PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue...

10
Je un GRIPARI PIERRE a c o r B e u r a l e d s e t n o C s e d r u e t u a ' l r a p s n a 7 e d r i t r a p à e l l i m a f a l e t u o t r u o p e l l e r o M u e i h t a M t o i l o J e i c u L x u a e t o c i r B n e i m a D MATRIOSH A K PRODUCTIONS La Genette Verte Compagnie Damien Bricoteaux - Licence : 2-1082303 - Graphisme : Mathieu Morelle DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Transcript of PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue...

Page 1: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Je un

GRIPARIPIERRE

acorB eur al ed setnoC

se

d ru

etua

'l r

ap

sna 7 ed ritrap à elli

maf

al et

uot

ruo

p eller

oM ueihta

M

toil

oJ eicuLx

ua

etocir

B neima

D

MATRIOSH AKP R O D U C T I O N S La Genette Verte

Compagnie Damien Bricoteaux - Licence : 2-1082303 - Graphisme : Mathieu Morelle

DOSSIERPÉDAGOGIQUE

Page 2: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Pierre Gripari est surtout connu et reconnu pour sa littérature pour enfants. On peut citer entre autres : Jean-Yves à qui rien n’arrive, L’histoire du prince Pipo, Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire ne s’est pas arrêtée là ! De nombreux romans pour adultes, certes moins connus, permettent de mieux découvrir l’homme et sa pensée. On y retrouve le même goût et le même talent pour la narration et une certaine jouissance à se « mettre en scène » ! Nous citerons entre autres : Pierrot la lune, Gueule d’Aminche, La Patrouille du Conte... Pierre Gripari s’est éteint à Paris le 23 décembre 1990.

Les seules histoires qui m’intéressent vraiment sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu’elles ne sont jamais arrivées, qu’elles n’arriveront jamais, qu’elles ne peuvent pas arriver. Préface des « Contes de la Rue Broca »

Enfants et adultes y trouvent leur compte. L’humour et la fantaisie de Gripari s’adressent à tous les âges. C’est un merveilleux « raconteur d’histoire ».

« J’ai toujours eu l’idée d’écrire pour les enfants. En fait j’ai toujours eu l’idée d’écrire, et écrire pour les enfants ne se distingue pas, pour moi, d’écrire pour les adultes. Il y a des sujets qu’on évite. La distinction est uniquement négative. On évite le sexe et on évite la politique. A part ça, pour les enfants, on peut raconter n’importe quoi. A la seule condition, aussi, d’éviter ce qui débilite. On peut se permettre d’être tragique ou cruel mais on ne peut pas se permettre d’être triste et encore moins ennuyeux »

Je suis un rêvePIERRE GRIPARI

Le point de départ de cette création nous a été directement inspiré par un texte nommé « Je suis un rêve » mais également par le plaisir évident que Gripari avait à se mettre en scène dans ses écrits. Nous avons donc construit le spectacle en imaginant la rencontre entre un auteur (Pierre Gripari) et son rêve. Ces deux personnages, sur un fil tendu entre imaginaire et réalité, seront par moment de simples conteurs mais pourront aussi, sur un malentendu, incarner les histoires. Au fur et à mesure du spectacle, on comprend que l’un ne peut exister sans l’autre et que leur entente permet de façonner les différents récits.

Nous avons choisi des extraits de plusieurs recueils parus au milieu des années 1970, un peu moins connus et « classiques » que « Les Contes de la rue Broca ». On y retrouve cependant les mêmes ingrédients, la même langue, riche et précise, et ce subtil mélange entre réalisme et féerie. Chez Gripari, l’« extra-ordinaire » côtoie toujours l’ordinaire : ses contes sont tous ancrés dans un véritable quotidien mais le merveilleux finit par surgir au coin de la rue, au détour d’une phrase ou même d’un mot. Cette mince frontière que chacun se construit entre fantasme et réalité nous a toujours fascinés.

Dans chacune des histoires, les comédiens joueront au minimum deux ou trois personnages. Ils donneront vie au décor, aux accessoires. À partir de là, tout devient possible : le spectacle paraît s’écrire mot après mot, dans l’instant, sous les yeux des spectateurs, avec comme seule limite celle de notre imaginaire.

