PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

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ECOLE NORMALE SUPERIEURE DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE SCIENCES NATURELLES MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (CAPEN) PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE SUR L’APS POUR LA LUTTE CONTRE LA DEFORESTATION PAR LE FEU (Cas d’Ambohimanga Rova) Présenté par RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa Date : 19 juin 2013

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E C O L E N O R M A L E S U P E R I E U R E

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE

SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT

D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE

(CAPEN)

PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE

SUR L’APS POUR LA LUTTE CONTRE LA

DEFORESTATION PAR LE FEU

(Cas d’Ambohimanga Rova)

Présenté par

RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa

Date : 19 juin 2013

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E C O L E N O R M A L E S U P E R I E U R E

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE

SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT

D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE

(CAPEN)

PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE

SUR L’APS POUR LA LUTTE CONTRE LA

DEFORESTATION PAR LE FEU

(Cas d’Ambohimanga Rova)

Présenté par

RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa

Date : 19 juin 2013

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Dédicace

A ma mère et mes deux sœurs pour leur compréhension, leur soutien sans faille, leurs amours

Vous êtes mes amours et mon avenir

Que Dieu vous bénisse

A nos formateurs et mes collègues qui m’ont beaucoup soutenue dans l’accomplissement de

ce travail

Que vous trouviez ici toute ma tendresse et sympathie

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LES MEMBRES DU JURY

De Mlle RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa

PRESIDENT : Monsieur RASOANAIVO René Yves

Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo

Directeur Général du Ministère de l’Education Nationale

Enseignant-Chercheur à l’Ecole Normale supérieure

CER/Physiques- Chimie

JUGE : Madame RAZAFINDRABE Voahirana Nirina

Assistante d’enseignement et de recherche

à l’Ecole Normale Supérieure

CER/langues et lettres anglaises

RAPPORTEUR : Madame RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane

PHD ès Sciences-Naturelles

Maître de conférences de l’Université d’Antananarivo

Enseignant-Chercheur à l’Ecole Normale Supérieure

Université d’Antananarivo

Spécialiste en Eco-Anthropologie et Didactique

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REMERCIEMENTS

A Dieu, pour son Amour, sa Grâce et sa Miséricorde !

Nombreuses personnes ont contribué à la réalisation de ce mémoire, envers qui nous tenons à

exprimer notre profonde reconnaissance.

Plus particulièrement, nous adressons nos vifs remerciements :

-A Monsieur ANDRIANARIMANANA Jean Claude Omer, Directeur de l’Ecole Normale

Supérieure, qui a toujours veillé au bon fonctionnement de l’établissement pour que notre

formation se déroule dans de bonne condition et a bien voulu nous donner l’occasion

d’arriver au terme de notre formation.

-A Monsieur RASOANAIVO René Yves, qui en dépit de ses lourdes responsabilités, nous a fait

le grand honneur de présider le jury de soutenance de ce mémoire.

-A Madame RAZAFINDRABE Voahirana Nirina, .d’avoir accepté de porter un regard

critique sur ce mémoire, en dépit de ses nombreuses obligations.

-A Madame RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane, qui a accepté de nous encadrer, de nous

diriger et de nous conseiller durant la réalisation de ce mémoire, sans ses aides et conseils

nous ne serions arrivés au terme de ce travail.

-Au Railway Trust Royaum Uni, qui a bien voulu financier les travaux de terrain de ce

mémoire, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.

-A tous les membres du personnel administratif de l’OSCAR qui nous ont manifesté leur

franche collaboration pour faciliter notre intervention.

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-A tous les formateurs à l’Ecole Normale Supérieure ainsi que le personnel administratif, qui

ont porté leur part de briques à la formation de notre promotion.

-Nous ne pouvons oublier Sariaka, Fetra, Diary, Fefy qui nous ont toujours assurée de leur

collaboration fidèle, sans eux ce travail ne serait qu’un rêve.

-Enfin, c’est avec beaucoup d’émotion distinguée que nous remercions notre famille et notre

promotion « KANTO », qui nous ont soutenue de tout cœur pour les cinq années de sacrifice.

-A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Toute notre gratitude et profonde reconnaissance !

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LISTE DES FIGURES AVEC LEUR NUMERO DE PAGE

Figure 1: Carte de localisation du site Ambohimanga Rova ................................................................. 13

Figure 2: Diagramme ombrothermique du site d'Ambohimanga Rova de 2005 à 2011 ....................... 15

Figure 3: Carte topographique du site Ambohimanga Rova ................................................................ 16

Figure 4: Carte géologique du site d'Ambohimanga Rova ................................................................... 17

Figure 5: Nature du substrat du site Ambohimanga Rova .................................................................... 18

Figure 6: Carte pédologique du site Ambohimanga Rova ................................................................... 18

Figure 7 : Carte de végétation du Site Ambohimanga Rova ................................................................ 20

Figure 8: Forêt primaire originelle ........................................................................................................ 21

Figure 9 : Forêt primaire modifiée ....................................................................................................... 22

Figure 10. Formation graminéenne ...................................................................................................... 22

Figure 11 : Schéma de la méthode par quadrat ..................................................................................... 26

Figure 12. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l’intérêt pour le Rova ................... 32

Figure 13. Comparaison des pourcentages de réponses obtenues sur les causes de leur visite au Rova33

Figure 14. Comparaison des pourcentages des réponses sur les utilisations du feu selon que les gens le

considèrent comme utile ou non ............................................................................................................ 34

Figure 15 . Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur les raisons de la pratique du feu de

brousse ................................................................................................................................................... 35

Figure 16. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur la repousse ou non des herbes

brûlées ................................................................................................................................................... 38

Figure 17 : Comparaison de l’abondance des espèces de Graminées inventoriées avant et après la mise

à feu dans les trois parcelles .................................................................................................................. 39

Figure 18. Comparaison de la durée de combustion des deux espèces de Graminées .......................... 40

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LISTE DES TABLEAUX AVEC LEUR NOMERO DE PAGE

Tableau I : Classification simplifiée des Graminées ............................................................................... 5

Tableau II : Comparaison des pourcentages de personnes enquêtées ................................................... 31

Tableau III : Nombre de visiteurs du Rova selon leur catégorie et la fréquence de leur visite ............. 32

Tableau IV : Répartition des pourcentages de réponses obtenues selon les définitions du mot "bozaka"

............................................................................................................................................................... 36

Tableau V: Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'intérêt aux herbes ...................... 37

Tableau VI : Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'action des gens face aux herbes

si ces dernières ne leur servent à rien par catégorie de personnes enquêtées ........................................ 37

Tableau VII: Comparaison des compositions graminéenne avant et après la mise à feu des parcelles

d’expérimentation, ................................................................................................................................. 38

Tableau VIII. Comparaison de la composition graminéenne dans chacune des zones des deux

écosystèmes ........................................................................................................................................... 41

Tableau IX. Caractéristiques des élèves enseignés en CM1 de l’EPP d’Ambohimanga Rova ............. 42

Tableau X. Fiche synoptique de l’enseignement ................................................................................... 44

Tableau XI: Niveau de maîtrise des 7 piliers de la connaissance et la compétence .............................. 46

Tableau XII. Caractéristiques du groupe N°1 et contenu de son projet ................................................ 46

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LISTE DES ACRONYMES

ACCT : Agence de Coopération Culturelle et Technique

APC : Approche Par Compétences

APS : Approche Par Situations

CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire

CIMAD : Conservation Internationale de MADagascar

CM1 : Cours Moyen 1er année

CRAR : Commune Rurale Ambohimanga Rova

EPP : Ecole Primaire Publique

FTM: Foibe Tao-tsari-tan’i Madagasikara

ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites

MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts

MEN : Ministère de l’Education Nationale

MINESEB : MINistère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base

ONE : Office National de l’Environnement

OSCAR : Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova

PGRM : Projet de Gouvernance des Ressources Minérales

PPO : Pédagogie Par Objectifs

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

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GLOSSAIRE

Approche : manière d’aborder un sujet de connaissance quant au point de vue et à la méthode

utilisée.

Patrimoine : ensemble des biens naturels et culturels ayant une importance pour une

communauté

Photosynthèse : processus biochimique qui permet aux plantes, aux algues grâce à l’énergie

apportée par les rayonnements du soleil de transformer l’eau et le CO2 en matière organique

(hydrates de carbone).

Perspective : événement ou succession d’événements qui se présentent comme probable ou

possible

Prairie : surface couverte de plantes herbacées qui fournit du fourrage au bétail.

Pyrophytes : plantes qui nécessitent le passage du feu pour accomplir leur cycle végétatif.

Savane : formation végétale herbacée souvent parsemée d’arbustes des régions tropicales

où dominent principalement des Graminées.

Transect : méthode qui consiste à déterminer dans la végétation, le long d’une coupe plus ou

moins linéaire des groupes végétaux.

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SOMMAIRE

DECICACE…………………………………………………………………………………..iv

MEMBRES DE JURY………………………………………………………………………..v

REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………vi

LISTE DES FIGURES ……………………………………………………………………..viii

LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………....ix

LISTE DES ACRONYMES……………………………………………………………….....x

GLOSSAIRE………………………………………………………………………………....xi

INTRODUCTION………………………………………………………………………….....1

Première partie : GENERALITES SUR LE THEME

I-1 ASPECT SCIENTIFIQUE ............................................................................................................ 5

I-2 ASPECT PEDAGOGIQUE ........................................................................................................... 7

Deuxième partie : METHODOLOGIE

II-1 SITE D’ETUDE ......................................................................................................................... 12

II-2 PERIODE D’ETUDE ................................................................................................................. 23

II-3 PROCEDURES ET METHODE DE COLLECTE DE DONNEES .......................................... 24

Troisième partie : RESULTATS-ANALYSES

III.1 RESULTATS D’ENQUETES .................................................................................................. 31

III-2 MISE EN EVIDENCE DE L’IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES ET

INVENTAIRES FLORISTIQUES .................................................................................................... 38

III-3 RESULTATS D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE PAR L’APS .................................. 42

Quatrième partie : DISCUSSIONS-PESPECTIVES

IV-1 DISCUSSIONS ......................................................................................................................... 48

IV-2 PERSPECTIVES ...................................................................................................................... 52

CONCLUSION…………………………………………………………………………….....53

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………..55

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION

Dernière espèce apparue, l’Homme bouleverse toutes les données naturelles, il fut au

début parfaitement intégré dans l’écosystème Terre, en se nourrissant de la cueillette des

végétaux, des produits de la chasse et de la pêche (BRUN-COTTAN et al, 1982). Puis, le

développement de l’agriculture au néolithique (il y a 10000 ans) lui permet de franchir un

nouveau degré de liberté par rapport à son environnement. Dès l’invention de l’agriculture,

l’Homme défriche, il modifie son environnement davantage que n’importe quelle autre

espèce. Il détruit définitivement des écosystèmes préexistants : il a perdu au cours de son

évolution rapide beaucoup de ses instincts fondamentaux relatifs à la forêt (CALAMAND et

al, 1994).

Cette destruction de l’environnement a affecté notre pays. Madagascar qui était jadis

en grande partie couvert de forêt, est devenu actuellement « un pays de savanes ». Les

savanes malgaches qui couvrent actuellement 40 millions d’hectares, soit les 2 /3 de l’île, sont

composées principalement d’une mer d’herbages pérennes tropicales (KULL, 2004),

parsemée d’arbustes isolées et de petits arbres. Cet écosystème, dominé par deux différentes

formes de vie : herbes et arbres (HIGGINS et al, 2000) occupe des superficies considérables.

Particulièrement dans le centre sur les hauts plateaux et sur presque tout l’Ouest de l’île, plus

de 80% de la surface occidentale en sont couverts (NY VOAARY, 2004). De même, ces

formations graminéennes ont souffert de plusieurs sortes de dégradation, spécialement la

dégradation par le feu. Ce phénomène a mené à la destruction de la forêt qui se trouve à

proximité, en particulier dans les Hautes Terres et a détruit les ressources naturelles pour la

génération future. En général, il n’y a presque pas du feu naturel à Madagascar mais les

savanes malgaches sont brûlées par l’Homme, ce sont les feux de brousse. La plupart d’entre

eux sont des feux de pâturage, dans le but de renouveler la végétation ou avec le désir d’avoir

des pâturages plus étendus (GOODMAN, BENSTEAD, 2003 ; KULL, 2004). Chaque année,

15% à 35% des savanes malgaches sont brûlés ou rebrûlés (JOLLY, 1980). Une autre

statistique montre que par rapport à l'année 2009, 2010 a été marquée par une augmentation

de nombre de points de feux. Si en 2009, il y avait 300 points de feux, le nombre a presque

doublé en 2010, car il y avait plus de 531 foyers de feux (CIMAD, 2011). Après quelques

années de brûlis, la probabilité que surviennent de nouvelles incendies dans les années

suivantes accrue, à mesure que les arbres morts s'effondrent, créant des trouées dans la forêt à

travers lesquelles le soleil pénètre et dessèche la végétation, où les combustibles s'accumulent

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et les espèces vulnérables au feu, comme les graminées pyrophytes, prolifèrent (DENNIS et

al, 2001).

Compte tenu de ces situations actuelles, des sensibilisations contre les feux de brousse

ont été menées depuis le temps des rois. Et maintenant, le MEF a entrepris des actions comme

le reboisement qui se fait tous les ans. Pour l’année 2011 son objectif est de planter

50hectares par région ; a instauré des comités de la lutte contre les feux dans chaque région,

comme balise. Une opération Danga avec la collaboration de la gendarmerie nationale a été

aussi menée par le MEF. Il s'agit de sensibiliser les gens sur les méfaits de feux de brousse et

de sanctionner les personnes qui ont provoqué le feu. Le but de MEF est de pouvoir maîtriser

les feux à 50 000 ha par an tout au plus (NARISOA.A et al, 2011). Bien que l’Homme

commence à jeter un regard neuf sur son environnement et découvre l’urgente nécessité d’une

gestion rationnelle de la nature, la biodiversité est dégradée et continue à diminuer,

caractérisée par la perte de la couverture végétale et l’érosion du sol (SIMISK, 2002). Le feu

brûle les herbes sèches et cela amène à la déforestation. Mal protégé par un couvert végétal de

plus en plus clairsemé, le sol subit des dégradations souvent irréversibles accélérées par

l’érosion (KULL, 2004). De l’argent et des moyens onéreux ont été utilisés, mais tous ceux-

ci, pour des résultats mitigés (RANDRIANJAFY, 2009). Les couvertures végétales

malgaches ne cessent de se détériorer.

Toutefois, beaucoup d’espèces et de communautés de plantes, dont les Graminées,

dépendent du feu, particulièrement pour leur régénération (HOBBS, HUENNEKE, 1992).

Dans les forêts tropicales où, à chaque saison sèche, éclatent des incendies, certaines espèces

forestières présentent des capacités adaptatives comme l'épaississement de l'écorce, l'aptitude

à cicatriser les brûlures, la capacité de repousser et pour les graines, de survivre. Pour

d’autres, leur floraison, germination des graines et le recrutement des jeunes plants requièrent

l’action du feu (NASI. R et al, 2001 ; HOFFMAN et al, 2004 ; BALFOUR, MIDGLEY,

2006).

Si le feu présente des actions paradoxales pour les plantes, il est toutefois très nocif

pour le sol qui est constamment érodé et ne laisse plus que la carapace ferralitique non arable.

En conséquence, la surface productive diminue au grand malheur d’une population qui ne

cesse de s’accroitre. (PIERRE-YVES et al, 2001).

