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P.09 UNE ÉCO-CABANE INTERGÉNÉRATIONNELLE P.25 LE TÉLÉDÉPISTAGE DANS LA PEAU P.26 LES MAISONS FAMILIALES RURALES EN CONGRÈS Trouvez d’autres articles et photos sur www.lebimsa.fr Mensuel / Mai - Juin 2013 134 SOUTIEN AUX AIDANTS FAMILIAUX

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SOUTIEN AUX AIDANTS FAMILIAUX

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Si le temps des beaux jours a pris du retard, le temps des réformes connaît pour sa part une accélération évidente. Sous la pression des déficits et d’une dette publique qui vient de dépasser les 90 % du PIB, les pouvoirs publics hâtent le pas et la protection sociale n’échappe pas à la pression.

Le Premier ministre vient ainsi d’annoncer ses décisions pour la politique de la famille et prépare un important projet de loi sur les retraites pour la

rentrée. La gestion des organismes sociaux, comme celle de tous les services publics, fait également l’objet d’un examen particulièrement attentif et nul n’ignore la créa tivité des corps d’inspection et de contrôle pour proposer des gisements d’économies supplémentaires.La MSA est à cet égard dans une situation paradoxale. En termes de gestion, cer tification des comptes, évolution des effectifs, maîtrise des coûts de fonction-nement, réorganisation informatique, la MSA respecte le tableau de marche fixé par les pouvoirs publics et peut même se prévaloir d’une certaine avance. Mais, en termes de productivité, elle piétine parce qu’elle est confrontée à une baisse structurelle d’activité, essentiellement liée à la diminution du nombre de ses ressortissants non salariés, plus forte qu’attendue. Cette situation nous fragilise à l’extérieur et nous interpelle. Engager une course entre baisse d’activité, qui plus est très différenciée selon les caisses, et baisse des coûts de gestion, composés à près de 80 % de charges de personnel, n’est pas soutenable à terme. Si la MSA veut préserver les principes qui fondent son identité  —  régime professionnel, guichet unique et proximité — les solutions ne relèvent pas de la seule gestion. Elles sont aussi politiques. La MSA reste, en effet, le dénominateur commun de l’ensemble des composantes du monde agricole et un pôle de référence pour l’accès au service public et le maintien du lien social en milieu rural. Quel prix les pouvoirs publics et nos partenaires accordent-ils à ce rôle ? C’est la question qu’il nous faut aujourd’hui poser.

Gérard PelhâtePrésident de la MSA

Engager une course entre baisse d’activité et baisse des coûts de gestion n’est pas soutenable à terme”

Caisse centrale de la Mutualité sociale agricoleLes Mercuriales - 40, rue Jean-Jaurès - 93547 Bagnolet CedexTél. : 01 41 63 77 77 – www.msa.frLe Bimsa : dépôt légal à parutionCPPAP : 1016 M 05851 – ISSN : 1298-9401Directeur de la publication : Michel BraultComité d’orientation : Gérard Pelhâte ; Claudine Faure ; Robert Caldayroux ; Didier Cuniac ; Anne Gautier ; Rémy Guilleux ; Dominique Marmier ; éric Van Daele ; André RicardRédacteur en chef : Gildas BelletRédacteur en chef adjoint : Franck RozéRédacteurs : Christophe Gatschiné ; Jérémy LemièreSecrétaire de rédaction : Anne Pichot de la MarandaisMaquettistes : Stéphane Frit ; Delphine LevasseurConception : agence MeaningsAdministration et abonnements : Marie-Christine Feugueur Tél. : 01 41 63 73 31Imprimé sur du papier recyclé par : Imaye Graphic - 96, boulevard Henri-Becquerel - ZI des Touches - BP 2159 - 53021 Laval cedex 9Couverture : Claudia Dewald-iStock/CCMSA Image(s)édito : Luc Pérénom/CCMSA Image(s)

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ACTUALITÉS ……………………04-08Du nouveau dans les régions et dans notre environnement social et agricole.

TERRITOIRES …………………09-12Une éco-cabane intergénérationnelle.

ENJEUX………………………………13-14 « Habiter mieux », encore mieux.

DOSSIER ……………………15-23 SOUTIEN AUX AIDANTS FAMILIAUXUne forte pression pèse sur les épaules des personnes qui viennent en aide à un proche, qu’il soit âgé et dépendant ou en situation de handicap. La reconnaissance des conséquences est relativement récente mais le concept d’aide aux aidants se développe, comme à la MSA où les actions se multiplient.

FOCUS ………………………………24-25Se protéger du soleil, une nécessité.Le télédépistage dans la peau.

RENCONTRES ………………26-33 Les Maisons familiales rurales en congrès.Les MFR partagent leurs réalisations.Tournez le dos au mal de dos.

