Polio

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Éléments de précisions sur les invalidités causées par ma poliomyélite La poliomyélite une maladie qui devient méconnue et dont les conséquences sur le plan de la santé sont irréversible. J’ai contracté celle-ci à l’âge de deux ans. Éradiquée en France, elle est incurable. Mes deux membres inférieurs jusqu'au bas du dos sont touchés par la paralysie. J'ai dû subir une quinzaine d'opérations lourdes destinées à améliorer ma condition. J'ai suivi la majeure partie de ma scolarité dans un établissement spécialisé pour personnes handicapées moteur (EREA). La constante dégradation de mon état de santé est due aux séquelles de poliomyélite et à ses effets dans le temps Non seulement aucune amélioration n’est possible mais le syndrome post-poliomyélite (SPP) décrit des complications majeures qui attendent les personnes présentant des séquelles de cette maladie dès l'âge de trente ans : douleurs intenses et généralisées, épuisement, problèmes de respiration, etc. Depuis l’âge de 27 ans, je vis cette réalité douloureuse du SPP qui n’a de cesse de progresser. Je souffre de douleurs aux pieds et aux genoux, de douleurs au dos qui irradient jusque dans mes mains, et de douleurs de hanches particulièrement aiguës et ce malgré le recours à une béquille que j’utilise de ma manière permanente comme appui depuis l'âge de 12 ans. Je me cogne, trébuche et tombe de plus en plus fréquemment. Je n’ai aucun temps de vacances ou de loisir. Contrairement aux autres, la majeure partie de mon temps libre se fait alitée, consacrée au repos forcé. Les implications concrètes de l'évolution de la paralysie dans ma vie quotidienne : mes deux hanches doivent être remplacées et de nombreux gestes et postures me sont désormais impossibles. De nombreuses limitations jalonnent désormais mon quotidien. Mes deux hanches doivent être remplacées. C’est le diagnostic sans appel d’un médecin consulté à 28 ans. Toutefois cette double opération doit être repoussée le plus tard possible en raison d’un âge trop précoce pour ce type d’opération. Mes hanches me réveillent souvent la nuit, percluse de douleurs. Plus récemment, d’autres invalidités se sont manifestées. Il s’agit principalement de douleurs invalidantes au dos, qui occasionnent des déséquilibres qui me font chuter régulièrement, des difcultés sévères à me pencher ou me baisser et me relever qui occasionnent des douleurs insupportables ainsi que des problèmes d’appréhension des objets du fait de l’irradiation des douleurs jusque dans mes mains. Actuellement, je fais tomber un objet que je saisie sur 5. cette fréquence tend à s’accélérer. Il s'agit également de gestes ou postures que je ne peux plus faire comme me laver les pieds ou mettre mes chaussettes. D’autre part, les tâches ménagères et la confection des repas ont elles aussi été abandonnées depuis plusieurs années. Ces évolutions sont irrépressibles en dépit des deux séances de kinésithérapie pratiquées par semaine et de nombreuses séances d’ostéopathie . J’assiste aujourd'hui à une reconnaissance administrative de mon handicap inversement corrélée à l'évolution de ma maladie. Cette situation résultant très certainement de ma volonté farouche de surmonter le handicap conduit à une double peine contre laquelle je souhaite désormais me défendre. J’ai toujours voulu dépasser les limites que pouvait, à priori, m’imposer mon handicap. Ce volontarisme aujourd’hui se retourne contre moi. En effet, la première décision de la COTOREP, quelques années après ma majorité, a été d’abaisser mon taux d’invalidité à 70 % au motif que « je n’étais pas dans l’impossibilité de me trouver un emploi du fait de mon niveau d’étude ». De fait, mon abnégation jusqu'alors agit comme une double peine : il crée une très forte tension sur mon handicap de par ma volonté de me surpasser, et il empêche une reconnaissance administrative de cet handicap. Cette reconnaissance est pourtant indispensable car - j’en prends conscience aujourd’hui - ni mes études, ni ma situation professionnelle ne peuvent enrayer la réalité d’un handicap pesant avec les années de plus en plus lourdement sur la bonne marche de ma vie quotidienne. En raison de la situation décrite ci-dessus, je ne peux pas accepter la décision d'abaissement de mon taux d'invalidité de 70 % à moins de 50 %, et le refus de me délivrer la carte de stationnement que j'avais jusque-là. Je demande l'annulation des deux décisions et un réexamen de ma situation en faveur d'une reconnaissance d'un taux d'invalidité supérieure ou égale à 80 %.