Damien Bricoteaux, Lucie Joliot et Mathieu Morelle

Je suis un rêveINTENTIONS

Page 3: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

On sait que les œuvres écrites par Pierre Gripari pour les enfants ne sont que la pointe émergée d’un iceberg dont la base git au fond d’une mer tumultueuse, pour ne pas dire ambiguë. Mais qu’importe ici, car les textes que font vivre les auteurs du spectacle, Damien Bricoteaux, Mathieu Morelle et Lucie Joliot, révèlent son goût de la langue, son plaisir de la traque d’un mot, d’un objet ou d’un être jusque dans leurs plus intimes retranchements et celui des histoires travesties ou détournées. L’espace scénique où s’exprime cette joie textuelle est dépouillé, et pour cette raison efficace : au milieu de la scène, un cadre rectangulaire en métal aura diverses fonctions durant le spectacle, à sa droite une table sur laquelle l’écrivain a posé ses feuilles vierges et sa machine à écrire (mort en 1990, Gripari n’aura pas connu le traitement de texte, sans doute aurait-il su en rire). Seule fantaisie sur cette scène austère, des parapluies colorés ou non, accrochés à un porte-manteau, deviennent justement les atours des personnages qu’ils caractérisent avec justesse et humour. La courte biographie gauloise et médiévale de Gripari donne le ton de ce qui va suivre, et d’entrée de jeu les enfants s’amusent de l’acteur à plat ventre qu’un jeu d’illusion dote de jambes immenses.

La façon de coudre les extraits entre eux est maline ; souvent la couture est imperceptible, ainsi du passage de la biographie à « l’histoire d’une histoire », puisque l’auteur n’a d’existence qu’en traçant le chemin de celle-ci. L’histoire, qui sautille avec son parapluie (légèreté de Mathieu Morelle) tente de se faire écrire, mais l’auteur (Damien Bricoteaux en double de Gripari) est d’abord fatigué, paresseux ou indifférent. La suite n’est pas L’histoire du Prince Pipo, de Pipo le cheval et de la Princesse Popi, mais celle, habilement présentée, de Pouic et la Merlette. Le jeune Pouic n’aime pas l’école, et sa maîtresse un peu sorcière, pour le convaincre qu’il n’y a rien de mieux que d’apprendre, le transforme en merle, paradigme de la liberté selon l’enfant. Cette liberté a des revers insupportables, les exigences nidificatrices de deux merlettes dont, successivement, il pense pouvoir partager la vie. Les parapluies se font coquets, et pour la seconde merlette, une coquetterie appauvrie. La leçon est double : les auteurs du spectacle ont surtout insisté sur le côté gratifiant de l’école, mais ils n’ont pas oublié les adultes qui verront là une critique de la lourdeur ménagère. D’autres encore y verront un machisme que l’humour tempère

(Gripari, lui, parlait de guerre des sexes). Mais les enfants sont reconduits sagement vers le lieu assigné à leur enfance, l’école, dont ils apprécient alors les bienfaits. Et les auteurs du spectacle d’enchaîner avec la séquence de la fessée, morceau d’anthologie à lire à nouveau sur deux plans, l’un proprement sadien pour des oreilles adultes et l’autre plus proche de la Comtesse de Ségur. À quels délices verbaux les enfants ne sont-ils pas conviés, en écoutant parler des races de fessées, des fessées domestiques et des fessées sauvages ! Même s’ils ne savent plus ce qu’est une fessée, les enfants comprendront qu’elles ont hanté l’imaginaire des conteurs (les fessées de Sophie Rostopchine revenant dans Les Malheurs de Sophie) et nourri les peurs de tant d’enfants.

Quelques poèmes plus courts alternent avec les textes qu’éveille le travail théâtral, et ce très bon moment suscite l’enthousiasme des enfants, si l’on en juge par la façon dont ils accaparent les acteurs venus à leur rencontre ! Ils sauront plus tard goûter l’insolence d’un auteur qui pensait que seuls les enfants font preuve d’honnêteté intellectuelle.

