Coston Henry - L'Argent Et La Politique

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    HEl\TRY COSTO l\Tet x. y. z.

    L'llRGEl\1TetLll POLITIQUE

    D'o vient le fricdes campagnes lectorales?

    Publications H. C.

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    L'ARGENTET LA POLITIQUE

    PUBLICATIONS HENRY COSTONBP 92-18 - 75862 Paris Cedex 18

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    AVERTISSEMENTOn savait que les partis, du moins les plus importants, ceuxqui sont notamment reprsents dans les assembles, margent auxcaisses de l'oligarchie financire, ou simplement celles des notables

    du monde rgional des affaires. On avait aussi remarqu que, engnral, si les anciens anti-capitalistes de la gauche se laissentsouvent tenter, de nos jours, par l'Argent, les candidats qui n'appartiennent pas au Systme - par exemple, les candidats rvolutionnaires , comme ceux de Lutte ouvrire, et les candidats populistesou traditionalistes , comme ceux que prsente le Front National- ne bnficient pas des faveurs du monde des affaires. C'est ce quevous constaterez la lecture de ces pages.

    Il y a un demi-sicle et plus, rares taient les socialistes et leshommes de la droite traditionnelle, encore nombreux avant leurlimination brutale aprs la Libration, qui acceptaient les cadeauxdes grandes socits. De nos jours, le financement des partis et deshommes politiques par les oligarchies financires est devenu monnaie courante. Mais, comme cela fait mauvais effet auprs deslecteurs attards , on camoufle le plus possible les subventionsainsi reues : le rapport de la Commission des comptes de campagnepubli par le Journal officiel le 12 avril 1994 ne livre pas tous lesnom des bienfaiteurs ou bien ne donne que leurs initiales, qui sontle plus souvent celles de filiales locales ou rgionales. On dit bienque tel candidat a reu telle somme, mais on vite le plus possiblede dire qui a fait cet apport d'argent.La tche du chercheur n'estdonc pas aise ; je prie le lecteur d'en tenir compte et de pardonnerces insuffisances. Mon intention, en rendant public ces investigations,n'est pas - dans un volume comme celuici -, de faire connatretous les noms des bailleurs de fonds des campagnes lectorales 1,mais seulement de montrer qu'ils existent en donnant de trs nombreux exemples. Dans mes prcdents ouvrages, notamment dansLes Financiers qui mnent le monde, Le Retour des 200 Familles,Les 200 Familles au pouvoir et La Fortune anonyme et vagabonde,j'ai insist sur les liens nombreux existant entre les politiciens et leshommes d'argent. Ici, j'apporte la confirmation indiscutable de ceque j'affirmais dans ces livres.Peut-tre aurais-je l'occasion, par la suite, de poursuivre mesinvestigations, le point de dpart tant dsormais accessible. Maisnaturellement, cela prendra du temps, et je ne suis pas sr depouvoir mener cette enqute jusqu'au bout. D'autres la poursuivrontsans doute, plus jeunes que moi et anims du mme idal. C'est,en tout cas, ce que je souhaite. H.C.

    1. D'ailleurs, je n'ai pas - faute de place - donn tous les noms desdonateurs, souvent modestes et toujours inconnus - qui figurent dans leRapport de la CCFP. Ces chercheurs se reporteront au document lui-mme,pour complter, s'ils font un travail exhaustif.

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    L'ARGEl\lTET LA POLITIQUEComment on devient dputet comment on le reste

    L'lecteur se figure que c'est lui qui lit son dput. Il lui dlgue,effectivement, ses pouvoirs souverains, mais l'lu n'est pas, pour autant, sonvritable reprsentant. Souverain dbonnaire et confiant, l'lecteur n'exercepas vraiment sa souverainet. Une fois qu'il a dpos dans l'urne, tous lescinq ans, son bulletin de vote, il a transform son mandataire et l'a fait entrerdans le Systme qui fait des parlementaires et des gouvernants, sauf trs raresexceptions, les serviteurs, parfois les laquais, des puissances d'argent.Car le Systme n'est dmocratique que de nom. En fait, il fonctionne sous

    le contrle troit des oligarchies financires, qui rglent la note de sa campagnelectorale et qui subventionnent son parti.Les rcents scandales dits des fausses factures 1 ont rvl que, pourremplir les caisses, plusieurs partis usaient de ce procd et profitaient de leurs

    relations et de leur pouvoir pour monnayer leurs interventions au niveaumunicipal ou dpartemental : la multiplication des super-marchs qui liminentles petits commerants et favorisent la dsertification des campagnes n'a tpossible, aprs la loi Royer qui devait limiter leur nombre, que grce lacorruption des lus et des partis.Toute campagne lectorale cote cher. Il faut diter un journal pourdfendre ses ides et, au besoin, couvrir l'adversaire d'injures. Il faut offrirl'apritif aux petits lecteurs et un bon repas aux lecteurs influents. Il fautrtribuer les services des agents lectoraux et des costauds charg de labonne tenue des runions. Parfois mme, pour dcider les lecteurs un peuhsitants, faut-il leur remettre un petit cadeau pour leur famille ou un petit

    souvenir pour eux-mmes. Cela reprsente, pour une circonscriptionmoyenne, plusieurs centaines de milliers de francs (la loi a fix le total unmaximum de 500000 F). A condition que le candidat puisse trouver emprunter cet argent dans son entourage, il lui faudra des annes pour lerembourser. Les trois-quarts de son indemnit parlementaire y passeront.Si le candidat n'est qu'un arriviste besogneux, il se jette dans la bagarrette baisse : il risque le tout pour le tout. Combien de politiciens battus auxlections se sont converts de dettes (en particulier chez les imprimeurs d'affiches,

    de tracts, de publications) et ont du mal les ponger pour peu que,n'ayant pas atteint les 5 % des suffrages exprims, ils ne soient pas rem-1. Georges Virebeau donnera tout les dtails de ces oprations frauduleusesdans un nouvel ouvrage. Veuillez demander la notice paratre Henry Coston,BP 92-18, 75862 Paris Cedex 18; elle vous sera envoye ds qu'elle sera prte.3

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    bourss des dpenses de propaga:nde officielle, ou que leur parti ou leur comitlectoral ne les aide pas faire face ces dbours.Il est rare - mais il y en a, heureusement, quelques-uns - qu'un candidatsoit indpendant des puissances d'argent ds le dpart.Cependant, nombre de ces aspirants dputs ont une situation qui leurrapporte plus d'argent que ne reprsentera leur indemnit parlementaire.Alors, pourquoi la quittent-ils? Pour avoir l'honneur de dfendre les intrtsd'lecteurs qu'ils ne connaissent pas? Peut-tre est-ce en effet cela qui guideles idalistes (il y en a sur tous les bancs). Mais il faut vivre, et les frais d'unparlementaire, oblig de tenir son rang, sont levs. Avec les quelques dizainesde milliers de francs qui lui resteront aprs le remboursement des sommesprtes pour sa campagne lectorale, il aura tout juste de quoi ne pas mourirde faim.- Quel dsintressement! direz-vous. Pour moi, devant tant de sacrifices, je me sens pris de piti , s'exclamait

    Francis Delaisi, qui ajoutait aussitt:Toutefois, n'exagrons rien. Les hros sont rares, dans tous les temps.Et l'on ne comprendrait pas qu'il y et tant de postulants la dputationsi le mandat ne comportait quelques petits profits. (Francis Delaisi, in LaDmocratie et les Financiers.)Le candidat ne supporte pas seul les frais de la campagne lectorale.La caisse de son comit l'aide. Ce comit est compos principalement de partisans zls qui paient de leur personne mais sont impuissants remplir lacaisse. On va donc taper ceux qui sont rputs avoir les moyens.C'est l que commence la compromission. Bien sr, le petit industriel ducoin, qui y va de son petit chque, par sympathie personnelle ou par convictionpolitique, ne demande rien en change. Mais les autres, les gros, qui versentdes dizaines de milliers de francs officiellement et, sans doute, beaucoup plus,officieusement? (C'est interdit, maintenant, mais cela se pratique toujours: on semontre plus prudent, voil tout) ... Il y a aussi les organisations conomiquesou patronales, lies aux grands trusts. Quelles que soient les opinions personnelles des grands dispensateurs de fonds de ces organismes - jadis le ComitMascuraud, l'Union des intrts conomiques, le Comit des Houillres, remplacs de nos jours par le CNPF et les autres syndicats patronaux -, l'argentest distribu aux candidats de droits, de gauche et du centre. Ces messieursjouent sur tous les tableaux pour tre srs de ne pas perdre. L'essentiel, poureux, c'est de rendre service au futur dput qui, une fois lu, sera mis endemeure de leur manifester sa reconnaissance. S'il arrivait que le nouvel luft infidle, c'est--dire trop indpendant pour favoriser les intrts permanentsdu grand capitalisme, on lui ferait bien vite comprendre qu'il serait proprementbattu aux lections suivantes. Peu de parlementaires rsistent de pareilsarguments.Le plus souvent, le dput qui a profit des largesses des banques et des

    trusts - ou de leurs filiales locales ou rgionales - prendra got cette manne.S'il est ambitieux et avide, il tchera d'obtenir un poste d'administrateur dansl'une des socits qui dpendent de son groupe. Aux dputs avocats, les trustsconfieront l'tude d'un dossier.4

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    Avant le vote de la loi qui restreint certaines pratiques, beaucoup deparlementaires entraient dans le jeu et allaient siger dans les conseils d'administration de grandes socits. J'ai donn leurs noms et leurs fonctions dansLes Financiers qui mnent le monde (dont la nouvelle dition, considrablementaugmente, a paru en 1989).TI arrive aussi que des dputs ou des snateurs, au lieu de devenir admi

    nistrateurs de socits, aient fait le trajet inverse, et que hommes d'affaires,ils aient t dtachs comme parlementaires par le groupe financier qu'ilsreprsentent. Le cas d'un Loucheur ou d'un Louis-Dreyfus, sous la TroisimeRpublique, d'un Corniglion-Molinier, d'un Dassault, ou encore d'un Missoffe,sous la Ive et la ve, est rest clbre. Quand ils ne sont pas administrateursde socits, on les trouve conseils de grands groupes financiers commeMends-France, qui tait l'avocat du trust international Bunge.Avec le gouvernement Mends-France, la pntration du capitalisme taitmoins visible, moins franche. Et cependant la presse d'opposition ne s'y est

    pas trompe. Aspects de la France, qui ne passe pas pour un journal de ladmagogie anticapitaliste, mettant en cause les ministres les plus fortuns dePierre Mends-France, crivait au lendemain de la formation du gouvernement: Que les temps sont changs : Casimir Prier a d se dmettre deses fonctions de prsident de la Rpublique la suite d'une campagnede presse du socialiste Grault-Richard qui l'accusait de n'tre quelqu'unou quelque chose que grce sa seule richesse.Mme campagne contre Berteaux qui fut ministre de la Guerre,contre Pams qui fut ministre de l'Intrieur et faillit tre l'lu du Congrs

    de Versailles la fin du septennat Fallires, et contre Louis Loucheur,que l'on appelait Tout-en-Or. Que n'aurait-on pas entendu entre 1890 et 1914 si un gouvernementavait rassembl ces possesseurs d'normes fortunes que sont MM. MendsFrance, Bettencourt, Guy La Chambre et Emmanuel Temple? Si l'on additionnait celles-ci, on obtiendrait un nombre considrablede milliards.Et c'est pour ce gouvernement de milliardaires que communisteset socialistes ont vot comme un seul homme. Quelqu'un nous a dit: "C'est cela qu'on nous donne comme gouvernants alors qu'il serait utile que nous ayons, en ce moment, deshommes connaissant vraiment les difficults des fins de mois de ceuxqui travaillent pour gagner leur vie et non pas pour arrondir leur fortune". C'est exactement notre point de vue. 2

    Les quatre ministres cits n'taient pas les seuls capitalistes du cabinetMends-France. TI y avait d'autres amis ou obligs des trusts et de la finance 3.2. Aspects de la France, 23 juin 1954.3. Maurice Lemaire et Henri Ulver, transfuge du prcdent gouvernement,ainsi que Roland de Moustier, d'une famille d'aristocrates d'affaires intresss

    dans diverses socits de produits chimiques, de mines et de presse, JacquesChevalier, dirigeant ou associ de plusieurs entreprises algriennes, et JacquesChaban-Delmas, prsident de la Compagnie chrifienne des Transports ariens,qui sera sous la Ve Rpublique, Premier ministre du gnral De Gaulle, puisprsident de l'Assemble Nationale. Les mieux nantis de nos parlementaires,le richissime Blachette, roi de l'Alfa, et Corniglion-Molinier, administrateur5

