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Plantes bien-être A vos cahiers , c , est la rentrée ! le meilleur de l information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°16 ~ septembre ~ 2015 Sommaire Reprise du sport : ces plantes seront votre meilleur coach 1 Le genévrier : cette petite baie va vous étonner ! 5 L’arbre aux quarante écus, c’est du vol ! 6 Les effets spectaculaires du géant botanique ! 8 Interview Olivier Chambon : Le pouvoir incroyable des plantes visionnaires 10 Brûlures d’estomac : voici les sapeurs pompiers naturels 12 À boire avant de faire vos mots croisés… 19 Carvi et compagnie : cultivez-les pour ne pas vous empoisonner ! 20 Druides : ce qu’ils savaient des plantes (et qui peut toujours servir) 22 Le baume qui passe le bac 24 La douce amère : antidote de l’humidité 26 Le gommage qui n’enlève pas le bronzage ! 27 La reine des plantes : une petite fille de 12 ans… 28 Et aussi : Les naturopathes suisses en avance sur le reste de l’Europe ! (p6) - Le cohosh noir fait reculer les fibromes utérins - Le chardon-Marie peut protéger nos poumons de la fumée du tabac (p7) - Les livres (p30), l’agenda du mois (p31), le courrier des lecteurs (p32) Les vraies raisons de s’y remettre » Regardez cette belle mécanique, notre corps Il est fait pour bouger ! Une activité soutenue per- met de réduire le stress, d’avoir un moral d’acier, renforce la confiance et l’estime de soi 1, 2 L’activi- té physique permet aussi d’enrayer la plupart des maladies de civilisation : maladies cardiovascu- laires, diabète de type 2, hypertension, certains cancers ou dépression Plus généralement, bouger et se dépenser permet une bonne gestion du poids, améliore l’état de santé des os et la santé globale Bref, arrêtons les beaux discours, il est temps de s’y mettre ! Sport : ces plantes seront votre meilleur coach 30 minutes d’activité physique par jour : voici la durée minimum recommandée pour être bonne santé. Si vous en êtes loin, voici nos conseils et nos outils pour recommencer doucement, mais efficacement ! 1 Global health risks: mortality and burden of disease attribu- table to selected major risks Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2009 2 Rapport sur la santé dans le monde, 2002 – Réduire les risques et promouvoir une vie saine Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2002

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Plantesbien-être

A vos cahiers,c ,’est la rentrée !

le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°16 ~ septembre ~ 2015

Sommaire• Reprise du sport : ces plantes seront votre meilleur coach . . 1• Le genévrier : cette petite baie va vous étonner ! . . . . . . . . . . . 5• L’arbre aux quarante écus, c’est du vol ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6• Les effets spectaculaires du géant botanique ! . . . . . . . . . . . . . 8• Interview Olivier Chambon :

Le pouvoir incroyable des plantes visionnaires . . . . . . . . . . . 10• Brûlures d’estomac : voici les sapeurs pompiers naturels . . . 12• À boire avant de faire vos mots croisés… . . . . . . . . . . . . . . . . . 19• Carvi et compagnie : cultivez-les pour

ne pas vous empoisonner ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20• Druides : ce qu’ils savaient des plantes

(et qui peut toujours servir) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22• Le baume qui passe le bac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24• La douce amère : antidote de l’humidité . . . . . . . . . . . . . . . . . 26• Le gommage qui n’enlève pas le bronzage ! . . . . . . . . . . . . . . . 27• La reine des plantes : une petite fille de 12 ans… . . . . . . . . . . 28• Et aussi : Les naturopathes suisses en avance sur le reste de

l’Europe ! (p .6) - Le cohosh noir fait reculer les fibromes utérins - Le chardon-Marie peut protéger nos poumons de la fumée du tabac (p .7) - Les livres (p .30), l’agenda du mois (p .31), le courrier des lecteurs (p .32)

Les vraies raisons de s’y remettre

» Regardez cette belle mécanique, notre corps . Il est fait pour bouger  ! Une activité soutenue per-met de réduire le stress, d’avoir un moral d’acier, renforce la confiance et l’estime de soi 1, 2 . L’activi-té physique permet aussi d’enrayer la plupart des maladies de civilisation  : maladies cardiovascu-laires, diabète de type 2, hypertension, certains cancers ou dépression . Plus généralement, bouger et se dépenser permet une bonne gestion du poids, améliore l’état de santé des os et la santé globale . Bref, arrêtons les beaux discours, il est temps de s’y mettre !

Sport : ces plantes seront votre meilleur coach30 minutes d’activité physique par jour  : voici la durée minimum recommandée pour être bonne santé. Si vous en êtes loin, voici nos conseils et nos outils pour recommencer doucement, mais efficacement !

1 . Global health risks: mortality and burden of disease attribu-table to selected major risks . Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2009 .

2 . Rapport sur la santé dans le monde, 2002 – Réduire les risques et promouvoir une vie saine . Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2002 .

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Parmi les 50 000 fi-dèles qui chaque mois lisent Plantes & Bien-Être, nous avons le plaisir de compter Jean-Marie Pelt, cé-lèbre botaniste et vé-ritable pionnier d’une écologie humaine et généreuse. Avec lui, avec tous nos lecteurs, nous avons le sentiment de participer à une magni-fique contre-offensive pour reprendre le contrôle de notre environnement, de notre santé, de nos vies. De renouer ce lien intemporel avec la nature que la science et la médecine occidentales toutes-puissantes avaient cru pouvoir couper. En France, Jean-Marie Pelt est l’un de ceux qui ont permis de retis-ser progressivement ce fil en se faisant l’ambassadeur des plantes qui soignent, apaisent, guérissent. Et ce grand mouve-ment en marche, le succès de Plantes & Bien-Être en témoigne : il n’est pas près de s’arrêter !

La rédaction

Édito

Le dossier

Les secrets d’une reprise réussie

» Si la motivation peut être facile à trou-ver, tenir le cap est plus ardu ! La faute aux courbatures, au petit coup de fatigue ou au point de côté qui découragent . Vous craignez le manque de temps  ? Sachez que l’activité physique n’est pas forcément synonyme de sport intensif  ! Cela peut aller du jardinage à un grand ménage printanier ou encore une course en sac avec ses petits-enfants . Le secret pour une reprise réussie : 1- Prenez du plaisir  ! Choisissez une

activité agréable, ludique, conviviale, individuelle… en fonction de ce qui vous correspond .

2- Variez les types d’activités pour ne pas vous lasser .

3- Une bonne préparation à l’effort, nous allons le voir, évite les coups durs qui démotivent .

4- Votre meilleur coach, c’est vous ! Il est important de vous motiver et de vous féliciter .

» LES RECOMMANDATIONS DE L’OMS

Tranche d’âge Recommandations Objectifs

Enfants et adolescents (de 5 à 17 ans)

1 heure d’activité physique par jour ou plus, d’intensité modérée à soutenue.Au delà d’une heure, l’activité apporte un bénéfice supplémentaire pour la santé.

Améliorer l’endurance cardiorespiratoire, l’état musculaire et osseux ainsi que la santé cardiovasculaire et métabolique.

Adultes (de 18 à 64 ans)

2h30 à 5h d’activité hebdomadaire d’endurance modérée pratiquée par tranche d’au moins 10 mn.Ou au moins 1h15 à 2h30 d’activité d’endurance d’intensité soutenue.Ou une combinaison des deux types d’activité.Il est conseillé d’ajouter des exercices de renforcement musculaire au moins deux fois par semaine.

Améliorer l’endurance cardiorespiratoire, l’état musculaire et osseux, et réduire le risque de maladies non transmissibles et de dépression.

À partir de 65 ans

Idem que pour l’adulte, avec une recommandation supplémentaire : pour les personnes à mobilité réduite, pratiquer une activité physique qui vise à améliorer l’équilibre et à prévenir les chutes au moins trois fois par semaine.

Améliorer l’endurance cardiorespiratoire, l’état musculaire et osseux et réduire le risque de maladies non transmissibles, de dépression et de détérioration de la fonction cognitive.

Exemples d’activités modérées :• Marche soutenue.• Danse (sauf rock acrobatique !).• Jardinage.• Travaux ménagers et domestiques.• Bricolage.

Exemples d’activités soutenues ou intenses :• Course à pied.• Gravir une côte en marchant, faire du vélo ou nager à vive allure.• Musculation, aérobic, body weight (terme anglo-saxon qui désigne un

ensemble d’exercices qui consistent à soulever, tirer ou pousser son propre poids : pompes, squat, renforcements abdominaux, traction etc.).

• Football, volleyball, basketball…• Travaux de force.

1 . Global health risks: mortality and burden of disease attributable to selected major risks . Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2009 .

2 . Rapport sur la santé dans le monde, 2002 – Réduire les risques et promou-voir une vie saine . Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2002 .

3 . www .mangerbouger .fr 4 . http://www .who .int/dietphysicalactivity/factsheet_recommendations/fr/

Jean-Marie Pelt

80 % des gens ne bougent pas assez » 8 personnes sur 10 ne pratiquent pas suffisamment d’activité

physique au regard des recommandations officielles…• Le Programme national de nutrition santé (PNNS) 3 recom-

mande pour les adultes 30 minutes de marche rapide quoti-dienne ou équivalent . Ce temps pouvant être fractionné en 2 ou 3 selon les disponibilités de chacun . En fonction de l’inten-sité de l’exercice, le temps peut être plus ou moins long .

• L’OMS (Organisation mondiale de la santé) distingue trois ca-tégories de population 4, décrites dans le tableau qui suit .

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Les trois moteurs de notre corps !

» Retenons qu’il faut acti-ver les trois moteurs de notre corps que sont : Les quadriceps (les muscles des cuisses), les abdominaux et la sphère cardiorespiratoire . Plus ces trois pôles sont forts et entraînés, plus le mouvement est facile et agréable et plus vous éliminez les risques de vous faire mal .Recherchez en priorité des exercices qui activent ces zones comme la marche rapide ou la corde à sauter en petites séries . Ceci est la garantie d’un entraînement réussi qui vous rendra capable d’accé-der à de multiples activités d’endurance ou d’intensité et ainsi de varier les plaisirs .

Ces plantes qui donnent du courage » Une fatigue plus ou moins chronique décourage vos ardeurs ?

Commencez donc par une cure de plantes adaptogènes (qui aug-mentent notre résistance au stress), ces plantes qui ont été testées sur les militaires, les sportifs ou les cosmonautes afin d’augmen-ter leurs performances . Le ginseng (Panax ginseng), l’éleuthéro-coque (Eleutherococcus senticosus) ou la rhodiole (Rhodiola ro-sea) seront d’excellents boosters, sans pour autant être des dopants ni des excitants .Autre plante, cette fois de nos régions : la gentiane (Gentiana lutea) . Elle est tonique générale, digestive et améliore l’endurance . Il fut d’ailleurs une époque où nos coureurs du Tour de France ne s’en privaient pas . Pour ces quatre plantes, choisissez une formule qui vous convienne sous forme de gélule, d’extrait fluide ou hydroalcoolique . Faites une cure de 3 semaines, et renouvelez si besoin .À noter, le ginseng est contre-indiqué en cas d’hypertension . La femme enceinte et allai-tante ou l’enfant avant sa puberté ne doivent pas consommer les plantes adaptogènes . La gentiane fait exception car elle ne comporte pas de contre-indication .

L’échauffement pour préparer le corps » Avant une activité soutenue ou intense, échauffez-vous avec

quelques exercices qui activent les trois moteurs (cuisses, abdo-minaux et sphère cardiorespiratoire) . Ensuite, en début d’exercice, progressez doucement en intensité et respirez amplement pour éviter les points de côté . Juste avant votre pratique, pensez à la menthe poivrée . C’est mieux qu’un réveil matin ! Sous forme d’huile essentielle, la men-the (Mentha piperita) a en effet montré 5 une action stimulante sur

les performances . Elle réveille l’organisme, active la circulation sanguine, ouvre les voies respiratoires et diminue la sensation de soif qui peut survenir très vite en début d’activité . Pour un bon effet, une seule goutte suf-fit ! Ne mettez surtout pas le flacon direc-tement à la bouche . Déposez plutôt une goutte sur votre main, dans le creux qui se forme lorsque vous mettez en exten-sion votre pouce . Absorbez ensuite cette goutte en prenant soin, si possible, de ne pas en mettre sur vos lèvres .Attention, la menthe poivrée est contre-indiquée pour la femme enceinte et allaitante, le jeune enfant ou le sujet épileptique .

Stimulez vos muscles ! » Préparation musculaire  : un tel mé-

lange se doit d’être échauffant, circula-toire et stimulant . L’huile essentielle de gaulthérie remplit pleinement ces trois conditions . Préparez le mélange et ap-pliquez-le sur les zones musculaires concernées à raison de quelques gouttes avant l’effort .

• HE de gaulthérie (Gaultheria procumbens) 100 gttes

• HV de noisette (Coryllus avel-lana) 40 ml

À noter  : la gaulthérie est contre-indiquée en cas de traitement anticoagulant ou d’allergie à l’aspirine, ainsi que chez la femme enceinte et le jeune enfant .

