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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 16 DÉCEMBRE 2013 ÉPARGNE & INVESTISSEMENT 23 DÉCRYPTAGE Financement islamique, le Maroc pénalisé ? p.26-27 MARCHÉ Les matériaux industriels grimpent. p.28 CIMR Quel est l’intérêt d’un plan retraite. p.29 Sur le fil du rasoir A court terme, le premier distributeur de meubles au Maroc pourrait voir ses problèmes de trésorerie s’aggraver et menacer la mise en œuvre de son plan de développement. p.25 xxxxxx Kitea

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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 16 DÉCEMBRE 2013

ÉPARGNE &INVESTISSEMENT

23

DÉCRYPTAGE

Financement islamique,le Maroc pénalisé ? p.26-27

MARCHÉ

Les matériaux industrielsgrimpent. p.28

CIMR

Quel est l’intérêt d’un planretraite. p.29

Sur le fil du rasoir ● A court terme, le premier distributeur de meubles au Maroc pourrait voir sesproblèmes de trésorerie s’aggraver et menacer la mise en œuvre de son plande développement. p.25

xxxxxxKitea

SOUR

CE :

CDVM

Personnes physiquesrésidentes

80%

Personnesmorales

résidentes13%

Personnesphysiques

non résidentes7%

Nombre total de porteurs de parts ou d'actions en octobre 2013 : 28.186

Personnesmorales

non résidentes0,1%

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Actualité

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Salima [email protected]

BILLET

Les OPCVM sont desinstruments incontour-nables de collecte del’épargne, du finance-

ment de l’économie et de dyna-misation du marché financier. Àfin 2012, l’actif net consolidé desOPCVM représentait 47% desdépôts bancaires. Les OPCVMdétiennent plus de la moitié dugisement des bons du Trésor etcelle de l’encours de la dette pri-vée. Les investissements en ac-tions représentent 25% de la ca-pitalisation boursière. Le rôledes OPCVM n’est plus à dé-montrer. La Bourse de Casa-blanca gagnerait donc à attirerdes OPCVM d’un autre genre, àsavoir les OPCVM Sharia com-pliant, vu la taille de ce marché.En effet, à fin septembre le mar-ché de l’Asset management is-lamique comprend près de800 fonds qui gèrent quelque46 milliards de dollars, estimeun récent rapport de ThomsonReuters. Toutefois, il reste do-miné par trois pays, à savoir laMalaisie, l’Arabie Saoudite et leLuxembourg. Le marché maro-cain, vu son étroitesse (74 va-leurs) et son déficit de liquidité(10 valeurs seulement sont éli-gibles) est pénalisé. La place ca-sablancaise à intérêt à recruterde nouvelles sociétés maro-caines et même étrangères.C’est l’un des objets de laconvention signée récemmentavec la Bourse régionale desvaleurs mobilières (BRVM)d’Abidjan. Si les entreprises afri-caines se cotaient à la Bourse,elles en augmenteraient lenombre de valeurs. Ce n’estque de cette façon qu’onpourra disposer d’un marchéplus large et plus liquide. ●

OPCVM d’unautre genre à capter

Wafa Assurance. BMCI Bourserevoit la valorisation de l’actionLa société de Bourse a revu à la baisse sa valorisation de l’ac-tion Wafa Assurance. En effet, les analystes de la société deBourse fixent désormais le cours cible à 2.893 DH (contre 2.931DH précédemment). Toutefois, ils recommandent toujours deconserver le titre dans les portefeuilles, ce dernier affichant unpotentiel de 4%. La nouvelle valorisation prend en considéra-tion la dégradation du ratio S/P (Sinistres/Primes) non vie(65,1% au S1 2013 vs 59,6% au S1 2012) imputable à l’automo-bile et à quelques sinistres dans les risques d’entreprise, cou-verts par les traités de réassurance. Les analystes ajoutentque la filiale du groupe Wafa Assurance continue de subirl’impact négatif de la baisse du marché actions au niveau deses plus-values latentes (-3,2% au S1 2013 vs 13,2% au S12012). Wafa Assurance affiche une «dépréciation du taux derendement moyen de son portefeuille comparativement àses niveaux historiques (3,3% au S1 2013 vs 7.3% en 2009)»,expliquent les analystes. De son côté, le titre Wafa Assurance affiche un rendementdu dividende faible comparé à celui du secteur (2,7% sur labase du cours du 20 novembre 2013 contre 4,1% pour le sec-teur des assurances). De plus, la société a fait l’objet d’un contrôle fiscal au coursdes exercices 2011 et 2012, dont elle a rejeté les rectificationsportant sur un montant de 885 MDH. Notons qu’aucune pro-vision n’a été constituée.

