Parceque #12

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NUMÉRO VERT : de l'écologie, des fleurs, à boire et à manger.

Transcript of Parceque #12

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CATH

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ROFF

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / RUBRIQUE / 3

EDITOPar Carole Sertimoun

PARCEQUE, le magazine qui dessine : une folle équipe de rédacteurs et d’illustrateurs bénévoles qui ne vous veulent que du bien.

Direction de la rédaction : Carole Sertimoun

Adjoints à la rédaction : Clémentine Brissi, Gilles Seiller

Adjointe à l’illustration : Coline Poulette

Maquette : Saria Chemali

Relecteurs : Ludovic Labati, Flore Engelvin, Aurélia Dudot, Isabelle Cavailles, Louis-Estienne Genies

Rédacteurs : Tiphaine Bacquet, Angéla Bonnaud, Clémentine et Valérie Brissi, Julie Deschepper, Blanche Delacourt, Flore Engelvin, François Harivellerie, Romain Jammes, Kazo, Ludovic Labati, Guillaume Pascal, Atrus Princeps, Gilles Seiller, Carole Sertimoun, Tonton Pat

Illustrateurs : Lulu d’Ardis, Sarak Black, Marion Blanchard, Angéla Bonnaud, Catherine Caroff, Marie Lou Duret, Faustine Ferrer, Marius Guiet, Marine Hardouin, Claire Lupiac, Lauraine Meyer, Outi Munter, Coline Poulette, Quibe, Cibee Rakotoarisoa, Rougerune, Amanda Scurti, Emilia Stepien, Magdalena Wolan, et les Nobles du 33.

Couverture : Angéla Bonnaud

Illustration Edito : Catherine Caroff

La Pin-Up/Le Pin-up : Quibe

Gestion du site parceque.org : Vincent Desdoigts

PARCEQUE est une association à but non lucratif ayant pour vocation de promouvoir le dessin et l’écriture libres et sensibles par la diffusion nationale bimestrielle d’un magazine participatif et avant-gardiste auprès d’une large population.ISSN 2258-0301

Pour nous écrire : [email protected] vous abonner, faire un don : www.parceque.org

Pour nous écrire pour de vrai : ASSOCIATION PARCEQUE108 rue du RP C.Gilbert92600 Asnières sur Seine

Un numéro de couleur, pourquoi pas ? Par les temps qui courent, revenons à l’essentiel : le vert qui nous précède et nous survivra sans doute. Mais vous nous connaissez, on n’est pas vraiment très sages et on aime parler de choses qui n’ont rien à voir, toutefois nous avons réussi à cadrer nos humeurs et à nous cantonner à la couleur et toutes ses variantes phonétiques, au sens propre et figuré. Ca fait beaucoup de variantes, certes, mais c’est toujours mieux que de n’avoir ni queue ni tête et se perdre dans les affres de la liberté d’expression. Avec un peu de chance et de persistance rétinienne, en sortant de votre lecture vous verrez la vie en rose. Ce n’est pas garanti, mais ça vaut quand même le coup de tenter...

Et soit dit en passant, avez-vous commandé les calendriers 2013 pour toute la famille ? Si non, courrez en page 46 déccouvrir l’édition 2013 !

POUR RECEVOIR PARCEQUE, ABONNEZ-VOUS EN PAGE 13 OU SUR PARCEQUE.ORG

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4 / SOMMAIRE / PARCEQUE#12

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / SOMMAIRE / 5

PARCEQU’ELLE FAIT NOTRE COUV6 Angéla Bonnaud

PARCEQU’IL SE PASSE DES CHOSES8 les News de la rédaction

46 COMMANDE CALENDRIER

48 FAUROSCOPE

50 PARCEQU’ILS LE FONT

10 Pourquoi ? Le rayon vert13 Cachez ce verre que je ne saurais boire14 Le ver cet animal incompris16 Le Poison18 Quand j’écoute Eddie Vedder20 Berlin la verte22 Le billet vert qui dit merde à la finance24 LA PIN-UP/LE PIN-UP28 Recette : Le farci de Mamie29 BD : Lulu d’Ardis vide son verre34 Mon vert ce héros36 écologie Indienne38 Initiation au minimalisme : le cas Hank Moody40 De mémoire : le festiblog 2012 par Maadiar42 Parce qu’il le vaut bien : Hundertwasser

SOMMAIRE

Numéro vert

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6 / PARCEQU’ELLE FAIT NOTRE COUV / PARCEQUE#12

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / PARCEQU’ELLE FAIT NOTRE COUV / 7

Angéla a grandi à Saint Jean de Braye, petite bourgade verdoyante près d’Orléans. Ayant revêtu pendant longtemps la casquette de la bonne élève réservée, elle se fait maintenant remarquer, en particulier avec son rire communicatif. Joueuse de trompette, photographe amateur et écrivain du dimanche, elle n’a jamais trop osé le dessin !

À ses heures fixes, elle travaille dans la gestion des établissements médico-sociaux, où elle tâche d’améliorer le quotidien des personnes vulnérables : sans-abris, personnes âgées, personnes handicapées. Enfin, elle essaye.

À ses heures perdues, elle essaye (encore) de faire avancer PARCEQUE en tant que vice-présidente. Elle râle souvent mais c’est pour la bonne cause. Comme elle n’est souvent pas d’accord avec le choix de la couverture, cette fois, c’est elle qui s’y colle et espérons qu’elle sera d’accord avec elle-même, car on n’est pas à l’abri.

Elle fait notre couv :Angéla Bonnaud

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8 / LES NEWS / PARCEQUE#12

GREEN AND PROUD, par Julie DSi vous avez récemment croisé un défilé d’individus déguisés en pâquerettes, coccinelles ou autre girafes, en voici l’explication. Cet événement haut en couleurs, accompagné de concerts et d’un brunch, a marqué le début de la Greenpride. Initié par l’Appel de la Jeunesse, ce festival a pour but d’informer le grand public de manière ludique et festive sur les questions actuelles de santé-environnement. La Greenpride continue avec un cycle de conférences jusqu’au 20 décembre ! Rdv sur leur site : www.greenpride.me

LE LIVRE DES JEUNES POUSSES, par FloreDu 28 novembre au 3 décembre 2012 se tiendra à Montreuil le Salon de la Littérature et de la Presse Jeunesse. Le SLPJ est le melting-pot où se rassemblent auteurs, illustrateurs et éditeurs pour enfants, connus et moins connus. C’est l’occasion rêvée d’observer des illustrateurs en plein travail, de se faire dédicacer ses livres d’enfants ou de découvrir de nouvelles perles. Certains noms vous disent forcément quelque chose : Pef, Claude Ponti, Mario Ramos, Yvan Pommaux, Erik L’homme, Philippe Delerm, Michael Morpurgo... Oui ? Alors c’est le moment de renouer avec vos lectures d’enfant.

LA VILLE DERRIÈRE L’OPTIQUE, par FaustineUn peu d’aiguillage pour ce riche mois de la photo à Paris, ne râtez pas cette expo collective (dont fait partie notre illustratrice Faustine) d’une trentaine de photographes qui mettent en image leur vision particulière de la ville... partageant ainsi avec nous leur regard rêveur, humain, zoomeur, curieux, étonné, social… L’exposition «Je vois la ville...» est à voir jusqu’au 30 novembre, à l’espace Jour et Nuit , 61 rue Saint-Charles dans le 15e arrondissement.Horaires d’ouverture : du Mercredi au Vendredi de 18h à 20h, Samedi et Dimanche de 14h à 20h.

