Perspective avril 2014

8
P erspective Avril 2014 N°3 - www.diversions-perspective.com L’actualité économique par le journal DIVERSIONS Franche-Comté Parc Innovia Idéa Park MAHYTEC AIT Transports Dole Biogaz I STHY Calao Productions Le guide Création d’entreprise de la CCI du Jura p.2 Un jeu pour combattre l’illettrisme p.6 Les Thés de Bernie p.7 Vitabri p.8 © ARDFC © Diversions © Formagraph Les projets économiques dans l’agglomération doloise © GSE/IDEA PARK/Apside

description

 

Transcript of Perspective avril 2014

Page 1: Perspective avril 2014

PerspectiveAvr

il 2

014

N°3 - www.diversions-perspective.com

L’actualité économique par le journal DIVERSIONS Franche-Comté

Parc InnoviaIdéa ParkMAHYTECAIT TransportsDole Biogaz ISTHYCalao Productions

Le guide Création d’entreprise de la CCI du Jura p.2

Un jeu pour combattre l’illettrisme p.6

Les Thés de Bernie p.7

Vitabri p.8

© A

RDFC

© D

iversions

© Form

agraph

Les projetséconomiquesdans l’agglomération

doloise© GSE/IDEA PARK/Apside

Page 2: Perspective avril 2014

Le 28 janvier dernier, la CCI du Jura présentait à près de 230 personnes ce nouveau guide de la création. « Nous avons choisi de réaliser une conférence et non d’expliquer les 9 étapes indispensables à la reprise création », souligne Boris Simunic, directeur adjoint d’Entreprises et Innovation, responsable de l’Es-pace Entreprendre. Le conférencier était Philippe Bloch, auteur, business angel dans le domaine des nouvelles technologies et animateur sur BFM Bu-siness. L’objectif était en effet d’éviter l’écueil de la communication d’informations trop techniques. Philippe Bloch, qui milite depuis plusieurs années pour une vision positive et in-novante de l’entrepreneuriat, était le conférencier tout trouvé !

Ayant noté une baisse des visites de personnes venant chercher des informations sur la création d’entreprise, la CCI du Jura a souhaité que le conférencier délivre un message positif, afin de montrer « qu’il y a de nombreuses créations d’entreprises en fin de période de crise, et de mutation économique, et que tout est possible à partir du moment où l’on active certains leviers ». La conférence du 28 janvier a réuni 230 personnes. 160 porteurs de projets et chefs d’en-treprises installés depuis moins de trois ans étaient présents. « Nous avons eu des porteurs de projets, des chefs d’entreprises, des partenaires. Ces derniers ont vrai-ment eu un discours dynamique, positif et dans le contexte actuel, cela fait du bien d’entendre des propos comme ça ».

L’espace Entreprendre de la CCI du JuraDédié aux porteurs de projets, l’Espace Entre-prendre traite de création et de reprise d’entre-prise, mais aussi des transmissions et des cessions d’activités. Cinq types de prestations sont fournies. - Information et sensibilisation à la création d’en-treprise- Formation avec des stages comme “5 jours pour entreprendre” ou des stages plus longs à la créa-tion d’entreprise de deux mois et demi- Conseil et accompagnement individuel dans les démarches : étude de marché, choix des statuts juridique, fiscal et social…- Formalités administratives comme l’immatricu-lation- Suivi post création et post reprise

À noter qu’un accompagnement est proposé gratuitement au cours des trois premières années d’activité. « Il y a donc un panel d’informations où l’on s’interdit de flécher les gens sur un parcours type, comme cela peut se faire dans la formation collective, et seulement après les entretiens individuels », précise Boris Simu-nic. « Toute personne qui pousse la porte de la CCI sans rendez-vous avec un projet de création d’entreprise est reçue par un conseiller qui, en 15, 20 ou 30 minutes, selon la problématique, essaie de bien identifier les attentes et sur-tout les besoins du créateur d’entreprise ». Ce dernier se voit alors proposer un parcours personnalisé, qui peut même être un accompagnement individuel si la personne est déjà avancée dans son projet.Près de 1000 contacts physiques et téléphoniques sur la création d’entreprise sont dénombrés chaque année par la CCI du Jura. Un peu plus de 300 personnes sont reçues sans rendez-vous. 500 porteurs de projets ont été accompagnés indi-viduellement en 2013. Un beau potentiel à faire fructifier !