OPCVM. Afflux des personnesphysiquesSelon le dernier rapport de l’Asfim, l’actif net sous gestion des OPCVM a at-teint 232,3 MMDH à fin octobre 2013 contre 233,5 MMDH à fin septembre,enregistrant ainsi une légère baisse de 0,54%. Ce recul est dû principalementà une décollecte nette de plus de 2 MMDH durant le mois d’octobre. Le nom-bre d’investisseurs en OPCVM s’élève quant à lui à 28.186 actionnaires ou por-teurs de parts en hausse de 4,21% par rapport au mois de septembre 2013.Cette hausse est la conséquence de l’augmentation du nombre de porteurs«personnes physiques résidentes», qui a été de l’ordre de 3,19%. Les OPCVMOCT sont les plus concernés par cette hausse, puisqu’ils ont gagné 815 in-vestisseurs. Le nombre d’OPCVM en activité est, quant à lui, passé de 368 à371 durant la même période, suite à la création de «CFG Tresocorp» un FCPmonétaire, géré par CFG Gestion, «wineo oblig CT», un fonds OCT et «WineoOblig Securite», un fonds OMLT, tout deux gérés par Wineo Gestion.

Placements.Les obligations,plébiscitéespar les compagniesd’assurancesLes placements nets des entreprises d'assuranceset de réassurances ont atteint 119.269,97 MDH en2012, en hausse de 3,5% par rapport à 2011, selon laDirection des assurances et de la prévoyance so-ciale (DAPS). La ventilation de cet encours montrela part prépondérante des actifs des taux (49,83%),qui sont suivis des actifs actions (42,98%), de l'im-mobilier (1,19%) et des autres placements (2,70%).Les placements en immobiliers ont atteint 4,9MMDH en 2012 contre 4,2 MMDH en 2011, soit uneaugmentation de 9,08%. L'immobilier direct repré-sente 63% de ces placements immobiliers, contre37% au titre de parts et actions des sociétés immo-bilières qui ont augmenté de 23%. Pour sa part, l'en-cours de l'actif des taux détenus a progressé de4,26%. Le rapport précise que cet actif est dominépar le portefeuille obligataire, soit 93% contre 7%pour le portefeuille monétaire. En 2012, l'actif ac-tions détenu par les entreprises d'assurances repré-sente 12,98% des placements affectés aux opéra-tions d'assurances, en s'établissant à 13,9 MMDHcontre 46,7 MMDH en 2011 (+0,3%).

10 millionsd’eurosC’est la mise de départ du «fonds so-cial» CoopMed, qui devrait êtrelancé dans quelques semaines parle Crédit coopératif, la Macif, la BEIet des financeurs des deux rives dela Méditerranée.

STRUCTURE DES PORTEURS DE PARTS

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Décryptage

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tégrant un résultat financier de -6 MDH et un résultat exception-nel de 4,3 MDH, le résultat netde l’entreprise se situe à 2,6MDH en 2012 contre 24,3 MDHen 2011 (-88,6%). «Il est évidentqu’après de gros investisse-ments menés en 2011 et 2012,certains indicateurs de l’entre-

prise peuvent se dégrader etceci en raison des préparationsaux ouvertures (achats de maté-riel, formations du personnel,fond de roulements, aménage-ment, publicité et communica-tion)», nous explique Benkirane.Cependant «tous nos efforts hu-