Préparation respiratoire : si votre respira-tion vous fait vite défaut lors d’un effort, vous pouvez coupler le mélange suivant : l’eucalyptus radiata augmente votre po-tentiel respiratoire, le laurier noble est un bon tonique nerveux qui donne cou-rage et confiance pour une pratique effi-cace et durable . À appliquer sur le thorax à raison de 10 gouttes avant l’effort .• HE d’eucalyptus radiata

(Eucalyptus radiata) 60 gttes• HE de laurier noble

(Laurus nobilis) 40 gttes• HV de noisette

(Coryllus avellana) 40 ml

5 . Meamarbashi A . Instant effects of peppermint essential oil on the physiological parameters and exercise performance . Avicenna J Phytomed . 2014;4(1):72-78 .

quadriceps

abdominaux

quadriceps

sphère cardio- respiratoire

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Après l’effort… » Vous souffrez de crampes, de courbatures et de fatigue ? Et si

c’était uniquement la conséquence d’un manque d’étirements  ? En effet, court-circuiter cette étape est une erreur fréquente qui ne pardonne pas, tout particulièrement au niveau des jambes qui abritent les muscles les plus puissants . Préférez les étirements doux de type stretching qui permettent une bonne récupération .Et la boisson ? Il faut boire en quantité raisonnable avant l’effort pour ne pas gonfler l’estomac, et abondamment ensuite . L’acide lactique généré par l’activité musculaire sera alors plus facilement éliminé .Pour éviter les crampes, consommez aussi des aliments riches en potassium, grâce aux légumes qui en contiennent beaucoup . Si cela ne suffit pas, prenez une ampoule de potassium sous forme d’oligo-élément par voie sublinguale chaque matin à jeun durant un mois . Effet immédiat et durable garanti !Après l’effort, vous pouvez appliquer le mélange suivant à raison de quelques gouttes sur les zones musculaires qui ont été sollicitées :• HE d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) 40 gttes• HE de romarin à camphre (Rosmarinus off. camphoriferum)

30 gttes• HE de lavandin super (Lavandula x burnatii super) 30 gttes• HV de millepertuis (Hypericum perforatum) 40 mlCe mélange est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante, chez le jeune enfant . Ne pas s’exposer au soleil après application car l’HV de millepertuis est photosensibilisante .

Faire face aux coups durs » Pour tout traumatisme – ecchymose, tendinite, entorse, déchi-

rure et même fracture – il existe une plante ultra polyvalente et très efficace, la consoude . On l’emploie sous forme de baume ou en extrait hydroalcoolique appliqué en compresse . Cicatrisante, anti-inflammatoire et antalgique, elle résorbe rapidement le trau-matisme . S’il est un seul remède à avoir c’est celui là !Les préparations proposées ci-après raviront les adeptes des huiles essentielles . Celles-ci sont très puissantes car très concentrées en principes actifs . Les mélanges additionnent leurs propriétés et n’en sont que plus efficaces .

Coup, traumatisme, ecchymose :• HE d’hélichryse italienne (Helichrysum

italicum) 40 gttes• HE de menthe poivrée (Mentha piperita)

25 gttes• HE de calophylle (Calophyllum inophyl-

lum) 1 ml• HV d’arnica (Arnica montana) 4 mlAppliquez quelques gouttes en tapotant la zone concernée plusieurs fois par jour jusqu’à amélioration .

Déchirure musculaire, élongation, en-torse :• HE d’hélichryse italienne (Helichry-

sum italicum) 50 gttes• HE d’eucalyptus citronné (Eucalyp-

tus citriodora) 50 gttes• HE de gaulthérie (Gaultheria procu-

mbens) 20 gttes• HE de calophylle (Calophyllum ino-

phyllum) 5 mlAppliquez 5 gouttes 3 à 4 fois par jour durant au moins les 2 semaines de repos nécessaires .Ce mélange est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante, chez le jeune enfant .

Tendinite :• HE d’eucalyptus citronné (Eucalyp-

tus citriodora) 200 gttes• HE de gaulthérie (Gaultheria procu-

mbens) 50 gttes• HV de noisette (Corylus avelana) ou

gel à base de silice 10 mlAppliquez localement 3 à 6 fois par jour et buvez de l’eau abondamment . Vous pouvez renforcer l’effet avec une cure d’infusion de feuille de bouleau .Ce mélange est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante, chez le jeune enfant .

Un dernier conseil… » Ne tournez pas la page tout de suite !

Prenez un carnet, écrivez vos objectifs, des idées d’activités qui vous plairaient et trouvez le moyen d’intégrer ce moment précieux dans votre emploi du temps . Reprenez possession de votre corps et de vos mouvements !

Nicolas Wirth Naturopathe

www .naturetre .fr

HV = huile végétale – HE = huile essentielle

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Cette petite baie va vous étonner Si vous n’arrivez pas à venir à bout d’une cystite, c’est la baie de genièvre qu’il vous faut ! Mais elle est aussi imparable pour chasser les gaz intestinaux.

genièvre ! Le genévrier est aussi un stimu-lant de l’estomac et de la digestion en gé-néral . Les principes amers qu’il contient augmentent les sécrétions digestives, ce qui favorise la dégradation des aliments .

Domptez la baie ! » Pour éradiquer une infection uri-

naire qui débute, placez une bonne cuil-lère à café de baies fraîchement écrasées dans une tasse d’eau bouillante . Laissez infuser 20 minutes à couvert . Buvez 2 à 3 tasses par jour durant 5 à 7 jours pas plus . On peut aussi opter pour un ex-trait hydroalcoolique à raison de 20 à 30 gouttes 2 à 3 fois par jour à diluer dans un verre d’eau sur la même durée .Contre les fermentations intestinales, l’usage alimentaire pourra suffire à raison d’une dizaine de baies chaque jour, dans les plats ou à mâcher directement . Si l’on veut profiter des bienfaits drainants du ge-névrier, on peut suivre des cures longues avec ses jeunes pousses en macérât glycé-riné . Elles seront idéales pour un drainage plus doux des fonctions rénale et hépa-tique . Sous cette forme, il aura même un effet protecteur et régénérant cellulaire .Précautions d’emploi  : ne pas utiliser la baie de genièvre en cas d’insuffisance rénale, en cas d’inflammation rénale ou gastrique . Contre-indiquée durant la grossesse . Toujours utiliser sur une courte période .

Nicolas Wirth Naturopathe

www .naturetre .fr

1 . Actif sur Salmonella esp ., Steptococcus esp ., Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aoreus, Shigella dysentria, Escherichia coli et même le Candida albicans .2 . In vitro effect of branch extracts of Juniperus species from Turkey on Staphylococcus aureus biofilm . Marino A1, Bellinghieri V, Nostro A, Miceli N, Taviano

MF, Güvenç A, Bisignano G .3 . Gordien AY, Gray AI, Franzblau SG, Seidel V . Antimycobacterial terpenoids from Juniperus communis L . (Cuppressaceae) . J Ethnopharmacol . 2009 Dec

10;126(3):500-5 . PMID 19755141

Un redoutable antiseptique » Lorsqu’une épidémie de peste survenait dans un village, on

courait chercher des baies de genièvre pour combattre la progres-sion de la maladie . Les apothicaires du Moyen Âge avaient donc largement devancé les études très sérieuses publiées depuis, qui démontrent l’action antiseptique du genévrier 1, 2, 3 . Encore bien au-delà, on a retrouvé des baies de genièvre dans des auges en pierre datant de la Préhistoire .Ce n’est pas étonnant car son efficacité est réelle . Pour éliminer les bactéries du système urinaire, il fait d’ailleurs partie des plantes les plus puissantes  ! Son autre effet majeur est de stimuler efficace-ment l’élimination urinaire . Ce double effet, antiseptique et diuré-tique, est souvent radical pour enrayer une infection urinaire dé-butante . Tellement efficace qu’on peut en même attendre de bons résultats en cas de cystite résistante aux antibiotiques .On l’emploie toujours sur une courte période car son effet drainant est tellement puissant qu’il irriterait, au long cours, l’arbre urinaire . De fortes doses prises trop longtemps pourraient même faire ap-paraître du sang dans les urines . Rassurez-vous, aucun risque sur une courte période . Notons simplement qu’il est contre-indiqué en cas d’insuffisance ou d’inflammation rénale diagnostiquée par un médecin . Et bien entendu, consultez un médecin si la cystite évolue mal au delà de 3 jours .

On ne le met pas par hasard dans la choucroute !

» Mais son effet antibactérien n’intervient pas seulement sur l’arbre urinaire . Traditionnellement, on employait aussi le genièvre pour les infections pulmonaires diverses et même la tuberculose . Il sem-blerait qu’il inhibe la prolifération bactérienne de façon générale par le biais du sang, tout en agissant sur les bactéries pathogènes de l’intestin . Le genévrier est donc très utile pour réguler la flore intestinale et éviter la formation de gaz et de ballonnements . C’est aussi son effet carminatif (qui chasse les gaz) qui fait sont intérêt dans la choucroute . Ne faites donc pas l’erreur d’oublier les baies de

Le genévrier… ça alors !

6 L’histoire raconte…

Les naturopathes suisses en avance sur le reste News

de l’Europe Praticien(ne) de naturopathie avec diplôme fédéral  : voici le nouveau titre officiel qu’a approuvé en avril dernier le Secrétariat d’État à la Formation (SEFRI) de la confédération . En Suisse, la naturopathie englobe la pratique de quatre médecines naturelles . Ainsi, les professionnels qui valideront leur diplôme pourront désormais afficher et faire valoir dans tout le pays le titre de Naturopathe avec diplôme fédéral en médecine ayurvédique, en homéopathie, en médecine traditionnelle chinoise ou en mé-decine naturelle traditionnelle européenne, selon leur pratique effective . Cette réglementation est considérée comme pilote en Europe et pourra inspirer d’autres pays . www .aptn .ch

Le ginkgo biloba n’en finit pas d’exciter notre curiosi-

té et de nous faire fantasmer par toutes les anecdotes

dont il est entouré. Cela a fini par lui forger une véri-

table mythologie : arbre des dinosaures, arbre qui pond

des œufs, arbre qui a résisté à la bombe d’Hiroshima…

La seule histoire qui est vérifiée, c’est celle de son in-

troduction en France.

En 1780 un botaniste parisien, M. de Pétigny, voyage

à Londres pour la visite des plus fameux jardins. Il

tombe par hasard chez un pépiniériste qui prétend

être le seul à posséder des ginkgos ; il lui montre

alors un pot contenant cinq plants issus d’un semis

de graines reçues du Japon. M. de Pétigny, qui a des

vues précises sur les petits arbres, l’invite à un co-

pieux « déjeuné » (en français déformé dans le texte

anglais) abondamment arrosé de bon vin. Les va-

peurs alcooliques aidant, il persuade son invité de

lui vendre les plants. Et le marché est ainsi conclu

L’arbre aux quarante écus, c’est du vol !

pour 25 guinées. Le botaniste ne s’attarde pas et part

avec la potée sous le bras. Le lendemain matin, le

pépiniériste londonien réalise son erreur, retrouve

son acheteur et lui demande de lui revendre un

des cinq plants pour le prix total, soit 25 guinées.

Belle plus-value : mais les plants sont déjà embar-

qués en direction de la France. Tout compte fait,

chaque plant sera revenu à 120 francs, soit 40 cou-

ronnes ou 40 écus, l’arbre gardera son nom français

d’Arbre aux 40 écus (et non 100 ou 1 000 comme on

le dit souvent). Bel investissement, car presque tous

les ginkgos plantés en France descendent de ces cinq

plants.

Serge Schall

Docteur-ingénieur en agronomie, jardinier

News Le cohosh noir fait reculer les fibromes utérinsUne étude randomisée en double-aveugle vient de donner une nouvelle fois raison à une plante sur un médi-cament . L’expérience a comparé l’action d’un extrait de cohosh noir (Cimicifuga racemosa) avec celle de la ti-bolone sur les fibromes utérins (tumeurs non cancéreuses) . La tibolone est la molécule active d’un traitement hormonal substitutif (THS), le Livial®, prescrit lors de troubles de la ménopause . Les 244 participantes, âgées de 41 à 62 ans et d’origine chinoise, ont reçu chaque jour durant 12 semaines soit 40 mg d’extrait de cohosh, soit 2,5 gr de tibolone . Au terme de l’étude, les chercheurs ont pu observer une réduction du volume moyen des fibromes les plus gros (de l’ordre de 30,3 %) chez 70 % des femmes qui avaient reçu l’extrait de plante . Parmi celles qui avaient pris la tibolone, seulement 35,7 % ont bénéficié d’une réduction de leurs fibromes . Notons également que chez 53,6 % des femmes traitées à la tibolone, la taille des fibromes a augmenté de 4,7 %, ce qui correspond d’après les chercheurs à l’évolution habituelle des fibromes non traités, comme le montrent de précédentes études .Les auteurs de cette expérience affirment que « le cohosh noir semble être le meilleur choix pour soulager les femmes ménopausées qui ont des fibromes utérins. Il fournit un soulagement adéquat des symptômes de la ménopause et évite une augmentation de la taille des fibromes qui est généralement une cause de préoccupation pour le patient. » Une autre étude de plus grande envergure devra confirmer ces résultats prometteurs . En attendant, tout porte à croire qu’il ne faut pas se priver des bienfaits de cette plante .Xi S, Liske E, Wang S, et al . Effect of isopropanolic Cimicifuga racemosa extract on uterine fibroids in comparison with tibolone among patients of a recent ran-domized, double blind, parallel-controlled study in Chinese women with menopausal symptoms . Evid Based Complement Alternat Med . 2014;2014:717686 . doi: 10 .1155/2014/717686 .

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Le chardon-Marie peut protéger nos poumons de la fumée du tabac Chaque jour, nous respirons plus de 8 000 litres d’air contenant 21 % d’oxygène, molécule à la fois pour-voyeuse d’énergie et puissant oxydant . Les muqueuses respiratoires des bronches et des poumons sont par-ticulièrement exposées aux agressions extérieures, dont les polluants (dioxyde d’azote, ozone, dioxyde de soufre . De plus, le tiers de la population adulte mondiale aspire une charge massive d’oxydants provenant des cigarettes . Plus de 3 000 composés aromatiques toxiques et de nombreux produits générateurs d’oxydants ont été iden-tifiés dans la fumée de cigarette inhalée dont 1015 radicaux libres par bouffée, générateurs de stress oxydant . Fumer augmente donc l’inflammation et le stress oxydatif dans nos poumons, et représente un risque ma-jeur de développement de bronchite obstructive, entre autres . Les effets de la silymarine, une substance polyphénolique (flavonoïde) isolée à partir des graines et des fruits du chardon-Marie, ont été étudiées sur l’inflammation et le stress oxydant des voies aériennes induits chez des souris exposées deux fois par jour, six jours par semaine pendant un mois à un produit irritant les bronches . Les résultats suggèrent que la silymarine atténue l’inflammation et le stress oxydatif induit par la fumée de cigarette au niveau des voies aériennes supérieures .Li D, Xu D, Wang T, Shen Y, et al . Silymarin Attenuates Airway Inflammation Induced by Cigarette Smoke in Mice . Inflammation . 2014 Aug 13 .

