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CPAV Carnets de voyage 2009 2010 - 1 - CARNET de VOYAGE DEFINITION : Qu’est-ce qu’un carnet de voyage ? Créer un carnet de voyage pour éduquer au regard « interculturel » Par Pascale Argod Le carnet de voyage est une production éditoriale émergente qui invite au voyage et à la découverte d’une culture différente à travers l’illustration artistique et documentaire. Dans un projet pédagogique pluridisciplinaire, la réalisation d’un carnet de voyage peut permettre l’évaluation d’une sortie éducative ou d’un voyage linguistique, par exemple. Sa vocation créative et documentaire sensibilise à un véritable apprentissage du regard, prolongement de l’éducation à l’image ou par l’image. Objectifs : Valoriser les liens interdisciplinaires. Construire la « Culture humaniste » Réinvestir les moyens techniques mis à disposition

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CARNET de VOYAGE DEFINITION : Qu’est-ce qu’un carnet de voyage ? Créer un carnet de voyage pour éduquer au regard « interculturel » Par Pascale Argod Le carnet de voyage est une production éditoriale émergente qui invite au voyage et à la découverte d’une culture différente à travers l’illustration artistique et documentaire. Dans un projet pédagogique pluridisciplinaire, la réalisation d’un carnet de voyage peut permettre l’évaluation d’une sortie éducative ou d’un voyage linguistique, par exemple. Sa vocation créative et documentaire sensibilise à un véritable apprentissage du regard, prolongement de l’éducation à l’image ou par l’image. Objectifs : � Valoriser les liens interdisciplinaires. � Construire la « Culture humaniste » � Réinvestir les moyens techniques mis à disposition

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Construire une frise du temps qui pourra inclure les oeuvres de référence. Définir des périodes.

SCIENCES Exemples de sollicitations : carnet de voyage scientifique dans un lieu ( jardin, montagne…) cf. herbier, croquis, dessins de pierres (minéralogie)

CARNET

DE

VOYAGE Voyages divers immobiles, imaginaires, intérieurs, intimes, miniatures, proches, lointains Thématique choisie : Voyage dans un pays étranger, dans un jardin, dans un musée, dans un livre, dans un tableau, dans une carte géographique… Types de textes : En fonction de l’approche choisie, les types de textes seront d’ordre : Narratif, explicatif, prescriptif, poétique…

HISTOIRE DES ARTS

HISTOIRE Exemples de sollicitations : carnet de voyage dans le temps (préhistoire, Moyen-Age…), dans un livre d’histoire, à travers des représentations picturales (La France au XIXe)…

En fonction de la thématique choisie, mettre en relation avec le carnet de voyage des oeuvres en rapport avec les différents domaines :

FRANÇAIS Exemples de sollicitations pour inventer son carnet de voyage : -s’appuyer sur une situation vécue -s’appuyer sur un ouvrage littéraire, un récit, un album… -s’appuyer sur le lexique…

Arts de l’espace : architecture jardins, urbanisme.

GEOGRAPHIE Exemples de sollicitations pour inventer son carnet de voyage : -s’appuyer sur une situation vécue -s’appuyer sur des représentations iconographiques (cartes, vues, photographies, schémas …) Le carnet de voyage permet d’établir un lien entre les arts et la géographie sur la thématique du lieu (ex. les peintres et la Bretagne, les peintres et la France…).

Arts du quotidien Objets d’art, mobilier, bijoux

Arts du langage Littérature poésie

ARTS VISUELS Exemples de sollicitations pour inventer son carnet de voyage : -s’appuyer sur une situation vécue -s’appuyer sur des représentations picturales ou photographiques de lieux pour réaliser un carnet de voyage (cf. Linéa dans le jardin de Monet).

Arts visuels : arts plastiques, cinéma, photographie, arts numériques

La réalisation matérielle du carnet :

Supports : formats plus ou moins grands, plus ou moins allongés, formes géométriques ou pas, en 2D ou en 3D (boîtes cylindres…objets). Matériaux : Naturels ou artificiels, opaques ou transparents, rigides ou souples… Organisation : Linéaire, circulaire, en livre, serpentin, accordéon, liasse…chronologique ou pas.

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DES TRAMES POUR CONSTRUIRE UN CARNET DE VOYAGE

Voyage dans une histoire

Trame de l’histoire à explorer pour une réécriture sous forme de carnet de voyage

lieux explorés rencontres découvertes événements Début Moment 1 Moment 2 Moment 3… Fin

résolution de l’histoire (découverte du trésor, arrivée dans le lieu de destination…)

Voyage réel ou imaginaire

Histoire, récit ou succession de moments à inventer pour une écriture sous forme de carnet de voyage.

Pourquoi part-on ? qui part? Comment ? Avec quoi ? Avec qui ?

Lieux explorés : villes, paysages, grottes, jardins, îles, montagnes, planète… habitats

Rencontres : (personnages, animaux…)

Découvertes: -objets : inhabituels, usuels, précieux… -bâtiments vus de loin, détails architecturaux… -végétaux…

Evénements: surprises, accidents, fêtes, rassemblements, poursuites, scènes de rues, rencontres…

Avant le départ Consultation de prospectus, dépliants, guides, photos… Départ (préparatifs, bagages, moyens de transport)

Moment 1 Moment 2 Moment 3… Retour Au retour Réalisation ou enrichissement du carnet de voyage

Carnet de voyage Types d’écrits Types de textes

Documentaire Poème Roman, récit Compte-rendu …

Explicatif (scientifique) Poétique Narratif

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VOYAGE REEL OU IMAGINAIRE

Sollicitation à partir d’un support en Arts visuels Voyage imaginaire à partir d’une sculpture : -Exemple : A partir de la rêverie d’un artiste tel que Bertrand Grosol qui imagine une structure flottante pour un projet de navigation intérieure, qui joindrait trois mers (Mer méditerranée, Mer du Nord, Mer noire) par les voies fluviales et les canaux au départ de Sète. Ce voyage- fiction revient à Sète pour un ultime voyage.

