Paepard 2 Coleacp Ulp Valo Mangues Rapport Sngal o

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Réalisée par BADJI Ougfaly FIA Sénégal Décembre 2012 Revue nationale sur la valorisation non Alimentaire des mangues au Sénégal

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Réalisée par BADJI Ougfaly FIA Sénégal

Décembre 2012

Revue nationale sur la valorisation non Alimentaire des mangues au Sénégal

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1. INTRODUCTION

Dans le cadre du Programme PAEPARD Plateforme pour des partenariats Afrique Europe en Recherche Agricole pour le Développement, l’idée de projet de valorisation des mangues écartées à des fins non alimentaires a été émise pour répondre aux nombreuses préoccupations soulignées par les acteurs des filières mangues d’Afrique de l’Ouest. Entre autres préoccupations nous pouvons citer les pertes post récoltes dues à une faible capacité de commercialisation, de transformation et surtout à la recrudescence de la mouche des fruits qui crée une situation de mangues inaptes à la commercialisation et à la consommation. La culture de la mangue est pratiquée sur l’ensemble du territoire ouest africain et plusieurs pays de la région comme la Cote d’ivoire, le Burkina Faso en font actuellement le fer de lance de leur revenu d’exportation. Le Sénégal se trouve dans cette dynamique où la filière mangue représente le principal produit d’exportation dans le secteur des fruits et légumes frais. Cependant force est de remarquer que la différence entre le volume national de production et le volume de mangue fraîche exportée est très élevé. Il n’en demeure pas moins qu’elle dégage une potentialité certaine de commercialisation sous des segments de marché diversifiés. La mangue grâce à son potentiel économique et son caractère fédérateur occupe une place importante dans les spéculations fruitières à l’export des pays de la sous région. En 2010, l’Afrique de l’Ouest offrait un potentiel de production de près de 810.000 t de mangues fraîches (source FAOSTAT) avec un potentiel export sur l’UE de 225.000 tonnes (sauf Benin). La production mondiale de mangue a été multipliée par deux en trente ans. L’Asie, dont est originaire le manguier, est le plus grand producteur de mange, représentant 77% de la production mondiale, suivi des Amériques avec 13% et de l’Afrique 10%. Sur le continent asiatique, l’Inde, où la mangue est considérée comme le roi des fruits, est le premier producteur mondial avec 12 à 13 Mt, suivi de la Chine (4 Mt), de la Thaïlande (2,5 Mt), de l’Indonésie (2,1 Mt) et du Pakistan (1,7 Mt). En Amérique, le Mexique (1,5 Mt) et le Brésil (1,2Mt) se situent respectivement au 7 et 8ième rang mondial. Le premier pays africain est le Nigeria (830 000 tonnes), puis l’Egypte (450 000 tonnes). Bien qu’en progression constante, le commerce international de la mangue ne représente que seulement 3% des volumes produits.

Tableau 1. Principaux pays producteurs de mangue en 2010 (en MT) (Source : FAOSTAT, Février 2012)

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Les acteurs de ces pays doivent faire face à la mouche des fruits et à l’anthracnose entre autres affectant de manière systémique leurs vergers et contre lesquelles les moyens de lutte pour l’instant restent limités avec pour corollaires de grands préjudices économiques (mangues piquées enfouies, brûlées, saisies aux frontières de l’Europe, non distribuées). Ces nuisibles ne sont pas le seul facteur de non commercialisation de la mangue puisque les fruits ne correspondent pas toujours aux cahiers des charges des acheteurs européens (calibres inadaptées, prix de vente peu rémunérateurs.....) ou font l’objet d’une perte au cours des phases post-récolte et d’acheminement vers les centres de distribution des marchés locaux (conditionnement et moyens de transport inadéquats). Faut-il rester inactif devant ces problèmes ? Pouvons-nous supporter l’impact négatif de ce problème sur les producteurs ? Dans le cadre du PAEPARD, les opérateurs de la filière mangue dont COLEACP et AGRICONCEPT (Sénégal) ont initié une piste de solution à travers la valorisation non alimentaire des mangues écartées qui fait l’objet de cette revue documentaire. Trois pays parmi les principales origines africaines exportatrices de mangues vers l’UE, notamment la Côte d’Ivoire (9 768t en 2011), le Sénégal (5 338t) et le Burkina Faso (2 121t), ont été retenus pour conduire ce processus. D’autres pays de la sous-région comme le Mali étant intéressés seront informés de la progression du processus et pourraient être aussi associés dans la mesure du possible.

Tableau 2. Importations de mangues sur le marché européen (en tonnes), hors intra UE

Pays

2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Brésil 39,636 82,293 84,858 83,025 96,870 80,670 92,880

Pérou 9,304 26,394 41,027 36,854 50,756 36,270 60,129

Côte d'Ivoire 10,306 9,856 14,428 14,706 11,250 11,680 11,129

Israël 8,454 12,916 11,349 15,006 12,743 12,998 10,679

Pakistan 7,094 12,307 10,120 13,225 12,941 12,916 10,595

Mexique 3,648 565 1,764 2,680 1,674 1,596 4,938

Pays Production

Inde 16,337,400

Chine 4,351,593

Thaïlande 2,550,600

Pakistan 1,784,300

Mexique 1,632,650

Indonésie 1,313,540

Brésil 1,188,910

Bangladesh 1,047,850

Philippines 823,576

Nigeria 790,200

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États-Unis 10,314 6,894 5,971 7,404 7,516 5,535 4,744

