PARTIE I : PRODUIRE, REPARTIR, CONSOMMER · plus globale des phénomènes économiques et sociaux....

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Dominante SCIENCE ECONOMIQUE PARTIE I : PRODUIRE, REPARTIR, CONSOMMER L’intérêt et toute la richesse des sciences économiques et sociales est de pouvoir analyser un même objet d’étude en croisant les regards de différentes disciplines. Les économistes, les sociologues, les politologues, mais aussi les ethnologues (ou anthropologues) abordent les mêmes objets d’études mais sous des angles et avec des outils d’analyse différents. La complémentarité de ces approches offre une vision plus pertinente car plus globale des phénomènes économiques et sociaux. Le regard de l’économiste permet de comprendre certaines dimensions du fonctionnement d’institutions comme les marchés, les entreprises, les services publics … en s’appuyant sur des concepts (la valeur ajoutée, la productivité, le revenu disponible, les élasticités…), des méthodes (micro-économie , macro-économie…), des théories (l’analyse libérale classique / néo-classique, l’analyse marxiste, keynésienne…), des modèles théoriques (la concurrence pure et parfaite, le circuit économique…) ou des analyses de données (économétrie). Quelques grandes questions que se posent les économistes « Ce que l'on sait n'est pas à nous », écrivait Marcel Proust, dans A la recherche du temps perdu. Les grands économistes qui ont marqué la discipline ont laissé en héritage des réponses provisoires, opposés ou complémentaires, aux questions auxquelles ils ont choisi de répondre. Les questions qu’ils se sont posées ont notamment été déterminées par le contexte économique et social ou les grandes crises qui ont marqué la vie de ces auteurs. Leurs réponses sont aussi déterminées par l'approche méthodologique qu'ils ont adoptée : une lecture microéconomique ou macroéconomique, une vision à long terme ou à court terme, une approche réaliste ou modélisée de la société. Si les grandes questions que se posent les économistes évoluent dans leurs formulations, les réponses des grands économistes restent, en grande partie, toujours actuelles et débattues. Quelques-unes de ces grandes questions sont abordées dans les chapitres de la partie économique du programme de 1ère. D’autres trouveront des réponses (toujours débattues…) en terminale. la division du travail engendre des avantages pour les pays qui doivent spécialiser leur production

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Dominante SCIENCE ECONOMIQUE

PARTIE I : PRODUIRE, REPARTIR, CONSOMMER

L’intérêt et toute la richesse des sciences économiques et sociales est de pouvoir analyser un même objet d’étude en croisant les regards de différentes disciplines. Les économistes, les sociologues, les politologues, mais aussi les ethnologues (ou anthropologues) abordent les mêmes objets d’études mais sous des angles et avec des outils d’analyse différents. La complémentarité de ces approches offre une vision plus pertinente car plus globale des phénomènes économiques et sociaux. Le regard de l’économiste permet de comprendre certaines dimensions du fonctionnement d’institutions comme les marchés, les entreprises, les services publics … en s’appuyant sur des concepts (la valeur ajoutée, la productivité, le revenu disponible, les élasticités…), des méthodes (micro-économie , macro-économie…), des théories (l’analyse libérale classique / néo-classique, l’analyse marxiste, keynésienne…), des modèles théoriques (la concurrence pure et parfaite, le circuit économique…) ou des analyses de données (économétrie).

Quelques grandes questions que se posent les économistes

« Ce que l'on sait n'est pas à nous », écrivait Marcel Proust, dans A la recherche du temps perdu. Les grands économistes qui ont marqué la discipline ont laissé en héritage des réponses provisoires, opposés ou complémentaires, aux questions auxquelles ils ont choisi de répondre. Les questions qu’ils se sont posées ont notamment été déterminées par le contexte économique et social ou les grandes crises qui ont marqué la vie de ces auteurs. Leurs réponses sont aussi déterminées par l'approche méthodologique qu'ils ont adoptée : une lecture microéconomique ou macroéconomique, une vision à long terme ou à court terme, une approche réaliste ou modélisée de la société. Si les grandes questions que se posent les économistes évoluent dans leurs formulations, les réponses des grands économistes restent, en grande partie, toujours actuelles et débattues. Quelques-unes de ces grandes questions sont abordées dans les chapitres de la partie économique du programme de 1ère. D’autres trouveront des réponses (toujours débattues…) en terminale.

la division du travail engendre des avantages pour les pays qui doivent spécialiser leur production

« L'impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle - tous éléments créés par l'initiative capitaliste ». Joseph Aloïs Schumpeter, Capitalisme, Socialisme et Démocratie, 1942. « Les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont, le premier, que le plein emploi n'y est pas assuré, le second que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d'équité ». John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie, 1936.

