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Pneumocoque Pneumocoque Normes de surveillance des maladies évitables par la vaccination Dernière mise à jour le 5 septembre 2018

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Pneumocoque

Pneumocoque

Normes de surveillance des maladies évitables par la vaccination

Dernière mise à jour le 5 septembre 2018

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Pneumocoque

La bactérie Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) est la cause la plus fréquente de pneumonie sévère et de décès dus à la pneumonie dans le monde. Les pneumocoques peuvent fréquemment coloniser asymptomatiquement le nasopharynx humain, en particulier chez les enfants. La bactérie peut se propager de manière contiguë pour provoquer une otite moyenne et une sinusite, être aspirée pour causer une pneumonie ou envahir des sites normalement stériles pour provoquer une septicémie ou une méningite. La morbidité et la mortalité pour une maladie pneumococcique grave sont les plus élevées chez les enfants et les personnes âgées. Le taux de létalité peut être élevé pour la maladie à pneumocoques invasive, allant jusqu’à 20 % pour les septicémies et 50 % pour les méningites dans les pays en développement. On estime qu’en 2008, 541 000 enfants séronégatifs de < 5 ans sont décédés à cause d’une maladie pneumococcique (1). Le développement d’une résistance pneumococcique aux antibiotiques utilisés couramment, tels que la pénicilline, les macrolides, la céphalosporine et le co-trimoxazole est un problème grave dans certaines parties du monde. Tandis que la plupart des maladies pneumococciques sont sporadiques, de larges épidémies de méningite, habituellement de sérotype 1, sont survenues dans la ceinture africaine de la méningite. De petites épidémies se sont déclarées dans des environnements très peuplés (garderies, foyers pour sans-abris, etc).

Il y a plus de 90 sérotypes capsulaires de pneumocoque. Avant l’introduction des vaccins antipneumococciques conjugés, de 6 à 11 sérotypes comptaient pour ≥ 70 % de toutes les maladies pneumococciques invasives se déclarant chez des enfants à travers le monde. Il existe deux types de vaccin antipneumococcique. Les vaccins polysaccharidiques actuellement disponibles incluent 23 sérotypes ; les vaccins polysaccharidiques sont recommandés dans les pays en développement pour empêcher la pneumonie chez les personnes âgées et les personnes avec des conditions médicales sous-jacentes (2). Cependant, ces vaccins ne sont pas immunogènes chez les enfants âgés de < 2 ans. Il existe deux vaccins antipneumococciques conjugués (VPC), contenant 10 ou 13 sérotypes, qui sont efficaces pour éviter la maladie à pneumocoques chez les enfants grâce aux sérotypes du vaccin. L’OMS recommande leur utilisation pour les nourrissons à travers le monde. Tous les vaccins antipneumococciques incluent les sérotypes prédominants déclencheurs de maladie. L’OMS recommande que le VPC soit administré avec trois doses, avec deux doses durant la petite enfance avec une dose de rappel ou trois doses durant la petite enfance sans dose de rappel. Le remplacement du sérotype avec des sérotypes non vaccinaux a été observé après l’introduction de vaccin conjugué, bien que les taux globaux de maladie pneumococcique invasive restent réduits après l’introduction de vaccins conjugués.

CARACTÉRISTIQUES DE LA MALADIE ET DU VACCIN

JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DES PROGRAMMES DE SURVEILLANCE

Les objectifs de la surveillance de la maladie pneumococcique sont:

h quantifier la charge de morbidité et l’épidémiologie pour éclairer les décisions concernant l’introduction des vaccins (comme le schéma posologique et le choix des produits)

h décrire la distribution du sérotype avant l’introduction du vaccin et surveiller le remplacement du sérotype après l’introduction du vaccin

h évaluer l’impact du vaccin

h surveiller la résistance antimicrobienne pour orienter les choix de traitement et améliorer les résultats des soins de santé

h identifier les épidémies de maladies pneumococciques

h identifier les lacunes de mise en œuvre des programmes de vaccination et fournir des données pour déterminer si des changements dans la politique des vaccins sont nécessaires (telles que les doses de rappel).

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SURVEILLANCE MINIMALE

Le standard de surveillance minimale de la maladie pneumococcique est une surveillance sentinelle en milieu hospitalier pour la méningite, précédemment appelée surveillance d’une maladie bactérienne invasive évitable par la vaccination (MBI-EV) de catégorie 1 (3).

h Les mesures de surveillance peuvent être déployées dans un ou plusieurs hôpitaux qui admettent des enfants atteints de méningite et d’autres maladies graves. La surveillance doit être active par le biais de la prise en charge des cas suspects et de l’organisation de tests de laboratoire appropriés pour confirmer la présence de la maladie pneumococcique.

h La surveillance sentinelle est prospective et est basée sur le cas. Il conviendrait d’en assurer la mise en œuvre uniquement dans les hôpitaux avec un nombre suffisant de cas identifiés pour que la surveillance soit utile (100 cas suspects de méningite par site et par année). La surveillance dans les petits hôpitaux ne vaut pas l’investissement en ressources et peut aussi conduire à des conclusions erronées (par exemple, la distribution de sérotype) en raison du petit nombre de cas.

h La surveillance du site sentinelle peut ne pas être suffisante pour atteindre tous les objectifs. Si nécessaire, d’autres méthodes de surveillance ou de recherche, comme les études cas-témoins peuvent être ajoutées pour évaluer l’efficacité des vaccins.

SURVEILLANCE RENFORCÉE

Deux types de surveillance améliorée de la maladie pneumococcique sont possibles.