République dominicaine 583 1,591 1,618 2,767 4,307 4,186 4,302

Mali 1,141 2,560 3,477 4,317 4,902 3,480 3,672

Costa Rica 3,092 6,271 7,545 4,664 5,360 5,685 3,452

Burkina Faso 182 1,164 2,152 3,191 2,406 1,988 3,304

Inde 1,746 1,722 2,472 2,428 2,577 2,472 3,116

Sénégal 618 3,011 7,088 4,702 6,034 6,240 2 656

Total 119,364 187,932 212,713 211,944 231,628 198,878 224,974

2. CONTEXTE DU PROJET

Le programme PAEPARD encourage les partenariats multi-acteurs dans le domaine de la recherche agricole pour le développement afin d’apporter des solutions de recherche plus durables, plus proches des besoins des utilisateurs et porteuses d’impact pour le développement en Afrique. Plusieurs processus de courtage de partenariats ont été menés par le PAEPARD, dont celui qui est « mené par les utilisateurs » de résultats de recherche, en particulier les Organisations paysannes régionales en Afrique et le secteur privé. Dans le cadre générique du processus « mené par les utilisateurs » le COLEACP, partenaire du PAEPARD, a consulté les entreprises de production, exportation, transformation intervenant dans la filière horticole africaine, qui ont exprimé une préoccupation forte en matière de valorisation économique des déchets et des écarts de production non-commercialisables, notamment dans la filière Mangue en Afrique de l’Ouest. Cette région contribue pour plus de 80% aux exportations de l’ensemble de l’Afrique vers les marchés de l’Union Européenne. Les acteurs européens de la filière Mangue, de même que les instituts de recherche et les universités engagés en Afrique, partagent cette préoccupation avec les partenaires africains. Le thème de valorisation de dérivés non-alimentaires de la mangue s’inscrit également en cohérence et en synergie avec la problématique de la lutte contre les mouches des fruits invasives. Cette dernière requiert des petits producteurs de pratiquer une hygiène rigoureuse des vergers par le ramassage quotidien et la destruction des fruits infestés par les mouches phytophages. Tombés à terre, ces fruits constituent une source de recontamination permanente des vergers, limitant les effets attendus des efforts de lutte déployés en parallèle. L’opération de ramassage et de destruction des mangues représente une charge de travail pénible et non-rémunérée ; elle n’est donc que faiblement appliquée par les petits producteurs (conclusions de l’atelier régional de Ouagadougou de février 2012 organisé par le COLEACP). Il est attendu du présent projet de « valorisation de dérivés non-alimentaires de mangues » qu’il identifie, en Afrique comme en Europe, les axes de valorisation des fruits infestés ou écartés, et qu’il encourage des partenariats multi-acteurs autour de la transformation des mangues pour des usages non-alimentaires, tout en contribuant à améliorer la situation sanitaire générale des vergers.

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Le PAEPARD avec ce projet de valorisation des mangues non commercialisées et non commercialisables pourrait répondre à trois attentes très fortes :

- Revenus additionnels pour les petits producteurs des pays de la sous région - moyens de lutte contre le développement de la mouche des fruits et autres

ravageurs - développement d’un nouveau segment de marché pour la mangue

Ce nouveau segment de marché de la mangue peut couvrir de nombreux domaines et peut faire l’objet de développement de plusieurs filières :

- Transformation de l’amande : huile entrant dans la composition de produits cosmétiques intégrant des composants naturels.

- Briquettes en noix de mangues : la transformation des noyaux de mangues séchés débarrassés de leurs amandes en briquettes est une alternative au combustible fossile et au charbon de bois.

- Nourriture du bétail : la pulpe et la peau (non affectées par des larves) peuvent être utilisées pour la nourriture du bétail

- Méthanisation : pulpe et peau affectées par les larves ou champignons seront utilisées pour fournir en énergie les foyers via des bonbonnes de gaz (évitant l’utilisation du charbon de bois et une déforestation non maîtrisée)

- Compost à base de produits végétaux : utilisation pour les cultures (maraîchage, céréales, vergers...), des résidus de produits végétaux issus de la méthanisation.

Les principaux enjeux du thème valorisation des dérivés non alimentaires des mangues pour les divers acteurs et PAEPARD entrainent une forte implication des partenaires qui devront se mobiliser autour de ces sous-thématiques. Dans le secteur de la cosmétique, la question de recherche pourrait concerner les variétés de mangues et la qualité d’amande les plus adéquates pour obtenir un produit fini correspondant aux cahiers des charges ou l’étude du degré de toxicité des pulpes contaminées par des larves de mouches selon les variétés de mangues. La valorisation non alimentaire de la mangue s’appuie d’une part sur le besoin largement reconnu et partagé par les acteurs de la filière d’inciter l’application des recommandations et mesures prophylactiques, notamment le ramassage des fruits infestés qui constituent un foyer de contamination des vergers et de perpétuation du cycle des mouches. L’application de cette mesure au niveau producteur étant limitée par l’absence d’intérêt économique pour compenser le surcroît de travail nécessaire, l’idée de valorisation des mangues infestées et écartées apparaît comme une piste susceptible d’être explorée dans l’intérêt premier des petits agriculteurs. D’autre part, un grand potentiel d’utilisation des déchets et sous-produits de mangue (noyaux, pulpe) dans l’industrie cosmétique existe en plus des formes de valorisation dans l’agriculture (production de compost) ou la production de d’énergie (briquettes de bois). Cette idée, portée par COLEACP et la société Sénégalaise d’exportation AGRICONCEPT, est donc susceptible de déclencher un intérêt et une dynamique propices à l’assemblage de partenariats ARD, notamment auprès des producteurs, des exportateurs, des transformateurs, des organisations de producteurs, des ONG, des institutions de recherche et des universités. L’idée sera validée et affinée dans le cadre d’un processus multi-acteurs de co-apprentissage et de co-innovation.

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La première phase de ce processus soutenu par le PAEPARD pourrait conduire à la mise en place d’études de marché en Europe pour évaluer les besoins et les exigences techniques des utilisateurs de l’huile issue de l’amande tandis que les autres sous-thématiques peuvent également nécessiter une étude de faisabilité de mise en place d’une unité pilote dans un pays d’Afrique de l’Ouest concerné par le projet de valorisation non alimentaire de la mangue fraîche qui aura un impact économique, social et environnemental important par l’apport de :

- revenus supplémentaires aux petits producteurs, aux villages environnant les vergers, aux opérateurs intermédiaires intervenant dans la chaîne de transformation

- contribution à la lutte contre la mouche des fruits par la collecte systématique des fruits restés au sol ou sur les arbres auparavant non valorisés

- contribution à la lutte contre la déforestation en apportant des solutions d’énergie alternative au charbon de bois

- création d’emplois dans la chaîne de la transformation.