News

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Les effets spectaculaires du géant botanique ! Utilisé avec une redoutable efficacité en aromathérapie, l’eucalyptus est excellent pour soigner les infections pulmonaires et les autres maux de l’hiver. C’est une plante étonnante, majestueuse et puissante.

S’il y a bien un arbre à parfum, connu de tous, c’est l’eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus . Originaire de la Tasmanie et de l’Australie, il est capable de s’installer et de se sentir « comme chez lui » aux quatre coins du monde . L’essence de cet arbre le plus cé-lèbre du monde est répertoriée comme un remède important dans toutes les traditions médicinales : aborigène, asiatique, africaine, amérindienne et européenne !

600 espèces différentes » Appartenant à la grande famille botanique des Myrtacées, l’Eu-

calyptus comporte environ 600 espèces différentes . Les eucalyptus ont une croissance très rapide – ce qui explique leur exploitation par l’homme pour fournir du bois d’œuvre, du combustible et du papier . L’arbre à la cime la plus haute répertoriée au monde est un eucalyptus d’Australie dépassant les 130 mètres de hauteur ! L’Eu-calyptus globulus est capable de grandir de 30 mètres en dix ans sans attention particulière de l’Homme .

Ce n’est pas forcément un ami de la nature !

» Friands d’eau, les eucalyptus ont été plantés en Afrique pour assécher des régions marécageuses infestées de paludisme . Cette même avidité d’eau lui vaut la méfiance de certains écologistes soucieux de préserver l’écosystème naturel qui existait avant la gé-néralisation de son usage . L’Eucalyptus globulus est le premier de son genre à avoir été intro-duit en Europe . C’est un colonisateur virulent qui ne tolère que les siens dans son entourage proche . Quand ses feuilles persistantes, gorgées d’essence aromatique, tombent à ses pieds, elles forment un tapis d’une efficacité anti-infectieuse et antivirale telle que l’Eu-calyptus globulus met à mal la fertilité du sol pour d’autres espèces . Sa présence imposante, accompagnée de son puissant parfum, a plutôt tendance à éloigner d’autres formes de vie incommodées pas son feuillage qui s’avère toxique quand il est ingéré à forte dose . Les oiseaux ne le choisissent pas facilement pour y faire leur nid et les petits rongeurs n’y trouvent guère d’accueil, car son bois

est imputrescible . Dans son habitat ori-ginel, en Australie, il en est autrement car le koala est un amateur de ses feuilles et le choisit comme habitat . Son tronc est entouré d’une écorce claire, bleutée, s’exfoliant en grandes bandes brunes qui se détachent du tronc . Une autre particularité très inhabituelle dans le monde des plantes, mais caractéris-tique du genre Eucalyptus, se trouve à l’origine du nom scientifique le dé-signant  : le préfixe grec « eu » veut dire « bien » et « calypsos » signifie « couvert » . En effet, dans ses fleurs, les pétales et le calice sont soudés et le bouton floral est caractérisé par la présence d’une sorte de « couvercle » qui reste bien fermé jusqu’au moment où les fleurs éclosent . Les boutons floraux bleutés et anguleux ressemblent à de véritables caissons blin-dés en fer forgé .

Aromathérapie

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Les graines survivent parfois aux feux de forêt

» Lors de sa floraison, l’arbre invite généreusement oiseaux, abeilles, papillons et autres gourmands à un festin de nectar afin de donner naissance à ses trésors globuleux qui assureront la survie certaine de son espèce . Les graines sont fermement encapsulées dans ses fruits ligneux qui survivent parfois même au feu forestier . En ce qui concerne les feuilles de cet arbre, la forme du feuillage juvénile est arrondie en forme de cœur . Ce sont les rameaux feuillus que l’on trouve souvent chez les fleuristes pour apporter une touche de couleur bleu-argenté à un bouquet plutôt que de lui associer un feuillage vert . L’arbre adulte perd en revanche de son charme ar-rondi : ses feuilles se transforment en faucilles d’un vert profond et sont portées verticalement . C’est encore une autre stratégie de sur-vie remarquable pour éviter une déperdition trop importante d’eau par le biais de ses feuilles . En les détournant de cette manière d’une exposition directe au soleil, il laisse passer le soleil entre ses feuilles lancéolées et n’offre de fait que très peu d’ombrage . Les feuilles d’eu-calyptus sont l’unique source d’eau dont s’abreuve le koala .

Un géant plein de vertus » L’Eucalyptus globulus est donc un géant dont les attributs ma-

jeurs sont la force imputrescible de son bois dur, la résistance ef-ficace à toute forme de concurrence, l’adaptabilité à la survie dans un milieu pauvre à condition d’avoir de l’eau, et la transformation qui s’opère avec l’âge . Tout comme l’Eucalyptus globulus exprime dans sa floraison l’apogée de son audace à défier toute épreuve, l’huile essentielle d’Eucalyptus globulus, obtenue par la distillation des feuilles, est capable d’affronter les situations d’adversité . L’HE d’Eucalyptus globulus est une des réponses les plus efficaces dont dispose l’aromathérapie en cas d’infections bronchopul-monaires . C’est même assez spectaculaire . La composition bio-chimique de l’huile essentielle révèle clairement sa prédilection pour la sphère respiratoire : elle contient environ 70 % de la molé-cule expectorante par excellence, le 1 .8 cinéole que vous trouverez également chez un congénère, l’Eucalyptus radiata . Mais c’est la présence du globulol, un sesquiterpénol ayant des propriétés an-tivirale, hormonale et décongestionnante importantes qui la ca-ractérise spécifiquement et oriente efficacement son action vers les voies respiratoires basses . Le globulol lui confère son parfum « lourd » et « entêtant » signalant la présence d’une molécule parti-culièrement active sur le plan hormonal . Pour cette raison, ce n’est jamais un premier choix aromathérapeutique chez les enfants . Exceptionnellement, elle est utilisée en cas d’otite et de bronchite chez les enfants, mais toujours en mélange avec d’autres huiles es-sentielles et sur des périodes courtes .

En cas de grippe, un adulte peut appli-quer 6 gouttes d’HECT Eucalyptus glo-bulus directement sur le thorax en fric-tion, jusqu’à 4 fois par jour . En prévention des agressions hiver-nales, il est conseillé de préparer un mé-lange de 2 gouttes d’HECT d’Eucalyptus globulus + 4  gouttes d’HV d’amande douce ou noyaux d’abricot dans un petit récipient . Appliquez un peu du mélange au point d’acupuncture sur le méridien du poumon (le point 9P qui en est le point de tonification), d’abord sur le poi-gnet droit, puis sur le poignet gauche, matin, midi et soir pendant 3 jours . Ce protocole peut être prolongé de quelques jours s’il y a un début de rhume .

L’association de ce mélange au point 9P convient parfaitement pour des personnes qui n’osent pas entreprendre quelque

chose de peur d’échouer . C’est un sou-tien pour toute personne qui se sent har-celée, ayant du mal à défendre son ter-ritoire personnel ou son espace intime comme dans certains milieux de travail en « open space » .

Elske Miles

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Le pouvoir incroyable des plantes visionnairesLes plantes psychédéliques sont de retour ! Cette fois-ci, pour leurs indications théra-peutiques. Pour le psychiatre Olivier Chambon, ces substances, devraient être utilisées en neurologie et en psychiatrie pour traiter dépression, TOC, anxiété…

Rencontre avec Olivier Chambon

Olivier Chambon est un médecin psychiatre hors norme . Ce pionnier s’intéresse depuis longtemps à des ap-proches comme l’EMDR (désensibilisation et reprogrammation par mouvement des yeux) ou l’hypnose et il s’est attaché à leur intégration en psychothérapie . Auteur de plusieurs livres de référence, il inclut depuis une dizaine d’années les états modifiés de conscience à ses séances .

Maria Sabina, une femme chamane et guérisseuse qui utilise des champignons « magiques » lors de ses cérémonies . Was-son ramène des échantillons avec lui pour les faire analyser, et c’est ainsi qu’un cher-cheur suisse, Albert Hofmann, celui qui avait découvert le LSD quelques années auparavant, peut en identifier les deux molécules principales, la psilocyne et la psilocybine qui sont actives sur le système nerveux central . Les recherches se sont par la suite multipliées entre autres sur le traitement des névroses, avec des amélio-rations spectaculaires . Malheureusement, il y a eu aussi des débordements dans l’uti-lisation de ces substances . Timothy Lea-ry, professeur à Harvard, distribuait par exemple la psilocybine à ses étudiants  ! La presse a raconté que les gens sautaient par la fenêtre croyant voler, créant une vé-ritable « légende urbaine » . Tant et si bien que cela s’est terminé par une interdiction de ces substances et du même coup par l’arrêt net des recherches .

Mais c’est tout de même normal, si des gens sautaient par la fenêtre !

» Il s’agissait d’une histoire totalement fausse répandue par la presse . Mais si l’on considère le sujet scientifiquement, on est obligé de constater qu’aucune étude n’a montré que prendre des champignons ou du LSD pouvait conduire au suicide

En France, les plantes hallucinogènes sont considérées comme des drogues et sont formellement interdites. Cependant vous pensez que leur potentiel thérapeutique est vaste. Pouvez vous nous éclairer ?

» Avant tout, il faut bien s’entendre sur les termes . Plutôt que d’uti-liser le mot « hallucinogène », il faudrait parler de plantes « vision-naires », car elles permettent de voir d’autres réalités en élargissant notre champ de conscience . D’ordinaire, nous percevons la réalité à travers nos cinq sens, mais d’autres plans de réalité invisibles existent bel et bien . Certaines substances comme le LSD, la mes-caline ou l’ayahuasca, facilitent l’élargissement de la conscience . C’est donc tout autre chose que des plantes hallucinogènes qui provoqueraient des hallucinations sans existence réelle, ou que des substances stupéfiantes, comme les amphétamines et l’alcool, qui rétrécissent la conscience . Les substances visionnaires ou psy-chédéliques permettent, elles, d’éveiller et d’éclaircir la conscience . Souvent, on confond tous ces termes et on méconnaît le potentiel des plantes visionnaires . En revanche, il est vrai que leur usage n’est pas anodin et il faut les consommer sous contrôle d’un thé-rapeute qualifié . Mais à l’inverse des drogues, elles ne comportent pas de risque de dépendance ou de toxicité lorsqu’elles sont cor-rectement administrées .

De nos jours, nous avons tellement d’études qui montrent leur potentiel thérapeutique qu’il faudrait

dépasser de vieux préjugés qui ont la vie dure.

Mescaline, ayahuasca et LSD : leurs effets ont-ils vraiment été étu-diés de façon scientifique ?

» Bien sûr . Au début des années 1960, aux États-Unis, il y a eu un énorme intérêt scientifique pour ces substances . Presque un millier d’études ont été effectuées sur 40 000 patients avec des résultats très prometteurs . L’histoire commence en 1954 quand un mycologue, Robert Gordon Wasson, se rend dans le sud du Mexique et rencontre

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Prozac ou les antidépresseurs, sauf qu’il suffit seulement d’une à quelques prises pour avoir un effet durable, tandis que les antidépresseurs doivent être pris tous les jours durant des mois ! Pour les TOC ou pour la dépression, quelques prises sont suffisantes pour interrompre les troubles . Ce sont des substances dont le potentiel thérapeutique est remarquable, les données scientifiques ne manquent pas pour donner de nombreux argu-ments en faveur d’un retour contrôlé de leur usage en médecine !

Propos recueillis par

Alessandra Moro Buronzo et Annie Casamayou

» PLANTES PSYCHÉDÉLIQUES AU SERVICE DE LA MÉDECINE• L’ayahuasca  : un breuvage à base

de lianes originaires du Pérou, uti-lisé au cours de cérémonies chama-niques

• L’iboga  : une plante africaine utili-sée traditionnellement pour voya-ger dans le monde des esprits

• Le peyotl  : un cactus qui contient de la mescaline, la molécule psy-choactive

• La sauge divinatoire  : une plante utilisée par les Indiens aztèques à des fins médicales et religieuses .

» LES AUTRES SUBSTANCES PSYCHÉDÉLIQUES • La kétamine : une molécule de syn-

thèse utilisée comme anesthésiant• La MDMA ou l’ecstasy : une molé-

cule de synthèse• Le LSD : extrait de l’ergot de seigle,

il est depuis synthétisé .

» LIVRELa médecine psychédélique Dr Olivier ChambonÉditions Les Arènes 2009

ou à la psychose, en tout cas pas plus que dans un groupe de sujets en psychothérapie ! Ces substances ne créent pas d’addiction et ne sont pas toxiques à condition de les prendre dans de bonnes condi-tions d’utilisation . Leur potentiel thérapeutique est même si im-portant qu’après 25 ans de stagnation, les recherches scientifiques ont repris de plus belle, aux États-Unis depuis 1992 mais aussi dans beaucoup d’autres pays qui s’y intéressent de très près .

Quelle maladie pourrait-on traiter par ces substances psychédéliques ? » Elles représentent une voie d’avenir très prometteuse, en parti-

culier pour soigner ceux qui souffrent de troubles neurologiques ou de dépressions chroniques et qui résistent aux traitements clas-siques . Lors des études menées dans les années 1960, 66 % des patients atteints de névroses sévères ont connu des améliorations nettes de l’anxiété et de la dépression . On peut reprocher à ces études anciennes de ne pas avoir été réalisées en suivant le cadre scientifique actuel, c’est à dire en double-aveugle contre placebo . Il suffirait de les reproduire…Depuis quelques années, d’autres axes de recherche se sont déve-loppés . Ils ont évalué l’impact de la psilocybine sur les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et on a constaté que tous les patients de l’étude ont vu leurs troubles nettement diminuer . Egalement sur une maladie rare qui provoque des céphalées très douloureuses parfois impossibles à vaincre par les antidouleurs et où la psilocybine a permis de nettes améliorations pour 85 % d’entre eux . Pareil pour l’anxiété et la dépression des patients can-céreux en fin de vie, ou pour les dépressions résistant aux anti-dépresseurs . Les résultats sont réellement concluants et c’est une très bonne nouvelle pour tous ceux pour qui les molécules clas-siques sont inefficaces . Il y a aussi un grand nombre d’études sur la kétamine, une autre molécule psychédélique, qui agit tout aussi bien sur les dépressions aiguës que chroniques . Egalement sur le LSD ou l’ayahuasca, dont on a montré qu’il permettait de soigner l’alcoolisme . Bref, il est probable qu’un jour proche leur emploi pourra être légalisé sous contrôle médical .

