PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

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21/02/2013 Valorisation non alimentaire des mangues au Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Sénégal Rapport Régional Consolidé des Rapports Nationaux Laurent C. Glin, Consultant, Coordination régionale Olga A. Kouassi, Facilitateur d’Innovation Agricole, Côte d’Ivoire Edit P.Kabré, Facilitateur d’Innovation Agricole, Burkina Faso Ougfaly Badji, Facilitateur d’Innovation Agricole, Sénégal

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21/02/2013

Valorisation non alimentaire des mangues au Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Sénégal

Rapport Régional Consolidé des Rapports Nationaux

Laurent C. Glin, Consultant, Coordination régionale

Olga A. Kouassi, Facilitateur d’Innovation Agricole, Côte d’Ivoire

Edit P.Kabré, Facilitateur d’Innovation Agricole, Burkina Faso

Ougfaly Badji, Facilitateur d’Innovation Agricole, Sénégal

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Sommaire

Liste des tableaux .................................................................................................................................... 4

Liste des figures....................................................................................................................................... 4

Liste des photos ....................................................................................................................................... 4

1. Introduction ..................................................................................................................................... 5

2. Méthodologie ................................................................................................................................... 6

3. Perception des acteurs et les initiatives de valorisation des dérivés non alimentaires des mangues 7

3.1. Opinion des différentes catégories d’acteurs sur le thème .......................................................... 7

3.2. Implication dans des activités liées à la valorisation non alimentaire des mangues ..................... 7

4. Présentation des chaînes de valeur des dérivés non alimentaires des mangues.............................. 9

4.1. Production ............................................................................................................................... 9

4.2. Transformation ...................................................................................................................... 12

4.3. Commercialisation ................................................................................................................. 13

5. Relation interprofessionnelle et partenariats dans les filières des mangues et des dérivés non

alimentaires des mangues ...................................................................................................................... 16

5.1. Les organisations professionnelles, plateformes et réseaux dans les filières mangues ......... 16

5.2. Les partenariats public-privés ................................................................................................ 18

5.3. Les structures et programmes d’appui ................................................................................... 18

6. Perspectives de développement des filières des dérivés non alimentaires des mangues ............... 21

6.1. Atouts et opportunités de valorisation non alimentaire des mangues.................................... 21

6.2. Quelques contraintes et besoins en innovations pour la valorisation des dérivés non

alimentaires de mangues ................................................................................................................... 25

6.3. Motivation des acteurs à s’engager dans un processus de recherche action pour la

valorisation des dérivés non alimentaires des mangues .................................................................... 27

7. Conclusions et recommandations .................................................................................................. 28

Annexe 1 : Questionnaires de la phase exploratoire.............................................................................. 30

Annexe 2 : Guide d’entretien de la phase approfondie ......................................................................... 34

Annexe 3 : Questionnaire pour les organisations régionales ................................................................. 37

Annexe 4 : Période de production en fonction des différentes variétés de mangues au Burkina Faso . 39

Annexe 5 : Calendrier de production de mangue au Sénégal ................................................................ 40

Annexe 6 : Evolution de la production de mangue au Sénégal de 2003 à 2010 .................................... 41

Annexe 7 : Noyaux de mangues récupérés ............................................................................................ 42

Annexe 8 : produits cosmétiques à base de mangue ............................................................................. 43

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Annexe 9 : Modèle de biodigesteur au Burkina Faso ............................................................................ 44

Annexe 10 : Fosse de méthanisation au Burkina Faso .......................................................................... 45

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Liste des tableaux

Tableau 1 Initiatives et actions de valorisation non alimentaire des mangues

Tableau 2 Les organisations professionnelles, plateformes et réseaux actifs dans les filières

mangues

Tableau 3 Principales structures d’intervention dans la filière mangue et des dérivés non

alimentaires

Tableau 4 Motivation des acteurs à s’engager dans un processus de recherche action pour la

valorisation des dérivés non alimentaires des mangues

Liste des figures

Figure 1 Circuits de commercialisation des mangues et de génération de mangues écartées

Figure 2 Aperçu de quelques possibilités de transformation alimentaire et non alimentaire de la

mangue

Liste des photos

Photo 1 Dépôt de mangues infestées et écartées en Côte d’Ivoire

Photo 2 Usine de méthanisation à partir des déchets de manioc (I2T dans le centre de la Côte

d’Ivoire)

Photo 3 Produits cosmétiques Klorane à base d’huile et de beurre de mangue

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1. Introduction

L’idée de la valorisation des dérivés non alimentaires de la mangue émane du processus

« mené par les utilisateurs » conduit par COLEACP en concertation avec les entreprises de

production, exportation, transformation intervenant dans la filière horticole en Afrique dans le

cadre du Programme PAEPARD (Plateforme pour le Partenariat Afrique-Europe en

Recherche Agricole pour le Développement). En effet, le Programme PAEPARD vise à

promouvoir des partenariats multi-acteurs de recherche agricole pour le développement entre

les organisations paysannes, les organisations de la société civile, des instituts de recherche et

instituts d'enseignement, les entreprises privées et les réseaux politiques, de manière à ce que

l'offre de la recherche réponde mieux à la demande des acteurs de terrain et suscite des

impacts positifs sur les conditions de vie des petits agriculteurs. A travers un processus de

consultation, les acteurs (producteurs et organisations de producteurs, entreprises, instituts de

recherche, universités) de la filière mangue, de même que les opérateurs européens, ont

exprimé une préoccupation forte en matière de valorisation économique des déchets et des

écarts de production non-commercialisables, notamment dans la filière Mangue en Afrique de

l’Ouest. Il faut mentionner que cette région contribue pour plus de 90% aux exportations de

l’ensemble de l’Afrique vers les marchés de l’Union Européenne. La mouche des fruits

(Bactrocera invadens) est le principal fléau de la filière mangue au regard des dommages

importants qu’elles causent sur les plans économique et social. Elle affecte le revenu des

petits producteurs et des autres opérateurs le long de la chaîne, en particulier les exportateurs.

Elle expose les producteurs à l’insécurité alimentaire, surtout en période de soudure. Les

exportateurs sont contraints de circonscrire leurs exportations aux périodes de faible

infestation de mouches, ce qui conduit à un raccourcissement des campagnes d’exportation, à

une réduction des volumes exportés et donc des revenus des opérateurs. Face à cette situation,

diverses initiatives ont été menées dans les domaines de la recherche et du renforcement des

capacités aux niveaux international, régional et national. Au niveau international, on distingue

le COLEACP et ses deux programmes (Programme Initiative Pesticides et EDES).Au niveau

régional on note le programme WAFFI (West African Fruit Fly Initiative) et le programme

‘Fruit flies control technologies dissemination in West Africa’, conduits respectivement par

l’IITA et le CORAF. Ces deux programmes interviennent dans plusieurs pays de l’Afrique de

l’Ouest1. Au niveau national, on distingue les programmes nationaux de la Banque Mondiale

(PAFASP au Burkina, PCDA au Mali et PDMAS au Sénégal), le FIRCA en Côte d’Ivoire, les

services nationaux de protection des végétaux, les centres de recherche nationaux et

régionaux, notamment l'INERA au Burkina Faso, l’IER au Mali, l’ISRA et l’ENSA au

Sénégal.. En février 2012, la problématique des mouches des fruits a fait l’objet d’un atelier

régional à Ouagadougou sous l’égide du COLEACP. Une conclusion importante de cet atelier

en ce qui concerne les initiatives en cours est que la dimension socioéconomique de la

problématique des mouches des fruits est trop peu prise en compte. Ainsi, l’idée de

valorisation non alimentaire de la mangue apparaît comme une réponse appropriée pour

1 Le programme WAFFI intervient au Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali, Sénégal et au

Togo tandis que le programme ‘Fruit flies control technologies dissemination in West Africa’ couvre le Bénin,

Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali et le Sénégal.

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renforcer le tandem protection phytosanitaire et développement économique. Elle vise à

inciter l’application des recommandations et mesures prophylactiques, notamment le

ramassage des fruits infestés qui constituent un foyer de (re)contamination des vergers et de

perpétuation du cycle des mouches. L’application de cette mesure au niveau producteur étant

limitée par l’absence d’intérêt économique pour compenser le surcroît de travail nécessaire,

l’idée de valorisation des mangues infestées et écartées apparaît comme une piste susceptible

d’être explorée dans l’intérêt premier des petits agriculteurs. D’autre part, un potentiel

d’utilisation des déchets et sous-produits de mangue (amande, pulpe) dans l’industrie

cosmétique semble exister, en plus des formes de valorisation dans l’agriculture (production

de compost et d’aliments pour les animaux : peau, pulpe) ou la production d’énergie

(briquettes de bois - noyau séché - et méthanisation). Cette idée, portée par le COLEACP et

la compagnie de production et d’exportation sénégalaise AGRICONCEPT, est donc

susceptible de déclencher un intérêt et une dynamique propices à l’assemblage de partenariats

-RAD (Recherche Agricole pour le Développement), notamment auprès des producteurs, des

exportateurs, des transformateurs, des organisations de producteurs, des ONGs, des

institutions de recherche et des universités. L’idée sera validée et affinée dans le cadre d’un

processus multi-acteurs de co-apprentissage et de co-innovation. Trois pays parmi les

principales origines africaines exportatrices de mangues vers l’UE, notamment la Côte

d’Ivoire (9 768t en 2011), le Sénégal (5 338t) et le Burkina Faso (2 121t), ont été retenus pour

conduire ce processus. D’autres pays de la sous-région (Mali, Ghana, Guinée, Gambie,

Cameroun, Togo, Bénin) étant intéressés, le COLEACP veillera à les informer de la

progression de la démarche et à les y associer du mieux possible.