1. Surveillance sentinelle renforcée en milieu hospitalier La surveillance sentinelle de la méningite peut être étendue pour inclure la pneumonie et la septicémie (précédemment dénommé comme surveillance de MBI-EV de catégorie 2). Les caractéristiques de cette surveillance sont les mêmes que celles pour la surveillance sentinelle de la méningite – surveillance basée sur des cas, active et prospective. La surveillance de la pneumonie

et de la septicémie ne devrait être entreprise que dans les hôpitaux de taille suffisante pour avoir un nombre significatif de cas (500 cas par site et par an pour la méningite + pneumonie / septicémie). Bien qu’il soit difficile d’identifier l’étiologie de la pneumonie, la radiographie peut être utilisée pour identifier les paramètres définis par l’OMS pour la pneumonie, qui sont plus spécifiques pour une maladie bactérienne telle que celle causée par les pneumocoques (5).

2. Surveillance basée sur la population pour une maladie pneumococcique invasive (MPI)

» Un bassin démographique défini est requis afin de calculer l’incidence.

» La surveillance de la population peut se faire autour d’un hôpital sentinelle ou au niveau régional avec plusieurs hôpitaux. Auparavant, cette approche était appelée surveillance de MBI-EV de catégorie 3.

» Si cela est mis en place dans plusieurs hôpitaux d’une région définie (district, province, etc.), la plupart des hôpitaux du bassin démographique devraient recueillir des échantillons stériles sur le site pour les cas les plus suspects, dans le cadre de la pratique clinique systématique, et ces échantillons devraient être testés pour déceler la présence de la maladie pneumococcique. Cette approche s’appuie souvent sur les laboratoires, où le point d’entrée du système de surveillance est la détection des cas de MPI au laboratoire. Ces cas peuvent être suivis pour recueillir plus d’informations épidémiologiques. Un exemple de ce type de surveillance est le réseau GERMS en Afrique du Sud (6).

» La surveillance basée sur la population atteint les mêmes objectifs que la surveillance sentinelle, avec l’ajout de l’incidence pour évaluer la charge par groupe d’âge et contrôler le remplacement du sérotype, parce que les taux spécifiques par sérotype sont préférables pour suivre les tendances temporelles.

TYPES DE SURVEILLANCE RECOMMANDÉE

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POPULATION CIBLE

h La surveillance sentinelle en hôpital devrait inclure tous les enfants âgés de 0 à 59 mois qui sont admis dans un hôpital sentinelle et qui répondent à la définition de cas suspect.

h Une surveillance de la MPI basée sur la population devrait inclure tous les enfants âgés de 0 à 59 mois et peut être étendue pour inclure des enfants plus âgés et des adultes basé sur les objectifs et les ressources du pays. Inclure des personnes plus âgées dans la surveillance est utile pour évaluer la protection collective et le remplacement du sérotype.

LIENS AVEC LES AUTRES TYPES DE SURVEILLANCE

Lorsque cela est possible, la surveillance de la maladie pneumococcique devrait être intégrée à celle d’autres causes de méningite bactérienne et de pneumonie, comme le Haemophilus influenzae et le méningocoque. Lors de la conduite de la surveillance sentinelle de la méningite, de la pneumonie ou de la septicémie, les trois agents pathogènes devraient être régulièrement testés. Les tests de laboratoire pour la résistance antimicrobienne peuvent être intégrés à la surveillance d’autres bactéries (comme la fièvre typhoïde).

DÉFINITIONS ET CLASSIFICATION FINALE DES CAS

CAS SUSPECT DE MÉNINGITE POUR LA RECHERCHE DE CAS

h Tous les enfants âgés de 0 à 59 mois, admis à l’hôpital avec une soudaine fièvre (> 38,5°C par voie rectale ou 38°C par voie axillaire) et présentant l’un des symptômes suivants: raideur de la nuque, conscience altérée avec aucun autre diagnostic alternatif, ou autres signes méningés.

OU

h Tout patient âgé de 0 à 59 mois hospitalisé avec un diagnostic clinique de méningite.

MÉNINGITE BACTÉRIENNE PROBABLE

Un cas de méningite présumé après examen du liquide céphalorachidien (LCR) présentant au moins un des éléments suivants :

h Aspect trouble

h Leucocytose (> 100 cellules/mm3)

h Leucocytose (10 – 100 cellules/mm3) ET une protéine élevée (> 100 mg/dL) ou une baisse de glucose (< 40 mg/dL). Note : si les résultats pour la protéine et le glucose ne sont pas disponibles, un diagnostic peut être réalisé en s’appuyant sur les deux premières conditions (apparence trouble ou leucocytose > 100 cellules/mm3).

MÉNINGITE À PNEUMOCOQUE CONFIRMÉE

Un cas suspect ou probable de méningite, confirmé en laboratoire par culture ou identification de la maladie à pneumocoques (par détection de l’antigène, immunochromotographie, PCR ou d’autres méthodes) dans le LCR ou le sang d’un enfant atteint d’un syndrome clinique correspondant à la méningite.

CAS SUSPECT DE PNEUMONIE POUR LA RECHERCHE DE CAS

Tout enfant âgé de 0 à 59 mois souffrant de toux ou de difficulté à respirer et affichant une respiration rapide au repos, en fonction de son âge:

h De la naissance à < 2 mois: 60 respirations/minute ou plus

h De 2 à < 12 mois: 50 respirations/minute ou plus

h De 12 à ≤ 59 mois: 40 respirations/minute ou plus

CAS SUSPECT DE PNEUMONIE GRAVE POUR LA RECHERCHE DE CAS

Tout enfant âgé de 0 à 59 mois souffrant de toux ou de difficulté à respirer et présentant un ou plusieurs des signes suivants :

h incapacité à boire ou téter

h vomissements

h convulsions

h prostration / léthargie

h resserrement de la poitrine

h stridor au repos.