Invente un moyen de transport et, à partir de là, « imagine ton voyage à bord… »,structure flottante Bertrand Grosol. Voyage imaginaire : les peintres pyrénéens paysagis tes et géographes du Musée pyrénéen et son château fort de Lourdes. (Cf. annexe 1) Voyage dans les collections picturales et lithographiques du musée : qu’est ce que je retiens ? Qui voyage ? Où ? Comment ? � exemple : extraire du catalogue (ou du musée) des images qui aideront à inventer un voyage dans ces pays lointains. Voyage imaginaire : les Orientalistes la collection du Musée Salies à Bagnères de Bigorre. (cf. annexe 2) Voyage dans les collections orientalistes du musée : qu’est ce que je retiens ? Qui voyage ? Où ? Comment ? � exemple : extraire du catalogue (ou du musée) des images qui aideront à inventer un voyage dans ces pays lointains. Travail de recherche sur des cartes, des encyclopédies, des documentaires… (cf annexe 2) Voyage imaginaire : les peintres d’Asie -Envisager l’étude d’une estampe chinoise, percevoir cette façon particulière de représenter l’espace : - en mêlant le réel et l’imaginaire - en traduisant la profondeur par un étagement vertical des plans - en traduisant l’étendue de l’espace par une peinture de très grande longueur que l’on déroule petit à petit.

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Voyage imaginaire dans un tableau (cf. Annexe 3) � isoler des détails, les commenter, les agrandir, à la fin, reconstituer le tableau. � inventer une chronologie. L’objectif est de s'attacher aux détails, à ce qui est caché ou peu évident lorsqu’on a une vision d'ensemble du tableau. Les détails d’un ou de plusieurs tableaux sont extraits de leur contexte et deviennent des sujets à part entière (que l’on observe, commente), à partir desquels on peut voyager dans le tableau, en allant des uns aux autres. Voyage dans des peintures de paysage (peintures « réalistes, ou pas) Ex. le dessin animé « Linéa dans le tableau de Monet »

Le peintre Dürer est un des premiers à avoir inséré des éléments du corps humain dans un paysage. Au 17ème siècle, les artistes vont multiplier les peintures de « paysages anthropomorphes », aussi bien pour des raisons religieuses que culturelles. Ces paysages proposent une double lecture du tableau, et une approche sensible de la nature. Cette approche du paysage et de sa double lecture est fréquemment utilisée par Dali dans ses peintures. Matthaus Merian, Paysage

Le mythe de la tour de Babel donne l’occasion de fouiller du regard des peintures qui fourmillent de détails et de lieux. L’œil chemine dans la peinture, passant du lointain au proche, de l’inconnu au familier : le tableau se vit autant qu’il se regarde. Brueghel l’Ancien, La tour de Babel

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Sollicitation à partir d’un « écrit » Voyage imaginaire en cartes postales : 1 A partir de l’ouvrage de Pierre Josse « Mon tour du Monde en cartes postales », imaginer son propre voyage en cartes postales : (voir document mail Art) On peut réaliser un ouvrage collectif et imaginer que chacun apporte une carte postale d’un lieu qu’il a aimé ou une carte postale qu’il a reçue et qui évoque un lieu particulier… L’élève peut alors écrire un texte en relation avec l’image en imaginant qu’il l’envoie à quelqu’un (courrier 1…. ?) 2 Imaginer un voyage à partir de l’observation d’une seule carte postale ou de plusieurs cartes postales 3 Imaginer un carnet de voyage en faisant réaliser une ou plusieurs séries de cartes postales par les élèves, sous forme de peinture, de dessins ou de collages. Voyage imaginaire : à partir de textes Imaginer un carnet de voyage à partir de :

- textes descriptifs ou évocateurs de littérature tels que Hugo, - textes descriptifs relatifs à des peintures, textes narratifs - textes descriptifs des récits de voyage du 19ème siècle dans les Pyrénées, - textes issus de romans de littérature de jeunesse, albums, documentaires …

Imaginer un carnet de voyage à partir de livres de la BCD (documentaires, récits) avec par exemple, un voyage dans le pays du « Magicien des couleurs ». Imaginer un voyage dans une page d’un livre illustré. Imaginer le carnet de voyage d’un personnage imaginaire avec, par exemple, le carnet de voyage de Zigomar à partir de l’album « L’Afrique de Zigomar », celui de Fifi à partir de « Moi, Fifi » de Grégoire Solotareff, celui de Duke à partir de l’album « Le voyage d’Orégon », celui d’Otto à partir de « Otto, autobiographie d’un ours en peluche ». Voyage imaginaire à partir d’une correspondance Imaginer le carnet de voyage à partir de la correspondance avec :

- une personne en déplacement, - une correspondance fictive, - une correspondance historique « mise en scène » …

Sollicitation à partir d’images Voyage imaginaire à partir de représentations diver ses de l’espace : dans une carte de géographie, une vue d’en haut, un dessin, un plan, une carte touristique… Voyage imaginaire à travers des documentaires (film s, etc .) retranscrire le voyage sous la forme d’un carnet. Voyage dans des œuvres de l’histoire des arts carnets élaborés à partir du regard porté sur des œuvres de référence.

