Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ... · tout en sachant les remettre en...
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Raphaëlle DARODES
DESS Logistique
Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
Mémoire de fin d’études
Maître de mémoire : Mathilde GOLLETY Année 2004/2005
Sommaire
Sommaire ...............................................................................................................................1 Introduction............................................................................................................................2 PARTIE 1 : ..............................................................................................................................5 1 La fonction achats aujourd’hui dans les PME..............................................................6
1.1 Définition de la PME..................................................................................................6 1.2 Des disparités dans l’organisation de la fonction achats dans les PME ....................8
1.2.1 Peut-on parler de service achats dans les PME ?..............................................8 1.2.2 Une disparité dans la définition d’une Politique Achat........................................9 1.2.3 Qui est chargé de l’acte d’achats dans les PME aujourd’hui ? .........................10
1.3 Comment achète t-on et avec quels outils ?............................................................12 1.3.1 Les outils de la fonction achats ........................................................................12 1.3.2 Les Méthodes de travail de la fonction achats..................................................13
1.4 De quelle manière les PME utilisent-elles Internet ? ...............................................15 1.5 Les groupements d’achats, une alternative possible pour les PME.........................17
PARTIE 2 : ............................................................................................................................20 2 Des exemples concrets de fonctionnement des achats dans des PME ..................21
2.1 La mise en place du service achats au sein de la société BLANCHON ..................21 2.1.1 Présentation de la société Blanchon ................................................................21 2.1.2 La mise en place du service achats .................................................................26
2.2 Le fonctionnement des achats au sein de la société SEDATELEC.........................35 2.2.1 Présentation de la société SEDATELEC..........................................................35 2.2.2 Organisation de la fonction achats ...................................................................38
PARTIE 3 : ............................................................................................................................41 3 La création d’un service achats dans les PME ..........................................................42
3.1 Les conditions nécessaires pour créer un service achats .......................................42 3.1.1 L’implication de la direction générale ...............................................................42 3.1.2 La communication en interne ...........................................................................42 3.1.3 La nécessité d’un formalisme plus grand vis à vis des fournisseurs ................43 3.1.4 La compréhension des missions de la fonction achats ....................................44
3.2 Choix d’une structure organisationnelle du service achats......................................46 3.2.1 Pourquoi créer un service achats ? ..................................................................46 3.2.2 A partir de quel seuil est-il opportun de créer un service achats ? ...................48 3.2.3 Quel rattachement hiérarchique pour la fonction achats ? ...............................48 3.2.4 Quels profils d’acheteurs dans les PME ?........................................................49
3.3 Quels leviers ont à disposition les acheteurs des PME pour optimiser leurs achats53 3.3.1 Le levier de globalisation des achats................................................................53 3.3.2 La mise en place de l’analyse ABC ..................................................................54 3.3.3 Le levier de l’expression fonctionnelle du besoin .............................................56 3.3.4 Le levier de mise en concurrence.....................................................................57 3.3.5 La sélectionner et l’évaluation des fournisseurs ...............................................60 3.3.6 Le levier d’analyse du coût global ....................................................................61 3.3.7 Le levier standardisation des produits ..............................................................63 3.3.8 L’utilisation d’Internet pour effectuer les achats................................................64
4 Conclusion ....................................................................................................................70 5 Bibliographie.................................................................................................................72 Webographie :......................................................................................................................74 ANNEXES : ..........................................................................................................................75
Introduction
De nombreuses entreprises qui ont atteint une taille critique en terme de chiffre
d’affaires, d’effectif, et après une période de croissance soutenue prennent
conscience du rôle des achats et ressentent le besoin de maîtriser un poste
jusqu’ici relativement délaissé. Et cela n’est pas fait par hasard…
En effet, la fonction achats a été longtemps méconnue par les Petites et
Moyennes Entreprises alors qu’elle est vitale pour l'entreprise.
De nombreux facteurs (concurrence, difficultés économiques, politique de
réduction des coûts...) ont, au cours des dernières années, propulsé cette fonction
sur le devant de la scène et sa plus grande efficacité a été mise au rang des
priorités de nombreuses grandes entreprises, mais qu’en est-il aujourd’hui pour
les PME ?
Les dirigeants de PME ont aujourd'hui pris conscience de l'importance de bien
gérer leurs achats.
Pourquoi faut-il se convaincre de l’importance de ce département ?
Pourquoi faut-il créer ou dynamiser cette fonction dans l'entreprise ?
Comment peut-on créer une cellule achats auparavant inexistante ?
Comment optimiser ses achats ?
Nous verrons dans ce dossier pourquoi le service achats est désormais considéré
comme un centre de profits dans les PME, et comment son retour sur
investissements est immédiat et facilement quantifiable.
La fonction achats dans les PME présente des spécificités. Mais au fil de leurs
pénétrations, les méthodes rejoignent de plus en plus celles des grandes
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structures. Le rôle des achats ne se limite plus à réduire les coûts, négocier un
prix et à sécuriser les approvisionnements.
La mise en place du service achats intègre aujourd’hui une dimension stratégique
dans la politique de croissance de l’entreprise. Elle a pour objectif non seulement
de centraliser des achats dispersés au sein de l’entreprise mais également de
développer des relations de partenariat avec les sous-traitants et les fournisseurs
tout en sachant les remettre en cause, avec à la clé, un gain de temps pour les
« clients » internes et une implication plus grande des fournisseurs.
Le thème des achats dans les PME étant très large, la gestion des
approvisionnements et des stocks seront volontairement écartés.
Dans une première partie de ce dossier, nous établirons un état des lieux de la
fonction achats aujourd’hui dans les PME, et nous verrons quelles sont les
disparités en terme de place accordée aux achats en fonction de la taille de
l’entreprise, de l’existence ou non d’un service et d’une Politique Achat.
Nous verrons ensuite qui achète, avec quels outils et méthodes de travail, et avec
quelle adaptation des organisations et des outils existants aux moyens financiers
et humains des PME.
Enfin, nous aborderons l’utilisation d’Internet dans les PME et pour terminer sur
l’état des lieux de la fonction achats dans les PME aujourd’hui, nous verrons une
alternative possible utilisée par celles-ci : les groupements d’achats.
Dans une deuxième partie, nous étudierons deux exemples concrets : la mise en
place du service achats au sein de la société BLANCHON, PME de 300
personnes dans le secteur de la chimie, ainsi que le fonctionnement de la cellule
achats existante de la société SEDATELEC, PME de 25 personnes dans le
secteur de l’électronique.
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Enfin, nous consacrerons une troisième partie sur la création en tant que telle d’un
service achats au sein d’une PME. Nous verrons dans un premier temps quelles
sont les conditions nécessaires pour créer un service achats dans une PME, puis
nous aborderons le choix de la structure organisationnelle qu’il faut mettre en
place. Enfin, nous verrons quels sont les leviers dont disposent les acheteurs de
PME pour optimiser ses achats.
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PARTIE 1 :
La fonction achats aujourd’hui dans les PME
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1 La fonction achats aujourd’hui dans les PME
Il s’agit dans cette première partie d’établir un état des lieux de la fonction achats
dans les PME en abordant principalement son organisation.
Les données chiffrées proviennent des résultats de deux études :
- L’étude quantitative réalisée par Hélène PERSON1 est basée sur un
questionnaire effectué sur un échantillon de PME de 10 à 499 salariés exerçant
dans les différents secteurs d’activité industriels. L’analyse des résultats de l’étude
quantitative a été faite à partir de 277 entreprises qui ont répondu au
questionnaire.
- L’enquête exclusive de La Lettre Des Achats2 de janvier 2005 réalisée sur une
base de 113 questionnaires et dont la trame figure en annexes (ANNEXES 1 :
Base du questionnaire de l’enquête exclusive de La Lettre Des Achats de Janvier
2005.)
Par ailleurs, les données qualitatives proviennent de nombreuses sources
répertoriées dans la bibliographie.
1.1 Définition de la PME
Il existe de nombreuses définitions de la PME, et les critères diffèrent selon les
textes législatifs. En anglais, on parle de SME (small and medium-sized
enterprises.)
Une recommandation de l’Union Européenne du 3 avril 1996 retient ces trois
critères :
- Employer moins de 250 personnes.
- Un chiffre d’affaires annuel qui ne doit pas dépasser 40 millions d’euros.
- Respecter le critère d’indépendance, c’est à dire ne pas être détenue à hauteur
de 25% ou plus du capital ou des droits de vote par une entreprise.
1 H. PERSON, Guide pratique de la Fonction achats et Approvisionnements en PME/PMI, Edition Maxima 2003, Laurent de Mesnil Editeur. 2 S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005, p22 à 44.
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Pour Jacques Ménard, consultant spécialisé dans les PME, « une PME est une
entreprise de moins de 500 personnes. Le plus souvent, elles sont gérées par le
père fondateur ou l’un de ses descendants. Parfois, elles sont reprises par des
petits groupes ou des personnes privées ».
Dans l’étude quantitative d’Hélène PERSON, on peut distinguer pour les PME les
Petites Entreprises de 10 à 49 salariés, des Moyennes Entreprises de 50 à 499
salariés.
Selon La Tribune3, une PME est une « entreprise employant moins de 500
personnes ». En France, on comptait environ 163 000 PME en 2003, alors que
l'Europe communautaire disposait à la même période de 19 millions de PME. A
titre de comparaison, les Etats-Unis disposaient à la même période d'environ 2
millions de PME.
En France, 93% des PME appartiennent aux catégories regroupant de 10 à 99
salariés3. La répartition des PME françaises en fonction du nombre de salariés est
la suivante :
Nombre de salariées Nombre de PME %
10 à 19 salariés 87 956 50 %
20 à 49 salariés 58 680 34 %
50 à 99 salariés 16 361 9 %
100 à 199 salariés 7 862 5 %
200 à 499 salariés 3 513 2 %
Total 174 372 100 %
Ainsi, on peut voir que les PME de petite taille constituent l'essentiel du tissu
économique et social en France, et jouent un rôle clé dans l’emploi par leur
flexibilité, ou leur faculté de rebond.
3 article du 20 octobre 2003, Présentation de la population globale française des PME-PMI, La Tribune.
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1.2 Des disparités dans l’organisation de la fonction achats dans les PME
1.2.1 Peut-on parler de service achats dans les PME ?
Dans un premier temps, notons que les PME sont actuellement dans une phase
de prise de conscience de la fonction achats, qui devient de plus en plus une
fonction bien identifiée.
D’après l’enquête exclusive de La Lettre Des Achats, 61% des PME déclarent
qu’elles font la distinction entre les achats et les approvisionnements.
De plus, les achats de production représentent en moyenne 73% des achats,
contre 27% pour les achats de fonctionnements.
« La taille de la PME a une influence sur celle de son service achats. En dessous
de 20 personnes, les Services Achats sont très souvent inexistants. Vers les 50,
on arrive à un embryon de délégation achats et à 200 personnes et plus, on
s’approche d’une structure de type industriel», explique Léon Guillot de la CDAF
Rhône Alpes.
En moyenne, trois PME sur cinq ne disposent pas de service achats, mais la
disparité est très grande entre les Petites et Moyennes entreprises. Dans les
premières, seule une entreprise sur trois dispose d’un service achats alors que
c’est le cas pour deux tiers des Moyennes entreprises.
D’une manière générale, la mise en place d’un service achats rééquilibre la
relation avec les fournisseurs.
Il semble que les PME considèrent qu’elles disposent d’un service achats quand le
responsable des achats est principalement chargé d’achats, d’approvisionnement
et de logistique. En revanche, quand la responsabilité des achats est assurée par
le directeur général, le responsable de production ou de la qualité, l’entreprise
considère qu’elle n’a pas de service achats.
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Les critères qui favorisent le plus l’existence d’un service achats sont :
- la taille de l’entreprise (mesurée en effectif ou en chiffre d’affaires),
- l’affiliation à un groupe : le fait qu’une entreprise soit filiale d’un groupe semble
contribuer à une plus grande structuration de l’entreprise,
- le secteur d’activité de l’entreprise : l’existence d’un service achats est plus
fréquente dans la pharmacie/cosmétique et dans les secteurs de l’électrique et
l’électronique,
- la variété des achats, mesurées en nombre de références achetées ou en
nombre de fournisseurs.
En revanche, la complexité des achats ne contribue pas à l’existence d’un service
achats.
1.2.2 Une disparité dans la définition d’une Politique Achat
La Politique Achat définit les règles qui orienteront l’action achats. Elle est
l’aboutissement de la prise de conscience de l’importance du rôle des achats dans
l’entreprise. Les petites et moyennes entreprises qui ont mis en place une
politique l’ont fait en cohérence avec les autres orientations de l’entreprise, et en
général, il s’agit de :
- la réduction des coûts d’achats,
- la mise en avant de critères d’achats prioritaires : la qualité, la fiabilité, la
flexibilité, la qualité du service,
- la réduction du nombre de fournisseurs,
- l’amélioration des conditions de règlement des fournisseurs,
- l’achats au meilleur rapport qualité/prix.
D’après l’enquête Mondus/Louis Harris 2003 sur La politique d'achats des
PME/PMI, la grande majorité, soit 67% des responsables de PME (petites et
moyennes confondues) ont mis en oeuvre une politique d'achats qu'ils estiment
être un facteur essentiel du développement et de la croissance des PME. On peut
noter que les PME de petite taille sont en retard par rapport aux Moyennes
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Entreprises de 50 à 499 salariés dans la mise en oeuvre de cette politique (60%
contre 88%.)
En effet, ces faibles résultats dans les Petites Entreprises de 10 à 49 salariés
peuvent être expliqués par le fait que la politique générale est rarement explicite.
Ainsi, la Politique Achat qui découle de cette dernière sera d’autant moins
formalisée dans ces Petites Entreprises. De plus, dans les Petites Entreprises, les
achats n’apparaissent pas forcément comme une priorité même si cela peut
sembler étonnant dans la mesure où l’amélioration de la rentabilité est au cœur de
la stratégie de deux PME sur trois, et les achats sont le moyen le plus efficace
d’atteindre cet objectif.
Aujourd’hui, les dirigeants des PME ont une vision globale de la Politique Achat
qui montre bien la prise de conscience de l’importance du service achats. Pour
une forte majorité (81%), la Politique Achat est définie comme partie intégrante
dans les procédures mises en oeuvre pour réaliser l'ensemble des achats. Ils
estiment en très grande majorité (84%) que l’application d'une telle politique est un
facteur essentiel du développement et de la croissance de leur entreprise. On note
que ce pourcentage passe de 78% pour Petites Entreprises de 10 à 49 salariés à
plus de 92% pour les moyennes entreprises de 50 à 499 salariés.
