PENTES DE LA CROIX-ROUSSE2000 ans d’ouvertures de rues

et d’urbanisation

Sources:- La Colline de la Croix-Rousse, Josette BARRE,- Rues de Lyon, Louis MEYNARD,- Histoire de ma rue, R. JANIN,- Du bourg Saint-Vincent au quartier de la Martinière, Sylvain CHUZEVILLE- Lyon, silhouettes d’une ville recomposée, D. BERTIN, N. MATHIAN.

Les grands chemins médiévaux

Des voies de circulation nord-sud non loties :• La coste St vincent (actuelle Carmélites) et la rue des Chartreux ou de la Tourette vers Cuire• La rue St Marcel (actuelle Sgt Blandan) et la Coste St Sébastien (actuelle Grande Côte) vers l’ile Barbe ou la Bresse,• La rue Romarin et La montée St Sébastien actuelle vers le Rhône

Lyon franchit le rempart des Terreaux

•Sur le site de Condate (actuels quartier St Vincent/Sathonay), , sans doute depuis la haut moyen âge, des rues sont ouvertes et loties (St Marcel, St Vincent, le quai), autour du couvent des grands Augustins. La rue Bouteille sera ouverte et lotie plus tard (1680)

•A partir du XVéme siècle, côté Rhône,de nouvelles rues sont ouvertes et loties : Puits Gaillot(1350)Griffon( ?), Désirée( 1511-1554), Terraille(1550), Saint Claude ( ?).Cette urbanisation reste encore très peu dense (jardins)

Le quartier St Vincent en 1550

Le quartier du Griffon en 1550

XVIème- XVIIème siècle

• La Coste St Sébastien, suite à la construction du rempart avec l’unique porte Saint Sébastien , devient l’axe de circulation nord/sud principal. Suite aux ventes de terrains par les dames de la Déserte et de propriétaires privés elle est lotie à l’intention de commerçants et d’artisans progressivement à partir du début du XVIéme jusqu’au début du XVIIIéme ( 114 immeubles en 1560)

• Plus tard s’y installeront les métiers de la soie.

;LaLa coste St Sébastien en 1550

Plan scénographique

XVIème- XVIIème siècle

Quelques nouvelles rues es-ouest sontcréées :• Neyret (1619) et Masson(Bon Pasteur

actuelle), sur un chemin privé(1585) déstinées à la circulation plus qu’au lotissement

• Besson en deux temps (1517-1552),qui deviendra « Vieille monnaie « puis R. Leynaud » rapidement lotie.

• Le reste des Pentes est monopolisé par les clos religieux et les domaines de riches italiens puis de nobles (Clos de la Tourette, Mont sauvage) : la ville ne peut s’y développer.

Plan Maupin, 1625

Première moitié du XIXème siècleles Pentes s’urbanisent pour accueillir canuts et marchands

Il faut donc attendre la Révolution et l’expulsion des religieux et des aristocrates pour que des terrains soient libérés pour le lotissement.

( J. Barre)

LES PREMIERES OPERATIONS D’URBANISATION DENSEà l’initiative de la municipalité et financées par elle

Le quartier Capuçins : Suite au renouveau de l’industrie de la soie et à l’invention du métier Jacquard de nouveaux besoins spécifiques émergent. C’est sur le site des anciens clos des Capuçins et des Ursulines quartier proche du centre ville que veulent s’installer les « fabricants », marchands et que sera construite la Condition des Soies en 1810.Dès 1803 sont ouvertes et commencent à être loties les rues Capuçins, St Polycarpe, Rozier, Coustou, Coysevox (1810 : 27 immeubles, 1825 : 30 nouveaux immeubles).

Quartier Sathonay :Sur le site de l’ancien clos de la Déserte, propriété de la ville, celle-ci met en œuvre une première opération d’urbanisme élaborée.Autour de 1820 sont créées, la place Sathonay et son accès au jardin botanique, les rues Poivre, Savy et FargesLe lotissement de ces espaces (avec exigence de symétrie), assure le financement de l’opération.La place sera utilisée pour un des plus important marché de la ville.

Projet d’aménagement de la place Sathonay

LES PREMIERES OPERATIONS D’URBANISATION DENSEA l’initiative de promoteurs privés

Plan Darmet ,1830

Clos des Colinettes :En 1828 sont ouvertes puis loties les rue Bodin, Magneval, Adamoli, Grognard dans le respect du projet Coillet (Montée en lacets)Clos de Bernardines :Entre 1828 et 1830 sont ouvertes les rues Diderot, Lémot, de Sève et Pouteau.Quartier Annonciade-Carmélites : Sont ouvertes et rapidement loties les rues Tolozan/ Pierre Blanc(1824),Annonciade (1830), de Flesselles en deux temps (1838 et ?), Rivet (1839).

Clos des Oratoriens : L’absence d’accords entre les quatre propriétaires/promoteurs et leur non respect de la réglementation furent sources de conflits aigus entre eux et avec la municipalité.Son ouvertes et loties :En 1824 les rues Imbert Colomès et partie est Tables claudiennesEn 1829 la rue du commerce(actuelle rue Burdeau),Ces rues ne déboucheront sur la Grande Côte qu’en 1844 grâce à la démolition d’immeubles.En 1838, la place Chardonnet complétée par la montée du Perron en 1844. Dans ce quartier, des immeubles plus modestes « ‘immeubles canuts » accueilleront les artisans de la soie.

Des opérations qui seront l’occasion de conflits aigus, les promoteurs pressés de rentabiliser leurs investissements ne respectant guère la réglementation récemment mise en place par la municipalité.