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Par le biais de la surveillance sentinelle en milieu hospitalier, tous les enfants âgés de 0-59 mois avec suspicion de méningite répondant à la définition des cas suspects devraient subir une ponction lombaire pour recueillir du LCR à moins que la procédure ne soit cliniquement contre-indiquée. Le LCR devrait être recueilli avant l’administration d’antibiotiques, car dans le cas contraire, le laboratoire serait dans l’incapacité de définir l’agent pathogène à la culture et donc, de fournir des informations sur la sensibilité antimicrobienne. Cependant, un échantillon doit être obtenu pour tous les cas suspects, car des bactéries pathogènes peuvent encore être détectées même après la mise en place

d’un traitement antimicrobien. Pour les approches de surveillance élargie, les patients suspects de pneumonie et septicémie devraient également se soumettre au prélèvement d’échantillons cliniques appropriés. Le traitement des patients ne devrait pas être retardé par la collecte des échantillons et les résultats du laboratoire. Concernant la surveillance sentinelle et la surveillance basée sur la population, des formulaires de signalement des cas devraient être remplis pour tous les cas suspects. Pour la surveillance des MPI en laboratoire, les cas seront signalés a posteriori et auront probablement déjà été traités. Le suivi du dossier médical doit être respecté pour recueillir des éléments de données clés.

INVESTIGATION DES CAS

PARAMÈTRES DE LA PNEUMONIE DÉFINIS PAR L’OMS

La pneumonie est diagnostiquée chez un patient avec une radiographie thoracique montrant un infiltrat conforme à la pneumonie : dense, consolidation alvéolaire moelleuse ou un épanchement pleural, ou les deux.

PNEUMONIE À PNEUMOCOQUE CONFIRMÉE

Toute personne répondant à la définition d’une pneumonie ou d’une pneumonie grave avec une culture bactérienne positive de S. pneumoniae dans le sang ou liquide pleural.

CAS DE SEPTICÉMIE SUSPECT POUR LA RECHERCHE DE CAS

Tout enfant âgé de 0-59 mois admis à l’hôpital présentant au moins deux des signes de danger suivants et sans syndrome clinique de la méningite ou de la pneumonie :

h incapacité à boire ou téter

h vomissements

h convulsions (sauf dans les zones endémiques de paludisme)

h prostration / léthargie

h malnutrition aiguë

h hypothermie (≤ 36°C).

SEPTICÉMIE À PNEUMOCOQUE CONFIRMÉE

Une personne qui répond à la définition de la septicémie et présente une culture positive à S. pneumoniae provenant d’un site normalement stérile.

MALADIE PNEUMOCOCCIQUE INVASIVE CONFIRMÉE

h S. pneumoniae identifié par culture provenant d’un site normalement stérile (sang, LCR, liquide pleural, liquide articulaire) chez une personne symptomatique

h S. pneumoniae identifié dans le LCR ou le liquide pleural par détection d’antigène, immunochromatographie ou PCR. Il convient de noter que pour le sang, seule la culture confirme des MPI, car les autres méthodes de détection n’ont pas démontré une spécificité suffisante pour diagnostiquer une MPI, particulièrement chez les enfants.

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COLLECTE DES ÉCHANTILLONS

Il convient avant tout de minimiser tout risque de contamination croisée au cours de la manipulation ou de l’aliquotage. Par exemple, utiliser une technique de distribution stérile avec des tubes, des outils et des pipettes adaptés. Les types d’échantillons qui peuvent être recueillis incluent le LCR (cas de méningite), des échantillons de sang (méningite, pneumonie et septicémie) et du liquide pleural (cas de pneumonie).

VOLUME DES ÉCHANTILLONS À COLLECTER

h Liquide céphalorachidien

» 3 ml au total, 1 ml dans chacun des trois tubes à essai.

• Tube 1: Analyse biochimique niveaux de protéine et de glucose

• Tube 2: Tests microbiologiques• Tube 3: Apparence générale; numération des

leucocytes » Si un seul tube de LCR est disponible, il doit

être transmis au laboratoire microbiologique pour les essais de culture / PCR / antigène. Cependant, une aliquote de 50-100 µL devrait être prélevée de ce tube et être conservée pour le test moléculaire.

» La présence de sang dans le LCR peut affecter les cultures (les antibiotiques dans le sang peuvent inhiber la croissance bactérienne). S’il est possible de prélever plus d’un tube, le premier tube peut contenir le sang contaminé de la ponction lombaire et ne doit pas correspondre au tube qui sera envoyé au laboratoire de microbiologie.

h Sang

» Un volume de 1 à 3 ml est considéré comme suffisant pour un enfant et 5 à 10 ml pour un adulte.

» Le sang collecté doit être dilué dans le bouillon de culture de sang afin d’obtenir des hémocultures. Il est important d’utiliser des ratios appropriés sang / bouillon de culture pour une croissance bactérienne optimale. Les recommandations du fabricant du bouillon de culture doivent être respectées à la lettre.

• Ajouter 1 à 3 ml du sang de l’enfant à 20 ml de bouillon de culture de sang.

• Ajouter 5 à 10 ml du sang de l’adulte à 50 ml de bouillon de culture de sang.

h Liquide pleural

» Environ 20 à 40 ml de liquide aspiré doivent être immédiatement placés dans des tubes recouverts d’un anticoagulant adapté (acide éthylènediaminetétracétique (EDTA) ou héparine) pour les tests biochimiques (5 ml), microbiologiques (5 à 10 ml), cytologiques (10 à 25 ml), le test PCR (200 µl-1 ml). Utiliser une seringue revêtue d’héparine pour la mesure du pH.

DÉLAI DE COLLECTE

h Liquide céphalorachidien

» Recueillir le LCR le plus tôt possible après l’admission, de préférence avant de mettre en place le traitement antibiotique.

» Informer le laboratoire qu’une ponction lombaire doit être effectuée si le technicien est en mesure de traiter l’échantillon dès que possible.

h Sang et liquide pleural

» À recueillir avant l’administration d’antibiotiques, lorsque cela est possible.

