PATRIMOINENATURELDEBOUR- N°4-ANNÉE1996-ISSN1240-1609 …

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PATRIMOINE NATUREL DE BOUR- N° 4 - ANNÉE 1996 - ISSN 1240-1609 LE BOCAGE LE BOCAGE EN BOURGOGNE EN BOURGOGNE

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PATRIMOINE NATUREL DE BOUR-

N° 4 - ANNÉE 1996 - ISSN 1240-1609

LE BOCAGELE BOCAGE

EN BOURGOGNEEN BOURGOGNE

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GLOSSAIREDES TERMES EMPLOYÉS

Assolement : rotation des cultures sur uneexploitation afin de conserver la fertilité de laterre.Bail (baux) : contrat par lequel le possesseur légald’une terre en cède l’usage ou la jouissance à cer-taines conditions et pour un temps déterminé.Bail à grangeage : voir métayage.Bourrage : colmatage des trouées dans la haieavec des branches.Cépée : bouquet de rejets sur souche coupée àras du sol.Cortège floristique : plantes poussant ensembleen raison de leurs besoins écologiques simi-laires.CUMA : Coopérative d’Utilisation du MatérielAgricole.Écornat : voir Émonde.Émonde : taille d’entretien des arbres visant àproduire du bois de chauffage et du fagot ;deux modes sont à signaler : émonde latéralequi donne des arbres élancés avec les grossesbranches situées en haut (“écornât”) ; émondesommitale donnant des arbres en boule (“têtard”ou “étrogne“).Épareuse : broyeur installé sur un bras articulé,qui permet de tailler les faces verticales et hori-zontales d’une haie.Essence : synonyme d’espèce lorsqu’il s’agitd’arbres.Étroncher : voir émonde.Faire-valoir-direct : exploitation par le pro-priétaire avec ou sans salarié.Granulométrie : mesure de la taille des élé-ments structurants du sol (du plus fin au plusgrossier : argile, limon, sable, graviers, cailloux).Hydromorphie : mode d’évolution d’un solcaractérisé par un engorgement temporaire ou per-manent par une nappe d’eau.Métairie : domaine rural exploité selon le systèmedu métayage.Métayage : bail rural dans lequel l’exploitantremet au propriétaire une part, en nature, des pro-duits du domaine.Ouvert (paysage ouvert) : structure végétalepeu dense donnant un aspect aéré au paysage(contraires : fermé, cloisonné).Palisse : clôture en bois.Pâtis : lieu de pâturage.pH : indice de degré d’acidité d’un sol ou del’eau.Plessage : action de plier les branches bassesafin que les bourgeons latéraux donnent despousses verticales - permet de densifier le pieddes haies.Ripisylve : forêt linéaire en bord de coursd’eau.Sauvageon : pousse d’arbuste ou d’arbre sau-vages prélevée dans la nature.Stratification verticale : organisation de lavégétation en différentes couches sur un axevertical (dans une haie : strates herbacée, arbus-tive, arborescente).Tétard : voir Émonde.Texture : agencement des différents consti-tuants granulométriques d’un sol.

COUVERTURE :

Paysage bocager près deChâteauneuf-en-Auxois

Photo Alain Chiffaut

Cartouche :

Le Goujard, outil servant à“râper“ les haies sur les côtés.

Le croc sert à “tirer“ les épines.Dessin Pierre Besson

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SOMMAIRE

Avant propos de Monsieur le Président du Conseil Régional p. 2

�� LE BOCAGE EN BOURGOGNEPar Monsieur Régis DesbrossesConseiller technique à la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports. p. 4

�� HISTOIRE ET ÉVOLUTION DU BOCAGE p. 6par Monsieur François PortetDélégué à l’ethnographie à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne.et Monsieur Patrice NotteghemDirecteur de l’Ecomusée du Creusot-Montceau-les-Mines.

�� LA FLORE DU BOCAGE p. 12par Monsieur Gérard DucerfBotaniste professionnel.et Monsieur Alain ChiffautDirecteur du Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons.

�� LA FAUNE DU BOCAGE p. 18par Monsieur Didier HermantResponsable du service scientifiqueau Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons.

�� AGRICULTURE ET BOCAGE p. 22par Monsieur Philippe MérotDirecteur de l’unité de sciences du sol etde bioclimatologie - INRA Rennes.et Monsieur Alain DesbrosseIngénieur écologue.

�� LA GESTION DES HAIES p. 26par Monsieur Thomas SchmutzIngénieur à l’Institut pour le Développement Forestier (I.D.F.).

�� PLANTEZ À LA MODE DE CHEZ NOUS p. 30par Monsieur Alain ChiffautDirecteur du Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons.

�� L’AVIS DE LA PROFESSION AGRICOLE p. 32par Monsieur Henri Guillemot agriculteur à Toulon-sur-Arroux.

PATRIMOINE NATUREL DEBOURGOGNEN°4 - ANNÉE 1996

ISSN 1240-1609

revue publ iée par le :CONSERVATOIREDES SITES NATURELSB O U R G U I G N O N S

B.P. 110 21803 QuétignyTél. : 03 80 71 95 55

Auteurs :Régis Desbrosses

Gérard DucerfHenri GuillemotDidier HermantPhilippe Mérot

Patrice NotteghemFrançois Portet

Thomas Schmutz

d'après leur communication lors desRencontres Régionales sur le PatrimoineNaturel - Paray-le-Monial - oct. 1995.

Comité de coordination et de ré-écriture :

Alain DesbrosseRégis DesbrossesDidier HermantAlain Chiffaut

Mise en page :François Cordier

Dessins :Pierre Besson,

Patryck Vaucoulon (p. 20).

Crédits photos :Alain Chiffaut : 4&5 - 11B - 12 - 13H- 14B - 15B -16 - 17 - 18 - 19 - 21BD- 22 - 23 - 29 / P.Bourgés : 21HG /Alain Desbrosse : 2&3 - 6 - 8 - 9B -

11H - 24&25 - 27H - 29H - 32B /Gérard Ducerf : 7 - 10B - 13B - 14HD

- 15H - 27B - 19CG - 28B - 33H /Patrice Notteghem : 10H / PierreAgou : 14HG / Didier Hermant :

23B / Philippe Vorbe : 19H.

Maquette :Alain Chiffaut

Flashage et photogravure: InterligneImpression : SEMCO

Reproduction autorisée en citant la source

Dépôt légal : 4e trimestre 1996

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Évoquer le bocage en Bourgogne, c’est aussitôt suggérer des images de villages, dehameaux au cœur d’un écrin de verdure, de paysages hachurés de vert.

Les haies, les bouchures créent comme une architecture dans la nature. Il s’agit en effetd’un aménagement de l’espace voulu et créé par l’homme, nullement spontané et forçantla nature à s’y plier.Les causes en sont connues : un type de culture et surtout d’élevage, une forme de civilisa-tion profondément indépendante s’attachant à son «chez soi».Vestiges d’un plessage du XIXème siècle, les hêtres du Mont Beuvray aux mouvementsétranges, le long des anciens chemins menant à l’oppidum celtique, témoignent d’unemain de l’homme parfois rude, mais à coup sûr inspirée.Le bocage change, évolue, tandis que les exploitations agricoles ont un autre champ devision.Il y a trente ans, certains remembrements provoqués par les nouvelles autoroutes faisaientdisparaître les haies à grands coûts de crédits publics. Aujourd’hui, à grands coûts de cré-dits publics également, on reconstitue parfois les haies aux mêmes endroits... O tempora !O mores !

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La Bourgogne a constamment vécu ces mutations. La vigne était plantée «en foule», endésordre, jusqu’à la crise phylloxérique. Puis elle fut palissée et plantée en rangs. Ce pay-sage qui nous apparaît aujourd’hui si sage, si peigné est en réalité très récent, et sans lienavec le passé… Au point que, si l’on voulait tourner un film dans le cadre ancien duvignoble, on serait aujourd’hui incapable de reconstituer un paysage de cette époque dansson cadre naturel.Le bocage, lui, n’a pas disparu.Il apporte beaucoup à la grâce du paysage, à la flore, à la faune.Le Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons présente ici un tableau précis de cetteforme d’aménagement de notre espace rural, en montrant l’intérêt, la valeur, nous inspi-rant le désir d’en respecter l’épanouissement.