Sollicitations diverses Voyage imaginaire : Dans un lieu miniature (le voyage des lutins sous les herbes, le voyage de la taupe, le voyage du Drac dans les eaux souterraines…) Dans une grotte Dans un pays imaginaire Dans un jardin, dans un arbre, un terrier Dans l’espace (cf. année astronomique internationale) Dans le bleu du ciel, au pays des nuages, sous l’arbre, dans le coquillage, dans la fourmilière… Dans ma maison, le carnet de voyage de la salle de bain. Dans la cour de l’école Carnet de voyage à partir d’une contrainte donnée p ar un titre : « Le carnet de voyage de monsieur albatros », « le carnet de voyage des fresques de Campan, de Tarbes » « le carnet de voyage des églises du Lavedan » « le carnet de voyage des châteaux du Lavedan »

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Voyage dans le temps carnet de voyage dans la préhistoire, carnet de voyage dans une abbaye ou dans un château Voyage sur internet : Consulter des blogs de voyage, créer son propre voyage à travers une région à partir d’un site à vocation touristique ou documentaire. Voyage imaginaire : Carnet de voyage d’un objet, d’un fruit, depuis l’endroit de sa production jusqu’à l’endroit de sa destination. Voyage d’un personnage connu Réel contemporain ( Jean Louis Etienne) Historique ( Marco Polo, Christophe Colomb ; proche ou inconnu) Imaginaire ( Philéas Fogg, Robinson Crusoé) etc… Voyage personnel : les carnets intimes Voyage dans le monde des rêves (carnet de voyage dans mes rêves, cauchemars, rêves étranges, rêves inventés, rêves des peintres / surréalisme). Voyage réel Dans un lieu que l’on découvre : forêt, grotte, château, jardin (déplacement ponctuel) Voyage dans des lieux découverts avec la classe (classe transplantée). Créer un carnet de voyage pour quelqu’un, pour un d estinataire précis…

TECHNIQUE : Outils/ supports/ matériaux DES PROCEDES

Extraits des IO : mettre en œuvre des compétences C2 Pratique régulière du dessin personnel, d’esquisses, de croquis, d’essais prioritaire au cycle 2. Dessins préparatoires Croquis explicatifs Schémas Etude de composition Plan de fabrication C3 Expression d’une sensation, mise en forme d’une idée, représentation d’un univers personnel ( imaginaire/fantastique/ poétique), figuration d’une fiction, transformation d’une réalité , communication, narration, dessins préparatoires à un projet, mise en mémoire d’un événement. Dessin d’observation et photographie dans leur fonction de mémorisation, techniques qui permettent d’affiner la perception de l’environnement. Les techniques : collage, peinture, gravure, photographie : � S’approprier puis réinvestir certains codes de représentations. Ces techniques peuvent être associées entre elles et au dessin, elles permettent une introduction à la composition plastique et une étude de l’image fixe. Envisager éventuellement un lien carnet / film. Il existe différentes manières de rendre compte de la réalité.

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BOITE A IDEES Exemples de sollicitations pour amener un travail e t une réflexion sur les matériaux, outils et suppor ts :

Et si un guide touristique devenait un carnet de vo yage ? A partir des photographies proposées, invente un texte qui pourrait relater un voyage imaginaire : découper des images dans un magazine de voyages. Référence : carnet d’un voyage dans le golfe du Morbilhan, Patrick Serc Et si on fabriquait des carnets extraordinaires ? :

- un carnet rouillé découvert dans l’épave d’un bateau, au fond de l’océan - un carnet fleuri, - carnet nature d’un voyage au Parc bel air - un carnet mouillé, - un carnet d’un voyage sous la pluie.

Utiliser les pages d’un livre ou d’un journal en ta nt que support : peindre sur, masquer/isoler des pa rties, commenter, orner…

- transformer un livre en carnet de voyage - transformer un journal en carnet de voyage - transformer un annuaire en cahier de voyage - transformer un vieil éphéméride en carnet de voyage

Transformer des images issues de différentes revues en livres de voyages imaginaires, lier les images par un texte. Le carnet de voyage en valise : Un voyage dans une valise… Carnet de voyage à partir d’une contrainte plastiqu e plus ou moins forte :

- « Les petits carnets pliés » petits carnets accordéon, au format très allongé, carnets pliés d’une manière aléatoire...le carnet serpentin des moments de fête…

- Carnet d’ardoise, carnet de pierre, carnet d’argile… - Carnet de voyage géant dans lequel on peut se déplacer (plan/volume) - Transformation d’un support en espace de voyage miniature (tapis, table, écorce…) - Carnet sous forme de « boites narratives »

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DES DEMARCHES POSSIBLES POUR CREER UN CARNET DECLENCHEURS Ouvrages intéressants :

« Le Type » Philippe Barbeau, Ed. L’atelier du poisson double Journal intime qui reprend la structure du carnet de voyage, écrit à l’encre avec un porte-plume, mise en page jouant sur les relations texte/ image (texte écrit sur l’image blanc sur noir, qualité du papier…) Comparer un documentaire et un carnet de voyage : Finalités ? Quelles images ? Comment sont elles réa lisées ? « Au pays des hommes du désert » Bordas la bibliothèque des cadets et « Rêve de déserts » Raymond Depardon / Titouan Lamazou Découvrir un ouvrage, un texte rédigé comme un carn et de voyage: qu’est-ce qui peut se rapprocher du carnet de voyage dans cet album ? « Moi, Fifi », Grégoire Solotareff, rédigé sous la forme d’un carnet de voyage, récit d’une aventure, Fifi est perdu dans la forêt…chronologie, texte, image. Inventer une page du carnet de voyage d’un personna ge d’album à partir d’une situation ponctuelle inductrice (un passage du texte) ���� A partir de cet extrait, peux-tu inventer une page du carnet de Fifi après avoir lu le passage suivan t : On était tranquillement en train de prendre le petit déjeuner dans ma chambre, Thomas le renard et moi, quand brusquement l’arbre tout entier s’est mis à trembler. J’ai eu peur ! Quand je me suis penché à la porte, j’ai vu un ours avec des pattes énormes. Il cognait le tronc de l’arbre de son poing fermé…

5ème journée de Fifi perdu (« Moi, Fifi », Grégoire Solotareff) Inventer une page du carnet de voyage de la petite souris (« Où vas-tu petite souris ? », Robert Kraus…Ecole des Loisirs) La petite souris quitte sa maison, un baluchon sur l’épaule… - Où vas-tu petite souris ? - Le plus loin possible de chez moi.