L’ampleur des feux de brousse ne ménagent plus aucun site ni même ceux qui sont

protégés, tels que, entre autres, la colline royale sacrée d’Ambohimanga. En effet, elle a été

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inscrite dans la liste des patrimoines mondiaux en 2001, par l’UNESCO pour sa cité royale,

son site funéraire royal et ses lieux sacrés, Elle est le symbole le plus significatif de l’identité

culturelle du peuple malgache. Les matériaux de sa conception, et sa disposition traditionnelle

sont représentatifs de la structure politique et sociale de Madagascar depuis au moins le XVIe

siècle. C’est un exemple exceptionnel de lieu où, pendant des siècles, la mémoire, le rituel et

la prière ont façonné une expérience humaine collective. Elle est d'une grande valeur pour le

peuple malgache, en ce qu'elle fut un lieu vital pour son développement politique, et qu'elle

possède en même temps une grande signification religieuse.

En outre la colline est couverte de forêt qui constitue le plus important élément

résiduel de forêt primaire, avec des espèces à feuilles caduques ayant, auparavant, recouvert

l’intérieur de l’île. Ainsi, il a reçu plusieurs protections légales des services du domaine

colonial en 1897 et en étant inscrit dans l’inventaire national depuis 1939. Il a bénéficié de

l’Ordonnance No. 82.029 du 6 Novembre 1982 et du Décret No. 83.116 du 31 Mars 1983. De

plus en 2006, il a reçu une protection municipale légale et a été établi par le Ministère de la

Culture comme la propriété de l’OSCAR qui la gère officiellement et lequel se compose d’un

conseil d’administration, d’une commission de suivi scientifique et d’une commission de

gestion et de planification. Ces trois entités travaillent en étroite collaboration avec le

Conservateur du site.

Selon les observations et recommandations de l’ICOMOS, des actions futures sont à

entreprendre pour le conserver. Le développement spontané des espèces exotiques telles que

Lantana camara et les bambous constitue une menace qui pourrait dégrader le paysage

naturel.

La plus grande menace pesant sur le site est celle d’un incendie ; il est donc impératif

d’installer, de mettre en œuvre et de tester régulièrement des mesures appropriées de

précautions contre les incendies, avec une alimentation en eau appropriée et un système

adéquat de lutte contre les feux.

Finalement, l’absence de plan d’urbanisation de cette commune résulte de l’ignorance

délibérée de la population des mesures proposées pour la préservation de l’intégrité de

l’image du site. Il serait souhaitable qu’un expert paysagiste collabore avec la Commune

d’Ambohimanga Rova pour remplir ce manque (ICOMOS, 2001).

Une des connaissances importantes que cet expert devrait appréhender est l’affinité

entre la population malgache, le feu et la savane herbeuse. Ceci amène à se poser les

questions problématiques suivantes :

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1-Quelles connaissances les habitants des Hauts Plateaux ont-ils sur la relation entre le

feu et la savane herbeuse, composée essentiellement de Graminées, pour pratiquer sans fin les

feux de brousse ?

2-Dans quelles mesures l’action combinée feu-Graminées est-elle un ennemi ou une

alliée de la forêt ?

3-Comment gérer et valoriser l’action combinée feu-Graminées ?

Les hypothèses émises et à prouver dans le présent mémoire sont :

1-L’unique connaissance des habitants des Hauts Plateaux serait qu’après passage du

feu, les pâturages donneraient des pâturages verts et tendres pour l’alimentation du bétail.

2-L’action combinée feu-Graminées serait l’ennemi ou l’alliée de la nature selon la

résistance au feu des espèces de Graminées qui y poussent.

3-La gestion et la valorisation de l’action combinée feu-Graminées commencerait par

l’éducation de la population, dès leur jeune âge, à observer les êtres vivants tels que les herbes

et les phénomènes comme les feux dans une démarche scientifique. Le savoir scientifique de

base qui leur est fourni, doit être mobilisé en leur faisant comprendre la nécessité

d’expérimenter les faits observés et enquêtés. Cela doit aboutir à une prise de décision,

d’initiative et de responsabilité pour accomplir une action concrète favorable à l’amélioration

de la qualité de leur vie en général et plus particulièrement vis-à-vis des Graminées et du feu.

Pour vérifier ces hypothèses les objectifs à atteindre sont :

-Détecter les connaissances et les avis des visiteurs et des riverains du Rova sur les

Graminées et le feu.

-Identifier les différentes espèces de Graminées poussant autour et dans la forêt du Rova.

- Effectuer des expériences pour déterminer l’effet du feu sur les espèces graminéennes

-Eveiller l’intérêt des écoliers pour la conservation de la couverture forestière en les formant

sur l’importance de la gestion du feu face aux herbes par l’APS.

-Contribuer à la conservation et gestion de l’écosystème forestier pour qu’il assure ses

différentes fonctions : de protection, écologique, sociale et économique.

Pour vérifier ces hypothèses, des méthodes d’enquête, de collecte de plantes, de

détermination de plantes, d’expérimentation, d’enseignement/apprentissage, d’exposition ont

été utilisées, et tout le travail est présenté dans ce mémoire dans quatre parties lesquelles

sont : les Généralités sur le thème, les caractéristiques du milieu d’étude et la Méthodologie,

les Résultats analysés et interprétés le tout parachevé par les Discussions et Perspectives.

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Première partie :

GENERALITES SUR

LE THEME

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GENERALITES SUR LE THEME

Dans cette première partie, deux points sont mis en évidence :

- Aspect scientifique : concept des herbes et concept du feu

-Aspect pédagogique : APS

I-1 ASPECT SCIENTIFIQUE

I-1-1 Concept : Herbes

Chez les malgaches : bozaka

Toute végétation verte de petite taille, peu élevée dont les parties aériennes meurent

chaque année sont communément appelée herbes.

Chez les botanistes : Graminaceae ou poaceae

Famille de plantes phanérogames angiospermes, à tige cylindrique et creuse (chaume) ; à

feuilles engainantes ; à fleurs peu apparentes groupées en épillets, dont l’axe porte des

bractées.

I-1-1-1 Classification simplifiée des Graminées

Tableau I : Classification simplifiée des Graminées

Portant des fleurs et se

reproduisant par graine

Embranchement SPERMATOPHYTES

Graines enfermées dans

des fruits

Sous-embranchement ANGIOSPERMES

Plante à tige cylindrique

Feuilles généralement

isolées et engainantes à

nervures parallèles. Un

seul cotylédon dans la

plantule de la graine.

Classe MONOCOTYLEDONES

Fleurs groupées en épillet Ordre CYPERALES

Fleurs peu apparentes, dont

l’axe porte des bractées

Famille Graminacées

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I-1-2 Concept : feu

Il vient du latin « focus », qui veut dire foyer ou feu.

Le feu est un dégagement de chaleur, de lumière et de flamme, produit par une combustion

(LE PETIT ROBERT, 1986).

Tout feu allumé volontairement ou involontairement dans la nature est désigné sous le

nom de « feux de brousse » (décret du 25 janvier 1930, titre VII, article 58).

En 1960, les feux de brousse sont définis comme feux de végétation, (Ordonnance

n°60-127 du 03 octobre 1960, titre I section 2 par l’article fixant le régime de défrichement et

des feux de végétation).

Actuellement, les feux de brousse proprement dits ont la même définition que les feux

sauvages. Ils comprennent les feux de forêts, les feux de reboisement, les feux de prairie et de

savane. (Article 60-127 du 1960).

I-1-2-1 Historique du feu

D’après les études paléontologiques (foyers de Verters Zollos en Hongrie, de Terra

Amata et Menez-Dregan en France), il était démontré que Homo erectus avait domestiqué le

feu, il ya 400000 ans. (QUID, 2005).

Par suite des usages du feu, la couverture végétale fut plus ou moins dégradée.

A Madagascar, les feux de brousse et la déforestation font partie du mode de vie de la

population Malagasy (SIGRID et al ,2003). En moyenne, 435000 ha de la forêt à Madagascar

disparaissent chaque année (ONE, 1997). Au vu des paysans malagasy, le feu est depuis

toujours, et encore considéré comme un moyen magique, nécessitant un moindre effort, un

moindre coût mais, sûr et net pour :

- réaliser divers travaux agricoles dont le nettoyage des parcelles de culture, le

renouvellement des pâturages savanicoles pour les zébus, la lutte contre les

animaux prédateurs de cultures (insectes, micromammifères…) et

- exécuter des activités de criminalités (banditisme, brigandage, pillage, vol),

(RANDRIANJAFY, 2009).

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I-1-2-2 Différents types de feux de brousse et leurs origines

Il existe deux grands types de feux :

-Feux involontaires ou accidentels :

La foudre : pendant la saison des pluies, la foudre peut provoquer des feux.

Les mégots non éteints et jetés par imprudence risquent de provoquer des feux en

brousse lorsque l’herbe est très sèche et qu’il y a grand vent.

Les feux de pâturages, dans le but de renouveler la végétation pour avoir un gros

tonnage de matières vertes, utilisables pour l’alimentation du bétail, le feu est le

moyen le moins coûteux permettant de renouveler le pâturage.

Les feux de culture et de nettoiement : le feu facilite l’élimination des broussailles et

des mauvaises herbes, avec le minimum de dépenses et de temps de travail, dans les

zones de cultures.

Les morceaux de verre font effet de loupe et peuvent provoquer des feux.

-Feux intentionnels :

Les feux de brousse : certaines personnes manifestent leur mécontentement par les

feux de brousse.

Acte d’origine criminelle : Les feux de brousse constituent un moyen pour les

voleurs de bœufs ou dahalo, d’effacer leurs traces après la confrontation entre la

population et les bandits. A cet effet, les voleurs de bœufs utilisent les feux pour

effacer leurs traces et se protéger contre la population qui se lance à leur poursuite ou

l’inverse, la population met les feux aux forêts pour mieux apercevoir les dahalo et,

ainsi mieux voir venir les attaques imminentes et probables de ces dahalo.

I-2 ASPECT PEDAGOGIQUE

I-2-1 Evolution de l’enseignement/apprentissage à Madagascar

Les approches pédagogiques à Madagascar évoluent selon le temps et l’histoire.

A l’époque coloniale et durant les années 60, l’enseignement est centré sur le

contenu. Il s’agit d’un modèle pédagogique basé sur le thème (approche thématique) ;

thème qui n’a aucun rapport avec la situation de vie ni aux valeurs et aux identités

culturelles malgaches.

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8

La colonisation française a mis en place des écoles destinées à la formation

d’agents d’exécution pour l’administration coloniale, d’agriculteurs et d’ouvriers

destinés à travailler pour la mise en valeur de la colonie. La réussite scolaire signifiait

alors principalement l’assurance de postes dans la fonction publique. En un mot, c’est

une formation des élites et des intellectuels au service des colons qui défendent

toujours les intérêts français (Loi d’annexion du 6 août 1896).

Avec l’indépendance, la première république conserva le système précédent

qui ne vise qu’à former des agents d’exécution tout simplement pour la bonne marche

de la machine administrative existante. A partir de 1975, une politique éducative basée

sur les principes de démocratisation, décentralisation et malgachisation à outrance de

l’enseignement a été adoptée. Les programmes scolaires sont situés dans un nouveau

contexte afin qu’ils comportent un certain nombre d’innovation, tant du point de vue

de la forme que du contenu. Les changements ont été dictés par souci d’intégrer les

résultats des recherches nationales et internationales en matière de pédagogie, d’une

part, et de centrer les curricula sur l’apprenant, d’autre part. En d’autres termes,

l’enseignement est centré sur l’apprenant (MINESEB, 1997).

Dès la deuxième moitié de la IIe République, la PPO a vu le jour.

L’enseignement est centré sur l’apprenant, l’accent étant mis sur l’apprentissage. Les

objectifs sont énoncés en termes de comportement de l’apprenant et présentés avant de

commencer le cours (MINESEB, 1997).

A partir de 2006, l’APC est lancée à Madagascar. Il s’agit d’un modèle élaboré

par Xavier Roegiers et centré sur le développement des compétences des élèves. Elle

se caractérise par différents types d’activité d’apprentissage que l’élève doit toujours

réaliser à partir de situations-problèmes variées et hiérarchisées. La compétence est la

mise en œuvre par une personne en situation, dans un contexte déterminé, d’un

ensemble diversifié, mais coordonné de ressources; cette mise en œuvre repose sur le

choix, la mobilisation et l’organisation de ces ressources et sur les actions pertinentes

qu’elles permettent pour un traitement réussi de cette situation (Loi d’orientation

n°2004-004 du 26/06/06, art. 4.).

Actuellement, le curriculum tend vers l’Approche Par Situations et vers

l’application de compétences transversales c'est-à-dire il devrait y avoir articulation

entre situation de vie et situation d’apprentissage, entre savoir scolaire et savoir

quotidien, car une compétence ne se développerait qu’en situation. Il est nécessaire

d’adapter continuellement les finalités de l’éducation fondamentale aux nouvelles

Page 23: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

9

réalités locales et internationales face aux priorités du développement économique. La

transformation des échanges et les avancées dans les communications, tant au niveau

local qu’international d’une meilleure utilisation des technologies modernes exige des

niveaux d’éducation plus élevés des différentes personnes actant au développement de

l’économie malagasy. Il faut atteindre un certain degré d’alphabétisation fonctionnelle

pour accroître la productivité et la compétitivité. Tant que le secteur secondaire est

minime, Madagascar ne peut prétendre à une croissance économique durable.

L’éducation doit contribuer fortement à une prise de conscience des jeunes à cette

réalité et à les préparer à l’action de développement. C’est au niveau de l’école que se

prépare le « développement durable » du pays, par le biais d’un programme d’études

allant dans ce sens. (MEN, 2009).

I-2-2 Approche Par Situations

I-2-2-1 Finalités éducatives de cette approche à Madagascar (MEN, 2009)

Que les citoyens éduqués aient les attitudes, comportements et habiletés suivants :

La fierté d’être malagasy

Le sens de la responsabilité

Le goût du beau

L’esprit de vie en communauté

L’esprit de créativité

Le goût du risque

Le goût de la compétition

Le goût de l’excellence

L’esprit d’initiative

L’esprit entrepreneurial

L’esprit rationnel

La capacité de recueil et d’analyse

des informations

La capacité de décision

I-2-2-2 Objectifs de l’APS

Dans le respect des valeurs socio culturelles malgaches, l’APS vise à ce que les

apprenants aient par rapport à leur âge :

- La capacité de recueillir une information

- La capacité d’analyser et de traiter des informations

-La capacité de prendre une décision, d’agir, et d’en être responsable.

Selon Lawton (1985) l’approche culturelle du curriculum est celle adaptée à ces

objectifs. En effet, selon cette perspective, un individu est un actant social qui partage

Page 24: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

10

la culture, les langages et les expériences des autres membres de ce groupe. Dès lors,

cette forme de curriculum permet l’ouverture de l’apprenant aux autres et à la société

dans sa globalité, par des types appropriés de connaissances et d’expériences. Elle est

celle qui correspond le mieux aux orientations du curriculum malagasy car elle prend

en considération les attentes et les besoins des communautés, elle est aussi appelée

l’approche par situation. Par conséquent, la maîtrise des 7 piliers de la connaissance et

de la compétence est de rigueur durant l’enseignement/apprentissage (Annexe I).

I-2-2-3 Situation

Définition selon APS : Ensemble de circonstances dans lesquelles se trouve une personne et

lesquelles suscitent une question problématique.

Une situation problématique existe pour l’élève dans les différentes conditions suivantes :

Le sens

-Quelle est la signification de cette situation par rapport à ce que je fais actuellement ?

La situation doit avoir du sens dans le champ de connaissance de l’élève.

La situation doit s’articuler au projet qui oriente les actions actuelles de l’élève.

Le but

-Quelle est la cause de cette situation et quel résultat puis-je espérer au terme de son

traitement ?

