Projet d’Amélioration des Services Urbains de Base (PASUB...

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1 Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services Urbains de Base (PASUB) Urbains de Base (PASUB) Urbains de Base (PASUB) Urbains de Base (PASUB) Bobo Bobo Bobo Bobo-Dioulasso, Secteur 21 Dioulasso, Secteur 21 Dioulasso, Secteur 21 Dioulasso, Secteur 21 Rapport Final Rapport Final Rapport Final Rapport Final Présenté par Yaya KONATE Coordonnateur du Projet Un projet réalisé en partenariat entre La Municipalité de Bobo-Dioulasso, ONU- HABITAT IRC et le CREPA Avec l’appui du MITH, du MECV et de l’ONEA MITH & MECV

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Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services Projet d’Amélioration des Services

Urbains de Base (PASUB)Urbains de Base (PASUB)Urbains de Base (PASUB)Urbains de Base (PASUB)

BoboBoboBoboBobo----Dioulasso, Secteur 21Dioulasso, Secteur 21Dioulasso, Secteur 21Dioulasso, Secteur 21

Rapport FinalRapport FinalRapport FinalRapport Final

Présenté par Yaya KONATE Coordonnateur du Projet

Un projet réalisé en partenariat entre La Municipalité de Bobo-Dioulasso, ONU-HABITAT

IRC et le CREPA Avec l’appui du MITH, du MECV et de l’ONEA

MITH & MECV

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Table de matières

Index des encadrés 4

Liste des abréviations 5

Chapitre I- Presentation du projet 6

1.1 Données de base 7

1.2 Contexte et justification du projet 12 1.2.1 L’état des lieux dans le domaine des déchets solides 13 1.2.2 L’état des lieux dans le domaine du drainage des eaux pluviales 15 1.2.3 L’état des lieux dans le domaine de l’assainissement 15 1.2.4 L’état de lieux dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable 17

1.3 Objectifs du Projet 19 1.3.1 Constats préalables 19 1.3.2 Genèse du projet 20 1.3.3 Objectifs globale et spécifiques 21 1.3.4 Lancement officiel du projet en février 2004 21

1.4 Résultats attendus 24

1.5 Caractéristiques du projet 25

1.6 La démarche du projet 28

Chapitre II- Activités du projet 30

2.1 Les étapes du projet 31

2.2 L’élaboration du projet de démonstration 33 2.2.1 L’élaboration du profil environnemental 33 2.2.2 La validation du profil environnemental lors de la consultation urbaine 41 2.2.3 L’élaboration du projet de démonstration 44 2.2.4 La mise en place du comité d’orientation et la validation du document du projet de démonstration 52

2.3 La mise en œuvre du projet de démonstration 57 2.3.1 Caractéristiques du projet 57

2.4 Synthèse des actions 66 2.4.1 L’évacuation des tas sauvages d’ordures ménagères 66 2.4.2 La pré-collecte des ordures ménagères 68 2.4.3 La gestion des eaux usées et excrétas 72 2.4.4 La gestion des eaux pluviales 74 2.4.5 Le projet micro crédit à l’eau potable 76 2.4.6 L’éducation environnementale et sanitaire 78

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2.5 L’élaboration de la stratégie communale de gestion des Services Urbains de Base80 2.5.1 La méthodologie de l’élaboration 80 2.5.2 Les contraintes 81 2.5.3 Caractéristiques de la stratégie 83 2.5.4 Cadre institutionnel de la stratégie: 84 2.5.5 Cadre organisationnel 85 2.5.6 Le renforcement des capacités 86 2.5.7 Le mode de financement de la stratégie 87 2.5.8 Des domaines d’application de la stratégie 87

Chapitre III - Evaluation du projet 91

3.1 Les acquis du projet 92

3.2 Les atouts et facteurs du succès 93 3.2.1 Le projet a répondu à un besoin ressenti par l’ensemble des acteurs 93 3.2.2 La conception du projet 93 3.2.3 L’existence d’une cellule de pilotage dynamique 94 3.2.4 La disponibilité des responsables des services concernés 94 3.2.5 L’existence d’un tissu associatif dynamique 94

3.3 Les difficultés et obstacles 95 3.3.1 Caractéristiques spécifiques du secteur 95 3.3.2 Limites de l’application de la démarche AECM 96 3.3.3 Le contexte politique 97

Chapitre IV : Cout du projet 99

Chapitre V : Appropriation et perspectives 102

4.1 L’appropriation de la stratégie 103

4.2 Perspectives 105

Chapitre VI : Annexes et Bibliographie 108

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Index des encadrés Encadré 1 : Extraits du discours du maire lors du lancement 22 Encadré 2 : Extraits du discours du représentant de ONU-HABITAT 22 Encadré 3 : Extrait de la loi n° 055-2004/AN portant code général des collectivités

territoriales au Burkina Faso 25 Encadré 4 : Questionnaire-type 34 Encadré 5 : Extraits compte-rendu d’une assemblée générale 36 Encadré 6 : Extraits du rapport de validation du profil environnemental 42 Encadré 7 : Déclaration de Bobo 43 Encadré 8 : Contribution des différentes parties prenantes à la résolution du problème 47 Encadré 9 : GT eaux usées plan d’action 51 Encadré 10 : Comité d’orientation extraits de l’arrêté municipale 52 Encadré 11 : Extrait du procès verbal de la 1ère réunion du Comite d’orientation 52 Encadré 12 : Extraits du discours du maire 54 Encadré 13 : Extrait discours du maire Koussoubé lors du lancement du projet démonstratif

57 Encadré 14 : Extrait du discours de Mme Sandra Bos ONU-HABITAT / PNUE 58 Encadré 15 : Extraits du discours du Cheick Tidiane TANDIA, directeur général du CREPA

58 Encadré 16 : Extrait de la Convention de partenariat 59 Encadré 17 : Arrêté portant réglementation de la propreté de la ville. 63 Encadré 18 : Extraits du procès verbal de la session ordinaire du conseil municipal du 26

septembre 2005 92 Encadré 19 : Point de vue du maire de la commune 97 Encadré 20 : Point de vue du médecin-chef du service d’hygiène 98 Encadré 21 : Extraits de la synthèse faite par A. Klutsé du CREPA 103 Encadré 22 : L’engagement du directeur départemental ONEA 104 Encadré 23 : L’engagement de la manufacture Burkinabè des Cigarettes 104

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Liste des abréviations AECM : Approche Environnementale Centrée sur le Ménage (anglais : HCES) BAD : Banque Africaine de Développement BRAKINA : Brasseries du Burkina BF : Borne Fontaine CC : Centre de Collecte CET : Centre d’Enfouissement Technique CREPA : Centre Régional pour l’Eau potable et l’Assainissement à faible coût CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DRECV : Direction régionale de l’Environnement et du Cadre de Vie DSTM : Direction des Services Techniques Municipaux GIE : Groupement d’Intérêt Economique HCES : Household Centred Environmental Sanitation IRC : Centre International de Recherche sur l’eau MABUCIG : Manufacture Burkinabé des Cigarettes MECV : Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie MITH : Ministère des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU-HABITAT : Programme de Nations Unies pour les établissements humains PACVU : Projet d’Amélioration des Conditions de vie Urbaines PASUB : Projet d’Amélioration des Services Urbains de Base PME : Petites et Moyennes Entreprises PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement PSAB : Plan Stratégique de l’Assainissement de Bobo SN-Citec : Société Nouvelle Citec SUB : Services Urbains de Base UNDAF : Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement

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Chapitre I PRESENTATION DU PROJET

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1.1 Données de base

Titre du Projet :

« Projet d’amélioration des services urbains de base (PASUB) » Maîtrise d’ouvrage : Commune de Bobo-Dioulasso Financement : ONU-HABITAT et les acteurs Appui technique : Centre International de l’Eau et de l’Assainissement, Pays-Bas

(IRC) Centre Régional de l’Eau potable et Assainissement à faible coût, Ouagadougou (CREPA)

Appui institutionnel : Ministère des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat Localisation du Projet :

Photo 1 : Carte de Bobo-Dioulasso et situation du secteur 21 Le secteur 21 de la ville de Bobo-Dioulasso a été retenu pour abriter le projet en raison de sa représentativité des secteurs défavorisés en matière de services urbains de base. C’est un secteur périphérique très peuplé qui connaît de réels problèmes :

� De pré-collecte et collecte des déchets ménagers solides ; � D’élimination des eaux usées et des excréta ; � D’écoulement des eaux pluviales ; � D’approvisionnement en eau potable ; � De voies de communication notamment en saison pluvieuse.

Secteur 21

Centre ville

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Durée du projet : Formulé en Novembre 2003 le projet a démarré effectivement en Février 2004. Initialement prévu pour une durée de 18 mois le projet s’est achevé en octobre 2006. Domaines d’intervention du projet : Le projet prend en compte l’ensemble de la problématique de l’eau et de l’assainissement et inscrit ainsi ses interventions dans les domaines suivants :

� L’accès à l'eau potable ; � La collecte et le traitement des eaux usées et excréta ; � Le drainage des eaux pluviales ; � La gestion des ordures ménagères ; � L’éducation sanitaire et environnementale.

Structures de gestion du projet :

La maîtrise d’ouvrage du Projet est assurée par la Commune de Bobo-Dioulasso, à travers le maire, le conseil municipal et les structures techniques suivantes :

� Comité d’orientation : chargé de la validation des orientations du projet ; � Cellule de coordination chargé de la gestion et de conduite des opérations sur le

terrain ; il se compose d’un coordonnateur, d’un chargé des relations avec le Conseil Municipal et d’une secrétaire comptable ;

� Groupe technique : structure d’appui technique au bureau du projet ; � Groupes de travail thématiques : eaux usées, excrétas et eaux pluviales – déchets

solides – approvisionnement en eau potable – éducation sanitaire et environnementale ;

� Cellule d’animation : composée des représentants des habitants du secteur.

Acteurs de mise en œuvre :

� La commune de Bobo-Dioulasso qui assure la maîtrise d’ouvrage du projet : appui au projet à travers son conseil municipal et mise à disposition d’un certain nombre de personnel ;

� La population du secteur 21, principal acteur et bénéficiaire de ce projet ; � Les services techniques des Ministères des Infrastructures, des Transports et de

l’Habitat et de l’Environnement pour l’encadrement des populations dans l’exécution des activités ;

� Le Centre International de l’Eau et de l’Assainissement (IRC) et le Centre Régional de l’Eau potable et Assainissement à faible coût (CREPA) apportent leur expertise technique chacun dans son domaine d’action.

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Montage financier : Contribution financière de ONU-HABITAT

Personnel 9.000 USD

Renforcement de l’équipe de projet qui sera mise en place par la Municipalité - Indemnités de coordination pour le coordinateur municipal du projet - Salaire d'une secrétaire comptable à recruter pour la durée du projet afin

d’assurer le secrétariat, l’administration et la comptabilité du projet.

Déplacements de l'équipe de projet 500 USD

- Déplacements de l’équipe de projet au Burkina Faso pour visiter d’autres expériences ou pour assister à des réunions ou des événements relatifs au projet.

Appui technique 6.000 USD

Financement des missions d’appui technique du CREPA et du MITH. Ces missions comprendront au minimum la participation aux activités suivantes :

- Mission de lancement du projet - Mission d'appui à la consultation de secteur - Mission d'appui à la consultation restitution du document de projet de

démonstration - Mission de suivi et d'évaluation - Mission d'évaluation de la mise en œuvre du projet de démonstration - Mission d'appui à la restitution de la stratégie de réplication et de la table ronde

des partenaires au développement Formation – consultation 5.000 USD

Comprenant la prise en charge de la restauration et des frais attenant à l’organisation d’événements (salles, documents, etc.)

POPULATION DU SECTEUR 21

ASSOCIATIONS

Bénéficiaires/Réalisation

Partenariat PASUB

CELLULE RELAIS

Animation

CELLULE DE

COORDINATION

Coordination/pilotage

GROUPES THEMATIQUES DE TRAVAIL (DSTM, ONEA, Service

d’Hygiène, District Sanitaire, Police

Municipale, Population)

Appui à la mise en oeuvre

ONU-HABITAT / PNUE

Financement

MAIRIE DE BOBO-DIOULASSO

Maîtrise d’ouvrage

MAIRIE D’ARRONDISSEMENT

Appui à la mise en oeuvre

COMITE D’ORIENTATION

Décisions/Orientation IRC Appui technique

International

CREPA

Appui technique

Ancrage national et régional

MITH/ MECV

Appui institutionnel

Figure 1 : acteurs et montage du projet

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- Consultation de secteur sur 2 jours pour 100 participants - Consultation de restitution du document de projet de démonstration sur 1 jour

pour 100 participants - Consultation de restitution de la stratégie de réplication municipale et table ronde

des partenaires au développement - Séminaire de présentation des résultats aux Maires désireux de répliquer le

projet dans leurs communes Formation – groupes de travail 1.000 USD

Frais relatifs à l’organisation des réunions du groupe de travail - Préparation du profil et de la consultation de secteur (6 réunions du groupe de

travail) - Préparation du document de projet du projet de démonstration (6 réunions du

groupe de travail) - Suivi et mise en œuvre du projet de démonstration (6 réunions du groupe de

travail) - Préparation de la stratégie de réplication (6 réunions du groupe de travail)

Formations 5.000 USD

Appui à la préparation et la réalisation de session de formation par le CREPA. Le contenu de ces formations sera à définir en fonctions des besoins qui seront identifiés et pourrait inclure les formations suivantes :

- Formation sur le processus - Formation au partenariat public-privé

Projet de démonstration 50.000 USD

- Une somme forfaitaire est fixée pour financer les activités qui seront définies pour le projet de démonstration

Equipement 3.000 USD

- Achat d'un poste informatique complète comprenant un ordinateur, une imprimante et un onduleur qui sera mise à disposition de l’équipe de projet

Consommable 5.500 USD

- Téléphone et connexion Internet pour la durée du projet - Consommable (papeterie, encre, etc.)

Contribution en nature d'ONU-HABITAT Appui technique sur la conduite du projet sous forme de :

- Appui régulier par correspondance ; - Missions d'appui technique ; - Sessions de formation au processus ; - Appui à la mobilisation des partenaires au développement ; - Documentation.

Contribution en nature du Ministère des Infrastructures des Transports et de l'Habitat

- Mobilisation des partenaires nationaux ; - Animation des réunions du comité Habitat ; - Collecte des documents des institutions nationales en relation avec le projet ; - Appui cartographique par le Système d'Information Géographique de Bobo-

Dioulasso ; - Mobilisation des cades des structures déconcentrées du Ministère pour appuyer

le projet.

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Contributions en nature de IRC - Suivi général du processus de préparation et de réalisation du projet de

démonstration ; - Préparation de Termes de Référence pour les partenaires ; - Inventaire des expériences et d’expertise SUB, - Mise à disposition d’un document ciblé sous forme de Manuel ; - Appui à l’institution d’ancrage (CREPA) et à l’équipe locale dans la réalisation du

projet ; - Développement d’un système de suivi et d’évaluation ; - Suivi et contrôle des Plans Annuels ; - Appui à la rédaction de documents de projet et de requêtes de financement ; - Appui à l’identification et à la mobilisation des guichets financiers ; - Missions d'appui technique et méthodologique; - Préparation et maintenance du site web ; - Documentation des expériences.

Contributions en nature du CREPA Appui technique sur la conduite du projet sous forme de:

- Appui à la collecte et traitement des données ; - Appui technique au Comté ad hoc pour l’assainissement et au groupe de travail ; - Rédaction des rapports ; - Documentation ; - Capitalisation ; - Modules de formation (identification des structures existantes, préparation et

facilitation) ; - Mobilisation du Réseau CREPA et des bailleurs de fonds ; - Matériaux d’information et de promotion du projet (déplient, présentation Power

Point, site web) ; - Consultation.

Contributions en nature de la Mairie de Bobo-Dioulasso

- Bureau équipé pour le projet ; - Salle de réunion pour le groupe de travail ; - Personnel pour l’équipe de projet ; - Participation des techniciens et des élus aux activités du projet ; - Documents, cartes, etc. en relation avec le projet ;

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1.2 Contexte et justification du projet

Le PASUB pour lequel un financement et un appui technique ont été sollicités et obtenus auprès de ONU-HABITAT et ses partenaires par les autorités municipales appuyées par le ministère chargé de l’Habitat, entre dans le cadre du Programme «Cités Durables» du Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-HABITAT) et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Il répond principalement à l’objectif 7 du Millénaire pour le Développement « Assurer un développement durable». Le projet s'inscrit dans les cadres stratégiques mis en place au niveau national et au niveau local et en continuation d'un certain nombre d'initiatives de développement locales et de réduction de la pauvreté urbaine (PACVU1, ECOLOC2,…) Au niveau national le PASUB s'inscrit dans les axes prioritaires définis par le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et les effets suivants du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement au Burkina Faso durant la période 2006 – 2010 (UNDAF) : Tableau 1 : les effets UNDAF

Axes du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

Effet UNDAF

Axe 2 Améliorer l’accès des pauvres aux Services sociaux de base y compris la protection sociale

Effet 2 : d’ici 2010 l’accès à des soins (curatifs, préventifs et promotionnels) de qualité des populationset en particulier celui des enfants et des femmes est amélioré

Axe 3 élargir les opportunités d’emploi et d’AGR pour les pauvres dans l’équité

Effet 1 : d’ici 2010 les opportunités d’emploi et d’activités génératrices de revenus notamment pour les jeunes et les femmes sont élargies Effet 6 : d’ici 2010, la sécurité alimentaire pour les groupes vulnérables et la gestion des ressources naturelles sont renforcées

Axe 4 Promouvoir la bonne gouvernance

Effet 4 : d’ici 2010, les quatre composantes de la Bonne Gouvernance sont renforcées dans le respect des droits humains

Le projet traduit la volonté des autorités municipales de s’inscrire dans un processus de réflexion et d’expérimentation dans le domaine de la gestion de l’eau et de l’assainissement, afin de lui trouver des réponses appropriées et efficaces. La situation de la gestion des Services Urbains de Base (SUB) notamment dans le domaine de l’eau et de l’assainissement se caractérise par de grandes difficultés rencontrées par les autorités communales. Elle se traduit par un accroissement rapide de la production de déchets tant solides que liquides et gazeux lié à l’augmentation de la population et à la diversification de leurs consommations.

1 Projet d’Amélioration des Conditions de vie Urbaines 2 Economie Locale : un processus en partenariat avec le PDM qui a abouti dans une chartre de développement local

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Malgré les efforts déployés tant en matière de réflexion que dans le domaine de l’appui technique, matériel et financier, cette tendance perdure et connaît même une aggravation. 1.2.1 L’état des lieux dans le domaine des déchets solides3 La population de la commune s’organise en 34 685 concessions4 qui sont autant d’abonnés potentiels et qui produisent annuellement 73 000 tonnes soit 130 000m³ de déchets environ5. Au regard de cette production la capacité annuelle de pré-collecte des entreprises et Groupements d’Intérêt Economique (GIE) existants est estimée à 3 200 concessions soit une couverture de 9,5%. En raison du manque de moyens, la commune ne peut se fixer comme objectif, que l’enlèvement de 45 000m³ d’ordures en 2003 soit environ 35% de la production totale d’ordures. En effet, sur la dotation en matériel et équipement faite en 1996 aux services techniques municipaux, par le Projet de développement urbain, et comprenant:

- 113 bacs à ordures d’une contenance de 7m³ - 7 camions porte-bac multilèves - 1 tractopelle (chargeur à godet retro-excaveuse)

Il ne reste en 2004 que : - 10 bacs à ordures - 4 camions porte-bacs6.

En matière de stratégie de gestion des déchets solides, la commune de Bobo-Dioulasso a expérimenté plusieurs approches à savoir : a) Un schéma basé sur la gestion directe des déchets solides : Mis en place en 1996, le schéma directeur de gestion des déchets solides organise la gestion des déchets autour de la mise en place de bacs dans lesquels les ménages déversent elles-mêmes et directement leurs ordures. Trois décharges existaient, sur les routes de Nasso, de Faramana et à Kua vers lesquels les déchets des sites de dépôt sont transportés. La situation au secteur 21 : La population du secteur composée de 7 875 ménages vivant dans 4 145 concessions produit annuellement près de 8 300 tonnes d’ordures ménagères. Le secteur 21 connaît un véritable problème d’insalubrité traduit par, notamment, l’existence de nombreux et gros tas d’ordures constituant de véritables dépôts sauvages. On dénombre en effet, selon les Services municipaux, 37 sites de versage dont 5 seulement sont autorisés. Les principales raisons de cet état des choses, se déclinent en termes :

3 Regardez aussi chapitre VI : annexes et bibliographie ‘Profil environnemental’

4 La concession comprend en moyenne 1,9 ménages regroupant chacun 5,7 personnes 5 La production journalière des ordures par personne est estimée à 0,54kg de déchets 6 Source Direction des Services Techniques Municipaux –Service Propreté

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- De faiblesse de la capacité de desserte des associations de pré-collecte : seul un GIE et une association sont impliqués dans la pré-collecte des déchets ménagers, ne disposant pour cela que de 07 attelages à traction asine desservant environ 835 abonnés.

Capacité de desserte disponible au secteur avec 7 attelages: Nbre rotations Quant. enlev. (m³) cours desservis Jour 42 42 336 Semaine 252 252 2016 :2 =1 008 6 rotation/jour/ attelage 8 concessions par rotation 2 passages par concession/semaine Avec 4 145 abonnés potentiels le taux réel de couverture est de 24%.

- D’inexistence des sites de versages de ordures (bacs à ordures) : Les 11 bacs mis en place en1996 se sont dégradés et ont été enlevés, ce qui occasionne des retards énormes et des irrégularités dans le service d’enlèvement des ordures.

En résumé cette approche n’a, semble-t-il, pas tenu toutes ses promesses et les difficultés rencontrées dans sa mise en œuvre peuvent se résumer en termes de :

- mauvais comportements des utilisateurs : versages des déchets hors du bac (ce qui complique leur enlèvement), versages de déchets corrosifs (braises qui ont, dans bien des cas occasionné des incendies) ;

- difficultés de maintenance du matériel (bacs à ordures, camions porte-bac multilève, tractopelle)

- difficultés de renouvellement du parc auto et des bacs.

Ce constat d’échec a conduit à la mise en place d’un nouveau schéma directeur en 2002. b) Un schéma directeur fondé sur la privatisation de la filière :

Face à la problématique des déchets solides et pour en assurer une meilleure gestion, il a été élaboré un schéma directeur de gestion des déchets solides pour la ville. La filière de gestion des déchets solides est réorganisée autour des structures suivantes : un centre d’enfouissement technique (CET), 14 centres de collecte (CC) au niveau des zones de pré-

collecte. La pré-collecte est organisée à partir de 9 zones qui couvrent le territoire communal. Le Schéma directeur prévoit des mesures dans les trois sous-secteurs de la filière de gestion des déchets que sont la pré-collecte, la collecte et l’enfouissement. Il implique le secteur privé dans la filière en lieu et place des Services techniques municipaux. La pré-collecte sur laquelle se base la nouvelle filière,

Photo 2 : zones des pré-collecte selon le schéma directeur

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est désormais assurée par les associations, GIE et petites entreprises. La gestion des CC ainsi que l’évacuation des ordures vers le CET reviennent à un transporteur privé, de même que la gestion du CET.

1.2.2 L’état des lieux dans le domaine du drainage des eaux pluviales

La commune de Bobo-Dioulasso s’est dotée d’un schéma directeur pour la collecte des eaux pluviales. Des collecteurs principaux ont été réalisés dans le cadre des projets urbains 2 et 3. La gestion et l’entretien des ouvrages de collecte des eaux pluviales reste un problème important surtout en ce qui concerne les réseaux secondaires et tertiaires. Dû à l’absence d’un réseau de collecte des eaux usées ou d’ouvrages d’assainissement individuel, un grand nombre de ménages utilisent les caniveaux pour se débarrasser de leurs eaux usées. Les caniveaux sont aussi utilisés pour jeter les ordures ménagères. Cette mauvaise utilisation des caniveaux et le manque d’entretien entraînent des problèmes de stagnation des eaux et des problèmes d’inondation en cas de fortes précipitations. Elle crée, par ailleurs, la nécessité d’importants travaux de maintenance et d’entretien à réaliser chaque année et qui exigent des moyens financiers qui ne peuvent pas être mobilisés par le budget communal. Le secteur 21, en raison de sa topographie, est également une zone d’inondation pendant la saison pluvieuse, ce qui provoque la dégradation des voies ; cette dégradation accélérée par le mauvais état et l’insuffisance de caniveaux constitue des risques certains pour la population. La résolution de ce problème constitue une préoccupation prioritaire des habitants. Un effort des services compétents dans la mise en place de nouveaux caniveaux est également souhaitable. La leçon principale à tirer est que la difficulté que rencontre la mise en œuvre du schéma directeur reste incontestablement liée aux habitudes et pratiques des populations.

1.2.3 L’état des lieux dans le domaine de l’assainissement Concernant l’assainissement autonome, la situation se présente comme suit :

� En matière de gestion des excrétas 7: 82% de la population utilisent les latrines traditionnelles, 10% les fosses étanches et

fosses sceptiques, 8% sont sans installation.

� En matière d’élimination des eaux usées8 : 46,10% utilisent la cour,

7 Source : ONEA/GTZ 1993

8 Source ONEA Psab, Pacvu

Photo 3 : eaux usées dans les caniveaux

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37,6% la rue, 8,5% les puits perdus et puisards, 4,7% les caniveaux, 2,8% les latrines et autres.

La gestion des eaux usées de toilette et de ménage, des excrétas a fait l’objet de la mise en place en 2001, d’un Plan Stratégique d’Assainissement de Bobo (PSAB) comprenant trois volets :

a. l'assainissement autonome reposant sur la participation financière des populations ;

b. l'assainissement des lieux publics et des écoles ; c. la construction d'un embryon de réseau d'assainissement collectif.

Les principaux acteurs concernés impliqués dans la mise en œuvre du PSAB sont la Commune (à travers le service d’hygiène), l’ONEA et le secteur privé. L’ONEA est l’acteur principal à qui il est confié la gestion du service d’assainissement ; elle dispose à cet effet des fonds et prélève une taxe sur la vente du m³ d’eau distribué (10 à 21 FCFA). La politique d'assainissement autonome repose sur la participation financière des populations aidée en partie par des subventions publiques. Les eaux usées industrielles et celles en provenance des grands équipements publics ne font pas encore l'objet d'une collecte et d'un traitement adéquats ; ce qui constitue un réel problème de santé publique et de conservation des eaux du marigot Houet et de ses silures sacrés qui sont l’emblème de la ville. Le secteur privé intervient principalement dans le domaine de la vidange des fosses et du transport des boues de vidanges. En 2003 on estimait à environ 6 000 le nombre de fosses desservant quelques 38 000 habitants. Quatre opérateurs s’intéressent à la vidange des fosses dont deux publics : Tableau 2 : opérateurs de vidange9

Nbre camions

clients/jour clients/an Volume /an (m³)

GENIE MILITAIRE Sce Techniques Municipaux HOUETIENNE d’entreprises SOTRANS vidange

1 1 1 1

4 2 4 6

760

380

760

1 140

4 560

2 280

4 560

6 840 4 16 3 040 18 240

En ce qui concerne le secteur 21, l’évacuation des eaux usées industrielles et domestiques, l’élimination des excréta sont identifiées par la population, comme un problème prioritaire de santé à résoudre.

E résumé la situation dans le domaine de l’assainissement se présente ainsi qu’il suit :

� Evacuation des eaux domestiques et industrielles vers les caniveaux et les voies publiques (eaux de ménage, de toilettes ou des puisards) ;

9 Source : Ecoloc : les SUB dans la commune de Bobo- 2003/ les vidanges occupent 190 j par an et ne se font pas en saison pluvieuse/ le coût de la vidange varie entre 7 500 et 9 000 FFCFA

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� Défécation à l’air libre et dans les espaces non encore aménagés ; � Vidanges des fosses (manuellement) sur la voie publique ; � Développement de l’élevage (bovins, porcins, ovins) qui entraîne des nuisances.