Jean-François BAZINPrésident du Conseil Régionalde Bourgogne

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LLEESS BBOOCCAAGGEESSEENN BBOOUURRGGOOGGNNEE

Le bocage est un desmilieux naturels les plusreprésentés en Bour-

gogne. Lʼadjectif «naturel» esttout de suite à relativiserpuisque le bocage résultedʼune construction humaineet, contrairement à des bio-topes remarquables commeles marais ou les pelousescalcaires, il ne renferme pasd'espèces rares. Lʼintérêt dubocage réside ailleurs : ilconstitue un bel exemple degestion du paysage, harmoni-sant avec subtilité lʼexploita-tion humaine et les res-sources naturelles locales. Lebocage n'a jamais cesséd'être modelé en fonction dessociétés rurales et des carac-téristiques écologiques desterroirs. Il est donc évolutifdans lʼhistoire rurale etvariable selon les terroirs denotre région. Tous les particu-larismes locaux peuvent yêtre lus. On devrait donc par-ler du bocage au pluriel.

LLee bbooccaaggee dduu MMoorrvvaannLe Morvan présente aujour-d'hui le visage d'un massifmajoritairement boisé alorsqu'il a été autrefois très boca-ger. La mutation de cetterégion, orientée maintenantvers la sylviculture et la pro-duction de viande, a entraînédes marques très lisiblesdans les paysages : planta-tions de résineux dans lesprés, réduction du maillagebocager, haies moins arbo-rées, les besoins en boisétant pourvus dorénavant parla forêt proche.

LLeess bbooccaaggeess qquuiicceeiinnttuurreenntt llee MMoorrvvaann

En couronne autour de cepôle central, on trouve desbocages semblables, sur dessous-sols argileux duSecondaire : le bocage duBazois à l'ouest, celui de laTerre Plaine au nord, et del'Auxois à l'est. Au sud, lesbocages du Charolais et duBrionnais sont installés sur-

tout sur des sous-sols duPrimaire, à dominante argileu-se. C'est là que nous retrou-verons les plus beauxexemples de bocages deBourgogne, constituant desétendues très vastes, sansdiscontinuité. Il est indéniableque ces ensembles présen-tent une qualité paysagère detout premier ordre, avec unparticularisme bourguignonaffirmant la vocation d'éleva-ge, notamment de la raceCharolaise.

LLeess aauuttrreess bbooccaaggeessDʼautres régions argileusesprésentent des bocages : laBresse, la Puisaye, l'entre-Loire et Allier. Ailleurs, il estfragmentaire : pente marneu-se en Côte Chalonnaise,petites vallées du Châtillon-nais, zones inondables du Valde Saône avec ce bocageétonnant à base de Frêne àfeuilles étroites... Ces terroirs connaissent uneévolution rapide avec uneaugmentation des surfaces

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cultivées et le qualificatif debocager perd de plus en plusde son sens.

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De lʼAuxois au Charolais, lesdifférents bocages deBourgogne présentent encommun :- une histoire et une évolutionprofondément enracinées, - des productions agricolesassociées de qualité,- une beauté paysagère indé-niable,- des éléments faunistiques etfloristiques variés, - un rôle reconnu commepositif pour la productionagricole.Il n'en faut pas plus pour quelʼon s'interroge sur l'évolutionet le devenir de ces milieux,avec des spécialistes, maiségalement avec les acteursruraux. Le bocage sera évo-qué dans ce document avecdes points de vue historique,éthnographique, naturaliste,technique et agricole.

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Le bocage se replie sur lui-même, il est moins présent eta disparu de nombreux ter-roirs, résistant mieux dans laceinture péri-morvandelle. Làoù il est présent, il subsistesouvent dans sa plus simpleexpression: petites haiesbasses dont la croissance estrégulièrement limitée par unbroyage mécanique. La haiehaute et arborée devient rare,car trop contraignante pourl'entretien mécanisé. Cetteréduction drastique desarbres dans tous les bocagesdemeure l'élément évolutif leplus inquiétant ; après l'abat-tage, il n'y a pas de remplace-ment envisagé. Lentement, aurythme de vie des arbres,c'est-à-dire presque imper-ceptiblement à l 'échellehumaine, le bocage cède laplace comme un grand filetdont les mailles se déchirent.Ici, un remembrement foncieraccélère le processus ; là lesormes meurent, atteints par la

Graphiose ; ou encore le brû-lage des pailles altère leshaies proches. Tout indiquebien que le processus dedégradation est en cours etqu'il n'est pas maîtrisé. Cetteévolution est sans douteinexorable, car liée à celle dumonde rural, mais sommes-nous certains de pouvoirnous passer du bocage?Aussi, nous paraît-il impor-tant d'envisager dès à présentune sensibilisation de tous etsurtout de la profession agri-cole. Il faut dans le mêmetemps réfléchir au bocage dedemain, étudier les possibili-tés de revalorisation de ces«forêts linéaires» en trouvantdes débouchés nouveauxpour les produits issus de lahaie (filière bois énergie, parexemple), aider lʼagriculteurdans son rôle dʼentretien dupaysage, et surtout soutenirles productions agricolesassociées au bocage, avecun objectif de label de qualité.

Régis Desbrosses

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HISTOIRE ET ÉVOLUTIONHISTOIRE ET ÉVOLUTION

DU BOCAGEDU BOCAGE

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Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons Patrimoine Naturel de Bourgogne - n° 4 - 19967

Historiens et géographesont maintes fois soulignéle partage de la France

entre les terroirs à champsouverts du Nord-Est, avec paca-ge communal et libre parcours,et les terroirs cloisonnés, lesbocages, qui occupent l’Ouest etune partie du Sud du pays. Cetteapproche a été enrichie par celleplus globale de systèmesagraires où l’on s’intéresse àl’ensemble de l’aménagement del’espace et donc à l’organisationdu paysage. Roger Dion, parexemple, oppose les pays degrande culture, ayant utilisé delongue date d’importants atte-lages de chevaux, et la petiteculture, avec le recours aumétayage et l’utilisation debovins de travail. La cultureoccupe une partie de la surfacearable, le reste demeurant enfriche.Ce système agraire s’étendait dela Bourgogne (Charolais,Bourbonnais, Nivernais) aubocage Vendéen. On y retrouvaitdes constantes dans l’importancedu métayage, l’extension desfriches permanentes, l’aménage-ment de la maison rurale. Lesbâtiments d’exploitation, enrégion de bocage, devaientrépondre à plusieurs fonctions :granges, étables… il n’existaitpas ou peu de bâtiments à seulusage de grange, comme on enrencontre aujourd’hui dans leSénonais ou l’Auxerrois, au Nordde la Bourgogne.

A l’origine du bocage

L’origine de certaines haiespourrait s’expliquer par la néces-sité de guider les troupeaux vers

les espaces non-cultivés utiliséspour le pacage. La cour de lamétairie s’ouvrait souvent sur unpâtis entouré de haies qu’onappelle encore la place dans cer-taines régions.Mais l’origine principale dubocage réside surtout dans deschangements majeurs survenus àpartir des XVIIe et XVIIIe siècles.Dès cette époque, on voit appa-raître, dans les régions qui nousconcernent, simultanément reculdes labours et progrès des her-bage.L’exploitation des propriétés pardes métairies et des locateriesconduit à la fragmentation duterroir. Dans ces exploitations, lamain-d'œuvre est en effet plusrestreinte que dans les grossesfermes céréalières, l’élevage yest privilégié.On voit alors les animaux quitterla forêt, lieu de pacage destemps anciens, pour les her-bages avec, comme corollaire, la

multiplication des haies pourisoler les parcelles.

Leur existence est attestée pardes baux dès le XVIIe siècle.Dans ces baux à grangeage ou àmétayage, on peut constaterl’importance accordée au main-tien du paysage et du cheptel. Aux XIXe et XXe siècles, le systè-me bocager s’adapte avec la spé-cialisation des élevages bovinsen Nivernais, Charolais,Brionnais et Auxois.

HISTOIRE ET ÉVOLUTION

Saules émondés en têteappelés «têtards».

Des murs aux barbelés, en passantpar les haies sèches et vives : unehistoire du bocage.

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Chemin creux, encadré de vieilles haies qui,autrefois, ont été plantées pour guider lestroupeaux au sein des terres cultivées, endirection des terres en friche pâturées.

…plan-teront encore autour des ditshéritages, six cent buissonspour la clôture aux endroitsqu’il sera nécessaire, de plusplanteront autour des ditshéritages, chacun en douzesauvageons, lesquels dits pre-neurs seront tenus d’armer depalisses et d’épines pour leur

conservation.

