Pourquoi ne pas devenir riche ?

Maurice Angers

Pourquoi ne pas devenir riche ?Les dessous de la mobilité sociale

Mise en pages : Marie-Josée RobidouxConception de la couverture : Bruno Lamoureux

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Angers, Maurice, 1944-

Pourquoi ne pas devenir riche ? Les dessous de la mobilité sociale

(Collection Débat de société)

Comprend des références bibliographiques.

isbn 978-2-7621-3756-9 [édition imprimée]isbn 978-2-7621-3757-6 [édition numérique PDF]isbn 978-2-7621-3758-3 [édition numérique ePub]

1. Mobilité sociale – Aspect économique. 2. Revenu – Répartition. I. Titre.

HT612.A53 2014 305.5’13 C2014-941377-7

Dépôt légal : 3e trimestre 2014Bibliothèque et Archives nationales du Québec© Groupe Fides inc., 2014

La maison d’édition reconnaît l’aide fi nancière du Gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour ses activités d’édition. La maison d’édi-tion remercie de leur soutien fi nancier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). La maison d’édition bénéfi cie du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du Gouvernement du Québec, géré par la SODEC.

Imprimé au Canada en juillet 2014

À Louise,Si indispensable

… si l’homme devait être vraiment libre, il devait se comporter librement avec ses idées, ne pas se laisser entraîner complètement par la logique, pas même par la vérité, laisser une marge humaine à toute chose, autour de toute pensée. Peut-être même fallait-il savoir s’élever au-dessus de ses idées, de ses convictions, pour demeurer un homme libre. Plus une logique est rigoureuse et plus elle devient une prison, et la vie est faite de contradictions, de compromis, d’arrangements provisoires et les grands principes pouvaient aussi bien éclairer le monde que le brûler.

Romain Gary, Lady L.

Nos sociétés ne sont pas sans classes, mais sans discours de classe.

Claude Dubar

Le riche, c’est celui qui n’approfondit pas.Louise Carrier

Avant-propos

Nous devrions tirer les leçons du vingtième siècle, nous sortir de solutions dévastatrices. Par exemple, n’en avoir que pour l’individu ou tout sacrifi er à la collectivité. Ne jurer que par le capitalisme ou ne croire qu’au commu-nisme, avec ou sans fascisme. Envisager la liberté indi-viduelle comme valeur suprême ou propulser la justice sociale envers et contre tout. Se faire le chantre de la Nature à préserver à tout prix ou le haut-parleur de la productivité sans entraves.

Cet essai ne prétend pas résoudre ces dilemmes, tant s’en faut. Tout au plus, espère-t-il, en abordant un sujet circonscrit, en éclairer certaines facettes. Le dépasse-ment des contradictions du passé demande peut-être de commencer par s’arrêter à certains phénomènes sociaux et d’en évaluer la portée. Ainsi en est-il des cas fl agrants de détournement scandaleux de la richesse d’un pays par ses dirigeants autoritaires et crapuleux. Ainsi en est-il aussi de l’écart grandissant de ressources sociales entre les riches et les pauvres. Ainsi en est-il plus généralement

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de la distribution des places dans les sociétés démocra-tiques, et les injustices qui en découlent.

Ces places qui génèrent des écarts de revenus et de richesses sont souvent représentées comme les barreaux d’une échelle. Plus quelqu’un est élevé sur cette échelle, plus il est nanti. Certains naissent déjà installés sur un barreau qui fait l’envie, alors que d’autres, c’est le cas de le dire, commencent leur vie au bas de l’échelle. Cela dit, nous aurions tous et toutes à la naissance le gabarit nécessaire pour monter au plus haut de l’échelle sociale. Et l’égalité des chances en serait la garante. C’est sur cette possibilité, ce que les spécialistes des sciences sociales nomment la mobilité sociale, que cet essai cherchera à faire le point. Est-ce que le rêve de se hisser vers les plus hauts sommets est envisageable pour tout le monde ? Subséquemment, avez-vous pensé à ce que vous auriez à vivre si vous y arriviez ? Cet essai tentera d’éclairer, tant que faire se peut, les tenants et aboutissants de cette double question.

J’ai rêvé un jour de devenir riche. Je ne le suis pas devenu, mais j’ai connu une ascension sociale. Je suis passé d’une classe sociale peu pourvue de ressources à une classe sociale beaucoup mieux garnie en termes économique, culturel et social. Pour les théoriciens marxistes en sociologie, je suis devenu un petit bour-geois, pour les théoriciens fonctionnalistes, un membre de la classe moyenne, ou encore pour le sociologue Pierre Bourdieu, un agent de la fraction culturelle de la bour-geoisie. J’aurai aussi l’occasion d’éclairer ces notions. Il reste qu’avoir eu un père ouvrier, un « journalier » disait-on, parce que sans qualifi cation, et devenir un professeur

9Avant-propos

de sociologie à l’enseignement supérieur m’a conduit à vivre une mobilité sociale pour le moins surprenante et singulière.

