Paris 17eme

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Découvrez le magazine le Bonbon Paris 17eme arrondissement du mois d'avril 2011.

Transcript of Paris 17eme

CHÔMAGE TECHNIQUE.

''Tout vient à point à qui sait attendre''. Oui, certes. Sauf que ca commence à faire un mo-

ment que j'attends l'inspiration pour cet édito, et que ma foi, elle n'a pas l'air décidée à venir ''à point''.

Et me voilà donc en train de disserter sur... le sinueux cerveau du journaliste. Parce que figurez-vous que c'est – à priori, ou j'ai raté un épisode- mon seul outil de travail. Un rhume, une dis-pute, un Alzheimer, et c'est le chômage technique. Et comment fait-on quand on a un imaginaire HS et un édito à écrire ? Et bien on écrit sur l'édito qu'on arrive pas à écrire.

Avril, donc. Les histoires de fil, de printemps qui débarque, de météo capricieuse : je vous les épargne. Je vous fait grâce aussi des menaces nucléaires et des frasques des créateurs média-tico-rebels. Vous voudriez parler couleurs de la saison ? Retour du bermuda ? Retour de la libido ? Régimes pré-été ? On va éviter.

Concentrons nous sur l'essentiel, on a un Bonbon sur le feu. Du mythe, avant tout. Qui n'a jamais discuté 5 minutes avec l'ouvreuse de l'Européen ? Qui n'a jamais posé ses fesses au Cinéma des Cinéaste ou au Mac Mahon ? Bon, vous voyez, on commence à se détendre. Une jolie chanteuse qui conte l'amour, le vrai, le méchant amour, moi je trouve ca pas mal en intro-duction de... la saison des amours. Un petit parcours Street-Art avec les Space Invaders du 17e pour rembourrer un peu son dimanche : ça, j'ai aussi. Et puis des fleurs, de la musique, des bagels, un écrivain hors du temps... Et un édito bouclé !

''Quand on veut…''

Camille Clance

édito“bon”jour

RÉGIE PUBLICITAIRE06 80 62 56 [email protected]

PrésidentJacques de la [email protected]édactrice en chefCamille [email protected] PraudSecrétaire de rédactionIvan [email protected] culture et partenariatMacha Binot06 22 36 20 88RédactionMarion Buiatti, Coralie Dienis, Aude Deltin, Aurore Dupuis, Julie Falcoz, Julie Joaquim, Ada de Lita, Fanny Némé, Caroline UgartePhotographesArnaud Chaillou, Yoni Doukhan, Khatim Ketfi, Valerio Martelli, Flavie Trichet Lespagnol, Camille Payen.IllustrateursGuillaume PonsinStylisteAnthony watsonStagiairesJustine, Valentine, Julien,Charles et AntoineRemerciementFloran ChamailleChef de pubMoussa 06 80 62 56 52Grands comptes & site internetMatthieu Lesne 06 50 71 92 71Petites [email protected] Le [email protected]@lebonbon.fr01 48 78 15 64S.A.S Le Bonbon 31 bis, rue Victor-Massé75009 Paris.SIRET 510 580 301 00016ISSN : en coursDépôt légal : à parutionImprimeurCentre Impression

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EnseigneLe nom du commerçant

CoordonnéesAdresse et téléphone

DescriptionLe type de commerce

LES BonBonS moDE D’EmPLoICommEnT PRofITER DES Bonbons

DESCRIPTIf D’Un Bonbon

1 ChoISISSEz

Repérez les Bonbons pré-découpés au milieu du magazine.

2 DÉTAChEz

Détachez ces Bonbons qui vous feront bénéficier d’offres et d’avantages.

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sommairemiam miam !

Page 6. l'européen

Page 34. mehdi el jai

Page 10. maya barsoni

Page 38. olivier

Page 14. l'atelier

Page 44. jean chalon

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le Bon timingles événements à ne pas manquer

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MÉCHant MOLiÈre. Tartuffe version Xavier Jaillard et la troupe des joyeux saltimbranques ! Le directeur de Courson-la-Gamine, animateur d'une troupe locale de théâtre amateur, a décidé de réécrire "Tartuffe" - en mieux - et de monter la pièce à l'occa-sion de la fête du quartier. Du mar. au sam. à 20h30, le dim. à 16h30, Théâtre du Petit Hébertot, 78 bis, bld des Batignolles. Tarif jeunes : 10 e. Tarif plein : 35 $. Tarif sur pré-sentation du bonbon : 17, 50 $. www.petithebertot.fr

StUpeUr et treMbLeMentS Un grand classique de la littérature belge, prix du roman de l'académie française adapté par la Compagnie des Hommes. Amélie Notomb nous a livré, avec "Stupeur et tremblements", une vision humble, forte et humoris-tique d'une femme tombée dans un nouveau monde. Le tout est mis en scène avec pep's et talent par Lalyla Metssitane. N'hésitez plus ! Théâtre du Petit Hébertot, 78 bis, bld des Batignolles. Tél. : 01 43 87 23 23

Le MaC vous attend !Il vous reste 30 jours afin de présenter vos œuvres pour la prochaine édition de la Manifestation d'Art Contemporain ! En effet, la clôture des candidatures tombe fin du mois, ce 30 avril. Soyez parmi les 123 artistes plasticiens sélectionnés pour cette manifesta-tion qui aura lieu du 24 au 27 novembre 2011 ! Dès lors, à vos outils, n'attendez plus !!www.mac2000-art.com [email protected] - Tél. : 06 14 18 42 24

renCOntre aveC ÉriC Satie.Place à la découverte de cet auteur étrange et énig-matique. La Compagnie « Les Souris dansent » pro-pose à nos petits bouts de choux une animation mê-lant contes, poèmes et musiques ! Réservation auprès des bibliothécaires des Bati-gnolles au 01 44 69 18 26 (Dès 5 ans) Mercredi 6 avril, à 16 h, Mairie du 17e, 16, rue des Batignolles.

exposer

théâtre

théâtre

rencontre

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le Bon commerçant

Place de Clichy. Une salle discrète mais mythique : L’Européen fait partie du décor intemporel de la célèbre place, ce carrefour où de multiples populations se croisent, dé-finissant ce Paris culturel en ébullition, de-puis des décennies.

Rodolphe Gautier, gérant du lieu, enfant du 17e, élève au Lycée Carnot et son équipe de 8 personnes se chargent de

découvrir les pépites de notre culture. L’Européen est libre, et l’affirme. Tout com-mence il y a 18 ans, quand 4 amis ont une idée. Rodolphe est réalisateur et filme les bateaux. Un jour, la petite troupe décide de monter une boîte de gestion de spectacles, Stakato, et récu-père la gérance de l’Européen en phase d’être abandonné. Rodolphe s’occupe aujourd’hui seul de la gestion de ce lieu. Cet ancien Music Hall fêtera ses 140 ans en 2012 ! Petit à petit la salle prendra de l’ampleur grâce à ses spectacles musicaux, se couronnant de surnoms tels que le ''Théâtre en rond''...

