évité.
Cela assure une zone de confort aux jeunes handicapés tant qu’ils restent dans les
environnements protecteurs de la famille et de l’école, mais cela ne les prépare guère
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
à découvrir eux-mêmes les préjugés et les difficultés qu’ils connaîtront une fois adultes
dans la société qui a été conçue sur l’hypothèse qu’ils ne seront pas présents.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie pratique
3.1.2. Comment surmonter les préjugés (activité de réflexion)
Fig. 3.4 Respecter les différences
En tant que parent/membre de la famille, que pouvez-vous faire pour surmonter les
préjugés de la société ?
1. Donner autant d’informations que possible au corps social au sujet du handicap
en tant que réalité et non en tant que mythe.
2. Créer des occasions d’interactions quotidiennes avec vos connaissances et ne
pas laisser le membre de votre famille s’isoler.
3. Souvenez-vous que les attitudes positives peuvent se façonner dès le plus
jeune âge (Cf. module 4)
4. Ne cachez pas le membre handicapé de votre famille mais essayez de montrer
ses points forts et ses aptitudes au lieu de montrer ses points faibles et le
handicap lui-même.
5. Partagez les réussites du membre handicapé de votre famille avec les autres
même lorsque vous considérez qu’elles sont mineures.
6. La société a besoin de voir de bons exemples et d’encourager les histoires de
personnes handicapées qui arrivent à vivre ce qu’on appelle une « vie
normale » en dépit de leurs limitations.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
7. Si vous le pouvez, participez à des réunions informelles avec d’autres parents et
partagez avec eux vos contraintes, situations et résultats positifs. Cela vous
aidera à être plus confiant et responsabilisé.
8. Souvenez-vous que les préjugés existent non pas parce que les gens de la
société sont mauvais, négatifs ou rejettent les autres mais parce qu’ils
souffrent d’un manque d’informations et d’exemples quant à la nature du
handicap et des conséquences qu’il peut avoir.
9. En tant que parent/membre de la famille, vous êtes le mieux placé pour parler
de cette question du handicap et pour mettre l’accent sur les aptitudes au lieu
du handicap.
Votre boîte à questions :
Quelles sont vos propres observations sur la façon dont naissent des attitudes ?
Pourquoi les attitudes sont-elles si importantes lorsqu’il s’agit du changement social ?
Quel serait votre rôle dans la naissance des attitudes et des expressions sur une base
locale et plus large de la société ?
À la fin de la lecture de cette section, quelle a été votre principale découverte ?
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie théorique
3.2 Estime de soi 3.2.1 Estime de soi. Signes d’estime de soi positive.
Fig. 3.5 Estime de soi des parents et leur enfant
L’estime de soi correspond à la façon dont nous nous évaluons ; c’est la manière dont
nous percevons notre valeur pour le monde et combien nous pensons que nous
sommes précieux aux autres. L’estime de soi touche notre confiance dans les autres,
nos relations et notre travail – pratiquement chaque élément de notre vie.
L’estime de soi positive nous donne la force et la flexibilité de prendre en charge nos
vies et de tirer des leçons de nos erreurs sans crainte de rejet.
Vous trouverez ci-après quelques signes extérieurs d’estime de soi positive que nous
pouvons partager avec vous en tant que parent d’un membre handicapé :
Confiance
Auto-détermination (chercher la bonne voie vers une solution éventuelle)
Comportement non accusateur
Une sensibilisation aux points forts personnels
Une aptitude à faire des erreurs et à en tirer des leçons
Une aptitude à accepter les erreurs des autres
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Optimisme
Une aptitude à résoudre des problèmes
Une attitude indépendante et coopérative
Se sentir à l’aise dans une vaste palette d’émotions
Une aptitude à faire confiance aux autres
Un bon jugement des limitations personnelles
Bien prendre soin de soi
L’aptitude à dire non.
3.2.2. Comment reconnaître une faible estime de soi ? Une personne avec une faible estime de soi se sent indigne, incapable et
incompétente. En fait, comme la personne qui a une faible estime de soi a une piètre
opinion d’elle-même, ce sentiment peut prolonger cette faible estime de soi chez la
personne.
Avoir une faible estime de soi s’intensifie souvent tout au long d’une vie, et se
débarrasser de sentiments et de comportements profondément enracinés n’est pas
une tâche facile.
Il existe quelques techniques simples de pensée positive qui peuvent être utilisées
pour améliorer votre estime de soi.
On les appelle des affirmations. Utiliser des affirmations pour arrêter le monologue
intérieur négatif est une façon simple et positive d’accroître l’estime de soi.
Les affirmations sont des messages encourageants que nous pouvons nous envoyer
tous les jours jusqu’à ce qu’ils fassent partie de nos sentiments et croyances. Les
affirmations donnent de meilleurs résultats lorsqu’une personne est détendue mais
étant donné que les individus sont souvent perturbés lorsqu’ils s’envoient des
messages négatifs, ils devront résister aux messages négatifs avec des messages
positifs.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
3.2.3. Trois facteurs de restauration de l’estime de soi
Il existe trois facteurs supplémentaires (Pretis, 2013) qui ont une incidence sur
l’opinion que l’on a de soi et qui sont liés à la gestion du temps.
Fig. 3.6 Des parents avec leur enfant handicapé
1. Déterminer vos valeurs
Vivre une vie en cohérence avec vos valeurs les plus profondes est indispensable pour
jouir d’une haute estime de soi. Les gens qui savent clairement ce en quoi ils croient et
ce à quoi ils accordent de l’importance et qui refusent de transiger avec leurs valeurs
s’aiment et se respectent bien plus que ceux qui ne savent pas clairement ce qui est
véritablement important pour eux.
Cela soulève immédiatement la question suivante : quelle importance accordez-vous à
votre vie ? Les gens qui attachent véritablement de l’importance à leur vie sont des
individus qui ont une haute image d’eux. Ceux qui ont une haute image d’eux utilisent
bien leur temps. Ils savent que leur temps c’est leur vie.
Si vous agissez d’une certaine façon, vos actions susciteront en vous des sentiments en
cohérence avec elles. Cela signifie que lorsque vous agissez comme si votre temps était
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
extrêmement précieux, l’action vous incite à vous considérer comme une personne
digne d’intérêt et plus importante. En gérant correctement votre temps, vous
augmenter votre estime de soi et par extension, vous êtes meilleur dans tout ce que
vous faites.
L’acte même de vivre votre vie en cohérence avec vos valeurs et d’utiliser votre temps
efficacement et bien, améliorent l’image que vous avez de vous, renforce votre estime
de soi et confiance en vous et augmente le respect de soi.
2. L’art de maîtriser sa vie
Le deuxième facteur qui a une incidence sur l’estime de soi est le sentiment de
contrôler sa vie et de « maîtriser » tout ce que vous faites.
Tout ce que vous apprenez concernant la gestion du temps que vous appliquez ensuite
à votre vie de famille, vous donne le sentiment de mieux vous contrôler et de mieux
contrôler votre vie. En conséquence, vous sous sentez plus efficace et efficient. Vous
vous sentez plus productif et plus puissant. À chaque fois que vous vous sentez plus
efficace et plus productif, cela augmente votre estime de soi et améliore votre
sentiment de bien-être personnel.
3. Savoir ce que l’on veut
Le troisième facteur qui a une incidence directe sur votre estime de soi porte sur vos
buts et objectifs actuels et sur les actions que vous menez pour les atteindre. Plus vos
buts et vos actions seront compatibles avec vos valeurs, mieux vous vous sentirez.
Lorsque vous travaillez à quelque chose dans lequel vous croyez et qui est conforme à
vos dons et aptitudes naturels, vous vous aimerez de plus en plus et vous travaillerez
mieux.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie pratique
3.2.4 Réflexion sur des affirmations
Par exemple, remplacez le message :
« J’ai commis une erreur stupide en tant que parent/membre de la famille, et je ne suis
pas un parent/membre de la famille fiable »
par
« Oui, j’ai commis une erreur mais j’en ai tiré une leçon et maintenant je peux être un
parent/membre de la famille meilleur ».
Réfléchissez aux affirmations suivantes qui peuvent vous aider à construire une image
positive de vous :
Je me respecte moi et les autres
Je suis aimable et sympathique
Je suis confiant et cela se voit
Je m’aime bien
Je crée des relations sympathiques et saines
Je suis un bon copain avec moi-même et avec les autres
Je suis un bon parent/membre de la famille envers le membre handicapé de ma
famille et il/elle peut compter sur moi
Je m’accepte tel que je suis
Je présente bien
La vie est belle et je suis content d’en profiter
Avoir un membre handicapé dans sa famille est un défi mais pas une tragédie
pour moi et ma famille.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
N’oubliez pas que l’estime de soi est censée être un sujet particulièrement important
pour les parents et les membres de la famille, compte tenu du rôle central qu’ils jouent
dans la socialisation et le développement du membre handicapé de leur famille. On
observe à l’évidence que les individus ayant une haute estime de soi sont plus capables
et compétents. Ils sont davantage conscients et sensibles aux signaux des autres, ce
qui leur permet d’être plus réactifs et sensibles à ceux avec lesquels ils entretiennent
des relations. En général, dans une famille, les parents/membres de la famille ayant
une plus haute estime de soi entretiennent des liens plus positifs avec le membre
handicapé de leur famille et jouent leur rôle parental avec plus d’efficacité. Small a
découvert qu’il existe un lien entre l’estime de soi d’un parent et les attitudes qu’il/elle
adopte lorsqu’il/elle communique avec le membre de sa famille.
3.2.5 Exercice : nous pouvons exercer une influence sur nous-mêmes avec ce que nous nous disons à nous-mêmes
Nous pouvons exercer une influence sur nous-mêmes avec ce que nous nous disons à
nous-mêmes. Les personnes ayant une faible estime de soi se disent qu’elles ne sont
pas bonnes, qu’elles ne font rien de bien et qu’elles ne valent rien.
Veuillez choisir un message reflétant une faible estime de soi, écrivez-le et réfléchissez-
y.