Comment ces substances psychédéliques agissent-elles sur notre or-ganisme ?

» Grâce à l’imagerie médicale, on sait déjà que la psilocybine n’agit pas de façon anarchique sur le cerveau, au contraire, elle diminue l’activité de zones cérébrales bien précises, celles qui sont respon-sables de l’ornière dans laquelle se trouvent les dépressifs, obnu-bilés par des souvenirs et des pensées négatives répétitifs . C’est sans doute comme ça qu’elle est active contre la dépression . On sait aussi qu’elle active les connexions entre les neurones et qu’elle augmente la croissance des cellules nerveuses, ce qui permet au patient de créer de nouvelles possibilités, de nouvelles pensées et émotions, c’est très positif ! On s’est également rendu compte que la psilocybine agit sur les mêmes récepteurs à la sérotonine que le

12 Votre dossier

Quand il se rappelle à notre bon souvenir, c’est souvent que l’on a un peu abusé de bonnes choses, ou forcé sur les mauvaises choses… L’estomac est en effet au centre de notre système diges-tif, et c’est là que les aliments que nous avons mâchés atterrissent après être descendus le long de l’œsophage .L’estomac, lui, a deux grandes techniques pour nous permettre de bien digérer ce que nous avons mangé . D’abord, la digestion mé-canique : il brasse les aliments, un peu à la manière d’une centri-fugeuse… L’autre partie de son travail repose sur la digestion chimique  : l’estomac mélange les aliments aux sucs gastriques  : eau, acide chlorhydrique, enzymes…Au moment de la digestion, notamment quand on mange des pro-téines, l’estomac est relativement acide . Son pH est compris entre 1,5 (pendant la nuit) et 5 (en début de digestion) . Cette acidité est absolument nécessaire, sinon les en-zymes ne pourraient pas agir efficacement . C’est pourquoi il faut toujours faire attention lorsqu’on prend des médicaments  : ils peuvent diminuer l’acidité, et donc modifier le processus de di-gestion .Quand l’estomac fait son travail de brassage, il transforme les ali-ments en une pâte appelée chyme qu’il déverse dans le duodé-num : ce chyme va alors être neutralisé par la bile qui vient du foie et le suc pancréatique sécrété par le pancréas .En tout, il faudra entre 3 à 7 heures à l’estomac pour digérer .

Pourquoi ces brûlures ? » Au niveau de la muqueuse se trouve a une couche de mucus

qui la protège du suc gastrique . Mais quand la muqueuse est blessée, le suc gastrique va l’agres-ser . C’est là qu’elle va s’enflammer . Oui, il y a comme du feu dans l’estomac . C’est ce qu’on appelle une gastrite ! Ces lésions peuvent être provoquées par notre alimentation, bien sûr . En cause, la consommation fréquente de fritures, de barbecue, de graisses

Brûlures d’estomac : voici les sapeurs pompiers naturelsUne sensation de brûlure, des aigreurs, des remontées acides ? Suivez nos conseils pour éteindre ces douleurs.

L’estomac est la partie du tube digestif, en forme de poche en J majuscule, située entre l’œsophage et le duodé-num . Chez l’adulte, il mesure 15 cm de haut, contient 50 ml quand il est vide et peut atteindre 4 litres quand il est plein !

» LES DEUX PORTES DE L’ESTOMACEn haut de l’estomac, à l’entrée, on trouve le cardia . C’est la jonction entre l’œsophage et l’estomac . Il s’agit d’un sphincter fonctionnel qui empêche la remontée des aliments de l’estomac vers l’œsophage qui le supporterait très mal . D’ailleurs, quand il y a un pro-blème, on voit apparaitre un reflux gas-tro-œsophagien qui provoque des « ai-greurs » franchement désagréables  ! En bas, c’est le pylore . Lui est là pour connecter l’estomac au duodénum . Il est divisé en 2 parties : l’antre du pylore qui le connecte au corps de l’estomac, et le canal du pylore qui le connecte au duodénum . Le sphincter du pylore ou valve est un anneau puissant de mus-cles lisses à la fin du canal du pylore qui permet le passage du chyme de l’es-tomac au duodénum .

saturées, mais aussi le tabac, l’alcool, le café, les boissons acides…Par ailleurs, de nombreux médicaments peuvent en être la cause comme l’aspi-rine, les anti-inflammatoires non stéroï-diens (AINS), médicaments à base de cortisone, certains antalgiques ou anti-biotiques… Certains sont souvent as-sociés à des antiacides mais qui ont eux aussi des effets indésirables .

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Comment le diagnostiquer ?Un gastro-entérologue pourra diagnostiquer assez aisément ce « feu de l’estomac » à travers l’interroga-toire . Il pourra d’ailleurs être confirmé par une palpa-tion en dessous du sternum qui est douloureuse .Si les douleurs persistent, il demandera une gastros-copie (endoscopie) . Il s’agit d’un instrument flexible qui est introduit après anesthésie et qui permet d’ex-plorer les muqueuses et éventuellement d’effectuer des prélèvements . On peut aussi rechercher la présence d’un germe au-jourd’hui bien connu : l’Helicobacter pylori .

L’ulcère, une infection très répandue

» L’ulcère gastrique ou ulcère de l’estomac est en réa-lité une perte de substance de la muqueuse gastrique . On sait aujourd’hui que la plupart de ces ulcères sont dûs à la présence de cette bactérie, Helicobacter pylo-ri, découverte en 1983 et dont le rôle a été confirmé en 1991 .L’Helicobacter pylori arrive à se développer malgré l’acidité du milieu . Cette infection est très répandue . La bactérie produit une toxine qui s’attaque à la mu-queuse ! Il en résulte une inflammation .Grâce à sa forme hélicoïdale et ses flagelles, la bac-térie se glisse à travers les muqueuses et s’ancre aux cellules épithéliales . Elle produit de l’ammoniaque qui neutralise l’acidité gastrique partiellement, mais surtout qui endommage les cellules épithéliales . C’est comme cela que se forme un ulcère . La bactérie se transmet d’homme à homme par voie orale et le plus souvent dans la petite enfance .

» L’ESTOMAC VU DE L’INTÉRIEURCet organe clef de notre système digestif est consti-tué de trois couches de tissus .D’abord, on trouve une muqueuse formée de villo-sités qui augmentent la surface de contact avec les aliments et protègent la paroi des sécrétions acides produites lors de la digestion . Cette muqueuse joue en quelque sorte un rôle de barrière . Sans protec-tion, la paroi de l’estomac serait attaquée puis creu-sée par les différentes substances produites par l’organisme pour digérer les aliments . Elle est donc très importante et il faut la protéger !Il y a aussi une musculeuse bien épaisse qui va brasser le contenu de l’estomac  : quand le bol ali-mentaire entre en contact avec la paroi de l’esto-mac, les muscles vont se contracter de façon ryth-mique . C’est le côté centrifugeuse que l’on évoquait plus haut . Ce mouvement est appelé péristaltisme .Enfin, il y a une séreuse qui « emballe » l’estomac .

Il est donc conseillé de les prendre le moins longtemps possible  ; et de se nourrir d’aliments peu acides, en particulier de légumes !Le stress répété augmente l’acidité et peut faciliter la survenue de ce « feu » .Il ne faut pas oublier de mentionner que les per-sonnes qui suivent une radiothérapie souffrent aussi souvent de ces gastrites . Très soudainement, on commence à ressentir des douleurs intenses, des nausées, voire être pris de vo-missements, surtout après les repas . On note aussi souvent une perte d’appétit et une altération de l’état général avec une sensation de faiblesse . La langue peut être chargée…

Maladies gastriques

œsophage

reflux

gastrite

ulcère de l’estomac

le muscle du sphincter est mou et ouverte

l’acide de l’estomac monte

portier

duodénum

sphincter de la bouche à l’estomac

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Quels sont les symptômes ? » La douleur en est la manifestation principale, notamment au

creux de l’estomac, parfois autour de l’ombilic . Cette douleur fait un peu penser à une crampe avec sensation de faim impérieuse . En général, elle survient avant les repas et elle est calmée quand on mange surtout des aliments non acides (plutôt alcalins) . Cette douleur évolue par poussées . Il y a aussi d’autres signes qui sont moins spécifiques : • Des brûlures (ou pyrosis) avec une régurgitation acide mais

que l’on rencontre aussi dans le reflux gastro-œsophagien• Des nausées ou même des vomissements• Une perte d’appétit et de poids • Une digestion plus difficile• Si elle n’est pas soignée, des selles noires et de l’anémie par perte

de sang au niveau de la muqueuse stomacale• Cet ulcère gastrique est 10 fois moins fréquent que l’ulcère du

duodénum ou l’ulcère gastroduodénal • L’ulcère entraîne une douleur ressentie surtout avant les repas,

alors qu’avec la gastrite, on a mal plutôt après les repas .

Quelles sont les complications ?Les traitements modernes, en particulier par certains antibio-tiques, limitent beaucoup les rechutes . Cependant il faut rester très attentif dans certains cas . L’hémor-ragie avec vomissements de sang et émission de selles noires est une urgence chirurgicale, comme la perforation avec passage du liquide gastrique dans la cavité abdominale .La fibroscopie permettant de voir l’ulcère, ainsi que la biopsie et la recherche de l’Helicobacter pylori, permettront d’écarter l’hypo-thèse d’un éventuel cancer débutant .

Les traitements classiques perturbent la digestion et la flore intestinale• Des pansements gastriques qui pro-

tègent la muqueuse contre les sucs gastriques acides .

• Des antiacides, qui neutralisent l’aci-dité gastrique .Ces traitements conventionnels vont seulement soulager, sans réellement empêcher les nouvelles poussées . Le médecin propose actuellement une trithérapie plutôt efficace  : un anti-sécrétoire qui diminue la sécrétion naturelle d’acide chlorhydrique par l’estomac associé à 2 antibiotiques ac-tifs sur l’Helicobacter (traitement de 7 jours ou plus…)

Seulement, ces médicaments modifient l’action d’autres médicaments . De plus, ils modifient la digestion des protéines tout en perturbant fortement la flore in-testinale . C’est pourquoi les traitements associés et préventifs en nutrition et phytothérapie seront très intéressants .On a signalé en outre 20 % d’échecs dûs à une résistance aux antibiotiques ; c’est pourquoi la phyto-aromathérapie pro-pose des approches préventives et même thérapeutiques en cas d’échec .

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Ce que la phyto-aromathérapie va changer pour votre estomac

» Les huiles essentielles sont en première ligne dans la lutte contre l’Helicobacter pylori . Elles permettent une action préven-tive, lorsqu’on commence à ressentir des douleurs sans ulcération (après résultats de l’endoscopie), mais aussi en traitement en cas d’échec des traitements traditionnels .Attention, il faut bien garder en tête que l’aromathérapie est puissante, elle fait appel à des principes actifs concentrés. Elle peut donc être dangereuse si elle est mal utilisée : l’automédication est souvent risquée. N’hésitez donc pas à demander conseil à un professionnel formé et après avoir écarté toute pathologie lourde dont la prise en charge ne peut être que médicale ! De toute façon, ne jamais dépasser 6 gouttes d’huiles essentielles par jour avec un traitement de 7 jours maximum.

Toute la puissance des huiles essentielles

» Les huiles essentielles les plus actives sont les huiles essentielles à phénol 1 comme l’origan compact (Origanum compactum), le thym à thymol (Thymus vulgaris CT Thymol ou carvacrol), la cannelle (Cinnamomum zeylanicum, feuilles), la girofle (Eugenia caryophillata) particulièrement efficace car elle inhibe la crois-sance de l’Helicobacter pilori (concentration minimale qui agit de 40 µg/ml) . Ces huiles essentielles très actives doivent être de préférence utilisées avec le contrôle d’un professionnel de santé .En revanche, pour agir contre les spasmes douloureux on pourra conseiller de l’huile essentielle de gingembre (Zingiber officina-lis) : 1 goutte 3 fois par jour diluée dans 1 cuillère à café de miel d’acacia, ou même mieux, de miel enrichi en propolis (penser aus-si à l’ajouter à l’alimentation) . D’autre part, les huiles essentielles de menthe (Menthe piperita) et de lemongrass (Cympobogon citratus), plus faciles à utiliser car moins agressives, ont montré une action sur les douleurs de l’es-tomac et même une action sur l’Helicobacter pylori in vitro (en laboratoire) : 1 goutte de chaque dans une petite cuillère de miel de thym .La phytothérapie, moins difficile à utiliser, sera d’un grand se-cours en prévention ou en association aux huiles essentielles . De nombreuses plantes peuvent être utilisées mais nous allons en sé-lectionner quelques-unes plus spécifiques :• La racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra) contient de la glycyr-

rhizine à action anti-inflammatoire qui va augmenter la sécré-tion de mucus stomacal, le temps de vie des cellules épithéliales et inhiber la sécrétion de pepsinogène acide ! La plante va donc

diminuer l’acidité et la douleur sto-macale . En décocté à 3 %, c’est-à-dire 30 g dans un litre d’eau à faire bouillir 10 mn puis laisser infuser 10 minutes . Filtrer et boire dans la journée . C’est délicieux ! Elle est donc conseillée en cas de gastrite, d’ulcère y compris en association avec les traitements en cours, et en cas d’aigreurs et de RGO ou reflux gastro-œsophagien . Attention cependant, elle est déconseillée à forte dose à l’hypertendu (car elle peut augmenter la pression artérielle).

• Une algue calcifiée va lutter contre l’acidité de l’estomac : le Lithothamne (Lithothamnium calcareum) dont on utilise le thalle riche en minéraux et oligoéléments mais aussi en carbo-nate de calcium qui va neutraliser l’acidité gastrique et diminuer de fa-çon spécifique les aigreurs, brûlures et reflux désagréables et toxiques pour la muqueuse de votre estomac (2 gélules en cas de brûlures) .

