POLES URBAINS REGIONAUX

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POLES URBAINS REGIONAUX LA VILLE QU’EST-CE QUE C’EST ? Dans l’expression "Armature urbaine", l’adjectif urbain recouvre une réalité très floue. Or les conclusions peuvent différer énormément selon le concept retenu et tout particulièrement selon l’accroche territoriale qui en découle. Le Languedoc-Roussillon où la structure du bâti est essentiellement discontinue, les villes étant, en quelque sorte, « bâties à la campagne », est particulièrement concerné par ces différences. Les deux cartes présentées en sont une illustration convaincante. Alors que la représentation des seuls territoires "artificialisés" donne l’image d’une région vide d’habitants, avec la notion d’aire urbaine, l’emprise de la ville sur le territoire est loin d’être négligeable. Les incertitudes commencent dès que l’on ouvre le petit Robert. En effet, la ville y est définie comme un milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions et dont les habitants travaillent pour la plupart, à l’intérieur de l’agglomération, au commerce, à l’industrie, à l’administration. On remarquera au passage l’imprécision de l’expression « relativement considérable ». On retiendra toutefois les notions d’unicité géographique, de construction, d’habitant, de travail et de milieu social que l’on retrouve dans la plupart des définitions. Si l’on met à part les définitions relevant de l’histoire (comme la cité) qui ont leur intérêt mais qu’il serait trop long d’expliciter ici, la définition la plus généralement employée est administrative. Ville = "commune d’une certaine taille" : La commune est une unité administrative dont le périmètre est déterminé dans l’espace, et très souvent invariable dans le temps. Elle dispose d’un pouvoir de décision autonome et d’un budget propre. Pour ceux qui la dirigent ou l’habitent, la ville c’est « leur commune » (au- delà d’une certaine taille naturellement). Au cours des dernières décennies, cette réalité s’est complexifiée avec l’apparition de pouvoirs de décision pour des regroupements de communes : communautés urbaines, communautés de communes, communautés d’agglomération. Dans les publications statistiques ou économiques deux définitions sont très souvent retenues : l’unité urbaine et l’aire urbaine. Ville = unité urbaine : Cette notion fait appel à la continuité du bâti : la ville cesse dès qu’il y a une rupture de x mètres dans le bâti. La définition actuelle retient 200 mètres. Mais, sans s’appesantir sur les différences d’appréciation sur le terme rupture du bâti, l’on voit bien que cette distance de 200 mètres est plus expérimentale que scientifique. Dans la définition retenue par l’INSEE, il faut que la population « agglomérée » soit au moins de 2000 habitants. 17

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POLES URBAINS REGIONAUX

LA VILLE QU’EST-CE QUE C’EST ?

Dans l’expression "Armature urbaine", l’adjectif urbain recouvre une réalité très floue. Or les conclusions peuvent différer énormément selon le concept retenu et tout particulièrement selon l’accroche territoriale qui en découle. Le Languedoc-Roussillon où la structure du bâti est essentiellement discontinue, les villes étant, en quelque sorte, « bâties à la campagne », est particulièrement concerné par ces différences. Les deux cartes présentées en sont une illustration convaincante. Alors que la représentation des seuls territoires "artificialisés" donne l’image d’une région vide d’habitants, avec la notion d’aire urbaine, l’emprise de la ville sur le territoire est loin d’être négligeable.

Les incertitudes commencent dès que l’on ouvre le petit Robert. En effet, la ville y est définie comme un milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions et dont les habitants travaillent pour la plupart, à l’intérieur de l’agglomération, au commerce, à l’industrie, à l’administration. On remarquera au passage l’imprécision de l’expression « relativement considérable ». On retiendra toutefois les notions d’unicité géographique, de construction, d’habitant, de travail et de milieu social que l’on retrouve dans la plupart des définitions. Si l’on met à part les définitions relevant de l’histoire (comme la cité) qui ont leur intérêt mais qu’il serait trop long d’expliciter ici, la définition la plus généralement employée est administrative.

Ville = "commune d’une certaine taille" : La commune est une unité administrative dont le périmètre est déterminé dans l’espace, et très souvent invariable dans le temps. Elle dispose d’un pouvoir de décision autonome et d’un budget propre. Pour ceux qui la dirigent ou l’habitent, la ville c’est « leur commune » (au-delà d’une certaine taille naturellement).Au cours des dernières décennies, cette réalité s’est complexifiée avec l’apparition de pouvoirs de décision pour des regroupements de communes : communautés urbaines, communautés de communes, communautés d’agglomération.