Marie-José Minassian

Je suis un rêvePIERRE GRIPARI

« Je suis un rêve » est un spectacle de la compagnie Damien Bricoteaux, réalisé à partir d’extraits de l’œuvre de Pierre Gripari. Les petits et grands lecteurs de l’auteur « pour les enfants » seront heureux de retrouver sorcière, diable, merles et fessées. C’est une occasion pour les autres de goûter durant une heure la richesse d’un imaginaire décalé.

Page 4: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Je suis un rêveRESSOURCES

Les classes qui n’auraient pas la possibilité de voir ce spectacle pourront, avec l’aide de leurs enseignants, travailler les contes de Pierre Gripari en en faisant surgir la matière théâtrale, à l’instar de « Je suis un

rêve ». Les textes dont se sont inspirés les auteurs du spectacle proviennent des ouvrages suivants.Sauf mention contraire, tous ces ouvrages ont reparu en 2012 chez Grasset :

- Pierrot la Lune (autobiographie parue en 1963, La Table-Ronde, réédité en 2007)

- Histoire d’une histoire, in Histoire du Prince Pipo, de Pipo le cheval et de la Princesse Popi (chapitre 2, 2012, avec les magnifiques illustrations en noir et blanc de Laurent Gapaillard).

- Pouic et la Merlette et Le marchand de Fessées, in Les Contes de la Folie-Méricourt (illustré par Serge Bloch, 2012)

- Le Loup, in Marelles (illustré par Chica, 1996).

- Je suis un Rêve, in Je suis un rêve et autres contes exemplaires (De Fallois/ L’Âge d’Homme, illustré par Laurent Cocchi, 1992)

- Histoire du Bagada et L’eau qui rend invisible, in Contes d’ailleurs et d’autre part (illustré par Claude Lapointe, 1993 – illustré par Guillaume Long, 2012).

Il n’est pas utile de préparer les enfants avant la représentation. Mais si l’on souhaite poursuivre et approfondir ce qu’ils ont vu, il conviendra de leur donner la liste des textes choisis et adaptés par les auteurs, afin qu’ils aient une vision claire des enchaînements. Et au besoin quelques-uns de ces extraits.

Niveaux

CP – CM2

Page 5: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Le spectacle s’appelle « Je suis un rêve », titre donné par Pierre Gripari à un recueil paru en 1992. Les auteurs ont sans doute privilégié le titre de cette brève nouvelle pour mieux montrer que le « je » de l’auteur et son rêve sont à la fois un et deux, le rêve-histoire ne faisant qu’un avec l’auteur. Mais le rêve-histoire s’émancipe ensuite, « se faisant la belle » pour appartenir à ceux qui le lisent ou l’écoutent.

- Relire le texte de « Je suis un rêve » : l’auteur rêve qu’il est le rêve d’une jeune fille, qu’il n’a pas d’existence propre (« je n’étais là que parce qu’elle dormait »). Ils passent pourtant du temps à se chercher dans la forêt, jusqu’à ce que la mère de la jeune fille la réveillant fasse disparaître son rêve, donc l’auteur et la possibilité de la rencontre. Le cri de la mère « à l’école, à l’école » qui réveille la jeune fille amène le conte de Pouic. Ainsi, entre réalité et plaisir, de quel côté est l’école, de quel côté le monde des histoires ?

- Peut-on faire un parallèle entre le rêve de la jeune fille et ce qui va suivre (le chapitre 2 de l’histoire du Prince Pipo), également née du rêve de l’auteur ? Que signifie ne pas avoir d’existence propre ? L’écrivain

n’a-t-il d’existence que dans ce qu’il écrit ?

- Demander à chaque enfant quel rêve il serait, écoutant la phrase de Gripari au premier degré.

- Un rêve est-il toujours une histoire ? Proposer aux enfants d’écrire un rêve dont ils se souviennent et qui a les caractéristiques d’un récit (exposition d’un fait ou d’une action, même irréels).

