PONT-L'ABBE - Lotissement de Kerarthur (29.220.004 AH) Finistère.

DFS DE SONDAGES DE DIAGNOSTIC 14/02/1994-4/03/1994

Sous la direction de Bertrand GRALL, avec la collaboration des services techniques de la commune de Pont-L'Abbé.

CONSEIL GENERAL DU FINISTERE SERVICE DEPARTEMENTAL D'ARCHEOLOGIE.

1994.

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FIG. 1 : Localisation du site, extrait de la carte IGN au 1/25 000 de Pont-L'Abbé n° 0520 W.

FIG. 2 : Assemblage d'extraits cadastraux, section AM et AL.

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I - INTRODUCTION

1. Circonstances du sondage

Suite à la découverte de vestiges archéologiques à l'emplacement de la 2ème et 3ème tranche de viabilisation du lotissement de Keralio, les travaux ont été interrompus pour permettre la réalisation d'une fouille d'urgence et après-coup de libérer le terrain de toutes contraintes archéologiques. Cette fouille nécessitant l'intervention d'une équipe de fouilleurs professionnels, son coût a été jugé trop onéreux par le conseil municipal lors de sa séance du 30 mars 1993. A la fin de cette même année, la commune de Pont-L'Abbé a modifié son projet en déplaçant l'implantation du lotissement dans une parcelle située un peu plus au nord du précédent projet. Préalablement à tout engagement de travaux et compte-tenu de la présence immédiate de vestiges archéologiques, la commune a demandé à l'Archéologue Départemental du Finistère de bien vouloir procéder à des sondages de diagnostic, la commune Rengageant à assurer le soutien logistique.

2. Contexte archéologique et choix de l'implantation des sondages

Les vestiges repérés dans les coupes de terrassement de la voirie sont au nombre de 5 principalement. Us correspondent à une excavation du type des souterrains armoricains pouvant être datés de la Tène ancienne comme le souterrain de Rubiou en Spézet ou de Nerf Hir en Plougasnou, Finistère (Le Goffic, 1992, 1993) ; et à 4 fossés de dimensions variées. Parmi ceux-ci, les 2 plus larges situés dans les parcelles AM (574, 573, 581) apparaissent parallèles entre eux. Orientés sensiblement nord-ouest - sud-ouest, ils semblent se prolonger dans la parcelle AL 56 (Fig.2).

En conséquence, l'implantation des sondages archéologiques a été disposée parallèlement à la plus grande longueur de la parcelle, orientée approximativement est-ouest, devant permettre un recoupement éventuel des structures décrites ci-dessus et dans la pratique, une réduction des manoeuvres de l'engin de terrassement qui s'est avéré être une option efficace sur terrain détrempé. Pour matérialiser le tracé du sondage à réaliser, ainsi que de disposer de points de référence lors des terrassements, des jalons en bois surmontés d'une pointe et numérotés furent disposés tous les 20 mètres dans le sens de la longueur suivant la configuration de la parcelle, tel un quadrillage.

Le projet du lotissement s'étendant dans la parcelle AL 59 (annexe 2), il fut demandé par la commune de ne pas y faire de fouille ainsi dans l'angle nord-est de la parcelle AL 56 afin de préserver un passage existant très fréquenté par les riverains des lotissements du Guerdy et de Kerarthur. 5 tranchées (Tl, T2, etc.), ont été implantées, d'une longueur totale de 690 mètres linéaires couvrant 9,70 % de la parcelle Al 56, et espacées entre elles de 7 à 11 m.

3. Localisation

Les sondages sont situés au nord-nord-est des vestiges découverts en 1993 dans les parcelles AH (569 à 589), et à 800 m au sud-sud-est du bourg. Le terrain fait la jonction entre le lotissement du Guerdy et de Kerarthur. Les coordonnées Lambert sont les suivantes : x = 110,500 y = 2 338,580 et l'altitude est de 15 m.

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4. Organisation du sondage

Les sondages de diagnostic ont été confiés à Bertrand GRALL, Technicien Territorial au Service Départemental d'Archéologie du Finistère. Les sondages de diagnostic ont eu lieu du 14 février au 4 mars 1994 dans des conditions climatiques très souvent défavorables, neige, pluies intermittentes quasi-quotidiennement, nécessitant l'emploi d'un abri type serre tunnel, ne permettant pas une étude fine des sols ou sédiments et compromettant le prélèvement en bloc à l'aide de bandes plâtrées ou injection de mousse polyuréthanne du mobilier céramique découvert "en place".