LES CLOCHES PERDENT LEUR VERT DE GRIS, par TiphaineAujourd’hui en Seine Maritime, c’est la restauration du clocher de la cathédrale de Rouen qui fait battre les cœurs. En effet, avec le retour progressif et le réassemblement des trois derniers clochetons victimes de la tempête de 1999, le clocher retrouvera bientôt son lustre et surtout sa voix d’antan ! Une véritable fierté locale et un ballet bien étrange de câbles et de grues à venir découvrir d’ici L’Armada en Juin 2013...

Les News

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / LES NEWS / 9

VERS UN VERRE PLUS CHER, par GuillaumeLes députés l’ont décidé, la bière va être plus taxée au 1er janvier. Le droit d’accise sur un demi représentera ainsi 2,15 centimes au lieu de 0,8 centimes aujourd’hui. Cette même taxe pèse 3,64€ sur une bouteille de 75cl de rhum et 0,01€ sur une bouteille de cidre. Cela veut-il dire que les lobbys bretons sont plus puissants que les lobbys martiniquais ? En tout cas l’association des brasseurs de France déplore que la consommation ne soit « que de 30 litres par habitant et par an en France, contre une centaine chez nos voisins belges, allemands ou britanniques. »

LA FIN D’UN RÊVE JURASSIQUE, par ColineVous êtes certainement au courant, et je n’aurais jamais voulu retourner ce couteau douloureux, mais c’est un constat. Il est de mon devoir de le dire, pour vous éviter à tous de dures désillusions. On a longtemps espéré, entre terreur et fascination, avec le clonage et la bidouille génétique, y’avait pas de raison..! Mais non, une étude poussée a définitivement établi la cruelle vérité : l’ADN se dégrade bien trop vite, et nos dinos sont bien trop anciens… Plus jamais les grosses poules ne fouleront notre terre.

FAIT MAIN, par FrançoisC’est nouveau, c’est durable, et c’est à Asnières sur Seine, ville d’adoption de votre cher PARCEQUE : grâce à l’Eco-Fabrik, vous aurez la possibilité d’apprendre à faire vos cosmétiques, produits d’entretien, vêtements et autres choses bien utiles au quotidien, le tout accompagné par un professionnel. Vous aurez ensuite accès à un lieu équipé pour venir fabriquer vous-même vos produits. L’Eco-Fabrik s’installe au salon de coiffure solidaire de la régie de quartier d’Asnières à partir du mercredi 3 octobre 2012. Pensez à réserver ! www.eco-fabrik.fr

VERT DE PEUR, par CaroleMarre des régimes yoyo : testez le régime-sursaut. Une étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Westminster a révelé qu’en regardant un film d’horreur on peut brûler autant de calories que dans une barre chocolatée. Le palmarès : Shining gagne haut la main avec une moyenne de 184 cal perdues par spectateur, suivi des Dents de la Mer (161 cal), pour finir avec L’exorciste (158 cal). Le secret, c’est le choc : une montée d’adrénaline rapide qui permet de diminuer l’appétit, d’augmenter le taux métabolique de base et finalement brûler des calories. Quant à moi je vous laisse : comme ce soir j’ai zappé la piscine, j’ai une horde de zombies à semer...

de la rédactionILLUSTRATIONS : OUTI MUNTER

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10 / POURQUOI LA RUBRIQUE QUI EXPLIQUE / PARCEQUE#12

Tout petit, quand les autres bambins dessinaient des maisons carrées et des arbres sur fond de ciel bleu, je dessinais des couchers de soleil sur la mer, avec un rayon vert qui découpait le ciel en deux. Ma grand-mère, vivant au bord de la mer, m’avait raconté ce phénomène et je m’étais persuadé de l’avoir vu moi-même.

Je suis un peu moins petit aujourd’hui, mais cette curiosité m’habite toujours, et j’ai réalisé que ce rayon ne ressemblait pas du tout à cela. En effet, quand on observe le soleil se coucher sur une surface plane avec un temps parfait, le rayon vient frapper nos pupilles, provoquant une tâche verdâtre à l’horizon, pas un rayon vertical. Je ne le dessine donc plus, mais je me demande encore comment cela se passe, là-bas.

Tout d’abord, il faut savoir que cela fonctionne aussi au lever du soleil et que ce n’est pas un changement de couleur de celui-ci, mais un point qui se trouve un peu au-dessus. Ce phénomène est en fait issu de la diffraction de la lumière : l’atmosphère est constituée de strates qui diffèrent relativement peu mais créent un changement de milieu qui, si l’on se souvient des cours de physique de quatrième, agit comme un prisme. L’effet est, ici, assez différent, car plus on s’avance vers les couleurs froides, plus la lumière a tendance à s’éparpiller, donnant au passage sa couleur bleue au ciel. La lumière verte est la dernière du prisme à rester suffisamment peu diffuse pour être visible. Là, je suis content, car je sais pourquoi le ciel est bleu, et pour votre gouverne, on appelle ça la diffusion de Rayleigh.

Mais le thème du numéro est « vert » et je ne sais toujours pas pourquoi ce rayon est distinct du soleil en lui-même. Continuons donc les recherches. Les milieux différents qui constituent l’atmosphère provoquent une diffraction, certes, mais aussi une réfraction infinitésimale. La réfraction ? Ce truc qui fait que quand on plonge un bâton dans l’eau, il paraît ne plus être droit, vous voyez de quoi je parle ? Eh bien, nos rayons, au fil des changements infinitésimaux de milieu, sont soumis à ce phénomène et, au lieu de se perdre dans l’espace, sont réfractés légèrement à chaque passage. Et les rayons diffractés qui devraient échapper à notre vue se retrouvent courbés et reviennent, quelques secondes durant, frapper la rétine de quelques chanceux, provoquant un moment de grâce ou plus exactement une petite tâche verte au-dessus du soleil rouge, donc à la lumière plus rectiligne, plongeant dans la mer.

Une prochaine fois, je chercherai à comprendre comment l’océan fait pour ne pas s’évaporer quand le soleil y sombre, et ce dernier pour se rallumer en sortant. Mais tout ça, c’est une autre histoire. Sur ce, bonsoir !

Le rayon vertTEXTE : ATRUS PRINCEPS // ILLUSTRATION : MARINE HARDOUIN

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / POURQUOI LA RUBRIQUE QUI EXPLIQUE / 11

« Pourquoi ? »La rubrique qui explique

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12 / CACHEZ CE VERRE QUE JE NE SAURAIS BOIRE / PARCEQUE#12

On nous avait prévenus, l’alcool peut faire de gros dégâts. Vous me direz, il y a alcool et alcool : L’initiatique, entendre le premier verre qui nous fait entrer dans la cour des grands, à un âge adolescent où les limites sont à dépasser et les expériences à vivre. Le convivial, celui qui nous fait passer une bonne soirée arrosée, voire, très festive avec nos amis. Le connaisseur, qui, lui, teste le vin à travers son goût, sa robe, son arôme, professionnellement reconnu.

Là où ça se corse, c’est quand l’alcool se transforme en prothèse, en béquille et qu’il nous fait croire que sans lui, on n’est rien, et que grâce à lui on traverse les affres de la vie, on dépasse sa timidité, on noie son mal de vivre, tout simplement.

Comment ne pas y croire, au début, puisqu’on en fait l’expérience ? Se sentir mieux en société, se sentir confiant en toute situation... Qui n’a jamais rêvé d’être un héros, une héroïne, celle ou celui qu’on admire ? Tourbillons d’’illusions... Et quand minuit sonne, ne restent que les bouteilles vides.