Cette étude a été conduite dans les trois pays impliqués pour recueillir les perceptions des

acteurs sur le sujet, faire le point des initiatives en cours sur le terrain, des travaux de

recherche et des connaissances sur la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues,

les acteurs impliqués, les enjeux et défis ainsi que les besoins en innovations. Elle a été

conduite dans chacun des pays trois dans la période d’Août à Décembre 2012. Le présent

rapport rend compte des principaux résultats.

2. Méthodologie

La conduite de l’étude au plan national s’est basée sur une démarche consultative participative

permettant une harmonisation de la compréhension des objectifs de l’étude, la capitalisation

des expériences, connaissances et perspectives des divers acteurs directs et indirects sur le

sujet. L’étude a été conduite dans chacun des trois pays en trois phases successives : une

phase de préparation, une phase exploratoire de collecte des données (questionnaire simple

largement diffusé, destiné au repérage d’initiatives en cours ou envisagées) et une phase

approfondie (entretiens en face-à-face s’appuyant sur un guide d’entretien semi-structuré). La

phase préparatoire a consisté en l’élaboration des termes de référence de l’étude, du guide

méthodologique et les outils de collecte de données (questionnaires et guide d’entretien).

Cette phase a été conduite en équipe entre le COLEACP, le coordonnateur régional et les trois

Facilitateurs d’Innovation Agricole (FIA). La phase exploratoire a permis d’entrer en contact

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avec un grand nombre d’acteurs directs et indirects et d’identifier les initiatives en lien avec la

valorisation non alimentaires des mangues. Les travaux potentiels de recherche, les

connaissances sur la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues, les acteurs

impliqués, les enjeux et défis ainsi que les besoins en innovations ont été identifiés. La phase

approfondie a permis de collecter des informations complémentaires sur chaque maillon des

filières mangues et dérivés, les types de relation entre les acteurs et les perspectives de la

filière des dérivés de mangues. Les catégories d’acteurs contactées incluent des producteurs,

des structures techniques et de recherche, des associations interprofessionnelles, des ONG et

des entreprises exportatrices. Environ une vingtaine d’acteurs directs et indirects ont été

enquêtés dans chacun des trois pays.

Parallèlement, un questionnaire a été conçu et adressé spécialement aux organisations

régionales de la Recherche, de producteurs et économiques (CORAF, ROPPA, UEMOA et

CEDEAO) pour recueillir des informations sur des initiatives régionales en lien avec la

valorisation des dérivés non alimentaires des mangues.

3. Perception des acteurs et les initiatives de valorisation des dérivés non

alimentaires des mangues

3.1. Opinion des différentes catégories d’acteurs sur le thème

De manière générale, les acteurs rencontrés (directs et indirects) dans les 3 pays ont manifesté

un grand enthousiasme par rapport à l’idée de valorisation des dérivés non alimentaires de

mangues. Cela tient à la perception par les acteurs de l’acuité du problème de l’infestation des

mouches de fruits qui occasionnent de nombreuses pertes et manque à gagner aussi bien pour

les petits producteurs que pour les opérateurs économiques de la filière mangue. De

nombreuses quantités de mangues restent inexploitables et inexploitées dans les vergers et sur

les marchés. Ainsi, la volonté du COLEACP d’initier la réflexion sur les possibilités de

valorisation est apparue comme une bouffée d’oxygène. Toutefois, il faut noter que peu

d’acteurs rencontrés avaient eux mêmes initié des activités de valorisation non alimentaire. De

l’avis des acteurs rencontrés, les raisons du peu d’initiatives dans ce domaine résident dans la

non connaissance ou maîtrise du marché des dérivés non alimentaires, le défaut

d’équipements ou de maîtrise technologique.

3.2. Implication dans des activités liées à la valorisation non alimentaire des

mangues

Le Tableau ci-après récapitule les initiatives et actions identifiées sur le terrain en matière de

valorisation non alimentaire des mangues. Pour le cas du Sénégal, aucune initiative

particulière n’est identifiée. Toutefois, il y a une forte adhésion et motivation des acteurs de

s’engager dans divers domaines de valorisation non alimentaire des mangues (voir section

6.3).

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Tableau 1 : Initiatives et actions de valorisation non alimentaire des mangues

Initiatives Acteurs impliqués Principales activités

Burkina

Faso

Aliment du

bétail

Gebana Afrique,

centrale d’achat de

mangues séchées

auprès de 40 unités de

séchage de mangues

Fabrication de l’aliment pour bétail

enrichi en fibre avec les noyaux de

mangues écartées

INERA Recherche, thèse de doctorat sur la

valeur nutritive des aliments de bétail

à base des dérivés de mangue

Compost Gebana Afrique Fabrication du compost à partir des

déchets de mangue

Cosmétique Burkinature Séchage et décorticage des noyaux

des mangues (séchées) pour valoriser

les amandes dans le secteur des

cosmétiques.

Méthanisation Gebana Afrique Récupération des noyaux (pas les

peaux/pulpes) auprès des stations et

utilisation pour la méthanisation.

Côte

d’Ivoire

Aliment du

bétail - SPEM

- VERGERS DU

NORD

- BAMBARA SARL

- NEMBEL INVEST

- COMAKO

- VIDALKAHA

- MAJOTA

- YELA

- SOFA

Approvisionnement des éleveurs

locaux et de leurs propres élevages en

déchets et mangues infestées/écartées

pour l’alimentation du bétail

Fabrication de

compost - BAMBARA SARL

- NEMBEL INVEST

- VIDALKAHA

- MAJOTA

- YELA

- SOFA

Fabrication de compost à partir des

déchets et mangues infestées/écartées

pour la fertilisation des champs

Méthanisation

(fabrication de

biogaz)

- I2T : Ivoirienne de

Technologie

Tropicale

Travaux sur biogaz à partir de la

mangue

Source : Enquête de terrain, Août-Décembre 2012

Il importe aussi de noter quelques initiatives passées qui n’ont pu prospérer pour diverses

raisons. C’est le cas notamment de :

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Projet de méthanisation et de création d’énergie avec l’usine DAFANI et le PAFASP

au Burkina. A l’origine le projet devait générer suffisamment d’énergie pour son

propre fonctionnement et même déverser le surplus dans le réseau public.

Malheureusement, le dossier n’a pu aboutir pour insuffisance technique ;

Projet d’extraction de beurre de mangue avec Mr Abraham Millogo au Burkina Faso.

Ce projet à fonctionné un certain temps. La collecte des noyaux se faisait au niveau

des unités de séchage mais aussi par achat direct via des collecteurs. L’extraction se

faisait à froid et posait assez de difficultés. L’idéal aurait été de le faire à chaud. Ainsi,

pour défaut de technologie appropriée, cette initiative a été arrêtée.

4. Présentation des chaînes de valeur des dérivés non alimentaires des

mangues

4.1. Production

Le manguier (Mangifera indica) serait originaire de la grande Région d’Asie comprenant

l’Inde jusqu’à l’Archipel Malais et aurait été introduit en Afrique au début Xème siècle par les

arabes sur la côte est à Mombassa (Kenya) et à Kilva (Tanzanie) et était présent en Afrique de

l’Ouest avant l’arrivée des premiers européens. Les fruits constituent une source importante

de revenus et se prêtent à diverses utilisations alimentaires, cosmétiques, etc. La mangue est

riche en hydrates de carbone et autres substances bioactives telles que le beta- carotène,

nécessaire à une bonne croissance et à une bonne santé des yeux et participe également au

renforcement du système immunitaire. Elle est aussi riche en vitamine C, qui assure la solidité

des tissus, aide l’organisme à assimiler le fer et facilite ainsi son métabolisme, en vitamine

B1, B2 et en sels minéraux. Les feuilles et l’écorce sont utilisées à des fins médicinales.

Jusqu’aux années 80, en Côte d’Ivoire, l’exploitation des manguiers était limitée à la

cueillette, alors que dans les deux autres pays les exportations vers les pays de l’UE existaient

déjà. Mais depuis l’effondrement des cours mondiaux des principaux produits agricoles

d’exportation, une plus grande importance a été accordée à la culture du manguier. Ce choix a

été conforté au vu de l’intérêt suscité en Europe, qui lui reconnaît son statut de fruit exotique,

autant qu’à la banane et à l’ananas, plus anciens sur le marché.

Les pays d’Afrique de l’Ouest producteurs de mangues sont le Bénin (13.700 t), le Burkina

Faso (10.400 t), la Côte d’Ivoire (42.500 t), la Gambie (1.200 t) le Ghana (7000 t), la Guinée

(163.900 t), le Mali (470.800 t) et le Sénégal (100.000 t). En 2010, ils représentent une

production de près de 810.000 t de mangues fraîches (FAOSTAT). L’Afrique de l’Ouest

fournit plus de -90% des exportations de l’ensemble de l’Afrique vers les marchés de l’Union

Européenne. Les principales zones de production de mangues dans les trois pays sont :

- Burkina : la zone Ouest et Centre Ouest (Bobo Dioulasso, Banfora, Réo et Koudougou) ;

- Côte D’Ivoire : la zone du Nord (Korhogo, Sinémétiali, Ferkéssédougou...) ;

- Sénégal : Niayes (Thiès et Tivaouane), Nord (Saint-Louis), Petite Côte (Mbour), Bassin

Arachidier, (Fatick), Sud-est (Tamba), Casamance (Kolda), Basse Casamance

(Ziguinchor).