• La canneberge ou cranberry (Vac-cinium macrocarpon) dont la baie (fruit) contient des composés qui furent utilisés par les colons et navi-gateurs transatlantiques comme trai-tement préventif contre le scorbut . Nous connaissons la canneberge pour son action dans les cystites . Mais elle a aussi une action anti-infectieuse dans le traitement des gastrites et des ulcères, permet une meilleure absorption de la vitamine B12 et ses polysaccharides empêchent l’adhé-sion de l’Helicobacter pilori sur le mucus gastrique . On conseille de la prendre en jus frais, en consommant les baies, ou encore en gélules (2 gélules avant chaque re-pas) ou mieux en sachet à diluer dans l’eau en association avec les huiles es-sentielles (1 sachet par jour)  : les ré-sultats sont très probants .

1 . Elles peuvent présenter à forte dose une toxicité hépatique, et provoquer une irritation des muqueuses .

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• La mélisse (Melissa officinalis, feuille), fait partie de la pharmacopée universelle depuis la Grèce antique et elle a été introduite en France au Moyen Âge . Elle a une action relaxante et séda-tive mais elle agit surtout sur les spasmes diges-tifs et en particulier sur les spasmes au niveau de l’estomac .

• Le curcuma (Curcuma longa) dont on utilise le rhizome fait partie des plantes protectrices men-tionnées dans des traités gravés sur des tablettes de pierre datant d’environ 3 000 ans avant J .C . Au-jourd’hui, il sert à la préparation de nombreuses épices dont le curry ou le colombo . On sait qu’il est mieux assimilé en association à du poivre noir et avec des lipides (graisses) .

La curcumine, actif du curcuma, a des propriétés antioxydantes remarquables, anti-inflammatoires et anticancéreuses, en particulier dans la préven-tion des cancers digestifs .

En micronutrition, l’adjonction de prébiotiques et de probiotiques (bifidobactéries, saccharomyces et lactobacilles) a montré une bien meilleure to-lérance à la trithérapie classique (des études sont en cours) .

» UNE TISANE POUR SOULAGER L’ESTOMAC NOUÉ…Si un jour votre ado rentre à la maison en vous di-sant qu’il vient d’avoir une très mauvaise note en mathématiques, vous lui direz peut être que ce ne n’est pas dramatique . Parce que vous êtes des pa-rents « zen », et que vous ne voulez pas le stresser inutilement . Mais tout en restant « zen » en appa-rence, vous ressentez que votre estomac fait un « nœud » . Et vous avez du mal à avaler un aliment !

Dans ce cas là, c’est bien une tisane ou des gélules de mélisse (2 gélules avant chaque repas) dont vous avez besoin en urgence !

Faire bouillir un litre d’eau ; après avoir éteint le feu mettre dans la casserole 30 g de feuilles de mélisse, couvrir, laisser infuser 10 mn, filtrer, puis boire dans la journée .

Cette tisane est délicieuse et elle va calmer les spasmes douloureux et diminuer les éructations .

• La camomille romaine (Chamamaelum nobile) montre dans une méta analyse une diminution nette de l’acidité stomacale (elle montre une ac-tion comparable à celle des IPP ou inhibiteurs de la pompe à protons préconisés dans le traite-ment de l’ulcère) .

On peut la conseiller en tisane en association avec la mélisse (50 % de chaque) toujours à 3 % avec de très bons résultats !

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» SI NOUS RÉSUMIONS ! Si vous avez souvent des aigreurs, remontées acides, régurgitations ou crampes à l’estomac, vous pouvez compléter votre alimentation par des épices comme le curcuma ou le romarin, qui sont riches en antioxydants .

Vous pouvez aussi prendre du jus de chou, boire régulièrement des tisanes de mélisse, réglisse, et ca-momille romaine : car elles vont diminuer les dou-leurs spasmodiques .

Essayez aussi de manger souvent des graines de psyllium et de lin broyées avec de la banane plan-tain qui vont protéger votre muqueuse stomacale, voire la réparer si elle est irritée !

Ce traitement préventif ne présente pas de danger, sauf la réglisse à limiter en cas d’hypertension . Ce-pendant, il faut éviter les aliments trop acides ou pro acides : fruits acides, alcools, laitages en excès, boissons gazeuses, café, thé…

Vous pouvez aussi prendre des gélules de litho-thamne qui vont tamponner votre estomac et ain-si limiter les brûlures et reflux qui peuvent parfois provoquer des toux spasmodiques gênantes voire des crises d’asthme . Dans ce cas, associez-les à des gélules d’ispaghul qui vont tapisser la muqueuse .

En cas d’ulcère déclaré, vous serez bien entendu suivi par un gastroentérologue . Mais les conseils alimentaires et l’adjonction de la phytothérapie se-ront aussi d’un très grand secours .

Les conseils alimentaires seront les mêmes, mais en cas d’échec du traitement (mal supporté, ré-sistance aux antibiotiques, contre-indications) la prise d’huiles essentielles bien choisies peut être indiquée si elles sont associées aux conseils d’un professionnel formé .

N’oubliez pas les huiles essentielles relaxantes comme la lavande vraie, en massage ou à inhaler pour diminuer le stress néfaste !

Protection et cicatrisation » D’autres plantes vont pouvoir être utilisées

comme pansement protecteur et cicatrisant, en par-ticulier les graines de lin (Linum usitatissimum) ou encore les graines de psyllium (Plantago psyllium) : on peut les ajouter à l’alimentation après les avoir broyées .

• On peut aussi ajouter à ces graines de la banane plantain en tranches, bien connue pour ses pro-priétés cicatrisantes de la muqueuse .

• Le jus de chou fraîchement extrait donne aussi de bons résultats .

• On peut aussi s’appuyer sur l’eau d’argile que l’on doit prendre au réveil (1/2 cuillère à café dans un verre d’eau ; laisser décanter avant de boire) . Attention cependant, n’utilisez jamais de métal pour préparer votre boisson argileuse. Le traitement ne doit pas être continu car il y a à la longue un risque de constipation.

Prendre toujours l’argile à 2 heures de vos médi-caments, il peut y avoir interaction par diminu-tion de l’efficacité des médicaments .

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Ces plantes vont apaiser votre estomacTop

estomac Nom latinDrogue = partie de la plante

Forme galénique Indications Posologie Remarques

Réglisse

Glycyrrhiza glabra Racine

Tisane (Décocté à

3 %)

Antiacide Cicatrisant

Une tasse de tisane avant chaque repas ou en cas de douleur

Eviter chez l’hypertendu

Lithothamne

Lithothamnium calcareum Thalle Poudre Antiacide

2 gélules en cas de brûlures

De préférence avec une tisane

Mélisse

Melissa officinalis Feuilles

Tisane (infusé à

2 %)

Antispasmodique Lutte contre les

crampes

1 tasse après chaque repas

Accompagne les gélules ou en association avec la tisane de menthe

Menthe

Mentha piperita Feuilles

Plante fraîche

ou sèche ou huile

essentielle

Antispamodique Lutte contre

les nausées et vomissements

En tisane ou en huile essentielle dans du miel

À éviter chez la femme enceinte et allaitante, et chez l’enfant de moins de 7 ans

Curcuma

Curcuma longa RhizomePoudre

alimentaire ou gélules

Antioxydant Prévention des

cancers digestifs

2 gélules le matin

À associer avec du poivre noir et des lipides

Girofle

Eugenia caryophillata

Boutons floraux (clous)

Huile essentielle

Inhibe la croissance de l’Helicobacter

pilori)

2 gouttes 3 fois par jour diluées dans du miel, 7 jours

Associé au conseil ou prescription d’un professionnel

ThymThymus

vulgaris CT Thymol

Sommités fleuries

Huile essentielle

Lutte conte la bactérie

responsable de l’ulcère

2 gouttes 3 fois par jour diluées dans du miel, 7 jours

À éviter chez la femme enceinte ou allaitante et l’enfant en bas âge Peut irriter les muqueuses

Canneberge

Vaccinium macrocarpon Baies Jus frais de

préférence

Empêche l’adhésion de l’Hélicobacter

Pilori

1 verre de jus avec les huiles essentielles

Possible en sachet de jus deshydraté ou gélules

Les posologies suggérées sont purement indicatives et peuvent varier en fonction de la forme d’extraction proposée. Il est conseillé de toujours se référer aux préconisations de dosage accompagnant le complément alimentaire et de ne pas dépasser les doses maximales. En cas de doute, toujours demander à un pharmacien ou à un médecin.

Danielle Roux Docteur en pharmacie

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Les plantes en détail » Le ginkgo (Ginkgo biloba) optimise la microcircu-

lation cérébrale et favorise la transmission nerveuse . Sa réputation n’est plus à faire sur ses bienfaits pour la mémoire et la prévention des troubles cognitifs .• Le romarin (Rosmarinus officinalis) est un stimu-

lant nerveux et circulatoire . Il augmente l’acuité intellectuelle . Son effet tonique se porte également sur la digestion .

• L’ortie (Urtica dioica) est une grande plante for-tifiante car reminéralisante . Les minéraux qu’elle contient (magnésium, phosphore, fer et sélénium notamment) sont utiles à l’équilibre nerveux et pour notre vitalité générale .

• La bétoine (Stachys officinalis) est une plante à la fois tonique et régulatrice du système nerveux . Elle convient donc très bien aux personnes anxieuses, ner-veuses ou angoissées . Elle agit sur la circulation du sang au niveau cérébral et sur la digestion . Son nom serait issu d’un mot celte qui signifiait « bonne tête » .

• La menthe poivrée (Mentha piperita) réveille et sti-mule l’intellect et la digestion et agrémente le goût du mélange .

Les alternatives » On pourra trouver des équivalents à cette infusion

en boutique spécialisée ou en pharmacie . L’éleuthéro-coque (Eleutherococcus senticosus), le ginseng sibérien, peut suffire aux étudiants ou même s’additionner à la tisane . Il augmente les performances physiques mais surtout intellectuelles . En médecine chinoise, on consi-dère qu’il soutient, entre autres, l’activité de la rate, un organe relié à l’intellect . Le bacopa (Bacopa monnie-ri) est une plante de la pharmacopée ayurvédique qui améliore les facultés cérébrales et la mémoire . L’action de l’une ou l’autre de ces plantes sera utilement renfor-cée par le ginkgo . Vous trouverez plus facilement ces plantes sous forme de gélules, mais elles existent aussi en extrait fluide ou hydroalcoolique .

Nicolas Wirth

Une histoire de connexion… » Notre cerveau est tel un méga-ordinateur  : plus

son réseau de connexion est ramifié et étendu, plus les idées fusent . Nos neurones, ces « câbles intelligents », ont besoin d’être bien nourris pour faire transiter les informations . Une cure d’acides gras essentiels, à base d’huile de poisson par exemple, et d’un complexe de vitamines du groupe B pourra être utile pour com-bler d’éventuelles carences .Au delà de cela, il faut éviter les perturbations péri-phériques . Qui n’a jamais connu un ralentissement de ses performances cérébrales après un repas trop co-pieux ? Pour optimiser nos capacités intellectuelles, nous pouvons donc associer des plantes qui appor-teront au moins trois effets  : une amélioration de la circulation sanguine au niveau cérébral, un effet sti-mulant sur la digestion, et enfin une action antistress . Cela est réuni dans le mélange qui suit . Attention, risque d’éruption… de créativité !

À vos infusions !Mélangez les plantes suivantes :

• Ginkgo (feuille) 30 g, • Romarin (feuille) 30 g, • Ortie (feuille) 30 g, • Bétoine (plante) 15 g, • Menthe poivrée (feuille) 15 g .

Préparation  : Intégrez une cuillère à soupe rase du mé-lange dans l’équivalent d’un bol d’eau bouillante puis in-fusez 10 minutes . Filtrez puis consommez un bol le matin à jeun et une tasse après le repas du midi . Une cure de 3 semaines à 2 mois est idéale . Les étudiants de tout âge pourront attendre de ce mélange des bienfaits sur leur concentration, leurs performances et leur mémoire . À un âge avancé, on appréciera en plus l’effet « anti-âge » .Ce mélange est contre-indiqué pour la femme enceinte ou allaitante et en cas de traitement anticoagulant ou antidé-presseur. La prudence est de mise avec les antiagrégants pla-quettaires à cause du ginkgo.

La tisane du mois

À boire avant de faire vos mots croisés…Les performances inégalées de notre cerveau connaissent parfois des défaillances : difficulté à se concentrer, manque de créativité, fatigue intellectuelle… Faites confiance aux plantes pour dissiper ce brouillard et faire jaillir vos idées !

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les ans . On peut observer ce cycle chez la livèche par exemple .

Semis et plants » Le semis est le moyen le plus écono-

mique pour avoir un nombre suffisant de plants . C’est aussi la technique la plus facile et à la portée des débutants . On préconise souvent l’utilisation d’un se-moir à main, mais les semences de toutes les Apiacées (les fruits, donc !) sont suf-fisamment grosses, il suffit d’en dépo-ser dans un morceau de feuille pliée en tuile et de les faire tomber délicatement pour les distancer correctement . Le se-mis se fait en place à partir de début mai lorsque la terre est déjà bien chaude, en lignes distantes de 40 cm, mais aussi en bordure ou en carré . Tassez peu la terre, juste pour assurer un bon contact avec

Culture maison

Plante spontanée en Europe, elle est répandue dans une très vaste zone de climats tempérés . On la trouve jusqu’au Caucase et en Afghanistan, mais aussi en Afrique du Nord . En France, elle est autant une plante sauvage qu’une plante aromatique et médici-nale cultivée dans les jardins . Elle est utilisée en médecine depuis l’Antiquité . Dans l’Egypte ancienne, on l’utilisait pour traiter les troubles digestifs comme en attestent des relations datées de 1500 av . J .-C . On la trouve aussi en cuisine pour faire un peu oublier la richesse des plats, y compris sous la forme de boissons diges-tives et de liqueurs . Le carvi entre ainsi dans la composition du kummel, en Allemagne, mais aussi dans le schnaps, le gin ou le Brennivin, en Islande .Le carvi appartient à la famille des Apiacées, qu’on appelait les Ombellifères, un terme plus parlant car cela évoque l’inflores-cence de ce type de plantes . Sa forme est en ombelle, générale-ment de couleur vert jaune, comme peut l’être celle du fenouil sau-vage, si commun sur le bord des chemins de nos campagnes . Au jardin, toutes les espèces se cultivent de la même façon et toutes obéissent aux mêmes modes d’utilisation . Aucune hésitation, il faut les cultiver dans votre jardin, notamment car les risques de confusion sont toujours présents . Une infusion fatale de ciguë en place de cerfeuil sauvage est vite arrivée !