www.jura.cci.fr

Le président de la CCI du Jura, Rémy Laurent, en compagnie de Philippe Bloch, qui a donné une conférence sur la création d’entreprise le 28 janvier. - Photo : Studio Vision

Flashez ce code pour obtenir le guide pratique «Franchissez le cap, créez

votre entreprise !» en PDF

PRATIQUEAVRIL 2014

La CCI du Jura édite un guide sur la création d’entreprise

Fin janvier, la Chambre de Com-merce et d’Industrie du Jura éditait un guide retraçant les 9 étapes clés en vue d’une création d’entreprise, un parcours détaillé à grand renfort d’illustrations et de paroles d’ex-perts: avocats, comptables, ban-quiers… Des témoignages de créa-teurs et créatrices ont été également inclus pour faire de ce guide un outil le plus complet possible.

2

Page 3: Perspective avril 2014

PratiqueLa CCI du Jura édite un guide sur la création d’entreprise - 2

Retour sur... L’inauguration de la Jonxion - 3

Le dossier Les projets économiques dans l’agglomération doloise - 4

InnovationUn jeu pour combattre l’illettrisme - 6

AfterworkLes Thés de Bernie à Belfort - 7

PerspectiveAvril 2014 - N°3

L’actualité de l’entreprise en Franche-Comté

L’ÉDITO

Alors que la Semaine de l’Industrie s’apprête à démarrer en Franche-Comté - du 7 au 13 avril prochains -, le supplément économique du journal Diversions prend doucement mais sûrement son rythme de croisière, à savoir un numéro par mois. Un suivi mensuel de l’actualité de l’entreprise dans la région, complété par des articles sur notre site web www.diversions-perspective.com. Perspective va également démarrer dans les prochains mois des partenariats avec plusieurs écoles, centres de formation, universités, afin de proposer, dans le même support papier, l’actualité économique mais aussi un aperçu en temps réel des offres de formation en Franche-Comté voire aux alentours. Ceci pour satisfaire non seulement un lectorat s’intéressant au monde de l’économie - dirigeants ou salariés, élus de collectivités, curieux - mais aussi un public en formation, qu’elle soit initiale ou continue.

Dominique Demangeot, rédacteur en chef

SOMMAIRE

3

Yves Ackermann, Président du Conseil général du Territoire de Belfort« Cette zone d’aménagement concerté a été aménagée et a coûté près de 15 millions d’euros: 13 millions sur la zone et 2 à 3 millions d’opé-rations diverses, routières et giratoires. Il faut ajouter également la station d’épuration à Tré-venans, car nous avons fait une zone écologique avec des noues, des récupérations d’eau, tout un traitement à la fois hydraulique et paysager pour faire en sorte que le futur soit assuré, et que nous soyons dans une optique de bâtiment qui ne soit pas un centre d’affaires de type parisien La Défense, mais qui soit un centre d’affaires intégré et proche de l’environnement ».

Christelle Weiss, architecte du Cabinet Reichen et Robert et Associés« Quand on a travaillé sur le site, il y a eu deux caractéristiques fortes qui étaient le grand pay-sage, car c’est un site qui s’inscrit vraiment dans la nature avec la forêt en limite sud, et les zones agricoles au Nord, mais qui est aussi traversé par un réseau d’infrastructures. Toute la question était de réussir à intégrer ce grand paysage à l’in-térieur d’un environnement urbain et paysager. Sur l’ilot 1, nous avons travaillé sur les couleurs. Il est conçu comme un bâtiment un

peu sombre, un peu mystérieux de l’extérieur et la couleur vient des cours intérieures ».

Alain Vizatti, président de la Fédération du Bâtiment, entrepreneur et actionnaire d’Alliance Développement« Concernant nos attentes, la première est de préserver nos équipes, la conjoncture actuelle n’étant pas bonne. Il est donc vital pour nous que ces marchés de la ZAC TGV, zone de dé-veloppement du pôle métropolitain en devenir qu’est la Jonxion, ne nous échappent pas. Le

deuxième élément est de préserver ou péren-niser nos savoir-faire : on a besoin d’avoir un contact direct avec le client, de passer des marchés, de contractualiser directement avec nos clients pour pouvoir conserver notre sa-voir-faire, et ne pas passer par la sous-traitance, souvent délicate avec les groupes nationaux ».

