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La place du partenaire local dans une action commune n’est pas aisée. Ni pour lui, ni pour l’ONG internationale. L’enjeu est pourtant crucial pour l’avenir du projet. Partenariats locaux : un défi L’interdépendance de nombreux acteurs sur chaque opération d’aide en zones de conflit est peu à peu devenue inéluctable. Elle s’est construite autour d’un triptyque de base constitué par l’ONG, les autorités locales et les donateurs internationaux. Dans cette évolution, le partenaire local occupe une place à part. Il n’a pas les pouvoirs de contrainte dont disposent les autorités locales, dépositaires de la souveraineté nationale, ou dont disposent les donateurs institutionnels, qui fixent les termes du contrat de soutien financier. Il ne se trouve pas non plus sur pied d’égalité avec son partenaire étranger : celui-ci bénéficie souvent des moyens financiers et des compétences qui font défaut à l’institution locale. Pourtant, il joue, ou devrait jouer, le rôle central dans tout le montage de l’aide humanitaire ou au développement. Lui seul peut poursuivre, après le départ du partenaire étranger, l’action initiée en commun avec lui. Lui seul peut créer le savoir-faire propre à son environnement, qui ne sera pas exactement celui du partenaire étranger. Lui seul peut être porteur, sur la durée, du projet initial. Ce partenaire local, qui est-il ? Souvent une institution : une ONG, une fondation, une association, une université, un média. Les personnes engagées par l’ONG internationale pendant quelques années sont souvent les partenaires locaux par excellence, ceux avec lesquels l’on partage des morceaux de vie et des transformations réciproques. Ce partenaire veut-il jouer le rôle de porteur de projet ? On ne se rend pas nécessairement compte du défi que cela représente pour lui. Il devra générer lui- même les revenus que fournit l’aide internationale et qui se tarissent brutalement au départ du partenaire international. Il devra faire face seul aux tracasseries administratives, à l’extorsion banale, aux menaces militaires ou politiques. Il n’en prend pas pour deux ou trois ans, mais pour toute une vie. Et il a aussi, comme individu, une réussite personnelle, financière et sociale, à conduire, que ce projet ne lui assurera pas nécessairement. C’est tout cela qu’il faut prendre en considération. NOUVELLES DE LA FONDATION HIRONDELLE NUMÉRO 43 DECEMBRE 2013 Le vocabulaire nous propose une pléthore de mots pour délimiter exactement la nature de la relation que nous avons avec les autres : clients, collègues, employés, parents… Parmi eux, le mot « partenaire » est à mes yeux l’un des plus beaux. Il évoque la parité, à l’inverse d’un quelconque pouvoir de l’un sur l’autre ; l’alliance, effort partagé pour arriver à un but commun ; le jeu, et le plaisir de la complicité entre deux partenaires de jeu. Mais rien de tout cela n’est donné d’emblée. Au contraire, jusque dans nos vies privées, dans nos partenariats les plus intimes ou les plus simples, se glissent la méfiance, le dédain, l’irritation. Comment pourrait-il en aller autrement entre institutions ? En dépit des contrats et des bonnes intentions, on ne démarre pas partenaires : le partenariat se construit. Il faut apprendre, de part et d’autre, à accepter et à gérer les différences, à entendre et prendre en compte les critiques, à tolérer les sautes d’humeur. Il faut apprendre, de part et d’autre, à faire ensemble, à faire avec le partenaire, ni à sa place, ni seul, ni en dépit de lui. C’est exigeant et difficile. Cela implique que l’on s’entende sur les règles du jeu, sur le résultat que l’on veut atteindre. Ce mot de partenaire sera alors, vraiment, l’un des plus beaux Jean-Marie Etter, Directeur général de la Fondation Hirondelle Règles du jeu © Sophie Brandström/Fondation Hirondelle © Photo Sophie Brandström/FH

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La place du partenaire local dans une action commune n’est pas aisée. Ni pour lui, ni pour l’ONG internationale. L’enjeu est pourtant crucial pour l’avenir du projet.

Partenariats locaux : un défi

L’interdépendance de nombreux acteurs sur chaque opération d’aide en zones de conflit est peu à peu devenue inéluctable. Elle s’est construite autour d’un triptyque de base constitué par l’ONG, les autorités locales et les donateurs internationaux.