Les différents cycles de développement

» Les Apiacées aromatiques ou médicinales de nos jardins montrent un cycle de développement annuel, bisannuel ou vivace . Dans le premier cas, les plantes poussent, fleurissent et fructifient la même année ; c’est le cas de l’aneth, du cerfeuil ou de l’anis vert . Dans le deuxième mode, la plante pousse depuis le semis, arrête sa croissance en hiver et la reprend au printemps suivant, puis fleurit et donne des fruits, comme chez la coriandre, l’angélique, le carvi, le persil ou le fenouil officinal . Enfin, quelques rares sont vivaces ; une fois en place pour de longues années, elles fleurissent tous

Carvi et compagnie : cultivez-les pour ne pas vous empoisonner !Faciles à cultiver, ces plantes que l’on pourrait confondre avec de la ciguë agissent efficacement sur les troubles digestifs.

» LE CARVIFaux anis, cumin des prés, anis des prés, anis des Vosges, anis de Hollande… Carum carvi L. (Apiacées)

Plante herbacée poussant en petites touffes de 40 à 80 cm, au port léger . Feuilles finement découpées, vert franc, et aromatiques . En été, floraison en ombelles de petites fleurs blanches à verdâtres, suivies par des akènes, petits fruits secs, bruns, qu’on appelle « graines » dans le langage courant .

» LES BIENFAITS DU CARVILe carvi est utilisé principalement en infusion pour soulager les troubles digestifs, atténuer les spasmes, les crampes d’estomac ou de l’intestin, les douleurs digestives, les ballonnements, les flatulences et l’aérophagie . On s’en sert aussi pour favoriser la lactation et réguler le cycle menstruel . Il stimule les sécrétions salivaire, gastrique et biliaire, ce qui explique son action sur tout le processus digestif .

Les soins culturaux » Le carvi et les autres Apiacées sont vraiment des plantes fa-

ciles à vivre au jardin, pas de maladies ni de parasites notables et des soins culturaux très réduits . Vous aurez pris soin de choisir un emplacement bien ensoleillé, la seule conséquence est de veiller à la régularité des arrosages, tout juste pour main-tenir la terre fraîche, sans excès . Dès que la surface de la terre semble compacte, donnez un coup de griffe pour l’émietter (ça vaut un arrosage, dit la sagesse des jardins) . Complétez par quelques désherbages, c’est surtout vrai pour les plants jeunes, par la suite ils prennent rapidement l’ascendant sur toutes les herbes indésirables . En automne, ou en tout début de prin-temps, apportez un peu de compost bien décomposé en surfa-çage, ou à défaut un peu de terreau, pour donner un coup de pouce au redémarrage de la végétation de printemps .

La récolte et la conservation » L’été de la deuxième année (pour les bisannuelles comme

le carvi) sonne le temps de la récolte . Tout le savoir-faire tient à l’appréciation de la maturité des fruits . Suspendez tous les

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arrosages à partir de fin juillet-début août et regardez-les évoluer . Des fruits parfaitement mûrs sont brun clair à fon-cé et montrent une couleur uniforme . Attendez que les premiers se détachent seuls de l’ombelle, mais ne tardez pas non plus sinon une partie tombera au sol . Coupez les hampes florales pour en faire des fagots . Finissez de les faire sécher, la tête en bas dans un lieu aéré mais à l’ombre, et placez un grand linge propre au sol pour récupérer les fruits qui tomberaient . Quelques jours plus tard, battez les fagots délicatement pour tout rassembler . Conservez les grains dans des boîtes hermétiques, à l’abri de la chaleur, de la lumière et de l’humidité et à vous les bonnes infusions réparatrices .

Pour le balcon aussi » Pour de petits besoins et aussi pour

une utilisation comme plante aroma-tique, vous pouvez cultiver les Apiacées sur votre balcon . Semez dès le mois de mars en lignes pour la jardinière, ou en étoile pour le pot en enterrant peu les fines semences . Au stade de 4 à 5 feuilles, éclaircissez pour laisser un plant tous les 10 cm en tous sens . Plus pratique et plus simple, rempotez un plant par pot de 25 cm de diamètre au moins, en avril . Placé dans un bon terreau, riche et en plein soleil, les plantes prospèrent rapi-dement . Arrosez peu, simplement pour maintenir le terreau légèrement hu-mide : c’est tout .

les semences . Arrosez en pluie fine et maintenez le sol frais en per-manence, même si le carvi et toutes les Apiacées sont assez bien adaptés à la sécheresse . La levée se fait en 10 à 12 jours . Laissez pousser un peu les plants puis, lorsqu’ils mesurent une quinzaine de centimètres, éclaircissez pour laisser un plant tous les 20 cm . L’autre possibilité est de planter des plants en godet, ils sont dispo-nibles dès le mois d’avril en jardinerie . C’est davantage vrai pour la culture du carvi à des fins aromatiques, car pour une utilisation médicinale, avec les provisions de grains à faire, il vous faudra beaucoup plus de plants .

» DITES « FRUIT » PLUTÔT QUE « GRAINE »Dans le langage courant d’herboriste ou dans les préconisations médicinales, on parle couramment des grains ou des graines d’aneth, de fenouil ou de carvi ou de toute autre Apiacée . C’est un petit abus de langage, même si l’on se comprend . Car à bien observer ces plantes, on se rend compte que les fleurs évoluent en akènes, des fruits secs indéhiscents (qui ne montrent pas de dispositif d’ouverture) contenant chacun une graine . Le grain ou la « graine » est en fait un fruit .

» LE CARVI À MOINDRE EFFORTSi vous n’êtes pas rétif à un peu de dé-sordre dans un jardin d’inspiration naturelle, ne cueillez pas toutes les in-florescences des Apiacées . Laissez-les évoluer toutes seules, elles se ressème-ront spontanément, là où elles vou-dront, et vous épargneront le semis de l’an prochain .

Serge Schall Docteur-ingénieur en agronomie,

jardinier

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Druides : ce qu’ils savaient des plantes (et qui peut toujours servir)Si l’on évoque les Celtes, chacun pense à la représentation du druide gaulois cueillant le gui avec sa serpe d’or. On sait qu’une grande tradition de médecine par les plantes existait chez les Gaulois. Malgré des difficultés de transmission, des bribes de connaissances sont tout de même parvenues jusqu’à nous…

Plantes et mystères

Fêtes saisonnières et plantes sacrées

» Célébrée par les druides, chaque fête ritualisait l’énergie propre à chaque sai-son . Moments de passage délicats, il convenait de les accompagner de végé-taux en accord avec l’énergie présente .La fête de Samain démarrait ainsi le cycle de l’année avec l’hiver, autour du 1er no-vembre . Début de la période sombre où l’homme faisait l’expérience de la mort à travers celle de la végétation . Parmi les plantes consacrées, l’if (Taxus baccata) . D’une grande longévité mais toxique par l’action de ses alcaloïdes, l’if incarnait la mort mais aussi l’immortalité, la vie dans la mort . Pour les Gaulois, la vie et la mort n’étaient que les deux faces alter-natives d’une même énergie . La course du soleil nous amène au prin-temps avec la fête d’Imbolc, le 1er fé-vrier . Période de renaissance, de mise au monde dont la germination témoigne . Si l’on ne devait citer qu’une plante, ce serait le bouleau (Betula pendula ou B. pubescens) . Arbre draineur par ex-cellence, il stimule les émonctoires des reins et de la peau . La desquamation continuelle de son écorce rappelle son pouvoir de renouvellement .

Comment ils ont transmis leurs secrets

» Dans la tradition celte, où toute connaissance vivante ne devait jamais être figée par des mots, la transmission des savoirs était essentiellement orale . Les premiers écrits nous viennent des auteurs grecs et romains qui témoignèrent des coutumes et croyances gauloises : Hérodote, Aris-tote, Tite-Live, Diodore de Sicile, César dans sa Guerre des Gaules…En 52 av . J-C . la résistance gauloise organisée par Vercingétorix échoue, la Gaule celtique devient gallo-romaine . Conquise et absorbée par l’Empire romain, ses druides persécutés par l’Eglise romaine, la Gaule perd peu à peu son identité et ses croyances celtiques . Le relais de mémoire passera par l’Irlande et le Pays de Galles, épargnés par la conquête romaine . Leurs bardes essaimèrent leur art poétique dans toutes les cours d’Europe, por-tant les grandes épopées mythiques sous un vernis christianisé . Les druides, reconvertis en précepteurs, seront les grammairiens des monarques européens, permettant ainsi aux connaissances, et en particulier celle des plantes, de survivre .

La nature comme manifestation du divin

» Si les peuples Gaulois ne possédaient pas d’unité politique, il y eut néanmoins un élément unificateur : la religion .Pour comprendre la pensée religieuse des Gaulois, il nous faut pé-nétrer dans les forêts de chênes et de hêtres… La nature était pour eux la représentation manifestée des forces divines . Arbres, plantes et animaux étaient vénérés .

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Au 1er mai, Beltaine annonce l’été . On y célèbre l’union alchimique du feu et de l’eau qui donne vie à toute forme d’existence sur Terre dans un équilibre parfait . L’aubépine (Crataegus laevigata ou C. mo-nogyna) en est le plus subtil représentant . Ses fleurs, sédatives et régulatrices du système cardiovasculaire ramènent au point d’équilibre le rythme du cœur .Enfin l’automne arrive avec Lugnasad, au 1er août . On honore la Terre-Mère dans son aspect nourri-cier . Les fruits arrivent à maturité, les moissons sont terminées . Processus vital qui arrive à terme . Sont à l’honneur les baies, fruits et particulièrement ceux du sureau noir (Sambucus nigra) . Poussant dans les ruines, les arbres morts, il est celui qui met en lien les forces de mort et de vie .

La phytothérapie gauloise » Beaucoup de plantes médicinales utilisées au-

jourd’hui l’étaient déjà sous Vercingétorix . Dans la société gauloise, c’est le druide et l’ovate 1 qui sont en charge de la médecine . Comme au Moyen Âge, l’aspect magique de la plante est indissociable de ses actions thérapeutiques . Dans son Histoire naturelle, Pline détaille certains ri-tuels de cueillette comme celui de la verveine offici-nale (Verbena officinalis), dont le nom vernaculaire dérive directement du nom gaulois ferfaen . Renommée et vénérée, les druides prétendaient qu’elle pouvait guérir toutes les maladies sans exception, faire tomber la fièvre ou soigner une morsure de serpent . Dans ce dernier cas, il était recommandé d’écraser la plante dans du vin et de l’appliquer sur la plaie . Peut-être la plus emblématique de toutes les plantes : le gui (Viscum album), plante sacerdotale de pre-mière importance au moment de la cérémonie du solstice d’hiver . Portée de préférence par un Chêne, elle incarnait la force vitale capable de vaincre la mort . Appelé en Gaule Soli-lacos (remède universel), le gui était également utilisé en thérapie après être passé par divers stades de transformation (fermen-tation, putréfaction) . On l’employait dans le soin de l’hypertension, l’épilepsie, les saignements internes ou la stérilité féminine…

Une particularité de la médecine gallo-romaine hé-ritée des savoirs typiquement gaulois était l’ophtal-mologie . On a retrouvé des instruments spécialisés datant du IIe siècle servant à confectionner des collyres secs sous forme de pâte . Ces bâtonnets étaient ensuite dis-sous dans de l’eau ou réduits en poudre et appliqués sur la paupière . À la base de ces collyres, on trouve des plantes connues pour leur action sédative, an-ti-inflammatoire en ophtalmie : le suc de chélidoine (Chelidonium majus), le pavot (Papaver sp.), le tilleul (Tilia cordata), le buis (Buxus sempervirens)…Beaucoup de plantes médicinales se prenaient infu-sées ou décoctées comme nos tisanes d’aujourd’hui . En applications locales, on utilisait beaucoup de plantes sèches réduites en poudre et mélangées à de l’huile ou de la graisse, des sucs de plante fraîche . Ainsi la pommade de bétoine (Betonica officinalis) était utilisée en application externe pour réduire les fractures du crâne, calmer les migraines .

Quel héritage aujourd’hui ? » En tout, plus de 300 plantes de la pharmacopée

gauloise sont mentionnées par Pline, Marcellus et les autres…Certaines ne sont connues que sous leur nom gaulois sans avoir été identifiées . Pour d’autres dont le nom a été latinisé et la plante identifiée, on retrouve un certain nombre d’indications modernes . Il en va ain-si de la racine de consoude (Symphytum officinale) déjà utilisée sous forme de poudre mélangée à de l’eau pour réduire fractures et entorses…Parmi les formes galéniques, certaines sont encore largement utilisées : les tisanes, les poudres de plantes . Les pommades ont évolué mais l’idée reste la même . L’engouement actuel pour l’herboristerie montre un retour aux formes galéniques simples que n’auraient pas reniées nos ancêtres les Gaulois…

Claire Bonnet

1 . Au sommet de la hiérarchie religieuse, le Druide a la responsabilité de transmettre l’enseignement qu’il a reçu . L’Ovate, spécialisé dans les sciences, est astronome, mathématicien et thérapeute . Il connaît les mo-des de préparation et de prescription .

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Le baume qui passe le bac C’est sur les champs de bataille qu’il a appris l’art de soigner. Pour apaiser les souffrances des soldats agonisants, Leonardo Fioravanti a imaginé un baume puissant qui pourrait vous être utile dans bien des cas !