1.2.3 Qui est chargé de l’acte d’achats dans les PME aujourd’hui ?
Lorsque les PME ne disposent pas de service achats, le nombre de personnes
chargées des achats augmentent avec la taille de l’entreprise. En moyenne, il y a
trois personnes, mais cela peut aller jusqu’à six personnes chargées des achats
dans les Moyennes Entreprises de 200 à 499 salariés.
Le dirigeant ou son plus proche représentant s’occupent des achats stratégiques :
investissements, matières premières, composants importants en volume. Les
autres acteurs souvent impliqués dans les achats sont les responsables de
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fabrication ou des méthodes ou le chef d’atelier, mais les achats sont trop souvent
dispersés.
Les patrons vont à des solutions simples, ont recours aux fournisseurs de
proximité, sans chercher de nouveaux contacts. Un autre point important est que
les patrons signent bien souvent toutes les factures. Ils se rendent compte de ce
qu’ils achètent, facture par facture, et voient filer les dépenses. Il est alors difficile
de leur enlever des achats qui sont au cœur de leur fonctionnement.
Dans les PME qui disposent d’un service achats, le nombre de personnes
chargées d’achats est moins important que dans les entreprises sans service
achats, ce qui semble logique. La taille du service achats varie avec la taille de
l’entreprise, mais le nombre de personnes qui réalisent les achats à proprement
parler au sein du service achats varie de une à deux.
Lorsque le service achats est plus développé et que plusieurs personnes
travaillent au sein du service, l’organisation interne varie selon les entreprises. Les
PME de moins de 50 salariés préfèrent une répartition des tâches par familles
d’achats, alors que les moyennes entreprises préfèrent une séparation entre
achats et approvisionnements.
Enfin, l’existence d’un responsable achats qui encadre plusieurs acheteurs ne se
pratique que dans les plus grosses PME.
Dans une PME sur dix, le responsable des achats a cette seule fonction. Dans la
majorité des PME, la responsabilité des achats est une fonction annexe à la
fonction de direction générale, direction de la production ou direction
administrative.
De plus, le responsable achats a très rarement suivi une formation initiale ou
continue sur les achats. Il a généralement suivi une formation technique, en
rapport avec le métier de l’entreprise, plutôt qu’une formation généraliste. Ainsi les
PME recherchent la compétence du responsable des achats dans la
connaissance technique de ce qu’il achète plutôt que dans le savoir-faire
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d’acheteur. Contrairement à la vente, les PME et particulièrement les Petites
Entreprises de moins de 50 salariés, n’ont pas conscience que l’achat nécessite
une compétence spécifique.
D’une façon générale, relativement peu d’achats sont confiés à la fonction achats
dans les PME en dehors des matières premières. La fonction achats se charge
essentiellement de la négociation, des conditions d’achats, du choix des
fournisseurs et des contrôles administratifs de conformité entre bon de
commande, bon de livraison, facture et prix négocié.
1.3 Comment achète t-on et avec quels outils ?
Les outils utilisés par les PME sont les mêmes que ceux utilisés par les grands
groupes, mais adaptés à la taille et aux ressources de l’entreprise. Par contre,
tous les acheteurs n’utilisent pas Internet ou ne réalisent pas leurs achats en ligne.
1.3.1 Les outils de la fonction achats
Les bases de données, les outils d’approvisionnement existent dans quasiment
toutes les entreprises, même sans service achats formalisé.
Pour les bases de données fournisseurs, on a par exemple recours à des petits
outils de gestion qui permettent aussi parfois de gérer la comptabilité. Seule la
moitié des petites entreprises disposent d’un fichier fournisseurs formalisé, ce qui
est un taux faible dans la mesure ou le fichier fournisseur est un outil simple à
mettre en place et très utile à la fonction achats. Dans les Moyennes Entreprises,
l’existence d’un service achats favorise la mise en place d’un fichier fournisseur,
ce qui est souvent dû au fait que le responsable des achats a suivi une formation
initiale ou continue sur les achats.
Lorsque le fichier fournisseur est formalisé, il est essentiellement composé des
coordonnées des fournisseurs et des conditions d’achats, avec moins
systématiquement les produits achetés et les autres produits qu’il fabrique.
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Lorsque l’entreprise dispose d’un service achats, l’acheteur a plus de temps à
consacrer aux achats et il peut mettre en place des outils plus efficaces.
1.3.2 Les Méthodes de travail de la fonction achats
Pour analyser le portefeuille achats, il faut connaître les méthodes de base
d’analyse globale des achats comme les courbes ABC ou loi de Pareto 20/80 par
exemple. En général, ces méthodes sont inconnues puisque seulement une PME
sur quatre réalise ce type d’analyse. Les autres acheteurs procèdent intuitivement,
sans mettre véritablement en place de démarche de classification différenciée.
Beaucoup achètent sans connaître les outils de base de l’achats.
Pour la mise en concurrence des fournisseurs, moins de la moitié des PME ont
recours à la consultation de plusieurs fournisseurs pour plus de 50% de leurs
achats. Lorsqu’il y a une consultation, entre 3 et 6 fournisseurs sont consultés
dans les Moyennes Entreprises et seulement 2 dans les Petites Entreprises.
De plus, les consultations de fournisseurs sont peu formalisées sous forme de
cahier des charges dans 80% des Petites Entreprises de moins de 50 salariés.
Les consultations sont assez informelles et les spécifications d’achats ne semblent
pas être communiquées de façon très précise. Par contre, dans les Moyennes
Entreprises, l’utilisation d’un cahier des charges pour les consultations est plus
fréquente puisque les entreprises disposent plus souvent d’un service achats et
des responsables achats ayant suivi une formation continue en achats. Les
consultations de fournisseurs prennent la forme d’appels d’offres.
L’un des principal point faible des PME est la relation qu’elles ont avec leurs
fournisseurs, puisque celle-ci est souvent déséquilibrée à leur détriment. Christelle
Ombambo, responsable des achats et de la production chez Immotec Systèmes,
PME de 35 personnes évoque la relation qu’elle a avec certains fournisseurs. En
effet, celle-ci énonce que « nous ne sommes pas sûrs de bénéficier des meilleurs
tarifs avec certains de nos fournisseurs. Par exemple, nous savons que le
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commercial avec qui nous échangeons sur un produit donné ne traite que les tarifs
PME. »4
Pour les relations avec les fournisseurs, on peut étudier différents points :
Evaluation des fournisseurs :
Seule une PME sur cinq dispose d’un système d’évaluation des fournisseurs
formalisé. En effet, face à la réduction des panels fournisseurs des grands
donneurs d’ordres, les PME doivent se différencier, en passant notamment par la
certification selon des normes ISO très strictes. Les certifications requièrent
d’évaluer ses fournisseurs. Ainsi, dès lors que les PME ont une certification ISO,
elles ont un système d’évaluation des fournisseurs formalisé.
Le taux de renouvellement des fournisseurs :
Le taux de renouvellement des fournisseurs dépend de la taille de l’entreprise. Ce
taux est inférieur à 5% dans la majorité des Petites Entreprises et proche de 10%
dans les Moyennes Entreprises, qui disposent plus souvent d’un service achats et
d’une certification ISO. Ce taux de renouvellement de 10% reflète un bon
compromis entre une remise en cause fréquente des fournisseurs en place et une
certaine continuité dans la relation avec les fournisseurs.
Le partenariat avec les fournisseurs :
Les relations des PME avec leurs fournisseurs semblent basées sur le partenariat
puisque plus de la moitié des PME sont assistées par certains de leurs
fournisseurs dans la conception de nouveaux produits. En effet, les PME
disposant de moins de compétences internes que dans les grandes structures,
elles se tournent plus facilement vers leurs fournisseurs.
Les contrats fournisseurs :
Dans les PME, les achats ne sont pas assez passés avec des contrats et souvent
sans conditions générales d’achats. L’absence d’un véritable service achats fait 4 S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005, p22 à 44.
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que les contrats fournisseurs restent le plus souvent dans le flou, et ne permettent
pas à l’acheteur de se « border » juridiquement.
1.4 De quelle manière les PME utilisent-elles Internet ?
Internet s'impose aujourd'hui comme un outil incontournable et s'installe à grand
pas dans notre société en modifiant en profondeur l'organisation et le
fonctionnement de l'entreprise. Aujourd'hui 68 % des entreprises déclarent utiliser
l'Internet pour acheter ou vendre5
Pour R. Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME, Internet est un "outil indispensable à
l'entrepreneur pour s'informer, acheter ou vendre, communiquer6."
Les nouvelles technologies avec en tête l’utilisation d’Internet s'installent
durablement dans le paysage quotidien des entreprises françaises. Les grandes
entreprises ont compris l’intérêt d’Internet et développent des projets pour
s’adapter à cette évolution. Malgré les réticences passées, les PME n'hésitent plus
à s'équiper pour optimiser leur gestion interne et externe mais aussi pour
bénéficier d'un regard permanent sur leurs concurrents et les évolutions de leur
marché.
L'Internet procure aux entreprises et particulièrement aux PME "une visibilité
élargie par rapport à la zone de chalandise traditionnelle" : elles y sont désormais
largement connectées.7
Une comparaison internationale montre que la réactivité des entreprises en faveur
des TIC (Techologie de l’Information et de la Communication) est sensiblement
équivalente entre grands pays européens. Ainsi les PME françaises et les SME
britanniques disposent d'un équipement remarquable (98% des SME britanniques
et 95% des PME françaises disposent d’ordinateurs et de stations de travail 5 source Edifrance / OC2e Sept.2002, Les avancées de l'Internet, le guide de l’acheteur, Acheteurinfo.com, 6 Communiqué de presse du 17 novembre 2003, R. Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME"Et si vous sautiez le pas ?". 7 Commerce électronique et PME, Revue réalisée le 19 janvier 2004 par le Ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie (2002 e-commerce survey of business : Les TIC. En marche vers l'entreprise numérique, SESSI, décembre 2003)
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informatique). Grâce à un large accès Internet (supérieur à 90%, dont 32% en
connexion ADSL), plus du tiers des PME et SME réceptionnent en ligne
commandes et paiements8.
Le développement d’Internet d’un point de vue des achats intervient sur plusieurs
niveaux. Des nombreux outils sont alors utilisés grâce à Internet.
Pour la traditionnelle recherche de fournisseurs, on parle de e-sourcing. On utilise
alors des moteurs de recherche, des bases de données existantes en ligne, des
listes de diffusion, ainsi que des forums de discussion.
Pour l’acte d’achats proprement dit ou la mise en concurrence et la négociation,
on parle de e-achats. Les outils utilisés sont les places de marché, les appels
d’offre en ligne, et les enchères inversées en ligne.
Pour les approvisionnements, on parle de e-procurement, qui utilise des
catalogues en ligne, des commandes, des facturations et des paiements en ligne.
D’après l’enquête exclusive de La Lettre Des Achats de janvier 2005, environ 71%
des PME déclarent utiliser Internet dans le cadre des achats, mais il existe encore
des disparités selon la taille de l'entreprise.
Cette utilisation est concentrée sur la recherche d’information en ligne sur les
marchés et les fournisseurs. En effet, 43% des acheteurs interrogés déclarent
utiliser les outils d’e-sourcing, et 25% songent à l’utiliser. De plus, les appels
d’offres en ligne tiennent une place notable dans les outils électroniques, puisque
18% des responsables achats des PME les utilisent et 43% songent à les utiliser.
Par contre, l’enquête menée au sein des PME révèle que les enchères ne
suscitent pas l’adhésion des PME puisque seulement 4% y recourent et 65%
n’envisagent pas d’y recourir.
Dans les faits, le canal Internet semble se prêter mieux aux achats hors
production : 79% des PME utilisant Internet pour leurs achats déclarent le faire
pour des achats hors production contre 56% pour les achats de production.
8 Commerce électronique et PME, Revue réalisée le 19 janvier 2004 par le Ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie.
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Enfin, on peut dire qu’il existe aussi bien dans les PME que dans les grands
groupes un potentiel d'utilisateurs déjà familiarisés avec les achats sur Internet qui
se déclarent prêts à privilégier ce mode d'achats par rapport aux contacts
commerciaux classiques. Ils considèrent implicitement ce canal comme un moyen
très performant pour réaliser leurs achats.
1.5 Les groupements d’achats, une alternative possible pour les PME
L’idée de regrouper les achats entre plusieurs petites entreprises s’est de plus en
plus développée, en vue d’effectuer un regroupement de force. Ces groupements
d’entreprises visent le regroupement des achats, mais parfois aussi une
commercialisation commune ou le co-développement de produits, dont l’objectif
est la performance commune. Ils présentent une grande variété en terme
juridique, et peuvent être sous la forme de GIE (Groupement d’Intérêts
Economique), de SARL, d’association ou autres. D’autre part, ces groupements se
font soit par secteur d’activité, soit par région, soit par zone industrielle, et les
pratiques d’achats sont variées d’un groupement à l’autre.
Le principe de grouper les achats des différentes PME est de faire face à de gros
fournisseurs en joignant leurs énergies et compétences, et de négocier les
conditions d’achats pour obtenir de meilleurs tarifs en ayant des plus gros
volumes, donc un pouvoir d’achats plus fort, tout en assurant le développement de
chaque membre. Cette mutualisation des achats est d’autant plus intéressante
pour les PME puisqu’en plus de l’économie effectuée sur les prix d’achats, celles-
ci effectuent des gains de temps, optimisent leur fichier fournisseurs, anticipent et
affrontent les enjeux de la mondialisation, mais échangent aussi des informations
en transformant la structure en une véritable cellule d’intelligence économique
pour les achats.
Pour Alain Gautier, co-fondateur avec trois autres PME d’un GIE de la plasturgie,
« le GIE est un apport très important. Seuls, nous n’avions pas de visibilité sur les
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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prix du marché, les cours et les indices. Le regroupement d’information entre
membres est très utile pour la veille sur le marché fournisseurs.»
Ces petites structures sont en général financées par une cotisation annuelle des
adhérents, et des réunions mensuelles sont organisées pour faire le point.
Certaines structures effectuent des regroupements d’achats pour la quasi-totalité
de leurs achats, allant des matières premières, à la maintenance, aux transports,
à l’emballage ou aux fournitures de bureau. D’autres se regroupent uniquement
pour les achats courants, les entreprises pouvant ainsi se re-concentrer sur leur
cœur de métiers sans perdre de temps d’un point de vue administratif. Enfin,
certains groupements d’achats sont effectués uniquement pour les matières
premières, pour faire face notamment à la hausse des prix de l’acier. L’objectif est
ici de faire jouer l’effet de volume pour contrer la hausse des prix et peser plus
lourd sur un marché fournisseur en pleine consolidation. Dans ce cas, les PME
adhérentes ne doivent pas avoir des activités concurrentes.
Le principe de fonctionnement pour l’acte d’achats peut varier d’un groupement à
l’autre. La PME adhérente est libre ou non de passer par les fournisseurs et les
contrats-cadres préconisés, mais dans tous les cas, il s’agit d’une mise en réseau
des compétences, ressources et moyens.