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Inventer un carnet de voyage à partir d’une situati on ponctuelle inductrice (la rêverie à partir d’un édredon) : ���� A partir d’échantillons de papier ou de tissu choi sis, tu peux inventer un voyage imaginaire et le raconter dans ton carnet « L’édredon » Ann Jonas l’école des loisirs J’ai un nouvel édredon…il doit aller sur mon lit de grande fille. Mon père et ma mère me l’ont fait avec mes vielles affaires…là, je reconnais la chemise que je portais le jour de mes deux ans. Ce carré vient de mes pantalons préférés… Inventer un carnet de voyage à partir d’une situati on ponctuelle inductrice (une phrase) : ���� A partir de cet extrait, peux-tu imaginer une page d’un carnet de voyage au Pays bleu…

« Nino dans le frigo », Frédérique Bertrand, Editions du Rouergue Pourtant c’est si extraordinaire ! …Il faut dire que derrière la porte vit un drôle de petit homme, il s’appelle Monsieur Merveilleux ! Quand les enfants viennent lui dire Bonjour il allume le pays bleu. Inventer un carnet de voyage à partir d’un album : ���� Après avoir découvert cet album qui décrit un voya ge imaginaire, invente une page d’un carnet de voyage fictif.

L’Afrique de Zigomar, Philippe Corentin, L'Ecole des loisirs La fabuleuse découverte des îles du Dragon avril-juin 1819 à bord de l’Argonaute, journal de bord de Lord Nathaniel Parker

Les derniers Géants François Place Casterman

Le voyage de l'escargot Un beau matin, Bavou l’escargot part en voyage. Mais où va-t-il exactement ? Nous le suivons pas à pas et participons avec lui à ce voyage vu d’une façon un peu spéciale. La chute de l'histoire fera sourire tous les lecteurs, grands et petits! Nous découvrons à la fin du livre le parcours fait par Bavou. Inventer un carnet de voyage à partir d’une situati on ponctuelle inductrice (un objet) : ���� A partir de cet extrait, peux-tu imaginer, rêver u n voyage pour cet objet étrange … C’est au cours d’une promenade sur les docks que j’achetai l’objet qui devait à jamais transformer ma vie : une énorme dent couverte de gravures étranges… « Les derniers Géants », François Place, Casterman

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Inventer un carnet de voyage à partir des images d’ un album : ���� En feuilletant cet album, tu peux repérer un lieu, la vallée, une maison, une carte, la forêt, la val lée à différents moments de la journée, à différentes épo ques de l’année. A partir de l’image de la vallée, jouer à changer l e cadrage, et inventer un voyage à travers le temps et l’espace dans ce contexte. Tu peux situer l’action dans les endroits évoqués ci-dessus, la carte peut aussi avoir un rôle à jouer… « Ma vallée », Claude Ponti, Ed. L’école des loisirs Inventer un carnet de voyage à partir d’ouvrages à caractère documentaire et / ou touristique. ���� A partir d’images extraites des catalogues de voya ge, choisis des images qui t’intéressent et invente un carnet de voyage fictif. A partir d’ouvrages comme La Touraine, Chartres et sa région La Renaissance du livre. ���� Mon voyage à travers une région… Bayonne, Les guides juniors du basque QUEL VOYAGE ? QUELS DECLENCHEURS ? QUELS ELEMENTS FACILITATEURS ? Provoquer et organiser le voyage La préparation fictive du périple fait partie du travail, que ce voyage soit considéré par la classe comme un simple déplacement touristique ou comme une exploration programmée. On s’interrogera sur les objectifs : pourquoi part-on ? qui part? On réfléchira aux moyens de transport et à la préparation des bagages, différents selon le parti pris de départ. Point de départ indispensable : choisir le lieu supposé de la civilisation qui sera découverte. Pour faciliter la mise en situation, le visualiser par des photos, des dépliants touristiques s’il a un ancrage réel ou mieux pour un lieu proche, friche voisine, jardin public, le visiter. On peut décider de prévoir que les découvertes seront fortuites ou programmées/ découvrir par hasard les restes d’une cité ancienne gigantesque à l’autre bout du monde ou faire une campagne de fouilles pour étudier la découverte de vestiges d’une supposée cité minuscule cachée près des arbres du fond de la cour. Prise de notes plastiques, écrites, lien entre l’écrit et les productions plastiques/ les émotions Imaginer un carnet de voyage à partir d’une contrainte formelle forte : 1er jour + mes pensées en me levant (…) + je mange … à midi + je rencontre … + je note mes pensées, etc. 2ème jour + mes pensées en me levant (…) + je mange … à midi + je rencontre … + je note mes pensées, etc.

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LEXIQUE et carnet de voyage Lexique et carnet de voyage Champ lexical du carnet de voyage : Carnet de voyage, Journal de bord, Journal intime, noter, raconter, se souvenir, écrire, dessiner, photographier, témoigner, écriture, collage, peinture, reliure, feuilleter, ordonner, calepin Générique /spécifique voyager : naviguer, voler, faire un trek, rouler, marcher, escalader, se déplacer, Champ lexical du voyage : Bus, valise, sac, horaires, carte, évasion, départ, arrivée, voyageur, attendre, découvrir, voyagiste, aventure, aventurier, aventureux, s’aventurer, transport… déplacement touristique, exploration programmée. Champ lexical du carnet Carnet, cahier, livret, calepin, écrire, feuilleter, ouvrir, fermer, … Mots pour qualifier un voyage � carnet inattendu, exaltant…, où, quand, comment, vers où, d’où LEXIQUE : les mots des cartes postales, les mots des paysage décrits, les mots des publicités de voyage LE MUSEE LES COLLECTIONS Le musée / le patrimoine : inventer le musée des objets liés aux voyages/ inventer le musée des images liées aux voyages COLLECTIONS LIEES AU VOYAGE/ LIEUX/ MATIERES… COLLECTIONS DE CARNETS DE VOYAGES