Après un chapitre introductif sur la démarche des économistes, QUE VA-T-ON ETUDIER DANS CETTE 1ère PARTIE ?

Pour finir, le chapitre 6 de cette partie abordera la production dans l’entreprise

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 1 : La démarche des économistes

(Manuel p. 19-24) Objectifs :

- Montrer que la science économique étudie le problème des choix dans une société d’un point de vue scientifique.

- Présenter les méthodes et outils utilisés par la science économique. - Montrer que la science économique comprend différents courants de pensée

Savoirs et savoir-faire :

- Être capable de définir l’objet d’étude de la science économique. - Être capable de définir les notions suivantes : modèle, théorie, analyse empirique, corrélation, causalité,

microéconomie, macroéconomie, variable, économie positive, économie normative. Problématiques :

- Qu’est - ce que la science économique ? - Quelles sont les méthodes utilisées par les économistes ? - En quoi la science économique est-elle une discipline traversée par de nombreux débats ?

I) Qu’est-ce que la science économique ? L’économie ne s’est réellement constituée en science autonome, avec un objet d’étude propre, qu’après l’émergence des sociétés « modernes ». Avec l’institutionnalisation du marché, les activités économiques se sont distinguées des autres structures sociales, sur lesquelles elles ont exercé une influence croissante.

A) Un essai de définition

Voici plusieurs définitions de la science économique : « La science économique est celle qui a pour objet la production, la consommation et l’échange de biens et services rares » (J. Fourastié, Pourquoi nous travaillons, PUF, 1959).

« L’objet de l’économie politique est la connaissance des lois qui président à la formation, à la distribution et à la consommation des richesses » (Jean Baptiste SAY, Traité d’économie politique, 1803).

« L’économie politique est la science de l’administration des ressources rares dans une société; elle étudie les formes que prend le comportement humain dans l’aménagement onéreux du monde extérieur, en raison de la tension qui existe entre les désirs illimités et les moyens limités des sujets économiques » (Raymond BARRE Économie politique, PUF, 1959).

« La science économique étudie la façon dont les individus, les entreprises et les pouvoirs publics font des choix dans nos sociétés. Ces choix et les arbitrages qu’ils impliquent sont incontournables parce que les biens, les services et les ressources désirées sont nécessairement rares ». (Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh, Principes d’économie moderne, De Boeck, 2010).

► D’après ces définitions des grands économistes, on peut synthétiser et proposer la définition suivante : La science économique étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent des ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. Elle est une science sociale qui étudie la manière dont les hommes s’organisent pour produire, répartir, distribuer et consommer les biens et les services destinés à satisfaire leurs besoins.

Doc. 1 p. 20 : Une science des ressources rares ?

B) Il existe deux grandes approches : micro-économie et macro-économie

Doc. 2 p. 21 : Trois dimensions de la science économique

Doc. 3 p. 21 : Micro-économie et macro-économie

POUR MIEUX COMPRENDRE : Approche macroéconomique ou microéconomique? [En science économique, il existe ]deux types de problèmes. Il y a, d'une part, des problèmes microéconomiques, c'est-à-dire ceux qui concernent le comportement des unités décisionnelles individuelles comme, par exemple, l'achat d'une voiture par un individu, la cessation de paiement d'une entreprise, et, d'autre part, des problèmes macroéconomiques, c'est-à-dire ceux qui concernent les ensembles comme la communauté nationale ou internationale. Les problèmes macroéconomiques sont par exemples l'inflation, le chômage, le revenu national, la croissance économique, la crise pétrolière de 1973, la dette extérieure, le sous-développement. [...] L'approche micro économique consiste notamment à examiner comment l'agent économique fait ses choix dans le domaine de la consommation ou de la production, compte tenu de son budget ou de sa contrainte de revenu. Il s'agit donc d'un problème d'allocation de ressources susceptible de s'appliquer aux décisions privées comme aux décisions publiques. [...] L'approche macroéconomique a pour objet l'analyse des flux globaux et des grandeurs globales, sans se préoccuper des unités qui composent cette globalité. C'est l'ensemble des ménages, l'ensemble des entreprises, l'ensemble des banques qui intéressent la macroéconomie, et non pas chaque ménage, chaque entreprise et chaque banque. Chaque approche est caractérisée par une logique propre qui empêche la transférabilité des résultats de l'une vers l'autre. Ce problème de coupure ou de no bridge - appelé encore sophisme de composition - indique que ce qui est vrai en microéconomie ne l'est pas nécessairement en macroéconomie, et réciproquement. Par exemple, si un individu est rationnel lorsque, voyant un incendie à bâbord sur un bateau, il s'en écarte pour aller à tribord, en revanche, l'effet serait désastreux si ce comportement était adopté par tous les voyageurs.

