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THÈSE UNIVERSITE DE PAU ET DES PAYS DE L’ADOUR
École doctorale : Sciences Exactes et leurs Applications ED211
Présentée et soutenue le 12 février 2015
par Bastien CARTA
pour obtenir le grade de docteur de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
Spécialité : Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives
SUIVI BIOPSYCHOLOGIQUE DES MARQUEURS DU STRESS AU COURS DE L'ENTRAINEMENT ET DE LA
COMPETITION CHEZ DES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU
MEMBRES DU JURY RAPPORTEURS • Marc LEVEQUE Pr. / Université d’Orléans • Mohamed ELLOUMI MC HDR / ISSEP Ksar Saïd (Tunisie)
EXAMINATEURS • Olivier BESSY Pr. / Université de Pau et des Pays de l’Adour • Laurent BOSQUET Pr. / Université de Poitiers
DIRECTEURS • Philippe PASSELERGUE MC HDR / Université de Pau et des Pays de l’Adour • Julien BOIS MC HDR / Université de Pau et des Pays de l’Adour
REMERCIEMENTS
Cette thèse est le fruit de longues et longues heures de travail. C’est une expérience passionnante, enrichissante,
mais qui côtoie les profondeurs du stress, de la fatigue et du doute. Elle ne m’en a fait sortir que plus fort, me
permettant de me dépasser, de découvrir des ressources que je ne soupçonnais pas et d’apprendre ainsi à me
connaître davantage.
Je voudrais tout particulièrement remercier mes directeurs de thèse, Philippe Passelergue et Julien Bois, qui m’ont
soutenu, guidé, épaulé, et conduit jusqu’ici devant vous. Par leur patience, leurs conseils, leur expérience, ils m’ont
permis d’évoluer et de progresser. S’il y a une valeur qui est précieuse c’est le temps, et je les remercie pour celui
qu’ils m’ont accordé.
De sincères remerciements à Mr Marc LEVEQUE, Professeur à l’Université d’Orléans, et à Mr Mohamed ELLOUMI,
Maître de conférences à l’Institut Supérieur des Sports et de l’Education Physique de Ksar Saïd en Tunisie, d’avoir
accepté d’être rapporteurs de mon travail.
Mes sincères remerciements vont également à Mr Olivier BESSY, Professeur à l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour et Mr Laurent BOSQUET, Professeur à l’Université de Poitiers, d’avoir accepté d’en être les examinateurs.
Merci à mes collègues et amis du STAPS, pour leur soutien, conseils, et petites attentions.
Merci au laboratoire LAPPS de Tarbes de m’avoir accueilli.
Merci à Céline et Karim, ancienne salariée et étudiant Master au sein du STAPS, pour leur aide précieuse dans la
collecte des prélèvements.
Merci à Vincent LAGARDERE, Kinésithérapeute du B.O, de m’avoir permis d’effectuer des analyses sur les joueurs du
Biarritz Olympique dans le cadre de mon doctorat.
Merci à Mr Eric MARGNES, directeur du STAPS, qui m’a donné la chance de pouvoir enseigner et me conforter dans
le choix de poursuivre dans cette voie.
A mes amis, qui m’ont accompagné, soutenu, aidé à retrouver la motivation lorsque j’en manquais. A ceux qui aurait
préféré me voir plus souvent et que je n’ai pu satisfaire. A ceux qui m’ont accompagné au soccer à extérioriser mes
doutes. Merci à vous, simplement d’être là, comme à chaque fois. Nous allons enfin pouvoir fêter cette thèse !
A mes parents, pour leur présence, leur soutien. A ma grand-mère pour sa compréhension, et sa patience. Merci à
vous de m’avoir accompagné, de m’avoir supporté et aidé à avancer. A mon grand-père.
A ma femme pour le chemin traversé ensemble. Merci d’être là.
TABLE DES MATIERES
Liste des figures………………………………………………………………………………..1
Liste des tableaux……………………………………………………………………..……..…2
Introduction générale……………………………………………………………………...…...3
CHAPITRE A : REVUE DE LITTERATURE:
LES MARQUEURS DU STRESS ET DE LA FATIGUE AU COURS DE
L'ENTRAINEMENT
I. PARTIE PHYSIOLOGIQUE : INDICES DE SUIVI A L’ENTRAINEMENT………14
1. Le cortisol……………………………………………………………………………14
a) Production et élimination du cortisol……………………………………...14
b) Rôle du cortisol…………………………………………………………….15
c) Cortisol et exercice physique………………………………………………16
d) Cortisol et entraînement……………………………………………………18
2. La testostérone………………………………………………………………………..19
a) Production et élimination de la testostérone ………………………………19
b) Rôle de la testostérone ………………………………………………….…21
c) Testostérone et exercice physique…………………………………………21
d) Testostérone et entraînement………………………………...…………….24
3. Le rapport Testostérone/Cortisol (T/C) et l'entraînement…………………………..25
4. DHEA/DHEA-S …………………………………………………………………….27
a) Production et élimination………………………………………………….27
b) Rôle de la DHEA………….…………………………………………….…28
c) DHEA, DHEA-S et exercice ………………………………………………29
d) DHEA, DHEA-S et entraînement….………………………………………30
II. PARTIE PSYCHOLOGIQUE : INDICES DE SUIVI A L’ENTRAINEMENT……33
1. Humeur………………………………………………………………………………….…33
a) Définition et mesure de l'humeur…….………………………………………….…33
b) Evaluation de l'humeur et entraînement……………………………………………35
2. Perception de l’état de surentraînement, de la fatigue et de l’effort ………………………39
2.1 Perception de l'état de surentraînement…………………………………………39
a) Mesure de la perception de l’état de surentraînement………………..……39
b) Evaluation de la perception de l’état de surentraînement et entraînement 40
2.2. Perception de l'effort et de la fatigue……………………………………………41
a) Mesure de la perception de l’effort et de la fatigue………………………..41
b) Evaluation de la perception de l'effort, de la fatigue et entraînement….…42
3. Anxiété…………….………………………………………………………………………45
a) Définition et mesure de l'anxiété………………………………………………….45
b) Evaluation de l'Anxiété et entraînement………………………………………….45
III. PARTIE BIOPSYCHOLOGIQUE A L'ENTRAINEMENT……………………...…48
1. Marqueurs biologiques et humeur……………………………………………..……48
a) Cortisol et états d'humeur…………………………………………………..49
b) Testostérone et états d'humeur……………………….……………………52
2. Marqueurs biologiques et perception de l'état de surentraînement…………….…….53
3. Marqueurs biologiques et évaluation de la perception de la fatigue …………………55
a) Cortisol et perception de la fatigue…………………………………………55
b) Ratio cortisol/DHEA ou DHEA/cortisol et la perception de la fatigue……56
CHAPITRE B : REVUE DE LITTERATURE:
LES MARQUEURS DU STRESS ET DE LA FATIGUE AU
COURS DE LA COMPETITION
I. PARTIE PHYSIOLOGIQUE : LES INDICES DE SUIVI EN COMPETITION ….62
1. Le stress pré-compétitif et ses marqueurs………………………………………………62
a) le cortisol…………………………………………………………………………...62
b) La testostérone……………………………………………………………………..64
c) Le ratio T/C………………………………………………………………..…….....65
d) DHEA/DHEA-S……………………………………………………………………66
2. Les marqueurs de la fatigue et du stress au cours de la compétition et lors de la phase
post-compétitive…………………….…………………………………………………...........66
a) le cortisol……………………………………………………………………….......66
b) La testostérone …………………………………………………………………….69
c) Le rapport T/C…………………………………………………………………..….71
II. PARTIE PSYCHOLOGIQUE: LES INDICES DE SUIVI EN COMPETITION…..74
1. Le stress précompétitif et ses marqueurs psychologiques………………………………74
a) Humeur………………………………………………………………………..74
b) Perception de l'effort et de la fatigue………………………………………….78
c) Anxiété……………………………………………………………………......79
2. Le stress post-compétitif et ses marqueurs psychologiques…………………………….85
a) Humeur………………………………………………………………………..85
b) Perception de l'effort et de la fatigue………………………………………….88
III. ETUDE BIOPSYCHOLOGIQUE DE LA COMPETITION………………………..91
1. Marqueurs biologiques et humeur en phase précompétitive……………………………91
a) Cortisol et humeur…………………………………………………………………91
b) Testostérone et humeur……………………………………………………………92
2. Marqueurs biologiques et anxiété en phase précompétitive……………………………93
a) Cortisol et anxiété………………………………………………………………….94
b) Testostérone et anxiété……………………………………………………………95
3. Marqueurs biologiques et humeur en phase post-compétitive…………………………97
a) Cortisol et humeur…………………………………………………………………97
b) Testostérone et humeur……………………………………………………………99
4. Marqueurs biologiques et perception de l'effort et de la fatigue en phase post-
compétitive ………………………………………………………………….…………….103
5. Marqueurs biologiques et anxiété en phase post-compétitive………………………..104
a) Cortisol et anxiété …………………………………………………….........…….104
CHAPITRE C : PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
CHAPITRE D : ETUDES
ETUDE 1
“Psychoendocrine responses in professional rugby players : the role of status"………..….112
Summary……………………………………………………………………….....................113
.
1. Introduction…………….………………………………………………………....114
2. Methods. ……………………………………………………………………….....116
2.1. Participants…………………………………………………………...…116
2.2. Procedure……………………………………………………………..…118
2.3. Anthropometrics………….…………………………………………..…118
2.4. Physical Performance Testing………….…………………………….…119
2.5. Collection of blood samples.....................................................................121
2.6. Psychometric Assessments………….…………………………………..121
2.7. Statistical analyses………………………………………………………122
3. Results……………………………………………………………………….........123
3.1. Changes in physiological measures…………………………………….123
3.2. Psychological measures………………………………………………...124
3.3. Hormone changes……….………………………………………………126
4. Discussion …………………………………………………………………….….128
4.1 Anthropometrics and physiological measures..........................................128
4.2 Psychological variables………………………………………………….129
4.3 Hormone status…………………………………………………….…….130
Reference……………………………………………………………………........................136
ETUDE 2
Evolution of competition impact among a highly ranked basketball team………………….142
Abstract……………………………………………………………………….......................143
Introduction……………………………………………………………………….................144
Method………………………………………………………………………........................151
Subjects ………………………………………………………………………......................151
Hormonal Measures……………………………………………………………………........152
Psychological Measures……………………………………………………………………..152
Physical Measures……………………………………………………………………….......153
Statistical analysis……………………………………………………………………...........154
Results……………………………………………………………………….........................154
Discussion……………………………………………………………………………...........160
References……………………………………………………………………......................169
DISCUSSION GENERALE ET CONCLUSION.................................................180
BIBLIOGRAPHIE….………..……...…………………………………………………185
1
LISTE DES FIGURESTOIRE :
Figure 1 : Modèle de Weiner (1992). Conditions de stress spécifique et évaluation
cognitive………………………………………………………………………………………..5
Figure 2 : Le phénomène de surcompensation (Passelergue, 2010)…………………………12
Figure 3 : La charge de travail et les variations de performance (schéma modifié
de Armstrong & VanHest, 2002)………………………………………………….…………13
Figure 4 : Cycle nycthéméral du cortisol et de l’ACTH d'après Szymanowicz, 2011…….…15
Figure 5 : Boucles de contrôle de l'axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire d'après Tostain
et al. (2004)…………………………………………………………………………………...20
Figure 6. Means of cortisol and significant differences during each game ……..…………155
Figure 7. Means of testosterone and significant differences during each game …………. 156
Figure 8. Means of T/C and significant differences during each game and between the two
games…………….……………………………………………….…..……………………157
2
LISTE DES TABLEAUX
Table 1. Mean (±SE) Anthropometric and physical characteristics of rugby players………123
Table 2. Mean (±SE) Changes in performances during the course of a rugby season…...…123
Table 3. Mean (±SE) Changes in POMS scores during the course of a rugby season……...125
Table 4. Mean (±SE) Changes in SFMS score during the course of a rugby season….……126
Table 5. Mean (±SE) Changes in resting concentrations of hormonal variables during the
course of a rugby season…………………………………………………………………….127
Table 6. Means ± SEM of anthropometric and physical characteristics ………...…………151
Table 7. Means ± SEM of psychological measurement across the two games……..………159
3
Introduction générale
Le sport de haut-niveau demande de plus en plus d'exigences pour atteindre des objectifs de
performance élevés. En effet, la recherche de l'amélioration de la performance, le rôle des
médias et de l'argent, des compétitions sportives, engendrent de plus en plus de contraintes
pour le sportif. Celles-ci sont à la fois liées à l'entraînement et à sa charge de travail (volume
et intensité de travail) qui provoquent un stress principalement d'ordre physiologique, mais
également à la multiplication des compétitions qui ajoutent d'autres contraintes
physiologiques mais aussi psychologiques. Ces pressions vont engendrer un stress général qui
aura un impact sur les réactions biopsychologiques des sportifs. Souvent, le vocable de stress
englobe à la fois les agents stressants et les réactions aux agents stressants. Un des premiers
médecins physiologistes à s'être intéressé au stress fut Claude Bernard (1868). Selon lui, " les
réactions dues au stress visent à maintenir l'équilibre de notre organisme". Par la suite, en
1922, Cannon, neurophysiologiste américain, appela ces adaptations : "homéostasie"
définissant la "tendance des corps vivants à stabiliser leur organisme". Le concept de stress
était uniquement de nature physiologique, alors que plus tard, celui-ci a pris en compte
l'approche psychologique. En effet, en 1936 et 1956, Cannon et Selye ont approfondi cette
théorie désignant "l'état réactionnel soumis à l'action d'un excitant quelconque, nommé le
stresseur ou agent stressant, et dont la nature peut être physique, chimique ou psychologique".
Selye prétendait que tous les agents stressants entraînaient une uniformité dans les réponses
physiologiques. Selon lui, la réaction au stress pouvait être considérée comme un réflexe de
lutte de l'organisme contre les agressions extérieures, entraînant un ensemble de réactions
nerveuses et hormonales. Il présenta un système expliquant le mécanisme d'adaptation, qu'il
nomma Syndrome Général d'Adaptation (SGA), comme l'ensemble des réponses à un agent
4
agressif. Ce syndrome est présenté en 3 phases. La première, nommée réaction d'alarme
intervient dans les premières secondes avec la sécrétion des catécholamines. Ensuite apparait
la phase de résistance dont la mise en place est plus longue, qui correspond à une période de
compensation avec recharge des moyens de défense utilisés dans la mobilisation d'alarme. Et
enfin, la dernière phase d'épuisement est déclenchée lorsque l'organisme n'est plus capable de
réagir. Plus récemment en 1984, Lazarus et Folkman, ont proposé un modèle appelé modèle
transactionnel du stress à travers une approche davantage psychologique. Il s'agit d'une
analyse de la relation entre la personne et un environnement particulier, physique ou social,
impliquant des processus de médiation qui peuvent être envisagés à différents niveaux. Pour
étudier cette médiation, il faut considérer, d'une part ce qui vient de l'environnement, et
d'autre part de la physiologie et de la psychologie du sujet. On dénombre trois facteurs dans
cette médiation :
- la demande imposée à l'individu,
- la contrainte qui en découle,
- la gamme de ressources dont l'individu dispose.
Le modèle transactionnel identifie deux processus psychologiques dans l'interaction que
représente le stress : l'évaluation cognitive (cognitive appraisal) et le faire face (coping).
L'évaluation cognitive correspond à l'appréciation (ou le jugement) de
l'évènement/information qui prend alors un sens pour le sujet selon les conditions extérieures
et les moyens dont il dispose pour y faire face. Le coping constitue un processus
comportemental et cognitif (réduire, minimiser, maîtriser ou tolérer) pour réagir face aux
agents stressants.
5
Plus tard, Weiner (1992) réutilisera le modèle transactionnel pour l'adapter et considérer le
stress comme une notion biopsychologique dont la réponse est spécifique à chaque individu
(figure 1). En effet les évaluations de la menace (vs défi), l'incontrôlabilité, et l'évaluation
sociale négative provoquent des réactions biopsychologiques spécifiques. Parmi elles, les
réponses émotionnelles semblent avoir des substrats neuronaux spécifiques, entraînant des
modifications différenciées des systèmes physiologiques périphériques. Les réponses
émotionnelles musculo-squelettiques comprennent notamment le sursaut (mesuré chez
l’homme par le clignement de l’oeil, (e.g., Shupp et al., 2007), les modifications du tonus
musculaire ou de la posture (comportement d’approche ou d’éloignement, par exemple,
Hillman et al., 2004), ainsi que les expressions faciale et vocale de l’émotion. Ainsi, il est
incorrect de supposer une réponse uniforme aux contraintes (Kemeny, 2003). Face aux
émotions négatives, une personne utilisant des ressources adaptées à la situation (stratégies de
coping) aura des réponses biopsychologiques moins intenses qu'une seconde n'en utilisant
pas.
figure 1 : Modèle de Weiner (1992). Conditions de stress spécifique et évaluation cognitive.
6
Les stratégies de coping mises en place lors de situations stressantes entraînent des
modifications des réponses comportementale, physiologique et cognitive (e.g., Gaab et al.,
2005; Overli et al., 2007). Elles sont également reconnues pertinentes dans le milieu sportif,
notamment en compétition (Salvador, 2005). L'évaluation et la gestion au stress ont fortement
intéressé les chercheurs dans ce domaine.
En effet, de nombreuses études sur l'entraînement et la compétition ont mesuré le stress avec
une approche soit physiologique (Adlercreutz et al., 1986; Passselergue & Lac, 1999), soit
psychologique (Hardy & Parfitt, 1991; Hirt et al., 1996; Lundquist & Hassmen, 2005), mais
plus rarement biopsychologique (Booth et al., 1989; Filaire et al., 2001a). Pourtant, dans un
certain nombre de disciplines sportives, la multiplication des matchs (plus de 30 matchs par
saison) et l'augmentation du volume d'entraînement (7 à 8 entraînements par semaine)
provoquent un stress à la fois physiologique et psychologique. Le risque est alors lié au
surentraînement du sportif, état qui est caractérisé par une fatigue anormale et une baisse
importante des performances malgré un entraînement adapté. Parmi les nombreux marqueurs
biologiques qui permettent d'évaluer le niveau de fatigue et de stress (Budgett, 1998; Chalabi
et al., 2005; Hellhammer et al., 2009), les variations hormonales sont particulièrement
intéressants à étudier (Fry et al., 1998; Lac & Maso , 2004; Urhausen et al., 1995). De même,
l'évaluation des variables psychologiques semblent également pertinentes pour déceler les
premiers signes de stress jusqu'au syndrome de surentraînement (Jones & Hanton, 2001;
Morgan et al., 1987; Purvis et al., 2010).
Des agents stressants d'ordre physiologique (exercices intenses) et psychologique (répétitions
des entraînements, pression du résultat) provoquent un certain nombre de réactions
biopsychologiques plus ou moins importantes en fonction des individus.
7
Les contraintes liées à l'entraînement nécessitent aux sportifs de s'entraîner dans une zone que
l'on peut qualifier d'optimale, c'est à dire s'entraîner au maximum de ses capacités sans tomber
dans le surentraînement. En effet, la fatigue du sportif est telle, que ses performances
diminuent malgré un entraînement normal. Cet état peut en effet occasionner des
traumatismes importants tels que les blessures et des baisses du niveau de performance
(Armstrong & VanHest, 2002) (figure 3). La performance est ainsi dépendante du mode de
gestion et de préparation de ces entraînements et compétitions. Ces deux contextes sont
complémentaires et doivent respecter les exigences du haut niveau. Pourtant, tout au long de
la saison, le fait que les joueurs soient obligés d'enchaîner autant de compétitions (30 matchs
par saison) nous obligent à penser que les temps de récupération ne sont pas toujours
respectés ce qui pourrait être à l'origine de diminutions des performances, comme la puissance
musculaire par exemple (Argus et al.,2009; Gabbett, et al., 2005). Plusieurs travaux ont
permis d'estimer qu''il était nécessaire de respecter 5 à 10 jours de récupération entre deux
matchs successifs afin de restituer les valeurs biologiques à leur niveau basal. (e.g., Elloumi et
al., 2003; Passelergue & Lac, 1999). De plus, il est conseillé de respecter en moyenne 3 jours
de récupération avant le prochain entraînement pour ne pas occasionner davantage de stress
au niveau des organismes (Johnston et al., 2013). Malgré le fait que le rythme des
compétitions ne s'accorde pas avec ses prérogatives de récupération, la compétitivité des
joueurs dans des sports collectifs reste toute de même avérée. Ceci suggérerait l'existence
d'une adaptation au stress compétitif. Cependant, très peu d'études se sont intéressées à cette
hypothèse, qui en plus d'être originale, semble intéressante. D'autres facteurs tels que le statut
du joueur, le résultat et l'expérience influencent aussi les réactions biopsychologiques des
joueurs. Le paramètre "statut du joueur dans son équipe" est à prendre en compte, Kraemer et
al. (2004) ont montré des différences physiques et physiologiques significatives au cours
8
d'une saison de football entre des titulaires et des remplaçants d'une même équipe. Mis à part
en compétition, quel que soit leur statut, les joueurs sont confrontés généralement aux mêmes
charges d'entraînement tout au long de l'année. Cependant, peu d'études ont approfondi les
recherches dans ce domaine pour expliquer ces différences entre les deux groupes. Les
paramètres psychologiques paraissent être des éléments fondamentaux dans le rôle "du statut
du joueur" sur les marqueurs du stress. Enfin, l'impact du résultat a été appréhendé plusieurs
fois (Booth et al., 1989; Mehta & Josephs, 2006; Oliveira et al., 2009; Wirth et al., 2005),
mais très rarement dans un sport collectif de combat comme le rugby où la notion
psychologique est très importante.
Le but de l'étude était donc d'évaluer le contexte biopsychologique du sportif en situation de
compétition et d'entraînement au cours d'une saison. Tout d'abord, le premier thème de l'étude
portait sur le suivi longitudinal des marqueurs biopsychologiques chez des rugbymen au cours
d'une saison. L'objectif étant double : contrôler l'état de forme des joueurs, mais aussi évaluer
l'impact du statut dans le groupe (titulaire ou remplaçant) sur les marqueurs du stress. Puis le
second thème était d'étudier l'évolution des indicateurs du stress chez des basketteurs en
compétition et ainsi d'analyser l'influence de la répétition du facteur "match" au cours d'une
saison sur l'adaptation au stress compétitif. Ainsi, nous verrons si nous sommes en mesure de
mettre en évidence des différences potentielles entre le stress compétitif chez des joueurs en
sport collectif comparés à celui de joueurs de sport individuel.
Dans un premier temps, nous présenterons une revue de littérature portant sur les réactions
spécifiques au stress lors d'un suivi longitudinal de l'entraînement au cours d'une saison puis
lors de compétitions sportives à l'aide de marqueurs biopsychologiques. Dans un second
9
temps, après avoir exposé la problématique et les objectifs, nous présenterons les travaux de
recherche correspondant aux objectifs fixés en amont sous la forme de deux articles, afin
d'étayer au mieux notre problématique. Dans un troisième temps, nous discuterons des
résultats de nos travaux. Cette discussion générale permettra d'éclaircir la pertinence de notre
travail ainsi que son originalité.
Nous conclurons sur les perspectives de recherche dans le domaine de la biopsychologie du
sport ainsi que sur l'intérêt de mener des travaux sur les relations entre ces deux champs
disciplinaires complémentaires que sont la physiologie et la psychologie.
11
CHAPITRE A : REVUE DE LITTERATURE:
LES MARQUEURS DU STRESS ET DE LA FATIGUE AU
COURS DE L'ENTRAINEMENT
12
L'entraînement a une fonction essentielle dans le conditionnement physique et mental des
athlètes de haut-niveau. L'efficacité de l'entraînement physique dépend de l'intensité, du
volume et de la mise en place de cycles spécifiques (organisation de cycles d'exercices
intensifs et de périodes de récupération) (Fry et al., 1992). Tout d'abord, les séances doivent
inévitablement entraîner de la fatigue pour créer des adaptations. Cette période correspond à
la phase de surcompensation. Au fur et à mesure des entraînements, le sportif doit être
capable d’augmenter sa charge de travail et de produire ainsi de nouvelles adaptations et donc
d’améliorer ses performances (Passerlergue, 2010).
Cependant, il est nécessaire de mettre en place un programme d'entraînement optimal en
tenant compte des possibilités de tolérance au stress de chaque joueur (Urhausen et al.,1995),
avec des périodes d'entraînement intenses et des périodes de récupération. En effet, au delà
d’une certaine quantité de travail, la relation proportionnelle «entraînement /performance»
n’existe plus : l’accroissement de la charge d’entraînement ne va pas améliorer la
performance, mais au contraire la détériorer. L’athlète peut alors basculer vers le
Figure 2 : Le phénomène de surcompensation (Passelergue, 2010)
13
surentraînement qui est un état pathologique inducteur de contre-performances et de
blessures.
Figure 3 : La charge de travail et les variations de performance (schéma modifié de
Armstrong & VanHest, 2002).
En plus des contraintes physiologiques et psychologiques dues à l'entraînement, des agents
stressants additionnels d'ordre psychologique comme la vie sociale de l'athlète viennent se
greffer et sont à prendre en considération (Urhausen et al., 1995). Comme il est très difficile
de distinguer la frontière entre l'état de fatigue et l'état de surentraînement, les marqueurs du
stress sont donc des témoins importants et sont utilisés dans le but de contrôler si les charges
d'entraînement sont adaptées à court terme mais aussi en prévision des échéances futures.
Plusieurs marqueurs hormonaux sont essentiels pour l'évaluation du niveau de stress et de
fatigue au cours de l'entraînement (Budgett, 1998; Chalabi et al., 2005; Hellhammer et al.,
2009).
14
I. PARTIE PHYSIOLOGIQUE : INDICES DE SUIVI A L’ENTRAINEMENT
1. Le cortisol
a) Production et élimination du cortisol
Le cortisol est certainement un des principaux marqueurs hormonaux étudiés lors de
situations stressantes (Hellhammer et al., 2009). Sa sécrétion est due à l'activation de l'axe
Hypothalamo-Hypophyso-Cortico-Surrénalien (HHCS). Dans un premier temps, la
Corticotrophin Release Factor (CRF) libérée au niveau de l'hypothalamus stimule
l'Adrenocorticotrofic Hormone (ACTH) sécrétée au niveau hypophysaire, qui elle-même
régule à son tour la libération du cortisol au niveau du cortex surrénalien. Le cortisol est
synthétisé plus précisément par les cellules de la zone fasciculée de la surrénale. Quand le
niveau de cortisol devient trop élevé, on observe un rétrocontrôle négatif qui agit sur la CRF
et l'ACTH afin de diminuer la production de cortisol (Levine et al., 2007).
En moyenne, 90% du cortisol est transporté dans le plasma sous forme liée (Kirschbaum &
Hellhammer, 1989) par deux protéines porteuses : une globuline (cortisol-binding globulin ou
CBG) qui a une forte affinité et l’albumine qui a une faible affinité. En effet, la CBG lie
environ 70 à 80% du cortisol total (Hammond et al., 1991) alors que l’albumine n’en
transporte que 10 à 15 %. La fraction restante, non liée ou libre (10 à 15%) représente la
fraction biologique active.
La sécrétion du cortisol n'est pas continue au cours de la journée, mais varie de manière
pulsatile à raison de 10 à 20 pics par jour avec une production journalière d’environ 15 mg.
De plus, sa sécrétion suit un rythme circadien très prononcé (Figure 4) (maximale le matin,
environ une heure après le lever et minimale vers minuit (Szymanowicz, 2011).
15
Figure 4 : Cycle nycthéméral du cortisol et de l’ACTH d'après Szymanowicz, 2011.
Le cortisol est éliminé à 99% par catabolisme hépatique et 1% au niveau des urines sans avoir
été catabolisé (Beaulieu, 1978). Sa demi-vie est en moyenne de 75 minutes mais peut
diminuer jusqu'à 45 minutes sous l'influence de l'exercice physique (Few, 1974). La
concentration salivaire du cortisol est fortement corrélée à celle du cortisol libre plasmatique.
Certains auteurs estiment que le dosage du cortisol salivaire est moins stressant que par
veinipuncture et influence donc moins la réponse du cortisol lors du prélèvement (Cook et al.,
1986; Neary et al., 2002). De plus, la simplicité du prélèvement salivaire permet l'utilisation
répétée chez les sportifs.
b) Rôle du cortisol
Sur le plan physiologique le cortisol agit principalement :
- sur le métabolisme glucidique, il est hyperglycémiant en permettant la formation de glucose
à partir de composés non glucidique. Par exemple, il favorise la néoglucogenèse et permet la
formation de glucose à partir d'acides aminés.
- sur le métabolisme des lipides : il favorise la lipolyse, c'est-à-dire qu'il participe à la
dissolution des lipides présents dans les tissus adipeux aboutissant à la libération d'acides gras
16
dans le sang, qui servent de substrats énergétiques permettant ainsi d'économiser le glucose
(Fulla et al., 2009).
-sur le métabolisme des protéines : il augmente le catabolisme protéique, entraînant la
libération d'acides aminés dans la circulation qui seront synthétisés en glucose au niveau du
foie.
Il a également des actions antalgiques et anti-inflammatoires, et il diminue de façon assez
marquée la réponse immunitaire (Szymanowicz, 2011).
Globalement le cortisol a une action importante sur la capacité d'entraînement et l'asthénie est
l'une des caractéristiques des insuffisances cortico-surénaliennes.
Le cortisol est aussi considéré comme un marqueur de stress psychologique. Les
augmentations du cortisol permettent à l'individu d'élever par anticipation son niveau de
vigilance, d'attention (Erickson et al., 2003).
c) Cortisol et exercice physique
Lors d'un exercice physique, le cortisol a un rôle particulièrement important dans la régulation
énergétique. Cependant un certain nombre de facteurs tels que l'intensité, la durée et le type
d'exercice modifient les réactions du cortisol à l'effort (Collomp et al., 1999).
Lors d'exercices de type aérobie, la plupart des auteurs ont rapporté que sa sécrétion
augmentait pendant l'exercice physique de façon linéaire à partir d'une intensité d'environ
60% de la Puissance Maximale Aérobie (PMA) (Howlett, 1987; Lacourt, 1982). D'après
Luger et al. (1987), cette réponse est indépendante de l'état d'entraînement, puisque ils n'ont
pas trouvé de différence au niveau de l'intensité seuil entre des sujets hautement entraînés et
des sédentaires. Enfin, plus l'intensité de l'exercice est élevée, plus l'augmentation du cortisol
est importante (Kuoppasalmi et al., 1980; Viru, 1972).
17
La réponse du cortisol est également proportionnelle à la durée de l'exercice. Habituellement,
lorsque l'effort dépasse 30 minutes, les valeurs des taux de cortisol restent élevés tout le long
de l'exercice. Ces augmentations sont particulièrement importantes à partir d'une heure (Inder
et al., 1998; Viru et al., 1992) jusqu'à atteindre un niveau plateau (à partir du 33ème kilomètre
pour une épreuve comme l'ultra-marathon) (Fournier et al., 1997). Par contre pour des
exercices de plus courte durée les résultats sont contrastés. En effet, certains auteurs
rapportent des taux élevés de cortisol rapidement après le début d'exercice, à partir de 15 à 20
minutes d'effort environ (Hartley et al., 1972; O'Connor & Corrigan, 1987), alors que d'autres
ne constatent aucune variation (Viru et al., 1992), voire même des diminutions (Ben-Arhyen
et al., 1989; Kraemer et al., 1989). Dans cette disparité de résultats il y a vraisemblablement
plusieurs facteurs à prendre en compte : l'augmentation des catécholamines, du lactate et la
baisse du pH qui influent sur la réaction du cortisol à l'effort (Viru et al., 1992, Wahl et al.,
2010). De même, les facteurs psychologiques peuvent modifier les variations du cortisol. Par
exemple, Passelergue et al. (2006) ont rapporté des taux de cortisol avant l'effort 2 à 3 fois
supérieurs aux valeurs normales. C'est pourquoi, ils ont émis l'hypothèse que cette
composante psychologique anticipatoire (émotivité, anxiété, anticipation de l'effort) masquait
les réponses du cortisol dues à l'effort, telle que cela a déjà été décrit dans d'autres situations
(Mason et al., 1973). Ainsi, ils n'ont pas enregistré de variation de cortisol après 40 minutes
d'effort pour des intensités comprises entre 65 et 70% de la Vitesse Maximale Aérobie
(VMA).
Lors de séances de musculation, les taux de cortisol varient également en fonction de
l'intensité, la durée de l'effort et de la récupération (Smilios, 2003). Il a été rapporté que les
séances qui sollicitaient particulièrement le métabolisme anaérobie lactique entraînaient les
plus grandes variations de cortisol (Hakkinen et al., 1993). C'est pourquoi, les séances
18
orientées sur l'hypertrophie musculaire ou d'endurance de force, qui comptabilisent un plus
grand nombre de séries, de répétitions et des temps de récupération plus courts, provoquent
des augmentations importantes du niveau de lactate, de fortes diminutions du pH (Wahl et al.,
2010), et donc une plus grande sécrétion de cortisol comparées à des séances axées sur le
développement de la force (Hakkinen & Pakarinen, 1993; Kraemer et al., 1993). La plupart
des auteurs semble rapporter qu'une intensité minimale (environ 70% 1Répétition Maximale
ou 1RM) est nécessaire pour enregistrer des changements significatifs du cortisol (Crewther et
al., 2008).
d) Cortisol et entraînement
Le cortisol a souvent été utilisé pour identifier les états de fatigue (Budgett, 1998; Chalabi et
al., 2005) et comme un indicateur de l'adaptation à l'entraînement (Vervoorm et al., 1991;
Viru et al., 2001). Généralement, il existe un équilibre entre l'entraînement et la récupération
qui permet de stabiliser le niveau de cortisol au repos (Hakkinen & Parakinen, 1991; Kraemer
et al., 2004; Kraemer et Ratamess, 2005). Cependant, lorsque les périodes d'entraînement
deviennent plus intenses, les valeurs de cortisol augmentent proportionnellement au niveau de
fatigue (Carli et al., 1982; Kraemer et al., 2004; Martinez et al., 2010; O'Connor et al., 1987;
Passelergue et al., 1995). Si cet état de fatigue dépasse le niveau de récupération on observe
pendant plusieurs semaines des valeurs de cortisol plus importantes qu'en période normale
(Barron et al., 1985). En effet, Budgett (1998) a rapporté que les valeurs de cortisol restaient
très hautes malgré deux semaines complètes de repos. Les athlètes se retrouvent alors dans un
état appelé "syndrome de surentraînement" (Budgett, 1998). Il est le résultat d’une charge
excessive d’entraînement, à la fois en volume et en intensité qui se caractérise par une
diminution des performances, une absence de motivation, des difficultés à s'entraîner, ainsi
19
que d'autres désordres physiques et psychiques (blessures, irrégularité du sommeil, troubles
de l'humeur) (Lac & Maso, 2004). Ces états peuvent se prolonger durant de nombreux mois.
En fin de saison, on constate une dérive des taux de cortisol au repos qui serait due à
l'accumulation des entraînements et des matchs et qui serait représentatif du niveau de fatigue
des athlètes (Passelergue & Lac, 1997).