-L’élève doit rapidement comprendre ce vers quoi le traitement de la situation peut le

conduire.

Le traitement

-Que dois-je faire pour traiter efficacement cette situation ?

L’élève doit pouvoir imaginer une stratégie de traitement de la situation.

La situation imaginée doit être pertinente par rapport à la situation.

L’élève doit pouvoir établir un lien avec d’autres situations dans lesquelles il pourrait aussi

appliquer une telle stratégie.

I-2-2-4 Méthodologie de traitement d’une situation réelle

-Partir d’une situation réelle ou du vécu de l’apprenant.

-Recueillir des informations sur la situation réelle.

Page 25: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

11

-Analyser les informations recueillies c'est-à-dire distinguer le bien du mal, l’efficace de

l’inefficace tout en argumentant.

-Classer les informations

La même démarche est appliquée à des situations similaires dans le passé, proche ou

lointain selon l’âge de l’apprenant. Ensuite, il compare les us et coutumes ou techniques du

temps présent et du temps passé : Qu’est ce qui est toujours valable et qu’est ce qui ne l’est

plus ? Avant de prendre une décision d’amélioration de la situation réelle, l’apprenant étudie

de nouveaux modes de pensée ou de nouvelles technologies à partir de nouvelles sources

d’information. Enfin, la prise de décision s’évalue à long terme à travers des changements de

comportements ou à court et moyen terme par des prises d’initiative et de responsabilité.

Page 26: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

Deuxième partie :

METHODOLOGIE

Page 27: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

12

METHODOLOGIE

Diverses méthodes ont été adoptées pour établir l’approche méthodologique de la

présente étude. Suivant les objectifs sus énumérés, une enquête auprès des visiteurs, élèves et

riverains du Rova a été menée ainsi qu’un relevé des paramètres de la végétation. Des

expérimentations sur terrain aussi bien de l’enseignement/apprentissage par l’APS pour

susciter chez les jeunes élèves la gestion et la valorisation de l’action combinée herbe-feu, que

de la détermination de la résistance au feu des herbes ont aussi été entreprises.

L’étude utilisant ces diverses méthodes a été faite dans le site d’Ambohimanga.

II-1 SITE D’ETUDE

II-1-1 Localisation géographique

Le site historique d’Ambohimanga Rova appartient au District d’Antananarivo

Avaradrano, région Analamanga (Fig.1) et est situé à 21km au Nord Ouest de la ville

d’Antananarivo, sur la route nationale 03 (RN3) et se localisant entre 47°33’46’’ de longitude

Est et à 18°45’33’’ de latitude Sud. Ce site de 59ha est limité au Nord par la commune rurale

d’Ambompihaonana, au Sud par celle de Sabotsy Namehana, à l’Ouest par celle

d’Ambatolampy Tsimahafotsy et à l’Est on a respectivement les communes rurales

d’Imerimandroso et de Talatan’i Volonondry. Il culmine à 1468m (RAKOTOARIVELO,

2004 dans ANDRIANAIVO, 2010).

Page 28: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

13

Figure 1: Carte de localisation du site Ambohimanga Rova (source : BD500FTM)

Page 29: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

14

II-1- 2 Milieu physique ou abiotique

II-1-2-1 Climatologie

Les données climatiques des années 2010 et 2011 ont été obtenues auprès du Service

de la Météorologie d’Ampandrianomby de la station d’Antananarivo.

Températures et Précipitations

Les données de pluviométrie et de température d’une zone donnée sont portées dans

un même graphique pour obtenir le diagramme ombrothermique. Les mois de l’année,

commençant en Juillet, y sont portés en abscisse et les valeurs des températures et des

pluviométries en ordonnées.

Le mois est considéré comme écologiquement sec si P (Pluviométrie) est inférieure à 2T

(Température).

Le climat du site d’Ambohimanga Rova est du type tropical d’altitude soumis aux influences

des Alizés humides et frais. Il est marqué par l’existence d’une saison sèche et fraîche d’une

durée de cinq mois (mai à sept) : P<2T, très frais entre juillet et août. Une saison chaude et

humide dure sept mois d’octobre en avril : P>2T, durant lesquels plus de 80% des pluies

tombent pendant cinq mois (novembre à mars). Ces cinq mois sont qualifiés de saison per

humide. La température moyenne annuelle est de 27,72°C avec un maximum absolu de 20°C.

La précipitation moyenne annuelle est de 99,05mm.

Ces deux saisons se distinguent dans le diagramme ombrothermique ci-dessous (Fig.2).

Page 30: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

15

Figure 2: Diagramme ombrothermique du site d'Ambohimanga Rova de 2005 à 2011

II-1-2-2 Relief

Le relief est très varié constitué par des escarpements de montagne s’élevant jusqu’à

1500 m d’altitude (le site d’Ambohimanga : 1468 m, Ambohitralatenina : 1475 m,

Ambohitrabiby : 1461 m et Mangabe : 1497 m) (RAZAFINTSALAMA, 1973) et des plateaux

jusqu’à 1300 m (Imanja, Ambohitsaratelo et Ankazobe). Il y a aussi des plaines pour la

culture de riz comme la plaine d’Andramasina.

Ainsi, Ambohimanga est dominé au Nord par un escarpement de montagne s’élevant

jusqu’à 1500m d’altitude et s’abaissant sous forme de plateau jusqu’à 1300m vers le Sud.

(Fig.3).

0

50

100

150

200

250

300

350

0

25

50

75

100

125

150

175

J A S O N D J F M A M J

Température

Précipitation

Précipitation (mm) Température (°C)

Page 31: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

16

Figure 3: Carte topographique du site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)

II-1-2-3 Géologie

Géologiquement, le site historique d’Ambohimanga Rova fait partie du Système

Graphite de Besairie et du Système Archéen de Hottin (Hottin, 1976). Actuellement, il se

trouve dans le bloc d’Antananarivo selon la classification récente du PGRM (PGRM, 2007).

Il se repose sur une grande formation cristalline.

Du point de vue pétrographique, elle est constituée essentiellement de granites

migmatitiques, de migmatites granitoïdes et de quartzites (Fig 4).

Page 32: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

17

Figure 4: Carte géologique du site d'Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)

II-1-2-4 Sol

En général, le substrat est constitué de sol ferralitique très érodé, issu de formations

granitiques migmatitiques et migmatitiques granitoïdes (Fig.6). Mais dans quelques endroits,

de l’argile sablonneuse rougeâtre se rencontre (Fig.5A).

Les roches telles que granites migmatitiques ou quartzites plus résistantes peuvent affleurer en

surface donnant lieu au développement d’une végétation rupicole (Fig.5B).

Page 33: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

18

Figure 5A : Argile sablonneuse rougeâtre

Figure 5: Nature du substrat du site Ambohimanga Rova (Cliché : auteur)

Figure 6: Carte pédologique du site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)

Figure5B : affleurement de granites

migmatitiques et quartzites

Page 34: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

19

II-1-2 Milieu biotique

II-1-2-1 Flore et Végétation

Différents types de formations végétales ont été rencontrés dans la colline

d’Ambohimanga Rova :

La forêt : couvre 15ha de la colline. Elle est constituée d’une forêt primaire originelle, d’une

forêt primaire modifiée, et d’une formation graminéenne.

Ambohimanga comme son nom l’indique, était à l’époque du Roi

Andrianampoinimerina, une colline entièrement couverte de forêts. Durant son règne, la

préservation de la forêt d’Ambohimanga, du fait de sa nature sacrée, faisait l’objet d’une

obligation sérieuse. Selon ce Roi : « Dieu a béni la forêt pour qu’elle soit la gloire de cette

Terre » (CALLET, 1981 dans ANDRIANAIVO, 2010). Mais de temps en temps, la forte

pression humaine n’a permis de conserver qu’une partie de cette forêt. Aujourd’hui, la forêt

d’Ambohimanga est l’une des seules reliques forestières des Hauts Plateaux malgaches où

subsiste une végétation originelle.

Page 35: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

20

Figure 7 : Carte de végétation du Site Ambohimanga Rova (source : BD500 FTM)

Forêt primaire originelle

La division phytogéographique d’HUMBERT, 1955, classe la forêt d’Ambohimanga

dans le domaine du centre et étage moyenne altitude. De par sa physionomie, la région

appartient à la zone éco floristique orientale de moyenne altitude dont le climax est une forêt à

mousse et à sous-bois herbacée de la série à Tambourissa sp et Weinmania sp. (De La Bathie,

1921 ; RAJERIARISON, 1999) (Fig.8). En relation avec les formations forestières tropicales,

Forêt

primaire

Page 36: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

21

YANGAMBI (1956) qualifie la forêt d’Ambohimanga comme une forêt dense humide de

montagne (RAJOELISON, 1990).

Figure 8: Forêt primaire originelle (Cliché : auteur)

Plusieurs espèces endémiques (environ 88%), comme Tambourissa sp., Phylarthron

madagascariensis, Brachylaena sp., Draceana sp. et notamment des espèces médicinales,

(environ 39 espèces), comme Phyllarthron madagascariensis, Brachylaena ramiflora,

Aphloia theaeformis, Helichrysum sp., sont présentes dans cette forêt (RAFOLO et

RAVAONANTOANDRO, 2000). Ces espèces s’inscrivent dans les reliques de végétation

primaire qui restent sur place, malgré le changement de la structure de la végétation. Des

parties gardent encore l’originalité de la végétation, ce qui est intéressant pour promouvoir sa

conservation.

Forêt primaire modifiée

Des espèces exotiques : Pinus sp., Lantana camara, Eucalyptus sp, et des espèces

fruitières exotiques : Psidium guayava, Eryobotria sp., Sorbus sp., sont nombreuses dans la

forêt, surtout sur le versant Est et Sud (Fig.9).

Page 37: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

22

Figure 9 : Forêt primaire modifiée (Cliché : auteur)

Formation graminéenne

La savane herbeuse qui borde la route vers Ambohimanga Rova et qui entoure la forêt

est dominée par les Graminées et les Bambous. Ils pénètrent aussi à l’intérieur de la forêt

(Fig.10).

Figure 10A : Savane herbeuse Figure 10B : Bambous

Figure 10. Formation graminéenne (Cliché : auteur)

I-1-2-2 Faune

La zone présente d’innombrables espèces faunistiques mais les plus importantes qui

ont des impacts sur l’agriculture sont les oiseaux, Foudia madagascariensis sont très

nombreux surtout dans la zone reculée du village où il y a le riz pluvial et les rats colonisent

les bas fonds et les bas de pentes.

Page 38: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

23

Les oiseaux les plus remarquables et non nocifs dans ces zones sont :

Mirafra hova (Sorohitra) qui se pose sur les pistes et sur les sols dénudés des savanes.

Lonchura nana (Tsikirity), Acriotheres tristis (Maritaina) qui colonisent la forêt et les arbres

aux alentours du village et attaquent très rarement les grains que les paysans viennent de

semer.

Les gens du village rapportent que Hypsipetes madagascariensis (Tsikirovana) étaient très

nombreux dans les arbres au voisinage du village autrefois mais actuellement, il n’en existe

plus.

II-1-3 Population et activités humaines

En 2007, la commune Ambohimanga Rova avait 17762 habitants (CRAR, 2007). La

densité de la population s’élevait à 394 habitants/km2 et 65% de la population sont actives.

La commune d’Ambohimanga Rova est considérée comme un centre de production

avec ses quelques plaines propices à diverses cultures, dont le riz, le manioc, le maïs et les

légumineuses. Elle est aussi un centre d’attraction touristique à cause de l’existence du Palais

Royal d’une part et de quelques « doany » d’autre part. (CRAR, 2007).

Le quart de la population sont des agriculteurs et des éleveurs, les autres sont des

artisans desquels une large proportion est des femmes brodeuses. Par ailleurs, quelques jeunes

exercent comme guides touristiques autour du Rova.

Les fonctionnaires sont des enseignants de l’EPP ou du CEG, des médecins du CSB,

des responsables dans le développement rural… etc.

En outre, la commune fournit des ouvriers pour les zones franches des communes

environnantes comme : Ivato, Anosy Avaratra, Ankadikely Ilafy, Lazaina… etc (CRAR,

2007)

II-2 PERIODE D’ETUDE

L’étude s’est passée du mois de Mai 2012 au mois d’Avril 2013, pendant une année durant

laquelle les enquêtes préliminaires et définitives des touristes et élèves dans le site d’étude ont

eu lieu du 14 au 19 mai 2012. L’étude de la végétation de savane et de la forêt

d’Ambohimanga s’est passée du 01 au 03 juin 2012. Les expériences sur l’impact du feu sur

les espèces graminéennes ont été menées durant la saison de pluie du 14 au 30

Page 39: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

24

Décembre 2012. L’enseignement par l’APS sur les Graminées et le feu au niveau des écoliers

du CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova s’est déroulé durant la semaine de 08 Avril 2013.

II-3 PROCEDURES ET METHODE DE COLLECTE DE DONNEES

II-3-1 Choix du site d’étude

La colline royale d’Ambohimanga a été choisie comme lieu d’investigation pour les

raisons suivantes :

- c’est un patrimoine naturel renferme une mer d’herbages qui s’étend jusqu’à l’horizon et

représente une relique forestière caractéristique des Hauts Plateaux, très menacée par le feu.

- c’est un parc culturel, joyau de la culture malgache, plus particulièrement celle de l’Imerina,

classé parmi la liste des lieux inscrits au patrimoine mondial. Ceci lui confère un statut de

centre d’attraction touristique. Beaucoup de gens viennent la visiter et constituent

l’échantillon enquêté.

II-3-2 Autorisation auprès de l’OSCAR

Un permis de recherche délivré par L’OSCAR, le premier responsable de la colline

royale d’Ambohimanga, est requis pour mener l’étude en sécurité et avec les appuis

nécessaires.

II -3-3 Recherches bibliographiques

Elle a permis d’avoir des connaissances sur la zone étudiée (milieu physique et

humain), ainsi que sur les travaux de recherche déjà effectués sur le sujet dans la zone.

II-3-4 Méthode d’enquête

L’enquête consiste à recueillir des informations auprès des personnes physiques

mouvantes et non sur un matériel végétal physiquement inerte (RAMAMONJISOA, 1996).

Selon cet auteur, il existe trois façons de faire une enquête :

- Par discussion informelle : la personne qui désire l’information discute de façon très

détendue avec celle qui la détient. Les questions posées ne suivent pas un ordre chronologique

et ne visent pas à soutirer de l’enquête une confirmation ou une infirmation à une hypothèse

émise. Les questions posées sont canalisées sur le sujet bien déterminé. L’enquêteur, sans lire

une liste de questions agencées, exige de l’enquêté des réponses précises.

- Par questionnaire : les questions sont agencées de façon à prévoir la situation et sont aussi

bien ouvertes que fermées.

Page 40: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

25

L’enquête par questionnaire a été adoptée dans l’objectif d’avoir des données plus

fiables. Dans le questionnaire ou une fiche d’enquête figure une liste de questions à choix

multiples dont la consigne consiste à laisser à l’enquêté le soin de choisir la réponse et/ou de

les classer. Les questions ouvertes permettent aux enquêtés de s’exprimer librement sur les

questions, en l’occurrence sur le feu et les herbes. Les enquêtés sont plus ou moins pris au

hasard de leur approbation à répondre et au hasard de leur rencontre avec l’enquêteur.

II-3-5 Etude de la végétation graminéenne des savanes

La méthode d’inventaire par échantillonnage à partir de relevés a été adoptée pour

déterminer les espèces qui peuplent les savanes d’Ambohimanga. L’inventaire constitue en un

ensemble d’activités permettant d’obtenir, avec une certaine précision, une ou plusieurs

informations qualitatives et/ou quantitatives concernant une plantation naturelle définie par

ses limites géographiques (ANDRIANJAKA, 1998).