Formulez ensuite le message contraire ; écrivez-le aussi et réfléchissez-y. Par exemple,
si le message associé à une faible estime de soi est « je ne ferai jamais les choses
correctement et je ne serai jamais un parent fiable », le message contraire serait
« Vous pouvez faire les choses correctement et vous deviendrez un parent fiable ».
Ensuite réfléchissez à une pensée positive sur vous qui confirmera votre dignité en tant
qu’être humain.
Écrivez des exemples comme ci-après.
Vous et le membre handicapé de votre famille sont dignes d’intérêt.
Vous et le membre handicapé de votre famille sont particuliers.
Vous avez de bonnes idées.
Vous êtes capable d’être un bon parent/membre de la famille.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Vous vous débrouillez bien.
Vous êtes drôle.
Si vous arrivez à transformer des déclarations illustrant une faible estime de soi en des
déclarations positives, alors votre estime de soi commencera à croître parce que vous
penserez positivement à vos aptitudes et compétences personnelles. Efforcez-vous de
les définir positivement et évitez de sous-estimer ce que vous pouvez faire.
3.2.6. Histoire personnelle : mère d’un enfant autiste
Fig. 3.7. Ani et son fils Georgi
Je m’appelle Ani Shileva et je suis la mère d’un enfant autiste. Élever mon fils est en
fait un énorme défi pour moi et parfois il m’est difficile de juger si je réagis
correctement. Il s’appelle Georgi et c’est un jeune homme de seize ans autiste. Il a de
graves difficultés de communication et intellectuelles. Les initiatives européennes
m’ont permis de comprendre que souvent, dans mon désir d’aider au développement
du membre handicapé de ma famille, je viole son espace personnel et lui impose des
exigences qu’il n’arrive pas à remplir. Je provoque ainsi des réactions négatives de sa
part et détériore notre relation. Après avoir participé à une ONG de parents d’enfants
handicapés, je fais davantage attention et tiens compte de ses humeurs et de ses
aptitudes. J’ai découvert que je violais ou limitais son droit de choisir. Maintenant,
dans une plus large mesure, je lui laisse un choix dans ses activités quotidiennes (telles
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
que manger, etc.), dans la façon d’occuper son temps libre et son éducation. S’occuper
d’une personne handicapée est un mode de vie particulier pour nous parents et cela
nous met à l’épreuve. Nous avons également besoin d’un énorme soutien et les
formations que nous avons suivies ont été très efficaces pour moi sur le plan du
pouvoir de décision. Je suis devenue plus compétente et plus souple dans l’éducation
de mon fils. J’ai également partagé avec le reste de ma famille ce que j’ai appris et par
conséquent on a pu éviter quelques incompréhensions. Tout cela m’a rendue plus
confiante et courageuse. Mon travail de coordinatrice de projet pour assistantes
sociales qui sont des parents d’enfants handicapés est étroitement lié à la
communication continue avec des personnes handicapées et les membres de leurs
familles. J’ai toujours eu du respect pour leurs particularités mais désormais je suis
plus patiente et je les encourage à développer leur potentiel et à ne pas avoir peur de
défendre leurs propres ambitions.
Je lance un message au reste de la société. Il s’adresse au nom d’un membre
handicapé de ma famille à ses pairs sans handicap. L’idée de diffuser le message dans
le cadre d’une campagne visant à surmonter les attitudes négatives de la société à
l’égard des personnes handicapées est née. Nous sommes actuellement en train de
travailler sur la préparation des événements et nous avons déjà reçu le soutien de
différentes institutions.
Nous sommes persuadés que les graines qui ont germé dans nos têtes et dans nos
cœurs donnent déjà des fruits et atteindront bientôt d’autres lieux pour améliorer la
vie des personnes handicapées.
3.2.7. Étapes pour les aider à développer des sentiments positifs d’estime de soi (activité de réflexion)
Certains parents sont conscients que les sentiments d’estime de soi du membre
handicapé de leur famille sont liés à la réussite sociale et à la réussite dans la vie, mais
ils ne comprennent pas toujours combien il est facile de nuire à l’estime de soi du
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
membre de leur famille. Par exemple, des recherches montrent que des individus
présentant des troubles d’apprentissage risquent particulièrement de souffrir d’un
manque d’estime de soi, mais ils progressent lorsque leurs parents et membres de leur
famille prennent des mesures pour les aider à développer des sentiments positifs
d’amour-propre.
Fig. 3.8 Famille d’une personne handicapée
Posez-vous les questions suivantes :
Qu’est-ce qui marche bien avec votre enfant ?
Demandez à vos autres enfants ce qui se marche bien avec son frère ou sa sœur ?
Quels sont vos signaux de communication ?
Votre partenaire vous aide-t-il suffisamment ?
1. Aidez le membre de votre famille à se sentir spécial et apprécié.
L’un des principaux facteurs qui aident un membre de la famille à reprendre espoir et à
devenir résilient, est la présence d’au moins un adulte qui aide le membre de la famille
à se sentir spécial et apprécié ; un adulte qui n’ignore pas les problèmes du membre de
la famille mais qui concentre de l’énergie sur les points forts du membre de sa famille.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Pour cela, en tant que parent, vous pouvez prévoir des « moments spéciaux » pendant
la semaine. Si le membre handicapé de votre famille est jeune, nous vous conseillons
de lui dire : « lorsque je te lirai une histoire ou lorsque je jouerai avec toi, je ne
répondrai même pas au téléphone s’il sonne ». De même, pendant ces moments
spéciaux, concentrez-vous sur des choses que le membre de votre famille aime faire de
sorte que ce soit l’occasion pour lui de se détendre et de mettre en avant ses points
forts.
2. Aidez le membre de votre famille à développer sa capacité à résoudre des
problèmes et à faire les bons choix.
Une haute estime de soi est associée à de solides aptitudes à résoudre des problèmes.
Par exemple, si le membre de votre famille rencontre des problèmes avec un ami, vous
pouvez lui demander de réfléchir à plusieurs façons de résoudre la situation. Ne vous
inquiétez pas si le membre de votre famille n’arrive pas à penser à des solutions
immédiatement ; vous pouvez l’aider à réfléchir à des solutions possibles. De même,
essayez des jeux de rôles avec le membre de votre famille pour lui montrer les étapes
nécessaires à la résolution d’un problème.
3. Évitez tout commentaire moralisateur et privilégiez au contraire les termes plus
positifs.
Par exemple, un commentaire qui semble souvent accusateur est : « tu pourrais faire
mieux et encore un effort ». Dites plutôt : « Trouvons d’autres moyens pour t’aider à
apprendre ». Les personnes handicapées sont moins sur la défensive lorsque le
problème est présenté comme une « stratégie » qui doit être changée au lieu d’un
manque de motivation. Cette approche renforce également la capacité à résoudre des
problèmes.
4. Être un parent empathique.
Certains parents, frustrés, s’entendent parfois dire des choses telles que, « Pourquoi
ne m’écoutes-tu pas ? » ou « Pourquoi n’utilises-tu pas ton cerveau ? » Si le membre
handicapé de votre famille rencontre des difficultés d’apprentissage, il vaut mieux faire
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
preuve d’empathie et lui dire que vous savez qu’il a des difficultés ; ensuite vous
pouvez présenter la difficulté comme un problème à résoudre et inciter le membre de
votre famille à réfléchir à des solutions possibles.
5. Proposez des choix au membre de votre famille.
Cela minimisera également les luttes de pouvoir. Par exemple, demandez au membre
de votre famille s’il/elle veut qu’on lui rappelle de se préparer à aller se coucher cinq
ou dix minutes avant l’heure d’aller au lit. Ces débuts de choix l’aident à jeter les bases
d’un sentiment de contrôle sur sa propre vie.
6. Ne comparez pas les frères et sœurs.
Il est important de ne pas comparer les frères et sœurs et de mettre en avant les
points forts de chaque membre de la famille.
7. Mettez en avant les points forts du membre de votre famille.
Malheureusement, beaucoup de jeunes ont une vision négative d’eux-mêmes,
notamment sur le plan scolaire. Faites une liste des points forts du membre de votre
famille. Sélectionnez-en un et trouvez des manières de le renforcer. Par exemple, si le
membre de votre famille est un merveilleux artiste, affichez ses œuvres.
8. Ayez des attentes et des objectifs réalistes pour le membre de votre famille.
Des attentes réalistes donnent au membre de votre famille un sentiment de
compréhension. Le développement de l’autodétermination va de pair avec l’estime de
soi.
9. Aidez le membre handicapé de votre famille à comprendre la nature de son
problème.
Certaines personnes fantasment ou interprètent mal leurs problèmes et handicap ce
qui aggrave leur souffrance (par exemple, un membre de la famille a dit qu’il était né
avec la moitié d’un cerveau). Avoir des informations réalistes peut donner au membre
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
handicapé de votre famille un sentiment de contrôle sur sa vie plus grand et
l’impression que des choses peuvent être faites pour faciliter sa condition.
10. Ne laissez pas le membre handicapé de votre famille justifier ses défaillances par
le handicap.
Certains membres de la famille ainsi que les parents ont tendance à expliquer les
défaillances du membre handicapé de la famille par des problèmes dus au handicap.
Toutefois, cela n’est pas toujours vrai. Le membre handicapé de la famille devrait être
incité à utiliser ses points forts pour faire face aux différentes situations quotidiennes.
3.2.8. Activité pratique : renforcer l’estime de soi
GÉNÉRALITÉS SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’ESTIME DE SOI
Il faut toujours se concentrer sur les atouts et les points forts du membre
handicapé de votre famille et l’encourager à les employer
Acceptez et donnez au membre de votre famille le sentiment qu’il/elle est
apprécié(e) et aimé(e) « tel qu’il/elle est »
Faites preuve du même respect envers le membre handicapé de votre famille
qu’envers quelqu’un sans handicap
Saluez les efforts et les progrès et pas seulement les bons résultats
Communiquez votre foi et confiance dans le membre de votre famille et dans
sa bonté
Assurez-vous que vos normes et attentes ne sont pas trop élevées afin de ne
pas décourager la personne et la vouer à l’échec.