Les parents boivent et les enfants trinquent... Considérer l’alcoolisme comme une fatalité serait là encore illusion. Tout ceci,

dans la majorité des cas, prend racine dans un terreau familial, on parle alors de « problèmes multigénérationnels de l’alcoolisme ». Mais de quel héritage familial parlons-nous alors ? Certainement pas culturel, à ce niveau-là, on ferait consciemment d’autres choix. Mais inconsciemment ? Ah, cet inconscient si cher à Freud et qui nous mène souvent par le bout du nez. Piste intéressante... L’inconscient ! Mais alors que cache-t-on derrière cette addiction qui peut être, tour à tour, antisociale, mondaine, fonctionnelle, chronique, sévère ? Qu’a-t-on perdu dans cette illusion liquidienne ?... L’espoir. Espérer que les choses soient différentes, être différent(e), moins ceci, plus cela. C’est donc bien peut-être pour sortir du désespoir d’un clan qui a, au regard des périodes historiques précédentes, traversé bon nombre d’expériences traumatisantes que certains font le choix inconscient mais cruel de trinquer au nom d’une fidélité familiale somme toute morbide.

L’alcool-isme-, en quelques chiffres :C’est 5 millions de Français.C’est 45 000 morts par an.C’est la 4ème cause de mortalité.C’est 5 à 7 mille bébés qui naissent malformés (syndrome d’alcoolisation foetale)C’est triste et c’est bien pire que des chiffres.

Cachez ce verre que je ne saurais boire...

Un verre ça va, trois verres... C’est mieux ?

TEXTE : CLéMENTINE ET VALéRIE bRISSI // ILLUSTRATION : MARIUS GUIET

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13 / RUBRIQUE / PARCEQUE#1113 / RUBRIQUE / PARCEQUE#10

OUTI MUNTER

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14 / LE VER CET ANIMAL INCOMPRIS/ PARCEQUE#12

TEXTE : GUILLAUME PASCAL // ILLUSTRATION : CIbEE RAKOTOARISOA

Le Ver, cet animal

Tous les enfants, à un moment donné, rêvent d’avoir un chien, un poisson rouge ou un poney, mais, inexplicablement, jamais un ver. Qu’ont fait ces frêles créatures à l’Humanité pour être ainsi mises au ban de la faune ? Relisez bien la Bible, lorsque vous aurez cinq minutes : ce n’est pas le ver qui a fait croquer la pomme à Ève ! Peut-être était-il dans le fruit mais c’est une autre histoire.

Dites à vos amis que vous avez des chats, ils voudront tous les voir. Dites-leur que vous avez des vers, ils prendront un air pincé. Pourtant les animaux domestiques sont dépendants de nous pour se nourrir, alors quelle différence avec un ténia ?

Pour des raisons culturelles, les hommes préfèrent une boule de poils dans leurs salons plutôt qu’un ver de quatre mètres dans leurs intestins. C’est regrettable. Le ver solitaire, par exemple, comme son nom l’indique, souffre de ce manque de considération ! Il n’est jamais qu’un joyeux drille, presque inoffensif, contrairement à la gale ou la sangsue, alors pourquoi le tuer ? Au fond, veut-on vraiment le voir sortir ?Mais parlons plutôt des vers que l’on peut voir, et non de ceux qui remplacent avantageusement les si coûteux anneaux gastriques.

Tous les petits garçons ont ramassé des vers de terre pour les jeter sur les petites filles dans la cour de récréation. Cette maladroite déclaration d’amour impliquait un modeste Lombricus terrestris mais si elle avait eu lieu ailleurs, cela aurait pu être un Megascolides

incompris

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / LE VER CET ANIMAL INCOMPRIS/ 15

australis de 80 centimètres de long. Et ce ne sont là que deux des 5000 espèces de lombrics qui peuplent le sous-sol.

Hélas, ces inoffensives créatures ont été boutées hors de nos champs par les pesticides et le labourage, alors que l’on commence enfin à comprendre qu’ils sont au contraire un indicateur de la bonne santé d’un sol. En effet, ils participent activement à la décomposition des matières organiques, rendant la terre plus fertile, et leurs galeries favorisent l’enracinement des plantes et luttent contre l’érosion des sols en facilitant l’infiltration des pluies. Comme rien n’est significatif tant qu’on ne l’a pas chiffré, des fonctionnaires irlandais ont calculé, entre deux pintes, que leur apport économique était d’environ 700 millions d’euros par an dans le pays. Outre leur utilité dans l’agriculture, les vers pourraient bien être le salut de l’humanité. En 2050, quand le numéro 180 de PARCEQUE sortira,

nous serons environ neuf milliards sur terre. Si nous nous mettons à manger autant de bœuf que les Américains, soit 44kg par an, cela risque de faire un peu juste : il n’y aura, à terme, plus assez d’eau et de céréales pour nourrir autant de bestiaux. Et les quelques humains qui ne seront pas devenus des zombies irradiés, voudront continuer à manger de la viande. Certains végétariens la remplacent par du tofu, mais si c’est pour se nourrir de pâte incolore, inodore et insipide, autant devenir un zombie irradié. D’où l’intervention du ver et des insectes. Peu contraignants à élever, économes en nourriture et ne produisant pas de déchets, leur chair est moins grasse que celle du bœuf et plus riche en protéines, en fer, et en omega 3, que l’on trouve aussi dans le poisson (profitez-en tant qu’il en reste). Et puis, là où un bœuf passe sa vie à lâcher dans l’air des gaz à effet de serre et à déféquer des tonnes de nitrate, le ver, lui, transforme des déchets organiques

en compost indispensable pour la faune. Le principal obstacle à l’entomophagie de masse vient des habitudes alimentaires occidentales, où il est mieux accepté de broyer des carcasses de poulets, de les mélanger, d’en faire une pâte que l’on décolore, que l’on recolore, que l’on panne et que l’on vend par boite de six au Mac Do...

Pourtant si l’on présentait les vers sous une forme qui n’évoque pas une masse grouillante, le problème serait facilement réglé. Nous avalons déjà environ 500 grammes d’insectes par an à notre insu alors pourquoi ne pas l’assumer et en faire des steaks ? Sans compter que l’on peut facilement attraper des vers en mangeant du porc mal cuit, mais qu’au contraire l’on n’a jamais vu personne attraper un porc solitaire en mangeant des vers. Alors cessons de snober le ver, remercions-le pour tout ce qu’il fait pour nous et croquons-le à pleines dents !

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16 / L’ÉTÉ, JE VOYAGE GRATUIT / PARCEQUE#11

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Le PoisonILLUSTRATION : FAUSTINE FERRER

« Le vin sait revêtir le plus sordide bougeD’un luxe miraculeux,Et fait surgir plus d’un portique fabuleuxDans l’or de sa vapeur rouge,Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L’opium agrandit ce qui n’a pas de bornes,Allonge l’illimité,Approfondit le temps, creuse la volupté,Et de plaisirs noirs et mornesRemplit l’âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découleDe tes yeux, de tes yeux verts,Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers...Mes songes viennent en foulePour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodigeDe ta salive qui mord,Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remords,Et charriant le vertige,La roule défaillante aux rives de la mort ! »

Charles Baudelaire, Recueil Spleen et idéal

PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / LE POISON/ 17

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18 / QUAND J’ÉCOUTE EDDIE VEDDER / PARCEQUE#12

Quand j’écoute Eddie Vedder, j’oublie ce que je suis. J’oublie mes attaches, je me dis que tout est vain. Je pars à l’aventure, mais ce n’est pas pour l’aventure, c’est une question de survie. Sa voix essentielle, brute comme l’est la nature, me décroche de toutes mes obligations. Je suis libre. Je marche, j’avance, je me retrouve, je ne cherche pas l’autre, je me cherche moi. Je ne choisis pas mes vêtements, je voyage, personne ne me juge car les êtres qui me frôlent ne m’atteignent pas sinon dans le partage de l’instant. Je vais quelque part, mais c’est sans importance. C’est la seule donnée qu’il me reste : la direction. Je ne réfléchis pas au chemin le plus court, je suis mon instinct.La nature m’absorbe, je vis avec le soleil, dors quand le sommeil m’atteint.Je ne suis rien quand je pars, je ne serai sans doute pas plus à l’arrivée. Ce qui compte c’est que les éléments me submergent, m’absorbent, m’acceptent.Je me purifie, mange peu, maigris, mais je continue à avancer.Quand j’écoute Eddie Vedder, j’éprouve la profondeur de chaque son comme l’horizon que je n’atteins jamais. Je suis pleine, j’expire tout ce qui me pèse. Je m’élève, me simplifie.Je sue sous le soleil de plomb, grelotte à la nuit tombée, j’explore les limites du physique.Je dépasse mes habitudes, je vais plus loin puisque délestée de l’accessoire.Je vis en mon sanctuaire,

Et à bout de forces je m’endors, en paix. Peut-être que je meurs. Peut-être que je renais.

