Plan de l’exposé - Ministère de l’Aménagement du...

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Plan de l’exposé : Introduction générale: - Les ressources en eau classiques. - Les ressources en eau non conventionnelles. 1) Les ressources en eau classiques: 1.1) Les eaux souterraines : 1.1.1) Les différents types de nappes. 1.1.2) Les cartes piézométriques et leurs interprétations. 1.1.3) Gestion quantitative : notion de bilan, fluctuations piézométrique, modélisation. 1.1.4) Gestion qualitative : réseaux de mesures, analyses chimiques et bactériologiques. 1.1.5) Vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution (tracé de cartes de vulnérabilité) 1.1.6) Gestion administrative et juridique (loi 10/95, autorisation de creusement et de pompage) 1.2) Les eaux superficielles : 1.2.1) Généralités sur les rivières et leur alimentations (bassins versants, précipitations, fonte de neige, sources). 1.2.2) Les méthodes de jaugeages des eaux superficielles. 1.2.3) Gestion quantitatives : stations hydrométriques, gestion des retenues de barrages, gestion des seguias. 1.2.4) Gestion qualitative : réseaux de suivi de la qualité, pollution des eaux superficielles 1.2.5) Gestion administrative et juridique : loi 10/95 1.2.6) Gestion globale eau souterraines- eaux de surface 28/04/2017 1 la gestion intègrèe de l'eau

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Plan de l’exposé:

Introduction générale:

- Les ressources en eau classiques.- Les ressources en eau non conventionnelles.

1) Les ressources en eau classiques:

1.1) Les eaux souterraines :

1.1.1) Les différents types de nappes.1.1.2) Les cartes piézométriques et leurs interprétations.1.1.3) Gestion quantitative : notion de bilan, fluctuations piézométrique, modélisation.1.1.4) Gestion qualitative : réseaux de mesures, analyses chimiques et bactériologiques.1.1.5) Vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution (tracé de cartes de vulnérabilité)1.1.6) Gestion administrative et juridique (loi 10/95, autorisation de creusement et de pompage)

1.2) Les eaux superficielles :

1.2.1) Généralités sur les rivières et leur alimentations (bassins versants, précipitations, fonte de neige, sources).1.2.2) Les méthodes de jaugeages des eaux superficielles.1.2.3) Gestion quantitatives : stations hydrométriques, gestion des retenues de barrages, gestion des seguias.1.2.4) Gestion qualitative : réseaux de suivi de la qualité, pollution des eaux superficielles1.2.5) Gestion administrative et juridique : loi 10/951.2.6) Gestion globale eau souterraines- eaux de surface

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Introduction générale:

l’eau est une substance vitale pour la vie humaine et en même temps une pièce maitresse dans le développement socio-économique de chaque pays:

- Alimentation en eau potable (en milieu urbain et rural).- Irrigation.- Industrie.

Les ressources en eau se composent de :

- Ressources en eau classiques :

* eaux souterraines mobilisées par puits, forages et sources.* eaux superficielles mobilisées par barrages, canaux et séguias.

- Ressources en eau non conventionnels :

* Réutilisation des eaux usées traitées (principalement en irrigation , champs , espaces verts, golfs).* Dessalement d’eau marines pour l’alimentation en eau potable ou même en irrigation (cas de l’Espagne).* Recharge artificielle des nappes d’eau souterraines à partir de crues de rivières.* Captage des eaux pluviales pour l’alimentation en eau potable du monde rural , arrosage, remplissage de lacs.

Ces ressources viennent pour combler les déficits en eau à partir des ressources en eau classiques compte tenu de l’augmentation des besoins et développement socio-économique.

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1.1) les eaux souterraines

1.1.1) les différents types de nappes

Définitions générales :

Nappe ou aquifère :

Une nappe d’eau souterraine ou aquifère est un réservoir d’eau souterraine continu avec des circulations d’eau plus ou moins importantes dans une roche magasin. Ex : sable, calcaires fissurés….

Un aquifère doit donc remplir deux fonctions :

- une fonction de stockage : (emmagasinement)- une fonction de transfert (perméabilité transversale)

Une formation aquifère est caractérisée par un toit et un mur. Le toit est le sommet de la formation, tan disque le mur est la base.

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Notion de porosité :

Pour qu’une roche puisse renfermer de l’eau, il faut qu’elle soit poreuse. Les pores sont des vides au sein d’une roche et qui sont comblés par l’eau. Selon la nature des espaces vides, on distingue deux types de porosités :

2.1) porosité par interstices :

Les interstices sont des espaces vides crées par l’adjonction de plusieurs particules solides compactes, c’est le cas par exemple d’un terrain constitué de graviers ou de sables plus ou moins grossiers. L’importance ou le volume des interstices dépend du volume des particules : si les éléments sont grossiers, les interstices sont importants (cas des graviers).si les particules sont petites, les interstices le sont également (cas des sables fins).

2.2) porosité par fissures :

Ce sont les espaces vides crées au sein d’une même roche dure et compacte, ce sont les cassures ou encore diaclases qui se dessinent sur une même roche par suite d’un phénomène géologique cassant (exemple de faille) ou de dissolution chimique (comportement des roches calcaires vis-à-vis des eaux chargées en CO2).