Quand on rêve de devenir riche, sait-on à quoi on rêve précisément ? Cet essai s’invite chez les gens au sommet de l’échelle sociale, ces gens qu’on désigne communé-ment comme les riches. Qui sont-ils ? À quoi sont-ils reconnaissables ? Comment vivent-ils ? Quelle est leur conception du monde ? Comment se maintiennent-ils là où ils sont ? Quelques-unes de ces questions, ainsi que d’autres de cet ordre, seront abordées au premier chapitre.

Quand on vise à devenir riche alors qu’on est né pauvre ou, du moins, dans un monde de petits salariés, ce rêve peut-il se réaliser ? Quelles sont les possibilités réelles de monter dans l’échelle sociale ? À quoi faut-il s’attendre plus précisément ? Quelles sont les prédictions à ce sujet ? Quels en sont les enjeux ? Finalement, est-ce facile ou diffi cile de monter dans l’échelle sociale ? Est-ce diff érent selon les pays ? Et est-ce la même chose pour les femmes que pour les hommes ? L’école est-elle essentielle ? Toutes ces questions, les réponses des théoriciens et les résultats des enquêtes seront traités aux chapitres deux et trois.

Quand on rêve de devenir riche et qu’on parvient à monter dans l’échelle sociale, voire qu’on se retrouve au sommet de la pyramide sociale, que se produit-il ? Comment cette ascension sociale se vit-elle ? Est-ce qu’on devient quelqu’un d’autre, qu’on le veuille ou non ? Com-ment fait-on pour s’adapter à sa nouvelle situation ? Et qu’en est-il de ceux et celles qui sont devenus riches au lendemain de l’achat d’un billet de loterie ? En fi n de

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compte, devrait-on envier ceux et celles qui vivent de tels bouleversements dans leur vie ? Le chapitre se penchera sur le vécu de ces gens qui ont grimpé dans l’échelle sociale.

CHAPITRE 1

Qui sont les riches ?

I l n’y a jamais eu autant de riches dans le monde depuis le début du xxie siècle. Le nombre de millionnaires

a doublé entre et , passant de , millions de personnes à , millions (Molénat, ). La barre des  millions a été franchie depuis. Fait nouveau depuis , ce sont les États-Unis qui en comptent le plus grand nombre. Avant, c’était l’Europe. C’est aussi aux États-Unis qu’on recense le plus de milliardaires : en . Le monde en comptait en , en et en , le monde abrite   milliardaires (Forbes, ).

En outre, les revenus des plus aisés de nos concitoyens augmentent plus vite que pour l’ensemble de la popula-tion, et ces augmentations sont d’autant plus fortes qu’on est juché plus haut sur l’échelle de la richesse. C’est ce que rappelait à sa façon Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) et ex-ministre des Finances de la France lors d’une confé-rence sur la pauvreté à Washington : « L’aggravation des inégalités de revenus est une préoccupation croissante

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des dirigeants politiques à travers le monde » (Desrosiers, , p. A). Qui plus est, selon le secrétaire général des pays de l’OCDE : « Il n’y a rien d’inévitable à l’ampleur et à l’escalade de ces inégalités » (Desrosiers, ). En d’autres mots, ce représentant offi ciel déclare que les inégalités de revenu qui s’étendent et s’accélèrent, même dans les pays les plus riches, n’ont pas vraiment de raison d’être ; la situation économique pourrait être tout autre. Ce fossé grandissant entre riches et pauvres a été souli-gné en comme un risque systémique majeur parmi les experts mondiaux sondés dans un rapport sou-mis au Forum économique mondial de Davos, là où se réunit annuellement le gotha des décideurs économiques dans le monde (F.E.M., ). Bref, il n’y a pas de discours qui tiennent pour justifi er ces écarts de fortune.

Un monde composite

Qui sont ces gens de plus en plus riches et de plus en plus nombreux ? Une image traditionnelle nous les repré-sente en chefs d’entreprise qui, à force de patience et de détermination, en récoltent les profi ts et dividendes leur vie durant. Une autre, encore plus ancienne, nous les montre en rentiers oisifs, aristocrates de leur état, vivant de l’héritage ancestral. Une esquisse plus récente les mêle aux célébrités. Les fl ashs télévisés vont même jusqu’à y associer les heureux gagnants de la loto. Les recherches en sciences humaines en tracent un portrait passablement diff érent.