Fragilisée par les gros in-vestissements menés en2011 et 2012, Kitea peineà présent à boucler ses

fins de mois. Ses difficultés detrésorerie se font de plus en plusressentir. Déjà l'an dernier, l'en-treprise avait du mal à financerson cycle d'exploitation avecune trésorerie et un fonds deroulement tous deux dans lerouge. En effet, le premier indi-cateur fait état d’un déficit de -106,9 MDH. Quand au fonds deroulement, il ressort à -7,8 MDH. Le contexte est d'autant pluscompliqué que les revenus deKitea ont connu une baisse si-gnificative la même année. Lechiffre d’affaires de la sociétés’est situé à 451,4 MDH (-12% parrapport à 2011), malgré l’effortd’ouverture de nouveaux pointsde ventes censés justement lebooster. «Cette baisse n’a pasété réalisée sur le marché maro-cain, mais plutôt en raison d'unerégression du chiffre d’affaires àl'export qui, lui, avait été boostéen 2011 par plusieurs ventes ex-ceptionnelles», nous précise àcet égard Amine Benkirane, pdget fondateur du groupe, avantde souligner, «sur le marché ma-rocain, notre chiffre d’affairescontinue à progresser, maisd’une façon moins soutenue cesdernières années. Il est certainque nous espérions de meil-leures progressions avec l’arri-vée de ces derniers magasins,mais la crise étant, la rareté desliquidités sur le marché a induitune baisse de fréquentation àl’échelle nationale dans nos ma-gasins».

Résultats en chute libreL'excédent brut d’exploitationde Kitea est également enberne en 2012. Il s’affaisse de81,7% d'un exercice à l'autre. In-

mains et financiers de 2011 et2012, nous ont permis de renfor-cer notre réseau avec 3 nou-veaux Kitea Géant sur des villesimportantes : Tanger, Fès, Rabatet toujours selon des conceptsnovateurs qui répondent aux at-tentes de nos clients et aux stan-dards internationaux (superficie,

agencement, mar-chandising). Au-jourd’hui, il est clair quenos points de ventessont là et bien préparésà recevoir le consom-mateur marocaincomme il le mérite», af-firme le pdg dugroupe. Le moins quel’on puisse dire est quela situation de Kitea est

aujourd’hui fragilisée. Avec unecapacité d’autofinancement de-6,6 MDH, l'entreprise ne dé-gage pas de revenus qui per-mettraient de couvrir ses inves-tissements. Pour mémoire,l’évolution de la capacité d’auto-financement dans le temps doit

Sur le fil du rasoir ● A court terme, le premier distributeur de meubles au Maroc pourrait voir ses problèmes de trésorerie s’aggraver, ce qui menaceraient la mise en œuvre de son plan de développement.

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Kitea a étécertes victimede son développementeffréné, maisl’entreprise adéjà pris desmesures : il n’y aura pas de nouvel investissementni en 2013 ni en 2014.

être attentivement suivie en tantqu'indicateur des perspectivesd'avenir de l'entreprise, de sonindépendance financière (ou desa dépendance), de sa résis-tance aux aléas conjoncturels.D’ailleurs, l’autofinancement quiressort également négatif en2012 (-45,8 MDH), accompagnéd'une trésorerie insuffisante, té-moigne de la situation fragile del’entreprise. Ajoutons à cela le ni-veau d'endettement de Kiteaqui reste très élevé (ratio deGearing : 67,3%). Le ratio de li-quidités à court terme, lui, se si-tuant à 6,62% et signifie que lesdisponibilités (liquidités) deKitea ne lui permettent pas decouvrir ses dettes à court terme.Soulignons que le résultat netde l'entreprise est constitué enmajorité par le résultat excep-tionnel (165,45%). Autant de dé-ficiences qui pourraient mettreen danger la pérennité de l’en-treprise, dans un contexte decrise aggravé par l’arrivée d’unnouvel opérateur sur le marché.