1.2.4 L’état de lieux dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable La distribution de l'eau potable à Bobo-Dioulasso relève de la responsabilité de l'ONEA. Bobo-Dioulasso n'est pas une ville défavorisée sur le plan de l'accès à l'eau potable ; elle dispose de ressources importantes et de bonne qualité, d’un réseau développé et sans défaut technique majeur. Cependant des difficultés d'accès à l'eau potable subsiste pour un quart de la population bobolaise (23,5% des ménages s'approvisionnent aux puits et 1,5% utilisent les cours d'eau). La ville est desservie en eau à partir de trois sites d’extraction qui sont:

� Nasso : la source donne 1 350m³/heure � Deux forages de 250m³/heure chacun

La capacité de production journalière de ces trois sites est estimée à environ 44 400m³.La production réelle actuelle se chiffre à 20 000 - 25 000m³. La station de potabilisation située sur les lieux d’extraction peut traiter 44 000m³/jour. L’ensemble des canalisations mises en place pour approvisionner les habitants en eau potable est de 473 km. L’ONEA compte 19 376 abonnés dont 15 722 actifs (faisant objet de facturation du mois), répartis comme il suit : Tableau 3 : bilan des abonnés, mai 200310

Code facturation Abonnés Abonnés actifs

Volumes (m3)

Facturation

Particuliers Grdes maisons et industries Collectivités et commune Administration ONEA

18 941

259 44

132 7

15 287 259

39

130 7

241 198

45 789

4283

85 273

644

118 243 558

57 126 694

5 404 071

106 818 225

814 531 Total 19 376 15 722 377 187 288 407 079

Les frais de raccordement à la charge de l’usager se décomposent comme il suit :

� Devis : 2 000 FCFA � Raccordement (forfait) : 150 000 FCFA � Pause compteur : 1 000 FCFA � Compteur : 28 938 à 46 782 FCFA � Etalonnage compteur : 2 000 FCFA

La facture moyenne des ménages est de 8 000 FCFA environ. Au secteur 21, le problème de l’approvisionnement en eau potable est décliné, par les populations en terme de : 10 Source : Service clientèle ONEA

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� Insuffisance des branchements individuels (à cause du coût jugé élevé par rapport

au pouvoir d’achat des habitants) ; � Insuffisance de bornes fontaines (BF) � Coupures d’eau fréquentes qui obligent à parcourir de longues distances pour

s’approvisionner en eau potable.

Tableau 4 : abonnements du secteur 2111

Nombre d’abonnés Abonnés actifs Taux couverture ménages 1 724 1 531 22,2

Sur les 279 bornes fontaines alimentées par le réseau ONEA dans la ville, le secteur 21 en abrite 22. La gestion des bornes fontaines implique des associations de quartier ou de secteur ; on compte en juin 2003, 12 associations responsables de 17 bornes fontaines.

En résumé, le secteur 21 est un des secteurs les plus défavorisés en matière d’adduction d’eau et de bornes fontaines. Le développement des emplois de revendeurs d'eau itinérants indique quant à lui, une faiblesse dans la répartition géographique des bornes-fontaines. Ces difficultés d'accès à l'eau potable induisent des problèmes de santé publique et touchent essentiellement les populations les plus défavorisées.

11 Source : service clientèle ONEA mai 2003

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1.3 Objectifs du Projet

1.3.1 Constats préalables L’élaboration de l’état des lieux et plus précisément l’analyse des effets et impacts du contexte surtout urbain dans lequel ont lieux les activités relatives à l’eau et à l’assainissement, ont abouti aux constats essentiels suivants : � La faiblesse de la capacité opérationnelle de la commune :

La Commune ne dispose pas des ressources humaines, financières, matérielles et institutionnelles requises pour faire face à la demande de la population en services de base en général (transport urbain, logement, électrification, routes, éducation, santé, approvisionnement en eau potable, assainissement). Cette situation se traduit par un déficit de services urbains de base ressenti par les populations et exprimé en terme de carences de la commune et de ses services techniques. La situation est encore plus préoccupante dans le domaine de l’assainissement notamment en matière d’enlèvement, de transport et d’enfouissement des déchets solides (ordures ménagères et déchets industriels). Elle est a pour cause principale, l’augmentation rapide de la production de déchets tant solides que liquides liée à l’accroissement de la population accentué à son tour par le phénomène de l’immigration (exode rural, déplacements de populations). L’augmentation des moyens mobilisés ne suit pas la cadence d’évolution de la production de déchets.

� La faiblesse de l’engagement des acteurs dans le financement de l’eau et de

l’assainissement : La résolution des problèmes de l’assainissement de la cité est, en général, considérée par la population, comme l’affaire exclusive de la Commune. Dans une telle logique, elle ne se sent nullement engagée dans la recherche des moyens et des solutions à mettre en œuvre. Dans la conscience populaire le rôle des ménages s’arrêterait seulement aux seuls balayage et entretien de la cour d’habitation. Il en découle que les contributions, notamment financières, des opérateurs économiques (commerçants, industriels), du secteur informel (artisans, petits commerçants, transporteurs), et des ménages sont quasiment inexistantes notamment dans le domaine de la gestion des déchets solides et liquides. Le budget communal ne pouvant à lui seul supporter les charges, des blocages apparaissent dans la mise en œuvre des schémas directeurs.

� Le coût élevé des innovations proposées au regard du pouvoir d’achat des

populations : Les ménages estiment, de façon générale, surtout dans les zones périphériques et défavorisées, que les coûts des innovations proposées pour l’acquisition des technologies nouvelles dont la mise en œuvre est susceptible d’améliorer leur niveau d’assainissement, sont trop élevés. Cela se traduit par le rythme très lent d’adoption des ouvrages améliorés proposés dans le cadre de l’assainissement autonome (latrines, puisards, bacs à laver etc.) et de branchement au réseau public de distribution d’eau potable.

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Le problème ainsi posé est celui de l’accès financier des ménages aux services de base.

� L’inadaptation des technologies appliquées :

Elle a pour conséquence, des difficultés d’entretien, de maintenance et d’amortissement des équipements et matériels utilisés.

� Les mentalités et comportements des habitants :

- Mauvais usage et utilisation des équipements et infrastructures entraînant leur

détérioration rapide : en exemple les caniveaux sont utilisés comme déversoirs d’ordures et d’eaux usées ;

- Réticences des populations à reconnaître leurs responsabilités et devoir dans la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement ;

- Difficultés des habitants à accepter la nécessité du changement. La situation ci-dessus décrite, induit, entre autres, comme conséquence le fait que la ville de Bobo-Dioulasso jadis considérée comme l’une des plus propres, des plus verdoyantes et des plus saines, connaît une dégradation progressive et réelle du cadre de vie qu’elle offre à ses habitants, entraînant comme corollaire le développement au sein de la population de sentiments nostalgiques. Comme aspect positif, il est à relever le désir partagé tant par les populations que les responsables de la Commune de voir leur cité retrouver son lustre d’antan. De toute évidence, l’appropriation de cette analyse de la situation de la cité par les autorités municipales parvint à les convaincre de la nécessité d’inscrire au plan de leurs priorités, la mise en œuvre de programmes appropriés pour résoudre le problème de l’insalubrité et de l’insécurité de la ville et de s’impliquer dans la recherche et la mise en œuvre de concepts nouveaux plus efficaces. C’est donc dans ce cadre que s’inscrit la requête faite par la commune de Bobo-Dioulasso auprès de ONU-HABITAT.

1.3.2 Genèse du projet Le projet d’amélioration des services urbains de base est né de la requête présentée par le maire de la Commune à la réunion Mondiale des Cités Durables et Agendas Locaux 21 organisé par ONU-HABITAT et PNUE à Alexandrie en octobre 2003. La requête avait pour objectif d’obtenir l’appui du Système des Nations Unies à la résolution des problèmes d’assainissement et plus spécifiquement celui du problème d’organisation de la pré-collecte des ordures ménagères. En effet, avec la mise en place des grandes infrastructures (centres de collecte, centre d’enfouissement technique) par la Banque Mondiale, la commune se trouvait confrontée au problème de la gestion des ordures ménagères, notamment en ce qui concernait leur enlèvement des ménages vers les centres de collecte. La nature même du problème rendant aléatoire une intervention directe de la commune à travers ses services de propreté, dans ce domaine. Au regard des difficultés rencontrées par les quelques associations qui s’étaient engagées dans la pré-collecte des ordures ménagères, il s’imposait d’engager une action en vue de dynamiser cette opération qui constitue la base même de la pyramide de l’organisation de

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la collecte des déchets solides. Dans ce cadre un effort important était entrepris à travers la formulation d’un nouveau schéma directeur et l’accroissement des moyens à mettre à disposition. C’est donc dans ce contexte que s’inscrivait la nécessité d’un appui des partenaires de la ville. En novembre 2003, en réponse à la requête une mission ONU-HABITAT était organisée à Bobo-Dioulasso avec pour terme de référence, la définition des grandes lignes du projet. Il s’agissait, plus exactement de mettre en place et conduire, dans un secteur de la commune, un projet de démonstration destiné à mettre à disposition de la commune une stratégie à même de résoudre correctement la question de l’assainissement. Cette stratégie devrait par ailleurs être répliquée par la suite dans les autres secteurs de la ville, dans d’autres communes du pays et dans d’autres cités de la sous région. Outre ONU-HABITAT, cette mission était composée de représentants du :

� Ministère en charge de l’Habitat ; � Centre International de recherche sur l’eau et l’Assainissement (IRC); � Centre Régional pour l’eau potable (CREPA).

Au cours de son séjour elle a rencontré les services techniques municipaux, des services déconcentrés de l’Etat, l’ONEA et des associations intervenant dans le domaine.

1.3.3 Objectifs globale et spécifiques Objectif global Contribuer à la réduction de la pauvreté à travers un meilleur accès aux services urbains de base des populations les plus défavorisées dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du millénaire. Pour se faire, le projet vise à garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base, et à améliorer leurs cadre et conditions de vie. Objectifs spécifiques

1. Apporter des réponses innovantes, appropriées et efficaces aux problèmes des services urbains de base dans les domaines de l'eau et de l'assainissement dans un secteur de la ville de Bobo-Dioulasso au profit des populations les plus défavorisées.

2. Renforcer les capacités de gestion et de planification environnementale urbaine de la Commune et de ses partenaires dans l'optique de la réplication de l'approche du projet dans les autres secteurs de la ville de Bobo-Dioulasso.

3. Renforcer les politiques et les capacités institutionnelles et d'appui technique au niveau national dans l'optique de répliquer le projet dans d'autres villes du Burkina Faso et dans la sous-région.

1.3.4 Lancement officiel du projet en février 2004 Le lancement du projet a connu la participation des :

� Ministères concernés ; � Partenaires étrangers ;

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� Services déconcentrés de l’Etat ; � Services communaux ; � Responsables d’associations de femmes et de jeunes ; � Habitants du secteur 21.

Encadré 1 : Extraits du discours du maire lors du lancement

« …Autrefois la ville de Bobo-Dioulasso était considérée comme la plus belle ville de

l’Afrique de l’Ouest. La ville était verte et propre, mais malheureusement cette notre ville a

perdu ces qualités.

Au contraire, on doit faire le constat qu’il existe de grands problèmes environnementaux

dans la ville et cela notamment au niveau des services urbains de base.

Un des plus grands problèmes au jour d’aujourd’hui c’est l’absence d’un véritable système

de ramassage, de transport et de dépôt des ordures ménagères. Son absence, en combinaison

avec les ressources limitées de la municipalité, a donné lieu à :

� des dépôts sauvages qu’on trouve un peu partout dans notre ville ;

� des caniveaux pour l’évacuation des eaux pluviales qui sont complètement remplis par

des déchets et du sable, et qui donc ne répondent plus à leur but d’origine

Egalement, dans certains secteurs de la ville, l’accès à l’eau potable est soit non existant soit

très limité.

L’assainissement ne répond pas lui aussi aux besoins des populations. Les eaux usées sont

déversées dans les rues et les caniveaux. Les excrétas ne sont pas traités correctement.

Par rapport à cette situation la Municipalité a cherché des solutions, pour cela elle a lancé

des études qui ont abouti à des stratégies municipales telles que :

- Schéma Directeur de la Gestion des Déchets

- Plan Stratégique d’Assainissement de Bobo

Des grands projets ont aussi été entrepris, notamment sur :

- La filière des déchets (CET, Centres de Collecte)

- Caniveaux pour l’évacuation des eaux pluviales

- Projets BAD et KfW pour l’Assainissement Collectif et les eaux usées

industrielles

- Projet KfW pour l’Approvisionnement en Eau Potable de Bobo

Ces grands projets ne suffisent pas et la municipalité est consciente que pour arriver à des

solutions durables elle doit associer la population de la ville aux actions qui sont entreprises.

C’est pourquoi, lors d’une réunion d’ONU-HABITAT à Alexandrie au mois d’octobre 2003 à

laquelle nous avons participé et lorsque la possibilité d’un appui d’ONU-HABITAT sur les

services urbains de base s’est offerte, nous avons formulé une requête pour monter un projet

à Bobo.

Dès le mois de Novembre une mission a été organisée pour définir les grandes lignes du

projet…

Depuis un document de projet et termes de références ont été préparés… »

Encadré 2 : Extraits du discours du représentant de ONU-HABITAT

« …..Cette initiative rentre dans le cadre des activités de mon organisation afin d’aider les

pays à atteindre, ce qu’on appelle les Objectifs du Millénaires,. Ces objectifs consistent à

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réduire la pauvreté dans le monde de manière significative d’ici à l’année 2015.

Tout d’abord, il faut remercier le gouvernement des Pays Bas qui a mis à notre disposition le

financement de ce projet.

Ensuite, je voudrais remercier l’IRC qui contribue ses connaissances et ses savoir-faire

techniques au niveau international dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.

Ce projet s’inscrit dans la longue coopération qu’ONU-HABITAT a développé avec le

gouvernement du Burkina Faso à travers le Ministère des Infrastructures, des Transports et

de l’Habitat. Ministère, auquel va se joindre le Ministère de l’Environnement et du Cadre de

Vie pour ce projet.

Un partenaire important qui contribuera au succès de cette initiative est le CREPA. Basé à

Ouagadougou, le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à bas coût mettra à

votre disposition la solide expérience qu’il a acquise en Afrique pour permettre aux

populations d’avoir accès à l’eau potable et de vivre dans des conditions d’hygiène décentes.

Sans l’engagement de la commune de Bobo-Dioulasso et notamment de Monsieur le Maire,

ce projet n’aurait jamais vu le jour. La conviction avec la quelle Monsieur le Maire a plaidé

pour développer le projet ici, a été des plus convaincantes.

Je dois souligner que derrière Monsieur le Maire, la formidable mobilisation de l’ensemble

des services municipaux concernés, est un atout indéniable pour le succès de ce projet.

Et puis il y a aussi vous, les habitantes et habitants du Secteur 21… »

Photo 4 : signature de la convention entre ONU-HABITAT et le maire de Bobo

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1.4 Résultats attendus

� Un profil des services urbains de base est réalisé dans le secteur sélectionné ;

� L'engagement des acteurs est obtenu à travers une consultation ;

� Un document de projet de démonstration est formulé ;

� Le projet de démonstration est mis en œuvre, et un système de suivi et d’évaluation est développé ;

� Une structure intersectorielle de coordination communale des services urbains de

base est crée ou renforcée (Comité ad hoc pour l'assainissement) ;

� Le personnel communal et les partenaires de la commune sont formés au partenariat public-privé dans l'approche de gestion intégrée des services urbains de base ;

� Une stratégie communale sur l’accès aux services urbains de base et un document

bancable de projet de réplication à l'échelle de la ville sont formulés ;

� Les acquis et expériences de l'approche sont capitalisés sous forme de rapports périodiques et d'une étude de cas ;

� Des matériaux d'information et de promotion du projet sont développés et

disséminés ;

� Des outils sur la démarche et la mise en œuvre du projet sont produits ;

� Des modules de formation au profit des opérateurs des services urbains de base sont mis au point et dispensés ;

� Les partenaires nationaux ont suivi la démarche et utilisent les acquis du projet.

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1.5 Caractéristiques du projet Le Projet d’amélioration des services urbains de base (PASUB) est essentiellement, au regard sa mission principale: 1. Un projet de recherche méthodologique en matière de gestion des services urbains de

base dont l’objectif est d’apporter des réponses innovantes, appropriées et efficaces aux problèmes de gestion de l'eau et de l'assainissement, au profit des populations les plus défavorisées.

Le résultat final attendu est la mise à disposition de la Commune une stratégie de gestion des services urbains de base innovante, conçue, élaborée et testée à travers son expérimentation à échelle réduite (niveau d’un secteur de la ville),

2. Un projet de réplication visant à renforcer (a) les capacités de gestion et de planification

de l’environnement urbain de la commune et de ses partenaires dans l'optique de la réplication du projet dans les autres secteurs de la ville ;(b) les politiques et les capacités institutionnelles d'appui technique au niveau national afin de répliquer le projet dans d'autres villes du Burkina Faso et de la sous-région.

Les conclusions issues de l’analyse de la situation en matière de gestion des services de base dans la ville, ont abouti à la nécessité de l’adoption d’une démarche qui permet :

� L’élargissement de la base d’action dans le domaine de l’eau et de l’assainissement par une plus grande implication des différents acteurs ;

� L’émergence et le développement de partenariats commune/services étatiques/ secteur communautaire/ secteur privé ;

� L’adoption d’un nouveau concept assurant une résolution les problèmes de l’eau et de l’assainissement de la façon la plus efficace et au coût le moins élevé.

Le concept proposé se fonde alors sur une approche intégrale, communautaire et multidisciplinaire. Le PASUB met en œuvre, pour atteindre ces objectifs, une stratégie adaptée aux contextes économique et socioculturel de la Commune qui prend notamment en compte :

� Les besoins réels ressentis et exprimés par les populations en matière d’eau

(approvisionnement en eau potable) et d’assainissement (gestion des ordures ménagères, des eaux usées et excrétas et des eaux pluviales) ;

� les capacités humaines, matérielles et financières réelles et/ou potentielles de résolution des problèmes posés ;

� L’option de la décentralisation en cours dans le pays, notamment son aspect de communalisation impose aux collectivités de base l’obligation de s’assumer entièrement et en particulier de prendre en charge la résolution des problèmes environnementaux et les questions relatives à l’assainissement et à l’approvisionnement en eau potable.

Encadré 3 : Extrait de la loi n° 055-2004/AN portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso

Les commissions mises en place par les conseils municipaux ont compétence pour donner

leurs avis, entre autres, sur les questions relatives à :

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- la participation à la construction et à la gestion des formations sanitaires de base;

- la réglementation et prise de mesures relatives à l'hygiène, à la salubrité et à la

prévention des maladies ;

- la participation à la résolution des problèmes de santé ;

- l’élaboration, mise en oeuvre et suivi des plans ou schémas d'action pour

l'environnement ;

- la participation à l'établissement par les services de l'Etat des schémas directeurs

et des plans d'enlèvement et d'élimination des déchets.

- l’avis sur les programmes nationaux d'approvisionnement en eau ;

- la participation à l'élaboration du schéma directeur d'adduction d'eau ;

- l'entretien et à la conservation des cours d'eau ;

- la participation à l'élaboration du schéma directeur d'électrification

- l'aménagement et gestion des espaces verts et l'embellissement de la ville;

- la prévention et lutte contre les feux de brousse et contre la coupe abusive du bois

- l'élaboration de plans communaux d'action pour l'environnement;

- la participation à la protection et à la gestion des ressources en eaux souterraines,

en eaux de surface et des ressources halieutiques.

- la lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les nuisances diverses ;

- la lutte contre la divagation des animaux et la réglementation de l'élevage;

- l'enlèvement et l'élimination finale des déchets ménagers;

Le PASUB se fond sur la recherche :

� d’une implication réelle de tous les acteurs en : (a) leur faisant découvrir des raisons d’agir, (b) les aidant à acquérir les compétences et savoir faire requis;

� d’un nouveau mode de financement de la gestion des services urbains de base

construit sur la contribution de tous et notamment l’application du principe de pollueur payeur;

� d’une bonne organisation et d’une coordination véritable de l’ensemble des

interventions en vue de leur conférer une plus grande efficacité. Le PASUB propose dès lors l’adoption de : 1. Une approche communautaire :

Cette approche repose sur la reconnaissance de :

� l’existence d’énergie interne à la société ne demandant qu’à être libérée ; � l’importance du rôle des individus et de la collectivité dans :

- la maîtrise de la production de déchets liquides et solides - l’organisation du stockage correct des déchets liquides et solides - le financement de l’enlèvement des déchets liquides et solides

� La répartition claire des attributions entre la population et les services

techniques ; les habitants et notamment les ménages sont considérés ici en même temps comme les acteurs directs et les premiers bénéficiaires des actions d’amélioration du cadre de vie

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� la volonté des individus et de la collectivité de s’impliquer résolument dans la gestion des services urbains de base, en partenariat avec les autorités et services municipaux, les services étatiques et autres structures d’appui.

� Elle implique comme conséquences :

- L’inclusion maximale de la population à travers ses responsables élus, ses organisations (de jeunes, de femmes), les personnes ressources et les ménages, dans la gestion des services urbains ;

- L’adoption d’une démarche participative.

Elle vise : � L’amélioration des capacités de gestion (partielle) des usagers � L’émergence de nouvelles compétences à partir de la mise en application

des processus de démocratisation et de décentralisation.

Un des fondements de l’action du Projet est que la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement n’est possible, de façon efficace, économique et durable, qu’à travers une approche communautaire qui fait de la communauté, le principal acteur et le principal bénéficiaire de l’amélioration de leurs conditions de vie.

2. Une approche intégrale Elle participe de la nécessité de prendre en compte l’ensemble des besoins des ménages et d’organiser, sur cette base, l’intervention des services techniques et autres structures d’appui (ONG, offices…)

En effet, il est constaté que les problèmes de l’eau et de l’assainissement sont ressentis et vécus de façon indissociable au niveau des ménages. L’enjeu central apparaît ainsi comme la nécessité de mettre à disposition des habitants, l’ensemble des services de proximité concourrant à rendre le cadre de vie plus sain, plus agréable et plus sécurisé, c'est-à-dire débarrassé de toutes les formes de nuisances et de pollutions.

L’approche prend ainsi en compte la gestion des déchets solides, des déchets liquides (eaux usées et excrétas), des eaux pluviales, et l’approvisionnement en eau potable. Elle impose comme méthode de travail la concertation des activités de différents acteurs, en matière de planification, de programmation et de mise en application des programmes.

3. Une approche multidisciplinaire :

Son adoption apparaît comme une des conséquences de l’approche intégrale ; elle vise à : � conformer l’appui et l’assistance à la nature et la forme de manifestation des

problèmes à résoudre. � réaliser la synergie d’action de tous les acteurs intervenant dans le domaine

(services techniques, offices), comme moyen d’accroître l’efficience des actions et de réduire les coûts d’approche.

Elle traduit ainsi la volonté de réaliser une implication organisée et coordonnée de tous les acteurs techniques.

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1.6 La démarche du projet L’approche mise en œuvre pour conduire le PASUB s’apparente à l’approche de l’Assainissement Environnemental Centré sur le ménage (Household Centred Environmental Sanitation, HCES)12, se fondant sur le cheminement suivant :

� Les décisions d’action sont prises à la base à travers une implication réelle des habitants ;

� elles sont analysées, enrichies par l’ensemble des acteurs techniques ; � elles sont validées par l’ensembles des acteurs : habitants, services techniques et

partenaires nationaux et internationaux ; � elles sont mises en application à travers la conduite d’un projet de démonstration.

La méthodologie adoptée repose donc sur une participation réelle de la population notamment à l’élaboration du diagnostic de terrain afin de recueillir le maximum d’informations relatives aux services urbains de base. Ces informations sont ensuite relues et surtout complétées par les prises de contacts et les échanges avec les différents acteurs et la documentation fournie par ces derniers. L’objectif premier visé par le projet dans ce domaine, était d’amener tous les acteurs à s’approprier la démarche à travers un exercice pratique et de s’engager à la mettre effectivement en œuvre. Son atteinte a rendu nécessaire la mise en œuvre d’objectifs transitoires tel que :

� Une prise de conscience plus claire de la responsabilité des habitants dans la pollution en générale et dans la résolution des problèmes liés à cette pollution ;

� la prise de conscience des habitants de s’engager dans la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement par une meilleure connaissance, de leur cadre de vie, dans le domaine des services urbains (problématiques de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et excréta, des eaux pluviales et de l’approvisionnement en eau potable) ;

� L’amélioration des compétences (savoirs, savoir faire et savoir être), condition essentielle du changement positif des attitudes et des comportements, vis à vis des problèmes de l’eau et de l’assainissement et de leur gestion ;

� L’émergence et le renforcement du partenariat entre les différents intervenants techniques à travers la création et la multiplication des opportunités de rencontres, d’échanges et de concertations ;

� La facilitation de l’accès aux services de base : par des actions de réduction des coûts (subvention), d’échelonnement des paiements (système de crédit) ;

� L’amélioration des capacités organisationnelles de la collectivité ; � L’amélioration des capacités d’intervention et d’assistance des services techniques

et structures d’appui ; � L’émergence et le développement de partenariats commune/ habitants /secteurs

publics / secteur privé. Les séquences chronologiques essentielles de la démarche : 1. Implication des autorités communales dans le choix du secteur, sur la base de

critères d’éligibilité établis par les techniciens.

12 Approche Environnementale centrée sur le ménage, AECM

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2. Implication des habitants dans la conception du projet : à travers l’organisation d’assemblées générales dans les sous-secteurs au cours desquelles les habitants sont appelés à un exercice d’état des lieux des services de base du secteur., de définition des responsabilités des différents acteurs, et de formulation des principales attentes.

3. Implication des services et structures d’appui à travers l’organisation de réunions de

groupe de travail constitué de tous les services impliqués dans l’eau et l’assainissement avec comme objectifs : (i) l’enrichissement du document portant résultats des Assemblées générales ; (ii) l’examen des attentes et sollicitations des habitants du secteur ; (iii) l’inventaire des offres disponibles pour répondre à ces attentes.

4. Implication de tous les acteurs (acteurs locaux, partenaires nationaux et étrangers) à travers l’organisation d’une réunion de concertation de ville au cours de laquelle les participants valident le document produit à partir des A.G, amendé par le groupe de travail et publient une déclaration d’engagement.

5. Implication de tous les acteurs dans la rédaction du document de Projet de démonstration par la mise en place de groupes thématiques composés chacun de représentants de services techniques et de représentants des habitants chargés de la définition des objectifs et l’élaboration du plan d’action.

6. Implication des autorités communales et des responsables de services régionaux : Mise en place un comité d’orientation présidé par le maire de la commune des directeurs régionaux des services impliqués dans le groupe de travail, chargé de la définition des grandes orientations du projet et de la validation des résultats.

7. Implication des habitants dans la mise en œuvre du projet de démonstration:

- création de cellules d’animation et supervision (composées de personnes ressources, responsables d’associations de femmes et de jeunes)

- implication des habitants dans l’exécution des différents programmes.

8. Implication des services techniques membres du groupe de travail à travers des appuis technique, logistique et des actions d’information, de sensibilisation, de formation, d’inspection et de contrôle.

Ainsi le projet vise-t-il essentiellement l’implication de l’ensemble des acteurs dans la gestion des services de base en général et dans celle de l’eau et de l’assainissement en particulier. Celle-ci s’est réalisée dans et à travers l’exécution des étapes du déroulement du projet.