Deux types d'inventaire sont utilisés en savane :

- L'inventaire en plein : toute la surface concernée est mesurée et inventoriée.

- L'inventaire statistique : Une fraction de la surface est étudiée. Ce deuxième type est utilisé

lorsque le nombre de mesures à effectuer est très important c'est-à-dire que la surface est très

grande (CIRAD, 1999) alors que le temps imparti est restreint.

La population à étudier est généralement trop importante pour qu’on puisse effectuer

des mesures dans tout l’ensemble, d’où l’établissement d’un échantillon. C’est un ensemble

d’individus choisis comme représentatifs d’une population, une petite quantité détachée d’un

tout (LAROUSSE, 1992).

Un relevé écologique est un ensemble d’observations dans un lieu déterminé (GODRON et al,

1983) et permet de suivre l’évolution des espèces graminéennes savanicoles suite au passage

du feu et peut être effectué avec la méthode d’inventaire par échantillonnage.

II-3-5-1 Etude expérimentale sur le terrain

- Cette étude cherche les impacts du feu sur les espèces graminéennes des savanes et

se veut de déterminer : les espèces résistantes au feu, les espèces non adaptées au feu et les

espèces pyrophytes.

Page 41: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

26

- Expériences pour déterminer l’effet du feu sur les espèces graminéennes

- L’aire minimale d’étude est déterminée par la surface maximale inventoriée où l’on a

rencontré le plus grand nombre d’espèces graminéennes. L’inventaire est réalisé dans une

unité d’échantillonnage laquelle est un quadrat de 1m2, délimité par des piquets et une ficelle

(Fig.11). Uniquement, la présence d’une espèce graminéenne est relevée. La longueur et la

largeur du quadrat sont respectivement augmentées de 1m jusqu’à ce que l’on ne rencontre

plus de nouvelles espèces de graminées dans cette aire d’échantillonnage (BRUN-COTTAN

et al, 1982) qui doit être comprise entre 10m² et 20m². Cet inventaire travail est répété trois

fois dans d’autres endroits pris au hasard, pour obtenir trois aires d’expérimentation A, B, C

(GOUNOT, 1969).

Figure 11 : Schéma de la méthode par quadrat

- Comme l’étude se base sur l’effet du feu sur les espèces graminéennes, chaque

parcelle est ensuite brûlée. Pour éviter la propagation du feu, des tranchées ont été creusées de

chaque côté des parcelles. Après 15 jours, la présence de repousse des graminées dans chaque

parcelle est vérifiée. Les parcelles A, B, C sont renommées A’, B’, C’, après vérification et les

espèces résistantes au feu, celles non adaptées au feu et les pyrophytes sont ainsi déterminées.

Les résistantes sont celles qui ont repoussé au bout de 15 jours. Les non adaptées ont

disparu au bout de 15 jours et les pyrophytes sont apparues sans avoir été détectées

auparavant.

Piquet

Ficelle

2 m

5 m

Page 42: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

27

- Expérience pour déterminer la résistance au feu de deux espèces de Graminées résistantes

et non adaptées au feu (Aristida sp. et Hyparrhenia rufa)

Cette résistance serait définie par la vitesse de combustion de l’herbe, car plus l’herbe

brûle longtemps, plus le feu a des chances d’être propagé par le vent et d’atteindre les autres

plantes avoisinantes. Deux espèces de Graminées sont brûlées dans deux endroits de même

superficie (1m×1m) et de même emplacement, c'est-à-dire à l’abri du vent. La durée de leur

combustion est chronométrée, relevée et comparée.

II-3-5-2 Etat des lieux où le feu est passé dans la savane

L’impact du feu sur les espèces graminéenne de la colline d’Ambohimanga Rova a été

étudié sur un transect de 100m × 10m traversant différentes zones, lesquelles sont :

- une savane herbeuse épargnée par le feu,

- une savane herbeuse brûlée,

- et une forêt.

Les différentes espèces graminéennes présentes dans chaque zone ont été identifiées. Les

résultats obtenus dans cet inventaire et dans l’expérimentation dans les parcelles ont été

confrontés pour confirmer l’impact du feu sur ces espèces.

II-3-6 Enseignement et formation

La dégradation de l’environnement dans le pays a été constatée, due très souvent à des

facteurs anthropiques, notamment la destruction par les feux. Les hauts responsables,

sensibilisés par les appels répétés du monde supérieur national et international ont décidé

d’orienter la planification de la conservation de l’environnement vers le développement

durable. Le voilà face à une entreprise énorme, qui ne sera pas seulement l’affaire des

chercheurs naturalistes, des différentes ONG liés à l’environnement et du gouvernement,

mais, concernant chacun dans sa vie quotidienne. Or, pour que toute population s’engage dans

une telle aventure. Il faut qu’elle soit clairement informée des problèmes à résoudre. Pour ce,

un manuel destiné aux élèves de la classe de CM1 a été écrit.

Page 43: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

28

- Le manuel

Le contenu de ce manuel est conforme à la lettre et à l’esprit du programme des SVT en

classe de CM1. Fidèle au programme il contient trois parties :

1ère

partie : J’EXPLORE ou TRANDRAHAKO

2ème

partie : J’ANALYSE ou VAHAVAHAKO

3ème

partie : J’ELABORE UN PROJET ou IZAO NO ATAONAY

Ce manuel doit permettre l’apprentissage des capacités. C’est à cette fin qu’est destinée la

partie « J’EXPLORE. »

A partir d’informations contenues dans des documents, diverses activités sont proposées à

l’élève. Elles fournissent l’occasion de l’associer à la construction de son savoir. Elles

permettent ainsi son apprentissage méthodologique. Elles participent donc à une évaluation

formative.

« Raiketiko. », il s’agit en quelque sorte du référentiel de connaissances.

Le chapitre « Tombanako » qui clôt la partie « J’ANALYSE », présente la synthèse de cette

partie.

-Les objectifs du manuel

J’EXPLORE

- Restituer des connaissances

-Ordonner des connaissances

-Traiter des données et les

relier au problème posé

-Traiter des données pour

formuler un problème

J’ANALYSE

- Adopter une démarche

explicative : par

référence aux

connaissances et en

intégrant des données

J’ELABORE UN PROJET

-Exploiter un modèle

-Elaborer une synthèse

- Elaborer un projet

Page 44: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

29

-L’enseignement/apprentissage

Avant l’enseignement/apprentissage

Une visite préliminaire est faite pour avoir les renseignements nécessaires. Puis, les créneaux

libres, les classes dans lesquelles l’enseignement par l’APS sur les Graminées et le feu au

niveau des écoliers du CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova est appliqué. L’effectif des élèves

a été su durant cet entretien avec la Directrice et les enseignants pour faciliter la réalisation de

la tâche.

Durant l’enseignement/apprentissage

Les démarches suivantes sont faites pour avoir pu mener à bien la tâche :

- les élèves sont organisés en groupes. Le travail de groupe permet à des individus qui vivent

ensemble de se connaître, favorise les interactions dans le groupe et introduit l’expression de

l’identification. Pour être efficace un groupe doit être composé d’un nombre limité de

personnes (ACCT, 1996). Les élèves se sont répartis dans 7groupes de 5 membres, un chef a

été choisi pour chaque groupe pour assurer les fonctions suivantes : animer, distribuer la

parole, solliciter les uns, tempérer les autres durant le débat.

- Des feuilles polycopiées ont été distribuées, en couleur pour chaque groupe et en noir et

blanc pour chaque élève. Un stylo et un cahier ont été également donnés pour chaque groupe

pour la prise de notes.

- Les consignes à suivre sont données, le débat a commencé après une première lecture faite

par l’enseignante pour tout le monde et une deuxième lecture faite par un membre pour

chaque groupe.

- Le travail est divisé en trois rubriques : observation, analyse et interprétation, synthèse ;

composées de quelques questions. Dans la 1ère

rubrique, des photos dans les polycopes ont été

observées par les élèves. Avant de répondre aux questions, les idées sont échangées sous

contrôle du chef de groupe, après quand les membres ont tous participé. Les réponses sont

écrites à tour de rôle dans le cahier.

- Chaque groupe choisit un porte-parole qui résume à haute voix les conclusions de chaque

groupe devant toute la classe. L’enseignant confirme, répète, demande des clarifications,

introduit des remarques de procédure (reformulation des réponses, hors sujet, etc).

Page 45: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

30

-Un (ou une) élève volontaire lit à haute voix le paragraphe « Raiketiko » en guise de

récapitulation.

II-3-7 Traitements et analyse des informations

Après avoir collecté les données, des tris des informations se sont imposés pour ne pas

sortir du sujet. Les informations retenues ont du être bien fondées donc déjà vérifiées,

recoupées pour avoir un résultat exact. L’analyse tentait d’exploiter les résultats en vue de

confirmer les hypothèses avancées dans l’introduction. Elle suscitait de nombreuses

réflexions et discussions nécessaires à la prise de décision en matière d’aménagement dans

l’avenir.

A la fin des traitements et analyse, il fallait avoir sous forme de fichier numérique toutes les

données recueillies lors de la collecte. Microsoft Office Word 2007 et Excel 2007 étaient les

programmes utilisés pour les traitements des informations.

II-3-8 Matériels utilisés

• Un appareil photo pour les images d’illustration de ce mémoire.

• Des documents et des ouvrages pour la bibliographie.

• Des fiches d’enquête.

• Un décamètre

• Une pelle et un bèche malgache (Angady)

•Des Piquets et un rouleau de ficelle pour le quadrat.

• Des papiers et crayons pour croquis.

• Des cahiers et stylos pour la prise de notes.

• Un matériel informatique muni d’un logiciel statistique pour l’exploitation et l’analyse des

données.

• Des livres « modèles APS pour les primaires ».

Page 46: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

Troisième partie : RESULTATS-

ANALYSES

Page 47: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

31

RESULTATS ET ANALYSES

III.1 RESULTATS D’ENQUETES

III.1.1 Caractéristiques des personnes enquêtées en rapport au Rova

Comme l’objectif est de protéger ce patrimoine par le biais de l’éducation aussi bien de

la population environnante que des visiteurs, et au moyen des herbes qui seraient utilisées

comme arme de défense contre le feu. Afin de trouver les méthodes adéquates pour une telle

éducation, il est important de connaitre les représentations des gens sur ces éléments. Ainsi

une centaine de personnes dont 39 touristes nationaux, 30 élèves et 31 riverains du Rova ont

été enquêtées sur diverses questions telles que les causes de leur visite au Rova et leur

réflexion sur les herbes et le feu.

Les tableaux II et III ci-dessous présentent le pourcentage de personnes enquêtées selon la

fréquence de leur visite au Rova.

Tableau II : Comparaison des pourcentages de personnes enquêtées

selon la fréquence de leur visite au Rova

Fréquence de visite Pourcentage de personnes enquêtées (%)

De 1 à 3 fois 65

≥ 3 et plus 35

Total 100

D’après ce tableau, plus de la moitié des personnes enquêtées, soit 65% le visite moins de

trois fois (<3), et les 35% restant l’ont visité plus ou égal à trois fois.

Parmi ces visiteurs, les élèves sont les plus assidus et les touristes les moins (Tab.III).

Page 48: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

32

Tableau III : Nombre de visiteurs du Rova selon leur catégorie et la fréquence de leur

visite

Fréquence de

visite

VISITEURS Total

Elèves Touristes Population

locale

De 1 à 3 fois 4 32 11 47

≥ 3 26 7 20 53

Total 30 39 31 100

Les causes de la fréquence des visites résident dans l’intérêt qu’ils ont pour ce lieu. La

figure 12 ci-dessous démontre que 75% des visiteurs s’intéressent à ce lieu pour son histoire,

c'est-à-dire pour sa valeur culturelle. Les 9% y viennent pour demander la bénédiction des

rois défunts ancestraux auprès de leurs tombes et 13% - pour visiter la forêt.

Figure 12. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l’intérêt pour le Rova

Si toutes les catégories de visiteurs y viennent pour l’histoire, certaines comme la

population locale et les touristes y sont pour demander la bénédiction des rois défunts. Quant

aux élèves, ils y viennent surtout pour l’histoire et la forêt (Fig. 13).

75%

13%

9%

3%

Histoire

Forêt

Tombes de

monarques, piscines

royales

Non réponse

Page 49: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

33

Figure 13. Comparaison des pourcentages de réponses obtenues sur les causes de leur

visite au Rova

par catégorie de personnes enquêtées

Si une minorité de visiteurs (13%) s’intéresse quand même à la forêt tout autour du

Rova, cela signifie qu’elle est invisible ou non remarquable pour la majorité des gens, ce qui

confirme l’importance de ce travail pour faire connaître cet écosystème à protéger pour son

endémicité, mais en outre, à protéger du feu qui risque de se propager vers le Rova.

III.1.2 Représentations des visiteurs sur le feu

La première représentation demandée est l’avantage du feu pour les gens. Les 81% des

réponses affirment que le feu est un avantage pour les gens, car on en a besoin pour la

cuisson, allumer les cigarettes, le chauffage, faire germer les graines d’herbes, brûler les

ordures, éclairer la maison, nettoyer les champs de culture, éliminer les mauvaises herbes,

l’artisanat, brûler les tanety. Peu de gens considère le feu comme inutile 19%, pourtant, ils en

ont besoin pour la cuisson, pour allumer la cigarette et pour se chauffer (Fig.14), tout comme

ceux qui en trouve un avantage.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

touristes élèves Population

locale

Po

urc

en

tga

ge

des

rép

on

ses

ob

ten

ues

Catégorie de personnes enquêtées

Histoire

Forêt

Tombes de

monarques, piscines

royales

Non réponse

Page 50: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

34

Figure 14. Comparaison des pourcentages des réponses sur les utilisations du feu selon

que les gens le considèrent comme utile ou non

Si telles sont les avantages du feu, il n’en présente pas moins des dégâts, provoqués surtout

par les feux de brousse. Il a été demandé les raisons pour lesquelles les gens le pratiquent. Les

réponses à cette question sont présentées par la figure 15 ci-après

0

5

10

15

20

25

30

non oui

Po

urc

en

tag

e d

es r

ép

on

ses

ob

ten

ues

Feu avantag eux?

chauffage

cuisson

cigarette

source de luminosité

nettoyer les champs de culture

éliminer les mauvaises herbes

brûler les ordures

feu de brousse

artisanat

faire germer les graines d'herbes

Page 51: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

35

Figure 15 . Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur les raisons de la

pratique du feu de brousse

D’après cet histogramme, cinq différentes raisons ont été avancées dont 53% pour la

repousse du pâturage, 30% pour l’élimination des mauvaises herbes, 11% pour faire tomber la

pluie. Très peu l’utilisent pour débroussailler les alentours de la maison (4%) et les

2%.pensent que le feu est pratiqué par sadisme, comme stratégie des « dahalo » pour échapper

aux forces de l’ordre.

Selon les personnes enquêtées, la pratique des feux de brousse est donc un moyen approprié

non nocif pour faciliter la vie quotidienne, surtout celle se rapportant aux herbes.

III.1.3 Représentations des visiteurs sur les herbes

Les personnes enquêtées ont donné 8 définitions différentes des herbes ou « Bozaka »,

présentées dans le tableau IV ci-dessous, et qui ont toutes leur particularité.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Po

urc

en

tag

e d

es r

ép

on

ses

ob

ten

ues

Raisons de la pratique du feu de brousse

Pour la re pousse du

pâturage

Pour l'élimination des

mauvaises herbes

Pour provoquer la pluie

Pour débroussailler les

alentours de la maison

Sadisme, stratégie des

dahalo pour échapper à la

poursuite de la force de

l’ordre

Page 52: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

36

Tableau IV : Répartition des pourcentages de réponses obtenues selon les définitions du

mot "bozaka"

D’après ce tableau IV, la majorité (35%) des personnes définissent le mot « Bozaka »

comme toute plante utilitaire non comestible, donc elle a son importance pour la vie

quotidienne même si on ne peut pas la manger.