Ahmed SILEM, Introduction à l'analyse économique, © Armand Colin, 1989.

SYNTHESE du I) : Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants : choix (2), rares (2), individuels, fonctionnement, rationnelle, ensemble, rareté, avantages, décisions, rationnels. La science économique s’intéresse aussi bien aux……………. individuelles des agents (ménages, entreprises) qu’aux………………. collectifs effectués par les pouvoirs publics. La science économique étudie donc comment les hommes font des …………. alors que les ressources sont ………………. et susceptibles d’usages multiples. La ………………. est une notion centrale en économie ; c’est parce que les ressources sont …………………… que les choix ont de l’importance. Toute personne ……………… confrontée à une alternative évalue les ………………………. et les inconvénients des différentes options envisageables. La microéconomie et la macroéconomie sont les branches principales de la science économique. La microéconomie privilégie l’étude des comportements……………………….., supposés ………………………. la macroéconomie s’intéresse au …………………. de l’économie dans son ……………………

II) Quelles sont les méthodes des économistes ?

A) L’enquête et le raisonnement logique

Doc. 1 p. 22 : L’enquête avant tout

B) Corrélation n’est pas toujours causalité

Doc. 2 p. 23 : Causalité et corrélation : les apports d’une démarche empirique Voir TD 1 Corrélation, causalité

C) L’économiste et le prince

Doc. 3 p. 24 : L’économiste comme conseiller politique A- On demande souvent aux économistes d’expliquer la cause d’évènements économiques. Pourquoi le chômage des jeunes est-il plus élevé que le chômage des travailleurs plus âgés ? Parfois on demande aux économistes de recommander des politiques pour améliorer la situation économique. Par exemple, que devrait faire le gouvernement pour améliorer la situation des jeunes ? Lorsque les économistes essaient d’expliquer le monde, ils sont des scientifiques. Lorsqu’ils essaient de l’améliorer, ils sont des conseillers politiques. […] En général, les assertions au sujet du monde économique sont de deux types. […] Les assertions positives sont descriptives. Elles dépeignent le monde tel qu’il est. Les assertions normatives [quant à elles] dépeignent le monde tel qu’il devrait être.

G. N. Mankiw, M.P. Taylor, Principes de l’économie, De Boeck, 2010.

B- La «loi du salaire minimum» est un exemple particulièrement intéressant, non seulement parce qu'elle s'est trouvée au centre du débat récent sur les bas salaires, mais également parce qu'elle fait partie des rares propositions qui peuvent prétendre au statut de «loi économique». Selon un sondage, 90 % des économistes la croient vraie. En effet, ne s'agit-il pas simplement de remarquer que lorsque le prix d'un bien augmente, sa demande diminue? On ne peut imaginer vérité économique plus élémentaire. Malheureusement, David Card et Alan Krueger ont constaté, lors de diverses expériences nord-américaines d'augmentation du salaire minimum, que l'emploi chez les salariés les plus défavorisés avait augmenté ou était resté stable. Ils ne trouvent pas l'effet négatif prévu par cette «loi». D'ailleurs, pour qui a un peu de mémoire, Malinvaud avait exhibé à la fin des années 70 une configuration macroéconomique, ce

qu'il appelait «le chômage keynésien», dans laquelle «lorsque le taux de salaire augmente, le taux de chômage diminue». Pourquoi en est-il ainsi? Parce que l'économie réelle est traversée par une telle diversité d'interdépendances que l'effet final de telle variable sur telle autre est en grande partie indéterminé.