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Chapitre II- ACTIVITES DU PROJET

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2.1 Les étapes du projet

Le projet d’amélioration des services urbains de base a été prévu pour se dérouler en 4 étapes essentielles qui sont :13 Etape 1: préparation et l’élaboration du document de projet de démonstration Activités

� Adoption des critères et choix du secteur � Sélection et définition d'indicateurs pertinents � Collecte et traitement des données (revue documentaire, enquêtes terrain,

entretiens avec les acteurs, etc.) � Préparation du profil (adoption du plan de rédaction, plan détaillé, version

provisoire, version définitive, synthèse) � Préparation logistique (choix dates, lieu, durée), préparation � Réalisation de la consultation � Rédaction du rapport de consultation � Mise en place d'un groupe de travail � Animation des réunions du groupe (analyse approfondie du problème,

identification des options stratégiques et technologiques, préparation d'une stratégie, préparation du plan d'action)

� Rédaction du document de projet (adoption du plan de rédaction, plan détaillé, version provisoire, version définitive)

� Les ressources complémentaires nécessaires à la mise en œuvre du projet sont identifiées et mobilisées.

� Atelier de restitution et de validation du document de projet

Etape 2 : Mise en œuvre du projet de démonstration Activités

� Mise en œuvre des différentes composantes du projet � Préparation d’un système simple et effectif de suivi sur la base d’un nombre

limité d’indicateurs. � Evaluation des résultats du projet sur la base des indicateurs retenus

Etape 3 : Elaboration des éléments de réplication du projet de démonstration

Activités

� Sur la base du profil des services urbains de base, mise au point de la composition de la structure

� Définition des attributions de la structure � Formalisation à travers une décision du conseil municipal � Animation des réunions (préparation des réunions, procès verbaux, etc.) � Evaluation des besoins en formation � Identification des structures existantes de formation et du contenu � Ateliers de formation sur le processus � Ateliers de formation au partenariat public-privé � Evaluation et suivi des formations et adaptation des outils de formation en vue

de la réplication

13 Regardez aussi chapitre VI : Annexes et bibliographie ‘Chronogramme des activités’

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� Animation des réunions du comité intersectoriel de coordination (analyse des résultats du projet de démonstration, confirmation des options stratégiques et technologiques, préparation d'une stratégie, préparation du plan d'action)

� Rédaction du document de projet de réplication (adoption du plan de rédaction, plan détaillé, version provisoire, version définitive)

� Atelier de restitution et de validation du document de projet de réplication et table ronde partenaires au développement.

Etape 4: Mise en œuvre de la démarche et utilisation des acquis du projet par les acteurs locaux et nationaux

Activités

� Rédaction de rapport mensuel d'activités � Rédaction de rapport trimestriel d'avancement du projet � Rédaction d'une étude de cas retraçant l'ensemble du processus. � Préparation d’un CD regroupant l’ensemble des documents produits par le

projet. � Préparation d'un dépliant sur le projet � Préparation d'une présentation Power Point du projet � Développement dune synthèse du profil de secteur et des autres documents

qui seront produits � Identification des bailleurs de fond potentiels (multilatéraux, bilatéraux et de

coopération décentralisée) et information permanente de ces bailleurs sur l'avancement du projet

� Diffusion d'information sur les sites web (Mairie, CREPA, IRC, ONU-HABITAT, etc.)

� Mobilisation des médias nationaux et locaux (journaux, radio, télévision) � Identification des outils existants � Capitalisation des procédures et des technologies mise en œuvre sous forme

de manuels, guides, fiches techniques, etc. � Publication des outils � Evaluation des besoins en formation (valorisation des déchets ; promotion de

l'assainissement individuel ; gestion, comptabilité et administration ; animation et sensibilisation, etc.)

� Identification des structures existantes de formation et du contenu des modules de formation

� Préparation des modules de formation � Ateliers de formations � Réunions du Comité Habitat � Information à travers l'Association des Municipalités du Burkina Faso � Information à travers les réunions de réseau du CREPA � Information à travers les conseils de direction du Ministère des Infrastructures,

des Transports et de l'Habitat � Séminaire avec les Maires des villes qui seraient intéressés à répliquer le

projet avec visite de terrain pour se rendre compte des résultats obtenus.

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2.2 L’élaboration du projet de démonstration L’activité d’élaboration du projet de démonstration a comporté les séquences suivantes :

� Elaboration du profil environnemental � Validation du profil environnemental � Elaboration du document de projet de démonstration � Validation du document de projet de démonstration

2.2.1 L’élaboration du profil environnemental Cette phase du programme comprenait les séquences suivantes :

� L’établissement de l’état des lieux (diagnostic) du secteur en matière de services de base

� La rédaction du document de profil environnemental � La validation du document.

a) Implication des habitants dans le diagnostic: Elle découle tout naturellement de la mise en œuvre de l’une des exigences essentielles de l’approche communautaire adoptée qui confère aux habitants l’initiative des décisions. L’implication des habitants dans le processus d’élaboration du profil environnemental a visé comme objectif de leur offrir une occasion de concertation et de débats sur les problèmes d’assainissement de leur secteur en les invitant notamment, à un exercice :

� d’état des lieux des services de base dans le secteur (diagnostic) ; � de programmation : définition d’objectifs et d’actions à mener.

En somme il s’agissait d’amener les habitants à contribuer effectivement à la recherche et la formulation des éléments d’un avant projet de profil environnemental. Pour l’atteinte de cet objectif, l’organisation d’assemblées générales dans le secteur s’est avérée la meilleure voie à suivre. Dans ce cadre, les activités suivantes ont été conduites:

� Préparation des assemblées générales : elle s’est traduite par l’exécution d’une opération d’information et sensibilisation des habitants sous la forme de rencontres et prises de contact avec les responsables politiques (maire d’arrondissement et conseillers municipaux), les autorités religieuses et coutumières, les personnes ressources (notables, chefs de famille, fonctionnaires à la retraite, commerçants…), les responsables d’associations de femmes et de jeunes ;

� Opération de zonage du secteur : au cours des prises de contact, outre l’examen du

contenu de l’ordre du jour, le problème du zonage de l’action de sensibilisation a été examiné. Ainsi a-t-il été retenu d’organiser une assemblée générale dans chacun des cinq (05) sous-secteurs composant le secteur 21 en vue d’une information plus efficace des habitants ;

� Organisation et conduite des assemblées générales avec l’objectif d’informer les

participants sur le projet en visant comme finalité qu’ils y adhèrent et s’en approprient.

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Ainsi les assemblées se sont-t-elles déroulées selon l’ordre du jour suivant : La présentation du projet par l’équipe du projet: son objectif global, ses domaines d’action et sa démarche. L’implication des participants dans un exercice :

- d’établissement de l’état des lieux au plan de la salubrité dans le sous-secteur dans les domaines des ordures solides, des eaux usées et excréta, de l’écoulement des eaux pluviales et enfin de l’adduction d’eau potable ;

- d’analyse des problèmes vécus dans ces domaines : causes, manifestations et effets ;

- de formulation de propositions d’axes d’action en vue de la résolution de ces problèmes.

Encadré 4 : Questionnaire-type

En matière d’assainissement

Considérez-vous votre sous-secteur comme :

- Propre ? insalubre ?

S’il est insalubre:

- En quoi consiste cette instabilité et comment se matérialise-t-elle ?

Quelle est la situation :

� en matière de gestion des déchets solides ?

� en matière de gestion d’eaux usées de ménage et toilette ?

� en matière de gestion des excrétas ?

� en matière de drainage d’eaux pluviales ?

- à votre avis, quelles sont les causes ou responsables de cette situation ? - à votre avis quelles sont les conséquences sur les habitants et leur cadre de vie ? - à votre avis que doit-on faire pour remédier à la situation?

- qui est responsable pour le faire : la municipalité ? le projet ? les services techniques de

l’Etat ?, les associations ?, les habitants ?

En matière d’approvisionnement en eau :

Considérez-vous la distribution d’eau potable dans votre sous-secteur comme :

- bonne ? Insuffisante ? - si elle est insuffisante : - que proposez-vous ?

En conclusion :

- Qu’attendez-vous de la municipalité, du projet, des services techniques de l’Etat, des

associations ?

- Quelles sont les responsabilités qui sont les vôtres et comment pensez-vous pouvoir les

assumer ?

Moyens mis en œuvre La nécessité de mobiliser véritablement la population du secteur et de réaliser leur information correcte a conduit la coordination du projet à mettre en place une cellule légère de travail. Sa composition a pris en compte la nécessité d’impliquer non seulement les autorités de l’Arrondissement du Konsa (maire, conseillers et responsables administratifs du secteur), mais également les personnes ressources vivant dans le secteur et ayant une bonne connaissance de ses problèmes. La création de cette cellule a répondu aussi à la nécessité ressentie d’associer aux activités, dès le démarrage du projet, des personnes ayant des capacités réelles de mobilisation de leurs concitoyens et concitoyennes.

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Composition de la cellule :

� La présidente GIE de pré-collecte Yèrè Saniya � La responsable des associations féminines � L’attaché de communication du maire de Konsa � Le responsable administratif du secteur � L’agent domanial de l’arrondissement de Konsa � Les conseillers du secteur

Les missions de la cellule étaient d’aider la cellule de coordination du projet dans :

� L’élaboration de la liste des personnes ressources à contacter � La conception et l’exécution du chronogramme de prises de contacts avec les

habitants (mobilisation à travers des contacts individuels et de groupe), � L’organisation matérielle et l’animation des assemblées générales

Trois (03) séances de formation ont été organisées pour les membres de la cellule, notamment en matière d’animation et de conduite de réunions, afin de leur permettre d’assurer correctement leurs missions.

Résultats et acquis des assemblées :

Les Assemblées Générales ont mobilisé, chacune en moyenne 60 participants choisis parmi les autorités politiques, religieuses et coutumières, les personnes ressources, les femmes et les jeunes. Pour cette première étape, on a privilégié la qualité et procédé à une sélection des participants afin que les débats puissent être fructueux.

Les femmes ont constitué près de 75% des participants ; cet état de chose s’explique par le fait que traditionnellement la propreté du cadre de v ie (concession familiale relève du domaine d’activité réservé pratiquement aux femmes. Les femmes semblent d’ailleurs revendiquer cela aujourd’hui que l’activité devient quel que peu lucrative, notamment en ce qui concerne la pré-collecte et éventuellement la valorisation des déchets. Les participants aux différentes assemblées ont, au cours des débats, reconnu à l’unanimité que leur sous-secteur connaissait de gros problèmes dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

La situation est dépeinte comme suit :

� présence de déchets solides et la prolifération des dépôts sauvages, � déversage des eaux usées de ménage et de toilette sur la voie publique ou dans les

caniveaux et espaces libres; � vidange des fosses et latrines dans les caniveaux, � ensablement des caniveaux, � coût élevé des branchements au réseau public de distribution d’eau, � insuffisance de bornes fontaines pour l’alimentation en eau potable L’énumération des causes de cette situation, fait apparaître :

Dans le domaine des déchets solides : - Les pratiques des ménages consistant à jeter les ordures dans la rue, profitant

de la nuit, ainsi que dans les parcelles non aménagées ; - Le manque de sites aménagés (bacs à ordures) mis en place par les services

compétents, d’où leur éloignement et les difficultés des ménages d’y accéder ;

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- Les irrégularités dans l’enlèvement et le transfert des déchets vers des sites de versage aménagés ;

- La faiblesse du pouvoir d’achat de certaines familles qui ne peuvent pas accéder au service payant de pré-collecte.

Dans le domaine des eaux usées et excrétas, il a été relevé : - L’insuffisance, au niveau des ménages d’équipements appropriés pour gérer

les eaux usées : douches, toilettes, bacs à laver et puisards ; - Les pratiques consistant à déverser les eaux usées dans les caniveaux et sur

la voie publique ; - La vidange manuelle des fosses et latrines dans les caniveaux.

Dans le domaine de l’évacuation des eaux pluviales, il été évoqué : - L’insuffisance des caniveaux attribuée au manque de volonté de la commune à

doter le secteur de caniveaux de drainage des eaux pluviales ; - Le manque d’entretien des caniveaux par les services techniques municipaux.

Dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, il a été relevé : - Le coût élevé du branchement des ménages au réseau public de distribution

d’eau potable ; - L’insuffisance des bornes fontaines.

L’examen des principales conséquences de cette situation sur la vie des habitants et sur le cadre de vie, a permis de retenir :

- Les nuisances olfactives occasionnées par les eaux usées industrielles, - La pullulation d’insectes (mouches, moustiques) et de rats, - Le développement de maladies comme le paludisme et les maladies liées aux

eaux sales, - Les inondations fréquentes en saison des pluies, - La dégradation des voies occasionnant des accidents de la circulation.

Encadré 5 : Extraits compte-rendu d’une assemblée générale

L'an deux mil quatre et le 10 mars s'est tenue au sous-secteur nO4 du secteur 21 une

assemblée générale réunissant l'équipe du Projet et les personnes ressources.

Ordre du jour:

Présentation du projet Etat des lieux de la salubrité du sous-secteur Débat autour de la

résolution du problème d'insalubrité Questions diverses

Le coordonnateur était assisté de la cellule de travail composée ainsi qu'il suit:

- la responsable des associations féminines

- la présidente GIE Yèrè saniya

- le conseiller municipal chargé des relations avec le conseil municipal,

- le chargé de communication de la mairie de Konsa,

- le responsable administratif du secteur.

Après avoir remercié les participants, le coordonnateur a présenté les objectifs fondamentaux

du projet, parmi lesquels il a insisté sur l'implication réelle des populations dans les

programmes d'assainissement de leur sous-secteur.

Il a précisé que le projet ne remplacera pas les populations pour agir à leurs lieu et place, mais

se donne comme rôle de les accompagner et de les assister dans leurs actions de lutte contre

l'insalubrité. L'objectif recherché est la naissance dans le sous-secteur d'une véritable culture

de la propreté.

A l'issue de ces propos fort appréciés par les participants, la parole leur a été donnée.

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Les débats ont été organisés autour des questionnements suivants:

Le sous-secteur est-il propre ou sale?

En quoi consistent ces saletés et nuisances?

D'où proviennent-elles ? Quels en sont les auteurs Que faire pour lutter contre l'insalubrité?

Les participants ont, au cours des débats, reconnu à l'unanimité que le sous-secteur était sale

et ont fait le constat que cette situation se caractérisait par la présence d'ordures solides, des

eaux usées déversées sur les voies et dans les caniveaux, d'excrétas, et la faible capacité

d'écoulement des eaux pluviales (insuffisance de caniveaux, caniveaux bouchés).

On a relevé aussi l'insuffisance de bornes fontaines

Au plan des causes, on a indexé, entre autres les pratiques des ménages qui déversent: les eux

usées dans les caniveaux et sur les voies publiques par manque de puisards et latrines les

ordures solides dans les parcelles non encore mises en valeur, dans les coins de rues et ceci

souvent pendant la nuit.

De telles pratiques sont justifiées par les participants par :

Le manque de sites (bacs à ordures) désignées par les services compétents pour le dépôt des

ordures.

Il semblerait qu'il n'existe pas de sites pour servir de dépôts transitoires.

La dégradation des voies par les eaux de ruissellement accélérée par le manque de caniveaux.

Les caniveaux existants sont bouchés par les ordures et l'ensablement. Les problèmes

économiques: certaines familles ne seraient pas en mesure de payer pour l'enlèvement des

ordures.

Certains de ces arguments n'ont pas tenu après analyse au cours de débats. Ainsi, les

participants ont fini par reconnaître et accepter que l'argument lié à la faiblesse des moyens

financiers ne fût pas valable qui s'apparentait plutôt à un refus de participer à l'effort de

propreté.

Par ailleurs et concernant les caniveaux, on a relevé que le problème d'écoulement des eaux

pluviales est également à lier au manque d'entretien des caniveaux et donc aux pratiques de la

population qui jette les ordures dans les caniveaux et ne les entretient pas.

De fait, le problème de l'assainissement est apparu clairement comme un problème de

comportement et d'attitude des populations vis à vis de l'amélioration de leur propre cadre de

VIe.

Pour beaucoup, il s'agit plus de la responsabilité de la commune et on a cité à plusieurs

occasions la voirie municipale et le maire qui « ne feraient rien pour le sous-secteur »

….les participants ont-ils pris l'engagement de s'impliquer véritablement dans le programme

d'assainissement, notamment en prenant les dispositions pour la pré-collecte des ordures

solides, la lutte contre les eaux sales, et l'entretien des caniveaux.

Pour que l'action soit efficace, ils ont souhaité:

La création de sites pour les dépôts des ordures, Le creusement de nouveaux caniveaux,

L'entretien des voies, La mise à disposition de nouvelles bornes fontaines.

Enfin, les participants ont été unanimes à reconnaître et recommander la mise en place d'un

mécanisme de répression contre les réfractaires et récalcitrants.

En divers et avant de lever la séance, le coordonnateur a annoncé qu'à l'issue des entretiens de

sous-secteurs, sera organisée une assemblée générale du secteur à laquelle seront invités les

services et organismes impliqués dans l'exécution du programme.

Bobo le 11 mars 2004

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L’organisation des assemblées générales dans les sous-secteurs a permis de faire un certain nombre de constats dont :

� La méconnaissance par la grande majorité des habitants des attributions et rôles de la commune dans la gestion de l’eau et de l’assainissement,

� La faiblesse de la conscience citoyenne ; � La tendance des habitants à se donner et à réclamer tous les droits, tout en

refusant de se reconnaître le moindre devoir et obligation en matière d’amélioration des services de base ;

� Le déficit de communication entre les autorités et services municipaux et la population.

Cela entraîne souvent comme conséquence le fait que les débats autour de la question de l’assainissement sont généralement abordés dans une ambiance conflictuelle entre les populations et les autorités communales. Aussi l’un des objectifs des assemblées générales étaient de créer entre les partenaires un climat plus propice aux échanges constructifs. Pour se faire, les services techniques n’ont pas été invités à prendre part aux assemblées et, lorsqu’ils y assistaient, ne prenaient pas part aux débats. L’assemblée générale, est essentiellement l’occasion de prendre les avis et points de vue de la population. Ainsi a-t-il été constaté, à l’issue des débats l’amorce de changements positifs notamment dans la compréhension que les habitants avaient des attributions des différents acteurs ainsi que de leurs propres rôle et responsabilités dans le développement du secteur en général et dans la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement en particulier. C’est véritablement un acquis majeur. Ainsi les participants ont-ils abouti à une répartition sommaire des tâches conférant aux habitants les actions s’inscrivant dans les domaines de l’entretien et la maintenance des infrastructures et équipements collectifs existants, de la mise en œuvre des actions et programmes d’assainissement autonome (acquisition des ouvrages améliorés) et de pré-collecte des ordures ménagères..

Ainsi les participants ont fini par : � Reconnaître la part importante qui est la leur dans la production et la

dissémination des déchets solides et liquides : ils proposent que des sanctions soient prévues contre les pollueurs ;

� Accepter que le nettoyage de la cour est de leur ressort et plus spécifiquement celui des ménagères ;

� Reconnaître que le dépôt anarchique des ordres, le versages des eaux usées sur la voie publique et dans les caniveaux sont de mauvaises pratiques, mais en rejettent la responsabilité dure la commune qui selon eux ne jouerait pas sa partition.

Ils ont posé comme préalable à leur engagement dans l’action :

� La résolution du problème de l’enlèvement régulier des ordures des centres de collecte vers la décharge finale, par les services compétents ;

� L’appui aux associations de pré-collecte ; � L’appui aux habitants en petit matériel pour l’entretien des caniveaux ; � La création de sites de dépôts des ordures ménagères ; � L’amélioration de la densité du réseau de drainage des eaux pluviales ; � La mise en place d’un programme d’inspection et de contrôle de la propreté.

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Analyse des résultats des assemblées générales : Le balayage quotidien de la cour d’habitation et de sa devanture par les ménagères, est une vieille tradition de la ville de Bobo-Dioulasso qui malheureusement tend à se perdre à cause de l’extension rapide de la ville et l’accroissement de sa population. Le problème de l’assainissement (gestion des déchets solides et liquides) réside donc essentiellement dans le stockage et l’enlèvement des déchets. En effet le fait que des ménagères conscientes des bienfaits de la propreté à travers le balayage quotidien de leurs cours, déversent des ordures liquides et solides dans les caniveaux et sur la voie publique indique bien l’obstacle majeur actuel à l’assainissement. Il s’agit de l’éloignement des espaces de versage des ordures qui entraîne comme conséquences la nécessité du stockage préalable des déchets, et du recours à des associations spécialisées pour leur enlèvement La problématique posée est donc de convaincre les habitants que l’assainissement c’est l’élimination totale des déchets du secteur 21, ainsi que le devoir de chacun et de tous de s’y impliquer. En conclusion l’organisation des assemblées générales a été un succès. En effet les objectifs visés ont été atteints, à savoir :

� La mobilisation réelle des populations qui ont montré leur intérêt au problème par la qualité et la densité des débats ;

� L’amorce d’une prise de conscience collective de la nécessité de s’impliquer dans la résolution des problèmes d’assainissement du secteur ;

� L’apport réel et constructif des habitants à la formulation d’un avant projet de profil environnemental.

Au plan des facteurs de ce succès, il est à noter :

� L’échantillonnage correct des participants prenant en compte � Les intérêts des différentes couches sociales � La capacité de contribution aux débats � La capacité de mobilisation � L’engagement dans les actions d’assainissement du secteur � La préparation minutieuse des assemblées

b) Implication des services techniques : Elle visait comme objectifs :

� La participation des services techniques dans la réalisation de diagnostic du secteur 21 en matière de services de base ;

� Le recueil de documentations et informations techniques relatives à l’eau et à l’assainissement ;

� Le renforcement du travail en équipe par l’appropriation de la démarche du projet, notamment dans sa dimension multidisciplinaire ;

� L’engagement pour la réussite du projet : Appropriation du projet Constitution du groupe technique : Le choix des services et structures d’appui à retenir a été fait par la coordination du projet et entériné par le maire de la commune. Le critère essentiel pris en compte est l’intérêt porté par la structure, aux questions de l’eau et de l’assainissement, notamment dans le secteur 21. En somme il s’agissait de services conduisant déjà ou ayant en perspective de conduire des programmes et actions dans le secteur.

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Il a été confirmé à l’issue de contacts individuels pris par le coordonnateur avec les responsables des services et institutions dans le but :

� de les informer sur le projet en montage, � de solliciter de la documentation et des informations techniques, � d’obtenir leur accord pour faire partie du groupe technique à mettre en place.

Les responsables dont la liste suit ont été approchés :

� Le conseiller technique du maire de la commune de Bobo-dioulasso � Le maire de l’arrondissement de Konsa abritant le secteur 21 � Les adjoints au maire � Le responsable des services techniques de l’arrondissement � Le médecin-chef du District sanitaire 22 � Le directeur des services techniques municipaux � Le chef de service de la propreté de la Direction des services techniques

municipaux � Le directeur régional des infrastructures, des transports et de l’habitat � Le chef du service de la voirie et de l’assainissement � Le médecin-chef du service d’hygiène � Le directeur départemental de l’ONEA � Le commissaire de la police municipal � Le directeur régional de l’Environnement et du cadre de vie � Inspectrice de l’enseignement primaire Bobo 2

Réunion du groupe de travail : Le groupe technique a tenu deux réunions présidées par le maire de la commune en mai 2004 autour de l’ordre du jour suivant :

� Information des participants sur le projet : objectifs, démarche ; � Examen de l’état des services de base dans le secteur notamment dans les

domaines de la gestion des déchets solides et des eaux usées et excrétas, de la gestion des eaux pluviales, de l’approvisionnement en eau potable, en prenant en compte les conclusions et propositions des travaux des assemblées générales de sous-secteurs ;

� L’accent a été mis sur les points suivants ; � Etat des lieux sur la couverture du service ; � Les conséquences du manque de services et impacts sur la population ; � Coûts du service ; � Les acteurs impliqués dans la gestion du service (acteurs communautaires,

privés, publics) ; � Rôle et contribution des usagers du service.

La réunion a permis à chacun des participants de comprendre la genèse du projet. A travers la présentation faite par le Coordonnateur du projet et les diverses questions d’éclaircissements posées, les participants se sont informés sur :

� les objectifs visés par le projet ; � les champs d’action du programme ; � les différentes phases et étapes du programme ; � les rôles des acteurs concernés et surtout sur ce qui était attendu d’eux.

A l’issue des débats, les engagements ont été pris par les participants pour une réelle contribution au projet en apportant les informations manquantes ou des appuis nécessaires à l’élaboration du profil environnemental.

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En conclusion : Le groupe de travail est aux techniciens ce que l’assemblée générale aux populations. Sa mise en place a répondu à la nécessité de créer une opportunité pour les services d’échanger sur leurs objectifs et leurs méthodes de travail. Elle a été une incitation à :

� L’amélioration de l’approche de la problématique de l’eau et assainissement, � L’amélioration des méthodes d’intervention, � L’ajustement des offres de services à la demande des habitants ; � L’amélioration de la capacité de partenariat avec les habitants

Elle a permis concrètement, la relecture des informations fournies par la base (les habitants du secteur 21), en vue de leur amélioration à travers les échanges entre les différents acteurs et la documentation fournie par ces derniers Cette relecture du document provisoire par les acteurs techniques a permis d’élaborer un projet de document d’état des lieux, prenant en compte les avis et préoccupations tant des habitants que des acteurs techniques.

2.2.2 La validation du profil environnemental lors de la consultation urbaine La validation du profil environnemental a fait l’objet d’une concertation de tous les acteurs impliqués dans la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement dans toute la commune de Bobo-Dioulasso et dans le secteur 21 en particulier : Cent cinquante (150) personnes ont participé à cette rencontre, dont

� Les partenaires nationaux du projet (directions régionaux de services déconcentrés de l’Etat représentant leurs ministères ;

� Les partenaires internationaux (ONU-HABITAT, IRC, CREPA) � Les autorités municipales et services municipaux � Les offices, institutions de recherche et ONG � Les habitants du secteur 21

Préparation de la concertation :

� Choix des participants effectué par les habitants de chaque sous-secteur (à raison de 15 participants par sous-secteur, soit un total de 75 participants) ; ce choix a impliqué la cellule d’animation ;

� Rédaction et diffusion par la coordination du PASUB du projet de profil environnemental sur la base des résultats des contributions des habitants du secteur 21 et du groupe technique de travail ;

� Elaboration et diffusion de l’ordre du jour par la cellule d’animation, � Organisation de réunions préparatoires dans les sous-secteurs avec le concours de

la cellule d’animation Déroulement : Le débat co-animé par le maire de la commune et le représentant de ONU-HABITAT s’est déroulé autour d’un exposé introductif du coordonnateur du PASUB sur le projet de profil environnemental. La concertation a été l’occasion de la relecture du projet par tous les acteurs impliqués dans le programme. Elle a permis de confronter les opinions et de réaliser un consensus sur un document final. Elle a également été une opportunité pour les habitants de rencontrer et discuter avec les autres partenaires sur l’état des lieux du secteur. Elle a permis de prendre en compte les attentes des habitants ainsi que les

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42

capacités objectives de réponse des services techniques et structures d’appui. Enfin elle a défini clairement les rôles et attributions des uns et des autres. La concertation a abouti non seulement à la validation du profil environnemental, mais aussi à l’élaboration et à l’adoption d’un document dit « Déclaration de Bobo-Dioulasso » Encadré 6 : Extraits du rapport de validation du profil environnemental

Rapport de synthèse

La réunion de concertation de ville sur les services d’assainissement urbains de base du

secteur 21 s’est tenue le 09 Juin 2004 à la mairie de Konsa à Bobo-Dioulasso.