2. La testostérone
a) Production et élimination de la testostérone
La testostérone est la principale hormone stéroïde androgène. Elle est produite
majoritairement par les testicules (gonades masculines) au niveau des cellules de Leydig, et
secondairement par la glande surrénale (une faible part de 1 à 5%) (Gauchez & Leban, 2012).
La sécrétion de la testostérone est contrôlée par la GnRH : Hormone gonadolibérine libérée
par des neurones spécialisés du noyau arqué de l'hypothalamus, qui stimule la LH : hormone
lutéinisante produite par l'hypophyse antérieure. Puis, c'est au tour de la LH d'agir directement
sur la sécrétion de la testostérone (figure 5). Cependant d'autres hormones comme l'ACTH, le
cortisol, et d'autres neurotransmetteurs peuvent exercer une rétroaction négative sur l'axe
hypothalamo-hypophysaire, freinant la sécrétion de GnRH et de LH. Cependant dans
certaines circonstances, d'autres hormones exerceraient un contrôle sur la testostérone. Par
exemple, après un effort prolongé, l'organisme libère des Béta-endorphines qui auraient un
rôle de contrôle sur la libération des gonadotrophines hypophysaires. Ce mécanisme serait
responsable d'une diminution de la libération de LH et par conséquent d'une baisse de la
production de testostérone. Cependant, ces résultats ne sont pas vérifiés. D'après Duclos &
20
Guezennec (2005), il semblerait que l'axe corticotrope (via le cortisol) ait un effet plus
significatif sur cette diminution de sécrétion de testostérone.
Figure 5 : Boucles de contrôle de l'axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire d'après Tostain et
al. (2004).
La testostérone est présente dans le plasma sous deux formes : libre (1 à 4%), et liée. Elle est
liée 30 à 40% à l’albumine et 60 à 70 % à une protéine de transport spécifique (SHBG)
(Gauchez & Leban, 2012). Seule sa fraction non liée est considérée comme biologiquement
active. Chez les hommes, les niveaux moyens de testostérone varient entre 300 et 1000 ng/dl.
Sa sécrétion est dépendante d'un rythme circadien : son pic a lieu le matin, puis sa
concentration diminue progressivement dans la journée avant de remonter la nuit pendant le
sommeil (Dabbs, 1990a). Elle est également dépendante d'un rythme circannuel avec des
valeurs hautes l'hiver et plus basses l'été (Dabbs, 1990b). L'âge est aussi un facteur régulateur
du niveau de testostérone chez l'homme, avec un déclin de celle-ci au cours du temps à partir
de 20 ans.
Son catabolisme se réalise au niveau du foie, sa demi-vie est comprise entre 25 et 52 minutes
(Horton et al., 1965). La testostérone se dégrade également au niveau de tissus cibles (tractus
21
génital, peau…) où elle n'agit pas directement sous forme de testostérone mais après
transformation en un métabolite plus actif : androstanolone ou 5-ἀ-dihydrotestostérone. On
peut donc considérer que, pour ces organes, la testostérone est une pré-hormone, le véritable
composé actif est l'androstanolone. Dans les autres organes (reins, muscles), la quantité
d'androstanolone est très faible, et c'est la testostérone qui est alors l'hormone active.
b) Rôle de la testostérone
La testostérone a un effet anabolisant sur les muscles squelettiques et l'os, elle permet une
augmentation de la masse musculaire (Storer, 2003) et une diminution de la masse grasse
(Bhasin et al., 2005). Le gain de masse est consécutif à l’augmentation du pool protéique au
niveau des éléments sarcoplasmiques et à la diminution du catabolisme dans les fibres
musculaires (Bricout, 2000). La testostérone est également connue pour augmenter la
production de la force musculaire (Ahtiainen et al., 2011).
De plus, au niveau psychologique, la testostérone renforce les caractères de dominance et
d’agressivité chez l’animal et l’homme (Dufty, 1989). Ce qui donne à cette hormone une
propriété qui revêt une importance particulière dans certaines pratiques sportives, entraînant
une augmentation du niveau d'agressivité et de motivation de l'individu lors d'une compétition
(Gleason et al., 2009; Hermans et al., 2008).
c) Testostérone et exercice physique
Comme pour le cortisol, l'exercice physique influe sur la concentration en testostérone. Des
facteurs comme l'intensité, la durée et la nature de l'exercice entraînent des variations diverses
dans sa réponse (Kraemer et al., 1992).
22
De façon schématique, on peut dire que la testostérone plasmatique suit un comportement
biphasique qui se traduit par une tendance à l’augmentation pour des efforts intenses et de
courte durée (les exercices de type anaérobie et de musculation) (Hakkinen et al., 1993;
Kraemer et Ratamess, 2005; Mc Murray et al., 1995) et une diminution pour des efforts
prolongés (Duclos et Guezennec, 2005). D'après plusieurs études, les exercices de
musculation entraînent une augmentation de concentration en testostérone chez les hommes
(Athiainen et al., 2003; Hickson et al., 1994). La nature des exercices combinée avec le
niveau d'expertise seraient des facteurs susceptibles d'augmenter la concentration en
testostérone (Kraemer et al., 1992). En effet, les élévations en testostérone après des exercices
de force sont supérieures chez des personnes expérimentées par rapport à des non-spécialistes
(Athiainen et al., 2003). De plus, les exercices sollicitant de grandes masses musculaires
comme la pratique de l'haltérophilie (Kraemer et al., 1992) ou les exercices de squat jump
(Volek et al., 1997) produisent plus de testostérone comparés avec des exercices privilégiant
la mobilisation des masses musculaires moins importantes ou plus localisées, comme le
travail des biceps (en position de "Larry Scott") (Volek et al., 1997). Lors d'exercices
d'intensité plus modérée, Schwab (1993) a rapporté des augmentations de testostérone lors
d'exercices orientés sur le volume musculaire (60% à 65% d'1 RM, 4 séries de 10 répétitions).
En effet, il semblerait que le lactate produit en grande quantité lors d'entraînements axés sur le
volume musculaire soit en partie responsable de la sécrétion de testostérone au cours de
l'effort (Ratamess et al., 2005).
D'après Duclos et Guezennec (2005), les augmentations de testostérone après l'effort ne
dépassent pas 10-20 % de la valeur initiale et ne sont pas d’origine sécrétoire (FSH et LH non
augmentées).
23
Pour des exercices de type endurance de durée moyenne (30 min à 2 h) et d’intensité proche
du 2ème seuil lactique (80% Vo2max), on observe une augmentation de la concentration
plasmatique de testostérone dès la trentième minute d’exercice, puis un maintien en plateau de
la testostéronémie. Cette augmentation n'est pas liée à un mécanisme sécrétoire (pas de
variation parallèle de LH) mais à une réduction de la clairance métabolique hépatique de la
testostérone avec l’exercice. La réduction du métabolisme splanchnique de la testostérone est
liée à une diminution du débit sanguin pendant l’exercice, au profit des tissus directement
impliqués par l’exercice (coeur, muscles squelettiques). Sutton et al. (1973) ont montré que la
réduction de cette clairance pouvait augmenter les concentrations plasmatiques de
testostérone libre de 50 % pendant l'exercice.
Quand l’exercice se prolonge, généralement au-delà de 2 h voire après 4 h, on observe une
diminution de la concentration plasmatique de testostérone (Morville et al., 1979). Viru et al.
(1992) ont également rapporté une diminution de la testostérone plasmatique lors d'épreuves
de plusieurs heures. Cette baisse de la testostéronémie a une double origine: centrale et
périphérique. Au niveau central, il existe une diminution de la sécrétion hypothalamique de
GnRH par probable rétrocontrôle négatif exercé par l’augmentation initiale (lors des deux
premières heures) de la concentration plasmatique de testostérone au cours de l’exercice.
Au niveau périphérique, une diminution de la sécrétion testiculaire et une augmentation du
catabolisme périphérique de la testostérone seraient possibles. Les exercices de longue durée
induisent une hypo-insulinémie et une hypercortisolémie qui diminuent la sensibilité du
système hypophysaire et réduisent les capacités métaboliques de la cellule de Leydig.
Toutefois ces régulations endocriniennes ne suffisent pas pour expliquer cette très importante
chute de la testostérone lors d’exercice de longue durée. Au cours d’efforts de plusieurs
heures, il existerait une diminution de la LH, avec en parallèle une augmentation de la
24
sécrétion des Béta-endorphines, confirmant l’existence d’un stress lié à l’exercice. A l’arrêt de
l’exercice et pendant les 6 heures de récupération suivantes, les concentrations plasmatiques
de LH rejoindraient les valeurs observées lors d’une journée contrôle, ce qui expliquerait que
le retour à la testostéronémie initiale, pourrait être retardé de plusieurs heures après l'arrêt de
l'exercice.
d) Testostérone et entraînement
En musculation, la littérature a rapporté que les entraînements en force (8 exercices, 3 à 5
séries à 90% d'1RM) augmentaient les concentrations de testostérone (Hakkinen et al., 1985;
Kraemer, 1992), notamment lors des premières semaines (à partir de la quatrième semaine).
En revanche, si la période d'entraînement devient trop longue, il existerait une stagnation
voire même une diminution du taux de testostérone à partir de 21 semaines puis un retour aux
valeurs normales lorsque l'intensité de l'entraînement diminue (Ahtiainen et al., 2011;
Hakkinen et al., 1985). D'après Ahtiainen et al. (2003) l'entraînement aurait un effet positif
sur la stimulation de la LH, ce qui expliquerait l'augmentation de la production de la
testostérone pendant l'entraînement. Lors d'un entraînement mixte combiné (développement
de la force et du métabolisme aérobie), les concentrations en testostérone sont fortement
corrélées avec l'augmentation en force explosive durant une période de 7 semaines
d'entraînement. Ce résultat suggère une influence importante de cette hormone sur les fibres
musculaires de type 2 (fibres rapides). Passelergue & Lac (2012) ont rapporté une corrélation
identique lorsque l'entraînement combiné se poursuit jusqu'à 15 semaines. Ces deux études
n'ont pas montré d'effet limitant du métabolisme aérobie sur le développement de la force. Or,
précédemment, il a été rapporté que le développement du métabolisme aérobie avait tendance
à augmenter le statut catabolique (Hakkinen et al., 2003). En effet, contrairement aux
25
entraînements en force, il serait à l'origine d'une chute du taux de testostérone, entraînant un
dérèglement dans le développement des qualités anaérobies (Martinez et al., 2010). Argus et
al. (2009), ont quant à eux montré des résultats différents lors d'un entraînement combiné. En
effet, ils n'ont observé ni diminution de la testostérone, ni diminution de la force des membres
supérieurs. La stabilisation du niveau de testostérone serait probablement expliquée par la
diminution de la concentration en testostérone de repos précédant l'étude. Celle-ci serait
causée par des efforts réalisés pendant la période intensive de pré-saison. Toutefois, ils ont
observé une légère augmentation de la force des membres inférieurs (8,5%).
3. Le rapport Testostérone/Cortisol (T/C) et l'entraînement
D'après Sopolski et al. (2000), l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien permet à
l’organisme de répondre et de s’adapter à de nombreuses conditions stressantes (vasculaires,
infectieuses, traumatiques, métaboliques, psychologiques…) dont l’effort musculaire associe
plusieurs d’entre elles. Lors de périodes d'entraînement particulièrement intenses, on constate
des augmentations importantes des taux de cortisol au repos. De même durant ces mêmes
périodes, l'axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire semble également altéré. En effet, on
enregistre une diminution du taux de testostérone (Duclos, 2001). C'est pourquoi le cortisol et
la testostérone sont deux marqueurs très souvent utilisés pour évaluer les états de forme et de
fatigue des athlètes (Budgett, 1998). Plusieurs travaux ont rapporté que le ratio T/C pouvait
être un indice de la balance anabolique/catabolique (Alen et al., 1988; Busso et al., 1990;
Hakkinen et al., 1987) ainsi qu'un indicateur de l'adaptation à l'entraînement (Vervoorm et al.,
1991; Viru et al., 2001). Adlercreutz et al. (1986) ont proposé de considérer une diminution
du ratio T/C de 30% comme un indice de surentraînement alors que pour Banfi et al. (1993)
cette même diminution correspondrait plutôt à un indice de récupération incomplète. Plus
26
récemment, plusieurs auteurs ont aussi confirmé l'association entre les diminutions du ratio
T/C salivaire et la baisse des performances, indiquant une forte intensité des entraînements
chez des athlètes proches de l'overreaching (Coutts et al., 2007; Elloumi et al., 2006; Kraemer
al., 2004; Passelergue & Lac, 2012) alors que très peu d'auteurs ont rapporté des diminutions
significatives du ratio T/C sans que les performances soient altérées (Filaire et al., 2001). En
effet, au delà d’une certaine quantité de travail, la relation proportionnelle «entraînement /
performance» n’existe plus : l’accroissement de la charge d’entraînement ne va pas améliorer
la performance, mais au contraire la détériorer. Dès lors, l'équilibre entre le stress de
l'entraînement et la récupération est inapproprié, ce qui conduit progressivement surmenage
(overreaching). Dépassé un certain stade, plus le sportif s’entraîne, plus il se fatigue, plus il
régresse. Le sportif n’est alors plus capable de réaliser de bonnes performances malgré un
repos correct, il est incapable de supporter l’intensité de l’entraînement et il se sent
excessivement fatigué lors de l’entraînement et même au repos. L’athlète bascule alors vers le
surentraînement (overtraining) (Halson et Jeukendrup, 2004; Urhausen et al., 1995). C'est un
état pathologique inducteur de contre-performances et de blessures. La récupération est alors
beaucoup plus longue, elle est habituellement de plusieurs mois.
Généralement, il est normal de constater que le ratio T/C ait tendance à diminuer en fin de
saison car les organismes commencent à être usés par les répétitions des matchs et les
entraînements depuis près de 10 mois (Elloumi et al., 2008; Martinez et al., 2010). Cependant,
malgré cette baisse du ratio T/C, un état de surentraînement est rarement envisageable au
cours d'une saison de sportifs professionnels (Chalabi et al., 2005; Gonzalez-Bono et al.,
1999; Martinez et al., 2010; Michailidis, 2013) et serait le résultat d’une programmation
particulièrement inadaptée, voire dangereuse. Par contre il est plus fréquent de retrouver des
27
joueurs dans des états de surmenage. Mais de manière générale, les charges d'entraînements
imposées aux joueurs sont suivies de périodes de récupération adaptées.
4. DHEA/DHEA-S
a) Production et élimination
La DHEA ou Dehydroépiandrostérone est produite en grande quantité par les glandes
surrénales, alors que une très faible proportion proviennent des gonades (ovaires et testicules).
La DHEA est majoritairement sécrétée comme le cortisol au niveau du cortex surrénalien,
plus particulièrement au niveau de la zone réticulée (Nguyen et Conley, 2008). Elle est
sécrétée de façon synchronisée avec le cortisol (Rosenfeld et al., 1971) en réponse à la
stimulation de la CRH (Pavlov et al., 1986) et de l'ACTH (Nieschlag et al., 1973; Parker et
al., 1996).
La DHEA existe donc dans le plasma sous deux formes : la forme libre DHEA et la forme
sulfoconjuguée DHEA-S. Le reste serait le produit de la conversion du sulfate de DHEA
(DHEA-S) en DHEA. Kalimi et al. ( 1994) ont rapporté que le DHEA-S était un réservoir
important de la DHEA mais qu'il ne participait qu'en faible proportion à la production de la
DHEA. Le DHEA-S est une hormone stéroïde sécrétée, tout comme la DHEA, par la zone
réticulée du cortex surrénal (à partir du cholestérol). D'après plusieurs auteurs (e.g., Dhatariya,
2004; Maninger et al., 2009), la DHEA et le DHEA-S sont considérés comme les hormones
stéroïdes les plus abondantes dans le sang. Cependant, malgré des concentrations circulantes
élevées, les mécanismes d'action de la DHEA ne sont pas complètement compris car il y a peu
de récepteur d'hormone stéroïde unique pour la DHEA (Maninger et al., 2009). En raison de
l'absence relative de liaison aux protéines, la DHEA est rapidement éliminée du sang. Son
élimination est d'environ 2 litres par jour et sa une demi-vie est comprise entre 1 à 3 heures.
28
Le DHEA-S est quant à lui éliminé en plus faible proportion que la DHEA. Il voit sa
concentration diminuer de 13 ml par jour alors que sa demi-vie est comprise entre 10 et 20
heures. Ces différences importantes entre les deux hormones pourraient expliquer en partie
que les concentrations de DHEA-S soient 250 à 500 fois plus importantes que celles de la
DHEA dans le plasma (Dhatarya, 2004).
Bien que très peu d'auteurs se soient vraiment intéressés aux variations sécrétoires
journalières du DHEA-S (Le Panse et al., 2012), il représente un excellent indicateur de la
production androgénique cortico-surrénalienne, de par sa concentration élevée et ses faibles
variations nycthémérales. A l’âge adulte, les concentrations de DHEA atteignent une
concentration maximale le matin.
Les concentrations plasmatiques de DHEA et DHEA-S, à l'état basal chez l'Homme,
dépendent du sexe et de l'âge. Il faut noter que les taux de DHEA et DHEA-S plasmatiques
varient considérablement, d'un facteur de 1 à 20, dans une même tranche d'âge. Chez
l'Homme, les concentrations circulantes de DHEA et de DHEA-S sont produites
essentiellement à partir de la puberté et atteignent leurs pics de sécrétion vers l'âge de 25 ans.
Puis elles déclinent nettement au cours du vieillissement, et ne représentent plus qu'environ
20% du niveau maximal atteint à 25 ans, chez un homme de 70-80 ans (Labrie et al., 1998).
En parallèle, cette diminution de la concentration de DHEA aurait un effet important sur le
déclin cognitif des personnes.
b) Rôle de la DHEA
La DHEA et le DHEA-S sont des stéroïdes anabolisants connus pour avoir des effets
neuroprotecteur, anti-oxydant, anti-inflammatoire, anti-glucocorticoïde (Maninger et al.,
29
2009). La DHEA et le DHEA-S sont aussi des précurseurs androgèniques et oestrogèniques
très puissants, et sont convertis en testostérone et en œstradiol (Labrie et al., 1998).
De plus, la DHEA protège des effets délétères du cortisol (Araneo et Daynes, 1995), c'est
pourquoi la DHEA et le DHEA-S jouent un rôle contre les conséquences négatives du stress
(Morgan et al., 2004). Cependant, peu d'auteurs ont étudié les relations entre la DHEA et/ou
le DHEA-S et le stress.
Il semble que la diminution du DHEA soit impliquée dans plusieurs processus de
vieillissement, comme les maladies métaboliques, l'athérosclérose, les dysfonctionnements
cognitifs, la dépression, la diminution de la force musculaire, et plusieurs troubles
immunitaires dont l'asthme (Maninger et al., 2009).
c) DHEA, DHEA-S et exercice :
Lors d'exercices de longue durée de type aérobie, la plupart des études ont montré des
augmentations significatives du DHEA-S sur des épreuves comme le marathon effectué entre
60 et 85 % de O2max, ou après 40 minutes de vélo à 75% de fréquence cardiaque maximale
(Bonen & Keizer, 1987; Copeland et al., 2002). Par exemple, Diamond et al. (1989) ont
rapporté une augmentation de DHEA après 20 minutes d'exercice à 80% de leur fréquence
cardiaque maximale. Très peu d'études ont mesuré la réponse de DHEA sur des intensités
inférieures à 55% de o2max, car vraisemblablement des exercices de plus faible intensité
n'auraient certainement que très peu d'effet sur les variations de DHEA. Contrairement à
l'intensité, la durée de l'exercice serait un paramètre prépondérant car elle aurait un effet sur la
réponse en DHEA et DHEA-S sur des exercices prolongés. En effet, Keizer et al. (1989) et
Tremblay et al. (2005) ont montré respectivement que la réponse en DHEA-S était
30
proportionnelle avec la durée en comparant des courses de 15, 25 et 42 kilomètres et après 40,
80 et 120 minutes de course pour des intensités égales (55% O2max). Karkoulias et al.
(2008) font partie des rares auteurs qui ont montré aucun changement de DHEA-S après un
marathon. Ils ont émis l'hypothèse que la moyenne d'âge élevée (50,3 ans) des sujets
expliquerait ce résultat.
Lors d'exercices brefs et intenses tels que des tests de 4x25m en natation, Guimard et al.
(2014) rapportent des augmentations de la DHEA quel que soit leur niveau d'entraînement.
Cependant, très peu d'auteurs se sont intéressés aux réponses du DHEA sur des exercices de
course de type anaérobie.
En musculation, Tremblay et al. (2004) ont rapporté des augmentations de DHEA chez des
jeunes spécialistes en force après une série d'exercices de renforcement musculaire. Par
contre, chez des personnes plus âgées (environ 40 ans) et entraînées en force, Cadore et al.
(2008) ont retrouvé qu'il n'existait pas de variation de concentration de DHEA après un test de
force max à 1RM alors qu'ils ont rapporté une augmentation chez les sujets non entraînés. Le
Panse et al. (2010) ont également constaté aucune différence significative sur des épreuves de
force en développé-couché chez des personnes expertes. De la même manière, en
haltérophilie, Häkkinen et al. (2000) n'ont rapporté aucune variation chez des hommes de 40
ans et des personnes âgées. Par conséquent, ces études suggèrent qu'il existe un effet de l'âge
et du statut d'entraînement (du moins à partir de 40 ans de moyenne d'âge) sur la réponse de la
concentration en DHEA après un exercice en force.
d) DHEA, DHEA-S et entraînement
Bien que plusieurs études aient rapporté une augmentation des concentrations de DHEA et de
DHEA-S en réponse à des exercices d'endurance, les effets d'une période d'entraînement sur
31
les concentrations basales de DHEA et de DHEA-S sont moins clairs. En effet, Tsai et al.
(1991) ont montré qu'il n'existait pas de variation de DHEA lors d'un entraînement physique
régulier. Par contre, Collomp (2014), a rapporté une diminution des valeurs basales de
DHEA-S après un entraînement de 18 à 20 mois en endurance. D'autres auteurs viennent
confirmer l'idée que le niveau de DHEA-S diminuait après 3 mois d'entraînement aérobie
entre 60 et 80% O2max, pouvant être expliqué par la diminution de l'ACTH et
l'augmentation du niveau de fatigue en fin de période à forte intensité. (Keizer et al., 1989).
De la même manière, la littérature est partagée concernant les entraînements en musculation.
D'après Tsai et al. (2006), des dommages musculaires causés par des exercices de force
maximale ont entraîné des diminutions de DHEA-S jusqu'à 72 heures après l'entraînement
alors que chez des sportifs non-entraînés, Timon Antrada et al. (2008) ont rapporté que les
taux de DHEA augmentaient après 4 semaines d'entraînement entre 70 et 75 % d'1RM.
Cadore et al. (2008) montrèrent également une augmentation de DHEA chez des hommes
entraînés et sédentaires après 8 semaines d'entraînement en musculation à 75% d'1RM alors
que Riechman et al. (2004) rapportaient une diminution de DHEA-S après 10 semaines
d'entraînement entre 70 et 80% d'1RM. Pour des périodes beaucoup plus longues, Hakkinen et
al. (2000) n'ont montré aucune différence de concentration en DHEA et DHEA-S après 6
mois de travail combiné en force et en explosivité. A travers ces résultats divergents, nous
pouvons affirmer qu'il n'existerait pas d'effet du paramètre intensité sur les valeurs basales de
DHEA et de DHEA-S au cours de l'entraînement en musculation. Cependant, comme la
testostérone chez l'homme, le DHEA-S est considéré comme un très bon marqueur du statut
anabolique jouant une rôle important dans les adaptations physiologiques lors d'entrainement
musculaire (Aizawa et al., 2003).
32
Nous allons maintenant aborder la seconde partie du suivi de l'entraînement en présentant les
indices psychologiques.
33
II. PARTIE PSYCHOLOGIQUE : INDICES DE SUIVI A L’ENTRAINEMENT
Une stratégie intéressante pour évaluer de façon plus pertinente les adaptations du sportif à
l'entraînement et surtout éviter le surmenage et/ou le surentraînement, est de combiner le suivi
d'indices physiologiques avec celui d'indices psychologiques (Filaire et al., 2001a; Chalabi et
al., 2005; Purvis et al., 2010) à des moments clés de la saison (ex: début, milieu et fin de
saison). Ce suivi est réalisé à l'aide de différents questionnaires validés, construits dans le but
de mesurer des variables psychologiques spécifiques, et qui n'imposent pas de contrainte de
réalisation particulière. Nous avons retenus les indicateurs suivants : les états d’humeur, les
perceptions de l’état de surentraînement, de la fatigue et de l’effort.
1. Humeur:
a) Définition et mesure de l'humeur
L'humeur est définie comme un ensemble de sentiments éphémères, évoluant en intensité et
en durée, impliquant généralement plus d'une émotion (Lane & Terry, 2000). Elle aurait une
influence sur les comportements et les cognitions des individus.
Le Profil of Mood State (POMS, Mc-Nair et al., 1971) est un outil largement utilisé pour
évaluer ces états d’humeur dans divers domaines incluant celui du sport. C'est un
questionnaire d'auto-évaluation destiné à évaluer sept états d'humeur, soit cinq états
d'humeurs négatives (tension, dépression, agressivité, fatigue et confusion), un état d'humeur
positive (vigueur) et un état relatif aux relations sociales. La version française a été validée
par Cayrou et al. (2000).
L'humeur de type anxiété-tension correspond à l'augmentation de la tension musculaire, qui
peut tout aussi bien caractériser une tension de nature subjective (crispation, tension), qu'une
34
tension motrice plus observable (tremblements, agitation) (Alix-Sy, 2008). Cet état d'humeur
s’évalue à travers 9 adjectifs incluant par exemple «tendu, manque de confiance, énervé,
paniqué, mal à l'aise». Pour ces adjectifs comme pour ceux des autres dimensions, les athlètes
doivent déclarer à quel point ils ressentent l’adjectif évalué sur une échelle en 5 points allant
de 0 «pas du tout» à 4 «Extrêmement» (Cayrou et al., 2000). L'humeur de dépression-
découragement renvoie à des sentiments d'inutilité (indignation), d'isolation par rapport aux
autres (solitaire, impuissant), de dévalorisation (complexe d'infériorité) et de culpabilité (avec
des remords), où les joueurs se caractérisent comme très malheureux, triste, plein de regrets,
sans espoir… La colère-hostilité concerne une humeur désobligeante face aux autres, hostile,
qui renvoie parfois à une agressivité méprisante (amer, jaloux), où s'instaure une certaine
irritabilité, une colère intense. L'humeur de fatigue-inertie s'apparente à un sentiment de
réserve énergétique faible, de lassitude, de manque de motivation. L'humeur de confusion-
perplexité démontre un certain manque de clairvoyance dans la perception ou la réalisation de
tâches, souvent liée à un état anxieux. La vigueur est un état d'humeur positif, de bien-être, de
force, d'énergie importante, favorable à la réalisation d'activités physiques et mentales. Le
dernier état considère les relations interpersonnelles de l'athlète, qui se caractérise comme un
état émotionnel positif envers lui-même (calme, les idées claires), ou envers ses partenaires
(attentionné vis-à-vis d'autrui, compréhensif, serviable). Le concept de "relations
interpersonnelles" pourrait être considéré plus comme un trait qu’un état. Les résultats
concernant l’analyse de la relation interpersonnelle sont donc peu souvent rapportés et cette
dimension n’est pas prise en compte dans le score global (Cayrou et al., 2000). Il est
intéressant de noter que les deux derniers états émotionnels positifs présentés, sont corrélés
positivement avec un mode de coping actif et la capacité à être résilient (la résilience se
35
définit comme une adaptation plus ou moins efficace aux contextes changeants),
contrairement aux états émotionnels négatifs (Cayrou et al., 2000).
Pour chaque item, les sujets doivent indiquer les sentiments qu'ils ressentent sur l'instant
présent. Les scores sont ensuite calculés pour chaque état mesuré en additionnant les réponses
obtenues pour chacun des adjectifs correspondant à la sous-échelle concernée. Les scores
obtenus peuvent être comparés aux normes établies. Le POMS permet également le calcul
d’un score global, le Score-T qui est la somme de toutes les sous-échelles d'humeur négative
(toutes les dimensions sauf la vigueur et les relations interpersonnelles) à laquelle on soustrait
le score de l'humeur positive (vigueur). Une valeur élevée du Score-T traduit un niveau
important d'état d'humeur négatif ou détresse émotionnelle, alors qu'un score faible est
caractéristique d’un état d’humeur positif ou la vigueur domine..
b) Evaluation de l'humeur et entraînement:
L'activité physique peut engendrer aussi bien des améliorations que des diminutions des états
d'humeurs (O'Connor et al., 2005). C'est pourquoi plusieurs auteurs ont rapportés que
l'évaluation régulière des états d'humeur permettrait d’améliorer le suivi de l'entraînement
(Morgan et al., 1987; Hooper et al., 1995; Raglin, 2001). Des études se sont d'abord
intéressées à l'évolution des états d'humeur pendant l'entraînement et plus précisément sur le
long terme. Par exemple, deux études ont rapporté une hausse du score global de l'humeur
après 3 ou 10 jours d'augmentation de la charge d'entraînement chez des nageurs (O'Connor et
al., 1991; Morgan et al., 1988) sans pour autant observer une baisse des performances chez les
36
athlètes. En effet, ces résultats ont montré qu'il était possible d'avoir des changements des
états d'humeur sans que les athlètes atteignent l'état de surentraînement. A l'inverse, Filaire et
al. (2004) ont rapporté plus récemment une diminution du score total d'humeur après 4 jours
de forte intensité. D'après Filaire et al. (2004), cette période de 4 jours semble trop courte
pour avoir un effet perturbateur sur l'état d'humeur générale des athlètes. Lors de plus longues
périodes d'entraînement, les résultats sont plus contrastés. En effet, Grobbelaar et al. (2011)
ont montré des augmentations significatives du score total d'humeur chez des rugbymen
universitaires, après 4 mois d'entraînement alors que Filaire et al. (2004) ont présenté une
diminution au bout de 8 mois d'entraînement chez des cyclistes. Cette différence pour
s'expliquer par le fait que l'augmentation du score total d'humeur se situe avant une
compétition, une situation qui pourrait créer une forme d'appréhension chez les rugbymen
contrairement à l'étude de Filaire et al. (2004). Pour conclure, le score total d'humeur est
malgré tout considéré comme un bon indicateur de l'état d'overrreaching, qui doit être utilisé
simultanément avec les mesures de performance de manière à évaluer plus précisément l'état
de forme des athlètes pendant l'entraînement (Halson & Jeukendrup, 2004). Cet idée est
confirmée par Tobar (2012) qui a montré une augmentation du score total d'humeur lors d'une
période de surentraînement chez des nageurs.
O'Connor et al. (1989), ont mis en évidence d'autres variations négatives du POMS, avec des
augmentations des variables d'humeur telles que la dépression-découragement, l'anxiété-
tension ou la colère-hostilité pendant l'entraînement sur une période de 5 mois et demi.
Celles-ci seraient un indicateur d'un manque de fraicheur ou d'un état de fatigue important
chez les athlètes. En effet, l'humeur se dégrade par étapes au cours de l'entraînement, lorsque
celui-ci devient de plus en plus intensif et volumineux. Les scores de anxiété-tension et de
37
dépression-découragement augmentent significativement au bout de 9 mois d'entraînement,
malgré le fait que les athlètes soient en bonne condition physique (Filaire et al., 2001). Lovell,
Townrow et Thatcher (2010) ont rapporté des résultats similaires chez des professionnels de
football qui présentaient une augmentation des états d'humeur anxiété-tension et confusion-
perplexité en fin de saison. De plus, Garatechea et al. (2012) ont relevé des variations des
états d'humeur négative, avec en particulier des augmentations des scores de repos de colère-
hostilité, anxiété-tension et fatigue-inertie lors de deux périodes ponctuelles de compétition en
judo. Ainsi, ils en ont déduit qu'une période compétitive combinée à la charge d'entraînement
classique provoquerait une augmentation de ces états d'humeur négative plus importante
qu’en période d’entraînement seule. Inversement, l'humeur des sportifs deviendrait plus
positive lorsque la charge d'entraînement diminue (Morgan et al., 1987, Tobar, 2012).
D'autres marqueurs du POMS semblent également varier au cours du suivi de l'entraînement.
En effet, l'accumulation de l'intensité et du volume d'entraînement serait une des causes
principales de la diminution de la vigueur au bout 8 mois (Filaire et al., 2004) ou 9 mois
(Filaire et al., 2001a; Lovell et al., 2010). Conformément à ce qui a été rapporté dans la
littérature (Berglund & Safstrom,1994; Filaire et al., 2001a; Filaire et al., 2004; Lovell et al.
2010; Miranda et al., 2013; Morgan et al., 1987), la vigueur diminuerait plutôt en fin de
période d'entraînement ou en fin de saison, plutôt qu'en cours de saison même si l'intensité de
travail est plus importante.
La charge d'entraînement aurait donc des effets négatifs sur les états d'humeur négative et
positive lorsque la répétitivité des entraînements devient importante dans le temps.
En plus de la charge d'entraînement, plusieurs auteurs se sont intéressés à l'impact de deux
types de performance sur les états d'humeur de repos. D'une part, Filaire et al. (2001a) ont
38
montré une relation positive entre la performance de l'équipe (pourcentage de victoires) et un
profil d'humeur de type iceberg, correspondant à un score élevé en vigueur et des scores
faibles sur les autres affects négatifs. A l’inverse, d’autres études (e.g., Raglin et al., 1990)
ont montré que des scores élevés des variables colère-hostilité et anxiété-tension étaient
associés à une faible performance. D'autre part, Miranda et al. (2013) ont montré que les
performances physiques mesurées au repos (ex : sprints, tests techniques) ne seraient pas
altérées, mais auraient plutôt augmenté malgré une augmentation des états d’humeur négatifs.
Ces évolutions ont été décrites comme normales après un entraînement plus intense chez des
jeunes joueurs. Par conséquent la performance physique ne serait pas affectée, dans ce cas
précis, malgré une augmentation du score total d’humeur. Cependant, il serait intéressant
d’étudier si ces relations entre les performances physiques et les états d'humeur négative sont
semblables après une période de plusieurs mois d'entraînement.
De plus, Silva et al. (2008) ont montré qu’une diminution significative de la vigueur était
associée à un faible niveau de performance (33% de victoires) après 12 semaines
d'entraînement. Filaire et al. (2001a) montrent même une diminution de la vigueur pour des
équipes présentant des pourcentages de victoire supérieurs mais en baisse (<50%). Enfin,
comme dans le cas des états d'humeur négative décrits plus tôt, Miranda et al. (2013) ont
rapporté des améliorations de performances physiques (ex : sprints, tests techniques) malgré
une baisse de la vigueur.
Finalement, nous constatons que la charge d'entraînement sur le long terme et le pourcentage
de victoires seraient deux facteurs principaux qui affecteraient autant les variations d'état
d'humeur négative, que les variations d'état d'humeur positive au cours de l'entraînement.