EN IMAGES ………………………34-35Les 20 ans des TPJ.

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BOURGOGNE /

30 défibrillateurs pour l’enseignement agricoleLe 10 avril 2013, la caisse régionale MSA de Bourgogne a officiellement remis 30 défibrillateurs à 24 chefs d’établissements scolaires agri-coles. Ils seront installés sur 30 sites d’enseignement de la région. C’est l’aboutissement d’un partenariat qui a débuté il y a deux ans.À la suite de la journée des directeurs d’établissements, en 2011, pour déterminer les priorités à donner à la prévention dans l’enseignement agricole d’ici à 2017, une conven-tion régionale de partenariat a été signée par la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), la caisse régionale MSA de Bourgogne et les 33 établissements scolaires agricoles de la région.L’un des axes forts de cette conven-tion est la démultiplication des mes-sages de prévention auprès des

apprenants par les enseignants. L’accent a été mis, dès 2012, sur le sauvetage secourisme du travail. Avant cela, le réseau était constitué de 16 professionnels (enseignants, infirmières…) qui formaient les élèves. Depuis, 25 autres personnes ont été formées par la MSA. Celle-ci a, en outre, pris en charge les frais pédagogiques et d’hébergement, et le financement d’un pack de matériel pédagogique par établissement.

Déjà 41 formateursAujourd’hui, le réseau totalise 41 formateurs, répartis sur les établissements signataires de la convention, soit 22 formateurs dans les dix établissements publics, deux en lycées privés et 17 dans les maisons familiales rurales. Une autre session est envisagée courant 2013 pour les derniers établissements n’étant pas encore entrés dans la démarche.

Lors des interventions, les jeunes sont sensibilisés en s’entraînant sur des appareils de formation. La MSA a souhaité aller jusqu’au bout de sa démarche, en finançant et en dotant d’un défibrillateur les établissements actifs dans la for-mation secourisme des jeunes.C’est ainsi qu’ont été reçus, le 10 avril, à la MSA à Dijon, les directeurs et les formateurs en sauvetage secourisme du travail de 24 établissements représentant les 30 sites de la région où les élèves sont formés au secourisme et où les 30 défibrillateurs vont être installés. Étaient présents : Jean Boissière, le directeur de la MSA ; Dominique Bossong, le président ; Jacques Ganne, le président du comité de protection sociale des salariés ; Laure Deschamps, la présidente du comité de protection sociale des non salariés ; madame Asdrubal, chef de service à la Draaf Bourgogne. —

NORD-PAS DE CALAIS /

UNE éLUE AU ChEvEt DE LA SANté Le 10 avril dernier, Gilberte Capuron, présidente de la MSA Nord-Pas de Calais, participait à la 1re jour-née « Ma santé en Nord-Pas-de-Calais » organisée par l’Agence régionale de santé (ARS). Qu’une élue de la MSA soit associée au projet de développement sanitaire d’une région à dominante urbaine, voilà qui souligne l’implication du régime agricole dans le partenariat avec l’ARS ! Présentations, tables rondes, pro-jections et débats ont brossé un tableau général de l’état de la santé dans la région et des perspectives envisagées dans le projet régional de santé pour remédier à cette situation. Le document fixe pour les cinq ans à venir l’organisation de l’ensemble des soins préventifs, curatifs et médico-sociaux sur les territoires de la région. En matinée, étaient également pré-sentés les résultats de l’enquête ARS – La Voix du Nord – Ifop sur la santé et l’accès aux soins dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle révèle notamment que les habitants de la région ont une perception de leur santé bien meilleure que celle des habitants de la France entière. Parmi les quatre leviers du projet régional de santé, sur lesquels l’ARS s’appuie pour améliorer la santé des usagers, il faut citer l’éducation à la santé. Un axe sur lequel la MSA travaille de longue date.

3,3 millions de personnesprotégées en maladie au régime agricole(au 1er juillet 2012).

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MAINE-Et-LOIRE /

La carte d’achat a la cote

PICARDIE /

Prévention alcool et phytos

La MSA de Maine-et-Loire a reçu le trophée de la carte d’achat qui récompense les démarches de modernisation, de simplification et de dé-matérialisation des échanges commerciaux. Il s’agit d’une reconnaissance pour cette caisse qui a très largement mis en place ce moyen de paiement innovant, avec l’appui de l’Union des caisses nationales de sécurité sociale (Ucanss). La carte est utilisée comme outil de commande et de paiement pour des achats simples, répétitifs, de proximité ou sur Internet. Les équipes extérieures en disposent également, ce qui facilite leurs déplacements et génère des