Car au bout de la route il y a un secret, un partage dont on ne peut tout à coup plus se passer. L’amour, l’envie de l’autre, le besoin de s’étreindre, d’aller au-delà du moi pour les trouver, eux, lui, elle, ceux qu’on choisit d’aimer, et qui nous aiment pour ce que nous sommes. L’origine de l’essentiel.

À voir, revoir, écouter : Into the wild de Sean Penn (2008), sur une bande originale écrite par Eddie Vedder.

TEXTE : CAROLE SERTIMOUN // ILLUSTRATION : EMILIA STEPIEN

Quand j’écoute Eddie Vedder

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22 / LE BILLET VERT QUI DIT MERDE À LA FINANCE / PARCEQUE#12

TEXTE : ROMAIN JAMMES // ILLUSTRATION : MAGDALENA WOLAN

Le billet vert qui dit merde à la finance

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / LE BILLET VERT QUI DIT MERDE À LA FINANCE / 23

Au début, on est un peu incrédule. « Le Sol-Violette, c’est la monnaie locale et solidaire de Toulouse » entend-on. Un peu bizarre… encore un projet avec 10 personnes et 3 boutiques qui pensent changer le monde en se lavant à la Pierre d’Alun ? Mais non, ici pas de trip hippie, on ne cultive pas le milieu fermé du bobo-bio. Ici on frappe la monnaie, et c’est acte révolutionnaire !

Pourquoi une monnaie locale ? Bonne question ! L’euro, c’est la monnaie qui ma-térialise la richesse qu’on produit quand on travaille. Jusque-là tout va bien. Seu-lement la masse monétaire de l’euro est à 98% en balade sur les marchés finan-ciers. La monnaie quitte donc les échanges concrets et matériels (l’économie réelle) et est placée en bourse où elle ne ré-pond plus à son principal rôle : favoriser l’échange et donc la création de richesse… La monnaie locale, elle, ancre l’argent sur un territoire et circule davan-tage entre ses acteurs (citoyens, entreprises, asso-ciations…), elle n’est pas aspirée par la finance et se consacre donc entièrement à l’économie réelle. Et tout ça implique un réseau, notam-ment celui de l’économie sociale et solidaire.

Mais d’où il vient cet étrange billet vert ? C’est une association, en collaboration avec la mairie de Toulouse, qui la met en circulation. Plusieurs banques sont partenaires et permettent de garantir la monnaie locale. Pour chaque Sol-Violette en circulation un euro est dans un compte et sert soit à financer des projets de l’économie sociale

et solidaire, soit à faire des microcrédits pour les personnes en situation d’exclusion financière. Les adhésions, les intérêts sur ces comptes ainsi que les subventions de la mairie financent tout le dispositif. Magique ? Non, politique. Il suffit d’avoir la volonté.

Mais comment ça marche ? Un euro vaut un Sol-Violette. Vous pouvez les échanger dans de nombreuses structures. Quand vous payez vos poireaux ou vos chaussures en Sol-Violette dans une entreprise qui les accepte, pour vous, ça ne change pas grand-chose. L’entreprise, elle, pour utiliser ses Sols, va devoir trouver des producteurs ou des prestataires du Sol-Violette, donc des entreprises locales, appartenant au réseau de l’économie sociale et solidaire. En gros, vous avez pris une bière au bar X, ce bar appartient au réseau, il a besoin d’un fournisseur et favorise

celui qui existe sur Toulouse et qui accepte les Sol-Violette. Lui-même se fournit auprès d’un producteur local et a besoin de matériel informatique :

il va regarder ceux qui vendent ça dans le même réseau. L’entreprise d’informatique en question a besoin de flyers pour développer son activité, il y a une imprimerie qui accepte les Sols pour ça. L’imprimeur a besoin d’un prestataire pour faire le ménage dans ses locaux : ça tombe bien, il y en a un. L’entreprise de ménage achète ses produits Bio dans un magasin du réseau. Enfin, le vendeur Bio, il se trouve qu’il va se prendre une bière vendredi soir avec ses potes… en Sol-Violette. La boucle

est bouclée. Les Sols ont circulé et créé de l’activité dans un secteur qui respecte ses salariés et l’environnement dans leur production.

Et sans le Sol-Violette ? L’autre scénario, c’est que le fournisseur de bière, payé en euros cette fois-ci, s’adresse directement à la Grande-Surface pour avoir son matériel. La Grande-Surface achète l’ordinateur au fabricant « Y », qui le fait produire en Chine. Mais surtout, « Y » a tout intérêt à mettre une grosse partie de cet argent dans les marchés financiers parce qu’il fait davantage de bénéfice en spéculant qu’en produisant. En conséquence, l’argent a disparu du territoire, mais a aussi disparu de l’économie réelle et cesse de circuler. L’entreprise locale d’informatique, l’imprimeur, le nettoyeur, et le magasin Bio n’ont pas vu la couleur de l’euro. De même que le bar X qui verra moins souvent le vendeur Bio car son activité a moins fonctionné. Entre les deux expériences, l’économie s’est contractée et la concurrence internationale du marché du travail a tiré les conditions écologiques et sociales de la production vers le bas.

Qui peut encore dire qu’une monnaie locale ne sert à rien ? Cet étrange billet vert, finalement, c’est peut-être le remède. Une monnaie qui dit «merde » aux marchés financiers. Elle circule, crée de l’activité et bientôt des emplois. Elle est gérée démocratiquement par tous ses utilisateurs. Mais surtout, elle rappelle que le but de la monnaie, ce n’est pas d’en avoir le plus possible sur son compte en banque, mais d’en faire quelque-chose d’utile, pour soi, mais aussi pour les autres…

Aujourd’hui, la monnaie, c’est sacré. On n’y touche pas, elle est juste là pour nous rappeler constamment à notre condition économique. La nouvelle religion, c’est la finance, avec ses prêcheurs, ses temples et ses autels. Mais figurez-vous que l’argent n’a pas toujours eu ce rôle dans la société et que des profanes ont eu la merveilleuse idée d’en recréer une… locale et solidaire.

« L’euro, c’est la monnaie qui matérialise la richesse qu’on produit quand on travaille. (...) Seulement la masse monétaire de l’euro est à 98% en balade sur les marchés financiers. »

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LE FARCI CHARENTAIS

pour 4 à 6 personnes

les courses :1 poignée de feuilles de blettes hachées2 blancs de poireaux en rondelles1 laitue hachée1 poignée d’oseille hachéedes épinards hachés frais ou 4/5 boules congelées3 œufs1 barquette de lardons (dés de jambon, ou poulet)2 cuillères à soupe d’huile d’olivesel, poivre

ajouts ou remplacements possibles : épinard, chou (farci poitevin), persil, oignons... et même feuilles d’orties !

la recette :Dans une poêle, faire revenir les lardons.Dans une sauteuse, faire fondre tous les légumes ci-dessus avec l’huile d’olive.Remuer de temps en temps, c’est prêt quand il n’y a plus d’eau.