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Un nouveaulieu de vie

Les haies fournissent alors boisde chauffage, bois d’œuvre,fruits, plantes à usage médicinalet vétérinaire. La haie faisaitl’objet d’un entretien soigneux,avec des pratiques variablesselon les régions. Elle étaittaillée en hiver au moment durepos végétatif. Des outils spéci-fiques étaient utilisés, dérivantde formes déjà anciennesd’outillage comme les serpes etcroissants employés pour les tra-vaux forestiers ou les serpes devigne.Le folklore bourguignon ancientémoigne de l’importance dubocage à ces époques : lesmariés parcouraient, par

exemple, l’espace communalentre les haies ; la bénédictionde rameaux de noisetiers, les“croisettes“, constituait un rite deprotection des espaces et desgens.

Le bocageaujourd’hui

Depuis une vingtaine d’années,pour les raisons que l’onconnaît, on note la transforma-tion des pratiques d’entretien etun décalage du calendrier : lahaie est nettoyée rapidementpendant les temps morts del’année agricole. Elle est de plusen plus réduite à sa fonction delimite juridique. Les autres fonc-tions évoquées ici sont devenuessecondaires, sauf le rôle d’abripour le bétail.

Cependant, il existe en pays cha-rolais une résistance à la pra-tique de l’élevage intensif quis’est manifestée naguère parfoiscontre l’avis des techniciens agri-coles. La haie a sa place dans lesystème d’élevage intensif aupré. Il faut voir là aussi une cer-taine conception du métier d’éle-veur lié à la production de bêtesde qualité. Le bocage ne peutqu’être bénéficiaire de cet étatd’esprit. Dans une démarched’appellation d’origine protégéepour les bovins du Charolais, àl’instar du poulet de Bresse, lepaysage d’élevage et en l’occur-rence sa principale unité consti-tutive : les haies doivent êtreprises en compte. �

François Portet

HISTOIRE ET ÉVOLUTION

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Cognée

Volant

Croissant

Serpe

Patrimoine Naturel de Bourgogne - n° 4 - 1996 Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons

La serpe et la cognée servent à sectionner les plus grosses branches et les rejets.Elles donnent une taille franche pour élaguer les gros arbres dont le faîte estrégulièrement taillé. Le volant sert à nettoyer la petite végétation. Le croissant,outil à long manche comme le goujard, permet la taille des haies latéralement.Dessins de Pierre Besson, d’après des photographies d’outils aimablement fourniespar la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne.

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Aux haies témoignant de ladensification progressive deréseaux bocagers, au tracé sou-vent irrégulier, on peut oppo-ser celles installées à la suitede défrichements tardifs (XIXesiècle) dont le tracé orthogonalrévèle aujourd’hui l’emplace-ment de ces anciens espacesboisés.Lors du mouvement d’emboca-gement (fin XVIIIe, XIXe) on afréquemment enclos au moyende haies sèches de factureidentique aux palissadesvisibles sur les enluminuresmédiévales qui fermaient despetites parcelles au voisinagede l’habitation. Par la suite, ceshaies sèches grandes consom-matrices de bois et à faibledurée d’existence, seront rem-placées par des haies vives(comme l’atteste encore pour

Les bocages, tout à la foisconstructions humaines etmilieux biologiques, pré-

sentent une grande diversité,par la forme des réseaux dehaies, l’âge ou les typesd’entretien de celles-ci ouencore leur composition. Parailleurs leurs rôles ont beau-coup évolué.Les travaux d’archéologie despaysages n’en sont qu’à leurdébut en Bourgogne et, en cequi concerne les bocages, onpeut seulement dire que leshaies d’un même territoirepeuvent être d’âges très diffé-rents.

Evolution historique

Les plus anciennement instal-lées (sans doute depuisl’époque médiévale) répon-daient à la fonction de clôtureet, ce, en trois types de locali-sation : le long des chemins(alors pâturés) afin de protégerles cultures voisines, de part etd’autre des ruisseaux (les fondsde vallons étant égalementpâturés après la récolte dufoin) et à la lisière des par-celles boisées afin d’empêcherle bétail de sortir de la forêt où

il était conduit une grande par-tie de l’année. Dans nosrégions, à la fin du XVIIIesiècle, l’espace de productionagricole voué à la culture com-mence a être cloisonné, la haiejouant alors tout à la fois lerôle de clôture et celui de mar-quage territorial et social expri-mant que la parcelle encloseest exclue des pratiques collec-tives. Ce mouvement de consti-tution des réseaux de haiess’est poursuivi jusque dans lesannées 1920 - 1930.

HISTOIRE ET ÉVOLUTION

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Bocage moderne (20e s.) avec un réseau dehaies rectilignes, au contact de haies plusanciennes, courbes, qui séparaient le fondde vallon toujours en herbe des parcellesmoins humides, alors cultivées et non closes.

Sur cette ancienne carte postale de la Pierrede Couard, à Autun, on distingue au premierplan une haie de bois mort tressé. Cespalissades ont constitué un mode primitif dehaies dans certaines régions, avant qu’ellesne deviennent vives.

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le début du XXe siècle denombreux baux ruraux).La composition végétale deshaies, dépend bien sûr d’aborddu choix initial des essences,généralement en nombre trèsréduit, soit des espèces épi-neuses (aubépine en particu-lier) soit des espèces dévelop-pant des rameaux à croissancerapide sur les cépées (noise-tier, charme, frêne...). Ce der-nier groupe de végétaux per-met de réaliser des clôturestrès efficaces grâce à la tech-nique du plessage , en fait unesorte de vannerie vive (à la dif-férence de la haie sèche com-posée uniquement de boiscoupé), encore observable enpériphérie du Morvan, ou latechnique du bourrage quiconsiste à renforcer la haievive de branches coupées,fichées obliquement.Ces techniques permettent desclôtures efficaces par la pré-sence de branches vives rabat-tues à l’horizontal grâce à uncoup de serpe dans un cas, debranches mortes installées obli-quement dans l’autre. Les tra-vaux d’entretien permettaientpar ailleurs une récolte impor-tante de bois destiné au chauf-fage. Les arbres plantés régu-lièrement dans les haies étaientégalement exploités cyclique-ment grâce à l’émonde.En fait, les haies avec leursarbres (chêne dans l’Autunois

et le Charolais, orme dans leNivernais, charme en Puisaye,frêne en Brionnais...) représen-taient une culture de fagotsindispensable à l’économiedomestique, après que l’espaceforestier a été fermé aux pay-sans à la fin du XVIIIe siècle etjusqu’à ce que d’autres sourcesd’énergie arrivent dans lesexploitations.

Une rupture récente

La rupture dans la gestion «tra-ditionnelle» des bocages estliée à plusieurs facteurs :l’apparition de la tronçonneuseet de la tailleuse de haies,l’évolution de la réglementa-tion (les baux devenant moinscontraignants en ce quiconcerne la conservation deshaies et des arbres de haies),mais surtout l’évolution desexploitations elles-mêmes et dela structure familiale. Il y asoixante ans une exploitationcourante, d’une trentained’hectares, occupait trois ouquatre hommes qui entrete-naient le réseau des haies en yrécoltant le bois, souvent pen-dant les cinq mois de la mau-vaise saison. Aujourd’hui, lesexploitations de plus de cent

hectares sont courantes et unseul homme entretient les par-celles et les haies. Lorsqu’il n’ya pas eu un arrachage intensif,et même s’il y a eu réductionprogressive de leur nombre,l’entretien des haies représenteencore un travail important.Depuis quelques dizainesd’années celui-ci est réalisé aumoyen d’équipements méca-niques, permettant une taillebasse permanente. Ce modede traitement entraîne la dispa-rition progressive des élémentsefficaces de la clôture,branches vives rabattues àl’horizontal ou mortes fichéesen oblique qui sontaujourd’hui remplacées par unrang de fil de fer barbelé ouun fil électrifié. Les haiesdeviennent ainsi composites, àla fois végétales et artificielles.Elles sont par ailleurs écologi-quement beaucoup moins inté-ressantes que des haies rabat-tues à intervalles de plusieursannées.Cet exposé de l’évolution desréseaux de haies et des pra-

Haie plessée à Burnand (Saône-et-Loire).Ce type de haie est obtenu en pliant lesbranches à l’état jeune, de façon à faireobstacle au franchissement par le bétail et àdensifier le nombre de tiges.

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HISTOIRE ET ÉVOLUTION

La haie remplissait de nombreux rôles,principaux et secondaires, comme laproduction de miel. Les multiples fonctions dubocage doivent rester présentes à l’esprit lorsdes réaménagements de l’espace rural.

