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THÈME THÈME THÈME THÈME 4 – LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES PARTIE 2 – Le marché financier et son rôle économique Les marchés de capitaux assurent le financement de l’économie. Sur ces marchés se confrontent des agents à la recherche de financements et d’autres à la recherche de placements. Le marché financier est le marché des capitaux à long terme. I. L’utilité du marché financier A. Le marché financier : un moyen de financement de l’économie Le marché financier représente l’ensemble des offres et des demandes de capitaux pour des souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long terme. Sur ce marché sont émis et négociés des titres dont l’échéance est généralement supérieure à sept ans. Le marché financier constitue un moyen essentiel de financement de l’économie. C’est un lieu d’émission et d’échange des valeurs mobilières : actions et obligations. Une action est un titre de propriété du capital d’une entreprise. Une obligation est un titre de créance à long terme (titre représentatif d’un emprunt émis par une entreprise ou par l’État). B. Les deux compartiments du marché financier Le marché financier comporte deux compartiments : – le marché primaire permet aux agents ayant des besoins de financement d’emprunter à des agents qui ont des capacités de financement (les épargnants-investisseurs). Les premiers émettent des titres (actions, obligations) pour obtenir les capitaux nécessaires. C’est le marché du « neuf » ; – le marché secondaire permet aux agents qui ont acheté des titres sur le marché primaire de les revendre. C’est le marché de « l’occasion ». Les deux compartiments du marché financier sont complémentaires. Un agent économique ne va acheter des titres « neufs » que s’il a la garantie de pouvoir les revendre en cas de besoin de liquidités. Sans le marché primaire, il n’y aurait évidemment pas de marché secondaire, mais sans le marché secondaire, il n’y aurait pas non plus de marché primaire. En effet, si les agents qui ont acquis des titres n’avaient pas la possibilité de les vendre avant le terme, ils n’en achèteraient pas. II. Le marché financier primaire A. Le fonctionnement du marché financier primaire Sur le marché financier primaire, les demandeurs de capitaux émettent des titres appelés « valeurs mobilières » (actions et obligations). Pour placer ces titres auprès des investisseurs, les organisations émettrices (entreprises, État…) s’adressent à des intermédiaires financiers, qui sont des établissements de crédit ou des entreprises d’investissement spécialisées. – Le financement par fonds propres : les actions Lorsqu’une société souhaite accroître ses fonds propres, elle émet des actions. Lors d’une introduction en Bourse ou d’une augmentation de capital, les sociétés placent une partie de leur capital composé d’actions ou émettent des actions nouvelles. L’action, droit de propriété, donne le droit de participer à la vie de la société en prenant part aux assemblées générales. L’actionnaire reçoit des dividendes dont le montant est lié aux résultats de la société. – Le financement par endettement : les obligations Lorsqu’une organisation (entreprise privée ou publique, État, établissement de crédit) choisit de se procurer des capitaux par endettement, elle émet des obligations. L’obligation est un titre de créance représentatif d’un emprunt à long terme. Le nominal (le prix) des obligations émises représente le montant de l’emprunt. L’obligation est rémunérée par un intérêt fixe. Elle constitue, en principe, un placement sans risque, sauf en cas de liquidation de l’entreprise émettrice. B. Le financement de l’investissement et la croissance Les entreprises sont soumises à un impératif de compétitivité. Elles doivent être capables de faire face à la concurrence tant sur les marchés extérieurs que sur le marché intérieur. Pour qu’une entreprise soit compétitive, il faut qu’elle améliore sa productivité et donc qu’elle investisse. Réaliser un investissement consiste à augmenter de façon durable la capacité de production d’une entreprise et aussi à améliorer son efficacité. Parmi les moyens à sa disposition pour investir, l’entreprise peut recourir au financement externe indirect, par l’intermédiaire d’une institution financière, et au financement externe direct en faisant appel au marché financier.

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THÈME THÈME THÈME THÈME 4444 –––– LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES PARTIE 2 – Le marché financier et son rôle économique

Les marchés de capitaux assurent le financement de l’économie. Sur ces marchés se confrontent des agents à la recherche de financements et d’autres à la recherche de placements. Le marché financier est le marché des capitaux à long terme.