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BIBLIOGRAPHIE « Un livre pour toi » Tom Phillips, Kveta Pacovska, Georges Hugnet. - La Bretagne de Mathurin Méheut, Patrick Le Tiec, Anne de StoopMusée Méheut Editions Langlade - Moments de création Zao Wou Ki, Film de Richard Texier - Le Tôkaidô de Hiroshige Bibliothèque de l’image. Estampes évocatrices offertes aux amateurs de paysages et de voyages. « Recréation » de l’espace, des formes et des couleurs et sa perception de l’homme, mêlant le réel et l’imaginaire et privilégiant avant tout l’atmosphère. - Voyage en Egypte, David Roberts, Bibliothèque de l’image - Mon tour du Monde en cartes postales, Hachette, Pierre Josse. - Littérature de voyage : Voyage dans le Pacifique, illustration L. Choris Editions Chandeigne, presque documentaire. Voyage dans un tableau de Vélasquez, éd. Palette Tom Phillips, Kveta Pacovska, Georges Hugnet. « Un livre pour toi » « Poésure et peintrie » d’un art à l’autre « Artemot » écrit CRDP Poitou Charentes Dadaïsme, revue TDC L’art et les mots revue Art Studio Arts visuels et jeux d’écriture… Martine Alballéa, Croisière sombre Songes engloutis Visitez le pays des fleurs flambantes Beaudelaire « Les fleurs du mal » « Bohémiens en voyage » Jacques Callot « Le départ des bohémiens » Apollinaire de Pablo Picasso « Les Bateleurs Rimbaud Calligrammes d’Appolinaire. Cf. revue Beaux-arts FIAC 2008 Tapies (peintures sur cartes) Wim Delvoye (cartes de pays imaginaires) Mme de Scudery (carte du tendre) Alighieroboeti (cartes tissées) Tapiès (peintures sur cartes) Un voyage au hasard Ulysse, l’Odyssée le carnet de voyage Voyages de Stevenson avec son âne dans les Cévennes ( Vendredi ?) Carnet de voyage du pèlerinage vers Compostelle Victor Hugo Les Pyrénées Jules Verne Les sites internet : voir onglet Netvibes http://lebateaulivre.over-blog.fr/article-17770104.html

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ANNEXE 1 : PEINTURES PYRENEENNES DU MUSEE PYRENEEN DU CHATEAU DE LOURDES. (retour au texte « Le musée pyrénéen et son château fort »)

Collection : Peintures pyrénéennes.

http://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-pyr eneen/collections/peintures-pyreneennes/

Les peintures, bien que minoritaires, en comparaison de l'important fonds constitué par les estampes, les dessins et aquarelles, offrent un échantillon représentatif des tableaux créés par les artistes qui voyagèrent, séjournèrent ou vécurent dans les Pyrénées au XIXe et début XXe siècles. Peu mises en valeur dans les expositions permanentes, elles illustrent régulièrement les expositions temporaires du musée Pyrénéen et d'autres musées.

L'image au coeur du Pyrénéisme L'image tient une place importante dans la découverte des Pyrénées. Le Pyrénéisme, à la fois "découverte pittoresque" et approche scientifique a laissé quelques artistes de renommée, comme Franz Schrader, qui ont su donner une réponse picturale et sensible au motif grandiose de la montagne pyrénéenne.

Les thèmes illustrés Au travers des quelques 130 peintures de la collection du musée, quelques sujets et thèmatiques sont récurrents. Quelques grands sites célèbres (Gavarnie, le Mont-Perdu, Artouste) et d'autres lieux de montagne plus modestes (Marcadau, lacs de Capdella, Pic du Ger, Pibeste)ont inspiré: F.Bellanger, L.Buffin, J.Communal, G.Doré, J.Dupré,V.Galos, A.Godchaux ou F.Schrader.

A côté de ces représentation du milieu naturel, les pyrénéens dans leur cadre de vie traditionnelle constituent aussi une source d'inspiration particulière. Le réalisme de ces scènes est d'une richesse documentaire pour la connaissance des costumes et des scènes de travail quotidien. Citons, entre autres, Berger dans son cuyala de A.M. Guillemin, L'aragonais et son chien de C.Roqueplan ou La fontaine de Béost de Ch.Landelle.

Enfin les acteurs et les peintre de la cité mariale occupent une place à part : des portaits de gouverneurs du Château (Bernard de Cardaillac et de François de Bardou); vues de Lourdes par des peintre du XIXe siècle; Lourdes religieux avec Le bureau des constations médicales de la Grotte de F.Maso ou Procession aux flambeaux de J.Vergès; et surtout de nombreuses toiles du peintre lourdais L.Capdevielle (1850-1905). La collection n'a de cesse de s'enrichir avec l'achat en 2008 de la toile La ferme de ce dernier artiste. Les artistes locaux contemporains sont aussi présents avec F.Mengelatte Haut Aragon, vallée de Tella.

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ANNEXE 2 : LA COLLECTION ORIENTALISTE DU MUSEE SALI ES DE BAGNERES DE BIGORRE (Retour au texte « le musée Salies de Bagnères) Au pied du Bédat, entre les Thermes et le Casino, le Musée a été constitué en 1852 par la volonté d'Achille Jubinal, député des Hautes-Pyrénées de 1852 à 1870. Ce dernier fit don d'une partie de sa collection, à laquelle vinrent s'ajouter d'importants envois de l'Etat dus à l'amitié qui le liait à la Princesse Mathilde, cousine de Napoléon III et maîtresse en titre du Comte de Nieuwerkerke, directeur général des Musées Impériaux, puis surintendant des Beaux-Arts en 1863. Ceci permit un apport important de toiles issues des grands Salons Parisiens. En effet, la collection Salies est une collection homogène représentant tous les grands mouvements artistiques de la première moitié du XIX° siècle. La collection s'accrut à la suite des legs de Justin Daléas, drapier Toulousain, qui fit construire le bâtiment actuel, auquel Daléas imposa le nom de la source voisine (Salies) qui l'aurait guéri. Achevée en 1931, sur les dessins de l'architecte Jaussely, la façade concilie le style mis à la mode par l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs à Paris, en 1925. Le courant orientaliste est largement représenté dans la collection datée de la première moitié du XIX° siècle : l'Orient, le soleil aveuglant, le désert, les architectures aux ornementations dentelées, les costumes aux couleurs éblouissantes animent cette salle du Musée Salies. Nous vous proposons de la découvrir à travers quelques œuvres représentatives de la collection.