Un couple de sociologues, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, a pénétré à l’intérieur du monde de la

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bourgeoisie à la fi n du xxe siècle et y a fait un travail remarquable d’observation. La bourgeoisie est un terme consacré pour désigner les riches. Ces deux sociologues, enquêtant en France et en Europe plus généralement, y ont côtoyé noblesse fortunée, industriels, banquiers, exploitants agricoles, hauts fonctionnaires et hauts gra-dés. Cette population, si elle a énormément d’argent, ont-ils constaté, possède aussi d’autres attributs : de la culture, des relations sociales et du prestige.

De l’autre côté de l’Atlantique, une étude plus récente du journaliste Robert Frank du Wall Street Journal, ayant introduit les cercles des nouveaux riches états-uniens pendant toute une année, en établit six catégo-ries (Frank, ). Il y a ceux qui fondent leur propre compagnie et s’enrichissent en émettant des actions. Ceux qui empochent le gros lot en vendant leur entre-prise. Ceux qui dirigent des entreprises qu’ils n’ont pas fondées, mais qui misent juste en achetant des actions pour les revendre. Ceux qui administrent l’argent des autres (money movers) et obtiennent, des institutions fi nancières qui les emploient, des bonus eff arants : « Th e highest-paid fund managers, a-t-il recensé, each made more than $  million in » (Frank, , p. ). Il y a aussi les dirigeants (executives ou C.E.O.) d’entre-prises reconnues dont les salaires annuels font dans les six ou sept zéros. Le journaliste du Wall Street Journal termine sa description avec la catégorie de ceux qu’il appelle les « instapreneurs », des gens qui ont profi té de la grande liquidité des banques dans les années . Ils ont ainsi obtenu des fi nancements leur permettant de monter une à une des entreprises, dans le but explicite

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de les revendre par la suite en quelques années, voire en quelques mois, et ont de cette façon amassé une fortune considérable. Dans ce panorama états-unien, les héritiers de fortune ancestrale ne représentent plus que % des riches et les célébrités, à peine %. Qui plus est, le som-met est surtout réservé aux propriétaires d’entreprises aux multiples ramifi cations.

À travers ce dédale de riches de tout acabit, la « Old Money » se distingue de la « New Money », souligne Frank. Les nouveaux riches, en eff et, ont des traits qui les distinguent des plus anciens, ces derniers concentrés au cours du xxe siècle dans le nord-est des États-Unis. Les nouveaux proviennent souvent des classes moyennes, ils sont jeunes, dans la trentaine ou la quarantaine au lieu d’être des retraités, et ils sont plus diversifi és en termes d’origine ethnique, de genre et de lieu de résidence. En outre, ils sont moins orientés politiquement à droite.

Quant aux super riches, il y en a un peu partout sur la planète. En , les États-Unis concentraient le plus de milliardaires avec , suivis de la Chine avec , de la Russie avec , et on chutait ensuite à au Canada, suivi de près par l’Inde avec . Si nous nous en tenons aux détenteurs d’un actif de plus d’un million de dol-lars en : « Trois millions d’entre eux vivent dans la région Asie Pacifi que et sont, pour la première fois, aussi nombreux que leurs homologues européens » (Laurens, , p. ).

On associe facilement l’opulence à des gens qui se la coulent douce, qui ne font rien de leurs dix doigts ou si peu, laissant fructifi er leur fortune après un dur labeur ou une chance inouïe ou encore parce que leurs ancêtres

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ou l’un de leurs parents leur a transmis ses avoirs sur un plateau d’argent. De telles gens existent, ils étaient même majoritaires avant , mais le xxe siècle, avec ses deux guerres mondiales, sa grande dépression de , sa fi scalité progressive mise en place en Occident dans la deuxième moitié du siècle, les a vus presque disparaître. Cette fi scalité, désavantageant les nantis, s’est cependant graduellement érodée en commençant par les États-Unis dès les années .

Quant à la fortune de la noblesse européenne, seuls ceux qui se sont reconvertis en exploitants agricoles ou en capitaines d’industrie à la fi n du xixe siècle font encore partie de l’élite économique. En France, en parti-culier, cette noblesse fortunée exhibe encore avec fi erté sa lignée familiale dans les châteaux qu’elle a restaurés à en faire pâlir les nouveaux riches qui s’empressent de les imiter ou d’acheter les titres de ceux qui ne tiennent plus le coup. 

L’essaim de nouveaux riches au début du xxie siècle est lié à une conjoncture rassemblant les mêmes conditions qui en avaient produit à d’autres périodes. Selon divers auteurs recensés par Frank, dont l’économiste autri-chien Joseph Schumpeter, les facteurs d’éclosion sont, à chaque époque, l’apparition de nouvelles technologies, une augmentation de la spéculation fi nancière et des gouvernements se montrant favorables au libre marché, notamment par la déréglementation.