Elle a réuni les populations du secteur 21, les partenaires du projet et les services d’appui. La

cérémonie d’ouverture a connu la participation des Maires des villes de Toma, de Diébougou

de Ziniaré, de Konsa et de Dafra.

Le représentant de la Région Wallone de Belgique a également participé à la rencontre et

marqué un vif intérêt pour le projet.

Au cours de la cérémonie d’ouverture, deux interventions ont été enregistrées. Celle du

représentant de ONU-HABITAT Monsieur Jean Christophe Adrian qui s’est exprimé au nom

des partenaires du projet (ONU-HABITAT, IRC, CREPA, MITH, MECV) et celle du Maire

de la commune de Bobo-Dioulasso, Monsieur Célestin KOUSSOUBE.

Monsieur Adrian a souligné la démarche du projet qui consiste essentiellement à

l’amélioration des Services Urbains de Base (SUB) au niveau du secteur 21 où les conditions

socio-sanitaires ne sont pas bonnes et pour lesquelles une attention particulière doit être

accordée.

Le Maire de la commune de Bobo a, tout comme Monsieur Adrian, souligné la nécessité de

faire de Bobo-Dioulasso une ville propre où il fait bon vivre. Il a surtout rappelé l’intérêt

particulier de ce projet de démonstration, appelé à être repiqué à Bobo-Dioulassso et même

dans d’autres villes du Burkina Faso.

Avant la série de présentation des fiches thématiques, M. Jean-Pierre ELONG M’ BASSI,

Coordonnateur du Partenariat pour le Développement Municipal (PDM) a souligné

l’importance de l’implication des populations pour la réussite du projet. Il dira en substance

qu’ « on ne développe pas les gens ; les gens se développent ».

A sa suite, les différentes fiches thématiques ont été présentées :

- La gestion des déchets solides

- La gestion des eaux usées et excréta et évacuation des eaux pluviales

- L’amélioration en eau potable et la gestion communautaire

- La gestion sanitaire

- La gestion environnementale

Les fiches thématiques présentées font l’état des lieux des services urbains de base du secteur

21.

Les populations ont après les interventions, apprécié les documents produits, en les

complétant, les amendant ou les commentant.

Les différents services techniques ont répondu aux préoccupations des populations et ont

marqué leurs vifs intérêt pour le projet et identifié leur contribution pour sa réalisation.

Après les exposés thématiques, le Maire de la commune a exprimé sa détermination à

accompagner le projet et a interpellé la population et les services déconcentrés de l’Etat par

rapport à leur engagement dans la réussite du projet.

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43

A l’issue de la rencontre, les participants ont également lu une déclaration commune,

dénommée « déclaration de Bobo-Dioulasso » qui souligne l’engagement des différents

acteurs du projet à le poursuivre et à le réaliser, dans l’optique de sa réplication à Bobo-

Dioulasso et dans d’autres villes du Burkina

Fait à Bobo-Dioulasso, le 09 Juin 2004

Encadré 7 : Déclaration de Bobo

Déclaration de Bobo-Dioulasso

Nous, participants à l’atelier de concertation sur l’amélioration des services urbains de base

(SUB) du secteur 21 de la ville de Bobo-Dioulasso, tenu le 9 juin 2004, représentant

- la population du secteur 21 et ses associations

- les sociétés privées et semi étatiques impliquées dans la fourniture de services urbains de

base

- les services déconcentrés de l’état

- la commune de Bobo-Dioulasso et ses services concernés

Sur la base de l’information recueillie dans le Profil SUB du Secteur 21,

Constatons que les services urbains de base dans le secteur 21 sont insuffisants et d’accès

difficile :

- seulement 10% des ordures ménagères sont collectés et les dépôts sauvages se

généralisent dans le secteur ;

- les eaux usées ne sont pas évacuées de manière satisfaisante et sont souvent déversées sur

la voie publique et dans les caniveaux ;

- les produits de vidange des fosses sont déversés sur la voie publique, ainsi que la

défécation à l’aire libre et dans les espaces non encore aménagés ;

- les caniveaux de drainage des eaux pluviales sont mal entretenus et sont souvent remplis

de sable et d’ordures causant des problèmes d’inondation et d’érosion des voies en saison

pluvieuse ;

- les infrastructures d’approvisionnement en eau potable sont inégalement réparties avec un

faible taux d’abonnement des ménages.

Réalisons que cette situation entraîne une dégradation de l’état de santé des populations du

secteur, une augmentation du coût de la vie et un impact négatif sur l’environnement, malgré

les efforts consentis

Après discussion des solutions à apporter et du rôle des différentes parties prenantes dans la

fourniture des services urbains de base,

Reconnaissons que pour des solutions durables, une approche de partenariat entre les

différents acteurs est nécessaire :

- la Municipalité et les fournisseurs traditionnels de service seuls ne peuvent pas répondre

aux besoins de la population ;

- la communauté a les capacités de prendre en charge de manière significative la fourniture

des services urbains de base

Nous engageons à

- continuer à travailler ensemble pour la recherche de solutions permettant un accès

généralisé aux services urbains de base incluant les populations défavorisées du secteur ;

- contribuer à la mise en œuvre des actions qui seront identifiées

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44

Recommandons que cette déclaration soit présentée, discutée et adoptée par le Conseil

Municipal, et transmise par Monsieur le Maire aux partenaires de la ville pour mobiliser leur

appui à la mise en œuvre des actions.

Fait à Bobo-Dioulasso, le 9 juin 2004

2.2.3 L’élaboration du projet de démonstration L’élaboration du document de projet a visé certes comme objectif de se doter d’un instrument d’action, mais également et surtout de susciter et stimuler la volonté d’agir des habitants dans le domaine de la résolution de la problématique de l’eau et de l’assainissement, notamment en leur faisant découvrir des raisons véritables d’agir. La phase d’élaboration du document a donc été, avant tout, celle de la prise de conscience des populations de la nécessité de s’impliquer dans la lutte contre l’insalubrité et les pollutions diverses Et de l’obligation de développer avec tous les autres acteurs, de partenariats justes et dynamiques. Cette étape a été celle au cours de laquelle, les débats ont été approfondis autour d’interrogations fondamentales dont les réponses s’imposent à tous. Il s’agissait de mettre les compétences spécifiques et les différents éclairages au service de la décision collective et en définitive de contribuer à l’amélioration du niveau des connaissances dans le domaine de l’analyse et de la programmation Elle a été l’opportunité pour impliquer les habitants et les services dans un exercice de programmation à travers la mise en place des groupes thématiques définis sur la base des données du profil environnemental.

Mise en place de groupes thématiques :

Les groupes thématiques sont issus du groupe technique ; en effet leurs membres sont des techniciens désignés par les différents services composant le groupe technique pour travailler au sein des commissions spécialisées ; outre les techniciens, les groupes thématiques comprennent des représentants de la population du secteur 21 choisis en fonction des activités qu’ils mènent et de leurs centres d’intérêt. En prenant en compte les conclusions de l’état des lieux consignées dans le profil environnemental, il a été mis en place quatre (04) groupes thématiques qui sont les suivants :

1. Gestrion des déchets solides, 2. Gestion des eaux usées, excrétas et eaux pluviales, 3. Approvisionnement en eau potable, 4. Education sanitaire et environnementale.

Tableau 5: composition des groupes thématiques

Groupe thématique Composition Déchets solides Animateur : Service propreté DSTM

Membres : - GIE yèrè Saniya - Service d’hygiène - Police municipale - Service technique Konsa - Attaché communication Konsa - Conseiller municipal - 2 Personnes ressources Secteur 21

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45

Eaux usées, excrétas, eaux pluviales

Animateur : Service assainissement ONEA Membres :

- Service Voirie DSTM, - District Sanitaire 22, - Service d’hygiène, - Police municipale, - Associations de femmes et jeunes, - CREPA, - BRMS-EC. - Conseiller municipal

Eau potable Animateur : Service Eau potable ONEA, membres

- CREPA Bobo - Service d’hygiène - Gérants de borne fontaine, - Associations femmes et jeunes, - Personnes- ressources secteur 21 - Attaché communication Konsa - Conseiller municipal -

Education sanitaire et environnementale

Animateur : Service d’hygiène Membre :

- District sanitaire 22, - Service environnement et cadre de vie, - Personnes ressources Secteur 21 - Attaché de communication Konsa, - Conseiller municipal - Inspection primaire Bobo II -

Nota Une des caractéristiques de la démarche adoptée par le projet est la « multidisciplinarité » qui implique une synergie des énergies intellectuelles et des moyens financiers et matériels autour de la réalisation d’objectifs arrêtés de commun accord. Cette contrainte est observée et prise en compte, de la conception des programmes à leur mise en exécution et leur évaluation. Les groupes thématiques de travail ont constitué l’opportunité par laquelle l’ensemble des acteurs s’est accordé sur les objectifs, les actions à conduire et les voies et moyens à mettre en œuvre.

Fonctionnement des groupes thématiques :

Chaque groupe a tenu quatre séances de travail autour de l’application de la démarche suivante :

� Analyse des parties prenantes Cet exercice devait permettre aux acteurs de mieux définir ensemble leur rôle et leur implication au problème de sorte qu’ils soient connus de tous ;

� Analyse du problème Elle visait à obtenir une compréhension commune du problème et notamment de ses causes et ses conséquences ;

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46

� Définition des objectifs Elle a constitué l’occasion pour les acteurs de s’accorder sur l’objectif principal à atteindre et sur les objectifs spécifiques qui en découlent ;

� Ebauche d’un plan d’action Cet exercice a permis de se mettre d’accord sur les grandes lignes des actions à entreprendre, c'est-à-dire les résultats attendus et les activités à réaliser pour obtenir les résultats et cela pour chacun des objectifs spécifiques ;

� Identification des acteurs, des ressources et des contraintes ; � Etablissement du plan d’action détaillé.

Résultats des travaux :

Les réunions des groupes thématiques ont été, pour les membres, l’occasion de s’accorder sur les responsabilités des acteurs pour :

� inventorier les différentes activités ; � s’assurer de la faisabilité des actions par rapport à la disponibilité des ressources et

les contraintes existantes ; � identifier les actions à entreprendre pour lever les contraintes rencontrées.

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47

Encadré 8 : Contribution des différentes parties prenantes à la résolution du problème

Relation a

Relation a

Relation a

Relation au problème

u problème

u problème

u problème

Contribution aux solutions

Contribution aux solutions

Contribution aux solutions

Contribution aux solutions

Caractérisat. de

Caractérisat. de

Caractérisat. de

Caractérisat. de

l’acteur

l’acteur

l’acteur

l’acteur

Insuffisances pouvant aggraver

Insuffisances pouvant aggraver

Insuffisances pouvant aggraver

Insuffisances pouvant aggraver

le problème

le problème

le problème

le problème

Comment l’acteur est

Comment l’acteur est

Comment l’acteur est

Comment l’acteur est- ---il affecté

il affecté

il affecté

il affecté

par le problème

par le problème

par le problème

par le problème ? ???

Information et savoir faire dont il

Information et savoir faire dont il

Information et savoir faire dont il

Information et savoir faire dont il

dispose

dispose

dispose

dispose

Décision qu’il peut de prendre

Décision qu’il peut de prendre

Décision qu’il peut de prendre

Décision qu’il peut de prendre ? ??? Moyens qu’il peut

Moyens qu’il peut

Moyens qu’il peut

Moyens qu’il peut

m mmmettre en œuvre

ettre en œuvre

ettre en œuvre

ettre en œuvre ? ???

Population du

secteur

Produit les eaux usées et

excréta- verse eaux sales dans

caniveaux , sur la voie publique-

refus collaboration avec les

services de contrôle- ignorance

des conséquences de

l’insalubrité

Maladies diverses, nuisances

olfactives- pollution de la

nappe phréatique,

inondations entraînant les

écroulements de maisons et

accidents de la circulation

Connaissance de la situation – -

informations sur les ouvrages

améliorés d’assainisse ment

- artisans formés par ONEA à la

construction des ouvrages

Engagement à :

-collaborer avec les service de

contrôle et à dénoncer

récalcitrants

-réduire la pollution

-organiser des concours de

salubrité

-Investissement

humain -contribution

matérielle

Service

d’hygiène

Insuffisance de contrôles et de

sensibilisation de la population

autour des problèmes

d’assainissement

-Perte de prestige et de

crédibilité auprès de la

population ;

-Nécessité de déployer de

nouveaux moyens pour faire

face à la situation

-Informations sur les risques et

dangers liés aux eaux usées et excréta

-maîtrise de la gestion des eaux sales,

excréta

– expertise en formation

– capacité de coordination des actions

terrain

-Renforcer les contrôles

– exiger des ouvrages

d’assainissement avant

délivrance du certificat de

salubrité – renforcer la

sensibilisation des populations

-Compétences

techniques

-Moyens matériels

Service

assainisse

ment ONEA

Insuffisance du niveau de la

subvention octroyée–

insuffisance des actions de

sensibilisation

Nécessité d’accroître les

capacités d’appui à apporter

aux populations

-Info sur les ouvrages et réseaux

-Expertise en formation,

sensibilisation

-Renforcer la capacité de

sensibilisation et de subvention

-renforcer les capacités des

artisans

-Compétences

techniques

-subventions

District

sanitaire 22

Production de déchets

biomédicaux

– insuffisance des actions de

sensibilisation sur les risques et

les dangers liés aux eaux usées

et excréta

Taux de morbidité élevé (péril

fécal, vecteurs de maladies,

maladies diverses) – nécessité

de gestion des déchets

biomédicaux

- Informations sur les risques et

dangers liés aux eaux sales et excréta

Données épidémiologiques (morbidité

et mortalité)

– expertise en formation et éducation

sanitaire et environnementale

- Renforcer les actions

d’éducation

– renforcer les actions

préventives et curatives.

- Former des relais

communautaires en éducation

sanitaire

-Compétences

techniques

-Disponibilité des

services.

Service Voirie

et assainisse

ment DSTM

Insuffisance des caniveaux –

insuffisance dans l’entretien des

caniveaux – caniveaux sous

dimensionnés –insuffisance de

sensibilisation

Bouchage de caniveaux et

dégradation des voies – les

déchets sont versés sur la voie

publique – Nécessité de faire

de nouveaux investissements

- Informations sur état des lieux des

caniveaux

- compétences en suivi des réalisations

de caniveaux

– compétences de conception et

réalisation de projets

-Renforcer l’entretien des

caniveaux

-construire de nouveaux

caniveaux

-renforcer la sensibilisation

– coordonner les actions terrain

-Compétences

techniques

-Moyens matériels et

financiers

Environne

ment et cadre

de vie

Insuffisance d’information et de

sensibilisation de la population

autour des problèmes

d’assainissement.

Insuffisance des contrôles.

Présence insuffisante sur le

terrain

Nécessité de déployer des

moyens d’action

supplémentaires

-Informations sur les risques et

dangers liés aux eaux usées et excréta

-maîtrise de la gestion des eaux sales,

excréta

– compétences en éducation sanitaire

et environnementale

Renforcer les actions de

sensibilisation, de suivi et de

contrôles

Organiser des sessions de

formation des jeunes scolarisés

Compétences

techniques

Moyens matériels et

financiers.

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Figure 2 : Eaux usées et excrétas : analyse du problème a) les causes

Les eaux usées et excréta

sont présents dans le

secteur 21

Les ménages

versent les eaux

sur la voie et dans

les caniveaux

Les puisards sont

à l’extérieur des

concessions

La défécation se

fait dans les

espaces non

aménagés

Les boues de

vidanges sont

versées à l’air

libre

Canal des eaux

industrielles

traverse le

secteur

Insuffisance de

puisards,

douches

Absence de sens

de responsabilité

Ignorance des

risques de

l’insalubrité

Coût des

ouvrages

inaccessible

Faibles moyens

des populations

Contrôle et

sensibilisation

insuffisants

Faibles moyens

du service

d’hygiène

Non respect des

normes de

construction

Mauvais état des

fosses

Changement

difficile de

comportement

Pratique

habituelle

Existence

d’espaces non

occupés

Coût élevé des

ouvrages

modernes

Insuffisance de

contrôle

Faiblesse des

revenus ménages

Inexistence sites

connus de

versage

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Figure 3 : Eaux usées et excrétas : analyse du problème b) les conséquences

Les eaux usées

et excréta sont

présents dans le

secteur 21

Les eaux usées

creusent des

rigoles sur les

voies

Insectes et divers

vecteurs de

maladies

prolifèrent

L’atmosphère est

pollué

La détérioration

des voies

s’accentue

Les accidents de

circulation sont

fréquents

Le taux de

morbidité s’élève

Les frais de santé

augmentent

Les risques de

pollution de l’eau

augmentent

La nuisances des

diverses se

développent

Le taux de

mortalité s’élève

La productivité

diminue

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50

Les eaux usées et

excréta sont évacués

du secteur 21

Les eaux sont

versées dans des

puisards et douches

Les puisards

extérieurs sont

réduits au maximum

La population utilise

les latrines, fosses

Les boues de vidange

sont versées dans

des sites connus

Les ménages

construisent puisards

et douches dans la

cour

Les habitants ont

pris conscience des

conséquences

l’insalubrité

Coût des installations

est accessible aux

ménages

Sensibilisation et

contrôle sont

suffisants

Les moyens du

service d’hygiène

sont accrus

Sensibilisation des

habitants, contrôles

et sanctions

Les fosses sont

réparées

Les latrines sont

construites

Les comportements

évoluent

Les sites de versage

sont désignés

Les contrôles sont

faits

Côut des ouvrages

modenes

Figure 4 : Eaux usées et excrétas : objectifs à atteindre

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Encadré 9 : GT eaux usées plan d’action

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique 1 : Les eaux sont versées dans des ouvrages appropriés (douches, puisards…)

1 : Les eaux sont versées dans des ouvrages appropriés (douches, puisards…)

1 : Les eaux sont versées dans des ouvrages appropriés (douches, puisards…)

1 : Les eaux sont versées dans des ouvrages appropriés (douches, puisards…)

Résultat 1.1

Résultat 1.1

Résultat 1.1

Résultat 1.1 : les habitants (ménages, buvettes, garagistes etc.) construisent puisards et douches

Activités :

• Programme de sensibilisation sur les possibilités de subvention

• Recyclage et perfectionnement d’artisans (construction des ouvrages) dans le secteur

Résultat 1.2

Résultat 1.2

Résultat 1.2

Résultat 1.2 : Les habitants ont pris conscience des conséquences l’insalubrité

Activités :

• mise en place programme d’inspection et de contrôle des concessions, bars, garages et autres

• doter le service d’hygiène de moyens logistiques

• réactiver la commission communale de sécurité

• mise en œuvre de programme d’information sur les dangers et risques de l’insalubrité

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique 2 222 : les puisards extérieurs sont réduits

les puisards extérieurs sont réduits

les puisards extérieurs sont réduits

les puisards extérieurs sont réduits

Résultat 2.1

Résultat 2.1

Résultat 2.1

Résultat 2.1 : Les ménages sont sensibilisés à propos des puisards extérieurs

Activités :

• mise en œuvre d’un programme d’information sur les risques des puisards extérieurs

• mise en œuvre d’actions d’inspection et de contrôle

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique

Objectif spécifique 3 333: La population utilise les latrines, fosses et douches

La population utilise les latrines, fosses et douches

La population utilise les latrines, fosses et douches

La population utilise les latrines, fosses et douches

Résultat 3

Résultat 3

Résultat 3

Résultat 3 .1 .1.1.1 : les fosses septiques traditionnelles sont réparées

Activités :

• action de sensibilisation des ménages

• programme d’inspection et contrôle

Résultat 3.2

Résultat 3.2

Résultat 3.2

Résultat 3.2 : Les ouvrages modernes sont construits

Activités :

• sensibilisation des populations sur les ouvrages modernes

• information sur les facilités offertes (subvention, mise à disposition d’artisans formés)

• mise en place d’un programme de subvention à la construction d’ouvrages modernes

Objectif spécifique 4 : Les boues de vidange sont versées dans des sites connus

Les boues de vidange sont versées dans des sites connus

Les boues de vidange sont versées dans des sites connus

Les boues de vidange sont versées dans des sites connus

Résultat 4.1

Résultat 4.1

Résultat 4.1

Résultat 4.1 : les sites de versage sont désignés

Activités :

• mise en place de circuits et organisation de l’évacuation des boues de vidange

• informer et sensibiliser les populations

procéder à des contrôles et prendre des sanctions

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2.2.4 La mise en place du comité d’orientation et la validation du document du projet de démonstration

Le document de projet de démonstration a été validé en novembre 2004 par le comité d’orientation mis en place par arrêté municipal n° 2004-027 :CB/M/CAB en date du 14 juillet 2004, à l’effet de définir et valider les grandes orientations du projet14. La mise en place d’une telle structure composée des responsables au plus haut niveau des services techniques municipaux et régionaux (services déconcentrés de l’Etat) a répondu à la nécessité de l’application du principe de la programmation collective des actions La mise en application de l’approche multidisciplinaire appelle l’existence d’une structure tel que le comité d’orientation qui traduit la volonté de doter le projet d’un organe compétent pour prendre à temps opportun :

� les décisions qu’impose la bonne marche du projet, � les engagements impliquant les différents services et structures concernés par la

réalisation des programmes.

Encadré 10 : Comité d’orientation extraits de l’arrêté municipale

Composition et attributions du comité

Article 02

Le comité d’orientation se compose comme suit :

Président : le Maire de la commune

Vice président : le Maire de l’arrondissement de Konsa

Membres :

Le conseiller technique du maire,

Le directeur régional des Infrastructures, du Transport et de l’Habitat,

Le directeur régional de l’Environnement et du Cadre de vie,

Le directeur départemental de l’ONEA,

Le directeur des Services techniques municipaux,

Le médecin-chef du District sanitaire 22

Le médecin-chef du Service d’hygiène,

Le commissaire de la Police municipale,

Le coordonnateur du PASUB

Article 03 :

Le comité d’orientation aura pour missions :

La validation des grandes orientations du projet,

L’approbation des programmes d’action,

L’appui à la réalisation des objectifs du projet,

L’évaluation des programmes et actions.

Encadré 11 : Extrait du procès verbal de la 1ère réunion du Comite d’orientation

L’An deux mille quatre et le 11 août 2004 s’est tenue de 9h30 à 14h30, dans les locaux du projet,

la première réunion du Comité d’orientation, sous la présidence du Maire de la commune

Etaient présents :

Le maire de la commune, président du comité d’orientation,

Le maire de l’Arrondissement de Konsa, vice président

Membres :

14 Regardez aussi Chapitre VI Annexes et Bibliographie ‘arrêté communale’

Page 53: Projet d’Amélioration des Services Urbains de Base (PASUB ...demarchesterritorialesdedeveloppementdurable.org/... · Urbains de Base (PASUB)Urbains de Base (PASUB) ... Encadré

53

Le directeur régional de l’Environnement et du Cadre de vie (DECV), Le

directeur des Services techniques municipaux (DSTM),

Le directeur départemental de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement

(ONEA),

Le chef du Service d’hygiène

Le coordonnateur du PASUB

Le médecin –chef du District sanitaire 22,

Le directeur régional des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat,

Le commissaire de la Police municipale.

Ordre du jour 1 - examen et validation du document de synthèse des travaux des groupes thématiques ;

2 - Questions diverses

Déroulement de la réunion : Dans sa communication introductive, le maire de la commune, président du Comité, après avoir

remercié les participants, a mis l’accent sur l’ambition du projet qui se résume en volonté de

trouver une réponse innovante et praticable au problème de l’assainissement notamment dans les

domaines de la gestion des déchets solides, des eaux usées et des excréta, et l’évacuation des

eaux pluviales et l’approvisionnement en eau potable.

Il a précisé qu’un projet de démonstration devra être conduit au secteur 21 dont les résultats

seront ultérieurement répliqués sur les autres secteurs et dans d’autres communes du pays.

Il a insisté sur la nécessité d’une approche communautaire et multidisciplinaire du problème.

C’est pourquoi il a souhaité que naisse et se développe une synergie d’action à partir d’objectifs

arrêtés d’un commun accord et d’une volonté commune d’agir ensemble.

Concernant la réunion, il a dit qu’elle devra se fixer comme résultats à atteindre :

- L’adoption de la stratégie proposée ;

- la validation des objectifs proposés en matière de gestion des déchets solides, eaux usées

et excréta, eaux pluviales et adduction d’eau potable;

- L’approbation des plans d’action en matière de gestion des déchets solides, eaux usées et

excréta, eaux pluviales et adduction d’eau.

La parole a été ensuite donnée au coordonnateur qui a fait une brève présentation du projet.

Concernant la réunion il a précisé que :

3 dossiers étaient à l’ordre du jour à savoir :

- Dossier Déchets solides

- Dossier Eaux usées et excréta, eaux pluviales

- Dossier Approvisionnement en eau potable.

Chacun de ces dossiers comportait quatre parties essentielles à savoir :

- Analyse des contributions des partenaires

- Analyse des causes et conséquences du problème ;

- Définition des objectifs ;

- Elaboration d’un plan d’action.

Les participants ont décidé de faire un examen dossier par dossier.

Dossier Déchets solides Les amendements suivants ont été faits :

Le comité ayant été informé que le transporteur (transport des centres de collecte au centre

d’enfouissement) sera incessamment désigné, les engagements de la DSTM deviennent caduques

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en matière d’enlèvement des ordures et se poursuivront essentiellement dans le domaine de la sensibilisation et contrôle de la régularité des enlèvements.

Le maire a demandé une plus grande implication de la DECV en matière d’inspection et de

contrôle

Il est demandé que les GIE et le transporteur, assure un meilleur équipement des véhicules pour

éviter que les ordures ne se répandent sur la voie publique lors des transports.

Des observations ont été faites sur le contenu du document.

Enfin il a été recommandé la suppression de la décharge d’ordures sise côté ouest de l’aéroport à

cause des risques de pollution de la nappe phréatique. La DRECV est invitée à proposer une

étude plus approfondie sur la question à l’attention du maire de la commune.

Le dossier, après ces amendements, a été adopté à l’unanimité.

Dossier eaux usées, excréta et eaux pluviales : Les suggestions et recommandations suivantes ont été faites :

- Exiger l’autorisation de construire: réactiver la commission de contrôle

- Poursuivre la réflexion sur la demande d’accroissement du niveau de subvention des

ouvrages modernes ;

- Développer le programme de sensibilisation, notamment sur le programme d’appui de

l’ONEA ;

- Prendre en compte la gestion du canal d’évacuation des eaux usées industrielles qui

traverse le secteur: sensibilisation de la population riveraine sur la nécessité d’entretenir

le canal

- Impliquer la DECV en matière d’inspection et contrôle ;

Après ces amendements et recommandations, le dossier a été adopté à l’unanimité

Dossier Eau potable :

Il a été pris en compte les efforts financiers consentis par l’ONEA pour l’amélioration des

branchements individuels, de même que les dispositions favorables prises (facilités de paiement).

Cependant, compte tenu du pouvoir d’achat, il est sollicité un effort supplémentaire pour

accroître le niveau de la subvention. Le comité a décidé que la réflexion soit poursuivie

notamment à travers des enquêtes à mener sur le terrain.

Le comité a retenu, à la demande du maire de l’arrondissement de Konsa, la possibilité d’étendre

les branchements au sous-secteur 6 dit « Belle-ville ». Toutefois, des actions doivent être

engagées en vue de motiver les habitants qui devront s’engager fermement à prendre des

abonnements.

Après amendement, le dossier a été adopté à l’unanimité.

Conclusion : Cette première réunion du comité aura permis à ses membres de mieux s’informer sur le contenu

et surtout sur la démarche du projet, et d’y adhérer pleinement.

Elle a été l’occasion pour les parties prenantes de s’engager fermement à la définition des

objectifs du projet, à la mise en œuvre en œuvre et à l’évaluation des actions arrêtées.

Les débats ont été francs et constructifs.