Pierre Roch Vigneron : La Prise de Missolonghi Huile sur toile 97x130 sbc et datée 1827 Don Jubinal - 1858 Inventaire n°615 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre La Prise de Missolonghi de Vigneron renvoie à tout un corpus d'œuvres philhelléniques des

années 20 et 30, théatre de la lutte du peuple grec pour son indépendance, la Gréce étant alors une province de l'Empire Ottoman. La guerre d'indépendance commence en 1821 et en 1822, les insurgés grecs proclamment leur indépendance. Les Turcs ne tardent pas à réagir. Les poétes et les artistes rejoignent très vite les mouvements philhellènes et décrivent les épisodes de cette guerre. Le Massacre de l'Ile de Chio en 1822 et la résistance héroïque des habitants de Missolonghi qui tombe en 1826 seront décrits par nombre d'entre eux, comme Delacroix en peinture, Lord Byron ou Victor Hugo en poésie. Dans cette composition de Vigneron, probablement l'esquisse d'un grand tableau commandé par le Duc de Choiseul, les Turcs ne sont pas représentés, même de façon allusive. C'est l'allégorie de la lutte des Grecs pour une liberté dédiée à Dieu, plutôt qu'un évènement précis qui est décrit ici. Le paysage côtier d'arrière-plan est la seule référence au lieu de l'action. Tout le reste est une composition pyramidale dont le sommet est la croix du calvaire à laquelle s'accroche un personnage féminin tenant le fameux labarum, grand étendard devenu le symbole de la lutte des Grecs orthodoxes contre les Turcs musulmans. Très imprégnée de classicisme, l'œuvre montre une sublimation de la douleur, une détermination dans le sacrifice, pleine de vigueur et de mouvement, ainsi que l'ont ressenti tous les intellectuels européens.

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Jules Joseph Laurens : L'Hiver en Perse Huile sur toile 114x189, sbd, Don Jubinal 1870, Inventaire n°198, © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre Laurens accompagne le géographe Xavier Hommaire de Hell lors d'une mission scientifique, géographique et historique en Turquie puis en Perse de 1846 à 1849. Il exécute des aquarelles et des dessins lors de ce voyage. Ces esquisses lui serviront de base pour la réalisation de ses toiles, une fois le confort de l'atelier retrouvé. Voyager en Perse en hiver

est une épreuve pénible : le voyageur y trouvait un vent glacial et cinglant, le risque d'attaque par des brigands était réel, le confort sommaire voire inexistant... Laurens a saisi un moment particulier lors de son voyage en Perse. Il fait ressentir les différents volumes grâce à un manteau neigeux qui contraste avec les rochers et les monuments. Ce tableau constitue un exemple rare de paysage orientaliste sous la neige. Prosper Baccuet : Vue de Constantine, prise de Sala Dey Huile sur toile 26x33, sbd et datée 1841 Don Jubinal 1853 - Inventaire n°47 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre Baccuet accompagne l'expédition scientifique en Morée (Grèce) dans les années 1830. Dans les années 40 et 50 il expose des paysages d'Afrique du Nord. Dans ce tableau l'artiste a su capter un lieu pittoresque, une vue de Constantine, prise de Sala Dey, la maison de campagne du Dey. Il a dû s'aider de carnets de voyage ainsi que le faisaient la plupart des artistes voyageurs comme Delacroix. Cette esquisse, à touches légères, mais non dénuée de rigueur présente deux lignes de force : les palmiers formant une verticale dynamique répondent à l'horizontalité de l'ensemble du paysage.

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Adrien Lainne : Vue de la Baie d'Alger Huile sur toile 44x57, sbd Don Jubinal 1864 - Inventaire n°65 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre Ce peintre attaché au Ministère de la Marine exécute ici une toile dans le courant "carte postale" de l'orientalisme. La volonté d'exotisme est doublée ici d'un souci naturaliste dont la preuve est donnée par l'inventaire botanique précis qui n'est le fait ni du hasard, ni du rêve. Cette vue est prise de l'arrière de la mosquée Sidi Abd-er-Rhamane.

Edouard Alfred Alexis Dehodencq : La Justice du Pacha Huile sur toile 162x132, sbd, Salon de 1866 n°524 Envoi de l'Etat 1867 - Inventaire n°199 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre Un des chefs-d'œuvres du Musée Salies, La Justice du Pacha saisit le spectateur, tout comme Dehodencq a été saisi par le Maroc, ses couleurs, sa lumière et les pratiques des habitants de ce pays. N'a-t-il pas déclaré "J'ai cru en perdre la tête" en découvrant ce pays auquel il allait s'attacher passionément. La cloison architecturale de l'arrière-plan maintient le spectateur prisonnier de cette scène malgrè les deux ouvertures, dont l'encombrement par les personnages interdit toute échappatoire. La participation du spectateur à la scène est renforcée par la présence au premier plan d'objet usuels comme les babouches et la canne. La composition de la toile accentue le côté dramatique de la scène : Les lignes de force diagonales, la disposition des personnages en triangles inversés, le désordre des étoffes renforcent le sentiment dramatique. Dehodencq se considérait comme le dernier des romantiques. Cependant, le soin porté à rendre chaque visage, la précision minutieuse de chaque personnage, le range parmi les réalistes du milieu du siècle.