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Types de nappes :

5.1) nappe libre :

C’est une nappe qui circule dans une formation perméable et reposant sur une couche imperméable appelée encore substratum de la nappe. Exemple : nappe du Haouz circulant dans des alluvions (galets, graviers et sables). Le substratum est matérialisé par des schistes primaires.

5.2) nappe captive :

C’est une nappe qui circule dans une formation perméable et qui est emprisonnée entre deux couches imperméables. C’est donc une nappe ou l’eau est en charge : sous pression.

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Nappe libre

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Nappe captive

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1.1.2) Les cartes piézométriques et leurs interprétations:

Définition: Une carte piézométrique représente la topographie du plan d’eau au sein d’une même nappe d’eau souterraine. Ces cartes représentent dans un milieu hydrauliquement continu et à une date donnée la distribution des charges et des potentiels hydrauliques.

Tracé des cartes piézométriques :

Le tracé d’une carte piézométrique repose sur la mesure du niveau d’eau au droit des puits, forages, sources et ce à une période donnée (les mesures doivent être synchrones). Il est à signaler que les points d’eau utilisés doivent capter le même aquifère sinon la carte n’aurait aucune signification. Les cartes piézométriques utilisent le niveau d’eau par rapport au 0 de la mer et non le niveau d’eau par rapport au sol (NP = Altitude topographique – Niveau d’eau /sol).

Le tracé de la carte consiste à faire une interpolation linéaire entre les niveaux piézométriques ponctuels pour obtenir des courbes isopièzes ou encore isohypse. Il est clair qu’une carte piézométrique sera d’autant plus fiable et significative si la densité des points utilisés est importante.

La carte piézométrique représente en fait la topographie de la surface d’eau. L’équidistance des courbes est arbitraire, elleest généralement de 5m pour une échelle de 1/50 000 et de 10m pour le 1/100 000.

Interprétation des cartes piézométriques :

Des renseignements très importants sont tirés d’une carte piézométrique :

la direction et le sens des écoulements :

L’écoulement se fait du potentiel le plus élevé vers le potentiel le plus faible. Ceci nous renseigne donc sur l’exutoire de la nappe. Les lignes de courant sont perpendiculaires aux courbes isopièzes

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Relation nappe-rivière

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Zones d’alimentation et de drainage :

Calcul des gradients hydrauliques :

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1.1.3) Gestion quantitative des ressources en eau

* Notion de bilan:

Le bilan d’une nappe est la comparaison du débit total des entrées (alimentation) à celui des sorties naturelles (sources) et artificiel (prélèvements par pompages).

Lorsque le débit des entrées (apports) est supérieur ou égal à celui des sorties, le régime hydrodynamique de la nappe est équilibré. Par contre lorsque les prélèvements dépassent les apports, on entame les réserves permanentes et on assiste à un régime de surexploitation pouvant conduire à l’assèchement total de la nappe.

Le meilleur indicateur pour suivre le comportement d’une nappe suite à son exploitation est le suivi du niveau piézométrique d’un certain nombre de points d’eau à une fréquence donnée (généralement mensuelle) et ce pendant le maximum d’années pour avoir des historiques interprétables.

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L’interprétation des fluctuations piézométriques doit tenir compte de deux facteurs fondamentaux :

la recharge matérialisée par l’alimentation de la nappe par les eaux de pluie, les eaux de crues ou la fonte des neiges.Les prélèvements matérialisés par les pompages (eau potable, irrigation, industrie).

On doit donc superposer les graphiques d’évolution de ces deux paramètres aux fluctuations piézométriques

L’analyse des fluctuations piézométriques est un outil de gestion des eaux souterraines. Ainsi une baisse continue et soutenue des niveaux d’eau est un indice de surexploitation de la nappe. Cette analyse doit être couplée avec le bilan de la nappe pour comparer la concordance des résultats.

Le réseau de contrôle d’une nappe doit comporter un certain nombre de piézomètres répartis spatialement d’une manière adéquate (zones de prélèvements et de recharge)

* la modélisation hydrogéologique:

La modélisation d’une nappe est la mise en équation de ses mécanismes d’écoulement afin de visualiser son comportement vis-à-vis d’un certain nombre de scénarios. Pour y arriver et tout en ayant des données faibles, il faut collecter le maximum d’informations et de paramètres au niveau de l’aquifère.

Une simulation hydrogéologique a principalement trois objectifs :

- vérifier la cohérence entre les données.- déterminer des données manquantes (phase de calage) .- prévoir le comportement futur de la nappe suite à des aménagements projetés ou de scénarios divers.

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Les acquis au niveau d’une simulation sont :

- une carte des transmissivités sur toute l’étendue de la nappe.- le bilan hydrodynamique de l’aquifère.

La modélisation hydrogéologique est souvent utilisée en tant que moyen de prévision et ce dans beaucoup de domaines :

- Optimisation des débits d’exploitations de nouveaux ouvrages de captages pour différents usages de l’eau : champs captant d’eau potable, périmètres irrigués, projets industriels.