La commune de Pont-L'Abbé par le biais des services techniques a été présente durant toute la phase dite de "terrain" en mettant à disposition au moment opportun, personnel et matériel, en la personne de : - Michel CORRE, conducteur d'engins, - Guy STRUILLOU, agent technique municipal, qu'ils soient ici remerciés ainsi que les responsables des services techniques pour leur patience et l'intérêt qu'ils ont manifestés durant tout ce chantier. Les terrassements ont été réalisés à l'aide d'un tracto-pelle. La largeur des sondages a été conditionnée par la dimension du godet soit 1,50 m. Chaque objet et ensemble de mobilier homogène mis au jour ont été systématiquement repéré dans les trois dimensions : x : relevé par rapport au point de référence repéré au plan et situé à l'ouest (ex. T10, T l l , etc.), y : relevé par rapport à la paroi sud de la tranchée et z relevé par rapport au niveau du sol actuel. La pente dans ce champ n'excède pas 0,3 % (plan topographique en annexe).

Suite à ces terrassements, pour une meilleure observation, un nettoyage à la truelle ou à la binette a été entrepris sur toute la longueur ou partie des tranchées.

Le sous-sol ne présentant pas de changements importants dans sa stratigraphie, la profondeur des sondages est sensiblement la même. Les observations se sont faites à partir du niveau d'arène jaune en place à - 0,50, 0,70 m. Au sommet de ce niveau est un lit de galets entre - 0,40 et 0,50 m au contact ou au travers duquel a été mis au jour l'essentiel du mobilier et des structures archéologiques.

n - DESCRIPTION DES STRUCTURES

T 10 entre 6,10 m et 11,10 m, ST 1, mur de fondation apparaissant dès la surface dans un amas de pierres et d'arène (Fig. 4). Un sondage effectué dans sa partie est a montré, le long de la paroi sud, une alternance de couches d'arène auxquelles se mêlaient des moellons, et de couches d'humus jusqu'à un niveau de roche "saine" à - 1,80 m sous le niveau du sol actuel. Au contact de cette roche et le long du parement nord, plusieurs fragments de verre à vitre, sans défaut, ont été prélevés. Le nettoyage des parements intérieurs a fait apparaître un appareil de moellon régulier et soigné. A l'extérieur de cet édifice et le long du mur ouest sont des interstices au sein de l'un desquels il fut extrait un fragment de couvercle en plastique rouge comportant les premières lettres de la marque Nestlé. Les fondations ouest et est se prolongeant en direction du sentier situé au sud, ses dimensions intérieures sont de 3,80 m de large pour sensiblement 6 m de long ce qui offre une surface utile de 23 m2. L'étude du cadastre napoléonien de 1833 (annexe 3) ne fait rien apparaître à son emplacement et encore moins le cadastre de 1971. Entre ces deux dates il n'existe pas sur Pont-L'Abbé d'édition intermédiaire du cadastre. Si la technique de construction, sa situation en stratigraphie ainsi que son comblement plaident pour une réalisation récente, son usage de part ses dimensions de même que sa localisation est

surprenant. Selon le témoignage d'un riverain, natif de la commune, M. TAREAU ; âgé de 18 ans au moment des faits, il s'agit d'un abri ou cache construit en 1942 par les allemands. Plusieurs édifices de ce type ont été bâtis dans le périmètre du Collège des Carmes, siège d'un commandement, dans les parcelles AL 329, AL 334 et AL 59. L'angle nord-est de cet abri recoupe le fossé de la structure ST 2 (photo 2).