39
2. Perception de l’état de surentraînement, de la fatigue et de l’effort
2.1 Perception de l'état de surentraînement
a) Mesure de la perception de l’état de surentraînement
Le syndrome de surentraînement est un désordre neuroendocrinien, résultant d’une surcharge
de travail à l’entraînement et en compétition (cf partie I.1). Il se caractérise par une fatigue
persistante accompagnée d’une altération durable de la performance souvent associée à des
infections, des troubles de l’humeur et du sommeil, ainsi que des symptômes caractéristiques
d’un syndrome dépressif (MacKinnon, 2000). L'ensemble des facteurs stressants
(physiologique et psychologique) que peuvent rencontrer les sportifs de haut-niveau, serait à
l'origine de cette pathologie.
Le groupe de consensus de la Société Française de Médecine du Sport (SFMS) a élaboré un
questionnaire afin de détecter à un stade précoce un état de surentraînement (Maso, Lac &
Brun, 2005). Ce questionnaire est constitué de 54 items auxquels les sujets répondent par «
oui » ou par « non ». Un score est alors établi en réalisant la somme des « oui ». Compte tenu
de la formulation des questions, ce score sera d’autant plus élevé que la charge d’entraînement
est importante (Maso et al., 2004).
Cette analyse par item rend possible l’évolution du questionnaire, en sélectionnant des
groupes d’items qui permettent de donner une orientation sur le type de fatigue. Les items
proposés renseignent aussi bien sur les problèmes d'ordre psychologique que physiologique.
Un score supérieur ou égal à 20 est considéré comme le seuil d’un état de surentraînement. La
part psychologique du questionnaire concerne les troubles de l'humeur, avec en premier plan
les symptômes dépressifs. L’étude clinique de Favre-Juvin et al. (2003) a analysé de manière
40
rétrospective les relations entre les scores du questionnaire de la SFMS et divers indicateurs
«objectifs» (biométrie, adaptation métaboliques à l’effort, bilan cardiovasculaire et
respiratoire) recueillis dans le cadre du suivi longitudinal des athlètes chez des athlètes
diagnostiqués en état de surentraînement. L’étude confirme l’association entre les scores de
surentraînement perçus et des modifications des indicateurs physiologiques relevés.
b) Evaluation de la perception de l’état de surentraînement et entraînement
Maso et al. (2004) ont montré un score légèrement supérieure (9,5) à la moyenne (8,9) lors
d'un programme d'entraînement intensif chez des rugbymen, signifiant un léger état de fatigue
sans pour autant être dans la zone de surentraînement (score > 20). Elloumi et al. (2008)
rapporte des résultats comparables au cours d'une saison de rugby où se sont ajoutées des
compétitions internationales, avec des scores de surentraînement en moyenne inférieurs à 20
(15.7), montrant que les joueurs internationaux n'étaient pas en état de surentraînement.
Alaphilippe et al. (2012) ont même rapporté des scores encore plus faibles (en moyenne
inférieur à 5) chez des jeunes joueurs de rugby. Ils ont indiqué une diminution significative
continue pendant les sept mois d'évaluation. Ces études laissent entendre que sur le point de
vue mental, l'entraînement respecte une certaine cohérence chez des joueurs de rugby de haut
niveau et que les scores les plus élevés sont apparus chez des joueurs internationaux qui ont
une charge de travail beaucoup plus élevée. Par contre, on observe des résultats différents lors
d'un entraînement en sport individuel de type aérobie. En effet, Brun et al. (2009) ont montré
des scores beaucoup plus importants (30) après 12 mois d'entraînement, symbolisant un état
d'overreaching. Cet état se caractérise par une fatigue chronique élevée et une altération des
performances, chez des athlètes principalement spécialistes de course d'endurance. Dans cette
41
étude, on s'aperçoit que le score le plus important correspond à celui qui réalise la plus
importante charge d'entraînement par semaine (25 heures et score de 37).
2.2. Perception de l'effort et de la fatigue
a) Mesure de la perception de l’effort et de la fatigue
Afin de quantifier de manière subjective l’effort ressenti par le sujet (Rate of Perceived
Exertion ou RPE), l'échelle de Borg, a été développée (Coutts et al., 2007; Foster et al., 1998;
Moreira et al., 2013; Perandini et al., 2012). Certains auteurs (Setruk et al., 1995) considèrent
également que cette échelle de perception de l’effort peut également traduire l’état de fatigue
musculaire ressenti par le sujet. Par conséquent la perception de l'effort intègre à la fois les
perceptions liées à l’intensité de l’exercice et à l’état physique du sujet. Sa pertinence au point
de vue physiologique réside dans le fait qu’elle évolue de la même façon que la fréquence
cardiaque en fonction des contraintes physiologiques (Setruk et al., 1995). Cette échelle offre
donc à l’utilisateur, en dehors de toute instrumentation technique, la possibilité de contrôler
non seulement l’intensité de son activité physique mais également son état de fatigue
musculaire.
Le Recovery-Stress Questionniare ou RESTQ (Kellmann & Kallus, 2001) est un outil utilisé
pour essayer de déceler la fréquence d'une éventuelle fatigue au cours de l'entraînement
intensif (e.g., Filaire et al., 2013) et dont le but final est de prévenir le surentraînement. Le
RESTQ-Sport se compose de sept échelles de stress général (stress global, stress émotionnel,
stress social, conflits/pression, fatigue, manque d'énergie, plaintes physiques), de cinq
échelles de récupération générale (succès, récupération au niveau social, la récupération
physique, bien-être général, la qualité du sommeil), de trois échelles négatives de récupération
42
spécifiques au sport (récupération perturbée, épuisement émotionnel, blessure), et de quatre
échelles positives de récupération spécifiques au sport (état de forme, accomplissement
personnel, autonomie et efficacité d'autorégulation). (Kellmann, 2010).
b) Evaluation de la perception de l'effort, de la fatigue et entraînement
Perandini et al. (2012) ont rapporté des corrélations significatives entre le RPE et les
paramètres physiologiques (fréquence cardiaque, lactatémie) après une séance en taekwondo,
démontrant un important intérêt de cette mesure subjective de l'effort pour diagnostiquer la
charge d'entraînement des athlètes de haut-niveau. Par contre, Impellizzeri et al. (2004) ont
rapporté une plus faible corrélation entre le RPE et la fréquence cardiaque chez des
footballeurs. En effet, les caractéristiques intermittentes de l'activité entraînent la sollicitation
d'une part importante de la filière anaérobie comme substrat énergétique. Ainsi la
consommation d'énergie serait supérieure à celle d'une épreuve aérobie et augmenterait la
perception d'effort de l'athlète, qui elle-même ne serait pas en adéquation avec la fréquence
cardiaque moyenne mesurée (intermittente).
D'après Impellizzeri et al. (2004), les résultats de la méthode RPE sont aussi en accord avec
les différentes charges d'entraînement mises en place par l'entraîneur (intensités de travail
correspondantes aux différents seuils de difficulté du RPE). Par exemple, quand l'entraîneur
admet avoir mis une séance difficile, les réponses de ses joueurs au questionnaire
correspondent à l'objectif de difficulté de la séance. Ainsi, nous pouvons en déduire la bonne
fiabilité du test RPE.
De plus, Row et al. (2012) ont voulu montrer que le RPE pouvait s'adapter aux entraînements
en musculation et pouvait par conséquent servir de référence en terme d'intensité sur une
séance de musculation. L'objectif à long terme était d'éviter de faire passer un test d'1 RM à
43
des personnes âgées, si la relation entre les scores RPE et les intensités de la charge était
fiable. Ils ont rapporté qu'un score RPE égal à 17 (effort difficile sur échelle de mesure de
Borg) correspondrait vraisemblablement à 90 % d'1 RM. Ce résultat semblait en accord avec
l'étude de Lagally et al. (2002) chez des jeunes (score=17.3). Par contre pour des
entraînements de musculation, cette évaluation du RPE ne serait reproductible que pour
certaines intensités de travail. En effet, d'autres études (e.g., Gearhart et al., 2001; Lagally et
al., 2002) semblent en désaccord concernant des intensités plus faibles (30% d'1RM). En
résumé, l'utilisation du RPE semblerait être un bon indicateur de l'effort fourni lors
d'entraînements en course ou en musculation. Cependant, il existerait certaines limites pour
les activités de type intermittent.
Le RESTQ a souvent été utilisé notamment pendant les préparations olympiques de
différentes disciplines (e.g., Bouget et al., 2006; Coutts et al., 2007). Kellmann (2010) a
rapporté une corrélation positive entre les changements de volume de travail et les scores du
RESTQ. Plus spécifiquement en aviron, on retrouve une augmentation du score de stress
général et une diminution des scores de récupération lors de l'augmentation du volume
d'entraînement. Dans d'autres sports comme le tennis, Filaire et al. (2013) ont rapporté
également une relation positive entre la charge de travail et le score de stress général mais
aussi une relation négative entre la charge de travail et les scores de récupération après 16
semaines de travail.
Par ailleurs, d'autres variables révèlent des variations au cours de l'entraînement. En effet,
Filaire et al. (2013) et Kellmann (2010) ont montré une augmentation significative des scores
de fatigue, de manque d'énergie accompagnés par des diminutions des scores de récupération
physique et d'état de forme. Ces variations reflèteraient un déséquilibre entre la phase de
récupération et le niveau de stress général lors d'une augmentation de la charge d'entraînement
44
ou d'intensité de travail. De plus, les auteurs ont indiqué que des augmentations des scores de
stress général, de conflits/pression combinés à des diminutions des scores de bien-être général
ne sont pas uniquement dues aux modifications du programme d'entraînement mais que
d'autres paramètres psychologiques comme les relations avec le coach, auraient un effet sur
ces scores du RESTQ (Filaire et al., 2013; Kellmann, 2010). Cependant, d'autres facteurs sont
à prendre en considération pour diagnostiquer l'état de surentraînement (évolution négative de
la performance quand la récupération est trop courte, diminution de l'estime de soi, manque de
sommeil, irritabilité ainsi que l'augmentation de marqueurs physiologiques comme le rythme
cardiaque et les changements hormonaux). C'est pourquoi d'autres auteurs ont utilisé
simultanément le RESTQ et le POMS afin d'établir de nouvelles relations psychologiques
pour mieux diagnostiquer le surentraînement. Par exemple, Grobbelarr et al. (2010) ont étudié
les relations entre le RESTQ et l'humeur et des caractéristiques spécifiques de joueurs de
rugby (expérience, poste et statut dans l'équipe) au cours d'une saison. Ils ont rapporté que ce
sont vraisemblablement les joueurs remplaçants et avec le moins d'expérience qui
ressentiraient le moins de stress et de fatigue (donc une meilleure récupération) et également
des scores d'humeur négative plus faibles comparés à des joueurs titulaires dotés d'une plus
grande expérience. De plus, le poste du joueur influencerait également ces résultats, en effet
ce sont les avants qui présenteraient de meilleurs profils correspondant au bien-être de
l'athlète.
L'utilisation du RESTQ avec d'autres outils psychologiques et/ou physiologiques serait donc
pertinente dans le suivi de l'entraînement.
45
3. Anxiété
a) Définition et mesure de l'anxiété
L'anxiété est considérée comme un état émotionnel négatif (Jones & Hanton, 2001) et l'une
des potentielles réponses affectives face à un facteur de stress. On différencie
traditionnellement l’état et le trait d’anxiété. Spielberger (1966) définit l'état d'anxiété comme
des “sensations subjectives d'appréhension et de tension, accompagnées ou associées à une
activation ou une excitation du système nerveux autonome” (Spielberger, 1966, p. 17). Il
définit le trait d’anxiété comme “une tendance ou une disposition comportementale acquise
qui prédispose un individu à percevoir un ensemble de circonstances objectivement non
dangereuses comme étant menaçantes, et à répondre à celles-ci par des réactions d'état
d'anxiété disproportionnées par rapport au niveau effectif de la menace” (Spielberger, 1966, p.
17).
Le trait d'anxiété et l'état d'anxiété sont évalués chez les sportifs à l'aide de questionnaires
spécifiques. Le STAI-Y est la version française (State Trait Anxiety Inventory de Spielberger,
1983) qui mesure à la fois l'état et le trait d'anxiété sous forme de 20 questions pour chacune
des deux variables.
b) Evaluation de l'Anxiété et entraînement
Très peu d'études ont évalué le score de trait d'anxiété au cours de l'entraînement. Par contre,
les scores d'état d'anxiété sont très utilisés au cours des périodes de compétition (Carré et al.,
2006; Filaire et al., 2009). La littérature relative à l’état d’anxiété sera développée dans la
partie relative à la compétition.
46
Cependant, il a été rapporté que l'entraînement physique, plus particulièrement lors de
l'entraînement du métabolisme aérobie est corrélé négativement avec les variables "trait"
d'anxiété et dépression (Fox, 2000). Ces résultats ont été confirmés chez des femmes ayant
subies un programme d'entraînement, composé à la fois de course et d'activités de type fitness
pendant 10 semaines (Hülya Asçi, 2003). De plus, il a été rapporté que des personnes avec de
forts traits d'anxiété étaient davantage sensibles au stress généré par l'activité physique
(O'Connor et al., 1996). Par conséquent, d'autres auteurs (e.g., Kenttä & Hassmén, 1998) ont
émis l'hypothèse que le trait d'anxiété pouvait avoir aussi un effet sur la vulnérabilité d'une
personne en état de surentraînement, de la même manière que lors d'un exercice physique
ponctuel. Plus précisément, il existerait une relation positive entre le trait d'anxiété et
l'humeur. En effet, Tobar (2012) a étudié les effets du surentraînement sur les relations entre
le trait d'anxiété et l'humeur, chez deux groupes de nageurs présentant un fort trait et un faible
trait d'anxiété. Il a rapporté que les personnes présentant un faible trait d'anxiété avaient une
plus grande augmentation des états d'humeur négative (anxiété-tension, dépression-
découragement, colère-hostilité) comparées à des nageurs très anxieux. Ces résultats
pourraient se traduire par le fait que ces scores d'états d'humeur sont plus élevés chez les
nageurs très anxieux au repos, ce qui expliquerait une plus faible variation chez ces athlètes
lors de la période de surentraînement par rapport aux moins anxieux. Cependant, Tobar
(2012) a simplement mentionné que les nageurs moins anxieux manquaient de fraicheur lors
cette période précise.
Malgré tout, la littérature autour du score des traits d'anxiété s'est davantage intéressée aux cas
de patients atteints de maladie chronique plutôt qu'à des sportifs de haut niveau.
Par exemple, Herring et al. (2010) ont rapporté les biens-faits de l'activité physique sur les
niveaux d'anxiété des patients. Des exercices supérieurs à 30 minutes ont eu des effets
significatifs sur la santé mentale de patients âgées comparés à des exercices de durée
47
inférieure (10 à 30 minutes). L'entraînement physique a ainsi réduit les niveaux d'anxiété de
patients atteints de panique ou de désordres dépressifs (Blumenthal et al., 1999; Broocks et
al., 1998), mais également de personnes atteintes de cancer, de problèmes cardiovasculaires
ou de fibromyalgie (Herring et al., 2010). Des programmes d'exercices physiques combinés à
des exercices de relaxation, de thérapies comportementales et cognitives sur plusieurs mois
sont tout de même nécessaires pour garantir des diminutions des scores de trait d'anxiété des
patients (Jorm, 1989; Moyer et al., 2004). Plus récemment, Carraro et Gobbi (2012) ont
confirmé une diminution des traits d'anxiété après un programme d'entraînement de 12
semaines chez des patients atteints d'un handicap intellectuel alors que Khan et al. (2008)
n'ont montré aucune différence de trait d'anxiété chez des personnes en bonne santé après un
programme de bodybalance (agilité, relaxation) de 12 semaines.
D'une manière générale, l'entraînement physique permettrait de diminuer le score de trait
d'anxiété aussi bien chez des sportifs que chez des patients âgés atteints de maladies
chroniques et ainsi améliorer l'état de santé mentale des personnes.
Nous allons présenter la troisième partie du suivi de l'entraînement qui correspond aux
relations biopsychologiques.
48
III. PARTIE BIOPSYCHOLOGIQUE A L'ENTRAINEMENT
Dans le contexte du sport professionnel, plusieurs facteurs tels que la lassitude causée par la
répétitivité des entraînements, le statut du joueur dans son équipe, les relations avec
l'entraîneur, influent au quotidien sur la motivation et le niveau d'anxiété des athlètes et donc
sur le bien être psychologique général de l'athlète (Bardel et al., 2010). De plus, l'évaluation et
la pression sociale rencontrées tous les jours entre les dirigeants, entraineurs et joueurs (Bois
et al., 2009) influent sur l'augmentation du niveau cortisol des athlètes (Wirth et al., 2006).
Ces résultats montrent les liens directs existant entre les marqueurs biologiques et
psychologiques
L’objectif de cette partie est de passer en revue les études qui ont abordé conjointement les
indicateurs biologiques et psychologiques présentés précédemment de manière séparée. Ainsi
seront abordées dans une première partie les études associant indicateurs biologiques
(cortisol, testostérone) et états d’humeur, puis les études combinant indicateurs biologiques
(cortisol, testostérone et ratio T/C) et perception de l’état de surentraînement. Les études
associant variables biologiques (cortisol et cortisol/DHEA) et perceptions de la fatigue et de
l’effort seront ensuite développées avant de conclure avec les travaux centrés sur l’utilisation
d’indicateurs biologiques et la mesure de l’anxiété.
4. Marqueurs biologiques et humeur
Nous allons présenter séparément les relations entre les différents marqueurs biologiques
(cortisol, testostérone et T/C) et les états d'humeur sachant que le cortisol est le principal
marqueur rapporté dans la littérature. Le cortisol est donc considéré comme un marqueur de
49
stress psychologique (Hellhammer, 2009). Les augmentations du cortisol permettent à
l'individu d'élever par anticipation son niveau de vigilance, d'attention (Erickson et al., 2003).
Le cortisol joue également un rôle de médiateur de l'humeur et du comportement de l'athlète
(Salvador, 2005). C'est pourquoi de nombreux auteurs se sont intéressés aux relations entre
les composantes de l'humeur et les concentrations de cortisol dans le contexte sportif
(Salvador et al., 2003; Suay et al., 1999).
a) Cortisol et états d'humeur
Les facteurs psychologiques jouent aussi un rôle prépondérant dans l'augmentation du cortisol
pendant l'entraînement (Barron et al., 1985). Lors d'entrainements militaires très intenses Li et
al. (2014) ont rapporté des augmentations des états d'humeur tension-anxiété et dépression-
découragement. Ces perturbations d'états d'humeur reconnues dans ce contexte militaire ont
des incidences sur le niveau de réponse du cortisol. En effet, Morgan et al. (2000) ont
rapporté des augmentations marquées lors des phases de repos. Dans un autre registre,
Yoshihara et al. (2014) ont rapporté qu’un programme d’entraînement de 12 semaines de
yoga entraînait une diminution significative des états d'humeur négative et une stabilisation
des taux de cortisol. Ces résultats biopsychologiques symbolisent un état de bien-être.
Cependant, ils n'ont pas mis en évidence une quelconque corrélation significative entre ces
deux marqueurs physiologique et psychologique.
Après avoir fait le point sur les relations du cortisol et des états d'humeur lors d'entraînements
de type militaire ou plus spécifique au yoga, nous allons maintenant aborder des études
relatives au contexte sportif.
50
Tout d'abord, nous verrons les relations potentielles lors d'entraînements programmés sur une
période relativement longue puis sur des périodes plus courtes. Enfin, nous aborderons un cas
particulier de surentraînement.
Plusieurs auteurs ont rapporté des résultats contradictoires concernant la relation entre la
concentration de cortisol au repos et les états d'humeur après plusieurs semaines ou plusieurs
mois d'entraînement chez des sportifs (e.g., Filaire et al., 2001, Krokosz et al., 2014;
Santhiago et al., 2011; Schelling et al., 2013; Urhausen et al., 1998). En effet, plusieurs effets
sont rapportés : une stabilité du cortisol avec des augmentations des états d'humeurs négatives
(Filaire et al., 2001) ou sans variation des états d'humeur négative (Krokosz et al., 2014;
Santhiago et al., 2011; Schelling et al., 2013) alors que d'autres ont constaté une diminution
de la vigueur avec une stabilisation du cortisol en fin de période d'entraînement (Filaire et al.,
2001; Santhiago et al., 2011). En général, ces résultats démontrent une stabilité
biopsychologique en réponse à une intensité et un volume d'entraînement normal. Ces
résultats font référence à des programmations d'entraînement adaptées sur une saison
complète, comme on en retrouve dans le monde professionnel.
Sur des périodes courtes avec une charge de travail plus importante, parfois accentuée par une
compétition ponctuelle, Filaire et al. (2001a) et Krokosz et al., (2014) n'ont pas non plus
montré de corrélation entre ces mêmes indicateurs alors que Santhiago et al. (2011) ont
rapporté une corrélation positive entre le cortisol et les scores de dépression-découragement et
de colère-hostilité. Filaire et al. (2001a) et Santhiago et al. (2011) ont rapporté une
augmentation du cortisol au repos, tandis qu'en accord avec Martin et al. (2000), les états
d'humeur négative sont généralement restés stables pendant la période intensive, ou ont même
diminué pour l'humeur anxiété-tension (Krokosz et al., 2014).
51
Nous pouvons conclure que très peu de relations entre les états d'humeur négative et le
cortisol ont été rapportées au cours d'un entraînement de courte durée. L'entraînement intensif
ne semble pas avoir d'effet significatif sur les états d'humeur négative.
Concernant l'état d'humeur positive, Santhiago et al.(2011) et Slivka et al. (2010) ont rapporté
une diminution de l'humeur de vigueur après une période d’entraînement centrée sur la
puissance. En effet, Santhiago et al. (2011) ont montré qu'un entraînement en puissance
diminuerait le score de la vigueur alors qu'un entraînement centré plutôt sur le volume aurait
un effet inverse.
En résumé général, les différents travaux ont rapporté soit très peu de relations entre les états
d'humeur et le cortisol, ou des résultats contrastés, que ce soit pour un entraînement
relativement long ou même sur des entraînements de courte durée.
De plus, nous pouvons ajouter que les marqueurs d'humeurs négatives sont relativement
stables lors d'une période de travail intensif alors que ce n'est pas forcément le cas concernant
le marqueur d'humeur positive et les valeurs de cortisol de repos.
Cependant, lorsque les athlètes sont proches du surentraînement les valeurs de repos du
cortisol deviennent très importantes et restent hautes pendant plusieurs semaines voire
plusieurs mois malgré une récupération importante ou un arrêt complet de l'entraînement
(Morgan et al., 1987). En plus de l'augmentation du cortisol, O'Connor et al. (1989) ont
rapporté chez des nageurs surentraînés des augmentations du score total d'états d'humeur.
Plusieurs corrélations positives ont été rapporté entre le cortisol et les états d'humeur négative
pour des athlètes en «overeaching» ou «overtraining»: états d'anxiété-tension et de
dépression-découragement (O'Connor et al., 1989). En effet, lorsque l’individu est soumis à
un stress à long terme, il pourrait se créer des dysfonctionnements au niveau de l'amygdale,
52
région du cerveau considérée comme le système d'alerte aux différents stimuli émotionnels
(Erickson et al., 2003). Ces situations de stress intense et prolongé peuvent entraîner des
troubles de la concentration, des états de fatigue importants voire même des dépressions
(Schmidt et al., 1999). Schmidt et al. (1999) ont rapporté que dans le cas de patients atteints
de problème de dépression chronique, le désordre psychologique est alors associé à
l'altération de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien en réponse au stress. Plus
récemment, des auteurs ont montré que 520 jours d'isolement provoqueraient des états de
stress marqués par des corrélations positives entre les scores d'humeur négative et les taux de
cortisol (Wang et al., 2014). Ces altérations des états d'humeur sont retrouvées chez des
sportifs trop entraînés et fatigués mentalement, pouvant même créer des désordres
psychiatriques chez le sportif (Bär et al., 2013).
Malgré peu de corrélations biopsychologiques au cours d'un entraînement ou de périodes
ponctuelles, nous avons constaté que les états d'humeur pouvaient être perturbés au cours du
surentraînement.
C'est pourquoi, il est fondamental de mesurer conjointement les associations entre le cortisol
et les états d'humeur afin de prévenir le surentraînement.
b) Testostérone et états d'humeur
La testostérone est également utilisée dans le suivi biopsychologique de l'entraînement.
Certains auteurs (e.g., Filaire et al., 2001a) ont montré une diminution significative du taux de
testostérone aussi bien après une période d'entraînement d'une saison complète que lors d'une
période très intensive (Santhiago et al., 2011) alors que Kroskos et al. (2014), Santhiago et al.
(2011), Schelling et al. (2013) et Slivka et al. (2010) n'ont montré aucune diminution après un
programme d'entraînement comparable. Comme pour le cortisol et le rapport T/C, toutes ces
53
études n'ont mentionné aucun lien entre la testostérone et les états d'humeur pendant
l'entraînement. Très peu d'études se sont intéressées aux effets des conditions d'entraînement
extrêmes sur des associations entre la testostérone et les états d'humeur. Ces relations sont
plutôt étudiées en période de compétition.
En conclusion, les résultats montrent que les joueurs présentent des états d’humeurs
relativement stables au cours des entraînements intenses en début de saison (Filaire et al.,
2001a; Schelling et al., 2013) malgré des variations des marqueurs biologiques. Néanmoins,
les états d'humeur positive et négative peuvent varier après des mois d'entraînement, en fin de
saison (Filaire et al., 2001a). La baisse des performances (pourcentage de victoires) en fin de
saison aurait aussi un effet psychologique négatif sur les états d'humeur (voir partie 1.2.).
Enfin, la stabilité des différents marqueurs hormonaux en fin de saison montrent toutefois que
les conditions d'entraînement respectent en général un équilibre entre la charge de travail et la
récupération afin d'éviter l'état de surentraînement.
5. Marqueurs biologiques et perception de l'état de surentraînement
Dans un second temps, nous allons aborder les cas d'études qui se sont consacrées aux
relations entre les marqueurs biologiques (cortisol, ratio T/C et crétine kinase) et la perception
de l'état de surentraînement.
Maso et al. (2004) ont rapporté des corrélations négatives entre le score du questionnaire de
d'état de surentraînement (SFMS) et la testostérone (r = -0.6) et entre le score du SFMS et le
rapport T/C (r = -0.43), démontrant une baisse significative de la concentration en
testostérone associée à une augmentation de la perception de l’état de surentraînement chez
des rugbymen lors d'une période intensive de la saison. Habituellement, c'est plutôt l'altération
54
des taux de cortisol qui témoigne de l'augmentation importante de la charge d'entraînement.
En effet, Elloumi et al. (2008) ont rapporté une corrélation positive (r = 0.66) entre la
concentration de cortisol de repos et le score du SFMS. Malgré des taux de cortisol plutôt
stables, les auteurs ont démontré que plus le score du questionnaire de la SFMS était élevé,
plus le taux de cortisol était important. Ils ont aussi montré une corrélation négative ( r = -
0.61) entre le rapport T/C et le score du SFMS. La diminution du rapport T/C de repos (-14
%) était donc liée à l'augmentation du score du SFMS après des périodes compétitives
importantes. Ces résultats sont en accord avec Coutts et al. (2007), qui ont associé la baisse du
ratio T/C et l'augmentation du score du SFMS à une baisse des performances. Cependant, les
scores moyens du SFMS relevés par Elloumi et al. (2008) étaient inférieurs à 20 (15.7) et ne
permettent donc pas d'affirmer que les joueurs étaient en état de surentraînement (Score
supérieur à 20).
Alaphilippe et al. (2012) ont également rapporté des corrélations positives entre le score de
surentraînement et d'autres marqueurs physiologiques tels que la créatine kinase (CK) (r =
0.29) (témoin de la dégradation ou de la fatigue musculaire) au cours du suivi de
l'entraînement chez de jeunes rugbymen. Les résultats semblent montrer une adaptation
musculaire à la répétition de contacts et traumatismes occasionnés par la discipline. En effet,
au cours de l'entraînement Alaphilippe et al. (2012) ont rapporté une augmentation de la CK
durant les 3 premières semaines, puis une stabilisation combinée de sa concentration et du
score du SFMS (en moyenne inférieur à 5). Ces variations biopsychologiques sont synonymes
d'un bon état de forme chez ces jeunes.
L'évaluation conjointe du SFMS avec plusieurs marqueurs biologiques semble être
représentative de l'évolution de la perception de l'état de surentraînement des sportifs au cours
d'une saison.
55
6. Marqueurs biologiques et évaluation de la perception de la fatigue
Plusieurs auteurs ont rapporté l'existence des relations entre les marqueurs biologiques
(cortisol et le ratio DHEA/cortisol) et les marqueurs de la perception de la fatigue.
a) cortisol et perception de la fatigue
Filaire et al. (2013) ont rapporté une diminution de la concentration en cortisol pour chaque
prélèvement réalisé dans la journée après 16 semaines d'entraînement intense, témoignant d'un
dérèglement de l'adaptation à l'entraînement. Les valeurs de repos du cortisol, après avoir
augmenté de façon normale lors d'une situation stressante, retrouveraient des valeurs plus
basses dans des situations de stress chronique où l'organisme ne réussit plus à se réguler. De
plus, ces auteurs ont rapporté que ces réponses du cortisol seraient liées négativement à
l'augmentation générale du stress mesuré par le RESTQ (r = - 0.52). Comme l'ont rapporté
plus tôt Bois et al. (2009), plusieurs facteurs psychologiques tels que l'importance de la
victoire, les attentes des entraîneurs et des parents, le statut social viennent altérer le bien être
des athlètes, notamment chez les jeunes. Bien que ces auteurs n'aient pas mesuré les
concentrations en cortisol, Rohleder et al. (2007) ont tout de même rapporté que des
conditions d'évaluation sociale pourraient avoir un rôle modérateur dans l'augmentation du
cortisol. Par contre, contrairement à Filaire et al. (2013), Bouget et al. (2006) ont montré une
hausse du cortisol en réponse à l'augmentation de la charge d'entraînement. De plus, ils ont
rapporté une corrélation positive entre les changements de cortisol de repos et ceux de la
variable plaintes physiques du RESTQ ( r =0.69).
Ces résultats contradictoires au niveau du cortisol pourraient s'expliquer par la durée de la
période d'entraînement, beaucoup plus importante dans les travaux de Filaire et al. (2013).
56
Cependant, nous retrouvons des corrélations entre le cortisol et les réponses du RESTQ quel
que soit la durée de la période d'entraînement.
b) Ratio cortisol/DHEA ou DHEA/cortisol et la perception de la fatigue
D'autres marqueurs biologiques ont été confrontés aux variables du RESTQ. Par exemple, le
ratio cortisol/DHEA, qui représente l'équilibre entre activités catabolique et anabolique. En
effet, un haut ratio cortisol/DHEA a été lié par exemple à un stress chronique (Jeckel et al.,
2010), mais aussi à la dépression (Young et al., 2002), et à des troubles cognitifs (Ferrari et
al., 2001). Un ratio élevé le matin serait, d'après van Niekerk et al (2001), associé à une
anxiété élevée. Young et al (2002) ont montré que la hausse de ce ratio représenterait un
marqueur d'état d'ordre psychiatrique lors d'un déséquilibre du système endocrinien,
caractérisé par un déficit de la mémoire et de l'apprentissage. De plus, Bouget et al. (2006) et
Fischer et al. (1992) ont montré qu'une importante diminution du ratio DHEA/Cortisol
semblait indiquer un état de fatigue et a été proposé comme un moyen d'évaluer l'effort
physique dans différents sports, notamment après un entraînement en force. Bouget al. (2006)
ont rapporté une corrélation négative entre le DHEA-S/Cortisol et les variations des
composantes somatiques du stress (fatigue, stress émotionnel, stress social), plus précisément
avec le manque d'énergie ( r=-0.65) et le stress social (r=-0;7).
Cette étude témoigne de l'existence d'une relation directe entre le DHEA/C au repos,
l'augmentation de la charge de l'entraînement et l'évaluation subjective du stress ainsi que la
récupération chez des femmes cyclistes.
En résumé, ces travaux indiquent que le DHEA/C ou le C/DHEA semble être un outil
intéressant dans le suivi de l'entraînement car il présente des liens directs avec des marqueurs
psychologiques du stress.
57
Pour conclure sur cette partie, nous avons rapporté que très peu d'études ont montré des
relations significatives entre les marqueurs biologiques et les états d'humeur, mais par contre
les relations entre les marqueurs biologiques et les indices de perception du surentraînement
seraient intéressantes lors du suivi longitudinal des indices de fatigue et d'état de forme des
joueurs. De plus, les marqueurs de perception de la fatigue et du stress mesurés par le RESTQ
sont aussi liés de façon significative avec les marqueurs physiologiques, c'est pourquoi cette
relation présente un grand intérêt dans le suivi biopsychologique des athlètes.
Après avoir présenté la littérature relative au suivi des marqueurs biopsychologiques au cours
de l'entraînement, nous allons maintenant présenter les principaux effets de la compétition sur
les marqueurs biopsychologiques.
59
CHAPITRE B : REVUE DE LITTERATURE:
LES MARQUEURS DU STRESS ET DE LA FATIGUE AU
COURS DE LA COMPETITION
60
Tout d'abord, afin de mieux appréhender le contexte compétitif où évoluent les athlètes, nous
allons rappeler quelques notions importantes. Biondi et Picardi (1999) ont rapporté que la
compétition sportive pouvait être assimilée aux conditions de stress telles que les examens ou
des sauts en parachute. Par conséquent, la compétition sportive est composée de plusieurs
processus stressants non présents à l'entraînement, qui sont en mesure de perturber le bien-être
du sportif. En plus de l'effort physique qu'occasionne l'activité en elle-même, un objectif de
résultats (Salvador et Costa, 2009), la pression du résultat avant, pendant et après le mach,
une pression relationnelle entre les joueurs (statut du joueur) et/ou les entraîneurs, parfois un
manque d'expérience, mais aussi dans certains cas l'attente d'une performance comme
récompense des sacrifices réalisés à l'entraînement, viennent s'ajouter le jour de la
compétition. Ainsi ces caractéristiques font partie des facteurs potentiellement perturbateurs
de l'équilibre émotionnel et physiologique du joueur. Même si les athlètes répondent
différemment au sentiment de stress provoqué par la compétition, certains peuvent voir leur
niveau de performance sensiblement diminuer. Ainsi de nombreuses études se sont intéressées
dans un premier temps aux réactions précompétitives (e.g., Carré et al., 2006; Filaire et al.,
2001b; Passelergue & Lac; 1999) puis à celles rencontrées après la compétition (e.g., Arruda
et al., 2014; Elloumi et al., 2008; Salvador, 2005). Cependant, le manque d'expérimentations
sur deux notions nous ont tout de même interrogés. D'une part, rares sont les études qui se
sont vraiment intéressées aux réactions au stress pendant la rencontre ou la compétition
(Aizawa et al., 2006; Passelergue & Lac; 1999), et d'autre part, il serait intéressant de
comprendre si un phénomène d'habituation pourrait s'installer chez des sportifs au cours de la
répétition des matchs ou de compétitions officielles.