- Délimitation de périmètres de protection autour de captages.

- Evolution des ressources en eau face à des scénarios d’exploitation ou de sécheresse.

- Etude de propagation et de migration d’un agent polluant dans la nappe : exemple des nitrates au niveau d’un périmètre irrigué.

On a souvent des modèles hydrodynamiques couplés avec des modèles de propagation d’un polluant.Etude de l’impact concernant la réalisation de certains ouvrages sur la nappe tels que : barrages, canaux de drainage, tunnels…

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* En terme de bilan, la nappe du Haouz , accuse un déficit de 105 Mm3/an à cause de la surexploitation des eaux ainsi que les effets de la sècheresse.

* Une telle situation est responsable de la chute de débits de puits et forages, en poarticulier, ceux qui alimentent la ville de Marrakech en eau potable.

* Le concept et la démarche actuelle à travers tout le royaume est de faire des contrats de nappes.

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1.1.4) Gestion qualitative des eaux souterraines:

* Réseaux de mesure:

La composition chimique d’une eau souterraine est étroitement liée à la nature de la roche magasin ainsi que du lessivage des roches traversées. Une eau qui lessive un gisement de sel sera forcément une eau saumâtre, une eau circulant dans une formation calcaire sera forcément chargée en CaCO3 (carbonate de calcium). On parle ainsi de faciès chimique de l’eau qu’on représente par un diagramme de schoeller-Berkallof.

Sur le terrain, on mesure la conductivité électrique de l’eau à l’aide de conductivimétres. Ce paramètre est étroitement lié à la salinité de l’eau. On mesure également au laboratoire le résidu sec (R.S). C’est la somme des teneurs ou concentrations detous les éléments dissous dans l’eau (anions et cations). Ce paramètre est souvent exprimé en mg/l.

Il existe une relation empirique entre la conductivité électrique de l’eau et le résidu sec à savoir :

R.S (mg/l) = C (us/cm) x 0,7

Des prélèvements d’échantillons doivent être faits de façon périodique en des points choisis au sein d’un réseau de contrôle.Il faut également délimiter des périmètres de protection autour des captages d’eau potable.

La démarche est la même pour les paramètres biologiques (Streptocoques fécaux, Escherichia coli, germes totaux…)

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1.1.5) Vulnérabilité à la pollution:

La vulnérabilité d’une nappe à la pollution est sa prédisposition à la contamination par les agents polluants lorsque les conditions hydrogéologiques intrinsèques au milieu physique sont favorables.

Nature de la nappe :Une nappe captive est généralement profonde, de ce fait, elle est beaucoup plus protégée par rapport à une nappe libre.

b- L’épaisseur du milieu non saturée :Des épaisseurs faibles exposent la nappe à une pollution par rejet direct.

c- La nature des terrains de couverture :Les terrains perméables favorisent l’accès d’un polluant comparativement à un terrain imperméable.

d- La piézométrie :L’intérêt de la cartographie d’une telle donnée trouve sa justification une fois que la pollution a atteint la nappe. En effet, la pollution se propage en grande partie dans le sens de l’écoulement de la nappe.

e- Paramètres hydrodynamiques :Tant que la transmissivité d’un terrain est bonne, le temps de parcours d’un polluant pour arriver à un captage d’eau potable est relativement cours.

Notons finalement que la prise en considération de tous ces éléments permet au sein d’une nappe de localiser les zones vulnérables à la pollution ce qui permet leur protection et surveillance dans un stade précoce.

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1.1.6) Gestion administrative et juridique:

Introduction :Dans le cadre de l’aspect législatif et réglementaire régissant l’exploitation et la mobilisation des ressources en eau, il est

admis que tout le patrimoine hydraulique –superficiel et souterrain-constitue un bien public appartenant à l’état. Aucune exploitation ou empiétement n’est réglementaire qu’après l’obtention d’une autorisation préalable auprès des autorités compétentes. Les agences de bassins hydrauliques et selon la loi 10/95 sur l’eau sont les gestionnaires de ce domaine public hydraulique (DPH) et sont habilités à donner les différentes autorisations.

Consistance :Le domaine public hydraulique est constitué par :

- les lits de cours d’eau, lacs dayats. Les limites sont matérialisées par la ligne atteinte par les plus hautes eaux. Théoriquement, ces limites doivent faire l’objet d’une étude hydrologique et avec des simulations pour différentes périodes de retours.

- Les aquifères. (nappes d’eau souterraines)

Les premières lois et textes régissant la gestion du domaine public hydraulique au Maroc remontent à 1914 et ont prévalu jusqu’aux années 90. Cette législation ne répond plus au développement socio-économique du pays, raison pour laquelle le Maroc s’est vu dans la nécessité d’élaborer de nouveaux textes s’adaptant au contexte actuel. Ceci a été concrétisé par la refonte des anciens textes et la promulgation de la loi 10/95 qui a été votée au parlement en 1995.