Une autre alternative possible est d’utiliser les cartes d’achats pour la gestion des
achats courants comme les fournitures de bureau et le petit matériel par exemple.
En effet, le suivi de ces achats est lourd au quotidien alors que les montants sont
faibles. Les procédures de commande, paiement et comptabilisation sont alors
coûteuses au regard du montant de chaque commande.
Ces cartes sont proposées notamment par BNP Paribas qui est la première
banque française des PME-PMI. Il s’agit d’un véritable outil de gestion qui permet
non seulement de supprimer les avances des collaborateurs, mais aussi de
simplifier la gestion des notes de frais et facilite l’analyse des dépenses.
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Ces cartes sont utilisées particulièrement pour les achats de services
professionnels tels que les voyages (billetterie, hôtellerie, restauration, location de
voiture), honoraires de conseils (juridique et fiscal), et assurance. Cette catégorie
d’achats, qui peut représenter jusqu’à 20% du chiffre d’affaires de l’entreprise pour
certaines PME va des fournitures de bureau aux billets d’avion. Dans de
nombreux cas, ces achats sont composés de commandes très décentralisées et
sont sous-estimées puisque les collaborateurs ne se rendent pas toujours compte
qu’un contrat d’assurance relève du service achats. Enfin, on peut dire que toutes
ces petites commandes doivent être rationalisées dans la mesure où elles
engendrent de nombreux coûts cachés administratifs qui sont la prise de
commande, la facturation et le règlement. Ainsi, les cartes d’achats sont une
véritable réponse à cette perte de temps et d’argent.
En pratique, tous les collaborateurs équipés de cette carte peuvent effectuer des
achats chez les fournisseurs référencés et pour lesquels ils sont autorisés. Ainsi,
les processus de commande et de règlement sont simplifiés, les coûts
administratifs sont réduits, et les personnes chargées des achats peuvent se
concentrer sur la négociation avec les fournisseurs, tout en maîtrisant le niveau
des dépenses effectuées par les collaborateurs.
Le seul bémol à ces groupements d’achats réside dans le fait que certaines PME
sont encore réticentes à confier leur porte-monnaie afin qu’un tiers effectue les
dépenses à leur place, mais les mentalités évoluent face au potentiel de gain
attendu.
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PARTIE 2 :
Des exemples concrets de fonctionnement des achats dans
des PME
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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2 Des exemples concrets de fonctionnement des achats dans des PME
Après avoir vu d’une manière générale l’état des lieux de la fonction achats au
sein des PME françaises, nous allons étudier plus en détails deux exemples réels
de fonctionnement, afin de mieux comprendre la nécessité du service achats.
La première entreprise est une PME de 300 personnes dans le secteur de la
chimie et a mis en place un service achats en janvier 2004. La seconde est une
PME de 25 personnes dans le secteur de l’électronique et fonctionne avec un
service achats depuis une quinzaine d’années.
2.1 La mise en place du service achats au sein de la société BLANCHON
2.1.1 Présentation de la société Blanchon
en bref…
Activité : Fabrication et commercialisation de peintures et vernis
CA & Résultat : Confidentiels
Effectif : 300 personnes
Adresse : 28, rue Charles Martin, 69190 SAINT FONS
Tel : 04 72 89 06 00
Fax :04 78 70 07 18
Responsable achats: Virginie BALMON,
Site web: www.blanchon.com
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2.1.1.1 Historique :
1832 Fondation de la société par Aimé Blanchon ; cette "manufacture" est alors
spécialisée dans la fabrication de teintures fines et colorants pour les "Soyeux" de
Lyon (ateliers de soieries, teinturiers, canuts).
1900 La société grandit. Elle se diversifie en créant des produits de traitements
pour le cuir et le bois.
1950 Blanchon devient le premier fabricant français de vernis pour parquet.
1970 Création de la marque «SYNTILOR®» ; distribuée par l'intermédiaire des
magasins de bricolage et destinée au grand public.
1992 Obtention de la Marque NF Environnement qui confirme la qualité
environnementale des produits labellisés SYNTILOR Aquaréthane®.
2001 Construction d’une nouvelle usine à Belmont (département 73) dédiée aux
productions en phase aqueuse.
2004 Création du service achats
2.1.1.2 Activité de l’entreprise :
La société Blanchon commercialise deux gammes de produits qui sont destinées
à des clientèles différentes :
Les gammes de marque Blanchon destinées aux professionnels du
bois tels que les parqueteurs et les grossistes revendeurs.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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La gamme Syntilor® conçue pour le grand public et distribuée par les
grandes surfaces de bricolage.
Aujourd’hui, les gammes BLANCHON et SYNTILOR contiennent 3 000 références
de vernis, lasures et peintures, et plus de 200 références de vitrificateurs et huiles
pour parquets.
2.1.1.3 Organisation et effectif :
Blanchon comprend actuellement 5 sites en France :
- Saint Fons : siège social, situé à la périphérie de Lyon, composé de trois entités :
♦ le service administratif (60 personnes) qui comprend la direction, le service
achats, le service commercial, le service marketing, le service du personnel, le
service informatique, la comptabilité, et le secrétariat.
♦ le magasin (25 personnes) qui réceptionne les produits fabriqués dans les
usines, les stockent puis les distribuent vers les différents clients par
l’intermédiaire de sociétés de livraisons.
♦ le laboratoire R&D (10 personnes) qui met au point de nouveaux produits,
remplace certaines matières premières, et analyse des produits de la
concurrence.
- Domessin – Savoie (70 personnes) :
Site de production dédié à la phase solvant, lieu de stockage et d’expédition vers
les autres sites et vers les filliales de BLANCHON à l’étranger (Allemagne,
Pologne).
- Belmont – Savoie (20 personnes) :
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Site de production dédié à la phase aqueuse, construit au début de l’année 2002.
Cette usine de 4500 mètres carrés est entièrement automatisée.
- Choisy - Région Parisienne (7 personnes) : Direction commerciale SYNTILOR.
- St Denis - Région Parisienne (3 personnes)
Dépôt BLANCHON où viennent se servir les artisans de la région Parisienne.
2.1.1.4 L’organisation des achats avant la création du service
Avant la création de la cellule achats, la principale difficulté résidait dans le fait
que les achats étaient dispersés au sein de l’entreprise. Dans la pratique, chaque
service achetait en fonction de ses besoins sans réelle recherche d’optimisation.
Les gros postes achats et notamment les matières premières étaient, en règle
générale négociés par la Direction Technique, le responsable du laboratoire, et les
chimistes du laboratoire de Recherche et Développement.
Les commandes et les approvisionnements étaient ensuite passés sur les
différents sites de production en fonction de leurs besoins, et les responsables
approvisionnement géraient directement les stocks.
Pour les emballages (principalement les pots de peintures), la Direction Marketing
négociait des marchés annuels d’emballages imprimés. Ensuite, un cadencement
sur 4 mois était effectué par la direction marketing ainsi qu’une adjointe et une
secrétaire.
Ainsi, en plus des personnes qui effectuaient les achats de stratégiques de
production, de nombreuses personnes supplémentaires étaient présentes pour les
achats ponctuels, les fournitures spécifiques ou les achats de marchandise et le
cadencement.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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2.1.1.5 Une prise de conscience de l’importance des achats
Parallèlement à cette organisation, la société BLANCHON a connu un
développement très important sur les 15 dernières années. Le chiffre d’affaires, le
personnel et le tonnage de produits ont fortement progressé d’années en années.
De plus, la direction générale est consciente de l’importance des achats qui
représentent aujourd’hui chez BLANCHON 58% du CA (le détail des chiffres
d’affaires et des résultats sont confidentiels), et a vendu en interne l’idée
d’implanter un service achats.
La mise en place du service achats au sein de la société BLANCHON est ainsi
devenue une évidence aux yeux de tous afin d’accompagner la montée en
puissance de l’entreprise.
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2.1.2 La mise en place du service achats
L’objectif est de construire une organisation qui accompagne la croissance de
l’entreprise et son évolution vers un fonctionnement beaucoup plus structuré.
C’est ainsi qu’une cellule achats est créée en janvier 2004, pour aller vers
l'optimisation des achats, non seulement en maximisant la marge unitaire et donc
le résultat, mais aussi en rassemblant les achats trop dispersés, cela permettant
d'acquérir des atouts concurrentiels essentiels pour conserver une forte
compétitivité.
Le choix du responsable achats s’est fait en interne, au sein même de l’entreprise,
du fait de la connaissance du secteur et de l’entreprise tant par les produits que
les fournisseurs, ou que le personnel en interne. Le poste de responsable des
achats a été proposé à Virginie BALMON. Ancienne technicienne au laboratoire
pendant près de huit ans, celle-ci s’est ensuite orientée vers le service Marketing
où sa tâche principale était la gestion des emballages, avec notamment leurs
achats. Ainsi, de par sa connaissance technique des produits, et son sens du
relationnel apprécié par les différents services, Virginie BALMON est au centre
des décisions achats.
Le travail de l’acheteur dans une PME est plus complet que dans une grande
structure, plus proche du terrain, avec des domaines de responsabilité plus larges.
Le service achats de BLANCHON couvre tous les achats de matières premières et
des emballages qui représentent 49.8% et 19% des achats. Les achats
d’assurance, de transport, d’intérim, de publicité, de télécommunications,
d’énergie, d’informatique pour l’achats de PC, matériels lourds et le hardware, et
les frais de maintenance ne sont pas couverts par le service achats.
BLANCHON utilise depuis décembre 2001 Adonix X3 qui est un ERP (Entreprise
Ressources Planning) de e-business. Ce Progiciel de gestion intégré modulaire
traite la gestion financière, la paie et saisie des temps, la gestion commerciale, la
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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gestion de production, les stocks, les ventes, et les achats qui sont aujourd’hui
pilotés par Virginie BALMON.
2.1.2.1 Objectifs du service achats
Le service achats intervient au cœur de la stratégie de l'entreprise et les objectifs
sont nombreux pour mettre en place la nouvelle Politique Achat.
Il s’agit de développer et d’améliorer la performance achats et ainsi créer du
résultat et de la valeur.
Les actions à mettre en place par le service achats au sein de la société
BLANCHON à plus ou moins long terme sont :
- Globaliser les achats sur les différents sites en les centralisant pour mieux les
décentraliser ensuite sur les différentes usines.
- Améliorer l'interaction entre le service achats et les différents autres services
(production, laboratoire de recherche et développement, service commercial,
marketing, comptabilité) en impliquant tous les acteurs.
- Améliorer les négociations tarifaires et obtenir des conditions plus intéressantes.
- Sourcer de nouveaux fournisseurs via des appels d'offres afin de tirer profit des
leviers concurrence, et rechercher l'innovation.
- Réduire les stocks, tout en assurant la sécurité d'approvisionnement nécessaire
vis-à-vis des clients.
- Passer certaines familles d’achats en contrat marché et ainsi réduire le nombre
de demandes d’achats passées.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
28
- Travailler la gestion des approvisionnements en terme de cadence de livraison
pour limiter le nombre de passations de commandes sur l’année.
- Etablir les conditions générales d’achats applicables à la majorité des achats.
- Effectuer des réunions pour connaître les besoins des uns et des autres, par
exemple les informations primordiales à mettre dans les cahiers des charges. Il
est impossible de raisonner sans concertation. Chaque responsable de site
délègue une personne qui fait remonter les besoins de l’ensemble du site.
L’objectif est de faire le recensement de l’ensemble de ces besoins.
- Viser aussi sur le long terme les achats hors production (les dépenses
qu‘engage l’entreprise pour son fonctionnement), qui est une part non négligeable
des achats puisqu’ils représentent 28 % des achats chez BLANCHON.
2.1.2.2 Les actions menées
Le rôle de la Direction à travers Monsieur Louis Reynaud a un effet central car
celui-ci est proche du terrain du fait de la taille moyenne de l’entreprise. La
direction générale étant fortement impliquée, la nouvelle organisation se passe
bien, d’autant plus que le service achats est directement relié à la direction, ce qui
facilite encore les choses.
Aujourd’hui, toutes les négociations, aussi bien pour les matières premières que
pour les emballages sont effectuées par un seul interlocuteur achats, Virginie
BALMON.
Ainsi, les personnes qui effectuaient les achats sont dégagées des négociations
qu’elles effectuaient et peuvent se consacrer pleinement à leurs propres fonctions.
Aujourd’hui, le laboratoire s’est recentré sur sa fonction technique et laisse à
l’acheteuse toutes les négociations de prix.
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Les approvisionnements et les passations de commandes pour les matières
premières sont toujours effectués sur les deux sites de production en fonction des
besoins. Pour les emballages, le renouvellement des marchés est effectué par le
service Marketing et les approvisionnements sont effectués directement par les
usines.
Pour répondre à l’objectif « faire changer les mentalités en interne », Virginie
BALMON doit mener son action petit à petit, sans changer trop brusquement les
méthodes de travail de chacun.
La première mission pour la création du service achats au sein de l’entreprise
BLANCHON a consisté à faire adhérer l’ensemble du personnel aux démarches
mises en place. Cette étape préliminaire était essentielle pour la bonne poursuite
de l’objectif.
Avant de diffuser plus largement les nouvelles règles, il faut communiquer pour
obtenir une validation des services internes et acquérir une adhésion unanime.
Les principales difficultés rencontrées émanent de la rédaction des cahiers des
charges puisque les personnes en interne ont beaucoup de difficulté à formuler
précisément par écrit leurs besoins à l’acheteuse.
De plus, les « clients » internes ont pris l’habitude de passer des commandes en
continue en fonction de leurs besoins, sans chercher à les regrouper. Avec la
création du service achats, toutes les demandes d’achats sont regroupées par
familles d’achats, ce qui permet un gain administratif de passation des
commandes.
A titre d’exemple, les demandes d’achats de petit matériel de laboratoire sont
regroupées en une seule commande qui est passée le 30 de chaque mois.
Les « clients » internes peuvent ainsi déléguer des problèmes qui n’appartiennent
pas à leurs champs de compétences. Ils sont experts dans leurs métiers mais pas
en négociation. A leur approche technique, il manquait cet élément là. Ils bouclent
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
30
le cahier des charges quand il s’agit de l’élaboration technique et le service achats
prend le relais en négociant les conditions de paiement, de prix ou de garantie.
2.1.2.3 Mise en place d’un travail d’organisation
A partir des objectifs achats déterminés, un travail d'organisation a été effectué
par la nouvelle cellule achats. Ainsi, différents outils au service de la fonction
achats ont été mis en place et permettront de synthétiser les informations pour
avoir une vision globale, avec le recul nécessaire.