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    Dans Le retour des 200 Familles:\), paru au lendemain de la fondationde la IV" Rpublique, j'ai soulev un coin du voile qui recouvrait l'oprationpolitico-financire qui permit au Gnral de reprendre le pouvoir aprs unelongue traverse du dsert.Cette collusion du gaullisme et de la finance remontait aux annes sombres, l'poque du Comit d'Alger, lorsque Ren Mayer, neveu des Rothschildet futur directeur de leur puissante banque, juste avant Pompidou, devinten quelque sorte ministre du Gnral. Lorsque fut constitu le Gouvernementprovisoire, plusieurs fide-commissaires des oligarchies financires en firentpartie : Ren Mayer, dj nomm, et Emmanuel Monick, futur prsidentde Paribas et vice-prsident du trust vert (Hachette). Aim Lepercq, reprsentant les intrts Schneider (Le Creusot), sigea auprs du reprsentant desintrts rothschildiens, Ren Mayer, dans le deuxime Gouvernement provisole constitu en septembre 1944, ainsi que dans le premier cabinet De Gaulle(1944-1945), rejoint dans le deuxime cabinet (1945-1946) par Louis Jacquimot, futur poux d'une fille du banquier Lazard, qui revint au gouvernementlorsque le Gnral constitua son ministre en 1958, flanqu de MauriceBokanowski, qui avait de gros intrts dans le textile.De nos jours, les hommes d'affaires se tiennent plutt dans l'ombre desgouvernants, voire dans l'intimit des prsidents de la Rpublique. Anciendirecteur gnral de la banque de Rothschild frres, Georges Pompidou rompitavec les intrts rothschildiens lorsqu'il eut la responsabilit du pouvoir. A Guyde Rothschild qui lui demandait on ne sait quel service, il aurait rpondu,un jour, sur un ton peu aimable:- Je ne suis plus au service de votre banque!

    Les difficults qu'il connut lorsqu'il fut l'Elyse, avec certaines puissances occultes, ne sont pas trangres son attitude trs rserve l'garddes intrts oligarchiques.Ses successeurs n'ont pas eu le mme comportement. Passons sur Giscardd'Estaing, dont les intrts matrimoniaux se confondent avec ceux de la familleSchneider (du Creusot) - son pouse, Anne-Aymone de Brantes, est fille deMarguerite Schneider et l'associe et cliente, dans certaines affaires, de labanque Lazard - 4. Battu aux lections prsidentielles de 1981, il eut poursuccesseur Franois Mitterrand, qui avait su faire oublier la francisque dontle dcora le marchal Ptain pour devenir ministre de Mends-France en 1955

    et Premier secrtaire du Parti socialiste en 1971.Ce dnigreur pisodique du Grand Capital est probablement le prsidentle plus entour de milliardaires que notre Rpublique ait connu. Ce n'est paspour rien que L'Expansion, la revue conomique, appelait Jean Riboud LeP.D.G. du Prsident 5. Ami intime de Mitterrand, millionnaire en dollars,bnficiant du plus haut salaire des patrons:\) travaillant aux Etats-Unis,Jean Riboud (dcd il y a de nombreuses annes) tait de P.D.G. deSchlumberger, une multinationale dont la richesse et la puissance dpassentd'une douzaine de grandes socits (pour le compte de Dassault), apportrentleur soutien actif au gouvernement Mends-France.4. Le pre de V.G.E., qui fut prsident de la Rpublique de 1974 1981,Edmond Giscard d'Estaing, dcor de la Francisque du marchal Ptain (commeMitterrand!) fut prsident ou administrateur d'une douzaine de trusts ou debanques.

    5. L'Expansion, 18 juin 1982.6

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    celles d'un Ett moyen. Il tait le frre du P.D.G. de BSN-Danone, l'un des plusimportants capitalistes de la V" Rpublique. Autre gourou du prsidentMitterrand : Franois Dalle, hier encore patron du numro un internationaldu cosmtique, L'Oral 6, li au trust Nestl, marques mondialement connues.Le crateur de L'Oral, Eugne Schueller, tait, avant la guerre, l'un descommanditaires de la Cagoule et, pendant la guerre, l'un des dirigeants (cofondateur) du MSR, le mouvement nationaliste fascisant de son ami EugneDeloncle. La fille de Schueller, Mme Andr Bettencourt, est toujours patronde L'Oral; elle est aussi, avec son mari, ancien ministre de Mends-France,une intime du prsident Mitterrand, dont Schueller avait fait un directeurde sa revue Votre Beaut, en 1946.Le scandale Pelat, mort quelques jours avant d'tre arrt pour diversdlits financiers, a attir l'attention sur les frquentations douteuses de l'htesocialiste de l'Elyse. L'amiti du prsident Mitterrand pour ce financier vreux,devenu l'ami de Brgovoy, a cot la vie l'ancien Premier ministre, qui n'apu supporter le dshonneur. Un autre homme d'affaires, franc-maon ettrotskiste, Max Thret, qui fut longtemps le patron de la FNAC et,galement, un proche du Parti socialiste et de l'Elyse, connut la honte dela condamnation (2 ans de prison avec sursis et 2 millions et demi de francsd'amende, en premire instance) pour dlit d'initi (avec son complice Pelat).Il faut dire qu'une partie des profits qu'il tirait de ses combines alimentaitles caisses de divers partis, associations et journaux de gauche : le PSU,puis le Parti socialiste, dont il fut membre, SOS Racisme et surtout Le Matinde Paris, qui devait tre le grand quotidien d'information de la gauchesocialiste. Aprs avoir tent de racheter France-Soir en 1982, au lendemainde la victoire de Mitterrand l'lection prsidentielle, i l devint le comman

    ditaire et le patron du Matin : il y perdit une grande partie de sa fortune :Max Thret tait milliardaire avant l'arrive de la gauche au pouvoir 7>,a dit Bertrand Delanoe, conseiller de Paris et secrtaire de la section socialiste laquelle Thret appartient. Il ne l'est plus. Il a plus servi ses convictionsque ses convictions ne l'ont servi. (Le Monde, 27 mai 1994.)Peut-on en dire autant d'un autre manieur d'argent du nom d'AndrRousselet, autre intime de Mitterrand, qui domina de longues annes Canal +,la chane page que le tandem Havas-Cie Gnrale des eaux vient de luiarracher? Rousselet aussi est un intime de l'Elyse : il en a mme t lesecrtaire gnral.Avec un pareil entourage, on devine que le prsident de la Rpublique estplus proche des intrts du Gros Argent que des angoisses des dfavorissde la vie.Mais revenons aux parlementaires qui, du moins officiellement, font leslois auxquelles les Franais sont tenus d'obir. Parmi ces 577 membres denotre Assemble nationale qui, en fin de compte, imposent leurs volonts un Snat rduit un rle secondaire par la constitution de 1958, combiende dputs sont capables d'aborder les questions importantes (finances, conomie, fiscalit, exportation, douanes, etc.)? S'il leur faut tudier toutes cellesqui leur sont soumises, quand pourraient-ils s'occuper de leurs lecteurs?Ils constituent des commissions, dont les membres sont chargs d'tudier6. Cette norme entreprise, numro un des cosmtiques, contrle L'Oral,Mennen, Lancme, Guy Laroche, Courrges, Rosa-Garnier, Ruby, Normadermet plusieurs dizaines d'autres marques. 7

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    les affaires. A leur tour, ces commlsslons dsignent un rapporteur. C'est cedernier qui fait tout le travail. Lorsque son rapport est prt, la commissionl'adopte, quelquefois aprs l'avoir amend. Puis ce gros dossier de deux cents cinq cents pages bourres de chiffres, de statistiques et de graphiques estsoumis l'Assemble tout entire. En principe, chaque dput devrait lirece volumineux rapport. En fait, rares sont ceux qui le parcourent. Aussil'adoptent-ils sans grand changement. Qui connatrait mieux la question quele rapporteur? se disent-ils, et ils font confiance leur collgue.- Un bon rapporteur vaut une mine d'or, disait un financier, qui savaittirer parti de la collaboration d'un dput arriviste et pas trop scrupuleux.Hlas! il y en a un certain nombre sur les traves du Palais Bourbon, danstous les groupes: ils ne sont pas la majorit, loin de l, mais il suffit que lesoligarchies financires en aient quelques-uns, bien placs, dans leur manche,pour que leurs intrts soient srieusement dfendus, au dtriment (si besoinest) de l'intrt gnral.

    Il va sans dire que le parlementaire qui peut faire gagner cent millions(parfois des milliards!) tel importateur ou consortium immobilier, telgros entrepreneur de travaux publics, est particulirement soign par ces capitalistes . De mme qu'elles ont recours, pour le recrutement de leurpersonnel suprieur, aux fameux chasseurs de ttes , ces grandes socitscosmopolites disposent d'un ou de plusieurs conseillers politiques pour larecherche des cracks en herbe susceptibles de les servir. On n'attend pas queles personnages convoits soient devenu des leaders politiques pour se lesattacher : on les recrute, en quelque sorte, avant qu'ils soient en place.

    Le scandale des fausses factures 7 a rvl que c'est au premier stade,celui de l'lu local ou rgional, que le corrupteur agit. Les aides financiresaccordes aux candidats la dputation le sont rarement des inconnus.Sans doute, les candidats ne seront pas tous lus, et, parmi les lus un trsgrand nombre d'entre eux ne cderont jamais ces amicales pressions .Le dput ayant des convictions et des scrupules, neuf fois sur dix, restera dansson coin, vitera de se faire remarquer et... se fera battre aux lectionssuivantes. Mais s'il est, au contraire, ambitieux, effront et avide, i l se servirade ceux qui l'ont aid financirement pour russir et, en retour, il se mettra leur disposition. Cet change de bons procds favorisera la carrire duparlementaire qui deviendra l'une des vedettes du Palais Bourbon et, qui sait?secrtaire d'Etat ou ministre. Les grosses ttes de l'Assemble Nationalerefusent parfois d'entrer dans le jeu, mais le plus souvent elles acceptentd'entrer dans le Systme qui rgit toute la politique franaise. Bien peuchappent au carcan dor ...C'est donc, ds ses premiers pas, que le futur dput est pris en main parles oligarchies financires. Parfois cela n'est qu'une tentation; le futur parlementaire ne se laissera pas faire: il accepte les subventions qu'on lui donne,mais refuse ensuite de rpondre favorablement aux avances de ses bailleursde fonds lectoraux. Ces derniers se doutent bien qu'ils ne seront pas gagnants tous les coups. Aussi leurs versements, pendant les campagnes lectorales,

    sont-ils effectus plusieurs candidats concurrents. HENRY COSTON7. Voir la brochure de Georges Virebeau, qui paratra prochainement auxmmes ditions.

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    Qui paie les campagnes electorales '1C'est ce que je vais montrer maintenant, en passant en revue chaquedpartement, en indiquant le montant des sommes verses aux candidatset en rvlant les noms des bienfaiteurs 8.Le lecteur remarquera que si les petites et moyennes entreprisesaident financirement, par conviction et sans arrire-pense, lecandidat proche de leurs ides, ce qui est naturel, c'est souvent parintrt que les gros bailleurs de fonds se montrent gnreux.