L’esprit général de la loi est basé sur un usage harmonieux des ressources en eau d’une manière concertée avec tous les usagers de l’eau et ce dans un nouveau cadre institutionnel crée par la même loi à savoir l’agence du bassin hydraulique.

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La loi 10/95 a mis également en place le conseil supérieur de l’eau qui est une institution nationale fixant les grandes orientations et priorités de la politique de l’eau au Maroc. Les « macro décisions » sont ensuite déclinées à l’échelle des bassins de régions hydrauliques.

Afin de mieux gérer les ressources en eau, deux principes fédérateurs de cette loi ont été mis en place à savoir :

préleveur-payeurpollueur payeur.

Pour bien veiller sur l’application de ces deux principes, la police des eaux à été crée et doté d’un certain nombre de pouvoirsafin d’intervenir sur le terrain à chaque instant.

En définitive la loi 10/95 constitue un arsenal juridique à même d’accompagner les efforts techniques et financiers consentis par l’état dans l’objectif d’un développement socio-économique harmonieux sur la base d’une bonne gestion quantitative et qualitative des ressources en eau.

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1.2) Les eaux superficielles

1.2.1) Généralités:

Notion de bassin versant :

Le bassin versant relatif à une section droite S d’un cours d’eau est la surface telle que tous les écoulements - dus aux précipitations - qui prennent naissance dans celle-ci traversent la section S, c’est la surface drainée par le cours d’eau et ses affluents en amont de S.

Un bassin versant sera limité par des lignes de partage des eaux. En général, et s’il n’y a pas d’écoulement souterrain parasite, ces lignes de partage des eaux sont des crêtes rejoignant la section par deux lignes de pente. Le bassin versant hydrologique est alors confondu avec le bassin versant topographique que l’on peut déterminer aisément à partir d’une carte topographique

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Bassin versant et cycle de l’eau

P = R + I + ETPluie = ruissellement + infiltration+ évapotranspiration

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Le bassin de l'Oum-Er-Rbia s’étend sur une superficie de 33.520 km2. L’Oued Oum Er Rbia, d’unelongueur de 550 km, prend son origine au Moyen Atlas à 1800 m d'altitude, traverse la chaîne duMoyen Atlas, la plaine du Tadla et la Meseta côtière et se jette dans l'Océan Atlantique à environ 16 kmde la ville d'El Jadida.

La région a un grand potentiel économique en terme d’agriculture irriguée et non irriguée, lesindustries minières, ainsi que les industries agro-alimentaires et de nombreuses grandes industries detransformation.

Les cours d’eau du bassin sont constitués de l'oued Oum Er Rbia et de ses principaux affluents à savoirTessaout, Lakhdar et El Abid. Les apports d’eau du bassin de l’Oum Er R’bia sont évalués en moyenne à3360 Mm3/an, variant entre un maximum de 8300 Mm3 et un minimum de 1 300 Mm3. ainsi l’oued aun régime d’écoulement soutenu en période d’étiage , surtout si l’on tient compte de l’apport decertaines sources à débit relativement important.

Les ressources en en eau souterraine du bassin de l’Oum Er- Rbia, relativement importantes, sontréparties entre plusieurs unités aquifères. (Tadla, Beni moussa –Beni Amir, Bahira…), ces nappes seprésentent souvent comme des systèmes multicouches avec des nappes phréatiques superficielles etaussi des nappes profondes à semi profondes.

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Lit mineur et lit majeur d’une rivière

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1.2.2) Les méthodes de jaugeages

Notion de débit :

Le débit est un paramètre fondamental caractérisant un écoulement, celui-ci est variable selon les sections et selon les saisons (période d’étiage ou basses eaux et période des crues ou hautes eau).

Présentation et analyse des données :* Débit moyenne journalier : volume (en m3) pendant 24 heures. (m3/s)

86400* Débit spécifique : débit ramené au km2 de bassin versant en l/s/km2 cette grandeur

permet de comparer l’importance de deux bassins.* Débit moyen mensuel : défini sur un mois.* Débit moyen annuel : défini sur 12 mois.* Module ou débit moyen interannuel : moyenne des débits définis sur une longue période.

Dans un bassin versant, l’occurrence des crues est une variable essentiellement aléatoire. Le débit de crue dépend essentiellement de 3 facteurs :

* La surface est la forme du bassin versant* La perméabilité du sol et la couverture végétale * La distribution temporelle et spatiale de la pluie.

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L’Hydrométrie est la technique de mesure des débits dans les cours d’eau ; l’opération de mesure s’appelle un jaugeage, le site de mesure est appelé station de jaugeage.

Méthode de mesures :

* Jaugeage au moulinet (ou exploration du champ des vitesses); (méthode la plus utilisée) * Méthode de jaugeage au flotteur.* Méthode de dilution ou jaugeage chimique * Méthode par calcul direct

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Choix des méthodes :

Le jaugeage au moulinet nécessite un régime régulier du cours d’eau avec des vitesses inférieures à 5m/s.

Pour des vitesses supérieures à 5m/s, on peut passer au jaugeage chimique (solution ayant une certaine

concentration injectée à l’amont et on mesure la concentration à l’aval). Si ces deux méthodes ne peuvent

pas être appliquées, on a recours à la méthode des flotteurs. Pour les cours d’eau étroits, on utilise

simplement un déversoir.