Dans cette évolution, le partenaire local occupe une place à part. Il n’a pas les pouvoirs de contrainte dont disposent les autorités locales, dépositaires de la souveraineté nationale, ou dont disposent les donateurs institutionnels, qui fixent les termes du contrat de soutien financier. Il ne se trouve pas non plus sur pied d’égalité avec son partenaire étranger : celui-ci bénéficie souvent des moyens financiers et des compétences qui font défaut à l’institution locale. Pourtant, il joue, ou devrait jouer, le rôle central dans tout le montage de l’aide humanitaire ou au développement. Lui seul peut poursuivre, après le départ du partenaire étranger, l’action initiée en commun avec lui. Lui seul peut créer le savoir-faire propre à son environnement, qui ne sera pas exactement celui du partenaire étranger. Lui seul peut être porteur, sur la

durée, du projet initial.

Ce partenaire local, qui est-il ? Souvent une institution : une ONG, une fondation, une association, une université, un média. Les personnes engagées par l’ONG internationale pendant quelques années sont souvent les partenaires locaux par excellence, ceux avec lesquels l’on partage des morceaux de vie et des transformations réciproques.

Ce partenaire veut-il jouer le rôle de porteur de projet ? On ne se rend pas nécessairement compte du défi que cela représente pour lui. Il devra générer lui-même les revenus que fournit l’aide internationale et qui se tarissent brutalement au départ du partenaire international. Il devra faire face seul aux tracasseries administratives, à l’extorsion banale, aux menaces militaires ou politiques. Il n’en prend pas pour deux ou trois ans, mais pour toute une vie. Et il a aussi, comme individu, une réussite personnelle, financière et sociale, à conduire, que ce projet ne lui assurera pas nécessairement. C’est tout cela qu’il faut prendre en considération.

NOUVELLES DE LA FONDATION HIRONDELLE NUMéRO 43 DEcEMbRE 2013

Le vocabulaire nous propose une pléthore de mots pour délimiter exactement la nature de la relation que nous avons avec les autres : clients, collègues, employés, parents… Parmi eux, le mot « partenaire » est à mes yeux l’un des plus beaux. Il évoque la parité, à l’inverse d’un quelconque pouvoir de l’un sur l’autre ; l’alliance, effort partagé pour arriver à un but commun ; le jeu, et le plaisir de la complicité entre deux partenaires de jeu.

Mais rien de tout cela n’est donné d’emblée. Au contraire, jusque dans nos vies privées, dans nos partenariats les plus intimes ou les plus simples, se glissent la méfiance, le dédain, l’irritation. Comment pourrait-il en aller autrement entre institutions ?

En dépit des contrats et des bonnes intentions, on ne démarre pas partenaires : le partenariat se construit. Il faut apprendre, de part et d’autre, à accepter et à gérer les différences, à entendre et prendre en compte les critiques, à tolérer les sautes d’humeur. Il faut apprendre, de part et d’autre, à faire ensemble, à faire avec le partenaire, ni à sa place, ni seul, ni en dépit de lui. C’est exigeant et difficile. Cela implique que l’on s’entende sur les règles du jeu, sur le résultat que l’on veut atteindre. Ce mot de partenaire sera alors, vraiment, l’un des plus beaux

Jean-Marie Etter, Directeur général de la Fondation Hirondelle

Règles du jeu

© Sophie Brandström/Fondation Hirondelle

© Photo Sophie Brandström/FH

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Dominique Jaccard : Des partenaires locaux participent à tous vos médias ?Caroline Vuillemin : Non, c’est une tendance par rapport au développement des derniers projets, parce que l’on est de plus en plus sollicité par des organisations locales, comme pour la Côte d’Ivoire. C’est un partenaire ivoirien qui cherchait une expertise radiophonique et qui a fait la démarche de nous contacter après avoir demandé à droite à gauche avec qui il pourrait travailler. Au Mali, c’est l’URTEL, l’Union des radios et télévisions locales qui nous a approchés. On se rend compte qu’à la différence d’il y a 15-20 ans, la société civile est plus dynamique, avec plus d’acteurs locaux qui cherchent du renfort et qui veulent, parce qu’ils partagent nos valeurs et nos objectifs, travailler avec nous. DJ : Et c’est un avantage pour vous ?CV : C’est un avantage parce que cela permet, dès le départ, un ancrage dans la société. Cela nous ouvre à des partenaires qui vont, de par leur connaissance du milieu politique, économique, culturel, nous permettre de faire les bons choix éditoriaux et de structure institutionnelle, et pour la pérennisation, d’avoir déjà sur place une structure qui peut reprendre le projet.