Concernant les achats de matières premières, un des problèmes majeurs
rencontré était le manque de recul par rapport à la consommation et aux achats.
En effet, le Progiciel de gestion intégré Adonix permettait d’avoir des détails par
produit, par fournisseur ou par commande, mais ne permettait pas d’avoir une
vision d’ensemble. Ainsi, afin d’avoir vision globale, a été mis en place, en
collaboration avec le service informatique, un fichier de suivi des matières
premières, permettant d’avoir un historique complet à partir d’une base de
données Matières Premières. Cette base de données MP permet de mettre en
valeur pour chaque matière première la quantité annuelle, l’évolution des prix tout
au long de l’année, et le chiffre d’affaires annuel. Ainsi, il est actuellement possible
d’avoir un état en temps réel des achats de matières premières sur une durée
choisie.
Ainsi, à partir de ce fichier, on peut travailler et mettre en place des outils de
segmentation des achats, tels que la loi de Pareto pour mesurer l’ampleur de
l’action à mettre en œuvre suivant le poids relatif de la matière et inventorier les
familles de matières premières où résident les plus forts gisements d’optimisation
des coûts.
Ainsi, il est possible d’avoir une vision globale, et cette base de données permettra
en plus de comparer les prix et les quantités en globalité d’une année sur l’autre.
De plus, pour avoir une plus grande visibilité au niveau des fournisseurs, Virginie
BALMON a mis en place une base de données fournisseurs permettant en temps
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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réel de mettre en valeur pour chacun le chiffre d’affaires annuel et le nombre de
références achetées.
Ainsi, grâce à l’application de la loi de Pareto, on peut mesurer l’ampleur de
l’action à mettre en œuvre suivant le poids relatif du fournisseur tout en ayant une
vision globale.
De plus, cette base de données fournisseur permet de suivre l’évolution du
nombre de fournisseurs et d’effectuer une réduction du panel. En effet, le résultat
attendu est double : écarter un fournisseur non stratégique du panel permet
d’augmenter le volume de commandes chez un autre fournisseur et obtenir des
offres plus compétitives mais aussi d’alléger le coût de la partie administrative.
Un autre problème résidait dans le fait que les prix des commandes passées par
les différents sites de productions n’étaient pas toujours conformes aux prix
facturés à la réception, ce qui faussait notamment les calculs de coûts de revient.
En effet, les prix négociés n’étaient pas correctement appliqués, et il arrivait
qu’une commande soit enregistrée à un prix, et facturée à un autre.
Ainsi, pour éviter ce type d’erreur, ont été mis en place des fiches tarifs/articles
ayant une double fonction (ANNEXE 2 : Trame des Fiches Tarifs/Articles) :
- une fonction prix : pour bloquer un prix sur une matière donnée associé à un
volume donné sur une période donnée modifiable uniquement par la personne qui
négocie les contrats. Ainsi, les prix commandés correspondent aux prix négociés,
et les hausses ou les baisses sont bien appliquées. De plus, le coût de revient des
fabrications calculé à partir des prix commandés est à jour.
- une fonction technique : les prix inscrits dans les fiches tarifs/articles sont
reportés dans le fichier Matières Premières du laboratoire de Recherche et
Développement afin qu’ils travaillent avec des prix actualisés. En effet, ce fichier
est utilisé au laboratoire pour le calcul de coût des formules puisque les
techniciens du laboratoire travaillent techniquement mais aussi financièrement
pour savoir comment ils se placent en terme de coût de formules.
Le calcul final du coût de revient est effectué par la Direction Générale à partir :
- des matières premières
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
32
- de l’emballage (non négligeable dans un pot de vernis)
- de la main d’œuvre
- de l’emballage
- de l’étiquette
- de l’énergie
A titre d’exemple, pour un vernis extérieur incolore de 1L, les coûts de matières
premières représentent 55%, l’emballage 27%, la main d’œuvre 16%, et l’énergie
utilisée, l’étiquette et le sur-emballage représentent 2%.
2.1.2.4 Les résultats obtenus
Il est difficile de mesurer aujourd’hui les résultats en tant que tels puisque la
création du service achats est trop récente (création en janvier 2004).
Les retombées ne sont pour le moment que partielles et il reste encore beaucoup
à faire.
Nous avons vu que toutes les négociations (matières premières et emballages)
sont effectuées par un seul interlocuteur achats, Virginie BALMON. Ainsi, les
achats sont globalisés pour la négociation pour ensuite être mieux décentralisés
sur les différentes usines.
Les négociations tarifaires sont améliorées et Virginie BALMON recherche
l’obtention de conditions plus intéressantes.
Pour les matières premières, on peut grâce à la mise en place au fichier de suivi
des matières premières, faire apparaître différentes informations, en effectuant
différentes sortes de classement.
Il est possible par exemple de faire apparaître les gains ou pertes réalisées entre
les années complètes 2003 et 2004 classés par importance pour chaque matière
première. Ainsi, il apparaît que les nombreuses hausses annoncées depuis début
2004 ont été maîtrisées. (Tous les résultats et chiffres sont strictement
confidentiels et donc non communiqués.)
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
33
Par ailleurs, il existe aujourd’hui une interaction forte entre le service achats et les
différents autres services (laboratoire de recherche et développement, production,
marketing, comptabilité).
Par exemple, Virginie BALMON travaille beaucoup avec le laboratoire de
recherche et développement pour effectuer des standardisations de matières
premières. De par sa formation technique, elle est une force de proposition pour
chercher à remplacer des matières premières par d’autres afin de diminuer le
nombre de références. De plus, elle demande aux techniciens du laboratoire de
chercher des produits de remplacement lorsqu’il y a de fortes hausses qui sont
inévitables sur certains produits.
De plus, Virginie BALMON travaille en étroite relation avec le service Marketing
puisqu’elle cherche avec les fournisseurs de nouveaux emballages. Elle est
encore une force de proposition.
Le service achats est aussi en lien avec la comptabilité fournisseurs, puisqu’il
effectue un suivi de la validation de certaines factures afin de vérifier que les
conditions de règlements qui ont été négociées sont bien respectées.
Enfin, Virginie BALMON travaille avec la production puisqu’elle participe à gestion
des stocks de réapprovisionnements ainsi qu’à la définition des besoins de
conditionnements pour le stockage des matières premières (container de 1000L,
fûts de 200L ou bidonnet de 25-30L), afin de faciliter la manutention des matières
pendant la fabrication.
La mise en place d’un service achats est très longue, et l’on ne peut pas changer
des habitudes du jour au lendemain. Nous avons vu les nombreux objectifs qui ont
déjà été réalisés. D’autres objectifs ne sont pas encore atteints à ce jour, mais le
seront très prochainement. Ainsi, on peut énumérer ce qu’il reste encore à
améliorer :
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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- Etablir des conditions générales d’achats applicables à la majorité des achats.
- Se pencher sur les achats hors production qui représente une part non
négligeable des achats (28 % des achats).
- Sourcer toujours d’autres fournisseurs par des appels d'offre afin de tirer profit
des leviers concurrence et de rechercher de l'innovation.
- Réduire toujours plus les stocks, tout en assurant la sécurité
d'approvisionnement nécessaire vis-à-vis des clients.
- Passer d’autres familles d’achats en contrat marché pour réduire le nombre de
demandes d’achats passées.
Une fois le service achats mis en place, l’étape suivante sera d’améliorer en
continu sa performance, en passant par exemple par l’évaluation des fournisseurs
en vue d’une sélection, ou par la mesure de la performance des fournisseurs
stratégiques.
L’évaluation pourra être financière, pour s’assurer de la pérennité du fournisseur,
ou elle pourra prendre la forme d’une évaluation des compétences pour évaluer la
qualité du produit qu’il pourra offrir. Enfin, l’évaluation pourra être sous la forme
d’un audit du fournisseur.
De plus, l’amélioration de la performance du service achats pourra passer par la
mesure de la performance des fournisseurs afin de vérifier que ceux-ci respectent
bien leurs engagements. Cette évaluation est effectuée avec des critères
d’évaluation (qualité, prix, délai, service) qui sont ensuite pondérés.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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2.2 Le fonctionnement des achats au sein de la société SEDATELEC
2.2.1 Présentation de la société SEDATELEC
en bref…
Activité : Fabrication d’appareils électroniques
CA & Résultat : Confidentiels
Effectif : 25 personnes
Adresse : Chemin des Mûriers
69540 IRIGNY
tél.: 04.72.66.33.22
Fax: 04.78.50.89.03
Responsable achats: Annie Boissy
Site web: www.sedatelec.com
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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2.2.1.1 Historique :
Créée en 1978, SEDATELEC est une société anonyme au capital de 1 MFF
spécialisée dans la conception et la distribution de matériel médical.
Depuis l'origine, SEDATELEC a collaboré avec le Dr Paul NOGIER pour
commercialiser le matériel nécessaire à la pratique de l'acupuncture auriculaire.
SEDATELEC a mis au point la première aiguille stérile semi-permanente pour
l'oreille, l'ASP. Elle créa également les premiers appareils électroniques destinés
aux médecins pratiquant ces techniques médicales.
Quelques années plus tard, elle lança la DN, la première aiguille d'acupuncture
stérile à usage unique. Elle élargit ainsi son marché à l'acupuncture puis
graduellement à d'autres médecines complémentaires.
Grâce au développement et à l'essaimage de l'Auriculothérapie puis de
l'Auriculomédecine, seconde technique mise au point par le Dr NOGIER, l'activité
de SEDATELEC se développa et continue de s'étendre dans le monde entier.
Depuis plus de 10 ans, SEDATELEC a entrepris une démarche qualité
1989 : Création du service qualité de la société.
1996 : Certification ISO 9003.
1998 : Certification ISO 9002.
1999 : Agrément FDA pour les aiguilles d'acupuncture DN et les aiguilles pour
Auriculothérapie ASP.
2.2.1.2 Activité de l’entreprise
Aujourd'hui, SEDATELEC étudie, fabrique et distribue dans plus de 40 pays trois
gammes de produits :
- Des aiguilles stériles à usage unique, principalement des aiguilles d'acupuncture
pour le corps et l'oreille, qui représentent environ 60% du chiffre d’affaires.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
37
- Des appareils électroniques de diagnostic et de traitement, mesure d'impédance
corporelle, stimulateurs électriques, stimulateurs lumineux de différentes
longueurs d'ondes, générateurs de champs électriques et magnétiques, et lasers
de bio stimulation. Les appareils électroniques représentent 35% du chiffre
d’affaires.
- Des instruments et autres petits matériels d'acupuncture tel que des palpeurs ou
des filtres, qui représentent environ 5% du chiffre d’affaires.
2.2.1.3 Organisation et effectifs
Petite entreprise de 25 personnes, SEDATELEC exporte environ 75 % de sa
production, en Europe et dans le monde.
Ses gros clients (environs 25) sont des distributeurs de dispositifs médicaux,
présents en Europe (Allemagne, France, Espagne), mais aussi en Asie et en
Amérique de nord.
Le bureau d'étude de SEDATELEC est à l'origine de nombreuses innovations : la
conception de l'ASP (aiguille semi-permanente logée dans un injecteur plastique),
l'aiguille d'acupuncture stérile à usage unique, la détection différentielle utilisée
dans les détecteurs de points d'acupuncture, la stimulation laser pulsée, en
relation avec les fréquences de Nogier, ainsi que la création d'automates pour la
fabrication des aiguilles…
L'étude et la mise au point d'appareils électroniques et d'instruments s’effectuent
en collaboration avec de nombreux médecins.
La fabrication de toutes les aiguilles est effectuée en salle blanche stérile selon un
process automatisé réduisant les manipulations inutiles et toutes les aiguilles
subissent un contrôle final à 100%.
La réalisation des appareils et des instruments est entièrement effectuée par
SEDARELEC (moulage de pièces, câblage, contrôle final…).
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38
2.2.2 Organisation de la fonction achats
Petite entreprise du secteur de l’électronique qui fabrique des produits techniques,
SEDATELEC a une personne dédiée aux achats depuis une quinzaine d’années.
Le recrutement a été effectué en interne au moment de la création de la cellule
achats, et celle-ci est directement rattachée à la Direction Générale. Annie
BOISSY, assure aujourd’hui seule les achats de matières premières, les achats de
composants, de sous-traitance, de frais généraux et consommables,
d’informatique mais n’assure pas les achats de prestation de service, d’entretien,
de maintenance et de transport, qui sont effectués par le responsable du
personnel. Les achats représentent dans cette société 47% du chiffre d’affaires.
Ainsi, le travail de l’acheteuse est très varié du fait de la petite taille de l’entreprise,
et les achats ne sont pas distingués des approvisionnements.
La société SEDATELEC utilise le progiciel de gestion intégré Industria, qui est un
petit ERP conçu par AG2L pour les PME industrielles. Industria traite la gestion de
la production, la comptabilité, la gestion commerciale, les achats, la gestion
financière, et les stocks.
Le principal défaut de cette petite PME est de ne pas mettre assez en avant la
fonction achats, avec une Politique Achat clairement définie et ayant une stratégie
à mettre en œuvre.
En terme d’organisation, des outils ont été mis en place et fonctionnent à ce jour
de manière performante. Le classement ABC a été mis en place grâce à un
nouveau système informatique qui permet l’intégration des volumes d’achats par
famille d’achats, au fur et à mesure des approvisionnements. Les 25% des achats
qui représentent environ 80% du chiffre d’affaires font l’objet d’une attention toute
particulière.
De plus, une base de données fournisseurs est utilisée : il s’agit d’un fichier
formalisé qui contient des informations sur le fournisseur. Ce fichier est
notamment réalisé grâce à la Fiche d’évaluation initiale Fournisseur (ANNEXE 3 :
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39
Fiche d’évaluation initiale Fournisseur) qui est établie lors du référencement d’un
fournisseur. En plus des informations renseignées grâce à cette fiche, le fichier
renseigne l’utilisateur sur toutes les références qui ont été achetées, avec les
conditions et les prix d’achats. En fin d’année, le chiffre d’affaires par fournisseur
est calculé afin d’effectuer un classement de ceux-ci, et permet d’identifier une
éventuelle dépendance ou danger avec un fournisseur. Par contre, ce fichier ne
renseigne pas sur les autres produits que possède le fournisseur. Ce
rapprochement est prévu et sera effectué pour améliorer la performance des
achats, et effectuer des regroupements afin d’éliminer certains fournisseurs pour
obtenir des volumes plus gros chez les fournisseurs restants, et ainsi profiter des
économies d’échelles.
Enfin, les fournisseurs qui ont des problèmes de non-conformité sont évalués en
continu en fonction de plusieurs critères : la qualité requise du produit, le niveau
de sensibilité sur produit (s’il s’agit d’un produit technique et complexe et si son
utilisation a une influence sur la sécurité du client final.)