Jaugeage au moulinet :

Le principe est basé sur la mesure du nombre de tours d’hélice par seconde. Ces moulinets sont étalonnés au laboratoire avant leur utilisation. (V = an + b), avec V = vitesse linéaire et n le nombre de tours, a et b sont deux coefficients propres au moulinet. Avec cette méthode, on mesure des vitesses ponctuelles en choisissant un certain nombre de verticales et les profondeurs de mesure. Les verticales seront espacées là où le débit laminaire varie très peu. Les profondeurs varieront du fond jusqu' à la surface libre de l’eau.

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1.2.3) Gestion quantitative des eaux de surface

* Au niveau des stations hydrométriques:

on constitue un historique de mesure (le plus long possible) pour un traitement statistique ultérieur ce qui donne des débits de projets (construction de barrages, ponts, routes, autoroutes….).

* Gestion des retenues de barrages:

La gestion d’une retenue de barrage est conditionnée par :

- Le niveau de remplissage au moment de la prise de décision pour effectuer un lâcher.- Les besoins en eau à satisfaire pour les différents usagers (eau potable, irrigation, industrie (y compris le turbinage)).- La probabilité des apports futurs au cours de l’année hydrologique.

Une gestion optimale consiste à satisfaire au mieux les différents usages et est basée sur :

- la définition d’une stratégie de gestion du réservoir.- La définition des règles de gestion en temps réel.

La stratégie de gestion consiste à choisir au début de la campagne agricole le programme de fourniture à adopter. Ce choix s’effectue en principe au début du mois de septembre sur la base du stock au réservoir et la probabilité d’apport futur. Une actualisation de ce programme s’effectue au mois d’Avril pour le reste de la campagne.

La règle de gestion est l’opération qui permet de déterminer à chaque pas de temps le volume d’eau à lâcher à partir du barrage pour satisfaire au mieux les différents besoins exprimés.

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Bilan hydraulique d’un barrage :

Ri+1 = Ri + Api – Fi – Evi – Fi

i = mois, année ou le jourR = réserve du barrage en Mm3APi = apport du mois i en Mm3Fi = fourniture du mois i en Mm3EVi = évaporation du mois i en Mm3Fui = fuites du mois i en Mm3

Le taux de remplissage d’un barrage = (volume instantanée de la retenue/volume de la retenue normale) x 100

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1.2.4) Gestion qualitative des eaux superficielles:

Sur le plan qualitatif, il faut également surveiller et contrôler la qualité chimique et bactériologique de l’eau au niveau d’un réseau de contrôle intégrant les retenues de barrages, rivières, lacs, sources…

la pollution des eaux de surface :

Les sources de pollution sont généralement :

- Les rejets d’eaux usées domestiques.- Le lixiviat « jus » provenant des décharges d’ordures ménagères.- Les rejets d’effluents industriels.

Ces rejets sont parfois la cause principale de l’eutrophisation de rivières, de lacs et même de retenue de barrage.

Un effluent rejeté dans un cours d'eau peut ne pas produire de nuisances. En effet si le débit du cours d'eau est relativement important et la charge polluante de l'effluent faible, il se produit le phénomène de dilution. On parle alors de la capacité auto-épuratrice de la rivière. L'autoépuration est favorisée par une forte teneur en oxygène dissous du cours d'eau : la quantité d'oxygène excédentaire permet d'oxyder la matière organique de l'effluent.

Si la dégradation de la matière organique se fait par voie anaérobie, c'est à dire en absence d'oxygène, il se produit une fermentation qui détruit la flore et la faune aquatique (poissons) en dégageant des odeurs nauséabondes et également du gaz méthane CH4.

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Eutrophisation de l’eau :

Un excès d’azote et de phosphore dans l’eau (généralement dû à un apport des eaux résiduaires domestiques et industrielles) favorise le développement d’une végétation aquatique. La croissance de cette végétation appauvrit l’eau en oxygène avec une production de méthane et d’hydrogène sulfuré. Ceci s’accompagne également avec des odeurs nauséabondes et un mauvais goût On dit que l’eau est devenue eutrophe et c’est le phénomène d’eutrophisation. On peut souvent observer ça au niveau des retenues de barrages ne recevant pas d’apports de crues. Pour quantifier ce phénomène on pratique le dosage du phytoplancton (mg de chl a/m3) : chlorophylle algal par m3. Ce phénomène croit avec la profondeur.

Parmi les conséquences de l’eutrophisation, on peut citer :

- diminution de la transparence de l’eau.- Le colmatage des filtres au niveau des stations de traitement de l’eau potable.- La corrosion des conduites.- La disparition de certaines espèces de poissons dans les retenues de barrages.