3. METHODOLOGIE

La conduite de l’étude s’est basée sur une démarche consultative participative permettant une harmonisation de la compréhension des objectifs de l’étude, la capitalisation des expériences, connaissances et perspectives des divers acteurs directs et indirects sur le sujet. Cette étude a été conduite au Sénégal en trois phases successives : une phase de préparation, une phase exploratoire de collecte des données (questionnaire simple largement diffusé, destiné au repérage d’initiatives en cours ou envisagées) et une phase approfondie (entretiens en face-à-face s’appuyant sur un guide d’entretien semi-structuré). La phase préparatoire a consisté en l’élaboration des termes de référence de l’étude, le guide méthodologique et les outils de collecte de données (questionnaires et guide d’entretien). Cette phase a été conduite en équipe entre le COLEACP, le coordonnateur régional et les FIA.

• Phase exploratoire : première approche pour acteurs directs et indirects

• Nombre de questionnaires totaux envoyés : 50 • Nombre de questionnaires indirects envoyés: 16 • Nombre de questionnaires directs envoyés : 34 • Nombre de réponses totales reçues : 39 • Nombre de réponses indirectes reçues: 15 • Nombre de réponses directes reçues : 24 • Sans réponses : 11

La phase exploratoire a permis d’entrer en contact avec un grand nombre l’ensemble des acteurs directs et indirects et d’identifier les initiatives en lien avec la valorisation non alimentaires des mangues. Les potentiels travaux de recherche, les connaissances sur la valorisation des dérivés non alimentaires des mangues, les acteurs impliqués, les enjeux et défis ainsi que les besoins en innovations ont été identifiés. La phase approfondie a permis de collecter des informations complémentaires sur chaque maillon des filières mangues et dérivés, les types de relation entre les acteurs et les

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perspectives de la filière des dérives de mangues. Les investigations de la phase approfondie ont été réalisées au niveau des producteurs, des structures techniques et de recherche, des associations interprofessionnelles, des ONG et des entreprises exportatrices. 52 questionnaires ont été envoyés avec incluse une relance des 11 sans réponses. Sur la base de la problématique centrale ressortie sur l’analyse de la situation "actuelle", les entretiens par catégorie d’acteurs sont organisés afin d’identifier quels obstacles ou quels défis peuvent freiner les initiatives en cours ou les empêcher de se concrétiser en vue d’atteindre une situation "souhaitée". La confrontation de la situation actuelle avec la situation souhaitée va donner lieu au repérage d'un ensemble de besoins en innovation sous forme de questions de recherche-développement. L’analyse peut se focaliser sur les sous-produits de mangue présentant un potentiel de valeur ajoutée. L’attention sera accordée non seulement aux innovations d’ordre technique, mais aussi aux innovations d’ordre organisationnel et institutionnel. L’étude approfondie a été conduite au Sénégal dans trois zones de production de mangue : la zone des Niayes, la zone centre et la zone Sud pour mieux intégrer l’ensemble de la filière mangues. Le tableau ci-après résume les activités conduites dans le cadre de la réalisation de cette

étude au Sénégal.

Tableau 3: Récapitulatif des activités menées dans le cadre de l’étude (Bine vouloir ajouter

une colonne période)

Activités menées

Etat des lieux de la filière mangue, Revue et analyse d’études déjà réalisées dans la chaine de valeur mangue

Rencontre avec les structures officielles de recherche

Rencontre des organisations de producteurs de mangues dans les Niayes (COPROFEL, AUMN ….), dans la Zone centre (TOUBACOUTA, Domaine agricole de Nema ….) et dans la Zone Sud en Casamance (Diouloulou, APAD) des organisations d’exportateurs (Interprofession horticole CFAHS et autres organisation privée) associations de transformation et de commercialisation de la mangue (FP2A, et autre transformateurs, Laboratoire BIOESSENCE, laboratoire Valdafrique, Parfumeries Gandour et Savonnerie SIVOP Unités de séchages Unité d’extraction d’huiles essentielles (Baobab des saveurs…)

Rencontre avec une structure de conseils, d’analyse et de réglementation et de contrôle (DPV, Comité nationale de lutte contre la mouche des fruits, le laboratoire Ceres Locustox, L’ASEPEX, l’ASN, laboratoire du commerce intérieur et de l’université)

Rencontre avec quelques organisations non gouvernementales opérant dans le développement de la filière mangue (USAID Projet de croissance économique……)

Rencontre avec le ministère de l’agriculture et du commerce

Compilation des informations et rédaction du rapport d’étude

3 . 1 Typologie des acteurs ayant participés aux questionnaires

• exploratoire : première approche Phase pour acteurs directs et indirects

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Un total de cinquante questionnaires a été envoyé avec les traitements suivants :

� Nombre de questionnaires totaux envoyés : 50 � Nombre de questionnaires pour les acteurs indirects envoyés: 16 � Nombre de questionnaires pour les acteurs directs envoyés : 34

Les réponses suivantes ont été obtenues � Nombre de réponses totales reçues : 39 � Nombre de réponses des acteurs indirects reçues: 15 � Nombre de réponses des acteurs directs reçues : 24 � Sans réponses : 11

Les réponses aux questionnaires provenaient de toute la chaine de valeur mangue (cf annexe 1)

� Groupements de producteurs

� Groupement d’exportateurs

� Association de Transformateurs de mangues regroupés essentiellement au

tour de l’association FP2A

� Société privée de transformation (BAOBAB des saveurs)

� Industrie cosmétique : le plus en vue est la société « Laboratoire bio essence »

� Institut universitaire et Laboratoire de recherche : le laboratoire de l’école

inter états des sciences et médecine vétérinaire est très intéressé par le

projet surtout en direction de la transformation en aliments de bétails

o Autres industries cosmétiques (savon, lait de corps et parfum) SIVOP,

Parfumerie Gandour

Globalement les retours questionnaires montrent que les différents acteurs sont intéressés

à ce projet de valorisation non alimentaire de la mangue.

• Questionnaire phase approfondie

52 questionnaires ont été envoyés avec incluse une relance des 11 sans réponses Une vingtaine de réponses a été reçues marquant un intérêt encore plus fort pour le processus.