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tiques qui leurs sont associéesmontre que les bocages n’ontcessé de se transformer, et c’estune vue de l’esprit de croire àun «âge d’or» des bocages.

Bocagesd’aujourd’hui

Les bocages, par leur étatactuel et les états antérieursque l’archéologie des paysageset l’histoire permettent de com-prendre, témoignent de l’évo-lution des rapports entrel’homme et son environnementdepuis des siècles.Ceci conforte l’intérêt patrimo-nial des haies et des réseauxbocagers. Outre leur intérêtécologique, les bocages, cettearchitecture agraire dont lematériau est vivant, représenteun patrimoine culturel extrê-mement intéressant. Lesbocages ont traversé lessiècles, adaptés par les agricul-teurs à des besoins changeants.Systèmes complexes, aux fonc-tions nombreuses et évolutives,les bocages se sont maintenustout en se transformant parce

qu’ils répondaient à desbesoins. Leurs caractéristiquesfutures, leur avenir même, sontdépendantes des fonctionsauxquelles ils répondront. Laprise en compte de leurs rôlesagronomiques (abri, réductionde l’érosion, régulation de lacirculation de l’eau, fixationdes polluants...), l’intégrationde leur intérêt paysager dans lapolitique de valorisation touris-tique des régions concernées,un accord sur l’acceptation dela charge que représente lemaintien pour la société d’untel patrimoine culturel et éco-logique, sont autant de facteurs

qui structureront les bocagesde demain. Un seul de cesarguments ne permettra pas defreiner leur disparition.L’avenir des bocages dépendd’une volonté d’associer desobjectifs, aujourd’hui considé-rés encore trop séparément,dans le but de construire undispositif intégrateur doncdurable, s’appuyant sur desarguments à la fois écono-miques, culturels, écologiqueset réglementaires. Les bocages anciens se sontdéveloppés dans de telscadres, il ne peut en être autre-ment des bocages futurs.Il revient aux agriculteurs, auxresponsables concernés et auxdivers spécialistes (qui doivents’efforcer de sortir de leurdomaine particulier) des’entendre pour éviter la dispa-rition du bocage dont nousavons hérité. �

Patrice Notteghem

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HISTOIRE ET ÉVOLUTION

L’agriculture moderne ne permet plus unentretien du réseau de haies comme autrefois.La notion de haie «propre» a évoluée et elledoit être taillée basse pour que l’agriculteursoit pris au sérieux.

Le fil barbelé, ou «ronce artificielle»,remplace les trouées ou les haies arrachées,et renforcent les haies existantes maisperméables par défaut d’entretien.

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LA FLORELA FLORE

DU BOCAGEDU BOCAGE

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LA FLORE DU BOCAGE

Une haie complète estcomposée comme uneforêt de trois strates :

herbacée, arbustive et arbores-cente. L’analogie ne s’arrêtepas là car beaucoup d’espècessont issues des forêts avoisi-nantes, même si les essencesstructurantes de la haie résul-tent d’un choix humain. Eneffet, les arbustes sont à l’origi-ne de la composition des haiespour leur rôle de clôture ; lesarbres de haute tige ont étéintroduits pour des utilisationsnouvelles : productions defagot, de bois de chauffage oude bois d’œuvre, de feuillagefourrage… variables selon lesbesoins de la population loca-le. L’homme fabrique le boca-ge ; la nature en assure ladiversité.

D’abord, les arbustes.

Dès le XVIIe siècle, avec l’auto-risation de clore, des arbustessont plantés et se naturalisentau pied des clôtures sèches.L’espèce première de noshaies, surtout dans les terres

lourdes du Charolais, estl’aubépine ou « épine blanche »(Crataegus monogyna etC. laevigata) que l’on trouvesystématiquement dans leshaies jeunes. D’autres épines

l’accompagnent dans ce rôlepionnier : le Rosier des chiens(Rosa canina), le Prunellier ou"épine noire" (Prunus spinosa)et la Ronce (Rubus).Parmi les espèces courantes,citons également l’Érablechampêtre (Acer campestre), leNoisetier (Corylus avellana), leFusain (Euonymus europaeus),le Sureau noir (Sambucusnigra), le Troène (Ligustrumvulgare), le Cornouiller san-guin (Cornus sanguinea)…Un certain nombre d’arbustessont moins fréquents car inféo-dés à un type de sol, uneinfluence climatique particu-liers, et vont ainsi permettre dedifférencier les bocages deBourgogne. Le Néflier(Mespilus germanica) poussesur les terrains acides (granite,sables) ; l’Érable deMontpellier (Acer monspessula-num) et la Coronille emerus(Coronilla emerus) croissentsur les côtes calcaires du sudde la Bourgogne ; la Viorneobier (Viburnum opulus) va

Géranium nodosum.Cette plante des bois clairs montagnards,très rare en Bourgogne, trouve refuge dansles haies du Brionnais.

Fusain d’Europe.Ses fruits, appelés «bonnetsd’évêque», colorent les haies àl’automne.

Saule blanc et fruitiers

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La Clématite est une de nos lianes qui croîtsur les arbres en lisière ou en clairière desforêts, et dans les haies. Ses fruits auxgraines plumeuses s’étalent en guirlandeargentées qui persistent en hiver.

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LA FLORE DU BOCAGE

révéler un sol humide, tandisque la Viorne lantane(Viburnum lantana) un solcalcaire et sec ; le Prunellier, laRonce, la Clématite peuventindiquer une certaine régres-sion de la haie par excès defumure des parcelles ou destailles trop répétées.

Des arbres choisis et entretenus.

Les haies arbustives ont étérenforcées ensuite par desarbres, soit en conduisant entige certains arbres traitésauparavant en arbustes, soitpar plantation. Les arbres peu-vent donc refléter comme lesarbustes les conditions localesde sol et de climat : le Sauleblanc et le Frêne dans lesendroits humides, le Merisier etle Chêne pédonculé sur lessols argileux. La haie peutmême jouer un rôle de refugepour certains arbres qui seraréfient par disparition desforêts qui les abritaient : leCerisier à grappes (Prunuspadus) dans le Morvan, leFrêne à feuilles étroites(Fraxinus angustifolia) dans leVal de Saône inondable.Mais le plus souvent la pra-tique de la population localefavorise la dominance d’uneessence. Ainsi, le bocage duBrionnais (sud-ouest de laSaône et Loire) est dominé parle Frêne alors que celui duCharolais voisin est à base deChêne. Des essences ont été

introduites ou favoriséescomme le Noyer (Juglansregia), le Cormier (Sorbusdomestica), le Poirier et lePommier (haie fruitière dePuisaye), le Châtaignier(Morvan, Puisaye), le Peuplieren zone humide, le Robinierfaux-acacia (Robinia pseudo-acacia).

Le Chêne, le Frêne et leCharme restent les arbres lesplus courants en Bourgognepour le bois d’œuvre et le boisde chauffage qui fait souventdéfaut dans les régions boca-gères. Ces arbres sont traitésde différentes manières poursatisfaire les besoins humains.Ils peuvent être menés enhaute tige pour le boisd’œuvre, en émonde latérale(«écornât») ou sommitale(«têtard») pour le bois de chauf-fage et les fagots. Les feuillagesde Frêne étaient souvent cou-pés pour le fourrage.

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Le Compagnon rouge est une plante delisière qui garnit souvent le pied des haies.

L’Eglantine (Rosa canina) est une plantecommune dans les haies qui confère à lahaie une imperméabilité vis à vis du bétail,des fleurs pour les butineurs et des fruits pourles oiseaux.

Polygonatum multiplorum. Le Sceau deSalomon est une plante des forêts fraichesqui peut se rencontrer dans les haies à basebien fournie.

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LA FLORE DU BOCAGE

Des herbacées quis’adaptent.