André Orléan, « L'humilité en économie », Libération 05-02-2011

SYNTHESE du II) : Vous complèterez le texte en utilisant les mots suivants : théorie(s) (2), empiriques, hypothèses, variable (s) (2), valeurs, prévisions, corrélation(s) (2), normative, positive, modèles. La science économique étudie le problème des choix dans une société d’un point de vue scientifique, c’est–à–dire à partir d’une exploration systématique qui passe aussi bien par la formulation de …………………. que par l’examen de données ………………………… Une ……………. est fondée sur une série d’ ……………………………. Pour développer leurs théories, les économistes utilisent des ………………. Ils permettent de décrire une relation entre des ……………………………. ou d’établir des …………………………… La science économique fait appel à des tests statistiques pour mesurer et tester des ………………………………… Il existe une ……………………………. entre deux variables lorsque celles – ci tendent à changer ensemble et de manière prévisible. Cependant la simple existence d’une corrélation ne prouve pas que les modifications d’une …………….. sont la cause des modifications de l’autre. Lorsque les économistes observent la réalité économique et construisent des modèles destinés à prévoir son évolution et les conséquences de différentes politiques, ils font ce que l’on appelle de l’économie……………………………. Lorsqu’ils deviennent des conseillers politiques et essaient d’agir sur l’économie et la société en fonction de leurs ……………., ils font ce que l’on appelle de l’économie …………………………………

EN CONCLUSION : Chacun voit l’économie d’un point de vue différent « L’économie ne va pas bien » : le chômage augmente, les faillites sont nombreuses, […] la croissance de la production, partout, se ralentit. Devant cette situation on consulte souvent les économistes ; on leur confie des responsabilités gouvernementales. Le non-économiste attend beaucoup de ces ‘’spécialistes’’ qui semblent détenir la ‘’potion magique’’ qui permettra de sortir de la crise. Malheureusement, leurs espoirs se transforment en inquiétude lorsque ces médecins de l’économie prescrivent leurs ordonnances. Chacun semble avoir la sienne, tout aussi « scientifiquement » fondée que celle de son confrère ; chacun l’étaye d’arguments convaincants. Même lorsque ces éminents spécialistes consentent à constater à peu près les mêmes faits, ils n’aboutissent pas aux mêmes conclusions. [...] Contrairement à ce qui peut paraître, les disputes sans fin, les prescriptions opposées des économistes, ne viennent pas des imperfections de la science économique. Ce n’est pas le retard de cette science qui explique la diversité de ses analyses et de ses conclusions. Les économistes sont dans une situation semblable à celle des non-économistes. Ils n’observent pas l’économie du même endroit et ne poursuivent pas un but commun. Que faire pour initier à l’économie ? - Initier à l’économie revient à faire comprendre au non-initié à travers quelle grille l’économie est analysée. - Initier aux théories économiques revient à faire comprendre au non-économiste à partir de quel point de vue et de quels objectifs chaque grand courant théorique décrit l’économie.

Comprendre les théories économiques, Jean-Marie Albertini, Ahmed Silem. Coll. Points Économie, © Éditions du Seuil, 1983.

Qu'en conclure pour l'économiste? L'humilité. Dans l'enseignement, cela s'appelle le pluralisme, le retour au fait et l'ouverture aux autres sciences sociales. En politique, bannir l'argument d'autorité. Cela n'interdit nullement à l'économiste d'intervenir avec force dans le débat public mais il doit le faire en tant que citoyen ayant des convictions sur le bien public et la manière de l'atteindre, pas au nom d'une vérité éternelle qui serait de cette manière subtilisée à la discussion pour être imposée à tous.

André Orléan, « L'humilité en économie », Libération du lundi 5 février 2001

Une vision altermondialiste, donc engagée, des choix de société qui s’opposent

VOCABULAIRE

Science économique : La science économique « étudie comment les ressources rares sont employés pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société; elle s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation de biens et, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations » (Edmond MALINVAUD, Leçons de théorie micro- économique, Dunod , 1968).

Hypothèse : Proposition de réponse aux questions que se pose le chercheur et qui va guider sa recherche. C’est une explication provisoire sur la nature des relations entre deux ou plusieurs phénomènes, qui doit être testée par l’expérimentation. Ex. : hypothèse des rendements décroissants, hypothèse de la concurrence pure et parfaite (C.P.P.), hypothèse de la rationalité de l’individu (homo oeconomicus)…

Théorie : raisonnement logique qui explique avec cohérence tel ou tel phénomène. « Une théorie est fondée sur une série d’hypothèses et de conclusions découlant des hypothèses. Les théories sont des exercices logiques : si les hypothèses sont correctes, alors les résultats se vérifient nécessairement ». Pour développer leurs théories, les économistes construisent des concepts et utilisent des modèles. Ex. : théorie de la « main invisible » (Smith), théorie de la valeur-travail (Marx), loi des débouchés (Say), théorie des avantages comparatifs (Ricardo), loi d’Engel, théorie du chômage volontaire, loi de l’offre et de la demande, théorème de Schmidt (néo-classiques), théories de la demande effective et du sous-emploi (Keynes), théorie schumpétérienne des cycles, théories de la croissance endogène…