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III) La pollution de l’eau

Une eau est dite polluée lorsque sa qualité initiale a été dégradée sur le plan chimique oubactériologique, on peut parler également d’une pollution thermique et radioactive. Ce phénomènepeut affecter les eaux superficielles (rivières, retenues de barrages, lacs) ainsi que les eaux souterraines(nappes et aquifères). La pollution peut être :

Permanente : phénomène continu dans le temps (exemple : rejet d’une eau usée dans une rivière).Périodique ou saisonnière : qui ne se manifeste que pendant une certaine période (exemple d’uneusine qui ne fonctionne que pendant une période donnée : cas des sucreries).Accidentelle : en ce sens qu’elle est localisée dans le temps et l’espace (exemple du renversement d’uncamion d’hydrocarbure dans la retenue d’un barrage à une date donnée).

On peut définir aussi deux types de pollution :

Pollution ponctuelle : elle affecte une zone bien circonscrite (exemple : un tronçon de rivière).Pollution diffuse : Elle peut être évolutive dans le temps et généralisée dans l’espace (cas de lacontamination d’un aquifère par les engrais fertilisants : excès de nitrates par exemple).

On parle également de polluants biodégradables et non biodégradables. Les agents biodégradables serapportent aux matières organiques décomposables par les organismes vivants (bactéries,champignons). Par contre certains produits comme les métaux et certains pesticides ne sont pas ou peubiodégradables.

Rappel : les pesticides sont des produits utilisés en agriculture pour lutter contre les parasites animauxet végétaux menaçant les cultures, exemple de produits phytosanitaires. Les pesticides sont toxiquespour l’homme. Les herbicides luttent contre les mauvaises herbes, les fongicides contre leschampignons, les insecticides contre les insectes et les raticides contre les rongeurs.

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Transfert de polluants entre nappe et rivière selon les sens d’écoulements

Moyens de lutte et de dépollution classiques: (Aspect technique)

-Construction de stations d’épurations au niveau des villes (rejets domestiques, assainissement liquide) : boues activées, lagunage, infiltration-percolation….

-- réalisation de décharges contrôlées ( problèmes de lixiviat , assainissement solides), exemple de la décharge de Médiouna.

-- réalisation d’unités de traitement des effluents industriels avant rejet dans le milieu récepteur.

-- contrôle des engrais et produits phytosanitaires au niveau des périmètres irrigués.

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IV) La pollution et rejets d’eaux usées dans le bassin de l’oum errbia

Le patrimoine hydraulique du bassin est très important, à savoir :

•3360 Mm3 /an en matière d’eaux de surface et 350 Mm3 pour les eaux souterraines, avec 16barrages existants. Il est donc impératif de s’intéresser à la qualité des eaux vis-à-vis de lapollution pour sauvegarder les potentialités en eau mobilisables. Les principales sources depollution sont : les rejets d’eaux usées domestiques, la pollution agricole par les engrais etproduits sanitaires et en dernier lieu l’activité industrielle.

IV-1 la pollution d’origine domestique:

Le volume global rejeté s’élève environ à 44.000 m3/j. La pollution totale journalière peut êtredécomposée comme suit : 50 tonnes de matière oxydable, 8,4 tonnes de matière azotée et 1,25tonnes de matière phosphorée. L’origine du problème réside dans la non existence de stationsd’épuration au niveau de certaines agglomérations et aussi parfois à cause de la défectuositéde réseaux d’assainissement.

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Il y a lieu de signaler aussi la pollution par les pesticides. Ceux–ci sont très utilisés et présententbeaucoup de nuisances. Ces produits sont très toxiques à faible dose et peuvent persisterlongtemps dans le milieu naturel.

IV.3) pollution industrielle:

Due principalement à l’industrie agro-alimentaire et en particulier les sucreries (Sebt ouladnemma et zemamra), qui rejettent beaucoup de matières organiques à caractère très polluant.

En terme de qualité des eaux de surface , celle-ci est généralement bonne en amont du bassinmais elle est dégradée juste en aval des villes lorsqu’il y a absence de stations de traitement deseaux usées ou en raison de réseaux d’assainissement défectueux.

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Des exemples de cas de pollution des eaux:1) À l’échelle nationale

-Pollution bactériologique de la nappe du Haouz dans la région del Azzouzia.

-- les pollutions accidentelles dans le canal de Rocade en amont de la station de traitement ONEP alimentant la ville de Marrakech.

-- la pollution des eaux souterraines par les nitrates dans les nappes de Beni moussa et beni amirdans le périmètre de Tadla.

-- la pollution de l’oued Tensift par les rejets de tanneries (chrome)

-- les déversements accidentels d’hydrocarbures dans les retenues de barrages.

-- la pollution des eaux souterraines par les margines (Haouz)

-- la pollution des eaux souterraines par les déchets et résidus miniers.

-2) à l’échelle internationale:

-- Catastrophe de tchernobyl en 1986 : contamination des eaux souterraines et superficielles par les déchets radioactifs.

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1.2.5) Gestion administrative et juridique:

* de même que les eaux souterraines, la gestion des eaux superficielles est régie par la loi 10/95 avec ses deux principes fédérateurs:

- préleveur payeur.- pollueur payeur.

* l’administration doit délimiter le domaine public fluvial pour différentes périodes de retour afin d’intérdire tout empiètement. Et en même temps éviter des dégâts éventuels lors d’inondations.