STOCKAGE ET TRANSPORT

h Liquide céphalorachidien

» Transmettre immédiatement le liquide céphalorachidien au laboratoire

» Si l’échantillon ne peut être traité en une ou deux heures, inoculer 0,5 à 1,0 ml en trans-isolat (T-I moyen) et incuber ventilé entre 35 et 37°C avec 5 % de CO2 pendant la nuit, ou jusqu’à ce que le transport soit possible (jusqu’à quatre jours). Si le transport est reporté à plus de 4 jours, conserver à température ambiante (non ventilé) jusqu’au renvoi.

» L’échantillon de LCR ne doit pas être réfrigéré – à conserver à température ambiante.

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» Le LCR doit être traité par un laboratoire de microbiologie dans les deux heures suivant le prélèvement. S’il est impossible de faire appel à un laboratoire de microbiologie, le milieu inoculé T-I doit être envoyé depuis l’établissement de santé au laboratoire du district ou de référence dès que possible. Les districts devraient envoyer le milieu inoculé T-I au laboratoire de référence national / régional au moins deux fois par semaine.

h Sang et liquide pleural

» Le sang et le liquide pleural doivent être immédiatement inoculés (moins d’une minute) dans un flacon d’hémoculture et transportés vers un laboratoire de microbiologie dès que possible pour une nuit d’incubation et la croissance des bactéries. Tous les milieux de culture de sang inoculé devraient être protégés contre les températures extrêmes (< 18°C ou > 37°C) avec un conteneur et un isolant thermique (comme le polystyrène expansé extrudé).

» Les flacons de culture de sang inoculé ne devraient pas être placés dans le réfrigérateur.

» Le sang ne peut être transporté avant d’être placé dans un flacon d’hémoculture, parce que les seringues ne contiennent aucun anticoagulant et que le sang coagule en quelques minutes.

CONSERVATION À LONG TERME

h Liquide céphalorachidien, sang et liquide pleural

» Conserver les isolats congelés à -20°C pour permettre d’autres tests (sérotypage et tests de sensibilité aux antimicrobiens) à l’avenir, ou si la capacité de la culture n’existe pas dans les hôpitaux locaux et que le traitement doit être réalisé par le laboratoire de référence.

» Si possible, il est préférable de conserver les isolats dans un congélateur à -70°C.

TESTS DE LABORATOIRE

LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN

Le syndrome de la méningite peut être causé par divers agents pathogènes ; par conséquent, la surveillance syndromique clinique doit être complétée par une composante forte de laboratoire. La confirmation en laboratoire de la présence de méningite à pneumocoques se fait par la méthode de culture, la PCR ou la détection de l’antigène (7). La culture bactérienne est la première priorité pour la confirmation et l’isolement de l’agent pathogène. La culture fait figure de référence, mais le niveau de sensibilité est faible en raison de l’utilisation potentielle d’antibiotiques par le patient avant le prélèvement de l’échantillon. De nombreux hôpitaux locaux n’auront pas une capacité suffisante pour la culture, et les échantillons congelés devront être envoyés à des laboratoires dans la région de référence.

Les échantillons de liquide céphalorachidien devraient être cultivés sur des boîtes de gélose au sang (BAP) en complément de boîtes de gélose chocolat (CAP) qui sont préparées avec 5 à 10 % de sang de mouton ou de cheval.

Le moyen optimal de croissance pour le pneumocoque est le BAP, mais il peut aussi croître dans un CAP (le moyen optimal pour la culture de H. influenzae).

La PCR est recommandée pour tous les cas suspects, car la culture bactérienne peut être inhibée si le patient a déjà reçu des antibiotiques. Comme les capacités de PCR ne sont pas toujours disponibles au niveau du district ou à l’hôpital, le volume restant de LCR d’origine non manipulé peut être congelé et envoyé à un laboratoire de référence national ou régional pour des tests supplémentaires.

Les kits de test de diagnostic rapide (TDR) peuvent être utilisés puisqu’ils augmentent le rendement et permettent d’obtenir rapidement des résultats en termes d’identification des soins cliniques et de l’épidémie. En général, les tests de diagnostic rapide permettent seulement d’identifier l’espèce et non le sérotype ou sérogroupe. Il existe deux types de tests de diagnostic rapide. Les résultats doivent être interprétés conformément aux instructions du fabricant.

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Pneumocoque

h Immunochromatographie : BinaxNOW® est un test de diagnostic rapide basé sur l’immunochromatographie pour l’identification primaire du pneumocoque.

h Épreuve d’agglutination au latex : Les kits commerciaux au latex ont souvent une durée de vie courte et peuvent être coûteux.

La méthode de Gram ne doit pas être utilisée pour confirmer des cas, mais elle est fiable et relativement peu coûteuse si le personnel est bien formé et que la qualité des réactifs est contrôlée. Avec la méthode de Gram, S. pneumoniae est un diplocoque gram-positif lancéolé, formant parfois une chaîne courte. Il peut être intra ou extracellulaire.

SANG

L’hémoculture peut être utilisée pour le diagnostic de la méningite à pneumocoques, la pneumonie et la septicémie. Les méthodes de laboratoire pour la culture du sang sont les mêmes pour tous les syndromes. Cependant, la sensibilité de l’hémoculture pour la pneumonie à pneumocoques est plus faible que pour les autres syndromes car environ 10-15 % des cas de pneumonie par pneumocoques sont bactériémiques.

h Pour l’hémoculture avec rendement maximal des isolats, créer une sous-culture de toutes les cultures négatives après cinq jours d’incubation avant qu’elles soient ignorées.

h La PCR et les TDR ne sont généralement pas utilisés sur le sang pour diagnostiquer la pneumocoque du fait de la sensibilité et de la spécificité faibles.