DJ : Comment se fait le choix d’un partenaire local ?CV : Il se fait à partir de beaucoup de discussions, de rencontres. Les premières choses que l’on essaie d’évaluer puis de vérifier, c’est le partage des valeurs. Est-ce que ce partenaire veut servir des populations? Est-ce qu’il partage notre souci d’indépendance éditoriale ? Est-il lui-même indépendant de forces politiques, économiques ? Ce n’est pas notre vocation première de renforcer les capacités du partenaire en terme de management et de gestion, mais on se rend compte que l’on doit aussi renforcer les capacités managériales, organisationnelles et structurelles du partenaire, apporter des formations en organisation d’ONG ou d’entreprise. Tous ces aspects sont essentiels si on veut que cela fonctionne. Il n’y a pas seulement le produit final, il y a le « comment on y arrive »… DJ : La Fondation Hirondelle arrive-t-elle à répondre à toutes les sollicitations ? CV : On traite toutes les sollicitations, c’est à dire on les étudie et on essaie à chaque fois de faire une réponse. Mais tout ne débouche pas sur un projet. On est dans des visions à long terme, minimum 5-10 ans. On regarde le potentiel du partenaire sur cette durée là.

S’ancrer dans les réalités locales, l’enjeu

La Fondation Hirondelle travaille au Mali, en Côte d’Ivoire, en Tunisie, en partenariat avec des organisations locales. Les sollicitations se font de plus en plus nombreuses. Entretien avec Caroline Vuillemin, Directrice des opérations à la Fondation Hirondelle, par Dominique Jaccard.

Partenaires

Une organisation telle que la Fondation Hirondelle peut attribuer le qualificatif de « partenaire » à différents types d’institutions avec lesquelles elle travaille. Ce sont notamment :

dans les pays où se développent les •projets, l’entité locale associée à la propriété et à la gestion du projet ;

les organisations internationales, •telles que les Nations Unies, avec lesquelles sont conçus et gérés des projets médiatiques ;

les ONG internationales qui oeuvrent •dans le même domaine, comme Internews et Interpeace, avec lesquelles la Fondation Hirondelle est actuellement associée dans le cadre d’un contrat plus large passé avec un gouvernement ;

des organismes universitaires qui •souhaitent faire des recherches sur les médias en zones de conflit, par exemple l’Université de Zurich ou le MIT ;

des services publics audiovisuels, pour •des échanges de correspondances, de formations, de journalistes ;

les ONG, radios internationales, uni-•versités, gouvernements donateurs avec lesquels nous nous retrouvons dans différents forums de réflexion ;

enfin, les donateurs, que nous ne •considérons ni comme des tiroirs caisses ni comme des commandi-taires, mais comme des partenaires.

© Radio Vuvu Kieto est partenaire de Radio Okapi en RDC (Photo: Gwenn Dubourthoumieu/Fondation Hirondelle)

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Dominique Jaccard : Pourquoi vous être tourné vers la Fondation Hirondelle ?Daouda Mariko : Notre contact avec elle date de la réunion du CIRTEF qui s’est tenue au Burundi en 2012. Après analyse, on s’est rendu compte que la Fondation Hirondelle a une expérience dans la gestion de la radio, la diffusion d’information, les débats axés sur les questions de réconciliation d’Etat, inter et intra-communautaires. On s’est dit qu’elle serait un partenaire pour aider l’URTEL à faire avancer les choses dans nos radios en cette période de réconciliation que notre pays est en train de vivre. On s’est dit que ce serait un atout non seulement pour l’URTEL, mais aussi pour nos radios partenaires et je pense que l’on ne s’est pas trompé.DJ : Quel intérêt en retirez-vous concrètement ?DM : C’est une opportunité pour nos radios membres, réparties dans toutes les régions du Mali. Elles ont en face d’elles plusieurs défis. D’abord, le défi du contenu. Elles doivent traiter les informations en relation avec la situation de conflit, la cohésion sociale, le dialogue national. C’est un exercice qui demande vraiment une attention particulière. Leur intérêt, c’est d’avoir une grille de programmes équilibrée en terme de traitement d’information et de débats. Et nous avons la possibilité de faire venir dans le Studio Tamani les personnalités