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Théodore Frère : La Caravane Huile sur toile 18x28, sbd, Don Jubinal 1864 Inventaire n°107

Théodore Frère : Vue du Caire Huile sur toile 35x21, sbg, Don Daleas 1923 Inventaire n°189

On retrouve chez Théodore Frère la caractéristique "carte postale" qui a fait le succés de l'orientalisme. Mais cet artiste a su dépasser le côté anecdotique pour fournir au spectateur des vues saisissantes de lumière et d'authenticité. Ce voyageur infatigable s'est attaché à rendre toute la poésie des paysages d'Afrique du Nord. Il se spécialise dans la représentation de caravanes, de déserts, d'oasis. Atmosphère feutrée des soirs de campement, fulgurance des cieux au coucher du soleil ou bien chaleur écrasante du désert, sables brûlants, telles sont les impressions qui se dégagent de sa peinture. Sa maîtrise de la couleur et de la lumière en font jusqu'à ce jour un des artistes favoris des amateurs d'orientalisme.

Alexandre Roubtzoff : Puits à Hammamet Huile sur toile, marouflée sur carton 23,5x37,5, sbd et datée 21/02/1948 Don Germaine et Gaston Boglio - 2001 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre

Alexandre Roubtzoff : Rue et minaret de Téboursouk Huile sur toile, marouflée sur carton 37x28, sbd et datée novembre 1915 Don de l'Association Artistique Alexandre Roubtzoff-2001 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre

Cet artiste, né russe, naturalisé français s'installe en Tunisie dès 1914. Il y meurt en 1949. Il a su décrire des paysages, des scènes et des personnages d'Afrique du Nord avec une délicatesse et une authenticité qui lui sont caractéristiques. Ces deux tableaux sont représentatifs d'un orientalisme qui s'est éloigné du réalisme du 19ème siècle sans pour autant sacrifier à l'impressionnisme toute idée de description fidèle.

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Théodore Chassériau : Saint François Xavier baptisant les Indiens Huile sur toile 81x43 sbc et datée 1854, Don Jubinal - 1864 Inventaire n°182 © Musée Salies, Bagnères-de-Bigorre Esquisse d'une des fresques décorant la Chapelle du Baptistère de l'Eglise Saint-Roch à Paris, en 1854. Chassériau a choisi un sujet à la gloire des missionnaires dans un exotisme très 19ème. Saint François Xavier, apôtre des Indes et du Japon appartenait à l'ordre des Jésuites et c'est en 1541 qu'il partit pour les Indes Orientales convertir les "Infidèles". Au premier plan les Indiens à genoux reçoivent le baptème, au milieu Saint François entouré de deux diacres, baptise les Infidèles. Les touches rapides et franches sont caractérisques d'une étude.

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Collection : Les Orientalistes peinture/sculpture peinture/sculpture peinture/sculpture Cliquer sur les vignettes pour agrandir l'image ou accéder à la fiche œuvre

Le courant Orientaliste est largement représenté dans cette collection datée de la première moitié du XIXe siècle : l'Orient, le soleil aveuglant, le désert, les architectures aux ornementations dentelées, les costumes aux couleurs éblouissantes animent cette salle du Musée Salies. Parmi les artistes représentés on trouve par exemple Théodore Frère qui, au Caire, s'est intéressé au désert infiniment grand. Jules Laurens qui accompagne Hommaire de Hell pour une mission scientifique en Turquie et en Perse et qui nous présente une vue rare et remarquable d'un paysage oriental sous la neige. Des artistes comme Alfred Dehodencq s'attachaient à observer les mœurs indigènes, en partageant au besoin la vie de ces derniers. Pour d'autres artistes, ce sont des peintres qui n'ont jamais traversé la Méditerranée que sur le tapis volant du rêve, et semblent avoir préféré le voyage imaginaire aux aléas touristiques de l'époque. L’orientalisme ethnographique du XXe est aussi présent grâce au regard soucieux du peintre Alexandre Roubtzoff. Ces Maîtres du paysage, connus ou méconnus, offrent à cette collection une émotion particulière, une touche d'originalité, englobant à la fois le réalisme et le romantisme.