Les investissements mis de côtéKitea a été certes victime de sondéveloppement effréné, maisl’entreprise a déjà pris des me-sures : il n’y aura pas de nouvelinvestissement ni en 2013 ni en2014. «Nous ne pensons repren-dre les investissements en nou-veaux points qu ' à partir de 2015si les données nationales s’amé-liorent. Nos prochains et proba-bles investissements seraientsur les grandes villes maro-caines que nous ne couvronspas encore en Kitea Géant»,nous confie Amine Benkiraneavant de souligner «Ceci étant,en 2014, il y aura l’ouverture d’unmagnifique Kitea Géant sur Ma-labo, en Guinée équatoriale ; unprojet qui devait voir le jour en2013». Le distributeur de meu-bles est aujourd’hui davantagedans une situation de consoli-dation de ses acquis, de recali-brage des organisations suite àla nouvelle taille de l’entrepriseet l’arrivée d’un nouveau direc-teur général. Plusieurs chantiersde restructuration sont en cours :chantier SI, chantier RH, etc. ●

Kitea

En 2012, le CA de la société a été de451,4 MDH (- 12% surun an), malgré l’ou-verture de nouveauxpoints de ventes.

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Analyse de la semaine

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ce volume devrait atteindre les2 trillions de dollars en 2014.Ces chiffres témoignent,d’abord, de la réussite du sys-

tème financier islamique, depar son modèle visant à attein-

dre l’objectif assigné à tout sys-tème financier : dirigerl’épargne vers l’investissementproductif. Il permet égalementd’apprécier le manque à ga-gner pour le Maroc si ce derniern’active pas rapidement les mé-canismes nécessaires pour lamise en place d’un système fi-nancier islamique. À ce jour,l’Afrique du Nord affiche un re-tard en ce qui concerne l’implé-mentation des instruments definance islamique, et le Maroc atout à gagner à activer ce chan-tier», affirme Mohamed Al Bel-tagi pour qui le pays regorged’opportunités pour les inves-

«L a crise financière de2008 a mis le doigtsur la fragilité desbanques conven-

tionnelles, puisque près de1.000 d’entre elles ont fait failliteà travers le monde», souligned’emblée Mohamed Al Beltagi,président de l’Associationégyptienne de la finance isla-mique, dans le cadre de ladeuxième édition de la Confé-rence internationale de la fi-nance islamique sous le thème: «Quelles stratégies multisec-torielles de levée de fonds dansun contexte d'assèchementdes liquidités», organisée le 12et 13 décembre à Marrakechpar iCompetences. «De leurcôté, les banques islamiquesqui n’ont, elles, que 40 ansd’existence ont bien résisté. Au-cune faillite d’une banque isla-mique n’a été observée», pour-suit l’expert. Par ailleurs, à partirde 2008, plusieurspays, notamment eu-ropéens se sont tour-nés vers le modèle is-lamique pour assurerle financement deleurs projets. Au-jourd’hui, le systèmefinancier islamiquecompte près de 60pays, 800 banques etun volume de prèsd’1,5 trillion de dollars. Selon lesestimations des professionnels,

Le Maroc a beaucoup à gagner ● À ce jour, l’Afrique du Nord affiche un retard en ce qui concerne l’implémentation des instruments de finance islamique et le Maroc a tout à gagner à activer ce chantier.

Instruments de financement islamique

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Les fonds islamiques despays du Golfequi devaientêtre injectés enÉgypte, si lescrises politiqueet socialen’avaient pas eu lieu dans le pays, sont estimés à plusde 100 MMUSDsur 5 ans.