Opérations à l’initiative de promoteurs privés

Ouvertures de rues 1791-1845 (J. Barre)

Les clos Riondel et du Mont sauvage :Vers 1830, Dans le clos Riondel du nom de sa propriétaire, partie du clos de la Tourette de la rue de Vauzelles à la rue St François d’Assise, sont ouvertes : les rues de Crimée, Vauzelles, Alma, Ozanam, St François d’Assise qui eurent toutes comme premier nom rue X du clos-Riondel.Le Mont Sauvage (clos Flandrin) ( entre St François d’Assise et Pierres Plantées et où était érigé la Tour Pitra) est loti plus tard . Vers 1853 sont ouvertes , la partie est de la rue de Crimée, les rues Reymond et Rast-Maupas et J.B. Say .En 1852 est ouverte la montée du Mont Sauvage( Mtée Lt Allouche) pour assurer la liaison avec la rue du Bon Pasteur

Instauration progressive d’un règlement d’urbanisme

Le développement accéléré et désordonné des opérations d’urbanisme amène la municipalité àmettre en place progressivement un règlement d’urbanisme

• 1807: les alignements de rue sont définis par la municipalité,• 1808: le voyer Coillet est chargé de lever un plan des alignements,• 1813: Règlement général de voirie• 1823 : trois voyers sont chargés de la surveillance des opérations,• 1825 : obligation de soumettre tout projet de rue au voyer, à la municipalité, au préfet, au

ministre . Le lotisseur doit assurer le déblai et le nivellement ; la municipalité assure le pavage, prend à sa charge les places, les escaliers et les murs de soutènement, et nomme la voie.

• Obligation de faire appel à un architecte. La hauteur des immeubles doit être proportionnelle à la largeur de la rue. 1827 : Adoption par la municipalité du plan Coillet : montées en lacets, liaisons nord/sud.

Il faudra beaucoup de temps pour faire admettre aux promoteurs ces obligations et les litiges seront nombreux

Mise en place des liaisons Nord-sud

En 1848 est créé le Boulevard des Chartreux dont la liaison avec la rue de l’Annonciade sera assurée par la construction d’un viaduc en 1850.

Le boulevard des Chartreux Le viaduc

En 1854 la rue du Cardinal Fesch (Pierre Dupont), jusque là une impasse desservant les clos religieux, devient une vraie rue débouchant sur le récent boulevard des Chartreux. Sont également ouvertes les rues Philippe Gonnardet Duroc.

Suite au transfert du Jardin botanique au parc de la tête d’or la liaison avec le centre ville sera assuré par l’ouverture de la rue du Jardin des plantes (lotie ensuite) en 1856, le prolongement de la rue du Commerce jusqu’à l’Annonciade ( 1854), le prolongement de la rue des Tables Claudiennes et l’ouverture des rues de la Cascade (L. Sportisse) en 1863 et Terme (1862 et 1869)

Réaménagement du quartier Saint Vincent

1831 : un premier tronçon de la rue de la Martinière est ouvert de la place Saint Vincent à la rue des Auges. Il ne débouche pas sur le quai. C’est dans le cadre de cette opération que sont construites les deux halles du marchécouvert.

Plan 1868 : le tracé de la rue de la Martinière de 1831 ( haut du plan), côtéest, débouche au nord de l’actuel tracé.

Les deux halles et la rue de la Martinière

XXème siècleLe quartier de la Martinière

1902-1907 : après plus de vingt ans de débats sur l’aménagement de ce quartier, la rue de la Martinièreest élargie, prolongée jusqu’au quai à l’ouest, et à l’est, son tracé est déplacé vers le sud pour faire jonction avec la place de la Miséricorde . Elle sera bordée d’immeubles « Art nouveau » de la salle Rameau et de l’école de la Martinière. Dans ce cadre de cette opération une des deux halles est démolie.Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle fera jonction avec la rue Terme

La rue de la Martinière débouche désormais sur le quai

La démolition dela deuxième halle

A la même période sont ouvertes les rues Louis Vitet et Thimonier. La rue des Auges disparait ( il en reste l’espace surbaissé àl’angle des rues L.Vitet, Sgt Blandan).

XXème siècleLe quartier ouest des Pentes

Au-delà de la rue de Flesselles

Du fait d’une histoire singulière ce quartier ne s‘est urbanisé qu’au XXémesiècle.En effet vers 1820, les religieux (Missionnaires des Chartreux, soeurs St Joseph, St Charles, Sacrè-Cœur) ont racheté avec l’appui du cardinal Fesch, les clos qui avaient été requisitionnés à la Révolution. D’où l’impossibilitéde lotissement au XIXéme sinon le long d’une partie de la rue des Chartreux

La construction en 1829 des H.B.M. du Clos Jouve est accompagnée de l’ouverture des rues A.M. Leroudier et Carquillat.Un contexte socio-économique différent , l’implantation maintenue de clos religieux ont déterminé une urbanisation très différent de celle du reste des Pentes en terme de densité, du type d’architecture et de population.Cette urbanisation tardive a été accompagnée de la création d’équipements publics : H.L.M., école, bains-douches-lavoir, salle de spectacle..

Le quartier ouest en 1900

Les projets de 1920

Ce n’est qu’en 1820 qu’est ouverte la partie sud de la rue Ornano, sur un terrain du clos des Chartreux, la partie nord . ayant été créée et lotie

en 1854. après la création de la place Morel (1841).

Pour en savoir plus sur l’histoire du 1er arrondissement

Sur le site de la Mairie du 1er : www.mairie1.lyon.frLa rubrique « Patrimoine »

créée par la commission patrimoine et alimentée par ses travaux de recherche.