3 . 2 Difficultés rencontrées lors de la revue documentaire

A l’issue de la phase documentaire la plus grosse difficulté a été le manque de relation entre les institutions de recherche, les producteurs et les exportateurs. Le manque de visibilité en termes d’opportunités de valorisation de la mangue à des fins non alimentaires a été perçu lors des différents entretiens exploratoires mais surtout dans la phase d’enquête approfondie. Le manque de réactivité des retours de questionnaires et de disponibilité des

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personnes enquêtées est à noter aussi. Globalement le thème de valorisation de la mangue à usage non alimentaire a rencontré l’adhésion de toute la filière surtout en vue de la création d’une nouvelle filière jusque là inconnue des acteurs.

4. PERCEPTION DES ACTEURS ET LES INIATIVES DE VALORISATION DES DERIVES

NON ALIMENTAIRES DES MANGUES

Les réponses obtenues permettent de classer par ordre d’importance les entités potentiellement intéressées et motivées à s’engager dans un processus de recherche développement sur la valorisation non alimentaire des dérivés de mangues. Nous avons successivement sept acteurs/organisations qui se dégagent :

1) Le Laboratoires-Bioessence dirigé par Madame Mame KHARY DIENE (Directrice générale) qui a marqué un grand intérêt pour le processus (huile, beurre de mangues…)

2) L’association des producteurs de fruits et légumes COOPROFEL des Niayes dirigée par Monsieur Amadou Diakhaté qui a exprimé un engagement très fort pour un processus de valorisation des dérivés non alimentaires des mangues

3) L’association Saveur du SUD de Casamance a aussi montré son engagement pour le processus

4) L’interprofession horticole du Sénégal la Coopérative Fédérative des acteurs horticoles du Sénégal CFAHS à travers son réseau de producteurs et d’entreprise exportatrice veut également s’engager dans le processus

5) La société BAOBAB DES SAVEURS avec son caractère innovant a aussi exprimé son intérêt pour le processus

6) Le laboratoire de l’école vétérinaire a réitéré aussi son engagement pour ce projet

7) La Direction de la protection des végétaux pour son appui transversale à la filière a aussi montré son intérêt pour ce projet

5. PRESENTATION DE LA CHAINE DE VALEUR MANGUE

5.1 La filière mangue du Sénégal

� production Le Projet de Promotion et d’Exportation des produits Agricoles (PPEA) a permis au Sénégal de faire décoller la production export mangue vers l’UE qui passera de 350 tonnes en 1998 à 3 800 tonnes en 2005 jusqu’à atteindre en 2011 un volume de 6500 tonnes. La filière Mangue au Sénégal essentiellement composée d’acteurs évoluant dans des vergers type traditionnels malgré le développement de vergers modernes au niveau de certains producteurs exportateurs peine à se rentabiliser à cause de la problématique de la mouche des fruits. Le Sénégal poursuit une croissance rapide de ses exportations de mangue avec:

• En 1998 avec seulement 350 tonnes, il devient le deuxième fournisseur après la Cote d’Ivoire ;

• Depuis 3 ans, le Sénégal a réalisé une moyenne d’exportation de 6 300 tonnes contre 10 000 tonnes pour la Cote d’Ivoire.

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• Le Mali vient après le Sénégal avec 5 000 tonnes en moyenne par an suivi du Burkina Faso avec 2 000 tonnes environ.

La production estimée à environ 100000 t par an peine à retrouver son équilibre commercial sérieusement menacé par le Bractocera Invadens et autres anthracnoses qui ont occasionné des dégâts importants estimés à 40% de la production. Les zones de production sont Niayes Sud (Dakar), Niayes Centre (Thiès et Tivaouane), Nord (Saint-Louis), Petite Côte (Mbour), Bassin Arachidier, (Fatick), Sud-est (Tamba), Casamance (Kolda), Basse Casamance (Ziguinchor) Dans la zone des Niayes, les principaux points de collecte de mangue sont : Keur Mbir Ndao, Diop Sao, Ndiar, Pout, Notto, Tivaouane, Thiès, Beer Thiélane…

� Typologie des vergers de mangues

La production de mangue du Sénégal peut être structurée en trois catégories de vergers : Vergers traditionnels impactant sur l’économie locale, de petites tailles entre 10 et 100 pieds avec une conduite naturelle sans intervention technique humaine avec des variétés locales non améliorées et fibreuses sans irrigation et sans traitement. Ces vergers sont surtout localisés dans la zone Sud du pays.

• Vergers traditionnels améliorés avec un entretien et variétés greffées (Kent et Keit) avec une commercialisation en zone urbaine avec une production de plus de 50 000 t par an.

• Vergers modernes avec des plantations linéaires et une densité à l’hectare de 250 à 450 pieds essentiellement constitués de Kent et de Keit.

Les principales variétés commercialisées à l’export sont la Kent qui représente plus de 65 % tandis que la Keit reste la deuxième variété exportée au Sénégal. Il existe cependant d’autres variétés présentes au Sénégal peu exploitées à l’export mais bien introduites au niveau local. On peut citer la variété Valencia, la Tommy Atkins, la variété Palmer etc..L’entretien des vergers comprend les tâches suivantes : taille annuelle pour maintenir les arbres en forme basse plus facile à exploiter; irrigation et fumure avec cependant une irrigation au goutte à goutte plus adaptée. Tableau 4 : Calendrier de production de mangue au Sénégal

Mois Région

Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Casamance Occidentale

Sine-Saloum Ouest

Petite Côte Mbour

Niayes Sud

Source : IFLEX. Guide Export – Mangue du Sénégal

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Tableau 5 : Evolution de la production de mangues au Sénégal de 2003 à 2010

Production de mangues en tonnes Campagne de production Casamance Niayes Reste du Sénégal

2003 54 681 35 494 5 756 2004 48 605 31 551 5 116 2005 46 699 30 313 4 916 2006 40 028 25 983 4 213 2007 40 028 25 983 4 213 2008 46 699 30 313 4 916 2009 40 028 25 983 4 213 2010 60 042 38 974 6 320

Sources : Direction de l’horticulture du Sénégal (2011)