La flore herbacée est issued’un fond puisé dans les forêtsavoisinantes et reflètent avecplus de précision que lesessences ligneuses lesmoindres variations du sol(granulométrie, pH, texture,hydromorphie). Le cortège flo-ristique qui accompagne lesarbustes et les arbres va doncdiversifier encore les différentstypes de haies. Mais d’autresfacteurs compliquent l’interpré-tation écologique de ces grou-pements de plantes. La physio-nomie de la haie a une grandeinfluence. Une haie large ethaute abritera des plantes desous-bois qui recherchentl’ombre, un microclimat frais,un sol organique comme leLamier jaune, le Gléchome, leLierre, le Brachypode des bois,avec parfois des espèces fores-tières rares : Isopyre faux piga-mon, Géranium noueux. Unehaie basse ou ajourée compor-tera des espèces de lumière que l’on trouve habituellement

en lisière forestière comme laStellaire holostée, le Gailletgratteron, la Benoîte des villes,l’Aigremoine, le Millepertuisperforé, le Compagnon rouge,la Violette odorante,… Lemode d’exploitation des par-celles adjacentes joue égale-ment un rôle sélectif parmicette flore d’origine forestière :le surpâturage, la fumure quipénètre dans la haie vont pro-voquer des modifications par-fois importantes en favorisantles plantes qui tolèrent ourecherchent les sols nitratés(plantes nitratophiles), commel’Ortie, l’Armoise, le Lamierblanc, l’Alliaire. �

Gérard Ducerfet Alain Chiffaut

Le Cerisier à grappes (Prunus padus) est ungrand arbuste, rare en Bourgogne, quirecherche les forêts fraiches et acides. Il serencontre surtout dans les haies du Morvan,du sud de la Saône et Loire et de la Bresse. Il a été parfois planté, ici et là.

ESPÈCES VÉGÉTALES DES HAIES,PROTÉGÉES EN BOURGOGNE.

Seules trois espèces, rarement ren-contrées dans les haies, sont proté-gées au titre de l’Arrêté ministérieldu 27 mars 1992 qui fixe la listedes plantes dont la protection sejustifie en Région Bourgogne : leCerisier à grappes (Prunus padus),l’Érable de Montpellier (Acer mons-pessulanum), la Coronille émerus(Coronilla emerus).

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La Stellaire holostée est très commune dansles haies. Ses corolles étoilées blanches sedistinguent bien sur le fond sombre de lahaie.

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L’Epine vinetteBerberis vulgarisagrémente les haiessur calcaire sec.

La Viorne lantaneViburnum lantana

La Boule de neigeViburnum opulusa une préférence pourles sols humides.

Le ChèvrefeuilleLonicera periclymenum

est adapté aux terrains acides et lourds.

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Le Saule marsaultSalix capraearecherche les terrains frais et bien aérés.

Le Camerisier(Lonicera xylosteum)affectionne les terrainscalcaires secs.

TroèneLigustrum vulgare

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LA FAUNELA FAUNE

DU BOCAGEDU BOCAGE

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Le bocage est un milieu natu-rel très attractif pour lafaune car il offre de mul-

tiples intérêts : des habitats dereproduction, de la nourriture,des refuges temporaires ou régu-liers, des corridors pour ledéplacement de bosquet enbosquet,…Les haies abritent peu d’espècesanimales prestigieuses ou rares,mais elles présentent une granderichesse en espèces "classiques"qui jouent souvent un rôleimportant en milieu rural(espèces auxiliaires de l’agricul-teur, gibier, abeilles pour lemiel,…). Les haies augmententdonc la diversité animale despaysages ruraux. La faune deshaies emprunte les espèces desdifférents milieux environnants(forêt, lisières, prairie, buis-sons…). En effet, alors que l’on

peut parler de faune forestière, iln’existe pas de faune spécifiquedes milieux bocagers, la plusproche étant la faune des lisièresforêt-prairie.On observe que la diversité fau-nistique dépend de :- la structure verticale de lavégétation (nombre de strates,types de taille),

- l’hétérogénéité des micro-habi-tats (talus, fossés, troncs,pierres…),- la complexité du maillage deshaies : il y a, par exemple, plusd’espèces au croisement de plu-sieurs haies,- du nombre de plantes hôtes,pour les insectes, surtout.Depuis quelques années, l’écolo-gie du paysage s’est développéeet le bocage constitue un terraind’expérience recherché car iloffre des modèles simples :structure verticale à trois strates(herbacée, arbustive, arborescen-te), un effet de lisière haie/prai-rie (ou champ) ayant des simili-tudes avec la lisière forêt/espaceexploité. On peut ainsi définir lebocage comme "un objet artifi-ciel, constitué d’éléments natu-rels".

Les oiseaux

On rencontre des espèces fores-tières s’adaptant secondairementau milieu bocager, comme lesmésanges, le Troglodyte, laSitelle, le Pinson ; des espècesde milieux buissonnants, commeles fauvettes, les bruants ; desespèces de lisière (Pipit desarbres) et de milieu cultivé(Alouette, Corneille…).Il a été démontré que la stratifi-cation verticale et la compositionfloristique de la haie sont les fac-teurs influençant la richesse enoiseaux. De nombreuses espècesutilisent les haies de différentesfaçons à différentes périodes del’année. Ainsi, pour la nidifica-tion, les haies abritent la Buse, laGrive draine, l’Etourneau, laTourterelle des bois, le Pigeoncolombin… Pour la nourriture,les haies attirent le Rouge-gorge,la Grive litorne, le Merle, laPerdrix, le Pigeon ramier, leCoucou, le Chardonneret…

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LA FAUNE DU BOCAGE

Le Hérisson, précieux auxiliaire del’agriculteur, a besoin des haies pourle gîte, la reproduction et l’hivernage.

La Rainette est une grenouille desarbres, présente dans les haies desbocages humides.

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La Tourterelle des bois, comme le Pigeon ramier, les grives et autres oiseaux de forêt ou delisière ont besoin des haies dans les régions dépourvues de massif forestier.

La Rosalie des Alpes, coléoptère montagnardrare, se rencontre curieusement en plaine etnotamment dans le bocage brionnais (sud dela Saône-et-Loire). La haie joue ici un rôle derefuge pour une espèce menacée.

La Couleuvre à collier mange des insectes etdes petits rongeurs. Le couvert arbustif deshaies est indispensable pour son maintien.

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1 - Tourterelle des bois 2 - Merle noir3 - Pie grièche écorcheur4 - Buse variable5 - Argiope fasciée6 - Chouette chevêche7 - Coucou gris8 - Grimpereau des jardins9 - Pipit des arbres10 - Mésange bleue11 - Pigeon ramier12 - Pic épeiche13 - Troglodyte mignon14 - Fauvette à tête noire15 - Mulot sylvestre16 - Hérisson17 - Pinson des arbres18 - Crapaud commun19 - Paon du jour20 - Lièvre brun21 - Perdrix grise

Il faut citer la présenced’espèces devenues rares locale-ment (Pie-grièche grise, Huppefasciée) ou bien d’intérêt régio-nal ou national (Chouette che-vêche) voire même européen(Pie-grièche écorcheur).

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Les mammifères

Le bocage joue un rôle impor-tant surtout pour les populationsde micro-mammifères. Le Mulotgris, le Campagnol roussâtre oula Musaraigne couronnée ontune répartition régulière le longdes haies. Parmi les mammifèresplus grands, le Renard, laFouine, le Putois utilisent leshaies ponctuellement (abri,recherche de nourriture...). LeHérisson, précieux insectivore,le Lièvre et le Lapin fréquententaussi les haies.

Petits animaux

Les haies peuvent acceuillir lesbatraciens, notamment laRainette arboricole lorsquel’environnement est composé deprairies humides.Le bon ensoleillement et la fonc-tion brise-vent de la haie favori-sent la présence de reptiles. Oncitera le Lézard vert, le Lézarddes souches et la Vipère aspic.Les insectes sont attirés parl’abondante floraison et lefeuillage. Beaucoup d’insectes,notamment leurs larves, sont liésà des plantes précises ; ilsvarient donc selon la flore loca-le. Par exemple, la chenille dubeau Sphinx-Gazé se développesur le Chèvrefeuille.Toute simplification de la struc-ture de la haie (coupe tropbasse) et de la compositionvégétale porte un coup fatal aupeuplement animal. Il joue unrôle important dans les équi-libres devenus fragiles d’unmilieu rural intensivementexploité . �

Didier Hermant

LA FAUNE DU BOCAGE

Pie-grièche écorcheur femelle. Cet oiseau estcommun dans le bocage et il joue un rôleimportant de régulation des insectes et desmicro-mammifères (musaraignes). Il présentela particularité de conserver ses proiesexcédentaires en les piquant sur les épines ;ces endroits sont appelés «lardoirs».

La Buse variable qui niche dans les haies faitencore l’objet de procès dans le monde ruraloù l’on oublie que l’essentiel de son menu està base de rongeurs.

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Une haie à plusieurs strates et bien étofféeoffre à la faune de multiples nichesécologiques.