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Polio (syndrome spp)

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  • lments de prcisions sur les invalidits causes par ma poliomylite

    La poliomylite une maladie qui devient mconnue et dont les consquences sur le plan de la sant sont irrversible.

    Jai contract celle-ci lge de deux ans. radique en France, elle est incurable.Mes deux membres infrieurs jusqu'au bas du dos sont touchs par la paralysie.J'ai d subir une quinzaine d'oprations lourdes destines amliorer ma condition.J'ai suivi la majeure partie de ma scolarit dans un tablissement spcialis pour personnes handicapes moteur (EREA).

    La constante dgradation de mon tat de sant est due aux squelles de poliomylite et ses effets dans le temps

    Non seulement aucune amlioration nest possible mais le syndrome post-poliomylite (SPP) dcrit des complications majeuresqui attendent les personnes prsentant des squelles de cette maladie ds l'ge de trente ans : douleurs intenses et gnralises,puisement, problmes de respiration, etc.Depuis lge de 27 ans, je vis cette ralit douloureuse du SPP qui na de cesse de progresser. Je souffre de douleurs aux pieds etaux genoux, de douleurs au dos qui irradient jusque dans mes mains, et de douleurs de hanches particulirement aigus et cemalgr le recours une bquille que jutilise de ma manire permanente comme appui depuis l'ge de 12 ans.Je me cogne, trbuche et tombe de plus en plus frquemment. Je nai aucun temps de vacances ou de loisir. Contrairement aux autres, la majeure partie de mon temps libre se fait alite,consacre au repos forc.

    Les implications concrtes de l'volution de la paralysie dans ma vie quotidienne : mes deux hanches doivent tre remplaces etde nombreux gestes et postures me sont dsormais impossibles. De nombreuses limitations jalonnent dsormais monquotidien.

    Mes deux hanches doivent tre remplaces. Cest le diagnostic sans appel dun mdecin consult 28 ans. Toutefois cettedouble opration doit tre repousse le plus tard possible en raison dun ge trop prcoce pour ce type dopration. Meshanches me rveillent souvent la nuit, percluse de douleurs.Plus rcemment, dautres invalidits se sont manifestes. Il sagit principalement de douleurs invalidantes au dos, quioccasionnent des dsquilibres qui me font chuter rgulirement, des difcults svres me pencher ou me baisser et merelever qui occasionnent des douleurs insupportables ainsi que des problmes dapprhension des objets du fait de lirradiationdes douleurs jusque dans mes mains. Actuellement, je fais tomber un objet que je saisie sur 5. cette frquence tend sacclrer.Il s'agit galement de gestes ou postures que je ne peux plus faire comme me laver les pieds ou mettre mes chaussettes. Dautrepart, les tches mnagres et la confection des repas ont elles aussi t abandonnes depuis plusieurs annes.Ces volutions sont irrpressibles en dpit des deux sances de kinsithrapie pratiques par semaine et de nombreuses sancesdostopathie .

    Jassiste aujourd'hui une reconnaissance administrative de mon handicap inversement corrle l'volution de ma maladie.Cette situation rsultant trs certainement de ma volont farouche de surmonter le handicap conduit une double peinecontre laquelle je souhaite dsormais me dfendre.

    Jai toujours voulu dpasser les limites que pouvait, priori, mimposer mon handicap. Ce volontarisme aujourdhui seretourne contre moi. En effet, la premire dcision de la COTOREP, quelques annes aprs ma majorit, a t dabaisser montaux dinvalidit 70 % au motif que je ntais pas dans limpossibilit de me trouver un emploi du fait de mon niveaudtude .De fait, mon abngation jusqu'alors agit comme une double peine : il cre une trs forte tension sur mon handicap de par mavolont de me surpasser, et il empche une reconnaissance administrative de cet handicap. Cette reconnaissance est pourtantindispensable car - jen prends conscience aujourdhui - ni mes tudes, ni ma situation professionnelle ne peuvent enrayer laralit dun handicap pesant avec les annes de plus en plus lourdement sur la bonne marche de ma vie quotidienne.En raison de la situation dcrite ci-dessus, je ne peux pas accepter la dcision d'abaissement de mon taux d'invalidit de 70 % moins de 50 %, et le refus de me dlivrer la carte de stationnement que j'avais jusque-l. Je demande l'annulation des deux dcisions et un rexamen de ma situation en faveur d'une reconnaissance d'un tauxd'invalidit suprieure ou gale 80 %.