Encadré 12 : Extraits du discours du maire

…..Comme précisé dans le document de présentation des travaux des groupes de travail qui

vous a été communiqué, le projet se veut :

Premièrement, une contribution à la recherche et la mise en œuvre de réponses innovantes,

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appropriées et efficaces aux problèmes des services urbains de base dans les domaines de l'eau

et de l'assainissement dans le secteur 21 de Bobo-Dioulasso au profit des populations les plus

défavorisées,

De fait, il s’agit de bâtir une stratégie de lutte efficace contre l’insalubrité. Celle-ci devra donc

être techniquement valable, économiquement réalisable et socialement acceptable. C’est

pourquoi elle devra prendre en compte les avis et engagements des services techniques, des

structures d’appui ainsi que les attentes et engagements des populations.

La stratégie à adopter sera donc forcément communautaire. Elle s’appuiera sur les initiatives

prises par les populations en matière de gestion des déchets solides, des eaux usées et excréta,

d’élimination des eaux pluviales et d’approvisionnement en eau potable. Elle prendra en compte

le fait que pour être capables d’initier des actions pertinentes et de les mettre en application, les

populations doivent pouvoir compter sur l’appui et l’assistance des services municipaux,

gouvernementaux et ONG.

C’est donc pour concevoir et organiser cette assistance de façon efficace et économique qu’il a

été mis en place ce comité d’orientation ainsi que les groupes thématiques de travail.

Il s’agit pour nous de créer une synergie d’action à partir d’objectifs arrêtés d’un commun

accord et d’une volonté commune d’agir ensemble.

Nos techniciens ont, au cours de réunions de travail, retenu à notre attention, un certain nombre

d’objectifs principaux et spécifiques, ainsi que des actions à entreprendre que la Coordination du

projet soumet aujourd’hui à notre décision.

Deuxièmement un projet de démonstration qui servira de base pour la mise au point d’une

stratégie municipale d’accès à l’eau et à l’assainissement avec la participation des

communautés, des services déconcentrés de l’Etat.

Il s’agit de tester à l’échelle d’un secteur les meilleures combinaisons des différents facteurs

entrant en jeu et que sont les facteurs humains, techniques, matériels et financiers, tout en

prenant en compte l’obligation de réplication de la stratégie sur l’ensemble des secteurs de la

ville.

Le projet expérimental constituera ainsi le fondement pour la formulation d’une requête de

financement auprès des bailleurs de fonds pour l’extension du programme sur l’ensemble des

secteurs de la commune.

Troisièmement un projet dont les enseignements servira à alimenter la réflexion sur les

politiques nationales et locales relatives à l’accès aux services urbains de base.

Mesdames et Messieurs les membres du Comité, nous aurons à nous pencher ce matin, sur

l’examen de la stratégie proposée, sur l’analyse des objectifs et du plan d’action retenus par les

groupes de travail ;

Les résultats attendus sont :

- La stratégie est retenue,

- Les objectifs proposés en matière de gestion des déchets solides, eaux usées et excréta,

eaux pluviales et adduction d’eau potable, sont validés ;

- Les plans d’actions en matière de gestion des déchets solides, eaux usées et excréta,

eaux pluviales et adduction d’eau sont approuvés.

Les groupes thématiques de travail ont besoin de ces décisions pour pouvoir poursuivre leurs

activités de réflexion.

Celles-ci se déclineront en terme de planification et de programmation en matière d’amélioration

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des services urbains de base dans les domaines de l'eau et de l'assainissement dans le secteur 21

qui servira de base à la rédaction du document de projet.

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2.3 La mise en œuvre du projet de démonstration

2.3.1 Caractéristiques du projet La mise en œuvre du projet de démonstration a débuté, au secteur 21 à partir de janvier 2005. Son lancement officiel est intervenu en mars 2005 qui a regroupé, outre les habitants du secteur, tous les partenaires locaux, nationaux et internationaux du projet. Encadré 13 : Extrait discours du maire Koussoubé lors du lancement du projet démonstratif

« …Comme vous le savez, notre cité, à l’instar des autres grandes villes africaines, connaît un réel

problème d’insalubrité qui se décline en termes de prolifération de dépôts sauvages d’ordures, de

difficultés de gestion des eaux usées et d’évacuation des eaux pluviales, de difficultés d’accès à

l’eau potable.

C’est pourquoi le Conseil municipal s’est résolument engagé dans la recherche des voies et moyens

appropriés pour faire face à cette situation.

A cet effet, un schéma directeur de gestion des déchets et un Plan stratégique d’assainissement de

la ville ont été mis en place.

Cependant, l’ampleur du problème d’insalubrité, au regard des moyens de la commune, nous ont

contraints à trouver des réponses innovantes, appropriées et efficaces aux problèmes des services

urbains de base des populations.

C’est ainsi qu’avec l’aide des partenaires que sont ONU-HABITAT, lRC et le CREPA, le projet que

nous lançons aujourd’hui a été initié au secteur 21.

Il se fonde sur une vision intégrale de la problématique eau et assainissement, en prenant en

compte en même temps, la gestion des déchets solides, des eaux usées et excrétas, l’élimination des

eaux pluviales et enfin l’approvisionnement en eau potable.

Cependant sa grande particularité est de se fonder sur la conviction que l’assainissement du cadre

de vie est d’abord et avant tout, l’affaire des habitants du secteur eux-mêmes. Ceux-ci devront

devenir les acteurs véritables de la résolution du problème de l’eau et de l’assainissement, avec

l’appui technique et matériel des services communaux, étatiques et ONGs.

C’est pourquoi, le Projet de démonstration se donne comme objectifs d’aider les habitants

à adopter des attitudes et comportement favorables à l’assainissement, à accroître leur savoir et

savoir faire dans le domaine de la lutte contre l’insalubrité et à améliorer leur capacité de

mobilisation.

La réalisation de ces objectifs se fera à travers leur implication réelle dans les actions concrètes à

conduire sur le terrain.

Mesdames, Messieurs,

Le projet se donne comme objectif :

L’amélioration de l’accès durable aux services d’eau potable, de drainage des eaux pluviales et

d’évacuation des déchets solides et liquides et des excréta, aux populations du secteur 21.

A cet effet, il est prévu :

La construction de bacs à laver et des puisards ;

Le curage des caniveaux ;

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Le renforcement de la capacité de desserte des GIE de pré-collecte

L’aménagement de sites relais de versage ;

La réalisation de branchements privés promotionnels.

La création d’un cadre institutionnel et organisationnel de gestion des services urbains de base

opérationnel dans le secteur, par :

La mise en place d’une cellule relais de sensibilisation

L’organisation des journées de salubrité (cellule relais)

La mise en place d’un programme d’éducation sanitaire et environnementale scolaire

Mesdames, messieurs,

Comme vous l’avez constaté, cette cérémonie a eu deux autres volets qui sont

- la signature d’un contrat de mise à disposition de tracteurs à l’Union communale des

groupements de pré-collecte,

- la signature d’une convention de partenariat par laquelle le CREPA met en place un micro-

crédit à l’approvisionnement à l’eau potable au secteur 21. Ainsi les populations bénéficiaires

pourront accéder plus facilement au branchement privé au réseau de l’ONEA.

….… »

Encadré 14 : Extrait du discours de Mme Sandra Bos ONU-HABITAT / PNUE

« …Aujourd’hui c’est un jour spécial de ce projet. Nous, c’est à dire la commune de Bobo-

Dioulasso, les habitants du secteur 21 et les partenaires qui viennent du Burkina faso, du Kenya et

des Pays-Bas. Nous avons accomplit beaucoup pendant les derniers mois. Mais nous devons faire

beaucoup plus. Maintenant on doit demonstrer quelque chose.

Moins de papiers et de réunions et plus de réalisations concrètes. C’est à dire entre autres choses :

branchement privés d’eau potable et la collecte des ordures ménagères. La mise en place d’un

micro-credit contribuera à la réalisation du projet de démonstration.

Plusieurs partenaires sont aussi à Bobo ces jours pour discuter les fonds et la replication de ce

projet des services urbains de base. Par ce qu’il ya beaucoup d’autres secteurs et villes qui veulent

ameliorer vos services urbains. Bobo est et sera un bon ouvrage pilote ….… »

Cette cérémonie fut aussi l’occasion de la signature de la convention Commune de Bobo-Dioulasso/CREPA de mis e en place d’un micro crédit de facilitation à l’accès à l’eau potable financé par le CREPA. Encadré 15 : Extraits du discours du Cheick Tidiane TANDIA, directeur général du CREPA

« …Notre présence en ce lieu constitue le témoignage éloquent de notre adhésion aux nobles idéaux

et missions assignées aux municipalités du Burkina Faso dans le contexte de la décentralisation. Il

s’agit également d’exprimer notre engagement dans le combat quotidien pour la lutte contre la

pauvreté et pour l’instauration d’une réelle justice sociale : celle de favoriser un accès équitable et

durable à l’eau potable et aux services d’assainissement de base des catégories sociales vulnérables

vivant en zones rurales, péri-urbaines et dans les villes secondaires.

…C’est dans cette perspective que le CREPA s’est fixé entre autres objectifs :

d’aider à la résolution durable des problèmes d’eau potable et d’assainissement auxquels sont

confrontées les populations démunies, en zones péri-urbaines, dans les villes secondaires et en

milieu rural, dans le cadre de la décentralisation, par le biais de la Recherche action ;

de renforcer les capacités des organisations et des acteurs dans le secteur de l’eau et de

l’assainissement ;

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d’aider les décideurs, promoteurs et acteurs des programmes d’alimentation en eau potable,

d’assainissement et d’hygiène en tant que mémoire du secteur dans les Etats membres ou régions

que le CREPA couvre.

…Sans l’engagement de la commune de Bobo-Dioulasso et notamment de Monsieur le Maire, ce

projet n’aurait jamais vu le jour. L’engagement avec lequel il a plaidé pour cette initiative a été des

plus convaincants.

Je dois également souligner que, derrière Monsieur le Maire, il y a la formidable mobilisation de

l’ensemble des services municipaux concernés, qui est un atout indéniable pour le succès de ce

projet.

Et puis il y a aussi vous, les habitantes et habitants du secteur 21 et du sous-secteur 6 ; vous qui,

comme dans d’autres secteurs de la ville, vous êtes organisés en associations et avez démontré votre

volonté de contribuer à l’amélioration de vos conditions de vie. Vous, et surtout les femmes, qui avez

dit non aux ordures dans les rues de votre quartier. Vous qui ne voulez plus que vos enfants tombent

malades parce qu’ils boivent une eau contaminée. Vous qui ne voulez plus que l’eau envahissiez vos

cours et vos maisons durant la saison des pluies. Vous qui aspirez à un bien-être, par un accès facile

à l’eau potable.

……

Le fonds mis à disposition par le CREPA pour accompagner les populations est strictement destiné

à financer les frais de branchement au réseau d’eau potable des ménages. C’est un prêt individuel,

dont le remboursement échelonné devra permettre de financer d’autres branchements.

Le CREPA est prêt à apporter son appui à la bonne gestion de ce fonds et au remboursement

mensuel des prêts. A ce titre, le CREPA assurera la formation des représentants de l’association et

apportera également un appui conseil technique dans la gestion des abonnements…»

Encadré 16 : Extrait de la Convention de partenariat

III- CONVENTION

Article 1. Objet

La présente convention a pour objet la mise en place d’un micro crédit au branchement à l’eau

potable.

Les objectifs de ce partenariat s’inscrivent dans le cadre général de la lutte contre la pauvreté.

Article 2 : Caractéristiques du micro crédit :

Le capital initial du micro crédit est de seize millions (16 000 000) de FFCFA.

Article 3 : Destination du micro crédit

Le micro- crédit est destiné à financer exclusivement, sous forme de prêt remboursable, les frais de

branchement au réseau d’eau potable des ménages du secteur 21 de Bobo-Dioulasso.

Article 4- Droits et obligations du CREPA.

Par la présente convention le CREPA s’engage à :

mettre en place un micro crédit pour faciliter l’accès au branchement au réseau d’eau potable de

l’ONEA pour les ménages du secteur 21 ;

apporter un appui technique à la mise en œuvre du micro crédit ;

appuyer le programme d’alimentation en eau potable de la Commune ;

auditer et examiner à ses propres frais le compte spécifique ouvert pour le projet de micro crédit.

Article 5 : Droits et obligations de la Commune :

La Commune s’engage à :

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désigner le Projet d’amélioration des services urbains de base de Bobo-Dioulasso (PASUB), en

qualité de gestionnaire du micro-crédit ;

appuyer le PASUB dans la mise en œuvre de son programme d’information et de sensibilisation des

ménages en matière d’approvisionnement en eau potable,

assurer la pérennité du micro-crédit et son extension éventuelle aux autres secteurs de la Commune.

Article 6 : Droits et obligations du PASUB :

Le PASUB s’engage à :

assurer la gestion du micro-crédit, notamment à organiser l’octroi des crédits et leur récupération

auprès des ménages bénéficiaires ;

ouvrir un compte spécifique dans une institution de micro-financement à la double signature du

maire de la commune de Bobo-Dioulasso et du Coordonnateur du PASUB ;

informer les ménages du secteur 21 sur les modalités d’exigibilité au micro-crédit ;

rendre compte des activités du micro-crédit, par des rapports trimestriels adressés à la Commune, au

CREPA et aux autres partenaires du PASUB ;

prendre en compte les observations et suggestions de la Commune, du CREPA et des autres

partenaires du PASUB.

Objectif de la mise en œuvre du projet de démonstration : L’objectif principal était de tester l’applicabilité de la méthode en situation réelle, à travers la conduite d’actions concrètes prioritaires définies par l’ensemble des acteurs dont la population. Le but recherché était la définition des conditions de mise en œuvre des différentes composantes de la stratégie à savoir :

� L’approche communautaire � L’approche multidisciplinaire � L’approche intégrale.

Cette phase de mise en œuvre du projet de démonstration apparaît comme une phase d’expérimentation, préalable à la vulgarisation de la méthode au niveau communal. Elle a permis de mieux cerner la démarche, les difficultés et obstacles, les conditions favorables et atouts de l’opération. Elle devait trouver réponse aux interrogations fondamentales suivantes :

� Quelles sont les conditions réelles nécessaires à la mise en œuvre véritable des approches communautaire, intégrale et multidisciplinaire de la stratégie ?

� Quel est le mode de financement indispensable à la mise en application de la stratégie ?

En résumé, il s’agissait de mettre en évidence les caractéristiques qui feront de la stratégie, une réponse efficace et à coût raisonnable, au problème de l’eau et de l’assainissement. L’objectif concret visé était de réaliser l’implication des habitants du secteur et des services compétents dans un partenariat réel et dynamique dans la mise en œuvre d’actions visant l’amélioration des services de base. De l’implication des populations : La réalisation de l’implication et surtout la responsabilisation des populations supposent le changement des mentalités, et des comportements ; celui-ci devrait se traduire par

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l’émergence d’une volonté réelle d’agir soutenue par l’acquisition de moyens et compétences appropriés pour une action efficace. Elle se traduit par la nécessité de mettre en œuvre les voies et moyens susceptibles d’aider les habitants à améliorer leurs savoirs, leur savoir faire, et leur savoir être. Les assemblées générales organisées dans les sous-secteurs ont établi la preuve que l’implication des habitants est, entre autres, tributaire du désir et de la volonté des individus et de la collectivité de changer ainsi que de leurs capacités intellectuelles, matérielles et financières. C’est pourquoi le projet a opté d’agir en même temps sur le vouloir agir et le pouvoir agir des habitants. Il a, pour se faire, privilégié parmi les moyens :

� la sensibilisation � la vulgarisation des technologies appropriées.

Pour réaliser cette implication des populations dans les actions d’assainissement, il s’est avéré nécessaire de créer ou de renforcer des institutions appropriées et de prendre également des dispositions juridiques et organisationnelles conséquentes Les actions suivantes ont été entreprises :

� La mise en place d’une commission dite commission d’animation et de mobilisation au niveau du secteur

� Le renforcement des capacités des acteurs � L’amélioration du cadre juridique.

La mise en place de la commission d’animation et de mobilisation : L’objectif visé par le projet qui est d’opérer des changements dans les comportements et attitudes des populations s’inscrit dans la longue durée ; il s’agit en effet d’un processus de longue haleine à mettre en place. De toute évidence l’atteinte de cet objectif exige un délai qui dépasse largement la durée de vie du projet Ce constat a conduit à imaginer et à mettre en place une structure interne à la collectivité et chargée d’assurer la pérennité de l’action. La commission d’animation et de mobilisation ainsi mise en place est appelée à assumer, au nom des populations le pilotage des activités relatives à l’eau et à l’assainissement dans le secteur. Elle se compose de personnes (hommes, femmes) vivant au secteur 21 et qui ont décidé de s’impliquer volontairement dans la résolution des problèmes de gestion de l’eau et de l’assainissement et plus généralement dans les questions de développement de leur secteur. Ce sont, entre autres des fonctionnaires à la retraite, des responsables d’associations de femmes et de jeunes, des responsables d’associations impliquées dans la pré-collecte des ordures ménagères. Les critères d’éligibilité ont été :

� La domiciliation au secteur 21 � La capacité à mobiliser les habitants � L’engagement et la disponibilité.

La commission comprend des membres représentant les cinq sous-secteurs. La commission d’animation et de mobilisation est née comme une structure légère et non formelle sous la dénomination de cellule d’animation chargée d’aider la coordination du projet dans l’organisation et l’animation des assemblées générales de sous-secteurs. Son organisation, sa dimension et ses attributions ont évolué selon la progression des besoins à satisfaire et des actions conséquentes à conduire sur le terrain.

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Elle comprend à ce jour les sections suivantes : � Section gestion déchets solides, liquides, et eaux pluviales � Section éducation sanitaire et environnementale � Section approvisionnement en eau potable

La commission a pour mission essentielle l’animation et la mobilisation des habitants autour de la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement ; elle est ainsi chargée de :

� La sensibilisation de la population visant le changement réel des attitudes et comportements des habitants vis-à-vis de la salubrité de leur cadre de vie ;

� La vulgarisation des thèmes techniques développés par les services techniques et les structures d’appui, en matière d’eau et d’assainissement. Ainsi se présente-t-elle comme l’interface entre ceux-ci et la population.

Les sections sont chargées de l’animation, de la mobilisation des populations dans les domaines relevant de leur compétence Pour permettre à la commission d’assumer correctement ses fonctions, des actions de formation et de perfectionnement ont été prévues et organisées à l’intention de ses membres dans les domaines suivants :

� formation sur les techniques d’animation � formation sur l’hygiène corporelle � formation sur l’hygiène de l’eau � formation sur l’environnement � formation au montage de projet.

Nota : une importance particulière a été consacrée à la formation des membres de la commission qui demeure le moyen incontournable de leur conférer les compétences requises. La commission a été impliquée dans les activités suivantes :

� la sensibilisation sur la propreté à travers l’organisation pendant deux (02) semaines d’une campagne de sensibilisation sur la propreté du secteur utilisant la méthode du porte à porte : 1 500 copies environ de l’arrêté municipal portant organisation de la propreté de la ville ont été distribuées à cette occasion.

� Appui à la collecte des ordures, notamment dans le domaine de l’appui à la pré-

collecte : organisation d’une campagne d’une semaine, selon la méthode du porte à porte, pour expliquer l’importance de l’abonnement au service de pré-collecte (abonnement aux GIE de pré-collecte), du stockage des déchets (acquisition de poubelles).

� L’appui à l’assainissement autonome par l’organisation d’une campagne de

sensibilisation d’une semaine pour expliquer la nécessité de la maîtrise des eaux usées à travers la construction de bacs à laver et puisards, de latrines.

� L’appui à l’opération de curage de caniveau par l’organisation de l’opération de

curage des caniveaux pour l’amélioration de l’évacuation des eaux pluviales par les actions suivantes : organisation de l’activité (recrutement des jeunes, supervision des travaux,) campagne de sensibilisation des habitants sur l’entretien des ouvrages).

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� L’appui au programme d’éducation environnementale à l’école par l’organisation de sensibilisation des parents d’élèves et d’un programme de reboisement dans les établissements scolaires du secteur.

Le renforcement des capacités des acteurs : Le renforcement des capacités des GIE et association de pré-collecte s’est opéré à travers :

� L’organisation de deux sessions de formation en animation en vue d’accroître l’effectif de leurs clients, de deux sessions de formation en gestion et d’une session de formation des équipes opérationnelles chargées de la conduite des attelages et de l’enlèvement des ordures ;

� La mise à dispositions des GIE et association, d’attelages, de petits matériels et d’un appui à leur fonctionnement ;

� La réalisation du suivi de leurs activités. L’amélioration du cadre juridique Un arrêté municipal portant réglementation de la propreté de la ville a été pris pour mieux baliser l’activité de propreté de la ville et définir clairement les droits et devoirs des divers acteurs de la vie de la commune ; à noter que cet arrêté porte également mise en place d’une brigade de la propreté. Encadré 17 : Arrêté portant réglementation de la propreté de la ville.

TITRE I – DISPOSITIONS GENERALES SUR LA PROPRETE

Article .1

Tous les habitants de Bobo-Dioulasso sont responsables de la propreté de la ville en général et

de celle de leurs quartiers et habitations en particulier.

Article .2. Il est interdit :

de jeter les ordures le long des voies, sur les places publiques, sur les terrains inoccupés et

d’une façon générale dans tout endroit non indiqué et matérialisé comme point de dépôt des

ordures ;

d’abandonner sur la voie publique, sur les trottoirs, les places publiques et privées :

Les gravats et débris de construction ;

Les produits de démolition des maisons ;

Les déblais de terrassement ;

Les carcasses d’engins de tous types (voitures camions, tracteurs, remorques, pneus,

etc.) ;

Les matériaux de construction et agrégats (stockage) ;

Les résidus de tout type d’élagage (arbres, fleurs, etc.)

TITRE II – RESPONSABILITES DES MENAGES

Article 3 : Les ménages sont tenus de maintenir propres leur habitation et ses abords immédiats; cette

obligation s’étend de la limite de la propriété au domaine public.

Les ménages doivent obligatoirement faire appel au service du concessionnaire de la zone ou

des prestataires agréés par celui-ci.

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Toutes les habitations doivent disposer de poubelles ou de réceptacles d’ordures de capacité

suffisante, propres et en bon état.

Les propriétaires des parcelles inhabitées sont responsables de la propreté de leurs parcelles.

Ils sont tenus de prendre toutes les dispositions utiles pour éviter que celles-ci ne deviennent

des dépotoirs publics.

Les contrevenants aux présentes dispositions s’exposent à des sanctions conformément aux

articles du code de la santé publique et du code de l’environnement au Burkina Faso y

afférant.

TITRE III – RESPONSABILITES DES UNITES COMMERCIALES,

INDUSTRIELLES, ARTISANALES ET DES EDIFICES PUBLICS

Article 4 :

Les unités commerciales, marchés, entreprises artisanales et industrielles, hôtels, restaurants,

écoles, centres de santé, les services publics de l’état, les édifices religieux doivent disposer

de poubelles ou de réceptacles d’ordures de capacité suffisante, propres et en bon état.

Ils sont en outre responsables de la propreté des environs immédiats de leur propriété et des

espaces situés entre leur établissement et le domaine public.

Ils doivent obligatoirement faire appel au service du concessionnaire de la zone ou des

prestataires agrées par celui-ci.

Les contrevenants à l’une ou l’autre de ces dispositions s’exposent à des sanctions

conformément aux articles du code de la santé publique et du code de l’environnement au

Burkina Faso y afférant.

TITRE IV – EVACUATION DES EAUX USEES

ET DES BOUES DE VIDANGES

Article 5: Le rejet des eaux usées sur les trottoirs, les chaussées et dans les caniveaux est formellement

interdit.

Les boues de vidange des fosses doivent être évacuées par des moyens appropriés et reconnus,

vers des sites de déversement ou de dépotage autorisés.

Toute personne prise en flagrant délit de pollution du milieu naturel ou de dégradation de

l’espace public sera passible de sanctions conformément aux articles du code de la santé

publique et du code de l’environnement au Burkina Faso y afférant.

TITRE V – CONTROLE DE LA PROPRETE

Article 6 :

Le contrôle de la propreté relève de la compétence de la commune. Il est assuré par les

services techniques suivants :

le Service de la Propreté de la DSTM,

le Service de la Voirie et de l’assainissement de la DSTM

le Service d’Hygiène,

la Police Municipale,

le Service Régional de l’environnement et du cadre de vie.

TITRE VI – DISPOSITIONS FINALES

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Article 7 Le présent arrêté qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, entre en vigueur pour

compter de sa date de signature et sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin

sera.

Bobo le 21 septembre 2004

Célestin B. KOUSSOUBE

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2.4 Synthèse des actions Les actions entrant dans le cadre de la réalisation du projet de démonstration ont porté dans les domaines suivants :

� L’évacuation des tas sauvages d’ordures ménagères ; � La pré-collecte des ordures ménagères ; � La gestion des eaux usées ; � L’évacuation des eaux pluviales : curage des caniveaux ; � L’approvisionnement en eau potable : micro crédit à l’eau ; � L’éducation environnementale et sanitaire.

2.4.1 L’évacuation des tas sauvages d’ordures ménagères Objectif de l’activité : Les difficultés d’évacuation des ordures ménagères dans la ville en général et au secteur 21 en particulier, ont conduit petit à petit à l’amoncellement de déchets en tas dont certains étaient vieux de plus de dix ans. Cette situation traduisait la faiblesse de la capacité réelle des services techniques municipaux à enlever et évacuer les déchets vers la décharge aménagée (centre d’enfouissement technique).

En rappel la capacité d’enlèvement des services municipaux, en 2004 représentait environ le tiers (1/3) de la production totale de déchets de la ville estimée à 130 000m³. Cette situation avait comme conséquence la quasi impossibilité d’organiser la pré-collecte à partir des ménages ; en effet, avec la proximité des tas sauvages sur lesquelles ils déversaient directement leurs ordures, et qui occasionnait de multiples désagréments, les ménages ne voyaient pas l’utilité et la

nécessité de s’engager dans un service payant de pré-collecte qui, en fin de compte, n’assurait presque pas l’élimination des déchets du secteur. Dès lors l’élimination des tas sauvages, bien que non inscrite au départ comme une activité du projet, devenait un préalable à la mise en œuvre du projet et une condition sine qua non de sa réussite. L’objectif du projet était donc de faire place nette afin de pouvoir redémarrer et intensifier les actions de pré-collecte des ordures ménagères.

Photo 5 : enlèvement de tas sauvages des ordures

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L’activité qui s’est étalée sur près de quarante-cinq jours de travail a consisté à enlever cinq (05) gros tas et des tas de moindre importance et à les évacuer vers des décharges autorisées proches du secteur 21. Méthode utilisée : La méthode utilisée a reposé sur l’implication des habitants à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation visant à amener les ménages à :

� participer à l’enlèvement des tas d’ordure ; � s’engager à ne plus jeter des ordures de façon anarchique ; � veiller à ce que les tas enlevés ne se reconstituent plus (mise en place de vigiles

payés par le GIE de pré-collecte). Moyens mobilisés

� Le service de la voirie et de l’assainissement municipal : à travers la mise à disposition d’équipement technique (01 pelle chargeuse, 04 bennes pour le chargement et le transport des déchets ;

� la police municipale et le service d’hygiène regroupés au sein d’une brigade de

contrôle de la propreté dans la ville: à travers l’organisation de sorties de sensibilisation, d’inspection et de contrôle ; (une sortie hebdomaire)

� les membres des associations et GIE de pré-collecte (Yèrè saniya et Faso saniya)

par l’organisation de campagne de sensibilisation des populations et surtout des habitants proches des tas d’ordures, selon la méthode du porte à porte;

� la cellule d’animation et mobilisation pour la supervision et l’animation des travaux.