www.lajonxion.fr

Formagraph s’apprête à lancer un jeu en direction des personnes souffrant d’illettrisme/ À lire p. 6 - Photo : Formagraph Rencontre avec Bernard Roques, gérant

des Thés de Bernie à Belfort/ À lire p.7 - Photo : Diversions

Le 13 mars dernier, Christian Proust, PDG de la Sempat, a inauguré la première tranche de la Jonxion, en compagnie d’élus et de responsables du projet. Photo : Diversions

VU ET ENTENDUInauguration de La Jonxion - Vendredi 13 mars 2014 à Meroux (Territoire de Belfort)

Page 4: Perspective avril 2014

En 2014, certains dossiers du Grand Dole éco-nomique se poursuivront, comme l’Office de commerce du Grand Dole, lancé l’an dernier, association loi 1901 œuvrant pour la promotion et la professionnalisation de l’Union des commer-çants. Le pôle économique travaille également sur un volet environnemental conséquent – avec notamment le parc économique Innovia -, sur l’agroalimentaire – Bel, Clavières - ainsi que les micro mécaniques.Le Grand Dole souhaite également valoriser une main d’œuvre déjà qualifiée, des prix attractifs par rapport à l’agglomération lyonnaise, le cadre de vie – notamment la réputation verte du Jura – sans oublier la desserte autoroutière. « On est un territoire qui, en période de crise, intéresse davantage les entreprises qu’il y a trois ans : les entreprises dijonnaises se tournent vers nous, les Parisiens également », souligne Marine Couturier, chargée de mission développement économique au Grand Dole.

Plusieurs services de l’agglomération vont en outre quitter la pépinière d’entreprises dans le courant de l’année, et ainsi libérer des bureaux. Des entreprises actuellement hébergées vont elles aussi partir, ce qui libérera encore des espaces. Au sein de cette pépinière, diverses activités sont accueillies: agence de communication, transport de personnes… Citons notamment MAHYTEC, start up de l’Université de Franche-Comté qui

conçoit des réservoirs à hydrogène, ou encore Calao Productions, qui fabrique et distribue des malles pédagogiques sur la sécurité en entreprise.

Un nouvel outil immobilier sera mis en place en 2014 sur la zone de Foucherans, face à la pépi-nière. « Le groupe GSE, leader européen de la construc-tion économique, nous a démarchés en juillet dernier pour créer Idéa Park », explique Marine Couturier. Une étude de marché ayant révélé qu’un véritable potentiel existait sur Dole, ce village des entre-preneurs sera donc créé en deux phases de trois bâtiments, qui seront proposés à la location ou à la vente, à destination des entreprises et dédié à l’artisanat, l’industrie, le B to B ou le tertiaire. Le premier Idéa Park sur la Bourgogne Franche-Comté proposera des locaux allant de 90m² à 360m². Sur 1,4 hectares de terrain, 5000 m²

d’immobilier d’entreprise seront proposés aux entreprises locales et exogènes. Le projet Idéa Park est porté par des fonds d’investissement qui se lancent dans l’immobilier d’entreprise.Le Grand Dole a donc fait ici le choix d’une ges-tion privée, même si l’agglomération possède déjà la gestion directe de la pépinière d’entreprise. Un hôtel d’entreprises existe également dans le centre ville de Dole – géré par Expansion 39 dont fait partie la communauté d’agglomération du Grand Dole -.Le sujet de la sélection des entreprises a été l’objet d’une négociation lorsque le Grand Dole a été démarché par Idéa Park. « Nous avons tenu à ce que la commercialisation se fasse principalement sur des entreprises endogènes, car le besoin se faisait principalement ressentir pour ces entreprises. Nous avons donc été assez contrai-gnants sur le prix ». Le tarif fixé à la location et à la vente se situe un peu au-dessus de ce qu’on peut trouver sur des locaux qui ont entre 5 et 10 ans sur le Grand Dole, même si le prix respecte le marché.

Un outil immobilier est également en projet sur le parc économique Innovia, par le biais d’Expansion 39, gestion mixte réunissant Conseil général du Jura, Conseil régional de Franche- Comté, CCI du Jura et Grand Dole. Le bâtiment devrait accueillir l’ISTHY – Institut de stockage hydrogène -, un partenariat public-privé qui inclut des structures économiques ainsi que l’Université

LE DOSSIER DU MOISAVRIL 2014

En début d’année, Perspective s’est rendu au service Développement économique du Grand Dole, afin d’évoquer les projets en cours dans l’agglomération.