� Les différents acteurs de la filière

Tableau 6 : Calendrier de production de mangue au Sénégal

STRUCTURES DOMAINES -ROLES LOCALISATION

Organisation Domaine d’activité Localisation

CFAHS (Coopérative Fédérative des Acteurs de l’Horticole du Sénégal)

Accompagnement et organisation des activités horticoles. Appuie aux entreprises membres

nationale

AUMN (Association des Unions Maraichères des Niayes)

Cultures maraichères production de mangues

Dakar – Thiès – Louga - St Louis. plus de 10 000 membres répartis dans 16 unions

FP2A Transformation fruits et légumes

Nationale

AAFEX (Association Afrique Export Transformation fruits et légumes

Toute l’Afrique

FPMN (Fédération des producteurs Maraichers des Niayes

Maraichage et production de mangues

Zone des Niayes

APAD (Association de producteurs agricoles de Diouloulou)

Production de mangues et Maraichage

Casamance -Diouloulou Bignona

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On pourra citer de nouvelles organisations de producteurs situées dans les Niayes qui s’activent beaucoup plus dans la production de mangues � COOPROFEL

Certains producteurs se sont organisés en Unions ou Coopératives. C’est par exemple le cas de COOPROFEL, regroupant initialement 450 producteurs. La coopérative intervient dans une zone estimée de plus 1000 ha de manguiers. Elle a pour mission principale l’accompagnement et l’organisation de la production de mangue pour ses membres dans la zone des Niayes � BIO NIAYES ORGANISATION

La Fédération des Agro-pasteurs de Diender (FAPD) et l’Union des Groupements Paysans des Niayes (UGPN) ont créé Bio Niayes Organisation (BNO) qui est une structure responsable de l’exportation de mangue biologique. BNO regroupe 145 producteurs géo référencés

� ACTEURS INSTITUTIONNELS � Agence Sénégalaise pour la Promotion des Exportations (ASEPEX) ; � Direction de la Protection des Végétaux ; � la Direction de l’Horticulture � Programme de développement des marchés agricoles du Sénégal � Agence sénégalaise de normalisation � Institut Sénégalais de recherche agricole � Ceres Locustox � Fondation origine Sénégal

� Organisation fonctionnelle de la chaine de valeur

Filière Mangue

Partenaires du marché et typologie des relations

Mode

Reefer

6000 t

Traitement

Semi industriel Confiture, fruits séchés (100 t)

Conditionnement

Marché

national

Exportation

Transformation

Exportation bateau vers

UE 5000 – 6000 t

Exportation

avion vers

UE

500 – 1000 t

Transformation

CFAHS

(Cooprofel, Bio

Niayes…)

O.P. Service

BDS

DPV

Ceres

Locustox

Asepex

Quantité écartée (perte ou infestée non connue)

Quantité écartée (perte ou infestée non connue)

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� Transformation

La mangue est principalement consommée en l’état ou exportée. Le problème lié aux infrastructures post récolte fait que plus de la moitié des fruits sont perdues. Le plus grand problème reste la non quantification des mangues écartées ou infestées. Les manipulations que subit la mangue durant la distribution, et le manque de structures post récoltes (chambres froides) sur le marché local, font qu’une partie très importante de la production est perdue avant d’arriver au le consommateur final avec au moins 30% des fruits récoltés perdus le long de la chaîne sans qu’on puisse les valoriser. En haute saison de production, mi Juillet – mi Août, le prix de la mangue sur le marché local atteint des niveaux très bas dus à la forte production donc synonyme d’écarts et de pertes. L’activité de transformation alimentaire de la mangue reste cependant très faible, elle intéresse surtout des groupements féminins généralement encadrés par des ONG ou au niveau de FP2A.

• Le Groupement Féminin de Ndame Lo, dans la zone de production des Niayes qui produit de la mangue séchée.

• La société UNISALI qui fait de la transformation en confitures et marmelade pour le marché national et sous-régional.

Par rapport à la valorisation non alimentaire de la mangue il n’y a pratiquement aucune initiative en cours. Elle reste encore une activité méconnue qui occupe une place très limitée dans la recherche.

La valorisation des mangues à usage non alimentaire demeure une réelle opportunité et constitue un atout pour la lutte contre la mouche des fruits. Il faudrait une réelle implication institutionnelle pour traduire en action industrielle les idées liées à la valorisation non alimentaire de la mangue. L’exemple de l’évolution de la

Agents Acheteurs pour

Grossistes urbains & Transformateurs locaux

Autoconsommation

Marchés villageois

40 – 50 000 t

Verger industriel

Verger Mangue traditionnel

FP2A

AUMN FPMN

COOPROFEL FAPD

P.DIOFIOR APAD

SAVEUR DU SUD

Conditionnement en station

5000 – 6000 t

Groupage / stockage Entrepôts Grossistes

15000 – 20 000 t

Achat verger

Achat bord

champ

15 – 20 000 t

Verger Mangue modernisé

Agent collecteur Cueilleur

Transport à station de conditionnement

GIE Et autres

producteurs indépendants

ASEPEX FOS

Quantité écartée (perte ou infestée entre 5 et 10%)

Quantité écartée (perte ou infestée 10%)

Quantité écartée (perte ou infestée entre 40 et 50%)

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transformation du beurre de karité est une source d’inspiration pour son développement. Le beurre de mangue, le beurre qui va ravir ceux qui n’aiment pas le beurre de karité.

� Commercialisation

Le manque d’unités de transformation dédiées permettant de donner une valeur ajoutée à la mangue au Sénégal fait que l’essentiel du marché de la mangue est destiné au marché frais donc expédié et commercialisé en l’état. Quelques groupes ou associations de femmes et des privés font des tentatives de valorisation ou exploitent à la petite échelle des commerces de transformation de la mangue en confitures, en vinaigre de mangue ou autres petits commerces mais ces activités restent marginales par rapport à l’ensemble du volume produit au Sénégal. De la même façon, les marchés de bord de route dans l’ensemble du pays, exclusivement exploités par des femmes de producteurs ou des vendeuses indépendantes qui regroupent des achats se concentrent sur des ventes locales avec un taux de déchet énorme et non contrôlé.