Résultats obtenus :

� Tous les tas sauvages d’ordures ménagères du secteur 21 dont certains avaient plus de cinq ans ont été éliminés soit environ 4 300 tonnes enlevées et acheminées hors de la ville. Le secteur 21 devenait ainsi une exception parmi les secteurs composant l’arrondissement de Konsa ;

� Des vigiles ont été recrutés pour veiller à ce que les tas sauvages ne se

reconstituent plus ; � Les populations du secteur sont sensibilisées par la commission d’animation

mobilisation et à travers des sorties de contrôle par le service d’hygiène et la police municipale.

Le taux des abonnements au service de pré-collecte a connu une augmentation sensible. L’action d’élimination des tas sauvages d’ordures ménagères a été fort appréciée par les habitants et a constitué un puissant stimulant, contribuant ainsi à faciliter la relance du programme de pré-collecte.

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2.4.2 La pré-collecte des ordures ménagères Objectif de l’activité : L’action engagée visait à mettre en place un système adapté au contexte économique et socioculturel de gestion de la pré-collecte des ordures ménagères. Elle se donnait ainsi comme objectif de mettre à disposition un dispositif de gestion durable et pérenne des déchets solides qui se caractériserait par : Elle proposait une vision nouvelle de la problématique à partir du schéma directeur mis en place en 2002 fondée sur :

� La participation communautaire et la responsabilisation des acteurs à la gestion des ordures ménagères ;

� Les options adaptées et accessibles au plan technologique (équipements des associations) ;

� L’implication des acteurs dont les habitants au financement de la gestion des déchets solides ménagers (abonnement au service de pré-collecte).

Au plan quantitatif, l’activité devait atteindre, en matière d’enlèvement des ordures ménagères, un taux de couverture de 60%. Méthodes utilisées : La démarche adoptée a comporté les étapes suivantes :

� Faire prendre conscience aux habitants et notamment aux ménages, de leur responsabilité entière dans le développement des nuisances et pollutions ainsi que de la dégradation de l’environnement et du cadre de vie ;

� Mettre en place un service correct

de pré-collecte des déchets solides et faire accepter le concept de « payer pour le service d’enlèvement des ordures ménagères » et par conséquent celui de l’abonnement au service de pré-collecte ;

� Mettre en place les mesures

d’accompagnement appropriées (cadre institutionnel).

Elle a privilégié, l’information et la sensibilisation comme moyen de prise de conscience et d’engagement des habitants à œuvrer à la sauvegarde et à la protection de l’environnement notamment dans le domaine le domaine des ordures ménagères. Moyens mobilisés : L’organisation de la pré-collecte a été véritablement le domaine dans lequel le principe de la multidisciplinarité a été

Photo 6 : GIE Yere Saniya

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particulièrement en exergue. En effet ont travaillé en synergie : le service de la propreté et le service de la voirie de la Direction des services techniques municipaux, le service d’hygiène, le service de l’environnement, la police municipale. Elle a également connu la contribution d’opérateurs économiques tel que la SN-Citec. Résultats obtenus :

Amélioration de la couverte réelle du secteur ;

� La population du secteur est estimée à 32 095 personnes réparties en 5 631 ménages vivant dans 2 964 concessions (sources : DSTM)15 ;

� La production d’ordure est la suivante : 0,54kg/personne soit 30,4t/jour et 11000t/an environ.

Tableau 6 : tableau d’évolution de la couverte 2004-2005

Date Potentiel abonnement

Abonnement % de couverture

Equipement

2004 2 964 835 28,17 07 attelages 2005 2 964 1 501 50,65 13 attelages

Evolution sur la période 666 22,48 6 attelages Tableau 7 : tableau comparatif

Zones – Concessionnaires Potentiel abonnement

Nbre abonnés

Equipements

01 : SYA KINI (ESK) S/traitants : 2 associations.

Total : 3 035 Zone : 350

05 tracteurs + 05 charrettes

02: GIE YERE SANIYA s/traitant : 01 association

Total : 2964 1 501 13 charrettes + 15 ânes

03 :GIE SINIGNASIGUI s/traitant : 01 association

Total : 2 118 700 07 charrettes + 15 ânes

04 :GIE BADEMA s/traitants : 03 associations

Total : 7 775 06 charrettes

05 :GIE SANIYA I s/traitant : 01 association

Total : 2608 400 04 charrettes + 08 ânes

06 :Entreprise SILO Total : 5 364 20

07 :Entreprise SILO Total : 1 920 200

02 charrettes

08 : SETOM SARL S/traitants : 03 associations

Total : 4 526 595 09 charrettes + ânes

09 :GIE LA FIERTE s/traitant : 01 association

Total : 1250 06 charrettes

Tableau 8 : Evolution de la capacité théorique de desserte disponible

Nbre rotations hebdomadaires

Quantités enlevées (m³)

Concessions desservies

taux

2004 252 252 1 008 34% 2005 468 468 1 871 55,5%

6 rotations/jour/attelage 15 L’unité d’abonnement est la concession qui comprend 1,9 ménage en moyenne

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8 concessions par rotation 2 passages par concession/semaine, 6 jours d’activité par semaine

Dans le domaine des équipements, les efforts suivants ont été faits :

� Fourniture de 04 attelages par le PASUB ; � Acquisition de 02 attelages sur fonds propres des pré-collecteurs

Amélioration de la capacité de stockage des ordures ménagères Au niveau des ménages :

Il a été développé un programme visant la vulgarisation de l’utilisation de poubelles. A l’occasion 300 poubelles ont été mises à disposition des ménages à titre onéreux La vulgarisation des poubelles a exigé, une action de sensibilisation des ménages qui a mobilisé la cellule d’animation/mobilisation et les membres du GIE Yèrè saniya et de l’association Faso saniya pendant deux semaines ; par ailleurs des émissions radio et la

contribution de crieurs publics ont été nécessaires.

Au niveau de la collecte : Pour améliorer les capacités des pré-collecteurs notamment par la réduction des distances à parcourir par les attelages et l’accroissement du nombre de rotations journalières des attelages, deux (02) centres relais de collecte ont été construits, venant en complément des deux centres de collecte existant mis en place dans le cadre du schéma directeur de gestion des déchets. Amélioration des compétences des acteurs :

Elle a constitué un des points prioritaires de l’action du projet, du fait de son importance dans la résolution des problèmes de pré-collecte des déchets ménagers.

Deux axes principaux ont été pris en compte, à savoir :

� L’amélioration des compétences (savoir et savoir faire) des

Photo 7 : poubelles mise à disposition par SN-Citec

Photo 8 : équipe de pré-collecte

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responsables des GIE et associations en matière de gestion de leurs associations et en matière d’animation de sensibilisation et de mobilisation des populations dans le domaine de l’assainissement en général et de la pré-collecte en particulier.

� L’accroissement des capacités opérationnelles des membres des équipes de pré-collecte

L’atteinte de cet objectif a exigé l’organisation, à l’attention du GIE Yèrè Saniya et de l’association Faso Saniya de sessions de formation en animation et en gestion ainsi que la tenues de multiples réunions et des séances de travail avec les services techniques. Amélioration du cadre institutionnel et organisationnel : La nécessité d’impliquer véritablement les populations dans le programme de pré-collecte notamment par leur abonnement aux services de pré-collecte et leur engagement à adopter des comportements favorables à l’amélioration du cadre de vie a imposé la prise de mesures et dispositifs d’accompagnement dont l’adoption et la publication d’un arrêté communal portant organisation de la propreté dans la ville et la mise en place d’une brigade de contrôle de la propreté. Adoption de nouveaux comportements : L’un des acquis du projet est que les populations sont sensibilisées au problème de la pré-collecte et reconnaissent la nécessité pour elles de contribuer à sa solution ; le taux d’abonnement quoi que encore faible traduit l’acceptation de plus en plus grande de payer pour les services d’enlèvement des ordures. Par ailleurs les membres des association et GIE de même que les membres de la cellule animation/mobilisation, qui ont subi des formations constituent, dans ce domaine le fer de lance de l’action ; leur existence dans le secteur est assurément le gage d’une pérennisation de l’action pour un changement des comportements et attitudes des habitants du secteur. Dans ce domaine du changement d’attitudes et de comportements, le temps est un facteur essentiel à prendre en compte. Au plan des perspectives les objectifs devront être :

� L’accélération du processus d’abonnement des ménages aux services de pré-collecte ;

� L’amorce de la pratique du tri à la base des ordures ; � L’introduction de la motorisation (utilisation de tracteurs) comme moyen de traction.

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2.4.3 La gestion des eaux usées et excrétas Objectif de l’activité : Dans le cadre de la gestion des eaux usées, la projet s’est impliqué dans le domaine de l’assainissement autonome avec comme objectif d’aider les habitants à une meilleure maîtrise des eaux usées en générale et des eaux usées ménagères en particulier. Il s’agissait de mettre fin à la pratique courante au secteur 21 et dans presque tous les secteurs de la commune, du déversage des eaux usées (eaux de ménage et de toilette) dans les caniveaux et sur la voie publique Il a donc été développé un programme de vulgarisation de « puisards et bacs à laver ».

L’objectif concret du programme était d’aider les habitants à maîtriser les eaux usées par la mise à disposition de 150 puisards reliés aux bacs à laver + puisards, avec comme conséquences attendues :

� la suppression des puisards extérieurs à la cour d’habitation ; � la lutte de façon générale contre le déversage de déchets tant liquides que solides

dans les caniveaux. En rappel, l’assainissement autonome s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique d’assainissement conduit par l’ONEA. Aussi cette institution a-t-elle été le maître d’ouvrage du programme de mise en place des 150 puisards + bacs à laver, subventionnée par le PASUB consistant en la fourniture d’un sac de ciment par puisard et bac à laver.

Le programme a duré quatre (04) mois. Méthode utilisée :

La réalisation de l’ouvrage relève essentiellement des ménages. Ils doivent en effet s’impliquer financièrement dans la construction des ouvrages. Il est à noter par exemple que la confection du puisard et du bac revient environ à 32 500 FCFA. En raison du coût relativement élevé un système de subvention a été mis en place par l’ONEA et le PASUB qui permet de ramener le coût à environ 19 000 FCFA. La démarche du programme repose sur l’information et la sensibilisation des ménages autour de la gestion des eaux usées (connaissance des risques liés aux eaux usées).

Les méthodes utilisées sont :

� Les visites domiciliaires destinées à informer les ménages et susciter la demande en réalisation des puisards reliés à des bacs à laver ;

� Ce programme a mobilisé deux (02) animateurs durant cinq (05) semaines et permis de visiter quatre cents (400) parcelles ;

� Les sorties de supervision des activités de visites domiciliaires et d'animation ont été organisées par deux (02) superviseurs.

Photo 9 : bac à laver

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Résultats obtenus 16:

VIP TCM Réhabilitati

on Puisard Douches

Secteur 21 22 92 75 80 399 Février 2004 Ville 291 318 377 671 3 924

Secteur 21 42 149 101 211 1 126 Septembre 2006 Ville 755 716 834 2 272 12 158 Sur une prévision de 150 puisards +bacs, soixante (60) ont été effectivement réalisés soit un taux d’exécution de 40%.

16 Source ONEA

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2.4.4 La gestion des eaux pluviales Objectifs de l’activité : L’évacuation des eaux pluviales a été relevée comme un problème majeur du secteur, lors de l’état des lieux établi durant la première phase du projet.

Les objectifs visés sont :

� La suppression de la stagnation des eaux pluviales ainsi que des inondations et leurs conséquences sur la vie des habitants (maladies, nuisances diverses, accidents de la circulation) et sur l’environnement (pollution, dégradation des voies etc.) ;

� La responsabilisation des habitants dans la conception et la mise en œuvre de programmes d’entretien des caniveaux.

Deux actions principales ont été entreprises par ce programme, à savoir :

� Mise en oeuvre d’un programme de curage des caniveaux : Ce programme a consisté à la remise en état de 11 000 mètres linéaires de caniveau sur un réseau de canalisation tertiaire du secteur estimé à environ 17 000 mètres linéaires : curage des caniveaux et enlèvement et transport de la terre de déblai hors de la ville ;

� Mise en place d’un programme de responsabilisation des habitants à l’entretien des caniveaux notamment en matière d’élimination des versages d’ordures et rejets d’eaux sales dans les caniveaux et sur la voie publique.

L’objectif recherché est la disparition de l’idée aujourd’hui entretenue du «caniveaux, lieu de déversage des ordures et eaux usées ». Il est attendu des habitants (ménages, bars, garages, etc.) qu’ils s’impliquent à maintenir la propreté des caniveaux et à procéder à leur curage à chaque fois que de besoin. Le programme a duré deux (02) mois environ. Méthode utilisée : La démarche a visé l’implication des populations à travers les personnes ressources, les associations et les jeunes du secteur. Programme de curage des caniveaux La mise en œuvre du programme de curage des caniveaux a nécessité :

� La mise en place d’une cellule d’animation et de mobilisation composée de responsables d’associations de jeunes et de femmes, de responsables d’associations et GIE de pré-collecte des ordures ménagères, de personnes ressources du secteur, de représentants de l’administration communale ; cette cellule était chargée de l’organisation, l’animation et la supervision des activités liées

Photo 10 : caniveau en voie de nettoyage

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à l’opération d’une part et de l’information et de la sensibilisation des populations en matière de gestion des eaux pluviales de l’autre. Pour se faire ses membres ont été formés par l’équipe du projet aux techniques d’animation.

� Le recrutement de jeunes du secteur devant participer à l’opération de curage de

caniveaux qui s’est fait à l’issue d’une assemblée générale avec les jeunes à la mairie de l’arrondissement autour de l’ordre du jour suivant : - présentation du PASUB - information sur l’opération de curage de caniveaux. 90 jeunes qui se sont engagés volontairement ont été retenus et organisés en 30 équipes de travail.

� L’intervention des services de la voirie municipale dans le domaine de l’enlèvement

et du transport des déblais de terre. Cette intervention s’est faite sous forme de mise à disposition de moyens logistiques (pelles chargeuses, bennes) et de compétences techniques.

� Intervention de la brigade de salubrité dans le domaine de l’inspection et du

contrôle. Programme de sensibilisation des populations : La réalisation du programme a nécessité l’organisation de sorties de sensibilisation dans les ménages, bars, garages, ateliers selon la méthode du porte à porte autour de la nécessité de l’assainissement en général et de l’entretien des caniveaux en particulier. Au cours de cette campagne, le contenu de l’arrêté municipal portant règlementation de la propreté de la ville, a été lu et commenté ; plus de 1 500 exemplaires de l’arrêté ont été distribués aux habitants du secteur. Cette action de sensibilisation a mobilisé outre les membres de la cellule animation et mobilisation, les membres des association et GIE de pré-collecte du secteur. Elle a requis également l’organisation d’émissions radiophoniques, des communiqués ainsi que des sorties de sensibilisation, d’inspection et de contrôle de la brigade de contrôle de la propreté. Résultats obtenus :

� 9.000mètres linéaires de caniveaux totalement bouchés ont été curés et les déblais de terre enlevés ;

� 9000mètres linéaires de caniveaux partiellement bouchés ont été nettoyés ; � Le drainage des eaux pluviales s’est amélioré et les risques d’inondation ont été

énormément réduits ; Au cours de la saison de pluie 2005, aucune inondation n’a été constatée ; l’eau des pluies a été évacuée correctement ;

� une nette régression de l’érosion des voies par les eaux de ruissellement est observée ;

� la diminution sensible des moustiques comparativement aux années précédents, et par conséquent, des maladies comme le paludisme est reconnue par les habitants;

� Les habitants du secteur ont été sensibilisés ; � Les compétences des membres des associations et GIE en matière d’animation et

d’assainissement ont été améliorées ; � L’expérience des membres de la cellule animation/mobilisation, grâce aux

formations reçues s’est accrue ; � La brigade de propreté est fonctionnelle et assure des sorties dans le secteur ; � L’éveil de l’intérêt des habitants pour l’assainissement est apparent.

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2.4.5 Le projet micro crédit à l’eau potable

a- Objectifs de l’activité :

La situation de l’approvisionnement en eau potable est caractérisée par l’insuffisance notoire du réseau d’approvisionnement, donc des branchements individuels, notamment dans le sous-secteur 06 dit zone d’extension. Tableau 9 : abonnés en eau potable

17

Nombre d’abonnés

Abonnés actifs Taux couverture ménages

Secteur 21 1 724 1 531 22,2 Mai 2004 Ville 19 376 15 722

Secteur 21 Août 2006 Ville 24 131 19 569

Cet état de chose s’explique par le fait qu’il s’agit d’un secteur:

� En extension donc en viabilisation ; � Périphérique dont la population pour une grande part, a un faible pouvoir d’achat.

Aussi et malgré les efforts importants consentis pour réduire le coût de l’accès au réseau public, les habitants accèdent faiblement à l’eau potable par branchement individuel. Le programme micro crédit d’accès à l’eau potable s’inscrit dans le cadre général de la lutte contre la pauvreté par la mise à disposition des services urbains de base. Il vise :

� Le renforcement des capacités financières des populations en vue de leur rendre

l’accès plus facile à l’eau potable par des branchements individuels ; � L’accélération du programme d’extension du réseau au sous-secteur 06.

Les résultats attendus en fin 2006 sont :

� Le taux de couverture des ménages est porté de 22,2 à 40% ce qui se traduit par le branchement de 1 350 ménages ;

� De nouvelles extensions sont faites ; � Les populations sont sensibilisées et mobilisées autour du problème de

l’approvisionnement en eau potable ; � Un comité de crédit est mis en place et est fonctionnel.

Le programme a effectivement démarré en janvier 2006 b- Méthode utilisée :

Le fonds d’un montant de 16 millions dont 8 millions a été mis en place et à financer sous forme de prêt remboursable, les frais de branchement au réseau d’eau potable des ménages. C’est un prêt individuel dont le remboursement devra permettre de financer d’autres branchements.

� Le montant maximum accordé est de 50 000 FCFA et correspond aux frais de branchement (19 500 FCFA) et d’abonnement au compteur (30 500 FCFA).

17 Source : service clientèle ONEA mai 2003

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� La durée maximum est de 10 mois au taux d’intérêt de 7% dont 2% serviront à l'indemnisation des membres du comité d’octroi, chargés de la récupération des créances.

� Les échéances mensuelles : 5 350 FCFA.

Le micro crédit se veut une structure de proximité ; c’est pourquoi il développe un programme d’information et de sensibilisation des habitants sur le crédit et les conditions d’obtention et de remboursement des prêts. A cet effet il est mis en place un comité de crédit composé ainsi qu’il suit :

� 1 représentant du PASUB � 1 représentant de l'ONEA � 1 représentant du Service d’hygiène � 4 représentants des habitants du secteur (structure de la micro finance)

Il est chargé de l’examen des dossiers et de la décision d’attribution du prêt ; il assure l’étude technique des dossiers.

Nota :

Les 4 membres représentant la population du secteur, sont chargés en particulier de l’animation du micro crédit : information, sensibilisation et récupération des créances. Ils constitueront à terme la structure de gestion du micro crédit. Il est créé également un comité de supervision comprenant le maire et le représentant du CREPA c- Résultats obtenus :

� 201 dossiers ont été étudiés

� 131 branchements ont été réalisés soit 249 ménages servis

� Le processus d’extension du réseau au sous-secteur 06 (Belleville) est accéléré

� Le micro crédit est fonctionnel

� Les membres du comité de crédit ont été formés

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2.4.6 L’éducation environnementale et sanitaire L’activité a comporté deux volets essentiels à savoir, un volet scolaire et un volet communautaire. 1- Programme scolaire : Les actions se sont inscrites dans le cadre de la réalisation de l’objectif « une école propre » et s’est donné comme objectif de contribuer à la formation d’éco citoyens et d’acteurs avertis de la lutte contre l’insalubrité, en permettant aux enfants d’acquérir, dès le bas âge, des réflexes appropriés aux exigences d’un cadre de vie sain et d’un environnement renouvelé. Concrètement il s’agit de faire de l’établissement scolaire un cadre qui permet au élèves de s’exercer quotidiennement aux pratiques de l’assainissement et de l’hygiène, en vue d’une part de s’en approprier et d’autre part d’être, dans leur cadre familial, des agents du changement des attitudes et comportements souhaité.

Le programme vise alors à appuyer la relance de l’initiative « Ecole propre » engagée depuis quelques années sous la forme de :

� mise à disposition des écoles de poubelles pour les déchets solides, des canaris pour l’eau potable ;

� sensibilisation et formation visant le changement de comportements susceptibles d’aggraver la pollution de l’environnement et la dégradation du cadre de vie.

Le programme s’est déroulé dans les écoles primaires publiques (Colsama A, B, C et D).

La démarche suivante a été adoptée :

� Mise en place d’une cellule d’animation composée de délégués choisis par l’Inspection de l’Enseignement de base, parmi les maîtres, dans chacune des écoles.

� Formation des membres de la cellule d’animation ; � Organisation de prises de contacts avec les responsables : inspectrice, directeurs

d’établissements, membres des bureaux des associations des parents d’élèves ; � Formulation de l’état des lieux en matière d’eau et assainissement de chaque

établissement avec les responsables ; � Organisation de rencontres d’échanges ; � Organisation de deux (02) ateliers de formation (éducation environnement et

hygiène) � Réalisation d’aménagements dans les écoles (réparations diverses) ; � Organisation d’une opération de plantation d’arbres dans les écoles.

2- Programme communautaire Ce programme vise l’éducation environnementale et sanitaire adressée à l’ensemble des habitants du secteur 21; l’objectif visé est de susciter et stimuler des changements d’attitudes et de comportements vis-à-vis de la question de l’eau et de l’assainissement. Il a nécessité :

� la mise en place d’une cellule d’animation mobilisation composée d’animateurs et de personnes ressources et représentants d’associations du secteur ;

� l’organisation d’ateliers de formation pour les membres de la cellule

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3- Résultats obtenus : � Organisation d’émissions radiophoniques hebdomadaire ; � Organisation de débats radiophoniques ; � Organisation de campagnes de sensibilisation utilisant les voitures radio et les rieurs

publics ; � Organisation de campagnes de sensibilisation des ménages par la méthode du

porte à porte ; � Organisation de journées de salubrité.

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2.5 L’élaboration de la stratégie communale de gestion des Services Urbains de Base18

2.5.1 La méthodologie de l’élaboration En rappel, la formulation d’une stratégie de gestion des services de base appropriée au contexte administratif, politique, économique et sociale de la commune et sa mise à disposition des responsables et autorités communales constituaient la mission finale du projet. La stratégie a été conçue tout au long du projet, à travers une réflexion impliquant l’ensemble des acteurs dont principalement les habitants, dans le respect des exigences de la démarche fondée sur les ménages. Cette réflexion a consisté à formaliser :

� Les méthodes et approches mises en œuvre dans la conception, la programmation et la conduite des actions sur le terrain ;

� Le mode de financement des actions ; � Les supports organisationnels et institutionnels à mettre en place pour soutenir

l’action.

Les principaux outils employés ont été : � Les réunions des structures mises en place: commission d’animation et mobilisation,

groupe technique, groupes thématiques, organisées dans le cadre de la préparation, de l’exécution et du suivi des actions ; ces réunions avaient pour objectifs la maîtrise individuelle et collective de la démarche par les acteurs ;

� Les assemblées et réunions de groupe avec les habitants, les associations et groupements intervenant dans le domaine de l’assainissement ;

� Les ateliers de formation ; � Les échanges avec les partenaires techniques et financiers (téléphones, courriel

…) ; � Les concertations périodiques regroupant toutes les parties prenantes, à savoir les

habitants, les services techniques, les partenaires nationaux et internationaux. La stratégie s’est construite sur une bonne connaissance :

� des contextes local, national et international dans lequel est placée la commune ; � des expériences antérieures menées dans le domaine de la gestion des services

de base : acquis, obstacles et difficultés… ; � des ambitions et perspectives.

Elle a suivi la démarche suivante :

� Proposition d’un canevas de rédaction de la stratégie par l’équipe du projet ; � Validation de la proposition par les partenaires ; � Choix de consultants pour la rédaction d’un avant-projet : élaboration des termes de

référence ; � Examen et adoption de l’avant-projet par les acteurs concernés (services

techniques, offices, associations et GIE, institutions de recherche, représentants des habitants du secteur 21) le 22/09/2005 ;

� Examen et adoption du projet par les partenaires nationaux et internationaux ; � Examen et adoption du projet par les Directeurs régionaux de services, le

23/09/2005 ; � Validation du projet par le Conseil municipal le 26/09/2005 ;

18 Regardez aussi chapitre VI Annexes et Bibliographie ‘Stratégie communale des Services Urbains de Base’

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� Organisation d’un panel autour du document Stratégie communale de gestion des services urbains de base. Le panel a réuni les partenaires nationaux et étrangers, les opérateurs économiques et notamment les industriels, les associations de femmes et de jeunes, les services techniques, les institutions de recherche.

Le panel a permis de mieux préciser les contours de la stratégie et surtout de dégager les implications et contributions des différents acteurs à sa mise en œuvre. Dans ce domaine il est apparu la nécessité de:

� La définition claire et la diffusion des droits et devoirs des populations en matière de gestion de l’eau et de l’assainissement : un arrêté municipal portant organisation de la propreté de la ville a été pris à cet effet ;

� L’implication réelle des habitants dans la gestion des services urbains de base : une cellule d’animation et de mobilisation constituée d’habitants du secteur (responsables d’associations, personnes ressources) a été mise en place ;

� L’organisation et la mise en synergie des interventions des services techniques : le comité d’orientation et de décision, le groupe de travail et les groupes thématiques ont été créés ;

� La coordination de l’ensemble des actions du projet : une cellule du projet a été installée.

Enfin il a été procédé à une formalisation de la démarche en vue de la proposition d’une stratégie innovante de gestion des services urbains de base, conformément à la mission confiée au Projet. 2.5.2 Les contraintes L’élaboration de la stratégie a pris en compte les contraintes locales, nationales et internationales auxquelles sont soumis les communes du Burkina Faso en général, dans le cadre de la mise en œuvre de leur programme de gestion de l’eau et de l’assainissement. Au plan de ces contraintes sont retenu en bonne place : La situation démographique : Elle se caractérise par un accroissement rapide de la population dû à la croissance naturelle de la population (taux élevé de croissance), mais aussi au phénomène de l’exode rural. Elle entraîne comme conséquence de nombreux problèmes dont celui de l’assainissement. Les villes sont confrontées à des problèmes d'enlèvement et de traitement des déchets solides, des eaux usées, ainsi qu’au phénomène de pollution atmosphérique. Ces problèmes se déclinent en terme d’insuffisance de service à rendre en matière de :

� Pré-collecte des ordures ménagères et industrielles ; � Collecte et d’évacuation des ordures vers des sites aménagés ; � Gestion de l’évacuation des eaux pluviales (mise en place et entretien des réseaux

de caniveaux) ; � Gestion des eaux usées et excrétas ; � Approvisionnement en eau potable : accès au réseau public d’eau potable.

La question de l’eau et de l’assainissement est devenue une des préoccupations prioritaires des conseils municipaux et des maires. Face à cette situation, des efforts sont faits et des initiatives prises ici et là pour assurer aux populations les services essentiels de base (accroissement des budgets à l’assainissement, réglementation de la propreté, développement de partenariat dynamique entre ces différents intervenants).