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a. Caractéristiques des vergers

D’une manière générale, selon les résultats de l’étude trois types de vergers peuvent être

distingués :

- les vergers traditionnels, très importants pour l’économie locale ; ils sont de petite taille,

entre 10 et 100 pieds, avec une conduite naturelle sans intervention technique humaine

avec des variétés locales non améliorées et fibreuses, sans irrigation et sans traitement. Au

Sénégal, ces vergers sont surtout localisés dans la zone Sud ;

- les vergers traditionnels améliorés avec un entretien et des variétés greffées (Kent, Keitt,

etc.) et avec une commercialisation en zone urbaine. Ces vergers peuvent aller jusqu’à une

dizaine d’hectares pour près de 1000 pieds;

- les vergers modernes, avec des plantations linéaires et une densité à l’hectare de 250 à 450

pieds essentiellement constitués de Kent et de Keitt, avec des superficies allant jusqu’à

plus de 50 Ha, appartenant à des coopératives ou à de grandes structures d’exportation.

Dans cette catégorie se développent des vergers certifiés (Global Gap, Bio, Commerce

équitable) en réponse aux exigences sans cesse croissantes de qualité du marché

international.

Actuellement, les principales variétés commercialisées à l’export sont la Kent (60 à 90 %) et

la Keitt. De l’avis de la majorité des producteurs et exportateurs, toutes les variétés sont

vulnérables aux attaques de mouches des fruits, que ce soit la Kent, la Keitt, l’Amélie, la

Zill…, les variétés tardives étant plus touchées. La Kent, variété préférée des exportateurs,

donne un gros fruit de coloration externe rouge pourpre avec une chair orangée fondante,

juteuse, et sans fibre, avec une qualité gustative excellente. Elle résiste le mieux au transport

maritime. Quant à la Keitt, son arrivée coïncide avec celle de la saison des pluies, ce qui en

fait plus souvent une proie aux mouches des fruits et à l’anthracnose. Selon les pays, il existe

d’autres variétés bien intégrées au niveau local, mais peu exploitées à l’export. Au Sénégal,

on peut citer les variétés : Valencia, Tommy Atkins, Palmer etc. Au Burkina Faso, la variété

Amélie, autrefois prisée sur le marché international fait partie des variétés dominantes en plus

de Lippens, Springfield et Brooks.

Dans les vergers, les principales causes d’infestation rencontrées par les producteurs sont la

mouche des fruits, notamment Bactrocera Invadens , la bactériose, l’anthracnose, les

nuisibles que sont : les cochenilles, les fourmis rouges, les coléoptères, les termites. Les

termites s’attaquent au manguier à partir du système racinaire, il en résulte le dépérissement et

la mort de l’arbre. Les fourmis quant à elles causent des dégâts qui affectent surtout la qualité

commerciale. Leur présence en outre rend difficile la récolte. La cochenille est un ravageur

qui cause d’énormes dégâts sur les arbres fruitiers et les manguiers en particulier. Enfin, les

mouches des fruits ont un impact économique très élevé sur les vergers à cause des dégâts

qu’elles provoquent et de leur prolifération facilitée par la quasi absence d’entretien des

vergers. Les fruits attaqués par la mouche des fruits ne présentent pas toujours des signes

extérieurs susceptibles de les faire écarter au moment du tri et du conditionnement, ou même

de la distribution locale. En effet, elle pond sous l’épiderme des mangues des centaines œufs,

qui évoluent en asticots et larves après quelques jours d’incubation et causent la pourriture du

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fruit. Sur les marchés de destination en Europe, la seule identification d’un fruit atteint dans

un lot est suffisante pour écarter tout le lot en vue de sa destruction.

La mouche des fruits est l’une des sources d’infestation des vergers causant à chaque

production d’énormes pertes financières. A titre d’exemple en 2012, la mouche des fruits a

fait perdre 2,8 millions d’Euros, soit 1,83 milliard de Francs CFA aux exportateurs de la

CEDEAO. L’utilisation de produits phytosanitaires homologués, insecticides, pesticides et

fongicides est un facteur de lutte contre ces infestations. Seules certaines molécules sont

autorisées et il est important que les résidus dans le fruit ne dépassent par la limite maximale

de résidus autorisée par la réglementation européenne. En plus des traitements, une hygiène

de qualité est nécessaire pour limiter la recrudescence de la mouche de fruits. En ce qui

concerne les agents physiques tels que la pluie et le vent, il n’y a pas d’autres options que

d’installer des haies d’eucalyptus pour les jeunes plants et des pare- feux. Au total, il est

estimé à environ 40-50% la quantité de mangues écartées (infestées ou jetées) dans les

vergers.

En général, l’entretien des vergers comprend les tâches suivantes : taille annuelle pour

maintenir les arbres en forme basse plus facile à exploiter ; irrigation (irrigation au goutte à

goutte plus adaptée) et apport de fumure. Avant chaque campagne, des traitements préventifs

contre la mouche des fruits, la cochenille, les termites et l’anthracnose sont réalisés. Après la

récolte, les mangues sont conduites sur les sites de conditionnement pour être emballées pour

l’exportation. Notons que les périodes de cueillette des mangues matures varient selon les

pays et les variétés, et couvrent globalement en Afrique de l’ouest la période de mars-juillet,

période de pic des exportations vers l’Union Européenne. Au total, environ le dixième de la

production est vendu sur les marchés européens. Plus de moitié de la production, qui en

général, ne correspond pas aux normes de qualité ou de calibrage requises par ces marchés,

est acheminée vers les grands centres urbains.

b. Types de relation avec les clients

Selon le type de clients, on distingue des relations formalisées sous forme contractuelle, des

relations informelles et des liens à vue.

Les contrats avec les importateurs de la zone euro sont des contrats fixes, généralement pour

une ou plusieurs campagnes d’exportation. C’est également le même principe pour les

producteurs qui collaborent avec les paysans. Ils ont avec ces derniers des contrats

d’exclusivité qui leur donnent obligation d’assurer le contrôle tout au long de l’année et de

faire l’entretien de ces vergers. Par contre, pour la vente locale, ce sont des contrats informels

avec des clients à vue. Quant aux mangues écartées, elles sont cédées aux plus offrants, sans

accord préalable.

Pour la vente locale, le prix varie en fonction du lieu où l’on s’approvisionne. En effet, dans

les vergers, le cageot de mangues est revendu en moyenne entre 200 et 250 Fcfa alors qu’il est

cédé entre 600 et 800 Fcfa à l’usine. Une autre option de vente est la vente par kilo, les

pisteurs (cueilleurs et transporteurs) ou les producteurs cèdent la mangue entre 20 et 25 Fcfa/

le kilo sur place. Il faut retenir que quelle que soit l’option, la mangue vendue pour le marché

local vaut 5 fois moins chère que la mangue vendue à la station de conditionnement.

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4.2. Transformation

a. Transformation alimentaire des mangues

De manière générale, l’activité de transformation alimentaire de la mangue reste marginale et

intéresse surtout des groupements féminins généralement encadrés par des ONG pour la

fabrication de mangues séchées, de jus de mangue, de nectar et de liqueur de mangue. La

mangue est principalement consommée ou commercialisée à l’état frais et ne se conserve pas

très longtemps après maturité. Avec le manque d’infrastructures post- récolte (chambres

froides) appropriées et les manipulations que subit la mangue durant la distribution sur le

marché, une partie très importante de la production est perdue avant d’arriver au

consommateur final : au moins 30% des fruits récoltés perdus le long de la chaîne, sans qu’on

puisse les valoriser. En haute saison de production (mars-juillet pour le Burkina, avril-juin

pour la Côte d’Ivoire, mi juillet-mi août pour le Sénégal), le prix de la mangue sur le marché

local atteint des niveaux très bas dus à la forte production donc synonyme d’écarts et de pertes

avec le faible niveau de transformation. Au nombre des groupements féminins qui

interviennent dans la transformation alimentaire de mangues, il y a le Groupement Féminin

de Ndame Lo (Sénégal), dans la zone de production des Niayes au Sénégal qui produit de la

mangue séchée. Notons aussi l’existence de quelques unités semi- industrielles dont la société

UNISALI (Sénégal) qui fait de la transformation en confitures et marmelade et la Société

Dafani (Burkina-Faso) pour la production du jus de mangue, toutes deux pour le marché

national et sous-régional, GEBANA (Burkina Faso) pour les mangues séchées.

b. Transformation non alimentaire des mangues

Par rapport à la valorisation non alimentaire de la mangue, très peu d’initiatives existent et à

portée très limitée. Elles concernent essentiellement la fabrication de compost, d’aliment du

bétail et accessoirement la cosmétique (voir section 3.3). D’une manière générale, la

valorisation non alimentaire de la mangue reste encore une activité méconnue et occupe une

place très limitée dans la recherche. Elle constitue une réelle opportunité de création de valeur

ajoutée et un atout pour la lutte contre la mouche des fruits. En plus des mangues infestées et

écartées, les déchets de mangue susceptibles de valorisation sont les peaux de mangue issues

de l’épluchage dans les unités de séchage et les noyaux. Certaines initiatives passées de

valorisation non alimentaire de la mangue n’ont pu prospérer faute de technologie appropriée.

C’est le cas du Projet d’extraction de beurre de mangue avec Mr Abraham Millogo (Burkina

Faso) qui a fini par s’arrêter par défaut de technologie d’extraction à chaud, plus indiquée que

l’extraction à froid.

De manière intéressante, la transformation non alimentaire de la mangue pourrait bénéficier

d’expériences en cours sur d’autres spéculations, le karité notamment. En effet, toute une

dynamique s’est développée ces dernières années autour du karité pour l’approvisionnement

de l’industrie cosmétique. Cela a permis de donner une valeur économique à un produit jadis

marginalisé et uniquement valorisé par les femmes pour des usages domestiques.

Aujourd’hui, avec l’ampleur économique de la valorisation alimentaire et non alimentaire du

karité, non seulement il y a eu un meilleur positionnement de la femme dans le tissu

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13

économique (local, régional et international), mais aussi il y a une meilleure organisation et

structuration de la filière karité en général et l’émergence de diverses chaîne de valeurs.