3.2.9. Pistes de réflexion Cas 1 :
Q : Mon fils a dix ans et souffre d’un trouble de l’apprentissage. J’ai remarqué qu’il est
très lent pour faire certaines choses et pas aussi lent pour d’autres. Il est scolarisé à
23
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
domicile maintenant et il apprend plus de maths qu’à l’école. Il a souvent des
cauchemars et est très, très timide en permanence même avec des personnes qu’il
connaît très bien. Il ne tiendra tête à personne même contre le plus jeune de la famille.
C’est un membre de la famille docile facile à vivre et facile à aimer. Je veux qu’Adam se
défende davantage et apprenne à s’apprécier.
Des suggestions ?
R : Tout d’abord, je ne dirai pas que votre fils souffre d’un trouble de l’apprentissage
« diagnosticable cliniquement ». En fait, si on parle de lui de cette manière, à savoir
que quelque chose « ne tourne pas rond » chez lui, cela pourrait grandement
contribuer au fait qu’il ait si peu de confiance en lui. Beaucoup d’enfants scolarisés à
domicile n’osent pas dire à leurs parents qu’ils préfèreraient aller dans une école où ils
pourraient être avec d’autres enfants ; ils ont peur de faire de la peine à leurs parents
qui leur consacrent énormément de temps en plus.
Si vous êtes vraiment préoccupé par les difficultés d’apprentissage que votre fils
semble avoir, il est de votre devoir de le faire évaluer par des professionnels réceptifs
et compétents. Apparemment vous accordez une grande importance à l’éducation ;
travaillez en collaboration avec ces spécialistes professionnels, cela pourrait
certainement vous aider à adapter votre enseignement aux modes d’apprentissage de
votre fils.
Faites participer Adam à des activités sociales en dehors de la maison, des activités
auxquelles il semble s’intéresser. Observez les choses que fait bien Adam (sans se
limiter au domaine scolaire) et trouvez des moyens pour qu’il se sente encore mieux
en ce qui concerne ces aptitudes, talents et intérêts. Plus il se sentira bien avec lui-
même et avec ce qu’il a offrir, plus il aura confiance en lui dans la vie.
Cas 2 :
Q : J’ai une fille handicapée de 5 ans qui va à l’école maternelle et qui parfois, peut
être très dure avec elle-même. Par exemple en classe, elle a dû expliquer pourquoi elle
24
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
était spéciale. Elle a réagi négativement en disant qu’elle n’était pas du tout spéciale et
qu’elle n’avait rien de spécial. De même, parfois, elle est très dure avec elle-même si
elle n’arrive pas à faire une tâche difficile ou si elle renverse quelque chose, etc.
Que me conseillez-vous pour qu’elle renforce son estime de soi ?
R : Souvent, lorsque des enfants commencent à aller à l’école maternelle, ils
commencent par se comparer à leurs camarades de classe dans tous les domaines. Il
est fréquent de voir qu’un membre de la famille se sente menacé dans son amour-
propre et dans l’image qu’il a de lui, surtout s’il est naturellement plutôt dur avec lui-
même. Vous devez donc l’encourager dans tout ce qu’elle fait, en l’aidant toujours à
formuler des attentes réalistes. Favorisez les activités, ses talents et ses centres
d’intérêt qui lui permettent de se sentir naturellement compétente.
Cas 3 :
Q : Mon fils est atteint du TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) et
d’un trouble du traitement auditif central qui vient juste d’être diagnostiqué en juin
dernier. Cette année, il est en 7ème et cela fait à peu près 6 mois qu’il est suivi pour
son trouble du traitement auditif, avec de bons résultats. Malheureusement, il a une si
faible estime de lui que si quelque chose n’est pas facile (sports ou travail scolaire), il
abandonne et refuse d’essayer à nouveau. Il n’a jamais été particulièrement
coordonné ni bon en sports mais d’un seul coup les choses se mettent en place.
Maintenant il ne veut faire aucun effort pour essayer un sport non plus. (Il a essayé la
lutte cette année et a connu des moments très convaincants.) Il arrive après une sœur
très bonne élève et un frère très sportif, et je pense réellement qu’il a autant de valeur
qu’eux deux. Que puis-je faire pour l’aider à développer un désir d’essayer quelque
chose à la place de la télévision ? Il est toujours tellement découragé ; je le compare à
Bourriquet dans Winnie l’ourson qui a en permanence un nuage au-dessus de la tête.
Je lui ai proposé de faire du dessin, de la musique, du sport, n’importe quoi – et il ne
veut rien faire du tout. Merci pour toute suggestion que vous pourriez avoir.
25
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
R : C’est une situation délicate que rencontrent de nombreux parents. Même si le
membre de votre famille bénéficie de l’aide qu’il a reçue, il a une histoire qui lui
rappelle sans cesse « Tu ne peux pas ! ». Ce passé fait de frustrations et d’échecs
répétés peut avoir un impact significatif sur l’image de soi d’un étudiant atteint de
trouble de l’apprentissage ou du TDAH tellement fort que toute nouvelle tâche lui
semble titanesque. Votre fils, comme bien d’autres enfants, a appris qu’une façon
d’éviter ce scénario d’échec et de honte consiste tout simplement à éviter de faire
quoi que ce soit de nouveau, quoi que ce soit qui comporte un risque. Parmi les
personnes que je connais, certaines ont été capables de dépasser ce stade grâce à un
adulte important (habituellement pas un parent) qui a ouvert la voie à une activité qui
minimise le risque et a donné au membre de la famille un sentiment de maîtrise de
plus en plus grande d’une compétence quelconque. Quelques exemples : un
professeur de théâtre au collège qui demande à un garçon timide de s’occuper de
l’éclairage d’un spectacle ; un chef scout qui invite personnellement un adolescent à se
joindre au groupe pour une activité particulière ; un surveillant dans une école qui
« embauche » un étudiant en lui confiant un rôle important et utile à l’école ; un
principal dans une école qui lit personnellement tout ce qu’écrit un écrivain en herbe
atteint de trouble de l’apprentissage ; un lycéen qui sert de « grand frère » ou de
« grande sœur » à un plus jeune, en apprenant ensemble quelque chose de nouveau
(comme par ex. la radio amateurs ou la langue des signes) ; un professeur de dessin
demande à un artiste réticent mais prometteur de l’aider à préparer son cours (et en
encourageant l’étudiant « assistant en dessin » à faire un modèle pour la classe) ; un
ecclésiastique qui invite un étudiant à participer à un projet à l’église ou au temple ou
à chanter dans la chorale.
En cous de maths, encourager un étudiant à créer une maquette en trois dimensions
qui illustre un concept mathématique au lieu de résoudre 20 problèmes avec un
tableur peut être une excellente façon d’aider un étudiant à surmonter une peur
souvent due à des échecs répétés associés à des approches plus traditionnelles.
J’espère que ces quelques suggestions aideront votre fils et d’autres jeunes comme lui
26
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
à se sentir mieux dans leur peau grâce à leurs contributions au monde dans lequel
nous vivons.
Cas 4 :
Q : J’ai une fille de 8 ans qui est dans une école spécialisée et ce depuis l’âge de 2 ans.
Elle a une sœur de 4 ans qui est extrêmement intelligente. Celle de 4 ans commence à
savoir lire et celle de 8 en est encore très loin. Celle de 8 ans commence tout juste à se
rendre compte de ses handicaps et comme celle de 4 ans grandit et atteint des
objectifs, j’ai remarqué que celle de 8 ans semblait régresser ; elle n’essaie pas et
donne l’impression d’abandonner facilement. Comment puis-je continuer à
encourager celle de 4 ans sans détruire complètement l’estime de soi de celle de
8 ans ?
R : C’est vraiment difficile pour un membre d’une famille atteint de trouble de
l’apprentissage lorsqu’un frère ou une sœur plus jeune commence à le dépasser. Il est
très important que vos deux filles comprennent ce qu’est un trouble de
l’apprentissage. Tout d’abord, votre fille de 8 ans a besoin de comprendre qu’elle est
dans une situation où il est difficile pour elle d’apprendre, même si elle est un membre
intelligent de la famille. Cela pourrait peut-être lui être utile d’assister à des séances
spéciales pour les personnes ayant des troubles de l’apprentissage lors de conférences
organisées les services publics. Il serait peut-être bien pour elle d’être dans un groupe
d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage. Le conseiller d’orientation de l’école de
votre fille s’occupe peut-être d’un groupe comme cela ou bien un psychologue ou une
assistance sociale dans votre ville le font peut-être à titre privé. C’est peut-être pris en
charge par votre assurance santé.
Votre cadette doit comprendre, dans la mesure du possible à son âge, la nature du
handicap de sa sœur. Si elle ne comprend pas bien sa situation, elle aura
probablement du mal à deviner pourquoi sa sœur a autant de difficultés à faire ce
qu’elle peut faire si facilement. Sans cette information, elle risque de se moquer de sa
sœur ou avoir de la peine pour elle, or aucune de ces deux attitudes n’aidera. Cela
27
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
rassurera votre fille de savoir que de nombreux autres enfants ont des difficultés
d’apprentissage. Si elle peut rencontrer d’autres élèves atteints des mêmes troubles,
elle comprendra mieux que ce n’est pas parce qu’elle a du mal à lire qu’elle est
méchante ou paresseuse ou « stupide ». Si elle a été récemment évaluée, demandez à
la personne qui l’a évaluée de lui expliquer les résultats dans une langue qu’elle puisse
comprendre. Je vous conseille de faire cela tous les deux ans car la capacité de
compréhension de votre fille augmente avec l’âge. Un trouble de l’apprentissage est
un état qui dure tout au long de la vie ; les gens qui s’en sortent le mieux sont ceux qui
comprennent ce que c’est et comment réussir, même s’ils ont des difficultés
d’apprentissage.