Les projets économiquesdans l’agglomération

Le premier Idéa Park sur la Bourgogne Franche-Comté proposera, à Dole, des locaux

allant de 90m² à 360m². - Photo : GSE/IDEA PARK/Apside

Tondeuse à hydrogène Bahya par MAHYTEC- Photo : ARDFC

4

Marouane El Gharib, fondateur d’AIT Transports, a reçu son prix Talents des Cités, entouré notamment de Claude Chalon, président du Grand Dole, Pierre Silvy, membre du bureau de l’Adie, le sous-préfet Debons et Michel Giniès, conseiller général - Photo : Ville de Dole

Page 5: Perspective avril 2014

de Franche-Comté. L’ISTHY sera un centre de certification de formation aux techniques de réservoirs d’hydrogène. Quatre cellules seront à louer, d’une superficie de 190 m² en partie produc-tion atelier, et 80 m² en partie bureaux, à un prix de 7,40 euros le m² hors charges, un tarif qui sera certainement revu à la baisse.

L’émergence du pôle des services à la per-sonne se poursuit également. L’aggloméra-tion doloise souhaite mettre en place un guichet intercommunal unique sur les métiers de la santé à destination de la population, et pour les em-ployeurs qui recherchent des informations. Le Grand Dole étudie la mise en place de services à destination des personnes âgées, du portage de repas à domicile, ménage, repassage sans oublier la garde d’enfants.Un service de transport à la demande a été mis en place il y a quatre ans, à destination des personnes handicapées et des séniors. Assuré par des micro-navettes sur l’ensemble des 42 com-munes du Grand Dole, il est accessible par télé-phone. Pour faire face aux nombreuses demandes, une entreprise propose elle aussi le transport de voyageurs. Spécialisée à la base pour le transport de personnes à mobilité réduite, la société AIT Transports a été notamment récompensée au ni-veau local, régional et national par Talents des Ci-tés en 2010. Marouane El Gharib, issu du quartier des Mesnils Pasteur à Dole, a un frère handicapé

et souhaitait donc créer quelque chose dans ce do-maine. AIT Transports propose aussi ses services sur Besançon, et emploie trois personnes.

La société Dole Biogaz, portée par Naskeo Environnement, va s’installer sur la zone de Brevans. Il s’agit d’une usine de méthanisation, qui occupera deux hectares de foncier. Cinq em-plois seront créés.

Également en projet, la mégabase logistique d’Intermarché, actuellement basée à Roche-fort-sur-Nenon, pour les produits frais et les produits secs, soit 60 000 m² de bâtiments sur 28 hectares, sera déplacée à Brevans. La base sera agrandie. Les 250 emplois seront conservés, tandis que 100 emplois supplémentaires de-vraient être créés. Bonne nouvelle donc pour le bassin dolois, puisqu’il avait été question que la base logistique de Rochefort-sur-Nenon soit délo-calisée sur Belfort. Depuis Brevans, elle rayonnera sur la Franche-Comté, mais aussi une partie de la Bourgogne et l’Alsace.

MAHYTEC

MAHYTEC est une start up de l’Université de Franche-Comté, détectée par le Grand Dole en 2007, à l’époque où se tenait le salon Innovia (salon dédié à l’innovation environnementale). MAHYTEC a remporté le trophée Innovia, récompensant des entreprises innovantes en matière de développement durable.

Entrée à la pépinière d’entreprises en 2008 avec trois collaborateurs – un hébergement gratuit était offert aux lauréats pendant un an -, MAHY-TEC compte aujourd’hui 15 collaborateurs, étant également passée de un à quatre locaux. L’en-treprise travaille avec de nombreux partenaires locaux comme l’Université de Franche-Comté ou le Pôle Véhicule du Futur (Belfort-Mulhouse). MAHYTEC est également en contact direct avec Solvay, PSA, AirLiquid… « Le cofondateur de la société, Dominique Perreux, est très mobile : il a passé une grande partie de sa carrière aux États-Unis », souligne Marine Couturier. « Ce qui l’a intéressé, c’était la proximité de ces acteurs en Franche-Comté ». Les collaborations en local sont en effet d’actualité. Ayant notamment conçu une tondeuse à hydrogène, baptisée Bahya et utilisée entre autres pour l’entretien des espaces verts du Grand Dole, MAHYTEC travaille aussi avec l’agglomération pour réfléchir à une application sur les bus existants.