Dans les publications statistiques ou économiques deux définitions sont très souvent retenues : l’unité urbaine et l’aire urbaine.

Ville = unité urbaine : Cette notion fait appel à la continuité du bâti : la ville cesse dès qu’il y a une rupture de x mètres dans le bâti. La définition actuelle retient 200 mètres. Mais, sans s’appesantir sur les différences d’appréciation sur le terme rupture du bâti, l’on voit bien que cette distance de 200 mètres est plus expérimentale que scientifique. Dans la définition retenue par l’INSEE, il faut que la population « agglomérée » soit au moins de 2000 habitants.

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L’unité urbaine est constituée de communes entières. Si elle est composée d’une seule commune, on parle de ville isolée. Dans le cas contraire on parle d’agglomération multi-communale.

Ville = aire urbaine : Cette définition essaie de s’appuyer sur l’unicité économique d’un territoire qualifié d’urbain. L’aire urbaine est constituée autour d’unités urbaines (pôles urbains) ayant atteint une certaine taille. La taille est mesurée en terme d’emplois : le chiffre de 5000 a été retenu comme seuil minimal. Ainsi la liste des possibles effets de seuil est-elle incrémentée d’une unité supplémentaire : 200 mètres, 2000 habitants, 5000 emplois.Mais l’aspect le plus difficile est bien de déterminer un territoire formant un tout économique. Cette notion entre même en concurrence avec la notion d’armature urbaine qui implique justement l’existence de relations entre deux villes clairement identifiées. La définition retenue par l’INSEE s’appuie sur les relations domicile-travail. Ainsi l’aire urbaine est-elle un bassin d’emploi en réduction qui regroupe toutes les communes ou unités urbaines dont au moins 40% de la population résidente travaille sur le territoire ainsi déterminé. Là encore le seuil a son importance, le degré d’influence de la ville sur les territoires environnants diminuant avec la distance de façon continue. Dans le cas d’une région comme le Languedoc-Roussillon, un changement de seuil peut faire varier énormément le paysage cartographique de la ville, car le pourtour des unités urbaines y est très souvent constitué de petites communes pour lesquelles les indicateurs basculent rapidement.Cette remarque est également vraie dans le temps puisque le périmètre de l’aire urbaine n’est, par construction, pas pérenne.

Ville = métropole :Dans la littérature statistique récente, en particulier si l’on se place au niveau mondial ou européen, on parle souvent de métropolisation et de métropole.Contrairement aux concepts précédents, pour lesquels il existe une définition unique, le concept de métropole cache un foisonnement de définitions. Il fait appel à des critères de taille, sans que pour cela ceux-ci soient bien déterminés : 200 000 habitants dans les études de la DATAR, plus d’un million dans certaines études internationales. L’étymologie «ville mère» évoque une notion de réseau. Si l’on se réfère au monde des entreprises, la métropole serait une sorte de tête de groupe. Mais la comparaison s’arrête là puisque la métropole a été constituée sans qu’il y ait une volonté économique bien déterminée et que, par ailleurs, les relations au sein du groupe ne sont en général pas formalisées.

Dans ce document la notion d’aire urbaine a été retenue en priorité. Toutefois, le document s’appuyant parfois sur des études existantes, d’autres notions peuvent apparaître.

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La ville vue au travers de l’occupation du sol

La ville vue au travers des aires urbaines

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DEMOGRAPHIE : DEUX LANGUEDOCIENS SUR TROIS SONT CONCERNÉS PAR L’ÉTUDE

En France, les villes ne cessent d’accroître leur influence

Disparition des activités agricoles, tertiarisation de l’économie, la population urbaine n’a cessé d’augmenter depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Plus récemment, la croissance démographique s’est concentrée dans les plus grandes villes. Entre 1954 et 1999 l’ensemble des aires urbaines françaises a ainsi gagné 350 000 habitants par an. Parallèlement les autres communes ont eu une population quasiment stable. Aussi, en 1999, plus des trois quarts des français vivent-ils dans une aire urbaine.3

Entre 1990 et 1999, onze aires urbaines seulement ont totalisé la moitié de l’accroissement démographique. Ces onze villes se situent parmi les 15 plus grandes : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Toulon, Rennes et Montpellier. En taux, seize aires urbaines de plus de 150 000 habitants ont eu une croissance démographique remarquable. Parmi elles, se trouve Montpellier, mais également Nîmes et Perpignan

Les aires urbaines du Languedoc-Roussillon bénéficient de l’effet sud-est.