tisseurs des pays du Golfe,dont 80% avaient déclaré qu’ilsvoulaient investir leurs fondssuivant les principes de la Sha-ria, selon une récente étude.«Aujourd’hui, les opportunitésd’investissement au sein despays du Golfe sont limitées etles investisseurs cherchent denouvelles ouvertures dans d’au-tres pays, notamment enAfrique du Nord au vu des be-soins de ces pays en termes deprojets d’infrastructures (ponts,routes, écoles, hôpitaux, etc.),industrielles, immobilières, etc.»précise l’expert. Le Maroc dis-pose d’un marché financier,bancaire et assurantiel impor-tant, et mature puisqu'il affichel’ambition de développer sapropre place financière interna-tionale : Casablanca FinanceCity. Aussi, il est membre duConseil de coopération duGolfe, ce qui lui confère uneplace privilégiée pour l’attrac-tion des capitaux arabes. Tou-tefois, un retard de la mise enplace des instruments de finan-cement islamiques pourrait si-gnifier une perte d’opportuni-tés pour le pays. À titred’exemple, les fonds islamiquesdes pays du Golfe qui devaientêtre injectés en Égypte, si lescrises politique et socialen’avaient pas eu lieu dans lepays, sont estimés à plus de100 MMUSD sur 5 ans. Des fi-nancements qui pourraient êtredirigés vers le Maroc à condi-tion d’accélérer certains chan-tiers. Le pays devra tout d’abordverrouiller son cadre réglemen-taire avec, entre autres, la miseen place du comité de «Shariaboard». Il devra également sedoter des produits et instru-ments nécessaires lui permet-tant de s’adresser aux investis-seurs. La qualité desressources humaines est égale-ment une condition indispensa-ble pour l’attractivité du marchémarocain. ●

Les avantages des instruments financiers islamiques

Dans un contexte économique où l’assèchement des liquidités se fait de plus en plus sentir sur les marchés moné-taires, les instruments de financement islamique sont devenus les instruments par excellence de nombreusesbanques commerciales et d’acteurs économiques (institutions et grandes entreprises) pour lever des capitaux ou fi-nancer leurs projets. Ces instruments permettent à l’État comme à l’entreprise une diversification des sources de fi-nancement. Il s’agit d’un financement non inflationniste, car il n'y a aucun recours aux taux d’intérêt. De plus, il procureune meilleure gestion des risques grâce à la mutualisation des pertes. En définitif, grâce à leurs caractéristiques spé-cifiques, les instruments de financement islamique ont réussi à mieux faire face à la crise financière internationale.Alors qu’ils se chiffraient à 80 MMUSD sur le marché mondial en 2011, les sukuk pesaient plus de 131MMUSD en 2012.

Un retard dans la mise en place des instruments de financements islamiques peut coû-ter cher au Maroc.

● Le système financier islamique concerne 60 pays, 800 banques et 1,5 trillion de dollars.

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fortement endettées, disposantd’une trésorerie importante etnon investie, ainsi que toutescelles ayant une part significativede leurs revenus issus de pro-duits financiers prohibés (reve-nus issus des produits dérivés,d’instruments de taux, etc.). Deplus, un suivi permanent doitêtre effectué pour éliminer cer-taines actions dont les ratios ontdépassé les normes et introduire

les actions devenues éligiblesaux portefeuilles du gérant del’OPCVM Sharia compliant. Ladeuxième contrainte, elle, résidedans la nature des montagesdes fonds investis dans les sukuk(complexité du montage juri-dique). «Il est ainsi plus difficilepour un épargnant d’investirdans un marché sharia com-pliant, que de le faire dans unmarché conventionnel, où les

Les OPCVM Sharia com-pliant, en particulierceux investis dans lesactions, devraient être

les parents pauvres de la fi-nance islamique au Maroc.«L’étroitesse du marché maro-cain le pénalise», souligne à cetégard Abdelilah Nghaizi, associéà Al Maali Islamic FinanceConsulting (Maroc) avant d’ajou-ter : «les OPCVM, en tant qu’ins-trument financier comportentdéjà bon nombre de risques.S’agissant des OPCVM shariacompliant, la notion de risqueest beaucoup plus importante,en raison d’un certain nombrede contraintes imposées de parla nature de ces fonds».En effet, les contraintes desfonds sharia compliant excluentl’investissement dans un certainnombre de secteurs (alcool,tabac, jeux de hasard, arme-ment, services financiers, etc.).Les actions des sociétés interve-nant dans ces secteurs ne serontdonc pas éligibles. En marge dece premier filtre «sectoriel» ma-jeur, un deuxième filtre a été dé-fini, visant à exclure les sociétés

Le marché marocain pénalisé pour son étroitesse ● Le nombre d'actions pouvant faire partie du portefeuille des OPCVM Sharia compliant esttrès réduit. Ce qui pose à la fois un problème de diversification et de liquidité.