    AINDans la 1 e CIRC., celle de Bourgen-Bresse, c'est Jacques Boyer, le

    maire de Pont-d'Ain, dput sortant,investi par le RPR (no-gaulliste) quia t lu contre le candidats de lagauche, Pierre Fromont. Le total des recettes de la caisse lectorale duvainqueur atteignait 584000 F, dontplus de 123 000 F fournis par sonparti, prs de 114 000 F par desparticuliers et prs de 340 000 F pardes groupes comme Plastic omnium,les Etablissements Bernard VI, Faabindustrie, Screg, etc. Le vaincu n'avait

    8. J'ai eu beaucoup de mal dcouvrir les noms de ces derniers lorsqueje rdigeais Les Financiers qui mnentle monde, Les 200 Familles au pouvoirou La Fortune anonyme et vagabonde.Depuis le vote de l'article 52-15 duCode lectoral, les candidats aux lections lgislatives sont tenus de fournir la Commission nationale des comptesde campagnes et des financementspolitiques le dtail de leurs recettes(dons des personnese physiques, donsdes personnes morales, apports personnels, apports du parti et divers).C'est en consultant ces dclarations quej'ai pu mener bien cette enqute surles ressources des candidats aux lections lgislatives des 21 et 28 mars1993.Mais, attention! Les dclarants ontt mis dans l'obligation d'indiquer lessommes verses aprs le 1er fvrier1993 {Loi nO 93-122 du 29 janvier 1993).Echappent ainsi toutes subventions queles socits personnes morales (banques, trusts, groupes, etc.) ont pu verser avant. De mme, les versementsoprs par les partis politiques leurs

    encaiss, lui, que 5 000 F de sonorganisation politique et 59 000 Fde quelques socits (Coals RhneAlpes, SLEC, Jean Paul Pices Auto,Maillard Duclos, etc.).C'est un RPR galement qui atriomph dans la 2e CIRC. d'Oyonnax, Lucien Guichon, dont les moyensfinanciers ont littralement cras sonconcurrent Front National, Jean Alcaraz. Ce dernier n'eut gure plus de78000 F, principalement fournis parlui-mme, tandis que le candidat nogaulliste avait une caisse bien garnie,encore qu'il n'ait fait aucun apportpersonnel : il disposait officiellementcandidats, dont le montant est souventindiqu dans les pages qui suivent,doivent tre galement considrs pourbeaucoup comme provenant de grossessubventions faites la direction despartis : les cotisations des membresne sont qu'une faible partie des ressources des formations politiques.Les scandales de fausses factures,qui amnent la justice perquisitionner le sige de certains partis poury dcouvrir des versements clandestinsde grandes socits, incitent croireque les fonds dont disposent les grandspartis chappent la surveillance dela lo i de 1993. Il y a aussi les sommesnormes qui ont t paye par Moscouaux partis communistes de diffrentspays, par les services diplomatiquesou secrets des Etats-Unis aux organisations dites anti-communistes , oupar d'autres Etats (comme Israel oules gouvernements arabes) pour inciterpoliticiens et hommes des media a plusde comprhension leur gard. Dansce cas, le dput ne subit qu'indirectement la pression que l'on pourraitexercer sur son comportement.

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    de 490 000 F, fournis par quatorzegrandes socits de la rgion (SGREG,dj mentionn pour le dput RPRde Bourg, Novergie, SEREPl, OnyxCTSP, Plastiques RG, Injectaplastic,Gergone, Poralu, Vape, MBF Plasti-ques, etc.) .Prsident du groupe parlementairecentriste UDF, Charles Millon (PR)a t rlu dput de la 3e CIRC. del'Ain, au pays de Voltaire, avec l'appui financier de 22 socits industrielles ou commerciales, qui lui apportrent prs de 598 000 F. Les mil-lionnaires les plus gnreux lui versrent 50000 F, comme Tradi Hol-ding, Sept Industrie, Entreprise Mar-gueron et la SA Tondella; d'autresdonnrent un chque de 20 000 F(Perrier TP, Fiduciale Expertise, So-loroute) ou 25000 F (STECC). Lesadversaires de Millon : le socialistePierre Carroz, le conseiller rgionalFN Olivier Wyssa, l'cologiste AlbertDelavire et le communiste Merlo,n'ayant pu compter que sur quelquesdons de militants et sur leur apportpersonnel (Million, lui, n'a rien apport sa propre caisse).La 4e CIRC., celle de Trvoux, futrcupre par le dput dmo-chrtien(UDF) sortant, Michel Voisin. Sanotorit et une bonne progagande finance par quelques amispolitiques (11 000 F), diverses socits(128000 F : Entreprise Barberot, Travaux Publics Pelletier) et mme l'abbaye Notre-Dame des Dombes, eutraison d'Andr Clavel, le candidat FN,qui dut payer de sa poche la campagne - tout comme le communisteDesmaris, qui le PCF versa, tout demme 19000 F - et le socialisteMichel Raymond, que le PS gratifiade 30 000 F (il reut 110 000 F demilitants et de quelques firmes ((dontSICRIMA et la Socit avignonnaise).

    Les abrviations et sigles sontindiqus la fin du volume.10

    AISNEDans la 1re CIRC., Jean-ClaudeLamant, conseiller gnral RPR etmaire de Laon, l'emporta sur sesconcurrents, notamment sur le socia

    liste Ren Derosire, dput sortant,et sur le candidat Front National Michel Saleck. II disposait de 500000 F,dont 200 000 F verss par son parti,85 000 F donnes par des particulierset 160000 F reus de diverses socits (dont Chambry Distribution. G-nrale de transports et d'industrie etSGST Save). Saleck dut rgler luimme les frais de campagne tandisque Derosire disposait d'un budgetde 222000 F, dont 40000 F versspar le PS et 78 000 F collects auprsdes firmes du coin (St Anizienne deConstruction, St Anizienne de viabi-lit et d'assainissement, Architectesassocis Borderioux di Legge).C'est naturellement Charles Baur,l'homme fort de la rgion, qui l'emporta dans la 2e CIRC., celle deSaint-Quentin. Homme de gauche ethomme d'affaires, ancien compagnonde Pierre Mauroy aux Jeunesses socia-listes, ralli depuis plus de vingt ansau capitalisme, i l prside le Conseilrgional de Picardie aprs avoir prsid l'assemble dpartementale del'Aisne. Cela lui vaut, naturellement,la sympathie agissante des t r l l ~ t s dela rgion (Delvigne, Sucreries et dis-tilleries de l'Aisne, Transports Citra,etc.), qui l'ont gratifi, avec les organisations politiques amies, de quelque430000 F. Ses adversaires disposaient d'un volant moins important l'inclassable Lemeur de280000 F (SPIE Park, SMA, Aprestde restauration, Eurest Franc, ViaTransports, AGL Constructions, etc),l'cologiste Boutroux de quelques dizaines de milliers de francs (principaldonateur: Cofreth), le socialiste Mennesson, de 30 000 F apports par lePS, et de 128 000 F verss par desmilitants et des socits capitalistes

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    (comme Heuliez Bus, Citra Nord etcomme les Sts AGL Construction,SPlE Park et Via Transport, qui -nous l'avons vu - avaient aussi casqu pour la caisse de Lemeur).Dans la 3e CIRC. de l'Aisne, lesocialiste Jean-Pierre Balligand, mairede Vervins, dput sortant, a t rlucontre le professeur Christian Cabrol,prsident de l'hpital Sainte-Anne,qui se prsentait sous l'tiquette duRPR. Tous les deux ont une assisefinancire solide : le premier avaitreu 50 000 F du PS et prs de200000 F d'amis fortuns et de diverses socits (SUPAE Picardie, Fournier Automobiles, Devign, Sucrerieset Distilleries de l'Aisne, qui subventionnent galement l'ex-socialiste Charles Baur, ralli la droite, ainsique je l'ai dit) ; le second, personnalit marquante du monde mdical,disposait de plus de 586000 F, dontseulement 100000 F venaient duRPR, le reste tant fourni par desmilitants et de grandes firmes (Bouygues Btiment, Fonderie de Wassigny,Franpin, Sucreries et Distilleries del'Aisne - qui misa ainsi sur les deuxtableaux -, Faron SA, Gitec, etc.).Le candidat du Front National, RenGoarin, n'a reu aucune aide, sauf dequelques amis (1 350 F).Le conseiller rgional Front National, Wallerand de Saint-Just, devancpar le socialiste Bernard Lefranc, at battu dans la 4e CIRC. par Emmanuelle Bouquillon, secrtaire gnrale des Jeunes sociaux-libraux etconseillre nationale de l'UDF. Lepremier, qui a surtout pay de sapoche, aid par des militants FN, n'aobtenu qu'une modeste souscription :2 000 F (d'un PME Garrabos). Enrevanche, le candidat socialiste a encaiss 30 000 F de son parti, plus87 000 F d'amis divers et 249 000 Fde firmes importantes (Senicorp Industries, Gestion et Administrationprives, Cavatorta, STEC, Paul OrgonCars, Cars Acary, et la trs puissante

    Lyonnaise des eaux-Dumez, dont leprsident est l'ancien secrtaire gnral du RPR !). Quant EmmanuelleBouquillon, elle avoue 13 subventionsde grandes socits (Font y, Sodila,Magenord, GTM, Naspero, SA Morin,SOGEPlC, Supae Picardie, Sodichar,Sodibe, etc.).L'ancien ministre Andr Rossi, radical et UDF, qui l'emporta dans la5e CIRC. sur le socialiste Jourdan,sur la conseillre rgionale Front Nationale Colette Fecci-Pinatel, sur lecommuniste Marcel Rousseau et divers autres candidats, disposait d'uneforce de frappe fournie par son mouvement (163 000 F) et plusieurs socits : (Dauphin : 20 000 F, Synthelabo: 50000 F, Routire Morin, etc.),nettement infrieure celle de sonadversaire Jourdan, qui disposait de508000 F, dont 435000 F versspar des firmes capitalistes (ValletSaunai, Applicam, GTIE, etc.). Maisl'ancien commissaire de police Rossiavait derrire lui la Franc-Maonnerie laquelle i l est affili et qui reprsente une trs grande force dansl'Aisne 9.ALLIER

    Dans le Bourbonnais, nagure fiefdu socialisme et du communisme, cesont les gouvernementaux - ceux quel'on dsigne sous le vocable gnral,d'ailleurs inexact, de droite -qui occupent tous les siges, liminantles sortants marxistes (Franois Colcombet, Pierre Goldberg, Andr La-joinie). Dans la 1re CIRC. (Moulins),s'appuyant sur le RPR, qui lui versa105000 F, et sur un solide batailloncapitaliste (Bouygues, Bonard, Lam-9. Il avait lanc, en 1976, avec son

    appui, le Mouvement de la Gaucherformiste, cheval sur la Droite:tlibrale et la Gauche socialiste.Ancien animateur de REEL-Elus lo-caux barriste, i l prside la fraternellemaonnique des cadres de l'UDF.11

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    bert Dcoration, SATPR Peintures etravalements, B. Mad, M. Blhaut-F.Dauger, Dallia Vexa, Delbost MetzSA, Ausia, BiUiez, Plessy-SchmittThret-Le Roy, lE Paris Sud, Subax,Eurogroup Participations, Projet 3000,etc.) qui lui donna 555 000 F, PierreAndr Perissol (RPR) l'a emport dejustesse grce au retrait de diversanti-marxistes, dont Ren Chiroux.Le maire communiste de Montluon,Pierre Goldberg, dput sortant, subitune dfaite humiliante dans ce dpartement de gauche : il a t battu dansla 2e CIRC. par le candidat UDF,Jean Gravier, conseiller gnral, pourtant peu estim par les petits bourgeois en raison de ses attaches avecRaymnod Barre, le numro 1 de laTrilatrale 10 en France et de l'affairisme international. Jean Gravier, ancien attach de banque, est maire deVillebret et vice-prsident du Conseilgnral de l'Allier. Pour une fois,c'est le marxiste - il est vrai depuislongtemps une personnalit du dpartement -, qui a dispos de la mannela plus importante : 435 000 F, dont308 000 F fournis par des socitscapitalistes (SOGEA, CTSP, GFC,Miro, Streichenberger, SOCAE, Colas,Maillard et Duclos, GISP, etc.), lesmilitants et le parti fournissant le reste(avec un apport personnel). Le vainqueur Gravier n'eut d'aide que d'amispersonnel et de PME (en tout:45 000 F). Parmi ses autres adversaires, seuls Bernard Pozzoli, le socialiste, eut 20 000 F de dons (L'Oredu Bois, Rsidence Saint-Jacques).10. La Trilatrale est une socitsemi-secrte politico-financire, crepar le Big Business aux Etats-Unis etgroupant des affilis en Amrique, enEurope et au Japon. J'ai consacr unebrochure cette mystrieuse et puissante organisation : Une nouvelleSynarchie : la Trilatrale et , plus rcemment : Ceux qui tirent les ficelles(photographie de l'annuaire de la Trilatrale, donnant les noms des 300 grosbonnets de l'organisation).