-24% savent qu’elle est non ligneuse moins d’un mètre, ainsi, reconnaissable par son aspect

physique

-19% donnent tout de suite un nom précis, étant incapables de la caractériser de façon

générale et un petit pourcentage, 8%, n’a même pu pas donner de réponse.

Ceux qui l’ont généralisée, l’ont définis comme toute couverture végétale (6%) ou toute

plante sans fleurs qui pousse naturellement (5%) ou à la campagne (3%).

Ceci démontre que les herbes sont des êtres vivants, nombreux peut-être, qui existent

naturellement et partout, néanmoins sont inaperçus ou non remarquables, si bien qu’elles sont

difficiles à définir.

Néanmoins, la plupart des gens interrogés affirment s’y intéresser (64%) car elles sont utiles

disent les 38%, constitués surtout de la population locale et des touristes nationaux et pour le

plaisir des yeux affirment les 62% dont les élèves et les touristes nationaux (Tab.V).

Question Réponses Pourcentage

de réponses

obtenues (%)

Définir le

mot

« bozaka »

Toute plante utilitaire non comestible 35

Toute plante non ligneuse moins d’un mètre 24

Une espèce de Poacées bien définie 19

Toute couverture végétale 6

Toute plante sans fleurs qui pousse naturellement 5

Toute plante qui pousse à la campagne 3

Ordures, poils du sol Deux réponses

Non réponse 8

Total 100

Page 53: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

37

Tableau V: Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'intérêt aux herbes

par catégorie de personnes enquêtées

Les gens s’intéressent-ils aux

herbes ?

Personnes enquêtées Total

Réponse Justifications Touristes

nationaux

Elèves Population

locale

Oui Plaisir des yeux 20% 40% 2% 62%

Plantes utilitaires

non comestibles

17% 8% 13% 38%

Non Plantes communes

Sans importance

13% 50% 17% 80%

Un des facteurs de

l’incendie de forêt

20% 0 0 20%

Les 32% des personnes ne s’en intéressent pas car ce sont des plantes communes, sans

importance mais qui constituent même un facteur d’incendie de forêt.

Par conséquent, comme elles ne servent à rien, il faut les déraciner ou bien les brûler et

les couper disent les 83%. Mais on peut aussi les laisser là, où elles sont.

Tableau VI : Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur l'action des gens

face aux herbes si ces dernières ne leur servent à rien par catégorie de personnes

enquêtées

Question Réponses Personnes enquêtées Total

Touristes

nationaux

Elèves Population

locale

Que faire

face aux

herbes qui ne

leur servent à

rien ?

Déraciner 18% 13% 7% 38%

Brûler 10% 12% 13% 35%

Couper 3% 5% 2% 10%

Laisser 7% 6% 4% 17%

Total 38% 36% 26% 100%

Les herbes inutiles sont à brûler disent les 35% des personnes interrogées, pourtant les

53% d’entre elles assurent qu’elles repoussent si on les brûle. Il y a comme une contradiction

Page 54: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

38

dans leurs affirmations, et la population locale est la plus adepte au brûlis (13%) et pense

moins à déraciner (7% des réponses).

Figure 16. Répartition des pourcentages de réponses obtenues sur la repousse ou non des

herbes brûlées

D’après ces résultats, beaucoup gens ne sont pas du tout conscients des effets néfastes

du feu, ce qui les pousse à brûler facilement les savanes herbeuses, pourtant le feu a différents

impacts sur les graminées selon leur espèce.

III-2 MISE EN EVIDENCE DE L’IMPACT DU FEU SUR LES GRAMINEES ET

INVENTAIRES FLORISTIQUES

L’expérience menée dans les 3 parcelles de 10m² de surface chacune a donné les

résultats décrits dans le tableau VII ci-dessous. Avant la mise à feu les 3 parcelles contenaient

4 espèces de 4 genres différents de la même famille de Poacées. Quinze jours après la mise à

feu les mêmes parcelles n’avaient plus que 2 espèces de 2 genres différents dont une est la

même qu’avant la mise à feu Aristida sp. et la deuxième – une espèce nouvellement apparue

après la mise à feu Imperata cylindrica.

Tableau VII: Comparaison des compositions graminéenne avant et après la mise à feu

des parcelles d’expérimentation,

Composition spécifique des 3

parcelles avant la mise en feu

Composition des mêmes 3 parcelles

après la mise en feu

GENRES ESPECES GENRES ESPECES

Aristida

Hyparrhenia

Oplesminus

Sporobolus

sp.

rufa

Sp.

Sp.

Aristida

Imperata

sp.

cylindrica

53%

47% Oui

non

Page 55: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

39

Ces résultats montrent qu’Aristida sp (horo-kofafa) repousse après passage du feu et

les 3 autres Hyparrhenia rufa (vero), Oplesminus sp. (haravola), Sporobolus sp. (ahikongona)

ne repoussent plus ; mais une autre est apparue Imperata cylindrica (tenina) dont les graines

ont eu besoin du feu pour pousser.

L’impact du feu sur ces espèces peut aussi être mesuré par la comparaison de leur

abondance avant et après passage du feu ce qui est présentée dans la figure 19 ci-après. Avant

la mise à feu, Hyparrhenia rufa (vero) était la plus abondante dans les trois parcelles, 3 fois

plus abondante qu’Aristida, 11 fois plus que Sporobolus sp. (ahikongona) et 28 fois plus

nombreuse qu’Oplesminus sp. (haravola), Cependant, il n’apparait plus dans ces mêmes

parcelles 15 jours après la mise à feu, ni Sporobolus sp. (ahikongona) ni Oplesminus sp.

(haravola) d’ailleurs. Quant à Aristida sp., il subsistait avant et après la mise à feu, presque

avec la même abondance. Par contre, Imperata cylindrica qui n’était pas recensé avant la mise

à feu, est apparu en petit nombre, 15 jours après le passage du feu.

Figure 17 : Comparaison de l’abondance des espèces de Graminées inventoriées avant et

après la mise à feu dans les trois parcelles

0

50

100

150

200

250

300

350

400

Hyp

arrh

enia

rufa

Hyp

arrh

enia

rufa

Ari

stid

a sp

Ari

stid

a sp

Sp

oro

bo

lus

sp

Sp

oro

bo

lus

sp

Op

lesm

inus

sp

Op

lesm

inus

sp

Imp

erat

a cy

lind

rica

Imp

erat

a cy

lind

rica

Avant

la

mise

à feu

Après

la

mise

à feu

Avant

la

mise

à feu

Après

la

mise

à feu

Avant

la

mise

à feu

Après

la

mise

à feu

Avant

la

mise

à feu

Après

la

mise

à feu

Avant

la

mise

à feu

Après

la

mise

à feu

no

mb

re d

'esp

èces

inv

ento

riée

s

Graminées inventoriées avant et après la mise à feu dans chaque parcelle

parcelle A

parcelle B

parcelle C

Page 56: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

40

Ces résultats indiquent qu’Hyparrhenia rufa, Sporobolus sp. (ahikongona) et

Oplesminus sp. (haravola) disparaissent après le passage du feu, tandis qu’Imperata

cylindrica apparait après le passage du feu dans les parcelles et Aristida sp. repousse encore

après avoir été brûlé.

-D’après les deux précédents résultats (Tab. VII et Fig. 17), il semble que les

Graminées se comportent différemment face au feu. Elles sont soit :

Résistantes au feu : elles se développent normalement après le passage du feu : cas

d’Aristida sp.

Non adaptées au feu : elles disparaissent après le feu : cas d’Hyparrhenia rufa (vero)

Sporobolus sp. (ahikongona) et Oplesminus sp. (haravola).

Pyrophytes : elles nécessitent le passage du feu pour la levée de dormance pendant

leur germination : cas d’Imperata cylindrica.

Hyparrhenia rufa et Aristida sp. sont les espèces les plus abondantes parmi les différentes

espèces graminéennes existantes dans le milieu d’expérimentation, et leur comportement vis-

à-vis du feu est tout à fait opposé. Ces différents comportements déterminent la relation feu-

Graminées qui pourrait être utilisée à d’autres fins utiles telles que la prévention de la

propagation du feu vers d’autres végétations.

Ainsi, d’autres expériences ont été faites pour mesurer la résistance de l’herbe au feu au

moyen de sa durée de combustion. Sur une même superficie (1m×1m) et dans un même

emplacement, c'est-à-dire à l’abri du vent, Hyparrhenia rufa est complètement brûlé au bout

de 7mn en moyenne. Quant à Aristida sp. il n’est entièrement brûlé qu’après 15mn en

moyenne (Fig. 18). Par rapport à Aristida sp., Hyparrhenia rufa a rapidement brûlé.

Figure 18. Comparaison de la durée de combustion des deux espèces de Graminées

(Aristida sp et Hyparrhenia rufa)

0 10 20

C

A

Durée de combustion (mn)

pa

rcel

le

Aristida sp

Page 57: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

41

D’après ce constat, en s’éteignant rapidement Hyparrhenia rufa ne pourrait pas

propager le feu vers la végétation avoisinante comme la forêt par exemple, de ce fait, il

pourrait être considéré comme allié de la forêt.

Ces résultats d’expérimentation dans les parcelles ont été confrontés avec des constats

d’inventaire le long d’un transect. D’après ce tableau VIII, les deux écosystèmes

échantillonnés où le transect est passé se constituent d’une savane qui comporte une zone qui

a des traces d’anciens brûlis et une autre sans aucune trace de brûlis ; et d’une forêt qui n’a

pas été brûlée. Onze espèces sont contenues dans les zones non brûlées des 2 écosystèmes et

sont toutes différentes les unes des autres. Sept peuplent la savane et 4 la forêt dont 2 du

même genre Panicum et les 2 autres sont Oplesminus sp. et Sporobolus sp. Hyparrhenia rufa

et Aristida sp. sont inventoriés dans la zone non brûlée de la savane. Aristida rufescens se

retrouve dans la zone de la savane ayant une trace du feu ainsi qu’Imperata cylindrica.

Tableau VIII. Comparaison de la composition graminéenne dans chacune des zones des

deux écosystèmes

Ces résultats témoignent encore qu’Aristida sp. résiste au passage du feu, Hyparrhenia rufa

est non adapté au feu et qu’Imperata cylindrica est une espèce pyrophyte.

Savane Forêt

Zone non brûlée Zone non brûlée Zone Brûlée

-Aristida rufescens

-Chloris virgata

-Echinochloa sp.

-Hyparrhenia rufa

-Melinis ripens

-Nastis sp.

- Panicum sp.

- Aristida rufescens

-Imperata cylindrica

-Louditia simplex

- Oplesminus sp.

- Panicum sp.

- Panicum maximum

- Sporobolus sp.

Page 58: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

42

III-3 RESULTATS D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE PAR L’APS

Les enquêtes menées ont montré l’intérêt des élèves pour le patrimoine culturel qu’est le Rova

mais aussi pour le patrimoine physique qui l’entoure, mais ils sont plutôt ignorants en ce qui

concerne les herbes, il s’avère possible de développer leur maîtrise des connaissances en

compétences par le biais des informations obtenues dans les expérimentations précédentes.

Comme le but de ce travail est d’éduquer les gens sur la relation feu- graminées, il est

opportun de commencer cette éducation au niveau des élèves. Par conséquent, une expérience

d’enseignement /apprentissage a été menée dans l’EPP d’Ambohimanga Rova, dans une

classe de CM1 par l’APS.

III-3-1 Conditions d’expérimentation

L’unique classe de CM1 de l’EPP d’Ambohimanga Rova contient 35 élèves dont 16 garçons

et 19 filles avec une moyenne d’âge de 11ans. L’écartype entre l’âge minimal et l’âge

maximal de ces élèves est de 1,40 (Tab.IX).

Tableau IX. Caractéristiques des élèves enseignés en CM1 de l’EPP d’Ambohimanga

Rova

Nombre Total Moyenne

d’âge

Age

maximal

Age

minimal

Ecartype Garçons Filles

16 19 35 11 14 9 1,40

Page 59: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

43

L’APS vise à ce que les apprenants aient par rapport à leur âge : la capacité de

recueillir une information, la capacité d’analyser et de traiter des informations d’en tirer les

conséquences pour prendre une décision, agir, en être responsable.

Le tableau X résume le contenu de la formation des élèves par l’APS. Il a été prévu que les

élèves travaillent par groupes de 5 dans 7 groupes pendant 417mn soit 7h en tout, mais en

réalité, les thèmes ont été traités dans la classe pendant 780mn ou 13 heures. Ils se sont

rapportés sur le feu de brousse et les graminées dans la partie J’EXPLORE. Les élèves ont eu

à observer des actes et des phénomènes par le biais de photos en A3, à les analyser et à en

déduire les conséquences bénéfiques et néfastes de ces actes, lesquels sont à traduire en

problème pour en tirer des leçons ou des solutions.

Ces phénomènes observés ont été expliqués à l’aide de connaissances scientifiques

mises en évidence précédemment et aussi d’autres en botanique qu’ils ont eu à appliquer, à

analyser et à synthétiser dans la partie J’ANALYSE. Enfin ces connaissances et compétences

ont été mises en pratique dans la partie J’ELABORE UN PROJET.

De ces trois différentes parties de l’APS, la partie J’EXPLORE a le plus grand ratio

réponses/ questions 2,28 avec 56% de réponses appropriées aux questions et celle de

J’ELABORE UN PROJET a le plus petit ratio 0,63 en moyenne avec 73% de réponses

appropriées. La partie J’ANALYSE qui se rapporte aux connaissances scientifiques a un ratio

de 1,18 avec 81% de réponses appropriées aux questions. Ces résultats s’expliquent par le fait

que les parties J’EXPLORE et J’ELABORE UN PROJET contiennent plus de questions

ouvertes du domaine de l’abstrait, comme conséquences bénéfiques ou néfastes, requérant une

réflexion personnelle à argumenter que de questions fermées du domaine du concret, comme

dans la partie J’ANALYSE. Les questions ouvertes provoquent soit une profusion de

réponses inadéquates soit très peu de réponses mais sensées. Les questions fermées sont les

plus faciles à répondre car se basant sur des supports concrets, elles sont plus faciles à

analyser. Cela démontre qu’en CM1, à 11 ans en moyenne, la capacité d’argumenter des

élèves est encore à travailler et celle d’analyse en voie d’acquisition.

Page 60: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

44

Tableau X. Fiche synoptique de l’enseignement

Phase

d’enseignement

apprentissage

Thème Durée

program

mée

Durée

réelle

Nombre

d’élèves

par

groupe

Nombre

de

questions

posées

Nombre de

réponses

obtenues

Nombre

total de

réponses

obtenues

Ratio

réponses /

questions

J’explore Feu de brousse

87mn

300mn

5

38

Réponse

appropriée

Hors

sujet 87 2,28

56% 44%

J’analyse -Caractéristiques

botaniques des graminées

- Propriétés

physiologiques des

graminées vis-à-vis du feu

90mn

240mn

5

45

81%

9%

53

1,18

J’élabore un projet Protection de la forêt

d’Ambohimanga Rova

240mn

240mn

6

18

81% 9% 16 0,88

Installation d’un WC

public

8 60% 40% 15 0,83

Mise en place d’un jardin

scolaire

7 83% 7% 6 0,33

Sensibilisation des gens

sur la propreté de

l’environnement scolaire

7 67% 33% 9 0,50

Nettoyage de la cour de

l’école

7 73% 27% 11 0,61

Page 61: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

45

Les projets sont exprimés à partir d’une question se rapportant à l’amélioration de

l’environnement de l’école et visant à mobiliser les connaissances sur les relations feu –

graminées - forêt données auparavant. Pour ce faire, il a été demandé aux élèves de sortir pour

observer les environs de l’école dans les 4 points cardinaux et d’émettre un projet en rapport

avec ce qu’ils viennent d’observer et la question d’amélioration de l’environnement scolaire.