Le sud-est de la France a été très favorisé par les mouvements démographiques des trente dernières années. Ce mouvement a profité à la plupart des aires urbaines régionales.Entre 1990 et 1999, toutes ont bénéficié d’un accroissement de leur population. Pour quatre d’entre elles (Limoux, Alès, Béziers et Castelnaudary), un apport migratoire favorable est venu heureusement contrebalancer un solde naturel négatif. A l’opposé, l’aire de Bagnols-sur-Cèze n’a dû sa progression qu’à son solde naturel positif, les mouvements migratoires ayant été déficitaires. Outre dans les trois métropoles régionales, la croissance démographique a été particulièrement vive à Lunel, Agde et Beaucaire.

Les grands pôles régionaux regroupent les deux tiers de la population

65% de la population du Languedoc-Roussillon (soit 1,5 millions de personnes) habite dans une aire urbaine dont le pôle est situé dans la région4. De fait, la population urbaine totale est plus importante encore puisqu’il faudrait rajouter les communes appartenant à des pôles hors région (Avignon, Arles) ainsi que les communes multipolarisées. Montpellier, Nîmes et Perpignan représentent 62% des grands pôles régionaux.

3 Source : INSEE PREMIÈRE, les grandes villes françaises étendent leur influence, P Julien, avril 2001.4 C’est le champ de l’étude.

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Source : La métropolisation dans l’espace méditerranéen français : Agence d’urbanisme du pays d’Aix,Ministère de l’Équipement

Evolution démographique des aires urbaines du Languedoc-Roussillon ( moyenne annuelle en %)

-1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3

LUNEL

AGDE

NIMES

AVIGNON

NARBONNE

SETE

CARCASSONNE

ALES

ARLES

due au soldemigratoiredue au soldenaturel

Source : DRE-LR, INSEE recensements

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La croissance démographique ne s’appuie pas toujours sur les migrations

Si l’idée que le « salut démographique » régional se situe dans un solde migratoire positif est avérée, au niveau plus localisé les migrations internes à la région et le solde naturel viennent parfois brouiller quelque peu les cartes. Trois aires urbaines ont enregistré une croissance démographique annuelle supérieure à 1% : Lunel (2,5%), Montpellier et Agde. Ce développement rapide s’appuie à la fois sur un solde migratoire et un solde naturel favorables. Toutefois, la relative faiblesse du solde naturel a fait perdre 0,4 points de croissance à Agde par rapport à Montpellier.Dans, le même ordre d’idées, l’aire urbaine de Perpignan a moins progressé que celle de Nîmes, malgré des migrations une fois et demie plus importantes. De façon générale, les aires urbaines handicapées par leur solde naturel, le doivent à une structure de population plus âgée. Les villes de l’ouest de la région sont particulièrement concernées : Limoux, Béziers, Sète affichent une balance naturelle négative ; pour les autres le solde n’est que très légèrement positif. Les villes de l’est sont plus favorisées : Alès avec une balance naturelle négative est la seule exception.Deux aires urbaines seulement ont enregistré un solde migratoire négatif : Arles et Bagnols-sur-Cèze, toutes deux situées en limite de région. Par ailleurs, Alès, Mende Carcassonne et Sète n’ont pas été parmi les plus favorisées en ce domaine.

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MARCHE DU TRAVAIL : UNE PRESSION PLUS INTENSE POUR LES GRANDES AGGLOMERATIONS

L’emploi est plus concentré dans les villes centres que la population

Les aires urbaines retenues dans l’étude regroupent 540 000 emplois soient un peu plus de 71% de l’emploi régional. Cette proportion est un peu plus importante que pour la population ( 65%). De fait, comme l’illustre la carte ci-après, l’emploi est surtout concentré dans les villes centres, même si l’on assiste à un desserrement au profit des périphéries. La carte met en évidence un autre aspect, la relative faiblesse du marché de l’emploi montpelliérain comparativement à Toulouse et à Marseille. Outre Montpellier, seules Nîmes et Perpignan ont un poids significatif.