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    Pour une fois, les oligarchies financires avaient mis sur le mauvaistableau.Dans la 3e CIRC. (Gannat), le prsident du groupe communiste l'Assemble Nationale, Andr Lajoinie,a t battu lui aussi. Il avait recueilli171000 F (PCF et militants locaux).Son vainqueur, Bernard Coulon, membre du parti de Lotard et lu sousl'tiquette UDF, lui, fut mieux aid :i l runit 195 000 F, la majeure partiede ces fonds provenant de socits(Samar, St charollaise des viandes,CERF Centre, Danielson, Orgafinance,Matre, Beugnet, Colas, etc.). Le candidat Front National, J. Mayadoux,conseiller rgional, dut payer de sapoche ses frais lectoraux, comme laplupart des autres candidats, sauf JeanMallot (ADFP), qui encaissa 108 OOOFde son mouvement et 80 000 F dedeux socits connues (Bouygues etDezellus Constructions).C'est l'ancien ministre Claude Malhuret, maire de Vichy et dput europen (PR), qui fut lu en 1993 dansla 4e CIRC., contre Grard Charasse,maire de Vernet, candidat MRG. Cedernier reut 58 000 F de son partiet 18 000 F de ses amis locaux, etseulement 21 000 F de deux socits(Bollerivedis, Ets Pierre Lagnieu),mais Malhuret fut plus srieusement arros par 14 firmes qui lui remirent 110 000 F ( SAEM, St thermique du Centre Bru et Ducher, Ateliersde la Motte, Bony SA, Sermeto, Ch.Mizon et fils, Clinique Jeanne d'Arc,etc.), ses amis et le parti lui vt"rsant160 000 F. Le candidat des Verts,Cl. Boaziz-Rossi, et le candidat FrontNational, Grard Gosp, ayant surtoutpay de leur bourse personnelle, tandis que le candidat communiste RenBardet, adjoint au maire de Cusset,recevait 12 000 F de la firme ColasSud-Ouest et de la SARL LTA.

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    ALPES-DE-HAUTE-PROVENCELes dputs sortants du dpartement, tous deux socialistes, ont tbattus au profit de no-gaullistes, fortbien pourvus de fonds par leur partiet les socits industrielles ou financires.Dans la 1re CIRC., le candidat

    RPR Pierre Rinaldi, maire de Digneet prsident du Conseil gnral (unproche de Charles Pasqua dont onconnat les liens avec les oligarchies)sans verser un sou personnel, disposapour sa propagande de 505000 F,dont 153000 verss par le parti, et207 000 par une quinzaine de socits(Bouygues, SHR, St routire du Midi,SEERC, St Chambri de distribu-tion, EBIM, Digne Distribution, Ciot,Cze et fils, Sodimodis, etc.). Son principal adversaire, Franois Massot, dput socialiste sortant, n'et gure que43 000 F de socits, 80 000 F duPS et 33 750 F de militants et d'amis.Quant aux autres candidats, le FrontNational Bernard de Bzaure, le communiste Grard Paul et l'cologisteP.A. Cambefort, ils durent surtoutmettre la main la poche pour rglerleurs frais de campagne.L'ancien dput Pierre Delmar,conseiller gnral, lu en 1993 dansla 2e CIRC., fut largement aid financirement : par son parti, le RPR,qui lui versa 238 000 F, par unebonne douzaine de grandes socits(Mistral Travaux, GTM Entreprise,Secogefi, Chaullan frres, Routire duMidi, etc.), qui remirent ensemble124 000 F et par la Fdration desSyndicats pharmaceutiques de France,dont le chque de 40 000 F fut trsapprci du candidat no-gaulliste, ancien pharmacien Forcalquier. Sesconcurrents n'eurent gure que despoussires : Mireille d'Ornano (FrontNational) n'a runi que 12000 F(dons d'amis), Jos Escanez (PS) areu 11 000 F de socits (Delta EE,SA Franaise d'tudes et de gestion)

    et 31 000 F de militants et du parti.Le dput socialiste dissident AndrBellon fut lch la fois par ses anciens amis et par les firmes localespeu soucieuses de subventionner uncandidat battu d'avance (une seulesocit, Dehe Cogifer TP lui remit5 000 F en tout et pour tout).HAUTES-ALPES

    Dput sortant de la 1re CIRC., lesociIiste Daniel Chevalier, maire deVeynes et conseiller gnral, fut battupar Henriette Martinez, RPR, mairede Laragne et conseiller gnral, quin'eut qu'une aide symbolique de petites socits industrielles ou commerciales n'ayant pas confiance en sarussite politique: elle n'obtint d'ellesque 45 000 F (SACER Marseille,EGB Abbelli, Routire du Midi, etc.).Chevalier, lui, n'obtint que 10 000 Fde la St routire du Midi, qui avaitremit la mme somme la candidateRPR et qui se montra plus gnreuseenvers le dmo-chrtien Jean-ClaudeChappa, UDF, conseiller gnral, enlui versant 40000 F, s'ajoutant aux120 000 F de diverses firmes (Cie Glede travaux d'hydraulique, PerelecClaude Perdigon, Gnrale de Restau-ration, Gap plastique, etc.). En dehorsde Daniel Massa, PLN, qui reut unchque de 3 500 F (Henry Blanc),aucun autre candidat ne bnficia dela manne c a p i t a l i s t e ~ , ni le FNAlain Marcoux, ni la Verte ChristineRoux, ni le communiste J.-J. Ferrero,qui durent faire appel leurs amis etpuiser dans leur portefeuille.Situation analogue dans la 2eCIRC. : seul le candidat RPR, Patrick Ollier, fut aid financirementpar de grandes socits (ImmobilireGrard, Entreprise Blanchard, Clini-que Les Feuillades, SCOREP, SA AI-lamanno, Chiorino, SCI L'Epervier,Alpes Recherches mdicales, Pleproduction De/as, SOGEMO GrandHtel, Olive Travaux, Alpelectric,

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    Maison Les Airelles, Charpentes Domeny, etc.), qui runirent 328000 F,les militants et le parti versant100000 F. Les adversaires firent appel leurs amis personnels et leurcompte en banque, notamment Vanessa Bickers-Garcia, FN, BernardFaure-Brac, PCF, Herv Gasdon, cologiste, et Belkacem Boussouar, PS(qui reut, cependant, 30000 F deson parti).ALPES-MARITIMES

    L'ancien comt de Nice a connumaints scandales lectoraux, presqueautant que la Corse ou le Var. L'undes derniers fut provoqu par le financement de la campagne lectoraled'Energie Sud, du professeur LonSchwarzenberg : i l y eut un versementde 190000 F par une socit de Bernard Tapie qui suscita la mfianced'un juge d'instruction. C'tait lorsd'une prcdente consultation lectorale.En mars 1993, la 1re CIRC. desAlpes-Maritimes fut le thtre d'unebataille trs vive dont Charles Ehrmann, PR, prsent par l'UDF, sortitvainqueur. Son parti lui avait vers168 000 F, ses amis 6 000 F et deuxsocits (Moorea, Comptoir mtallurgique du Littoral) 30000 F. Le candidat FN, Jean-Pierre Gort, dont iltriompha grce aux voix de gauche,reu en tout et pour tout 100 F d'unepetite entreprise Chiodo et 12 000 Fde militants nationaux. Les autres candidats n'margrent aucune caissed'entreprises industrielles ou financires.Dans la 2e CIRC., avec 48,42 %des voix, l'avocat FN Jacques Peyratfut battu par le dput sortant Christian Estrosi, RPR, beaucoup mieuxfinanc que lui. Tandis que le nationaliste recueillait 55 000 F de diverses socits (SNADEC, SAE),25 000 F de l'Association Nice 2000et 111 000 F de militants FN et d'amis14

    personnels, le no-gaulliste Estrosi encaissait 43000 F d'amis fortuns,222000 F de son parti et 459000 Fd'une cinquantaine de firmes (SAE,St Architecte d'Hauteserre, Archespromenades, GANI, SPAPA , SNAFRoutes, MECA, Carrosserie Albax,Office technique du btiment, AutoService, Prosper et Cie, St Nioised'amnagement, Dumez Mditerrane, Giani, Botton Contrle, Campenon Bernard, etc.). La proche parentede l'ancien maire de Nice, GeneviveMdecin-Assemat, candidate librale,reut 52000 F (Nioise d'assainissement, Isidore, Veran Costamagna,etc.), le socialiste Patrick Mollard30000 F de son parti, 4000 F de sescamarades et rien des socits, et lacommuniste Sylviane Douhet, prlevases frais dans son porte-monnaie.Jean-Marie Le Pen, qui tait candidat Front National dans la 3e CIRC.,reut 64 000 F de ses amis et 96 000 Fde son parti, ainsi que 5 000 F d'uneSt Pioch, 10000 F des amis deNational-Hebdo et 13000 F du groupe FN de la rgion Provence-Cted'Azur. Runissant contre lui les voixgaullistes, librales, dmo-chrtiennes,socialistes, communistes, cologistes,i l recueillit 42 % des suffrages, et futbattu par le PR Rudy Salles, qui obtint 58 % des voix et disposait del'appui financier de nombreuses socits (Arches, Chaillou, Geni, Jamior,Sudequip, CGFTE, ZET SA, Clinique Wilson, Nioise d'assainissement,Lestrade, etc.) totalisant 142000 F,et de son parti qui lui versa 223 000 F.Le candidat socialiste Jean-HuguesColonna reut 261 000 F de diversessocits (Cible financire, Giedam,Moorea - socit qui soutint aussi lePR Charles Ehrmann -) et 271000 Fde son parti, plus 47000 F de sesamis. Quant au candidat gaulliste dissident Bernard Asso, qui son comitlectoral versa 90000 F, i l ne donnarien de sa poche, mais il obtint uneaide de ses amis : 28000 F, et SUT-

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    tout une importante assistance financire de socits (Graniou, SOFAP,Socatra, Cadi, Nioise d'assainissement, Fiorucci, API, Chapus Fournier, etc.).C'est le dput sortant, EmmanuelAubert, RPR, qui a t rlu dans la4e CIRC., contre le dmocrate-chrtien dissident Jean-Claude Guibal,maire de Menton, et l'avocat FN Grard de Gubernatis. Aubert obtint82 000 F de gnreux bienfaiteursamis, 46 000 F de son comit lectoral, 39 000 F de plusieurs socits(Oredui, Entreprise Mari, Ciment Vicat, etc.) et 50 000 F d'une association dite Amis d'Aubert. Guibal, mieuxfinanc, encaissa 38000 F d'amis fortuns et 543 000 F de plusieurs socits (Eden Parc, SPIE Imm. Mditerrane, Agence europenne, SOFAPRgions, GEC, Center Palace, Truchi,Rocamar, SOMEDIS, Descar, Matest,Etudes amnagement 405, Nessy, Bureau Veritas, Allier et Cie, RapidesCte d'Azur, Azur Granulats, Campenon Bernard, dj mentionn). Gubernatis recueillit 18 500 F d'amisniois et mentonnais, plus 4 000 F deson parti, mais aucune souscriptionde firmes commerciales ou industrielles.Dans la 5e CIRC., le maire RPRde Saint-Martin-Vesubie, Gaston Franco, l'emporta contre le FN PierreGerbaI, l'indpendant Jean Icart, lesocialiste Paul Cuturello, le dmocratechrtien dissident Jean Guillon etquelques autres. Le candidat nogaulliste Franco avait le soutien financier de plus d'une quinzaine degrandes et moyennes socits qui luiversrent 170 000 F (Dalmasso, Parachini, Rossi, Cylindrage du littoral,SUDEQUlP, Tonso, etc.) somme complte par des amis: 83 000 F, et parle parti: 130000 F. Pierre GerbaI, lepenis te, reut en tout et pour tout :9000 F d'amis. Entrepreneur fort bienintroduit dans les affaires, l'anciendput Icart, gendre de M. Liberman,

    a bnfici de chques importants defirmes rgionales ou nationales (Guillot lectricit, Air Azur, Mistral Trav.,SOGEA, Veran, Setor, Cierma, Liberty's, Vigna, MCB, SVB, Serel,Hamon, Electricit moderne, DumezMditerrane, etc.) dont le total atteignait 382 000 F s'ajoutant aux49 000 F remis par des amis. Cuturello a juste enregistr un versementde 5 000 F provenant de la Ciblefinancire, en dehors de versementsd'amis totalisant 6 000 F et d'un apport de 54 000 F fait par son comitlectoral.Suzanne Sauvaigo, avocate, originaire du Maroc o son pre tait colonel, a succd son mari, PierreSauvaigo, comme dput RPR de la6e CIRC. des Alpes-Maritimes. Mairede Cagnes-sur-Mer, elle a triomphdu FN Jean-Paul Ripoll, conseillerrgional, de Pierre-Marie Vidal, MDR,de Marius Papi, PCF, de Nol Pernaet de quelques autres candidats. SiRipoll n'a pas eu de subventions capitalistes, si Papi et Perna onteu respectivement une aide financirede 10 000 F (Nicoletti) et 15000 F(SEREX) , Vidal a reu 281 000 Fde diverses socits (PAC Editions,SEP, TDF, etc.). Mais la force defrappe de Mme Sauvaigo tait nettement suprieure : 91000 F de sonparti, 7 000 F d'amis et, surtout,500000 F de grandes firmes (Chourgnoz, LI 2 EE SA, Serex, RenovSignalisation, Guillot, Gerland, Transports Forville, Sud-Est AssainissementServices, CGCA, Nativi Travaux Publics, Technique Exploitation Comptage, Electricit Courbon, Tama SA,St cylindrage du littoral, VergerDelporte, Aden Sud-Est, Roatta etfils, Entreprise Pierre Roatta, Entreprise Charles Martin, Derepas Paul etfils, Distribution de poissons du Midi,Office technique du btiment, Entreprise Jean Lefbvre, etc.).Dput sortant de la 7e CIRC.,Pierre Merli, radical prsent par