Les élus de la MSA de Picardie ont décidé de sensibiliser les jeunes à la prévention santé, en initiant une action dans un éta-blissement de l’enseignement agricole, sur deux thèmes : la consommation d’alcool et l’utilisation des produits phytosanitaires.Le 9 avril, lors d’une semaine dédiée à la prévention santé au lycée Robert-Schuman de Chauny (Aisne), 60 élèves de 1re et de 2de professionnelles ont suivi les interventions d’un médecin de ville et d’un conseiller en prévention de la MSA. « Il ne s’agissait pas de livrer l’information de façon magistrale, explique Sylviane Houde, animatrice de l’échelon local de la MSA, mais de mettre en place une animation relativement attractive dans le sens de la communication et des échanges avec les jeunes. » Au programme : un court-métrage de pré-vention contre les dangers de l’alcool au volant, Comme un goût amer, réalisé par des jeunes suivis par la mission locale de Thiérache ; une sensibilisation du docteur Dominique de Muizon, de Chauny, spé-cialisé en addictologie, sur le thème de l’impact sur la santé ; deux témoignages de membres de l’association «  Alcool, écoute, joie et santé », de l’Aisne  ; une simulation grâce au logiciel de calcul du taux d’alcoolémie et d’évaluation du temps nécessaire pour reprendre le volant ; une présentation des risques phytosanitaires et des équipements de protection indivi-duelle (EPI), entre autres, par Reynald Fraisy, conseiller en prévention. Le taux de mortalité lié à l’alcool est deux fois plus élevé en Thiérache que dans le reste de la France. Un questionnaire de satisfaction a été adressé aux jeunes pour notamment déterminer leurs attentes en matière de prévention santé. Une nouvelle action est prévue dans un autre lycée agri-cole proche de Laon. —

En 2012, la MSA Sud Champagne et Groupama Aube ont organisé dans l’Aube, avec la mobilisation active de leurs réseaux d’élus, une campagne de sensibilisation sur le don de sang, d’organes, de tissus humains et de moelle osseuse. Son but : soutenir l’Établissement français du sang (EFS) Lorraine-Champagne (site de Troyes), le service coordination des dons et prélè-vements d’organes du centre hospitalier de Troyes, et l’association pour le don du sang bénévole de l’Aube, confrontés à un manque de donneurs, alors que la demande augmente.Au cours des 15 réunions qui ont eu lieu de mai à novembre, les représentants de ces structures ont présenté, à près de 400 personnes, les besoins, les conditions pour être donneurs ou être prélevés… Cette année, la MSA poursuit cette démarche en Haute-Marne, pour épauler les services de coordina-tion hospitalière des dons et prélèvements d’organes des centres hospitaliers de Langres, Chaumont et Saint-Dizier, l’association pour le don d’organes et de tissus humains (France Adot 52), l’union dépar-tementale de la fédération française pour le don de sang bénévole et l’ESF Lorraine-Champagne (sites de Chaumont et de Saint-Dizier). 12 réunions sont programmées. Article complet sur : www.lebimsa.fr —

MIDI-PYRéNéES SUD /

MUtUALISER AvEC LA CAf

c’est le nombre d’allocataires de la Caf accueillis en 2011 sur l’agence MSA de Carbonne ouverte deux jours par semaine, soit 10 % du total des visites. Depuis plus de deux ans, une convention de partenariat lie la MSA Midi-Pyrénées Sud et la Caf Haute-Garonne, dans le cadre d’une mutualisation des moyens et des compétences. Elle s’applique aux permanences de la MSA dans les communes de Bessières, Caraman et Carbonne, trois territoires ruraux. Le 1er trimestre 2013 indique une augmentation sensible de cette fréquentation, ce qui démontre que la population s’approprie peu à peu ce nouveau service. La nature des visites reste variée (renseignements, remise de documents, constitution ou dépôt de dossiers…). Le service à l’adhérent est au cœur des préoccupations des deux organismes. C’est pourquoi un partenariat du même type est envisagé avec la Caf du Gers.Plus d’infos sur : www.lebimsa.fr

SUD ChAMPAGNE /

Don de soi, don de vie

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économies de fonctionnement (carburants). La carte simplifie la chaîne de dépense, de la com-mande au paiement, par la dématérialisation des données de facturation et l’intégration de dispositifs de contrôle et de paiement. Délivrée par une banque, elle permet aux agents qui en sont titulaires de régler directement leurs achats auprès de fournisseurs préréférencés ou équipés d’un terminal de paiement électronique. Article complet sur : www.lebimsa.fr —

Article complet sur notre site.