Un emploi généralement insuffisant pour couvrir les besoins des populations

Si l’on rapporte les emplois offerts à la population en âge de travailler5, Montpellier, Nîmes et Perpignan n’offrent pas autant d’emplois que leurs fonctions administratives ou l’effet de concentration des activités les plus rares dans les grandes métropoles auraient pu le laisser croire. En matière d’offre d’emplois, c’est Mende qui est la mieux placée. L’aire urbaine a bénéficié à la fois de sa situation d’isolement et d’une moindre pression démographique. L’emploi tertiaire, et en particulier l’emploi tertiaire administré y est sur-représenté. Mende est une des trois aires urbaines régionales pour lesquelles, entre 1990 et 1999, l’emploi a crû plus rapidement que la population. Outre Mende, trois aires urbaines occupent une position favorable : Castelnaudary, Bagnols-sur-Cèze et Carcassonne. Comme pour Mende, ces aires urbaines ont été le lieu d’une progression du nombre d’emplois plus importante que l’augmentation du nombre d’habitants. Castelnaudary allie à une industrie toujours bien présente, des activités de commerce de gros assez développés et des effectifs « administration » gonflés par la présence de l’armée. Alors que l’emploi de Bagnols-sur-Cèze est plutôt orienté vers l’industrie et les services aux entreprises, Carcassonne est davantage tournée vers les activités tertiaires.

Des aires urbaines dépendantes.

Certaines aires urbaines ont un secteur tertiaire peu développé par rapport à ce que le niveau de leur population laisserait attendre. Il s’agit d’agglomérations de taille intermédiaire qui n’offrent pas tous les services présents dans des villes plus importantes (universités, hôpitaux, services administratifs départementaux). Parmi, ces agglomérations, Lunel, positionnée entre Montpellier et Nîmes, est la plus mal pourvue. Sète et Alès, malgré une taille plus importante, sont également en retrait. Ce développement limité du secteur tertiaire correspond à une insuffisance d’emplois en général. Ces trois aires urbaines sont celles qui offrent le moins d’emplois au regard de leur population en âge de travailler, et dont on peut penser, qu’en l’absence d’autres bassins d’emplois à proximité, le marché du travail y serait en grande difficulté.

5 L’indicateur rapporte le nombre total d’emplois comptabilisés "au lieu de travail" à la population résidente âgée de 25 à 60 ans

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Source : La métropolisation dans l’espace méditerranéen français : Agence d’urbanisme du pays d’Aix,Ministère de l’Équipement

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Taux de chômage6 : une confirmation de l’analyse précédente.

De la capacité à offrir plus ou moins d’emplois à une population en âge de travailler, découle un niveau de chômage plus ou moins élevé. Aussi, le classement établi pour le taux de chômage est-il presque symétrique de celui de l’emploi. L’existence d’un marché du travail dégradé est confirmée pour Lunel, Sète et Alès. Pour ces trois villes, la situation serait encore plus défavorable si certains parmi leurs habitants n’avaient pas trouvé du travail ailleurs (cf. tableau ci-après). A l’opposé à Mende et Castelnaudary la pression sur le marché du travail est moins forte, en partie du fait d’une moindre croissance démographique. Situation plus inattendue, Agde se démarque par son taux de chômage particulièrement élevé. L’aire urbaine a dû faire face à une forte progression de sa population. Par ailleurs le solde des déplacements domicile-travail lui est défavorable. En outre, sa position sur le littoral n’est pas forcément un atout en ce domaine, une partie des saisonniers restant sans emploi en hiver7.