Aujourd’hui, L’Européen est une véritable en-treprise, privée et autonome, qui programme plus de 250 spectacles par an. Tout genre, de la musique à l’humour. Rodolphe en parle comme d’un « théâtre », rien d’autre. En effet,

on y ressent la générosité et l’élégance qui s'y prêtent.Il participe indéniablement aux choix de ses ar-tistes par simple coup de cœur, et c’est avec un rictus touchant qu’il expose la manière dont il découvre ses talents inconnus, « le feeling ». Ça ne s’explique pas, parfois c’est l’écriture, parfois un p'tit rien qui le poussera à vouloir accueillir un artiste dans son antre. Un artiste n’intègre jamais le théâtre par ha-sard. L’équipe de l’Européen détient ce pe-tit quelque chose, cette part d’humanité qui l’éloigne de l'opportunisme commercial am-biant. Chaque sélection est un engagement honnête qui reflète une véritable conviction pour la culture émergente. Un artiste par jour. Pas plus. Pourquoi ? Tout simplement par res-pect pour l’artiste programmé, pour éviter l’ef-fet ''usine'' où plusieurs prestations pourraient s’enchaîner et perdre de leur impact.

Rodolphe tient à cette règle. Tout comme il tient au fait que l’Européen est aussi un lieu de vie permanent, grâce aux élèves de l’École Supérieure des Arts et Techniques (ESAT) qui occupent le lieu. Ce flux quotidien de jeunes pousses artistiques qui bachotent dans les murs du théâtre laisse ensuite place aux artistes du soir.

texte Fanny némé / photo Flav i e tr ichet lespagnol www.flavie-trichet-lespagnol.com

l'européenTHéÂTRE VIVANT ET LIBRE.

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l'européen

On pourrait s’interroger sur l’endurance d’un lieu si ancien. C'est la passion pour la culture de demain qui tient l'Européen en vie. Pas d’artifices médiatiques, du concret, et un ré-seau de professionnels importants qui font confiance depuis des années à Rodolphe.

Et le 17e ? Rodolphe y a « toujours vécu par la force des choses », dit-il. Beaucoup de déménage-ments, toujours dans le 17e. Pour lui, la clien-tèle du quartier est large, et la sienne touche Paris dans sa globalité, pas de différences entre mordus de découverte ! Il se plaît sur cette place de Clichy, virevolte de café en café, libre, entre le théâtre et le Wepler, la vieille brasse-rie petite sœur de l’Européen. L’ambiance du quartier n’a pas changé à son goût, toujours aussi chaleureuse, populaire et éclectique. Même depuis les travaux ! Les déplacements sont plus simples… et la place plus belle. Il est même l’acteur de cette mise en beauté grâce aux célèbres pochoirs qui ornent ses murs.

Rodolphe, un Parisien qui tient le cœur de notre Europe entre ses mains douces et soli-daires.

l'européen3, rue Biot.Tél. : 01 43 87 97 13 Découvrez la programmation sur : www.leuropeen.info

ses coups de cœurSpectacle : « Deshabillez mots » (bientôt à l’Européen)Presse : Le MondeMusique : Ilene Barnes / Sortie le 7 juin et Ji Andri (Artiste italien)

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la Bonne étoile

LA PouPéE quI dIT

Maya Barsony

texte cam i lle clance / photo yon i Doukhan

Joli croisement entre la geekette design et la pin-up mystérieuse, Maya Barsony, petite révélation de l'année 2011, nous raconte dans un album aux tonalités girlys mais pas trop, son périple de presque trentenaire désillusionnée-désemparée-réillusionnée-accaparée. Vous êtes une fille ? Vous allez aimer. Vous êtes un garçon ? Vous allez ap-prendre.

Maya Barsony chante comme elle pense. Ou pense comme elle chante, au choix. Son deuxième album

''Monter Amoureuse'' égraine avec humour et sensibilité les étapes insur-montables -et surmontées- de la vie sentimentale d'une jeune fille empruntes aux doutes et imbibée d'idéaux. Moi, vous, nous quoi. L'amour revanchard, l'amour impossible, l'amour vache, la quête du Prince Charmant, les claques dans la figure et les petits bonheurs : chacun des titres fait tilt. « Mes copines ont chacune leur chanson.Tout simplement parce qu'à priori, on passe toujours, souvent, beau-coup par les mêmes émotions et déceptions. Mais attention ! Toutes se terminent bien. C'est important, parce que j'ai tendance à dé-tester cette façon qu'ont les gens de subir et de se plaindre de nos jours... »

Et c'est vrai. Si Maya traite de sujets doulou-reux, elle les enveloppe dans des mélodies dou-cement acidulées et légèrement corsées. Façon ''C'est grave, mais pas tant que ça''. « J'ai écrit cet album alors que je vivais une rupture parti-culièrement affreuse. Mais tout en écrivant mes expériences, aussi difficiles soient-elles, j'avais en-vie de dédramatiser. La musique est venue comme ça, pour ça. Je n'ai pas d'influences particulières, j'ai été élevée entre ma mère fan d'Édith Piaf et mon père amateur de Nina Haggen. Moi, para-doxalement, j'écoute peu de musique, je préfère en faire. Finalement, quand j'écoute un album, mes déformations professionnelles m'empêchent

de le vivre de manière détachée : j'entends l'ai-gu qui ne va pas ou le rythme qui foire ! »

Ses débuts de carrières collent assez bien au personnage de cette de-moiselle chic et excentrique : surprenants, to-talement rock, un peu barrés. « J'ai voulu être chanteuse dès l'âge de deux ans, ne me demande pas pourquoi. Ado, forcément, j'ai monté des groupes de toutes sortes, punk, reggae, rock... J'ai fait des petits boulots jusqu'à mes 25 ans. Et puis un jour, j'ai organisé un show-case au Petit Casino pour me faire connaître. À la fin du concert, Philippe Starck est entré dans ma loge et m'a dit ''Si vous n'êtes pas une star,

“sTArCk M'A DIT : sI TU n'Es PAs UnE sTAr, J'ArrêTE LE DEsIgn !”

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j'arrête le design ! '' C'est comme ça que j'ai signé chez Sony, sur une recommandation de Starck... que je n'ai jamais revu ! Mon premier album (Femme d'Extérieur, 2008) était plutôt tendance électro. Le son était assez froid, je n'osais pas chanter les sentiments, ça me faisait flipper. Celui-ci est plus doux, plus féminin. J'avais envie de sonorités acoustiques, de cha-leur.