4.3. Commercialisation

a. Commercialisation de la mangue fraîche à l’exportation

Lorsque le point de coupe est atteint, les mangues sont cueillies et transportées depuis les

plantations jusqu’au site de conditionnement, où elles sont triées et conditionnées en fonction

de leur aspect : taille, couleur, etc. La cueillette et le tri des mangues dans les vergers se fait

selon un cahier des charges transmis par l’importateur. Ce cahier des charges définit des

critères couvrant les aspects suivants : le stade de maturité, l’absence de maladies et de

ravageurs (présence de larves, morsures, taches, piqûres…), l’absence de défauts physiques,

le calibre et la coloration des fruits, les précautions à prendre par rapport aux chocs et à la

coulure de sève.

Afin de limiter les effets de la manipulation et les chocs, les mangues récoltées (par les

pisteurs) sur les vergers sont acheminées vers les stations de conditionnement avec beaucoup

de précaution. Rangées dans des cageots, à raison de 45 cageots par bâchée, et 135 cageots

dans les « KIA », ou des camions en fonction de la production journalière du verger. Elles

sont recouvertes de feuilles de manguiers. Les productions sont convoyées par véhicules

(personnels ou loués). Lorsque les mesures de protection sont bien prises, l’altération des

mangues lors du transport est très limitée.

Le diagramme standard de traitement de la mangue est le suivant : Réception des mangues

récoltées - Pesée - Lavage - Triage - Lustrage - Calibrage - Mise en cartons – agréage-

marquage - palettisation - stockage au froid avant expédition (facultatif). Malheureusement,

seuls les grands exportateurs disposent de chambres froides de stockage. Les autres

exportateurs qui n’en disposent pas utilisent la sous-traitance ou s’assurent de la présence de

conteneurs frigorifiques pour le transport de leurs fruits après conditionnement.

Les contrats de vente liant les exportateurs aux importateurs de mangues sont des contrats

fermes ou dits à la commission. Ces derniers fournissent les emballages et concluent des

contrats fermes avec les fabricants. Ce sont également eux qui, pour la plupart, paient (ou

avancent) les frais de transport des conteneurs de mangues par bateau jusqu'à leur arrivée en

Europe.

b. Commercialisation des mangues fraîches sur le marché local

Les variétés de mangue non exportables (locales ou améliorées) et celles écartées du circuit

d’exportation, c’est-à-dire non conformes au cahier de charges de l’importateur, sont vendues

sur le marché local. La première catégorie alimente la consommation de proximité et la vente

sur les marchés villageois. Ce segment concerne des produits traditionnels et des mangues

améliorées. Certains de ces produits sont achetés par des grossistes pour l’approvisionnement

des marchés urbains. La consommation dans les villes fait l’objet d’achats sur vergers par des

grossistes qui approvisionnent leurs réseaux de distribution. La quantité de mangues écartées

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14

au niveau de ces centres urbains n’est pas connue, mais on sait que 10% des mangues non

exportables y entrent.

c. Circuit de génération et potentiel de commercialisation et de valorisation des

mangues infestées et écartées

La figure 1 résume les circuits de commercialisation de la mangue ainsi que les points de

génération de mangues infestées et écartées. Il ressort que, depuis les vergers et le long des

circuits de commercialisation, d’énormes quantités de mangues sont infestées et écartées. Au

niveau des vergers, environ 40-50% de la production sont infestés et écartés. La grande partie

restante évolue dans les circuits de distribution du marché où d’énormes pertes sont observées

pour des variétés fibreuses. La quantité de mangues écartées dans ce segment n’est pas

connue car non reprise au niveau des statistiques. Environ 10 % de la production de mangues

est exportée. Dans ce segment, un certain volume de mangues (5-10%) est aussi écarté parce

qu‘impropre à l’exportation, c’est-à-dire ne correspondant au cahier des charges de

l’importateur européen. Ces mangues sont automatiquement rendues aux paysans chez plus de

la moitié des exportateurs visités. Ceux-ci essaient de les commercialiser sur le marché local,

ou de les céder à des grossistes. Parfois, les mangues mises à l’écart à l’usine sont associées à

celles écartées à la plantation et sont recyclées à travers la vente directe, la distribution au

marché de gros ou l’envoi dans des pays de la sous-région, à savoir le Niger et le Ghana.

Certains producteurs les revendent eux- mêmes, soit à des commerçants ou à des

transformateurs, essentiellement des unités de fabrication de jus de fruits. Peu de producteurs

les transforment en dérivés non alimentaires, si ce n’est pour le compostage ou pour

l’alimentation du bétail. Dans ce dernier cas, les mangues infestées sont plutôt données

gratuitement par le producteur aux éleveurs. Le producteur n’en tire donc aucun profit. D’où

la justification une fois encore de l’idée de valorisation non alimentaire des mangues

pour répondre à deux attentes : (1) supplément de revenus pour les petits producteurs et (2)

moyens de lutte contre le développement de la mouche des fruits.

Au total, près de la moitié de la production des trois pays est infestée ou écartée avec une

valeur marchande négligeable dans les conditions actuelles de non valorisation des dérivés

non alimentaires. Cela constitue un énorme manque à gagner. La valorisation de la mangue

peut couvrir de nombreux domaines et peut faire l’objet du développement de plusieurs

filières :

Transformation de l’amande : huile entrant dans la composition de produits

cosmétiques intégrant des composants naturels ;

Briquettes de noyaux de mangue : la transformation des noyaux de mangue, séchés et

débarrassés de leurs amandes, en briquettes est une alternative au combustible fossile

et au charbon de bois ;

Alimentation du bétail : la pulpe et la peau (non affectées par des larves) peuvent être

utilisées comme aliments du bétail ;

Méthanisation : pulpe et peau affectées par les larves ou champignons seront utilisées

pour fournir, après méthanisation, en énergie les foyers via des bonbonnes de gaz

(évitant l’utilisation du charbon de bois et une déforestation non maîtrisée).

Page 15: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

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Figure 1 : Circuits de commercialisation des mangues et de génération de mangues

écartées

Source : Enquête, Août-Décembre 2012.

L’image de la photo 1 illustre l’ampleur des pertes de mangues (infestées et écartées) dans les

circuits de distribution.

Opportunités de valorisation à usage non alimentaire

Aucune dérivée non alimentaire n’est commercialisée

Mangues

récoltées

Taux de

déchets par

infestation

entre 40 et

50%

Marché local

Exportateurs Marché

export

(UE ou autre)

Transitaires

Grossistes

Détaillants

GS et GMS

Taux de

déchets non

quantifié

Non

comestible

Taux de

déchets

quantifié

(10%)

Conditionnement Emballage et

valorisation

Zone de production

Triage et gestion des

écarts de triage/

contact revendeurs

marché local

Page 16: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

16

Photo 1 : Dépôt de mangues infestées et écartées en Côte d’Ivoire

Source : Olga Kouassi

5. Relation interprofessionnelle et partenariats dans les filières des

mangues et des dérivés non alimentaires des mangues

5.1. Les organisations professionnelles, plateformes et réseaux dans les filières

mangues

Dans l’ensemble des trois pays, la filière mangue (d’exportation) est bien structurée avec une

forte dynamique organisationnelle. Ainsi, des instances de fédération, de concertation et de

représentation des professionnels (producteurs, transformateurs et commerçants) existent dans

chacun des pays ainsi que le montre le tableau-ci après. Ces organisations et réseaux ont des

portées très variables, de niveau local au niveau régional et international, même si la

dynamique régionale reste encore très limitée. Par ailleurs, la nature et l’intensité du

mouvement organisationnel dans la filière mangue sont différentes d’un pays à l’autre. Ainsi,

les organisations de producteurs foisonnent plus au Sénégal que dans les deux autres pays.

Mais ces organisations ont une tendance plus ou moins locale, comparativement aux autres

Page 17: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

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pays où existent des « faîtières » regroupant tous les acteurs de la filière (APROMA-B au

Burkina Faso) ou seulement les exportateurs (AREXMA en Côte d’Ivoire).

Tableau 2 : Les organisations professionnelles, plateformes et réseaux actifs dans les

filières mangues

Organisations professionnelles Rôle/mission

Burkina UNPMB (union nationale des producteurs de mangue

du Burkina)

APMAB (Association des professionnels de la

mangue du Burkina)

Regroupe les exportateurs

PTRAMAB Regroupe les transformateurs

APROMAB (Interprofessionnel Mangue du Burkina) Cadre de fédération et de dialogue

entre les professionnels de mangue

Côte d’Ivoire OCAB (Organisation Centrale des producteurs-

exportateurs d’Ananas et de Bananes)

OBAM CI (Organisation des producteurs exportateurs

de Bananes, d’Ananas, de Mangues et autres fruits

d’exportation de Côte d’Ivoire)

AREXMA (Association des Exportateurs de

Mangues), basée à KORHOGO

ANOPACI (Association Nationale des Organisations

Professionnelles Agricoles de Côte d’Ivoire)

Représente 11 Organisations

Professionnelles Agricoles, des

filières de productions agricoles

ivoiriennes les plus représentatives

Sénégal APMN (Association des Producteurs de Mangues de

la zone des Niayes). Créée en 2004, elle couvre 31

villages organisés en secteurs et regroupe 375

membres qui représentent plus de 1000 ha de

manguiers et 26 000 t de fruits

- Organisation de la production

et de la commercialisation,

- Relais avec les structures

d’encadrement et de

financement

AUMN (Association des Unions des Maraîchers des

Niayes), créée par le projet PAEP sur financement de

la coopération canadienne

Encadre 10 000 producteurs

organisés en Groupements réunis

en 16 Unions

FPMN (Fédération des Producteurs Maraîchers de la

zone des Niayes). Créée en 1994, elle regroupe 1800

membres répartis en 45 villages

G.I.E. « Yayème – Vergers ». Groupement de

producteurs de la zone de Fatick)

FP2A (Fédération Professionnelle de l’Agro

Alimentaire)

Regroupe un grand nombre de

transformateurs de l’industrie agro-

alimentaire du Sénégal

COOPROFEL (Coopérative des producteurs de fruits

et légumes de Keur Mbir Ndao). Elle regroupe 500

membres dont 80 femmes dans 23 villages.