Du front du héros à la nymphe Daphné

» Originaire des rivages méditerra-néens, l’arbuste serait né de la méta-morphose de la nymphe Daphné . Les dieux la changèrent en végétal au par-fum discret pour échapper aux assauts amoureux d’Apollon . Symbole de paix, le rameau de laurier comme d’olivier était aussi signe de fête, de liesse . C’est ainsi que l’on en ornait le front des généraux, des athlètes vainqueurs, mais aussi des poètes ou plus simplement des amants .Au Moyen Âge, la couronne faite avec des baies de laurier (en latin Baca laurea) ceignait la tête des reçus aux examens de

Histoire insolite des plantes

Drôle d’endroit pour des études de médecine

» Né le 10 mai 1517 à Bologne, Leonardo Fioravanti fut élève de Paracelse et obtint son titre de médecin en 1568 . Mais c’est sur les champs de bataille des armées espagnoles, où il fut engagé, que sa renommée devint légendaire . Pour la première fois dans l’histoire, il réussit en effet à enlever avec succès une rate abîmée au combat sans que le blessé ne meure – un exploit à cette époque ! C’est éga-lement au milieu des soldats agonisants que Fioravanti inventa la chirurgie réparatrice . Afin de favoriser la cicatrisation des plaies, il mit au point un baume qui se montra efficace pour traiter égale-ment les affections cutanées ou les coliques néphrétiques . On dit même à l’époque que le puissant baume était capable de barrer les effets de… l’arsenic ! (mais cela relève sans doute de la légende) .

Tous les talents sauf un : la modestie » Pour le remercier se son action, le roi d’Espagne l’anoblit . Sa re-

nommée était telle alors qu’il était invité dans toutes les cours euro-péennes pour donner son avis médical . Pourtant, lorsqu’il mourut à 71 ans, en 1588, Fioravanti tomba presque aussi vite dans l’oubli : ses livres, exilés en fond de rayonnage des bibliothèques . Bien sûr, la jalousie de confrères désireux de se faire une place au soleil explique en partie cette relégation, mais le style d’écriture du maître, ampoulé et pompeux, n’était pas pour rien dans ce désamour… Fioravanti ne manque jamais d’épithète sur ses propres remèdes : il n’en est pas un qui ne soit au minimum « excellent » . Reste que ce manque de mo-destie ne doit pas trop facilement l’étiqueter au rang des charlatans . Et du reste, qui pourrait prétendre avoir tous les talents ?

Baume de Fiovaranti » Le baume sous sa forme décrite est strictement réservé à l’usage

externe . Son action locale est efficace quand il existe une souf-france locale, comme en cas de lumbago, de sciatique, de calculs urinaires ou de cystite . Mais il est également efficace contre la toux ou les catarrhes .Parmi ses composants principaux : les baies de laurier .Laurier : en latin Laurus nobilis, mais aussi laurier noble, laurier franc, laurier d’Apollon .

» LA RECETTE ORIGINALE, SOUS LA PLUME DE FIORAVANTI 3

« Prenez de la térébenthine de Venise  : 1 livre, huile de baies de laurier : 4 onces, galbanum, gomme de lierre, bois d’aloès, clous de girofle, petite consoude, can-nelle, noix de muscade, gingembre… toutes ces substances broyées sont mises dans une cornue, on verse de l’eau de vie : 6 livres, on laisse en contact 8 jours puis on distille au bain de cendres (en chauffant sur cendres chaudes). » Après en avoir retiré toute la partie spiritueuse, ou augmentait le feu de manière à obtenir un liquide huileux, d’une couleur citrine, que l’on nom-mait « baume de Fioravanti huileux » . Enfin, en poussant la chaleur jusqu’à brûler en partie le résidu, on obtenait de l’eau et une huile brune nommée « baume de Fioravanti noir » . C’est cette huile brune que l’on conserve .

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fin d’étude et donc promus à gagner l’université . Une coutume qui donna bientôt son nom à l’examen final ou baccalauréat .Puis le laurier, du fait de ses propriétés gustatives, gagna vite la cuisine pour agrémenter les sauces et les marinades .

Fatigue, bronchites, insomnies » En agissant sur la digestion, réglant les flatulences, calmant la

fermentation, le laurier redonne du tonus . Lorsque l’intestin fonc-tionne correctement, l’absorption des vitamines et sels minéraux indispensables à la vie peut donc se faire correctement . La plante peut aussi aider à lutter contre les infections ORL (oreille, nez, larynx), les bronchites, ainsi que toutes les infections virales aiguës ou chroniques . Mais le laurier est également efficace contre les douleurs articu-laires rhumatismales, au repos ou à l’effort .Enfin, le laurier contribue à réguler un sommeil perturbé par l’an-xiété et à calmer les douleurs de règles .

Bibliographie 1- Tesoro della vita umana bolognese2- La specchio di scienza universale (1564)3- De capricci medicinale (1565)

Recette tirée du chapitre III du livre II

Dr Jacques Labescat

Ne jamais s’endormir sur ses lauriers ! » Certains sont très beaux à regarder, d’autres parfument avec délice les petits plats mitonnés, et la plupart

sont toxiques ! Quand on parle de lauriers, mieux vaut donc ne pas se tromper !

Noms usuels français Famille botanique Toxicité Origine géographique Désignation binomiale

selon Linné

Laurier sauce Lauracées Non (condiment) Laurus nobilis

Laurier des bois Thymélacées OUI EUROPE Daphne laureola

Laurier rouge Lauracées OUI Persea carolinense

Laurier Cerise Rosacées OUI ASIE BALKANS Prunus laurocerasus

Laurier du Portugal Rosacées OUI PORTUGAL Prunus lusitanica

Laurier Rose Apocynacées OUI AFRIQUE du NORD Nerium oleander

Laurier tin Caprifoliacées OUI Viburnum tinus

Laurier rose des Alpes Ericacées OUI Rhododendron

Laurier des montagnes Ericacées OUI AMERIQUE Kalmia latifolia

Laurier de Saint-Antoine Œnothéracées OUI Epilobium hirsutum

Ressources Médicinales de la flore Française - Ed . tec et doc .

Recette pour réguler son sommeil

Mode d’emploiOn utilisera les feuilles ou les baies en infu-sion  : 3 à 4 feuilles par tasse à raison de 3 tasses par jour de préférence avant le repas .Pour les baies : mettre 10 g à bouillir dans un litre d’eau pendant 1 mn puis laisser infuser hors du feu pendant 10 mn : 2 à 3 tasses par jour .En usage externe, la décoction sert à désin-fecter les plaies, à calmer les angines et rhi-nopharyngites . Appliquée sur le front en compresse, la dé-coction calme les sinusites, sinon aide à faire mûrir les abcès, soulager les contusions, les névralgies .Clin d’œil : version allégée du baumeL’huile obtenue par pressage des baies, ver-sion simplifiée du baume de Fioravanti, en a en fait les mêmes propriétés calmantes .

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La douce amère : antidote de l’humidité Qu’elles sont jolies et attirantes, les baies rouges oblongues qu’offre la douce amère, plante grimpante qui prend appui sur les arbustes. Combien d’enfants ont essayé d’en attraper une avant qu’un adulte ne se précipite pour le leur interdire : « Ne touche pas, c’est du poison ! » Et la toxicité de ces baies n’est pas un mythe. Une simple petite poignée et le pire est à craindre.

Homéopathie

La douce amère est une Solanacée, famille qui compte dans ses rangs de redoutables poisons comme la jusquiame, le datura stra-monium, ou le tabac .Son usage en phytothérapie nécessite quelques précautions au moment de la récolte et ce sont les tiges qui seront utilisées . Seul un spécialiste averti pourra se risquer à la récolte .

Quand l’humidité aggrave tout » La douce amère aime les lieux humides et cette signature d’af-

finité oriente ses propriétés thérapeutiques en phytothérapie . Elle augmente l’élimination urinaire des toxines et c’est un dépuratif général du corps . Elle agit contre les rhumatismes, particulière-ment en cas d’aggravation liée au temps humide . Elle agit aussi sur les bronchites et les maladies de la peau, la goutte, les troubles veineux et les hémorroïdes .Diluée et dynamisée selon la méthode homéopathique, Dulcama-ra (nom latin de la nomenclature officielle homéopathique) est un outil puissant dont la clé est « tout est suite d’humidité » .Dulcamara agit sur les maux de tête, les blocages de la région cer-vicale, les torticolis, mais aussi les douleurs de la région lombaire . Ce qui déclenche le plus souvent ces douleurs, c’est le passage brusque du temps chaud au froid humide .Dulcamara est aussi un médicament de névralgie liée à l’humidité froide, de la sciatique à la névralgie faciale en passant par la né-vralgie cervico-brachiale (sciatique du bras) .Grand médicament de la peau, Dulcamara agit sur les démangeai-sons et les urticaires après avoir été en contact avec l’eau . C’est un des grands médicaments des verrues chez l’enfant comme chez l’adulte .Les maladies respiratoires, bronchites, rhinites, asthme, mais aussi les diarrhées de l’été et de l’automne (lorsque le temps passe du

chaud au froid humide) pourront égale-ment être soignées par Dulcamara .Mais Dulcamara est aussi un médica-ment du tempérament . La personnalité Dulcamara est excessivement dirigiste . Au point de choisir à la place de l’autre tout ce qui lui semble « bien », sans accep-ter la contestation . Ce qui se cache der-rière cette autorité est une profonde an-goisse pour l’autre, qui est jugé incapable de s’en sortir seul et d’échapper à tous les dangers . Cela ne vous rappelle rien ? L’angoisse des mamans à la vue des baies si attirantes de la douce amère…

» EN PRATIQUE• Dulcamara 9CH

5 granules 3 fois par jour dans les douleurs et névralgies liées à l’hu-midité .

• Dulcamara 5CH 5 granules tous les jours durant un mois pour les verrues apparues après contact avec l’eau .

• Dulcamara 30CH 1 dose 2 fois par mois, pour aider à laisser vivre l’autre sans l’étouffer .

Dr Daniel Scimeca

27Ma cosméto végétale

Le gommage qui n’enlève pas le bronzage !Au retour des vacances, la peau hâlée ne doit pas disparaître trop vite…

Pratiquer un gommage doux ne va pas enlever les belles nuances du bronzage, bien au contraire . Cette opé-ration va permettre d’enlever les couches cornées endurcies qui ternissent la couleur . Mais tant qu’à faire un gommage, autant cibler la cellulite qui pourrait s’incruster pour les mauvaises saisons .

• Le beurre de cacao (Theobroma cacao seed butter) permet d’aider à régénérer les cellules, protège les épidermes malmenés et nourrit les tissus .

• L’huile d’amande douce (Prunus Amygdalus Dul-cis Oil) combat les irritations, apaise et nourrit .

• Le sel de la mer morte (Dead sea salt) apporte une très grande richesse en minéraux, cela permet de décrocher les cellules mortes en fournissant à l’épi-derme un renouveau cutané .

• La poudre d’amande douce (Prunus amygdalus dulcis powder) permet une exfoliation douce .

• L’huile essentielle de pamplemousse (Citrus pa-radisi peel oil) est une aide efficace pour combattre les capitons .

Catherine Bonnafous Docteur en pharmacie

Gommage douceurIngrédients (issus de l’agriculture biologique)

• 4 tranches d’ananas,• 3 cuillères à soupe de beurre de cacao,• 1 cuillère à soupe d’huile d’amande douce,• 22 cuillères à soupe de poudre d’amande,• 1 cuillère à soupe de sel de la mer morte,• 8 gouttes d’huile essentielle de pamplemousse .

UtilisationFaire ce gommage dès le retour des vacances . Frotter doucement le corps avec le mélange exfoliant de façon à faire ressortir le côté un peu rugueux du sel, à sentir les fines particules de poudre d’amande et à faire pénétrer doucement les différents ingrédients . Prendre ensuite une douche tiède .

FabricationMixer les tranches d’ananas avec le beurre de cacao et l’huile d’amande douce .Ajouter à ce mélange la poudre d’amande et le sel de la mer morte . Mélanger doucement pour ne pas casser les grains de sel .Ajouter ensuite l’huile essentielle de pamplemousse . Bien mélanger .

• L’ananas (Ananas sativus fruit extract) est le seul fruit qui renferme une enzyme protéolytique  : la bromélaïne permet d’améliorer la circulation dans les petits vaisseaux (en association avec le mas-sage) . La pulpe de l’ananas est riche en composés de la famille des flavonoïdes et des polyphénols, donnant une protection antioxydante .

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La reine des plantes : une petite fille de 12 ans…Sur l’île de Bornéo, les Dusun vivent au cœur de la forêt primaire, dont ils connaissent tous les secrets. Mais leur territoire, qui était l’un des plus sauvages de la planète est à son tour menacé.

C’est Herman qui sera notre guide . Suisse et cuisinier de forma-tion, il a rencontré chez les Dusun, un groupe indigène local, une façon de concevoir le monde qui lui convient . Il me propose de l’accompagner chez des amis indigènes qui vivent encore de ma-nière traditionnelle au fond des bois .

Ici, les plantes savent se faire respecter » À peine sortis du hameau où nous avons laissé notre véhicule,

nous pénétrons dans une végétation de plus en plus dense . Sous le couvert arboré, la fraîcheur de l’ombre est agréable . Je ne cesse de presser Herman de questions auxquelles il répond de bonne grâce : « Ça, c’est le chanvre de Manille, un bananier qui ne donne pas de fruits comestibles, mais de longues fibres très tenaces dont ont fait des cordes . Ce palmier aux longues épines, c’est un salak sauvage qui donne des fruits délicieux . Regarde cette plante aux larges feuilles découpées, que l’on nomme tohipoi : ne l’approche pas, elle est couverte de piquants et brûle comme une ortie, mais fait à peu près dix fois plus mal…» Je le crois sur parole : ici, les plantes savent se faire respecter ! Le sentier aboutit à une large rivière aux eaux blanches que nous traversons sur un pont suspendu qui me paraît bien précaire… Le chemin longe alors la rivière, à la façon locale, c’est-à-dire qu’il prend dans le sens de la pente les innombrables replis de terrain qui coupent la vallée . Pas de douces montées en zigzag comme nous y sommes habitués : ici, le chemin attaque la pente abrupte en direct, par la face, et l’on doit s’accrocher aux racines des arbres comme aux barreaux d’une échelle . . .