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Cependant et malgré ces initiatives et les efforts consentis, le constat est que le rythme de production des services urbains de base au profit des populations ne suit pas celui de l’évolution des besoins liée d’une part au fort taux de croissance démographique et d'exode rural et d’autre part à l'extension rapide de l’espace urbain. L’organisation administrative et les options de développement : La Burkina Faso a mis en place un processus de décentralisation et notamment de communalisation. Au terme de la loi n°055-2004/AN du 23 décembre 2004, portant code général des collectivités territoriales la commune est une entité territoriale dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. La loi confère à la commune urbaine dans les domaines de l’eau et de l’environnement, entre autres :

� la compétence de l’assainissement et de la lutte contre l’insalubrité ; � le pouvoir d’entreprendre toute action en vue de promouvoir le développement

économique, social, culturel de la collectivité et participer à l’aménagement du territoire ;

� la possibilité de concourir avec l’Etat à l’administration et à l’aménagement du territoire, au développement économique, social, éducatif, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu’à la protection, à la mise en valeur des ressources naturelles et à l’amélioration du cadre de vie ;

� la capacité de participation à la protection des ressources en eaux souterraines et superficielles et des ressources halieutiques, à l’enlèvement et l’élimination des déchets ménagers ;

� le pouvoir de prendre des mesures de prévention de la maladie, des mesures d’hygiène et de salubrité dans le ressort territorial de la commune, d’exercer dans le domaine de l’eau potable le contrôle de la qualité de l’eau, de porter un avis sur le schéma directeur d’adduction d’eau, de participer à la production et/ou la distribution d’eau potable, et de réaliser et gérer des puits, forages et bornes-fontaines ;

� la capacité de participation à la promotion sociale des groupes et des individus, appui aux financements de projets productifs au profit des franges déshéritées de la population.

La décentralisation comporte des exigences qui sont :

� La participation de toutes les couches sociales à la vie de la collectivité ; � L’appropriation du concept de développement autocentré ou endogène qui requiert

l’adhésion de tous les habitants. Elle confère aux autorités communes la charge supplémentaire d’œuvre à une véritable prise de conscience des citoyens en leur faisant découvrir des raisons d’agir. Le développement communal et notamment la lutte contre l’insalubrité et la dégradation de l’environnement refuse toute volonté de marginalisation et toute velléité d’exclusion de quel que acteur que ce soit.

Elle ne peut donc, comme on le constate souvent et malheureusement dans les faits, se restreindre à devenir l’affaire exclusive de la seule municipalité et des services techniques impliqués dans le domaine de l’eau et assainissement

Cadre réglementaire : � la constitution adoptée le 2 juin 1991 ; � les textes d’orientation de la Décentralisation ;

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� les principes de droit international à travers les conventions ratifiées par le Burkina Faso et contenant des dispositions relatives à la protection et sauvegarde de l’environnement ;

� les principales lois ci-après ainsi que leurs décrets d’application : � la loi n° 23/94/ADP du 19 mai 1994, portant code de la santé publique au Burkina

Faso ; � la loi n° 14/96/ADP du 23 mai 1996, portant Réorganisation agraire et foncière du

Burkina Faso ; � la loi n°05/97/ADP du 30 janvier 1997 portant code de l’environnement ; � la loi n° 06/97/ADP du 31 janvier 1997 portant code forestier ; � la loi n° 023/97/AN du 22 octobre 1997, portant code minier ; � la loi n° 002-2001/AN du 08 février 2001, portant loi d’orientation relative à la gestion

de l’eau au Burkina Faso ; � la loi n° 055-2004/AN portant code général des collectivités territoriales au Burkina

Faso � la loi n° 0022-2005/AN du 24 mai 2005 portant code de l’hygiène publique au

Burkina Faso Les engagements internationaux : Le Burkina Faso est partie prenante des grandes décisions internationales. La démarche qui a sous-tendu l’élaboration de la stratégie communale entre dans le cadre des priorités mondiales, nationales et locales. Elle prend en compte les objectifs de l’Agenda 21 et du Sommet Mondial pour le Développement Durable et notamment de la "Coalition pour l'urbanisation durable", un des engagements de partenariat pris à Johannesburg en 2002. Il s’engage ainsi à promouvoir le développement durable de ses localités (Agenda 21 Locaux et Cités Durables). Le Programme « Cités Durables » lancé au début des années 1990 pour soutenir à la fois les missions du Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-HABITAT) et celles du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), oriente vers des mécanismes destinés à mettre au point des méthodes, technologies et savoir faire en matière de planification et de gestion de l’environnement urbain. Il fait appel aux réseaux de ressources pour obtenir un impact plus large. Il prône l’approche permettant de :

� renforcer les capacités locales pour traiter des problèmes prioritaires de l’environnement urbain ;

� de reproduire et de renforcer les activités de planification et de gestion de l’environnement ;

� mobiliser les institutions appropriées pour obtenir leur appui pour la planification et la gestion de l’environnement.

2.5.3 Caractéristiques de la stratégie La caractéristique spécifique de la stratégie est sans conteste sa volonté d’impliquer l’ensemble des acteurs (populations, secteur public, secteur privé et secteur associatif) à la résolution de la problématique de l’eau et de l’assainissement dans les domaines de :

� La conception et l’élaboration concertées des projets et programmes ; � La mise en œuvre, le suivi et évaluation concertés des projets et programmes ; � Le financement des projets et programmes.

La stratégie suscite et stimule ainsi l’émergence et le développement de partenariats Commune – secteur public – secteur privé – secteur associatif

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La stratégie proposée repose donc sur les impératifs de :

� recherche de l’opérationnalité, de l’efficacité, ce qui impose ; � D’opérer des choix technologiques appropriés aux capacités financières disponibles

ou mobilisables ; � De créer une synergie d’action entre les différents acteurs d’adopter une vision

intégrant toutes les problématiques de l’eau et assainissement ; � mobilisation et de l’implication de tous les acteurs à la conception et mise en œuvre

des programmes d’assainissement ; � mobilisation de ressources (in situ et ex situ) ; � mise en place de cadres institutionnels appropriés à l’émergence et au

développement de partenariat entre secteurs public, privé et communautaire. La démarche adoptée est donc communautaire. Elle vise la responsabilisation des habitants par la recherche et la mise en œuvre de voies et moyens susceptibles de:

� susciter et stimuler les initiatives des populations : (sensibilisation) ; � Conférer aux habitants les moyens intellectuels, et matériels de leur participation

(information, formation) ; � Créer un cadre favorable à l’implication et à la responsabilisation des populations

dans les domaines de la conception des programmes, de leur mise à exécution. Elle est également multidisciplinaire : Elle se donne comme objectif de créer les conditions de mise en synergie des actions des différents acteurs techniques et financiers intervenant dans le domaine (mise en place de cadres de concertation), pour accroître l’efficacité des interventions tout en réduisant leurs coûts. Elle est enfin, Intégrale : Elle prend en compte toutes les problématiques de l’eau et de l’assainissement. 2.5.4 Cadre institutionnel de la stratégie: La stratégie définit les différents acteurs et définit leurs attributions et leurs rôles dans le processus d’amélioration des services urbains de base comme suit :

� La maîtrise d’ouvrage de la gestion des SUB ; � L’appui et intervention techniques ; � L’appui et l’intervention financiers ; � Les acteurs et bénéficiaires.

a) Maîtrise d’ouvrage :

� Maire et le conseil municipal � L’équipe de projet.

b) Appui et intervention technique :

� Les services communaux : � Service de la propreté ; � Service de la voirie et de l’Assainissement ; � Service d’Hygiène ; � Police Municipale ; � Les services déconcentrés de l’Etat :

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Ministère des infrastructures, des transports et de l’habitat Ministère de l’environnement et du cadre de vie Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques Ministère de la santé Ministère de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation

� Offices et institutions de recherche ; � Services de l’ONEA : service assainissement, service Eau potable ; � Centre National de Recherche Scientifique et Technique.

c) Appui financier et technique

� Les opérateurs économiques ; � Les partenaires extérieurs.

d) Bénéficiaires et acteurs :

� La population actrice et bénéficiaire: ménages, associations, GIE, PME. 2.5.5 Cadre organisationnel L’espace d’action : Dans la pratique de la gestion des services urbains de base, notamment dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, le ménage ou la concession qui abrite la famille élargie ou un ensemble de ménages (locataires) constitue l’espace dans lequel s’exécutent les tâches nécessaires à la propreté de la ville et à l’amélioration du cadre de vie : balayage et nettoyage des cours et de leurs devantures, stockage des ordures dans des poubelles ou ustensiles mis en place à cet effet, mise en place d’ouvrages de gestion des eaux usées et excrétas appropriés (latrines, bacs à laver et puisards…) . C’est également au niveau de la concession que se fait la contribution de la collectivité au financement de l’assainissement (prise d’abonnement au service de pré-collecte). C’est enfin autour du ménage que s’organisent l’intervention et l’appui des structures techniques spécialisées. C’est pourquoi dans la stratégie de gestion des services urbains de base le ménage ou la concession est considéré comme l’unité d’action pour l’amélioration des services de base et de lutte contre l’insalubrité et l’insécurité. C’est par elle que peut s’engager un processus véritable et durable d’innovation institutionnelle et technique Par extension, cette notion d’unité d’action s’étend également à l’unité industrielle, commerciale ou artisanale. L’espace de programmation et de mobilisation De par les compétences que leur confèrent les textes de la décentralisation et la loi portant organisation des collectivités territoriales, le secteur, et l’arrondissement (dans les communes à statut particulier) qui sont en même temps des zones de résidence et des espaces d’activités des ménages apparaissent tout naturellement, comme les unités de programmation et d’organisation des actions. C’est précisément à ce niveau que se conçoivent et s’organisent les activités de développement en général et d’amélioration des services urbains de base en particulier.

Le secteur et l’arrondissement ont ainsi un devoir de :

� Mobilisation des habitants à travers leur information, leur sensibilisation et leur formation ;

� D’organisation et de coordination des interventions des services techniques impliqués dans la résolution de la problématique de l’assainissement.

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Pour assumer cette fonction, le secteur et l’arrondissement doivent se doter : � D’un instrument de sensibilisation et de mobilisation. � D’une structure de programmation et de mise en œuvre des actions des services

techniques dans une perspective de la recherche de la synergie

L’espace de programmation devra se doter donc : � D’une cellule d’animation et de mobilisation, composée de responsables

d’associations, de personnes ressources du secteur et chargée des questions relatives à l’assainissement ; elle est l’interface entre les habitants et les services d’intervention et d’appui ;

� De groupes thématiques de travail définis selon les domaines abordés et composés de représentants de la cellule d’animation/mobilisation et des services techniques impliqués dans la gestion des services urbains de base dans le secteur.

� L’animation et le fonctionnement de l’espace interpellent tout particulièrement les maires d’arrondissement et/ou les conseillers municipaux de secteur.

L’espace de planification, d’appui et de coordination ; La commune, collectivité territoriale dotée de la personnalité civique et de l’autonomie financière, à laquelle la loi sur l’organisation des collectivités territoriales donne des compétences en matière de sauvegarde de l’environnement et de la gestion de l’eau et de l’assainissement constitue, par excellence, l’unité de planification, de coordination et de financement des actions d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. Les structures prévues à ce niveau sont :

� Le maire, maître d’ouvrage, appuyé dans : � ses attributions de décision et de validation par le conseil municipal et un comité

d’orientation composé des directeurs des services municipaux, des directeurs régionaux des services déconcentrés de l’Etat,

� ses attributions de financement par un comité communal de financement et de plaidoyer composé d’opérateurs économiques, représentants du secteur informel, de représentants des institutions de recherche et de formation

� sa fonction de maître d’ouvrage, par la Maîtrise d’œuvre des services urbains de base (MOSUB), organe de coordination et de pilotage de la mise en œuvre de la stratégie

La cellule communale d’animation et de mobilisation, composée des représentants des comités d’animation et de mobilisation des secteurs et arrondissements. 2.5.6 Le renforcement des capacités La mise en œuvre de la stratégie qui se fonde sur une implication dynamique de tous les acteurs impose la nécessité de les assister afin qu’ils assurent effectivement et efficacement leurs responsabilités dans leurs zones et domaines de compétence, dans l’intérêt de tous et dans celui des générations futures. A cet effet les actions suivantes doivent être entreprises :

� Renforcer les capacités de gestion et de planification environnementale urbaine de la commune et de ses partenaires à travers ;

� Former le personnel communal et les partenaires de la commune au partenariat

public-privé dans l'approche de gestion intégrée des services urbains de base ;

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� Elaborer et mettre en œuvre des modules de formation au profit des opérateurs des services urbains de base (pré-collecte, valorisation des déchets, gestion comptable, gestion planifiée par objectif, animation).

Développer la fonction d’animation, afin de créer les meilleures conditions pour l’émergence, l’enracinement et la viabilité des structures de gestion des services urbains de base, l’engagement et la mobilisation des populations. 2.5.7 Le mode de financement de la stratégie L’adoption de mécanismes de financement souples et la création d’un cadre incitatif devront permettre de promouvoir l’acquisition des technologies surtout dans les milieux défavorisées. La mobilisation des ressources financières dans le cadre de la présente stratégie, à la différence des réflexes habituels d’assistanat et de dépendance, devra traduire avant tout, la solidarité et l’unité d’action concertée des acteurs que sont les municipalités, les ministères et leurs démembrements, les partenaires au développement et les populations.

2.5.8 Des domaines d’application de la stratégie Le concept de services urbains de base est assez large et peut couvrir des domaines tel que : l’assainissement, l’eau potable, l’électrification, l’éducation, la santé, pour ne citer que cela. Le choix des domaines à prendre en compte par la stratégie à mettre en place varie d’une localité à l’autre, selon les priorités dégagées par l’état des lieux et inscrites dans le document de profil environnemental. Par ailleurs le nombre des domaines à couvrir, pour une localité peut évoluer dans le temps en raison même de la flexibilité de la stratégie. La commune de Bobo-Dioulasso a opté de s’impliquer prioritairement dans le domaine de l’eau et de l’assainissement : 1- Collecte, Transport, Traitement et Valorisation des déchets solides : Les objectifs de la politique en matière de déchets sont, par ordre de priorité, de maîtriser leur apparition, d’assurer leur collecte, de les valoriser au maximum en vue de réduire les quantités de déchets à enfouir. Le souci qui transparaît est de réduire les coûts de transports et d’amortir ceux de la pré-collecte. 1.1- Domaine de la pré-collecte des ordures ménagères

La commune connaît un véritable problème d’insalubrité lié notamment à la présence de déchets ménagers solides constituant de véritables et nombreux dépôts sauvages. La gestion correcte de ces déchets solides rencontre de problèmes dont :

� La faible capacité de desserte des services techniques municipaux et des associations de pré-collecte ;

� L’insuffisance des sites aménagés de versages des ordures ;

� Le faible pouvoir d’achat et aussi le refus des habitants à payer les services

de pré-collecte

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Objectifs : L’élimination des rejets anarchiques de déchets (dans les caniveaux, sur la voie publique et dans les espaces vides) et acheminement des déchets produits vers les Centres de collecte par :

� L’émergence de structures spécialisées dans la pré-collecte (associations, groupements, petites entreprises) ;

� La mise en place de centres de collecte fonctionnels ; � L’engagement des habitants à utiliser et payer les services de ces structures.

Options technologiques

� Equipement en attelages à traction animale renforcé par la motorisation en certains endroits ;

� Facilitation de la dotation en poubelles. Voies et moyens :

� Sensibilisation des habitants sur l’insalubrité et ses conséquences, � Action permettant l’accès facile aux poubelles, � Appui sous forme de prêt à l’équipement des structures de pré-collecte,

� Organisation d’inspection et de contrôles

Acteurs à mobiliser

� Les communautés et leurs organisations ; � Les associations, groupements et PME de pré-collecte � Les services d’hygiène, de la propreté, de la police municipale � Le service de l’environnement chargé de l’amélioration du cadre de vie

1.2- Domaine de l’organisation du transport des déchets : Objectifs :

� Suppression des tas sauvages et de la prolifération des sites anarchiques de versage ;

� Gestion correcte de l’enlèvement des ordures des centres de collecte vers les décharges contrôlées.

Options technologiques Les options sont variables selon l’importance de la production des déchets et selon les distances à parcourir, elles peuvent aller de l’utilisation des charrettes à traction animale, l’utilisation de la traction motorisée ou l’association des deux modes.

1.3- Domaine de la valorisation des déchets : Objectifs :

� Création de nouvelles activités génératrices de revenus,

� Rentabilisation de l’activité de pré-collecte,

� Réduction du coût des transports par la réduction de la quantité des déchets transportés.

Options technologiques

� Tri à la source au niveau des ménages,

� Compostage,

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� Valorisation des matières non biodégradables. Voies et moyens : Appui aux structures intervenant dans le domaine de la valorisation des déchets : équipement, formation et recherche-action sur les débouchés des produits valorisés. Acteurs à mobiliser

� Les associations, groupements et PME,

� Les instituts et structures spécialisés dans ce domaine ;

� Les usagers. 2- Drainage des eaux pluviales Objectifs Suppression de la stagnation des eaux pluviales ainsi que les inondations et leurs conséquences sur la vie des individus et collectivités. Options technologiques

� Amélioration du réseau secondaire et tertiaire de drainage au plan qualitatif et quantitatif ;

� Renforcement du réseau secondaire et tertiaire ; � Création de périmètres protégés d’infiltration dans les zones à nappe

profonde (zones vertes, reboisement, parcs) ; � Pavage de certaines rues susceptibles à une forte érosion ; � Expérimentation de techniques alternatives : tranchées, puits d’infiltration

Voies et moyens :

� Organisation de programmes de responsabilisation des habitants à l’entretien des caniveaux ;

� Adaptation des infrastructures et équipements aux contextes des réseaux ; � Organisation d’inspection et contrôles

Acteurs à mobiliser

� La Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques notamment ses structures de proximité chargées de la valorisation des ressources en Eau ;

� La Direction Régionale des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat ; � Les Services municipaux chargés de l’hygiène, de la voirie et de

l’assainissement et la Police municipale � Le Service de l’environnement chargé de l’amélioration du cadre de vie ; � Les communautés et leurs organisations.

3. Gestion des Eaux usées et excréta Objectifs à atteindre:

� Interdiction totale et élimination des versages des eaux de ménage, de toilette et les excréta dans les caniveaux, les voies publiques et les espaces vides en facilitant l’accès aux technologies améliorées ;

� Adoption par tous les ménages de pratiques appropriées d’élimination des eaux usées ménagères et des excrétas ;

� Collecte effective des eaux usées industrielles et drainage par un réseau d’égout jusqu’à la station d’épuration ;

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� Collecte effective des boues de vidange par des services agrées et acheminement vers un site reconnu par la municipalité ;

� Epuration des eaux usées urbaines et récupération de la qualité biologique des eaux usées domestiques ;

� Diminution des charges polluantes des rejets industriels. Options technologiques :

� Vulgarisation des ouvrages améliorés (bacs à laver, puisards, latrines…) proposés par les services compétents.

� Mise en œuvre effectif de l’assainissement collectif (réseau d’égout et station de lagunage) tel que développé dans le PSAB.

Voies et moyens

� Organisation de programmes d’information et de sensibilisation des habitants ;

� Organisation de programmes promotionnels des ouvrages améliorés ; � Mise en place de subvention aux prix des ouvrages améliorés ; � Organisation d’inspection et contrôles.

Acteurs à mobiliser:

� Les communautés et leurs organisations (associations, groupements …) ; � Les opérateurs économiques notamment les unités industrielles ; � Les laboratoires et structures de recherche sur l’eau ; � Les services d’hygiène, de la voirie et de l’assainissement, la police

municipale ; � Le service de l’environnement chargé de l’amélioration du cadre de vie ; � L’ONEA.

4 - Approvisionnement en eau potable : Objectifs : Permettre à chaque ménage d’avoir accès à l’eau potable à travers les réseaux publics d’approvisionnement, des bornes fontaines ou des forages et puits modernes. A noter que l’ONEA est la structure de gestion de l’eau potable reconnue au plan national. Options technologiques

� Branchements individuels � Bornes fontaines

Voies et moyens :

� Mise en place ou extension de réseau d’adduction d’eau, construction de bornes fontaines, forages et puits modernes ;

� Aménagement de puits modernes et normalisation des puits usuels existants ;

� Promotion de raccordement par branchement individuel au travers d’un fonds de roulement.

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Chapitre III - EVALUATION DU PROJET

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3.1 Les acquis du projet

De façon globale le projet est considéré comme un succès en matière de gestion des services urbains de base, tant par les autorités que par les partenaires et surtout les habitants du secteur 21. Outre les acquis déjà mentionnés de la mise en œuvre du projet de démonstration du secteur 21, dans les domaines de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées, des eaux pluviales, de l’éducation sanitaire et environnementale scolaire et de l’approvisionnement en eau potable, les résultats suivants sont à mentionner : Au niveau de la population L’ancrage et l’acceptation par les habitants, du principe de la responsabilité individuelle et collective dans la gestion des problèmes d’eau et d’assainissement. Comme l’indique l’arrêté municipal organisant la propreté, tout le monde est responsable de la propreté non seulement de sa concession, mais également de la cité et doit assumer cette responsabilité. Dans ce domaine, les acquis suivants peuvent être relevés :

- L’acceptation du principe du paiement de l’enlèvement des ordures (abonnement aux services de pré-collecte) ;

- Les efforts consentis dans le domaine du stockage des ordures (utilisation de poubelles) ;

- L’acquisition et mise en place d’ouvrages améliorés de gestion des eaux usées ; - L’investissement dans les branchements au réseau d’eau potable ; - L’émergence de la conscience d’entretenir les caniveaux.

Au niveau des services techniques : - L’acceptation et la mise en œuvre de la démarche multidisciplinaire pour la

résolution correcte des problèmes de l’eau et de l’assainissement ; - Le développement du partenariat entre les services municipaux, les services

déconcentrés de l’Etat et les habitants. Au niveau du conseil municipal :

- L’adoption de la stratégie nouvelle pour la résolution des problèmes de l’eau et de l’assainissement.

Encadré 18 : Extraits du procès verbal de la session ordinaire du conseil municipal du 26 septembre 2005

…..quant au 5ème

point, Monsieur Yaya KONATE, coordonnateur du Projet d’amélioration des

services urbains de base (PASUB) a fait un exposé sur la validation de la stratégie municipale de

gestion des services urbains de base en eau et assainissement.

Dans son exposé, Monsieur KONATE a affirmé que cette stratégie peut s’appliquer à toutes les

communes et même toutes les villes de la sous-région.

C’est ainsi que Monsieur le Maire a demandé à l’ensemble des conseillers de faire des apports pour

que le document soit de qualité afin que les mandatures à venir puissent l’exploiter judicieusement.

C’est alors que des conseillers sont intervenus pour remercier Monsieur KONATE Yaya pour

l’excellent travail accompli. ….

Après cela le document a été adopté à l’unanimité.

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3.2 Les atouts et facteurs du succès 3.2.1 Le projet a répondu à un besoin ressenti par l’ensemble des acteurs Au niveau des autorités municipales il existait un besoin réel d’appui à un programme lancé dans le cadre de la pré-collecte des ordures ménagères rendu nécessaire par la mise en œuvre d’un nouveau schéma directeur mis en place suite à l’adoption du programme de la Banque mondiale relatif à l’organisation de la collecte et du traitement des déchets solides ménagers et industriels. Les autorités municipales avec à leur tête le maire de la commune ont manifesté, tout au long du projet, leur intérêt par un soutien constant à la cellule de pilotage du projet.

Cet engagement s’est concrétisé, entre autres par :

- La nomination d’un personnel compétent pour conduire le projet, - La mise à disposition d’un bureau aménagé et équipé en mobilier, téléphone, eau,

électricité; - La facilitation des rencontres et échanges au niveau des réunions de groupes de

travail et du comité d’orientation : implication du maire dans la convocation des différentes réunions notamment celles du comité d’orientation ;

- La participation du maire et du maire de l’arrondissement de Konsa aux sorties et visites de terrain : visites de chantiers, rencontres et échanges avec les habitants du secteur ;

- La participation du maire aux différentes réunions et rencontres organisées par la cellule de pilotage du projet ;

- La publication de l’arrêté portant réglementation de la propreté dans la ville ; - La disponibilité du conseil municipal et son intérêt pour la réussite du projet.

Les habitants du secteur, quant à eux, conscients de la dégradation du cadre de vie et de l’environnement souhaitaient voir des mesures appropriées prises pour que leur cadre de vie soit plus agréable et plus sain et que la ville retrouve sa renommée d’antan de ville propre. En effet le niveau significatif du déficit en services urbains de base constaté, a développé le désir des habitants de voir leur secteur débarrassé des déchets et nuisances divers.

L’échec de tentatives antérieures, le constat de l’insuffisance des moyens et la difficulté de leur mobilisation, ajoutés à la pression exercée par l’opinion publique, posaient la nécessité pour les services techniques d’intégrer dans leur préoccupation, la nécessité de la concertation et du développement des partenariats. Cette situation a mis à nu, l’absence d’une maîtrise d’ouvrage communale : la commune n’exerce par sa fonction de maîtrise d’ouvrage en matière de gestion des services urbains de base.

3.2.2 La conception du projet Les caractères intégral, communautaire et multidisciplinaire de la stratégie proposée par le projet ont été des mobiles puissants de l’intéressement de tous les acteurs dont les services techniques et structures d’appui.

La particularité de la démarche et qui a facilité son adoption tient au fait que :

� Le projet ne vient pas en remplacement des acteurs déjà existants, n’empiète pas sur leurs attributions et prérogatives ; il se présente comme un catalyseur pour

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renforcer leurs capacités d’action à travers un appui à la concertation et à l’action concertée ;

� La démarche permet une bonne répartition des rôles entre les différents partenaires (ministère chargé de l’Habitat, ONU-HABITAT, CREPA, IRC et s’appuie sur leur disponibilité à les remplir ;

� Elle responsabilise la Commune comme maître d’ouvrage du projet. 3.2.3 L’existence d’une cellule de pilotage dynamique Cette cellule a été capable de

- Susciter le besoin de réflexion et d’action au sein de l’ensemble des acteurs ; - Susciter, organiser et animer les rencontres (réunions de groupes, assemblées

générales, concertation ; - Encourager le développement de partenariat entre les différents acteurs ; - Organiser, animer et coordonner les actions sur le terrain.

L’efficacité de l’équipe a grandement dépendu :

- De l’identité de vue du maire et de la cellule en matière de stratégie communale et notamment dans le domaine de l’eau et de l’assainissement ;

- Des relations privilégiées du coordonnateur avec le maire de la commune à travers son conseiller technique : le projet relève directement du maire ;

- De la nomination au sein de l’équipe, d’un conseiller chargé des relations du projet avec le conseil municipal ;

- De la grande disponibilité de tous les acteurs (services techniques, habitants…) 3.2.4 La disponibilité des responsables des services concernés La grande disponibilité des responsables et leur adhésion à la philosophie du projet qui se sont traduites par :

- Leur implication dans les réunions et autres opportunités de débats et d’échanges ;

- La désignation de représentants au sein des différents organes du projet dont le groupe technique et les groupes thématiques avec une large autorisation de décision,

- La contribution au financement des activités 3.2.5 L’existence d’un tissu associatif dynamique

La commune abrite près de 400 associations notamment de jeunes et de femmes. Même si très peu d’entre elles sont impliquées prioritairement dans l’assainissement, ces associations ont développé la conscience de la participation au développement de leur secteur. Par ailleurs, il est à signaler l’existence d’expériences antérieures tentées en matière de collecte des déchets ménagers par des associations.