61
Dans cette partie, nous présenterons tout d’abord la littérature relative aux principaux
marqueurs physiologiques utilisés pour le suivi des athlètes en compétition, puis de manière
similaire, les travaux basés sur les principaux indicateurs psychologiques. Enfin dans une
troisième partie, nous présenterons les études ayant associé ces deux familles d’indices pour
proposer un suivi biopsychologique de l’athlète lors de cette phase.
62
I. PARTIE PHYSIOLOGIQUE : LES INDICES DE SUIVI EN COMPETITION
1. Le stress précompétitif et ses marqueurs
a) le cortisol
De manière générale, les études qui ont abordé l'impact du stress en compétition ont rapporté
la présence d'un stress anticipatif chez les sportifs avant le début de l’épreuve qui serait à
l'origine de l'augmentation de la concentration du cortisol (Aubets & Segura, 1995; Filaire et
al., 2001b; Passelergue, Robert & Lac, 1995). En effet, ce stress anticipatif se produit bien
avant le début de la compétition. La plupart des travaux ont mesuré l’évolution du cortisol
entre 1 heure (Eubank et al., 1997; Robazza et al., 2012) et quelques minutes avant le début
de la compétition (Bateup et al., 2002; Filaire et al., 2001b; McLellan et al., 2011; Moreira et
al., 2012; Passerlergue & Lac, 1999; Salvador et al., 2003); mais d’autres auteurs, rapportent
des augmentations également plusieurs heures avant la compétition (Elloumi et al., 2008;
Filaire et al. 2007; Passelergue et al., 1995; Passerlergue & Lac, 1999), voire même un jour
avant (Bateup et al., 2002). Les valeurs de cortisol seraient d'autant plus importantes que la
compétition se rapproche (McLellan et al., 2011). Il a été aussi rapporté que le niveau de
pratique influait sur la réaction du cortisol avant la compétition: les sportifs de haut-niveau
auraient des valeurs de cortisol supérieures à celles d’athlètes de niveau inférieur (Filaire et
al., 2001b; Passelergue et al., 1995). Plusieurs auteurs émettent l’hypothèse que
l'augmentation de la capacité de performance serait associée à une augmentation des
concentrations de cortisol (Moreira et al., 2012; Passelergue et al., 1995) dans le but de
répondre aux besoins d'une mobilisation énergétique accrue (Alix-Sy et al., 2008; Passelergue
et al., 1997).
63
Deux autres éléments à prendre en considération sont le niveau d'importance de la
compétition et la nature du sport. Il a été rapporté que les concentrations de cortisol
précompétitives sont supérieures lors d'une compétition officielle par rapport à celles
mesurées lors de rencontres amicales (Moreira et al., 2013) ou lors de compétitions simulées
(Passelergue et al., 1995). De même les taux de cortisol sont proportionnels au niveau
d'importance de la compétition (Filaire et al., 2001b; Elloumi et al., 2008; Moreira et al.,
2012). Il a été aussi rapporté que les concentrations de cortisol en situation précompétitive
étaient supérieures chez des sportifs pratiquant des sports d'opposition (ex: handball, lutte)
(Filaire et al., 1996; Passelergue & Lac; 1999) comparativement à celles mesurées chez des
athlètes qui pratiquent des sports individuels sans opposition (ex: haltérophilie ou natation)
(Aubets & Segura, 1995; Passerlergue et al., 1995).
Paradoxalement, Gonzalez-Bono et al. (1999) n'ont trouvé aucune augmentation des valeurs
de cortisol avant la compétition. Dans leur étude, ils ont comparé les valeurs du cortisol au
repos avant un match officiel de basketball et avant des tests physiologiques et
psychologiques réalisés en laboratoire. Dans les deux situations, il est possible qu'il y ait eu
un stress anticipatif qui pourrait avoir masqué les réactions de cortisol lors de la compétition
officielle. Une autre explication envisageable serait, dans les sports où le nombre de matchs
est particulièrement important comme en sport collectif, un phénomène d'habituation aux
situations de compétition, qui pourrait générer moins de stress précompétitif. Cependant, cette
deuxième hypothèse n'a, à notre connaissance, jamais été confirmée. En effet, Alix-Sy et al.
(2008) et Rohleder et al. (2007) ont constaté des augmentations du cortisol avant le début de
la compétition en sport collectif et lors de plusieurs évaluations en danse. Il semblerait que,
64
d'après les auteurs, il n'y ait pas de phénomène d'habituation. Cependant, le faible nombre de
travaux dans ce domaine ne permet pas de conclure de manière formelle.
b) La testostérone
La testostérone varie dans des proportions beaucoup plus faibles que celle du cortisol lors de
la phase précompétitive. En effet, plusieurs auteurs ont rapporté aucune différence
significative entre les moyennes des concentrations de repos et celles d'avant match en sport
collectif ou individuel (Filaire et al.; 2001b; Gonzalez-Bono et al., 1999; Le Panse et al.,
2012; Oliveira et al.; 2009, Passelergue et al., 1995; Passelergue & Lac, 1999). Plus rarement,
quelques auteurs ont montré des diminutions (Kivligan et al., 2005). Plusieurs travaux
rapportent des augmentations des taux de testostérone avant le début de la compétition
(Bateup et al., 2002; Elloumi et al., 2008; Oliveira et al., 2009) qui pourraient être dues à la
présence d'un important facteur motivationnel et à une forme d'agressivité (Bateup et al.,
2002; Booth et al., 1989; Salvador et al., 2003). Cet effet anticipatif mettrait l'athlète dans des
bonnes dispositions physiques et mentales en vue d'une confrontation sportive (meilleure
coordination, amélioration de la fonction psychomotrice, prise de risque importante dans la
stratégie). D'après Salvador (2003), il existerait un lien significatif entre l'augmentation en
testostérone d'avant match et la performance qui va être réalisée. L'importance de la rencontre
ressentie par les sportifs semble être également déterminante dans les variations de
testostérone en sports collectifs (Archer et al., 2006). De plus, la sécrétion de la testostérone
serait influencée par le statut de l'équipe ou de l'athlète et/ou de son niveau d'implication avant
la rencontre (Salvador, 2005). Cela pourrait expliquer les disparités dans les variations de
testostérone avant la compétition (Elloumi et al., 2008; Oliveira et al., 2009).
65
En résumé, la testostérone varie peu lors de la phase précompétitive, il semble cependant que
les paramètres psychologiques pourraient influencer les faibles variations de testostérone
avant le début de la compétition.
c) Le ratio T/C
Très peu d'études se sont intéressées au ratio T/C lors de la phase précompétitive (Elloumi et
al., 2008; Passelergue & Lac., 1999; Gaviglio et al., 2014). Elloumi et al. (2008) et
Passelergue et Lac (1999) ont rapporté respectivement des diminutions de ce rapport lors de
deux rencontres internationales de rugby et lors de deux jours de compétition en lutte. En
effet, les augmentations de cortisol varient dans des proportions nettement supérieures à celles
de la testostérone lors de la phase précompétitive, donc le ratio T/C varie dans le sens inverse
des taux de cortisol, c'est sans doute la raison pour laquelle la plupart des auteurs ont choisi de
suivre séparément les évolutions de cortisol et de testostérone avant la compétition.
Cependant, Gaviglio et al. (2014) ont montré des ratios T/C précompétitifs supérieurs chez les
vainqueurs comparés aux perdants en rugby. Les auteurs émettent l'hypothèse que ce rapport
pourrait être un marqueur de récupération du match de la semaine précédente. L'équipe ayant
le ratio T/C le plus élevé serait celle qui a le mieux récupéré. Cela confirme l'intérêt du suivi
du ratio T/C en tant qu'indicateur de la récupération.
D'autres travaux sur l'évaluation du rapport T/C lors de la phase précompétitive sont
nécessaires pour mesurer l'intérêt de son utilisation.
66
d) DHEA/DHEA-S
Comme pour le ratio T/C, la DHEA et le DHEA-S ont été peu étudiés lors de la phase
précompétitive (Ebrahimpour et al., 2011; Le Panse et al., 2012; Wang et al., 2009).
Ebrahimpour et al. (2011) et Le Panse et al. (2012) n'ont rapporté aucune variation
significative entre ses valeurs de repos et celles mesurées avant la compétition, alors que
Wang et al. (2009) ont montré une diminution significative du DHEA-S uniquement chez des
golfeurs ayant été éliminés de la compétition. La phase précompétitive semble montrer très
peu d'effets significatifs sur la concentration en DHEA ou DHEA-S.
En conclusion, la phase précompétitive entraîne des réactions différentes au niveau des
marqueurs physiologiques. En effet, le cortisol semble être le marqueur qui varie en plus
grande proportion, entre le repos et la phase précompétitive. Généralement, le stress
anticipatif provoque une augmentation du cortisol tandis que la concentration de testostérone
ne varie qu'en très faible proportion.
2. Les marqueurs de la fatigue et du stress au cours de la compétition et lors de la
phase post-compétitive
a) le cortisol
Très peu de travaux ont étudié les variations des marqueurs physiologiques au cours d'une
compétition. Pour des raisons évidentes de faisabilité, la plupart des travaux ont mesuré le
cortisol 10 à 15 minutes après l'arrêt de la compétition (Filaire et al., 2009; Gonzalez-Bono et
al., 1999; Moreira et al., 2013; Passelergue & Lac, 1999). De même un certain nombre
d'auteurs ont choisi, pour des raisons de commodité, d'étudier des réactions des sportifs dans
des situations de simulation de compétition ou lors de rencontres amicales. Il ont mis en
67
évidence que les réponses de cortisol d'après match lors d'une compétition officielle sont
supérieures à celles de matchs non officiels (Moreira et al., 2012; Passelergue et al., 1995). En
effet, Passelergue et al. (1995) ont rapporté des moyennes de cortisol jusqu'à 3 fois
supérieures après la compétition comparées à celles obtenues lors de simulations. Ces
résultats confirment l'impact de la compétition sur le niveau de stress et de fatigue post-
compétitive des athlètes. Bien que plusieurs auteurs se soient intéressés à l'évolution de ce
marqueur entre la phase précompétitive et post-compétitive (Arruda et al., 2014; Bateup et al.,
2002), il semble plus pertinent de mesurer les différences entre les valeurs de cortisol de repos
et celles de fin d'épreuve. En effet, deux facteurs pourraient sous-estimer la réaction du
cortisol lors d'une compétition. Tout d'abord, lorsque la compétition est suffisamment longue,
le fait de faire des prélèvements pré et post compétitifs ne prend pas en compte la diminution
du cortisol due au rythme circadien (Thuma et al., 1995). Ensuite, il est vraisemblable que le
stress anticipatif augmente les taux de cortisol avant l'effort et donc atténue voire masque les
réactions du cortisol au cours et après la compétition (Elloumi et al., 2008; Passelergue &
Lac; 1999).
De manière générale, il ressort de fortes augmentations des taux de cortisol juste après une
course lors des épreuves de longue durée comme le marathon ou l'ultramarathon (Bachi et al.,
2014; Kupchak et al., 2014). La réaction du cortisol est proportionnelle à la demande
énergétique lors de ce type d'effort (Lac & Berthon, 2000). De même en sport collectif, les
valeurs de cortisol sont particulièrement importantes, sans doute en réaction à l'intensité et à
la durée de l'effort (Arruda et al., 2012; Gonzalez-Bono et al., 1999; Elloumi et al., 2008;
McLellan et al., 2011) mais également en fonction des chocs et traumatismes, comme en
rugby (McLellan et al., 2011; Elloumi et al., 2008). Dans les sports où le temps d'effort et la
68
contrainte énergétique sont nettement plus faibles, comme en lutte (Passselergue & Lac,
1999), en haltérophilie (Passelergue et al., 1995) ou en force athlétique (LePanse et al., 2012),
on enregistre également des augmentations importantes de cortisol (Filaire et al., 2001b; Le
Panse et al., 2012; Passselergue & Lac, 1999). Dans ces activités, le cortisol est
principalement représentatif d'un stress psychologique plutôt que d'une contrainte
métabolique.
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à l'utilisation du cortisol pour mesurer la récupération
post-compétitive. La plupart des travaux rapportent des diminutions des taux de cortisol dans
les heures qui suivent la fin de l'épreuve (Filaire et al., 2009; Elloumi et al., 2003; Lac &
Berthon, 2000; McLellan et al., 2011; Passelergue & Lac, 1999). Ensuite, on constate que les
valeurs de cortisol chutent puis retournent progressivement à des valeurs de repos (Elloumi et
al., 2003; Lac & Berthon, 2000; McLellan et al., 2011; Passelergue & Lac, 1999). Les auteurs
s'accordent sur la nécessité de récupérer au moins 5 jours après un match de rugby (Elloumi et
al., 2003; Mc Lellan et al., 2011).
Cette diminution des taux de cortisol pourrait être représentative d'une phase anabolique
nécessaire à la récupération musculaire et métabolique (Mc lellan et al., 2011). Puis les taux
de cortisol ont tendance à remonter après 5 jours, parallèlement à un retour du niveau
d'intensité aux entraînements, pour préparer la prochaine rencontre (MCLellan et al., 2011).
Pour conclure, la compétition entraîne généralement de fortes augmentations des taux de
cortisol juste après la rencontre par rapport aux valeurs de repos. Cependant, l'effort physique
ne serait pas le seul facteur responsable de ces augmentations. Dans des sports de combats où
la durée d'effort est plus faible, d'autres facteurs tels que le stress psychologique influencerait
sur les valeurs de cortisol juste après la compétition. De plus, la compétition en lutte ou en
69
sport d'opposition, il ressort que 5 à 8 jours serait donc nécessaires pour récupérer
complètement.
b) La testostérone
Contrairement au cortisol, le contexte (simulation et compétition) n'aurait aucun effet
significatif sur les valeurs de testostérone à la fin d'une épreuve. Par exemple, Passelergue et
al. (1995) n'ont montré qu'une légère augmentation entre les valeurs de testostérone en
situation compétitive et lors de simulations.
Lors d'efforts de longue durée, les résultats sont contrastés. De manière générale, les taux de
testostérone diminuent significativement après un ultramarathon (Tauler et al., 2014) et un
marathon (Karkoulias et al., 2008). Des auteurs ont mis en avant le fait qu'une forte
augmentation de cortisol pouvait réduire la synthèse à l'origine de la concentration en
testostérone (Crewther et al., 2011; Cunniffe et al., 2010), notamment après des efforts
d'endurance (Daily et al., 2005). En effet, les efforts de très longue durée à dominante aérobie
stimulent la néoglucogénèse et favorisent donc la dégradation musculaire. Cependant, lors
d'efforts comme le rugby qui sollicitent plutôt des qualités de puissance et d'explosivité,
Elloumi et al. (2008) ont montré des diminutions puis des augmentations après deux matchs
internationaux de rugby. D'autres auteurs ont aussi rapporté des résultats contrastés. En effet,
en basket, Arruda et al. (2012) a montré des augmentations de testostérone entre le début et la
fin du match alors que Gonzalez-Bono et al. (1999) n'ont montré aucune différence
significative entre les valeurs recueillies juste après la compétition et celles de repos. Il
semblerait qu'il existe une forme de constance dans les variations de testostérone en réaction à
70
des efforts de course de longue durée comme le marathon. Par contre, les résultats sont
beaucoup moins unanimes en sport collectif. C'est pourquoi, nous pourrions en déduire que
les sports collectifs entraîneraient des réactions différentes par rapport à des sports
d'endurance. Dans les sports où le temps d'effort et la contrainte énergétique sont nettement
plus faibles, les réactions en testostérone sont unanimes. En effet, les auteurs ont rapporté
aucune variation des valeurs de testostérone après des combats en lutte (Passelergue & Lac,
1999) ou en judo (Filaire et al., 2001b) ou même en haltérophilie (Passelergue et al., 1995).
Cependant, il ressort que la performance aurait un impact sur les réactions de testostérone
juste après la compétition, chez des vainqueurs et des perdants (Wood et al., 2012). Nous
présenterons plus en détails ces résultats dans la partie 2.3.
Nous pouvons donc déduire que la plupart des travaux ont montré essentiellement des
diminutions de testostérone dans les sports de longue durée à forte dominante aérobie, telles
que les courses d'endurance.
D'autres travaux sur la testostérone ont été menés afin d'étudier ses variations au cours de la
phase de récupération. Les auteurs ont montré des valeurs de testostérone significativement
supérieures les jours qui ont suivi la compétition comparées à celles de repos, avant de
retrouver des valeurs normales au bout de 5 jours (Elloumi et al. 2003; Lac & Berthon, 2000;
Passelergue & Lac, 1999). Par contre après des courses d'endurance, les valeurs de
testostérone restent toujours inférieures aux valeurs de repos les jours suivants. En effet, du
fait que les taux de testostérone chutent énormément après une semi-marathon, certains
auteurs ont observé qu'un délais d'une semaine était nécessaire avant de retrouver des valeurs
équivalentes à celles de repos (Karkoulias et al., 2008). La durée de récupération est donc
sensiblement plus longue après des efforts de ce type.
71
Comme lors de la phase précompétitive, les concentrations en testostérone varient en très
faible proportion mais seraient tout de même diminuées après des efforts de très longue durée.
Toutefois, il semblerait que les concentrations en testostérone augmentent de manière
significative lors des jours de récupération. Pour conclure, les variations de testostérone
connaissent donc une trajectoire inverse à celles du cortisol, et témoignent ainsi d'une
tendance anabolique lors de la phase de récupération.
c) Le rapport T/C
Les auteurs ont très peu utilisé le marqueur T/C en phase compétitive, cependant la plupart
(e.g., Doan et al., 2007; Elloumi et al., 2008; Munoz et al., 2010 et Passelergue et Lac, 1999)
ont rapporté des diminutions significatives entre les valeurs de repos et les valeurs post-
compétitives. Elloumi et al. (2008) ont émis l'hypothèse que cette diminution serait non
seulement liée à l'effort de la rencontre qui vient de se terminer, mais serait aussi révélatrice
d'une forme d'engagement sur un adversaire de niveau égal. De plus, Munoz et al. (2010) ont
rapporté que les augmentations de cortisol post-compétitives refléteraient une stimulation de
l'axe Hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui serait due à la mobilisation accrue des
réserves énergétiques qui caractérise un match de tennis. Par conséquent, de très fortes
augmentations de cortisol combinées à de faibles variations de testostérone reflètent une
diminution du ratio T/C juste à l'issue de la rencontre. Ainsi les variations de T/C suivent une
direction inverse à celles du cortisol, et seraient dépendant de l'intensité du match ou de la
compétition. Cependant, l'utilisation du rapport T/C le jour de la compétition ne semble pas
très pertinente car il apporte peu de renseignements supplémentaires par rapport à ceux
rapportés par le cortisol. Par contre, il semble particulièrement opportun de suivre ce ratio les
72
jours qui suivent la compétition. Des auteurs ont étudié le rapport T/C dans le cadre du suivi
de la récupération (Elloumi et al., 2003, Lac et Berthon, 2000; Passelergue & Lac, 1999; West
et al., 2010). Ils ont rapporté une augmentation significative du rapport T/C 3 à 5 jours après
la compétition, qui pourrait être un indicateur d'un statut anabolique nécessaire à la
récupération post-compétitive. Ils en ont conclu que 5 jours de récupération seraient
nécessaires afin de retrouver les valeurs de repos. Ces conclusions semblent être en accord
avec des résultats plus récents. En effet, Montgomery et al.( 2008) ont montré que des joueurs
étaient encore fatigués 3 jours après la compétition et Johnston et al. (2013) ont rapporté la
nécessité de récupérer entre 5 et 10 jours après un exercice intense de type compétitif. Le
rapport T/C semblerait donc être un outil pertinent pour évaluer l'état de récupération des
sportifs.
Par contre, à notre connaissance, très peu de travaux se sont intéressés aux variations de la
DHEA ou du DHEA-S en phase post-compétitive. De plus, les résultats sont contrastés. En
effet, Munoz et al. (2010) et Wang et al. (2009) ont rapporté respectivement des diminutions
de DHEA juste après un match de tennis et de DHEA-S un jour après une performance
négative réalisée par des golfeurs, alors que Le Panse et al. (2012) ont montré des
augmentations significatives après une compétition de force athlétique.
Concernant la phase de récupération, Wang et al. (2009) ont montré que les taux de DHEA-S
restaient très bas et inférieurs aux valeurs de repos pendant les 5 jours qui ont suivi la
compétition.
En conclusion, le cortisol est le marqueur physiologique qui présente des taux de variations
les plus importants. En effet, lors de la phase précompétitive, ses valeurs sont généralement
supérieures à celles mesurées au repos. Les mêmes constats sont retrouvés juste après la fin de
73
la compétition. Contrairement au cortisol, les concentrations de testostérone ne varient qu'en
très faible proportion. En effet, très rarement, des auteurs ont rapporté des augmentations de
testostérone lors de la phase précompétitive. Par contre, les variations de testostérone sont
plus contrastées juste après la compétition. Il semblerait que les courses de longue durée
entraînent constamment une diminution significative des valeurs de testostérone alors qu'il
existerait en moyenne, très peu de variations dans les sports de combats individuels et les
sports collectifs..
Concernant le ratio T/C, les auteurs ont rapporté une variation inverse à celle du cortisol. En
effet, la compétition entraîne très souvent une diminution significative du ratio T/C alors que
le cortisol augmente. Cet indice est très utile dans la phase post-compétitive car il renseigne
sur l'état de fatigue des athlètes. Les auteurs ont ainsi rapporté une augmentation significative
du ratio T/C les jours qui ont suivi la compétition. Ces résultats ont donc montré une tendance
anabolique lors de la phase de récupération des athlètes.
Après avoir présenté le suivi des indices physiologiques, nous allons maintenant aborder les
indices psychologiques relatifs à la compétition.
74
II. PARTIE PSYCHOLOGIQUE: LES INDICES DE SUIVI EN COMPETITION
1. Le stress précompétitif et ses marqueurs psychologiques
a) l'humeur
Comme lors du suivi de l'entraînement, les états d'humeur sont très souvent évalués lors de la
phase précompétitive afin de mieux appréhender le niveau de stress psychologique des
athlètes (Booth et al., 1989; Diaz et al., 2013; Gonzalez-Bono et al., 1999; Hernandez et al.,
2009; Salvador et al., 2003). Dans un premier temps, nous aborderons les liens entre le score
total d'humeur et la performance, ensuite nous présenterons les résultats autour du score total
d'humeur en phase précompétitive, et enfin nous terminerons par les résultats des états
d'humeur négative et positive.
Tout d'abord, la littérature s'est intéressée aux relations entre les émotions ressenties par les
athlètes en phase précompétitive et la performance. En effet, les athlètes et les entraîneurs
reconnaissent qu'une bonne maîtrise de ses émotions juste avant la compétition est considérée
comme un facteur important de la performance (Prapavessis, 2000). Le score total d'humeur
fait partie des indicateurs utilisés afin de mieux interpréter les émotions précompétitives des
athlètes. D'après Morgan (1980), un profil d'état d'humeur de type iceberg juste avant la
compétition serait associé positivement avec le succès par rapport à des athlètes qui
présenteraient un profil d'état d'humeur opposé. Beedie et al. (2000) viendront apporter de
nouveaux éléments sur cette relation, en indiquant que le score total d'humeur précompétitif
serait un meilleur indicateur de la performance dans un sport individuel de courte durée
comme l'haltérophilie, plutôt que dans un sport collectif, où les réponses individuelles d'état
d'humeur et les différents critères de performance non maitrisables (arbitre, adversaires…)
seraient autant de paramètres qui pourraient minimiser l'association entre le score total
75
d'humeur précompétitif et la performance. Ce constat semblerait en accord avec Gonzalez-
Bono et al. (1999) qui ont rapporté un score total d'humeur précompétitif inférieur chez des
perdants par rapport à celui des vainqueurs en basketball. De plus, plusieurs auteurs (e.g.,
Craighead, Privette, Vallianos & Byrkit, 1986; Daiss, LeUnes & Nation, 1986; Terry &
Young, 1996) ont plus tard mis en question l'association positive entre l'expérience du succès
et le profil d'humeur de type iceberg, en ne rapportant aucune différence significative entre le
score total d'humeur précompétitif chez des athlètes habitués au succès par rapport à des
athlètes moins en réussite. En effet, Beedie et al. (2000) ont rapporté également que la
différence de niveau des athlètes n'influençait pas le score total d'humeur avant la
compétition. A l'inverse, Prapavessis (2000) a rapporté que le score total d'humeur
précompétitif ne serait ni un indicateur fiable sur l'issue de la rencontre, ni un bon indicateur
sur le statut ou le rang occupé par l'athlète avant la compétition. Par contre, il prétendait que
le statut de l'athlète serait considéré comme un bon indicateur du score total d'humeur
précompétitif.
Ces résultats contrastés mettraient en doute d'une part l'effet du rang ou du statut de l'athlète
sur les états d'humeur des athlètes et d'autre part la pertinence de l'association entre le score
total d'humeur précompétitif et la performance.
Nous nous sommes également intéressés à une autre partie de la littérature sur l'humeur, qui
nous renseigne plus directement sur les effets de la compétition. Des travaux ont montré que
la phase précompétitive pouvait entraîner des augmentations du score total d'humeur (Diaz et
al., 2013; Oliveira et al., 2009; Salvador et al., 2003), le score total d'humeur précompétitif
présentant des valeurs supérieures à celui mesuré au repos.
76
Cependant, nous ne pouvons pas affirmer que cette augmentation du score total d'humeur
précompétitive est constante avant chaque compétition. En effet, les résultats sont contrastés.
Par exemple, Gonzalez-Bono et al., (1999) n'ont rapporté aucune différence significative alors
que Booth et al. (1989) ont même montré une diminution du score total d'humeur.
D'autres auteurs ont plutôt rapporté des effets de la compétition sur les états d'humeur
négative lors de la phase précompétitive, notamment des augmentations. En effet, plusieurs
d'entre eux (e.g, Diaz et al., 2013; Hernandez, Torres-Luque & Olmedilla, 2009; Salvador et
al.; 2003) ont montré que l'état d'humeur anxiété-tension est significativement plus élevé
avant la compétition comparativement au jour de repos. De manière similaire, d'autres auteurs
ont rapporté des augmentations de l'état d'humeur colère-hostilité d'autant plus chez des
athlètes habitués au succès (Cockerill, Nevill & Lyons, 1991; Hernandez et al., 2009;
McGowan & Miller, 1989; McGowan, Miller, & Henschen, 1990; Terry & Slade, 1995). Dans
certains cas, l'augmentation de la colère-hostilité précompétitive semble favorable aux
athlètes (par exemple en karaté, Beedie et al., 2000). Par contre, il est aussi possible de
constater des diminutions de certains états d'humeur négative. En effet, Hernandez et al.
(2009) ont rapporté des diminutions des états de fatigue-inertie et de dépression-
découragement lors de la phase précompétitive. Nous pouvons confirmer que la compétition
influence les réponses précompétitives des états d'humeur négative.
De plus, Lane, Terry, Beedie, Curry & Clark (2001) se sont intéressés à un autre facteur
pouvant avoir un effet modérateur sur les scores d'états d'humeur négative avant une
compétition. En effet, ils ont voulu contrôler l'effet de l'état d'humeur dépression-
découragement avant une épreuve de course à pied. Pour cela, ils ont séparé 451 adolescents
en deux groupes: le premier groupe était composé de 273 adolescents caractérisés par un
score de dépression-découragement au repos élevé (groupe "dépression-découragement")
77
alors que le second groupe comptait 178 adolescents avec un score faible de dépression-
découragement au repos (groupe contrôle). Ils ont rapporté que tous les scores d'états
d'humeur négative (colère-hostilité, fatigue-inertie, anxiété-tension, confusion-perplexité)
étaient supérieurs chez le groupe "dépression-découragement" avant le début de l'épreuve. Ils
en ont déduit qu'un score de dépression-découragement précompétitif élevé avait un effet
positif sur les autres états d'humeur négative en phase précompétitive. De plus, Lane et al.
(2001) ont également montré que des sportifs avec un score de dépression-découragement
précompétitif faible, étaient plus lucides pour se fixer des objectifs précompétitifs ambitieux,
que ceux avec un score de dépression-découragement élevé.
Concernant l'état d'humeur positive, Hernandez et al. (2009) ont rapporté une augmentation
de l'état d'humeur vigueur avant une compétition alors que Diaz et al. (2013) et Salvador et al.
(2003) n'ont montré aucune différence significative.
Mise à part Lane et al. (2001), qui ont montré que les personnes avec un score élevé de
dépression-découragement au repos, avaient un score de vigueur précompétitif
significativement plus faible, à notre connaissance, très peu d'études ont montré des
diminutions de l'état d'humeur vigueur avant la compétition. L'état d'humeur vigueur
semblerait être une variable relativement stable lors de la phase précompétitive.
Pour conclure, il semblerait malgré quelques exceptions, que l'anticipation de la compétition
entraîne des augmentations de certains états d'humeur négative d'autant plus chez des
personnes présentant des symptômes dépressifs (Lane et al., 2001). Nous avons constaté aussi
que dans l'ensemble, les scores de vigueur variaient peu, ce qui laisserait entendre que le score
total d'humeur ne serait pas forcément très élevé, malgré des augmentations de quelques états
d'humeur négative.
78
Par ailleurs, quelques auteurs ont rapporté que le statut de l'athlète ne semblait pas avoir
d'influence sur les états d'humeur précompétitifs. Cependant, les auteurs n’ont pas étudié si un
phénomène d'habituation pourrait contribuer à diminuer les différences d'états d'humeur entre
des athlètes de niveau différent, lors de la phase précompétitive.
Concernant les autres tests psychologiques, aucune étude à notre connaissance n'a porté sur la
perception du surentraînement des joueurs en compétition. Par contre, plus récemment,
quelques expérimentations sur les évaluations de la perception de la fatigue ont été présentées
lors de la phase précompétitive.
b) Perception de l'effort et de la fatigue
Les scores RPE d'avant match n'ont pas forcément d'intérêt et ces mesures paraissent plus
pertinentes en fin de match (Arruda et al., 2014; Moreira et al., 2012; Moreira et al., 2013).
Concernant, les indices de fatigue mesurés par le RESTQ, Gastin et al. (2013) ont montré une
diminution significative de la perception de fatigue un jour avant un match de football
australien. Ces résultats ont démontré que les joueurs supportaient bien les conditions de
préparation et avaient très bien récupéré du week-end précédant. Les auteurs ont émis
l'hypothèse qu'une adaptation au niveau du ressenti des douleurs musculaires pouvait être une
explication de cette diminution du niveau de fatigue d'avant match. En effet, les joueurs ne
craindraient certainement pas à l'approche d'une rencontre, les impacts ou les coups reçus
dans cette activité proche du rugby.
79
Par contre, même si cette étude évoque l'idée que les joueurs n'ont pas de peur particulière au
point de vue physique, l’anxiété précompétitive est une variable qui a été largement étudiée
dans la littérature.
c) Anxiété
Le type d’anxiété généralement évalué en situation précompétitive est l’anxiété d’état. Celle-
ci se définit "par des sensations subjectives d'appréhension et de tension, accompagnées ou
associées à une activation ou une excitation du système nerveux autonome" (Spielberger,
1966, p. 17).
L'anxiété d'état est mise se caractérise par deux variables correspondant à des symptômes
plutôt négatifs (anxiété cognitive et anxiété somatique) et par une variable positive la
confiance en soi qui permet de compléter le profil d'état d'anxiété de l'athlète en compétition.
Cette division en deux composantes de l'anxiété date des travaux de recherche dans le
domaine clinique (Davidson et Schartz, 1976; Liebert et Morris, 1967). Plus tard, cette
distinction entre anxiété cognitive et anxiété somatique a été proposée dans le domaine sportif
par Martens, Vealey et Burton (1990), d’après des travaux de Morris, Davis & Hutchings
(p.541, 1981). Ces derniers ont défini l’anxiété cognitive comme "des expectations négatives
et des inquiétudes cognitives au sujet de soi-même, de la situation en cours ou des
conséquences éventuelles" et l’anxiété somatique comme "la propre perception du sujet des
éléments physiologiques de l’anxiété qui sont des indications sur l’activation corporelle et les
sensations désagréables comme la nervosité et les tensions".
Dans le domaine sportif, l’anxiété cognitive est caractérisée par l’inquiétude, les pensées
négatives ou encore les expectations de réussite pessimistes alors que l’anxiété somatique
représente les modifications de la perception de l’activation physiologique, notamment au
80
niveau des constantes physiologiques (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, tension
musculaire, conductibilité électrique de la peau, sueur, mains moites, douleurs à l’estomac…).
La confiance en soi, est une variable "opposée" à l'anxiété cognitive, la littérature rapporte en
effet, que plus un athlète est confiant, plus il sera en mesure de maîtriser les symptômes
physiologiques du stress et l'augmentation de l'anxiété cognitive qui accompagnent ces
derniers (Hardy, 1996; Hardy et al., 2004).
Ces trois composantes sont évaluées par un test spécifique nommé le CSAI-2 (Competitive
State Anxiety Inventory-2, Martens et al., 1990).
Le CSAI-2 est l'un des outils les plus utilisés mesurant l'état d'anxiété des sportifs avant la
compétition. Le CSAI-2 se compose de 27 items, 9 pour chaque sous-échelle (anxiété
cognitive, anxiété somatique et la confiance en soi). Chaque item est évalué sur un score
allant de 1 à 4 points, produisant un score compris entre 9 et 36, pour chaque sous-échelle.
Tous les items sont considérés comme positif, à l'exception de l'item 14 qui est considéré
comme négatif, et par conséquent, comptabilisé négativement dans les analyses. L'anxiété
précompétitive est par conséquent évaluée à partir des réponses de l'athlète à une série de
propositions décrivant l'état d'esprit dans lequel il se trouve avant la compétition. Pour chaque
item, le sujet doit se positionner et indiquer à quel degré la formulation correspond à l'état du
moment. Le score individuel d'anxiété précompétitive est obtenu en calculant un total
particulier pour chacune des trois sous-échelles (anxiété cognitive, anxiété somatique et
confiance en soi). Des scores très élevés sur l'anxiété cognitive et somatique indiquent des
niveaux plus élevés d'anxiété, alors que des scores plus élevés sur la sous-échelle de confiance
en soi correspondent à des niveaux plus élevés de confiance en soi. L'EMAC (Echelle de
81
Mesure de l'Anxiété Compétitive) est la version française par Curry et al. (1999) et utilisée
lors de nos expérimentations.
Plus récemment, une autre version du CSAI-2 a été utilisée. En effet, la version française du
CSAI-2R (Competitive State Anxiety Inventory-2 Revised, Martinent et al., 2010) a été
conçue afin de distinguer plusieurs dimensions de l'état d'anxiété précompétitive, à savoir la
direction, la fréquence et l'intensité (déjà mesurée dans le CSAI-2). Les interprétations
directionnelles de l'anxiété sont des prédicteurs significatifs de la performance et sont un
complément des scores d'intensité de l'état d'anxiété mesurés par le CSAI-2. Ils renseignent
sur les effets favorables ou défavorables de l'anxiété chez les athlètes en vue de la réalisation
d'une performance sportive. Enfin, l'échelle de fréquence évalue la mesure des symptômes liés
à des pensées ou à des expériences qui ont eu lieu dans le temps, sur une échelle allant de 1
(pas du tout) à 7 (tout le temps) (Swain & Jones, 1993).