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Exemples de textes:

Chapitre premier : (domaine public hydraulique)

Domaine public hydraulique :

Article 1 : l’eau est un bien public et ne peut faire l’objet d’appropriation privée .

Article 2 : font partie du domaine public hydraulique : les nappes d’eau , cours d’eau, sources, lacset étangs, puits artésiens, canaux de navigation, d’irrigation, ou d’assainissement, lits des coursd’eau permanents et non permanents, digues, barrages, canalisations, conduites, berges de coursd’eau et francs bords.

Article 36 : les autorisations et les concessions relatives au domaine public hydraulique sont fixéespar voie réglementaires et doivent faire l’objet d’une enquête publique.

Chapitre VI : (lutte contre la pollution de l’eau)

Article 51 : est considérée comme usée, toute eau ayant subi une modification de sacomposition ou de son état du fait de son utilisation. Est considérée comme polluée, toute eaudont la composition a été modifiée suite à une activité humaine sur le plan chimique oubactériologique la rendant ainsi impropre à l’usage auquel elle a été destinée.

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Article 52 : aucun déversement , écoulement ou rejets dans une eau superficielle ousouterraine susceptible de modifier les caractéristiques physico-chimiques ou biologiques n’estautorisé sans autorisation préalable accordée après enquête par l’agence de bassinhydraulique. Cette autorisation donne lieu au paiement de redevances.

Article 55 : lorsque on constate des nuisances pour la santé ou la salubrité publique ,l’administration peut prendre toute mesure exécutoire pour faire cesser ces nuisances. Lesdroits des tiers doivent être réservés.

Article 57 : l’administration définit les conditions d’utilisation des eaux usées et touteutilisation est soumise à l’autorisation de l’agence de bassin.

Chapitre XIII : police des eaux, infractions, sanctions

Article 104 : le constat des infractions se fait par la police de l’eau constituée par des agentscommissionnés par l’agence de bassin.

Article 106 : la police de l’eau a le plein pouvoir en terme de vérification, prise d’échantillonset les infractions constatées doivent faire l’objet de procès verbaux.

Toute infraction constatée est passible de sanctions sous forme d’amendes , remise en état deslieux voire d’emprisonnement.

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1.2.6) Gestion globale eaux souterraines- eaux de surface

- la gestion des ressources en eau impose une vision globale : eaux souterraines – eaux de surface.- tout commence par une évaluation de ces ressources ainsi qu’à l’actualisation des bilans en fonction des conditions d’alimentation et aussi de l’exploitation.- les grands traits de la gestion sont :

* l’économie d’eau par la lutte contre les fuites et l’usage de techniques économisatrices d’eau en irrigation.* la protection de la qualité de l’eau en traçant des cartes de vulnérabilité à la pollution et aussi en procédant au suivi de la qualité (chimique et bactériologique) à travers des réseaux de contrôle.* le respect et l’application des textes de la loi 10/95 et principalement (préleveur-payeur et pollueur-payeur).

Dans les politiques et stratégies de gestion de l’eau, il y a des priorités en terme de besoins sociaux et d’application de plans directeurs:

1) l’alimentation en eau potable est la première à satisfaire sans restriction.

2) les périmètres irrigués ont des dotations à partir de retenues de barrages qu’on peut satisfaire à 100% si la réserve de la retenue le permet, sinon, on applique des restrictions. Les premières réunions sous la présidence des agences de bassins se font au début de l’année hydrologique (Septembre).

3) pendant les périodes de sècheresse, les eaux souterraines permettent une solution d’approvisionnement pérenne. Parfois et lorsque les eaux superficielles sont abondantes, les eaux souterraines constituent une solution d’appoint.

4) la gestion globale de l’eau impose aussi le bon entretien des ouvrages hydrauliques ( barrages, réseaux de distribution, canaux). A titre d’exemple, on cite le phénomène de l’envasement qui réduit la capacité utile des retenues de barrages).

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vision économique:

- La gestion de l’eau doit partir du principe que l’eau est un bien économique au même titre que les autres substances naturelles (pétrole, minerais….).

- partant de là, il faut tirer le maximum de profit (cash flow) à travers la mobilisation de l’eau.

- cette vision s’impose aujourd’hui et plus que jamais dans une économie globalisée et mondialisée ou la compétitivité doit être de mise.

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6) la problématique des changements climatiques.• La sécheresse.

• (menacent la sécurité alimentaire)

• Les inondations.

• (menacent l’infrastructure socio-économique)

• Ce sont deux phénomènes extrêmes.

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• - Les changements climatiques sont devenus une réalité incontournablepuisqu’on assiste à des cycles de sécheresse plus ou moins prolongés etaussi des inondations de plus en plus dévastatrices. (phénomèneshydrologiques extrêmes).

• - Une grande partie de l’infrastructure économique subit les contres coupsdes changements climatiques et notamment lors des pluies torrentielleset crues violentes (routes coupées, périmètres agricoles inondés, habitateffondré, ponts endommagés….).