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3.3 Les difficultés et obstacles 3.3.1 Caractéristiques spécifiques du secteur Le secteur 21 est un secteur périphérique qui compte parmi les plus récents de la commune. Sur les six sous-secteurs qui le composent, un (Belleville est encore en voie d’aménagement et de viabilisation. Il se caractérise par une population hétérogène, venant d’horizons divers et au sein de laquelle les réseaux des relations sociales sont encore en formation ; cela se traduit par un manque de cohésion et discipline de groupe. Le secteur comporte beaucoup d’espaces libres (terrains et parcelles non encore mis en valeur notamment dans le sous-secteur dit Belleville. Cette situation a engendré les difficultés suivantes : - Dans le domaine de la mobilisation : La principale difficulté réside dans l’ancrage, au sein de la population, de mentalités et de comportements incompatibles avec l’assainissement et qui sont, de surcroît, très difficiles à faire évoluer. De fait il s’agit du niveau insuffisant de civisme des habitants. - Dans le domaine de la collecte des ordures ménagères : La situation se caractérise, tant au niveau des services municipaux chargés de la propreté, de la voirie et de l’assainissement qu’à celui du service d’hygiène et de la police municipale par l’insuffisance et la vétusté des équipements et matériel (matériel roulant) et la faiblesse des moyens financiers disponibles. Cette situation a occasionné le ralentissement très sensible du programme d’assainissement notamment au niveau de l’enlèvement et de transport des terres de déblais ; en effet, les fréquentes pannes relevées ont perturbé le travail. Elle a également provoqué des irrégularités dans l’enlèvement et le transport des ordures ménagères des centres de collecte vers le centre d’enfouissement technique. A noter que la mise en place et le fonctionnement du second maillon de la filière collecte des déchets solides que constitue l’enlèvement et le transport des ordures des centres de collecte au centre d’enfouissement technique ont connu un véritable blocage dû à la non résolution du problème du transporteur agréé ; se faisant cette activité a dû être confiée concrètement aux services techniques municipaux dont la faiblesse des moyens a déjà été relevée. Cette situation d’incapacité a assurer l’enlèvement régulier des déchets a eu pour conséquences de :

� décourager les ménages proches des centres de collecte à s’abonner aux services de pré-collecte ; ils préfèrent eux-mêmes déverser leurs ordures sur les tas ainsi constitués ;

� causer et développer de multiples nuisances et désagréments aux habitants. Il est à relever que l’existence de tas sauvages d’ordures ménagères dans le secteur, à servi d’alibi aux habitants, au moment du démarrage du projet pour refuser de s’abonner au service payant d’enlèvement de leurs ordures. - Dans le domaine des moyens de transport des ordures vers les centres de collecte L’utilisation de la traction asine pose certains problèmes dont :

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� La faible capacité de charges des charrettes qui, à cause du mode de traction est limitée, et ne peut excéder un (01) mètre cube ; ce qui oblige à plusieurs rotations ménages/ centre de pré-collecte ;

� La grande mortalité des ânes : très peu d’étude a été fait sur les ânes, au contraire des bovins, ovins et caprins.

La traction animale est considérée, par le schéma directeur de gestion des déchets solides, comme une étape vers la motorisation (utilisation de tracteur). Malheureusement cette évolution st difficile a faire en raison de la faible capacité d’investissement des associations de pré-collecte liée au faible taux d’abonnement des habitants au service de pré-collecte et aux difficultés d’accès aux prêts bancaires. . - Dans le domaine de l’assainissement autonome : Les principales difficultés rencontrées et qui expliquent en grande partie la faiblesse du taux de réalisation tant en matière d’assainissement autonome qu’en ce qui concerne l’adduction d’eau potable ont, pour nom :

� La persistance des mauvaises habitudes qui consiste à utiliser les caniveaux d’évacuation des eaux pluviales et la voie publique comme lieu de déversages des eaux usées de toilette et de ménage ;

� L’existence de puisards construits hors de la cour d’habitation; � Le faible pouvoir d’achat des habitants ne permettant pas d’accéder à certains

ouvrages améliorés comme les latrines et les bacs à laver ; � La non viabilisation notamment au sous-secteur 06 (Belleville) ; � Concernant l’approvisionnement en eau potable, la faiblesse de la densité du

réseau et les lenteurs dans le programme d’extension du réseau de l’ONEA. 3.3.2 Limites de l’application de la démarche AECM La mise en application de l’approche environnementale centrée sur le ménage (AECM) a rencontré certaines difficultés liées principalement à l’organisation sociale en vigueur dans les quartiers anciens et fondée sur la grande famille ; celle-ci est assimilée à la parcelle, son espace d’habitation. La famille étendue est et restera encore pendant longtemps la cellule de base de l’organisation sociale dans la commune de Bobo-Dioulasso. En rappel, la grande famille comprend en moyenne 1,9 ménages soit environ une quinzaine de personnes. Dans une telle organisation, la responsabilité de la propreté relève de fait du chef de famille et non de celle des chefs de ménages ; celui-ci devient ainsi le répondant de l’ensemble des ménages vis-à-vis des services techniques et structures d’appui. Cet état de chose contraint à centrer l’approche sur la famille et par conséquent, sur la parcelle ou concession qui devient alors l’unité d’action en matière de résolution des questions de l’eau et de l’assainissement. Le deuxième cas de figure, ce sont les parcelles aménagées par leurs propriétaires et mises en location ; elles abritent plusieurs ménages n’appartenant pas à la même famille Deux situations peuvent se présenter à savoir :

� La parcelle fonctionne comme une famille étendue: le propriétaire répartit les frais entre les ménages et les récupère mensuellement à l’intention des opérateurs extérieurs (associations de pré-collecte) ;

� Chaque ménage prend en charge les frais de consommation d’eau, d’abonnement au service de pré-collecte etc.

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Le troisième cas est représenté par les ménages-parcelles, où la parcelle est occupée par un seul ménage. 3.3.3 Le contexte politique La réussite d’un projet du type AECM ou Agenda 21 repose en tout premier lieu sur l’engagement fort et l’implication du maire et des conseillers municipaux. Par ailleurs, elle impose l’implication de tous les acteurs et particulièrement les habitants à travers les autorités coutumières, religieuses, les personnes ressources et leurs structures socio-professionnelles et associatives. Elle privilégie ainsi les actions d’information, de sensibilisation et de mobilisation individuelles et collectives. Elle requiert des animateurs et des encadreurs. Enfin il faut noter la nécessité de rapports de travail très forts entre le maire, le conseil municipal et l’équipe de pilotage du projet. De toute évidence, ces atouts du projet peuvent, dans certaines circonstances en constituer des obstacles difficilement franchissables. Il s’agit en l’occurrence des phases de transitions politiques que constituent les périodes électorales. Dans ce cas de figure, le projet devient un enjeu politique certain que les différentes parties prenantes aux élections prennent en compte et subit des tentatives de discrédit. En particulier, les rapports de l’équipe de pilotage du projet avec le maire et le conseil municipal sont rapidement perçus comme une inféodation. Le PASUB s’est déroulé dans un tel contexte défavorable. En effet la ville a connu l’organisation d’élections présidentielles et surtout municipales qui a pratiquement couvert la période d’octobre 2005 à juillet 2006, dont les conséquences furent :

� La démobilisation des autorités municipales, des animateurs et personnes ressources sollicités par d’autres priorités ;

� L’impuissance des services techniques dont notamment ceux chargés des inspections et contrôles privés de la caution des pouvoirs publics ;

� La difficulté à organiser des rencontres dans les sous-secteurs ; � La démobilisation des populations ; � Le ralentissement du rythme d’exécution du projet.

Les élections municipales étendues à toutes les communes ont causé de véritables perturbations dans la mise en œuvre du projet, notamment en ce qui concerne l’étape de la réplication. Adopté en septembre 2005 par le Conseil municipal de Bobo-Dioulasso, le document de stratégie communale de gestion des services urbains n’a pas pu être soumis à la validation des maires des autres villes, faute de répondants. En effet, les nouvelles autorités n’ont été installées qu’à la fin du premier semestre 2006, soit pratiquement à la clôture du projet. Conclusion : Encadré 19 : Point de vue du maire de la commune

Nous avons œuvré à la mise en œuvre de ce projet. Bobo était naguère une ville propre, il était

normal que nous réagissions ainsi avec l’appui du ministère des Infrastructures, des transports et de

l’Habitat, de l’ONU-HABITAT et ses partenaires.

ONU-HABITAT a d’ailleurs réagi très rapidement ; moins d’un mois après nos entretiens à

Alexandrie, ils sont venus, ont demandé de mettre en place un bureau et du personnel, ce que nous

avons fait ; rapidement le secteur a été identifié et le secteur 21 retenu.

La mairie est impliquée de plusieurs manières, parce que la projet ayant démarré sur la

problématique des déchets solides, il a fallu que la mairie s’engage à dégager tous les tas sauvages

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dans le secteur ; ce qui été fait. Dans le domaine de l’évacuation des eaux pluviales (curage de

caniveaux) elle a mis à la disposition du projet l’ensemble de la logistique (bennes, pelle

chargeuse) ; ce qui est une contribution importante.

Nous assistons le projet de plusieurs manières :

participation du maire et des autorités municipales aux différentes rencontres et réunions

organisées,

prise de textes : des arrêtés municipaux ont été pris pour dire aux habitants : voilà les

conditions de propreté de la ville, en accord avec le service d’hygiène, de l’ECV, la police, pour

cadrer le système et demander à chacun d’apporter sa contribution.

En plus de cela, nous nous impliquons matériellement et physiquement pour aider le coordonnateur

du projet, pour que le projet soit viable.

Je disais hier à votre confrère de la TV qui me posait la question, qu’effectivement le secteur 21 a

été quand même assaini par rapport à ce que je savais du secteur avant le lancement du projet.

Au moment de commencer le projet, tous les caniveaux du secteur 21, que d’ailleurs le projet

Banque mondiale avait pris comme modèle, tous les caniveaux mis en place étaient bouchés, et l’on

pouvait passer dessus comme si c’était la route : tout cela a été déblayé, tous les caniveaux ont été

curés, les ordures ont été enlevées, si bien qu’au cours de la dernière saison pluvieuse on n’a pas eu

d’inondations, de dégradation et d’érosion des voies par le ruissellement des eaux par défaut de

caniveaux. Ceci a été utile à la commune qui a pu ainsi, faire l’économie de la réparation des voies.

La DSTM, la police municipale, le service d’hygiène circulent dans le secteur pour les inspections et

contrôles ; un effort a été fait pour réduire le rejet des eaux usées dans les caniveaux et sur la voies

publique.

Tout cela, de mon point de vue, mérite une attention particulière et je dis qu’au niveau de la ville,

c’est l’affaire de la commune, du maire et son staff technique, des maires d’arrondissements.

Il nous appartient de faire en sorte que le projet soit répliqué au niveau de toute la ville pour un

assainissement correct des secteurs.

Encadré 20 : Point de vue du médecin-chef du service d’hygiène

On est chargé d’organiser des contrôles au niveau des ménages et es entreprises ; malheureusement

les moyens ne permettent pas de passer dans chaque ménage et couvrir tous les secteurs de la ville.

Bobo-Dioulasso est devenu une grande ville et les moyens (2 équipes), ne peuvent pas couvrir toute

la ville.

Dans le cadre du PASUB,on a décidé de créer une brigade d’inspection élargie à la DSTM, ECV,

DAS et police municipale et parfois le service de l’élevage, en matière d’inspection et de

sensibilisation.

Pendant les sorties, on essaie de sensibiliser ; on identifie les cours où il y a problèmes : dans un

premier temps on explique aux gens les conséquences et désagréments liés à l’insalubrité, l’eau

stagnante des caniveaux, dans les puits qui ne sont pas couverts qui sont source de développement

de vecteurs de maladies comme le paludisme, fièvre typhoïde etc) : dans un deuxième temps on

donne des délais allant jusqu’à 4 semaines pour qu’ils s’organisent et construisent des ouvrages

d’assainissement, ou qu’ils s’abonnent aux différents GIE pour l’enlèvement des ordures. Si ça ne

marche pas alors on passe à la répression (convocations et paiements d’amendes).

Avec la combinaison de la sensibilisation et de la répression, on voit qu’il y a beaucoup

d’amélioration au niveau du secteur 21 ; donc on va répliquer cette expérience dans les autres

secteurs si les moyens le permettent. C’est cela l’objectif.

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Chapitre IV : COUT DU PROJET

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En rappel le projet était conçu sur une durée de dix-huit (18) mois avec un budget de 75 000 USD, répartis comme il suit :

- Projet SUB : 25 000 - Projet de démonstration : 50 000

Lors de son exécution il a bénéficié d’une dotation supplémentaire de 12 500 USD, soit un budget global de 87 500 USD. Les décaissements suivants ont été effectivement faits : Projet SUB : 19 200 USD Projet de démonstration : 47 500 USD Décaissement supplémentaire : 12 500 USD Total décaissements : 79 200 USD

I- Projet SUB Bobo-Dioulasso Terme de référence du 7 février 2004 Tableau 10 : Etat de dépenses et balance au 31 octobre 2006

Total dépense

Activités Personnel Indemnité Coordonnateur Indemnités Secrétaire Déplacement S/Total

9 900 6 600 500 17 000

Séminaires/Formation Consultation des acteurs Restitution projet démonstration Restitution stratégie municipale. Atelier des maires Réunions Groupe travail S/Total

2 000 1 500 750 750 1 000 6 000

Equipements Poste informatique Téléphone/internet Consommables de bureau S/total

3 000 2 800 2 700 8 500

Total général 31 500

II- Projet de démonstration Bobo-Dioulasso Accord de coopération : du 12 novembre 2004

Tableau 11 : Etat des dépenses et balance au 31 octobre 2006

Activités Total dépens Appui au bureau du projet Matériel informatique téléphone+internet Déplacement Fournitures de bureau production documents

1 800 900 300 900 1 000

S/Total 4 900

Equipement du Projet :

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Pré-collecte déchets solides Curage caniveaux (matériel) Education environnementale et sanitaire (matériel) Fournitures Cellule relais

10620 750 1710 1 000

S/Total 14 080

Main d’œuvre Curage caniveaux Construction sites relais Equipes de pré-collecte

3 750 330 1 620

S/Total 5 700

Formation Equipes de pré-collecte Cellule relais Education sanitaire et environnementale Perfectionnement des artisans ONEA Formation des fabricants de poubelles

1 600 3 000 2 570 600 400

S/Total 8 170

Rencontres et réunions Réunions

2 400

S/Total 2 400

Appui Elimination des tas sauvages d’ordures Subventions

1 200 3 800

S/Total 5 000

Information sensibilisation Education sanitaire environnementale Eaux usées, excrétas, eau potable Déchets solides Animation populaire

1 770 1 200 480 2 500

S/total 5 950

Suivi, inspection, contrôle

2 430

S/Total 2 430

Imprévus 2 570

S/Total 2 570

TOTAL PROJET 51 200

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Chapitre V : APPROPRIATION ET PERSPECTIVES

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4.1 L’appropriation de la stratégie L’appropriation de la stratégie s’est effectuée aux niveaux suivants :

� L’appropriation préalable par le Comité d’orientation et les partenaires (Ministère, ONU-HABITAT, CREPA, IRC), qui a sanctionné le travail de la commission de rédaction mise en place à l’effet de rédiger la stratégie ;

� La validation de la stratégie communale de gestion des services urbains de base par délibération du Conseil municipal en date du 26 septembre 2005 ;

� L’appropriation par l’ensemble des acteurs ; � L’exercice d’appropriation par tous les acteurs a fait l’objet de la tenue d’un

atelier et de l’organisation d’un panel animé par l’ensemble de la presse locale avec par participation de la presse écrite nationale et la presse internationale Africa n°1, les 13 et 14 décembre 2005.

Ont participé à ces assises :

� Les représentants des habitants du secteur 21 ; � Les responsables de GIE et associations de jeunes et de femmes impliqués

dans la problématique de l’eau et de l’assainissement ; � Les responsables de collectifs de femmes et de jeunes ; � Les responsables des services techniques et structures d’appui ; � Les membres des groupes thématiques, � Les autorités et élus communaux, les responsables coutumiers et religieux ; � Les partenaires nationaux et étrangers (ministères, ONU-HABITAT, CREPA,

IRC).

Encadré 21 : Extraits de la synthèse faite par A. Klutsé du CREPA

…..Le projet a été mis en œuvre et a permis, à partir des leçons tirées d’établir la stratégie

communale. Il faut maintenant que les différents acteurs et structures mises en place s’en

approprient.

C’est à ce niveau que nous sommes, pour réfléchir avec les acteurs sur :

le plan d’action à court, moyen et long termes,

les ressources à mobiliser et à mettre en œuvre pour la réplication dans les autres secteurs de Bobo

dans les autres communes et les villes de la sous-région.

Nota :la réplication dans la ville de Bobo-Dioulasso va être enclenchée dès l’année prochaine ; cela

constitue l’engagement du CREPA.

…..Ce que la réflexion de l’atelier d’hier a permis de constater, c’est que nous sommes face à une

stratégie communale élaborée. Elle pose la question de l’engagement des uns et des autres.

La mise en œuvre va se faire à travers la mobilisation des fonds pour le financement de la stratégie.

Elle exige donc un engagement réel de chaque acteur à travers ses intérêts et ses capacités et aussi la

nécessité que la municipalité se positionne comme étant un modèle au niveau du Burkina Faso et de

la sous-région, en matière de gestion des services urbains de base.

En effet, pour conduire ce projet tel que conçu par ONU-HABITAT, le Burkina est le seul pays de

la sous- région retenu pour servir d’exemple aux autres pays, en passant par la mise à l’échelle au

niveau national.

Les questions fondamentales que nous nous posons sont donc les suivantes :

� Comment financer la stratégie ?

� Comment les acteurs peuvent s‘engager en tenant compte de leurs intérêt et capacité ?

� Comment la ville de Bobo peut tenir son engagement puisqu’elle a servi de modèle dans

la gestion des services urbains de base.

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Ce que l’on attend de tous c’est que en tant qu’acteur, selon son domaine d’activité et selon ses

capacités, chacun dise : je veux m’engager à accompagner le processus en m’impliquant activement

dans tel ou tel domaine.

L’assainissement, il faut le préciser est l’affaire de tous……

Le panel a été l’occasion pour les participants de prendre certains engagements. A titre d’exemple:

Encadré 22 : L’engagement du directeur départemental ONEA

…………………………………………………………………………………………………………..

Concernant l’assainissement collectif, le maire en sait quelques chose, depuis quelques années on

s’est engagé dans une étude pour équiper le ville de Bobo en réseau d’assainissement collectif. Vous

savez que malheureusement, le secteur 9, le secteur 21 font partie des secteurs de la ville qui sont

traversés par le fameux canal dit « canal Brakina » même si l’on sait que ce ne sont pas seulement les

eaux de la Brakina qui y coulent, avec toutes les odeurs que vous pouvez imaginer. Ce projet est

entrain d’être bouclé, les études sont totalement terminées, le dossier d’appel d’offre est prêt, il reste

seulement quelques petites conditionnalités à lever auprès des industriels, cer qu’on est entrain de

faire avec la Commune. Si tout se passe bien, l’appel d’offre va être lancé avant la fin de l’année ; et

encore si tout se passe bien, on pourra attribuer les travaux à l’entreprise qui sera choisie à l’issue de

l’appel d’offre, pour que les travaux puissent commencer au début du 2ème

trimestre 2006.

Donc dans deux ans, ce canal sera purement et simplement comblé et les nuisances ne seront plus

qu’un mauvais souvenir pour les populations ; les caniveaux seront raccordés et la construction d’une

station de lagunage à Dogona pour le traitement des eaux ; les eaux seront traitées selon les normes

édictées au Burkina Faso pourront être utilisées pour le maraîchage et autres activités.

Nous sommes totalement dans le cadre de nos activités et ne ferons rien pour bloquer les activités du

projet. Nous sommes donc bien engagés dans le processus

Encadré 23 : L’engagement de la manufacture Burkinabè des Cigarettes

Au niveau de la MABUCIG, on a une démarche environnementale qui vise de façon volontaire à

résoudre tous les problèmes environnementaux causés par notre activité. Donc on s’est engagé dans

l’assainissement il y a un ou deux ans et c’est dans ce cadre qu’à partir de nos déchets on s’est

demandé qu’est ce qu’on pouvait faire ? La direction s’est engagée au plus haut niveau

officiellement à respecter les normes de rejets des déchets solides et liquides au Burkina Faso et à

mettre en œuvre tout ce qui est à son pouvoir pour réduire déjà à la base, les déchets et à valoriser au

maximum ce qu’on ne peut pas réduire. C’est dans ce cadre justement que s’inscrivent les prises de

contacts avec les associations comme GAFREH ; on leur donne tout ce qui est déchets solides ; elles

en font des objets ; et lorsque nous sommes en mesure de les acheter, on le fait pour les distribuer

aux travailleurs. Cela permet de donner une seconde vie à nos déchets.

Donc, pour aller dans le sens du débat, nous, en tant qu’industriel, on considère qu’on a une

responsabilité sociale puisqu’on est implanté dans la ville de Bobo-Dioulasso et on y mène des

activités. On a une responsabilité sociale, cela veut dire que MABUCIG doit veiller à participer à ce

que le cadre de vie de la ville soit propre. Malheureusement on ne sent pas la volonté de la

municipalité à amener les industries à contribuer davantage à l’assainissement de la ville. On a des

problèmes certes, et comme le disait le Directeur départemental de l’ONEA, il y a des projets qui

sont prévus. Nous disons ceci : si on accompagne les industriels à mieux aménager leurs procédés

pour moins polluer les eaux qu’on jette dans la nature, ça va contribuer un tant soit peu. Parce qu’on

peut imaginer toutes les technologies de traitement des eaux usées, mais tant que le processus n’est

pas maîtrisé à la base, le projet à terme est voué à l’échec, parce que avec les produits chimiques et

les procédés complexes à mettre en œuvre, cela va revenir très cher.

Pour nous, la proposition, c’est de nous accompagner à la base pour réduire les déchets et les réduire

à la sortie.

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4.2 Perspectives

Elles se déclinent en termes de : - Renforcement des acquis du projet de démonstration au secteur 21 ; - Réplication dans les autres secteurs de la commune ; - Réplication dans les villes du Burkina Faso et de la sous région

De façon générale, la réalisation de ces programmes pose le problème de l’engagement tant technique que matériel et financier des différents acteurs. La mise à l’échelle exige en effet, la mise en place d’un environnement institutionnel favorable et un effort financier important à consentir pour mobiliser in situ et ex situ les fonds nécessaires.

De ce fait les principaux concernés sont incontestablement :

- La commune,; - Les opérateurs économiques, le secteur industriel, le secteur informel qui

devront s’impliquer davantage dans les actions d’assainissement, - Les structures étatiques (services déconcentrés de l’Etat, - Les offices et institutions de recherche et formation, - Les partenaires au développement, - Les populations.

La mise en chantier de ce programme nécessite : - L’opérationnalisation de la structure (commission) de financement, de réflexion

et de plaidoyer qui a vocation de financer, à rechercher les financements et organiser la recherche dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

- L’organisation des commissions animation et mobilisation et de coordination au niveau du secteur, de l’arrondissement et à celui de la commune.

Le passage à l’échelle s’inscrit ainsi comme la suite logique du programme expérimental conduit au secteur 21 et doit requérir la contribution de tous les acteurs. Dans ce cadre s’inscrivent les acquis suivants :

� La commune s’est engagée à s’impliquer davantage au plan financier, notamment en prévoyant dorénavant une ligne budgétaire en conséquence et en organisant un plaidoyer auprès de l’Etat et des partenaires au développement.

� L’engagement de la commission d’animation et mobilisation du secteur 21 de

prendre la relève de la cellule du projet, en matière d’appui à la gestion des problèmes de gestion de l’eau et de l’assainissement dans le secteur. A son crédit s’inscrit déjà l’organisation d’actions de sensibilisation entreprises, de même que la conduite d’opérations de curage des caniveaux mobilisant les habitants.

� Le GIE de pré-collecte Yèrè Saniya et l’association Faso Saniya s’engagent à

poursuivre et à intensifier les actions de sensibilisation des ménages et étendre la couverture du secteur en matière de pré-collecte. A son actif il est à noter des actions de sensibilisation des ménages et de nettoyage du marché et de lieux publics.

Nota : les engagements ci-dessus traduisent véritablement la volonté d’appropriation et de pérennisation du projet de démonstration par les habitants, à travers leurs organisations associatives.

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Concernant les opérateurs économiques notamment le secteur industriel, des engagements fermes sont pris par la SN-Citec, la MABUCIG, la SAPHYTO d’accompagner au cours de l’année 2007, le processus d’assainissement par des contributions financières et/ou matérielles. Dans le cadre de la réplication au plan communal, les actions suivantes sont envisagées à cours terme 1- Mise en place d’un dispositif de transition Pour assurer la durabilité des acquis du projet d’Amélioration des Services Urbains de Base et faciliter une appropriation progressive par la commune de Bobo-Dioulasso, un accord a été signé entre ONU-HABITAT et la commune. Ainsi, durant une période transitoire, la prise en charge de la cellule du projet se poursuivra selon les modalités de partage de coûts et surtout de prise en charge de l’équipe de la coordination de manière régressive et à assurer l’ancrage de la coordination du projet dans une structure permanente de la mairie.

2- Mise en place d’un Programme d’appui à l’extension du Projet d’amélioration des services urbains de base financé par le Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement, (CREPA) avec l’appui technique de ONU-HABITAT - PNUE et l’Appui institutionnel du Ministère chargé de l’Habitat Le programme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie communale de gestion des services urbains de base (domaine de l’eau et assainissement) adopté en septembre 2005 par le Conseil municipal, notamment par :

� Le renforcement des acquis du Projet de démonstration conduit à partir de février 2004 au secteur 21

� L’amorce de la réplication du projet de démonstration dans les secteurs 01, 04 et 12 de la commune

Il se donne comme objectif de contribuer à :

� Améliorer les capacités de mobilisation et de programmation de la commune et ses partenaires;

� Améliorer les compétences techniques et organisationnelles des acteurs de l’eau et assainissement;

� Opérer des changements positifs dans les attitudes et comportements de la population vis-à-vis des problèmes de l’eau et de l’assainissement notamment au niveau de jeunes;

� Amélioration les dispositifs institutionnels de la commune. Objectifs spécifiques :

� Sensibiliser les acteurs communaux et intervenants locaux à la stratégie communale

de gestion des services urbains de base;

Photo 11 : signature de la convention de partenariat entre la Mairie et CREPA

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� Mettre en place un programme d’éducation environnementale et sanitaire est engagée dans les écoles primaires des secteurs retenus.

� Elaborer des profils SUB des secteurs 01, 04 et 12 � Conduire un programme de recherche et d’expérimentation en matière de gestion

des boues de vidanges. � Conduire un programme expérimental de mis en place d’un système d’exploitation

des réseaux à faible dimension � Renforcer les capacités institutionnelles et techniques de la commune � Renforcer les capacités financières de la commune ;

3- Mise en place d’un programme de consolidation et réplication du Projet d’amélioration des services urbains de base (PASUB) : Volet de renforcement des associations féminines de pré-collecte des ordures ménagères financé par le PNUD avec l’appui technique de ONU-HABITAT et l’appui institutionnel du Ministère chargé de l’Habitat. Le programme couvre l es secteurs 01, 04, 12, 21 Objectif du projet : Appuyer, dans les 4 secteurs retenus, les actions des associations féminines oeuvrant dans le domaine de la pré-collecte des déchets solides ménagers et encourager les initiatives en matière de création d’activités nouvelles génératrices de revenus. Objectifs spécifiques :

� Faire l’état des lieux des interventions des associations féminines dans le domaine de l’assainissement en général et de la pré-collecte en particulier;

� Former les membres et responsables des associations, en matière de gestion administrative et financière;

� Former les membres et responsables des associations en matière d’animation; � Améliorer les capacités opérationnelles des associations en matière de pré-collecte

des ordures ménagères; � Améliorer les compétences des membres des équipes opérationnelles; � Sensibiliser les populations sur la nécessité de s’abonner au service de pré-collecte; � Créer 02 unités de compostage; � Former les membres des unités aux techniques de compostage; � Équiper les unités de compostage; � Former les membres des associations à l’hygiène et à la protection de

l’environnement; � Organiser des campagnes de sensibilisation des populations.

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CHAPITRE VI : ANNEXES ET BIBLIOGRAHIE