I. L’utilité du marché financier

A. Le marché financier : un moyen de financement de l’économie

Le marché financier représente l’ensemble des offres et des demandes de capitaux pour des souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long terme. Sur ce marché sont émis et négociés des titres dont l’échéance est généralement supérieure à sept ans. Le marché financier constitue un moyen essentiel de financement de l’économie. C’est un lieu d’émission et d’échange des valeurs mobilières : actions et obligations. Une action est un titre de propriété du capital d’une entreprise. Une obligation est un titre de créance à long terme (titre représentatif d’un emprunt émis par une entreprise ou par l’État). B. Les deux compartiments du marché financier

Le marché financier comporte deux compartiments : – le marché primaire permet aux agents ayant des besoins de financement d’emprunter à des agents qui ont des capacités de financement (les épargnants-investisseurs). Les premiers émettent des titres (actions, obligations) pour obtenir les capitaux nécessaires. C’est le marché du « neuf » ; – le marché secondaire permet aux agents qui ont acheté des titres sur le marché primaire de les revendre. C’est le marché de « l’occasion ». Les deux compartiments du marché financier sont complémentaires. Un agent économique ne va acheter des titres « neufs » que s’il a la garantie de pouvoir les revendre en cas de besoin de liquidités. Sans le marché primaire, il n’y aurait évidemment pas de marché secondaire, mais sans le marché secondaire, il n’y aurait pas non plus de marché primaire. En effet, si les agents qui ont acquis des titres n’avaient pas la possibilité de les vendre avant le terme, ils n’en achèteraient pas.

II. Le marché financier primaire

A. Le fonctionnement du marché financier primaire

Sur le marché financier primaire, les demandeurs de capitaux émettent des titres appelés « valeurs mobilières » (actions et obligations). Pour placer ces titres auprès des investisseurs, les organisations émettrices (entreprises, État…) s’adressent à des intermédiaires financiers, qui sont des établissements de crédit ou des entreprises d’investissement spécialisées. – Le financement par fonds propres : les actions

Lorsqu’une société souhaite accroître ses fonds propres, elle émet des actions. Lors d’une introduction en Bourse ou d’une augmentation de capital, les sociétés placent une partie de leur capital composé d’actions ou émettent des actions nouvelles. L’action, droit de propriété, donne le droit de participer à la vie de la société en prenant part aux assemblées générales. L’actionnaire reçoit des dividendes dont le montant est lié aux résultats de la société. – Le financement par endettement : les obligations

Lorsqu’une organisation (entreprise privée ou publique, État, établissement de crédit) choisit de se procurer des capitaux par endettement, elle émet des obligations. L’obligation est un titre de créance représentatif d’un emprunt à long terme. Le nominal (le prix) des obligations émises représente le montant de l’emprunt. L’obligation est rémunérée par un intérêt fixe. Elle constitue, en principe, un placement sans risque, sauf en cas de liquidation de l’entreprise émettrice. B. Le financement de l’investissement et la croissance

Les entreprises sont soumises à un impératif de compétitivité. Elles doivent être capables de faire face à la concurrence tant sur les marchés extérieurs que sur le marché intérieur. Pour qu’une entreprise soit compétitive, il faut qu’elle améliore sa productivité et donc qu’elle investisse. Réaliser un investissement consiste à augmenter de façon durable la capacité de production d’une entreprise et aussi à améliorer son efficacité. Parmi les moyens à sa disposition pour investir, l’entreprise peut recourir au financement externe indirect, par l’intermédiaire d’une institution financière, et au financement externe direct en faisant appel au marché financier.