Malgré une hausse importante de l’emploi, la pression sur les marchés du travail a peu changé

Entre 1990 et 1999, 45 000 emplois ont été créés dans les aires urbaines de la région, dont 25 000 pour la seule aire de Montpellier. Mais, évolution démographique et évolution de l’emploi allant de pair, la situation des marchés du travail locaux varie relativement peu.En ce qui concerne le taux de chômage, le graphique établi pour 1990 est presque le même que le graphique présenté ici (avec quelques points de chômage en moins pour l’ensemble des aires urbaines). En terme de relation économétrique, le taux de chômage de 1990 explique près de 90% du taux de chômage de 1999.Toutefois quelques évolutions méritent d’être notées. A Mende et à Bagnols-sur-Cèze le ratio "nombre d’emplois pour 100 habitants" a gagné respectivement 4,9 et 4,7 points. L’évolution de ce ratio est également positive, quoique dans une moindre mesure, pour les quatre aires urbaines audoises : Carcassonne, Castelnaudary, Limoux et Narbonne.Alors que pour Nîmes et Sète la situation s’est sensiblement détériorée, Montpellier, Perpignan et Alès ont limité la dégradation de leurs marchés du travail respectifs, et ce malgré une baisse d’emplois dans le cas d’Alès et une forte progression démographique pour Montpellier et Perpignan.

6 Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs à la population active. Le recensement de la population est la seule source disponible pour la mesure du taux de chômage à un niveau fin.7 Le recensement de 1999 a eu lieu en mars. Cf. Dossier littoral n° 2 GSTAT "Un tissu social parfois fragile"

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Déplacements domicile travail pour Agde, Sète, Lunel et Alès

Source : DRE-LR, INSEE RP99

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Ville 1 – Ville 2 1 vers 2 2 vers 1 Solde (col2-col3) Lunel – Montpellier Sète – Montpellier Alès – Nîmes Agde- villes voisines

3050 2930 970 800

1480 2120 590 850

1570 810 380

-50

unité : nombre

Agde 2460 850Alès 430 -110Bagnols 660 1260Béziers 4550 390Carcassonne 2530 2750Castelnaudary 720 580Limoux 20 340Lunel 5800 1590Mende 810 1170Montpellier 70990 25240Narbonne 3360 2590Nîmes 17090 3180Perpignan 18250 5010Sète 2280 -330Source : INSEE-RP90 et 99

Aire urbaineEvolution de

la population

Evolution de l'emploi

Evolution comparée de l'emploi et de la population entre 1990 - 1999

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FORMATION, QUALIFICATION : MONTPELLIER ET LES AUTRES

Une proportion de bacheliers allant du simple au double

Parmi les potentialités d’un bassin de recrutement, le niveau de formation moyen de la population a son importance, car il conditionne l’adaptabilité à l’emploi. L’indicateur retenu pour mesurer ce niveau est la part des personnes de plus de 15 ans ayant terminé leurs études titulaires au minimum du baccalauréat ( niveau 4 et plus). Dans la majorité des aires urbaines de la région cette proportion se situe autour de 25%. Montpellier se démarque avec 43% de bacheliers (hors étudiants). Mende est également très bien pourvue avec un taux de 37%. L’aire urbaine la plus déficitaire en bacheliers est celle de Beaucaire. Il y en a proportionnellement deux fois moins qu’à Montpellier.

Qualification des emplois : une liaison avec la taille de l’aire urbaine.

La part des cadres dans l’emploi est très étroitement liée au niveau de formation de la population (cf. graphique). Mais, la taille de l’aire urbaine compte davantage. Avec un emploi sur cinq réservé à un cadre, l’aire urbaine de Montpellier se situe, là encore, loin devant les autres agglomérations régionales. Nîmes est en seconde place, avec 13% de cadres. Mende est un peu moins bien placée, l’emploi y étant davantage constitué de professions intermédiaires. Beaucaire, Agde, Castelnaudary, Lunel et Limoux occupent les cinq dernières positions.

Quelques spécificités

Si l’on s’attache à l’observation de catégories socioprofessionnelles plus fines, quelques spécificités apparaissent pour l’une ou l’autre des aires urbaines8. Mende, relativement très riche en emplois (cf. partie précédente), est bien placée pour plusieurs professions : professions intermédiaires de la fonction publique et de la santé, employés de la fonction publique, mais également cadres de la fonction publique ou chefs d’entreprises. Montpellier est davantage caractérisée par les professions les plus qualifiées, hors fonction publique : professions libérales, professions de l’information des arts et du spectacle, cadres d’entreprises et ingénieurs. Nîmes, Perpignan, Béziers, Sète, Narbonne ou Carcassonne ont des profils moyens où les spécificités n’apparaissent guère. De petites spécialisations se font toutefois jour pour Sète (métiers de la manutention) et pour Narbonne (métiers du transport routier de marchandises). Alès trouve son originalité du côté de l’industrie mais davantage pour les ouvriers qualifiés que pour les ingénieurs, cadres d’entreprises ou techniciens qui, hors Montpellier, travaillent surtout à Bagnols-sur-Cèze. Parmi les agglomérations plus petites, Castelnaudary se distingue en premier lieu par la présence de l’armée mais également par la proportion d’ouvriers non qualifiés de l’industrie. A Agde, les métiers sont liés avant tout aux commerces, services aux particuliers et à l’artisanat. Limoux se partage entre métiers agricoles et métiers de la santé. Lunel n’a guère de vocation affirmée.