Son objectif est de développer

l’exportation de mangues et de

travailler avec les transformateurs

membres de FP2A pour écouler les

écarts de tri

APAD (Association des Planteurs de

l’Arrondissement de Diouloulou/Casamance). Créée

en 1987, elle compte 171 membres

GIE Bio – Casamance, regroupe des jeunes spécialisés

dans la production et l’exportation de produits

maraîchers bio dans le département de Bignona

Page 18: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

18

Organisations professionnelles Rôle/mission

Régional et

international

ROPPA (Réseau des Organisations de Producteurs et

Professionnels Agricoles de l’Afrique de l’Ouest)

Cadre de dialogue et de

représentation des producteurs de

la sous-région Ouest Africaine

COLEACP (Comité de Liaison Europe Afrique

Caraïbes Pacifique pour la promotion des exportations

horticoles)

Mise en relation des professionnels

(producteurs, transformateurs,

commerçants) des fruits et légumes

de l’Europe, Afrique, Caraïbes et

Pacifique

Source : Enquête, Août-Décembre 2012

Remarquons qu’il n’existe encore aucune instance spécifique à la valorisation non alimentaire

des mangues.

5.2. Les partenariats public-privés

Les partenariats public-privés dans le sous-secteur mangue sont peu nombreux et pourraient

être encouragés pour favoriser la synergie entre les institutions publiques et le secteur privé en

matière d’investissement et de recherche dans la valorisation des dérivés non alimentaires des

mangues. Certes, un début de rapprochement entre le secteur privé et la recherche s’observe et

pourra être davantage renforcé et formalisé dans le cadre du processus en cours. A titre

illustratif, on peut citer le partenariat CNRA/ FIRCA /AREXMA en Cote d’Ivoire qui a abouti

à des amorces de travaux de recherche, notamment dans le domaine de la gestion des

maladies et nuisibles. Dans le cadre de ce partenariat, le CNRA a mis en place avec le

COLEACP/PIP des parcelles pour les essais d’homologation des pesticides. Cette initiative

de recherche permet de disposer de produits phytosanitaires homologués sur la mangue en vue

d’apporte une solution à la lutte contre les nuisibles, d’une part, et d’autre part de résoudre les

problèmes des limites maximales de résidus dans les fruits. Sur la période 2012-2015, le

CNRA a initié un projet de recherche sur les cultures d’exportation, entre autres sur la

mangue, dans le but de contribuer à l’accroissement de la production et de la qualité de ces

cultures. Ce programme vise l’amélioration de la qualité des mangues par la mise sur pied de

méthodes de lutte contre les mouches de fruits et la cochenille farineuse.

5.3. Les structures et programmes d’appui

Le tableau 3 fait la synthèse des structures d’intervention dans la promotion et le

développement de la production de la mangue dans les trois pays.

Page 19: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

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Tableau 3 : Principales structures d’intervention dans la filière mangue et des dérivés

non alimentaires

Structures d’appui Domaine/nature d’intervention

Burkina

PAFASP Promotion des filières et chaînes de valeurs agricoles

Accompagnement du Projet de méthanisation et de

création d’énergie à partir de la biomasse et des déchets

de produits agricoles dont les mangues. Par manque de

technologie appropriée, le projet a été arrêté

INERA Recherche sur la valeur nutritive des aliments de bétail à

base des déchets de mangues.

Cote d’Ivoire

I2T (Ivoirienne de

Technologie

Tropicale),

Appui à la recherche sur la transformation : Extraits de

pulpe, méthanisation

FIRCA Recherche et renforcement de capacités des producteurs

Répertoire des technologies de transformation

alimentaires et non alimentaires ananas-mangues

Assistance technique par la distribution de matériels.

ANADER Appui technique et organisationnel aux producteurs

Sénégal

Agence Sénégalaise

pour la Promotion

des Exportations

(ASEPEX)

Amélioration de l’environnement des affaires, facilitation,

renforcement de capacités et assistance technique pour les

exportations

Direction de la

Protection des

Végétaux

Renforcement des capacités de contrôle et de lutte

phytosanitaire

Direction de

l’Horticulture

Promotion des filières horticoles

Programme de

développement des

marchés agricoles

du Sénégal

Amélioration des conditions de mise en marché,

Développement des exportations agricoles

Agence sénégalaise

de normalisation

Promotion de la qualité et facilitation de la pénétration

des marchés extérieurs

Institut Sénégalais

de recherche

agricole

Génération de connaissances et de technologies

appropriées pour la sécurité alimentaire et le

Page 20: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

20

Structures d’appui Domaine/nature d’intervention

développement socioéconomique

Ceres Locustox Aliment de bétail

Fondation origine

Sénégal

Accompagnement et assistance du secteur horticole

d’exportation

Régional et

international

CORAF Programme ‘Fruit flies control technologies

dissemination in West Africa’. Ce programme a pour

objet la lutte contre la mouche des fruits. Les pays

couverts sont : Bénin, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali

et Sénégal.

IITA Projet WAFFI (West African Fruit Fly Initiative). Le

Projet WAFFI vise à apporter un appui technique et

scientifique à la production de mangues saines pour

l’approvisionnement des marchés locaux et

internationaux. Les pays d’intervention sont : Bénin, Côte

d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali, Sénégal,

Togo. WAFFI est financé par la BM-UE et l’OMC.

EDES/COLEACP Ce programme est initié par l’Union Européenne et

financé par le Fonds Européen de Développement à

hauteur de 29, 5 M Euros à la demande du Groupe des

Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). La filière

mangue constitue l’une des filières prioritaires où

interviennent EDES à la demande des pays de l’Afrique

de l’ouest

PIP/COLEACP

(Programme

Initiative Pesticides)

Le PIP, financé par le Fonds Européen de

Développement, a été mis en place par l’Union

Européenne à la demande du Groupe des Etats ACP afin

de renforcer durablement la filière horticole d’exportation

ce secteur d’activité. Dans la filière mangue, le PIP a

apporté un appui pour la mise en place des systèmes de

certification (GLOBALGAP, TESCO Nature, BIO,

Commerce équitable, BRC.... ).

Source : Enquête, Août-Décembre 2012

Page 21: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

21

6. Perspectives de développement des filières des dérivés non alimentaires

des mangues

6.1. Atouts et opportunités de valorisation non alimentaire des mangues

Actuellement, le secteur agroalimentaire constitue de loin la première source de débouchés

pour la mangue. A travers le monde, seul 1% de la mangue est consommé en frais. La grande

partie est transformée pour donner des produits extrêmement variés. La figure ci-après donne

un aperçu de quelques possibilités de transformation alimentaire et non alimentaire de la

mangue.

Figure 2 : Aperçu de quelques possibilités de transformation alimentaire et non

alimentaire de la mangue

Source : Réflexions pour une meilleure mise en valeur de la mangue au Mali (Anna Crole-

Rees - Trait d'Union (Suisse)) janvier 1997

Même si l'industrie de transformation non alimentaire de la mangue au Burkina Faso, Côte

d’Ivoire et Sénégal est encore embryonnaire, le potentiel de développement paraît

particulièrement intéressant au vu des avis recueillis lors des enquêtes, sous réserve de

vérification de la faisabilité économique des projets de transformation. Quelques acteurs

tentent de s'orienter vers ce marché afin de bénéficier de la possibilité de diversifier l’offre de

Page 22: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

22

produits dérivés de la mangue, tout en réduisant l’impact de la mouche des fruits sur la filière.

D’une manière générale, la valorisation des mangues écartées et infestées sera un tremplin

pour le nettoyage des vergers, la création de valeur ajoutée et d’emplois nouveaux,

principalement pour les jeunes et les femmes. En effet, débarrasser les vergers des mangues

infestées, principales sources de re-contamination, est une mesure prophylactique importante

dans la lutte contre la mouche de fruits. En outre, la vente de ces mangues écartées, ainsi que

celle des dérivés, pourrait constituer une plus- value pour les producteurs, pouvant les aider à

réduire les pertes engendrées par les infestations. Cela ré-alimenterait l’économie locale et

nationale et absorberait une bonne partie de la main d’œuvre, aussi bien dans les campagnes

que dans les villes. Des résultats de cette étude, il ressort que les principales opportunités de

valorisation non alimentaire des mangues sont :

Production de bioénergie

Le manque d’énergie et sa cherté constituent un des principaux freins pour l’investissement et

le développement des petites et moyennes entreprises en Afrique de l’Ouest, surtout en milieu

rural (Banque Mondiale, 2009). Ainsi, le secteur de la bioénergie à lui seul représente un

espoir certain pour les populations rurales, qui pourront ainsi bénéficier de gaz à moindre

coût. Cela stimulera le développement des entreprises rurales agricoles et non agricoles et

limitera l’exode rural et ses conséquences. Indirectement, l’accès au gaz diminuera la pression

sur les ressources forestières (bois de feu et charbon) et contribuera à la lutte contre la

désertification. Quelques expériences sont connues et pourraient inspirer. Par exemple en

Côte d’Ivoire, la structure I2T a expérimenté la production de méthane avec des déchets de

manioc dans une usine pilote pré- industrielle et a obtenu des résultats concluants. Ces

résultats peuvent aussi inspirer la production de gaz à partir des déchets de mangues, seuls (en

saison de production) ou en mélange avec des déchets d’autres produits agricoles moins

saisonniers (manioc, ananas, etc.).