Hors du feu, incorporer 3 œufs, battus en omelette, et les lardons. Saler (pas trop si on a utilisé des lardons), poivrer. Mettre le tout dans un plat (genre gratin) huilé.

Mettre au four (préchauffé 10 minutes) thermostat 220° (T 7) pendant 1 heure.

Servir froid en entrée avec un « petit » verre de vin blanc sec ou rosé !

PROPOSéE PAR TONTON PAT AVEC LA COMPLICITé DE MAMIE

Ce « pâté » végétal se réalise à partir des produits verts de saison du jardin (ou du marché) !C’est d’ailleurs bien pour cela qu’il n’aura pratiquement jamais le même goût.Allons-y pour notre version originale !

ILLUSTRATION : CLAIRE LUPIAC

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Mon vert ce hérosTEXTE : FRED SACO // ILLUSTRATION : SARAK bLACK

34 / MON VERT CE HÉROS / PARCEQUE#12

Ils ont tous passé la cinquantaine mais restent encore bien frais et alertes pour leur âge. Ils ont tous choisi de vivre costumés en tenues légères et moulantes mais ils ont surtout la particularité d’être tous verts. D’un vert plus ou moins vif, plus ou moins vil...

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / MON VERT CE HÉROS / 35

Ce ne sont pas les coéquipiers stéphanois de Michel Platini, même si, tout comme ce dernier, ils n’ont pas le tempérament à boire du raplapla...Je veux parler ici des super-héros de papier qui ont fait le choix de ne porter que du vert. Tous des héros de comics, donc, exception faite du Frelon Vert qui aurait fait ses premiers pas dans un feuilleton radiophonique d’avant-guerre. Un insecte bien vert et pourtant si proche du noir Batman, qui restera surtout célèbre pour le générique de la série éponyme et l’interprétation faite du fidèle Soto par Bruce Lee. 26 épisodes et puis s’envole. Question notoriété, le vert frelon s’est fait avaler tout cru par la noire chauve-souris.The Green Lantern, lui, a des origines assez compliquées, il tient sa force d’anneaux semés par des petits hommes verts (tiens donc). Il change souvent de nom au fil des années. Jusqu’à ce que le jeune pousse Ryan Gosling l’incarne tout récemment au cinéma sans rendre compte de toute la complexité de ce héros si lumineux.À bien y réfléchir, le vert se cache partout : Superman, pas vert pour un sou, perd ses super-pouvoirs lorsqu’il s’approche de la verte kryptonite. Cette pierre rare produit sur Super Collants l’effet inverse de l’épinard chez Popeye, pourtant vert lui aussi ! L’épinard, pas Popeye... Alors faut-il en conclure que le vert ne porte pas toujours chance ?Parfois, certains personnages arborent un

vert qui finit par passer... Que retenir de Green Arrow ? Une pâle copie verte de Robin des Bois qui décoche tout un éventail de flèches. Un héros de comic sans super-pouvoirs, aux multiples vies et hyper-érotique mais qui a du mal à faire le poids face aux autres !Car sans aucun doute le plus célèbre de tous reste l’hirsute et incrédible Hulk. Tout chose lorsqu’on l’énerve un peu trop, il devient gros et vert comme une pastèque : rouge de colère à l’intérieur et vert de rage à l’extérieur. Bizarrement, ses premières apparitions le montrent en géant gris... Mais ça ne le fait pas ! Les auteurs réfléchissent. Vert de gris ? Non. Ce sera vert tout court. Touché par des rayons Gamma, dans son labo, le doc Banner devient Hulk, un véritable héros de la guerre froide. Y’a du rouge soviet à dézinguer à cette époque, on va donc leur envoyer le méchant géant vert.Les héros verts ne sont pas les plus marrants mais ils nous ont fait rêver et nous ont souvent fait peur dans les albums ou au cinéma. Reconnaissons toutefois que la transposition des aventures de ces super héros sur grand écran n’est pas toujours une réussite. Pourquoi les producteurs bouffeurs de blockbusters se sentent-ils toujours obligés de réveiller le géant vert qui dort en chacun de ces comics heroes, dopés à la mauvaise 3D, en les faisant jouer dans des navets pas toujours bien mûrs ? Sans aucun doute l’appel du billet... vert.

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36 / ÉCOLOGIE INDIENNE / PARCEQUE#12

Ecologie IndienneTEXTE : bLANCHE DELACOURT // ILLUSTRATION : MARION bLANCHARD

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / ÉCOLOGIE INDIENNE / 37

La saleté est maîtresse, et il règne une odeur qui nous serait insoutenable en France, où l’aseptisé est roi. On pourrait croire, sans doute naïvement, que ce tas d’ordures immondes et fétides en pleine rue n’est que le fruit d’une atroce négligence, ou pire, d’une saleté inhérente à cette population exotique. En réalité, rien n’est jamais laissé au hasard.

Je dois avouer que je n’ai pas encore saisi l’ensemble de l’écosystème, mais croyez bien que j’y travaille d’arrache-pied. Pour commencer, j’ai appris qu’il existait un service gouvernemental de ramassage des déchets. Mais en réalité tout est si corrompu que personne ne voit jamais les camions-poubelles, sauf si l’on verse un bon gros pot-de-vin pour chaque passage. Alors tout le monde jette ses déchets partout car bien sûr il n’y a pas de poubelles, et des systèmes alternatifs se mettent en place. Les bouteilles en plastique qui semblent traîner partout font la fortune des enfants des rues : ils les ramassent (parfois jusqu’à se battre avec leurs camarades) et les revendent... Mais ne me demandez pas où ! Les bouteilles en verre (de même que les cartons d’emballage) ont un système de caution, comme il y 50 ans chez nous. Ne vous étonnez pas d’avoir une bouteille de coca à l’étiquette à moitié arrachée et au goulot couvert d’une crasse répugnante : elle a sans doute été remplie et vidée un nombre incalculable de fois. Les cartons et papiers sont ramassés et brûlés n’importe où, et les déchets de compost sont à la disposition des vaches, cochons et chiens qui traînent dans les rues, où il n’est pas rare d’ailleurs de voir une vache mâchouiller allègrement un bout de polystyrène ou la Une du journal de la veille. Faites comme eux, jetez tout par terre, c’est mon conseil ! L’autre jour, dans le train, on m’a regardée comme une demeurée, avec ma petite poubelle de détritus.Ils ont pensé que je gardais mes déchets : on m’a pris pour une crasseuse... Dingue !

Tout a une seconde vie, rien n’est gâché : les cordonniers réparent toutes les chaussures pour quelques roupies, même les tongs en plastique. Les habits sont raccommodés, l’huile de cuisson est réutilisée, à en devenir noire comme l’huile de vidange ! Les journaux deviennent des sachets pour toutes sortes de choses comme les fleurs, les samosas tout chauds ou les fruits… Il n’y a pas toujours de serviettes en papier pour s’essuyer, alors utilisons du papier journal ! Pas certaine que les doigts soient plus propres après…

L’air est horriblement pollué, et l’eau n’est pas bien sûre non plus. Il n’y a pas de règlementation pour les rickshaw (taxi-tricycles), qui

remplissent sans doute leur réservoir avec de l’huile de cuisson tellement la fumée est noire. Il y a ici de très nombreuses coupures d’électricité, les commerces se dotent souvent d’énormes générateurs électriques qui font un bruit infernal, polluent l’air à le rendre irrespirable, tellement affreux qu’ils enlaidissent encore plus le

paysage. Il y a également de nombreuses coupures d’eau : chacun fait donc des réserves dans des bassines et il n’est pas rare que l’eau d’une douche serve pour la vaisselle ou le nettoyage de la maison.Au final, dans ce pays à l’ensoleillement quasi-constant où l’on pourrait installer des forêts de panneaux solaires, on s’enorgueillit de générateurs, les lieux publics sont jonchés de tas d’ordures qu’on enflamme n’importe où, enfumant toute la rue pendant des heures. Et vous savez ce qu’est le signe d’un développement optimal ici ? Pas la voiture électrique, ni les bâtiments auto-suffisants... Non. C’est le McDo. Vive l’écologie indienne !