T 10 à 13,50, ST 2, le fossé est est espacé de 2,30 m du fossé mentionné ci-dessus. Ils apparaissent dans les tranchées T 21, T 31 T 40 et se prolongent dans le lotissement de Kerarthur mais ne se raccordent pas aux fossés repérés dans le lotissement de Keralio. (Fig. 2). Leur remplissage fait apparaître qu'ils ont fonctionné ouverts durant un temps puis comblés naturellement. Parmi le mobilier prélevé lors des sondages effectués dans les tranchées T 21, T 31, la plupart des tessons de poterie étaient de taille millimétrique, d'aspect fruste, érodés et provenaient essentiellement du fossé est (Fig. 5). De part leur aménagement, rectitude, parallélisme, espacement, ils sont comparables à des fossés de parcellaires tels que ceux rencontrés à Menez Liaven en Pluguffan (Le Goffîc, 1993). Ils n'apparaissent pas au cadastre de 1833 et de 1971, il est vraisemblable qu'ils aient été réalisés à la fin du XIXème siècle ou dans la première moitié du XXème siècle. L'arasement du talus qui leur était associé, est très probablement contemporain du comblement de l'abri allemand.

T 11 à 9,10 m ST 3, tranchée moderne comblée d'arène, contenant une conduite d'eau, annotée au plan de l'expert-géomètre (annexe 1). Elle recoupe le fossé ouest de la structure ST 2 en T 40 (Fig. 3).

T 13 à 14,70 m, ST 4, fossé orienté sud-ouest-nord-est. Ses dimensions sont : largeur 0,40 m et profondeur 0,16 m. De faible profondeur son comblement apparaît uniforme et présente sur le bord sud un sable grossier issu de l'altération de la paroi. En surface, lors du décapage manuel il fut prélevé un tesson à pâte brune et dégraissent grossier d'une poterie commune. De même, au nord ouest dans le remplissage d'une petite structure circulaire de type "trou de poteau" (Fig. 4), il fut extrait un tesson aux caractéristiques similaires pouvant être qualifié de tesson protohistorique. Cet ensemble de structures ne trouve pas de continuité en T 25 ; difficilement identifiable il semble être de taille modeste.

T 21 entre 13,70 m et 17,80 m, ST 5, 4 petites structures circulaires de type "trou de poteau" de 0,20 m à 0,40 m de diamètre. Organisées, en toute hypothèse, en une double rangée ou en "retour d'angle" cet agencement traduit la présence d'une construction dont la fonction peut être liée à la découverte de fragments de bronze et/ou du vase-silo n° 2 (Fig. 3, V2). Ce qui suggère l'existence d'une construction à usage d'habitation et/ou d'atelier qu'accrédite la mise au jour d'une concentration de grains de charbons de bois dans sa partie est et dans le remplissage du trou de poteau ouest (Fig. 5). Un seul tesson de poterie d'aspect protohistorique est apparu lors du décapage manuel ; il était situé en surface du trou de poteau sud-est. Il est à noter que les vestiges de ce bâtiment ont été en partie sans nul doute détruits lors de la modification du parcellaire (ST 2).

T 25 à 12,70 m, ST 6, fossé orienté nord-sud, ses dimensions sont : largeur 0,70 m et profondeur 0,22 m. Il a été creusé jusqu'à la roche altérée "en place". A l'est du fossé, sont de nombreuses pierres de même nature qu'en sous-sol. Elles sont mêlées à une arène remaniée qui se distingue par l'inclusion de petits fragments de terre rougie. Cela suggère un entretien du fossé (Fig. 4).

Dans le sondage réalisé dans le fossé il a été extrait 10 tessons de poterie. Leur caractéristique commune est de posséder une pâte d'aspect fruste, à dégraissant grossier quartz, feldspath et mica et d'être cuite en milieu oxydant à l'extérieur et réducteur à l'intérieur. Ce fossé se prolonge vers le nord, il apparaît à 11,90 m de T 35 (Fig. 3, ST 6). De largeur moindre , il s'appuie à l'ouest sur le sommet de la roche altérée en place. Le décapage de ses abords à livré plusieurs tessons dont certains sont techniquement semblables par leur mode de cuisson et nature de dégraissant de ceux rencontrés en ST 6. Un tesson retient l'attention, il comporte la moitié d'un élément de préhension. Sa pâte est de teinte vieux rose et sa forme de type "bouton allongé" s'apparente à certains tessons du Néolithique final comme ceux rencontrés à Porz-Poul'han en Plouhinec (Le Goffic, 1990) ou dans le tumulus de Renongar en Plovan (Polies 1993).

T 32 à 9,10 m, ST 7, extrémités de deux petits fossés formant une "entrée". Le comblement des fossés est homogène. Il est constitué de sable grossier de teinte blanchâtre riche en mica blanc, au contact des parois s'y observent des taches d'arène oxydée (Fig. 3).