OPCVM Sharia compliant

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Les contraintesdes fonds sharia excluentl’investisse-ment dans certains secteurs(alcool, tabac,jeux de hasard,armementsetc...).

montages sont plutôt clas-siques», ajoute l’expert.

Seulement 10 valeurs sont éligiblesSi l’on prend l’exemple de laBourse de Casablanca, la mise enplace des OPCVM Sharia Com-pliant devient plus compliquée.La capitalisation du marché ma-rocain est de 445 MMDH repré-sentée par 74 valeurs. Du pointde vue de la Sharia, les banques,les sociétés de financement, lessociétés qui produisent et com-mercialisent de l’alcool sont à ex-clure, ce qui réduit de moitié lataille du marché. «Aujourd’hui, ondispose d’un univers d’investisse-ment de moins d’une vingtainede valeurs liquides. Si on exclutles banques, les assurances et lessociétés de financement, on ré-duit considérablement le champd’intervention des OPCVM Shariacompliant à une dizaine de va-leurs représentant moins de170 MMDH», précise AbdelilahNghaizi. Cela pose deux risquesmajeurs, celui de la diversificationet celui de la liquidité. L’activitéd’investissement des OPCVM estrégie par des rations réglemen-taires. Un gérant d’OPCVM nepeut pas investir plus de 10% deson actif dans une valeur don-née. L’OPCVM Sharia compliantserait dans ce cas là obligé d’allersur des valeurs moins liquides,alors que l’avantage pricipal desOPCVM de manière générale estleur liquidité même. ●

● A la Bourse de Casablanca, la mise en place des OPCVM sharia compliant s’avèrecompliquée.

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Marché

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nomiques en Chine , à l'exception de l'étain, quia pâti d'une normalisation des exportations indo-nésiennes. Les métaux industriels ont ainsi pro-Les métaux de base échangés sur le Lon-

don Metal Exchange (LME) ont profitécette semaine des bonnes données éco-

gressé, «grâce à de solides données sur les im-portations chinoises, montrant une plus grandedemande pour les métaux de base dans la ré-gion», ont indiqué les analystes. Pour mémoire,la Chine reste de loin le premier consommateurmondial de métaux industriels. Cette dernière aimporté 7% de plus de cuivre en novembre parrapport à octobre. Cette progression des coursa été confortée par la faiblesse du dollar. En effet,une devise américaine plus faible rend les actifs

libellés en dollar, tels que les métaux, plus attrac-tifs pour les investisseurs munis d'une autre mon-naie. Ces derniers ont ainsi presque tous atteintjeudi des plus hauts depuis un mois ou plus: lecuivre, l'aluminium, le plomb et le nickel ont tou-ché des maximums depuis début novembre, àrespectivement 7.250 dollars, 1.824 dollars,2.162,75 dollars et 14.227 dollars la tonne. Quantau zinc, il a atteint jeudi un plus haut depuis finoctobre, à 1.971 dollars la tonne.

L’étain seul métal en reculEnfin de semaine, la tonne de cuivre pour livrai-son dans trois mois s'échangeait à 7.238,50 dol-lars, contre 7138 dollars le vendredi précédent.L'aluminium, lui, valait 1.798,50 dollars la tonne,contre 1.772 dollars. Ensuite, le plomb valait 2.140dollars la tonne, contre 2097 dollars. Le nickel va-lait 14.050 dollars la tonne, contre 13.840 dollars.Le zinc valait 1.966,75 dollars la tonne, contre1.908 dollars. L'étain valait 22.800 dollars la tonne,contre 23.150 dollars. L’étain était le seul métal debase à terminer la semaine en baisse par rapportà son niveau de vendredi dernier. Cette chute anotamment été provoquée par la reprise des ex-portations indonésiennes d'étain, qui ont atteint5.193 tonnes en novembre, soit 28% de plusqu'en octobre, ont signalé des analystes. ●

Matériaux industriels, un trend haussier ● La Chine, premier consommateur mondial de métaux industriels, a importé 7% de plus de cuivre en novembre.