« En réalité, rien n’est jamais laissé au hasard (...) Tout a une seconde vie, rien n’est gâché »

Voilà un mois que je suis en Inde, et chaque jour je m’émerveille un peu plus du mode de vie des Indiens.

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38 / INITIATION AU MINIMALISME : LE CAS HANK MOODY / PARCEQUE#12

Hank Moody n’a pas toujours été minimaliste. The Hank avait un appartement à Los Angeles avec Karen, et leur fille, Becca. Tout allait bien. Mais ça, c’était avant le début de la série. Au premier épisode, Hank vit seul dans cet appartement dont il ne se soucie guère. Plus tard dans la série, il vit allègrement de squats sur canapé, de chambre d’hôtel ou de location minable à New York. Hank n’a pas besoin d’une villa, ou d’une maison avec une clôture blanche, il a besoin du minimum, tant que c’est agréable.

Notre écrivain adoré n’a pas grand chose. Vraiment pas grand chose. Il roule dans une Porsche décapotable maculée de poussière et partiellement détruite... le minimalisme ne l’empêcherait pas de la nettoyer, mais Hank est aussi un peu paresseux. Plus tard dans la série il en achètera une neuve. Parce qu’il aime les belles voitures et que à L.A., il faut en avoir une, les transports publics ne sont pas ceux de NYC. Quitte à avoir une voiture, autant en avoir une qui plaît. Être minimaliste, ça ne veut pas dire faire l’impasse sur l’esthétique.

Il a une petite collection de vinyles. Très petite, quelques dizaines tout au plus. Et avec ceci, je crois avoir fait le tour de ses possessions. Une télé et une console de jeu trônent dans le salon, mais ça appartient sans doute à sa fille. Quoi qu’il en soit, tout ce qu’il possède s’envole en fumée dans un incendie et ça ne

l’inquiète pas : ce ne sont que des objets. Reste la garde-robe. Celle Hank Moody tient dans une valise. Une petite valise. Il porte un jean avec un tee shirt noir... ou une chemise noire selon l’envie. Une veste sport noire, des baskets ou des bottes. Rien de plus. Pas de montre, pas de bagues ou autres bijoux. Pas de combinaisons vestimentaires infinies qui causent tant de soucis devant sa glace. Son style est calculé : minimaliste, il ne porte que ce qui lui va. Le reste, à quoi bon ?

Son temps, il l’occupe à très peu de choses : seulement ce qui lui plaît. Il écrit quand il en a envie, quand l’inspiration est là. Il ne se force pas, et l’idée de se forcer l’agace violemment. Malgré ce manque de productivité, il vit de ses écrits et son succès lui permettrait d’être riche, mais ça ne l’intéresse pas : il suffit d’avoir de quoi vivre. De temps en temps, un petit footing ou un peu de boxe avec un ami, pour le plaisir, mais son hobby principal, ce sont les relations humaines. Il entretient ses amitiés, en découvre de nouvelles, passe du temps avec sa fille... et séduit les dames. De New York à la Cité des Anges, à travers tout le continent, il gère ses relations et s’en délecte. Et tout ça avec un moral certes variable, mais toujours avec décontraction, sans stress et avec humour. Après tout, pourquoi stresser ? Ses activités comme sa garde-robe : uniquement celles qui lui vont.

Initiation au minimalisme : le cas Hank Moody

Qui est Hank Moody ? Le protagoniste de la série télé Californication, écrivain rock ’n’roll sous-productif, presque alcoolique, père d’une adolescente dont la mère l ’aime et le hait tour à tour.Qu’est-ce que le minimalisme ? L’idée de vivre avec moins. Consommer moins mais consommer mieux, de l ’anti-consumérisme apolitique avec une conséquence écologique évidente. Ça ne vous parle pas ? Utilisons ce bon Hanky-panky comme exemple.

TEXTE : GILLES SEILLER // ILLUSTRATION : AMANDA SCURTI

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Ses relations sont d’ailleurs elles-même minimalistes : un seul ami mais un vrai ami, la femme de sa vie, sa fille... Pas d’entourage pour lui, pas de foule qui l’entoure. Evidemment, il a des relations de passage, ses conquêtes, mais il est rare de le voir épris de plusieurs dames en même temps. Il pousse même le minimalisme jusqu’à fréquenter une fille sans connaître son prénom. Quel intérêt, après tout ? De l’information inutile. Ha oui, détail ultime, il boit son whisky pur : minimaliste.

Hank Moody est concentré : quand on lui parle, il écoute, quand il parle, il parle avec verve, éloquence, sens et précision. Quand il écrit, il écrit et ne fait que ça. Il ne regarde pas un film d’un oeil en tweetant son petit déjeuner de l’autre côté. Il ne discute pas de la météo en prenant une énième tasse de café. Notre héros boit son whisky avec concentration, discute avec concentration, écrit avec

concentration... Tout est pensé, tout moment est vécu pleinement. Une tâche à la fois.

Notre héros n’a pas de temps à perdre. Le temps, c’est de l’argent, plus ou moins. Le temps est surtout la seule chose que l’on a, et nous le troquons pour de l’argent en travaillant. Au final, on peut aisément convertir les sommes dépensées en temps d’acquisition requis. Ainsi l’achat d’une garde-robe exubérante vaut-il les heures et les jours travaillés pour obtenir l’argent nécessaire ? N’a-t-on pas mieux à faire de notre argent/temps que de le dépenser dans du superflu ? La morale du minimalisme réside dans cette idée : dépensons consciemment et intelligemment. Comme le montre Hank, moins de dépenses implique moins de besoin d’argent... et donc moins de travail.

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40 / LES AUTRES GENS / PARCEQUE#12

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Parcequ’il le vaut bien :

HUNDERTWASSERTEXTE & ILLUSTRATION : MARIE LOU DURET

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44 / LES FEMMES DE L’ALFAMA / PARCEQUE#12

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PARCEQUE#12 / NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / LES FEMMES DE L’ALFAMA / 45

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FAUROSCOPEbélier - Criquet (21mars – 20 avril)

Que vous êtes bruyants, Messieurs ! Vous vous réunirez avec vos amis pour de pantagruéliques repas. Notre conseil : pour éviter l’indigestion... criquez ici !

Mesdames, attention au coup de la panne, vous pourriez vous faire criquer, euh… croquer.

Taureau - Lucane (21 avril – 21 mai)

Messieurs, d’étranges lucanes vont vous tenir éveillé tard dans la nuit. Attention au surmenage !

Mesdames, si vous en pincez pour un homme, c’est le moment de sortir de votre carapace !

Gémeaux - Coccinelle (22 mai – 21 juin)

Messieurs, si au bureau on vous cherche des pucerons dans la tête, piquez une colère rouge et prenez votre envol !

Avec la cigale dans la maison de la fourmi, Mesdames, voilà une occasion en or de manger sainement. Sans excès !

balance - Papillon (23 septembre – 22 octobre)

Ah, l’amour, Messieurs ! A déclarer votre flamme avec trop de passion, vous pourriez bien vous brûler les ailes...

Mesdames, les tenues très colorées vous iront bien au teint.

Scorpion - Libellule (23 octobre – 22 novembre)

Messieurs, on vous connaissait collectionneur de voitures, mais là ! N’en faites-vous pas un peu trop avec votre vieille 4L ?

En amour, Mesdames, malgré la tristesse de ce début d’hiver... vous vous sentirez pousser des ailes !

Sagittaire - Mante religieuse(23 novembre – 21 décembre)

Messieurs, si vous craquez pour une jolie dame… pensez à ne pas vous faire croquer !