Rappelons que la concentration et le stockage de l’hydrogène ont été identifiés par le Grand Dole comme un enjeu économique d’importance.

www.mahytec.com

Le Grand Dole souhaite valoriser une main d’œuvre

déjà qualifiée, des prix attractifs par rapport à

l’agglomération lyonnaise, le cadre de vie – notamment la réputation verte du Jura – sans oublier la desserte

autoroutière.

AVRIL 2014

dans l’agglomération

Le premier Idéa Park sur la Bourgogne Franche-Comté proposera, à Dole, des locaux

allant de 90m² à 360m². - Photo : GSE/IDEA PARK/Apside

5

Visite de Thierry Repentin, Ministre délégué aux Affaires européennes le 7 février dernier dans l’entreprise MAHYTEC- Photo : Grand Dole

ZOOM SUR

doloise

Page 6: Perspective avril 2014

Formagraph est un centre de formation continue pour les salariés des secteurs de la publicité, de l’imprimerie et de la communication, qui pratique également la médiatisation de formation à dis-tance. « On a ici des compétences graphiques, d’informa-tique et de pédagogie », explique Philippe de Finance, président de Formagraph. « Ces compétences nous permettent de mettre en forme des contenus pédagogiques pour les déposer sur des plateformes, pour des confrères qui auraient besoin de faire de la formation à distance et qui n’ont pas les compétences pour cela ».

La conception du nouveau jeu, Imagana, dé-coule directement de ces compétences, et part du constat que 2,5 millions d’actifs se trouvent en situation d’illettrisme en France, soit plus de 7% de la population active. Il y a donc un réel besoin de solutions dans ce domaine. Probléma-tique sociale mettant des personnes en situation d’exclusion, l’illettrisme est également un enjeu économique. « Dans les entreprises, lorsque l’on ne sait pas lire un dossier de travail, l’employé fait des erreurs. Lorsque l’on ne sait pas lire les consignes de sécurité, cela peut produire des accidents du travail et d’un point de vue macro-économique, c’est un facteur de chômage et de moindre performance des entreprises. Il y a des points de PIB à gagner en luttant contre l’illettrisme ».Le jeu est actuellement en phase d’expérimen-

tation, conçu en collaboration avec des labora-toires de recherche mobilisant des compétences diverses, allant de la sociologie à l’informatique, et des prestataires spécialisés dans l’illettrisme. Au centre de formation Formagraph, une équipe de 15 personnes travaille depuis bientôt deux ans sur sa mise au point. À propos d’Imagana, Philippe de Finance évoque de plus des niveaux d’in-novation élevés. « Le premier niveau d’innovation est de pouvoir adapter le parcours de formation au profil de l’apprenant, faire en sorte que le joueur puisse être confronté à des situations qu’il devra résoudre, et qui sont de son niveau ». Le jeu s’adapte donc à la progression de la personne.

Imagana est actuellement testé par des personnes en situation d’illettrisme, mais aussi par des entre-prises, des organismes de formation et des particu-liers. Certaines demandes proviennent des DOM TOM, du Canada et quelques pays d’Afrique fran-cophones. Des contacts encourageants puisque Formagraph ambitionne de développer plus tard le jeu au niveau international, les besoins étant importants dans les pays d’Afrique francophone notamment. Les canadiens sont eux aussi extrême-ment soucieux du problème de l’illettrisme. « On a aujourd’hui 2200 demandes de clé d’accès pour tes-ter ce jeu. Cela montre qu’il y a un réel intérêt ». Imagana sera également évalué, en mai et juin prochains, par un cabinet extérieur qui se prononcera sur son efficacité globale, son degré d’intérêt et les modifi-cations éventuelles à apporter.

« Imagana sera connecté à une plateforme », explique Philippe de Finance. « D’un côté il y a le jeu avec des joueurs qui vont laisser des traces, et de l’autre une plate-forme de formation à distance. On va connecter les deux pour faire en sorte que l’on récupère toutes les données dans la plateforme. C’est une première. D’un point de vue pédagogique, cela permet de savoir ce qui s’est passé dans le jeu, réfléchir, diagnostiquer la façon dont la personne a joué pour pouvoir l’aider, comprendre les difficultés rencontrées à l’intérieur du jeu ».