T 41 à 12,70 m, ST 8, petite fosse circulaire moderne, apparaissant dès la surface. Sous un comblement de pierres, il a été ramassé par curiosité, un amas de métal ployé, oxydé, informe, assemblé par sertissage (Fig. 3).

T 43 à 7,40 m ST 9, trace brune, elle est apparue sur une très faible profondeur lors des sondages d'évaluation. Aucun mobilier ou structure ne lui est associée (Fig. 3).

m - LE MOBILIER

Le décompte des objets issus des sondages est le suivant :

- 362 tessons de poterie non comptés ceux appartenant aux 2 vases silo.

- 6 fragments de métal comprenant 1 scorie de fer, 1 clou de section triangulaire, de la tôle fine ployée, 1 petit fer à cheval et 2 fragments de bronze.

- 12 objets lithiques comprenant 8 éclats de silex, 1 éclat de grès ladère retouché, 2 fragments de schiste ardoisier et 1 éclat de roche chauffée.

- 18 éclats de verre.

Le mobilier céramique a été classé en 3 grandes périodes chronologiques : Médiévale et Moderne réunies, Gallo-romaine et Protohistorique.

Période Médiévale et Moderne : le mobilier apparaît entre la surface et - 0,35 m ce qui correspond à la couche de terre arable. 182 tessons se rapportant à ces périodes ont été collectés, 75 d'entre eux soit plus de la moitié sont des tessons de poterie dite "onctueuse". Leur répartition dans la parcelle AL 56 est diffuse et est le résultat d'épandage.

Période Gallo-romaine : le mobilier apparaît entre - 0,35 m et - 0,50 m. 16 objets se rattachant à cette période ont été ramassés. Ils comprennent des fragments de rebords de tegulae, de pilettes ou briques ainsi qu'un tesson de sigillée et un départ d'anse d'amphore. Ils apparaissent essentiellement dans l'angle nord ouest de la parcelle. Associés à aucune structure, cela suggère

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Local isal iondes structures (ST) et répartition de la céramique pargrande période chronologique. H i s t o g

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Médiévale et Moderne-

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FIG. 3 : Plan de synthèse.

ST 1

ST4

FIG 4 : Plans et coupes des structures ST 1, ST 4 et ST 6.

8

ST2

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Roche en place

S

Zone de rejetde déblais

Zone ayant livré de nombreux charbonsde bois

Arène colluvionnée de teinte verdâtre

Arène de teinte blanchâtre

FIG. 5 : Plans, élévations, coupes des structures ST 2, ST 5.

! PHOTO 1 : T 10, vue prise de l'ouest, fondations nord d'un abri allemand, structure ST 1.

PHOTO 2 : T 10, vue d'ensemble des structures ST 1 et ST2.

PHOTO 3 : T 21, vue en coupe des fossés du parcellaire après sondage, structure ST 2.

PHOTO 4 : T 21, vue générale présentant les traces d'un habitat (ST 5), recoupées par les fossés modernes (ST 2)-

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PHOTO 5 : T 13, vue prise du nord est, fossé, structure ST 4).

PHOTO 6 : T 13, vue rapprochée du fossé et des trous de poteau, ST 4.

un transport de matériaux par les pratiques culturales, d'un site localisé probablement plus au nord ouest.

Période Protohistorique : le mobilier apparaît en stratigraphie entre - 0,35 m et - 0,65 m. Cette période est représentée ici par 163 tessons de poterie. La quasi-inexistence de rebord, fond ou décor ne permet pas de comparaison et par conséquent de proposer une chronologie plus fine. Les caractéristiques de cette poterie commune peuvent tout aussi bien être étendues à la période chronologique immédiatement plus ancienne, soit le Néolithique.

Ce mobilier apparaît essentiellement dans la moitié sud de la parcelle avec une nette concentration en T 12. La lecture des histogrammes révèle un nombre important de tessons à proximité des structures ST 5 et ST 6.

- Les vases

a) Vase silo n° 1, en T 20 à 2,70 m, annoté V 1 (Fig. 3) il apparaît à - 0,50 m. Découvert en "place" incomplet, une fouille de son contenu à permis de prélever des échantillons de terre en vue d'éventuelles analyses et de faire apparaître des racines au contact de la paroi et dans les fissures. Au contact du fond, il fut prélevé plusieurs tessons provenant du haut de la panse. Ce qui une implique une postériorité du comblement et confirme l'ancienneté des cassures.