Cas 5 :
Q : Notre fille de 7 ans a toujours aimé l’école. Elle a passé des tests l’an dernier et a
raté de peu son inscription dans un programme spécial pour ceux qui ont des
difficultés d’apprentissage. Elle bénéficie d’un programme éducatif personnalisé et de
90 minutes de soutien supplémentaire par semaine. Cette année est très difficile pour
elle. Elle se sent frustrée à cause de cette charge de travail supplémentaire et
l’enseignant n’arrange rien – elle dit que l’enseignant s’impatiente lorsqu’elle a besoin
de temps supplémentaire ou qu’elle ne comprend pas la question. Notre fille est très
sensible, elle a une faible estime de soi et est plutôt timide. Devons-nous la changer de
professeur ou la laisser dans cette classe qui la démolit complètement ?
R : Même si l’enseignant était doux comme un agneau, c’est la perception de votre fille
qui compterait. Vous devriez rencontrer l’enseignant et le principal ensemble et leur
dire que votre fille n’arrive pas à poser des questions en classe parce qu’elle a
l’impression que le professeur n’est pas content lorsqu’elle le fait. Ce serait bien que le
principal ou le conseiller d’orientation observe la relation entre le professeur et votre
fille. Si cette observation permet au professeur de mieux se rendre compte de son
comportement, le problème pourrait se régler ainsi. Si à l’issue de l’observation, on
déclare que le professeur réagit de manière appropriée, il faut vous assurer que c’est
bien le cas lorsque le professeur n’est pas sous observation.
28
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Ensuite dites à votre fille que vous avez parlé au professeur et que vous pensez que le
professeur va l’aider à se sentir plus à l’aise en classe. Parfois le fait de simplement
« installer » cette croyance dans l’esprit du membre de la famille peut lui donner
l’impression que le professeur comprend et va essayer encore plus de répondre à ses
attentes. Si votre fille ne constate aucune amélioration, alors je conseillerais que le
professeur rencontre votre fille en tête à tête pour qu’elle lui parle de ce qu’elle
ressent. Si le professeur demande à votre fille ce qu’il peut faire pour qu’elle soit plus à
l’aise en classe, cela pourrait aider. S’il s’avère que ce professeur est insensible, alors
un changement s’imposera.
Il semble également que votre fille ait des difficultés à l’école. Pensez-vous que la
méthode d’enseignement de son professeur est celle qui corresponde le mieux à votre
fille ? Si ce n’est pas le cas, vous devriez demander à l’enseignant spécialisé d’en parler
avec le professeur afin de lui donner des idées sur la façon de structurer son
enseignement pour que votre fille ait l’impression d’avoir de meilleurs résultats.
Comme vous avez dit que votre fille était sensible et avait une mauvaise image d’elle-
même, j’impliquerais immédiatement le conseiller d’orientation ou le psychologue de
l’école dans ce plan. Votre fille doit être plus positive à l’égard de l’école ou bien ces
problèmes vont empirer.
3.2.10. Test d’auto-évaluation (l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg) Instructions : vous trouverez ci-dessous une liste d’affirmations relatives à vos
sentiments en général à votre sujet. Si vous êtes complètement d’accord, entourez SA.
Si vous êtes d’accord avec l’affirmation, entourez A. Si vous n’êtes pas d’accord,
entourez D. Si vous n’êtes pas du tout d’accord, entourez SD.
1. Globalement, je suis content de moi. SA
A
D
SD
2.* Parfois, je pense que je ne suis pas bon du tout. SA
29
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
A D SD
3. Je pense que j’ai plusieurs qualités. SA
A
D
SD
4. Je peux faire des choses aussi bien que la plupart des gens. SA
A
D
SD
5.* Je n’ai pas beaucoup de raisons d’être fier de moi. SA
A
D
SD
6.* Je me sens vraiment inutile parfois. SA
A
D
SD
7. Je pense que je suis quelqu’un de valeur, au moins d’égal à égal
avec les autres. SA
A
D
SD
8.* J’aimerais me respecter davantage. SA
A
D
SD
9.* Globalement, j’ai tendance à penser que je suis un raté. SA
A
D
SD
10.J’adopte une attitude positive à mon égard. SA
A
D
SD
Calcul des points : SA=3, A=2, D=1, SD=0. Pour les lignes marquées d’un astérisque les
points se calculent dans le sens inverse, à savoir, SA=0, A=1, D=2, SD=3. Additionnez
vos points pour les 10 lignes.
Plus vous avez de points, plus vous avez de l’estime de soi
30
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie théorique
3.3. Communication au sein de la famille
Les parents et les membres de la famille interagissent avec le membre handicapé de
leur famille en utilisant un choix de modalités générales de communication dont
notamment, la parole, les verbalisations, les gestes, les expressions du visage, les
contacts par téléphone ou autres modalités. Il en existe des spécifiques pour les
malentendants telles que la langue des signes, l’alphabet de Lorm
(www.deafblind.com/lorm.html) et la lecture sur les lèvres.
Aucun individu n’est complètement autonome à tout moment tous les jours mais une
interdépendance et des interactions se produisent tout au long de la journée. La
communication est au cœur des interactions de tous les jours des membres d’une
famille. Certaines personnes atteintes de déficiences physiques et cognitives ont
besoin d’aide pour communiquer. La communication permet d’augmenter
l’autodétermination. Les personnes handicapées communiquent avec leurs pairs, les
membres de leur famille et d’autres personnes de la société au sujet de leurs désirs, de
leurs besoins et de leurs décisions concernant leurs activités quotidiennes, l’éducation,
la vie sociale, la vie et leur orientation professionnelle. Toute compétence en matière
de communication facilite l’autodétermination.
Prévoir ce genre de modalités favorise l’inclusion et l’autodétermination de tous les
individus y compris ceux présentant des handicaps. Ils sont tout d’abord des individus
et ensuite ils ont un handicap qui affecte en partie leur état physique et mental, leur
communication, leur aptitude à faire partie de la vie de famille à égalité avec les autres
membres, leur indépendance, leurs activités sociales ainsi que l’éducation et leur
épanouissement professionnel. Les personnes handicapées ont besoin de
communiquer autant que les autres. Grâce à la communication, ils entrent en contact
avec les autres, expriment leurs pensées les plus profondes et cela a un impact sur
leurs vies et sur les vies de leurs parents et des autres. Grâce à la communication aussi
31
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
biens les parents que la personne handicapée effectuent des changements et
développent leur autodétermination.
Fig. 3.9 Communiquer en famille est important
L’autodétermination signifie communiquer ses préférences personnelles sans
influences indues. Les préférences personnelles sont les désirs, les souhaits, les
besoins et les opinions. Exprimer les désirs et les besoins des personnes handicapées à
leurs parents ou à d’autres membres de la famille, est une expression
d’autodétermination. Initialement, identifier des désirs et des besoins illustre le
pouvoir de la communication et favorise le développement de l’autodétermination.
Une communication efficace se traduit par une plus grande autonomie et un pouvoir
de décision. Les individus qui communiquent efficacement font preuve d’une plus
grande autonomie et d’un pouvoir de décision. L’autonomie et le pouvoir de décision
contribuent à renforcer l’autodétermination.
3.3.1. Facteurs qui peuvent influencer le niveau de communication
La communication est une aptitude personnelle et sociale essentielle à tous les niveaux
d’interaction sociale et indispensable au développement des personnes handicapées. Il
existe plusieurs manières de communiquer et méthodes de communication préférées.
32
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Cependant, elles doivent être adaptées en fonction des besoins spécifiques et de l’état
psychologique du membre handicapé de la famille.
Nous aimerions partager quelques facteurs que nous avons identifiés dans nos travaux
avec des parents qui pourraient avoir une influence sur le niveau de communication
entre le parent et le membre handicapé de la famille :
L’âge ainsi que les différences de générations – par ex. parfois dans certains
cas le membre handicapé de la famille peut user d’expressions fortes voire mal
polies alors que son parent trouve cela inapproprié et désobligeant. Une façon
de surmonter cette confrontation est d’avoir une communication franche et au
bon moment fondée sur un respect et une tolérance mutuels.
Type et stade de handicap – certaines déficiences par ex. de l’ouïe ou de la
parole pourraient affecter l’aptitude de la personne à communiquer librement
avec les autres membres de la famille. Dans de nombreux cas, les parents ont
développé leurs connaissances pour parler avec le membre handicapé de la
famille soit en utilisant leurs propres ressources, soit en suivant des cours
spécialisés assurés par des organisations pour handicapés ou des centres de
formation. Les parents malentendants dont la langue maternelle est la langue
des signes, communiquent avec le membre malentendant de leur famille par le
biais de la langue des signes. Les parents malentendants réagissent de manière
appropriée à l’acquisition du langage par les membres de leur famille. Ils
adaptent les formes linguistiques – gestes et phrases – pour répondre
efficacement au niveau de langue du membre malentendant de la famille. Les
sourds apprennent la langue des signes de leurs parents sourds de manière
systématique et progressive tout comme une personne malentendante
apprend la langue parlée de ses parents entendants. Les étapes principales du
développement du langage d’un membre sourd d’une famille exposé à la
langue des signes depuis la naissance, reflètent le développement du langage
d’une personne malentendante qui est exposée à la langue parlée depuis sa
naissance. Un jeune sourd ou malentendant élevé dans un environnement de
langue des signes aura un vocabulaire égal ou supérieur à celui d’une personne
qui utilise uniquement la langue parlée. Les parents sourds utilisent la langue
33
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
des signes pour communiquer efficacement, avec précision et correctement
avec le membre sourd de leur famille et participent ainsi à l’acquisition du
langage de ce dernier.
Inclusion du membre handicapé de la famille dans l’enseignement ordinaire –
si le membre de la famille fréquente une école en milieu ordinaire alors il/elle
développera nettement mieux ses compétences communicatives et sociales
que ses pairs scolarisés dans des écoles spécialisées. Les handicapés qui
étudient dans des écoles spécialisées sont en contact direct avec divers
professionnels qui les accompagnent dans leurs activités quotidiennes, or tout
le processus se déroule dans un environnement protégé. Par conséquent,
lorsque le membre de la famille quitte l’école spécialisée, il/elle aura
probablement des difficultés de communication avec d’autres personnes non
handicapées y compris ses parents et membres de la famille.
L’accent et le ton d’un discours peuvent être perçus de différentes façons et influencer
la perception du message et de l’environnement.