En effet, la fiche d’évaluation continue (ANNEXE 4 : Fiche d’Evaluation Continue
Fournisseur) est utilisée en cas de Non Conformité ou d’Action Corrective et
Préventive, de non respect de délais ayant une incidence grave sur le
déroulement et/ou le coût de la fabrication, de non réactivité ou de problème
relationnel avec le fournisseur, ou enfin d’une augmentation importante des prix
pratiqués.
Pour cela, un barème a été établi, et le fournisseur est noté sur 10. Si le
fournisseur a une note comprise entre 7 et 10, seule une amélioration de la qualité
est exigée. Si la note obtenue est comprise entre 5 et 7, le fournisseur est mis
sous surveillance, et des contrôles d’entrées sont effectués. En cas de nouvelle
non-conformité, le fournisseur sera écarté du panel. Enfin, si la note obtenue par
le fournisseur est inférieure à 5, celui-ci sera directement abandonné.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
40
Globalement, la société SEDATELEC a 200 fournisseurs. Pour son produit phare,
l’aiguille d’acuponcture pour l’auriculothérapie, l’entreprise travaille avec un seul
fournisseur. Celui-ci n’est pas remis en cause puisqu’il est compétent, qu’il a le
savoir-faire, ainsi que des prix, quantité, délais et approvisionnements
satisfaisants.
Dans la mesure où il s’agit d’un produit très technique et spécifique, il n’existe pas
sur le marché une multitude de fournisseurs possibles. Les aiguilles
d’auriculothérapie sont classées comme des produits sensibles (il s’agit d’un
produit très technique et complexe, et son utilisation peut avoir une influence sur
la sécurité du client final.) De part la classification sensible du produit, l’entreprise
se protège en cas de problèmes avec le fournisseur principal en ayant tout de
même un deuxième fournisseur de " réserve ".
Pour les composants électroniques qui sont des produits standard, la personne
chargée aux achats effectue une consultation par appel d’offre. Dans la plupart
des cas, des contrats annuels sont effectués, sauf pour les produits dont la
technique évolue vite. Dans ce cas particulier, les contrats effectués sont
ponctuels, et les fournisseurs sont consultés par appel d’offre au coup par coup.
Pour les achats de frais généraux, plusieurs fournisseurs sont sollicités et ne sont
en général pas remis en cause d’une année sur l’autre.
La société est connectée à Internet, mais au niveau des achats il n’y a pas
d’utilisation d’Internet. Les appels d’offre sont effectués par courrier et/ou par fax,
et seulement de temps en temps, certains plans ou cahiers des charges sont
envoyés en fichiers attachés par e-mails, mais cela reste très marginal.
Par la suite, la personne chargée des achats gère les commandes grâce au
système d’Industria et effectue les approvisionnements.
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PARTIE 3 :
La création d’un service achats dans les PME
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
42
3 La création d’un service achats dans les PME
On peut considérer que l’on crée un « service » achats dès lors que les sont
assumés par au moins une personne dont c’est l’unique fonction.
3.1 Les conditions nécessaires pour créer un service achats
3.1.1 L’implication de la direction générale
Le soutien de la direction est vital pour permettre au service achats de se créer et
de grandir. Si la Direction est impliquée, les changements se passent bien. Plus
tard, ce soutien restera nécessaire lors de la mise en œuvre de grands chantiers
achats tels que l’organisation de la fonction ou la mise en place d’outils.
3.1.2 La communication en interne
L’ampleur des tâches à accomplir en interne est énorme, et la réorganisation des
achats demande beaucoup d’efforts. Dans de nombreux cas de création de
services achats, les responsables achats nommés se heurtent à des réticences de
la part de collègues habitués à gérer leurs achats. Vue comme une « perte de
pouvoir » par les approvisionneurs, les chargés d’affaires, ou, selon les PME,
comme une étape supplémentaire plus ou moins utile par les bureaux d’études, la
réforme des achats doit s’accompagner d’une campagne interne de promotion.
Pour « vendre » correctement le service achats en interne, il faut privilégier une
démarche d’adhésion. Pour Paulo Rato, responsable achats de Cetam
Automatismes, une PME de 90 personnes dans le secteur d’équipement
automobile et industriel, « le meilleur argument est d’exposer les gains réalisés :
entre 1 200 et 3 500 euros ont été économisés chaque mois grâce aux
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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regroupements de commande et à la négociation de tarifs. Autant d’arguments qui
ont séduit mes collègues et la direction».
De plus, la démonstration par l’exemple, la démarche pragmatique des petits pas
sont plus efficaces que la force. De plus, il est rare que les achats couvrent
d’entrée de jeu toutes les dépenses de l’entreprise, ce qui laisse la possibilité de
graduer ses efforts selon les dossiers, avec le lancement de quelques actions
essentielles pour souligner l’existence du service.
De par la petite taille de l’entreprise l’acheteur aura davantage de contact en
interne que dans une grande entreprise, puisqu’il est en contact avec tous les
services : études, commercial, qualité, logistique… et il a ainsi plus de
responsabilités en interne.
3.1.3 La nécessité d’un formalisme plus grand vis à vis des fournisseurs
Pour les fournisseurs, la mise en place d’un service achats au sein de l’entreprise
est une action à double tranchant.
En effet, la mise en place d’un service achats peut être difficile pour les
fournisseurs parce qu’ils sont les premiers remis en cause par le travail de
rationalisation des achats. En général, il s’agit de la remise en cause des
fournisseurs historiques, présents souvent depuis des années auprès des mêmes
clients internes. Il s’agit aussi de la rationalisation du panel fournisseur avec
élimination des doublons inutiles pour faire jouer l’effet de volume.
« Certains d’entre eux font grises mines, notamment parce qu’ils doivent changer
leurs habitudes et qu’il leur faut revoir leur politique vis-à-vis de l’entreprise »,
explique Jeremy Harlé.
D’un autre côté, l’existence d’un service achats peut présenter certains avantages
pour les fournisseurs restants. En effet, cela permet de tisser des liens plus étroits
avec les fournisseurs et de créer plus de partenariats. De plus, le service achats
assure aux fournisseurs d’avoir en face d’eux plus de professionnalisme, ce qui
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leur évitent parfois le marchandage. Ainsi, les fournisseurs ont un interlocuteur
privilégié au sein de l’entreprise ayant une fonction de coordinateur pour
synthétiser l’ensemble des données liées à leurs produits.
3.1.4 La compréhension des missions de la fonction achats
Lorsque l’entreprise structure sa fonction achats, elle doit mettre en place une
organisation qui lui permette de tirer un maximum de valeur ajoutée.
Elle doit mettre à profit l’ensemble des informations qu’elle a recueillie et
comprendre réellement quelles sont les missions de la fonction achats. Ainsi, une
fois la cellule achats créée, les missions de la fonction pourront êtres plus
aisément accomplies, et la cellule achats sera performante dès sa création.
La fonction achats se doit d’assurer quatre missions essentielles pour l’entreprise :
♦ La satisfaction des besoins internes grâce à des solutions externes. Pour cela,
la fonction achats :
- assiste les utilisateurs dans la définition et la formulation de leurs besoins,
- consulte les marchés fournisseurs pour recueillir les offres,
- sélectionne les fournisseurs,
- négocie tous les aspects de l’achats,
- formalise les accords obtenus avec les fournisseurs,
- assure la pérennité des sources d’approvisionnement,
- transmet toutes les informations nécessaires aux approvisionnements pour
l’alimentation du site de production.
♦ La contribution à son profit en améliorant sa marge par des gains sur achats.
Pour cela, la fonction achats :
- recherche en permanence le meilleur rapport qualité/prix,
- réfléchit aux quantités économiques de commande,
- prend en compte le coût total de l’achats au-delà du prix affiché dans le choix
des fournisseurs,
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
45
- optimise la charge de travail administratif relative aux achats en réduisant le
nombre de fournisseurs et en contribuant à la standardisation des articles achetés.
♦ Apporte une valeur ajoutée à l’entreprise grâce aux avantages concurrentiels
que peuvent générer les matières et produits achetés. Pour cela, la fonction
achats:
- prospecte en permanence de nouveaux fournisseurs potentiels,
- recueille et classe toutes les informations sur les marchés fournisseurs,
- anticipe les futurs besoins de l’entreprise,
- participe à la conception des nouveaux produits en apportant sa connaissance
des marchés fournisseurs pour influencer le choix des composants.
♦ Assure la qualité de tout ce qui est consommé par l’entreprise. Pour cela, la
fonction achats :
- suit la performance des fournisseurs,
- réalise des audits des fournisseurs les plus importants.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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3.2 Choix d’une structure organisationnelle du service achats
3.2.1 Pourquoi créer un service achats ?
L’existence d’un « service achats » est le seul moyen d’appliquer une véritable
politique d’achats car l’acheteur est totalement investi de cette mission. Le fait
d’affecter une personne exclusivement aux achats permet de réaliser un vrai
travail de fond. De plus, l’acheteur n’a pas d’autres missions dans l’entreprise et il
est donc impartial par rapport à l’ensemble des paramètres de l’achats (qualité,
prix, délais) et il assure ainsi une sélection objective des offres, en fonction de
l’intérêt de l’entreprise.
En créant un service achats, les achats sont regroupés et il sera donc possible de
conduire une démarche de standardisation des produits achetés grâce à la vision
d’ensemble de tous les achats, cela permettant de réelles économies.
La fonction achats constitue un réel levier privilégié permettant d’améliorer le profit
de l’entreprise sans compromettre la pérennité et la valeur ajoutée de l’entreprise.
L’optimisation des achats compense efficacement la stagnation dans les ventes, la
non-possibilité de gain par l’amélioration de l’outil de production (productivité)
et/ou l’impossibilité à jouer aux frais de personnel. Pour les consultants experts en
la matière, le potentiel d’économie est d’autant plus élevé à obtenir, que
l’entreprise n’a encore jamais fait de cure d’amaigrissement. Selon Philippe
Marcenac, directeur d’OragConsultants, “lors d’un premier audit, une entreprise
obtient facilement de 5 à 10% de réduction sur les matières premières et de 10 à
40% sur les frais généraux. Et même pour celles qui ont déjà entamé cette
démarche, il existe des gisements de gains cachés”.
Prenons l’exemple d’une entreprise moyenne et calculons l’impact d’un gain de
3% sur la marge brute.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
47
Les caractéristiques de l’entreprise sont les suivants :
Chiffre d’affaires 15 000 €
Achats 7 500 €
Autres charges 6 800 €
Résultat 700 €
Admettons que cette entreprise réalise un gain de 3% sur les achats. Sa structure
financière devient alors :
Chiffre d’affaires 15 000 €
Achats 7 275 € (0,03* 7500=225 €)
Autres charges 6 800 €
Résultat 925 € (soit + 32%)
Ainsi, on constate que tout gain réalisé sur les achats a un impact direct sur le
résultat. Pour l’entreprise citée en exemple, un gain de 3% sur les achats
augmente le résultat de 32%.
De plus, l’existence d’un service achats permet de mettre à profit toutes les
informations recueillies par l’acheteur, et les missions de la fonction achats
pourront être plus aisément accomplies. Nous verrons par la suite quelles sont les
missions de la fonction achats.
Enfin, la création d’un service achats permet de sortir du court terme. En effet, le
manque de vision à long terme est le reproche qui est le plus couramment fait
dans les PME. Il concerne notamment les patrons qui diffèrent la mise en place
d’un service achats pour des questions de temps mais aussi par crainte de
remettre en cause des modes de fonctionnement éprouvés.
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
48
3.2.2 A partir de quel seuil est-il opportun de créer un service achats ?
Avant de se lancer dans la création d’un service achats dans une PME, il est
important de savoir que la rentabilité de ce service dépendra de plusieurs critères.
Avant tout, Il faut que les gains sur les méthodes d’achats, sur le temps dégagé
par les techniciens et sur une meilleure rationalisation des achats dépassent le
coût de l’acheteur pour l’entreprise.
La rentabilité du service achats dépend aussi de la complexité et la diversité des
matières achetées, de la part des achats dans le chiffre d’affaires et du volume
traité.
Sachant que l’on peut estimer qu’un acheteur débutant ou avec une petite
expérience coûte à l’entreprise entre 30 et 38K€ par an s’il travaille à temps
complet, et que l’on peut considérer qu’il doit être capable de générer au minimum
une économie de 3% chaque année sur le montant des achats, on peut évaluer
s’il est financièrement intéressant pour l’entreprise d’affecter une personne à
temps complet aux achats par un simple calcul avec le portefeuille achats de
l’entreprise.
Dans le cas contraire, nous avons vu dans la première partie de ce dossier qu’il
existe une solution alternative à la création du service achats, en ayant recours à
un groupement d’achats.
3.2.3 Quel rattachement hiérarchique pour la fonction achats ?
Le rattachement hiérarchique est un signe de l’importance que la direction
accorde au service achats.
Du fait des missions qui lui incombent, la fonction achats est amenée à travailler
avec beaucoup d’autres fonctions de l’entreprise.
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Etant donné l’aspect stratégique de la fonction achats et ses relations avec les
différents services, il est préférable de rattacher directement le service achats à la
Direction Générale.
Bernard Rondeau, le directeur des achats d’Atlantem, PME de 450 personnes et
fabricant de menuiserie extérieurs, apprécie de travailler en relation directe avec
son P-DG et déclare que « c’est l’un des avantages de travailler en PME,
l’acheteur a plus de responsabilités »9
Ainsi, la fonction achats et la Direction Générale travaillent ensemble sur le plan
stratégique et élaborent une Politique Achat.
« La politique, c’est savoir ce que l’on veut, et en vouloir les moyens » énonce
Louis Laurent10. La Politique Achat est l’application au niveau des achats de la
politique générale. Elle définit un ensemble de règles, de principes directeurs
destinés à orienter l’action de la fonction achats. L’existence d’une Politique Achat
formalisée constitue un cadre général à l’action d’une fonction qui gère plus de
50% du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Ainsi, le rattachement du service achats à la direction générale permet la
recherche d’un « optimum », et évite de limiter la fonction à un aspect purement
technique (si elle dépend de la production) ou purement financier (si elle dépend
du responsable administratif ou financier). En effet, la tendance d’un responsable
achats rattaché à la direction industrielle serait de sécuriser les stocks pour éviter
les ruptures, alors qu’il chercherait à les réduire s’il était rattaché à la direction
financière pour dégager de la trésorerie dormante.
3.2.4 Quels profils d’acheteurs dans les PME ?
La création du service achats pose avant tout la question du recrutement.
Certaines entreprises ont recours à l’embauche de personnels issus d’entreprises
fournisseurs ou concurrentes, d’autres font appel à de jeunes acheteurs, moins
9 S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005, p22 à 44. 10 Louis Laurent , Guide de l’acheteur Industriel, 2ème Edition, Dunod, 1995
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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onéreux mais motivés, qui construiront le service achats de l’entreprise.