- Comparer le titre « Je suis un rêve » avec ce passage des écrits de Tchouang-Tseu (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Rêve_du_papillon): Un jour, Tchouang-Tseu rêva qu’il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu’il était Tchouang-Tseu. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Tchouang-Tseu indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s’il était Tchouang-Tseu qui avait rêvé qu’il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu’il était Tchouang-Tseu. Entre Tchouang-Tseu et un papillon, il doit bien exister une différence !

- Proposer aux enfants de réfléchir à cette différence. Dans le corps du spectacle, on assiste à la transformation du petit Pouic en merle. Réécrire l’histoire de Pouic à la manière du conte de Tchouang-Tseu. Ou inversement, écrire l’histoire du papillon à la manière de Pierre Gripari.

Je suis un rêveLE TITRE DU SPECTACLE

Page 6: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Je suis un rêveL’HISTOIRE D’UNE HISTOIRE

Dans le paragraphe précédent (à propos du titre du spectacle), l’expression « se faire la belle », qui signifie s’évader d’une prison, est utilisée intentionnellement. En quoi une histoire permet-elle de se faire

la belle et de quoi permet-elle de s’échapper  ? Rechercher d’où vient l’expression, calquée sur se faire la malle. Dans le chapitre 2 du Prince Pipo, L’histoire d’une histoire, l’histoire s’échappe de l’imaginaire de Pierre Gripari, elle se fait la belle. Pour quelles raisons ? À qui s’adresse-t-elle en chemin et pourquoi revient-elle vers l’auteur ?

- L’histoire est revenue « émaciée, amaigrie ». N’est ce pas paradoxal quand on sait que les histoires qui circulent ont tendance, au contraire, à s’amplifier ? (voir ci-dessous le téléphone arabe).

- Que demande-t-elle à l’auteur pour reprendre de l’énergie ? (sa chair, son sang, sa chaleur.) Amener éventuellement les élèves à comprendre qu’il s’agit là d’une métaphore de l’acte de création.

- Retrouvant son auteur, l’histoire parvient à exister, sous la plume de l’auteur. Cette histoire est celle du Prince Pipo, et commence par cette phrase : « Le roi est triste ». Cette phrase convient-elle aux paroles prononcées par l’histoire, lorsqu’elle tente de se faire entendre de l’auteur ?

- Si l’on dispose de l’ouvrage (Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la Princesse Popi), lire aux enfants le premier chapitre, celui qui décrit le petit garçon menteur. Quelle est l’utilité pour le petit garçon de mentir ? Quelle est l’utilité de ses mensonges dans l’histoire ? Peut-on assimiler les histoires à des

mensonges ? Tenter de faire la distinction entre un mensonge et une histoire. Cette distinction est-elle aisée à faire ?

- De l’histoire émaciée à l’histoire amplifiée : proposer aux enfants l’exercice du téléphone arabe ou jeu

du passe-parole : au lieu de ne prononcer qu’une seule phrase, demander au premier enfant de construire une brève histoire et de la transmettre en chuchotant à son voisin. Le principe du jeu est connu, et l’on assiste ainsi à la vie d’une histoire qui s’échappe de la narration première. La différence entre la première histoire et celle que l’on écoute à la fin de la chaîne provient souvent d’une défaillance de la mémoire. Cette défaillance est-elle à l’œuvre dans l’histoire d’une histoire ?

Page 7: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Présents tout au long du spectacle, les parapluies lui confèrent son unité, en dehors de celle qu’apportent l’écriture et ses partis-pris. Le parapluie était au dix-huitième siècle un accessoire de mode, avant de n’être plus aujourd’hui qu’un modeste objet jetable qui protège (mal) de la pluie et du vent. Il trouve ici un rôle pluriel, de protecteur, mais aussi de révélateur des personnages que jouent tour à tour Damien Bricoteaux et Mathieu Morelle.

- Avant d’entrer dans le théâtre, des enfants tentaient de dessiner l’homme jaune au parapluie sur l’affiche, comme s’ils sentaient qu’il y avait là une donnée essentielle. Décrire l’affiche du spectacle. Comment interpréter le mouvement circulaire qui va vers l’homme jaune (même couleur que le titre) et les feuilles qui s’échappent de sa main, porteuse des histoires ?