Compte-tenu des intempéries, le vase a été enlevé par morceaux, c'est ainsi que 122 tessons ont été ensachés pour être recollés. Les tessons de la partie haute de la panse ne se raboutant pas à ceux de la partie basse, une reconstitution théorique, néanmoins très vraisemblable a été opérée, présentant un profil de la base au rétrécissement du col (Fig. 6). Les dimensions sont les suivantes :

Hauteur (partielle) : 330 mm Diamètre maximum de la panse : 455 mm Diamètre minimum du col : 325 mm Hauteur de la partie inférieure de la panse : 215 mm Hauteur de la partie supérieure de la panse : 110 mm Epaisseur de la paroi : 5 à 7 mm.

La pâte est de couleur brune à noire à dégraissant fin à moyen, composé de quartz, mica et feldspath. La cuisson n'est pas uniforme, elle est tantôt oxydante ou réductrice tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la paroi. La surface a une couleur qui varie du brun clair, brun foncé au noir et présente des traces de "coup de feu". Elle est lissée et ne comporte pas de décor.

Il s'agit d'une poterie dite domestique dont la forme et les proportions sont celles d'un récipient à usage de stockage comme les jarres (Giot 1979). En l'absence de "profil archéologique" complet, elle pourrait, sous toute réserve, si l'on tient compte de ces traces de "coup de feu", être rattachée à la période de transition ler-2ème Age du Fer, tout comme le mobilier sur lequel des phénomènes similaires ont pu être étudiés, provenant du site de Pouilladou à Prat (Côtes d'Armor) ou du site de Pouljigou à la Forêt-Fouesnant (Finistère), (Le GofF 1992, 1993).

b) Vase silo n° 2, en T 31 à 16,70 m, annoté V 2 (Fig. 3), il apparaît à - 0,40 m. Découvert en "place", une fouille du vase a mis en évidence 5 pierres de petit et moyen module, dont un fragment de meule, disposées en tous sens. Concentrées en un même lieu, leur présence

suggère l'emploi d'un couvercle en matière périssable lesté par ces pierres. Lors de sa disparition, cela a entraîné une chute des pierres et l'effondrement d'une partie de l'encolure dont certains éléments ont été retrouvés au fond du vase. A toute fin utile une partie de la terre mêlée aux pierres a été prélevée.

Comme dans le cas précédent, le même procédé d'extraction a été utilisé fournissant 234 tessons. Le remontage du vase montre des manques au niveau de l'encolure et, fait inexpliqué, dans la partie médiane de la panse, néanmoins le "profil archéologique" a pu être reconstitué intégralement (Fig. 7).

D'aspect général massif, ce vase a un rebord haut, très éversé et à la lèvre arrondie. La jonction haut de panse-col forme un angle rentrant. Les dimensions sont les suivantes :

Diamètre à l'ouverture : 345 mm Diamètre minimum du col : 313 mm Diamètre maximum de la panse : 368 mm Diamètre au fond : 165 mm Hauteur totale du vase : 300 mm Hauteur du col : 45 mm Hauteur de la partie supérieure de la panse : 80 mm Hauteur de la partie inférieure de la panse : 175 mm Epaisseur de la paroi : 5 à 7 mm.

La pâte est de teinte brune à noire en surface et comporte des traces de "coup de feu". Le dégraissant est fin à grossier, composé de quartz, feldspath, mica et de petits graviers fragmentés. La cuisson apparaît tantôt réductrice ou oxydante en surface et réductrice dans l'épaisseur. Les parois sont irrégulières et ont été montées au "colombin" sans l'aide d'un tour.

Cette poterie dont l'usage est semblable à la précédente, au-delà de ses dimensions, présente de nombreuses caractéristiques techniques également analogues permettant de la dater de la même période, ce que suggère par ailleurs le profil très éversé du rebord et le bombement du fond.

FIG. 7 : Vase silo n° 2.

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IV - CONCLUSION

Ce sondage de diagnostic a permis de mettre au jour de modestes traces des vestiges d'un habitat, 2 vases-silo, vraisemblablement datables de la transition ler-2ème Age du Fer. Situés à l'ouest et dans la moitié sud de la parcelle, ils fixent la limite nord de l'étendue du site de Kéralio.