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BOURGOGNE« CôLON tOUR »LE 18/06. Le cancer colorectal se place au deuxième rang des cancers les plus meurtriers. Pourtant, dépisté à temps, il se guérit dans neuf cas sur dix. La caisse régionale de sécurité sociale minière (Carmi) et la ville de Montceau-les-Mines, auxquelles se sont associés nombre de partenaires – dont la caisse régionale MSA de Bourgogne – organisent une action de promotion du dépistage qui donnera l’occasion de « visiter » un colon géant pour comprendre comment évoluent les différentes lésions intestinales. Un médecin et des représentants des caisses d’assurance maladie seront présents pour répondre aux interrogations du public.—MAYENNEfORUM BIEN vIEILLIR LE 04/07. Le forum « Bien vieillir dans l’agglomération lavalloise » se tiendra le jeudi 4 juillet à la salle polyvalente de Laval. Au programme : stands ouverts de 10 h à 18 h 30, ateliers, théâtre, expos, puis une conférence à 20 h sur le thème « La retraite, une seconde vie ». Entrée libre. Plus d’info : www.msa-mayenne-orne-sarthe.fr —ILLE-Et-vILAINE27E éDItION DU SPACEDU 10 AU 13/09. Le Space, 2e Salon mondial professionnel dédié aux productions animales, se déroulera du mardi 10 au vendredi 13 septembre, au Parc-Expo de Rennes-Aéroport. www.space.fr —INDRE-Et-LOIRESYMPOSIUM INMALE 20/09. L’Institut national de médecine agricole (INMA) organise, au centre des congrès de Tours, en partenariat avec l’Institut de médecine du travail du Val-de-Loire (IMTVL), un symposium « Travail et risque respiratoire ». Programme et bulletin d’inscription sur le site de l’INMA : www.inma.fr —

LANGUEDOC /

Mission parlementaire et « chibanis »Les « chibanis », cheveux blancs en arabe dialectal, ce sont les vieux immigrés maghrébins. Beaucoup d’entre eux travaillaient dans le monde agricole. Ils font actuellement l’objet d’une mission d’information parlementaire, présidée par le député de Moselle, Denis Jacquat. Elle est chargée d’étudier les difficultés auxquelles cette population est confrontée (droits, soins, logement, isolement…), puis de formuler des propositions visant à améliorer sa situation. Le 8 avril, la mission parlementaire faisait étape à Nîmes, dans le Gard, département enregistrant une proportion importante de « chibanis », pour une audition de terrain. À la MSA du Languedoc, elle était reçue par Olivier Gibelin, son président, accompagné par Françoise Dumas, députée du Gard, en présence de collaborateurs des services sociaux, retraite et de l’accueil aux adhérents. Des immigrés âgés avaient été conviés. Barrière de la langue, délais trop longs pour obtenir des documents, complexité du droit, isolement en milieu rural… Ils

ont témoigné des problèmes rencontrés. Néanmoins, certaines réponses ont pu être apportées : médiation linguistique, définition d’un critère de fragilité pour un accompagnement adapté, accueil individualisé… Mission à suivre. —

de leur grande satisfaction sur ce type de démarche, tant pour l’infor-mation sur les services en ligne ou les réponses aux questions santé ou famille posées aux correspondants à l’accueil, que pour la rencontre avec le Dr Pascale Morel-Vulliez à l’espace « café bleu » du stand prévention.

Mieux se comprendre, mieux se connaître, prendre le temps d’échanger en allant à la rencontre de ses adhérents… Ce sont les objectifs que la MSA Ardèche Drôme Loire s’est fixés, en souhaitant développer ce type de rencontres dans d’autres entreprises de son territoire. —

ARDÈChE DRôME LOIRE /

À la rencontre des adhérents Le 9 avril dernier, un stand de la MSA Ardèche Drôme Loire était installé dans la salle de restau-ration du Crédit agricole Sud Rhône Alpes, à Valence. Une action dont le but était d’informer les salariés pendant la pause déjeuner. Dix collaborateurs MSA ont participé à l’opération, en présence d’Anne-Laure Torresin, directrice adjointe à la MSA Ardèche Drôme Loire, et de Laurent Babut, directeur des ressources humaines au Crédit agricole Sud Rhône Alpes.Trois thèmes étaient déclinés sur autant d’espaces d’échanges : l’utilisation des services en ligne, l’offre de protection sociale et la prévention du cancer colorectal. La distribution d’un questionnaire à tous les salariés a permis de tester leurs connaissances du site Internet de la caisse. Un bon « café offert » et des invitations verbales à venir rejoindre le stand après le dessert ont attiré de nombreux adhérents. 150 salariés du Crédit agricole ont répondu présents et ont fait part