Une diversité digne d’un jardin botanique

» L’extraordinaire diversité de la végétation impose un rythme plutôt tranquille  : je m’arrête tous les dix pas pour m’émerveiller . Herman m’apporte souvent d’intéressantes précisions . La famille du gingembre comporte de nombreuses espèces aux fleurs colo-rées dont plusieurs se mangent comme légume ou comme condi-

ment . Et les orchidées ne sont pas en reste  : elles abondent sur les branches des arbres d’où pendent leurs racines aé-riennes et les guirlandes de leurs fleurs aux formes étranges . Je me trouve dans une serre, dans un jardin botanique na-turel où croissent une multitude d’espèces que l’on rencontre communément dans nos appartements et d’autres que je n’ai jamais vues . Les plus hauts arbres nous dominent d’une soixantaine de mètres .À force de traîner, la lumière commence à baisser . Cela fait déjà plus de huit heures que nous progressons à travers la jungle dans la moiteur tropicale . Ar-rivés au point le plus haut du parcours, nous restons quelque temps en pleine obscurité à écouter les bruits mysté-rieux de la forêt, tandis que les lucioles volètent en mille points clignotants . Quelle merveille  ! La forêt primaire est mon environnement préféré, tant pour la stimulation intellectuelle que permet l’exploration des innombrables espèces végétales et animales qui y vivent, que pour la sensation de liberté qui m’habite lorsque je m’y trouve plongé . C’est un sanctuaire, une cathédrale, le lieu où je me relie sans peine à ce qui me dépasse .

Plantes du bout du monde

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Le sentiment d’être relié à des traditions séculaires

» Enfin, nous arrivons chez Darius qui vit au cœur de la forêt, comme ses ancêtres l’ont fait depuis des générations . Darius et sa famille ont déjà mangé le repas du soir . Mais qu’à cela ne tienne, il descend au bord de la rivière pour nous pêcher, en pleine obscu-rité, quelques poissons qui complèteront le riz sans lequel on ne peut prétendre s’être nourri… Notre dessert sera très spécial : une épaisse bouillie de sagou, préparée avec la fécule du tronc d’un palmier, édulcorée avec du miel d’abeilles noires sauvages . Le sa-gou est la nourriture traditionnelle des habitants de Bornéo qui le consommaient bien avant l’introduction du riz depuis le conti-nent asiatique au XVIIe siècle . J’ai l’impression, ici, d’être relié à de très anciennes traditions…

Les secrets de la jeune reine de la forêt

» Le lendemain, la fille de Darius, Diana, âgée d’une douzaine d’années, nous emmène à l’exploration des environs . Née dans la forêt, elle en connaît les moindres recoins et se montre une véritable spécialiste des usages des végétaux . Après nous avoir conduits à la rivière, elle nous propose de cueillir quelques légumes sauvages lo-caux pour notre repas du soir . Nous récoltons ensemble des feuilles d’Emilia javanica, une cousine du pissenlit, et les tendres pousses d’une fougère nommée lingkong . Sur le chemin du retour, très raide, Diana coupe à l’aide de sa machette les grandes tiges d’une Zingi-béracées (Etlingera coccinea) qu’elle épluche soigneusement  : leur moelle à odeur de coriandre entrera dans la préparation du sambal, le condiment que l’on consomme traditionnellement avec le riz .

Un bar naturel au milieu de la forêt ! » S’apercevant que j’ai soif, elle pratique dans une tige de bam-

bou géant deux ouvertures en haut et en bas d’un entre-nœud et me montre comment y coller ma bouche pour aspirer plusieurs décilitres d’une eau parfaitement pure : inutile de se charger d’une gourde . Comment une gamine de douze ans peut-elle connaître tant de choses ? J’ai un peu l’impression d’être dans un film avec la jeune reine de la forêt…Contrairement à ses frères qui ont décidé de quitter le lieu de leur naissance pour aller gagner quelques sous en ville, Diana a choisi

François Couplan, ethnobotaniste, est l’auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et la nature, dont une encyclopédie en trois vo-lumes . Il organise régulièrement des stages de découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales, ainsi qu’une formation

complète sur trois ans . Retrouvez les plantes et les recettes de François Couplan dans son livre Dégustez les plantes sauvages, sur son site : www .couplan .com, et inscrivez-vous à sa lettre d’informations gratuites .

d’interrompre ses études après l’école obligatoire au village pour rester vivre avec ses parents dans la forêt . Son ave-nir est incertain : comment pourra-t-elle trouver un mari ici ? Le mode de vie si libre qu’elle apprécie n’est-il pas voué à la disparition prochaine ?

La tentation de l’argent facile des plantations

» Une solution se profile peut-être, mais à quel prix ? Les Dusun pourraient être tentés de vendre leur forêt, comme cela s’est fait ailleurs sur l’île pour y plan-ter des palmiers à huile . C’est la grande mode à Bornéo : alors que l’on y estimait il y a quarante ans que la forêt primaire couvrait environ 90 % de la surface de l’île, sa présence serait aujourd’hui ré-duite à moins de 20 %, et elle diminue chaque année .Les grandes compagnies malaisiennes sont les principales responsables, mais le processus se déroule le plus souvent avec l’assentiment des propriétaires des terrains qui y voient un moyen facile de gagner de l’argent . Doublement, puisque dans un premier temps les grands arbres au bois recherché pour la charpente et le placage sont vendus au prix, et qu’ensuite les plantations de palmier offrent une rente régulière sans demander trop de travail . Tout cela est possible parce que nous achetons, en Occident des gâteaux, des crèmes, des shampoings et une mul-titude de produits dans lesquels l’huile de palme, raffinée, entre comme « agent de texture » efficace et bon marché .

François Couplan

Livres du mois

Michel Faucon 79 euros Éditions Sang de la Terre, 2015 880 p .

Jacques Fleurentin 12 € Éditions Ouest France 64 p .

Des hommes et des plantes qui soignent Ce livre raconte l’histoire passionnante de l’usage des plantes médicinales par les hommes . Les textes et les illustrations de cet ouvrage sont tirés d’une exposition en cours qui se terminera le 27 septembre 2015, au domaine départemental de La Roche Jagu (22) . Le principal contributeur de cette exposition est Jacques Fleurentin, docteur en pharmacie, auteur ou co-auteur de plus de 80 publications nationales ou internationales sur les propriétés pharmacologiques des extraits de plantes .

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Revue mensuelle - Numéro 16 - Septembre 2015Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédactrice en chef : Alessandra Moro BuronzoRédacteur : Nicolas WirthMise en page : Isabelle PilletSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217-3553876-1Capital : 100.000 CHFAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 1 58 83 50 73 ou écrire à http://www.santenatureinnovation.com/contact/ ou adresser un courrier à Sercogest - 44, avenue de la Marne - 59290 Wasquehal - FranceISSN 2296-9799

Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur CPPAP 0916 N 08441

Plantes & Bien-être a pour mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé et du bien-être. Les informations fournies dans ce magazine sont destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre le lecteur du magazine et son médecin. • L’usage des plantes à visée thérapeutique ne peut en aucun cas se substituer ou

s’ajouter à un traitement médical en cours sans l’avis d’un médecin.• Sauf précision, nos conseils ne s’adressent ni aux enfants, ni aux personnes fragili-

sées par une maladie en cours, ni aux femmes enceintes ou allaitantes.• Privilégiez les plantes et les marques de qualité, de préférence bio ou garanties sans

produits phytosanitaires avec une bonne traçabilité.• Vérifiez toujours la plante par sa dénomination botanique, genre et espèce en la-

tin. Exemple : camomille romaine désignée par Chamaemelum nobile.• Pour réduire le problème de la falsification des plantes médicinales, évitez de les

acheter à des sociétés n’ayant pas pignon sur rue.• Fuyez systématiquement des prix trop faibles pratiqués par rapport au marché.• Gardez toujours à l’esprit que des médicaments et les plantes peuvent interagir.

Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. Ils sont donnés d’après les éléments fournis par les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments manquant (problèmes de santé non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne plus être valables.

Balade botanique au Bois de VincennesLe 25 septembre 2015www.couplan.com

Venez explorer avec François Couplan la végétation remarquable de ce poumon de Paris qu’est le Bois de Vincennes. Vous y découvrirez de nom-breuses plantes communes ou méconnues. Insolite et informatif !Le Bois de Vincennes est plus sauvage que le Bois de Boulogne et la végéta-tion y est particulièrement variée. La pollution y est par endroits raisonnable et il n’est pas rare que certains connaisseurs viennent y faire leurs cueillettes…

Journées des plantes au château de PupetièresLes 26 et 27 septembre 2015 à Chabons (38) www.pupetieres.jimdo.com

Un rendez-vous annuel pour tous les passionnés de jardins et amateurs de plantes rares. Près de 50 exposants seront présents. Les meilleurs spécia-listes du monde végétal, pépiniéristes, horticulteurs, rosiéristes sont réu-nis et apportent leurs conseils et informations pratiques. Associations, ar-tisans et artistes présenteront leurs créations originales autour du jardin.Des animations, des conférences, une exposition, des ateliers, des visites du château vont seront proposés.

Salon ZenDu 1er au 5 octobre 2015 à Paris, espace Champerret (XVIIe)www.salon-zen.fr

Le Salon Zen est un salon spécialisé en développement personnel. Cette année, les thématiques abordées nous parleront de renaissance, de rési-lience et d’envie de vivre en santé et en harmonie avec les autres. Pendant 5 jours, venez rencontrer plus de 350 exposants et participer aux multi-ples conférences et animations du salon. Mieux se connaître, trouver son équilibre, adopter des attitudes positives, traverser les petites et grandes tempêtes de la vie avec plus de sérénité, laisser libre cours à la créativité et porter un regard neuf sur la vie… Si ça s’apprenait ?

Salon Respire la VieDu 2 au 4 octobre 2015, à Angers (49)www.salon-bio-respirez-la-vie.com

La XIe édition du salon Bio & Bien-être « Respire la Vie » est dédiée à notre alimentation, à notre habitat et à notre style de vie. Flânez entre l’espace gas-tronomie et vins bio, bien-être et artisanat, habitat sain et énergies renou-velables ou tourisme vert et solidaire, et ressourcez-vous ! Participez à un atelier, écoutez une conférence, partagez et échangez, respirez la vie, quoi !

Colloque « Préparons demain : un autre monde est possible »Le samedi 14 novembre 2015, de 14h30 à 18h15 Paris (XIIe)Dossier d’inscription sur www.isupnat.com

Ce colloque, organisé par l’école de naturopathie ISUPNAT, est tourné vers notre avenir. L’avenir de notre planète, l’avenir de notre santé. Au pro-gramme, des conférences de 6 intervenants prestigieux : Jean-Marie Pelt, Marion Kaplan, Cyril Dion, Jade Allegre et le Dr Eric Menat parleront de nutrition, d’environnement, de vaccination et de techniques de bien-être.

Nicolas Wirth, naturopathe et aromathérapeute, répond chaque mois à toutes vos interrogationsCourrier des lecteurs

• Cancer du sein : les conseils du Dr Bérengère Arnal pour le prévenir• Cosméto végétale : enfin une coloration naturelle pour les cheveux foncés !• Découvrez le programme infaillible pour un hiver sans rhumes• La plante qui a sauvé le grand chef indien Crazy Horse !• Nous avons retrouvé les remèdes naturels qui ont traversé le temps

Dans votre prochain numéro

Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. Ils sont donnés d’après les éléments fournis par les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments manquant (problèmes de santé non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne plus être valables. Cr

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EczémaAuriez vous un remède naturel efficace (plantes, huiles essentielles…) pour traiter un eczéma qui ne part pas  ? Il est soigné de façon classique, sans succès pour l’instant.

Marie G.

L’eczéma peut être de nature allergique ou être la conséquence d’une surcharge interne. Il faut éviter en premier lieu le contact avec toutes les substances chimiques qui nous entourent par le biais de nos vêtements, de la lessive que l’on emploie, de nos bijoux, des produits d’entretien et bien sûr de nos pro-duits d’hygiène. Les produits « classiques » contiennent la plupart du temps une longue liste de produits chimiques (parfum, PEG, propylène glycol etc.).Pour un bon drainage du filtre rénal, je conseille de boire davantage d’une eau peu minéralisée. En parallèle, on peut consommer des plantes drainantes sous forme d’infusion, d’extrait fluide ou hydroalcoolique : mélanger à part égale pissenlit (racine), souci (pétales), bardane (racine) et ortie (feuille). Pour une infusion, laisser macérer une nuit puis démarrer la chauffe jusqu’à frémissement, couper le feu puis couvrir durant 10 minutes. On peut suivre une cure de 3 semaines par mois jusqu’à amélioration.En cas de démangeaisons, l’application locale d’infusions froides ou d’un hy-drolat de camomille allemande (matricaire) sera apaisante.

Pour vos questions, écrivez-nous à Santé Nature Innovation, Wirth, 44, avenue de la Marne - 59290 Wasquehal, ou à [email protected]. Vous pouvez aussi consulter ce numéro sur Internet grâce au lien suivant :

http://www.santenatureinnovation.com/dossiers/16-dossier-PBE-sept.pdf

SOLUTION QUIZZ AOÛT… Je suis le coquelicot !

Le nom que je porte dérive de l’ancien français coquerico, qui désignait le coq. En effet, la texture et la couleur de mes pétales res-semblent à la crête d’un coq. Proche cousin du pavot, je favorise le sommeil et la détente nerveuse et je suis recommandé en cas d’an-xiété, d’émotivité excessive, de palpitations cardiaques ou de troubles du sommeil. On m’utilise aussi en cas de toux sèche, en sirop ou en infusion.

QUIZZ SEPTEMBREJe suis un arbuste commun que tout le monde connaît, la sorcière comme le promeneur, le gourmand comme l’herboriste . Ce dernier me donnait le nom de coudrier . Mes branches flexibles sont encore em-ployées par les sourciers . Mes bourgeons de printemps sont comestibles . Mes fruits ovoïdes se consom-ment toute l’année . Enfin, mes feuilles sont utilisées en phytothérapie pour leurs propriétés veinotoniques .Qui suis-je ? La réponse dans le prochain numéro…