Signaler tous les résultats des tests de diagnostic rapide au personnel clinique dans les une à deux heures qui suivent le test. Rapporter quotidiennement les résultats de LCR et d’hémoculture aux médecins si les cultures sont effectuées par le laboratoire de l’hôpital.

RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Dans la mesure du possible, les sites doivent effectuer des tests de sensibilité aux antimicrobiens pour tous les isolats de pneumocoques et évaluer ces données en prenant en compte les points suivants : le type d’antibiotiques et le mode d’administration, la durée d’administration d’antibiotiques avant la culture, le volume de fluide en culture, la zone géographique et le sérotype (7). Pour le pneumocoque, tester la sensibilité aux pénicillines, aux sulfonamides et trimethoprim, et aux céphalosporines de troisième génération.

Les méthodes recommandées sont la méthode de diffusion en milieu gélosé (modification de la technique de Kirby-Bauer) et la méthode de diffusion avec bandes de gradients antimicrobiens (8). Il est recommandé que les tests de résistance aux antimicrobiens soient rapportés aux autorités nationales et aux réseaux internationaux tels que le Global Antimicrobial Resistance Surveillance System (GLASS) (www.who.int/glass/en/).

SYSTÈMES D’ASSURANCE QUALITÉ

Toutes les normes de laboratoire ci-dessus devraient être complétées par un bon système d’assurance et de contrôle de la qualité mis en place pour s’assurer que les données de laboratoire générées pour la surveillance soient de bonne qualité. L’OMS recommande que les laboratoires participent à des programmes externes d’évaluation de la qualité et envoient une sélection d’échantillons et d’isolats pour des tests de confirmation à un autre niveau du laboratoire (soit national, régional ou mondial) pour le contrôle de la qualité.

La plupart des laboratoires de sites sentinelles n’auront pas l’équipement nécessaire pour effectuer la caractérisation au niveau supérieur (sérotypage, sensibilité aux antimicrobiens ou PCR) et doivent donc renvoyer des isolats et échantillons provenant de cas suspects, probables ou confirmés vers des laboratoires nationaux ou régionaux de référence qui sont en mesure de fournir l’assurance qualité et un niveau plus élevé de test pour les échantillons de LCR. Chaque laboratoire doit être inscrit à un programme d’essais externes d’évaluation de la qualité / d’aptitude approprié. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un objectif explicite de la surveillance des pneumocoques (ou autres MBI-EV), ces systèmes de surveillance peuvent servir à renforcer les capacités des laboratoires à l’échelle mondiale, mais aussi à identifier les lacunes en termes de capacité des laboratoires.

RÉSEAUX DE LABORATOIRES

Le Réseau mondial de laboratoires pour les maladies invasives et bactériennes évitables par la vaccination est un réseau international de > 100 laboratoires qui assurent la surveillance des maladies invasives et bactériennes (9). Il est coordonné par l’OMS et Public Health England. Le Réseau de laboratoires pour les MBI-EV a développé des procédures de laboratoire normalisées et des directives pour la collecte de données et a mis en place des systèmes d’assurance et de contrôle de la qualité.

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VARIABLES RECOMMANDÉES

h Variables essentielles pour la surveillance de la méningite par les hôpitaux sentinelles

» Informations du site sentinelle – nom du site ou code

» Informations démographiques

• Identifiant unique de cas• Date de naissance (ou âge si la date de

naissance n’est pas renseignée) • Sexe• Lieu de résidence (ville, district et province)

» Données cliniques

• Signes et symptômes de la maladie (incluant ceux des définitions de cas)

• Date d’apparition des symptômes• Date d’admission• Traitement• Résultats pour les patients (a survécu sans

séquelles, a survécu avec des séquelles, décédé)

• Diagnostic avant sortie » Antécédents de vaccination

• Source d’information (carte de vaccination, registre, Programme Élargi de Vaccination (PEV), rapport verbal)

• Vaccin antipneumococcique administré. Si oui :

– Nombre de doses administrées – Date(s) d’administration – Type et formulation du vaccin

antipneumococcique

• Vaccin antiméningococcique administré – Nombre de doses administrées – Date(s) d’administration – Type de vaccin contre le méningocoque

• Vaccin anti-Hib administré – Nombre de doses administrées – Date(s) d’administration – Type de vaccin contre le Hib

» Méthodes de laboratoire et résultats

• Collecte de LCR – Identifiant unique pour la liaison avec les

données cliniques – Identifiant du laboratoire local – Date et heure de collecte – Échantillon prélevé avant administration

d’antibiotiques – Aspect du liquide céphalorachidien – Date d’envoi des échantillons au

laboratoire – Date et heure de réception de

l’échantillon de liquide céphalorachidien par le laboratoire

– État de l’échantillon – Résultats des tests en amont si transmis

par un laboratoire de niveau inférieur (Méthode de coloration de Gram, globules blancs, protéine, glucose, culture, TDR) * Résultats

~ Liquide céphalorachidien~ Comptage cellulaire complet ~ Taux de glycémie ~ Niveau de protéines

COLLECTE, UTILISATION ET TRANSMISSION DES DONNÉES

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~ Mise en culture› Résultats de la culture

~ Méthode de coloration de Gram appliquée› Résultats de la coloration de Gram

~ Méthode BinaxNOW®appliquée› Résultats de la méthode

BinaxNOW®~ Méthode LAT appliquée

› Résultats de la méthode LAT~ Méthode de PCR appliquée

› Résultats de la méthode de PCR~ Sérotypage / sérogroupage

› S. pneumoniae› H. influenzae› N. meningitidis

» Données épidémiologiques

• Date de l’enquête• Date de notification à la santé publique• Classification finale des cas

h Variables supplémentaires pour la surveillance de la pneumonie / septicémie et des maladies invasives à pneumoccoque