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AGRICULTUREAGRICULTURE

ET BOCAGEET BOCAGE

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Ils font en particulier écran auxproduits aérosols, réduisant ainsila pollution atmosphérique.Pour l'épuration des nitrates,l'addition d’une haie et d’uneripisylve joue certainement unrôle pour la qualité des coursd’eau.On voit que ces arguments per-mettent de justifier surtout leshaies en système pastoral etdans les zones humides. En fait,aujourd'hui, la question doit êtreinversée : quelle agriculturepour le bocage ? L'agricultureest-elle destinée uniquement àproduire ou a-t-elle d'autresfonctions : conservation despatrimoines naturel et culturel,des ressources en eau et ensol,…? Les politiques actuellesde financement des agriculteursvont plutôt dans ce sens. �

Philippe Mérot etAlain Desbrosse

Dans les années 70, on afait une approche pure-ment agronomique des

bocages basée sur la probléma-tique : quel bocage pour quelleagriculture ? Pour le sauver, on aavancé des arguments et desvertus au bocage. Le résultat desrecherches scientifiques donneune image plus nuancée.Vis-à-vis de la production decéréales, le rôle positif du boca-ge, très variable, a été néan-moins mis en évidence mais uneintensification des pratiquesaprès destruction du bocage per-met de retrouver des gains équi-valents.En contexte herbager, les effetsdu bocage sur l'hydrologie sontmoins fondamentaux que ceuxinduits par la nature géologiquedes terrains. Certaines haies ontcependant une importance vis à

vis de l’érosion, notammentcelles séparant les versants desfonds de vallon humides ; untalus se forme au niveau de lahaie par accumulation du solérodé au dessus.Il n'existe aucun argument per-mettant de montrer que le boca-ge a une influence sur la pluvio-métrie d'une région. Néanmoins,il induit une forte hétérogénéitéà l'échelle parcellaire qui estfonction de l'orientation deshaies par rapport aux ventsdominants (micro-climats).Vis-à-vis des crues, le bocage àun rôle tampon en amont, àl'échelle de petits bassins ver-sants de quelques dizainesd'hectares. Il se traduit par uncoefficient de ruissellement tou-jours identique alors que, surbassin versant non bocager, ilvarie beaucoup en fonction dutype d'événement pluvieux.Le bocage a probablement unrôle dans la fixation des pesti-cides, fongicides et métauxlourds dispersés par l'agriculture.

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AGRICULTURE ET BOCAGE

L’élevage est le mode d’exploitationqui justifie le mieux la présence dubocage, pour ses rôles d’abri contrele vent et le soleil, de clôture, defourrage complémentaire.

Les pentes marneuses de l’Auxois, ici àBeurey-Beauguay, sont protégées de l’érosionpar des haies disposées dans le sens descourbes de niveau.

Les haies dans les zones humides ouinondables jouent un rôle tampon et évitentles inondations en aval, évacuent l’eau parévapo-transpiration, fixent les nitrates.

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Église romane.

Chemin creux, encadré dedeux haies hautes, reliant

le bourg et le hameau.

Le bourgde Gourdon.

Haie double avecbroyage tous les

deux ans, alterné dechaque côté.

Haies bordant lesprairies humidesdu fond de vallon.

Haie haute dégarnieà la base par le

bétail qui passe àtravers.

Le bocagede Gourdon (Saône-et-Loire)PPhhoottoo ccoommmmeennttééee ppaarr AAllaaiinn DDeessbbrroossssee..

HameauLe Bost.

Haie arbustive surtalus protégeant lapente de lʼérosion.

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Prairies pâturées,autrefois labourées

Parcellescultivées

Haie basse renforcéepar deux clôtures de

barbelés.

Dans une haie traitéeà un mètre de haut,des chênes têtardsmorts qui ne seront

plus remplacés.

Peuplier dʼItalie,essence introduite

récemment.

Les aulnesindiquent unsol humide.

Arbres émondésen écornatou têtards. Hameau

Le MoulinBosquet

Haie sur talusretenant la terreérodée de la par-

celle cultivée.

Axe du fondde vallon humide

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LA GESTIONLA GESTION

DES HAIESDES HAIES

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Au niveau national, ondétruit à l'heure actuelleentre 10 000 et 15 000

km de haies par an. Lesreplantations qui se dévelop-pent depuis les années 1980atteignent actuellement le ryth-me de 2 à 3 000 km/an, sanscompter une part plus impor-tante encore en bordure deroutes. Nous sortons donc len-tement d'une période d'arase-ment et de destruction deshaies. En France, près de 60 %des haies ont été araséesdepuis les années 1960.Toutefois, le constat actuel quel'on ressent est que le maillagebocager est en train d'évoluer.

La charge d’entretien

Quelles sont les pratiquesactuelles d'entretien ? Quellecharge représentent-elles etcomment les améliorer ? Dansune région bocagère aujour-d'hui, la situation moyenne estla suivante : - 1 agriculteur entretient 3 à 5km de haies ;- le patrimoine entretenu surune commune (tous acteursconfondus) représente 50 à200 km de haies.Ces acteurs se sont diversifiés :agriculteurs, communes, asso-ciations... Sur 100 km de haies,on peut donner à titre d'illus-tration la répartition suivante : - 85 km sont gérés par les éle-veurs en bord de prés et deruisseaux ; - 10 km sont gérés par les col-lectivités et les servicespublics, surtout en bord deroutes, et avec des techniquesrelativement coûteuses ;

- 3 km sont gérés par des asso-ciations de randonneurs ou dechasseurs ;- 2 km sont gérés par desruraux non agricoles, dans uneoptique souvent ornementale...

Le rapport qualité-prix

Suite à des enquêtes dansdiverses régions de France,nous avons recensé différents"modèles" d'entretien latéraldes haies, tous compatiblesavec une production de boisd'œuvre si on y élève desarbres de valeur (voir tableaupage 28). Lorsque l'on veutcalculer ce que coûte ou rap-porte une haie, il faut distin-

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guer l'entretien au sens strict,le temps consacré au façonna-ge du bois coupé et la valori-sation de ce bois qui dépendde la valeur locale du stère.Cela nous amène à distinguer2 grands types de haies :- celles qui produisent du boisde chauffage ou du boisd'œuvre,- celles qui coûtent sans espoirde valorisation par une récoltede bois ; ces haies doiventdonc être fonctionnelles pourl'agriculture, l'environnementou le paysage.Le temps consacré à l'en-

semble de ces tâches pouvaitatteindre autrefois 4 ou 6mois/homme par hiver sur uneexploitation de 20 hectares.Aujourd'hui, nous estimonsque dans la région charolaisepar exemple, cette charge sur50 ha, représente annuellement1 à 2 semaines de travail, aux-quels il faut ajouter 5 à 10000Fde frais de mécanisation,essentiellement la locationd'épareuse. Les agriculteurs utilisent desmatériels en propre ou en

LA GESTION DES HAIES

St Martin du Tartre (71).Le linéaire de haies à entretenir est tel que lesagriculteurs doivent être secondés par lesautres ruraux et les collectivités locales.

Avant de replanter des haies,sachons conserver celles que nouspossédons encore.

Quel entretien des haies dans lecontexte agricole actuel?

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Le bois de chauffage en rondins n’est plus laseule utilisation pour le chauffage. Lesplaquettes-bois issues du déchiquetage desbranches constituent une ressource moderne.La filière bois-énergie doit être encouragéepour garantir un avenir aux haies.

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(investissement de 300000F),mais leur utilisation ne sedéveloppera que si les chan-tiers sont regroupés à l'échelled'une commune par exemple(linéaire de haies supérieur à100 km).

Les aides à laplantation

Les départements français oùle maillage a été beaucoupdétruit sont ceux qui replan-tent le plus actuellement. Les2000 à 3000 km plantéschaque hiver le sont essentiel-lement dans le grand Ouest, leSud Ouest et le Nord. Les pos-sibilités réglementaires de sub-vention sont de plus en plusimportantes (Loi paysage,remembrements...) et danstous les cas, l'encadrementtechnique de ces opérationss'avère indispensable.En retour, les plantations sontrarement subventionnées à100%. Ce principe, générale-ment bien accepté, apporte lagarantie d'un acte réfléchi etde l'appropriation par la per-sonne qui plante. Les prix sontdifférents selon les types dehaies. A titre d'exemple : - la haie "espace vert" : la mise

CUMA pour réaliser annuelle-ment des petits chantiers de100 à 3000 m (broyeur ou épa-reuse : investissement 50000F).De nouveaux matériels exis-tent, donnant un travail pluspropre, comme le lamier à scie

LA GESTION DES HAIES

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L’épareuse est l’outil le plus utilisé actuellement pour entretenir les haies. Rapide et efficace, il oblige à traiter à un ou deux mètres du sol. Le lamier à scie, plus cher,permet un travail plus propre et une haie plus haute ; les branches coupées peuvent broyéespour fabriquer des paquettes de chauffage. Une réflexion économique peut être menée.