Parisienne, trentenaire, futée et stylée, Maya l'est. Parisienne, donc ? « Depuis toujours, j'y suis née. J'adore les cafés, j'y écris beaucoup. Ce que je préfère, c'est prendre un expresso au comptoir !

Je peux te dire que le café en bas de chez moi me connaît dans mon intimité ! Je sors de mon lit, en pyjama, et je fonce prendre ma dose. Cette ville, j'en aime l'odeur, son gris, je ne trouve en rien que Paris soit triste. J'aime avoir une vie de quar-tier, c'est pourquoi j'adore le 17e. Les primeurs, les petites mamies qui te reconnaissent et te saluent, c'est l'idéal pour vadrouiller et aller à la pêche à l'inspiration ! »

Maya Barsony"Monter Amoureuse" sortie prévue le 9 mai.

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les Bons planson a testé pour vous

Que ce soit aux aléas d’un voyage inter-continental ou bien au dédale d’une virée parisienne, il ne vous a pas été possible

de les éviter. Ils sont partout ! De Tokyo à Paris en passant par Los Angeles, ils ont sournoise-ment envahi les plus importantes cités du globe, nichant au creux d’artères stratégiquement choi-sies, allant jusqu’à atterrir, entre autres, à la croi-sée de la rue de rome ou dans un des méandres de la rue de Lévis. Mais… Qui sont-ils ?

Communément dénommés Space Invaders, ces en-vahisseurs de faible dimension, mi-tableaux, mi-jeux vidéos sont nés il y a plus de dix ans sous la signature d’Invader, joyeux drille ayant pour préoccupation de parcourir le monde dans le but de coller sur tout sup-port architectural des faïences à forte inspiration Pac-man et autres Mario Bros. C’est grâce à cet artiste français qui depuis des années propose un style dif-férent dans l'exploitation du Street art - jusque là ré-servé aux taggeurs et graffeurs- qu’on recense plus de 800 Space Invaders rien qu'à Paris constituant ce qu’il appelle ''l’invasion''. Fabriqués à base de mo-saïques, ses personnages semblent tout droit sortis

du cultissime jeu vidéo dont ils portent le même nom. Pour les néophytes précisons que le principe de ce jeu réside dans l’action de détruire des vagues d'aliens au moyen d'un canon laser tout en se déplaçant horizon-talement sur l'écran, plaît-il ?L'idée serait donc ‘’d’envahir" la planète - et donc le 17e... - en répandant des spécimens inspirés des pre-mières générations de jeux vidéo, reflet et exaltation des technologies contemporaines. Plutôt dans l'expé-rimentation que dans la contestation, c’est avant tout la dimension ludique qui se trouve ici prônée, en effet ce ‘’pixeliseur’’ du bitume a passé la majeure partie de ces dernières années à voyager de ville en ville avec l’objectif principal de remporter un score maximum ! (entre 10 et 50 points en fonction de la taille et de la composition de l’œuvre). De mon coté, de l’avenue Carnot à la rue de Rome j’en ai, à ce jour, démasqué 7 ! À savoir qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’au détour de quelques murs, un nouveau petit pixelisé nous envahisse… The game continues ! Ready ? Go !retrouvez les Space invaders du 17e : 135, rue de Rome. 46, rue de Lévis. 41, rue Ampère. 14, rue Pierre-Demours. 15, rue Pierre-Demours. 21, avenue Carnot... et peut être d'autres non identifiés !

Space invaders « Mais qui sont-ils ? » texte Coralie Dienis et photo Arnaud Chaillou

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les bons plans

Implanté dans le 17e arrondissement de Paris depuis les années 1930, le Cinéma des Ci-néastes est un lieu incontournable pour les

amoureux du 7e art indépendant. Et pour cause, c’est l’unique cinéma de Paris détenu par l’ArP, la société civile des acteurs-réalisateurs-produc-teurs. Elle compte aujourd’hui plus 200 membres dont Claude Lelouch, Claude Berri, Claude Miller et bien d’autres encore…

Malgré une entrée un peu vétuste, en franchissant la porte du cinéma, on a le sentiment d’entrer dans un lieu hors du temps. D’anciens projecteurs et de vieilles caméras sont exposés et les affiches des plus grands films d’auteur habillent discrètement les murs du hall.À la caisse, pas d’abus tarifaires. Les cartes de cinéma sont même acceptées. Une fois dans la salle, on se re-trouve confortablement installé sous de magnifiques arcades en fer datant de l’époque de Gustave Eiffel, s’il vous plaît… Le film peut commencer, on appré-ciera l’absence de pub avant la projection ! Côté pro-grammation, 3 films sont à l’affiche, dont un nouveau chaque semaine. Certains sont inconnus du grand public mais là est tout l’intérêt ! Les non initiés, auront

l’occasion de découvrir un cinéma culturellement riche et politiquement engagé. Ici pas de pop-corn ni de dis-tributeur de « goodies en tout genre » mais un bistrot implanté depuis toujours au premier étage. Ambiance feutrée et chaleureuse. Une vingtaine de couverts à disposition. Une carte simple mais efficace avec des prix on ne peut plus raisonnables. Et comme tout bon bistrot qui se respecte, on peut aussi y venir pour un petit verre de vin en toute simplicité. Fraîchement ar-rivé depuis le mois d’août 2010, Arnaud Bousassa, le directeur du cinéma, a choisi de miser sur la qualité, l’esthétisme et la diversité. « Nous choisissons nos films par conviction. Si un film ne marche pas, je ne le déprogramme pas pour autant. » Le cinéma des ci-néastes n’est pas là que pour faire du chiffre. C’est un lieu libre, détaché des contingences commerciales et capable de proposer une véritable diversité de pro-grammation. Alors si un soir vous traînez aux alentours de la place Clichy et que vous êtes à court d’idées pour passer une bonne soirée, optez pour un petit gueuleton et une toile dans les règles du 7e art.Le Cinéma des Cinéastes, 7, Avenue Clichy.Tél. : 01 53 42 40 00

Le cinéma de ceux qui le font… texte Aude Deltin et photo Camille Payen

avril 2011 | 17— 15

le Bon arttexte corali e D i en is / photo valer io martell i flickr.com/valemartelli

L’ateLierL’atelier de guillaume Ortega est un de ces lieux qui attirent la rétine sans crier gare. Un de ces petits endroits sans prétention qui vous frappe la pupille au détour d’une rue comme tant d’autres. Un savant mélange entre galerie d’art et atelier. Un ‘’Artelier’’ ? Une pièce feutrée à l’allure de miniloft archi coloré qui s’ouvre à vous, promeneur fugace de la rue nollet.