L’entreprise devra souvent choisir entre un acheteur de formation technique en
rapport avec le métier de l’entreprise ou un acheteur généraliste. Dans ce cas, il
s’agit d’un recrutement externe.
L’alternative est souvent de rechercher en interne l’acheteur idéal. Ce type de
recrutement présente de nombreux avantages. D’une part, le dirigeant connaît la
personne et il a donc moins de risque de se tromper, et d’autre part, la personne
connaît l’entreprise et n’aura donc qu’à s’adapter au poste et non pas à
l’entreprise. De plus, la promotion interne est stimulante puisqu’elle contribue à
l’épanouissement du personnel. Enfin, la personne choisie devra suivre une
formation achats afin de bien maîtriser les enjeux de la fonction sans perdre de
temps.
Par contre, pour avoir recours au recrutement en interne, certaines conditions
doivent être respectées : la personne doit avoir le profil de l’acheteur, elle doit être
intéressée par la fonction et doit pouvoir être remplacée sur son poste de travail
actuel.
Dans tous les types de recrutement, il sera intéressant d’avoir régulièrement
recours à des formations courtes sur des thèmes particuliers dans la mesure où
cela stimule l’acheteur et professionnalise la fonction.
Polyvalent dans les PME, l’acheteur est confronté tous les jours et souvent seul à
la nécessité de satisfaire des objectifs multiples : il doit certes réduire les coûts,
mais aussi assurer la performance qualité, disponibilité et rapidité de livraison des
fournisseurs, et pour cela, trouver le meilleur compromis possible. Tout dépend de
la taille de la PME, mais l’acheteur en PME doit être d’autant plus « multi-
casquettes » que la structure sera petite. En effet, plus la structure est restreinte,
plus l’acheteur devra mener des missions hors du périmètre des achats touchant
les approvisionnements ou encore la supervision d’un outil de GPAO.
Parfois, l’acheteur devra traiter des sujets très pointus en production et hors
production. S’il ne connaît pas en profondeur une famille d’achats, et cela risque
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d’être le cas, il devra se former auprès des clients internes, voire auprès de ses
fournisseurs.
Le métier d’acheteur dans une PME demande des aptitudes personnelles et
intellectuelles, mais aussi certaines compétences à acquérir.
Les aptitudes intellectuelles requises pour être un bon acheteur sont :
- La rigueur,
- L’organisation, pour organiser son travail et les informations qu’il recueille,
- Les capacités de synthèse et d’analyse pour sélectionner l’offre la plus
intéressante dans sa globalité lors de la mise en concurrence de plusieurs
fournisseurs.
Les aptitudes personnelles sont :
- La sociabilité et l’aptitude à la communication puisqu’il est en relation avec les
utilisateurs internes et les fournisseurs externes,
- La curiosité et l’ouverture d’esprit pour rester en état de veille, et pour être
capable d’être une force de proposition sachant remettre en cause les habitudes,
- La fibre commerciale pour savoir convaincre ses fournisseurs de lui accorder les
conditions qu’il demande,
- Le goût du risque,
- Le sens de l’essentiel pour pouvoir établir les priorités,
- L’esprit du travail en équipe puisqu’il travaille en continu avec les autres
fonctions de l’entreprise,
- L’honnêteté, pour agir dans tous les cas pour l’intérêt de l’entreprise,
- La polyvalence et l’autonomie puisqu’il travaille dans une PME, que les tâches
peuvent être très différentes et qu’il doit savoir prendre des décisions seul.
De plus, pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui incombent, l’acheteur
doit acquérir des compétences dans des domaines assez variés :
- Une connaissance technique des produits qu’il achète,
- Une maîtrise des méthodes et techniques d’achats,
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- Une connaissance des marchés fournisseurs,
- Une compétence linguistique,
- Des notions juridiques, financières et comptables.
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3.3 Quels leviers ont à disposition les acheteurs des PME pour optimiser leurs achats ?
Pour mener à bien toutes les missions achats préalablement définies, l’acheteur
dispose d’un certain nombre de moyens et méthodes pour optimiser ses achats.
Ces méthodes efficaces permettent de réduire les coûts en refaçonnant la
stratégie d’achats de l’entreprise, et sont applicables aussi bien pour les Petites
Entreprises de 10 à 49 salariés, que les Moyennes Entreprises de 50 à 499
salariés. Ces différents leviers à l’achats peuvent s’utiliser seul, ou être combinés
avec d’autres.
3.3.1 Le levier de globalisation des achats
Si cela n’est pas encore fait, le premier travail à effectuer consiste à centraliser les
achats, c’est à dire à recenser tous les achats, en général dilués dans les
différents services. Il s’agit de centraliser tous les achats auprès d’un interlocuteur
unique. La seule nomination d’un nouvel et unique interlocuteur qui sera
entièrement dédié aux achats fait que les fournisseurs se préparent toujours
psychologiquement à baisser les armes et les prix. L’objectif de la globalisation
des achats est d’accroître les masses à l’achats afin de tirer parti des économies
d’échelles. Ainsi, il est facile d’obtenir des baisses de prix en contrepartie de l’effet
de volume créé par le regroupement.
De plus, le fait d’avoir recours à une réduction du nombre de fournisseurs
présente de nombreux atouts car elle permet de commander des volumes encore
plus importants auprès des fournisseurs retenus, et par conséquent de négocier
avec eux des remises dégressives plus importantes. La globalisation permet un
regroupement donc une diminution du nombre de commandes et du nombre de
factures, et cela implique une réduction du coût moyen de passation de
commande.
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Outre les économies d’échelles réalisées par un volume d’achats plus élevé ainsi
qu’une meilleure répartition des coûts fixes, il y a en plus l’effet d’expérience des
quantités produites. En effet, plus un fournisseur fabrique de pièces, plus il les
maîtrise, et plus il est compétitif. Un doublement de l’expérience cumulée
s’accompagne d’une réduction des coûts de 15 à 20%11.
Le seul danger de la globalisation est de devenir trop dépendant de ses premiers
fournisseurs, surtout s’ils détiennent un savoir spécifique ou technologique.
3.3.2 La mise en place de l’analyse ABC
Une autre technique infaillible est de porter ses premiers efforts de négociation sur
les 10 principaux postes d’achats.
Pour cela, il est nécessaire de mettre en place l’analyse ABC, trop peu utilisée par
les acheteurs de PME. Une fois la Politique Achat et les missions de la fonction
établies, on pourra mettre en œuvre des actions pour les mener à bien. La
Politique Achat constitue un cadre donné à l’action mais une même stratégie ne
peut être appliquée à toutes les familles de produits achetés car les contraintes
sont différentes. Il faut donc identifier les différentes familles d’achats pour les
analyser et pouvoir adapter la stratégie à chaque famille d’achats.
Le travail de regroupement des différentes familles d’achats consiste à classer
l’ensemble des achats dans des familles homogènes, chacune relevant d’une
même technicité et pouvant faire l’objet d’une même stratégie.
On peut commencer le découpage en familles grâce aux codes comptables. Les
familles d’achats sont fréquemment découpées de la manière suivante :
11 H. SEBA, cours de Maîtrise d’achat 2003-2004, IUP Commerce et Vente de
Grenoble sur le module processus sur la mesure de l’enjeu.
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Matières premières et matières consommables, marchandises, conditionnements,
fournitures consommables, achats d’informatique, de sous-traitance, achats de
services peu élaborés (tels que le traitement des déchets ou le nettoyage), frais de
maintenance, frais d’assurance, de transport, d’intérim, de publicité, frais postaux
et de télécommunications, les frais d‘énergie.
Ensuite, lorsque les différentes familles d’achats sont identifiées, on peut mettre
en place l’analyse ABC. L’analyse ABC consiste à distinguer l’essentiel de
l’accessoire dès lors que le nombre de familles à gérer devient élevé et qu’il est
difficile de porter la même attention à chaque famille. Elle permet d’identifier les
familles qui représentent 80% de la valeur du portefeuille d’achats mais seulement
20% du nombre total des familles d’achats. Cette loi, applicable à toute entreprise,
est très utile car elle permettra de mesurer l’ampleur de l’action à mettre en œuvre
suivant le poids relatif de la famille d’achats.
Pour effectuer cette analyse ABC, il est souhaitable d’utiliser un tableur. Dans un
premier temps, il faut identifier le montant des achats réalisés sur une année, pour
chaque famille de produits précédemment identifiée. Ensuite, on classe les
familles de produits en ordre décroissant du montant d’achats annuel. L’étape
suivante est de dresser un tableau dans lequel apparaissent les familles d’achats,
le montant des achats par famille, la part que représente chaque famille sur la
totalité des achats, et la part cumulée sur la totalité des achats.
Ainsi, on peut identifier les trois catégories A, B et C : la catégorie A regroupe 20%
des familles et représentent environ 80% du chiffre d’affaires, la catégorie B
regroupe 30% des familles et représentent environ 15% du chiffre d’affaires et la
catégorie C regroupe 50% des familles et représentent environ 5% du chiffre
d’affaires.
Cette première analyse peut permettre d’identifier les priorités et de visualiser les
postes d’achats auxquels il est inutile de consacrer trop de temps.
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Ainsi, les achats de catégorie A devront faire l’objet d’une attention toute
particulière. Un faible pourcentage de gain sur ces familles d’achats permettra de
dégager une économie importante.
Les achats de catégorie B seront également susceptibles de dégager des gains
significatifs. Une attention toute particulière doit être portée sur eux. Ils sont
généralement moins stratégiques pour l’entreprise et sont donc plus faciles à
négocier.
Les achats de catégorie C sont tout à fait marginaux. Pour une PME qui ne peut
se permettre de consacrer du temps à l’ensemble de ses achats, il est essentiel
de minimiser les frais administratifs car ils sont lourds par rapport au montant des
commandes.
Par la suite, il est souhaitable de conduire cette analyse ABC au sein même des
familles d’achats les plus importantes de façon à connaître dans cette famille les
références les plus importantes en terme de chiffre d’affaires.
3.3.3 Le levier de l’expression fonctionnelle du besoin
L’objectif est d’acheter ce qui est juste nécessaire et de supprimer ce qui est
inutile. Pour cela, il s’agit de réaliser et de formaliser un cahier des charges
fonctionnel. Le cahier des charges fonctionnel est un document de référence entre
le client et le fournisseur pour lequel le demandeur exprime son besoin en terme
de fonction de service et de contrainte, c’est-à-dire le rôle du produit dans la
réponse à une partie du besoin de l’utilisateur. Pour chacune de ses fonctions,
sont définies des critères d’appréciation principal et secondaire ainsi que leurs
niveaux, qui doivent être assortis d’une flexibilité. Ainsi, en décortiquant toutes les
fonctions du produit en fonction des seuls besoins dominants auxquels il est censé
répondre, il devient possible d’économiser sur les coûts de fabrication et les
achats de matière première.
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Xavier Leclercq, consultant en management des achats et auteur du guide
Acheter mieux que ses concurrents (Top éditions), conseille aux acheteurs
d’éliminer tout le “gras” et autres fonctions inutiles à l’usage12.
De plus, pour Richard Calvi responsable du DESMA, DESS management de la
fonction achats à Grenoble, associer les prestataires à la définition des besoins
est une règle d’or dans les achats gagnant-gagnant et/ou stratégiques dans
l’industrie. Dès l’approche marketing, dans le bureau d’études, les fabricants
peuvent faire des propositions innovantes et propices à une diminution de coût.
Ainsi, faire entrer dans l’entreprise la force d’innovation et les connaissances des
fournisseurs ne peuvent être que bénéfiques.
3.3.4 Le levier de mise en concurrence
L’objectif de la mise en concurrence est de créer une réelle compétition entre les
fournisseurs en intégrant de nouveaux fournisseurs lors des appels d’offres.
Il est nécessaire de toujours remettre en question ses fournisseurs, et d’autant
plus qu’ils sont historiques ou que l’on a noué des relations privilégiées au fil des
contrats. En fait, il faut remettre systématiquement en jeu le marché afin de
pouvoir renégocier avec les prestataires habituels, et faire marcher la
concurrence, chose que les PME ne font pas systématiquement. Nous avons
notamment vu les cas de la SEDATELEC.
C’est le cas à tous les niveaux d’achats, aussi bien pour les achats stratégiques
que les achats de fonctionnement. En effet, les frais généraux sont bien souvent
laissés en jachère dans les PME alors qu’il y a des gisements potentiels de gains.
La Direction oublie souvent que les frais de fonctionnement se négocient, qu’il
s’agisse de l’eau ou de l’électricité, et les PME paient souvent le prix fort. Sur les
petites fournitures industrielles, la papeterie par exemple, les prix sont bien
souvent supérieurs de 15 à 20% au marché.
12 source H. SEBA, Les 12 travaux pour transformer la fonction achats, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°100, novembre 2002
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D’une manière plus générale, Jean-Charles Rebeix, directeur de la rédaction de
La Lettre Des Achats, conseille aux entreprises de faire des appels d’offres tous
les ans, pour éviter les incontournables hausses des prix annoncées.
Ainsi, par les appels d’offres effectués avec un support pré-défini par l’acheteur, il
devient facile de pouvoir étudier et comparer les différentes propositions, tout en
faisant jouer la concurrence. Il devient alors plus simple pour l’acheteur de
sélectionner les fournisseurs les plus performants, tout en ayant obtenu des
baisses des prix d’achats. La mise en concurrence par l’appel d’offre permet une
adéquation optimum entre les besoins des entreprises et les marchés existants.
Touché comme bien d’autres PME par la hausse des prix des matières premières,
le nouveau service achats d’Atlantem, PME de 450 personnes et fabricant de
menuiserie extérieurs, s’est focalisé sur l’élargissement de son panel fournisseur
par des appels d’offres. En effet, Bernard Rondeau, le directeur des achats
d’Atlantem affirme : « nous recherchons des fournisseurs à l’étranger depuis des
années et ce processus s’intensifie notamment en direction des pays de l’Est. »13
L’appel d’offre consiste à demander par écrit à des fournisseurs sélectionnés, les
conditions auxquelles ils peuvent satisfaire le besoin qui leur est communiqué. Il
constitue pour l’acheteur une réelle opportunité de cerner les prix du marché,
aussi bien pour un achat ponctuel que pour un marché annuel. Les étapes
principales de la procédure d’appel d’offres sont : la présélection des fournisseurs,
la préparation du dossier d’appel d’offres, envoi des dossiers aux fournisseurs
sélectionnés, et enfin l’élaboration d’une grille comparative des offres.