© MSA du Languedoc

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EN RéGIONS

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vIE DE L’INStItUtION

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SEMAINE SPéCIALE SUR RCf « LA MSA Et LA fAMILLE »Du 17 au 22 juin 2013, les experts de la MSA proposent sur les ondes de RCF une série de rendez-vous pour mieux comprendre l’action de la MSA vers les familles, des aides aux parents au suivi santé de l’enfant. Au menu : des chroniques quotidiennes, diffusées du lundi au vendredi à 7 h 27 et à 13 h 07, et une émission d’une heure, le samedi à 16 h, qui traitera de la famille en milieu rural afin de présenter les solutions, les avantages et les spécificités pour ces familles sur les territoires. Programme détaillé sur : www.msa.fr et www.lebimsa.fr

RECOURIR À UN PREStAtAIRE DE SERvICES

LA MSA DEUx fOIS PRIMéELes Morsures invisibles a remporté le prix du jury Web-Institutionnel au Web Program Festival de La Rochelle, le 28 mars 2013. Cette vidéo présente le dispositif mis en place par la MSA Ardèche Drôme Loire pour accompagner les éleveurs touchés par les attaques de loup. Distinction également pour De la vigne à la cave : grand cru prévention qui a remporté le prix du jury le 22 mars dernier aux 1res rencontres Villermé de Montpellier, festival du film sur la santé et la sécurité au travail. Ce film reprend toutes les grandes étapes de la viticulture : la taille de la vigne, l’épamprage, l’ébourgeonnage, les vendanges et le travail de cave.

Les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole sont de plus en plus nombreux à faire appel à des prestataires de services pour déléguer tout ou partie de leur production à des travailleurs occasionnels. La MSA renforce son dispositif d’information pour leur rappeler leurs droits et devoirs lorsqu’ils y ont recours. Notamment avec un nouveau service en ligne,

« Vérifiez l’authenticité d’une attestation », accessible sur les sites Internet des MSA, qui permet de vérifier que le prestataire (affilié au régime agricole) est bien en règle vis-à-vis

de ses déclarations sociales et du paiement de ses cotisations. Ce service ne concerne que les prestataires français. Plus d’info : www.msa.fr

La MSA a réalisé une synthèse nationale sur les troubles musculo- squelettiques (TMS) des actifs agricoles (salariés et exploitants) pour la période 2006-2010. Ceux-ci représentent 92 % du nombre total de maladies professionnelles sur cette période (95 % pour les salariés et 85 % pour les non salariés). Selon les données de l’obser-vatoire des TMS, aucun secteur professionnel n’est épargné. Le canal carpien est la localisation la plus fréquente (plus du tiers des TMS avec et sans arrêt). Les TMS de l’épaule affectent plus d’une personne sur cinq et sont en aug-mentation chaque année. Pour les salariés, les secteurs les plus touchés, en nombre de TMS, sont la viticulture, le traitement de la viande des gros animaux et les cultures spécialisées, et en fré-quence, le traitement de la viande de gros animaux et le traitement des viandes de volailles. Pour les non salariés, et plus précisément pour les exploitants agricoles, les secteurs les plus concernés, en nombre de TMS, sont l’élevage

bovins-lait, les cultures et élevages non spécialisés, la viticulture et les cultures céréalières et industrielles, et en fréquence, l’élevage de volailles et de lapins. Outre la santé des individus, les répercussions sociales et finan-cières sont telles qu’elles peuvent mettre en péril la santé économique

des entreprises. Les TMS sont devenus un enjeu majeur de pré-vention pour les entreprises et pour les services de santé-sécurité au travail et, plus largement, un enjeu de santé publique. L’étude peut être consultée sur le site : http://references-sante- securite.msa.fr —

5,5 millions de ressortissants au régime agricole au 1er juillet 2012

Les troubles musculo-squelettiques des actifs agricoles radiographiés

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Ò Voir bibliographie p.63

LIVRE BLANC

Pour une

santé accessibleAUX PERSONNES HANDICAPÉES MENTALES

Pour un nouveau projet social local

La santé des jeunes passée au crible

ACCÈS AUx SOINS DES hANDICAPéS MENtAUxL’Unapei vient de publier dans un Livre blanc ses propositions pour faciliter l’accès aux soins des handicapés mentaux. Les ruptures dans le parcours de santé sont fréquentes en raison d’une offre de soins insuffisante (qualitative et quantitative), mal coordonnée, aggravée par le manque de liens entre les acteurs de la santé (sanitaires et médico-sociaux), par leur méconnaissance des différentes structures et par la faible reconnaissance des aidants naturels et professionnels. Les propositions de ce Livre blanc (à télécharger sur www.unapei.org) s’adressent à l’ensemble des acteurs et des structures intervenant dans le parcours de santé de la personne handicapée.