• - Méconnaissance des tendances du phénomène en termes quantitatifs etqualitatifs pour prévisions et planifications dans le temps et dans l’espace.(Malgré les études entreprises).

• - De tels constats suscitent une grande question et un grand débat quant àl’avenir de l’humanité si rien n’est fait. La grande question étant desatisfaire tous les besoins socio-économiques tout en se prémunissantcontre les effets et impacts négatifs sur l’infrastructure économiqueexistante ou prévue dans l’avenir. En d’autres termes , quelles mesures àprendre pour sécuriser nos besoins et notre infrastructure?

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• Les inondations sont de plus en plus fréquentes à cause du paramètre intensité depluie ( i = p/t) , qui a souvent atteint des valeurs critiques.

• Ceci a été le cas de la vallée de l’0urika (région de Marrakech) au moisd’Août 1995 : 28 mm pendant une demi heure !

• En octobre 2008, la ville de Tanger avait connu des pluies torrentiellesayant provoqué des inondations dévastatrices au niveau de la ville etparticulièrement la zone industrielle de Mghougha puisque plus de 150usines ont été sinistrées. Pendant 5 heures seulement, le cumulpluviométrique avait atteint 176mm soit prés de 40% de la moyennepluviométrique annuelle de la région. Le débit de l’oued Mghougha a étéestimé a 300 m3 /s.

• De la même manière, Des pluies diluviennes se sont abattues sur Rabat, le15 /09/09. On estime que la pluie moyenne d’un mois est tombée en 3heures environ. Lors des inondations de septembre 2009 en Turquie ; lapluie moyenne de 4 mois a été concentrée en une seule journée.

• Les inondations de la plaines du Gharb pour l’année hydrologique 2009-2010 ont été dévastatrices, ceci malgré l’existence du barrage Al Wahda :3,8 Milliards de m3 et qui est le plus grand barrage du Maroc -(ledeuxième en Afrique après Sedd El Ali en Egypte)- sinon les dégâts causéspar les pluies torrentielles de Janvier 2010 auraient été pluscatastrophiques.

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• Dimensionnement d’ouvrages

• - L’adoption des moyennes hydrologiques classiques dans les études dedimensionnement a souvent conduit à choisir des périodes de retoursrelativement faibles (exemple T= 10 à 20 ans pour des ouvrages d’assainissement).

• - Les événements hydrologiques exceptionnels de plus en plus fréquents ontmontré l’insuffisance de tels dimensionnement puisque beaucoup d’ouvrages ontété endommagés par les fortes pluies ou les crues violentes.

• - La situation hydrologique actuelle impose à ce qu’on augmente les périodes deretours lors des études de dimensionnement afin d’augmenter la sécurité desouvrages, ceci nécessite la mobilisation de budgets importants .

• - ceci nous amène à une question fondamentale : doit on réaliser peu d’ouvragesen fonction de nos moyens pour avoir des ouvrages durables ou continuer avec laconception classique tout en réalisant beaucoup d’ouvrages et satisfaire ainsi unmaximum de besoins.

• - la notion de période de retour intervient dans les études de barrages, ponts,routes, ouvrages d’assainissements..

• - l’infrastructure économique de manière générale doit être protégée vis-à-vis desaléas climatiques . Ceci doit être conçu dans une vision globale d’aménagement duterritoire

• -Les ouvrages de protection sont de nature diverses (barrages,lacs,seuils,dérivations murs de soutènement, endiguement des rives….).

les solutions de demain:

Actuellement et à travers le monde, la gestion de l’eau est confrontée aux contraintes suivantes:

1) Augmentation des besoins en eau due à l’accroissement démographique, le développement urbanistique, le développement socio-économique.

2) l’insuffisance des ressources en eau mobilisées (diminution en quantité et dégradation de la qualité due à la pollution).

Face à cette problématique et malgré des règles de gestion rigoureuses, l’avenir à moyen terme est le recours au ressources en eau non conventionnelles. Certaines solutions ont été déjà adoptées:

- Alimentation en eau potable des villes à partir du dessalement d’eau de mer (Layoune, Boujdour).

- Réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation ( Marrakech, 33 Mm3).

- Recharge Artificielle des nappes d’eau souterraines à partir de crues de rivières.

- Captage d’eaux pluviales (Metfias collective pour l’alimentation en eau potable de certaines agglomérations rurales).

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Conclusions générales

1) l’eau est une pièce maîtresse dans le développement socio-économique d’un pays, d’une région, d’une commune.

2) la bonne gestion de l’eau consiste à intégrer les eaux souterraines et les eaux superficielles .

3) les grands axes de la gestion de l’eau sont la lutte contre le gaspillage ainsi que la préservation de la qualité de l’eau vis-à-vis des activités polluantes.

4) la bonne gestion de l’eau est également la bonne gestion des ouvrages hydrauliques pour en tirer le meilleur rendement ( barrages, canaux, réseaux de distribution).

5) l’avenir à court terme est le recours aux ressources en eau non conventionnelles pour combler les déficits.

6) la gestion de l’eau est une affaire de tous (techniciens, citoyens, grands consommateurs)

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