La progression descours des métaux a étéconfortée par la fai-blesse du dollar.

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Retraite

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En partenariat avec

gamme plus large de taux decotisation, qui va de 3% à 10%pour chacune des parts salarialeet patronale avec une contribu-tion sur salaire démarrant à par-tir du 1er DH. CIMR Al Kamil com-plète efficacement la pensionde base et permet d’avoir des

La CIMR a pour vocationde servir une pension deretraite additionnelle encomplément de la pen-

sion servie par le régime debase, et de mettre à dispositionde ses affiliés (futurs allocataires)un revenu régulier capable dansla durée de leur permettre deprofiter en toute quiétude decette nouvelle période de leurvie. Dans cet esprit, la caisse amis en place deux produits étu-diés ( Al Kamil et Al Mounassib)qui permettent de proposer dessolutions adaptées à la situationde chaque entreprise. En quoiconsiste la différence entre ces2 offres ? Al Kamil est l’offre clas-sique de la CIMR ouverte àtoutes les entreprises à partir de3 salariés. Elle permet aux sala-riés dont le revenu est supérieurau salaire plafond de la CNSS, ouà ceux qui n’y ont pas cotisé suf-fisamment longtemps, de seconstituer une retraite complé-mentaire au régime de la CNSS,afin de préserver leur niveau devie à la retraite. Il propose une

taux de remplacement (du sa-laire par la pension) significatifs.

Une offre adaptée aux PMELa différence avec Al Mounassibréside dans l’assiette de contri-bution qui est limitée pour cedernier à la partie du salaire qui

Qu’est-ce que çarapporte concrètement ?● Le taux de remplacement est l'indicateur par excellence qui permet à chacun de mesurer son niveau de vie à la retraite. Et cela aide à mieux s'y préparer.

●●●

Al Kamil permetd’avoir des tauxde remplace-ment (du salairepar la pension)significatifs.

dépasse le plafond de la CNSS,actuellement de 6.000 DH. AlMounassib offre également plu-sieurs taux de cotisation allantde 6 à 12% et l’entreprise peutchoisir des taux différenciés parcatégorie. Ce produit est adaptéaux entreprises ayant un effectifdéclaré à la CNSS n’excédantpas 50 salariés au moment deleur adhésion à la CIMR, tellesque les PME. Ces deux offrestiennent ainsi compte de la spé-cificité des entreprises maro-caines, répondent à l’impératifd’optimisation des charges et ci-blent des taux de remplacementadéquats pour leurs salariés (voirtableau). Pour mémoire, le tauxde remplacement est l'indica-teur par excellence qui permet àchacun de mesurer son niveaude vie future et au départ à la re-traite afin de mieux s'y préparer.Il est tributaire à la fois de ladurée et du niveau de leur coti-sation. Tous ces atouts attirentrégulièrement de nombreusesentreprises et les amènent àadhérer à son régime. ●

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

5.385À fin 2012, la CIMR comptait 5.385 entre-prises adhérentes. Ces entreprises ontmajoritairement opté pour l’offre Al Kamilde la CIMR, avec des taux de contributionvariés, allant de 3% à 10%. Une partie, 20%,a opté pour l’offre Al Mounassib, un pro-duit spécialement conçu pour les PME.

EXEMPLES POUR UNE CARRIÈRE DE 30 ANS, SOUS L’HYPOTHÈSE QUE LE SALAIRE DÉCLARÉAUGMENTE AU MÊME RYTHME QUE LA MOYENNE DES SALAIRES DES COTISANTS

SALAIRE BRUT MENSUEL PENSION CNSS PENSION CIMR AU TAUX TAUX DE REMPLACEMENT (%)DE FIN DE CARRIÈRE 6% 10% CNSS CNSS+CIMR CNSS+CIMR

À 6% À 10%

7.000 4.200 2.520 4.200 60 96 -10.000 4.200 3.600 6.000 42 78 -15.000 4.200 5.400 9.000 28 64 8820.000 4.200 7.200 12.000 21 57 8130.000 4.200 10.800 18.000 14 50 74

SOURCE : CIMR