Photo 2 : Usine de méthanisation à partir des déchets de manioc (I2T, Côte d’Ivoire)

Source : Olga Kouassi

Page 23: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

23

L’industrie cosmétique

De l’avis des acteurs interviewés, l’industrie cosmétique constitue aussi un des secteurs

prometteurs de valorisation non alimentaire des mangues. En effet, le noyau et la pulpe de

mangue sont utilisés dans l’industrie cosmétique compte tenu de leur richesse en acide gras,

aux propriétés nutritives exceptionnelles, capables de nourrir profondément la peau et les

cheveux secs et abîmés. La mangue est aussi concentrée en caroténoïdes, des agents

antioxydants naturels capables de réduire les dommages causés par les radicaux libres,

responsables du vieillissement cutané. Ainsi, toute une gamme de produits cosmétiques peut

faire appel aux dérivés de la mangue. Le beurre de mangue, obtenu par pressage des amandes

des noyaux de mangues, a des propriétés assouplissante, adoucissante, nourrissante et

cicatrisante. Il peut être utilisé dans des baumes, crèmes, laits, lotions, produits de soin après

soleil, soins capillaires, après-shampooing, masques, maquillage, rouges et stick à lèvres,

savons surgras. Par exemple, des produits des Laboratoires Klorane, utilisant entre autres

l’huile et le beurre de Mangue, sont bien connus avec leur formule spécialement conçue pour

nourrir, réparer et protéger les cheveux secs, abîmés ou exposés aux rayonnements UV.

Photo 3 : Produits cosmétiques Klorane à base d’huile et de beurre de mangue

Source : Badji Faly

D’autres produits cosmétiques à base de dérivés de mangues sont présentés en annexe.

En Côte d’Ivoire, PICOS-CI, une filiale de PICOS- industrie cosmétique, a expressément

manifesté son intérêt à collaborer pour la valorisation des déchets de mangue pour la

fabrication de produits cosmétiques : pommades, lait de corps, crème, eau de cologne,

shampoing, gel de cheveux, huile pour cheveux, lotion de visage, défrisant et savon.

Actuellement PICOS-CI n’utilise pas directement les déchets de mangues mais des senteurs à

base de mangue. Les essences utilisées dans leurs industries étant à base de mangue, fraise et

fleur de pêche. Les différentes matières premières utilisées sont les suivantes :

Page 24: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

24

- la vaseline, importée à raison de 120 tonnes ;

- le beurre de karité, fourni localement à hauteur de 2 tonnes ;

- la lanette qui est un corps gras, dont la quantité importée peut atteindre 17 tonnes ;

- l’huile blanche pouvant être remplacée par le beurre de mangue qui est également

importée à raison de 100 tonnes.

La fabrication de compost

Le compostage à grande échelle à base des déchets de mangues peut aider durablement à

améliorer et entretenir la fertilité des sols, renverser la tendance de dégradation des sols et

accroître la productivité agricole, gage de sécurité alimentaire. En effet, la dégradation de la

fertilité des sols est le principal facteur de baisse des rendements agricoles dans la sous-région

ouest africaine. Avec la tendance à la hausse du prix des engrais minéraux, les petits

producteurs ont de plus en plus de mal à s’en procurer et sont confrontés à la baisse de la

fertilité des champs et des rendements des produits agricoles. Cela accroît leur vulnérabilité à

l’insécurité alimentaire et à la pauvreté. Le compostage à grande échelle facilitera l’accès des

petits producteurs à l’engrais organique à moindre coût et contribuera à améliorer les

performances des systèmes de production ainsi que les conditions socio-économiques de ces

producteurs. Selon les recommandations techniques, il requiert environ 10 tonnes de matière

organique par hectare en fumure de fond pour entretenir durablement la fertilité du sol. Dans

la pratique, très peu de producteurs (moins de 10%) parviennent à mobiliser cette quantité de

matière organique et s’en tiennent uniquement aux résidus de récoltes. Les déchets de

mangues pourraient énormément contribuer à combler ce déficit. En outre, les matières

organiques sont déterminantes pour les exploitations biologiques (y compris les vergers de

mangues) dont le nombre ne cesse de croitre avec la demande sur le marché international. On

dénombre actuellement sur le continent africain 542.839 producteurs biologiques avec

1.075.829 hectares (Willer and Kilcher, 2012). Enfin, les matières organiques, de par leur

nature physico-chimique et leur mode de fonctionnement dans le sol, renforcent la résilience

des systèmes de production et sont particulièrement appropriées au contexte actuel de

changement climatique.

L’alimentation du bétail

L’alimentation du bétail demeure un débouché certain pour les agriculteurs. Les mangues

infestées peuvent réussir à couvrir les besoins des éleveurs de bovins, de porcins et d’ovins.

Au Burkina, l’INERA mène des recherches sur la valeur nutritive des déchets de produits

agricoles dont les mangues pour la nutrition animale. Le développement de l’aliment du bétail

améliorera la production de viande et l’accès aux protéines animales dont la carence est à la

base de nombreuses maladies et des cas de mortalité surtout enfantine. Par ailleurs, en rendant

plus accessible l’aliment du bétail, par la valorisation des déchets de mangues contribuera à

sédentariser les troupeaux et limiter les conflits agriculteurs-éleveurs qui constituent une

source de destabilisation sociale dans beaucoup de contrées de la sous-région.

Page 25: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

25

La pharmacopée

La pharmacopée, de plus en plus prisée par une frange importante des populations, est

apparue ces dernières années comme une option sérieuse avec laquelle beaucoup comptent.

Aussi les nombreuses vertus de la plante et du fruit sont autant d’arguments pour investir dans

la recherche dans ce créneau. Par exemple, les feuilles (diurétiques) et l’écorce (remède

classique contre la diarrhée grâce à ses propriétés astringentes) fournissent des remèdes assez

souvent utilisés.

Valorisation des dérivés non alimentaires et le genre : repositionnement socioéconomique

de la femme rurale

En faisant une analogie avec la dynamique créée autour du karité ces dernières années, on

peut espérer que l’économie des dérivés non alimentaires des mangues sera particulièrement

un vecteur du repositionnement économique des femmes dans le tissu économique local et

régional et du renforcement de leur dynamique associative. En effet, dans le contexte socio-

culturel de la sous-région, les activités de ramassage des déchets de mangue peuvent être

perçues comme peu valorisantes pour les hommes et donc délaissées au profit des femmes qui

pourraient facilement se l’approprier. Dans la mesure où la prospérité des initiatives de

valorisation des dérivés non alimentaires serait assurée, les revenus des femmes engagées

dans les activités de ramassage augmenteront de même que leur autonomisation sur le plan

financier et associatif, avec l’émergence probable de groupements féminins spécifiques. A

moyen ou long terme, les avantages financiers qui seraient générés par le ramassage des

déchets de mangues feront décider beaucoup d’hommes à intégrer cette activité, qui cessera

d’être l’apanage exclusif des femmes.

6.2. Quelques contraintes et besoins en innovations pour la valorisation

des dérivés non alimentaires de mangues

Divers facteurs d’ordres écologique/environnemental, institutionnel, socio-écomnique et

technique peuvent entraver le projet de valorisation des dérivés non alimentaires des mangues.

- Sur le plan écologique, la courte saison de production des fruits qui mûrissent presque

tous au même moment, à l’exception du Burkina où la production est plus étalée avec la

diversité des variétés et des zones agro-écologiques.

- Sur le plan institutionnel, les institutions qui encadrent et contrôlent la filière sont

essentiellement publiques, en dépit du nombre impressionnant d’organisations

professionnelles actives dans le secteur. Celles-ci malheureusement n’ont qu’un rôle

consultatif dans les décisions engageant l’avenir de leur secteur. Même les projets de

promotion des filières, qui font un effort d’inclusion des organisations professionnelles et

le secteur privé pendant leur existence, n’arrivent pas à transférer les compétences au

secteur privé faute de bonnes stratégies de sortie. C’est le cas par exemple au Sénégal du

Projet de promotion des exportations agricoles sénégalaises (PPEA) qui avait suscité un

grand espoir avec l’implication des acteurs dans la définition des orientations stratégiques

et le suivi des activités. Malheureusement la stratégie de sortie n’a pas favorisé un

Page 26: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

26

transfert de compétences et de patrimoine aux organisations professionnelles. Le secteur

public n’a pas toujours l’orientation « business » nécessaire pour gérer avec succès les

activités économiques. D’où la nécessité du bon positionnement du secteur privé (civil et

marchand) dans toutes initiatives de valorisation des dérivés non alimentaires de mangues.

Certes, l’appui du pouvoir public est nécessaire, surtout pour créer et entretenir un

environnement des affaires incitatif (cadre législatif et réglementaire, politique fiscale,

sécurité foncière, investissements publics, etc.). Ainsi, les partenariats public-privés

devront être privilégiés comme arrangements institutionnels devant porter les initiatives

de valorisation des dérivés non alimentaires de mangues.

- Sur le plan socio-économique, le problème de débouchés pourrait se poser si l’on y prend

garde. A titre d’exemple, les coopératives de femmes travaillant dans le karité réalisent

chaque jour des quantités énormes de beurre qu’il faut arriver à écouler. Le marché local

est assez saturé, et la filière a besoin de partenariats pour arriver à exporter son produit. A

cela s’ajoute aussi l’impraticabilité de certaines pistes de desserte.

- Sur le plan technique, les résultats de travaux de recherche dans le domaine sont peu

nombreux et il est donc nécessaire de s’y investir et de former les opérateurs aux

méthodes de fabrication de ces dérivés. Les structures publiques de recherche devront y

jouer un grand rôle. La participation des partenaires au développement est aussi

nécessaire. Ils pourront aussi fournir l’assistance technique nécessaire aux entreprises pour

l’acquisition de matériel indispensable aux unités de production.

Enfin, quelques contraintes spécifiques à certaines formes de valorisation et technologies

méritent d’être mentionnées.