Sous une sympathique devanture, c’est tout en transparence que vous apostrophent sculp-tures, peintures, collages et photos flottant sur blanches parois. « Ouvert », Ding ! L’âme qui en émanait a eu raison de votre pouvoir décision-naire et c’est sans vous en rendre compte qu’à tra-vers le miroir vitré vous avez franchi le seuil de cet autre monde. Loin de la grisaille d’un hiver un peu trop long, dans une ambiance un peu pop’art, un peu street art et presque kitsch sans non plus vraiment l’être, vous ouvrez les yeux balayant à 360 de-grés le petit espace. Peu importe la catégori-sation de ce dont, petit à petit, vous vous im-prégnez, et, même si catégorisation il devait y avoir, ce serait ni ceci ni cela, ici le point de

ralliement c’est la couleur, un point c’est tout ! Entre les méticuleuses fresques en collages de Guillaume Ortega, les sculptures en plâtre ou terre recouvertes d’acrylique chamarrée de Ra-phaëla Bosen Milona, les peintures sur support bois à tendance graffitis d’Arsen et les captures de paysages urbains mûrement choisies par le photographe Patrick Léonard, l’heure n’est dé-cidemment pas au décryptage mais bel et bien à la ‘’dégustation’’.

On assiste à une véritable mise en scène entre le décor et les œuvres présentées, clefs permet-tant, aux antipodes de galeries plus tradition-

nelles, d’avoir dès en entrant, des points de repère afin de pouvoir se jeter corps et âme dans la contempla-

tion des œuvres. Une exposition délicieuse, un cocon à croquer, un accueil tout sucre et l’ate-lier dans tout ça ? Chers amis lecteurs dans un monde ou tout fluctue, les barrières ce n’est plus à l’ordre du jour n’est-il pas ? Car, savez-vous, ici rien n’est réellement dissociable et même si, bien évidemment, chacun des artistes possède une identité toute personnelle, les techniques s’y mêlent pour mieux se compléter, la gale-

« ART ANd woRk »

“LE POInT DE rALLIEMEnT, C'EsT LA COULEUr.”

16 — 17

rie devient également le lieu de création de Guillaume Ortega si besoin est, du moment que libre cours à l’art il y a, la table d’architecte chinée chez un petit brocanteur du coin fera usage. En bref l’atelier c’est un de ces endroits hors pair créé par un artiste passionné qui a su s’entourer, au fil de ses rencontres, de créateurs tout aussi doués dans leurs domaines. Un coin sympa qui « parle à tout le monde, qui véhicule la parole et qui permet la rencontre » nous dira le créateur de cette galerie atypique. Et oui ça existe et en plus c’est à coté de chez vous !

ActuRetrouvez tous les artistes de la galerie sur le salon GMAC Bastille du 1er au 5 juin.

L’atelier guillaume Ortega1, rue nolletTél. : 01 44 70 92 03Ouvert les samedis & dimanches de 14h à 20h & sur rdv au 06 61 63 18 37 www.ortega.fr

avril 2011 | 17— 17

Bon en arriÈre

sur les bords de la place de l’Étoile, le cinéma Mac Mahon trône dignement depuis 1938. Haut lieu de la cinéphilie parisienne, la salle à la façade type Broadway a traversé les douleurs de l’histoire et a connu ses heures de gloire dès la Libération. La passion à l’épreuve du temps.

L’une des plus célèbres salles de cinéma de Paris qui depuis plus de 68 ans tient une activité riche et pas-

sionnée au profit des mordus de l’image. C’est à la Libération, en 1944, que le cinéma prend vie en faisant découvrir aux Parisiens les films américains dont ils étaient privés pendant l’Occupation, comme les chefs d’œuvre ''Le Dictateur'' de Chaplin ou ''Citizen Kane'' de Wells. La réputation de cette salle est faite. On s’y réfugie pour découvrir le monde, ici et pas ailleurs. Le rêve amé-ricain est né.

Lycéens ou lecteurs de Sartre en imper' à la Bogart se grisaient alors des pas de deux en technicolor, des acrobaties de Gene Kelly et du Paris transfiguré par George Gershwin. Un seul mot de passe - « I got rhythm » - suffisait à déclencher l'enchantement.

L’aventure grandira avec l’arrivée des comédies musi-cales durant les années 60, où la salle connaîtra son plus grand succès. Les adolescents avaient trouvé un remède à leur mal de vivre.

Le cinéma Mac Mahon devient LE repère de ceux pour qui la culture est un élément vital.

L’Amérique s'y livre à travers ses films, plus chaleureuse, et plus érudie mais

la France dévoilera rapidement son talent et n’attendra pas les

éclats d’outre-mer. La salle influera dans les mouvements de cinéphilie, comme la créa-tion des Cahiers du Cinéma en 1951 ou encore l’émer-

gence de la Nouvelle Vague.

"À bout de souffle", film culte de cette période sera tourné dans le

cinéma Mac Mahon, réalisé par Godart, assisté de Chabrol sur une idée de Truffaut. Une

part d'histoire....

Cinéma Mac Mahon5, avenue Mac-Mahon.Tél. : 01 43 80 24 81www.cinemamacmahon.com

Le cinéma Mac Mahon Premiers émois du Rêve

Américain à Paris

texte Fanny némé / photo Dr

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la Bonne assotexte aurore Dupu is / photo Dr

gÉnÉrATIOn CHAngEMEnT

M-A-C-A-Q Pousser la porte du 123, rue de Tocqueville ne s’ou-blie pas. Fondée en 2001 par une bande de jeunes du 17e, MACAQ (Mouvement d’Animation Culturelle et Artistique de Quartier) est connue pour ses acti-vités associatives tournées vers l’insertion et la vie culturelle.

Ce mouvement aux principes humanistes et fraternels

fédère les énergies locales autour d’événements et

d’activités pour créer du lien social et des solidarités de

proximité. Pour l’association, l’implication d’une jeunesse

militante est la solution au changement.

Aujourd’hui, Macaq regorge de projets et

d’ambitions. En effet, solidarité oblige,

l'association organise de nombreux

vide greniers en collaboration avec

les commerçants du quartier. Pour

ne pas les louper, rdv sur l’agenda

du site : https://sites.google.

com/site/macaqvidegrenier/

Étudiantes, vous voulez devenir in-

firmières ? Macaq accueille en ses

lieux l'Institut Européen d’Enseigne-

ment Supérieur de Tests & Logique. (Pre-

mière prépa IFSI en France). Cette démarche

a pour but d'aider les personnes, mineures ou majeures,

à acquérir un niveau de connaissance afin de pouvoir se

présenter avec succès aux différents concours des

écoles françaises. Un coût peu élevé, des préparations

avec des sessions et des horaires adaptés à la disponibi-

lité de chacun. 150 élèves y sont inscrits depuis janvier.