• Circuits de commercialisation des mangues écartées et des dérivés non alimentaires

des mangues

Mangues

récoltées

Taux de

déchets par

infestation

entre 40 et

50%

Marché local

Exportateurs

Marché export

(UE ou autre)

Transitaires

Grossistes

Détaillants

GS et GMS

Taux de

déchets non

quantifié

Non

comestible

Taux de

déchets

quantifié

Conditionnement

Triage et gestion des

écarts de triage/

contact revendeurs

marché local

Emballage et

valorisation

Zone de production

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o Marché national

La consommation de proximité et la vente sur les marchés villageois. Ce segment concerne des produits traditionnels et des mangues améliorées. Certains de ces produits sont achetés par des grossistes pour l’approvisionnement des marchés urbains. D’énormes pertes sont observées à ce niveau surtout avec des variétés fibreuses. La quantité de mangues écartée dans ce segment n’est pas connue car non quantifiée au niveau des statistiques. La consommation dans les villes qui fait l’objet d’achats sur vergers par des grossistes qui approvisionnent leurs réseaux de distribution (Thiaroye, Sandinierie, etc.) Cette consommation est également approvisionnée par des écarts de triage des stations de conditionnement dont 10 % des achats sont impropres à l’exportation. La quantité de mangues écartées au niveau de ces centres urbains n’est pas connue mais si on sait que 10% des mangues non exportables y entrent. � Marché international

La demande de mangue sur ce marché ne cesse de croître depuis une dizaine d’années. Elle devient désormais l’objet d’une consommation de masse sur les grands marchés européens.

6. RELATION INTERPROFESSIONNELLE ET PARTENARIATS DANS LA FILIERE MANGUE ET

DES DERIVES NON ALIMENTAIRE DES MANGUES

• Producteurs

On compte un total de plusieurs milliers de producteurs de mangue dans le pays. Dans la zone des Niayes principale zone de production de mangue pour l’exportation (40 % des vergers du Sénégal et 60 % des mangues exportées) Pour la Casamance des plantations modernisées ont été créées (de l’ordre de 500 ha) mais elles sont très sous-exploitées du fait de l’isolement et de l’insécurité relative de la région sud. Au total, sur l’ensemble des zones de plantation de manguiers, on devrait compter de 3 à 5000 planteurs concernés par la production à des niveaux technologiques divers. Les plantations modernes se sont développées très fortement au cours des dernières années. Il s’agit le plus souvent d’unités de 2 à 10 ha avec quelques grandes plantations dépassant 30 ha. Ces plantations concernent un nombre limité d’opérateurs : pas plus de 300 dont un grand opérateur agro-industriel qui assurait plus de 60 % des volumes exportés à partir de production de ses propres exploitations.

Aujourd’hui les relations entre les tous les producteurs sont basée sur une franche collaboration dans une approche filière tres concertée. Grace à la création de la cooperative fédératives des acteurs horticoles du Sénégal CFAHS, la méfiance et la concurrence ont disparu dans le secteur. Maintenant les relations sont gérées dans un cadre collaboratif à

Opportunités de valorisation à usage non alimentaire

Aucune dérivée non alimentaire n’est commercialisée

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travers des associations de producteurs tous membres de la CFAHS ; cette collaboration est étendue jusqu’au transformateurs grâce à l’action de l’interprofession

� Organisations professionnelles de producteurs et transformateurs

• APMN (Association des Producteurs de Mangues de la zone des Niayes). Créée en 2004, elle couvre 31 villages organisés en secteurs et regroupe 375 membres qui représentent plus de 1000 ha de manguiers et 26 000 t de fruits (dont 1600 t exporté en 2003, mais 355 t en 2004). Son objet :

� Organisation de la production et de la commercialisation, � Relais avec les structures d’encadrement et de financement.

• AUMN (Association des Unions des Maraîchers des Niayes), créée par le projet PAEP sur financement de la coopération canadienne, encadre 10 000 producteurs organisés en Groupements réunis en 16 Unions.

• FPMN Fédération des Producteurs Maraîchers de la zone des Niayes. Créée en

1994, elle regroupe 1800 membres répartis en 45 villages.

• G.I.E. « Yayème – Vergers ». Groupement de producteurs de la zone de Fatick qui bénéficie de l’appui de l’ONG Agricole Afrique.

Toutes ces organisations travaillent ensemble avec les memes objectifs de développement de la filière mangue, elles s’orientent tous dans la direction définie par la coopérative fédérative des acteurs horticoles du Sénégal (CFAHS)

• FP2A (Fédération Professionnelle de l’Agro Alimentaire) : regroupe un grand nombre de transformateurs de l’industrie agro-alimentaire du Sénégal.

• COOPROFEL (Coopérative des producteurs de fruits et légumes de Keur Mbir

Ndao)membre de la CFAHS a pour objectif le développement la quantité de mangues

exportées et de travailler avec les transformateurs membres de FP2A pour écouler

les écarts de tri par le biais des entreprises membres de FP2A qui viennent

s’approvisionner directement au niveau de la coopérative Elle bénéficie de l’appui

technique de L’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR), de la

Direction de l’horticulture, de la DPV et du PCE/USAID. Elle regroupe 500 membres

dont 80 femmes dans 23 villages. 200 à 300 membres ont des vergers de mangues. .

• APAD (Association des Planteurs de l’Arrondissement de Diouloulou) située en Casamance. Créée en 1987 et comptant 171 membres dans trois communautés rurales de l’arrondissement de Diouloulou.

• GIE Bio – Casamance. Un groupement de jeunes spécialisés dans la production et

l’exportation de produits maraîchers bio dans le département de Bignona rassemble une vingtaine de producteurs locaux qui exploitent une cinquantaine d’hectares de manguiers moderne

7. PERSPECTIVES DE LA FILIERE DES DERIVES NON ALIMENTAIRES DES MANGUES

� Principaux défis de la filière des dérivés non alimentaires des mangues

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L’exportation de la mangue a permis de mettre en exergue les conditions de rentabilité et son potentiel de croissance.