- Au Burkina, avec les projets de méthanisation de Gebana Afrique et de Burkinature, se

pose le problème de la purification du méthane (élimination de l’eau résiduelle) et surtout

la mise en bouteille éventuelle du gaz produit pour éviter le déversement du surplus dans

la nature ;

- Le projet d’extraction de beurre de mangue de Mr Abraham Millogo au Burkina a dû être

stoppé par manque de technologie appropriée (extraction à chaud) ;

- En Côte d’Ivoire, l’I2T a réalisé un extrait de pulpe pour le convertir en sirop par des

traitements enzymatiques. Le jus concentré pourrait être utilisé en confiserie. Les restes

pourraient être incorporés dans l’aliment de bétail. La principale difficulté rencontrée est

de trouver un partenaire pour la mise en application des acquis du projet ;

- L’entreprise cosmétique PICOS-CI (Côte d’Ivoire) est confrontée au problème d’essence

de mangue pour ses fabrications. En effet, PICOS-CI n’utilise pas directement les déchets

de mangues mais des senteurs à base de mangue. Les essences utilisées dans leurs

industries sont à base de mangue, fraise et fleur de pêche. L’essence de mangue utilisée

actuellement a des limites car ne correspondant pas exactement à l’odeur de mangue

mûre, telle que recherchée, étant elle- même un produit importé. En conséquence, les

responsables de PICOS-CI ont suggéré que la recherche soit orientée : (1) vers la

fabrication d’acides gras ou matières grasses qui leur permettrait d’éviter d’importer de la

Page 27: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

27

vaseline ou autres matières grasses qui leur revient très cher et constitue une part

importante des matières premières utilisées dans leurs fabrications ; (2) sur la fabrication

d’émulsifiants à base de mangues ; et (3) sur la possibilité d’utiliser la peau ou le noyau

séché des mangues comme conservateur.

6.3. Motivation des acteurs à s’engager dans un processus de recherche action

pour la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues

La plupart des acteurs rencontrés sur le terrain dans le cadre de l’étude sont motivés à

s’engager dans la valorisation des dérivés non alimentaires de mangue, et ce selon leurs

domaines spécifiques d’intérêt, sous réserve de s’assurer qu’une valeur ajoutée suffisante peut

être dégagée de la transformation. Les principaux acteurs ayant manifesté des intérêts précis

et un engagement à s’investir et collaborer dans les initiatives de valorisation non alimentaire

des mangues sont indiqués dans le tableau ci-après.

Tableau 4 : Motivation des acteurs à s’engager dans un processus de recherche action

pour la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues

Acteurs Domaines d’intérêt Observations

Burkina-Faso Gebana Afrique Fabrication de l’aliment pour

bétail, compostage et

méthanisation

-

Mr Abraham Millogo Extraction à chaud de beurre de

mangue

Burkinature Méthanisation

Valorisation de noyaux de

mangue pour l’industrie

cosmétique

Cote d’Ivoire Le FIRCA Fabrication de compost et de

beurre de mangue

Grande expérience

en recherche sur la

valorisation

alimentaire de

mangue

Le LANADA Laboratoire de Recherche :

biochimie des dérivés non

alimentaires de mangue

Le CNRA Activités de recherche sur la

mangue et dérivés

Elaboration du

répertoire de

transformation de

l’ananas et la

mangue

I2T (Ivoirienne de Technologie

Tropicale)

Méthanisation, Extrait de pulpe

PICOS-CI Fabrication de matières grasses et

d’émulsifiants à base de mangue

Utilisation de la peau ou le noyau

séché de mangue comme

Page 28: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

28

Acteurs Domaines d’intérêt Observations

conservateur

Docteur Diallo Atta Hortense

professeur en Phytopathologie à

l’Université Nanguy Abrogoua

d’Abidjan

Approche genre

Sénégal Laboratoires-Bioessence (Mme

Mame KHARY DIENE)

Fabrication d’huile et du beurre

de mangues

COOPROFEL de Niayes (M.

Amadou Diakhaté)

Accompagnement à la

certification (GlobalGap, Bio)

Association Saveur du SUD de

Casamance

CFAHS, Interprofession

horticole du Sénégal

Société BAOBAB DES

SAVEURS

Cosmétique (beurre de mangue)

SIVOX Cosmétique (savon)

Laboratoire de l’école

vétérinaire Inter-Etats

Aliment du bétail

IITA Aliment du bétail

ISRA Recherches sur la mangue et

dérivés

Source : Enquête de terrain, Août-Décembre 2012

7. Conclusions et recommandations

Les revues nationales conduites dans les trois pays : Burkina, Côte d’Ivoire et Sénégal, ont

confirmé l’importance de la thématique de la valorisation des dérivés non alimentaires des

mangues. Les principales conclusions qui se dégagent de ces revues sont :

La filière mangue est importante pour l’économie locale et l’économie des pays de la sous-

région et mobilise une diversité d’acteurs dont les producteurs, les organisations

professionnelles, les entreprises, les transformateurs, les commerçants, les structures de

recherche, et des organisations internationales. La filière mangue est au cœur de l’économie

globale et met en jeu les institutions et normes nationales et internationale.

L’ouverture vers le marché international, en particulier européen, a favorisé une

modernisation progressive des vergers qui au départ étaient pour la plupart destinés à

l’autoconsommation. Cette modernisation s’est traduite entre autres par l’introduction de

variétés améliorées, l’amélioration de l’itinéraire technique de production et le respect de

cahiers des charges avec, comme corollaire, l’amélioration des revenus des producteurs.

Toutefois, le volume de mangues exportées est encore largement en deçà des niveaux de

production de mangues qui alimentent le marché local.

Le potentiel économique de la filière reste largement inexploité. Près de la moitié de la

production de mangues des vergers est infestée ou écartée, principalement du fait de l’attaque

de la mouche des fruits et de l’anthracnose qui constituent les principaux fléaux de la filière.

Page 29: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

29

Les modes de stockage, transport et conditionnement des mangues fraîches présentent des

insuffisances notoires, avec des pertes se situant entre 20 et 30 %. En outre, la transformation

reste marginale et peu de valeur ajoutée est créée.

La valorisation des dérivés non alimentaires de mangues se présente comme un bouquet

d’opportunités pour créer de la valeur ajoutée et de nouveaux emplois, tout en assainissant les

vergers. Tous les acteurs rencontrés ont manifesté un grand enthousiasme sur le sujet. Cela

contraste avec le peu d’initiatives dans le domaine, essentiellement pour raison de non

connaissance ou maîtrise du marché des dérivés, le défaut d’équipements ou de maîtrise

technologique.

Les acteurs rencontrés sont motivés à s’investir et collaborer dans la recherche-

développement pour la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues. Les domaines

d’intérêts manifestés incluent principalement : la cosmétique (extrait de pulpe, beurre de

mangue, fabrication de matières grasses et d’émulsifiants), la méthanisation (avec les déchets

de mangue seuls ou couplés avec d’autres déchets), la fabrication de compost et d’aliment du

bétail. Les acteurs ont des expériences variables avec les dérivés non alimentaires de mangues

et cela s’est traduit dans le degré de spécificité des domaines d’intérêt et besoins en

innovation exprimés.

L’économie des dérivés non alimentaires des mangues, sous réserve de faisabilité socio-

économique avérée, sera particulièrement vecteur du repositionnement économique des

femmes dans le tissu économique local et régional et du renforcement de leur dynamique

associative.

Des contraintes d’ordre écologique, technique, socio-économique et institutionnel pouvant

faire obstacle aux projets de valorisation des dérivés non alimentaires de mangues ont été

identifiées. Pour lever ces contraintes et augmenter les chances de succès des projets de

valorisation des dérivés non alimentaires de mangues, un accent particulier devra être mis

sur :

- La création de partenariats équilibrés et transparents autour des futurs projets, avec

l’implication à la fois des acteurs des secteurs public et privé, le partage de responsabilités

et de rôles, la définition des droits de propriété intellectuelle et industrielle ;

- La valorisation d’un large spectre de variétés et de zones agro-écologiques pour favoriser

l’étalement de l’offre de produits tout au long de l’année ;

- L’investissement dans la recherche, le renforcement des capacités des acteurs, et

l’acquisition d’équipements appropriés ;

- La recherche et l’analyse de la faisabilité socio-économique préalables de débouchés pour

les divers produits à promouvoir ;

- le devoir de communication qui s’impose pour l’adhésion des populations aux initiatives

de valorisation des dérivés non alimentaires de mangues.

Page 30: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

30

Annexe 1 : Questionnaires de la phase exploratoire

QUESTIONNAIRE POUR LES ACTEURS DIRECTS

(PRODUCTEURS, TRANSFORMATEURS, EXPORTATEURS DE MANGUES)

L’objectif de ce questionnaire vise à identifier les initiatives de valorisation non alimentaire de la

mangue et la motivation des acteurs à s’engager dans des partenariats de recherche action sur le

sujet.

Nom de votre structure : ……………………………………………………………………………………………………………….

Nom de la personne de contact : …………………………………………………………………………………………………..

Contact : Téléphone …………………………………………………………. Email ……………………………………………….

Localité :…………………………………………………………………………

Pays :……………………………………

Activités : (préciser vos activités spécifiques en relation avec la filière mangue)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

1. Avez-vous des mangues écartées (infestées, non-conformes) résultant de vos activités

(production, exportation, transformation...) ? Oui /___/ Non /___/

2. Si oui, qu’est-ce que vous en faites (destruction, abandon en l’état sur le sol ou rejet dans la

nature, valorisation, autres) ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. En cas de valorisation, quelles formes d’utilisation en faites-vous ? (Compostage, aliment pour

bétail, bioénergie, pharmacopée traditionnelle, vente, autres)

Page 31: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

31

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

4. Avez-vous connaissance d’initiatives de valorisation des mangues écartées autour de vous ? Lesquelles ?

Domaines de valorisation Initiatives ou projets en cours Acteurs impliqués

Compostage

Aliment pour le bétail

Bioénergie

Pharmacie/pharmacopée

Industrie cosmétique

………………………..