La présélection des fournisseurs consiste à sélectionner entre 3 et 6
fournisseurs qui seront aptes à satisfaire les besoins en fonction de critères
déterminés. Il est nécessaire d’avoir dans ce panel fournisseur à la fois des
fournisseurs actuels qui sont connus, mais aussi de nouveaux fournisseurs afin de
mettre en oeuvre une réelle mise en concurrence, et remettre en cause les
fournisseurs historiques, trop consultés systématiquement par les PME.
13 S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005, p22 à 44
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De plus, ces appels d’offres ne doivent pas être trop larges en ne plaçant les
fournisseurs qu’en position de simples fournisseurs de devis. Si le nombre de
fournisseurs est trop élevé, certaines offres resteraient sans réponse de la part de
l’acheteur, et donnerait une mauvaise image de l’entreprise acheteuse, et cela est
d’autant plus grave s’il s’agit d’un marché local ou spécifique.
Dans un second temps, l’acheteur doit préparer le dossier d’appel d’offres qui
contient principalement les informations qui proviennent de la demande d’achats.
Il s’agit des éléments récapitulant le besoin (cahier des charges du produit,
quantité demandée, délais et lieu de livraison, garanties, et autres conditions
particulières comme l’emballage, le conditionnement, l’outillage, etc.), du
règlement, des conditions d’achats ainsi que les éléments de réponses attendus
par l’acheteur. En général, il est conseillé de fournir un cadre de réponse aux
fournisseurs afin de pouvoir comparer facilement les différentes offres, et ainsi de
gagner du temps. Cette méthode présente l’inconvénient de ne pas laisser de
liberté aux fournisseurs, qui peuvent difficilement apporter de nouvelles idées, et
proposer des offres plus ouvertes. Enfin, pour plus de transparence, Patrick
Carerivière, rédacteur du Guide de l’acheteur, conseille aux acheteurs de
demander lors de l’appel d’offres une décomposition du prix de vente afin de
différencier le produit de ses accessoires, comparer séparément les « parts
matières » et « main-d’œuvre » proposées par les différents fournisseurs. Enfin,
l’acheteur peut demander des engagements de la part du fournisseur concernant
la maîtrise de la qualité, de la logistique, la sécurisation des approvisionnements,
des prototypes ou échantillons si cela est nécessaire, et d’un engagement de
confidentialité.
Après avoir envoyé le dossier d’appel d’offres puis élaboré une grille comparative
des offres (avec une détermination de critères importants assortis de coefficients
de pondération), l’acheteur va pouvoir effectuer une comparaison des différentes
propositions. Il pourra alors choisir le ou les fournisseurs capables de satisfaire le
besoin exprimé, et ayant le prix le plus avantageux en terme de coût global (voir
paragraphe 3.3.6 sur l’analyse du coût global).
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3.3.5 La sélectionner et l’évaluation des fournisseurs
En terme de sélection des fournisseurs et notamment pour le cas de produits à
haut risque d’approvisionnement et à faible potentiel de profit qui doivent être
livrés dans les délais fixés, il est préférable de choisir des prestataires locaux
pouvant répondre immédiatement aux besoins plutôt que le mieux-disant à l’autre
bout de la planète, qui n’est pas nécessairement le meilleur partenaire.
L’évaluation des fournisseurs existants consiste à évaluer et à suivre les
performances des fournisseurs de l’entreprise dans le but d’optimiser le processus
achats. Elle est effectuée par le service achats en collaboration étroite avec le
service qualité. De nos jours, cette évaluation apparaît comme une nécessité pour
les entreprises souhaitant répondre aux exigences des normes ISO 9001 et ISO
9002.
L’évaluation des fournisseurs permet de mesurer la valeur des fournisseurs,
faciliter les décisions d’achats lors de consultations en les comparant entre eux,
améliorer la communication Client/Fournisseur puisque l’évaluation est un
véritable outil de communication, suivre l’évolution des performances des
fournisseurs dans le temps, et enfin d’anticiper les risques potentiels et ainsi les
éviter.
Pour effectuer le suivi des fournisseurs actifs, et ainsi effectuer une évaluation, il
faut choisir les critères et les sous-critères en fonction de la politique et des
attentes de l’entreprise. Les critères les plus souvent utilisés sont : la qualité, les
prix, les délais et le service.
La phase finale de l’évaluation du fournisseur se traduit généralement par une
réduction du panel, afin de préserver les fournisseurs les plus performants.
Afin d’évaluer la performance des fournisseurs, les acheteurs ont à leur disposition
divers outils et doivent choisir le plus adapté à leur entreprise mais surtout à leur
objectif d’évaluation.
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Audit, notation, questionnaire, visite d’usine sont autant d’outils d’évaluation
possibles, mais le plus utilisé et le plus adapté aux PME est la notation du
fournisseur.
L’acheteur doit déterminer des critères de performances sur lesquels tous les
fournisseurs et prestataires de l’entreprise seront évalués, et le « tiercé gagnant »
est souvent la qualité (taux de non-conformité sur livraisons, constance de la
qualité, réactivité), le prix (niveau de prix par rapport à la concurrence) et le
respect des délais (respect des délais contractuels, longueur des délais moyens
de retard, réactivité en cas de non-conformité, réactivité en cas de
dysfonctionnements). Ces trois critères sont classiques puisqu’ils sont
représentatifs de la performance opérationnelle du fournisseur.
Ensuite, la méthode pondérée qui est la plus utilisée consiste à pondérer chacun
des critères choisis en fonction de leur poids respectif souhaité par l’entreprise
dans la maîtrise de la qualité finale du fournisseur. Ainsi, après avoir noté puis
pondéré chaque critère pour chaque fournisseur, on obtient une note globale par
fournisseur, qui est un élément d’aide à la décision.
Ainsi, l’évaluation des fournisseurs permet aux PME de mesurer la performance
de leurs fournisseurs afin de les faire progresser (en définissant les plans de
progrès ou d’actions à mettre en place) ou de les écarter de manière à ne garder
qu’un panel vraiment performant.
3.3.6 Le levier d’analyse du coût global
Il s’agit ici de comprendre que le produit qui serait le moins cher en terme de prix
d’achats n’est pas nécessairement le moins coûteux d’une manière globale.
L’acheteur doit prendre en compte tous les aspects de coûts et de dépenses lors
de ses choix pour l’acte d’achats, en intégrant la notion de coût global.
Selon l’AFNOR (norme X 50-150), le coût global correspond à la somme des
dépenses sur l’ensemble de la vie d’un produit pour un usage donné. Il résulte de
la superposition du prix d’achats, des coûts de port, assurance et emballage, du
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coût de passation de commande, et des coûts divers de stockage, de non-qualité,
coûts financiers, etc.
Le prix d’achats est le prix de tarification de base du fournisseur, et comprend
l’achats du fournisseur, sa valeur ajoutée et sa marge.
Le prix rendu comprend en plus du prix d’achats, les frais de port, d’emballages et
d’assurance qui sont parfois une part non négligeable, et qui doivent être pris en
compte dans les choix de l’acheteur.
Le coût d’acquisition correspond au prix rendu ajouté au coût de passation de
commande. Sachant que le coût de passation de commande qui représente toutes
les ressources déployées par l’entreprise pour assurer ses approvisionnements
est d’une centaine d’euros en moyenne, ce coût doit évidemment être pris en
compte lors de la comparaison des offres commerciales. Le coût moyen de
passation de commande est estimé approximativement de la façon suivante : on
calcule le temps annuel consacré à l’approvisionnement multiplié par le coût
annuel de la personne chargée des approvisionnements (salaire brut + charges
patronales), et l’on divise par le nombre annuel de commandes.
Le coût de possession désigne l’ensemble des coûts liés à l’existence d’un stock,
depuis son entrée dans l’entreprise (livraison et réception) et jusqu’au moment où
il sera utilisé ou consommé. Ils comprennent en plus des coûts de stockages, les
pertes sur stock, les tests de contrôles et qualité, les coûts de rebuts, etc. Ces
coûts appelés aussi « coûts cachés » de par leur disparité et éparpillement,
représentent un gisement non négligeable pour l’entreprise. Pour réduire les coûts
de possession des produits, des dispositifs peuvent être mis en place par les
PME, comme le stockage chez le fournisseur, les livraisons sous assurance
qualité, ou la sélection et audits des fournisseurs.
Ainsi, l’acheteur doit prendre en compte toutes les composantes du coût global
afin de comparer des offres comparables, et obtenir le meilleur coût global pour
ses achats.
Par ailleurs, en terme de prix imposés par des fournisseurs, Xavier Leclerq
suggère aux acheteurs de PME d’effectuer du benchmarking envers d’autres
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entreprises utilisant les mêmes produits. En effet, celui-ci conseille de contacter
directement d’autres sociétés non concurrentes, en leur demandant à quels tarifs
elles se les procurent les produits. En général, en se présentant au téléphone
comme un collègue acheteur, l’accueil est excellent.
3.3.7 Le levier standardisation des produits
L’objectif est ici de montrer à l’acheteur de PME pourquoi il vaut mieux acheter
des produits existants sur le marché plutôt que des produits faits sur mesure. Il
s’agit de l’avantage indiscutable de l’achats de produit standard par rapport au
produit spécifique.
Pour cela, les différentes actions à mettre en œuvre sont l’expression fonctionnelle
du besoin (vu plus haut), la simplification voire standardisation des produits
spécifiques, et l’analyse de la valeur.
La standardisation est une opération consistant à simplifier le processus de
production (procédés et qualifications utilisées, caractéristique du produit) dans un
objectif d’efficacité et de rentabilité, et dont l’acheteur peut être le moteur. La
standardisation permet d’effectuer des économies d’échelles sur les volumes, de
minimiser les coûts de développement dans la mesure ou un plus grand nombre
de produit sera standard. Elle permet aussi centraliser les achats, et de diminuer
le nombre de fournisseurs.
Selon l’AFNOR, l’analyse de la valeur est une méthode de compétitivité
systématique et créative visant à satisfaire le besoin de l’utilisateur par une
démarche spécifique de conception (ou de modification) à la fois fonctionnelle et
pluridisciplinaire. En achats, l’analyse de la valeur consiste à simplifier les produits
industriels, tout en respectant la satisfaction des attentes de l’utilisateur. En
conséquence, le prix de revient du produit diminue et la compétitivité et/ou le
bénéfice augmente.
L’analyse de la valeur est une source importante de gain sur les achats, et la
méthodologie à suivre pour la conduire consiste à mettre en place une
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commission de travail pour rechercher les fonctions remplies par le produit fini,
rechercher ses coûts techniques, rechercher des idées et des solutions nouvelles
de fabrication, sélectionner et mettre en œuvre les idées retenues, et évaluer le
résultat.
Cette analyse s’utilise plutôt pour des produits simples, pour un produit fabriqué
en série ou à l’unité, destiné à la grande consommation à l’industrie.
3.3.8 L’utilisation d’Internet pour effectuer les achats
Petit à petit, Internet et l’utilisation des nouvelles technologies vont changer la
manière de travailler de l’entreprise. Il s’agit de l’intégration des nouvelles
technologies de l’information dans les activités courantes de l’entreprise.
Internet a permis d’accroître l’efficacité de la Fonction achats et permet de
rationaliser le processus d'achats en réduisant son coût et sa durée. Il offre à
l'entreprise l'opportunité de réorganiser la fonction, de simplifier les démarches et
d'optimiser l'enchaînement des tâches.
L’information qui circule désormais librement permet d’améliorer considérablement
la réactivité de l’entreprise.
Ainsi, Internet permet à la fonction achats d’élargir le choix des fournisseurs à
toute la planète, d’effectuer de réelles économies sur le prix d’achats, d’effectuer
un gain de temps considérable sur les négociations par une simplification des
procédures, et permet aussi une prise de décision beaucoup plus rapide qu’avec
des moyens traditionnels.
Internet permet une optimisation qui peut être utilisée par les personnes chargées
des achats dans le PME à tous les niveaux du processus achats : recherche de
fournisseurs (e-sourcing), mise en concurrence (par les places de marché, les
appels d’offre et les enchères inversées en ligne), approvisionnements (e-
procurement par des catalogues en ligne ainsi que des commandes, des
facturations et des paiements en ligne).
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3.3.8.1 Le e-sourcing
Un avantage certain d’Internet est qu’il permet d’effectuer un gain de temps
considérable. En effet, Acheter prend beaucoup de temps et rechercher des
fournisseurs dans le monde entier, comparer les différentes offres et les nombreux
services sont des tâches fastidieuses qui poussent l'acheteur, par manque de
disponibilité, à se rabattre essentiellement sur le marché domestique.
La technologie d'Internet est en train de révolutionner les pratiques d'achats en
offrant à l'acheteur la possibilité de s'affranchir des frontières du temps et de
l'espace. Désormais, contacter un fabricant coréen n'est pas plus difficile que
d'entrer en relation avec un fournisseur breton. Cette démarche doit être adoptée
par toutes les PME, aussi petites qu’elles soient.
La recherche de fournisseurs grâce à l’utilisation d’Internet est désormais plus
rapide, plus interactive, et devient un complément indispensable à l'utilisation des
supports traditionnels que sont le téléphone et le catalogue papier. Philippe
Monnier, responsable des achats et de la logistique de la société SNEES, PME de
120 personnes dans la sous-traitance de cartes électroniques, souligne que
« dans une recherche de compétitivité, nous avons élargi notre panel fournisseur
en Asie et en Chine, et l’externalisation de certains approvisionnements tels que
les circuits imprimés nous a permis de conserver et d’acquérir de nouvelles parts
de marché »14.
En effet, Internet offre une quantité considérable d’outils qui sont disponibles aux
acheteurs de PME et qui leur permettront de sélectionner leurs fournisseurs
potentiels dans un marché devenu mondial. Parmi ces outils, on peut trouver :
- les moteurs de recherche, qui permettent d’avoir accès à toute l’information
disponible sur le web (réseau mondial de serveurs d’informations Internet) à partir
d’une combinaison de mots clés. Les plus connus sont Google, Altavista, Lycos,
ou Voilà.
14 S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes, Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005, p22 à 44
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- les bases de données, qui sont des annuaires en ligne permettant de faire des
recherches multicritères pour trouver des fournisseurs en fonction des produits
recherchés et de la zone géographique voulue.
- les forums de discussion, ou news groups, qui sont un espace de dialogue dédié
à la diffusion et à l’échange d’information entre personnes connectées, et qui
peuvent parfois apporter des réponses à un problème assez pointu.
- les listes de diffusions, qui sont des lettres ou bulletins d’information
thématiques, et sont diffusées périodiquement par lettre électronique après un
abonnement souvent gratuit sur une liste de diffusion, et qui permet aux acheteurs
de PME de se maintenir en état de veille sur des domaines particuliers.
3.3.8.2 La mise en concurrence
Les nouvelles technologies, et plus précisément Internet permettent de mettre à
disposition des acheteurs de nombreux outils de mise en concurrence. Leur
utilisation est souvent payante, mais l’investissement est limité car aucune
interface n’est nécessaire avec le système d’information de l’entreprise.