Cinq projets différents en sont été ainsi sortis dont un relatif à la protection de la forêt

d’Ambohimanga Rova. Ceci démontre que le transfert des connaissances d’une situation

d’apprentissage, J’EXPLORE ou J’ANALYSE, à une autre J’ELABORE UN PROJET n’est

pas du tout évident. Les élèves ne sont pas habitués à mettre en œuvre dans la vie courante les

notions acquises en classe.

Néanmoins, il est quand même intéressant d’évaluer la maîtrise des 7 piliers de la

connaissance et de la compétence de ces élèves dans la phase finale de l’APS. Il est à noter

que les groupes ont été toujours encadrés durant leur apprentissage.

III-3-2 Evaluation des élèves selon les 7piliers de la connaissance et de la compétence

Le tableau XI ci-après montre le niveau de maîtrise des 7piliers de la connaissance et

de la compétence chez les élèves de la CM1 de l’EPP Ambohimanga Rova. Les 35 élèves ont

été capables d’exprimer leurs idées en Malgache et non pas de l’écrire correctement.

Seulement 25% des devoirs ont été grammaticalement justes et sans fautes d’orthographe, ces

élèves ne sont pas encore compétents pour écrire le malgache correctement, à la veille de la

classe d’examen en CEPE. Tous les élèves savent compter et réaliser des figures

géométriques, mais seuls 25% d’entre eux reproduisent des images en respectant leur

grandeur nature, ces élèves ne sont pas encore compétents de schématiser avec une rigueur

scientifique. Or la reproduction de différentes parties et différents organes du corps humain

est demandée en CEPE. Tous les élèves ne se référent pas aux techniques usuelles de

l’information et de la communication pour répondre aux questions posées. La majorité des

élèves (80%) savent vivre en société et considèrent les lois qui régissent la société et ils en

sont compétents. Plus de la moitié (60%) des élèves ont été aptes d’organiser, de gérer et de

réaliser des responsabilités mais seulement 25% d’entre eux, appliquent les méthodes

d’organisation, de gestion et de réalisation à l’école.

Page 62: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

46

Tableau XI: Niveau de maîtrise des 7 piliers de la connaissance et la compétence

Parmi les 5 piliers de la connaissance et compétence qui ont été travaillés, seul le 6e pilier

(compétences sociales et civiques) est maîtrisé par les élèves du CM1 de l’EPP

Ambohimanga Rova, les autres piliers sont encore à travailler.

Parmi les cinq projets qui ont été sortis dans J’ELABORE UN PROJET, le projet sur la

protection de la forêt d’Ambohimanga Rova répond à notre requête. Il est ainsi nécessaire de

le voir plus en détails. Le tableau XII ci-dessous, présente les caractéristiques de ce projet.

Tableau XII. Caractéristiques du groupe N°1 et contenu de son projet

Membres Moyenne d’âge Contenu du projet

Garçons Filles 11 Culture d’Hyparrhenia rufa (Vero) : tout

autour de la forêt d’Ambohimanga Rova

pour sa protection 3 3

Les 07 piliers de la connaissance et de la compétence

Je connais

Je sais

Maîtrise de la langue maternelle 100% 25%

Pratique d’une langue vivante étrangère Non travaillé

Compétences de base en mathématiques et la culture

scientifique et technologique

100% 25%

Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la

communication

0% 0%

Culture humaniste Non travaillé

Compétences sociales et civiques 80% 100%

Autonomie et initiative 60% 25%

Donc

Page 63: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

47

Le groupe N°1 est composé de six personnes dont trois garçons et trois filles avec une

moyenne d’âge de 11ans. Les élèves du groupe 1 soit les 17% de la classe, sont habitués à

mettre en œuvre dans la vie courante les notions acquises en classe, ils ont compris les

relations feu-Graminées-forêt tout en choisissant ce projet. Hyparrhenia rufa : Graminées non

résistantes au feu, contribuant à la protection de la forêt contre l’incendie tout en jouant le rôle

d’un pare-feu.

Page 64: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

Quatrième partie : DISCUSSIONS-

PESPECTIVES

Page 65: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

48

DISCUSSIONS-PERSPECTIVES

IV-1 DISCUSSIONS

Cette étude a permis d’obtenir de nombreuses informations sur les relations feu-Graminées –

forêt, sur les connaissances et les avis des visiteurs et des riverains du Rova sur les Graminées

et le feu, sur l’intérêt des écoliers pour la conservation de la couverture forestière en les

formant sur l’importance de la gestion du feu face aux herbes par l’APS. La comparaison des

résultats obtenus avec ceux observés ultérieurement par d’autres auteurs permet d’émettre

quelques remarques sur les méthodes utilisées et les résultats obtenus.

IV-1-1 Contexte historique de stratégie de lutte contre le feu à

Madagascar depuis l’époque des rois jusqu’aux années 70

A l’époque des royaumes merina, qui dès le XVIème siècle sont des organisations

politiques dépassant le niveau régional, la détermination de protéger les forêts est réelle. Elle

se traduit par des édits d’Andrianampoinimerina (1787-1810), qui déclare propriété royale

toute forêt de son royaume. Le code des 305 articles (1881) est une autre illustration ; on peut

y relever l’interdiction de brûler la forêt, de s’y installer, de pratiquer le tavy, sous peine de

« mise aux fers ».

Sous la colonisation française, le premier département technique créé par GALLIENI

est le Service Forestier (FREMIGACCI, 1998). L’administration a introduit l’Eucalyptus et

fait planter essentiellement l’espèce Eucalyptus robustus. Avec le reboisement, l’objectif était

de pallier la dénudation avancée du relief, un facteur d’érosion. Le reboisement, au départ

imposé en milieu paysan par l’administration locale, habille surtout les collines. Le long des

axes routiers, des eucalyptus sont plantés pour faire de l’ombrage mais aussi pour éviter un

éboulement des talus lors des fortes pluies. Sur les Hautes Terres centrales, l’Est de l’Imerina,

de forte densité démographique, est la région où la couverture forestière s’est le plus

développée, pendant la première moitié du XXème siècle (RAKOTO RAMIARANTSOA,

1995).

Page 66: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

49

Sur les photographies aériennes de 1965, on peut évaluer un taux de reboisement de

10%, ce qui est déjà le résultat d’initiatives de plantations d’arbres sur les terres domaniales

après l’Indépendance en 1960. Ils font l’objet dès la colonisation d’une très forte répression

qui traduit une conception ignorant les sociétés, les populations étant accusées de détruire leur

propre environnement. Or, les feux font partie des pratiques des cultivateurs et des éleveurs.

Le tavy est le système d’exploitation le plus répandu, dans l’Ouest et l’Est de l’île. Il ne s’agit

pas seulement de détruire la forêt par le feu mais de produire du riz, aliment de base des

Malgaches, mais aussi d’autres cultures vivrières (maïs, manioc). Le feu active la préparation

des champs et apporte par les cendres la matière fertilisante dans une agriculture manuelle.

A partir des années 70, des essais de lutte mécanique contre les feux de brousse ont été

réalisés en utilisant des équipements traditionnels (feuille de végétation verte). Ces méthodes

d'aménagement anti feu ont été orientées vers la participation des populations locales et des

collectivités, l'éducation et la formation et l'utilisation de petits équipements et outils manuels.

La protection absolue est délaissée au profit du brûlage précoce (en début de saison sèche) qui

est de loin la méthode de protection la plus sûre et la plus efficace

(RANDRIANARIJAONA, 2007).

Parallèlement au reboisement et à la lutte contre les feux, les dix premières aires

protégées (une politique pionnière de protection) sont mises en place dès 1927, sous forme de

Réserves Naturelles (RN) choisies dans les différentes formations végétales de l’île.

(BLANC-PAMARD et RAKOTO RAMIARANTSOA 2003).

IV-1-2 Les raisons de la pratique du feu de brousse pour les paysans malgaches

SIGRID et al (2003) rapporte que les feux de brousse et la déforestation font partie

du mode de vie de la société Malagasy. D’après nos résultats d’enquête auprès des visiteurs

du Rova, les principales raisons qui poussent les gens à la pratique du feu de brousse sont : le

désir d’avoir des pâturages plus étendus (renouvellement de la végétation) et l’élimination des

herbes. Des affirmations comparables ont été rapportées par NASI et al en 2001 : De nos

jours la raison essentielle de la fréquence des feux ennemis de la forêt réside dans la volonté

des paysans éleveurs d’améliorer les pâturages afin d’accroître leurs troupeaux.

Page 67: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

50

IV-1-3 Contexte actuel

La situation actuelle : une érosion de la biodiversité : avec 13 millions d’hectares,

la forêt ne recouvre plus que 20% environ du territoire de Madagascar. La déforestation,

engagée depuis longtemps, atteint des proportions alarmantes. A ce rythme, Madagascar

n’aura plus de forêt d’ici 60ans (MEF, 1998). Ceci témoigne que les luttes contre le feu

n’arrivent pas à leur fin.

IV-1-4 Dans quelle mesure l’association feu-Graminées serait-elle un ennemi ou

alliée de la forêt

NASI et al (2001) ont montré que les feux de brousse, dont l’Homme est le principal

responsable, sont la plaie de la Grande île. Ce sont des feux d’herbes sèches qui parcourent en

saison sèche d’immenses étendues de savanes et mordent les lisières des forêts claires. La

dégradation se fait par étapes. Le feu de brousse ne pénètre normalement pas dans la forêt,

formation fermée, dont il grille un peu les lisières. Cependant dans des conditions

particulières, il réussit à entamer le sous-bois de la forêt. La parcelle atteinte meurt et les

graminées s’installent rapidement à sa place, rendant plus faciles les futurs incendies.

Des affirmations similaires ont été rapportées par la FAO (2004), dans les forêts

tropicales ombrophiles, le feu a des conséquences négatives sur la biodiversité car il perturbe

les équilibres des écosystèmes, parfois de façon irréversible. Tout d’abord, l’occurrence d’un

feu augmente la probabilité d'un feu suivant : le feu créé des trouées dans la végétation, ce qui

contribue à l'assèchement de la végétation et donc au risque d'incendie. De même,

TURVEY(1994) ; COCHRANE et al (1999) ; NEPSTAD et al (1999) ont soutenu le même

avis que : le remplacement de vastes espaces forestiers par des tapis de graminées pyrophytes

est l'un des impacts écologiques les plus négatifs des incendies sur les forêts tropicales

ombrophiles.

Cependant, selon DENNIS et al (2001) le feu joue un rôle fondamental dans le

maintien de la santé de certains écosystèmes, mais en raison des changements climatiques et

de l'utilisation par l'Homme du feu. De même, NASI et al (2001) affirment que dans les forêts

tropicales, l'importance écologique des feux annuels sur les formations forestières est énorme.

Page 68: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

51

Le feu stimule fortement les espèces résistantes qui remplacent celles présentes dans des

milieux non perturbés. De même, nos résultats ont montré que les Graminées se comportent

différemment vis-à-vis du feu. Elles sont soit : résistantes au feu, non adaptées au feu, ou

pyrophytes. Et les tapis de Graminées (non adaptées au feu) tout près d’une forêt évitent la

propagation du feu et contribuant déjà à la lutte contre les incendies des forêts. Hyparrhenia

rufa (non adaptée au feu) a rapidement brûlé du fait de ses chaumes plus grossiers et épongés

et qu’il absorbe beaucoup plus de Co2 lors de la photosynthèse, or, il appartient au groupe des

herbes en C4. Alors, il ne suffit que peu de CO2 (0,3°/°°) de quantité de CO2 absorbé pour

atteindre l’intensité photosynthétique maximale. Ainsi, il contient une certaine quantité de

CO2 en réserve. Or, le CO2 isole le feu de l’oxygène présent dans l’air autour du feu. Par

contre, Aristida sp. est très résistant au passage du feu grâce à ses touffes plus étalés et

rhizomes très développés et qu’il absorbe moins de Co2 lors de la photosynthèse (BOND,

SILANDER., RANAIVONASY et RATSIRARISON, 2008).

IV-1-5 APC et APS

L’école cherche à préparer les élèves à la vie, mais ce sont des savoirs déconnectés de

la réalité qui y sont enseignés. Des réformes contemporaines ont tenté de combler ce fossé qui

existe entre l’école et la vie. L’APC s’introduit ainsi dans les réformes en éducation qui est

centrée sur le développement des compétences des élèves et est actuellement utilisée au

niveau des EPP. Or, nos résultats montrent qu’en CM1 les élèves ne savent pas encore

traduire leurs connaissances en compétences. En effet, des réformes récentes ont organisé les

contenues des programmes d’études autour de classes situations. Ainsi, l’APS s’introduit

progressivement dans les réformes en éducation en tant que prolongement ou alternative à

l’APC. Alors que dans certaines perspectives de l’APC, la compétence est comprise en termes

de maîtrise de savoirs décontextualisés, les tenants de l’APS la définissent plutôt en termes de

maîtrise des situations. Selon DOMENICO, FIDELE et PHILIPPE (2010), du point de vue

APS, le développement de connaissances et de compétences se déploie en contexte, dans et

par l’action en situation. Par rapport à l’APC, l’APS est la plus recommandée, vérifiée par

nos résultats, que 17% des élèves, arrivent à comprendre la relation feu-Graminées-forêt par

l’APS. Faible proportion car c’était la première fois que cette approche a été appliquée au

niveau de ces élèves.

Page 69: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

52

IV-2 PERSPECTIVES

La lutte contre les feux de brousse s’est avérée inefficace depuis des années. Or,

Hyparrhenia rufa, Graminée non adaptée au feu, évite la propagation du feu. Donc, sa

plantation tout autour de la forêt est fort utile en guise d’une nouvelle stratégie de lutte contre

la déforestation par le feu moyennant une collaboration étroite avec des experts de différentes

disciplines entre autre les paysagistes . De ce fait, l’apprentissage basé sur l’APS est plus

efficace et suggéré afin d’y parvenir. Perspective de continuer l’étude par la rédaction du

projet des élèves en collaboration avec le bailleur et une exposition sur les herbes et leurs

produits obtenus avec et une évaluation continue des visiteurs de l’exposition par la démarche

scientifique en utilisant le quiz Faber.

Page 70: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

Conclusion

Page 71: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

53

CONCLUSION

La lutte contre le feu de brousse à Madagascar a pour objectif de diminuer chaque

année, la surface forestière parcourue par le feu. Dès le XVIIIe siècle, les forêts malgaches

étaient si menacées que le roi Andrianampoinimerina prit des mesures de protection et de

conservation. Cependant, à plusieurs endroits, la forêt malgache a été complètement détruite

sauf quelques reliques.