3.3.2. Stratégies pour une communication efficace dans un contexte centré
sur la famille
Principe de communication Stratégies fondées sur les caractéristiques d’une
communication efficace
(Briggs, 1998 ; Brandt, 1993 ; Rosin, 1996 ;
Tuchman, 1996 ; Winton, 1996)
Les membres de la famille
communiquent à égalité
Encouragez le partage franc d’opinions, de
désirs, de demandes et d’attentes.
Laissez chaque membre de la famille partager
ses idées et opinions.
Ne sous-estimez pas ou ne dévalorisez pas les
idées de la personne avec laquelle vous êtes
34
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
en train de communiquer.
Ne vous contentez pas de critiquer mais
proposez des alternatives.
Ne vous focalisez par sur le problème de
communication s’il existe mais cherchez des
solutions avisées.
Les membres de la famille
communiquent clairement
pour partager des
informations
Soyez clair et concis.
Utilisez un langage compréhensible
Évitez les mots ou expressions inhabituels ou
bien expliquez-les.
Parlez aux membres de votre famille des
points forts et des besoins de votre famille.
Les membres de la famille
s’écoutent vraiment les uns
les autres
Écoutez avec attention et n’interrompez pas
une personne qui parle
Regardez les gens dans les yeux
Soyez détendu – ne criez pas.
Posez des questions lorsque vous ne
comprenez pas le membre de votre famille.
En conclusion, un bon modèle de communication intrafamilial peut contribuer à créer
la confiance en soi nécessaire et peut déconstruire ces idées fausses qu’une personne
handicapée pourrait avoir à son sujet.
Partie pratique
3.3.3 L’écoute
35
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Fig. 3.10 Écoutez le membre handicapé de votre famille
Dans l’environnement familial, les membres n’écoutent pas toujours. Ne pas écouter
pose divers problèmes qui ont une incidence sur sa propre efficacité, la résolution des
problèmes et les interactions avec les autres.
Vous en tant que parent pouvez suivre ces dix caractéristiques qui décrivent une
bonne écoute. En utilisant une échelle allant de 1 à 5, 5 étant la meilleure note, notez
vos réponses dans l’ordre pour savoir dans quelle mesure vous possédez les
caractéristiques en question.
36
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Vous trouverez ci-dessous 10 caractéristiques qui décrivent les mauvaises habitudes
que des parents peuvent avoir en écoutant quelqu’un parler. En utilisant une échelle
allant de 1 à 5, 5 étant la pire évaluation, notez votre réponse pour savoir dans quelle
mesure vous possédez les caractéristiques en question. Soyez honnête avec vous-
même. Identifier la manière dont vous écoutez, constitue la première étape vers le
changement pour mieux comprendre le membre handicapé de votre famille.
Conclusion : conservez vos réponses et réfléchissez à ce que signifie écouter et
pourquoi il est important d’écouter.
Exercice :
37
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Réfléchissez et essayez de penser à une situation où vous essayez d’écouter le membre
handicapé de votre famille lors d’une conversation avec lui. Qu’avez-vous fait ?
............................................................................................................................... .............
Décrivez les résultats
............................................................................................................................... .............
Décrivez ce que vous feriez si la situation pouvait se répéter en tenant compte de ce
que vous avez appris d’après ce qui précède
............................................................................................................................... .............
Que feriez-vous différemment ?
............................................................................................................................... .............
3.3.4 En tant que parent, que devriez-vous éviter ? (activité de réflexion)
La communication est un processus permanent qui comporte plusieurs parties et des
intérêts différents. Dans votre vie de tous les jours, vous et le membre handicapé de
votre famille communiquez avec différentes personnes comme par ex. des pairs, des
enseignants, des formateurs, des assistantes sociales, des psychologues, des coachs, le
personnel de l’administration, etc.
Vous en tant que parent pourriez encourager la communication du membre handicapé
de votre famille avec d’autres personnes mais sans trop d’interventions.
Nous vous proposons ici quelques conseils sur ce qu’il ne faut pas faire afin d’éviter
des situations d’isolement du membre handicapé de votre famille du processus de
communication avec les autres :
1. Lorsqu’une personne pose une question au membre handicapé de votre
famille, ne répondez pas à sa place.
2. Lorsqu’une personne communique avec le membre handicapé de votre famille,
vous ne devez pas interférer dans la conversation sauf si l’une des parties vous
le demande explicitement.
3. Ne terminez pas et ne corrigez pas les phrases du membre handicapé de votre
famille. Laissez-le/la exprimer ses pensées.
38
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
4. Laissez le membre handicapé de votre famille exprimer librement son opinion
devant d’autres personnes même si vous n’êtes pas tout à fait ou du tout
d’accord.
5. Si vous êtes le parent d’un membre de la famille atteint d’une déficience de
l’ouïe ou de la parole et si vous l’aidez à communiquer avec d’autres, vous
devriez transmettre son message sans changer sa signification et sans ajouter
quoique ce soit qui vous semble approprié.
6. Si le membre handicapé de votre famille utilise des expressions simples,
n’essayez pas de les remplacer par des mots plus sophistiqués, que la
communication soit écrite ou verbale.
7. Lorsque le membre handicapé de votre famille est en train de parler et vous
avez envie de l’interrompre, faites simplement un signe discret.
8. Lorsque le membre handicapé de votre famille rencontre quelqu’un pour la
première fois, laissez le membre de votre famille décider à quel moment il
révélera son handicap et en parlera.
9. Lorsque le membre de votre famille visite une école ou un centre de soins de
jour ou autre, laissez-le/la demandez l’adaptation et l’accompagnement dont
il/elle a besoin et ne le demandez pas à sa place.
10. Lorsque vous parlez du membre handicapé de votre famille, n’exagérez pas et
ne sous-estimez pas non plus son état et sa vie quotidienne. Beaucoup de gens
ont tendance à trop exagérer au moment d’exprimer leurs émotions ou
sentiments dans la famille. L’exagération est un moyen d’atténuer la tension
mentale mais qui peut détruire l’harmonie familiale. Lorsque vous parlez ou
exprimez vos sentiments, soyez prodigue jusqu’à la limite de la tolérance des
autres. Si vous exagérez trop fréquemment, vous risquez d’ennuyer les autres
et de les rendre méfiants à l’égard de vos paroles et de vos actes.
Il existe de nombreuses astuces pratiques pour rendre la communication entre les
membres de la famille plus efficace. En voici quelques unes.
Accordez plus d’importance aux préférences et non aux principes
39
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
La famille est l’endroit où aucune règle stricte ou inflexible ne s’applique et où les
principes passent toujours après les préférences. Se focaliser sur les préférences
signifie simplement accorder plus d’importance aux goûts personnels du membre
handicapé de votre famille qu’aux règles et règlements. Par exemple, vous ne pouvez
pas simplement mettre en place une règle qui impose au membre de votre famille
d’être silencieux après 22 heures. Ce sera peut-être le seul moment qui lui convient
pour communiquer avec vous ou avec d’autres. Il n’y a pas de bon moment, de bonne
règle ni de bon endroit pour communiquer. Imposer des principes pour communiquer
rendra le processus complètement officiel et le membre handicapé de votre famille
risque de le trouver mécanique, au lieu d’être affectueux.
Soyez positif
Une communication négative et sarcastique détruira la chaleur des conversations
familiales. Ne critiquez pas trop et n’abordez pas toute chose de manière négative.
Certaines personnes ne peuvent s’empêcher d’être sarcastique lorsqu’elles parlent aux
autres, en particulier aux membres de la famille. Cela gâchera l’ambiance avec le
membre handicapé de votre famille et il risquera de se mettre délibérément en retrait
des conversations familiales. Vous pouvez corriger des choses mais même dans ces
moments-là essayez d’être positif autant que possible. La communication positive a
bien plus d’influence et est bien plus efficace que les critiques. Des critiques
constructives peuvent être utiles dans une famille mais donnez des limites à la critique.
Que la communication soit appréciée, encourageante, utile et apaisante.
Qu’elle ne soit pas simplement verbale
Il faut que la communication avec le membre handicapé de votre famille soit plus
qu’une simple expression verbale. La présence des parents fait passer des messages de
sécurité, d’amour et d’attention aux enfants surtout lorsqu’ils ont un handicap et ont
besoin de chaleur. Dans la communication, n’économisez pas vos gestes d’affection.
Un baiser, un câlin, une appréciation, un pouce levé, tous ces gestes en disent
beaucoup plus que les mots.
40
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Soyez clair, doux et précis
Être clair, doux et précis est la règle applicable à toute communication ainsi qu’à la
communication en famille. Ne laissez pas la possibilité à d’autres de s’interposer et
supposer ce que devrait être la communication familiale ou l’interpréter à votre place.
Si vous voulez dire quelque chose au membre handicapé de la famille, expliquez-vous
clairement de la manière la plus aimable possible. Être calme et doux lorsque vous
communiquez vous aidera à attirer l’attention du membre de la famille sur vous et
l’incitera à agir.
4. Test de pouvoir de décision pour les parents Évaluez dans quelle mesure chaque affirmation s’applique à vous :
Utilisez l’échelle suivante : 3 – s’applique pleinement à moi ; 2 – s’applique à moi dans
une certaine mesure ; 1 – ne s’applique pas à moi ; 0 – sans opinion
1. Je pense avoir les ressources pour faire face aux situations de la vie de tous les
jours au sein de ma famille.
2. Je sais que je suis un parent fiable.
3. Je peux trouver quelque chose de positif même dans une situation difficile qui
se présente au sein de ma famille.
4. Je sais que le membre handicapé de ma famille a des valeurs et des points forts.
5. Derrière le handicap du membre de ma famille, je vois des opportunités pour
lui/elle.
6. Je pense que le membre handicapé de ma famille est un citoyen à part entière.
7. Lorsque je ne peux pas assister le membre handicapé de ma famille, je sais qui
peut nous aider.
8. Je peux écouter attentivement le membre handicapé de ma famille même
lorsque je ne suis pas d’accord avec lui/elle.
9. Je peux entendre les arguments du membre handicapé de ma famille.
41
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
10. Je sais ce qu’il y a de mieux pour le membre handicapé de ma famille.
11. Je laisse le membre de ma famille révéler son handicap à chaque fois
qu’il/elle le décide.