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ANNEXE 3 : LE PAYSAGE ANTHROPOMORPHE. (Retour au texte « Voyage imaginaire dans un tableau ») « 7 clefs pour comprendre l’homme paysage » - L'Oei l - n° 585 - Novembre 2006 À travers une centaine d’œuvres européennes, confro ntées à la manière d’un cabinet de curiosités, Lill e esquisse une histoire de la représentation du monde en tant que reflet du corps humain. Le paysage anthropomorphe Bien avant la fuite infernale de Blanche Neige dans une lugubre forêt anthropomorphe, le paysage fit l’objet de toutes les mutations entre les mains des artistes, des architectes ou des savants. Homme végétal, homme minéral, paysage dessinant un corps, roche esquissant un profil, vallon évoquant un sein ou un sexe… Le cycle des métamorphoses traverse les siècles, animant des enjeux multiples. Un tel principe anthropomorphe, qu’il soit formel ou métaphysique, énonce au fond la nécessité de placer l’homme dans l’univers et de le situer par son existence corporelle. Le paysage anthropomorphe apparaît au cours de la seconde moitié du XVIe siècle. Dürer (1471-1528), déjà, couche un visage à l’horizontale pour esquisser une vue du Val d’Arco en 1495. Bientôt le procédé se répète et se popularise, traversé par une théologie du monde, puis par une vision profane et humaniste. Il dessine une nature recomposée nous regardant, engageant parfois un jeu, une double lecture : le corps et le paysage. Arcimboldo et la nature immanente Arcimboldo (1527-1593) trouve naturellement sa place dans le parcours de l’exposition. Les célèbres portraits allégoriques agrégeant végétaux, minéraux ou objets n’énoncent ni ne métamorphosent véritablement de paysage. Le peintre maniériste partage le principe de la perception double adoptée par les premiers maîtres du paysage anthropomorphe. Le portrait de Flora (1580), en jeune femme gracieuse et mélancolique, fragmente un visage et s’impose comme un portrait bien plus que comme une composition florale ou une nature morte ordonnée en un portrait caché. Prétextes à une inventivité plastique aussi stylisée qu’imaginative, hommages circonstanciés et symboliques au commanditaire basculant potentiellement dans la fantaisie, les portraits du peintre milanais révèlent un homme nouveau et singulier en cette fin de Renaissance. Giuseppe Arcimboldo évacue toute teneur religieuse et abandonne dans le même temps l’anthropocentrisme drastique développé par l’humanisme pour évoquer un homme partie intégrante de la nature et une nature partie intégrante de l’homme. La tête-paysage, l’école du Nord Le principe de la tête-paysage gagnant la totalité de la composition se codifie véritablement en peinture à la fin du XVIe siècle. Il procède par analogies formelles à la manière d’Arcimboldo, c’est-à-dire en jouant sur un double processus de reconnaissance : représentation du paysage, représentation du corps. Mais, à l’inverse du peintre milanais, c’est au paysage métamorphosé en corps que l’école du Nord va s’intéresser, en même temps que la peinture de paysage atteint son âge d’or. Le maître flamand de la peinture de montagne Joos de Momper (1564-1635) s’essaie lui aussi à quatre allégories, quatre saisons, quatre têtes-paysages, en précurseur de ce qui allait bientôt s’affirmer comme un thème paradigmatique. On y retrouve son penchant pour la roche aiguë, les ravins profonds, les découpes accidentées, tout en ménageant des lignes élégantes et harmonieuses. La roche se fait humaine, colossale, sèche, minérale et inquiétante. La nature ainsi « arrangée », vigoureuse et puissante, domine largement la composition. Le suisse Matthäus Merian (1593-1650) ose lui aussi profiler un visage potentiel dans ses paysages. Barbiches en broussailles, nez rocailleux, boucles végétales s’invitent dans l’architecture de la toile. Tandis qu’Anton Mozart (1573-1625) raffine et stylise le procédé par des ajouts d’éléments architecturaux précisant et domestiquant davantage encore la nature évoquée. La figure distordue de l’anamorphose L’anamorphose apparaît en Occident en même temps que le miroir s’y impose, à la fin du XVIe siècle, et gagne en popularité les deux siècles suivants. Le principe en est simple : des images déformées et recomposées par un procédé optique ou géométrique qui en font un lieu de projection, une « perspective dépravée ». En bonne place dans les cabinets de curiosités, les anamorphoses impliquent la distorsion ou la dislocation extrême de la figure et, le déplacement du spectateur pour restituer l’image transformée. S’y nouent des jeux de surface, des motifs anthropomorphes, un flottement de la perception, qui engagent le regardeur à ordonner l’image par métaphores et analogies. Dans le prolongement des paysages anthropomorphes, dont les opérations optiques ne sont pas sans rappeler le morcellement des points de vue offerts par les anamorphoses. L’homme sur le modèle de la nature « Car de même que l’homme est un composé de terre, eau, air et feu, explique Léonard de Vinci, il en est de même du corps de la terre. […] Si l’homme porte le lac du sang où le poumon se gonfle et dégonfle dans la respiration, le corps de la terre a son océan qui, lui, croît et décroît toutes les six heures en une respiration

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cosmique. » Si la Renaissance peint une nature apprivoisée, le paysage anthropomorphe se nourrit dès le xvie siècle de l’irruption grandissante des sciences dans la compréhension du monde. Le corps-paysage autant que le paysage-corps sont une métaphore de l’expérience et de la connaissance, jusque dans les cabinets anatomiques du XVIIIe siècle. On mêle éléments anatomiques et naturels, les deux registres s’appréhendent désormais de la même manière. Il ne s’agit plus de rapprochements strictement formels. En témoignent les planches anatomiques, gravures et livres savants, où espaces intérieurs (du corps) et espaces extérieurs (de la nature) sont analogiquement comparés selon des méthodes d’observation et de classification scientifiques. Muscles, veines, canaux sanguins, squelette, tissus et organes sont représentés en réseaux végétaux proliférants, de même que le règne végétal s’accommode de représentations organiques. Architectures biomorphiques Le fantasme d’un habitat confondu avec la nature ou prolongeant le corps, celui d’un bâti vivant empruntant son fonctionnement et ses formes au règne de l’organique, traversent largement l’architecture contemporaine, trouvant déjà appui à la fin du xixe siècle. L’exposition n’en signale que quelques exemples, parmi lesquels ceux de l’agence R&Sie (n) ou de Marcos Novak, misant pour l’essentiel sur une architecture fluctuante, vivante, évolutive, souple, une architecture comme lieu d’échange. Allégories poétiques et végétales, histoires de peaux, de ramifications, de respiration, d’écoulement des fluides trouvent une résonance particulière dans les pratiques architecturales contemporaines. Qu’elles soient des pratiques numériques, ou électroniques, des espaces virtuels, ou encore des structures toutes en réseaux et circulation des flux. L’art contemporain et le corps éprouvé Un monde de métamorphoses dont l’image passerait par le corps. Un corps fragmenté, multiple, un corps saisi de l’intérieur, de l’extérieur, saisi comme une limite, une géographie ou un passage. La large sélection d’œuvres contemporaines offre davantage la vision d’un corps en transformation qu’un prolongement véritable du paysage anthropomorphe. Le dialogue suggéré insiste sur la multiplicité et la fragmentation des pratiques, mais reconduit bien le jeu des analogies entre l’homme et le végétal. Giuseppe Penone (né en 1947) fait de la boîte crânienne un paysage tandis que Javier Pérez (né en 1968) convertit les réseaux circulatoires en véritables arborescences. Cependant, le corps éprouvé, plié, transformé tend à l’emporter, à l’image de celui de Dieter Appelt (né en 1935) dans les performances qui semblent comme le fossiliser ou des enchevêtrements d’Agneszka Podgorska. Le corps comme lieu de toutes les métamorphoses. Met de bles Merian Brueghel le vieux “Tour de Babel » http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/b/bruegel/pieter_e/08/18calvar.html paysages : http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/b/bruegel/pieter_e/08/18calvar.html