» Laboratoire

• Collecte de sang – Identifiant du prélèvement de sang – Date et heure de collecte – Échantillon prélevé avant antibiothérapie – Date d’envoi des échantillons au

laboratoire – Date et heure de réception de

l’échantillon de sang par le laboratoire – Mise en culture

* Résultats de la culture – Méthode de coloration de Gram

appliquée* Résultats de la coloration de Gram

• Collecte de liquide pleural – Identifiant de l’échantillon de liquide

pleural – Date et heure de collecte – Échantillon prélevé avant antibiothérapie – Date d’envoi des échantillons au

laboratoire – Date et heure de réception de

l’échantillon de liquide pleural par le laboratoire

– Mise en culture* Résultats de la culture

– Méthode de coloration de Gram appliquée* Résultats de la coloration de Gram

– Méthode BinaxNOW®appliquée* Résultats de la méthode BinaxNOW®

– Méthode de PCR appliquée* Résultats de la méthode de PCR

– Résultats de la biochimie

h Variables additionnelles pour la surveillance de la MPI basée sur la population

» Population du bassin démographique classée par groupes d’âges (0–5 mois, 6–11 mois, 12–23 mois et 24–59 mois; enfants et adultes âgés de 5-17 ans, de 18-64ans, >64 ans)

EXIGENCES ET RECOMMANDATIONS EN MATIÈRE DE SIGNALEMENT

Rapporter les cas confirmés de MPI mensuellement au Ministère de la Santé. Le rapportage de zéro cas (pas de cas dans la période) devrait être effectué dans les sites de surveillance sentinelle. Les données agrégées (chiffres seulement) sont suffisantes pour les rapports de routine, même si la surveillance basée sur le cas est menée. Il n’y a aucune exigence de déclaration mondiale pour le pneumocoque (Règlement sanitaire international ou formulaire de rapport conjoint OMS / UNICEF). Les pays sont encouragés à rapporter les données de résistance aux antimicrobiens au Global Antimicrobial Resistance Surveillance System (GLASS) (www.who.int/glass/en/).

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ANALYSES DE DONNÉES RECOMMANDÉES

Surveillance sentinelle de la méningite en milieu hôspitalier

h Décompte des cas confirmés de méningite à pneumocoques, regroupés par date de début de la maladie (semaine, mois, année), groupe d’âge et sexe.

h Décompte des cas probables et suspects de méningite, regroupés selon les mêmes catégories en tant que cas confirmés.

h Décompte des décès confirmés des cas de méningite à pneumocoques et ratio cas / taux de létalité.

h Décompte des décès probables et suspectés des cas de méningite et ratio cas / taux de létalité.

h Durée moyenne et type de séjour à l’hôpital pour toutes les hospitalisations de cas de méningite suspectée et méningite due à la pneumocoque.

h Note : Si la surveillance des MBI-EV est effectuée pour d’autres causes bactériennes de méningite (le méningocoque et H. influenzae), un système de rapportage similaire doit être déployé pour les cas confirmés en laboratoire de ces étiologies.

SURVEILLANCE DES MPI PAR HÔPITAL SENTINELLE (MÉNINGITE, PNEUMONIE ET SEPTICÉMIE)

h Décompte des cas confirmés de MPI, regroupés par date de début de la maladie (semaine, mois, année), groupe d’âge, sexe et syndrome.

h Décompte des cas suspects de méningite, pneumonie et septicémie regroupés selon les mêmes catégories en tant que cas confirmés.

h Décompte des décès confirmés des cas de MPI et ratio cas / taux de létalité.

h Décompte des décès des cas suspects de méningite, pneumonie et septicémie et ratio cas / taux de létalité.

SURVEILLANCE DE LA MPI BASÉE SUR LA POPULATION

h Incidence des cas confirmés de MPI, regroupés par date de début de la maladie (semaine, mois, année), groupe d’âge, sexe et syndrome.

UTILISATION DES DONNÉES POUR LA PRISE DE DÉCISIONS

h Déterminer la charge de morbidité locale (cas, décès, invalidité).

h Surveiller les tendances en matière d’épidémiologie de la maladie.

h Donner la priorité à la maladie causée par la maladie à pneumocoques parmi les autres maladies d’importance pour la santé publique.

h Promouvoir et appliquer des stratégies de contrôle appropriées, comme la vaccination.

h Évaluer l’impact des services de vaccination et identifier les zones à faible rendement.

h Évaluer l’efficacité et l’impact du vaccin.

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OMS Normes de surveillance des maladies évitables par la vaccination13

Pneumocoque

ATTRIBUT DE SURVEILLANCE INDICATEUR OBJECTIF

MÉTHODE DE CALCUL (NUMÉRATEUR/

DÉNOMINATEUR)COMMENTAIRES

EXHAUSTIVITÉ DES RAPPORTS

Déclaration continue tout au long de l’année

Rapports transmis pendant au moins 10 mois (dont les rapports à zéro)

Nombre de mois par an pour lesquels un rapport a été transmis

L’idéal est de 12 mois, soit un rapport par mois, et la transmission de rapports de confirmation à zéro indiquant qu’aucun cas n’a été décelé

DÉTERMINATION DES CAS

Nombre minimal de cas signalés chaque année

≥ 80 cas suspectés de méningite par an; ≥ 400 cas suspectés de méningite + pneumonie ou de septicémie par an

Nombre de cas signalés par an

≥ 100 cas suspectés de méningite par an; ≥ 500 cas suspectés de méningite + pneumonie ou de septicémie par an

PRÉLÈVEMENT D’ÉCHANTILLONS

Proportion de cas suspectés avec échantillons collectés

≥ 80% Nombre de cas suspectés avec échantillon recueilli / Nombre de cas présumés x 100

L’échantillon est le liquide céphalorachidien pour la surveillance de la méningite et le liquide céphalorachidien, le sang ou le liquide pleural pour la surveillance de la pneumonie et de la septicémie; l’idéal est ≥ 90%