12. Je connais quelles sont les ressources disponibles pour accompagner le
membre handicapé de ma famille en ce qui concerne ses besoins quotidiens et
ses besoins éducatifs.
13. Je laisse le membre handicapé de ma famille acquérir sa propre expérience
malgré mes craintes.
14. Je sais comment réagir lorsque quelqu’un se comporte mal avec le membre
handicapé de ma famille.
15. Je me sens bien lorsque le membre handicapé de ma famille s’amuse avec
ses pairs non handicapés.
16. Je suis reconnaissant lorsque quelqu’un repère les aptitudes du membre
handicapé de ma famille.
17. Je pense que le membre handicapé de ma famille a la capacité et les
ressources de faire face à des situations difficiles dans la vie de tous les jours.
18. J’accepte qu’on critique ma manière de procéder dans l’interaction avec le
membre handicapé de ma famille.
19. J’accepte que l’avenir du membre handicapé de ma famille dépende de
lui/elle et non de mes propres décisions et actes.
20. Je sais qu’en tant que personne j’ai des besoins et des désirs tout aussi
valables que ceux du membre handicapé de ma famille.
21. Je ne néglige pas ma vie personnelle.
22. Je suis ouvert aux diverses possibilités d’accompagnement dont je peux
bénéficier en termes de soin et de bien-être pour le membre handicapé de ma
famille.
Veuillez calculer votre résultat et si le score final est inférieur à 33, nous vous
conseillons de reprendre les supports de formation e-SUNET et de les étudier plus en
détails. Par ailleurs, vous pouvez demander à un professionnel du handicap de vous
42
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
aider sur les sujets les plus difficiles. Si votre score final est supérieur à 33, vous pouvez
vous considérer comme étant bien informé, bien préparé et apte à prendre des
décisions peut-être avec l’aide des supports de formation e-SUNET.
43
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie pratique
5. Mots d’encouragement et compliments Toute attention positive stimule une personne handicapée.
Tout être humain a besoin de se sentir aimé et apprécié. En sélectionnant et en
utilisant certaines des expressions ci-dessous au jour le jour avec le membre handicapé
de votre famille, vous constaterez qu’il/elle commencera à faire davantage attention à
vous et s’efforcera encore plus de vous faire plaisir.
Compliments et mots d’encouragement que nous vous proposons :
Oui
Bon
Bien
Très bon
Très bien
Excellent
Formidable
C’est ça
Super
C’est bien de faire comme cela
Je suis fier de toi
C’est bien
Ouaouh
Très joli
Bon travail
Génial
Tant mieux pour toi
C’est bien comme ça
C’est beaucoup mieux
O.K. Tu fais des progrès
44
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
C’est parfait
Bonne idée
Quelle bonne idée !
Bon travail
Bravo
6. Complétez les phrases suivantes avec les mots appropriés. J’aime bien comment tu ______
C’est bien ça ______
J’ai remarqué que tu ____
Tiens bon
Je me suis bien amusé ______ avec toi
Tu fais des progrès en ______ de plus en plus
Tu as fait preuve de beaucoup de responsabilité quand tu ______
J’aime beaucoup comment tu ______
Tu es très doué pour faire ça
Tu ees le meilleur
Tu as une bonne mémoire
C’est magnifique
J’aime ton ______
J’aime bien comment tu ______ sans qu’on te l’ait demandé (rappelé)
Je suis vraiment fier de toi
Maintenant tu sais le faire
Je t’aime
Je te crois.
Tu peux.
Essaie encore…
Vas-y…
Continue…
N’abandonne pas…
45
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Vous pouvez leur MONTRER ce que vous ressentez et leur dire aussi:
Souriez Hochez la tête Tapotez l’épaule, la tête, le genou Clin d’œil
Faites un signe ou un geste pour signifier votre accord ou votre compréhension :
Tape m’en cinq (High five) Caresser la joue Chatouiller Rire avec (et pas rire
de) Tape amicale dans le dos Câlin
7. Pensée positive
Fig. 4.7 Famille heureuse avec un handicapé
Partie théorique 7.1 Qu’est-ce que la pensée positive ? Comment bien vivre avec un
membre handicapé dans votre famille
La pensée positive est une attitude mentale qui perçoit les situations de manière
constructive. Cela ne veut pas dire ignorer tout ce qui est négatif. Au contraire, un
penseur positif étudie une situation de manière productive.
La pensée positive est des plus efficaces lorsqu’une personne doit faire face à des
événements neutres dans sa vie tels qu’un nouveau travail, un nouveau professeur ou
le premier jour d’école. Dans des rencontres plus problématiques, notre perspective
est plus pertinente.
46
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
7.2 Une personne handicapée peut-elle saisir le concept de pensée
positive ?
Oui. La pensée positive est une capacité innée due en partie à des changements
cognitifs durant le milieu de l’enfance
influencée au cours de la vie par des facteurs socio-économiques tels que :
obstacles dus à un handicap, accès limité aux activités sociétales, manque
d’opportunités dans l’enseignement et dans l’épanouissement professionnel, faible
revenu de la famille, etc.
Dans la petite enfance, les parents donnent des instructions simples et binaires quant
à la façon dont les émotions fonctionnent, comme par ex. : « si tu vas à un goûter
d’anniversaire, tu vas être content. Si tu te blesses au doigt avec une aiguille, tu vas
être triste » ; « si tes camarades de classe jouent avec toi, en faisant abstraction de ton
handicap, tu seras content. Si tu es seul pendant les récréations alors que tes
camarades non handicapés s’amusent dans la cour de l’école, tu pourrais être
d’humeur maussade ».
À cinq ans, ces orientations deviennent plus complexes et ce, durant tout le milieu de
l’enfance.
Les enfants de 5 ans ne peuvent pas relier la pensée à l’émotion
Un jeu de rôles où participent 90 enfants âgés de 5 à 10 ans a été organisé. Chaque
enfant doit écouter six scenarios illustrés qui comportent deux personnages. Les
personnages font conjointement l’expérience du même événement positif (et se
sentent bien) ou événement négatif (et se sentent mal) ou un événement plus ambigu
(et se sentent ok). Ensuite, un personnage pense à une pensée positive, pendant que
l’autre pense à une pensée négative. Par exemple, dans un scenario ambigu, les
personnages vont faire la connaissance d’un nouvel enseignant. Un personnage
pensera négativement, « elle va être méchante et nous donnera beaucoup de
devoirs », pendant que l’autre pensera positivement, « elle va être gentille et nous lira
des histoires ».
Après avoir expliqué la réaction des personnages, les animateurs ont demandé aux
enfants ce qu’ils ont pensé et ont enregistré leurs réponses.
47
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
L’étude montre que les enfants de cinq ans comprennent les principes de la pensée
positive : avec une pensée positive vous vous sentez mieux et avec une pensée
négative vous vous sentez moins bien. En outre, les enfants comprennent mieux
l’influence de la pensée positive dans des situations ambigües.
Les enfants âgés de quelques années de plus arrivent encore mieux à appliquer la
pensée positive. De nombreuses études montrent que les sept ou huit ans essaient de
se distraire pour arriver à combattre l’angoisse. Lorsqu’on leur demande comment ils
gèrent la peur d’une piqûre par un médecin, ils proposent de penser à un moment
joyeux comme manger une glace. En revanche, les plus jeunes suggèrent des
distractions plus tangibles telles que s’amuser avec un jouet.
Quel que soit l’âge de la personne, souvenez-vous que les penseurs positifs sont plus résilients.
Lorsqu’elle est mise en pratique, la pensée positive est un instrument d’adaptation
puissant qui favorise la résilience. Toute personne, y compris une personne
handicapée, apprend mieux à gérer les inévitables déceptions de la vie : ne pas
pratiquer un sport d’équipe, ne pas être admis dans un programme scolaire ou rater
un test. Il existe de nombreux cas où des handicapés ont été formés pour penser de
façon optimiste et les résultats montrent qu’ils ont moins de risque de souffrir d’une
dépression plus tard dans la vie. Encore une fois cela montre qu’en conséquence, un
penseur positif devient plus résilient.
Comment rendre un moment spécial ?
Choisissez quelque chose qui pourrait constituer un accomplissement pour le membre
handicapé de votre famille et faites un bruit rigolo ou un pas de danse à chaque fois
qu’il y arrive. Cela vous fera rire tous les deux et en plus vous serez certain de vous en
souvenir pour en parler à des amis et à la famille.
C’est une très belle façon de fêter son accomplissement, cela ne coûte rien et cela met
vraiment en valeur les moments positifs de votre journée. Cela pourra également faire
sourire d’autres personnes de voir quelqu’un de content.
48
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
7.3 Comment les parents peuvent-ils favoriser la pensée positive ?
Être un modèle
Plus un parent est optimiste, plus la personne handicapée comprend les principes de la
pensée positive. Interprétez les choses de votre vie positivement. Exprimez-les
franchement et lors de conversations avec le membre handicapé de votre famille.
Fig. 4.8 Le cercle des émotions
Par exemple, avant le premier jour de classe, demandez : « Demain c’est ton premier
jour d’école. Quelles sont toutes les bonnes choses que tu espères y trouver ? »
Si la personne handicapée est angoissée, aidez-la à reformuler ses pensées : « si tu es
inquiète parce que tu commences une nouvelle année scolaire, tu vas être encore plus
angoissée.
Pensons plutôt aux choses positives qui peuvent arriver à l’école.
À savoir :
« Tu vas faire connaissance avec de nouveaux enfants qui vont très vite devenir tes
amis ».
49
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
« Tu pourras parler de ton handicap et l’enseignant t’aidera à apprendre des choses
utiles ».
« Tu vas t’amuser avec tes nouveaux camarades de classe ».
« Aller à l’école te permettra d’exprimer tes talents ».
« Le temps passera plus vite à l’école entouré de gens joyeux ».
« Pendant les cours, tu apprendras beaucoup de choses utiles ».
Plus une personne apprend à appliquer cette technique, plus elle sera efficace.
