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Recherches sociographiques

Pouvoir politique et pouvoir économique dansl'évolution du Canada français

Albert Faucher

Le pouvoir dans la société canadienne-françaiseVolume 7, numéro 1-2, 1966

URI : id.erudit.org/iderudit/055299arDOI : 10.7202/055299ar

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Éditeur(s)

Département de sociologie, Faculté des sciences sociales,Université Laval

ISSN 0034-1282 (imprimé)

1705-6225 (numérique)

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Citer cet article

Faucher, A. (1966). Pouvoir politique et pouvoir économiquedans l'évolution du Canada français. Recherchessociographiques, 7(1-2), 61–79. doi:10.7202/055299ar

Résumé de l'article

La notion de pouvoir économique, en soi, ne suscite guèred'intérêt : elle est trop vague. Mais elle peut devenirintéressante si on se demande qui utilise le pouvoiréconomique, par quels moyens, à quelles fins. En somme, ilfaut relier la notion imprécise de pouvoir économique à lanotion concrète de contrôle.Le monde des affaires est animéd'une dynamique tendue vers le contrôle ou vers la recherchede moyens propres à contrôler, à limiter ou à utiliser la facultéque possèdent les autres de prendre des décisions ou des'immiscer dans le mécanisme des décisions.Les façonsd'accéder au contrôle peuvent varier avec les divers groupesqui recherchent le contrôle. Le public, sorte de pouvoiramorphe et diffus, constitue une cible que tous les groupess'efforcent d'atteindre mais d'une façon particulière. On leconsidère ordinairement comme passif et malléable, et c'est àcause de ce pouvoir latent qu'il représente que les groupestendus vers le contrôle attachent tant d'importance à la presseet au clergé, deux puissances capables de le noyauter et de lecanaliser en fonction de quelque contrôle. Le meilleur desénergies visant le contrôle demeure quand même tourné versle gouvernement, car celui-ci représente à la fois une source depouvoir et un champ de bataille. Que les hommes d'affairesessaient de le contrôler, directement ou indirectement, par lavoie de l'opinion publique, ou par quelque groupe de pressionsusceptible d'influencer le cours des décisions, les deuxprincipaux concurrents dans la recherche du contrôledemeurent les dirigeants d'entreprises et les gouvernants. Leshommes d'affaires essaient de refouler la vague montante desinterventions gouvernementales, d'éviter les règlements ou debrimer une législation susceptible d'entraver les mouvementsde l'entreprise. De son côté, le gouvernement essaie dedévelopper ses fonctions, de se tenir en forme, de se mainteniraussi efficace que la direction des affaires prétend l'être. L'unet l'autre groupes soutiennent qu'ils ne veulent rien d'autreque le bien-être du peuple.C'est par le moyen des groupes depression que l'on tend à influencer l'action politique et c'estune tension qui veut s'installer en permanence et non commesimple rouage d'élection. Les élections ne représentent plusqu'un épisode dans le processus politique, surtout lorsques'affrontent, au niveau de l'entreprise, des groupes incarnantdeux philosophies différentes de propriété et de contrôle, l'unfavorisant la socialisation, l'autre la libre entreprise en tout etpartout. Et qui niera l'importance de la grande entreprisemoderne comme moyen de contrôle, puisque, par sa structurelégale et financière, elle diffuse à l'extrême la propriété, sourcepotentielle de pouvoir, et centralise à l'extrême aussi lecontrôle qui est source de gouvernement ? A partir de cesconstatations préliminaires, nous pouvons élaborer unoutillage rudimentaire qui nous tiendra lieu de modèled'analyse historique et dont les éléments nous amènent àposer le problème par rapport au concept de conflit. Ceséléments sont les suivants :1° Les champs d'opération ou, entermes plus abstraits, les espaces économiques propres àchaque engagement ou à chaque conflit ;2° Les organisationsou les institutions en cause ;3° Les objectifs ;4° Les tactiques etles règles administratives du conflit.On pourrait ajouter uncinquième élément : la référence à quelque schème de valeur,si celui-ci n'était pas déjà sous-entendu. L'exposé qui suitcomprend trois parties :I. Le destin des contrôles économiquesdans la société pré-industrielledu Québec — ce qui veut êtreune réflexion sur la situation de contrôle du gouvernementque privilégie une société à prédominance rurale.IL Lescontrôles économiques et les fonctions politiques dansl'évolution industrielle et commerciale du Québec — ce quicomporte une étude sommaire de deux cas, dans l'optiqueindiquée précédemment : a) l'énergie électrique ; b) l'industriedes pâtes et du papier. III. L'origine, le fondement et lesobjectifs du contrôle économique exercé par les grandesentreprises des pâtes et du papier et de l'hydroélectricité — cequi sous-entend que les deux types d'entreprises peuvent êtreenvisagés dans l'optique d'un contrôle qu'ils visent encommun.

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