CONFIRMATION EN LABORATOIRE

AVEC DÉTERMINATION

DU SÉROTYPE

Proportion de cas confirmés en laboratoire avec un sérotype déterminé

≥ 60% Nombre de cas confirmés en laboratoire avec un sérotype détermin / Nombre de cas confirmés en laboratoire x 100

Pour les hôpitaux sentinelles qui utilisent la méthode du sérotypage ou envoient des isolats pour sérotypage; l’idéal est ≥ 80%

INDICATEURS DE PERFORMANCE DE LA SURVEILLANCE

LABORATOIRE

h L’évaluation externe et le contrôle de qualité du laboratoire doivent être complétés chaque année.

h Il n’y a pas de nombre minimal de cas qui devraient

être testés positifs pour la maladie pneumococcique car cela varie fortement en fonction des pays et cela dépend de l’utilisation du vaccin antipneumococcique conjugué.

TABLEAU

1 Indicateurs de performance de la surveillance pour S. pneumoniae

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Pneumocoque14

Tous les cas de MPI devraient être hospitalisés et rapidement traités avec des antibiotiques par voie intraveineuse (ou par voie intramusculaire), auxquels les bactéries sont sensibles. Des soins de soutien y compris fluides, oxygène et ventilation mécanique

éventuellement, peuvent être nécessaires. Prélever des échantillons de LCR et de sang avant le traitement antibiotique, si possible. Traiter les patients avec antibiotiques par prévention sans attendre les résultats du laboratoire.

PRISE EN CHARGE DES CAS CLINIQUES

La recherche des contacts ne se fait pas systématiquement pour la surveillance de la maladie pneumococcique.

RECHERCHE ET PRISE EN CHARGE DES SUJETS EXPOSÉS

SURVEILLANCE, ENQUÊTE ET INTERVENTION EN CAS D’ÉPIDÉMIE

Bien que la plupart des maladies pneumococciques soient sporadiques, le pneumocoque peut provoquer des épidémies dans des établissements bondés, comme des casernes militaires, des foyers pour sans-abris et des prisons. De plus, des épidémies de grande échelle de méningite à pneumocoques dans la ceinture de la méningite africaine ont été signalées, la plupart provoquées par le sérotype 1. La surveillance sentinelle n’a pas pour but d’identifier toutes les épidémies puisqu’elles seront géographiquement limitées, de ce fait, les autres types de surveillance avec une plus grande couverture géographique seront nécessaires pour identifier les épidémies.

DÉFINITION D’UNE ÉPIDÉMIE

Il n’existe aucune définition acceptée d’une grappe ou d’une épidémie de pneumocoque. Certains ont estimé qu’une grappe de maladies pneumococciques graves était composée de deux ou plusieurs cas temporellement liés dont la contamination a eu lieu en milieu fermé (10). Si le sérotype est le même parmi les cas d’IPD, cela renforce les preuves d’un lien épidémiologique. Dans la ceinture de la méningite africaine, il n’y a pas de définition établie d’une épidémie de méningite à pneumocoques. Certains considèrent qu’une hausse

significative au-dessus des taux de référence constitue une épidémie, tandis que d’autres ont appliqué le seuil épidémique de 10 cas suspects de méningite / population de 100 000 développé pour la réponse aux épidémies de méningite à méningocoques (11, 12).

MODIFICATIONS APPORTÉES À LA SURVEILLANCE LORS D’UNE ÉPIDÉMIE

Etendre la surveillance à tous les hôpitaux et cliniques qui peuvent repérer des cas de méningite, et potentiellement des cas de pneumonie et de septicémie. Instituer un rapportage hebdomadaire qui inclut les rapports sans déclaration (zéro cas) pour toutes les structures.

MESURE DE SANTÉ PUBLIQUE

La vaccination réactive n’est pas une stratégie établie pour les épidémies de pneumocoques. Cependant, certains ont argumenté qu’étant donné le taux élevé de décès et séquelles avec la méningite à pneumocoques, cela pourrait être envisagé dans des épidémies très larges observées en Afrique (13). La reconnaissance rapide des cas et le traitement avec des antibiotiques sont importants.

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OMS Normes de surveillance des maladies évitables par la vaccination15

Pneumocoque

CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES POUR LA SURVEILLANCE DE LA MALADIE PNEUMOCOCCIQUE

h Ni la surveillance sentinelle, ni la surveillance de la maladie pneumococcique invasive basée sur la population n’auront une représentativité géographique suffisante pour identifier les épidémies. Certains pays peuvent choisir d’effectuer une surveillance syndromique nationale pour la méningite avec une confirmation en laboratoire des cas. Certains pays de la ceinture africaine de la méningite, qui ont une charge de morbidité importante pour le méningocoque et une capacité de confirmation limitée, effectuent une telle surveillance syndromique de la méningite. En général, cela fait partie de la stratégie de surveillance intégrée de la maladie et la riposte dans la Région africaine. La surveillance de la méningite n’est pas spécifique à un pathogène et couvre les pathogènes de maladies évitables par la vaccination de trois vaccins associés à la méningite bactérienne : N. meningitidis, S. pneumoniae et H. influenzae. Il est nécessaire que les laboratoires disposent de la capacité à les identifier et les distinguer. Cette surveillance peut être à l’échelle nationale ou régionale et est généralement similaire à une surveillance passive globale. L’objectif de cette surveillance est de détecter les épidémies pour une intervention rapide de santé publique. Pour le méningocoque, la réponse de santé publique inclut la vaccination réactive ; pour les épidémies de pneumocoque, la vaccination réactive n’est pas une stratégie acceptée.