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THÈME THÈME THÈME THÈME 4444 –––– LE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUESLE FINANCEMENT DES ACTIVITES ECONOMIQUES PARTIE 2 – Le marché financier et son rôle économique

Le marché financier primaire permet aux entreprises et à l’État de trouver des ressources financières nécessaires à leurs activités économiques. En cela, il rend possible le financement, en totalité ou en partie, des investissements nécessaires à l’amélioration de leur compétitivité. La compétitivité des entreprises entraîne celle de l’économie tout entière, ce qui génère de la croissance économique. C. Les entreprises concernées par le marché primaire

1. Un marché réservé, dans les faits, aux grandes entreprises

Théoriquement, toutes les entreprises ont accès aux marchés pour se financer, mais en pratique, la taille demeure un facteur discriminant. Dans les faits, le marché financier concerne essentiellement les grandes entreprises. La capitalisation boursière d’Euronext, qui concerne les plus grandes entreprises, était, fin 2012, de 1 371 milliards d’euros contre 5,8 milliards d’euros pour Alternext, le marché des PME-ETI (petites et moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire).

2. L’accès des PME au marché financier

Il est plus difficile pour une PME que pour une très grande entreprise de s’introduire en Bourse et de procéder à une augmentation de capital. C’est en partie à cette difficulté d’accès qu’a essayé de répondre la création d’Alternext en 2005. Ce marché, dédié aux petites et moyennes valeurs, a pour objectif de faciliter la cotation des PME en assouplissant les conditions d’introduction tout en apportant aux investisseurs des garanties en matière d’information et de protection. En 2013, 550 sociétés (PME-ETI) sont inscrites à la cote d’Alternext.

III. Le marché financier secondaire

A. Le marché secondaire, lieu d’échange des valeurs mobilières

Le marché secondaire est le marché sur lequel s’échangent les valeurs mobilières (actions, obligations) préalablement émises sur le marché primaire. On parle, à propos du marché secondaire, de « marché des titres d’occasion » ou de « marché de l’occasion ». Son rôle n’est pas d’assurer le financement de l’économie mais de permettre aux épargnants-investisseurs de céder leurs titres à ceux qui souhaitent les acquérir. B. Le marché secondaire et la liquidité

Le marché secondaire assure aux agents ayant acheté des titres la liquidité de leurs placements. La liquidité des titres est la possibilité pour les épargnants de revendre leurs titres pour récupérer leur argent quand ils le souhaitent. Le bon fonctionnement du marché primaire repose sur une liquidité satisfaisante du marché secondaire. C. La formation du prix des titres : le cours des actions

1. La fixation du cours des actions

Le cours d’une action, c’est-à-dire son prix, se fixe selon la loi de l’offre et de la demande. Plus le prix baisse, plus la demande augmente, et inversement pour l’offre. La hausse du cours de l’action entraîne une hausse de l’offre et une baisse de la demande. Le prix d’équilibre sera le cours qui va permettre de réaliser l’échange du plus grand nombre de titres.

2. Les déterminants des cours boursiers

Le cours d’un titre dépend des anticipations des agents économiques car, à la différence des autres marchés, les marchés boursiers ne réagissent pas aux événements présents mais à ce qui a le plus de chance de se produire dans l’avenir. Les anticipations portent notamment sur les profits et les dividendes des sociétés cotées. D’autres facteurs peuvent expliquer le niveau du cours d’une action : la valeur intrinsèque de l’entreprise, l’activité de la branche, les conjonctures nationale et internationale. Les facteurs explicatifs ne sont pas tous rationnels. L’activité boursière doit compter avec la part d’irrationnel propre aux individus. Les Bourses sont souvent l’objet de comportements mimétiques, c’est-à-dire d’effets d’imitation. Si le cours d’un titre augmente, de nombreux investisseurs vont vouloir acquérir ce titre, son cours va continuer à monter (prédiction autoréalisatrice), provoquant une bulle financière qui va se dégonfler lorsque le mouvement inverse va se déclencher. D. La capitalisation boursière

Le niveau du cours va permettre la détermination de la valeur de marché d’une entreprise. Elle est mesurée par la capitalisation boursière, résultat du produit du nombre d’actions de la société par le

cours de chaque action. Comme le cours d’une action varie très souvent, la capitalisation boursière d’une entreprise connaît des variations permanentes.