A l'est de la parcelle 56, sont 2 petits fossés pour lesquels aucune datation fine n'a pu être proposée faute de "fossile directeur". L'étude de cet habitat s'avère être pour partie compromise par la construction des fossés de parcellaire.

V - BIBLIOGRAPHIE

GIOT, P.-R.,1979 - Protohistoire de la Bretagne, l'Age du Fer, Rennes, Editions Ouest-France, p. 309-313.

LE GOFF, E., 1992 - La céramique de Pouilladou à Prat : un habitat armoricain de la Tène ancienne (Côtes d'Armor). Mémoire de maîtrise (inédit), Université de Haute Bretagne, Rennes.

LE GOFF, E., 1993 - La Forêt-Fouesnant. Poulgigou (Finistère). Rapport de fouille de diagnostic et de sauvetage - Rennes.

LE GOFFIC, M., 1990 - Survivance d'un mégalithe : l'allée couverte de Porz-Poul'han en Plouhinec (Finistère). Revue Archéologique de l'Ouest, supplément n° 2, p. 101-116.

LE GOFFIC, M., 1992 - Le site de l'Age du Fer de Rubiou en Spézet (Finistère). Revue Archéologique de l'Ouest, n° 9, p. 89-110.

LE GOFFIC, M., 1993 - Plougasnou, Nerfhir, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, Tome CXXII, p. 84-86.

LE GOFFIC, M., 1993 - Sondages sur le site de Menez Liaven, Pluguffan (Finistère). Sondages de diagnostic. Conseil Général du Finistère.

POLLES, R , 1993 - Le tumulus de Renongar en Plovan (Finistère). Etude d'une fouille ancienne de Paul Du Châtellier ; Revue Archéologique de l'Ouest, n° 10, p. 33-53.

<N

Annexe 3 : Extrait du cadastre de la commune de Pont-L'Abbé de 1833, section C, feuille n° 1 dite de "Tréouguy". Echelle réduite au 1/5 000.

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Ouest-France 91"*-4 mars >4994 I1 <1.3°13- .

.por

Encore des vestiges découverts sur un terrain appartenant à la ville

Des silos à grain gaulois à Kerarthur Depuis plus d 'une s e m a i n e , un ter ra in de K e r a r t h u r qui appar t ien t à la munic ipa l i té est l 'objet de foui l les. Ce la fa i t suite à la d é c o u v e r t e d 'un site gaulois il y p r e s -que deux ans à Kera l io , tou t près de Kerar thur et à prox imi té de la sal le de sports de Saint -Gabr ie l .

Depuis plus d'une semaine, Bertrand Grall, technicien territo-rial du service départemental d'archéologie du Finistère joue de la bêche, du racloir et de la truellle avec Guy Strouillou, agent technique munic ipal . Pas un mince travail : il y a 500 m linéai-res de tranchées à râcler pour voir si nos ancêtres les Gaulois n'y ont pas établi quelque de-meure entre -700 avant JC et -f 50 après J.C. (grosso modo, l'âge du fer). Cela donne un idée du champ d'investigations.

Une demande de recherches qui a été faite par la mairie elle-même car elle ne voulait pas su-bir la mauvaise surprise de Kera-lio où les travaux de lotissement ont été arrêtés pour cause de résidence gauloise. Comme ce terrain de Kerarthur se trouvait dans le prolongement de celui de Keralio, il était tout à fait normal que la Ville ne commence des travaux au risque de les voir ar-rêter pour cause de poteries gau-loises. C'est pour cette raison qu'un sondage diagnostic portant sur 10 % de la superficie totale du terrain a été entrepris. Un tra-vail de bénédictin

Des urnes et des fossés

Bertrand Grall a commencé par trouver un vestige « de construc-tion récente »> qui lui posait quel-ques problèmes car il n'y avait aucune indication au cadastre. Un cadastre de Pont-l'Abbé qui n'a pas été revu de 1833 à 1871 comme l'a constaté avec surprise Bertrand Grall. C'est donc M. Ta-reau âgé de plus de 60 ans et habitué du quartier qui lui a rap-pelé que les Allemands avaient des abris tout autour de Saint-G a b r i e l , en cas d ' a t t a q u e aérienne. Rien à voir avec les Gaulois sans doute, mais 11 y avait là quand même une interro-gation historique.