h La surveillance des MBI-EV peut être exploitée pour surveiller les autres MEV ou non évitables telles que la fièvre typhoïde, la diphtérie et la coqueluche et peut aider à renforcer les capacités globales en

matière de bactériologie, surtout à une époque où la résistance aux antimicrobiens est une priorité élevée pour la santé publique.

h Pour répondre à la plupart des objectifs de la surveillance du pneumocoque, la surveillance des enfants âgés de < 5 ans est suffisante. Cependant, il y a certaines circonstances dans lesquelles la surveillance d’enfants plus âgés et d’adultes peut être recommandée, telles que lors de l’identification et de la surveillance d’épidémies ou de la mesure des effets indirects d’un vaccin. À noter que si une surveillance des adultes est effectuée, alors l’antigène urinaire pourrait être inclus comme un test en laboratoire confirmatoire pour la pneumonie, car il a une spécificité plus élevée chez les adultes.

h Mesurer l’impact du vaccin antipneumococcique conjugué peut être difficile. L’impact des vaccins antipneumococciques conjugués peut être mesuré à l’aide des données de surveillance et des études observationnelles, comme des études cas-témoins et l’analyse de séries chronologiques de sources de données secondaires (14). Une surveillance sentinelle n’est pas appropriée pour mesurer l’impact d’un vaccin dans tous les environnements. La surveillance basée sur la population est la meilleure pour la surveillance du remplacement du sérotype pneumococcique (15). La méthode la plus appropriée pour mesurer l’impact du vaccin doit être choisie selon le contexte et de multiples méthodes et résultats devraient pouvoir éventuellement être utilisés pour mesurer l’impact avec précision.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES1. Organisation mondiale de la Santé. Estimated Hib and pneumococcal deaths for children under 5 years of age, 2008.

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2. Organisation mondiale de la Santé. Vaccins antipneumococciques. Note de synthèse de l ’OMS - 2012. Relevé épidémiologique hebdomadaire 2012;87(14):129–44 (http://www.who.int/wer/2012/wer8714.pdf?ua=1).

3. Organisation mondiale de la Santé. WHO-coordinated Sentinel Hospital VPD Surveillance Networks. In: Immunization, vaccines and biologicals. Dans: Vaccination, vaccins et produits biologiques [site Web]. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2018 (en anglais) (http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/sentinel_surveillance/en/).

4. Organisation mondiale de la Santé. Surveillance tools for meningitis sentinel hospital surveillance: field guide to rapidly estimate the hospital catchment population (denominator) and the annual rate of hospitalisations. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2015 (en anglais) (http://www.who.int/immunization/documents/monitoring/WHO_IVB_15.02/en/).

5. World Health Organization Pneumonia Vaccine Trial Investigator’s Group. Standardization of interpretation of chest radiographs for the diagnosis of pneumonia in children. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2001 (en anglais) (http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/66956/1/WHO_V_and_B_01.35.pdf).

6. von Gottberg A, de Gouveia L, Tempia S, Quan V, Meiring S, von Mollendorf C. et al. Effects of vaccination on invasive pneumococcal disease in South Africa. N Engl J Med 2014; 371:1889–99. doi: https://doi.org/10.1056/NEJMoa1401914.

7. European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases. EUCAST guidance documents in susceptibility testing. Dans : European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing [site Web]. Bâle, Suisse: European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases ; 2016 (http://www.eucast.org/guidance_documents/).

8. Organisation mondiale de la Santé & Centers for Disease Control and Prevention. Laboratory methods for the diagnosis of meningitis caused by Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, and Haemophilus influenza: WHO Manual, 2nd edition. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2011 (en anglais) (http://www.who.int/immunization/research/development/WHO_IVB_11.09_eng.pdf?ua=1).

9. Organisation mondiale de la Santé. Invasive Bacterial Vaccine Preventable Diseases Laboratory Network. Dans : Immunization, vaccines and biologicals [site Web]. Genève: Organisation mondiale de la santé; 2017 (en anglais) (http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/laboratory/IBVPD/en/).

10. Basarab M, Ihekweazu C, George R, Pebody R. Effective management in clusters of pneumococcal disease: a systematic review. Lancet Infect Dis. 2011;11(2):119–30. doi: https://doi.org/10.1016/S1473-3099(10)70281-4.

11. Organisation mondiale de la Santé. Meningitis outbreak response in sub-Saharan Africa. Genève : Organisation mondiale de la Santé; 2014 (en anglais) (http://www.who.int/csr/resources/publications/meningitis/guidelines2014/en/).

12. Kwambana-Adams BA, Asiedu-Bekoe F, Sarkodie B, Kuffour Afreh O, Khumalo Kuma G, Owusu-Okyere G, et al. An outbreak of pneumococcal meningitis among older children (≥5 years) and adults after the implementation of an infant vaccination programme with the 13-valent pneumococcal conjugate vaccine in Ghana. BMC Infect Dis. 2016; 16:575. https://doi.org/10.1186/s12879-016-1914-3.

13. Cooper LV, Stuart JM, Okot C, Asiedu-Bekoe F, Afreh OK, Fernandez K, et al. Reactive vaccination as a control strategy for pneumococcal meningitis outbreaks in the African meningitis belt: Analysis of outbreak data from Ghana. Vaccine. 2018;pii: S0264-410X(17)31832-7. doi: https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.12.069.

14. Organisation mondiale de la Santé. Mesurer l ’impact de la vaccination par les vaccins conjugés anti-Streptococcus pneumoniae et anti-Haemophilus influenzae type b. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2012 (http://apps.who.int/iris/handle/10665/82076).

15. Feikin DR, Kagucia EW, Loo JD, Link-Gelles R, Puhan MA, Cherian T, et al. Serotype-specific changes in invasive pneumococcal disease after pneumococcal conjugate vaccine introduction: a pooled analysis of multiple surveillance sites. PLoS Med. 2013;10(9):e100151 doi: https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001517.

RÉFÉRENCES