• Les plantations traditionnelles étaient destinées à l’autoconsommation, et l’amélioration de celles-ci en plantations modernes ou semi modernes a permis la création de revenus complémentaires substantiels pour les planteurs et autres privés dans les grandes villes.

• Le mode de stockage, transport et conditionnement note des insuffisances notoires, les pertes constatées se situent entre 20 et 30 %. Les pertes globales sont estimées à plus de 20 % compte non tenu des pertes dans les vergers dues par les mouches des fruits.

• Dans les zones de production comme les Niayes, les dégâts et pertes causés par la mouche des fruits est estimée entre 40 et 50%.

• Par ailleurs, la transformation de mangues est presque inexistante. Son développement pourrait aider l’augmentation de la valeur dans le maillon de la transformation avec une forte orientation/valorisation à usage non alimentaire.

• Il existe un niveau faible de valorisation non alimentaire de la mangue : les organisations et les autres privés doivent s’approprier l’approche de valorisation à usage non alimentaire. Les perspectives de partenariats sur la valorisation non alimentaire des mangues peuvent être développées dans une dynamique d’inclusion producteurs-exportateurs-recherche pour limiter les problèmes phytosanitaires qui se posent à la filière mangue. Au Sénégal, depuis 2004, des dégâts résultant de la mouche des fruits font payer aux acteurs de la filière mangue une lourde perte à tous les niveaux, dans la zones des Niayes et du Centre 40 à 50% des mangues tombent à terre suite à l’attaque des mouches, dans les autres zones de production c’est plus de 80%, voire 100%. La période, la plus exposée à l’infestation est en début Juillet, c’est le moment où les variétés destinées à l’export sont au pic de leur production. Face au problème déclaré comme fléau dans toutes les zones de production une mobilisation spontanée des acteurs directs et indirects s’est exprimée par une mobilisation contre les pertes et dégâts qui sont constatés à travers tout le pays. Les producteurs, à part quelques rares exploitants privés qui ont su réagir à temps pour atténuer les dégâts, se sont sentis impuissants face à ce ravageur qu’ils ne connaissent pas. Beaucoup d’acteurs directs pris par un grand désespoir envisagent d’abattre leurs manguiers pour en faire du charbon, d’autres de les remplacer simplement avec d’autres arbres fruitiers. Cependant le problème demeure entier et par conséquent il faut trouver une alternative pour sortir le producteur de cette situation de perte économique affichée. L’initiative prise par les institutions publiques en réponse à l’invasion de la mouche sur la filière a été la suivante : La convocation du Comité National de Gestion de la Qualité Intrinsèque des Produits Horticoles d’Exportation, coordonnée par la fondation Ceres Locustox, qui s’est réuni sur le sujet pour définir un plan d’action dont les composantes principales sont :

• Le renforcement des capacités de contrôle et de lutte phytosanitaire (DPV et Centres d’Avertissement Agricoles) ;

• La sensibilisation des producteurs au problème ; • L’inventaire des mouches

Cependant est-ce que le producteur devra attendre que les experts trouvent des solutions contre le fléau ? L’état du Sénégal, appuyé par la coopération Chinoise avait initié un programme d’installation d’usine de séchage solaire ou mixte pour les GIE de Femmes s’activant autour de la mangue. Certaines réussissent à faire de la transformation d’assez

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bonne qualité. Il existe aussi des sociétés et structures formellement organisées qui se sont lancées dans la transformation avec des équipements industriels (Casa Fruits installée en Casamance sur financement de Care Canada). Par contre deux unités structurées dans la transformation de la mangue se singularisent :

• Le Groupement Féminin de Ndame Lo, dans la zone de production des Niayes qui produit principalement de la mangue séchée. • La société UNISALI qui produit des confitures de fruits locaux dont la mangue, pour le marché national et sous-régional. La transformation de la mangue reste une activité secondaire (moins de 1% de la production), elle occupe une place limitée pour la valorisation des surplus de production. L’activité s’exerce généralement pendant les périodes de pic de production, quand la majeure partie des variétés rentre concomitamment en production. La valorisation des fruits est très faible au regard du niveau d’équipement. Cela limite à priori le développement de cette activité à une opération d’opportunité. Les écarts des stations non commercialisables à l’export sont revendus à moins de 50 FCFA/Kg et constituent une perte pour l’exportateur puisque le coût de revient est d’environ de 200 FCFA/Kg. Cela représente un manque à gagner pour la transformation qui pourrait les valoriser se procurant une valeur ajoutée certaine.

Il n’existe pas d’infrastructures de conservation ou de prétraitement de la mangue

pour permettre de faire des stocks pour la période hors saison. Un facteur, non des moindres, qui limite les ambitions dans la transformation est la saison courte de production des fruits qui mûrissent presque tous en même temps; sans avoir la possibilité de la prolonger avec d’autres produits de substitution ou de transformation non alimentaire.

• Contraintes liées à la politique

Les institutions qui encadrent et contrôlent la filière sont essentiellement publiques. Les Organisations Professionnelles sont pourtant présentes et relativement mûres dans ce secteur. On ne leur laisse cependant qu’un rôle consultatif dans les décisions engageant l’avenir de leur secteur. La création du Projet de promotion des exportations sénégalaises avait suscité un grand espoir avec l’implication des acteurs dans la définition des orientations stratégiques et le suivi des activités, hélas la stratégie de sortie n’a pas favorisé un transfert de compétence et de patrimoines aux organisations professionnelles La stratégie du Gouvernement en matière de développement agricole et rural privilégie l’exploitation familiale, ce qui n’exclut pas la création de grands groupes. Cependant, la filière mangue est confrontée à un problème de valorisation des produits car les petits producteurs sont à la traîne et risquent fort de disparaître économiquement de la filière mangue si des mesures concrètes ne sont pas prises pour les accompagner à valoriser le potentiel de la mangue.

� Perspectives de partenariats sur la valorisation non alimentaire des mangues

Les résultats de l’enquête approfondie confirment sept structures fortement motivées à s’engager dans le processus de valorisation de la mangue à usage non alimentaires. La

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problématique majeure demeure la méconnaissance des technologies et équipements à utiliser. Il faudra définir un partenariat solide entre les chercheurs et les technologues pour fournir un meilleur service aux producteurs.