les plus aptes à parler des questions de réconciliation, de la nécessité du dialogue, à traiter les aspects de la vie qui au bout du compte vont amener la population à se redécouvrir positivement et s’acheminer vers les schémas de la paix. L’autre défi, c’est la formation. Studio Tamani a recruté des journalistes, ils ont reçu des formations et bénéficient d’un encadrement quotidien. Cet encadrement trouve sa répercussion au niveau de nos radios, ça les aide à évoluer. Un autre intérêt, c’est le renforcement des capacités, avec les correspondants qui bénéficient également de la formation. Un autre aspect aussi, c’est l’équipement, parce que ce partenariat permet à nos radios d’être dotées d’équipements et d’avoir la connexion internet. Un autre intérêt, du point de vue de l’URTEL cette fois, c’est l’accroissement de notre visibilité. Tout le monde sait que la Fondation Hirondelle est un partenaire crédible et qu’elle a fait ses preuves de par le monde, et une collaboration avec un tel partenaire contribue aussi à accroître votre crédibilité. Et je pense que ça, c’est un motif de satisfaction. DJ : Si c’était à refaire, vous le referiez ?DM : Oui, nous le referions. L’un des aspects très positifs, c’est que contrairement à beaucoup de projets, là, dans le processus de prise de décision, on tient compte du point de vue de l’URTEL, il y a un respect mutuel.

Au Mali, c’est l’URTEL, l’Union des radios et télévisions libres du Mali qui a approché la Fondation Hirondelle pour un partenariat dans un projet médias. Studio Tamani en est la concrétisation. Entretien avec Daouda Mariko, Président de l’URTEL. Par Dominique Jaccard.

Internationaux : pas sérieux s’abstenir

Studio Tamani au Mali

Studio Tamani a démarré sa diffusion au Mali le 19 août. Le programme de deux heures quotidiennes est diffusé par un réseau de 24 radios partenaires qui sera progressivement étendu en 2014. Au cœur des contenus, une information professionnelle, impartiale et indépendante avec un journal quotidien de dix minutes en français, traduit dans les 4 principales langues nationales : bambara, peulh, tamashek et sonrhaï.

L’ambition de Studio Tamani est aussi de donner la parole à tous les Maliens, toutes les com-munautés, toutes les sensibilités, pour leur permettre de dialoguer dans le respect mutuel. Pour cela, une grande émission quotidienne de débats citoyens, baptisée « Le Grand dialogue » complète pendant 45 minutes les program-mes d’information. Des micro- magazines de 3 minutes environ permettent enfin de mettre en avant toutes les facettes de la vie quotidienne au Mali. Une équipe de 18 journalistes et 4 techniciens maliens a été recrutée et formée pendant 5 semaines par les profes-sionnels de la Fondation Hirondelle. Ils sont encadrés par un Chef média et un Représentant de la Fondation Hirondelle, deux expa-triés expérimentés, professionnels de la radio et de la gestion de projets médiatiques en zones de crise. Les programmes de Studio Tamani sont aussi accessibles sur le web depuis mi-octobre : www.studiotamani.org

NB

© Daouda Mariko (à droite) dans les locaux de l’URTEL. (Photo: Karine Boutin/Fondation Hirondelle)

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La Fondation Hirondelle produit des messages sur le droit international humanitaire pour le CICR et les Croix Rouges. Des spots et des sketches expliqueront les principes de ce droit et les activités déployées sur le terrain.