Ce travail, dans le but d’informer et de former les gens sur l’importance de la gestion

et valorisation des relations forêt-feu-Graminées, nous a permis d’obtenir le maximum

d’informations sur l’action du feu sur les Graminées. Les gens semblent ne pas être du tout

conscients des effets néfastes du feu ; ce qui les pousse à brûler facilement les savanes

herbeuses et à pratiquer les feux de brousse comme un moyen de nettoyage des alentours de

la maison, de repousse de l’herbe et d’obtention de matières minérales pour les cultures. Ce

qui confirme la première hypothèse qui prétend que : « Les habitants des Hauts Plateaux

connaîtraient qu’après passage du feu, on aurait des pâturages verts et tendres servant à

nourrir le bétail ». Aussi, notre étude expérimentale sur le terrain a montré que le feu a

différents impacts sur les graminées selon leur espèce. Il y a qui sont résistantes, c'est-à-dire

qui brûlent longtemps ; non adaptées c'est-à-dire qui s’éteignent vite et disparaissent après le

passage du feu, pyrophytes c'est-à-dire qui germent grâce au feu. Les Graminées non adaptées

au feu pourraient être considérées comme alliées de la forêt, ne propagent pas le feu. Ainsi,

notre deuxième hypothèse est vérifiée.

Vu les représentations des habitants des Hauts Plateaux sur le feu et les Graminées, le

constat sur le terrain et les études expérimentales sur l’impact du feu sur les espèces

graminéennes, interdire les gens pour la mise à feux ne suffit pas d’éliminer les feux de

brousse, mais aussi et surtout, il faut les informer sur l’action du feu sur les Graminées. On

aurait un pâturage bon pour le bétail avec les espèces appropriées et les forêts malgaches ne

seraient plus facilement atteintes par le feu. Pour éduquer les gens sur la relation feu-

graminées, il est opportun de commencer cette éducation dès leur jeune âge. L’Approche Par

Situations est adéquate et la plus adaptée car cette approche vise à ce que l’élève recueille,

analyse et traite les informations dans une situation donnée afin qu’il puisse prendre une

décision adéquate à la résolution du problème.

Ainsi, l’évaluation de l’apprentissage des élèves sur la relation Graminées-feu , les élèves ne

sont pas encore habitués à mettre en œuvre dans la vie courante les notions acquises en classe,

Page 72: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

54

en effet, un seul projet parmi les cinq qu’ils ont proposés est relatif à la protection de la forêt

d’Ambohimanga Rova, au moyen de la plantation d’Hyparrhenia rufa tout autour de la forêt.

L’idée semble être utopique mais mérite d’être approfondie. Aussi, la troisième hypothèse est

vérifiée.

Ainsi, nous désirons que l’emploi des Graminées non adaptées au feu participe à la

création d’une nouvelle stratégie de lutte contre la déforestation par le feu. Ce qui nécessitera

une nouvelle formule de la gestion de la sensibilisation à la lutte contre le feu et plus

particulièrement de la sensibilisation des paysans éleveurs des Hauts Plateaux. Nous voudrons

terminer en disant que même si nos expériences ne sont qu’à leur début, une étude

scientifique plus poussée devrait être mise en place.

Enfin, nous tenons encore à souligner que le présent mémoire ne prétend pas à

apporter des solutions exhaustives aux problèmes de la déforestation par le feu. Il constitue

cependant une note qui pourrait aider tous ceux qui s’engagent dans des recherches sur les

problèmes liés à l’environnement, spécialement, à la recherche de méthode de lutte contre les

feux de brousse. Le système anti-feu à instaurer dans la colline d’Ambohimanga pourrait tenir

compte des informations données ici et outre les experts d’approvisionnement en eau, un

expert paysagiste devrait aussi travailler de concert avec la commune d’Ambohimanga Rova

et l’OSCAR.

Page 73: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

BIBLIOGRAPHIE

Page 74: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

55

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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extension. Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR) et

Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR). Canberra. Australie.

Page 77: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

ANNEXES

Page 78: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

I

ANNEXE I : 7 piliers de la connaissance et de la compétence

LES 07 PILIERS DE LA CONNAISSANCE ET DE LA COMPETENCE

Les 07 piliers de la connaissance et de la compétence

Je connais Je sais

1. La maîtrise de la langue maternelle

Expression écrite et expression orale,

vocabulaire et grammaire, orthographe et

conjugaison du malgache officiel

Les écosystèmes, les noms en malgache des

plantes et des animaux spécifiques à chaque

région de Madagascar

Citer, distinguer et comparer les régions, les

écosystèmes, les animaux et les plantes de

chaque région de Madagascar.

2. La pratique d’une langue vivante (le

français et l’anglais)

Comprendre et s’exprimer à l’oral comme à

l’écrit dans des situations simples

Les termes spécifiques à l’écosystème, le nom

des plantes et des animaux de chaque région

de Madagascar en anglais et français.

Citer, distinguer et comparer les régions, les

écosystèmes, les animaux et les plantes de

chaque région de Madagascar en français et en

anglais.

3. Les compétences de base en

mathématiques et la culture scientifique et

technologique

Savoir compter et utiliser des nombres de 1 à

1 000 000, calculer, peser, mesurer et doser.

Savoir adopter une démarche expérimentale,

Savoir réaliser des figures géométriques.

L’arithmétique, la géométrie, le système de

mesures

Compter les différentes espèces d’êtres

vivants dans un périmètre donné.

Reproduire en image les êtres vivants.

Mesurer, peser et quantifier les différentes

espèces d’un endroit.

Identifier les problèmes entre la nature et

l’homme et proposer une solution

scientifiquement expérimentée.

4. La maîtrise des techniques usuelles de

l’information et de la communication

Les multimédia, “logiciel bureautique”, Faire des recherches sur tous les êtres vivants

à Madagascar et dans le monde.

Donc

Page 79: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

II

Utiliser de façon réfléchie et responsable

l’informatique, le multimédia et l’Internet,

selon les valeurs malgaches.

Internet, site web, mail, téléphone, radio,

télévision, journaux.

Répandre de façon responsable les nouvelles

de source sûre sur la biodiversité.

5. La culture humaniste

Situer et connaître les différentes périodes de

l’histoire de l’humanité et de la nature.

Situer et connaître les grands ensembles dans

le monde

L’histoire de la naissance de la Terre et de la

nature.

La culture de chaque région.

Raconter et expliquer l’histoire de la naissance

de la nature et de Madagascar.

6. Les compétences sociales et civiques

Savoir vivre en société et avec la nature, et se

préparer à la vie citoyenne.

Les lois qui régissent la société.

Le cycle de vie des êtres vivants

Citer et respecter les lois qui régissent la

société.

Citer les cycles de vie des êtres vivants.

Aimer, prendre soin et protéger les êtres

vivants.

7. L’autonomie et l’initiative

Savoir organiser et prendre des responsabilités

au niveau de la nature et de l’environnement.

L’organisation, la gestion et la réalisation des

responsabilités.

Mes responsabilités au sein de la société et de

la nature.

Citer et appliquer les méthodes d’organisation,

de gestion et de réalisation.

Page 80: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

III

ANNEXE II : Contenu du manuel pour la classe du CM1

utilisé lors de l’enseignement/apprentissage

Ohatra seha-piainana misy olana ankehitriny : mihena isa-taona ny velaran-

tany rakotr’ala eto Madagasikara noho ny doro-tanety.

SEHA-PIAINANA MISY OLANA ANKEHITRINY

Toy izao asehon’ny sary izao ny fomba ampiasain’ny olona ankehitriny mba iarovana ny ala

tsy ho main’ny afo. Na izany aza anefa dia mbola mipetraka ho olana lehibe tsy voavaha

ihany ny doro-tanety.

Sary1: fomba ampiasn'ny olona ankehitriny mba iadina amin'ny doro-tanety

Hitako 5’

Jereko sy dinihiko ny sary.

Lazaiko ny ataon’ny olona eo amin’ny sary

Vakiko ny soratra eo amin’ny takelaka asehon’ny sary.

Lazaiko izay hitako sy novakiko ary soratako anaty kahie.

Page 81: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

IV

Asongadiko ny olana 5’

Asongadiko ny olana eritreretiko ateraky ny doro-tanety.

Soratako ao anaty kahie izay olana nasongadiko.

Trandrahako 5’

Sary 2: fomba ampiasn'ny olona ankehitriny mba iadina amin'ny doro-tanety

lazaiko ny fomba entin’ny olona eo amin’ny sary mba iadiana amin’ny doro-tanety.

Inona ny fitaovana ampiasain’ny olona amonoany afo hita eo amin’ny sary.

Lazaiko ny mety ho lafiratsin’io fomba famonoana afo hita eo amin’ny sary io.

Lazaiko ny mety ho lafiratsin’ny fiadiana amin’ny doro-tanety amin’ny alalan’ny

fampiasana takelaka misy soratra.

Fintiniko 3’

Fintiniko anaty fehezanteny ny fomba fanaon’ny olona ankehitriny iadiana amin’ny

doro-tanety.

Ny fahafantarako ny olana misy ankehitriny dia mitarika ahy hamakafaka olana

mitovitovy hita taloha.

Page 82: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

V

SEHA-PIAINANA MITOVITOVY HITA TALOHA

Toy izao asehon’ny sary izao ny fomba netin’ny olona niady tamin’ny doro-tanety taloha.

Sary 3 : fomba nentin’ny olona taloha mba iadiana amin’ny doro-tanety

Hitako 5’

Vakiko ny soratra hitako eo ambonin’ny sary.

Jereko sy dinihiko ny sary.

Lazaiko ny fomba ataon’ny olona eo amin’ny sary mba iadiana amin’ny doro-tanety,

ary soratako anaty kahie izany.

Asongadiko ny fanao taloha 5’

Araka izay voalaza teo ambony dia:

Tanisaiko ny mety ho lafi-tsara sy ny mety ho lafi-ratsin’io fomba fanao taloha

fiadiana amin’ny doro- tanety io.

Page 83: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

VI

Fintiniko 3’

Arafitro anaty fehezanteny mirindra ny lafi-tsara sy ny lafi-ratsin’io fomba fanao

taloha fiadiana amin’ny doro-tanety io.

Avy amin’ny findrandrahana ny seha-piainana misy olana ankehitriny sy ny mitovitovy hita

taloha no ahafahana mampitaha ireo seha-piainana roa ireo.

Ampitahaiko 5’

Ireto sary roa ireto dia samy maneho ny ady amin’ny doro-tanety. Samy hafa anefa ny fomba

fiady ankehitriny sy ny natao taloha. Ny fampitahana azy ireo no ahafahana mijery izay

vahaolana azo ampiharina amin’ny ady mahomby atao amin’ny doro-tanety.

Sary 4 : fomba entin’ny olona ankehitriny sy nentin’ny olona taloha iadiana amin’ny doro-tanety

Ambarako ireo rehetra mampitovy ny sary A sy ny sary B.

Lazaiko ny fitaovana namonoana afo tao amin’ny sary B nefa tsy nampiasaina intsony

tao amin’ny sary A.

Lazaiko ny fitaovana nampiasaina tao amin’ny sary A.

Lazaiko izay natao taloha ka mbola azo ampiharina ankehitriny mba iadiana amin’ny

doro-tanety.

Page 84: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

VII

Aravoko 3’

Arafitro anaty fehezanteny izay mbola azo atao iadiana amin’ny doro-tanety.

Soratako anaty kahie izany fehezanteny izany.

Raha izany no nataon’ny olona taloha mba iadiana amin’ny doro-tanety, inona kosa ny

ataon’ny any amin’ny toeran-kafa mba iarovana ny ala amin’ny afo.

Hevi-baovao

1-Fampahafantarana ny hankaton’ny zavaboahary amin’ny alalan’ny fampiratiana

Anisany fanentanana ny olona tsy handoro tanety ny fampahafantarana azy ny hankaton’ny

zavaboahary toy ny ala amin’ny alalan’ny fampiratiana.

Sary5 :fampahafantarana ny hakanton’ny zavaboahary toy ny ala amin’ny alalan’ny fampiratiana

Page 85: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

VIII

Hitako 5’

Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.

Jereko sy dinihiko ny sary. Vakiko ny soratra eny ambanin’ny sary

Tanisaiko izay hitako eo amin’ny sary.

Hadihadiko 5’

Inona no vokatsoa entin’ny falalana ny hakanton’ny ala eo amin’ny isam-batan’olona?

Inona ny mety hanahirana amin’ny fampahafatarana amin’ny alalan’ny fampiratiana?

2-Fiharovana ny toerana iray manintona amin’ny alalan’ny fametrahana azy ho

valan-javaboahary

Sary 6 : valan-javaboahary

Hitako 5’

Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.

Jereko sy dinihiko ny sary.

Lazaiko ny fahitako ny hankaton’ny toerana asehon’ny sary.

Hadihadiko 5’

Inona no ilàna ny fametrahana ny toerana manintona iray ho valan-javaboahary.

Inona no mety ho sakana amin’ny fametrahana ny toerana iray ho valan-javaboahary.

Page 86: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

IX

Fintiniko 3’

Arafitro anaty fehezanteny :

-ny tombotsoa azo avy amin’ny fampahafantarana ny hakanton’ny zava-boahary toy ny ala.

-ny tombotsoa azo avy amin’ny fametrahana ny toerana manintona iray ho valan-javaboahary.

-ny mety hanahirana amin’ny fanantanterahana ireo hevi-baovao ireo.

Soratako anaty kahie ireo fehezanteny ireo.

Olana fototra

Miha mihena isa-taona ny velaran-tany rakotr’ala eto amintsika noho ny doro-tanety. Raha

izao no mitohy, dia ho ringana tanteraka ny ala eto amintsika afaka 60taona.

Sary 7 : fivoharan'ny ala ho tanetim-bozaka

Hitako 5’

Vakiko ny soratra eo ambonin’ny sary.

Jereko sy dinihiko ny sary

Vakiko ny soratra eo ambanin’ny sary tsirairay

Tanisaiko izay hitako eo amin’ny sary

ambarako ireo dikan’ny fahasimban’ny ala amin’ny alalan’ny afo ka mahatonga azy

ho tanetim-bozaka.

Page 87: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

X

Asongadiko ny olana fototra 5’

Manao ahoana ny fihovan’ny toerana iray rakotr’ala rehefa avy nolalovan’ny afo ?

Asongadiko ny olana mifandray amin’ny doro-ala

Famintinana 5’

Maro ny fomba azo atao mba iadiana amin’ny doro-tanety, taloha ohatra dia ny ratsa-kazo

mitondra ravina no nampiasaina mba hamonoana ny afo amin’ny alalan’ny fikapoana azy.

Ankehitriny dia efa ny pompier no miandraikitra ny famonoana ny afo, eo koa ireo takelaka

misy soratra manentana ny olona tsy handoro tanety ampetraka manakaiky ny toerana

arovana. Na izany aza anefa dia mbola mipetraka ho olana eto amintsika foana ny doro-

tanety.

Page 88: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XI

Madagasikara izay nalaza ho « nosy maintso » taloha, efa lasa ho « tany rakotra

bozaka” ankehitriny.

Sary 8 : tanetim-bozaka

Fantariko 5’

Lazaiko izay rohivoary hitako eo amin’ny sary

Raha hoarina amin’ny rohivoary hafa dia inona no mampiavaka io rohivoary hita eo

amin’ny sary io

Hadihadiko 5’

Sary 9 : ny fitsinjaran'ny ala sy ny tanetim-bozaka eto Madagascar

Ampahafirin’velaran-tanin’i Madagasikara no tanetim-bozaka

Tsoahiko avy amin’izany ny maha tany rakotra bozaka an’i Madagasikara

Page 89: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XII

Raiketiko 5’

Ampihariko 5’

Avadiko ho lahatsoratra ny tian’ny sary ao amin’ny “raiketiko” hambara

Raiketiko 5’

Maro ny fahavalon’ny ala fa ny afo no fahavalony voalohany. Noho izany dia nihova ho

tanetim-bozaka ny ala mitombandavana.

Rehefa simban’ny afo ny ala dia nisolo ho tanetim-bozaka. Ary ny bozaka maniry manakaiky

ny ala sisa tsy may dia ilaina indrindra amin’ny fiarovana io ala io tsy ho ringan’ny afo

intsony.