8 Ces spécificités sont calculées par rapport à la moyenne des aires urbaines régionales.

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Part des bacheliers et des cadres (en %)

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

bachelierscadres

Source : DRE-LR, INSEE recensements

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REVENU MOYEN, PRECARITE : DEUX VISIONS DIFFERENTES

Revenu moyen : 3400 € d’écart entre Montpellier et Lunel

Vue sous l’aspect du revenu annuel fiscal moyen9 , la hiérarchie des villes de la région est proche de résultats déjà observés. Montpellier et Mende se démarquent par des revenus supérieurs à la moyenne. A l’autre bout de l’échelle, Lunel abrite des populations à revenus plutôt bas. Entre les deux, les autres aires urbaines s’échelonnent : les plus favorisées sont Nîmes et Bagnols-sur-Cèze ; Les moins favorisées sont Alès, Sète et Limoux. Comparées au niveau national, les aires urbaines languedociennes et roussillonnaises sont presque toutes très mal positionnées. Seules Montpellier et Mende se situent dans la moyenne ; et encore ces deux aires urbaines sont-elles en deçà de la moyenne des unités urbaines françaises.

R.M.I : Façade méditerranéenne et taux de chômage

Comme l’illustre la carte ci-après, les pauvres sont proportionnellement plus nombreux sur la façade méditerranéenne et dans le nord de la France. En Languedoc-Roussillon, seules deux aires urbaines n’appartiennent pas à la tranche la plus élevée : il s’agit de Mende et Castelnaudary. Au sein de la région, les aires urbaines où l’on observe les proportions de RMIstes les plus importantes sont Sète, Agde, Béziers avec de 9 à 10% de ménages allocataires. Alès, Perpignan, Lunel et Narbonne ne sont guère loin avec des proportions comprises entre 8 et 9%.Niveau moyen de revenu et proportion d’allocataires percevant le RMI ne sont pas forcément liés de façon très étroite. Seule Mende est bien positionnée pour les deux critères. Montpellier bien placée pour le revenu moyen l’est beaucoup moins pour la part de RMIstes. A contrario, le faible revenu moyen de Lunel ne va pas de pair avec une proportion de titulaires du R.M.I plus forte qu’ailleurs.De fait, le niveau de précarité d’une ville est avant tout lié au taux de chômage (graphique 2), alors que le revenu moyen dépend essentiellement de la qualification des salariés, illustrée ici par la proportion de cadres dans l’emploi. Dans ce dernier cas c’est une logique d’emploi qui prédomine, alors que, pour la précarité, c’est plutôt une logique de non-emploi.

9 Revenu imposable 2001. Source DGI

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Proportion de RMIstes et revenu moyen

Limoux

Castelnaudary

Lunel

Carcassonne

Bagnols

Béziers

Perpignan

Nîmes

Narbonne

AlèsSète

Agde

MontpellierMende

11 000

11 500

12 000

12 500

13 000

13 500

14 000

14 500

15 000

15 500

0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0

Proportion de RMISTES (en%)

rev

en

u f

isc

al

mo

ye

n (

en

€)

Source : DGI, CNAF, MSA, DRE

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Source CNAF-DATAR

Proportion de RMIstes et taux de chômage

Mende

Montpellier

Agde

Sète

AlèsNarbonne

NîmesPerpignan

Béziers

Bagnols

CarcassonneLunel

CastelnaudaryLimoux

0

2

4

6

8

10

12

0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0

Taux de chômage (en%)

Pro

port

ion

de R

MIs

tes

(en%

)