Ces nouvelles possibilités concernant les modes de consultation des fournisseurs
permettent de réaliser des économies substantielles sur le prix d’achats, et de
gagner du temps sur la négociation.
La plupart de ces nouveaux outils sont accessibles par les places de marché.
Les places de marché sont des plates-formes virtuelles accessibles via Internet à
un très grand nombre d’acteurs qui entrent en relation simultanément et sur
lesquelles sont réalisés des échanges de produits et de services.
Ces espaces sont de véritables communautés au sein desquelles un grand
nombre d'opinions et d'informations sur les fournisseurs circulent.
Les places de marché virtuelles qui étaient auparavant utilisées plus souvent par
les grands groupes et leur filiales, sont aujourd’hui largement adaptées aux PME.
Elles peuvent être verticales (spécialisés par secteurs d’activités) ou horizontales
(généralistes), mais aussi privées ou ouvertes à toutes entreprises.
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M. Pierre-Alain VONDANN, rédacteur de l’e-procurement et la fonction achats sur
acheteur info.com conseille vivement aux acheteurs de PME d’utiliser les appels d’offre en ligne. Les appels d’offre en ligne sont basés sur le même principe que
les appels d’offre classiques, mais ceux-ci se passent en temps réel puisque les
différents acteurs sont connectés sur Internet.
Si l’acheteur ne réserve pas son appel d’offre à un groupe pré-défini de
fournisseurs, c’est-à-dire qu’il ouvre son offre à tous types de fournisseurs, il s’agit
d’un appel d’offres ouvert. Dans ce cas, l'acheteur dispose d'une plate-forme qui
lui permet d'entrer en contact avec de nouveaux fournisseurs potentiels et il peut
comparer un grand nombre de propositions simultanément et quasi
instantanément. La diffusion de l'annonce et la consultation des réponses se font
en quelques heures.
Les fournisseurs connectés font leur offre en temps réel, et ne peuvent voir sur
leur écran, que leur offre ainsi que l'offre la plus basse. Le principal avantage des
appels d’offres ouverts est de limiter les recherches de fournisseurs ainsi que la
durée des négociations.
Un autre outil de négociation permettant de réunir virtuellement plusieurs
interlocuteurs et de leur diffuser simultanément des informations, est l’utilisation
des enchères inversées en ligne. Cet outil est généralement utilisé après
qualification des fournisseurs pour le dernier stade de négociation.
Les enchères inversées sont aujourd’hui l’un des meilleurs outils de baisse des
prix sur les postes d’achats ayant un volume significatif, puisque l’acheteur
concrétise son achat avec l’offre du moins-disant. Les fournisseurs sont invités à
remettre leur offre de prix de façon anonyme en temps réel, après que l’acheteur
ait défini son besoin très précisément dans un cahier des charges. Le cahier des
charges rédigé par l’acheteur devra être très complet sans laisser de zones
d’ombres puisque celui-ci sert de base aux propositions des fournisseurs. En effet,
toute imprécision dans le cahier des charges génèrera une perte de temps, alors
que le principal intérêt de l’Internet pour la mise en concurrence réside dans la
rapidité de l’opération.
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Les fournisseurs ont l’obligation de renchérir à la baisse, après avoir pris
connaissance en temps réel des offres de leurs concurrents.
3.3.8.3 Le e-procurement
Le e-procurement est l'ensemble des solutions logicielles dont l'entreprise dispose
pour effectuer ses achats et ses approvisionnements via Internet. Auparavant
cantonné aux achats dits "de gommes et de crayons", l'e-procurement s'est élargi
aux achats de production et devient aujourd'hui une véritable alternative pour
optimiser la gestion de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement de
l'entreprise.
Avec Internet, la fonction achats dispose désormais d'une multitude de services
pour gérer efficacement et à moindre coût l'ensemble de la chaîne
d'approvisionnement : l’acheteur a à sa disposition des catalogues en ligne, et
peut effectuer des commandes, des facturations et des paiements en ligne.
Internet permet d’éliminer l’ensemble des tâches routinières, administratives et de
se recentrer sur le cœur de métier des achats.
Les catalogues électroniques sont des catalogues de produits mis à jour en temps
réel en terme de définition de produit et de prix. Ce sont des programmes
reposant sur la technologie du web qui permettent à chaque acteur de la fonction
achats d'accéder en externe ou en interne, aux produits et prestations de divers
fournisseurs à travers un catalogue prédéfini. L'acheteur peut ainsi trier,
sélectionner et commander en ligne les produits ou services de son choix. Cette
pratique qui peut représenter un investissement relativement élevé en matériel
permet toutefois de réduire de 50% le processus d'achats.
Ainsi, grâce au temps gagné sur le temps de traitement des tâches
administratives, les ressources peuvent se mobiliser sur des fonctions à plus forte
valeur ajoutée.
Les commandes en ligne sont constituées d’articles sélectionnés et ajoutés aux
paniers depuis le catalogue et adressés au fournisseur par Internet. Dans l’idéal, il
existe une liaison entre le catalogue et l’ERP du fournisseur, permettant aux
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commandes enregistrées d’arriver directement dans son système d’information.
De cette manière, les produits sont automatiquement réservés en stock s’ils
existent ou dans le cas contraire déclenchent un ordre de fabrication. Ainsi, le
traitement de la commande est accéléré chez le fournisseur, et le service sera
meilleur.
Selon la Cegos15, le coût moyen pour émettre une commande est de l’ordre de
110 euros et ce coût est divisé par 4 avec le e-procurement, en offrant une réelle
économie de gain et de temps. Leur utilisation semble donc être une évidence
pour les PME n’utilisant à ce jour pas encore les outils disponibles grâce à
Internet.
15 H. SEBA, cours de Maîtrise d’achat 2003-2004, IUP Commerce et Vente de Grenoble sur le module stratégique de la fonction achats (marketing achats, élaboration de la demande, réponse organisationnelle).
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4 Conclusion
Il est très clair que les dirigeants des Petites et Moyennes Entreprises ont
aujourd’hui tous pris conscience de l’importance de bien gérer leurs achats.
Néanmoins, la question se pose de savoir comment s’y prendre lorsque l’on
dispose de peu de moyens.
Nous avons vu dans ce mémoire la nécessité de créer un service achats pour
accompagner la montée en puissance dans une PME et de mieux maîtriser une
fonction qui gère plus de 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Une forte source
d’économie pour l’entreprise et à ce jour peu pratiquée dans les PME consiste à
avoir une approche globale et stratégique de ses achats, en analysant le
portefeuille achats et en décidant du type d’approche à adopter et du levier
d’économies à actionner pour chaque poste d’achats suivant ses caractéristiques.
Une telle démarche implique une gestion des achats à long terme plutôt qu’au jour
le jour. Pour pouvoir la mettre en œuvre, il convient de mettre en place une
organisation adaptée à la taille de l’entreprise avec une personne dédiée aux
achats qui sera apte à réaliser ce travail. L’acheteur dans une PME est confronté
tous les jours à des choix difficiles, engageant l’avenir de l’entreprise et sa
pérennité.
A travers ce travail de recherche pour mon mémoire ainsi que les entretiens
menés au sein des sociétés BLANCHON et SEDATELEC, j’ai pu approfondir mes
connaissances en achats et confirmer mon intérêt pour cette orientation.
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En effet, cela a été pour moi l’occasion de découvrir la pluridisciplinarité et la
richesse des achats au sein d’une PME. En effet, contrairement à une grosse
entreprise où les achats sont sectionnés, j’ai pu avoir une vision globale des
achats. De plus, l’avantage de la PME est la réactivité dans la prise de décision et
la souplesse d’intervention transversale.
Ainsi, si la fonction achats est déjà considérée comme une fonction stratégique
dans les grandes entreprises de tous les secteurs et que les responsables ou
directeurs achats sont de plus en plus intégrés dans les comités de direction, les
achats deviennent aussi une fonction stratégique dans les PME.
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5 Bibliographie
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1996.
D. CHAMBRAY, B. IOCHUM, F. JAFFRAIN-CHERRAT, A. SAINT FELIX, P.
PILETTE, Les achats dans les petites et moyennes entreprises, Dossier,
Profession Achats N°12, décembre 2003, p 36 à 45.
S. De BOISFLEURY, Les outils qui ont révolutionné les achats, Décision Achats,
le magazine stratégique des acheteurs, N°73, mai 2004, p39 à 46.
S. CANOURDIE, Enquête exclusive, les PME rattrapent les grands groupes,
Dossier Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°124, janvier 2005,
p22 à 44.
P. CARERIVIERE, Le guide de l’acheteur, les éditions Demos, 2000.
F. COMBIER, Les achats, fonction clé de l'entreprise, Présences, Dossier n° 153,
mars 2003.
J.P DURAND, Les Achats, L’abécédaire des mots et expressions utilisées dans le
langage des achats, Gualino éditeur, 3ème édition, Paris, 2003.
M. GOLLETY, cours de DESS Logistique 2004-2005, Université Paris 1 Panthéon
Sorbonne, sur le processus d’achats et d’approvisionnement.
M.P. MILLETO, cours de Maîtrise d’achats 2003-2004, IUP Commerce et Vente,
Université de Grenoble sur le module stratégique de la fonction achats
(Amélioration de la compétitivité achats).
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
73
P. NOIREAU, cours de Maîtrise d’achats 2003-2004, IUP Commerce et Vente de
Grenoble sur le module Planification (politique et mesure de performance).
R. PERROTIN, Le marketing achats, stratégies et tactiques, Editions
d’organisations, troisième tirage 2003.
R. PERROTIN, e-achats, stratégies d’achats et e-commerce, Editions
d’organisations, 2002.
R. PERROTIN et P. HEUSSCHEN, Acheter avec profit, Editions d’organisations,
deuxième édition, 1999.
H. PERSON, Guide pratique de la fonction achats et Approvisionnements en
PME/PMI, Edition Maxima 2003, Laurent de Mesnil Editeur.
B. POIRETTE, Les outils de pilotage de la fonction achats, Décision Achats, le
magazine stratégique des acheteurs, N°43, août 2001.
G. POMMEREAU, La longue marche vers l’optimisation des coûts, Dossier
Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°99, octobre 2002, p14 à
27.
H. SEBA, Les 12 travaux pour transformer la fonction achats, Dossier
Organisation et Management, La Lettre Des Achats n°100, novembre 2002, p24
à 31.
H. SEBA, cours de Maîtrise d’achats 2003-2004, IUP Commerce et Vente de
Grenoble sur le module stratégique de la fonction achats (marketing achats,
élaboration de la demande, réponse organisationnelle), le module planification
(opportunités et risques du marché, contrôle de gestion et Politique Achat), le
module négociation et le module processus sur la mesure de l’enjeu.
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Webographie :
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Dossier n°35, février 2003.
C. BANZET, Témoignage sur la création d’un service achats, Le réseau des achats (www.lereseaudesachats.com), article du vendredi 9 avril 2004.
F. Bordage, Mieux vendre grâce au group buying, Trouver une aiguille dans la
toile du Web, i-entreprise.com.
DECISION ACHATS ENTREPRISES & COLLECTIVITES – E-business : du
concept à la réalité, Revue de presse, NOVAMETRIE, janvier 2002.
D. Girard, Présentation de la population globale française des PME-PMI, www.La Tribune.fr, le 20 octobre 2003.
M. Kindermans, Les PME innovent aussi dans leurs achats, La rédaction web des Echos, Métiers, vie de l’entreprise, le 5 janvier 2005.
Ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie, Commerce électronique et
PME, Les revues du Web, Revue du 19 janvier 2004.
D. Rault et B. Le Corre, Business Village lance sa centrale d’achats pour les PME-
PMI, communiqués de presse, BNP Paribas actualité, le 28 février 2001.
L. Vielle, Marketo.com, des services pour les PME/PMI, Marketing Direct, magazine n°47 de juin 2000.
P.A VONDANN, Les nouvelles facettes de la fonction achats, Les ERP un nouvel
atout pour les PME/PMI, et L'e-procurement et la fonction achats ? ,
www.acheteursinfo.com, actualités achats,
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Pourquoi la nécessité d’un service achats dans les PME ? Comment le créer ?
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ANNEXES :
ANNEXES 1 : Base du questionnaire de l’enquête exclusive de La Lettre Des
Achats de janvier 2005 p I
ANNEXE 2 : Trame des Fiches Tarifs/Articles (BLANCHON) p V
ANNEXE 3 : Fiche d’évaluation initiale Fournisseur (SEDATELEC) p VII
ANNEXE 4 : Fiche d’Evaluation Continue Fournisseur (SEDATELEC) p IX
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ANNEXES 1 : Base du questionnaire de
l’enquête exclusive de La Lettre des Achats de janvier 2005
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ANNEXE 2 : Trame des Fiches Tarifs/Articles
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Référencement nouvelle matière première
Nom :
Code matière première :
Fournisseur :
Code fournisseur :
Conditions d’achat :
Prix au kg Quantité à commander Délai d’approvisionnement Conditions de livraison Conditions de paiement
Date :
Le responsable achats : Virginie BALMON
Fiche de contrôle
Nature :
Aspect :
Viscosité brute :
Viscosité diluée ()
Densité :
Extrait sec :
Test complémentaire,
Test complémentaire,
Valeurs de contrôle, conformément à la Fiche Technique Le responsable du laboratoire : Jacques CLECHET
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ANNEXE 3 : Fiche d’évaluation initiale
Fournisseur
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ANNEXE 4 : Fiche d’Evaluation Continue
Fournisseur
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SEDATELEC
Fiche d’Evaluation Continue Fournisseur
FOURNISSEUR :…………………………………………FOURNITURE :………………………………………… La fiche d’évaluation continue est ouverte en cas de : • fiche de Non Conformité ou d’Action Corrective et Préventive, • non respect de délais ayant une incidence grave sur le déroulement et/ou le coût de la fabrication, • non réactivité ou de problème relationnel avec le fournisseur, • une augmentation importante des prix pratiqués.
La rubrique « commentaires » rassemble les éléments nécessaires à l’évaluation du fournisseur . N° de commande, de fiche de NC et ACP……
Critères d’évaluation :
Commentaires :
NC ACP
Délais
Réactivité Relationnel
Prix
Date : Notation
: sur 4
sur 2
sur 2
sur 2
Le bilan de l’évaluation est réalisé une fois par an , en cas de non conformité ou ACP.
Ce bilan comprend une notation et une conclusion. Note globale inférieure ou égale à 4 : abandon de la collaboration ou mise sous surveillance accompagnée d’actions d ’amélioration.
Note globale comprise entre ou égale à 5 et 7 : actions d’amélioration. Note globale supérieure ou égale à 8 : Bilan satisfaisant , pas d’action particulière.
Date :