Sachez qu’un certain nombre d’élèves ont obtenu la note

maximale de 20/20 aux oraux. Pour plus d’infos rdv sur le

site : www.iestlprepas-concours.com

Victime de son succès, les frontières du 17e ont dû être

repoussées. Beaucoup de Parisiens, issus de tous les

arrondissements, viennent participer aux activités de

MACAQ. Mais surtout, l’association s'est également bâ-

tie une branche humanitaire. MACAQ Sans Frontières

envoie des jeunes en difficulté sur le terrain pour aider

au développement de projets (chantiers, constructions…).

C’est un échange de formation : en apportant leur force

de travail, ils reviennent grandis de nouvelles expériences.

Mais MACAQ, c’est aussi des programmes d’éducation au

Mali et au Sénégal qui permettent la construction d’écoles

ou des locaux éducatifs (réhabilitation d'écoles,

équipements culturels et éducatifs).

Enfin, le collectif vise sur Paris à aider

tout en proposant de la culture, de

l’art et des spectacles. L’associa-

tion participe activement au Car-

naval de Paris qui a lieu chaque

année.

Une chose est sûre : on est MA-

CAQ ou on ne l’est pas. L’associa-

tion est militante. Julien Boucher,

fondateur et directeur de l’association

est conseiller socialiste du 17e. Son profil,

mauvais élève, un peu rebelle, se dit inadapté

depuis toujours au moule éducatif. "Vouloir changer les choses, ça dérange. Certains disent que la révolution, c'est une tentative pour faire aboutir les rêves..." C'est

dit !

association macaq123, rue de Tocqueville. Tél. : 01 58 59 01 73

Le cinéma Mac Mahon Premiers émois du Rêve

Américain à Paris

avril 2011 | 17— 19

le Bon homme

Loin du cliché du producteur au gros cigare taille barreau de chaise, des lunettes noires et du sourire carnassier, notre Bon Homme du mois se déplace en métro et reçoit dans les locaux de XIII bis records -dont il est le PDg- avec une vraie simplicité et un sourire cordial. Pourtant, il pourrait s’enorgueillir de s’être fait rebaptiser ''Little Boy'' par le grand ''Mister C.'', que l’on connaît mieux sous le nom de ray Charles. Medhi est producteur de musique, métier de l'ombre peu connu du grand public... rencontre.

''Producteur'', c'est souvent une activité obscure dans les esprits... Raconte.

Selon moi, c’est quelqu’un qui crée le lien entre les artistes et leur pu-blic. C’est un peu le garant du message de l’ar-tiste. Probablement comme beaucoup de gens, je rêvais de devenir musicien, mais j’ai très vite compris que j’étais prédestiné à produire. J’ai-mais l’idée de pouvoir aider les artistes à an-crer leurs rêves dans la matière. J'ai démarré à 14 ans, en produisant des amis qui avaient un groupe de hard-rock/métal.

Sans formation ? Un autodidacte ! J’ai d’abord étudié l’économie parce que mon père, ambassadeur du Maroc, n’estimait pas

le métier de producteur à sa juste valeur, il a fallu se battre. Ce n’est que lorsqu’il a su que je bossais avec Ray Charles qu’il a finalement reconnu que c’était un sacré métier !

Donc finalement l’entêtement valait le coup : Ray Charles ! Tu as travaillé long-temps avec lui ? Je l’ai suivi sur les cinq dernières années de sa carrière. En plus d’être un artiste évidemment très talentueux, c’était un grand monsieur. Pour avoir demandé pourquoi il avait créé une

association pour sourds alors qu’il était aveugle, il m’a répondu le plus simplement du monde : « Est-ce que tu trouves que je m’en suis mal sorti ? » Et

en me remémorant qu’après un de ses concerts à Paris, assis face à face dans sa loge avec une coupe de champagne, il a pris la bouteille et nous a resservi tous les deux sans aucune hé-sitation, j’en ai oublié qu’il était malvoyant…

Ray Charles, Cher, les Skatalites, Les Pe-tits Chanteurs à la Croix de Bois, Dagoba ou Norbert Krief ne sont que quelques exemples des artistes avec lesquels tu as travaillé en 15 ans chez XIII bis Records*. Comment se décident des collaborations

texte Juli e JoaQu im / photo khatim ketFi / lumière Flor ian chamai lle

Mehdi El Jai

“Un LIEn EnTrE LEs ArTIsTEs ET LE PUBLIC.”

LITTLE Boy

20 — 17

avec des artistes aux styles et aux carrières si différents ? À l’inverse des majors et de l’idée de ''l’in-dustrie'' de la musique qui a été très véhicu-lée dans les années 90, chez XIII bis Records, nous travaillons plutôt comme des artisans. Du fait main et sur mesure à chaque rencontre. Les projets sont tous très différents les uns des autres, à l’image des publics et des artistes.

Quelle est ta bonne adresse pour célébrer un disque d’or dans le 17e ? (Après une hésitation) J’aurais préféré la garder pour moi, mais c’est vrai que Le Bouclard est un incontournable (1, rue Cavalotti).

Ton dernier coup de cœur musical ? Difficile à dire, il y en a tellement ! Récem-ment, je dirais Anna Calvi.

Dernière question : quels sont tes bonbons préférés ? Les Dragib… non, en fait, je crois que ce sont les ours à la guimauve et au chocolat !

retrouvez les actus et le catalogue de XIII bis records sur le web : http://www.13bis.com

avril 2011 | 17— 21

les Bons shopsles nouvelles boutiques du quartier

bageLS paradiSe coMMe à LA MAison

Il est midi, j’ai faim et je ne sais pas où dé-jeuner. J’ai un petit budget. J’abandonne l’idée des sushis et je n’ai pas vraiment envie d’un jambon beurre. Je veux quelque chose de différent. Un BAgEL !

Plébiscité par les New-yorkais depuis des an-nées, ce drôle de sandwich se marie avec tout. Il existe plusieurs variétés de pain (nature, pavot, sésame, fromage, fougasse olive) avec des re-cettes de garniture qui varient selon vos envies.

Pour la petite histoire, Michel et Martine, ex pâ-tissiers, ont tout plaqué pour ouvrir le paradis du Bagel. Ce lieu moderne et chaleureux où il fait bon déjeuner, situé en plein cœur du 17e est en train de devenir la référence de la pause dej.