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    l'UDF, l'emporta sur Robert Crpin, FN, Marc Daunis, PS, GrardPiel, PC, Claude Ammirati, MRG, etquelques autres concurrents. Ancienrsistant, membre de l'UDSR et cofondateur (en quelque sorte) de laConvention des Institutions Rpublicaines, il ne suivit pas son amiMitterrand au Parti socialiste, maisresta radical-socialiste. Appuy par laLlCRA et la F.". M."., il entra l'Assemble Nationale en 1988. L'aidefinancire des gros de la rgions'est traduite par une subvention de435000 F (Trindel, SNAF, Guigues,LRM, Cometherm, SPDC, Moro,Parachini, etc.) laquelle i l faut ajouterles 177 000 F de son parti et les3500 F de ses amis (maons ?). Lessubsides allous ses concurrents fontpitre figure : rien au lepeniste Crpin (sauf 13 000 F d'amis), 4 000 F(Lydia, Sebag dimension, SDF Sebag,Sermatech, etc.) au socialiste Daunis+ 45 000 F du PS et 23 000 F demilitants), 500 F (Valotti) au communiste Piel et 1 500 F (Agence desremparts, Gismondi) au radical degauche Ammirati.La 8e CIRC. a, galement, conserv son dput: Louise Moreau, UDF,maire de Mandelieu, a t rlue,contre son ex-ami politique MichelMouillot, UDF-PR dissident, avec1 000 voix de majorit, aprs l'limination de leurs adversaires Albert Peyron, FN, Nadia Loury, cologiste etquelques autres. Les grandes socitsont fourni 195000 F (SOGEA, Parachimi, St Paul Ricard) Louise Moreau, son parti et ses amis 294 000 F ;priv de l'aide de son ex-parti, Mouillot a t largement arros par lestrusts et les amis du coin : 723 000 F+ 236000 F (St routire du MontVentoux, Graniou, Servent, FrancoPortugal Construction, EITP, SDBM,Cannes Midi SICAM, Monoprix, Clinique St-Nicolas, OTH, Nice Le Phare, SETECOM, Auto Service, GSF,Bocazur, etc.). Leurs concurrents16

    n'ayant obtenu qu'une aide infime :Peyron : 11 000 F (Bolignano, Sigma) + Cercle national des rapatris :2 000 F + parti : 3 000 F + amispersonnels : 44000 F ; l'cologisteN. Loury: 2 000 F (SRE) + 16000 F(amis) + 23 000 F (comit); le socialiste Locard : rien des socits et36000 F de ses amis et du parti; lacommuniste Picot : rien des socitset 37 000 F de ses militants et duparti 11.Lui aussi largement subventionnpar les gros de la ge CIRC., leno-gaulliste Pierre Bachelet a battuson adversaire le plus favoris, PierrePauvert, FN. Il est vrai que ce dernier, bnficiant seulement de 25000 Fd'amis, n'a pu faire le tam-tam publicitaire des services de propagande duRPR. Bachelet, dput sortant, abondamment pourvu par les oligarchiesrgionales : 465 000 F (SEETP, Michel Torcat, Oredui, Pignata, Robertet) auxquels s'ajoutent les 20 000 Fdu parti. Les autres candidats n'ontrien reu des socits, sauf l'indpendant H.P. Goby, gratifi de 1 000 F(par Formation et Services). Le Monde, s'abstenant de souligner la diffrence de traitement impos aux candidats par les oligarchies, se borna (dansson fascicule sur les lections) mentionner que, dans le dpartement,les lecteurs de droite ont tpauls contre le FN par la gauche etles cologistes, ce que les lepenistesappellent la bande des quatre:..ARDECHE

    Les trois sige du dpartement ontt enlevs par la droite libraleou gaulliste. La 1re CIRC. a t gagne par le maire PR de Privas, Amde Imbert, qui avait contre lui lesocialiste Robert Chapuis, ancien d-

    11. On remarquera le traitement dontbnficient les uns et les autres. LeSystme capitaliste connat ses amis ..

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    put et maire du Teil, le communisteAlain Feuchot, le FN Jean G ~ r e l ,l'cologiste B. Egal et quelques autres candidats, dont le radical dissident Christion Lavis, qui reut uneaide financire massive de groupesindustriels: 268 000 F (Vincent Terrassements, SAUR - le trust Bouygues! - Valette, SPIE Trindel, Drme Provence, Infra, Rhodanienne dedveloppement, Marinier, Raya, Gounon, etc.). Imbert reut I l 000 Fd'amis et 138 000 F de diverses socits (PNS, Colas, Precias Veyras,EMCO, SOGEA, Imprimerie Volle,etc.); Feuchot n'eut que 35 000 F(amis et parti) ; Garel n'a rien reu etEgal, seulement 600 F d'amis. Lenouvel lu, Imbert, bien connu dansle pays qu'il sillonnait en tous senslorsqu'il tait agent d'assurance, estvice-prsident UDF du Conseil gnralet du Conseil rgional.Dans la 2e CIRC., le dput sortant no-gaulliste, Henri-Jean Arnaud,maire RPR de Guillerand-Grandes,l'a emport sur le dmocrate-chrtienDominique Chambon, candidat UDF,tous deux bien pourvus de fonds parles socits du dpartement: Arnaudayant encaiss 292 000 F (Granges,Copas, Chamatex, Monetel, Rampa,Roux-Cabrero, European, SOGEA,Berthouly, etc.) en plus des 90 000 Fde son parti et des 47 000 F de sesamis locaux; Chambon recevant, deson ct, 152 000 F de diverses entreprises (Teyssier, Luquet-Duranton,PRIM, Gillier, Girodet, Sebel, Tenit,etc.). Leurs concurrents : Ph. Arnaud,FN, Michel Rabanit, cologiste, S.Plana, communiste, etc. ne ~ e c e v a n trien des socits et trusts, et le socialiste Yves Jouvet n'empochant qu'un pourboire de 10 000 F d'une PME(Rhonetex) en plus des 79 000 F duPS et d'amis.Mme situation dans la 3e CIRC. :socits industrielles et commercialesont favoris le candidat Jean-MarieRoux, RPR, au dtriment du socia-

    liste, Jean-Marie Alaize 12, dput sortant, maire de Vans. Architecte connu,le no-gaulliste Roux a profit des faveurs de nombreuses entreprises (DeltaElectricit, Louis Gibert, Super U SAFabre, St forzienne, Froment, SAUR(Bouygues), Payen St Julien, Berthouly (qui verse aussi son concurrentArnaud), Infra, Entreprise Albert Crgut, SACER, Precia, Susumar-Leclerc, SRD, etc.) qui ont vers un totalde 176 000 F s'ajoutant aux 88 000 Fdu parti no-gaulliste. Le socialisteAlaize encaissa 6 000 F (dont 5 000 Fd'Infra qui en avait vers 8 000 Roux). Les autres candidats n'ontpas eu droit la manne capitalisteni le dmocrate-chrtien P. Chastenet,ni le communiste H. Delanche, ni leF.N. Raymond Braud, ni l'cologisteP. Courouble, ni le dissident PR JeanPaul Ribeyre, ni aucun de leurs autresconcurrents.ARDENNES

    Battu, dans la 1re CIRC., par ledmocrate-chrtien UDF Michel Vuibert, maire de Rthel, le socialisteRoger Mas, maire de Charleville, avaitcependant reu une aide financirenon ngligeable des socits capitalistes de son dpartement: 144 000 F(Interface construction, SADE Compagnie Gnrale, Degremont, URANOEntreprise, Pinel, Cost-Save, Eau etForce, France Incendie, etc.), en plusdes 54 000 F de son parti et de sesamis. Vuibert en reut moins122 600 F (SCEE, SA Perrier, Franchel, St Aux. de chauffage, Rougre,Hourier-Georges, Transport Simon,12. Ce n'est pas toujours ainsi : leralliement feutr au Systme capita-liste du Parti socialiste a valu ce

    dernier les attentions bienveillantesdes trusts et des banques (ainsi que lervle La Gauche trahie, dite parL'Homme libre (BP 205, 42005 Saint-Etienne Cedex 1) du libertaire Renou-let - 20 F.17

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    Ardennes-Frigor, Fallon, Bouillon fils,etc.), mais eut l'appui de son parti etde ses amis: 107000 F. Les candidats adverses ne bnficirent d'aucunes libralits capitalistes ni le FNEmile Wagner, ni l'cologiste Nadaud,ni le communiste Dalla Roda.Dans la 2e CIRC., le socialiste futaussi battu : il manqua 730 voix audput sortant, Grard Istace, mairede Revin, pour tre rlu. C'est lePR-UDF Philippe Mathot qui l'emporta. Le premier reut 6 000 F detrois PME (Sopaic, Crayon rouge etPICC) et, heureusement pour lui,118 000 F de ses amis et du PS; lesecond, chef d'entreprise un peu mieuxservi, encaissa 39 000 F (Aris, PICC,Pousseur, Prin frres). Le communiste R. Visse, ancien dput, le FNMichel Dierckens, conseiller rgional,l'cologiste Lenice et les autres candidats ne reurent rien des socits.Le socialiste Jean-Paul Bachy,conseiller rgional et conseiller municipal de Sedan, qui occupait le sigede dput de la 3e CIRC., dut cderla place Claude Vissac, du CNI,assez bien pourvu de fonds par sesamis et quelques firmes rgionales(Rocky Center, Rongerie fils, Vauch, Dectra, Gabella, etc.), au total89 000 F; tant administrateur desocits, Vissac a pu lui-mme apporter 350000 F. Bachy avait recueilli,en plus des 39 000 F du PS, et des15 000 F verss par ses amis,137000 F provenant de diverses socits (Sonorema Fondex, Dcision,Pingard, Voudis, Urano, cette dernire ayant aussi, nous l'avons vu,vers une subvention au candidat socialiste de la 1 o circ.). Mais des autres candidats, seul Michel Marchet,RPR, reut de socits industriellesou commerciales, des subventionsd'ailleurs modestes, au total 25 000 P,auxquelles s'ajoutaient 60000 F donns par des amis et 46 000 Fremispar le parti. Ni Jean Aubert, FN, niClaude Soulet, PCF, ni J.-L. Jason,18

    cologiste, ni les autres candidatsn'margrent aux caisses patronales.ARIEGE

    Le fief de la gauche socialiste aconnu une rude preuve aux lectionsde 1993 : l'un des deux sortants, malgr le report de voix communistes, amordu la poussire dans la 2e CIRC.Dans la 1ro , Augustin Bonrepaux,professeur de physique et chimie,dput socialiste de l'Arige depuis1981, a t rlu, mais il eut chaud,devant Henri Garaud, du CNI, d'autant que les lecteurs de GeorgesMespl, FN, ont semble-t-il apportleurs suffrages au clbre avocat.L'aide Garaud et, au secondtour Mespl a t nulle; mais ellen'a pas manqu au socialiste Bonrepaux, qui a reu 43 000 F de diversessocits (Autorama, Martuchou, Kelhetter Ren, Colas Mditerrane, Sograr, etc.), qui se sont ajouts aux20000 F d'amis et aux 65000 F duPS.