Source : CNAF, MSA, INSEE, DRE

Revenu moyen et taux d'encadrement

MendeMontpellier

Agde

SèteAlès Narbonne

Nîmes

Perpignan

Béziers

Bagnols

Carcassonne

Lunel

Castelnaudary

Limoux

11 000

11 500

12 000

12 500

13 000

13 500

14 000

14 500

15 000

15 500

0 5 10 15 20 25

Taux d'encadrement (en%)

reve

nu fi

scal

moy

en (e

n €)

Source : DGI, INSEE, DRE

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AIRES URBAINES ET GRANDES INFRASTRUCTURES

Infrastructures terrestres de transport

Les grandes infrastructures terrestres du Languedoc-Roussillon se concentrent essentiellement dans la plaine littorale. Ce réseau très fréquenté assure la desserte des principales agglomérations régionales. La majorité des aires urbaines ont un accès à l’autoroute, les seules exceptions étant Alès, Mende, Limoux et dans une moindre mesure Bagnols-sur-Cèze. Presque toutes disposent d’un accès au chemin de fer (Bagnols-sur-Cèze est là encore une exception), mais certaines d’entre elles sont sur des lignes secondaires et donc difficiles d’accès en train. La LGV Méditerranée ouverte en juin 2001, relie Nîmes à Paris en 3 heures. Deux projets de ligne à grande vitesse (contournement de Nîmes et Montpellier et section Perpignan - Figuéras vers Barcelone) devraient être mis en service avant 2010.

Ports, aéroports et plates-formes logistiques

La région dispose de trois ports : Sète, Port la Nouvelle à proximité de Narbonne, et Port-Vendres à la frontière espagnole. Aucun d’entre eux n’est jugé d’intérêt national. Sète a longtemps été le 7ème port français grâce à l’importance de son trafic qui a atteint 8 millions de tonnes au début des années 80. La fermeture de la raffinerie Mobil a entraîné une perte de la moitié du trafic, sinistré aussi par la fermeture de l’usine Lafarge de Balaruc et le déclin de l’armement Merzario. Par le mode fluvial, Sète est également relié au Rhône.

Cinq aéroports sont répartis sur l'ensemble du territoire régional, un pour chacune des quatre plus grandes aires urbaines, le cinquième se situant à Carcassonne. Ils permettent à l’essentiel des habitants du Languedoc-Roussillon (à l’exception de la Lozère, des hauts cantons de l’Hérault et de l’Aude ainsi que de l’ouest des P.O.) d'accéder aux déplacements aériens, en moins de 45 minutes. Toutefois seul l’aéroport de Montpellier accueille plus d’un million de passagers par an, les autres n’assurant que quelques (parfois une seule, parfois aucune) ligne(s) régulière(s). L’aéroport de Nîmes est en grande difficulté du fait de sa proximité avec Montpellier et de la concurrence du T.G.V.

Le Languedoc-Roussillon dispose de chantiers de transport combinés à Montpellier, Sète, Perpignan, et Le Boulou. Le Conseil Régional propose aux candidats éventuels quatre sites logistiques : autour de Nîmes et Avignon (Gard-Industrie ), autour de Montpellier et Sète (Montpellier Sète Méditerranée), autour de Béziers et Narbonne (Triangle d’Oc), entre Perpignan et la frontière (Pyrénées Méditerranée).

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CULTURE : INFRASTRUCTURES ET EMPLOIS

Infrastructures, manifestations, vie culturelle…

Le tableau ci-après résume les principales structures présentes en Languedoc-Roussillon Il est toutefois difficile d’appréhender l’activité culturelle à partir de l’existence des seules infrastructures. La présence de réseaux, l’organisation de manifestations ou l’intensité de la vie culturelle ont aussi une importance capitale.Les villes étudiées ont certes toutes une bibliothèque, un musée, des cinémas, une salle de spectacle et un patrimoine historique. Or en matière de renommée ou d’aura culturelle, les différences sont de taille, l’attractivité et la notoriété de l’infrastructure ou de la manifestation comptant davantage que son existence. Malheureusement, les statistiques comparatives en ce domaine sont rares : fréquentation des monuments payants ? nombre d’entrées ? Nombre de nuitées dans les hôtels ? En l’occurrence seul l’indicateur d’emploi a fait l’objet d’une étude géographique comparative en Languedoc-Roussillon.