………………………..

5. Seriez-vous intéressé à collaborer pour une valorisation non alimentaire des mangues écartées

ou infestées avec le COLEACP/PAEPARD ? Oui /___/ Non /___/

6. Si oui, quelle est votre attente particulière d’un processus de recherche action sur la valorisation

non alimentaire des mangues ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Merci de collaborer à la présente enquête

Page 32: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

32

QUESTIONNAIRE POUR LES ACTEURS INDIRECTS

(Recherche/universités, appui-conseil, organisations non gouvernementales, institutions financières,

organisations professionnelles, interprofession, organisations nationales de promotion et de régulation, offices

de commercialisation)

L’objectif de ce questionnaire vise à identifier les initiatives de valorisation non alimentaire de la

mangue et la motivation des acteurs à s’engager dans des partenariats de recherche action sur le

sujet.

Nom de votre structure : ……………………………………………………………………………………………………………….

Nom de la personne de contact : …………………………………………………………………………………………………..

Contact : Téléphone …………………………………………………………. Email ……………………………………………….

Localité :……………………………………………………………………………

Pays :………………………………………..

Activités : (préciser vos activités spécifiques en relation avec la filière mangue)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

7. Avez-vous connaissance d’initiatives de valorisation des mangues écartées autour de vous ?

Oui /___/ Non /___/

8. Si oui, lesquelles ?

Domaines de valorisation Initiatives ou projets en cours

Acteurs impliqués

Compostage

Aliment pour le bétail

Bioénergie

Pharmacie/pharmacopée

Industrie cosmétique

………………………..

………………………..

Page 33: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

33

9. Avez-vous des acquis dans le domaine de la valorisation non alimentaire des mangues?

(connaissances, technologies, etc.)

Oui /___/ Non /___/

10. Si oui, lesquelles ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

11. Seriez-vous intéressé à collaborer pour une valorisation non alimentaire des mangues écartées

ou infestées avec le COLEACP/PAEPARD ? Oui /___/ Non /___/

12. Quelle est votre attente particulière d’un processus de recherche action sur la valorisation non

alimentaire des mangues ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Merci de collaborer à la présente enquête

Page 34: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

34

Annexe 2 : Guide d’entretien de la phase approfondie

Identification (report données phase exploratoire)

Nom de votre structure :………………………………………………………………………………

Nom de la personne de contact :………………………………………………………………………

Contact : Téléphone……………………………Email……………………………………………….

Localité :……………………………….

Pays :……………………………………

Activités : (préciser vos activités spécifiques en relation avec la filière mangue)

……………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

Maillon production

- Productions annuelles des vergers ;

- Proportion de mangues infestées au verger ;

- Variétés particulièrement vulnérables à la mouche des fruits ;

- Principales causes d’infestation des manguiers/vergers ;

- Techniques de contrôle des infestations (préventives ou curatives) ;

- Chute de mangues par des agents physiques (vent, orage, incendie) : importance et

régularité ;

- Moyens de protection contre les agents physiques de chute des mangues ;

- Efficacité et contraintes liées à chaque technique ;

- Existence/disponibilité d’accompagnement logistique (disponibilité de produits

phytopharmaceutiques), technique (accès aux services d’encadrement et recherche,

bulletin d’information), institutionnel (subventions, exonération, cadre législatif et

réglementaire favorable) ;

- Types de relation avec les clients (transformateurs, commerçants, exportateurs) :

contractuel, informel, lien à vue, etc.

Page 35: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

35

Pré-stockage

- Disponibilité de logistique de stockage appropriée (magasins de stockages appropriés,

emballages appropriés, etc.)

- Conditionnement (triage, nettoyage, calibrage) des mangues avant la mise sur le

marché

Transport

- Moyens et types de transport des mangues pour les divers marchés (local, régional,

international) : paniers, charrette, bicyclette, moto, pick up / petit camion, véhicules

avec des bacs de protection, chaîne de froid, containers, etc. ;

- Principaux opérateurs : compagnies spécialisées, transporteurs locaux, propres

chauffeurs ;

- Frais de transport, durée, proportion d’écarts selon les moyens de transport ;

- Dispositions particulières pour limiter les écarts de mangues lors du transport ;

- Types de valorisation des mangues écartées aux diverses destinations (marchés,

lieux/site de transformation, port, etc.) ;

- Atouts et opportunités de valorisation des mangues écartées au niveau des différentes

destinations ;

- Contraintes liées à la valorisation des mangues écartées au niveau des différentes

destinations (marchés, lieux/site de transformation, port, etc.).

Maillon Commercialisation

- Circuits de commercialisation des mangues : marché local, marché régional, marché

international ;

- Normes de qualités et de calibrage ;

- Proportion de mangues écartées sur les différents marchés ;

- Débouchées/marchés pour les mangues écartées ;

- Circuits de commercialisation des mangues écartées et des dérivés non alimentaires

des mangues ;

- Types de relations entre opérateurs impliqués (contractuel, informel, lien à vue) ;

- Contraintes et opportunités de commercialisation des mangues écartées et des dérivés

non alimentaires

Page 36: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

36

Maillon transformation

- Utilisations faites des mangues écartées/infestées (compostage agriculture, bioénergie,

industrie cosmétique, écoulements –types de clients/marchés/circuits de

commercialisation, autres formes de recyclage ou de transformation, pharmacopée

traditionnelle, rejet dans la nature) ;

- Types d’unités de transformation : artisanales, semi-industrielles, industrielles ;

- Atouts et opportunités pour les diverses formes de valorisation des mangues

infestées/écartées ;

- Contraintes liées aux diverses formes de valorisation des mangues (débouchés, temps,

technologie, culturelles-perceptions négatives-).

Relations interprofessionnelles et partenariats

- Relations (formalisées) avec les acteurs publics : l’administration locale, les services

techniques décentralisés ;

- Relations avec les acteurs privés : fournisseurs d’intrants, transformatrices,

commerçants, exportateurs, transporteurs ;

- Implication dans des tests de recherche / innovation ;

- Relations avec les acteurs d’appui : bureau d’étude, ONG, projet de

développement,… ;

- Participation dans le cadre d’échanges : réseaux, plate-formes filières, cadres de

concertation (local, régional, national), etc. ;

- Relations avec des structures paysannes locales, régionales et (inter)nationales

(fédérations, unions, etc.).

Perspectives dans les filières des dérivés de mangue

- Besoins en innovations (techniques, organisationnelles et institutionnelles) ;

- Potentiel de collaboration ;

- Services et produits de recherche disponibles (procédés et options technologiques de

valorisation/transformation de mangues et dérivés disponibles) dans la cosmétique,

l’agriculture, élevage, énergie, pharmacie et pharmacopée) ;

- Programmes/projets/activités de recherche en cours la mangue et ses dérivés (acteurs

et partenaires impliqués) ;

- Perspectives de recherche sur la mangue et ses dérivés.

Page 37: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

37

Annexe 3 : Questionnaire pour les organisations régionales

QUESTIONNAIRE POUR LES ORGANISATIONS REGIONALES

L’objectif de ce questionnaire vise à identifier les initiatives de valorisation non alimentaire de la

mangue et la motivation des acteurs à s’engager dans des partenariats de recherche action sur le

sujet.

Nom de votre structure : ……………………………………………………………………………………………………………….

Nom de la personne de contact : …………………………………………………………………………………………………..

Contact : Téléphone …………………………………………………………. Email ……………………………………………….

Pays d’intervention:……………………………………………………………………………………………………………………..

Activités/Projets/Programmes en relation avec la filière mangue:

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

13. Avez-vous connaissance d’initiatives de valorisation des mangues écartées autour de vous ?

Oui /___/ Non /___/

14. Si oui, lesquelles ?

Domaines de valorisation Initiatives ou projets en cours

Acteurs impliqués

Compostage

Aliment pour le bétail

Bioénergie

Pharmacie/pharmacopée

Industrie cosmétique

………………………..

Page 38: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

38

15. Avez-vous des acquis dans le domaine de la valorisation non alimentaire des mangues?

(connaissances, technologies, etc.)

Oui /___/ Non /___/

16. Si oui, lesquelles ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

17. Seriez-vous intéressé à collaborer pour une valorisation non alimentaire des mangues écartées

ou infestées avec le COLEACP/PAEPARD ? Oui /___/ Non /___/

18. Quelle est votre attente particulière d’un processus de recherche action sur la valorisation non

alimentaire des mangues ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Merci de collaborer à la présente enquête

Page 39: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

39

Annexe 4 : Période de production en fonction des différentes variétés de

mangues au Burkina Faso

Variété Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

AMELIE

KENT

KEITT

BROOKS

SPRINGFIELD

Page 40: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

40

Annexe 5 : Calendrier de production de mangue au Sénégal

Mois

Régions

Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Casamance

Occidentale

Sine-Saloum

Ouest

Petite Côte

Mbour

Niayes

Sud

Source : IFLEX. Guide Export – Mangue du Sénégal

Page 41: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

41

Annexe 6 : Evolution de la production de mangue au Sénégal de 2003 à

2010

Page 42: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

42

Annexe 7 : Noyaux de mangues récupérés

Source : Patric Kabré

Page 44: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

44

Annexe 9 : Modèle de biodigesteur au Burkina Faso

Source : Patric Kabré

Page 45: PAEPARD 2 COLEACP ULP Rapport Rgional Consolid Valorisation Non Alimentaire Des Mangues Fv2013

45

Annexe 10 : Fosse de méthanisation au Burkina Faso

Source : Patric Kabré