Mesdames, évitez de trop mettre en avant votre nature prédatrice. Préférez plutôt l’apparence d’une frêle plante.

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PAR LUDOVIC LAbATI, ILLUSTRATIONS DE COLINE POULETTE

Cancer - Dytique (22 juin – 22 juillet)

Vous a-t-on déjà dit, Messieurs, que vous aviez le bras long ? Et même les six ? A trop vouloir en profiter, vous pourriez boire la tasse...

Mesdames, en amour, c’est le moment de vous jeter à l’eau…

Lion - Abeille (23 juillet – 23 août)

Messieurs, ce n’est pas parce que les mauvais jours arrivent qu’il faut aussitôt avoir le bourdon.

Sortez entre copines, Mesdames, personne ne vous reprochera de faire votre miel de tous les potins du jour.

Vierge - Ephémère (24 août – 22 septembre)

Faites une pause, Messieurs : pourquoi ne pas vous faire chouchouter par votre mère ?

Mesdames, ne faites pas de projets sur le long terme, contentez-vous de vivre l’instant présent, sans penser au lendemain.

Capricorne - Capricorne (22 décembre – 20 janvier)

Messieurs, un voyage en Italie s’impose, allez donc manger une glace à Capri ?

Mesdames, vos caprices agacent tout le monde, laissez tomber le prince charmant et sa licorne...

Verseau - Araignée (21 janvier – 18 février)

Messieurs, vous vous ferez des toiles plus souvent que vous ne le prévoyez.

Mesdames, vous aurez les doigts qui vous démangent… pourquoi ne pas vous mettre à la tapisserie ?

Poisson - Poisson d’argent (19 février – 20 mars)

L’inaction vous pèse, Messieurs, et vous vous sentirez des fourmis dans les jambes, juste à l’idée d’une escapade en amoureux...

Au travail, Mesdames, il se pourrait que les cloportes s’ouvrent toutes grandes devant vous...

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50 / PARCEQU’ILS LE FONT / PARCEQUE#12

PARCEQU’ILS LE FONTRéDACTEURS

TIPHAINE BACQUET est une littéraire qui aime le ciné, la poésie, les voyages et les vaches. Et lorsque tombe le crachin breton, elle se sent l’âme d’un poète maudit. Oui, elle est très romantique aussi.

ANGÉLA BONNAUD fait du marketing, mais comme c’est dégueulasse le marketing (beurk), elle a décidé de mettre sa formation au profit du service public, et du coup elle se retrouve dans un hôpital en Picardie, et même s’il n’y a pas beaucoup de boutiques, elle trouve ça plutôt cool. C’est aussi la vice-présidente de l’association PARCEQUE.

CLÉMENTINE BRISSI, c’est « comme un photographe mais avec une frange, de l’humour, un cerveau et un compte twitter » (c’est pas elle qui le dit). Mais c’est aussi une fille qui a toujours secrètement rêvé d’avoir une moustache (ça c’est elle qui le dit). Elle est la secrétaire de l’association PARCEQUE.clementineb.carbonmade.com

BLANCHE DELACOURT est blogueuse, amoureuse, et une incurable romantique littéraire. Pas moyen de la faire se décoller d’un roman d’amour, encore moins d’un conte de fées. Ce qu’elle veut dans la vie, c’est retourner en Inde, écrire des livres et avoir un jardin.blanchedecastille.blogspot.com

JULIE DESCHEPPER est une boulimique du travail et de la vie, PARCEQUE plus elle en fait, plus c’est varié, mieux elle se sent ! Elle étudie l’histoire de la Russie, mais est stagiaire dans un musée sur la Résistance française ; parle russe et italien, mais donne des cours de français ; adore manger MacDo, mais est bénévole pour une association sur le développement durable ! Et alors ?

AURÉLIA DUDOT : Originaire du sud-ouest, cette virulente Basquo-gasconne devient facilement vulnérable avec un match de rugby, de l’alcool ou un bon confit de canard précédé d’un foie gras nappé de confit de figue (à bon entendeur !). Fan de vieux films et de musique des années 60-70, elle sort de temps en temps de son délire spatio-temporel pour vivre « l’aujourd’hui » qui peut lui aussi s’avérer bon, quand on y regarde bien.

FLORE ENGELVIN est instit’ et a décidé de renverser les rôles pour PARCEQUE, en tolérant que la chef lui gribouille ses copies d’articles en rouge. Manifestement, elle s’en remet plutôt bien.

FRANÇOIS HARIVELLERIE est ingénieur, il aime la montagne, la fondue savoyarde et réparer des solex. Il n’aime pas choisir, mais un jour, il saura.

ROMAIN JAMMES est diplômé d’un M2 de Sciences Politiques à la Sorbonne. Banlieusard de coeur, d’âme, et de tête. Musicien à l’occasion, amoureux des mots et militant du Front de Gauche !romain-jammes.fr

LUDOVIC LABATI - notre relecteur - c’est un oeil acéré, pour veiller à ce que l’orthographe et la syntaxe restent à la hauteur du contenu de votre journal préféré. C’est aussi deux jambes qui ont couvert pas mal de kilomètres sur les chemins de grande randonnée, en France et au Liban. Et c’est, surtout et avant tout, l‘heureux papa d’un grand garçon de 11 ans...

GUILLAUME PASCAL travaille un peu pour la télé, écrit un peu un blog et des pièces, est un peu comédien, aime faire des lasagnes, n’aime pas le sport, culpabilise quand il fait trop la grasse mat, est capable de passer

trois jours d’affilée à ne globalement rien faire, est mauvais perdant, trie ses déchets, aime les voyages, nage très mal, ne bronze pas, aime les chats mais pas s’en occuper, a plein de livres en retard, a peur de sa gardienne et trouve souvent que les choses sont trop chères. http:// cequejenpense.com

ATRUS PRINCEPS, Littéraire absurdoué holothurique préposé aux idées à la con. Amateur de Gainsbourg, de JDR, de citron, de poulpes et de rousses. Dans le désordre. Et les phrases nominales.

GILLES SEILLER : Élevé entre accordéons et musées techniques, Gilles Seiller parle vite et écrit mal. Et il dit plein de gros mots. Ces défauts flagrants ne l’ont pas empêché de faire des études de communication et de répondre au téléphone pour gagner sa vie. Il aime pas tellement le téléphone.

CAROLE SERTIMOUN consacre 39h par semaine à nettoyer la poussière sur des flacons de parfum, et le reste de son temps à rêver d’un avenir meilleur, surtout pour son magazine. Elle aime les gens et aussi beaucoup les chats. Mais elle mange du cheval, parce que c’est délicieux, surtout en aller-retour.

TONTON PAT est trésorier de l’association et fin gourmet. Il vit dans le Périgord Noir au milieu de ses chats. Passionné de cinéma et d’image, il est sorti de ses tableaux Excel pour prêter sa plume à PARCEQUE.

ILLUSTRATEURS

LULU D’ARDIS : Plus festive que Marcel Proust, plus débonnaire que Nadine de Rotschild, aussi snob que Scott Fitzgerald et moins royaliste que Stéphane Bern, Lulu d’Ardis saura soigner vos zygomatiques

rouillés par le stress avec dilletantisme et fantaisie.luludardis.blog.lemonde.fr

SARAK BLACK n’est pas frappa-dingue. Cette hypokhâkhâgneuse recyclée en art utilise ses crayons comme des armes de (con)construction massive pour créer des univers chelous sad core. Il paraît qu’elle a beaucoup trop de cheveux, mais elle est contente car ça lui permet de dissimuler les micro trolls multicolores qui lui arrosent ses idées fofolles et lui écrabouillent ses tares héritées du collège, (appareil dentaire = salle bouille). C’est aussi une ciné-sérievore qui adore lire et écouter du vieux son avec ses zamizarbis.