Technique, l’innovation se joue aussi au niveau pédagogique. « Cela montre aussi l’extrême évolution du métier de formateur dans ce contexte. Le formateur enseignait auparavant le savoir, disait à l’élève comment faire et lui disait si c’était bien ou pas. Là, le joueur joue, progresse dans le jeu et grâce au plaisir et à la réussite, il n’est jamais mis en situation d’échec. Le formateur est juste là pour voir avec lui les difficultés qu’il rencontre ». Le jeu repose bien sûr sur une connais-sance approfondie des personnes en situation d’illettrisme. « Ce sont des personnes qui ont mis en place des stratégies de contournement pour arriver à leurs fins, en utilisant d’autres biais que la lecture pour progresser », fait remarquer Philippe de Finance. « Ils ont développé des compétences qu’un lettré n’a pas forcément ».

www.projet-imago.frwww.imagana.com@imagana_lejeu

Le centre de formation continue Formagraph tra-vaille depuis trois ans à la conception d’un jeu à des-tination des personnes en situation d’illettrisme. Si la sortie officielle d’Imagana, dont le parrain du jeu est le romancier Alexandre Jardin, est prévue pour le milieu de l’année, le lan-cement d’une expérimen-tation au niveau national a été présenté le 20 mars au Salon de l’e-learning à Paris ainsi qu’à la Bi-bliothèque Nationale de France.

Photo : Formagraph

INNOVATIONAVRIL 2014

Un jeu pour combattre l’illettrisme

6

Page 7: Perspective avril 2014

Ancien cadre commercial dans l’industrie, Bernard Roques a donc décidé d’opérer un virage à 180 degrés en se lançant dans l’aventure de la création d’un salon de thé. Ce dernier est bien sûr un grand amateur de thé, « mais aussi de la philosophie et de l’art qui tournent autour du thé », nous précise-t-il. On parle d’ailleurs de la Voie du thé, cérémonie, vé-ritable rituel accompagnant la préparation du thé. Au-delà de la simple préparation de la boisson, c’est un état d’esprit - prendre son temps, recher-cher une certaine sérénité -, qui préside à ce rituel.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Bernard Roques met en place des soirées dégustation. Après un retour de voyage à Darjeeling en Inde, Bernie a décidé de convier le public autour des six cou-leurs du thé, l’occasion de découvrir des variétés peu connues, ainsi que des techniques d’infu-sion comme le Gong Fu Cha, l’art de prendre le temps... le temps du thé.

Bernard a souhaité que cette notion de bien-être se reflète également dans le lieu lui-même. Pour apporter un esprit contemporain et intemporel à son salon de thé, il a fait appel à un architecte d’in-térieur qui l’a aidé à donner une identité aux Thés de Bernie. Le danger était de tomber dans les pon-cifs du look anglais, période coloniale ! Après 18

mois, les retours de la clientèle sont satisfaisants, Bernard étant parvenu à ménager une atmosphère propice à la détente, lumières tamisées dans la deu-xième salle, et plus de clarté dans la première, du fait de la grande vitrine donnant sur le faubourg des Ancêtres.

Aux Thés de Bernie, on peut aussi acheter du thé, de toutes sortes. De nombreuses variétés sont disponibles, bien rangées dans des boîtes en fer es-tampillées du logo de la maison. Bernard prépare

des sachets selon les demandes des clients. Aux Thés de Bernie, on peut également déguster café, chocolats et milk-shakes.

Des expositions de tableaux et de photographies sont également mises en place depuis six mois, Bernie invitant les artistes à apporter leur touche personnelle au lieu.

Les Thés de Bernie - 33, faubourg des Ancêtres à Belforthttp://lesthesdebernie.fr

Découvrez Les Thés de Bernie en flashant ce code, qui vous mènera

vers un reportage tourné en mars

AVRIL 2014

AFTERWORK

AFTERWORKLes Thés de BernieDepuis un an et demi, la Cité du Lion a sa mai-son de thé. Le thé sous toutes ses formes, dans toutes ses saveurs. Car Les Thés de Bernie - du nom de leur concepteur, Bernard Roques -, se positionnent véritablement autour de cette plante, qu’elle nous vienne d’Inde, de Chine ou d’ailleurs. Bernard invite le public à venir faire une pause dans la journée, une parenthèse de détente à apprécier... en prenant son temps.

7

© D

ominique D

emangeot

Page 8: Perspective avril 2014