Ala

Page 90: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XIII

Hadihadiko 15’

Ireto herbier ireto dia mampiseho ireo karazam-bozaka hita eny an-tanety.

Jereko sy dinihiko ny herbier

Lazaiko izay fianakaviain-javamaniry hitako eo amin’ny herbier

Lazaiko ny anarana ahafantarako ireo zavamaniry tsirairay

Lazaiko ny mampitovy ireo herbier ireo ary soratako anaty kahie

Mitady sy mitondra karazam-bozaka 3 izay hitako eny an-tanety aho.

Ampitahako amin’ny nentiko ny herbier.

Ataoko sary ny firafitry ny bozaka nentiko na nentin’ny hafa

Jereko sy dinihiko ny herbier ampelatanako, toraka izany koa ny ataoko amin’ireo

bozaka nentiko

Lazaiko ny bikan’ny ravina rehetra hitako na ny herbier na ny bozaka nentiko ary

soratako anaty kahie

Lazaiko ny firafitry ny tsipitsipika hita eo amin’ny ravina ary soratako anaty kahie

Lazaiko ny bikan’ny taho ary soratako anaty kahie

Jereko sy dinihiko ny vonin’ny bozaka nentiko sy ny eo amin’ny herbier

Lazaiko izay hitako ary soratako anaty kahie

Lazaiko ny itovin’ny vony ary soratako ao anaty kahie

Page 91: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XIV

Raiketiko 5’

Mahatratra hatrany amin’ny 10000 karazana ny zavamaniry tafiditra ao

amin’ny fianakavin’ny “bozaka”. Misy toetra telo anefa mampitovy azy

rehetra:

-ny bika sy ny firafitry ny ravina: lavalava ahitana tsipitsipika mitovy

mirazotra

-ny bika sy ny firafitry ny taho: boribory lavalava misy tonony

-ny bika sy ny firafitry ny vony: eo amin’ny bozaka dia ny fitambaram-

bony no hitan’ny maso fa ny vony iray dia madinika, tsy hita raha tsy amin’ny

alalan’ny lopy.

Toy ny asehon’ity kisary eto ambany ity ny bika sy ny firafitry ny vonim-bozaka

iray.

Page 92: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XV

Hadihadiko 15’

Jereko sy dinihiko ny sary. Vakiko ny soratra mikasika ny sary

Lazaiko ny anarana ahafantarako ny bozaka asehon’ny sary A, A’sy B ary soratako

anaty kahie

Ampitahaiko ny sary A sy A’, ny sary B sy B’

Raiketiko 5’

Azo ho sokajiana ho telo ny bozaka arakaraka ny toetrany manoloana ny afo:

-ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny Vero (Hyparrhenia rufa): vetivety dia

levon’ny afo, ary tsy maniry intsony rehefa avy may.

-ny bozaka mahatanty afo toy ny Horo-kofafa (Aristida sp.): ela vao

levon’ny afo, ary mbola mitsiry ao aorian’ny famaizana.

-ny bozaka mila afo toy ny Tenina( Imperata cylindrica) : mila ny

fandalovan’ny afo ny fitsirin’ny voany

Sary 1 : ny Vero sy ny afo

Sary2 : ny Horo-kofafa sy ny afo

Page 93: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XVI

Hadihadiko 5’

Sary 12 : ny fivoharan'ny ala manakaiky Vero (sary 1) sy manakaiky Horo-kofafa (sary 2) manoloana ny afo

Jereko sy dinihiko ny sary

Lazaiko ny tranga hitako eo amin’ny sary 1 sy 2

Jereko sy dinihiko ny sary A sy B

Lazaiko ny anaran’ny bozaka hitako eo amin’ny sary A sy ny sary B

Jereko sy dinihiko ny sary A” sy B”

Ampitahaiko ny sary A” sy B”

Raiketiko 5’

Misy fihatraikany eo amin’ny famafisan’ny famaizan’ny ala manakaiky ny doro,

ny karazam-bozaka misy manodidina azy. Ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny

Vero, malady levon’ny afo ka tsy mampihitatra ny famaizana ho tonga hatry

eny amin’ny ala: mipetraka ho aro-afo ireny bozaka ireny. Ny bozaka

mahatanty afo toy ny oron-kofafa kosa anefa mifanohitra amin’izany, noho izy

ela vao levon’ny afo dia mitatra hatrany amin’ny ala ny famaizana.

Ampihariko 5’

Sary 13 : doro-tanety

Page 94: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XVII

Sary 14 : ny vokatry ny fisian'ny Horo-kofafa sy ny Vero mamakaiky ny ala may

Tantaraiko ny tranga asehon’ ny sary 13 sy 14. Asesiko avy amin’ny havia mian-kavanana

izany , dia avy eny ambony no midina.

Lazaiko ny karazam-bozaka hitako eo amin’ny sary

Lazaiko ny mety ho fiatraikan’ny fisian’ny bozaka araka ny karazany mirehitra

manakaiky ala.

Raiketiko 5’

Zary fanao mahazatran’ ny olona ety afovoan-tany ny doro-tanety mba

ahazoana vilona bebe kokoa ho hanin’ny ombiny, tokony ho fantarina aloha

anefa ny karazam-bozaka ho dorana vao mandoro tanety mba tsy

hiparitahan’ny afo.

Feheziko 5’

Adikako ao anaty kahie ny fafana eo ambany

Fenoiko teny na fehezanteny ny banga

Page 95: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XVIII

Anarana

siantifika

Sokajin-

javamaniry misy

azy

Toetra azo

anavahana

manoloana ny afo

Ny fifandraisany

amin’ny ala

Vero …………….. ………………… ……………………. …………………….

Oron-

kofafa

……………… ………………… ……………………. …………………….

Tombanako 5’

Araka ny hitako eo amin’ny sary dia fenoiko ireto fehezanteny ireto ary

-lazaiko fa ny karazam-bozaka toy ny …………….dia mahatanty afo ka raha akaiky ala, ka

dorana dia mety………………………

- Ny bozaka tsy mahatanty afo toy ny ………………………..kosa

dia…………………………raha may eo akaikin’ ny ala.

-Noho izany rehetra izany dia tokony…………………………… ny karazam-

bozaka azo dorana.

- Raha hanao afom-bilona, toroko hevitra ny olona ………………………………...

Page 96: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XIX

A. Famoahana ny hevitrao manokana, ny fahalalana noratovonao, ary ny

fanontaniana tianao apetraka.

1. Ny endriky ny tontolo manodidina ny sekolinay

- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery avaratra

- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery atsimo

- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery atsinanana

- Tanisaiko tsirairay izay tazako ery andrefana

- Atambatro ny tontolo manodidina mitovy endrika ary tanisaiko ireo

mampitovy azy.

- Tanisaiko ireo maha samihafa azy.

- Apetrako ny fanontaniana tonga ao an-tsaiko momba ireo zavatra mitovy sy

samihafa ireo.

- Araka izany ambarako raha voa-janahary io ala hitanay io.

2. Ny fanapaha-kevitra ho raisiko

- Dinihiko ireo sary eo ambany. Ampatsiahiviko ny mahasarobidy ny rano sy ny

ala.

Page 97: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XX

Page 98: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XXI

- Araka izany rehetra izany, mieritreritra ve aho fa tokony sy azo atsaraina ny

tontolo manodidina ny sekolinay, na ny any lavitra izany na ny eto akaiky.

- Ndao hanao tetikasa momba izany ka ambaranay izay tianay atao amin’izany.

……………………………………………………………………………..

B-Fanomanana ny tetikasa

Mizara ho tarika izahay, ka olona dimy no mandrafitra ny tarika tsirairay.

Isan’ny Lahy isan-tarika Isan’ny vavy isan-tarika

Taonan’ny tsirairay :

Lazainay izay toerana hitanay sy fantatray fa mbola ahitana ala voajanahary eto

Madagasikara? Soratanay eto ambany izany toerana izany.

…………………………………………………………………………………………..

Araka ny fahalalanay sy ny notovozinay tamin’ny “siansa sy teknôlôjia” dia lazainay

ny vahavalon’izany ala izany, ary soratanay eto ambany izany.

………………………………………………………………………………………......

Mila arovana ve izany ala izany?

Tsia Eny

Page 99: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XXII

Araka ny fahalalana notovozinay tamin’ny “siansa sy teknôlôjia” dia , ambaranay ny

soso-kevitray ny amin’ny fomba heverinay ho mahomby mba iarovana izany ala izany

tsy ho may, ary soratanay eto ambany izany.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

…… …………………………………………………………………………………….

Vonona hanao ilay fomba noheverinay ve izahay mba hiarovana ny ala amin’ny afo?

Tsia Eny

Rahoviana no vonona hanao izany?

………………………………………………………………………………………

Lazanay ny fomba hanatanterahanay izany.

………………………………………………………………………………………

Mila fanampiana ve izahay amin’izany?

…………………………………………………………………………………………..

Iza no tianareo hanampy anareo?

……………………………………………………………………………………….......

Izao ny fanampiany tadiavinareo.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

D- Asa atao mandritra ny fanatanterahana

Ny asa ataon’ny tarika tsirairay :

Misafidy sary izay mifanaraka amin’ny hevitra heverinay ho azo tanterana mba

iarovana ny ala amin’ny afo amin’ireo eo ambony latabatra ireo ny izahay raha misy

mifanaraka amin’izay noheritreretinay.

Manisy soratra eny ambanin’ny sary nosafidinay izahay raha heverinay ho ilaina

izany.

Mifidy olona iray izahay mba hanazava ery aloha ny safidinay.

Mitambatra izahay tarika nitovitovy hevitra.

Samy milaza ny hevitray amin’ny tarika mitovitovy hevitra aminay izay mpiray tarika

teo aloha hoe inona no noeritreretinay ka nahatonga ilay safidy.

Page 100: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XXIII

Samy manoratra izany hevitray izany amin’ny peta-drindrina izahay tarika tsirairay ;

Lasa tarika lehibe iray izahay rehetra.

Mifidy olona iray hafa indray izahay mba hamaky sy hametaka ny peta-drindrinay

eny amin’ny solaitra be.

Araka ny fahalala noratovinay tamin’ny taranja Malagasy sy FFMOM dia toy izao

manaraka izao ny taratasy soratanay ho an’ny manam-pahefana manasongadina ny

hevitray mba hahalalan’ny olona azy.

Androany faha…….Apirily 2013

Ho an’Atoa /Rtoa…………

…………………………………………

Izahay,…………………………………

…………………………………………

Antony :…………………………........................................

Atoa/Rtoa……………………………..

Voninahitra ho anay voalaza anarana etsy ambony no manoratra ity taratasy

ity………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………….

Sonia,……………………..

Lazainay ny antony hampahalalana ilay hevitray amin’ny olana.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………….

Araka ny fahalalana noratovinay dia angoninay ny fitaovana rehetra heverinay fa

ilaina amin’ny fanatanterahana ny teti-kasanay.

Ireto avy izany.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

Mizara andraikitra izahay. Toy izao ny fitsinjarainay ny andraikitra sahan’ny tsirairay.

…………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………….

Page 101: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XXIV

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

Samy manantanteraka ny andraikiny avy ny tsirairay araka izao fandaharam-potoana

manaraka izao.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

E. Aorian’ny fanatanterahana

Tombananay ny nataonay ao aorian’ny fanantanterahana ity teti-kasa ity.

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

Apetrakay eo amin’ny takelaka voatokana ho amin’izany ny vokatry ny asanay rehetra

teo.

Lazainay ny toerana tianay hametrahana ilay takelaka.

………………………………………………………………………………………..

Ireto avy ny olona kendrenay hijery an’io takelaka io?

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………..

Ambaranay ny tanjonay tamin’izany

…………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………

Page 102: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

XXV

ANNEXE III : questionnaires

QUESTIONNAIRE

Ho an’ny ankizy Ho an’ny lehibe

Sekoly niaviana : Asa atao :

Kilasy : Fiaviana :

Fanontaniana Valiny

1- Impiry (amin’izao) ianao no nitsidika ny Rova ?

( ) : ho an’ny mpitsidika

1 2 3 Mihoatry ny 3

2- Inona no tena nahaliana anao tamin’ny fitsidihana ? tantara ala Hafa koa lazao

3- Inona no hamaritanao ny atao hoe Bozaka ?

4- Mariho izay mety ilana ny Bozaka Anaovana tao-

zavatra

Atao sakafo Andrehetana afo Hohan’ny omby Atao fanafody Hafa koa,

lazao

5- Mahaliana ny olona ve ny Bozaka ? Lazao ny antony. Eny Tsia Antony :

6- Raha tsy ilain’ny olona ny Bozaka dia mariho izay

anaovany azy

Dorany Tapahany Ongotany Avelany eo

7- Mbola maniry ve ny Bozaka raha dorana ? Eny Tsia

Page 103: PERSPECTIVE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE BASE …

Auteur: Mlle RANDRIAMIALISOA Narindra Harintsoa

Adresse : Lot GIII 24 Qter A Soamanandrariny Tana-102

E-mail : [email protected] / Tel : 0330202444

TITRE DU MEMOIRE : Perspective d’enseignement/apprentissage basé sur l’APS pour la lutte contre la déforestation par le feu (Cas d’Ambohimanga

Rova)

Résumé

La destruction de l’environnement affecte Madagascar, qui était jadis en grande partie couvert

de forêt et qui est devenu actuellement « un pays de savanes ». Les savanes, dominent particulièrement

les Hauts Plateaux. Ces formations graminéennes souffrent de la dégradation par le feu lequel détruit

la forêt à proximité. Beaucoup d’espèces de Graminées dépendent de l’action du feu, particulièrement

pour leur régénération, leur floraison, la germination des graines et le recrutement des jeunes plants.

Le feu présente des actions paradoxales pour les plantes et est très nocif pour le sol. L’ampleur des

feux de brousse arrive jusqu’à la colline royale sacrée d’Ambohimanga, inscrite dans la liste des

patrimoines mondiaux en 2001, par l’UNESCO pour sa cité royale, son site funéraire royal et ses lieux

sacrés. La colline est couverte de forêt résiduelle de forêt primaire, ayant, auparavant, recouvert

l’intérieur de l’île. Ce site est grandement menacé par l’incendie; il est donc impératif d’installer un

système de lutte contre les feux pour préserver l’intégrité de son image. A cette fin l’appréhension de

l’affinité entre la population malgache, le feu et la savane herbeuse est nécessaire pour savoir dans

quelles mesures les connaissances sur les représentations des habitants des Hauts Plateaux sur les feux

de brousse et sur l’action combinée feu-Graminées peuvent contribuer dans la conservation de la

colline royale d’Ambohimanga. Des techniques de recueil de données par enquête, par cueillette et

identification d’herbes, et par diverses expérimentations ont été menées pour déterminer ces mesures.

Cent personnes visitant le Rova d’Ambohimanga et une classe de CM1 de l’EPP d’Ambohimanga ont

affirmé que le feu de brousse est utile pour la repousse du pâturage. Par l’Approche par la Situation,

les élèves sont arrivés à penser qu’un projet de plantation d’Hyparrhenia rufa autour de la colline

d’Ambohimanga améliorerait son paysage et la protègerait. En effet, après expérience, cette espèce

s’éteint vite sans avoir propagé le feu par contre d’autres apparaissent après passage du feu, comme

Imperata cylindrica. En conclusion, un expert paysagiste devrait travailler dans la commune pour

établir un système anti-feu en prenant en compte les propriétés des graminées qui y poussent.

Rapporteur : Dr RASAMIMANANA Hantanirina Rosiane

Nombre de pages : 57

Nombre de figures : 18

Nombre de tableaux : 12

Mots clés : Forêt, Feu, Graminées, Hauts plateaux, Pédagogie