L’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) vient de publier les résultats de son étude sur la santé des 15-30 ans. Consommation de tabac, d’alcool, alimen-tation ou sommeil, l’institut dresse le portrait-robot de la santé des jeunes. Sur le front des bonnes nouvelles, on notera l’optimisme de la jeune génération, puisque 96 % d’entre eux se déclarent en bonne santé. Un chiffre encoura-geant mais en contradiction avec certaines de leurs habitudes. L’INPES relève notamment 44 % de fumeurs parmi les 15-30 ans dont 36 % de réguliers (+ 3 % par rapport à 2005). Une triste accoutumance qui s’accompagne d’habitudes alimentaires de plus en plus chaotiques. Plus de 26  % des jeunes fréquentent un fast-food au moins une fois par semaine et ils sont de plus en plus nombreux à sauter un repas. Le petit-déjeuner en est le premier sacrifié. Par ail-leurs, les 15-30 ans consomment moins d’alcool quotidiennement que leurs aînés, mais les épi-sodes d’ivresse ponctuelle sont plus nombreux. Ces habitudes restent prises en connaissance de cause, puisque neuf jeunes sur dix se disent bien ou même très bien informés sur les dangers de l’alcool ou du tabac. Retrouvez toute l’étude sur le site : www.inpes.sante.fr —

Selon la fédération nationale des Safer (FNSAFER), les marchés du foncier rural ont enregistré une contraction en 2012, à l’exception notable des vignobles haut de gamme et des terres de grandes cultures dopées par les cours des céréales. Le prix des terres et prés libres a augmenté de 1,1 %, à 5 420 euros l’hectare, avec des résultats très hétérogènes selon le type de cultures. « Le retrait des acquéreurs non agriculteurs, la prudence des banques, la prochaine réforme de la politique agricole commune avec les perspectives de baisse des aides à l’hectare, l’augmentation du coût des intrants peuvent expliquer ce ralentissement. La stagnation des prix est plus notable dans les zones de polyculture-élevage et d’élevage », indique la FNSAFER.Les vignobles haut de gamme, portés par la demande mondiale en produits de luxe, atteignent de nouveaux sommets : + 21,5 % pour l’hectare en Champagne et +  10 % pour le Cognac. Le marché de la forêt, quant à lui, se maintient à un niveau élevé mais enregistre un repli de 1,5  % après une croissance de près de 20  % entre 2009 et 2011.www.safer.fr —

L’Odas (observatoire national de l’action sociale décentralisée) organise ses 9es rencontres nationales les 1er et 2 juillet 2013, au palais du Pharo à Marseille, sur le thème « Dialogues des cultures – pour un nouveau projet social local ». La crise sans précédent que nous traversons appelle de nouvelles réponses et, parmi elles, une orientation de l’action publique plus affirmée en direction du

renforcement des liens de proximité entre les habitants, les générations, les responsables locaux. Comment, dans ces conditions, définir un nouveau projet social local ? C’est l’enjeu de ces rencontres : à travers des conférences, des ateliers et la présentation de pratiques inspirantes, l’ambition de l’observatoire est d’enrichir la réflexion de tous les décideurs locaux… À cette occasion, seront également présentés les résultats de diverses études récentes de l’Odas sur l’optimisation des ressources affectées pour la préservation de la cohésion sociale.Pour connaître le programme détaillé et télécharger le bulletin d’inscription (le tarif adhérent est accordé aux membres de la MSA) : http://odas.net/Rendez-vous-9emes-rencontres —

Prix des terres agricoles

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AUtOUR DE NOUS

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Une éco-cabane intergénérationnelle

Lieu de rencontre pour les résidents et leurs familles, espace d’intimité ou support d’animation, cette « éco-cabane » est la concrétisation d’un enthousiasme collectif. elle a trouvé sa place dans le parc

du centre hospitalier de Mauvezin, dans le Gers : construite par une équipe intergénérationnelle avec des matériaux écologiques, elle a permis l’expression de nombreuses potentialités.

Cap sur l’Ehpad de Mauvezin pour son inauguration.