Sur place ou à emporter, laissez vous tenter. Les jeunes de Chaptal en raffolent. Ils viennent en nombre depuis l’ouverture le 2 mars.

Des garnitures de bagels (fromage, saumon,

bacon, dinde..) aux salades et soupes faites maison. Les produits sont bons, frais, et à prix doux. Le bagel est à moins de 5 euros et il faut compter 8 euros max pour un menu.

Un conseil, Michel et Martine ayant fait leurs armes en boulangerie pendant des années, n’oubliez pas de prendre un dessert ! Crumble, cookie et muffin maison.

De la restauration rapide dans un endroit bien sympathique qui donne un coup de fraîcheur aux traditionnels fast-foods qui poussent un peu partout.

Texte et photo Aurore Dupuis

67, rue des dames.Tél. : 01 45 22 30 15Ouvert du lundi au vendredi de 7h à 17h.N’oubliez pas de demander la carte de fidélité, à partir de 6 euros d’achats.

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les bons shops

Le tOUt-petit iL étAit une fois…

Le Tout-Petit ouvre ses cuisines il y a deux mois, et voilà une grande histoire qui com-mence. Cette histoire, c'est celle de deux trentenaires qui veulent apporter authenti-cité et convivialité à leurs voisins du 17e.

Les quelques promeneurs du quartier sont una-nimes : on se réjouit de ces quelques tables autour desquelles on dévore des produits de qualité. La carte propose des plats à budget rai-sonnable (13-15 euros) : des lasagnes maison à la purée home-made, tout est bon, et même très bon.

Dans cette ravissante brasserie, on se sent « un peu comme chez soi » dixit Julien, un régulier mangeur de tartare du Tout-Petit. Il se confie au Bonbon en précisant toujours termi-ner son repas par un THÉ baba au rhum. Le succès du Tout-Petit s’explique sans doute aussi grâce aux alliances réussies avec les meilleurs commerçants du quartier. L’occasion de retrouver dans votre assiette le succulent baba au rhum (oui, on en parle deux fois, mais quand c’est bon… On aimerait bien en manger deux fois aussi d’ailleurs !), confectionné par la pâtisserie d'en face.

Côté déco : des assiettes comme chez nos grands-mères, des lampes façon récup'... Et, petit détail : levez la tête et admirez votre trogne dans le reflet d’un miroir tout droit sorti des années 30 !

Pour des apéros plus corsés, le Bonbon vous conseille les cocktails, et avec son vrai bar en zinc d’époque et sa musique, c’est l’alchimie par-faite pour les samedis soir entre potes. Le petit plus : tous les vins sont vendus au verre.

Au Tout-Petit, on mange en amoureux, en famille ou entres amis. Quoi que l’on vienne y chercher, on en sort pas affamé !

Et attention, scoop Bonbon livré par le chef : les brunchs du samedi et du dimanche arrivent au mois d’avril, et avec sa terrasse idéalement orientée pour les grands fans de déj’ au soleil, voilà l’occasion de faire prendre l’air à vos Ray-Ban. Texte et photo Caroline Ugarte

28, rue daubigny. Tél. : 06 30 35 57 06

avril 2011 | 17— 23

Olivier

le Bon artisantexte et photo marion Bu iatti

Il y a 15 ans, Olivier était directeur commer-cial d’une marque d’eau… Une formation de fleuriste, l’envie de monter son truc, et deux ans plus tard, il s’installait aux Bati-gnolles, bien avant que le quartier devienne branché. Un drôle de parcours inspiré par dame nature.

Avec son faciès d’homme caractériel, on voyait plus Olivier comme quelqu’un de bourru que comme un homme qui

tient la porte à ses clientes. Et pourtant… C’est avec beaucoup de douceur et de sym-pathie qu’il satisfait aussi bien les mamies à la recherche d’un rosier en pot, les femmes en de-mande de décoration, ou les hommes en retard à un dîner cherchant un bouquet chic. C’est un commerçant, un vrai, un comme on en fait plus. « Je suis très spontané, par exemple au jour de l’an, j’ai offert le champagne aux clients qui passaient. C’est une logique, une politesse que faire la fête avec les gens qui vous font vivre », explique-t-il. Et des anecdotes dans le genre, Olivier en a plus d’une dans son sac : « Une fois pour la fête de la musique, j’ai appelé des copains à moi qui font du rock français pour qu’ils jouent devant la boutique. Ça a tellement marché que les flics ont dû fermer la rue tellement il y avait de

monde ! » Ça a le mérite d’être chouette, mais aussi de lui faire un peu de publicité.

Car Olivier est avant tout un artisan, un homme qui adore ce qu’il fait et qui aime le partager. « Le produit est tellement agréable, c’est ça qui m’a attiré au début. Et puis fleuriste c’est le dernier vrai métier artisanal, on connaît tout de A à Z, on a une maîtrise totale… Du moins quand on reste une entreprise à taille humaine, car on ne peut pas en dire autant des chaînes… » Et c’est tout à son honneur, lui qui se lève à 4h du matin minimum trois fois par semaine - quand ce n’est pas tous les jours - pour aller chercher les belles plantes à Rungis.

La fraîcheur est essentielle dans le métier. Qu’il s’agisse des roses, des œillets, des anémones, des tulipes, du mimosa, des genêts, des frésias, des narcisses, de la camomille, du pavot, des ly-santhus, des chardons, des jacinthes ou encore des camélias ; les fleurs d’Olivier sont de quali-té « mais accessibles » précise-t-il. D’ailleurs elles sont présentées dans un cadre champêtre : au fond du local on trouve une jolie fontaine, les différentes compositions, branchages et autres arbustes sont présentés sur des unitables en fer forgé, des caisses de bois… C’est un peu

uNE fLEuR dEs cHAmPs à LA VILLE

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rustique, et il flotte comme un petit air de campagne dans cette boutique qu’Olivier exige « bien entretenue, comme la devanture, c’est im-portant car on travaille dans le frais. Vous diriez quoi si ce n’était pas bien ordonné chez un bou-cher par exemple ? Je ne suis pas maniaque mais quand même… »

Il y a intérêt à ce que ça file droit quand il ouvri-ra ses deux autres boutiques « pas trop grosses » dans le 15e et en banlieue ! C’est qu’après 13 ans de Batignolles, un quartier qui lui a ouvert les bras bien avant sa ‘bobo-isation’, Olivier a

envie de plus. Il est même question d’un site Internet marchand, « parce que c’est l’avenir » précise-t-il.

un olivier à paris26, rue des Batignolles. Tél. : 01 42 94 11 73. www.unolivieraparis.comOuvert le lundi de 12h30 à 20h, du mardi au samedi de 9h à 20h30 et le dimanche de 10h à 14h.

avril 2011 | 17— 25

les Bons petits diaBlestexte et photo Juli e Falcoz

On disait que c'était l'histoire de deux amies qui travaillaient dans la finance. Au bout d'un moment, elles en ont eu marre et voulaient créer les vêtements qu'elles aiment bien et donc c'est devenu Bazaar d'étoiles !