- Le parapluie aux vives couleurs, celui de l’histoire. Pourquoi est-il si coloré ? Comment l’acteur en joue-t-il ?

- Les trois parapluies des merles. Établir une correspondance entre les voix des deux merlettes et leur parapluie. Que devient le cadre dans cette séquence ?

- Des petits parapluies de papier (ceux que l’on pique dans les glaces) reliés entre eux font comme un rideau derrière lequel le marchand de fessées se campe pour raconter son histoire. Claude Lapointe avait lui choisi de représenter les fessées sous la forme d’oiseaux, du genre dodo. Le texte dit : « Imaginez une sorte d’oiseau, ou mieux encore, un gros papillon ». L’interprétation plastique des auteurs du spectacle vous paraît-elle juste ? Quels effets produisent ces petits parapluies ?

- La famille que le petit diable ne parvient pas effrayer : comment les trois personnages sont-ils individualisés ?

- Le parapluie de la sorcière : le parapluie couvert d’un grand tissu blanc apporte un surcroît de sens au personnage, en jouant sur plusieurs plans, le plan textuel (renvoi à l’invisibilité), le plan de la représentation fantomatique, le plan scénographique, la déambulation de la sorcière dessinant un espace inquiétant. Comment sont habituellement représentées les sorcières ? Sont-elles toujours associées aux fantômes ? Dessiner la chambre de la sorcière en s’aidant de la description qu’en donne Pierre Gripari (chambre = cimetière, salon = grande forêt, salle à manger = salle à magie, cuisine = laboratoire d’alchimie).

Je suis un rêveLES PARAPLUIES

Page 8: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Je suis un rêveLE CONTE DU MARCHAND DE FESSÉES

- La plaisante recherche des origines de la fessée conduit l’auteur à parler d’une race de fessées vivant encore à l’état sauvage dans la forêt amazonienne, non loin des Indiens Tutupanpan. Tenter une explication du nom que l’auteur donne aux Indiens. L’onomatopée tutu-panpan traduisait le roulement des tambours accompagnant les flûtes ou les galoubets, en provençal. Par assimilation de tutu avec les fesses (cucul), l’onomatopée est devenue synonyme de fessée en s’inversant (panpan tutu). Gripari effectue un nouveau renversement, et nomme Tutu-panpan

les Indiens d’Amazonie d’où est originaire cette race de fessées. Il s’agit d’une altération du nom des Tupinambas, Indiens d’Amazonie, une tribu guerrière réputée pour son cannibalisme.

- Dans un poème écrit cinq ans après, L’oiseau-fessée, un oiseau-fessée se réfugie « dans la maison des enfants », et pour se revigorer, il aimerait fesser les « petits tutus » des enfants de la maison. Ce à quoi s’oppose vigoureusement la maman. Comme dans le conte du Marchand de fessées, les parents prennent le parti des enfants. Mais l’auteur se moque aussi de certaines habitudes des parents, voulant à tout prix « parler » avec leurs enfants, pour éviter la transgression. Le propre des « bêtises » est toutefois que l’on ne peut en parler avant de les faire ! Demander aux enfants de décrire la plus grosse bêtise qu’ils ont faite et qui leur aura attiré les foudres des parents.

- La série des adjectifs caractérisant les fessées est une occasion de travailler le vocabulaire : méchantes, piquantes, agressives, cruelles, blagueuses, chahuteuses, emphatiques, déclamatoires, compliquées, etc. Proposer aux enfants la liste de ces adjectifs (une trentaine !). Expliquer les adjectifs inconnus, tel emphatique. Demander à chaque enfant de choisir un adjectif et de proposer une définition de ce que serait une « fessée hypocrite », une « fessée bégayeuse », etc. On pourra soit continuer la personnification de la fessée (une fessée bégayeuse tape par à-coups), soit introduire une personne (une fessée bégayeuse est donnée par quelqu’un qui dit : je-je-je vais-vais-te-te-te-te do-do-do, etc.).