Le Languedoc-roussillon, 3ième région française 10

En part d’emplois culturels dans l’emploi, la région est en troisième position, derrière l’Ile de France et à quasi-égalité avec PACA, avec un peu poins de 2% de la population active occupée contre 1,2% pour la France de province. Le Languedoc-Roussillon affirme une spécialisation dans les arts plastiques et le spectacle vivant. Les cinq départements sont bien présents en ce domaine avec un plus toutefois pour l’Hérault. Le bassin de Montpellier regroupe un tiers des professions culturelles. Il concentre en effet une grande partie des cadres de la documentation et de la conservation, des journalistes, des stylistes, des décorateurs ou des architectes.

10 En Languedoc-Roussillon, les professions culturelles emploient 13 000 personnes. INSEE, Repères Synthèses n°9 août 2002

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En résumé quelques atouts culturels du Languedoc-Roussillon

Patrimoine Reconnus par l’Unesco : le Pont du Gard, le Canal du Midi, la Cité de Carcassonne, les Chemins de St Jacques de CompostelleVilles et Pays d’Art et d’Histoire : Narbonne, Beaucaire, Uzès, Villeneuve-lès-Avignon, Nîmes, Pézenas, Mende, Perpignan et la vallée du Têt

Médiathèques, musées, cinémas 150 médiathèques, 47 musées, 10 multiplexes et 49550 fauteuils

Art contemporain Centre d’art contemporain à SèteFond régional à MontpellierCarré d’Art à NîmesMusée d’art moderne à Céret

Spectacle vivant Orchestre national/Opéra de MontpellierCentre chorégraphique national de MontpellierCentre dramatique national – théâtre des treize vents à MontpellierTrois scènes nationales : Alès, Narbonne et Sète

Festivals 300 festivals : Pablo Cazals à Prades, Montpellier danse, Festival radio France, Printemps des comédiens…

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FILIERES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Un dispositif très concentré

Alors que les collèges et lycées sont répartis sur le territoire en fonction du poids démographique des bassins de formation, l’enseignement supérieur est très concentré. Si toutes les aires urbaines étudiées ont des filières d’enseignement supérieur, seule Montpellier dispose d’une palette très diversifiée de formations. La conséquence en est que l’aire urbaine accueille près de 70% des étudiants de la région. Perpignan qui abrite une université indépendante arrive en seconde position avec 12% des effectifs. Nîmes ne dispose que de classes universitaires dépendant de Montpellier ; toutefois, elle présente un panel de formations diversifiées et regroupe 10% des étudiants. Les autres aires urbaines ne comptent que quelques centaines d’étudiants dans des filières d’IUT ou des classes de STS. Mende, Narbonne et Carcassonne sont toutefois des antennes de l’université de Perpignan, tandis qu’Alès se démarque grâce à sa célèbre École des Mines.

Une région plutôt généraliste ?

Si l’on s’en tient aux statistiques, la majorité des formations suivies en Languedoc-Roussillon sont de portée généraliste, et ceci même au niveau des troisièmes cycles : médecine, économie, droit, sciences fondamentales, lettres, langues et sciences humaines. Toutefois de nombreuses formations à statut plus « professionnel » sont proposées…… La région abrite en outre quelques écoles d’ingénieurs spécialisées- domaine agricole :

o ENSA : spécialités de l’agronomie et l’agriculture, management agro-industriel, innovation alimentation, développement rural et progrès, gestion des risques en agroalimentaire, système d’informations localisées pour l’aménagement des territoires - Montpellier.

o CNEARC : agronomie tropicale, acteurs du développement rural, agroalimentaire - Montpellier.

o ENSIA CIARC : génie agroalimentaire méditerranéen et tropical – Montpellier.o chimie : o ENSCM : sciences et technologie de la santé, ingénierie bio-moléculaire, chimie et

physico-chimie des matériaux – Montpellier.- domaine industriel :

o École des Mines d’Alès : technologies industrielles fondamentales, sécurité industrielle et environnement, science du risque, informatique - réseaux et télécommunications, auteurs – rédacteurs multimédias – Montpellier.

o POLYTECH : matériaux, informatique et gestion, fabrication et qualité des structures chaudronnées, microélectronique automatique, sciences et technologie de l’eau, sciences et techniques des industries alimentaires - Montpellier.

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Source : Éducation nationale, Atlas de l’enseignement supérieur

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