    C'est Andr Trigano qui, dans la2e CIRC. a enlev le sige, de justesse : le frre du richissime GilbertTrigano, patron du Club Mditerrane, ami et associ du baronE;dmond de Rothschild et, comme lui,membre de nombreux conseils d'administration de holdings financiers etde socits, Andr Trigano t'st unhomme d'affaires influent : ci-devantPDG de Trigano-Vacances, d'Innovation-Champ-Elyses, de Triginter Belgium, de Semm Caravalair et administrateur du Club Mditerrane, iladministre depuis quelques annes laSt du journal V.S.D., la St ClAT, laDSAT Marchal. C'est dire qu'il dispose d'atouts financiers considrableslesquels lui permettent de ngliger lesapports des socits locales. Aussin'en a-t-il pas reu, du moins officiellement (le supplment du lournalOfficiel, documents administratifsavril 1994 est muet, en tout cas, sur

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    ces dons de personnes morales.Andr Trigano n'a fait mention quedes 30 000 F qu'il a lui-mme apports sa campagne lectorale pourcouvrir ses frais de propagande etd'imprimerie 13).Son principal concurrent, RenMassat, reut 63 000 F de son parti,16000 F de ses amis et 20000 F(c'est peu!) des firmes de la rgion(Unimag Faure, SECEM M Bricolage,Thomas et Denizan, Duc/os Etienne,etc.). Les autres candidats n'ayantobtenu (ni sans doute sollicit) desfonds de socits capitalistes : leFN Andr Farellaci reut 10 000 F

    de son groupement, la communisteRene Touque, I l 000 F de ses amis,un cologiste, Bernard Pastourel,6 000 F de son organisation, et une autre cologiste, Marie Blanc, 10 000 Fde son comit.AUBE

    Vainqueur de son adversaire FN,Bruno Subtil, dans la 1 e CIRC., grceau dsistement des socialistes en safaveur, le candidat UDF Pierre Mi-

    13. On s'est demand pourquoi i ltait all se faire lire en Arige,d'abord au Conseil gnral, puis l'Assemble Nationale. C'est TribuneJuive (3 octobre 1986) qui nous donnela cl de l'nigme : les Trigano ontsjourn dans la contre il y a cinquante ans et y on conserv intrtset relations; Gilbert Trigano, lui, seranomm, beaucoup plus tard, conseillerconomique et social par le prsidentMitterrand (1983) et dlgu du Premier ministre socialiste Fabius (1985).L'hebdomadaire isralite parisien prcise que ce frre du futur dputradical-socialiste fut, la Libration,le responsable des Forces unies del'Arige, manation du Parti communiste, qu'il quittera par la suite, demeurant fidle la Gauche, subventionnant divers journaux progressistes,notamment le Nouvel Observateur, ettant l 'un des principaux supporters,de Franois Mitterrand, candidat socialiste l'Elyse en 1974 et en 1981.

    caux, a obtenu galement un appuifinancier discret, mais efficace, depersonnes morales dont les documents consults ne donnent pas lesnoms, mais seulement le total dessommes verses: 210 000 F, s'ajoutant aux 240 000 F apports par sonparti. Pierre Pescarolo, candidat deChasse, pche, nature et tradition estle seul, en dehors de Micaux, avoirreu une aide financire - d'ailleursmodeste - de diverses socits quel'on ne peut qualifier de capitalistes : 26000 F (verss par: la Saint-Hubert, l'Amicale des P. Koltrames,Bali Trap Club Champagne, Ets J.Bruel, MHP, Ets Chazelles, Ets J.Soufflet, St Chasse Etang de Rosson,S.A. Lecur, etc.).Dans la 2e CIRC, les subventions capitalistes ont t plus substantielles : le vainqueur, le vieux gaulliste Robert Galley, maire de Troyes,ancien ministre 1\ reut 80 000 Fd'amis fortuns, 134000 F de sonparti l e ~ P R et 271 000 F de firmesimportantes (Petit Bateau, SAFAT,Champagne plterie, Tekelec Airtronic,Bouc Cheval) ou moyennes (Climasol,Santin, Ets Huot, Kirschner, Star,Sipan, CGE, Log. Troyes, etc.). Sonprincipal adversaire, le socialiste JeanPierre Cherain, conseiller gnral,conseiller municipal de Troyes, encaissa 85 000 F en provenance de sesamis et du parti, et une somme quivalente de diverses socits grandeset moyennes (Le Bon Pain de France,Cegelec, Sotratex, Gada, Petit Bateau- cette dernire lui versant deux foismoins qu' Galley !). Le gaulliste dissident Jacques Rigaud ne reut videmment rien du RPR, mais certainsamis politiques lui remirent 10 000 Fet de nombreuses socits rgionales

    14. Mari avec la fille du marchalLeclerc de Hauteclocque, il appartientdonc la famille des rois de l'acier ,les Wendel, qui ont occup une position dominante dans la Rpublique.19

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    contriburent sa campagne pour untotal de 164000 F (Marcel Savonnet,OGGA Technoplast, Dubix de Souza,Kirchner - qui lui a vers la mmesomme qu' Galley - Royal MatoFrance, Constructions RalisationsNouvelles, Jouffriau, Surgel frais, Vau-doise de participation et de gestion,Judis, Philippats, Dantar distribution,Pedri, Drugeon Pre et fils, Socobois,OCCA TP, etc.). Etienne Copel, indpendant de droite, reut de Kirchnerune somme quivalent celle que cettefirme a vers Galley et Rigaud,soit 6000 F, plus 26000 F de diverses socits (Transports Verger, Surgelfrais - qui envoya aussi un chque Rigaud - Chazelle, etc.), plus unecontribution de ses amis : 32 000 F ;cette faible participation l'obligea prlever 60 000 F sur son compte enbanque. Les autres candidats : le FNMarc Malarmey, le communiste JeanLefvre, les cologistes DominiqueMenissier et Maurice Bernardie nefurent aids que par quelques amis.Dans la 3e CIRC., le dput sortant Michel Cartelet, maire socialistede Romilly-sur-Seine, limin, a tremplac par Franois Baroin, jeuneloup no-gaulliste qui sera le benjamin de l'Assemble 15. D'abord journaliste au Figaro, il est entre en 1989au Conseil municipal de Nogent-surSeine, o son pre avait t sousprfet : l'influence des francs-maonsde l'Aube n'a pas t trangre son

    15. Fils du politicien et agent DST,Michel Baroin, devenue Grand Matredu Grand Orient de France, sousprfet de l'Aube, maire de Nogent-surSeine, puis conseiller gnral de l'Aube,bras droit d'Edgar Faure. Le F Michel Baroin fut P.D.G. de la Garan:tie Mutuelle des fonctionnaires, patron" de la Banque Centrale des coopratives et mutuelles, du ChteauBeychevelle-Achille-Fould (grand crubordelais), du Courrier du Parlementet du Journal du Parlement, i l fut prsident de la Mission de commmoration du Bicentenaire de la Rvolution,jusqu' sa mort mystrieuse en fvrier1987. Il tait proche du RPR.20

    ascension politique. Alors qu'il taitencore tudiant, Franois Baroin fondaavec le petit-neveu du prsident Senghor, l'Association pour la Dclara-tion des Droits de l'Homme, chaleureusement applaudie dans les loges.Un conflit avec Jean-Michel Jeanneney, admirateur des Wendel, alors ministre, l'obligea quitter le servicedu gouvernement socialiste. Il se lanads lors dans la politique, au sein duRPR et fut candidat de son parti dansla 3e CIRC. de l'Aube. L'aide financire du RPR ne lui a pas fait dfaut:207000 F, ni celle de se amispolitiques ou philosophiques138000 F, et des grandes socits :149 000 F (Martinot Rgie, Sacifex,Platines Prunier, J. Soufflet SA, Pla-geau, Ets Jacquemard, le trust Devan-lay, etc.). Le radical-socialiste AlainCoillot fut battu malgr le coup d'paule de grandes maisons (Surgel frais,Kirschiner - dj vues - Climasol,Auxiliaire de chauffage, Novame, Ch.Dheurle fils, Cabinet Maurice Wirtz)qui contriburent pour 492 000 F ses frais lectoraux et de l'UDF,qui apporta 53000 F sa caisse.Le candidats socialiste Cartelet,vaincu d'avance, reut cependant uneaide financire srieuse : son partiversa 15 000 F, ses amis participrentpour 22 000 F et les firmes rgionales(SOCOGETRA TP, Auxiliaire dechauffage - commanditaire gaIement du radical-socialiste - CEGE-LEC, Cie des eaux de la banlieue deParis, etc.) pour 198 000 F. Le communiste Didier margea pour 60 000 Fchez divers industriels (dont 10 Elec),mais le candidat FN Laurent Rohmannne reut rien des gros , et l'cologiste Pierre Banot dut se contenterde 6 000 F remis par des amis et unePME.

    Une erreur de dtail est toujourspossible dans un travail de ce genre;merci d'avance au lecteur qui prendrala peine de nous la signaler.

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    AUDE -Les trois sortants socialistes ont tlimins en 1993 dans ce dpartementqui fut longtemps le bastion du Partisocialiste et de la Gauche. Le dputJoseph Vidal, conseiller gnral, futbattu dans la 1 e CIRC par le :PRGrard Larrat. Vidal avait obtenu8 500 F de quelques PME (Bonnofouret fils, Robert, Clinique St Vincent,etc.); leur parti respectif leur ayantvers 77 000 F (Vidal) et 50 000 F(Larrat). Les autres candidats furentignors des gros : ni le communiste Garino, ni le FN Henri Escortell, ni le vert Doucet ne furent ho-nors par eux.Dans la 2e CIRC., le sortant socialiste, Rgis Barailia, fut galementbattu; c'est le conseiller gnral AlainMadalle, UPF, qui le remplaa. Pourvu de fonds de son parti : 82 000 Fet par diverses firmes (Courcires,Duedra, Narbonnaise de plterie, Chteau de l'Enfant, A la Riviera, Dynef, Narbonnaise de marbrerie, ColasMidi-Mditerrane, Neuhaus, Sodilang, etc.), Madalle a donc pris le sigede dput qu'avait occup jadis LonBlum, le leader du Parti socialisteSFIO. Rgis Barailia, le sortant queles lecteurs ont sorti , membre dubureau de la fdration socialiste del'Aude, remplaant son camaradePierre Guidoni (bombard - par prcaution? - ambassadeur Madridpar le gouvernement socialiste), avaitcependant t bien soutenu financirement; par son parti : 110 000 F, parses amis: 19000 F et par Bouygues(SAUR), par la Banque de gestionprive et par diverses socits (MichauTransports, Mazza, Madaule et fils,etc.) dont les versements dpassrent126 000 F. Les autres candidats, saufl'indpendant Andr Homps, qui reut 21000 F (de Finabail et de Dcors Rnovation) ne touchrent pasun fifrelin des gros , ni le communiste Chappert, ni la FN Yvonne Gar-

    nier, ni l'cologiste Maryse Arditi.Le socialiste fut galement vidde la 3e CIRC. : Jacques Cambolive,professeur, maire de Bram depuisvingt-deux ans, dut s'incliner devantle no-gaulliste Daniel Arata, directeurcommercial de la Caisse d'Epargne,convenablement financ par le RPR :80000 F, ses amis locaux: 30000 Fet quelques gros (Lyonnaise deseaux-Dumez, Ets Jean Franois, Mazza, etc.) : 70000 F. Ses concurrentset adversaires, eux, n'eurent gure queles subsides de leurs camarades ou deleur parti, mme le dput sortant,Cambolive, cependant connu dans sargion, ne reut rien des firmes del'endroit: l'Association RpublicaineNord-Ouest Audois, seule, lui versa1 850 F : il faut croire que ce socialiste tait rest fidle l'enseignementde ses matres et qu'il n'avait pas cdaux sirnes capitalistes comme tantd'autres de ses amis du parti l'ont fait(cf. La Gauche trahie, dite parL'Homme libre, de Saint-Etienne). Pasun sou donn la F.N. Sabine dePompignan, au communiste AndrIllac, aux cologistes Cornuet etJoannes ...AVEYRON

    Dans ce dpartement rest conservateur, un lecteur sur deux est all la pche le 21 mars 1993 : les autres,en majorit, ont opt pour la Droite:!>,c'est--dire le dmocrate-chrtien JeanBriane, dput sortant, dans la 1reCIRC., le PR Serge Roques, dans la2e CIRC., et le vieux gaulliste Jacques Godfrain, ancien membre du SAC(il dirigea mme son journal Actioncivique et sa trsorerie), dans la3e CIRC.La participation financire des gros dans ce dpartement a tlimite: dans la 1re CIRC. : Briane areu 9 000 F (Satar, CPR Solignac,etc.) et le PR dissident Franois Rey:192 000 F (Lefbvre, Lampes Drurier,21

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    CEGELEC, Laynec, Saunier Duval) ;dans la 2e : Roques a marg pour8000 F (Moly, Cantos, SA Gui-rande lectricit); dans la 3e , Godfrain a reu 165 000 F (Materlignes,Castelltort, Terres cuites, Fabre, So-bribat, Ets Julien Mercier, etc.). Lesautres candidats, socialistes, ou FrontNational (comme Andr Marais, ouJean Caldier), ou le radical de gauche(J.-M. Sabath). Seul le maire deMontjoux, Armand Vernhettes, progressiste (?), reut 1 000 F d'unePME (SOPRIBAT).BOUCHES-DU-RHONE

    Fief du Parti socialiste, au tempsde Gaston Defferre, l'homme fort dudpartement, qui avait pous, pardeux fois, le gros sac, les oligarchies financires des Bouches-duRhne ont, de tous temps, arrosles candidats, sans pour autant obtenir de leur part une fidlit exemplaire leurs intrts permanents.I l n'empche que les subsides des capitalistes, souvent efficaces, ontt accords quelques politiciens influents, ainsi que nous allons le voir.Dans la 1 e CIRC., le dput lotardien Roland Blum, qu'a talonnjusqu'au bout le FN Jean-Pierre Baumann, n'a officiellement touch 16 que110 000 F d'amis et de socits (Gantde meubles, Ets Bareau, Electricitmoderne, etc.), et le socialiste MichelCoulomb n'a encaiss que 5 000 F(St La Roseraie).Aussi discrtes dans la 2e CIRC.,les socits industrielles ou commerciales ont vers 303 000 F au lotardienJean-Franois Mattei (MCB, Adrianca, Clinique Bouchard) et 2 000 F(RESO) au socialiste Bernard Pigamo; le FN Hubert Savon n'encaissantque 1 904 F de l'Association culturelleet sociale.