Page 9: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Dans ce conte, l’enfant Pouic changé en oiseau se manifeste à l’auteur en disant « Tuit », mais l’auteur ne le reconnaît pas, jusqu’à ce que celui-ci lui raconte ses aventures, comment il a été transformé en merle avec l’accord de sa maman, comment il a tenté de se faire des amis et amies, comment il a échoué et retourne avec plaisir à l’école.

- Commenter cette phrase : « Regardez les oiseaux, dit-il à la maîtresse, ils n’ont pas besoin de travailler et ne font que chanter toute la journée ».

- Le propos de Gripari à propos du rôle des merlettes n’est-il pas dépassé ? Que font la plupart des mères aujourd’hui ? Ce serait l’occasion de lancer avec les enfants une discussion sur les stéréotypes de genre. - Comparer les aventures du merle Pouic et celles de la cigale dans la fable « La cigale et la fourmi ». À quoi le merle est-il astreint, lui qui ne rêve que de se faire des amis et de chanter en toute liberté ? Est-ce le cas de la cigale de la fable ? A t-on besoin de cigales (artistes) dans une société ? Pourquoi ?

Je suis un rêvePOUIC ET LA MERLETTE

Page 10: PIERRE GRIPARIjesuisunreve.com/jesuisunreve_dossierpedagogique2017.pdf · Les Contes de la rue Broca, parus en 1967 et qui feront plus tard sa célébrité. Mais sa production littéraire

Je suis un rêvePIERRE GRIPARI

Fraîcheur, sincérité, humour, beaucoup de poésiedans un langage riche et une sensibilité à fleur de peau.

Le spectacle a su séduire les enfants de la salleet faire rire aux éclats les adultes.

Création audacieuse et pleine de fantaisie.Une superbe mise en scène donne un côté délicieux et acidulé

à ces contes, rigolos, malicieux, surprenants, voire un tantinet coquins. Un régal, à l’humour percutant.

Un spectacle doté d’un univers visuel poétique particulièrement réussi !Une écriture riche, traitant les enfants d’égal à égal, leur montrant

avec quelques accessoires tout le merveilleux pouvoir de l’imaginaire.Un spectacle original qui se distingue par son exigence,

de la programmation habituelle pour le jeune public.

Adaptation plus que réussie ! Une pétillante légèreté ! Subtil et délirant à la fois !Un spectacle beau, drôle, aérien et exigeant qu’on ne saurait trop recommander

aux enfants (et à leurs parents) et qui développera à coup sûr leur imaginaire. Vital donc en ces temps de grisaille ambiante !

Le ton est drôle, enlevé et les deux comédiens réussissent à gommer la frontière ténue entre le merveilleux, l’extraordinaire et la réalité.

Faire croire aux rêves, c’est tout le talent des raconteurs d’histoires.

T T

Un spectacle endiablé, drôle et poétique.Deux excellents comédiens. Une heure de pur plaisir !

 

Un spectacle de Damien Bricoteaux, Lucie Joliot et Mathieu Morelle Avec : Damien Bricoteaux et Mathieu Morelle | Scénographie et Lumières : Lucie Joliot

Costumes : Isabelle Pasquier | Accessoires réalisés par Véronique Grand-Lambert Chorégraphies : Kaori Ito | Bande son : Tom Ménigault

Spectacle accueilli en résidence de création au Théâtre d’ÉtampesCréation le 28 octobre 2011 à La Genette Verte | Florac

25 représentations au Café de la Gare (Paris) d’octobre 2015 à janvier 2016

Coproduction : Compagnie Damien Bricoteaux, Genette Verte | Florac, Gens de la Soupe, Ville d’Étampes

Une histoire naît dans la tête de monsieur Pierre, mais l’histoire s’évanouit, se perd, ressurgit. Sur un fil tendu entre fantaisie et réalité, l’auteur et son imaginaire, tantôt conteurs, tantôt acteurs, vagabondent de textes en poèmes.

Entre grands classiques et pépites inattendues, découvrez ou redécouvrez Pierre Gripari, l’auteur des incontournables Contes de la rue Broca.