Après avoir mentionné les différents tests conçus pour mesurer les états d'anxiété
précompétitive, nous allons maintenant aborder les différents résultats rapportés par la
littérature. Tout d'abord, nous verrons rapidement les causes et les effets de l'état d'anxiété
lors de la phase précompétitive, puis nous distinguerons les effets de la phase précompétitive
sur chacune des trois composantes mesurées par le CSAI-2.
La participation à une compétition sportive constitue une situation de défi qui généralement,
suscite des réponses intenses de la part des athlètes sur le plan physiologique et psychologique
(Filaire et al., 2001b). Ainsi, des niveaux élevés d'anxiété d’état sont le résultat de
l’incertitude et de la pression au résultat générées par la compétition sportive. Ces taux élevés
82
d'anxiété sont reconnus pour modifier les performances athlétiques (e.g., Hardy, 1996;
Martens, Vealey, & Burton, 1990).
En effet, Hardy and Parfitt (1991) ont montré les effets positifs de l'anxiété somatique
précompétitive sur la performance. De plus, Hall, Kerr & Mattews (1998) ont trouvé une
relation inversée entre la compétitivité et l'anxiété compétitive. Pour illustrer cette relation,
Filaire et al. (2009) ont rapporté que les vainqueurs avaient un score d'anxiété somatique
précompétitive inférieur aux perdants, même si la nature de la relation entre la performance et
le niveau d'anxiété fait encore débat. Cependant n’ayant pas exploré plus avant la relation
anxiété-performance dans le cadre de ce travail doctoral, nous ne nous attarderons pas sur
cette partie de la littérature.
Nous nous sommes davantage intéressés à un possible phénomène d'habituation, qui pourrait
expliquer par exemple les résultats de Thatcher et al. (2004) montrant aucune variation
significative entre l'anxiété somatique précompétitive et ses valeurs de repos. Cette idée irait
dans le sens de Filaire et al. (2009), qui ont rapporté qu'une diminution de l'anxiété somatique
précompétitive suggèrerait une capacité chez les joueurs à maîtriser celle-ci grâce à
l'expérience de la compétition. En effet, ces réactions d'anxiété en compétition pourraient
s'atténuer voire même disparaître, grâce à l'expérience de la compétition et à la compétitivité
des athlètes. De plus, cette diminution d'anxiété peut se réaliser si l'athlète est capable de se
fixer des buts de maîtrise. Il semble que le recours à des buts de maîtrise constitue une
stratégie employée spontanément par de nombreux athlètes de haut niveau afin de diminuer
son anxiété compétitive. Sarrazin, Curry & Famose (1994) ont rapporté l'exemple d'un
tennisman qui s'efforçait à se fixer des objectifs de maîtrise en compétition : par exemple,
"passer 65% des premiers services ou jouer long sur le revers de l'adversaire". Ainsi, il
améliorait sa confiance en soi sur son niveau de compétence et diminuerait par la même
83
occasion, l'incertitude de la situation afin de lutter contre cette anxiété (Palazzolo & Arnaud,
2013).
Un autre critère qui pourrait influer sur le phénomène d'habituation et ainsi modérer le niveau
d'anxiété somatique, serait le lieu de la rencontre. En effet, il est décrit dans la littérature que
le fait de jouer à domicile est un avantage, révélant des états psychologiques positifs en
opposition avec un match joué à l'extérieur. Ainsi, cet avantage de terrain engendrerait une
meilleure confiance en soi, une plus grande motivation et une efficacité collective supérieure
de même qu’il réduirait l'état d'anxiété de joueurs de basket (Pollard & Pollard, 2005). Les
habitudes (lieu de préparation d'avant-match, vestiaire, public) et les repères du terrain
générés par la répétition de matchs à domicile, feraient très certainement partie d'une habileté
mentale essentielle de lutte contre le stress précompétitif. Afin de contrôler cette hypothèse,
Carré et al. (2006) ont montré que les visiteurs avaient une anxiété somatique plus importante
que les joueurs de l'équipe évoluant à domicile. Cependant, plus récemment, Arruda et al.
(2014) n'ont montré aucune différence de niveau d'anxiété somatique entre les joueurs
évoluant à domicile et les visiteurs, en basketball. Des résultats similaires ont été rapportés
chez des skieurs évoluant sur des pistes dont ils avaient l'habitude d'évoluer ou alors qui leur
étaient inconnues (Bray & Martin, 2003).
Ces résultats nous laissent perplexes concernant les effets du lieu de la compétition sur
l'anxiété somatique des athlètes avant une épreuve, que ce soit en sport individuel ou collectif.
Concernant la seconde composante de l'anxiété, de manière générale la plupart des auteurs ont
rapporté une variation concomitante à celle de l'anxiété somatique lors de la phase
précompétitive. En effet, plusieurs études ont rapporté que l'anxiété cognitive apparaissait
84
avant le début de la compétition et pouvait s'intensifier au fur et à mesure que le match
approchait (Cerin et al., 2000; Hanton et al., 2004).
Concernant la dernière composante, la littérature rapporte que plus un athlète est confiant,
plus il sera en mesure de maîtriser les symptômes physiologiques du stress et l'augmentation
de l'anxiété cognitive qui accompagnent ces derniers (Hardy, 1996; Hardy et al., 2004). En
effet, la confiance en soi est un des plus importants paramètres mentaux dans la performance,
et agit positivement sur l'anxiété précompétitive (Aufenanger, 2005).
Pour terminer, nous allons aborder simultanément les variations des trois composantes.
Généralement, les études qui n'ont rapporté aucun changement concernant l'anxiété
somatique, ont retrouvé des résultats équivalents pour l'anxiété cognitive et la confiance en soi
précompétitive (e.g., Arruda et al., 2014; Bray et al., 2003; Filaire et al. 2009). Par contre,
lorsque des scores d'anxiété somatique sont élevés (par exemple chez des perdants), alors les
auteurs ont souvent rapporté des résultats d'anxiété cognitive identiques mais des scores de
confiance en soi plutôt faibles, lors de la phase précompétitive (Carré et al., 2006; Filaire et
al., 2001b).
Pour conclure sur cette première phase, nous pouvons dire que la compétition entraîne une
anxiété précompétitive qui semblerait s'atténuer au fil des rencontres ou des phases
compétitives. Ces constats laisseraient sous entendre une certaine adaptation des joueurs à
maitriser les effets émotionnels précompétitifs avec l'expérience.
A notre connaissance, un plus grand nombre d'expérimentations a été mené en phase post-
compétitive afin de mieux comprendre les effets du résultat sur les joueurs. Nous allons
85
maintenant aborder le suivi des différents marqueurs psychologiques lors de la phase post-
compétitive.
2. Le stress post-compétitif et ses marqueurs psychologiques
a) l'humeur
Dans un premier temps, nous aborderons les résultats sur les variations du score total
d'humeur, avant de présenter dans un second temps les variations des états d'humeur négative
et positive lors de la phase post-compétitive.
Le modèle de Salvador (2005) montre bien l'existence des effets du résultat sur les réactions
de l'humeur post-compétitive. En effet, en fonction d'une victoire ou d'une défaite les
réactions d'humeur sont opposées. L'équipe ou le sportif vainqueur verrait son score total
d'humeur diminuer alors que les perdants connaitraient une augmentation du score total
d'humeur. Ces effets avaient déjà été recensés par Booth et al. (1989) et ont aussi été rapportés
plus récemment (Gonzalez-Bono et al., 1999; Oliveira et al., 2009). Par contre, Diaz et al.
(2013) et West et al. (2014) ont montré respectivement en natation et en rugby, une
augmentation significative du score total d'humeur par rapport aux valeurs de repos quelle que
soit la performance réalisée. D'après ces auteurs, ces résultats s'expliqueraient par le niveau de
fatigue élevé malgré de bonnes performances. En effet, la diminution de l'état de vigueur et
l'augmentation de la fatigue après la répétition de contacts et traumatismes pourraient
expliquer cette baisse du score global de l'humeur indépendamment de la victoire (West et al.,
2013).
86
Nous allons maintenant aborder les effets de la compétition sur les états d'humeur négative et
positive lors de la phase post-compétitive. Gladue et al. (1989) ont rapporté une augmentation
significative de l'état d'humeur dépression-découragement chez des judokas ayant perdu 80%
de leurs combats. Tharion, Strowman & Rauch (1988) ont également rapporté des
augmentations de dépression-découragement après un ultra-marathon. Les causes
d'augmentations de cet état d'humeur sont différentes entre des sports de très longue durée à
dominance aérobie et des sports de durée plus courte basés sur des qualités d'explosivité.
Des augmentations de la dimension fatigue-inertie ont été rapportées entre les scores
précompétitifs et post-compétitifs dans l'étude précédente de Tharion et al. (1988).
Paradoxalement, les coureurs qui ont terminé la course ont des scores plus faibles que ceux
qui ont abandonné. Plus récemment en football, Aizawa et al. (2006) ont rapporté des
augmentations de l'état fatigue-inertie après deux jours de compétition sans que celle-ci soit
encore terminée. Ces résultats sembleraient démontrer que l'état de fatigue-inertie
augmenterait d'autant plus qu’un objectif n'est pas terminé ou totalement abouti, quelque soit
le type d'activité.
Gladue et al. (1989) ont montré également que les participants qui présentaient une
diminution de l'état d'humeur anxiété-tension, étaient ceux qui avaient autant de victoires que
de défaites (50%). Les auteurs en ont déduit que leur faible niveau d'anxiété-tension
s'expliquait par un intérêt pour la compétition beaucoup plus faible chez eux, par rapport à des
judokas avec un pourcentage de victoires ou de défaites supérieur. D'une façon différente,
Gonzalez-Bono et al. (1999), ont montré des scores d'anxiété-tension supérieurs chez des
perdants comparés aux vainqueurs. Cependant, ces perdants occupaient un rang élevé dans
leur championnat. Cette distinction importante concernant les scores d'anxiété-tension chez
87
des perdants, s'expliquerait cette fois par le fait qu'ils aient expliqué leur défaite par des
attributions externes (mauvais arbitrage, chance). Nous pouvons en déduire que l'état
d'humeur anxiété-tension est dépendante du statut de l'athlète, car on retrouve des scores
d'anxiété-tension plutôt élevés chez des athlètes qui ont un pourcentage de victoires important
en basket, et des scores d'anxiété-tension faibles chez des judokas qui présentent un niveau de
pourcentage de victoire moyen (50%).
Plus récemment, Zilioni et al. (2013) ont rapporté des résultats cohérents avec le modèle de
Salvador. En effet, ils ont montré que l'état d'humeur colère-hostilité avait augmenté chez les
perdants d'une compétition de jeux vidéo, tout comme Gonzalez-Bono et al. (1999) ont aussi
rapporté des résultats équivalents chez les perdants d’un match de basket.
Pour conclure, les états d'humeur négative post-compétitive sont donc sensiblement
dépendants du résultat et/ou du statut occupé, que ce soit en sport ou en condition de
compétition de jeux vidéo.
L'état d'humeur positive "vigueur" connait une relation inverse aux états d'humeur négative en
fonction de la performance réalisée. En effet, certains auteurs ont rapporté une diminution
significative de la vigueur post-compétitive chez des perdants par rapport aux vainqueurs
(Gonzalez-Bono et al., 1999; Gonzalez-Bono et al., 2000). Par contre, Diaz et al. (2013) n'ont
rapporté aucune variation de cette variable après deux compétitions en natation. Nous ne
pouvons donc pas cette fois être formels sur les liens entre le statut de l'athlète et/ou le résultat
et les variations des états de vigueur post-compétitifs.
Cependant, les variations d'état d'humeur négative et positive post-compétitives dépendraient
aussi de la stratégie de coping (active ou passive) utilisée par les sportifs (Salvador & Costa,
88
2009). Le coping est considéré comme l’ensemble des comportements et cognitions qu’un
individu interpose entre lui et un évènement perçu comme menaçant en vue de maîtriser,
tolérer ou diminuer l’impact de celui-ci sur son bien-être physique et psychologique (Lazarus
& Folkman, 1984). En effet, le coping représenterait une stratégie ainsi précurseur des
changements d'états psychologiques des sportifs. Cependant, nous n'avons pas évalué les
effets du coping lors de nos expérimentations, c'est pourquoi nous n’avons que très peu
mentionné ce concept dans ce travail de revue de littérature.
Finalement, le résultat final influerait sur les affects ressentis par l'athlète. Un sentiment de
satisfaction serait la conséquence d'une victoire et inversement. L'état d'humeur en serait
également affecté. De plus, ces émotions seraient dépendantes de plusieurs critères tels que
l'importance de la compétition, la motivation de gagner, le statut de l'athlète.
Dans la partie suivante, nous aborderons le suivi de la phase post-compétitive centré sur les
indices de perception de l’effort et de la fatigue.
b) Perception de l'effort et de la fatigue
L'évaluation du RPE a été utilisée après des compétitions pour évaluer le niveau d'effort
ressenti lors d'une compétition. Arruda et al. (2014) ont rapporté qu'il n'existait aucune
différence de RPE entre des joueurs évoluant à domicile ou à l'extérieur, lors de la phase post-
compétitive. Par contre, Moreira et al. (2012) ont montré que les scores de RPE étaient
systématiquement supérieurs 30 minutes après une compétition officielle comparés aux scores
relevés après une compétition simulée. Afin d'expliquer ces résultats, les auteurs ont émis
l'hypothèse que la compétition entraînait une plus grande sollicitation physique cumulée à une
89
pression psychologique supplémentaire (ex: attentes de résultats, public). De plus, Moreira et
al. (2013) ont rapporté plus tard, qu'un match de phase finale entraînait un score de RPE plus
important qu'un match de saison régulière.
Ces résultats semblent indiquer la pertinence du RPE car il est révélateur de la relation entre
les efforts ressentis et l'importance des matchs en compétition. En effet, l'importance du
match semble affecter la perception des efforts réalisés.
En ce qui concerne l'évaluation des indices de perception de fatigue, lors d'une activité de très
longue durée, Nicolas et al. (2011) ont rapporté une augmentation significative du score de
stress total, des niveaux de stress émotionnel et physique ainsi qu'une diminution du niveau de
perception de récupération physique, après un ultra marathon. Ces résultats sont accord avec
les résultats retrouvés dans d'autres activités. Les valeurs du stress total diminuaient 6 jours
après la course mais retrouveraient leurs valeurs de repos seulement deux mois après la
course.
Concernant des activités de moins longue durée, où la qualité de puissance est prédominante,
Gastin et al. (2013) se sont intéressés à ces indices de fatigue les jours proches (avant, pendant
après) d'un match officiel. Ces auteurs ont rapporté une diminution du bien-être un jour après
le match, à cause d'augmentations du niveau de stress musculaire (lésions ischio-jambiers,
quadriceps) notamment chez les athlètes les plus rapides. Des problèmes de sommeil sont
aussi apparus, notamment chez les joueurs les plus âgés de l'équipe. De plus, le ratio de
perception de douleur/raideur musculaire est très haut un jour après le match mais diminue
progressivement les jours qui suivent la rencontre. Ces résultats sont en accord avec ceux de
Nicholls et al. (2009), qui ont montrés que le bien-être des joueurs était pire un jour après le
match comparé au jour d'avant-match ou au jour de match.
90
Pour conclure, les symptômes de stress (douleurs musculaires, fatigue, besoin de
récupération) sont significativement présents un jour après le match comparés aux jours
d'avant match et de match alors que le niveau de tension serait inférieur un jour après le
match. De plus, Nicholls et al. (2009) ont rapporté que ce sont lors des jours d'entraînement
que les joueurs ressentiraient le plus de symptômes de stress psychologique (par exemple : la
fatigue) par rapport aux jours de match. Enfin, les valeurs de perception de stress et de fatigue
semblent diminuer quelques jours après la compétition quelle que soit la nature de l'activité.
En conclusion générale sur cette partie, les indicateurs psychologiques que sont les états
d'humeur, les scores de RPE et les indices de perception de la fatigue, semblent largement
utilisés. En effet, ils nous renseignent sur l'état psychologique des sportifs en fonction d'une
performance réalisée ou de l'importance de la rencontre mais aussi sur le niveau de stress et de
fatigue les jours qui suivent la compétition. Ces indices psychologiques post-compétitifs
seront d'ailleurs mis en relation avec les indices physiologiques. Ce sera l’objet du prochain
chapitre sur les variations biopsychologiques lors de la phase post-compétitive.
Pour terminer le chapitre, nous présenterons les relations biopsychologiques relatives à la
compétition.
91
III. ETUDE BIOPSYCHOLOGIQUE DE LA COMPETITION
L’objectif de cette partie est de passer en revue les études qui ont utilisé conjointement les
indicateurs biologiques et psychologiques, précédemment présentés de manière séparée, pour
le suivi des athlètes en compétition. Ainsi seront abordées dans une première partie les études
associant indicateurs biologiques (cortisol, testostérone) et les états d’humeur, puis les études
combinant indicateurs biologiques et perceptions de la fatigue et de l’effort. Enfin, les travaux
centrés sur l’utilisation d’indicateurs biologiques et la mesure de l’anxiété seront ensuite
développées. Ces trois parties seront présentées lors de la phase précompétitive puis lors de la
phase post-compétitive.
1. Marqueurs biologiques et humeur en phase précompétitive
a) Cortisol et humeur
Comme nous l'avons mentionné plus tôt, un stress anticipatif important influe sur le cortisol et
le score total d'humeur précompétitif, ainsi un certain nombre de travaux se sont intéressés
aux relations entre ces deux marqueurs lors de la phase précompétitive (e.g., Diaz et al., 2013;
Filaire et al., 2001; Gonzalez-Bono et al., 1999).
Très peu d'auteurs ont rapporté une corrélation positive entre ces deux marqueurs juste avant
la compétition. En effet, l’étude de Diaz et al. (2013) dans laquelle plus les nageurs avaient un
taux de cortisol important, plus leurs scores total d'humeur étaient élevés, semble être le seul
exemple d’une telle relation. De manière générale, la plupart des auteurs (e.g., Filaire et al.,
2001b; Gonzalez-Bono et al., 1999) n'ont rapporté aucune corrélation significative entre ces
deux marqueurs lors de la phase précompétitive.
92
Nous allons maintenant nous intéresser aux relations entre le cortisol et les marqueurs plus
spécifiques d'états d'humeur. Concernant les relations avec les états d'humeur négative,
O'Connor et al. (1989) ont rapporté une corrélation positive entre l'état d'humeur anxiété-
tension et le cortisol lors de la phase précompétitive. De même, Salvador et al. (2003) ont
montré simultanément une augmentation du taux de cortisol et de l'état d'humeur anxiété-
tension en judo. Cependant, malgré cette augmentation commune, l'étude de Salvador et al.
(2003) n'a rapporté aucune corrélation significative entre ces deux variables.
Finalement, nous constatons que très peu d'études ont montré des relations significatives entre
la concentration de cortisol et les états d'humeur négative en phase précompétitive.
Concernant les relations avec l'état d'humeur positive, à notre connaissance, aucune relation
significative entre l'état d'humeur vigueur et le cortisol n'a été rapportée.
b) Testostérone et humeur
De manière générale, peu de travaux ont évalué les relations entre la testostérone et le score
total d'humeur, ni même entre la testostérone et les états d'humeur négative. Seul Booth et al.
(1989) ont montré une corrélation négative entre le score total d'humeur et la testostérone lors
de la phase précompétitive. Cependant les quelques autres travaux disponibles (e.g.,
Gonzalez-Bono et al., 1999; Oliveira et al.,2009; Salvador et al., 2003), n'ont montré aucune
relation significative entre le taux de testostérone et le score total d'humeur précompétitif.
Par contre, les auteurs ont plus régulièrement rapporté un lien positif entre la testostérone et la
motivation à gagner (Booth et al., 1989; Salvador et al., 2003; Suay et al., 1999). La
motivation de gagner correspond à un état d’esprit positif qui peut se manifester par un état
93
d’humeur comme la vigueur. Il semble donc y avoir une congruence entre la motivation de
gagner et l'état d'humeur vigueur. C'est pourquoi, il semblerait cohérent de retrouver une
corrélation positive entre la concentration de testostérone et l'état de vigueur. Cependant, à
notre connaissance, Salvador et al. (1991) sont les seuls auteurs à avoir confirmé cette relation
positive.
De façon générale, il n'existe que très peu de corrélations significatives entre la testostérone et
l'ensemble des états d'humeur lors de la phase précompétitive. Or, nous savons que les
concentrations en testostérone ne varient qu'en très faible proportion avant la compétition
(Passelergue & Lac, 1999), ce qui pourrait donc rendre plus difficile l’identification de
relations entre ce marqueur physiologique et les états d'humeur en général.
A notre connaissance, les seules études qui ont étudié les variations du ratio T/C et de la
DHEA ou DHEA-S lors de la phase précompétitive n'ont pas évalué, à la même occasion, les
valeurs d'états d'humeur.
De la même manière, très peu d'études se sont intéressées aux relations entre les marqueurs
biologiques et les scores de perception de l'effort ou de la fatigue en phase précompétitive. Par
contre, il est plus fréquent d'observer des travaux sur les liens entre des marqueurs
biologiques et des états d'anxiété précompétitifs qui seront abordés dans la partie suivante.
2. Marqueurs biologiques et anxiété en phase précompétitive
Dans un premier temps, nous allons présenter les relations entre le cortisol et chacune des
trois composantes mesurées par le CSAI-2, puis nous verrons dans un second temps les
relations entre la testostérone et ces trois mêmes composantes lors de la phase précompétitive.
94
a) Cortisol et anxiété
Plusieurs travaux ont mis en évidence des relations entre le cortisol et les états d'anxiété
précompétitive (Arruda et al., 2014; Carré et al., 2006; Doan et al., 2007; Filaire et al., 2001b;
Filaire et al., 2007; Filaire et al. 2009). Dans ces études, l'anxiété somatique est corrélée
positivement avec la concentration de cortisol lors de la phase précompétitive en judo (Filaire
et al., 2001), motocross (Filaire et al., 2007), en tennis (Filaire et al; 2009) mais aussi en golf
(Doan et al., 2007) alors que d'autres auteurs ont rapporté des corrélations négatives entre
l'anxiété somatique et les taux de cortisol précompétitifs en basketball (Arruda et al., 2014) ou
aucune corrélation en hockey sur glace (Carré et al., 2006). Ces résultats pourraient
s’expliquer par le fait que les athlètes en sports individuel ont des scores d'anxiété somatique
supérieurs à ceux pratiquant un sport collectif (Craft, Magyar, Becker, & Feltz, 2003),
l’équipe pouvant jouer un rôle protecteur vis-à-vis des menaces causées par l’imminence de la
compétition. Une explication alternative pourrait être liée au fait que les joueurs de basketball
et de hockey sur glace évoluaient à domicile, alors que les athlètes en sport individuel ne
possédaient pas cet avantage d'évoluer régulièrement dans la même salle, avec en plus l'aide
de leur public. En appui à cette dernière interprétation, Arruda et al. (2014) et Carré et al.
(2006) n'ont pas montré de corrélation significative entre ces deux marqueurs chez des
joueurs évoluant à l'extérieur. Ce qui confirmerait l'importance du lieu de la rencontre en sport
collectif. En effet, ce paramètre pourrait avoir un effet modérateur sur les variations de
l'anxiété somatique.
De la même manière, on retrouve des corrélations positives entre le cortisol et l'anxiété
cognitive notamment en sport individuel (Filaire et al., 2001b) et en tennis (Filaire et al.,
95
2009). Par contre, aucun lien significatif entre l'anxiété cognitive et le cortisol n’a été rapporté
en sport collectif (Arruda et al., 2014; Carré et al., 2006).
Enfin, concernant la confiance en soi, à notre connaissance, aucune étude n'a rapporté une
quelconque corrélation significative avec le cortisol. Généralement les scores de confiance en
soi sont inversement corrélés à ceux de l'anxiété cognitive (Filaire et al., 2001b).
Pour conclure, comme l'augmentation du niveau d'anxiété serait perçue comme une émotion
négative qui pourrait perturber les athlètes (Burton & Tailor, 1997), l'association positive
rapportée entre le cortisol et les anxiétés somatique et cognitive (e.g., Filaire et al., 2001b)
pourrait être un nouvel indice de stress pour les athlètes lors de la phase précompétitive. A
travers ces résultats, nous avons montré l'importance de connaitre l'intensité de l'anxiété, mais
certaines études ont également étudié la dimension directionnelle de l'anxiété lors de la phase
précompétitive (Chamberlain et al., 2007; Filaire et al., 2009). Les quelques résultats
disponibles montrent que certains athlètes perçoivent parfois leur niveau d'anxiété comme
bénéfique, ainsi cette anxiété précompétitive aurait un effet favorable sur la performance à
réaliser (Handy & Parfitt, 1991).
b) Testostérone et anxiété:
Là encore, seuls quelques travaux sont disponibles sur cette question dans la littérature et
révèlent des résultats contrastés. Par exemple, Doan et al. (2007) ont rapporté une corrélation
négative entre la concentration de testostérone et le score d'anxiété somatique pendant une
compétition de golf alors qu’Arruda et al. (2014) ont montré une corrélation positive entre ces
deux variables en basketball. On constate comme pour la relation anxiété-cortisol (voir partie
96
2.2.a) que les corrélations en sport individuel et collectif semblent opposées. Néanmoins, ces
deux études ne suffisent pas à confirmer ce dernier résultat car très peu de travaux ont montré
des relations entre la testostérone et l'anxiété somatique.
De même pour les autres relations, d'une part entre la testostérone et l'anxiété cognitive et
d'autre part, entre la testostérone et la confiance en soi, les travaux sont tout aussi rares. En
effet, la plupart des auteurs (e.g., Arruda et al., 2014; Doan et al., 2007; Filaire et al., 2001b)
n'ont rapporté aucune relation significative dans chacune de ces deux relations mentionnées.
Pour conclure, on ne retrouve que peu d’études s’intéressant aux relations entre les marqueurs
biologiques et psychologiques lors de la phase précompétitive. Concernant les états d'humeur,
les auteurs ont rapporté de manière presque exclusive une corrélation positive entre l'état
d'humeur anxiété-tension et le cortisol. En ce qui concerne les variables de l'anxiété, les
auteurs ont notamment rapporté des relations positives entre le cortisol et l'anxiété somatique
dans des sports individuels, sinon très peu de relations entre les marqueurs biologiques et les
autres variables du CSAI-2 sont apparues significatives.
Nous allons maintenant aborder les relations entre les marqueurs biopsychologiques lors de la
phase post-compétitive. Tout d'abord, nous verrons les relations entre les marqueurs
biologiques et les états d'humeur en général, puis les relations existantes entre ces mêmes
marqueurs biologiques et la perception de l'effort et de la fatigue. Enfin, nous terminerons en
présentant les relations entre les marqueurs biologiques et l'anxiété.
97
3. Marqueurs biologiques et humeur en phase post-compétitive
Dans la littérature, le résultat de la compétition est une variable très souvent utilisée lors de la
phase post-compétitive pour expliquer des réactions biopsychologiques différentes (Filaire et
al., 2009; Gonzalez-Bono et al., 1999; Passelergue & Lac, 1999; Salvador, 2005; Wood &
Stanton, 2012). En effet, Salvador (2005) a proposé un modèle théorique prédisant les
relations du cortisol et de la testostérone avec certaines réactions psychologiques comme le
score total d'humeur lors de la phase post-compétitive. Elle a mis en évidence deux
mécanismes explicatifs qui montrent l'effet de la performance réalisée sur les variations du
cortisol et des états d'humeur globale. Le premier constat témoignait d’une diminution
commune des taux de cortisol et du score total d'humeur chez des vainqueurs. Le second,
rapportait une augmentation commune entre les taux de cortisol et le score total d'humeur
chez des perdants.
Comme pour le cortisol, ce modèle a montré aussi l'influence du résultat sur les variations de
testostérone. Par contre, le résultat entraînerait des variations opposées à celles du cortisol et
du score total d'humeur. En effet, la testostérone augmenterait chez des vainqueurs et
diminuerait chez des perdants.
Nous allons maintenant observer si les différents résultats rapportés par la littérature sont en
accord avec ce modèle théorique.
a) Cortisol et humeur
Tout d'abord, il est intéressant de constater que certains auteurs (e.g., Filaire et al., 2009;
Gonzalez-Bono et al., 1999; Moreira et al., 2012) ont voulu montrer l'effet du résultat sur les
98
variations du cortisol, comme dans le modèle de Salvador (2005). Par contre, les résultats
observés sont quelques peu contradictoires avec ce modèle. En effet, certains auteurs ont
rapporté de plus fortes augmentations de cortisol entre les valeurs précompétitives et post-
compétitives chez des vainqueurs par rapport aux perdants (Filaire et al., 2009; Gonzalez-
Bono et al., 1999; Moreira et al., 2012).
Ensuite, d'autres auteurs ont voulu comparer les concentrations de cortisol des vainqueurs et
des perdants juste après la compétition, mais plusieurs d'entre eux n'ont montré aucune
différence significative entre les valeurs de cortisol post-compétitives des vainqueurs et celles
des perdants (Booth et al., 1989; Gonzalez-Bono et al., 1999; Oliveira et al., 2009;
Passelergue & Lac, 1999; Moreira et al., 2013; Serrano et al., 2000; Wirth et al., 2006). Par
conséquent, le résultat n'aurait pas un effet significatif sur les réponses du cortisol post-
compétitif. Il semblerait que plusieurs paramètres soient susceptibles de modérer cet effet sur
les réponses du cortisol. En effet, la différence des valeurs de cortisol précompétitives entre
les deux équipes (Gonzalez-Bono et al., 1999), l'importance de la rencontre, le statut de
l'équipe, la stratégie de coping (Salvador & Costa, 2009) et les états d'humeur sont autant de
paramètres potentiellement modérateurs de ces réponses.
Cependant, nous nous sommes davantage intéressés aux relations entre le cortisol et les états
d'humeur rapportées par la littérature. Par exemple, Gonzalez-Bono et al. (1999) ont
conjointement étudié les variations de ces deux marqueurs pendant une rencontre de
basketball. Dans un premier temps, comme pour le cortisol, ils ont rapporté une augmentation
significativement supérieure du score total d'humeur entre la phase précompétitive et post-
compétitive chez des perdants par rapport aux vainqueurs. Cependant, ils n'ont rapporté
aucune relation significative entre les variations de concentrations de cortisol et celles du
99
score total d'humeur. Dans un second temps, comme pour le cortisol, ils n'ont pas montré non
plus de différence significative entre le score total d'humeur des vainqueurs et celui des
perdants lors de la phase post-compétitive. De plus, ils n'ont rapporté aucune relation
significative entre le cortisol et le score total d'humeur post-compétitif.
De manière générale, plusieurs auteurs se sont également intéressés à ces relations lors de la
phase post-compétitive (e.g, Salvador et al., 2003; West et al., 2014) et sont en accord avec
les résultats de Gonzalez-Bono et al. (1999). En effet, ils n'ont pas montré non plus de relation
significative entre les concentrations de cortisol et le score total d'humeur, bien que Serrano et
al., (2000) aient eux rapporté une corrélation positive entre le cortisol et le score total
d'humeur lors de la phase post-compétitive.
Pour conclure, dans un premier temps, nous avons montré que le modèle théorique de
Salvador (2005) concernant l'effet du résultat sur les relations entre le cortisol et le score total
d'humeur semblerait contradictoire avec plusieurs résultats rapportés dans la littérature. Puis,
dans un second temps, nous avons mentionné que très peu de travaux avaient rapporté des
corrélations significatives entre les états d'humeur et le cortisol lors de la phase post-
compétitive.
b) Testostérone et humeur
Dans un premier temps, nous allons présenter comme pour le cortisol, les effets du résultat sur
les variations de testostérone entre les phases pré et post-compétitives. Plusieurs auteurs ont
rapporté des augmentations significatives de testostérone entre la phase pré et post-
compétitive chez des vainqueurs (Arruda et al., 2014), ainsi que des diminutions significatives
100
de testostérone entre la phase précompétitive et post-compétitive chez des perdants
(Gonzalez-Bono et al., 1999; Jimenez et al., 2012; Oliveira et al., 2009). Cependant, bien que
la plupart des auteurs aient montré des augmentations supérieures de testostérone entre les
valeurs pré et post-compétitives chez des vainqueurs par rapport aux perdants (Gonzalez-
Bono et al., 1999; Jimenez et al., 2012), ils n'ont parfois montré aucune augmentation
significative de testostérone chez des vainqueurs entre ces deux temps de mesure (Gonzalez-
Bono et al., 1999; Jimenez et al., 2012; Metha & Josephs, 2006). De plus, Arruda et al. (2014)
ont même rapporté une augmentation significative de testostérone entre la phase
précompétitive et post-compétitive chez des perdants.
De manière générale, les différents résultats concernant l'effet du résultat sur les variations de
testostérone au cours d'une compétition ne sont pas totalement en accord avec le modèle de
Salvador (2005). En effet, les concentrations en testostérone augmenteraient de façon
supérieure chez des vainqueurs par rapport à celles des perdants. Cependant, très peu
d'auteurs n'ont montré d'augmentation significative de testostérone chez des vainqueurs entre
la phase précompétitive et post-compétitive.
Par conséquent, comme pour les réponses du cortisol, il semblerait que le résultat ne soit pas
le seul responsable des variations de la testostérone au cours de la compétition mais que
plusieurs facteurs puissent venir modérer celles-ci.
En ce qui concerne nos recherches, nous nous sommes intéressés aux effets modérateurs du
statut de l'équipe (plus particulièrement au rang ou au classement qu'occupe une équipe), de
certains facteurs cognitifs (attribution causales du résultat) mais aussi aux effets des états
d'humeur. Tout d'abord, nous allons mentionner les effets du statut de l'équipe. Dans leur
étude, Metha & Josephs (2006) ont rappelé que le facteur de dominance était lié positivement
101
à la testostérone. De ce fait, ils ont rapporté que le fait de vouloir obtenir un statut plus élevé
(comme par exemple monter de plusieurs places au classement) ou maintenir un statut élevé
(par exemple conserver la première place) aurait un rôle important dans l'augmentation du
niveau de testostérone post-compétitive. Ensuite, nous allons voir que certains facteurs
cognitifs tels que les attributions causales du résultat ont un effet sur les variations de
testostérone. En effet, plusieurs auteurs (e.g., Gonzalez-Bono et al., 1999; Serrano et al.,
2000; Edwards et al., 2006) ont rapporté une corrélation positive entre les variations en
testostérone et l'évaluation cognitive du résultat. Dans ces études, les concentrations en
testostérone à la fin de la rencontre ont plus augmenté chez des vainqueurs car ils ont attribué
leurs victoires aux qualités techniques de l'équipe mais aussi à la cohésion collective dans les
efforts réalisés, plutôt qu'au facteur chance ou à la faiblesse de l'équipe adverse.