1. L’association COOPROFEL

L’ambition de cette organisation créée en décembre 2008 est d’améliorer les conditions des populations grâce au dynamisme et à la performance de ses activités au niveau local, national et international. L’organisation a réalisé avec ses partenaires des certifications Bio et Global Gap pour ses producteurs membres évalués à 450 membres dont 284 hommes, 166 femmes et prés de 13 villages touchés par le projet. COOPROFEL évolue sur environ 2500 ha de mangue avec une capacité de production export de 1500 tonnes et 3500 tonnes de mangues sur le marché local. Compte tenue des perspectives il parait opportun d’inviter à l’atelier :

1. Les Laboratoires Bio essences qui s’activent dans la fabrication de produits cosmétique

2. Le président de la CFAHS et son secrétaire général. leurs rôles s’inscrivent dans la

dynamisation et la valorisation des produits dérivés de la transformation non alimentaire de la mangue

3. Le Laboratoire de production animale de l’école vétérinaire qui se s’oriente dans la

valorisation de la mangue pour l’alimentation animale

4. La direction de la protection des végétaux DPV chargée du contrôle et de la législation SPS

5. La société BAOBAB DES SAVEURS entreprise privée qui travaillent dans la

valorisation des amandes de mangues

6. La société SAVEURS DU SUD qui est entrain de valoriser les potentialités de la mangue en Casamance

� Principales axes de recherche

o La mangue et son utilisation dans l’industrie cosmétique

La première source de débouchés pour la mangue est le secteur agroalimentaire. En effet, elle sert de base à l'élaboration d'un grand nombre de produits. A travers le monde, seul 1% de la mangue est consommé fraîche. Pour le reste elle sera transformée pour donner des produits extrêmement variés. En cosmétique, il est de coutume d'utiliser soit le beurre de mangue (extrait de son noyau) ou la pulpe de mangue... Tous deux très riches en acide gras aux propriétés nutritives exceptionnelles. La mangue ainsi hydrate et nourrit profondément la peau et les cheveux secs et abîmés. Elle est aussi concentrée en caroténoïdes, des agents antioxydants naturels capables de réduire les dommages causés par les radicaux libres, responsables du vieillissement cutané. La mangue a deux vertus exceptionnelles pour rendre plus belle et redonner une seconde jeunesse à la peau par l’hydratation intense de la peau et des cheveux. Le schéma ci-dessous présente les principaux débouchés de la mangue.

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Source : réflexions pour une meilleure mise en valeur de la mangue au Mali (Anna Crole-Rees - Trait d'Union (Suisse)) janvier 1997

Même si l'industrie de transformation non alimentaire de la mangue au Sénégal est encore embryonnaire, le potentiel de développement paraît particulièrement intéressant au vu des avis recueillis lors des enquêtes

Quelques acteurs tentent de s'orienter vers ce marché afin de bénéficier de la possibilité de diversifier l’offre de produits dérivés de la mangue et de réduire l’impact de la mouche des fruits sur la filière. Par exemple une initiative de klorane pour la fabrication de l'huile de Mangue des laboratoires Klorane est un soin spécialement formulé pour nourrir, réparer et protéger les cheveux secs, abîmés ou exposés aux rayonnements UV. L'huile de Mangue de Klorane, grâce à sa formule au beurre de mangue, nourrit et répare les cheveux secs et abîmés.

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Le beurre de mangues est obtenu des amandes des noyaux de mangues pressées avec des propriétés assouplissant, adoucissant, nourrissant et cicatrisant. Les autres sous produits sont les produits pour soins visage & corps, les baumes, crèmes, laits, lotions, produits de soin après soleil, soins capillaires, après-shampooing, masques, maquillage, rouges et stick à lèvres, savons surgras.

Gommage corps au beurre de mangue

Lait hydratant à la mangue, peaux sèches

Baume lèvres nutritif adoucissant au beurre

de mangue

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Savon (100 g) au Lait d’ânesse (8,5 %) et au Beurre de Mangue Sauvage: Pour peaux sèches. Parfumé aux huiles essentielles.

Par sa composition exceptionnelle, naturellement riche en vitamines A, B, C, D, E et en rétinol, le savon Cosmetane au lait d’ânesse rendra votre peau plus saine et douce. Son association avec le beurre de Mangue, obtenu à partir de noyaux de mangues sauvages, redonnera souplesse et élasticité aux peaux sèches.

Axes de recherche prioritaires dans la cosmétique

� Baume lèvres à la mangue � Crème protectrice mangue et passion � Crème mains sèches à la mangue � Lait pour le corps verveine - mangue � Onguent pour peaux sèches � Soin des Cheveux � Masque capillaire cheveux secs � Sérum réparateur au beurre de mangue

� Masque capillaire révélateur de beauté Mangue et fleurs de

L’état actuel de la recherche est listée ci âpres :

1. Solís-Fuentes JA, Durán-de-Bazúa MC. 2004. Mango seed uses: thermal behaviour of mango seed almond fat and its mixtures with cocoa butter. Bioresour Technol., 92(1), 71-8

2. Nzikou J.M., et al. 2010. Extraction and Characteristics of Seed Kernel Oil from Mango (Mangifera indica). Research Journal of Environmental and Earth Sciences, 2(1), 31-35.

3. Dhara R, Bhattacharyya DK, Ghosh M. 2010. Analysis of sterol and other components present in unsaponifiable matters of mahua, sal and mango kernel oil. J Oleo Sci., 59(4), 169-76.

4. Soong Y.Y., Barlow P.J. 2004. Antioxidant activity and phenolic content of selected fruit seeds. Food Chemistry, 88(3), 411-417

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5. Roehl E.L. ; Sakkers P.J. D. ; Brand H.M. 1990. Isostearic acid and isostearic acid derivatives. Cosmetics and toiletries, 105(5), 79-87

6. "Making Aromatherapy Creams & Lotions: 101 Natural Formulas to Revitalize & Nourish Your Skin" de Donna Maria 8. "90 recettes de beauté bio à faire soi-même" de S. Macheteau et Vanina Guet

7. "Les huiles essentielles pour la peau" d’Hélène Berton