Inconvénients

- modèle impossible sila parcelle n'est paspâturée ;- branches latérales de 3à 5 m.

- branches latérales de 3à 5 m ;- devient une « corvée »si personne ne veut dubois.

- temps passé et coûtélevés ;- pas de gain en bois defeu.

Avantages

- peu coûteux ;- compatible avec la pro-ductivité de la haie.

- productivité en bois defeu ;- chantiers sous-traitablesen échange du bois.

- maintien de haies-clô-tures garnies à la base etétroites ;- aspect « propre » ;- coût modéré de l'épareu-se en CUMA ;- pas de ramassage dedébris.

Mode d’entretien latéral des haies

Broutés "enparapluie"

avec une simple fauchedes refus et rajeunietous les 10 à 30 ans.

Taillis libre

récolte du bois tous les8 à 20 ans.

Tondus

éparage des branches etdu sol tous les 1 à 2 ans.

Temps et coût annuelspour 100 m de haiedes 2 côtés

- 0 à 0,4 heure - 3 à 8 F

- 0,6 à 1,5 heure- 10 à 60 Fselon le gain en boisde feu

- 0,6 heure- 70 à 100 F

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en place de 1 km coûte à lacollectivité 35000 F/km ;- la haie "rurale", plantée avecde la main d’œuvre bénévolesur emprises communales: coûtmoindre et sensibilisation de lapopulation locale (chasseurs,agriculteurs, écoles, rési-dents...), coût pour la collecti-vité : 18000 F /km ;- la haie "agricole", plantée pardes éleveurs : coût pour la col-lectivité : 12000 F/km, y com-pris 5000 F environ d'anima-teur local pour l’encadrement.

Les aides àl'entretien des

haies existantes

La Bourgogne possède encoredes régions bien bocagèrespour lesquelles il convient debien analyser les facteurs demaintien et les aides incita-tives. Cela passe par :- pérenniser l'usage de l’éleva-ge-viande ;- mettre en place un entretienmécanisé des haies plus per-formant et moins coûteux pourl’agriculteur ; former lesconducteurs de ces machines ;

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- changer la mentalité autourde la notion de haie "propre"qui ne doit plus être ce«paillasson» taillé à un mètre ;- encourager le chauffage aubois, individuel et collectif(filière bois-énergie) ;- prendre mieux en compte leshaies dans les aménagementsroutiers et fonciers.L'une des originalités desbocages de Saône et Loire estque la fonction de clôture yreste l'une des principales justi-fications de l'entretien deshaies. Le métier d'éleveur-vian-de consiste à entretenir simul-tanément son troupeau, sonherbe, mais également sonpaysage clôturé.Vient ensuite l'éternelle ques-tion pour les aides au maintiendes haies : "qui paye et quoi?».Faut-il chercher du côté de la"forêt", de "l'agriculture", de"l'environnement", des collecti-vités locales, des fonds euro-péens,…? Depuis les pre-mières incitations, il y a 25ans, on trouve tous les mon-tages financiers possibles. Lesopérations intègrent souventdifférents objectifs, allant de laplantation de haies «espacevert» à l’entretien de haies agri-coles, ce qui génère parfoisdes incohérences dans lesmontages budgétaires, mais

permet aussi des synergiesintéressantes.L'expérience montre l’intérêtd’y associer un volet écono-mique : une partie des haiespeut, aujourd'hui encore,"payer sa place" et rémunérerla charge de son entretien parla production de rondins, debois d'œuvre ou de plaquettesde chauffage (voir expériencenivernaise à Millay).Ce paysage apparaît de plus enplus comme un patrimoineprécieux pour l'ensemble de lapopulation locale, aussi bienpour enraciner des résidentspéri-urbains ou «néo-ruraux»,que pour maintenir des activi-tés touristiques de qualité à lacampagne. Ainsi, la questionest sans doute de mettre enplace de nouveaux types decontrats pour que la collectivi-té locale apporte sa part à larevalorisation des haies au pro-fit des gestionnaires du paysa-ge que sont les agriculteurs. �

Thomas Schmutz

LA GESTION DES HAIES

Vieux saule «têtard» éventré par le poids desbranches non coupées à temps. L’absenced’entretien signe l’arrêt de mort des élémentsmarquants du paysage.

Haie plessée récemment à Charbonnât (71),preuve que le bocage conserve sonimportance dans certaines régions.

Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons Patrimoine Naturel de Bourgogne - n° 4 - 1996

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Donnez la priorité aux essences locales pourconserver l'identité de votre région et pour contri-buer à l'équilibre écologique : votre haie sera inté-

grée dans le paysage et bénéficiera à la faune et à laflore qui en a besoin dans le contexte agricole actuel.Ensuite, conduisez et taillez la haie de façon à obtenirune grande diversité de taille et de forme : arbres dehaut jet, émondés ou non, arbres et arbustes coupéstous les 10 ans à la souche pour obtenir des cépées, despetits arbustes ou des arbustes taillés bas. La haie gagneen esthétisme, en étanchéité et en diversité biologique.Pour le choix des espèces, fiez-vous au nom latin etchoisissez les souches autochtones au détriment des cul-tivars et variétés diverses. Une bonne façon de guiderson choix est d'inventorier les essences présentes dansles bois naturels de la région considérée. Le tableau ci-contre est indicatif et toutes les espèces citées peuventconvenir pour un sol sain. Ces plants rustiques sont dis-ponibles auprès de pépiniéristes forestiers, comme lesétablissements Naudet, 21290 Leuglay.

Notes : les aubépines sont interdites à la vente pour l'instant car elles peu-vent propager la maladie dite du "feu bactérien" ; les ormes ne sont pas envente à cause de la maladie de la Graphiose qui les décime.

Plantez à la mo

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BOURGOGNE

Dijon

Mâcon

Nevers

Auxerre

ARBRES HAUT JETChêne pédonculé (Quercus robur)Merisier (Prunus avium)Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata)Frêne (Fraxinus excelsior)Tremble (Populus tremula)Chêne sessile (Quercus petraea)

Hêtre (Fagus Sylvatica)Érable plane (Acer platanoides)Érable sycomore (Acer pseudoplatanus)Tilleul à grandes feuilles (Tilia platiphyllos)Cormier (Sorbus domestica)

Hêtre (Fagus sylvatica)Chêne sessile (Quercus petraea)Érable sycomore (Acer pseudoplatanus)Châtaignier (Castanea sativa)

Aulne (Alnus glutinosa) - HTremble (Populus tremula) - HFrêne (Fraxinus excelsior) - H,IChêne pédonculé (Quercus robur) - H,I Peuplier noir (Populus nigra) - ISaule blanc (Salix alba) - I

SOL ARGILEUX,«LOURDS»

SOL SAIN ÀSEC, CALCAIRE

SOL SAIN ÀSEC, ACIDE

SOL HUMIDE(H) OU FILTRANT INONDABLE (I)

CÉPÉES OU PETIT ARBRESCharme (Carpinus betulus)Érable champêtre (Acer campestre)Frêne (Fraxinus excelsior)Pommier sauvage (Malus sylvestris)Poirier sauvage (Pyrus pyraster)

Charme (Carpinus betulus)Érable champêtre (Acer campestre)Alisier blanc (Sorbus aria)Alisier torminal (Sorbus torminalis)Poirier sauvage (Pyrus pyraster)

Bouleau (Betula verrucosa)Alisier blanc (Sorbus aria)Alisier torminal (Sorbus torminalis)

Aulne (Alnus glutinosa) - HCerisier à grappes (Prunus padus) - HFrêne (Fraxinus excelsior) - H,IBouleau (Betula verrucosa) - H,ISaule blanc (Salix alba) - I

ARBUSTESAubépines (Crataegus monogyna etC. laevigata)Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)Fusain (Euonymus europaeus)Noisetier (Corylus avellana)Houx (Ilex aquifolium)Sureau noir (Sambucus nigra)Troène (Ligustrum vulgare)Epine noire (Prunus spinosa)Rosier des chiens (Rosa canina)