Reconnaître un problème/échec
La pensée positive ne veut pas dire rejeter le négatif. Si le membre handicapé de votre
famille s’est cassé le bras, par exemple, admettez qu’il peut avoir mal : « tu as mal et je
comprends que cela te contrarie ». Ensuite, montrez comment vous pouvez
transformer la situation négative en disant : « si nous nous focalisons sur le fait que tu
as mal au bras, cela va nous rendre malheureux. Pensons plutôt à toutes les choses
sympathiques que nous pouvons faire avec le plâtre et invitons tes camarades à y faire
des dessins et à signer ? » Cette technique de reformulation permet d’entretenir la
résistance de la personne handicapée.
7.4 Points importants à ne pas oublier
La pensée positive est une attitude mentale qui perçoit les situations de
manière constructive.
Les individus, handicapés ou non, sont capable dès l’âge de cinq ans de saisir
les principes de la pensée positive.
Les individus, handicapés ou non, comprennent de mieux en mieux la pensée
positive en vieillissant.
Lorsqu’on la cultive, la pensée positive est un instrument d’adaptation puissant
qui favorise la résilience d’une personne.
Les parents peuvent encourager la pensée positive en l’adaptant à leur propre
vie.
Reconnaissez toujours une situation ou un sentiment négatifs. Puis aidez le
membre handicapé de votre famille à la/le voir de manière positive et
productive.
50
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
La pensée positive peut vous aider vous et la personne handicapée à mieux
vivre.
La pensée positive peut également vous aider à présenter le handicap du
membre de votre famille d’une manière positive devant d’autres personnes de
votre entourage.
La pensée positive vous aidera à trouver des solutions et à faire face aux
limitations imposées par le handicap.
La pensée positive vous aidera à trouver les bonnes personnes au bon moment
pour vous accompagner dans différentes situations.
La pensée positive vous aidera à mettre l’accent sur les ressources plutôt que
sur les lacunes.
51
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie pratique
7.5 Exercice de pensée positive
Faites cet exercice pour vous habituer à passer plus de temps à avoir des pensées
positives concernant des choses qui se sont bien passées et pourquoi.
Les gens qui ont fait cet exercice de pensée positive disent qu’ils se sentent plus
heureux, moins inquiets et moins tristes.
1. Tous les jours de la semaine prochaine, accordez-vous 10 à 15 minutes avant
d’aller dormir pour écrire les choses qui se sont bien passées et pourquoi. Cela
peut être quelque chose d’aussi simple que « Mon fils m’a fait un beau sourire
ce matin » ou un événement important comme par exemple « j’ai réservé les
vacances de la famille ».
2. Sous chacune des choses qui « se sont bien passées aujourd’hui », écrivez ce
que vous avez fait pour cela. Par exemple, si vous mettez « Mon fils m’a fait un
beau sourire ce matin », vous pourriez écrire « je lui ai souri et il m’a souri en
retour ».
3. Au commencement, cela peut vous paraître bizarre de le faire mais avec la
pratique cela devient vite plus facile. Essayez pendant une semaine. Relisez vos
notes à la fin de la semaine.
4. Partagez cet exercice avec la famille et les amis.
7.6 Comment adopter un comportement positif
52
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Nous vous conseillons de suivre ces recommandations générales qui peuvent éviter de
faire appel à un psychologue pour vous aider à former votre pensée positive et votre
comportement positif au plus haut niveau. Ces sept recommandations sont supposées
vous servir à jeter les bases de la pensée positive aboutissant à un comportement
positif de façon à vous assurer une vie quotidienne paisible et moins stressante.
C’est tout simplement une liste et non une présentation dans un ordre hiérarchique. La
première n’est pas plus importante que la deuxième et la dixième n’est ni la moins
importante ni la plus importante. Les êtres humains ont tendance à ranger les choses
dans l’ordre d’importance… donc évitez de le faire en lisant ce qui suit.
1. Privilégiez le “oui”
Nous savons tous que les “non” sont bien trop nombreux dans nos activités de tous les
jours. Il y a énormément de force dans la capacité de dire « non » à la demande de
53
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
quelqu’un. C’est une force qu’il est tentant d’utiliser. Bien souvent, lorsque nous
disons « non », nous voulons dire « Oui mais plus tard ». Il y a une grande différence
entre ces deux déclarations. Et même lorsque vous explicitez le « non » et dites « Non,
pas tout de suite » – le mot que l’on entend est « NON ! ! ». « Oui, nous le ferons après
avoir terminé autre chose » signifie bien plus que le souhait a été entendu, pris en
compte et accepté. Regardons les choses en face, nombre de handicapés ont appris
qu’ils peuvent transformer un « non » en un « Oui » en adoptant certains
comportements. Mais quel est l’intérêt de faire cela ? Répondre par un véritable
« Oui » résout immédiatement beaucoup de problèmes.
Privilégier le « Oui » est bien plus difficile que vous ne l’imaginez. Cela implique
repenser à la façon de répondre et évaluer l’effet de vos paroles. Cela implique rompre
avec l’habitude du « non », qui est une habitude difficile à abandonner.
Certaines personnes deviennent immunisées contre le « non » lorsqu’il est utilisé avec
la même force pour une friandise avant de dîner que pour traverser une rue sans
regarder. Faites donc en sorte que le « non » signifie « non » uniquement lorsque
« non » est un argument plutôt qu’un refus.
2. Choix
Lisez attentivement la conversation qui suit et sa conclusion :
Jackson : Hé, Mirranda, tu veux faire la vaisselle ce soir ?
Mirranda : Um, non.
Jackson : Mais c’est ton tour, tu vas décevoir tout le monde. Je vais être obligé d’écrire
ça dans ton carnet. Es-tu sûre de ne pas vouloir faire la vaisselle ?
Mirranda : Um, oui.
Jackson : Va dans la cuisine et fais la vaisselle immédiatement ! Ce soir c’est ton tour.
Mirranda va dans la cuisine et commence à parler au téléphone avec sa famille. Au
bout d’un moment, son angoisse grandit et elle finit par casser plusieurs assiettes.
Le conseil élémentaire que nous pouvons vous donner ici est de ne pas proposer de
choix sauf si vous êtes d’accord pour qu’un choix soit fait. À partir du moment où
Jackson laissait entendre dans sa question que Mirranda avait le choix, Jackson doit
respecter le choix qui a été proposé. Au lieu de cela, il se fâche (ce que nous observons
54
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
rarement) et il commence à l’obliger à faire le choix qu’il veut qu’elle fasse. Son
agacement est contagieux et un problème qui aurait pu être évité se termine par de la
vaisselle brisée. On pourrait avancer que Mirranda casse les assiettes non pas parce
qu’elle ne veut pas les laver mais parce qu’on ne l’a pas écoutée. Donc il faut faire
attention avec les choix. Les personnes handicapées doivent avoir aussi bien des choix
que des attentes. Il faut bien faire la différence dans nos échanges.
3. Donner de l’espace
L’une des stratégies les plus utilisées par les personnes handicapées pour faire face aux
situations ou sentiments négatifs est de se renfermer sur elles-mêmes. En fait, avant
de rédiger cette partie, nous avons fait des recherches et avons découvert que créer
de l’espace (se renfermer sur soi-même, fuir une situation) pour gérer sa colère était
recommandé par certaines publications que nous avons étudiées (Brown, Standen,
Evert, 2010 Nottingham).
La colère a besoin d’espace.
La colère est contagieuse.
Il est important de donner aux gens du temps pour qu’ils se calment. Il y a une raison
pour laquelle la colère est presque toujours accompagnée d’une porte qui claque ! Le
bruit de la porte est une façon de dire « Laissez-moi tranquille » ou « Maintenant j’ai
besoin d’être seul ».
Les personnes handicapées ont souvent l’impression qu’elles n’ont pas la permission
de s’échapper ou de partir ou alors, lorsqu’elles sont contrariées, elles oublient
qu’elles ont cette option. Dites simplement au membre handicapé de votre famille :
« je vais te donner un peu d’espace maintenant », sur un ton encourageant… et je vais
te ficher la paix. Naturellement, cela ne peut marcher qu’avec des comportements qui
ne sont pas dangereux mais même si la personne a besoin d’être en permanence sous
surveillance, vous pouvez toujours regarder ailleurs, faire autre chose ou utiliser
d’autres stratégies pour lui laisser un peu d’intimité.
4. Le ton, le ton, le ton
55
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
N’avez-vous jamais été traité « d’idiot » ou « d’incapable » ne serait-ce que par le ton
de la voix de quelqu’un ?
N’avez-vous jamais dit : « Ne me parle pas sur ce ton » ?
N’avez-vous jamais été exaspéré par quelqu’un qui vous parle comme à un enfant ?
Nous avons tous été victimes d’un ton de voix irrespectueux.
Tout le monde s’est déjà indigné non pas à cause de ce qui était dit mais à cause de la
manière de le dire. Nous devrions parler à un enfant handicapé comme à un adulte
parce que, et il convient de le répéter, nous nous adressons à des adultes.
Attention : c’est dans les moments de frustration ou d’énervement que les parents
risquent d’adopter un ton « supérieur d’adulte » envers des handicapés.
5. Des frontières ! Des frontières ! Des frontières ! Jusqu’à maintenant, dans les divers sujets abordés dans ce module, la question des
frontières a été évoquée à plusieurs reprises. Nous n’allons pas parler ici de frontières
relatives à l’espace et à l’intimité. Nous n’allons pas non plus parler d’établir des
frontières relatives à vos relations avec la personne handicapée. Nous voulons parler
d’une autre frontière, celle qui existe entre la vie d’une personne handicapée et votre
opinion.
Il y a une frontière difficile à établir !
L’un des plus grands défis qui existe est une idée que nous avons tous (admettez-le),
selon laquelle nous savons mieux comment l’élève devrait vivre sa vie. Dépassons cela
rapidement. Les personnes handicapées sont fatiguées d’avoir leurs vies analysées,
évaluées et commentées. Si vous avez déjà eu un invité chez vous qui se mêle de tout
et vous explique que vous pourriez faire mieux et différemment, vous connaissez
pertinemment ce sentiment d’exaspération qui peut naître à cause de « critiques
utiles ». Ainsi, se souvenir que « cela n’est pas dirigé contre vous » et que « ce n’est
pas contre votre vie » et, peut-être et surtout, penser à « se taire » tout simplement de
temps en temps, permettra aux handicapés d’avoir moins envie de vous jeter un verre
à la figure.