Mais comme l'archéologie n'est pas à quelques centaines d'an-nées près, Bertrand Grall a été récompensé en fouillant dans ses 500 m de tranchées. IL y a en effet trouvé trois urnes ou plutôt trois gros vases en terre cuite qui lui permettent de penser qu'il y avait sur Kerarthur des silos à grains datant cette fois de l'épo-que gauloise. De surcroit, des trous de poteaux disposés de ma-nière très organisée donnent éga-lement à penser qu'il y a avait des bâtisses là où se trouvaient les silos. Et qui dit silo dit aussi habitations dans ie secteur, d'au-tant plus qu'il y a des fossés sur tout le terrain qui affirment qu'il y a eu volonté d'irrigation de drai-nage ou plus simplement d'éva-cuation des eaux ménagères.

Du charbon de bois a égale-ment été trouvé sur place. Une datation au carbone 14 va être

MM. Grall et Strouillou sur le site de Kerarthur : des tranchées sur 10 % de la superficie du terrain.

faite sur ces résidus. Reste main-tenant à savoir si des fouilles plus sérieuses vont être entreprises sur le secteur. Elles sont dans ce . cas là subventionnées à 50 % par l'Etat alors que la commune doit fournir l'autre moitié. Ce que n'avait voulu faire la commune de Pont-l'Abbé sur Kéralio. Il est vrai

que pour cette opération la com-mune en aurait eu pour près de 200 000 F et que pour le terrain de Kerarthur cela pourrait coûter presqu'autant. Il n'est pas sûr qu'au noms de l'Histoire, la muni-cipalité veuille engager ses de-niers sur quelques faïences.

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>ont-l'Abbé et le Pays bigoude

Les archéologues sur les traces d'un hameau gaulois à Kéralio

En 1992, les tracto-pelles de l'entreprise Le Pape étaient à pied d'ceuvre sur le site de Kéra-lio pour mettre à plat le terrain du futur lotissement. Soudain, l'engin s'enfonça dans le vide. Il fallut se rendre à l'évidence : sa chenille venait de se bloquer dans un souterrain et pas n'im-porte lequel, puisque les archéo-logues départementaux, alertés, déclarèrent qu'il s'agissait d'un vestige gaulois.

Sondage avant c ons tu c t i on

Depuis, le lotissement de Kéra-lio est en panne. Il le restera tant que des fouilles approfondies n'auront pas été réalisées. A quelques pas de là, un autre champ situé en prolongement de celui de Kéralio, côté Tréouguy, a été pressenti pour y construire le lotissement qui n'avait pu se faire à Kéralio.

Mais avant qu 'une maison puisse s'y édifier, les services ar-chéologiques départementaux ont voulu réliser un sondage de

M. Bertrand Grall, technicien territorial au service départemental archéologique du Finistère, et M. Guy Struillou, agent de la ville de Pont-l 'Abbé.

diagnostic, subodorant la pré-sence d'autres vestiges gaulois. Deux urnes en terre cu i te ,, Aussi ont-ils dépêché sur place

Bertrand Grall, un technicien ter-ritorial au service du départe-ment archéologique du Finistère, qui, assisté d'un agent des servi-ces techniques de la mairie de Pont-l 'Abbé, a ratissé le site

pendant trois semaines dans des conditions météorologiques pas vraiment idéales. Mais le résultat a été probant et les sondages positifs puisqu'ils ont permis de mettre à jour un réseau souter-rain et des urnes en terre cuite, dont deux en parfait état et dé belle taille, mesurant respective-ment 42 et 32 centimètres de diamètre.

U n abri a l l emand

. Pas de doute, Tréouguy et Ké-ralio ont un passé qui remonte à l'époque gauloise.

Mais l'histoire a parfois de ces raccourcis, puisqu'on fouillant sur le site de ce hameau gaulois, l'archéologue a eu la surprise de découvrir, croisant un souterrain, un vestige bien différent, puis-qu'il s'agit d'un abri allemand en pierres, datant de la dernière guerre et qui était enfoncé dans le sol à 1,80 mètres de profon-deur, môme les vieux Pont-l'ab-bistes avaient oublié son exis-tence.

Annexe 4 : Articles de presse.

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