N ous voulions créer un lieu convivial et intime pour permettre aux résidents de l’Ehpad [établissement d’hébergement pour per­

sonnes âgées dépendantes] et à leurs familles de se retrouver à travers une réalisation pérenne. » Dominique Bernadot, animatrice et trésorière de l’association « Les rêves bleus » de l’Ehpad de Mauvezin (Gers), situé dans l’enceinte de l’hôpital local, retrace la démarche et le travail qui ont abouti à la sortie de terre d’une cabane dans le parc de l’établissement. Partenaire actif de la MSA dans le cadre d’un contrat de développement social territorialisé

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(CDST), l’association avait la volonté de répondre à l’amélioration de l’accueil des enfants venant rendre visite aux aînés. Une adhésion immédiate et un engouement collectif pour le projet ont conduit à la construction d’une « éco-cabane, assurée par les enfants de deux écoles, les Aînés ruraux du canton, des bénévoles du territoire, des élus MSA, les résidents encadrés et épaulés par le personnel, des patients de l’hôpital de jour du centre hospitalier spécialisé... » Œuvre commune, ce bâti a bénéficié d’une entraide de tous, ainsi que des conseils du collectif « Au pied du mur » pour la mise en œuvre des techniques de construction et l’utilisation des matériaux traditionnels :

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Page 10: P.09 UNE éCO-CABANE INTERGéNéRATIONNELLEdata.over-blog-kiwi.com/0/51/20/32/201306/ob_a9fadea1d81bafb6d578... · Rédacteurs : Christophe Gatschiné ; Jérémy Lemière Secrétaire

Pour améliorer l’accueil des enfants venant visiter les personnes âgées à l’Ehpad de Mauvezin, l’association d’animation «  Les Rêves bleus  » et la MSA Midi­Pyrénées Sud ont imaginé la création d’un lieu convivial, réalisé dans une optique intergénérationnelle et avec des matériaux écologiques.

Les enfants ont mis la main à la pâte.

bois, paille, argile... Des matériaux fournis en grande partie par des habitants : l’un a donné la paille, un autre la terre, la famille d’un résident a offert des meubles pour l’aménagement intérieur...

Utilité socialeAvant, il a bien entendu fallu mobiliser, étudier la faisabilité, prendre des contacts, accomplir des démarches indispensables (devis, contact avec l’urbanisme, recherche de financements...), impliquer les différents partenaires à ce projet collectif, distribuer les rôles. Florence Turini, assistante sociale de la MSA Midi­Pyrénées Sud, a assuré cette mise en œuvre avec l’association « Les Rêves bleus ». Elle souligne l’« utilité sociale » ressentie par l’ensemble des par­ticipants qui ont apporté, chacun à leur mesure, leur pierre à l’édifice — une pierre toute symbolique... puisque la construc­tion est réalisée à base de bois, de terre, de paille et d’eau. « À côté des bénévoles, les enfants de deux classes ont apporté leur énergie, mélangeant la terre, la paille et l’eau, et remplissant les murs de bois avec le torchis préparé. »Le jour de l’inauguration, ils sont tous là : les résidents accompagnés du personnel de l’établissement, le directeur de l’hôpi­tal qui souligne le «  modèle partenarial

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exemplaire et la démarche de développe-ment durable choisie  », les élus locaux, des élus et salariés MSA, les bénévoles, les enfants... Entre leurs échanges avec les personnes âgées, ceux­ci racontent leur participation à la construction. Et c’est à eux aussi que revient le privilège de couper le ruban ! Si « les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petites cabanes font les grands bonheurs », déclare Yvon Montané, le maire de la commune. Car, tout de suite, le lieu a été investi par les résidents et leurs familles : but de promenade dans le parc de l’établissement, la cabane est aussi un espace d’intimité, hors du milieu de soin (voir, en page 12, le témoignage de Thomas Martineau, psychomotricien et président de l’association « Les Rêves bleus »).Pour Martine Fabre, sous­directrice à la MSA Midi­Pyrénées Sud, « l’action sociale collective se matérialise par des réalisations de ce type, concrétisation de la démarche de solidarité, de développement durable et citoyenne qui a prévalu, réunissant aînés,

Régis Discors souligne que « la majorité des résidents de

l’Ehpad ont été agriculteurs ou ont des relations familiales dans l’agriculture. La MSA a participé et soutenu le projet, intéressant notamment parce qu’il permet de tisser un lien entre les générations et de faire perdurer un contact entre enfants et personnes âgées. Si ce lien n’est pas maintenu, un risque de coupure existe une fois que les personnes âgées sont admises en maison de retraite ou en hôpital. Sur ce type de réalisation, il est important que les élus s’engagent. L’un d’entre nous s’est particulièrement investi dans la construction ».Agriculteur sur la commune, Régis Discors, préside l’échelon local de Cologne, Mauvezin, Grimat, L’Isle-Jourdain.

Ne pas rompre les lieNs

www.lebimsa.frRetrouvez l’intégralité du reportage photos sur notre site.

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Objectif de l’éco­cabane : favoriser les rencontres entre jeunes et moins jeunes à travers une réalisation pérenne.

Privilège pour les enfants ayant participé à la construction : c’est à eux que revient l’honneur de couper le ruban pour inaugurer le lieu.