    16. Mais son parti, le PR et ses annexes lui ont vers 343 000 F !22

    Les gros ont t plus gnreuxdans la 3e CIRC. : l'UDF-PR JeanRoatta a encaiss 49 000 F de diversamis, autant du PR et 443 000 F degrandes socits (Lagardre, Terras-sements location, Purmet, Mino, Fon-cire d'amnagement provenal, Scor-tica, SILIM environnement, Nomos,ADREST Cie gnrale de restauration,Sud Maintenance, Groux immobilier,Streichenberger, etc). et le candidatde gauche Maurice di Nocera a obtenu12 000 F de souscriptions amies et145000 F de diverses socits (Deltaprotection, Pascal, Gnrale, Le Rus-tic, Sud Ralisation, Solo, Torrfac-tions Noailles, Palais des Sports). Lesautres candidats, rien.Le parrain socialiste de la listephocenne, Charles-Emile Loo, dontles amitis capitalistes sont connues,ne figure sur l'tat des versements desocits que pour 60 000 F (Soco-met, Polyclinique Clairval) ; mais i l areu 81000 F d'amis fortuns et26 000 F de son parti. I l fut dputde Marseille et dput europen, ainsique conseiller rgional, i l est maire du5e secteur de Marseille, mais i l n'apas t lu dput de la 4e CIRC.en 1993, c'est le communiste Guy Hermier qui l'a t, grce des voix socialistes ou modres (et l'abstention de 40 %). Ce candidat amarg chez les capitalistes (SE-COM 91, Urcom, CGEA, etc.) pour100000 F. Naturellement cette assistance financire n'aurait pas suffi :i l eut, donc, une aide gnreuse deses amis et de son parti, en tout137 000 F (en plus du coup de maindes militants communistes). Parmi les battus, le mitterrandiste LucienVassal, maire du 8e secteur, est celuiqui a, semble-t-il, ramass le plus desubventions : 240 000 F (Promodes,Arts et construction, Marsedis, Sare!France, Marius Ferrat, SEE Gagne-raud, Travaux du Midi, Friedlander,Ets Lodi, Espace Colbert, Grandstravaux europens, Rsidence St Clair,

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    St Distr. Marseillaise des viandes,etc.). L'cologiste J. Bret obtint, incidemment, 3000 F (chez Dorval) etle fantaisiste Abderrhamane Tabet,au nom de France Plus et des immigrs, recueillit 14 000 F chez desparticuliers et auprs de socits (Wil-liams, Boucherie du Grand March,Bar Select, Rapsodie, Centre mdi-terranen des viandes, etc) 17. Le candidat du CNI, A.-S. Isoardo, n'eutgure que 31 000 F (dont 30 000 donns par l'Association des conseillersrgionaux UDF).C'est le no-gaulliste Renaud Muselier, conseiller gnral, qui l'a emport dans la se CIRC., le frontrpublicain ayant permis de bloquersur son nom les voix socialistes, cologistes, communistes, centristes et librales, ce qui lui permet de battreRonald Perdomo, ancien dput duFront National. La qute auprs dessocits industrielles et commerciales(Seerczi, Sogep, Synerpa, Fournitec,Polyclinique Clairval, Canavese, La-boratoire Eynau, Riverland, Zarifi,Clinique Bouchard, Euros Distribu-tion, Terrazi recoing, St mditerra-nenne d'exploitation automobile, etc.)lui avait rapport 425 000 F, en plusdu versement de la Fdration intersyn-dicale hospitalire prive: 25000 F,et des souscriptions d'amis: 68 000 F.La socialiste Janine Ecochard avait eule soutien financier d'une douzainede socits capitalistes (Travauxdu Midi, St des Eaux de Marseille,Malauzot et Dupin, Perasso et fils,SAEM, ClEC, Schaud et Bossuyt,SOGEA, SAGT, Caillol, Dumez M-diterrane, etc.) totalisant 213000 F,auxquels i l faut ajouter les 15 000 Frunis par des amis. L'cologiste Armand Touati reut une aide approchant90000 F (St des Eaux de Marseille,

    17. Comme i l n'eut que 153 voix,cela met la voix plus de 90 F! Lecandidat modr Isoardo, ex-candidatFN, recueillit 4331 voix.

    SILIM environnement, St provenaledes eaux, Rokson, etc.) et R.-M. Condrieux, mitterrandiste, 67000 F, dont10 000 F de PME (St Loda, GarageVerdun, etc.).Elu dput de la 6e CIRC., contrela FN Michle Carayon, qui n'a reuaucune aide financire, le lotardienGuy Teissier fut, au contraire, gt parles groupes capitalistes et les partis marxistes : les premiers lui versrent 322000 F (Maintenance Mdi-terrane, Prasso et fils, EntrepriseMeynier, Clinique Clairval, Travauxdu Midi, Scortica, Phinelec, Sene-clauze, Brando, SMTRT, M. Launay,Electricit moderne), et les secondslui apportrent les voix de leurs partisans au second tour. Le socialiste dissident Ren Olmeta, ancien dput,fut financirement aid par une quinzaine de socits capitalistes (Ma-lauzat et Dupin, Travaux du Midi- dj cites -, Pyredis, SAE M-diterrane, Leclec Marsedis, CDA,Orangina, Caf Le Noailles, Gnralede restauration, SOMESYS, Come-therm, Progral, etc.) pour un totalde 200000 F. Le modr RobertEtienne reut, trs modestement2 000 F (Solafim, R. Gray) et le candidat du Parti socialiste,. FernandPietri, un petit chque de 500 F (deBatig) et un plus gros : 58 000 F(de son parti).Elimin ds le premier tour descrutin, le socialiste Michel Pezet,dput sortant de la 7e CIRC., avaitrecueilli 79 000 F de dons d'amis et353 000 F de subventions capitalistes (Laboratoire du Dr Deltin,Bautiaa, Somesys, Cariane, etc.).Le vainqueur, Bernard Leccia, RPR,en avait, lui, reut 55000 de diversessocits (Clinique des Roches, St fsed'assistance domicile, Labo F our-nier, Pinde Automobiles, CliniqueChanteclerc, Basbous et Leroy, Gledes services industriels et intermdiai-res), 85 000 F d'amis locaux et114000 du parti no-gaulliste. Son

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    concurrent, le camlon Pierre - Rastoin, ancien directeur adjoint de laBanque Martin MaureZ, a reu uneaide financire de 420 000 F, mais lesdocuments officiels consults n'indiquent pas les noms des donateurs!Maurice Gros, candidat FN, n'a reuque 3 800 F d'amis politiques, etCorine Raynaud, candidate du Partides travailleurs, dut faire face avec12 000 F, fournis par des amis et parle mouvement.Rlu dans la 8e CIRC., le socialiste Marius Masse, a bnfici d'unapport de son parti: 76 000 F, d'amispersonnels: 51 000 F et de dons desocits diverses: 66 000 F (Gerland,Parquet Allais, Somaro, MenuiserieBareau, Ets Nadia Valette, Usine Pontde Rousset, etc.). Ses principaux adversaires ont dispos de ressourcestrs diffrentes : le no-gaulliste reut100 000 F du RPR, 60 000 d'amismarseillais et 129 000 de firmes locales (Tuyaux Bonna, Catala, PindeAutomobiles, Prodair, IFOPS, CalorieConfort, St civile immobilire Chevalier et Cie, Performance 13, etc.);et Yvon Claire, conseiller rgionalFront National, a dispos de 8 000 Fde dons d'amis politiques. Quant l'cologiste Pierre Aplincourt, outredes dons de partisans : 9 000 F et dugroupement : 17 000 F, i l reut22 000 F de socits dont les dirigeants veulent protger l'environnement (Jardinerie Marius Ferrat, SA-FEGE, Procida, etc.).Dans la ge CIRC., le dput sortant communiste, Jean Tardito, maired'Aubagne, a t rlu; i l a obtenudeux subventions : 20 000 F de l'Association des lus communistes et rpublicains de La Penne, et : 40 000 Fde l'Association des lus communisteset rpublicains d'Aubagne, auxquelless'ajoutent les dons de camarades :280 000 F et ceux de socits (enrapport avec M. le maire) : 93 000 F(Lodolo Maonnerie, Transport Baume, B. Miranda, Rainaut Carta Tria-24

    ca, Batipro, Sud-Est Chimie, etc.).Ses adversaires, le lotardien JeanPierre Lafond, maire de La Ciotat,disposait pour sa campagne, de42 000 F donns par des amis, de14 000 F fournis par le PR, et de477 000 F verss par des trusts etdes groupes financiers assez discrets(les documents consults ne donnentque 4 noms : Electricit moderne,Gerland, Somochauf et CampenonBernard, qui ont vers ensemble95 000 F. Dissident de d r o i t e ~ ,Michel Buscetti a collect 67 000 Fauprs de firmes (Sanicollin, Mditerranenne de nettoiement, Garage deCentre Ville) et celui de gauche ,Charles Bonifay : 10 000 F auprsd'autres (SOGENET).Le clbre Bernard Tapie, qui arussi une OPA sur le Mouvementdes radicaux de gauche et s'est prsent sous les couleurs de ce parti,triompha de justesse dans la lOeCIRC. la majorit relative (44 %).I l est difficile de dire combien ontrellement vers les socits dpendant alors du groupe financier Tapie,et alatoire de compter sur les picesofficielles consultes. Je ne donnedonc que les chiffres et les nomstrouvs au dossier de la Commissioncharge des comptes des candidats,dite C.C.F.P., d'avril 1994. Sur les727 000 F de recettes avoues,32 000 F proviennent d'amis,130 000 F de son parti, 22 000 Fde son propre compte en banque et413 000 F de socits et groupes divers (Caillol, Bouygues - dont lefondateur, grand affairiste, tait sonami - J and J associs, 1mmoco,Pierre et Patrimoine, SILIM environnement, Teenflo, Automobiles Grandin, Realim, Pebehar, ProductionsMarouani - cinma et tlvision -Banque gnrale du commerce, etc.).Le candidat no-gaulliste Herv Fabre-Aubrespy, qui talonna Tapie etobtint 41 % des suffrages, ne disposait que des 2/3 du budget lectoral