Dans la même logique que la présentation du cortisol, nous allons maintenant présenter les
effets du résultat sur les concentrations de testostérone post-compétitives. Bien qu’Oliveira et
al. (2009) aient montré des valeurs de testostérone supérieures chez des vainqueurs par
rapport à des perdants, plusieurs auteurs n’ont rapporté aucune différence significative entre
les valeurs de testostérone post-compétitive des vainqueurs comparées à celles des perdants
(Arruda et al., 2014; Gonzalez-Bono et al., 1999; Metha et Josephs, 2006; Passelergue & Lac,
1999).
Pour clôturer ce chapitre, nous aborderons les associations entre la testostérone et les états
d'humeur lors de la phase post-compétitive. De manière générale, la littérature a rapporté très
peu de corrélations significatives entre la testostérone post-compétitive et les états d'humeur.
En effet, seuls Oliveira et al. (2009) ont montré une corrélation négative entre les variations
du score d'état d'humeur globale et la testostérone post-compétitive. Concernant les relations
102
avec les états d'humeur négative, Salvador et al. (2003) ont rapporté une corrélation négative
entre la testostérone et l'état d'humeur fatigue-inertie après une compétition de judo.
Pour conclure, dans un premier temps, les auteurs ont montré des résultats quelques peu
différents du modèle théorique de Salvador (2005) rappeler lesquels…. En effet, d'après la
littérature, le résultat d'une compétition ne serait pas le seul facteur responsable des variations
de la testostérone au cours de la compétition. Puis dans un second temps, nous avons rapporté
que très peu d'études avaient montré des corrélations significatives entre la testostérone et les
états d'humeur en phase post-compétitive.
Nous avons discuté jusqu’à présent les différentes relations biopsychologiques mesurées
immédiatement après la compétition, c'est pourquoi, nous allons maintenant élargir les
résultats présentés aux réponses biopsychologiques recueillies quelques heures après la fin de
la compétition. Durant la phase de récupération, comme nous l'avons mentionné en partie 2.1,
il existe simultanément des augmentations de cortisol et des diminutions de testostérone juste
après la rencontre, puis on constate un effet inverse quelques heures plus tard (Elloumi et al.,
2003; Passelergue & Lac, 1999; West et al., 2014). De plus, West et al. (2014), ont rapporté
tout d'abord une augmentation des scores total d'humeur 12 heures après un match, puis
ensuite un retour aux valeurs basales 36 heures après la rencontre. Bien que ces résultats
montrent des variations communes avec les concentrations de cortisol et des variations
opposées à celles de la testostérone, aucune corrélation entre les scores total d'humeur et les
marqueurs biologiques n'a été rapportée lors de la phase de récupération. Cela suggère que les
variations des états d’humeur et celles des marqueurs biologiques pourraient être simplement
concomitantes sans avoir de relation causale particulière. Cependant, cette hypothèse ne peut
pas être confirmée sans résultats d'études supplémentaires.
103
Dans la partie suivante, nous traiterons des relations entre les marqueurs biologiques et la
perception de l'effort et de la fatigue en phase post-compétitive.
4. Marqueurs biologiques et perception de l'effort et de la fatigue en phase post-
compétitive
Tout d'abord, il est important de repréciser que les scores de perception de l'effort et de la
fatigue ont été uniquement évalués en phase post-compétitive. C'est pourquoi, les auteurs
n'ont pas pu mettre en évidence les relations entre les variations de cortisol et celles des
perceptions de l'effort au cours de la compétition. Cependant, Moreira et al. (2012) ont
rapporté une corrélation positive entre les variations du cortisol entre la phase pré et post-
compétitive et les valeurs de RPE mesurées après une rencontre officielle de basketball. Dans
cette étude, plus les basketteurs connaissaient des augmentations importantes de cortisol au
cours de la rencontre, plus leur perception de l'effort était importante à la fin du match. Cette
étude comparait les effets d'une compétition officielle à ceux d'une compétition simulée.
Cependant, ils n'ont pas mesuré cet indice corrélationnel au cours de la rencontre simulée,
c'est pourquoi, nous ne pouvons pas mettre en avant l'hypothèse que la relation positive entre
les variations de cortisol et les scores de RPE soit un bon indicateur de stress en compétition.
Ensuite, dans une étude sur le volleyball, Moreira et al. (2013) ont montré que l'importance du
match avait un impact sur la réponse du cortisol et affecterait la perception de l'effort lors de
la phase post-compétitive. Cependant, aucune corrélation significative n'a été rapportée entre
ces deux indicateurs. De la même manière, d'autres auteurs (e.g., Arruda et al., 2014;
Tessitore et al., 2014) n'ont rapporté aucune corrélation entre les marqueurs biologiques et la
perception de l'effort d'après match. Ils ont conclu que la perception de l'intensité du match
104
était similaire entre des joueurs évoluant à domicile ou à l'extérieur. Par conséquent, cet indice
ne semblerait pas forcément influer sur le résultat de la rencontre.
Pour conclure, la perception de l'effort semblerait être rarement corrélée aux indicateurs
biologiques analysés, après une compétition. Cependant, les différents résultats rapportés
confirmeraient que l'intensité physique lors d'un match en compétition est plus importante par
rapport à un match simulé ou de plus faible intérêt.
Concernant la perception de la fatigue après la compétition, il semblerait que les efforts de
très longue durée entraînent des augmentations de celle-ci, comme par exemple après un
ultra-marathon (Nicolas et al., 2011). Lors d'efforts plus courts, où la puissance est la qualité
qui prédomine, cette perception pourrait ne pas connaître d’évolution significative (Tessitore
et al., 2014) . De plus, ces auteurs n'ont rapporté aucune corrélation entre les marqueurs
biologiques et les scores du RESTQ.
Nous allons maintenant aborder les relations entre le cortisol et les trois composantes de
l'anxiété mesurées par le CSAI-2.
5. Marqueurs biologiques et anxiété en phase post-compétitive
a) cortisol et anxiété
Généralement, l'anxiété somatique est moins élevée après la compétition par rapport à celle
mesurée avant la compétition (Kim et al., 2009). C'est pourquoi, la plupart des auteurs (e.g.,
Arruda et al., 2014; Hanton et al., 2004; Filaire et al., 2001b; Filaire et al., 2009) ont trouvé
105
plus pertinent de mesurer les états d'anxiété uniquement lors de la phase précompétitive.
Ainsi, mise à part Kim et al. (2009) qui n'ont trouvé aucune relation significative entre le
cortisol et l'anxiété somatique tout deux mesurés en phase post-compétitive, la plupart des
auteurs ont presque exclusivement évalué les relations entre le cortisol post-compétitif et
l'anxiété précompétitive. Par exemple, Filaire et al. (2001b) ont montré une corrélation
positive entre le cortisol post-compétitif et l'anxiété somatique précompétitive. Alors que
Arruda et al. (2014) ont rapporté une corrélation positive entre les variations du cortisol post-
compétitif et l'anxiété somatique précompétitive, chez des basketteurs qui disputaient un
match à domicile. Ce qui laissait entendre que plus l'équipe était anxieuse avant le match plus
elle avait de chance d’enregistrer une forte augmentation de cortisol après le match. Cela est
d'autant plus cohérent de retrouver que l'anxiété somatique, qui correspond aux perceptions de
symptômes physiologiques du stress, soit corrélée positivement avec un marqueur biologique.
Ainsi, ce résultat renforce l'idée que l'anxiété somatique précompétitive soit un bon prédicteur
du niveau de cortisol d'après match.
Filaire et al. (2001b) ont aussi rapporté une corrélation positive entre le cortisol post-
compétitif et l'anxiété cognitive précompétitive en judo alors que Arruda et al. (2014) ont
montré une corrélation négative chez des joueurs de basket évoluant à l'extérieur. Ces
résultats confirmeraient les constats déjà mentionnés lors de la phase précompétitive. En effet,
nous retrouvons lors de la phase post-compétitive des corrélations opposées entre des athlètes
évoluant dans une compétition individuelle et une compétition en sport collectif. De plus, il
est intéressant de remarquer que le lieu de la rencontre influence aussi les relations entre ces
deux marqueurs. En effet, Arruda et al. (2014) ont montré une relation négative entre le
cortisol post-compétitif et l'anxiété cognitive précompétitive chez des joueurs évoluant à
106
l'extérieur. Ainsi, plus l'équipe qui évolue à l'extérieur aura un score d'anxiété cognitive élevé,
plus les taux de cortisol post-compétitif seront bas. D'après Arruda et al. (2014), le public
aurait peut-être une double influence. Tout d'abord, il entraînerait une certaine nervosité chez
les joueurs avant le match (Arruda et al., 2014), puis ensuite, déstabiliserait complètement les
joueurs au cours du match. De ce fait, la faible réaction du cortisol post-compétitif serait due
au manque d'implication de l'équipe pendant la rencontre.
Pour conclure, nous pouvons en déduire que l'anxiété cognitive pourrait prétendre à avoir des
effets opposés sur la réaction du cortisol post-compétitif entre un sport individuel et celui
mesuré en sport collectif.
Concernant la confiance en soi, les auteurs ont montré des scores significativement plus bas
chez des perdants par rapport aux vainqueurs (e.g., Filaire et al., 2009) mais aucune étude à
notre connaissance, n'a rapporté de corrélations significatives entre ce marqueur
psychologique et le cortisol post-compétitif. En effet, la plupart des auteurs (e.g, Arruda et al.,
2014; Filaire et al., 2001b) n'ont rapporté aucune relation significative entre la confiance en
soi précompétitive et le cortisol post-compétitif. b) Testostérone et anxiété
Contrairement au cortisol, les études n'ont rapporté aucune association significative entre la
testostérone post-compétitive et les états d'anxiété somatique précompétitive (Arruda et al.
2014; Filaire et al., 2001b).
Cependant, Arruda et al. (2014) ont montré une corrélation négative entre l'état d'anxiété
cognitive et la concentration de testostérone post-compétitive, notamment chez une équipe
évoluant à l'extérieur. Nous retrouvons donc une corrélation inversée à celle du cortisol,
107
mentionnée précédemment. Plus l'anxiété cognitive serait élevée avant le match, plus la
testostérone post-compétitive serait faible. Ces auteurs ont tenté d'expliquer que ces
corrélations seraient liées à l'effet d'un public hostile. De plus, nous pouvons émettre
l'hypothèse que la défaite de cette équipe pourrait également jouait un rôle sur les diminutions
de testostérone post-compétitive chez certains joueurs, comme l'a suggéré Salvador (2005)
dans son modèle.
Concernant la confiance en soi, très peu d'études ont rapporté de corrélations significatives
avec la testostérone post-compétitive. En effet, plusieurs auteurs (e.g., Arruda et al., 2014;
Filaire et al., 2001b; Kim et al., 2009) n'ont montré aucune relation entre ces deux marqueurs.
Pour conclure sur les associations entre les marqueurs biopsychologiques en phase
compétitive, tout d'abord, nous n’avons relevé que très peu d'associations entre les états
d'humeurs et les marqueurs biologiques lors de la phase précompétitive. De plus, les travaux
de recherche se sont plutôt intéressés aux effets du résultat sur les états d'humeur et les
marqueurs biologiques lors de la phase post-compétitive (Salvador, 2005). En effet, le résultat
de la compétition et les scores total d'humeur seraient associés aux variations du cortisol et de
la testostérone. Par exemple, certains auteurs comme Diaz et al. (2013) semblaient persuader
que les augmentations de cortisol seraient plus dépendantes de l'augmentation du score total
d'humeur plutôt que de l'effort physique réalisé. Cependant, d'autres paramètres tels que
l'importance de la rencontre (Arruda et al., 2014; Moreira et al., 2012) ou le statut de l'équipe
(Edwards et al., 2006) pourraient aussi influencer ces résultats.
Concernant les associations entre les marqueurs biologiques et la perception de l'effort et de la
fatigue, les études se sont presque uniquement intéressées à la phase post-compétitive. Mais
108
même dans ce cas, les études n'ont rapporté que très peu de corrélations significatives avec les
marqueurs biologiques analysés.
Par contre, différents travaux semblent indiquer que les états d'anxiété soient plus associés
aux variations des marqueurs biologiques au cours de la compétition. En effet, plusieurs
auteurs (Filaire et al., 2001b; Filaire et al., 2007; Filaire et al., 2009) ont rapporté des
associations positives entre les états d'anxiété somatique et le cortisol précompétitif en sport
individuel alors que ces associations seraient plutôt négatives en sport collectif (Arruda et al.,
2014). De plus, on retrouverait ce même pattern pour la relation entre la testostérone et
l'anxiété somatique. Par contre, lors de la phase post-compétitive, nous avons constaté ces
différences uniquement à travers des associations entre le cortisol et des états d'anxiété. En
effet, très peu d'études n'ont rapporté de relations entre la testostérone et les états d'anxiété
(Arruda et al., 2014).
A notre connaissance aucune relation entre la confiance en soi et les marqueurs biologiques
retenus n'a été rapportée lors d'une phase compétitive, quel que soit le moment de la mesure.
110
De manière générale, la gestion de la charge d'entraînement est primordiale dans le but
d'optimiser la performance sportive. L'objectif est d'acquérir des compétences physiques,
techniques, tactiques et mentales dans le but de préparer au mieux les sportifs en vue de la
compétition. Cependant, il est établi que le maintien de charges de travail trop intenses sur le
long terme risque de faire basculer les athlètes dans un état de surmenage voire de
surentraînement. Le suivi longitudinal des marqueurs biologiques du stress (cortisol,
testostérone, ratio T/C, DHEA) est un moyen de contrôler l'état de forme physique des
athlètes. De même, les paramètres psychologiques sont essentiels dans la préparation et dans
la réussite des sportifs lors des compétitions majeures. Les états d'humeur négative et positive
semblent être des paramètres essentiels dans cet objectif d'optimisation.
C'est pourquoi, notre première étude a porté sur le suivi des marqueurs biopsychologiques de
rugbymen professionnels au cours de l'entraînement, lors d'une saison sportive. Notre objectif
était d’étudier si le statut de l'athlète en compétition (caractérisé par trois groupes en fonction
du temps de jeu effectif) avait une influence significative sur les variations des marqueurs
biopsychologiques au cours de l'entraînement.
L’analyse de la littérature nous également permis de constater que le contexte compétitif
entraînait un stress ponctuel beaucoup plus important. En effet, les sportifs de haut niveau
sont confrontés à une augmentation importante du stress, notamment dans la phase
précompétitive. Les niveaux élevés de cortisol et d'état d'anxiété seraient les principaux
témoins de cette augmentation. Cependant, nous avons voulu étudier dans quelle mesure les
sportifs s'habituaient à la répétition du stress relatif à la compétition. Ainsi, nous avons
conduit une deuxième étude qui avait pour objectif de mesurer l'évolution d’indicateurs
biopsychologiques de l’activation d'une équipe de basketball, au cours de deux rencontres
officielles du championnat de France Espoir. Notre objectif était d’évaluer si un processus
d'habituation chez ces sportifs habitués à répéter des matchs chaque week-end pouvait avoir
lieu et ainsi entraîner une diminution de ces indicateurs de stress lors de la phase
précompétitive d'une rencontre.
Nous présentons dans les parties suivantes les comptes-rendus de ces deux études, toutes deux
rédigées en anglais, sous la forme des deux articles que nous avons soumis à publication.
112
ETUDE 1
TITLE : “Psychoendocrine responses in professional rugby players : the role of status"
AUTHORS : Philippe Passelergue, Bastien Carta, Laura Laugenie, Julien Bois
AFFILIATION Université de Pau et des Pays de l’Adour
LAPPS - EA 4445- Laboratoire Activité Physique, Performance et Santé
Quartier Bastillac Sud - TARBES, F-65000, France
ADDRESS FOR CORRESPONDENCE :
Philippe Passelergue
Département STAPS, Université de Pau et des Pays de l’Adour,
Quartier Bastillac Sud - TARBES, F-65000, France.
Téléphone : 05 62 56 61 08
Fax : 05 62 56 61 10
E-mail: [email protected]
RUNNING TITLE: “Psychobiological Responses to a Competitive Rugby Season”
113
Summary
The aim of this study was to investigate a follow-up study base on hormonal, physical, and
psychological parameters among 33 rugby players during the course of a season (at the
beginning, in half and at the end of the season). Mood and tiredness were evaluated,
respectively, using profile of mood states questionnaire (POMS) and the French Society for
Sports Medicine (SFMS). Hormonal indicators were cortisol, testosterone, LH and DHEAS.
Physical parameters were performance in (a) maximal vertical jump, (b) 30m-sprint test, (c)
quadriceps isometric strength, (d) bench press and (e) maximal oxygen uptake. Based on the
amount of game time played during the season, subjects were dived into three groups : G1
(starters), G2 (non starters) and G3 (training partners) (78.20%, 51.32% and 18.50% of the
total game time, respectively). For the three groups combined, only the levels of testosterone,
DHEAS and the testosterone/cortisol ratio (T/C ratio) decreased during the season. These
results indicate habitually an increased level of tiredness, while paradoxically mood was
globally better It is usually admitted that the status 's player in the group modulate moods and
hormonal changes. we compared the variables of each group. For G1, we found during the
season decreases of testosterone and T/C ratio, while the SFMS also decreased and the
dimension interpersonal relation of the POMS remained constant. On the contrary for G3,
there was no variation of testosterone and T/C ratio, while the SFMS tended to increase and
the interpersonal relation decreased. G2 showed similar variations than G1, but less
pronounced. At the end of season, the biological indicators seem to show that G1 were more
tired than G3, but the psychological indicators seem to indicate the opposite. It's important to
take account the total game time played and the status of players to better understand the
physiological and psychological variations during a competitive season.
114
Key words: rugby, competitive season, testosterone, cortisol, LH, DHEAS, mood, tiredness,
status of player.
Psychoendocrine responses in professional rugby players : the role of status
1. Introduction
Rugby union is a high contact, dynamic sport in which athletes require a combination
of strength, power, speed, agility, endurance, and sport-specific attributes. Rugby has been
characterized as a high intensity sport that combines intermittent bouts of anaerobic and
aerobic exercise (Duthie et al., 2003). During the course of a competitive rugby season,
player’s bodies are continuously subjected to a variety of psychological and physical stresses
from both practice and competition. As a consequence of the physiological demands placed
on players, conditioning programs for rugby require that aerobic capacity, strength, power,
speed, and speed endurance be developed as fundamental components of physical
conditioning. Consequently, the goal of rugby practice and physical conditioning is to provide
a stimulus for rugby-specific adaptations that will result in improved athletic performance.
The maintenance or improvement in performance standards is not, however, solely
determined by appropriate conditioning. The ability of bodily systems to recover and
regenerate following composite stresses including strenuous activity, psychological stress of
practice and competition can also influence physical performance. Of particular importance to
force development is the manner in which muscles respond and remodel following exercise
stressors (practice, conditioning, or competition). When a player is both training and
competing, the dynamic homeostatic balance created between anabolic (building) and
115
catabolic (breakdown) processes within the muscle can ultimately influence muscular force
characteristics and, therefore, affect the quality of a player’s performance.
The hormonal responses to a single match (Elloumi et al., 2003) and the effects of
rugby training have been previously been reported (Argus et al., 2009). A wide variety of
biochemical, haematological, and physiological markers have been used for the long term
monitoring of athletes and to limit the risk of overreaching or overtraining in rugby league
players (Coutts et al., 2007a; Coutts et al., 2007b). In particular, cortisol and testosterone have
been identified as reliable markers of training and competitive stress (Banfi et al., 1993;
Passelergue and Lac, 1999). The majority of studies have reported increases of cortisol and
decreases of testosterone with advanced fatigue (Hakkinen et al., 1987). The ratio between
concentrations of testosterone and cortisol (T/C) at rest has been propounded as representative
of the athlete’s anabolic–catabolic status (Banfi et al., 1993; Filaire et al., 2001). Below a
certain threshold, it may indicate a state of overtraining (Adlercreutz et al., 1986). The data on
the blood level of luteinizing hormone (LH) during intense training are conflicting. They
indicate a decrease (Urhausen et al., 1995), an increase (Busso et al., 1992), or a constant LH
level (Fernandez-Garcia et al., 2002). In weightlifting, Busso et al. (1992) found relationship
between the changes in fitness and serum LH during a period of intense training. More
recently, the role of dehydroepiandrosterone sulphate (DHEAS) has been studied in stressful
situations (Bouget et al., 2006; Morgan et al., 2004). Individuals expressing a high baseline
DHEAS concentration exhibit better physiological and psychological adaptation against
adverse external stresses than their low DHEAS counterparts (Morgan et al., 2004). In this
same diagnostic perspective, several psychological questionnaires such as the POMS
(O'Connor et al., 1989) and the questionnaire developed by the group of consensus of the
French Society for Sports Medicine (SFMS) (Maso et al., 2005; Maso et al., 2004) have been
used to monitor psychological parameters and the fatigue respectively. In this regard, Maso et
116
al. (2004) have demonstrated that the SFMS questionnaire score below the score of 20,
proposed as an overtraining state threshold, is associated with a training load favorable to
physical performance.
A competitive rugby union season is long, about 8 months, with a lot of matches (30
officials). So, even the players do practically the same training, there is a difference between
starters and non starters. The stress induced by the competition should be different between
the two groups. In collegiate soccer players, Haneishi et al. (2007) reported, during a game,
greater cortisol concentrations in starters than those classified as non starters. Woods and
Thatcher (2009) have identifed that substitute players experience different organizational and
personal factors in comparison with when they are a starting player. Such differences were
interpreted as being stressful. Also, social groups are often organized into status hierarchies,
with some individuals earning higher status over others. The status of players is rarely take
account in the monitoring of psychological and biological variables throughout a season.
Thus, the purpose of this investigation was to study the physiological and
psychological states of rugby union players during a whole season. We wanted (a) to
determine how these players adapted both physiologically and psychologically to the effects
of conditioning, practice, and high level competition over an entire season; (b) to test whether
these parameters would vary as a function of player's status.
2. Methods
2.1. Participants
Thirty three male professional rugby players, all members of the same team playing at
National level, volunteered for this study. Prior to data collection, the purpose of this study
117
was explained thoroughly to every athlete and informed consent was obtained from each
individual, according to the Declaration of Helsinki. All participants were made aware that all
results were being kept confidential and that the coaching staff would not be given access to
data. Earlier to the study, players under-went a physical examination by the team physician,
and each was cleared of any medication or endocrine disorders that might confound or limit
their ability to participate fully in the investigation. At the end of the season, in accord with
the staff and based on the amount of game time played during the season subjects were
divided into three groups, Group 1 (G1) (n =9), group 2 (G2) (n = 12), group 3 (G3) (n = 12).
G1, G2 and G3 participated in 78.20% (± 7.55%), 51.32% (± 8.83%), and 18.50% (±
11.16%), respectively. G1 (starters) were rugbymen who played almost all the time and began
the matches, they were major players (usually called starters). G2 (non starters) is a group of
players who play rather often, but rarely begin the matches. Coaches typically select players
they perceive to have the greatest ability to start a game and only make substitutions for
tactical reasons or to replace an injured player, these players are usually called non starters or
substitutes. G3 (training partners) were players who are rarely selected in the team to play
games. They played when the games were less important or when a player of G1 or G2 could
not play. When a player was non starter or training partner and did not play or had not enough
playing time (less than 20 min), he had to do a physical training of about 20 to 30 minutes on
the evening of the match.
None of the subjects were injured to the extent to limit practice or playing time or confound
the study by injury. The physical and anthropometric characteristics of these subjects are
displayed in Table I.
118
2.2. Procedure
The competitive season included the national championship. We monitored the team
throughout an 8-months competitive season consisting of 33 games (3 preparation, 30
championship games) using a longitudinal study design. Physical performance, fatigue, mood
states and hormonal parameters were assessed three times during the course of the season. In
order to avoid any changes consecutive to a game, each measurement point was set after nine
or ten days without competition and with usual training. Baseline testing was performed in
September at the beginning of the championship (T1), one assessment was made in January at
the middle of the season (T2) and a further assessment was made in may at the end of the
competitive season (T3). All workouts were supervised by team coaches. The mean weekly
amount of training was 10-12 h.wk-1
with a match at the end of the week. Players who have
not played had an individualized extra workout according to positions in order to reproduce
the match intensity, this training was normally placed the same day of the match or sometimes
the next day. Every 5 weeks, there was no match on the weekend, also the training was
reduced. Subjects did not adjust their diets or lifestyles significantly during the course of the
season. Globally during the season the results of the team were stable: 15 gained matches, 14
lost and 1 draw. The team ended on the 7th place on 16. There was no period when the team
particularly won or lost.
2.3. Anthropometrics
Anthropometric measurements included height, body mass, and percent body fat, estimated
from skinfold thickness at the biceps, triceps, subcapsular, and subiliac sampling sites (Durnin
and Rahaman, 1967). Measures were consistently recorded on the right side of the subject’s
119
body. Body mass was recorded to the nearest 0.1 kg with a portable digital metric scale. All
measurements were made by the same investigator.
2.4. Physical Performance Testing
To evaluate the performance of the athletes, some physical tests representing different aspects
of rugby physical fitness have been used. The choice and the setup of these tests have been
elaborated in collaboration with the coaches. The 30-m sprint test and the maximal oxygen
intake were made at the beginning of the season. The other selected tests were achieved three
times during the season, corresponding to the week that the resting blood samples were taken.
Vertical Jumping Measures. Maximal vertical jump height was measured using a linear encoder
(BIOPAC and ACKNOWLEDGE). Prior to testing, each subject’s standing vertical reach was
determined. Care was taken to make sure the standing reach was accurately determined with
regard to limb stretch. Subjects were then given 5 trials to jump for maximum height, with 2 to
3 minutes rest separating trials. The highest jump of the 3 trials was recorded.
30-m Sprint Test. Maximal average speed on a 30-m sprint test was measured with photoelectric
cells (Brower Timing). Subjects completed 5 trials with 4 minutes of recovery in between; the
best result was retained.
Maximal Isometric Strength (MIS). Isometric strength of the quadriceps was measured with two
strength gauges (BIOPAC, Goleta, CA, USA, www.biopac.com/) fixed on the "leg extension"
machine designed to train the quadriceps. For each leg, a sensor set perpendicularly to the
machine base (fixed point) was also attached to the subject ankle (mobile part). Subjects sat
120
with their back firmly attached to the seat at 110º and their knees were flexed at 90º. They were
asked to maximally extend both legs at the same time following the tester’s signal. Since each
leg operated independently, we measured strength of each leg as well as the total strength of
both legs combined.
One repetition maximum bench press. A one repetition maximum (1RM) bench press was
conducted to detremine maximale upper body strength. The test protocol was adopted as
follows : (1) a warm-up invoved 5-10 repetitions at 40-60% of the last 1RM, (2) 1 min rest with
light stretching followed with 3-5 repetitions at 60-80% of the last 1RM, (3) three to five
attempts to reach the 1-RM with 5-min rest intervals between each new lift. The maximum
weight that was successfully lift was recorded.
Maximal oxygen intake ( O2max). O2max was indirectly estimated only once during the
season. a maximal multistage field test, the VAM-EVAL test (CRESS, Bordeaux, France) was
performed. Briefly, The VAM-EVAL compact disk recording emits sound signals to pace the
subjects every 20 m along a 200-m track. The initial RS is 8 km·h-1
, and the increment is 0.5
km·h-1
at each 1-minute stage until subjects no longer follow the pace (maximal aerobic speed
[MAS]). A previous study (Leger and Boucher, 1980) has shown that maximal aerobic speed
and laboratory treadmill O2max are highly correlated (r = 0.96). MAS was used to predict
O2max (mlkg-1
.min-1
) using the Léger and Mercier equation (Leger and Mercier, 1984):
O2max = 3.5 x MAS
The interclass correlations for the whole physical tests were > 0.92.
121
2.5. Collection of blood samples
A resting blood sample of 10 ml was obtained from the antecubital vein in the arm following
a 12-hour overnight fast. Samples were collected at the same time of the morning (0730–0830
hours) for each player’s visit in order to control for circadian variances. LH, testosterone,
cortisol, DHEAS measures were taken three times (at T1, T2 and T3). Samples were assayed
by chemiluminescence technique, using a Beckman DXI 800 automate for LH, testosterone,
cortisol and a Immulite 2000 XPI (Siemens) for DHEAS. In accordance with the supplier's
recommendations, the inter-assay reproducibility is 6.57% for LH, 17.04% for testosterone,
4.77% for cortisol, 6.76% for DHEAS.
2.6. Psychometric Assessments
To evaluate respectively the participants’ fitness and anxiety states, two psychological
questionnaires were used and were administrated three times during the season, corresponding
to the day that the resting blood samples were taken
Mood was measured with the POMS questionnaire. This is a self-report questionnaire
consisting of 65 adjectives designed to assess 6 states (McNair et al., 1971). Subjects
completing the POMS are asked to reflect on the states of their emotion over the past week.
Scores are the obtained for subjects on the stats of tension, depression, anger, vigor, fatigue,
and confusion. These subscales appear to have at least face validity for measuring mood states
among athletes.
The SFMS overtraining questionnaire of early clinical symptoms of the overtraining
syndrome was used. It allows the calculation of a score that helps to classify, on a clinical
basis, the demands of sportsmen submitted to a heavy training program (Brun, 2003). This
122
questionnaire consists of a list of 54 items selected among the reported clinical manifestations
of the syndrome that requires an answered response of ‘‘yes’’ or ‘‘no’’ by the subject. The
total of positive items (quoted ‘‘yes’’) is used as a score of overtraining.
2.7. Statistical analyses
The data were first inspected for accuracy of data entry, missing values, and outliers. To test
the normality of distribution and homogeneity of variance, Kolmogorov-Smirnov and
Levene’s tests were respectively applied prior statistical analyses.
A one way repeated measures (times measurement point) analysis of variance (ANOVA) was
used to determine variations of the variables across the season for the whole group.
Subsequently a 3x3 (group X time measurement point) ANOVA with repeated measure on
the second factor was used to determine the differences between the three groups and the
variations of measures during the season. The post hoc Bonferroni test was used to assess any
differences shown Results are expressed as means ± standard error. The level of significance
was set at p ≤ 0.05.
123
3. Results
The characteristics of the group are shown in Table 1.
Table 1. Mean (±SE) Anthropometric and physical characteristics of rugby players
age Body mass Heigth Body fat O2max 30m BMI
(years) (kg) (cm) (%) (ml.min-1 .kg-1) (s) (kg.m-2)
All players
(n=33) 25.93 ± 3.75 100.39 ± 15.54 185.03 ± 8.96 14.71 ± 3.62 55.64 ± 5.08 4.17 ± 0.20 29.25 ± 3.68
G1 (n=9) 27.78 ± 3.69 97.67 ± 12.24 185.56 ± 9.63 14.94 ± 2.56 57.39 ± 4.27 4.20 ± 0.21 28.31 ± 2.08
G2 (n=12) 24.32 ± 2.86 100.56 ± 15.80 185.08 ± 6.51 14.54 ± 3.88 55.87 ± 4.05 4.17 ± 0.19 29.20 ± 4.21
G3 (n=12) 26.17 ± 4.16 102.26 ± 18.28 184.58 ± 11.10 14.71 ± 4.29 54.12 ± 3.69 4.16 ± 0.20 29.92 ± 4.17
3.1. Changes in physiological measures
For the whole group the main effects of time measurement point were significant for vertical
jump F 1.63,21.21 = 5.95, p = 0.012, 2
p = 0.38) and for bench press performance (F
1.37,23.28 = 3.71, p = 0.05, 2
p = 0.18). Post hoc analyses indicated statistically significant
increases between T1 and T3 (Table 2). For MIS no significant difference during the season
was found. Separated group analyses did not reveal any significant effect.
Table 2. Mean (±SE) Changes in performances during the course of a rugby season
Measure groups T1 T2 T3
MIS (N) All players (n=33) 1430 ± 328 1404 ± 233 1446 ± 230
G1 (n=9) 1398 ± 253 1319 ± 177 1381 ± 216
G2 (n=12) 1459 ± 381 1400 ± 256 1469 ± 243
G3 (n=12) 1451 ± 315 1432 ± 191 1427 ± 137
Vertical jump (cm) All players (n=33) 47,2 ± 4,8 49,5 ± 5,3 51,2 ± 7,3 a*
G1 (n=9) 49,6 ± 3,3 52,5 ± 5,3 55,0 ± 7,0
G2 (n=12) 45,3 ± 5,1 47,1 ± 5,4 47,6 ± 6,0
G3 (n=12) 47,2 ± 5,6 49,8 ± 5,2 51,7 ± 8,5
Bench press (kg) All players (n=33) 124,8 ± 20,6 125,6 ± 15,7 129,7 ± 16,7 a*
G1 (n=9) 114,9 ± 17,7 116,5 ± 15,4 119,6 ± 16,2
G2 (n=12) 121,4 ± 7,7 125,1 ± 5,3 132,1 ± 6,4
G3 (n=12) 137,9 ± 19,9 133,6 ± 16,1 135,2 ± 15,8 a Significantly different to T1
* : p ≤ 0.05
124
3.2. Psychological measures
There were a time effect for the whole group for depression, anger, vigor and interpersonal
relationship variables of POMS (respectively F 1.88,30.13 = 15.26, p = 0.008, 2
p = 0.27; F
1.94,30.97 = 9.34, p = 0.001, 2
p = 0.37; F 1.21,19.29 = 7.00, p = 0.012, 2
p = 0.30; F
1.11,27.91 = 9.49, p = 0.004, 2
p = 0.28) (Table 3). Post hoc analyses revealed that anger,
vigor and interpersonal relationship decreased between T1 and T3 (respectively p = 0.002; p =
0.035; p = 0.008) and between T2 and T3 (respectively p = 0.01; p = 0.05; p = 0.019).
Depression decreased only between T1 and T3 (p = 0.021).
For the separated group analysis, neither main effects of time and group nor interaction effect
were significant. However interestingly, post hoc analysis performed indicated for
interpersonal relationship a decrease between T1 and T3 (p = 0.05) and between T2 and T3 (p
= 0.05). Moreover, At T3 values for the group 3 were significantly lower than T3 values for
group 1 (p = 0.05). No other statistically significant effects were found.