56
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
6. Faire attention Quel que soit leur âge, les handicapés ont besoin d’attention et de se sentir acceptés
même au sein de la famille qui représente leur environnement amical le plus proche.
Être le parent d’une personne handicapée est un travail « 24/7 » qui peut être
épuisant et très exigeant. Toutefois, n’oubliez pas que votre enfant handicapé a besoin
de toute votre attention et aussi de parler et de vous faire part de ses pensées,
sentiments, émotions, peurs et inquiétudes. Ce que vous pouvez faire par exemple,
c’est consacrer tout simplement 15 minutes par jour à dialoguer attentivement avec le
membre handicapé de votre famille sans être dérangé par le téléphone, par des
questions d’autres membres de la famille, etc. Il/elle a besoin de savoir que ces
15 minutes ne sont que pour lui/elle et que votre attention lui est entièrement
consacrée. En deux mots, assurez-vous de lui accorder suffisamment d’attention, que
ce genre d’interactions ait lieu régulièrement et qu’il y a des moments prévus pendant
lesquels les gens savent qu’ils auront du temps pour parler, pour résoudre des
problèmes ou simplement pour s’amuser.
7. Communication Pensez aux moments où vous êtes énervé. Vous êtes-vous jamais assis avec le membre
de votre famille et dit : « Désolé mais je suis très en colère là maintenant et je pense
que j’ai besoin de prendre un verre et de me détendre » ? En tant qu’êtres humains,
nous n’exprimons pas nos sentiments avec des mots. Nous les exprimons par d’autres
biais qui indiquent aux autres que nous sommes contrariés. Ces signaux sont
grandement adaptatifs et grandement importants. C’est ce dont nous avons besoin
pour accompagner les membres de notre famille, au lieu de leur demander de faire ce
que nous ne faisons pas. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils disent : « Oh écoute je
me sens frustré d’un seul coup et j’ai besoin de temps pour me remettre de cette
intense conversation ». Mettez au point un code, une stratégie convenue d’avance
pour communiquer lorsqu’il y a de la colère ou de la frustration ou un besoin d’être
seul.
57
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
58
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Partie pratique
7.7 La pensée positive : astuces
Fig. 4.10 Le cercle de la pensée positive
1. Utilisez uniquement des mots positifs lorsque vous parlez – Lorsque vous parlez aux
membres de votre famille et à d’autres personnes, essayez d’utiliser des mots positifs.
Déclarations positives :
« Oui, tu peux y arriver »,
« Il y a une solution »,
« Les choses vont de mieux en mieux »,
« La situation s’améliore »,
« Je crois… », « J’ai des points forts »,
« Tu as des points forts »,
« Tu vas y arriver »
Essayez d’éviter des mots négatifs comme :
« ne fais pas »,
« ne peut/peux pas »
59
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
« ne… pas »
« ne le fera pas » et « non ».
2. Emplissez votre esprit de pensées positives – Cherchez des raisons d’être positif.
Trouvez des choses que vous aimez à votre sujet, au sujet de la personne handicapée,
d’autres personnes et de votre vie.
3. Fêtez – Partagez vos réussites avec d’autres. Fêtez tout ce qui arrive dans votre vie.
Peu importe que ce soit important ou non, fêtez-le… même s’il s’agit juste de sortir du
lit.
4. Souriez – Il y a des jours où vous avez autant envie de sourire que de vous pendre mais
le seul fait de sourire vous met dans un état d’esprit plus positif. Souriez à chaque fois
que vous vous regardez dans un miroir. Souriez lorsque vous voyez d’autres gens.
Souriez sans raison.
5. Faites la paix avec le passé – Pensez-vous à des moments de votre passé où vous vous
sentiez embarrassé, apeuré ou en colère ? Vous remémorez-vous des événements en
pensant que vous auriez dû faire les choses différemment ? Vos émotions sont liées à
vos pensées. Si vous changez vos pensées, vos émotions changeront. Laissez aller le
passé. Dites-vous bien que ce qui s’est passé est du passé et que vous ne pouvez rien y
faire. En revanche, vous pouvez changer votre présent et votre avenir parce que c’est
là que réside votre pouvoir.
6. Gratitude – Estimez-vous heureux. Profitez des choses qui vous rendent heureux – un
coucher de soleil, le sourire d’un étranger, un bon moment passé en famille. Très vite,
ces petites choses deviendront plus importantes – une année scolaire/une formation
qui se termine en beauté, de bons résultats, des progrès en matière de rééducation,
etc.
7. La technique du miroir – À chaque fois que vous vous voyez dans un miroir, dites-vous
quelque chose que vous aimez chez vous. Si votre journée est particulièrement
difficile, regardez-vous dans un miroir et rappelez-vous tout ce que vous faites ou que
votre enfant fait.
« Tu es génial. Ton exposé à l’école aujourd’hui s’est très bien passé et demain tu
auras des félicitations bien méritées ».
7.8. L’activité de la pensée positive
60
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Regardez les horizons de votre vie et essayez d’identifier quelles en sont les stratégies de
pensée positive. Lorsque vous analysez votre vie, quels comportements, pensées ou
interactions sont d’après vous les plus gratifiants ?
Au cours de la semaine prochaine, faites particulièrement attention à vous et aux autres.
À quels moments vous et les membres de votre famille êtes-vous optimistes et actifs ?
Que se passe-t-il ?
Que ne se passe-t-il pas ?
Essayez d’identifier des stratégies efficaces pour la semaine qui vient.
Continuez et créez votre propre liste de stratégies possibles ci-après :
1.
2.
3.
4.
7.9 Réflexion
Avez-vous des réserves concernant l’objectif de devenir une personne plus heureuse et positive ?
Avez-vous des réserves concernant le fait de conseiller aux autres et au membre handicapé de votre famille comment être plus heureux ?
Écrivez vos réponses ci-dessous :
7.10 Exercice « Pourquoi cela n’est-il pas évident ? »
Vous avez assurément des théories sur la façon de développer votre pensée positive et celle du membre handicapé de votre famille. Réfléchissez quelques instants et faites la liste de cinq choses qui selon vous pourraient aider.
1.
61
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
2.
3.
4.
5.
7.11. Exercice « Auto-évaluation du bonheur »
Voici un exercice que vous pourriez proposer au membre handicapé de votre famille. Pour chacune des phrases et/ou questions suivantes, demandez au membre handicapé de votre famille le chiffre qui lui correspond le mieux.
1. En général, je me considère :
1 2 3 4 5 6 7
Pas Très Très heureux heureux
2. Comparé à la plupart de mes pairs, je me considère :
1 2 3 4 5 6 7
Moins Plus heureux heureux
3. Certaines personnes sont en général très heureuses. Elles aiment la vie quoiqu’il arrive en tirant le meilleur profit de tout. Dans quelle mesure cette caractéristique vous correspond-elle ?
1 2 3 4 5 6 7
Pas Énormément du tout
1. Certaines personnes ne sont pas heureuses. Même si elles ne sont pas déprimées, elles ne semblent pas aussi heureuses qu’elles devraient l’être. Dans quelle mesure cette caractéristique vous correspond-elle ?
1 2 3 4 5 6 7
62
MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
Énormément Pas du tout Calcul des points : Additionnez les quatre chiffres que vous avez entourés et divisez le total par 4.
Le score doit être compris entre 1 (très malheureux) et 7 (très heureux). À titre de
comparaison, le score moyen va de 4,5 à 5,5. Tenez compte de cette différence au moment de
déterminer où se situe le membre de votre famille mais ne vous inquiétez pas trop si vous êtes
loin de la moyenne. Le message ici est donc que vous pouvez utiliser les stratégies de ce cours
pour accroître le score du membre handicapé de votre famille en pensée positive et en
bonheur ! Repensez à votre liste par rapport au membre handicapé de votre famille – qu’est-
ce qui le/la rendrait heureux/se ? À part les expériences et les activités, y a-t-il autre chose qui
peut changer la vie d’une personne ?
7.12 Exercice « La pensée positive – gratitude et optimisme »
En utilisant l’échelle ci-dessous comme guide, écrivez un chiffre à côté de chaque affirmation
pour indiquer dans quelle mesure vous êtes d’accord avec elle. L’exercice peut également être
fait par le membre handicapé de votre famille.
1 – pas du tout d’accord
2 – pas d’accord
3 – pas très d’accord
4 – sans opinion
5 – plutôt d’accord
6 – d’accord
7 – tout à fait d’accord
___ 1. La vie me comble énormément.
___ 2. Si je devais faire la liste de tout ce qui me rend heureux, la liste serait très longue.
___ 3. Lorsque j’observe le monde, je ne vois guère en quoi je dois lui être reconnaissant.
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MODULE 3 POUVOIR DE DÉCISION
___ 4. Je suis reconnaissant envers un grand nombre de personnes.
___ 5. En vieillissant (ou en devenant adulte), je suis plus à même d’apprécier les gens et les
situations qui ont fait partie de l’histoire de ma vie.
___ 6. Il faudra attendre longtemps avant que je sois reconnaissant envers quelque chose ou
quelqu’un.
Calcul des points :
Notez que pour les items 3 et 6 le calcul est « inversé ». Vous devez donc soustraire vos points
ou ceux du membre handicapé de votre famille à 8, pour que ce score soit une indication de
votre sentiment de gratitude et de pensée positive.
Cet exercice est l’occasion de réfléchir pour vous et le membre handicapé de votre famille. Il
vous permet à tous les deux de penser et de discuter de vos pensées. Certaines personnes
traversent la vie naturellement et apprécient beaucoup de choses et s’en estiment heureux.
Pour d’autres en revanche, cela n’est pas aussi naturel mais heureusement, il y a de bonnes
raisons de croire que la plupart des gens peuvent accroître leur expérience de la gratitude et
de la pensée positive. Qu’en pensez-vous ?
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