Spots pour le CICR

Le CICR et la Croix Rouge rencontrent fréquemment des problèmes de mise en œuvre du droit international humanitaire à cause de l’ignorance de ce droit sur le terrain. A l’occasion du 150ème anniversaire du Comité international de la Croix Rouge, une campagne de communication visant à promouvoir les valeurs, les principes et les activités du mouvement dans le cadre du droit international humanitaire a été confiée à la Fondation Hirondelle. Au moyen de courtes chroniques, de spots et de sketches, il s’agit de sensibiliser les populations et les parties prenantes à leurs droits et devoirs en temps de conflit et d’instabilité. Le but est aussi de contribuer à une meilleure compréhension des activités déployées sur le terrain par le CICR et les

Croix Rouges Nationales et promouvoir le respect de l’emblème. Les emblèmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge apportent une protection aux services de santé des armées ainsi qu’aux travailleurs humanitaires en période de conflit armé. Dans chaque pays, les emblèmes sont également utilisés, à des fins d’identification, par les sociétés nationales du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.Le contenu de cette campagne vise à atteindre un public le plus large possible, dans une langue internationale et dans les langues locales principales des populations concernées. Ces spots seront utilisables par le CICR et diffusés sur certains médias de la Fondation Hirondelle dans plusieurs pays africains.

Etre présente dans les forums, conférences, rencontres internationales qui explorent le rôle des médias indépendants en zones de crise: c’est une des missions de la Fondation Hirondelle. Ainsi, en octobre, elle a participé à une conférence internationale sur les « Médias et les Etats fragiles » organisée au sud de Londres par le Centre Wilton Park et destinée aux responsables d’agences de développement et aux représentants de médias issus de pays « fragiles ».

Cerner le rôle joué actuellement par les médias dans des Etats « fragiles » et évaluer si ces médias ne devraient pas monter dans l’échelle de priorité des décideurs actifs dans le soutien à ces pays : c’était l’un des objectifs de cette conférence, de même que l’évaluation des stratégies d’appui aux médias.

Parmi les idées énoncées, celle-ci : dans les Etats « fragiles », les revendications et les tensions sont avant tout dues à des inégalités politiques et économiques ; les médias peuvent permettre un dialogue sur ces inégalités et sur les processus mis en place pour les régler. Cependant, les médias locaux sont généralement trop faibles pour expliquer les raisons des inégalités ou les sources des conflits. En cause, la formation et le management insuffisants pour en faire des médias forts, professionnels et efficaces et l’absence d’Etat de droit pour encadrer et protéger le travail des médias. Il y a là un champ d’action.

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Impressum

Grâce à une subvention de la Fondation Ford obtenue par Hirondelle USA, un projet sur la violence faite aux femmes démarrera en janvier au Mali, en Guinée et en Sierra Leone.

Contre la violence faite aux femmes

Les femmes et les filles, cibles de violences sexuelles, subissent de manière unique et inique les conflits armés. Elles sont largement marginalisées dans les processus de négociation de paix et de réconciliation nationale. Afin d’informer sur le thème de la violence contre les femmes et de leur donner une voix, le projet de Hirondelle USA mis en œuvre dans les médias de la Fondation Hirondelle au Mali et en Guinée et à Cotton Tree News, ancien partenaire de la Fondation Hirondelle en Sierra Leone, va sensibiliser des journalistes et les former à un traitement éthique et professionnel de cette problématique qui

touche les femmes et les familles. L’éducation des filles, les mariages précoces, les droits coutumiers, les violences domestiques sont les thèmes qui seront évoqués en Guinée lors des formations et des productions de programmes radio qui débuteront en janvier prochain. Rendre compte des problématiques qui concernent les femmes, à partir d’exemples concrets et actuels, tel est le défi de cette formation spécifique. Les partenaires de la Fondation Hirondelle dans ce pays, le Réseau des Radios Rurales de Guinée et l’ISIC, l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication, sont parties prenantes au projet.

Quoi de Neuf ?Publication trimestrielle de la Fondation Hirondelle

Rédactrice responsable : Dominique Jaccard

Avenue du Temple 19 C1012 Lausanne, Suisse

[email protected]éléphone : +41 21 654 20 20Télécopie : +41 21 654 20 21

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