125
Table 3. Mean (±SE) Changes in POMS scores during the course of a rugby season
Measure groups T1 T2 T3
Tension All players (n=33) 7,73 ± 3,11 6,03 ± 3,57 6,15 ± 3,09
G1 (n=9) 7,00 ± 1,80 5,44 ± 3,71 4,22 ± 0,83
G2 (n=12) 7,25 ± 2,30 4,75 ± 2,01 9,17 ± 2,17
G3 (n=12) 8,75 ± 4,31 7,75 ± 4,20 4,58 ± 2,47
Depression All players (n=33) 5,09 ± 4,65 2,03 ± 3,60 1,72 ± 2,19 a*
G1 (n=9) 5,22 ± 4,68 1,22 ± 2,54 2,00 ± 2,40
G2 (n=12) 3,83 ± 2,21 1,58 ± 2,11 1,58 ± 2,35
G3 (n=12) 6,25 ± 6,24 3,08 ± 5,16 1,67 ± 1,72
Anger All players (n=33) 11,91 ± 5,84 6,21 ± 6,67 4,39 ± 4,13 a**, b**
G1 (n=9) 11,38 ± 6,44 4,33 ± 4,97 4,67 ± 3,50
G2 (n=12) 13,17 ± 5,83 5,25 ± 5,38 4,33 ± 5,33
G3 (n=12) 11,08 ± 5,74 8,58 ± 8,52 4,25 ± 3,49
Vigor All players (n=33) 15,48 ± 2,44 10,09 ± 8,16 9,58 ± 6,15 a*, b*
G1 (n=9) 16,00 ± 2,87 9,44 ± 9,03 12,75 ± 5,53
G2 (n=12) 15,42 ± 2,91 10,50 ± 8,14 7,25 ± 5,51
G3 (n=12) 15,17 ± 1,59 10,17 ± 8,22 9,50 ± 6,69
Fatigue All players (n=33) 4,06 ± 1,89 2,30 ± 2,67 2,42 ± 1,80
G1 (n=9) 5,00 ± 1,73 2,22 ± 2,95 3,00 ± 1,66
G2 (n=12) 3,00 ± 1,86 1,75 ± 2,53 2,25 ± 2,22
G3 (n=12) 4,42 ± 1,62 2,92 ± 2,71 2,17 ± 1,47
Confusion All players (n=33) 3,88 ± 1,78 3,45 ± 1,75 3,61 ± 1,52
G1 (n=9) 4,56 ± 2,13 3,56 ± 1,24 3,00 ± 1,22
G2 (n=12) 3,42 ± 1,16 2,83 ± 1,75 4,00 ± 2,13
G3 (n=12) 3,83 ± 1,99 4,00 ± 2,00 3,67 ± 0,68
Interpersonal All players (n=33) 17,45 ± 2,31 17,30 ± 2,53 11,94 ± 6,91 a**, b*
relationship G1 (n=9) 19,22 ± 2,33 17,56 ± 1,33 15,22 ± 5,76
G2 (n=12) 17,17 ± 1,90 17,50 ± 2,32 10,58 ± 6,78
G3 (n=12) 16,42 ± 2,02 16,92 ± 3,42 10,83 ± 7,42 a*, b*,c*
Global All players (n=33) 17,27 ± 13,94 10,85 ± 13,81 8,41 ± 10,21
score G1 (n=9) 17,33 ± 12,51 6,78 ± 9,23 5,63 ± 9,66
G2 (n=12) 15,25 ± 9,11 4,50 ± 8,20 10,83 ± 13,45
G3 (n=12) 19,25 ± 18,97 20,25 ± 16,48 7,83 ± 6,42 a Significantly different to T1;
b Significantly different to T2;
c Significantly different to G1
* : p ≤ 0.05; ** : p ≤ 0.01; *** : p ≤ 0.001
126
For fatigue, we found a time effect for the whole group (F 1.98,59.56 = 4.96, p = 0.01, 2
p =
0.14) (Table 4). The score at T2 was lower at T1 (p = 0.01).
For the separated group analysis, neither main effects of time and group nor interaction effect
were significant. Again as an exploratory process post hoc analysis revealed for group 3
higher values than group 1 at T3 (p = 0.037).
Table 4. Mean (±SE) Changes in SFMS score during the course of a rugby season
Measure groups T1 T2 T3
questionnaire All players (n=33) 5,82 ± 4,12 3,82 ± 3,58 a**
5,64 ± 5,25
SFMS score G1 (n=9) 4,00 ± 1,94 2,44 ± 2,40 2,33 ± 2,07
G2 (n=12) 6,50 ± 4,08 4,25 ± 4,35 6,27 ± 4,84
G3 (n=12) 6,64 ± 5,20 4,42 ± 3,48 7,25 ± 6,71 c*
a Significantly different to T1;
c Significantly different to G1
* : p ≤ 0.05; ** : p ≤ 0.01
3.3. Hormone changes
For the whole group, we found a time effect for testosterone (F 1.71,51.15 = 18.43, p = 0.001,
2
p = 0.38), T/C ratio (F 1.95,58.62 = 6.22, p = 0.004, 2
p = 0.17) and DHEAS (F 1.91,57.32
= 15.26, p = 0.001, 2
p = 0.34) (Table 5). Post hoc analysis indicated that (a) levels of
testosterone at T3 were lower than those at T1and T2 (p = 0.001), (b) the T/C ratio at T3 were
lower than those at T2 (p = 0.01), (c) levels of DHEAS at T3 were lower than those at T1 and
T2 (respectively p = 0.001 and p = 0.006). The variations of LH, cortisol and DHEAS/C ratio
were not statistically significant during the course of the season (Table 5).
Separated group analysis revealed significant interaction effect (time x groups) for
testosterone (F 3.41,51.15 = 3.06, p = 0.031, 2
p = 0.17). Post hoc analyses showed for group
1 significantly lower values at T3 compared to T1 and T2 (respectively p = 0.001; p = 0.002).
127
For group 2 values at T3 were significantly lower compared to T2 (p = 0.035). For group 3
values did not vary across time, but T3 values were significantly higher than T3 values for
group 1 (p = 0.031).
Although having no group or time effects, post hoc analyses revealed for T/C ratio in group 1
significantly lower values at T3 compared to T1 and T2 (respectively p = 0.031; p = 0.024).
Similarly post hoc analyses revealed for DHEAS and for group 1 and 2 significantly lower
values at T3 compared to T1 (respectively p = 0.001; p = 0.031). For group 3 values at T3
were significantly lower compared to T2 (p = 0.043).
Table 5. Mean (±SE) Changes in resting concentrations of hormonal variables during the
course of a rugby season
Measure groups T1 T2 T3
LH (UI/L) All players (n=33) 4,16 ± 1,58 4,78 ± 1,82 4,35 ± 1,58
G1 (n=9) 4,64 ± 1,40 4,99 ± 1,73 4,59 ± 1,49
G2 (n=12) 3,98 ± 1,65 4,82 ± 1,94 4,44 ± 1,89
G3 (n=12) 3,96 ± 1,68 4,60 ± 1,91 4,08 ± 1,39
testosterone (µg/l) All players (n=33) 5,80 ± 1,38 5,84 ± 1,52 4,89 ± 1,23 a***, b***
G1 (n=9) 5,69 ± 1,15 5,45 ± 1,21 4,03 ± 0,94 a***, b**
G2 (n=12) 5,75 ± 1,73 6,07 ± 1,55 5,01 ± 1,32 b*
G3 (n=12) 5,93 ± 1,24 5,89 ± 1,76 5,41 ± 1,07 c*
cortisol (µg/dL) All players (n=33) 20,53 ± 3,27 19,06 ± 3,62 19,17 ± 3,18
G1 (n=9) 19,53 ± 2,65 19,06 ± 3,62 19,17 ± 3,18
G2 (n=12) 20,78 ± 2,70 19,74 ± 2,07 19,66 ± 2,93
G3 (n=12) 21,04 ± 4,20 18,56 ± 4,64 18,55 ± 4,06
T/C ratio All players (n=33) 0,29 ± 0,08 0,32 ± 0,09 0,27 ± 0,10 b**
G1 (n=9) 0,29 ± 0,04 0,31 ± 0,11 0,21 ± 0,07 a*, b*
G2 (n=12) 0,28 ± 0,10 0,31 ± 0,08 0,26 ± 0,07
G3 (n=12) 0,29 ± 0,10 0,33 ± 0,10 0,31 ± 0,12
DHEAS (µg/dl) All players (n=33) 254,21 ± 93,09 236,15 ± 90,97 212,82 ± 71,05 a***, b**
G1 (n=9) 278,67 ± 96,33 245,89 ± 102,65 214,89 ± 70,00 a***
G2 (n=12) 254,92 ± 112,30 230,17 ± 107,77 219,33 ± 89,24 a*
G3 (n=12) 235,17 ± 70,47 234,83 ± 68,43 204,75 ± 55,13 b*
DHEAS/C ratio All players (n=33) 12,82 ± 5,80 13,04 ± 5,88 11,56 ± 4,74
G1 (n=9) 15,11 ± 8,17 13,51 ± 5,73 11,10 ± 3,21
G2 (n=12) 12,48 ± 5,55 11,94 ± 5,89 11,87 ± 6,36
G3 (n=12) 11,43 ± 3,45 13,79 ± 6,31 11,58 ± 4,13 a Significantly different to T1;
b Significantly different to T2;
c Significantly different to G1
* : p ≤ 0.05; ** : p ≤ 0.01; *** : p ≤ 0.001
128
4. Discussion
This study was conducted on a group of specifically rugby-trained males. All of them were
submitted to the same training regime over the competition season. They participated in six or
seven training sessions per week, this signifies 10–12 hr intensive training plus one weekly
match. The subjects were assigned to G1 (starters), G2 (non-starters) or G3 (training partners)
on the amount of game time each played during the season (Caterisano, 1997; Kraemer et al.,
2004).
4.1 Anthropometrics and physiological measures
According to their physiological and anthropometrical data, the individuals of this
study represented a homogenous group of rugby players with characteristics close to those of
other professional rugby teams. Mean predicted aerobic power ( O2max), speed, strength
and vertical jump height were similar to values previously reported for highly trained
professional rugby players (Argus et al., 2009; Crewther et al., 2009; Duthie et al., 2003).
We observe that physical performance tend to slightly progress for the entire group during the
season. These results are in agreement with findings of Argus et al. (2009), while Elloumi et
al. (2008) found no statistical performance variations. Coutts et al. (2007a) reported in seven
semiprofessional rugby league players a decrease in muscular strength, power, and endurance
during a 6-week overload training. In other team sports, Kraemer et al. (2004) observed
reduced physical performances in professional soccer players with the advancement of the
season. In the latter studies, physical power decrements were associated with physical fatigue
resulting from the increase in training loads. Coutts et al. (2007a) stated that the most likely
explanation for the decreased performance is increased muscle damage via a decrease in the
anabolic–catabolic balance.
129
4.2 Psychological variables
Several parameters such as self-perceptions of mood or fatigue have been used to monitor
psychological states of athletes. It is important to record the current state of stress and
recovery, and to follow the evolution for each athlete individually. The great advantage of
psychometric instruments, over physical or hormonal follow-ups, is the quick availability of
information, especially since psychological disturbances coincide with physiological and
performance changes, and are generally precursors of neuroendocrine disturbances. As a
consequence, psychological parameters such as mood or fatigue can be useful as an indicator
of overreaching (Meeusen et al., 2006). Data concerning the longitudinal follow-up of mood
state during training have suggested that increases of mood state such as depression, tension
and anger might be a signal of staleness (O'Connor et al., 1989). In our study, for the whole
group, the depression variable decreased at T3 compared to T1 as well as anger that decreased
at T3 compared to T1 and T2. These decreases reflect an improvement in mood state which is
consistent with the positive variations of performances across the season. However, we also
noted a decline in vigor and interpersonal relationship score that could be interpreted as a
degradation of athletes’ psychological state. This variation could have been explained by a
decrement in the team performance (Filaire et al., 2001), but in our case, as it was mentioned
earlier, the results of the team were globally good and stable throughout the season. Decline
of vigor might be an indication of tiredness although the improvement of the physical
performance across the season as well as the stability/ decrease of the fatigue variable do not
support this interpretation The results for interpersonal relationship score may be interpret
differently: like vigor we encounter a significant decline of T3 values compared to T1 and T2.
However exploratory post hoc analysis may suggest that decline is not similar between
groups, with the G3 facing a decline when other are rather stable across time. We speculate
130
that this would make sense since the G3 is composed of players that could feel more excluded
from the group as long as the season goes by and the game time is still sparse.
With regards to organizational factors, we perceived that substitutes’ preparation to play was
restricted by poor communication with the coach. Failure of coaches to notify players of their
status in good time before the match or indeed at all in some cases, may lead to
misunderstanding and dissatisfaction on the part of the players. Some authors (Woods and
Thatcher, 2009) support this interpretation by showing a that a poor coach-athlete relationship
may lead to decreased athlete satisfaction and role ambiguity, demotivation, poor team
cohesion and resentment of the coach.
Estimation of fatigue in our study was based on the standardized questionnaire of the Société
Française de Médecine du Sport. Observed means are below those reported by other authors
in rugby players (Elloumi et al., 2008; Maso et al., 2004). Significant decreases in fatigue
score were observed for all players at T2 compared to T1. This data confirms the previous
results , indicating that players were not overtrained or tired. Moreover, at T3 our data may
suggest mean of G1 become lower than G3, indicating less fatigue in the starter group. If this
speculation is supported, it might be very surprising that G3 reported higher fatigue than G1
at the end of the season, because the training was almost the same between the different
groups and because G1 participated in more than two-thirds of total game time while G3
completed less than a third.
4.3 Hormone status
In association with the changes in exercise performance and psychological parameters,
changes in circulating concentrations of hormones were also tracked throughout the season.
131
Firstly the variations of testosterone and cortisol are particularly interesting to follow.
These two hormones have been recommended as good markers of training stress (Adlercreutz
et al., 1986; Banfi et al., 1993; Passelergue and Lac, 1999). The concentrations of testosterone
were within the normal range, while cortisol concentrations were considered elevated
compared to the normal range of 8-25 µg/dl. Significant decreases in testosterone
concentrations were observed for the whole group (-15.7% between T1 and T3; -16.3%
between T2 and T3), for G1 (-29.2% between T1 and T3; -26.1% between T2 and T3) and G2
(-17.5% between T2 and T3), whereas there was no statistical change for G3. At T3 the G1
mean of testosterone became statistical lower than those of G3 (-25.5% between G1 and G3).
These data indicate that for much of the season catabolic processes (i.e., elevated levels of
cortisol and reduced testosterone for G1 and G2 at T3) may have predominated. As proposed
by some authors, we calculated the T/C ratio, which is representative of anabolic or catabolic
states and can be considered as an index of fatigue (Adlercreutz et al., 1986; Hakkinen et al.,
1987; Hakkinen et al., 1985). Like testosterone but less pronounced, changes in T/C ratio
were found during the season. Significant decreases in T/C ratio were observed for the whole
group (-15.6% between T2 and T3). Although not statistically significant, results may suggest
the decrease occurred only in G1 and not in G2 and G3. Usually testosterone is associated
with reduced empathy (Hermans et al., 2006), reduced perception of negative emotions,
enhanced attention to social threat (van Honk et al., 1999), which may promote an increased
willingness and interest in attaining dominance over one's competitors. Conversely, decreases
in testosterone make one less motivated to engage in another dominance contest. If supported,
it might be very surprising to find important reductions in testosterone levels for a starter
group (i.e., G1), while other athletes present no variation of testosterone. Normally, for non
starters the substitute role is a stressor that has potentially negative consequences for the
athlete’s emotions, cognitions and behaviors what would normally induce testosterone
132
decreases. At the mean time, the starter status should induce elevations of testosterone which
is positively associated with dominance behavior (Mazur and Booth, 1998). This decrease of
testosterone was all more surprising that G1 had a statistical better interpersonal score and a
lower perception of fatigue than G3 at T3.
The mechanisms possibly causing reduced testosterone concentrations are not clear.
Indeed, the hypothalamus pituitary testicular axis seemed unchanged since basal LH levels
were not significantly modified during the season. The decrease in testosterone concentration
seems to have been caused primarily by an increased metabolism in the tissues or a default in
secretion. Some arguments have been proposed in favor of a depressed production or a
depletion in the testosterone stores in the testis (Adlercreutz et al., 1986). Recently, West et al.
(2014) found that cortisol concentrations increased from baseline by ~56 and ~59% at 12 and
36 hours, respectively, and remained ~34% above baseline at 60 hours after a competitive
match in professional rugby players. Concomitantly, testosterone declined by ~26% at 12
hours and ~15% at 36 hours and remained ~8% below baseline at 60 hours. It is suggested
that increases in cortisol concentrations may reduce testosterone synthesis (Crewther et al.,
2011), which would explain the opposing time-course changes in testosterone and the T/C
ratio. In our study, the measures of testosterone and cortisol were made between 9 and 10
days without competition, but it is possible that, for starters, the accumulation of the matches
and the increases of the concentrations of cortisol usually measured during match may finally
induce a decrease of the production of testosterone during the season. It then could explain the
difference between players of different status. Other studies are necessary to confirm this
hypothesis.
133
Dehydroepiandrosterone (DHEA) and its sulfated version, DHEAS are consecrated
with cortisol from the adrenal gland (Baulieu and Robel, 1998), serve as precursors for
androgenic and estrogenic steroids, and have also been used as markers of the endocrine
stress response. DHEAS is founded in higher concentrations and has a considerably longer
half-life than DHEA. DHEAS reflects the long-term adrenal function, whereas DHEA
concentration reflects acute adrenal activity (Kraemer et al., 2001). DHEA and DHEAS have
an anabolic action (Consitt et al., 2002), are involved in an organism’s response to stress and
that it may provide beneficial behavioral and neurotrophic effects. DHEA and DHEAS are an
ACTH-regulated steroid that possess anti-glucocorticoid properties (Kalimi et al., 1994). At
rest, according to the authors the DHEAS/cortisol ratio can be used to monitor the stress
resistance (Bouget et al., 2006; Morgan et al., 2004). We observed for all groups a decrease in
DHEAS at T3 (-15.7% between T1 and T3) without changes for cortisol and for the
DHEAS/C ratio. The differences in response of cortisol and DHEAS in a training program
would suggest that they are not regulated by the same mechanism. Such a dissociation has
previously been postulated (Parker et al., 1985). Morgan et al. (2004) examined relationships
between plasma DHEAS, cortisol, stress-induced symptoms of dissociation, and military
performance (overall rating score designed to reflect how well a participant is able to
demonstrate specific behaviors and problem-solving abilities while experiencing acute stress)
during military survival training. In this study, DHEAS was increased by operational stress,
and the DHEAS/C ratio was higher in participants who reported fewer symptoms of
dissociation and demonstrated superior military performance. In our study, the vigor subscale
of the POMS decreased, whereas the total mood score remained stable. Mood state is a
general feeling with multiple emotions, and the changes in vigor can be masked for example
by decrease of the depression or the anger subscale. Using the global mood state score we did
not observe any variation despite the fact that DHEAS decreased significantly. It is admitted
134
that a professional rugby season is physiologically and psychologically traumatic (Gabbett,
2005). Several lines of evidence indicate that DHEAS could be the common coping resource
against both physical and psychological stress (Fabian et al., 2001; Morgan et al., 2004; Tsai
et al., 2006). Tsai et al. (2006) reported that DHEAS concentration was reduced with increased
muscle damage and repair after weight training. Wang et al. (2009) reported a decrease in
DHEAS after a negative golf competition outcome, suggesting that DHEAS has a role in the
coping mechanism against psychological challenge. Therefore, in our study DHEAS decline
could be due to increased muscular demand and to the psychological adaptation.
In summary, the physiological indicators of tiredness and overreaching are not in agreement
with the psychological indicators. It seems that the amount of game time played during the
season influenced the variations of testosterone and T/C ratio principally for G1 and also for
G2, but less pronounced. For G3, there was no variations of testosterone and T/C ratio, while
mood was damaged and tiredness increased. It's important to take into account the total game
time played and the status of players to better understand the physiological and psychological
variations during a rugby competitive season. The variations of DHEAS during the season
could be in relation with the psychological adaptation and the muscle damage, that could
explain the important diminution for G1.
135
Role of the funding source
We have no founding source
Conflict of interest
None declared
Acknowledgement
The authors would like to thank the rugby players for their participation.
136
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142
Etude 2
Evolution of competition impact among a highly ranked basketball team
Bastien Carta, Julien Bois, Laura Lauginie and Philippe Passelergue
Université de Pau et des Pays de l’Adour
LAPPS - EA 4445- Laboratoire Activité Physique, Performance et Santé
Quartier Bastillac Sud - TARBES, F-65000, France.
Correspondence concerning this article should be addressed to Bastien Carta.
E-mail adress: [email protected].
Telephone number: +336-84-78-90-41
Fax : +335-62-56-61-10
143
Abstract
Objective: The main objective of the study was to assess the evolution of biopsychological
markers of stress during a game. Secondly, we might have to show a biopsychological
habituation's processes between the precompetitive phase of the two games, among a leader
young basketball team.
Design: Biological and psychological markers of stress were evaluated during two games of
the season, separated by 3 months.
Method: A young french team of high-level basketball players (14 men, aged from 17 to 19
years) participated in the study. Saliva cortisol and, testosterone for biological markers as well
as mood states, anxiety states and the perceived importance of the game for psychological
markers were measured. Competition assessments were conducted at rest, 45 min before the
game, during the half-time (only for the biological markers) and 15 min after the game
throughout two games played at the team's home.
Results: No significant increase in pre-competitive anxiety variables was found whatever the
match of the season. Results revealed no variation for cortisol during the pre-competitive
phase because of there might already had a processes of habituation before our
experimentation. Results also revealed a decrease in testosterone after winning the second
game.
Conclusion: Results may suggest that a biopsychological processes of habituation to pre-
competitive stress might already have occurred before our experimentation, for this highly
performing team. The experience of victories among this team seems to lead to interesting
variations in hormonal markers after winning.
Key words: stress, competition, processes of habituation, psychological markers
144
Introduction
Basketball is an intermittent sport, in which players solicit aerobic and anaerobic metabolism,
and, is consequently physically very demanding (Narazaki, Berg, Sergiou, & Chen, 2008).
The competitive nature of this sport is also likely to psychologically affect players through
anxiety (Guillen & Sanchez, 2009) and mood states (Gonzalez-Bono, Salvador, Serrano, &
Ricarte, 1999). The competitive season can be very long (30 official games) and often results
in a high level of physical and psychological fatigue. Therefore, the objective of this study
was to compare the impact of competition at two time points across the season a) before, b)
during and c) after a game of a highly performing team.
The impact of competition first deals with the activation generated by the pre-competition
phase. Pre-competitive reactions have been identified in sport and other competitive contexts
using rapid and low invasive salivary assessments of biological markers, including cortisol
and testosterone (e.g, Hellhammer, Wüst, & Kudielka, 2009; Robazza et al., 2012). Anxiety
and mood states, generally assessed by questionnaire are also often used as psychological
markers (e.g. Filaire, Alix, Ferrand, & Verger, 2009; Gonzalez-Bono et al., 1999). Cortisol
has been characterized as a "stress hormone" (Erickson, Drevets, & Schulkin, 2003) playing a
leading role in the physiological and behavioral reactions of physical or psychological
stressors. Individuals' moderate elevations of cortisol levels deal with challenges in three
ways that may apply to competition (Stansbury & Gunnar, 1994). First, it marshals resources
needed for physical activity (e.g. moving blood from the extremities to the large muscles).
Second, it positively affects memory, learning, and emotions that are important in performing.
Third, cortisol serves a homeostatic function by regulating other stress sensitive systems.
Nevertheless, extreme elevation of cortisol concentrations may suppress testosterone
production (Cumming et al., 1983) and leads to poor performance because it interferes with
some cognitive processes (Kivlighan et al., 2005). According to the literature, competition
145
enhances pre-competitive cortisol level in tennis players (Booth et al., 1989; Filaire et al.,
2009), judo fighters (Filaire et al. 2001a; Salvador et al., 2003), motorcycling (Filaire et al.,
2007) and in wrestlers (Passelergue & Lac, 1999). Moreover, the cortisol response does not
seem to diminish during multiples dance competitions, and or as a function of experience of
the competitor (Rohleder et al., 2007). This may suggest an absence of an habituation process
to the physiological response to social-evaluative threat in competitive ballroom dancers
(Rohleder et al., 2007) although this result has to be replicated. The second biological marker
used, testosterone, has been found to be associated, in humans, with constructs closely linked
to status, such as aggression, social dominance, implicit power motive, and attention to status
threats (Archer, 2006; Cashdan, 1995; Grant & France, 2001; Josephs et al., 2006; Mazur &
Booth, 1998; Schultheiss et al., 2005). It may foster a positive influence on dominance and
also on power motivation (Stanton & Schultheiss, 2009). As predicted by the "challenge
hypothesis" of Wingfield et al. (1990), pre-competitive testosterone concentrations rise in
anticipation of the impeding competition to enhance motivation and facilitate an appropriate
attentional focus for some athletes (Wood et al., 2012). Therefore, it would seem that just
before the game, an increase in testosterone could be caused by the uncertainty of the issue of
the game. Consequently, before a game, testosterone's anticipatory response has often been
explained by players' motivation to win (Salvador et al., 2003) and reduced perception of
negative emotions (van Honk et al., 2005). Nevertheless, increases in pre-competitive
testosterone in men are less likely to occur if the competitors regards the event as unimportant
or feels certain he will win or lose because the opponent has a very different level of skills
(Booth et al., 1989; Gonzalez-Bono et al.,1999). The testosterone/cortisol ratio (T/C) is might
also be interesting to assess in the pre-competition phase. It is often assed during a training
season and is considered to reflect states of anabolism and tapering off when it is high, and
inversely, states of catabolism when it falls by 30% or more (Maso et al., 2004). But it could
146
be interesting as well to investigate its evolution throughout a competition, like during two
international competition days (Coutts et al., 2007; Elloumi et al., 2008). Generally, the main
origin of the T/C changes, in the pre-competitive phase, is the increase of the cortisol
concentration before the start of the game. Consequently, pre-competitive T/C ratio has often
showed decreases associated with a slight drop of physical performances (Elloumi et al.,
2008).
Pre-competitive phase has also been shown to affect athletes’ psychological state (Doan et al.,
2007; Mazur et al., 1992). Thus, to get a better understanding of this period, psychological
markers such as mood states and anxiety have been used. Indeed, several authors have
reported an increase in the total score of mood state during the pre-competitive phase (e.g.,
Diaz et al., 2013; Oliveira et al., 2009; Salvador et al., 2003) but contrarily to them, Gonzalez-
Bono et al. (1999) have shown no significant variation and Booth et al. (1989) has even
reported a significant decrease in the total score of mood state between a resting moment and
the precompetitive phase. Moreover, mood is most often assessed with the well-known Profile
of mood states that distinguishes seven different mood states (Mc Nair, Lorr & Droppleman,
1971). Prapavessis and Grove (1994) administered the abbreviated version of the Profile of
Mood States (Grove & Prapavessis, 1992) 48 h, 24 h, 12 h and 15 min before a competition
and found that significant time-to-competition effects were noted for all mood state sub-scales.
Tension and vigor gradually decreased as the competition approached and then sharply
increased just before the event. Fatigue decreased from the first to the second assessment,
increased from the second to the third assessment, and decreased from the third to the last
assessment. Confusion and anger remained relatively stable as competition approached, but
15 min before competition anger increased while confusion declined. Finally, depression
increased gradually in the first three periods and then decreased 15 min before the
competition started. Lane et al. (2001) also showed that athletes with a low depression score
147
before the game, were more lucid to set pre-competitive ambitious targets than those with a
high depression score. Moreover, it's also possible to see significant decreases in negative
mood state subscales like depression or fatigue (Hernandez et al., 2009).
When studying anxiety, state anxiety is one of the potential affective responses in the pre-
competitive phase. When focusing on this constructs, cognitive and somatic anxieties as well
as self-confidence are traditionally distinguished (Martens et al., 1990). Cognitive anxiety (or
worry) is viewed as the mental component of anxiety defined by negative expectations and
cognitive concerns about oneself, the situation and potential consequences. Somatic anxiety is
conceptualized as the physical component of anxiety that reflects the perception of one’s
physiological responses. Finally, self-confidence is conceived of as one’s belief of being able
to successfully perform a desired behaviour. Several studies have reported that cognitive
anxiety can appear prior to competition and this can intensify as the game approaches (Cerin
et al., 2000; Hanton et al., 2004). Previous studies observed an elevation in cognitive and
somatic anxiety prior to competition (e.g., Filaire et al., 2009; Mckay et al., 1997).
Nevertheless, sometimes some studies have shown no significant change in cognitive anxiety
(e.g., Arruda et al., 2014; Bray et al., 2003; Filaire et al. 2009).
While many studies have investigated pre-competitive hormone responses and psychological
stress independently (e.g., Passelergue & Lac, 1999; Swain & Jones, 1993), fewer studies
have reported both hormone response and psychological state concurrently. Research findings
suggest that biological responses to competitive stress can differ depending on individuals’
perceptions of their emotional states (Quested et al., 2011). Studies also reported significant
relationships between somatic and cognitive anxiety with cortisol before the game (Filaire et
al., 2001a; 2009) in individual sports whereas these relations could be non-significant prior to
a basketball game (Gonzalez-Bono et al., 1999). To our knowledge, studies have generally
measured pre-competitive reactions in one shot, one match, or several games in different
148
competitions (e.g., Elloumi et al., 2008; Filaire et al., 2009). The only study on pre-
competitive adaptation focused on an individual sport competition (i.e., dance) but neither
biological nor psychological markers seemed to change as a function of athletes’ experience
(Rohleder et al., 2007). Consequently, it seems to be important to evaluate pre-competitive
biopsychological adaptation at two time points across the season in a team sport.
The second goal of this study was to estimate the impact of competition with
biopsychological markers when the game was in progress. Few studies have assessed
variations over the course of a game between pre and post competitive phase. Bateup et al.
(2002) reported that two factors were related to the cortisol rise during the game: (1) the
extent to which the opposing team was more challenging than expected and (2) whether the
team won or lost. We can add evidently the physical effort which plays an important role in
competition (e.g., Arruda et al., 2014; Gonzalez-Bono et al., 1999; Elloumi et al., 2008;
McLellan et al., 2011). Moreover, Passelergue and Lac (1997) showed that cortisol
concentration levels were superior between fights of wrestling compared to a resting moment.
Bateup et al. (2002) suggested that the link between testosterone and competition in males is
highly contingent on perceptions that gain or loss of status is at stake. Over the course of a
competitive game, the ongoing events or difficult game conditions may cause reversals
feelings that will lead to changes in the athletes' experience of emotions and consequently,
levels of stress reactions have been expected to increase as the games became harder (Kerr et
al., 2003). In short, if the match is close and become unpredictable, it may possible that the
testosterone concentration could vary across the competition (Elloumi et al., 2008). Therefore
it's interesting in the present study to collect markers during half time in order to monitor
possible individuals change during the game.
Our third goal was to evaluate reactions in the post-competition phase. Some authors (e.g.,
Mehta & Josephs, 2006, Salvador, 2005) reported the importance of the outcome in predicting
149
the reactions after the game. Several studies (e.g., Filaire et al.; 2009; Oliveira et al., 2009,
Salvador, 2005) have documented a significant cortisol decrease among winners whereas
cortisol levels increased in losers at the end of the game. It has also been shown that winners
increase in testosterone compared to losers for a few hours following a competition (e.g.,
Elias, 1981; Gladue et al., 1989; Mazur et al., 1992; Mazur and Lamb, 1980; McCaul et al.,
1992). However, other studies (e.g., Gonzalez-Bono et al., 1999; Mazur et al., 1997;
Schultheiss et al., 2005) do not report this overall win–lose effect but have shown that
testosterone changes after a competition, depend on several factors such as causal attribution
or personal contribution to the outcome. Overall, the evidence suggests that winners may rise
in testosterone relative to losers on average, but some winners may actually decrease and
some losers may actually increase in testosterone after competing (Archer, 2006).
Regarding psychological markers, Salvador in a literature review (2005) reported that a
decrease in testosterone and an increase in cortisol was associated with a negative mood in
losers and inversely in winners. To examine reactions before, during and after the competition
with biopsychological markers, we selected constructs (i.e., status, importance of the game
and physical performance) that served as control variables. In this regard, we were first
interested in the status of the team as the experience of the competition could have a different
impact on biopsychological reactions depending on this construct. Some studies revealed,
indeed, that top-seeded male tennis players exhibited consistently lower cortisol levels than
did less talented players, suggesting that highly successful competitors may have above
average ability at managing stress (Booth et al., 1989). That’s why we monitored a high
performing team in this study. We also controlled for perceived importance of the game as
this variable has been identified as a possible predictor of anxiety reactions (Marchant, Morris
& Andersen, 1998).
150
Lastly, we collected data on athletes physical performance as an indicator of their physical
condition. Above and beyond adaptation to competition, the T/C ratio can vary across time
especially in the case of training overload or overtraining (e.g., Häkkinen et al., 1987; Filaire
et al., 2001a ; Martinez et al., 2010). However, in case of overload or overtraining,
performance decreases dramatically (Elloumi et al., 2008). We therefore controlled for
physical performance to make sure that players were not in this case.
Finally, few studies have evaluated or reveled a potentially adaptation in stress markers across
several competitions, consequently in the present study we have tried to examine it.
Firstly, one objective of this study was to respond to the hypothesize that an habituation's
processes of stress could modify biopsychological responses during the precompetitive phase
among players who use to compete every week. Finally, the second objective was to show the
evolution of relationships between physiological and psychological markers across a season.
151
Method
Subjects
Fourteen young basketball players (17.42 ± 0.82 years old) from a team in a French
“Espoir” League, participated in the study. Anthropometrics and physical characteristics are
presented in Table 6.
Table 6. Means ± SEM of anthropometric and physical characteristics
For many years, this team had been one of the most prestigious French basketball teams, both
at youth team level and at professional level. In the present study, the team respectively
recorded 80% and 86% of victories and had a better ranking (the third position) in the league
than the two opponents' teams before each measure. Every player was first informed about the
main goal of the study. Then they signed a written informed consent before the study and the
permission of the medical team was granted for confidential analysis of information.
All players followed the same training program (10 to 12 hours per week), and played 30
matches during the competitive season. Salivary samples of cortisol and testosterone were
measured at 4 specific points; at rest 24h (T1), and 45 min before the match (before the team
warm-up, T2), during the half-time period (T3), and 15 min after the match (T4). Matches
were played at 5 pm. The samples were measured twice, during the season, in December and
All players
(n=14) Age Body mass Height
Bench Press
(years) (kg) (cm) december (kg) march (kg)
17.42 ± 0.82 85.66 ± 13.66 196.13 ± 9.15 76 ± 13.78 82 ± 14.14
152
in March. Players completed the POMS and the CSAI-2 during a rest period (T1) and during
the match (T2 and T4). All workouts were supervised by team coaches.
Hormonal Measures
Salivary samples of cortisol and testosterone were measured at 4 specific points; at rest
24h (T1), and 45 min before the match (before the team warm-up, T2), during the half-time
period (T3), and 15 min after the match (T4). Matches were played at 5 pm. The samples
were measured twice during the season, in December and in March. The players were asked
to abstain from food and caffeine products for at least 2 hours before the collection of saliva.
Saliva was collected by the subjects via passive drooling into a plastic tube. No sample was
collected from an athlete with oral disease, inflammation or lesion. Samples were kept on ice
and then stored at -20° C. until completion of the session. The assay of saliva testosterone and
cortisol were carried out using the radioimmunological method following a technique
routinely used and validated with sensivity: 15 pg, accuracy: 10.5%, intra-assay
reproducibility: 6.1% (Lac et al., 1993).
Psychological Measures
The POMS (Mc-Nair et al., 1971; French version by Cayrou et al., 2000), was used to assess
mood states. This scale is composed of 58 items distributed across six scales: tension/anxiety,
depression, anger, vigor, fatigue, and confusion. Subject answered to the question “how do
you feel right now” on a series of adjective, using a 5 point likert scale ranging from 0 “not at
all” to 4 “extremely). All the scales represent negative mood, apart from the vigor scale. A
total score is calculated by adding up all the scales and then deducting the score for the vigor
scale. The POMS administered was the "right now" version. Cronbach’s alpha coefficients
153
ranged from 0.72 for anger to 0.88 for depression and thus supported adequate internal
consistencies.