Concept : Un concept est une construction abstraite qui vise à rendre compte du réel et sur laquelle s’entendent les chercheurs. Il doit donc être distingué de la simple notion, beaucoup plus vague, imprécise et subjective… Paradigme : Ensemble de propositions générales et essentielles sur la façon d’étudier l’économie et la société. Un paradigme réunit plusieurs théories, plusieurs auteurs et constitue un courant de pensée ou une école de pensée. Ex. : paradigme libéral (classiques, néo-classiques, néo-libéraux) / keynésien/ marxiste… Un paradigme est une grille de lecture, un type de "lunettes", un éclairage que l’on va utiliser pour "colorer" la réalité. C’est une approche offrant une vision générale du fonctionnement du système économique et de la société.

Modèle : Cela désigne une représentation volontairement simplifiée de la réalité pour comprendre le plus clairement possible le phénomène étudié et les relations entre les variables. « Les économistes construisent, à l’aide de mots ou d’équations, des modèles économiques décrivant les caractéristiques d’une économie. Un modèle peut décrire une relation générale : « lorsque le revenu augmente, le nombre de voiture achetée s’accroît » ; une relation quantitative : « lorsque le revenu augmente de 10%, le nombre de voiture achetées s’accroît en moyenne de 10% » ; ou établir une prévision d’ordre général « l’accroissement des taxes sur l’essence entraînera une réduction de la demande de voitures ».

Analyse empirique : Elle repose sur l’observation directe de la réalité.

Corrélation : C’est une mesure de l’interdépendance entre deux variables. Elle est positive (les deux variables varient dans le même sens), négative (elles varient en sens inverse) ou nulle (pas de lien statistique). N.B. : une corrélation n’implique pas toujours une relation de cause à effet : corrélation n’est pas causalité

Causalité : principe suivant lequel tout a une cause et, dans les mêmes conditions, la même cause produit les mêmes effets.

Microéconomie : La microéconomie s’intéresse au comportement des acteurs économiques (chef d’entreprise, consommateur, travailleur,…) qu’elle considère comme rationnels et poursuivant leur intérêt personnel (modèle de l’homo economicus). L’approche micro économique analyse la réalité économique à partir du comportement des individus. Selon elle, pour comprendre le système économique dans son ensemble, il suffit de généraliser ce qui est vrai à l’échelle individuelle. Les lois économiques générales sont donc les mêmes que les lois économiques qui régissent les comportements individuels : le « tout » est égal à la somme des parties. Cette approche est celle du courant libéral, qui repose sur l’hypothèse de la rationalité des agents économiques individuels comme fondement explicatif des comportements économiques.

Macroéconomie : La macroéconomie s’intéresse au fonctionnement de l’économie dans son ensemble. Elle avance au contraire que le « tout » n’est pas réductible à la somme des parties. Ex. : s’il est vrai qu’au niveau individuel chaque entrepreneur a intérêt à ne verser que des salaires faibles pour augmenter ses profits, si tous les entrepreneurs agissent ainsi, alors la consommation globale sera faible, de même que la production globale et donc… les profits eux-mêmes. Ce qui est vrai au niveau individuel n’est donc pas généralisable au niveau collectif. C’est l’approche keynésienne, qui raisonne sur des agrégats, des quantités globales (PIB, FBCF...) et étudie notamment les relations entre ces grands agrégats ou ratios tels que, par exemple, le taux de chômage, l’inflation, la consommation, la croissance économique ou la balance commerciale.

Variable : toute grandeur mesurable qui peut prendre des valeurs différentes. Les prix, les salaires, les taux d’intérêt, la demande des ménages, le PIB, le chômage, etc. sont autant de variables. Ce qui intéresse l’économiste, ce sont les liens logiques entre ces variables.

Économie positive : On parle d’économie positive, lorsque les économistes construisent des hypothèses, concepts, théories et modèles destinés à expliquer rigoureusement les phénomènes économiques.

Économie normative : On parle d’économie normative lorsque les économistes essaient d’agir sur l’économie et la société en devenant des conseillers politiques et en se référant à tel ou tel système de valeurs.