En , parmi les États-Uniens, , millions de riches avaient une fortune évaluée entre et  millions de dollars et  millions de riches possédaient des avoirs entre et  millions de dollars, selon l’agence Federal

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Reserve Surveys of Consumer Finance. Cette presque dizaine de millions de nouveaux millionnaires est en train de se constituer un monde à part. À la base de cette pyramide dorée se retrouvent surtout de hauts salariés, professionnels instruits, dirigeants d’entreprises, ban-quiers, concepteurs, analystes et fi nanciers. Au milieu, il y a davantage de propriétaires d’entreprises qui s’enri-chissent lors de la vente de leur compagnie. Dans le haut de la pyramide, on retrouve en majorité des bâtisseurs de sociétés qui ont ensuite été revendues, suivie de près par les PDG et les gestionnaires de fonds (Frank, ). Quant aux milliardaires, au sommet de la pyramide, ils ont investi dans un montage inextricable d’entreprises à plusieurs niveaux dans lesquelles leur participation est multiple.

Pour mettre en relief les inégalités de revenu aux États-Unis, le prix Nobel d’économie enseignant à Columbia, le professeur Joseph E. Stiglitz, a regroupé les mieux rémunérés sous l’expression les « % », en indiquant par ailleurs qu’il ne faut pas prendre cette expression au sens strict : « Dans certains cas, je pense en réalité à un groupe beaucoup plus réduit — le dixième supérieur du % ; dans d’autres, par exemple au sujet de l’accès aux meil-leures universités, il s’agit d’une catégorie un peu plus large, peut-être les % ou les % supérieurs » ( Stiglitz, , p. ). Quoi qu’il en soit, cette expression du % a frappé l’imagination populaire. Ce sont ces mieux pourvus que des groupes de citoyens, sous l’appellation des « indignés », ont apostrophés par des occupations de lieux publics dans plusieurs capitales occidentales en . Ce % de la population au sens strict regroupe aux

CHAPITRE 2 Qui sont les aspirants ? 55

L’origine des aspirations 56

L’abc de la mobilité sociale 59

Les théories sur la mobilité sociale 62

Les aspirants collectifs 63

Les aspirants individuels 68

Les enjeux de la mobilité sociale 73

CHAPITRE 3 Que révèlent les enquêtes sur la mobilité sociale ? 77

Les mesures et leurs limites 78

La mobilité sociale en Occident 83

La faible performance des États-Unis 84

Une ascension lente et continue en France 85

Une mobilité assez forte au Canada 87

La trajectoire sociale des femmes 89

Le rôle de l’école 91

La perception des enquêtés 94

L’évaluation des théories marxiste et fonctionnaliste 98

Les classes sociales revisitées 104

CHAPITRE 4 Qu’arrive-t-il quand on monte dans l’échelle sociale ? 113

L’identité mise à mal 113

L’habitus populaire 117

Les premières secousses 124

Les malaises subséquents 130

Ernaux et l’éloignement 137

Hoggart et l’attachement 140

Dumont et l’introspection 144

Baby-boomers et ascension sociale 148

Les promus de la chance 149

La « misère » des riches 157

Conclusion 161

Remerciements 171

Bibliographie 173

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Pourquoi ne pas devenir riche ? Est-ce à la portée de tous de se hisser vers les plus hauts sommets de la richesse ? L’eff ort, les études, la volonté, l’habileté, voire la loterie, peuvent-ils y conduire ? Est-ce envisageable autant pour les femmes que pour les hommes, et d’un pays à l’autre ? Une telle ascension sociale vous ferait-elle vivre une allégresse ou un cauchemar ? Autrement dit, est-ce que cela vaut vraiment la peine de viser à grimper dans l’échelle sociale ?

L’auteur répond à toutes ces questions. Il nous fait d’abord pénétrer le monde des riches pour y découvrir la vie qu’on y mène. Puis, il nous fait part des chances réelles d’y accéder à partir des enquêtes menées depuis près d’un siècle. Enfi n, il termine sur une observation : comment se sentent ceux et celles qui ont monté de classe sociale par rapport à leur famille d’origine, comment s’adaptent-ils à leur nouvelle  situation ?

Maurice Angers a fait carrière en enseignant la sociologie. Il a publié en 2000 un premier essai — Se connaître autrement grâce à la sociologie — louangé par la critique. Il a aussi rédigé un manuel d’initiation à la recherche en sciences humaines (6e édition, 2014). Il a été tour à tour conférencier, chercheur, consultant, porte-parole des professeurs de sociologie auprès du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec et membre du Comité scientifi que de la revue de l’Université de Montréal Sociologie et Société.

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