Plus sérieusement, Emmanuelle et San-drine ont vraiment travaillé dans les salles de marché. L'arrivée des enfants a déclen-

ché quelque chose, elles voulaient changer de milieu et ne trouvaient pas toujours les fringues dont elles avaient besoin pour leurs enfants. Début 2010, la marque naît à Londres pour être d'abord vendue dans des multimarques du monde entier. Puis, Sandrine revient sur Paris et habite dans le quartier des Batignolles, c'est le véritable coup de foudre pour cette jolie bou-tique. « J'ai tout de suite adoré l'endroit, il était en mauvais état mais on pouvait déjà sentir son âme, avec sa devanture en bois et son vieux miroir à l'entrée. Et j'apprécie d'autant plus la clientèle qui sait vraiment apprécier les belles choses », me raconte Sandrine.

Ouverte début mars, la boutique a déjà ses fans. Il faut dire que tout est B-E-A-U et de très bonne qualité, les imprimés sont des tissus Liberty plus ou moins classiques, la maille est travaillée dans des matières nobles comme le cachemire ou la flanelle, les coupes sont soi-gnées... « J'adore travailler dans cette boutique, j'y apprends beaucoup de choses. C'est drôle parce que les mamans achètent et choisissent encore pour leur fils de 8 ans alors que les filles essayent d'elles-mêmes, elles savent déjà ce qu'elles veulent, mais c'est quand même Maman qui valide ! » Les garçons, je vous fais confiance pour vous rattraper !

bazaar d'étoiles77 bis, rue Legendre.

Tél. : 09 51 39 52 83. Ouvert du mardi au ven-dredi de 10h à 13h et de 15h à 19h, le samedi de 11h à 19h et certains dimanches.

d'étoiles !BazaarLa classe à tous les âges...

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par cam i lle clance

Notre star du mois, c'est Chiara, 9 ans ! Elle nous pré-sente un chef d'œuvre coloré intitulé “La pensive”.

Chiara aime le sport, jouer du piano, les mangas.Chiara déteste les épinards, la géographie.

Le mois prochain, découvrez l'œuvre de Basile, petit Picasso en herbe... Et n'oubliez pas de continuer à m'en-voyer vos dessins à [email protected] !

avril 2011 | 17— 27

Pour profiter des “bonbons” de réductions, il vous suffit de prononcer le mot magiquele Bonbon au moment de payer et vous bénéficierez de l’offre annoncée !

© Valerio Martelli flickr.com/valemartelli

comprenez ce que ces gens regardent en vous connnectant sur leBonbon .fr

le conte est Bon

LE coNTEuR sAcHANT coNTER

texte aDa De l ita / photo Flav i e tr ichet lespagnol www.flavie-trichet-lespagnol.com

Déjà au téléphone, pour fixer notre petite entrevue, Jean donne le ton « Quand vous monterez les escaliers pensez à Georges Sand qui a gravi ces marches un siècle avant vous. »

Alors en sonnant chez Monsieur Chalon, j’es-saie de m’imprégner de l’histoire des murs. En franchissant sa porte, j’ai conscience tout à coup d’entrer dans l’intimité d’un écrivain. De pénétrer l’atmosphère épaisse de la création. De rompre le silence de mes pas étouffés par les tapis. D’être écrasée par les souvenirs d’une vie emplissant ses murs. Tableaux, sculptures, fresques, étagères garnies de bouquins. Des livres par milliers. Des femmes par centaines. Et le sourire cha-leureux de Jean au milieu.

Un tour d’appartement, une déflagration d’anecdotes et un coca - usurpateur d’histoire - plus tard, mon cahier est posé sur sa table de labeur. Sa machine à conter. « Je vous laisse le fauteuil le plus confortable, moi je vis allongé. »

Et la machine à remonter le temps se met en marche. Et le conteur conte...« C’est quand même fou vous ne trouvez pas, je suis biographe de Georges Sand et je vis dans l’appartement de Lina, la mère de sa belle-fille. Irréfutable rapprochement. »

Habitant depuis 25 ans rue Lemercier et de-puis 34 ans dans le 17e, Jean a d’abord essuyé les moqueries de ses amis qui l’appelaient avec ironie "l'Orphée des Batignolles". Mais il re-vendique son choix. Né à Carpentras, au pied du Mont Ventoux, il retrouve ici l’air de sa province et vit aujourd’hui au pied de Mont-martre. « Je suis destiné aux lieux historiques. »

Il se rend à Paris pour passer l’agreg qu’il rate de deux points. C’est l’époque de l’arrivée des Espagnols. Sans un centime en poche, il écrit deux feuillets sur cette épopée. Ils retiennent l’attention du Figaro Littéraire. Jean gagne 900

francs pour ses lignes, trois fois plus que son salaire de professeur. Il fait son entrée au 1er étage du bâtiment du Rond Point des

Champs-Élysées. C’est le début de l’aventure des mots, Jean est engagé par Pierre Brisson de 1961 à 2006. C’est le début d’une longue car-rière de rédacteur. C’est une vie qui commence emplie de milliers d’articles. C’est le début de 50 ans d’amitié avec Pivot qui dira « Chalon et moi, nous étions complémentaires ».

L’amoureux des femmes essaime leurs biogra-phies. Le fanatique des lettres me peint leur vie sentimentale des siècles passés. Leurs ardentes passions : « Les femmes vivent par le cœur et les

“IL y A 150 Ans QUI sE VIVEnT CHAQUE JOUr AUX BATIgnOLLEs.”