MARION BLANCHARD a les yeux plus grands que le ventre, ou en tout cas, l’hyperactivité plus étendue que le temps mis à sa disposition... quand elle ne court pas partout, elle dessine ou chante, reconstitue ou danse. Elle s’arrête un peu pour manger et boire et elle se dit qu’elle dormira bien assez quand elle sera morte. Mais elle espère avoir bien le temps avant, histoire d’accomplir tout un tas de truc bizarres et fous.

CATHERINE CAROFF vit au soleil et dessine des fleurs et tout ce qui génère de près ou de loin de la chlorophylle. En somme, elle aime le vert.catcaroff.typepad.com/blog

MARIE LOU DURET : Après avoir obtenu un bac Arts appliqués au lycée Magendie à Bordeaux, Marie Lou fait une petite escapade à l’école Estienne à Paris, y fait quelques livres, pour finalement finir son parcours en fac d’Anglais à Bordeaux 3. Quand elle ne s’entraine pas à imiter l’accent écossais ou à regarder la télévision britannique, elle partage son temps entre la fac et le dessin. Elle n’aime pas se limiter à

parcequ’ils le font ...

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PARCEQUE#12/ NOVEMBRE-DECEMBRE 2012 / PARCEQU’ILS LE FONT / 51

un domaine ou une technique, même s’il faut l’avouer, sa productivité n’est pas des plus exemplaires (mais son accent écossais se porte bien !). Marie explore l’illustration, le collage, la photographie et travaille aussi sur des projets de BD et de street art. On peut retrouver ses créations vendues sous le nom de The Key in the Bottle.http://thelonelytypewriter.blogspot.fr

FAUSTINE FERRER est une rêveuse, elle nous transmet des images depuis son sommeil : dessins colorés où les arcs-en-ciel sont des passerelles qui mènent vers quelques autres mondes... Tout comme le lapin blanc qu’elle suit dans le court-métrage « Alice », qu’elle a réalisé en 2010 et dans lequel elle interprète une Alice poursuivant un lapin blanc qu’elle a cousu elle-même... Ses films d’animation mettent en scène des poupées et sont comme des videoclips de sa musique ou de celle d’autres musiciens...www.faustine-ferrer.e-monsite.com

MARIUS GUIET est diplômé en illustration de l’école Massana à Barcelone grâce à une version illustrée du manuel de civilité pour les petites filles de l’auteur Pierre LOUYS, ce qui fait que désormais il est très bien élevé. De retour en France, il devient illustrateur freelance pour les autres, et bénévole pour nous. Il fait partie depuis septembre du cabinet Pate-pelue, un atelier d’illustrateurs situé à Saint-Denis.www.facebook.com/pages/Marius-G-illustration/191167987655049

MARINE HARDOUIN est une illustratrice française tombée amoureuse d’un Hongrois et par la même occasion de Berlin. On ne peut plus l’en décrocher. Mais tant qu’elle dessine, tout va bien.everybodyelsewasfine.com

CLAIRE LUPIAC est tombée dans le dessin toute petite. Il y a d’abord eu les sirènes, puis les licornes, les princesses et les monstres aussi, l’overdose de rose et de doré, les paillettes. En fait, elle n’a jamais arrêté ni vraiment grandi. Aujourd’hui, elle fait du graphisme et des études pour rester les pieds sur terre, mais quand elle sera grande elle sera illustratrice, na !caliroune.com

LAURAINE MEYER est graphiste et illustratrice depuis 4 ans et travaille comme directrice artistique chez vente-privée. Elle aime faire de belles images, mais surtout surtout dessiner tout le temps, sur son blog et dans ses carnets. Elle aime aussi la couleur, les fleufleurs et les animaux en plastique moches qui ornent son appartement.www.latetedansmabulle.com

OUTI MUNTER est illustratrice et dessinatrice au parcours linguistico-fructueux-expérimental qui l’a amenée de Helsinki à Paris. Elle aime à peu près tout (et aussi a peur d’à peu près tout mais essaie de rester très courageuse et dessine des femmes et des fois même des lapins). Tout particulièrement elle aime sa couette et les gens et pense qu’elle serait une despote assez gentille et très juste.www.outimunter.net

COLINE POULETTE est rousse et fait de la boxe. Elle respire la fraîcheur de sa génération, mais elle porte souvent des bottes en peau de vache, du coup je ne suis pas sûre qu’on puisse lui faire confiance à 100%. La BD bloguerie est sa grande passion, et elle est vice-présidente de l’association PARCEQUE.arrosoirs.illustrateur.org

QUIBE est en planque à Hanga Roa, il paraît. Sinon il fait des dessins.quibelog.blogspot.com

CIBEE RAKOTOARISOA est une boule de nerfs qui a trop d’énergie. Elle en a tellement qu’elle ne peut s’empêcher d’en donner aux autres à travers la parole, la musique et le crayon. Les seuls moments où elle se calme, c’est quand elle fait de l’informatique, du japonais ou du dessin. Si vous voulez la fâcher, rien de plus facile : dites que vous aimez les objets jetables !graphictchiz.blogspot.fr

ROUGERUNE Adolescent prisonnier d’un corps d’adulte depuis un terrible accident de tondeuse où il perdit tous ses cheveux, il dut, à regret, abandonner sa première passion : la coiffure. À défaut de mieux, il se tourne alors vers le dessin, les bd, les films avec des épées, les t-shirts cools et les colliers en bonbons. C’est vraiment trop injuste…www.rougerune.com

AMANDA SCURTI est étudiante en illustration à l’école des arts visuels de New-York. Elle aime la télévision anglaise, l’odeur des livres, et pas grand chose d’autre. Bien qu’elle soit plutôt du genre «la faute au système», ce n’est pas pour autant une hippie, mais plutôt une addict à Google Scholar qui a pour passion de chercher à prouver son intelligence au quotidien. Et si ce n’est pas pour elle, au moins pour son chien Max, qui n’a pas l’air d’y accorder autant d’importance qu’elle, tant que sa gamelle est bien remplie.amandascurti.blogspot.com

EMILIA STEPIEN est une jeune fille venue d’une très lointaine taïga pour devenir une illustratrice diplômée à Paris. Quand elle s’arrête de dessiner et à part boire de la vodka et chanter,

elle aime bien illustrer pour PARCEQUE qui, par hasard est tombé sous son nez un jour de janvier et lui a donné envie de participer à cette aventure des jeunes gens motivés. Sinon, elle apprécie le son de la batterie, les voyages et le cinéma.emiliastepien.blogspot.com

MAGDALENA WOLAN est une illustratrice polonaise accro au café, au chocolat chaud et aux farces de son chat Bronka. Elle aime dessiner et regarder des vieux films d’horreur, en particulier ceux des années 30-40.www.magdawolan.pl

LES NOBLES DU 33 pour les portraits des membres, ne savent pas dessiner, et c’est pour ça qu’on les aime.

LES AUTRES

SARIA CHÉMALI aimerait être quelqu’un de plus souple mais elle profite de sa « rigidité » pour faire des mises en page au carré. Passionnée de livres (et non de littérature) parceque les livres c’est joli, doux, que ca sent bon et qu’il n’y a pas toujours besoin de les lire pour les aimer. Quand on ouvre PARCEQUE, il y a plusieurs manières de l’apprécier : certains vont le sentir, d’autres l’admirer, ou encore le dévorer. Saria elle fait les trois.

VINCENT DESDOIGTS n’est ni illustrateur, ni rédacteur, mais comme il fabrique notre site, il faut bien quand même lui trouver une petite place, à cet artiste de l’html ! il aime les pandas et déteste la ratatouille. vdesdoigts.com

... retrouvez les tous sur parceque.org

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