Anxiety was assessed with the CSAI-2 (Debois & Fleurance, 1998 for the French
version; CSAI-2, Martens et al., 1990). The CSAI-2 is composed of three subscales, Anxiety
Cognitive-state, Anxiety Somatic-state and the self-confidence, that levels of pre-competitive
anxiety (Martens et al., 1990). The CSAI-2 consists of 27 items, 9 for each subscale
(cognitive anxiety, somatic anxiety and self-confidence). Each item was rated on a 4-point
Likert-type scale, producing a score ranging from a low 9 to a high 36 for each subscale. All
items were positively stated except the item 14 which was stated as negatively and was, thus,
scored reversely in the analyses. Higher scores on cognitive and somatic anxiety indicate
higher levels of anxiety, whereas higher scores on the self-confidence subscale correspond to
higher levels of self-confidence. Cronbach’s alpha coefficients were 0.89, 0.92 and 0.92
respectively for cognitive anxiety, somatic anxiety and self-confidence. Importance of the
game was assessed with a single question scale « how important for you is this game ?”.
Subject answered on a five point likert scale ranging from 1 “not important at all ” to 5
‘extremely important”. This scale was completed before the game (T1).
Physical Measures
Players were evaluated on the upper limbs in bench press. The evaluation was realized
during two resting periods, one in December and the other one in March, following two days
without training. The Maximal Repetition strength was measured using a free-weight
Olympic bar using methods previously described (Bottaro et al., 2007).
154
Statistical analysis
Data obtained from all the players showed a normal distribution and were expressed as
mean ± SEM with the exception of the depression dimension of the POMS which presented a
non-normal distribution and as a consequence was log10 transformed. A 2X4 MANOVA
(match x game moment) and a 2X3 MANOVA (match x game moment) with repeated
measures on the two factors, have been used respectively for biological (excepted T/C) and
psychological variables, in order to evaluate variations throughout each game and between the
two games. For the T/C ratio, a 4X2 ANOVA has been used in order to limit a co-linearity
with variables which composed this ratio. In these analyses Greenhouse-Geisser corrections
of degrees of freedom were applied when condition of sphericity was not supported. Post hoc
comparisons with Bonferroni adjustments were used when necessary. For the importance of
the game, a student Test has been used. Pearson correlations were used to evaluate the
relationships between biological and psychological markers. Statistical significance was set at
p < .05.
Results
Hormonal variables
The 2x4 MANOVA realized on testosterone and cortisol revealed statistically significant
multivariate effects for "match" Wilks λ(2.88) = 0.458; p = 0.044; 2= .54 and for the
"interaction effect" Wilks λ(6.4) = 0.091; p=0.044; 2 = .90 although the effect of "game
moment" was not statistically significant.
When analyzing univariate effects we observed, for cortisol, a main effect of "game moment"
(F(2.09, 18.82) = 14.75, p<.001; 2=0.62) but the effects of "match" as well as the "interaction
effect" were not statistically significant. This "moment" main effect of indicated that cortisol
increased between T1 and T3 (p=0.004) and T1 and T4 (p=0.03), and also between T2 and T3
155
(p=0.01) and T2 and T4 (p=0.011) whatever the game. We observed no statistically
significant variation for cortisol between T1 and T2 whatever the game. (see Figure 6).
0
5
10
15
20
25
30
35
40
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Cort
isol
(nm
ol/
L)
December
*
March
Figure 6. Means of cortisol and significant differences during each game : p ≤ 0.05: * and p ≤ 0,01: **.
Statistically significant comparisons between all values are shown.
**
*
*
156
For testosterone, we found a main effect of "game moment" (F(2.52, 22.73) = 5.28; p< .009;
2=0.37) and an "interaction effect" (F(2.41, 21.72) = 8.52, p< .001; 2
= 0.48) although the
match main effect was non-significant. Post hoc analysis showed that there was a significant
increase between T1 and T3 and between T2 and T3 and T2 and T4 for the first match (see
figure 7). During the second game, no significant variation appeared. We observed that T4
value was significantly inferior in the second match compared to the first one.
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Tes
tost
eron
e (n
mol/
L)
December
*
**
March
* * **
Figure 7. Means of testosterone and significant differences during each game: p ≤ 0.05: * and p≤
0,01: **. Statistically significant comparisons between all values are shown.
157
For the T/C ratio, analysis revealed the presence of a main effect of "match" (F(1,8) =
12.50,p< .008; 2=0.61) although the effect of "game moment" and the "interaction effect"
were not significant. Post hoc analysis showed a significant decrease in the T/C ratio between
the first match and the second match whatever the moment (Figure 8).
0.02
0.04
0.06
0.08
0.1
0.12
0.14
0.16
0.18
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
T/C
December March
*
*
Figure 8. Means of T/C and significant differences during each game and between the two games:
p ≤ 0.05: *. Statistically significant comparisons between all values are shown.
158
We performed a first MANOVA on all the mood variables. Statistical analysis revealed no
significant multivariate effect. Mood states didn't vary neither between the two games nor the
games moment (Table 7).
We then performed a second MANOVA for anxiety variables and analysis of multivariate
effects showed no significant effect. The two anxiety variables and also the self-confidence
didn't vary neither between the two games nor the games moment (Table 7).
159
Table 7. Means ± SEM of psychological measurement across the two games.
For the game importance variable, no differences between the two games were found. . Means
± SEM of scores obtained were respectively 4.08±0.29 and 4.09±0.30 for the first and second
game.
CSAI-2 variables
T1
December March
T2
December March
T4
December March
Somatic Anxiety 9.33± 2.93 9.36±3,72 12.75±4.33 11.55±3.42 11.00± 3.22 10.36±4.72
Cognitive Anxiety 10.50±6.82 7.45±6.62 14.58±6.05 12.82±4.94 11.67±5.71 11.27±6.33
Self Confidence 22.42±11.59 19.09±14.20 26.75±6.17 29.36±4.86 26.58±8.14 23.27±9.30
POMS variables
Depression 5.25±8.00 4.45±6.90 4.42±5.73 3.55±5.94 5.67±7.90 2.82±3.66
Tension 6.58±4.14 6.82±4.02 7.42±4.29 6.64±5.22 7.75±6.31 5.18±5.58
Anger 8.08±7.72 4.73±4.63 7.67±5.25 7.73±6.28 8.67±8.22 7.09±7.98
Confusion 4.58±3.03 5.73±5.06 3.92±3.60 4.82±5.51 5.50±4.62 4.27±2.41
Fatigue 6.42±5.95 5.91±6.77 5.92±3.78 6.09±2.95 5.83±4.32 6.55±6.01
Vigour 10.83±7.71 8.55±8.34 14.17±4.91 14.55±6.95 13.42±7.87 7.45±6.90
Mood 20.08±24.34 19.09±25.45 15.17±20.00 14.27±26.19 20.00±31.86 18.45±20.60
160
Alternatively, no statistically significant correlation were noticed between biological and
psychological markers.
Discussion
The present study aimed at monitoring the impact of competition on a highly performing
basketball team using biopsychological markers a) in the pre-competitive phase, b) when the
game was in progress and c) in the post-competitive phase. In this regard, we compared two
games played at two different moment of the season (i.e., December and March).
In the pre-competitive phase, for cortisol, we observed the same results for the two games
showing no difference between rest and pre-competition. Such results have not been reported
in combat sports or individual sports before a competition (Filaire et al., 2001b; Passelergue
& Lac, 1999, Salvador et al., 2003). Generally, studies have supported that salivary
concentration of cortisol increases from baseline to pre-competition in response to
competitive performance demands (Bateup et al., 2002; Filaire et al., 2001a; Passelergue &
Lac, 1999; Salvador et al., 2003).
However, Gonzalez-Bono et al. (1999) in their study on professional basket-ball players also
reported no differences in cortisol level between rest and pre-competition. Carré et al. (2006)
also indicated no significant increase in cortisol levels during the precompetitive phase for ice
hockey players. They even reported a significant decrease in cortisol, but only among players
who competed in their opponent's venue. Moreira et al. (2013) also showed no significant
changes in cortisol in the pre-competitive phase but only during a simulated competition.
Indeed, during a final championship match in elite volleyball players, the authors reported a
significant increase in cortisol during the precompetitive phase. This could indicates that the
importance of the competition would affect the cortisol responses before a competition.
161
However in the present study perceived importance of the game was relatively high in both
games (4.1 out of 5 approximately) and probably do not explain this absence of increase in
cortisol. An alternative explanation may suggest different cortisol variations when comparing
individual and collective sports. We hypothesize that the absence of a shift in cortisol
concentration might be a consequence of an habituation process to the extent that basketball
games and other collective sports are played almost every week. In the present study, there
was no significant changes in cortisol between the resting moment and the precompetitive
either in the first or the second game It is likely that the habituation process hypothesized may
have already be in realized before the experimentation. An alternative hypothesis more
specific to the team used in this study, could be the important experience of victory: for
several seasons this team has been the leader of its championship and during the season under
study it won more than 84% of its games. As support to this last hypothesis, results from
Booth et al. (1989) revealed that top seeded tennis players had consistently lower cortisol
responses than did lower-ranked players.
For testosterone, we also observed no significant change neither during the first match nor the
second match, showing no variation between rest and pre-competition. This is consistent with
several studies (e.g., Filaire et al., 2001b; Gonzalez-Bono et al., 1999; Passelergue & Lac,
1999) that reported no increase in testosterone in the pre-competition phase. However, there is
no consensus on this point as other studies (e.g., Salvador et al., 2003; Suay et al., 1999)
supported an increase in testosterone in the precompetitive phase interpreted as a mechanism
that could favors performance enhancement. We could also speculate that a team with a
strong victory experience and a favorite status could be less concerned to play against teams
with a less important level. However, self-reported perceived importance of the game was
high in both games monitored in this study suggesting that players were concerned anyway.
162
Concerning the T/C ratio, we didn't observed any significant variation like cortisol and
testosterone whereas Elloumi et al. (2008) reported a significant decrease before an
international rugby game.
For the psychological variables, there was no variations for mood states variables but the
vigour increased between rest and pre-competition, like Hernandez et al. (2009), whatever the
game. Several studies (e.g. Gonzalez-Bono et al., 1999; Booth et al., 1989) were agree with
these results concerning negative variables of mood states and reported no significant
increases of mood states during the precompetitive phase but these findings are also
contrasted with previous studies (e.g., Diaz et al., 2013; Oliveira et al., 2009; Salvador et al.,
2003) which showed significant increases in mood states. Contrary to mood states variables,
cognitive anxiety and self-confidence increased significantly between rest and pre-
competition whatever the game, but we observed significant variation for somatic anxiety.
Generally, according to Filaire et al. (2001a), the uncertainty of the match may increase
anxiety level during precompetitive phase. Moreover, Cerin et al. (2000) and Hanton et al.
(2004) reported that cognitive anxiety could increase more and more when the competition
approaches. Our results confirmed observations in previous studies (e.g., Mckay et al., 1997;
Filaire et al., 2009) that reported an elevation in cognitive and somatic anxiety prior to
competition even if the present study only shoved a tendency to increase in somatic anxiety.
The biological and psychological results reported during the two games, showed a different
evolution of stress reactions in the precompetitive phase. Biological indicators did not show
any variation nor adaptation process in the pre-competitive phase like psychological
indicators which principally suggested a shift in somatic anxiety between the resting moment
and the precompetitive phase. These interpretations were very interesting because as a whole
this suggests that subjects are poorly affected physiologically by the incoming game although
they seem again stressful in the mental point of view. One could suggest that in sport with
163
repeated games like basketball, anticipatory stress may become less important compared to a
sport with more sporadic competition. This interpretation is supported by Gonzalez-Bono et
al., (1999) whose study reported no anticipatory stress in the precompetitive phase for two
teams which finished in the first and second positions in their league. Moreover, a player
having won most of his games, could be more confident for his next match than a player
having lost most of his past matches. It is possible that the past results could have had an
effect on perceived social comparison of players before a competition (Kivlighan et al., 2002).
However, it continues to exist an anticipatory anxiety which is specific before an competition
because few studies have ever shown no variation or an increase in cognitive anxiety. Future
studies should test whether this lack of pre-competitive physiology activation is due to an
habituation process to competition or/and to the experience of victory of the team. We were
not able to disentangle these causes in the present study.
When the game was in progress, for cortisol, there was a significant increase between rest and
half time and also between rest and the post-competitive phase. Moreover, cortisol also
increased significantly between precompetitive phase and half time. These results were in line
with previous studies (e.g., Edwards & Kurlander, 2010; Filaire et al., 1997; Passelergue et
al., 1995; Salvador et al., 1987), which reported that involvement in sports competitions lead
to an acute cortisol response. Cortisol level plays a central role in response to a psychological
stressor, including aggression or arousal but in this case, it could also be considered as an
consequence of the effort performed during the game. For testosterone, we observed
differences in game 1 that disappeared in game 2: testosterone values were more important at
half time of game 1 compared to rest and pre-competition values although no differences were
apparent in game 2.
Nevertheless, the evolution of the two games with different scenery may have produced
different psychological stimulation. During the first game, the uncertainty of the result (the
164
opponent occupied the 5th position of the league) was high due to the ranking of the opponent
but the score gap increased rapidly during the second quarter time for become important at
half time. As reported in previous research, testosterone is associated with aggressiveness and
motivation (Bateup et al., 2002; Wood et al., 2012) and the score was very closed between the
two teams. Consequently, players needed to be as combative as motivated to have possibility
to win the game .This situation could increase the testosterone level during the first halftime.
During the second game, the opponent was less threatening (8th position of the league) but
the match was tighter longer to score and the gap only was that in the end game. These
differences in the psychological demands of the games in conjunction with the effort
performed may explain the differences encountered in the testosterone responses.
Consequently, we observed that biological markers varied during competition, according to
cognitive appraisal of the unexpected situation (opponent team) that seemed to have a real
impact among a highly ranked basketball team.
These results might suggest that the testosterone responses during competition also appear to
be related to combativeness, territoriality and dominance in human competitive encounters as
supported by previous studies (e.g., Neave & Wolson, 2003). Salvador et al. (2003), showed
that testosterone levels were positively associated with motivation to win. Testosterone saliva
values usually tend to rise in males anticipating a match and continues to increase during
competition for potential winners (Booth et al., 1998). We hypothesize that the uncertain issue
of the game could be an explanation of the shift of testosterone during a very close game.
Indeed, Bateup et al. (2002) suggested that the link between testosterone and competition is
highly contingent on perceptions that gain or loss of status is at stake. Contrary to the first
game, we observed that testosterone didn't change anytime during game 2. We might interpret
that players were less aggressive or/and felt less threatened, despite the score was very close,
because the opponent team occupied a bad position in the league. Consequently, we may
165
suggest a positive adaptation process when the game was in progress, with a lack in
testosterone responses due to an experience of victory and/or a lack of combativeness due to
the favorite status. Moreover, our findings reported a significant effect of the game in the T/C
ratio. Indeed, we observed significant decreases in the T/C ratio between the two games
independent of the time measurement point. We could argue that fatigue was partially
responsible for this decrease because the second game was played towards the end of the
season. However, results in bench press tests revealed best performances in March than in
December. Consequently, we may reject the fatigue hypothesize.
In the post-competition phase, for cortisol, we observed a significant increase in cortisol
between rest and post-competition independent of the game played. Generally, cortisol
concentration decreases in winners after the game (Moreira et al., 2012), reflecting relaxation
(Texeira et al., 2005). But, consistently with previous studies (e.g., Passelergue and Lac,
1999; Salvador et al., 1987) we did not record a significant decrease during the post-
competitive phase. In accordance with previous interpretations (e.g., Gonzalez-Bono et al.,
1999; Hubert and De Jong-Meyer, 1992), this result could be more related to situational stress
due to the exercise per se than to status changes.
For testosterone, we observed superior values at post-competition compared to half time
during the first game whereas we reported no significant changes for the second game.
Consequently, these second game's results were not according to several authors (Filaire et al.,
2001b; Gonzalez-bono et al., 1999; Salvador, 2005). Indeed, Mazur and Booth (1985)
predicted that winning a competition and consequently maintaining a high status could often
enhance testosterone level after the game. Moreover, we reported that post-competition
testosterone values were significantly lower in the second game compared to testosterone
post-competition testosterone values of the first one. In the second game, consistently with
Oliveira et al. (2009), we may hypothesize that the lack of challenge at the end of the season
166
might explain the absence of the shift in testosterone concentration during the post-
competitive phase. Moreover, we could also speculate that players might already had a
processes of habituation thanks to their experience of victory.
For the T/C ratio, we only observed a significant decrease between the two games whatever
the moment of the match. Consequently, like testosterone, the post-competition T/C ratio was
lower in the second game compared to the post-competition T/C values of the first game. But,
as we explained before, this result could not be explained by an accumulation of fatigue. As a
consequence, variations of the T/C ratio were not due to overtraining. This would seem to
indicate that the opponent team may have played an important role. The T/C ratio could be
related to players' behavior who had to respond to the level of psychological constraints
generated by the quality of opposing rival and eventually the perception of less control on the
outcome (Elloumi et al., 2008).
For the psychological variables, we found no variation during the post-competitive phase
either for mood variables or anxiety.
Previous studies reported significant changes of mood states , with a decrease in negative
mood after winning (Salvador, 2005) or an increase after losing (Gonzalez-Bono et al., 1999;
Salvador, 2005). Perhaps players didn't care about results of the game, particularly towards
the end of the season and finally, their experience of victory could leave them insensitive to
results.
To our knowledge, few studies have evaluated anxiety during post-competition and the
available results indicate that values are lower compared to precompetitive anxiety v (Kim et
al. 2009).In the present study precompetitive values were relatively low in magnitude (with
values ranging from 11.5 to 14.5 on a scale with a maximum of 36) suggesting subjects were
not very anxious. As a consequence this relatively weak level may explain why no statistically
significant decrease was found in post competition.
167
Regarding self-confidence, other studies (McAuley, Russell, & Gross,1983; Wilson & Kerr,
1999) reported , after a competitive game, that winners were more satisfied, confident and
grateful than losers. However, Markus and Wurf (1987) underline that feelings of self-
confidence and satisfaction are unstable components that fluctuate in accordance with
situational influences. As a consequence there is no clear picture of what self-confidence
reactions in the post competitive should. At least, these results are consistent with the
precompetitive phase: as a whole none of the game played has provoked significant changes
in mood, anxiety or self-confidence, either in the pre or in post-competitive phase. As noted
above this could be an indication either of an habituation process to the competitive situation
or the consequence of an important experience of this specific team.
In the present study, it's interesting to encounter decreases in testosterone and no variation of
cortisol during post-competition while we can observe no variation in psychological variables.
These biopsychological results were inconsistent with Salvador et al. (2005). Contrary to the
present study, they have identified an increase in the testosterone levels of winning players
associated with positive mood to explain the impact of the victory after matches. We could
possibly explain these different findings by the experience of victory of the players. Winning
more and more games throughout the season may generate a positive status for players.
Consequently, they would know better the issue of each future game even if a victory was
obtained with difficulty.
Few studies have actually assessed the evolution of competition impact among a highly
ranked team but the present study gave rise to a number of avenues that could also further
enhance our understanding of the adaptation to stressful situations. Firstly, we only focused
on two measures across the season and it would be more efficient to evaluate several games to
confirm our findings. A further limitation of this study was that it did not measure the
opponent team reactions. Indeed, it was more difficult to manipulate the status with only one
168
team in order to refine our conclusions. The last limit concerned the CSAI-2 test, we didn't
include the assessment of the direction of anxiety symptoms.
In conclusion, eventually, we attempted to expand knowledge by examining the evolution of
hormones changes when the game was in progress, and we proposed that changes of
biological markers were in part related to the (un)certainty of the result and/or the victory
experience. But, it would be necessary that future researches further explore this phase of
competition, with a psychological evaluation.
Nevertheless, the main point to remember was that the present study reported few
biopsychological reactions. Generally, these results seem to be equivalent in sport with
repeated games (e.g., Gonzalez-Bono et al., 1999; Moreira et al., 2012) compared to sport
with more sporadic competition (e.g., Filaire et al., 2001b; Passelergue and Lac, 1999;
LePanse et al., 2012). Indeed, in sport team, it may exist a effect of group protection, or
alternatively, this could also be the consequence of a positive status' influence of the team
used to be one the best teams of its league. Consequently, these previous reasons could lead a
biopsycological habituation process or show only less reactions than sport with sporadic
competition (Craft, Magyar, Becker, & Feltz, 2003). This habituation process may have
occurred before our experimentation. These improvements in study methodology should
enable investigators to attain a more extensive and accurate knowledge of the athletes.
169
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180
DISCUSSION GENERALE ET CONCLUSION
Ce travail avait deux objectifs généraux qui consistaient à réaliser le suivi de marqueurs
biopsychologiques, tout d'abord a) au cours d'une saison chez des rugbymen de haut niveau,
puis b) au cours de deux matchs d'une compétition de basketball.
Plus précisément, nous avons cherché dans une première étude portant sur l’ensemble d’une
saison de rugbymen professionnels, à évaluer si le statut de l'athlète en compétition avait des
répercussions sur les variations des marqueurs utilisés. Nous avons pu mettre en évidence que
le statut tenait un rôle important pour rendre compte des réponses biopsychologiques des
joueurs quelle que soit la période de la saison.
Dans une deuxième étude (b), nous avons choisi de suivre les marqueurs biopsychologiques
des joueurs, au cours deux rencontres d'une compétition officielle du championnat espoir de
basketball. L'objectif était d'étudier l'évolution des marqueurs biopsychologiques chez des
athlètes habitués à disputer des rencontres officielles tous les week-ends et de tester si un
processus d'habituation pouvait s'installer chez les joueurs et ainsi diminuer l’activation
enregistrée en phase précompétitive.
De manière générale, notre première étude est conforme aux résultats antérieurs concernant
l'évolution des marqueurs biologiques au cours du suivi de l’entraînement, mais n'est pas en
accord avec les résultats la littérature pour les marqueurs psychologiques. En effet, nous
retrouvons des diminutions significatives des marqueurs tels que la testostérone, le ratio T/C
et le DHEA-S au cours de la saison. Ces résultats laisseraient entendre qu'un niveau de fatigue
se serait installé au cours de la saison. Cependant, les résultats des indicateurs psychologiques
n’ont montré aucun signe de surentraînement et les états d'humeurs étaient globalement
meilleurs au fur et à mesure que la saison avançait. Nous avons aussi observé des diminutions
significatives des états d'humeur dépression-découragement et de colère-hostilité en fin de
saison alors que certains auteurs retrouvent habituellement des résultats contraires après de
longs mois d'entraînement. En effet, O'Connor et al. (1989) ont montré des augmentations
significatives du score total d'humeur ou même des états d'humeur négative telles que les états
de dépression-découragement, de colère-hostilité et de tension-anxiété. C'est pourquoi, nous
pouvons affirmer l'utilité de mesurer ces indicateurs d'état d'humeur en complément des
indicateurs biologiques, afin de mieux appréhender l'état de stress et de fatigue des athlètes au
cours de la saison. Il semblerait ainsi que les indicateurs biologiques et psychologiques
181
témoignent d’une réalité individuelle différente : malgré la présence d’une fatigue potentielle,
établie par les modifications des indicateurs biologiques, les sujets de l’étude avaient une
perception du surentraînement, des états d’humeur et des performances ne témoignant pas
d’un tel état de fatigue.
Le deuxième objectif de cette étude était de montrer les effets du statut hiérarchique des
athlètes sur les différents marqueurs biopsychologiques. Les résultats ont mis en évidence des
effets du statut sur les marqueurs biologiques tels que la testostérone et de le DHEA-S. En
effet, nous avons observé des diminutions significatives des taux de testostérone et de DHEA-
S entre le début de saison et la fin saison uniquement chez les titulaires (groupe 1). De plus,
ces joueurs titulaires (groupe 1) avaient des taux de ces deux marqueurs anaboliques
significativement inférieurs comparés à ceux des joueurs qui ne jouent presque jamais (groupe
3). Par contre, nous retrouvons des scores de perception de surentraînement et des scores de
relation inter-personnelles significativement plus faibles chez ceux du groupe 1 par rapport à
ceux du groupe 3. Ces résultats contradictoires entre les indicateurs biologiques et
psychologiques nous renseignent sur deux éléments intéressants. D'une part, ils
témoigneraient de l'effet de la compétition sur les marqueurs biologiques car tous les joueurs
suivaient le même entraînement et d'autre part, ils indiqueraient vraisemblablement un effet
du statut hiérarchique sur la perception du surentraînement chez les joueurs. Ce dernier
élément laisserait penser que les joueurs relégués sur le banc ont une perception d'épuisement
supérieure à celle de joueurs qui ont effectué près de 30 matchs en compétition officielle de
rugby.
Pour conclure sur ce deuxième objectif, les résultats nous ont montré que la compétition
semblait influer plus que la charge d'entraînement sur les valeurs de la testostérone ou de
DHEA-S de repos chez des titulaires, alors que le manque de compétition aurait
vraisemblablement un effet défavorable sur la perception du surentraînement, chez des
joueurs qui ne jouent jamais.
Nous allons maintenant aborder les résultats de la deuxième étude qui se déroulait au cours de
la compétition. Les résultats rapportés n'ont pas indiqué de signe clair d'habituation au stress
précompétitif entre les deux rencontres étudiées. En effet, nous n'avons montré aucun
changement significatif des marqueurs biopsychologiques entre les valeurs de repos et les
valeurs précompétitives quelque soit le match. Par conséquent, ces résultats s’ils ne
182
témoignent pas d’une adaptation entre les deux rencontres montrent une activation
biopsychologique quasi inexistante. Ce résultat est en désaccord avec la plupart des résultats
portant sur des sports individuels (e.g., Doan et al., 2007; Filaire et al., 2001b; Filaire et al.,
2009) alors que plusieurs études en sport collectif rapportent des résultats similaires. Par
conséquence, le processus d’habituation à la compétition pourrait déjà avoir eu lieu par le
passé et les mesures effectuées pourraient n’être que la conséquence de celui-ci.
De manière plus détaillée, trois explications non exclusives pourraient être invoquées. Tout
d'abord, nous pourrions penser que l'effet protecteur du groupe dans un sport collectif
diminuerait le stress anticipatif, habituellement présent avant une compétition, et plus
particulièrement en sport individuel (Filaire et al., 2001b; Filaire et al., 2009; Rohleder et al.,
2007; Salvador et al., 2003; Passelergue & Lac, 1999). Cette hypothèse d’un effet anxiogène
plus important en sport individuel trouve un certain nombre d’appuis dans la littérature qui
témoigne d’une activation globalement plus forte en sport individuel qu’en sport collectif
(Bois et al., 2009; Craft et al., 2003). Ensuite, comme nous l'avancions, la répétition des
matchs en sport collectif est beaucoup plus importante par rapport aux compétitions présentes
en sport individuel, et pourrait aussi être un facteur potentiel de diminution du stress
anticipatif. Cette explication constituerait la réelle hypothèse d’un phénomène d’habituation.
Enfin, le dernier facteur explicatif pourrait être l'expérience de la victoire. En effet, l’équipe
ayant participé à l’étude a fini au troisième rang du classement de son championnat et avait
obtenu 86% de victoires au moment du second match. Conformément à cette explication,
plusieurs auteurs (e.g., Booth et al., 1989; Metha et Josephs, 2006; Salvador, 2005) ont
rapporté que l'expérience de la victoire serait favorable au sentiment de domination et par
conséquent diminuerait le niveau des marqueurs du stress lors de la phase précompétitive .
Notre étude portait également sur l'évolution des marqueurs biopsychologiques au cours du
match (prélèvements salivaires mi-temps). Cet aspect original de l'étude a confirmé, d'une part
que l'effort physique avait un impact sur les augmentations du niveau de cortisol au cours du
match, quelque soit le match. D'autre part, l'évaluation cognitive des joueurs, caractérisée par
l'incertitude du résultat au cours du match, aurait un effet significatif sur les variations de
testostérone. Plusieurs auteurs (e.g., Bateup et al., 2002; Elloumi et al., 2008; Kerr et al.,
2003) ont rapporté des effets identiques sur la testostérone dans des situations de matchs
équilibrés et très disputés. Ces résultats sembleraient être en accord avec les nôtres. En effet,
nous avons rapporté des augmentations de testostérone au cours de la première mi-temps alors
que le match était très serré, face à une équipe qui occupait une bonne place au classement.
183
De futures recherches seraient nécessaires dans ce domaine pour venir confirmer ou mieux
comprendre ces interactions bio-comportementales.
Pour conclure sur nos recherches au cours de l'entraînement et en compétition, nous avons
tout d'abord mis en évidence l'importance des apports du suivi d’indicateurs psychologiques
afin de mieux appréhender les effets de l'entraînement sur l'état de forme des joueurs. En
effet, il apparaît des états psychologiques relativement positifs malgré le fait que les
marqueurs biologiques diminuent au cours de la saison et témoignent de l’installation d’une
certaine fatigue. D'autre part, les indices biopsychologiques ont montré des réponses
concordantes au cours de la compétition. En effet, la stabilité des indices biopsychologiques
pourrait montrer une forme d'habituation au stress anticipatif chez des joueurs de sport
collectif.
Limites de notre travail
Sur la première étude, la principale limite pourrait être le fait qu'aucune étude comparative
n'est disponible à ce jour. En effet, s’il est vrai que des études antérieures se sont intéressées
aux effets du statut des titulaires et/ou des remplaçants, aucune étude à notre connaissance, n'a
utilisé le même protocole. Pour confirmer nos données sur la perception subjective du
surentraînement et les faibles scores d'état des relations interpersonnelles chez des sportifs mis
à l'écart du groupe, il aurait été pertinent de mettre en place des tests psychologiques
supplémentaires. En effet, le niveau de cohésion entre les joueurs ou entre les joueurs et les
entraîneurs, aurait pu moduler l’effet de l’entraînement sur les indicateurs biopsychologiques.
Concernant, les limites de la deuxième étude, il aurait été opportun d'évaluer davantage de
matchs de cette équipe pour confirmer notre hypothèse sur le processus d'habituation. De
plus, nous n'avons évalué qu'une seule équipe sur les deux rencontres, il est donc difficile de
manipuler l'effet du résultat sur les marqueurs biopsychologiques sans comparaison avec
l'équipe adverse. Enfin, la dernière limite concerne l'outil de mesure de l'anxiété d'état. Nous
avons utilisé le CSAI-2, qui ne mesure pas la composante directionnelle de l'intensité de
l'anxiété.
Malgré tout, nos expérimentations nous paraissent avoir apporté des résultats originaux aux
travaux de recherche antérieurs concernant les indicateurs biopsychologiques du stress à
184
l'entraînement et en compétition. De plus, nos résultats laissent entrevoir des ouvertures
intéressantes pour de futures investigations au niveau de la recherche en biopsychologie.
185
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COMMUNICATIONS ET PUBLICATIONS PRELIMINAIRES A CE TRAVAIL
- Communication orale :
Le 30 octobre 2013 lors du 15ème
Congrès de l’Association des Chercheurs en Activités
Physiques et Sportives (ACAPS), Grenoble.
- Articles :
- Psychoendocrine responses in professional rugby players : the role of status.
- Evolution of competition impact among a highly ranked basketball team.
Abstract
This work had two main objectives which were to carry out the monitoring of
biopsychological markers, first a) during a season with elite rugby players and b) within two
games of a basketball competition. Specifically, we followed up, in a first study, a
professional rugby team over a season evaluating whether the status of the competing athlete
had an impact on changes in the markers under study. We found significant decreases in
markers such as testosterone, the ratio T/C and DHEA-S during the season. These results
would suggest that fatigue had increased for the entire group during the season. However,
when investigating the role of status, we have only found decreases in testosterone and
DHEA-S as well as some states of negative mood (depression, anger) in the group of holders.
In the same vein, we have encountered opposite results for the biopsychological markers in
the group of players who had been almost never used over the season. Consequently, we can
suggest that the status has an important role to account for biopsychological responses of
players regardless of the period of the season.
In a second study (b), we chose to monitor biopsychological markers of the players in two
games of an official competition of basketball championship. Our goal was to study the
development of biopsychological markers in athletes used to compete for official meetings
and to test if a habituation process could take place among players in the precompetitive
phase. The results have not shown clear signs of habituation to precompetitive stress between
the two games. We have not shown any significant change in the biopsychological values
(i.e., cortisol and anxiety state markers) regardless of the game played. Consequently, the
hypothesized habituation process to the competition may have already occurred in the past
and results may just be the result of it. In conclusion, the relative stability of biopsychological
markers could show a form of habituation to anticipatory stress in team sport players
compared to athletes in individual sports.
Keywords: Biopsychological monitoring, Training, Competition, Status, Anticipatory stress.
Résumé
Ce travail avait deux objectifs généraux qui consistaient à réaliser le suivi de marqueurs
biopsychologiques, tout d'abord a) au cours d'une saison chez des rugbymen professionnels,
puis b) au cours de deux matchs d'une compétition de basketball.
Plus précisément, nous avons cherché, dans une première étude portant sur l’ensemble d’une
saison de rugbymen, à évaluer si le statut de l'athlète en compétition avait des répercussions
sur les variations des marqueurs utilisés. Nous retrouvons des diminutions significatives des
marqueurs tels que la testostérone, le ratio T/C et le DHEA-S au cours de la saison. Ces
résultats laisseraient supposer qu'un niveau de fatigue se serait installé pour l'ensemble du
groupe au cours de la saison. Cependant, nous avons rapporté des diminutions de testostérone,
de DHEA-S, ainsi que de certains états d'humeurs négative (dépression-découragement et
colère-hostilité) uniquement chez le groupe des titulaires. En effet, nous avons montré des
résultats biopsychologiques opposés chez le groupe de joueurs qui n'avait pratiquement pas
joué de la saison. Nous avons donc pu mettre en évidence que le statut tenait un rôle
important pour rendre compte des réponses biopsychologiques des joueurs quelle que soit la
période de la saison.
Dans une deuxième étude (b), nous avons choisi de suivre les marqueurs biopsychologiques
des joueurs, au cours deux rencontres d'une compétition officielle du championnat espoir de
basketball. L'objectif était d'étudier l'évolution des marqueurs biopsychologiques chez des
athlètes habitués à disputer des rencontres officielles tous les week-ends et de tester si un
processus d'habituation pouvait s'installer chez les joueurs en phase précompétitive. Les
résultats rapportés n'ont pas indiqué de signe clair d'habituation au stress précompétitif entre
les deux rencontres étudiées. En effet, nous n'avons montré aucun changement significatif des
marqueurs biopsychologiques (i.e, cortisol et marqueurs d'état d'anxiété) entre les valeurs de
repos et les valeurs précompétitives quel que soit le match. Nous pouvons supposer que par
conséquent, le processus d’habituation à la compétition pourrait déjà avoir eu lieu par le passé
et les mesures effectuées pourraient n’être que la conséquence de celui-ci. En conclusion, la
stabilité des indices biopsychologiques pourrait montrer une forme d'habituation au stress
anticipatif chez des joueurs de sport collectif comparés à des athlètes en sport individuel.
Mots clés : Suivi biopsychologique, Entraînement, Compétition, Statut, Stress anticipatif.