Aubépine (Crataegus monogyna)Cornouiller mâle (Cornus mas)Épine vinette (Berberis vulgaris)Camerisier (Lonicera xylosteum)Cytise (Laburnum anagyroïdes)Noisetier (Corylus avellana)Cerisier de Ste Lucie (Prunus mahaleb)Nerprun purgatif (Rhammus catharticus)

Néflier (Mespilus germanica)Sorbier des oiseaux (Sorbus aucuparia)Genêt à balai (Cytisus scoparius)Houx (Ilex aquifolium)Ajonc d’Europe (Ulex europaeus)

Bourdaine (Frangulus alnus) - HViorne obier (Viburnum opulus) - HGroseiller rouge (Ribes rubrum) H,IFusain (Euonymus europaeus) - H,ISaule marsault (Salix caprea) - H,ISaule pourpre (Salix purpurea) - ISaule des vanniers (Salix viminalis) - I

Carte pédologiquesimplifiée de

Bourgogne

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1e hiver 2e hiver 4e hiver1e hiver 3e hiver 4e hiver

0,5m

2 m

CharmeCharme

NoisetierNoisetier

CharmeCharme

Charme

MerisierMerisier

Houx HouxBourdaine

Érable

Frêne

de de chez nous

ÉrableBourdaine

Un exemple de haie composite à plusieurs strates.Les arbres de haut jet sont espacés de 6 m ; les arbres intercalaires plantés tous les 2 m sont recoupés en cépée ou non ; lesarbustes sont placés 50 cm devant la haie. Si on manque de place en épaisseur, on alternera les arbustes avec les arbres. On neplantera qu’une ou 2 essences d’arbres de haut jet, 2 à 3 d’arbres intercalaires (dont 1 à 2 se prêtant à la taille en cépée) et plu-sieurs espèces d’arbustes.

Le recépage permet d’étoffer la haie en créantplusieurs troncs sur la même souche. Cette tech-nique concerne les arbustes et les arbres pouvantse traiter en cépée (charme, érable,…).

Le balivage concerne les arbres que l’on désiremener en hauteur avec un seul tronc. Chaqueannée, supprimer les branches basses (élagage) etdéfourcher de façon à conserver un axe central.

Dessins Pierre Besson

6 m

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Monsieur GUILLEMOTest éleveur enCharolais et représen-

tait la Fédération Départemen-tale des Syndicats desExploitants Agricoles (FDSEA)à ces Rencontres Régionalessur le Bocage, organisées enoctobre 1995 par leConservatoire. Son point devue témoigne à la fois des réa-lités de terrain d'un profession-nel confronté au problème del’entretien des haies, et de l'in-térêt porté par les éleveurs surles qualités du bocage.

Les capacités auto-épuratives

du feutre prairial.

«Vous l'avez évoqué en préam-bule, nous sommes encoredans une région, l'une des der-nières de France, où il restedes haies, et cela est dû auxéleveurs.Il a été dit qu’elles ne jouaientplus leur rôle et que, biologi-quement, elles étaient mortes.Pour ma part, je ne suis pas decet avis. Je voudrais vous rap-peler que l'élevage est encoretrès extensif dans la partieouest du département deSaône-et-Loire. Nous nesommes pas confrontés,comme le seraient les Bretonspar exemple, à de graves pro-blèmes environnementaux. Ilest intéressant de savoir qu'icien moyenne, les apports denitrates sont de l'ordre de 40unités par hectare et par an, etle « feutre » des prairies peutretenir jusqu’à 60 unités par and'azote pur. L'herbe est un desmeilleurs filtres qu'on connais-se. On parle des haies pourretenir les nitrates, mais je nedispose d'aucun résultat dansce domaine et je serais vive-ment intéressé de lesconnaître.»

arbres dans les haies seraitpour les agriculteurs unecontrainte supplémentaire,s'ajoutant au fait que les agri-culteurs sont de moins enmoins nombreux et qu'ils nepeuvent pas tout faire. La valo-risation des arbres de haie nepeut qu'être le bois de chauffa-ge, les scieries ne les acceptantplus pour le bois d’oeuvre.»

Les contraintes du broyage.

«L’opération de broyage estsoumise à des contraintes cli-matiques, avec en particulier leproblème de la portance dessols. Il faut aussi tenir comptede l'assolement : si je veuxsemer un blé à l'automne, ilfaut que je passe avant. Pourbroyer plus gros, il faut unéquipement plus onéreux àl'acquisition. Je ne peux pasfaire monter ma haie partout,ma responsabilité est engagéesi la visibilité est facteur d'acci-dent le long d'une route.»

Le problème del’entretien.

«Je peux prendre commeexemple concret, celui de mapropre exploitation, pour l'en-tretien du réseau de haies : ilm'en coûte, pour 120 hectares,10000 francs par an. Pour moi,la haie a une double fonction :celle de clôture et celle d'abripour les animaux, notammentpour les petits veaux au prin-temps. Avec la taille basse, ona un réel problèmed'ombre en été. Mais ce typede taille remplit bien les deuxfonctions que j'ai citées parcequ'elle densifie la haie en sonpied. Je suis obligé quandmême de doubler mes haiesavec des clôtures, mais dansn'importe quel système mainte-nant, on sera obligé de lesdoubler. Ce rôle de clôtureefficace est fragilisé par la pré-sence des arbres au pied des-quels la haie est moins dense.Les animaux sortent toujoursau pied des arbres pour deuxraisons : ils utilisent l'ombrageen été, et ils se grattent contreles troncs, ce qui conduit àabîmer également la haie pareffet mécanique. Planter des

«Pour moi, la haie a une double fonction :celle de clôture et celle d'abri pour lesanimaux notamment pour les petits veaux auprintemps.»

L’AVIS DE LA PROFESSION AGRICOLEMonsieur Henri Guillemot, agriculteur à Toulon-sur-Arroux (71)

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La haie basse est le résultat d'une sériede facteurs et non un

choix délibéré..

«En général, les broyages ontplutôt lieu en hiver, époque àlaquelle il y a moins de végéta-tion, et c'est moins onéreux.On retrouve là un autre intérêtde la haie basse, plus rapide àtraiter. On travaille avec depetites épareuses et de petitstracteurs. Mais la fonction deproduction nous accapareénormément. En janvier-février, je suis occupé par lesvélages et je n'ai pas le tempsd'aller faire à la tronçonneusedes tailles de haies hautes.»

Le bocage et la P.A.C.

«La haie haute peut être syno-nyme, dans certains cas, d’uneemprise supérieure de la haieen surface. Cette surface est unélément fondamental du calculdes primes de la P.A.C. Il nefaut pas qu’elles soient remisesen cause en cas de contrôle unpeu trop tatillon (on a vu par-fois la surface de pylônes élec-triques tentée d’être déduitepar un contrôleur trop zélé !).»

La qualité paysagèrerevalorise le produit

qui en est issu.

«Je ne suis pas opposé à lahaie haute, d'autant plus quel'on voit apparaître desmachines qui peuvent présen-ter un intérêt, avec toutes leslimites que j'ai exposées auniveau des contraintes.Evidemment, si la main-d'œuvre ne coûtait pas si cher,on prendrait quelqu'un pourréaliser ce travail. Qu'est-ce quipourrait m'inciter aujourd'hui àfaire monter une haie ? Je necrois pas aux mesures tropcontraignantes. Le monde agri-cole a peut-être fait deserreurs, il faut les corriger,mais attention de ne pas toutremettre en cause. Je croisbeaucoup au fait que le paysa-ge peut devenir un des élé-ments fondamentaux de larevalorisation des produitsagricoles. Révélateur de pra-tiques agricoles, il ferait alorspartie d’éléments valorisantnos produits qu’il faudrait pou-voir intégrer dans unedémarche commerciale. Et jesuis prêt à y réfléchir sérieuse-ment parce que le bien-êtredes animaux (ombre, abri) estune condition de réussite tech-nique et un plus qualitatif pourles viandes issues de nos trou-peaux.» �

Henri Guillemot

«La fonction de production nous accapareénormément et en janvier-février, je suisoccupé par les vélages et je n'aurais pas letemps d'aller faire à la tronçonneuse destailles de haies hautes.»

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33Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons Patrimoine Naturel de Bourgogne - n° 4 - 1996

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Patrimoine Naturel de Bourgogne n° 1LES MILIEUX NATURELS

DE BOURGOGNE

Patrimoine Naturel de Bourgogne n° 3LES PELOUSES CALCAIRES

EN BOURGOGNE

Patrimoine Naturel de Bourgogne n° 2LA LOIRE ET L’ALLIER

EN BOURGOGNE

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