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hommes n’en ont pas. » Sa plume acérée note ses mémoires et journaux. Le mordu des arbres me relate les parcs : « C’est une chance d’être si proche des Batignolles où s’élancent les deux plus beaux platanes de Paris. À Monceau ce sont les marronniers. » L’amateur de personnages ex-traordinaires me narre les Batignolles « parce qu’elles regorgent de personnes sublimes ». À travers ceux qu’il nomme la comtesse, le Roi, le brocanteur, Jean évoque ces vies qui s’entre-lacent en un même quartier. « Idéal pour les écri-vains car on vous fiche la paix. Il y a 150 romans qui se vivent chaque jour aux Batignolles… » Et c’est encore avec humour et élégance que Jean m’évoque la seule ombre au tableau : « Comme

la conciergerie était l’antichambre de la guillo-tine, la ligne 13 est l’antichambre de l’Enfer. »Jean vit « avec les grandes ombres du passé ». Il croise en pensée Mallarmé rue de Rome et Ver-laine et Max Jacob rue Nollet. Il entend l’écho des mots de ce dernier « Je tiens de mon père qu’il y avait au siècle dernier, une vie ardente et secrète aux Batignolles », et m’avoue le sourire aux lèvres que cette vie le fait rêver, sans man-quer de me faire noter où placer les virgules !

actusÀ paraître le 21 avril : Chers Contemporains chez Alphée - Jean-Paul Bertrand.

avril 2011 | 17— 31

le Bon agendaagenda des manifestations culturelles

SHOPPING

Burt's Bees : merci les abeilles !La célèbre marque américaine de cosmé-tiques naturelles débarque en France ! Vous suppliez vos comparses de vous ramener de leurs voyages les baumes à lèvres à la cire d'abeille et autres ''hand-salve'' bienfai-teurs ? Ce n'est plus la peine !

Burt's Bees / En vente au Beauty Monop et sur www.soins2beauté.com

éVéNEMENTS

JOURNÉES DE L’ARMÉNIE.Jusqu'au 6 avril - Les Journées de l’Armé-nie célèbrent le 20e anniversaire de l’Indé-pendance de la République d’Arménie.

ExpositionPeinture, sculpture, photographie et audiovi-suel, oeuvres d’artistes arméniens et français contemporains.

Ateliers créatifs pour enfantLe 6 avril - calligraphie arménienne, tapis arméniens en collage.Inscriptions au : 01 45 20 03 18.

Concert de chorale Koghtan de l'Ugab Samedi 2 avril à 20 h 30 - chants tradi-tionnels et populaires.Centre Culturel Alex Manoogian de l’UGAB. 118, rue de Courcelles.http://koghtan.blog4ever.com

CONCERTS

Vendredi 1er avril à 19 h 30 - Concert événement – Église Sainte-Marie des Batignolles.La passion selon Saint Mathieu de J.S. Bach, par le choeur des Petits Chanteurs des Batignolles et par le double choeur et orchestre de l’Ensemble Baroque de la Haye et Solistes, dirigé par Gilles Michels.Église Sainte-Marie des BatignollesPlace du Docteur Félix LobligeoisRéservation : 06 10 37 33 14

L'européen

Le samedi 2 avril 2011 à 20 h - Caroline Faber & Herve Celcal. Jazz/ world/chanson

Le mardi 5 avril 2011 à 20h30 - Malika Ayane. Soul

Le jeudi 7 avril 2011 à 20h - Marcio Faraco + 1ère partie Fabiana Cozza. Bossa Jazz

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le bon agenda

Le vendredi 8 avril 2011 à 20h00 - Tho-mas Pradeau. Chanson

Le samedi 9 avril 2011 à 20h30 - Izarry. Pop française

Du 13 avril au 18 juin 2011 à 20h30 + matinée samedi à 17h - Olivier De Benoist. One-man show

Le mardi 26 avril 2011 à 20h30 - Chris-tian Escoude. Jazz

THéâTRE

Jusqu’au mois de juin - Toutou. Alex a perdu Toutou, de quoi s’attirer les foudres de Zoé. Aiment-ils tous les deux autant leur chien ? L’absence de Toutou ouvre la boîte de Pandore des griefs conju-gaux. En une soirée, l’amour pour leur chien, l’amitié pour leur ami Pavel, leur passé et leur présent, tout se rejoue. Il n’est pas anodin de perdre son chien...Théâtre Hébertot, 78 bis, bd des Batignolles. Tél. : 01 43 87 23 23www.theatrehebertot.com

Jusqu'au 2 avril à 20 h - L’augmenta-tion. Toutes les façons de demander une augmentation à son patron ne sont pas for-cément adéquates. Parfois on rit, parfois on frémit ! Le talent de Georges Pérec associé à une mise en scène moderne.Centre d’animation de La Jonquière. 88, rue de La Jonquière Tél. : 06 60 48 81 41

EXPOSITION

Jusqu'au 9 avril - L’Art Germanique à Paris. 4e édition, deux expositions succes-sives, une quarantaine d’artistes allemands, autrichiens, suisses...Atelier Z. 62, avenue de la Grande Armée. Tél.: 01 45 74 32 53. www.atelier-z.org

Jusqu'au 30 avril - Marion Buiatti, Instants volés... Vous admirez tous les mois son travail dans le Bonbon... Ingénue et passionnée, Marion Buiatti propose pour la première fois un regroupement de ses cli-chés les plus symboliques, pris sur l'instant, jamais posés, attrapés au cours de voyages ou dans la vie de tous les jours . Chez Désordre Urbain, 96, rue NolletTél.: 01 44 85 53 47

avril 2011 | 17— 33

les Bonnes adressesRÉGIE PUBLICITAIRE06 80 62 56 [email protected]

Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

1/ a lte r nati v e B i o14, rue Nollet

Tél. : 01 42 93 10 50

2/ p l an et tha i 28, rue Truffaut

Tél. : 01 45 22 45 12

3/ car o l i n e c o i F Fu r e35, rue des Batignolles

Tél. : 01 42 93 26 66

4/ l e p o p's94, rue de Saussure

Tél. : 01 42 27 04 66

5/ Fam i ly o pt i c3, rue Jouffroy d'Abbans

Tél. : 01 40 54 96 81

6/ tha ï cante e n124, rue Legendre

Tél. : 01 42 28 93 20

7/ B o u c h e r i e m e i s s o n i e r8, rue Meissonier

Tél. : 01 47 63 00 19

8/ l e s e nFants gâtés7, rue Cardinet

Tél. : 01 47 63 55 70

9/ ma B eauté i n st itut14, rue Rennequin

Tél. : 01 46 22 88 26

10/ ste phan s o u i e D o pt i c i e n krys94, rue Legendre

Tél. : 01 46 27 71 26

11/ B utto n iz e3, place des Ternes

Tél. : 01 47 64 55 94

12/ s a lo n 1746, rue des Batignolles

Tél : 01 46 27 37 74

13/ h e l e n e D e c har mantTél. : 01 47 64 50 99

www.helenedecharmant.fr

14/ s eQ uoïa2, rue Lebon. Tél. : 01 45 72 14 89

47, rue des Moines. Tél. : 01 46 27 35 11

15/ au r i s e sthét iQ u e22, rue Legendre

Tél : 01 44 40 07 49 – 06 81 43 70 45

16/ l e s éto i l e s D u r e x1, boulevard Poissonnière 75002

M° Bonne Nouvelle

17/ e r iMaillot : 01 40 55 05 55 - Levallois : 01 47 48 98 98

Courcelles : 01 44 40 05 55

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