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    de son adversaire : 62 000 F donnspar des amis, 235000 F fournis parle RPR, 78000 F d'apport personnelet 88 000 F verss par des entreprisesrgionales (Pina, Raola, Simonet,Clean, Hippolyte Reinier, Desquenne,Sabardu, etc.). Rest en piste au2e tour, le candidat FN Damien Bariller ne reut que 6000 F d'amispolitiques (mais fut naturellement aidpar les militants du parti). D'autrescandidats, dont le score fut faible,avaient encaiss des subventions plusou moins importantes : le communiste Roger Mei : 40000 F d'amiset 269 000 F de socits capitalistes'> (Sud-Est Chimie, Sud TP2, Martin et Cie, Polyclinique Saint-Jean,Maonnerie TP SA, Mridional depeintures, Cie provenale des services publics, Ppinires Marius Ferrat,SEREX, Pompes funibres du SudEst, SNC Miromesnil, SATRAP,SAEM, St nouvelle Roussel, EEUR,etc.) ; l'cologiste Marie-Claire Mouyrin : 18 000 F d'amis et 15 000 F dePME diverses (Polyclinique SaintJean, Dorval, Olivero, Etude notariale Bruno Lize); le mitterrandisteChristian Poitevin: 23000 F d'amiset 160000 F de plusieurs firmes(SOFlNSOD, SODEXHO, Delta menuiserie, Provenale, CGFTE, etc.);mme l'inclassable Jean Zailah reutun chque de 25 000 F de la SAPhocea.Le dput sortant de la 11e CIRC.,le dmocrate-chrtien Christian Kert,fut rlu malgr la rude oppositiondu FN Philippe Adam. Ce dernierreut une aide modeste de son groupement : 5 000 F, de quelques amis :12000 F, et de plusieurs PME :38000 F (Somecal, St 25D Sablonnaise de Domotique, Rtro glacier,Garage des G Tours, Optique Blanc,Bureaumatic, Restauration des BassesViouques, Htellerie des Viandes,etc.), mais la propagande massive deson adversaire, Kert, reut des subventions autrement importantes

    42000 F de l'UDF, 60000 F d'amisfortuns et 221 000 F de riches entreprises (Financire d'assurances, Laboratoires Innothera, Telcet, ENIT,Travaux du Midi, Feuillades, Entreprise Roussel, Certraix, Giraud SA,Crater, etc.). Le radical de gaucheMarc Egloff reut d'amis: 16000 F,de son parti : 25 000 F et de socitsdiverses: 300000 F (SPEL, Travauxdu Midi, SIDES, Rgis Plus, Cie europenne Europe-Asie, SITEC, SAE mditerranenne, Campenon BernardSud, etc.).Rlu dans la 12 e CIRC., le dputsocialiste, maire de Marignanne, Henrid'Attilio, fut srieusement paul :il encaissa 14000 F d'amis divers,18000 F de son parti et 294000 Fd'une trentaine de firmes rgionalesconnues (St des eaux de Marseille,Garon Sud, Santerre, SILIM environnement, Palomars, St Roussel, SORESPI, DM Construction, etc.). Il netriompha nanmoins de son principaladversaire, le FN Bruno Maigret, quede justesse (500 voix environ sur58000 votants). I l est vrai que lesfonds de propagande de ce derniertaient nettement infrieurs; les amisdu Front National avaient fourni148000 F, mais les versements dePME (Marabis Entrepreneurs de TP,Restaurant Le Charolais, Gips) ne dpassaient pas 43500 F. Le candidatdissident centriste, Laurens Deleuil,moins bien pourvu en voix, avait tmieux dot : les dons des personnesphysiques (pour employer le langage de la commission de contrle)atteignaient 275 000 F (provenantparfois des mmes groupes que lesbienfaiteurs d'Attilio, comme Les Eauxde Marseille: 50000 F, SILIM environnement: 20000 F, qui s'ajoutaientaux dons de la St des eaux d'Arles:10 000 F, de SOMEI : 20000 F, del'Entreprise gnrale de restaurationde l'hexagone: 50000 F, la Construction immobilire marignanaise :10 000 F, les Terrassements Septi :

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    10 000 F, Degremont SA : 10000 F,SOMETH : 10 000 F, Espaces vertsmditerranens : 10 000 F, ERM :20000 F, et une vingtaine d'autressocits.Le communiste Paul Lombard, dput sortant, a t battu dans la

    13 e CIRC. par le lotardien OlivierDarrason, de justiesse, le report devoix socialistes ou de gauche ayantcependant t correct, semble-t-il.Militant des Jeunesses communistes,puis du parti depuis quarante ans,Paul Lombard est une personnalitpolitique marquante du dpartement :conseiller gnral, i l est maire de Martigues, la patrie de Charles Maurras,et il occupait le sige de dput depuis1968. C'est probablement cette notorit qui a valu ce stalinien convaincud'aussi grosses subventions pour sacampagne : 67000 F d'amis politiques, 15000 F de la fdration duPCF et plus de 310 000 F de firmes capitalistes , PME et trusts mls(Roustan-Bridot-Corrard, Travaux duMidi, Sofi lectricit, SOGEA SudEst, Sameth, Mridienne de travaux,Cars Robert, Streichenberger, St routire du Midi, Cochery Bourdin Chausse, St Talisman, Gnrale de transports et d'industrie, Palomars, etc.).Son vainqueur, Darrason, tait moinsbien servi du ct des subventions capitalistes : 103 000 F (Evulcaprestations, Imagerie mdicale, LIS,St phocenne d'application mdicale,Entreprise Simon, Azur industrie, Garage Diesel, CADE, SOMETSI, StFri, Multiservice, Todorovic, EvulcaSud, etc.), mais le Parti rpublicainde Lotard lui fournit prs de360 000 F et ses amis d'Istres lui remirent : 60 000 F. Le socialiste RogerCarmoin encaissa 127000 F d'amiset du PS, et deux douzaines de firmesindustrielles ou commerciales lui remirent au total 208 000 F (Entreprisede maonnerie Perez, Entreprise depeinture Marilly, Cabinet d'architecture Rill, Mridienne de travaux -26

    qui a vers une somme infrieure aucommuniste Lombard -, Atrum,Abonnement tlphonique, Euro construction, Mridionale d'lectricit, Al-cade, CADE, SOMEL, Gagneraudpre et fils). Hormis Patrice Gouin,divers droite, qui reut 43 000 F (dedons de personnes morales nondsignes), les autres candidats, deJ. Rodriguez, conseiller municipal FNd'Istres, l'cologiste Louis Gros,aucun ne bnficia de la manne capitaliste .C'est le diplomate Jean-BernardRaymond (issu d'une vieille famillesocialiste (cf. Encyclopdie Ratier),mais pouss par Pompidou, selon LeMonde et enrl au RPR), qui l'aemport en mars 1993 dans la 14eCIRC. Son prestige d'ambassadeur etd'ancien ministre, dans les milieux de droite, et son passage au Parti dmacratique rvolutionnaire de J.-P.Sartre et D. Rousset, dans les milieuxde gauche l'ont servi, naturellement.En tous cas, i l en tira profit auprsdes gros, qui se sont montrsassez gnreux l'endroit de sa caisselectorale : 335 000 F (Patrim, OR-COFI et d'autres, non dsigns dansles documents consults), et du RPR,qui lui a donn un chque de100000 F (en plus des 44000 F verss par des amis politiques). Le candidat socialiste Alexandre Medvedowsky, pourvu de 62000 F par leparti et ses amis, encaissa 445 000 Fde socits capitalistes connues(Campenon Bernard, Promods POProdim, Colas) et moins connues(Mallard, Charmat, Fraud, etc.) Furent galement honors de subventions finaancires : le lotardienFernand Boulan (dj bnficiaire de181000 F provenant du PR) reut:331000 F (Brouquier, Pintore, Mallet,Ides Bois, Fournitec, GTM, Cliniquedes 4 Saisons, Trindel, Travaux publics de la Valle de l'Huveaupe, Tricots Mellian Bonneveine, CampenonBernard, Charmat - ces deux derniers

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    ayant vers aussi la caisse du socialiste Medvedowshy); et l'cologisteYvon Roche, conseiller municipald'Aix: 4 500 F (G2C Environnement,Atout Vent). Les autres, rien : ni leFN Philippe Milliau, conseiller rgional, ni le communiste Luc Foulquier,ni le rgionaliste Andr Guerrero ..La 15 e CIRC. conserve son dputno-gaulliste Lon Vachet, largement arros par le RPR et ses amis :158000 F et surtout par les grosde Chteaurenard et de sa rgion :prs de 290000 F (H. Ricard, HervParent, Fruitex, L'Emperi, EstelanRsidence, Quintoli, Ets Amans, Entreprise Chavagnas, Masoni, etc.). Le FNBernard Meslans, le dernier candidatrest en lice face Vachet, ne reutqu'une aide de 500 F (Gribou) et unversement de mme importance de sonmouvement. Seul, Daniel Conte, socialiste, fut gratifi de chques capitalistes (en plus des 30000 F versspar le PS), en tout 63000 F (Torren-tex, St provenale des eaux, Baticonseil MCA, Dubonnel Castel Muro,Techni-Plan, etc.).Michel Vauzelle, proche collaborateur du prsident Mitterrand, l'Elyse, qui comptait reprendre SOl1 sigede dput de la 16e CIRC. (abandonn quand il devint ministre de laJustice), dut s'incliner devant saconcurrente centriste Thrse Aillaud,maire de Tarascon, moins connue quelui, mais mieux dote : 402 000 F(St arlsienne de presse, Buaga Vesiguire, SATR Les Milles, Lin Pac,Simaine, Ceytte, Pailhes travaux publics, St des eaux de Marseille, SOGEA, Travaux du Midi, Colas, Someta, SODEXHO Htellerie, Transports dpartementaux, Estac Vidal,etc.), plus 25 000 F de l'Union Dmocrate, 25 000 F autres francs del'UPF rgionale et 115 000 F d'amislocaux. Le mitterrandiste Vauzelle encaissa 102 000 F du PS, 58 000 Fd'amis politiques locaux et 361 000 Fde diverses socits capitalistes

    (Cie gnrale des eaux - connuepour ses versements au journal duparti socialiste - Jalabert Loisirs,SILIM environnement, St des eauxde Marseille, Hours, Andr SA, Crdit Commercial de France, EntreprisesGardiol, Cohors-Peypin, ADEF, Chargeurs, BSN Danone - ces deux derniers trusts tant anims par le social-capitaliste Jrme Seydoux, commanditaire de journaux progressistes(dont Le Nouvel Observateur), etAntoine Riboux, intime de l'Elyse etactionnaire du Monde. Aucune subventions capitalistes aux autrescandidats : Vincent Porelli, ancien dput communiste, Grard David, FN,Catherine Levraud, cologiste, etc.Les bailleurs de fonds choisissent, naturellement, leurs amis ...CALVADOS

    Dput sortant de la 1 e CIRC. duCalvados, Francis Saint-Ellier, conseiller gnral, candidat officiel de l'UDF,trs estim dans les milieux bourgeoiset paysans de la rgion, l'a emportaisment sur son adversaire socialiste,Yvonnick Mvel, conseiller municipalde Caen. Les firmes normandes ontsoutenu modrment le candidat de ladroite librale: 190000 F (SA Faur,Masselin, Magasins Ile de France,SNC Quelle, Dauphin, SUPAE, Letellier et CO, SEDIBEX) et ont ignorles autres candidats : Mvel (socialiste), Ch. Langeois (communiste), Y.Duprs (Front National), Michel Dufour (cologiste) et autres, hormisJosette Bnard (Gnration cologie)qui reut 7 000 F de la CGEA.Dans ce dpartement, qui comptaitdeux dputs socialistes: Yvette Roudy, ex-leader du Club Femmes 2000et ancien rdacteur en chef de LaFemme du xxe sicle, sur : . de laGrande Loge de France, ministre dugouvernement Pierre Mauroy, et LouisMexandeau, seul ce dernier a t

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    rlu ; puissamment aid par -son partiet ses amis (261 000 F) et par lesmilitants PS, il l'a emport sur sonadversaire no-gaulliste Yves Lessard,conseiller rgional RPR, qui avaitobtenu 286 000 F de son parti,25 000 F de ses amis et 76 000 F dediverses firmes de la rgion (Artec,Normavi, Mastellotto, Caillebolis Diamond, Carrires amnagements terrassements et la filiale rgionale deSAUR). Le candidat indpendant dedroite, Pierre-Claude Le Joncour, outre une aide de son comit lectoral:181000 F, a obtenu 171 000 F dediverses entreprises (STEN, Dieppoiselectromcanique, Gnral Electric,Serco, etc.). Ni le vert A. Gruenais,ni le communiste Marc Bellet, ni le FNOlivier Simonot, ni l'cologiste ArletteVivier, ni les autres candidats d'extrme gauche n'ont reu un don depersonnes morales.Yvette Roudy fut battue par le nogaulliste Andr Fanton, ancien dputde Paris, ancien secrtaire d'Etat, quin'avait pas eu de chance aux lectionsde