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jeunes et écologie ». Un projet au service de la création de liens, qui s’est appuyé sur une dynamique d’ensemble, avec la participation active des acteurs locaux et de la population. « Le diagnostic réalisé dans le cadre du CDST avait mis en lumière ce besoin de lien social et d’initiatives pour les jeunes et les per-sonnes âgées, précise Stéphanie Grenier, responsable d’action sanitaire et sociale à la MSA Midi­Pyrénées Sud. Il est notamment à l’origine de ces échanges intergénérationnels à Mauvezin, mais aussi de la mise en place

Une maison de santé dans la communeà Mauvezin, une maison de santé pluri­professionnelle a ouvert ses portes en janvier 2013, à l’issue d’un projet porté par les professionnels de santé du ter­ritoire et par la mairie, et accompagné par la MSA Midi­Pyrénées Sud. Cette maison regroupe en un même lieu des professionnels de santé libéraux – mé­decins, infirmières, kinésithérapeutes, pédicure­podologue, psychologue et diététicienne – ainsi que les services sociaux du conseil général, de la MSA et du centre communal d’action sociale, dans l’optique d’une large coopération (médicale mais aussi médico­sociale) au bénéfice des patients.

d’un centre social rural sur la commune de Cologne — lieu d’animation, d’information et de coordination, dont la MSA Midi-Pyrénées Sud continue d’être partenaire dans le cadre d’une convention. » Grâce à cette mobilisation collective, un point de rencontre et de détente s’offre maintenant aux résidents. Tout à côté, un poulailler a été construit, fournissant l’occasion d’une animation supplémentaire. Et l’idée d’un jardin thérapeutique fait maintenant son chemin... — Gildas Bellet

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Florence Turini, assistante sociale qui a mis en œuvre le projet, entourée de Régis Discors, président de l’échelon local (à gauche), et d’Alain Diana, qui a réalisé la charpente (à droite).

À côté de la cabane, un poulailler a été construit, fournissant l’occasion d’une animation supplémentaire. Et l’idée d’un jardin thérapeutique fait maintenant son chemin...

Une éco­cabane avait déjà été bâtie par une école, idée que nous avons reprise. En la construisant dans le parc, nous avons créé un espace d’intimité, symboliquement hors du milieu hospitalier. Et depuis le premier jour, elle a été investie par les résidents qui s’y retrouvent et discutent.C’est une réalisation qui s’inscrit dans une action sur

le long terme. Elle a permis de créer des liens entre les élèves de deux écoles et les personnes âgées. Un poulailler a aussi été installé à côté et nous réfléchissons à la création d’un jardin thérapeutique. L’implantation de cette cabane incite les gens à sortir, à marcher. Cela génère des discussions et des relations sociales. En tant que psychomotricien, j’y vois donc beaucoup de bienfaits : la stimulation du mouvement pour en prévenir le déclin, donc un intérêt sur le plan moteur, mais aussi au niveau cognitif et social. Et une bulle d’air pour sortir de l’hôpital. —

TémoignageThomas Martineau,

psychomotricien, président de l’association « Les Rêves Bleus »

L’association d’animation de l’Ehpad avait l’idée de créer un lieu de rencontre pour les résidents et leurs familles.

Le jour de l’inauguration, ils sont tous là : les résidents accompagnés

du personnel de l’établissement, le directeur de l’hôpital, les membres

de l’association « Les Rêves Bleus », les élus locaux, des élus et salariés MSA,

les bénévoles, les enfants...

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« Habiter mieux », encore mieux

« L’enjeu, c’est de faire de la lutte contre les logements énergivores et les passoires thermiques une priorité nationale », déclarait en mars dernier Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Le programme « Habiter mieux » va donc devoir faire encore mieux. En France, 3,8 millions de ménages consacrent aujourd’hui plus de 10 % de leurs ressources à régler leurs factures d’énergie (chiffres Insee). Lancé en octobre 2010, le dispositif d’aide à la rénovation thermique de logements privés fait l’objet d’un premier bilan d’étape. À ce jour, un peu moins de 22 000 ménages — représentant environ 51 000 personnes — se sont engagés dans la démarche. Les deux tiers des bénéficiaires disposent de ressources très modestes et 40 % des logements rénovés sont situés dans une commune rurale. L’objectif initial fixé par l’État tablait sur 30 000 ménages aidés par an. « Les difficultés rencontrées pour cibler les bénéficiaires avant passage aux travaux de rénovation ne traduisent pas l’implication des partenaires », avance

La mSa s’est engagée dans le déploiement du dispositif national d’aide à la rénovation thermique de logements privés, « Habiter mieux », lancé en 2010, pour sept ans. à mi-parcours, le programme ouvre grand ses portes : repérages

renforcés, élargissement des aides, nouvelles conventions. Des avancées présentées lors d’une journée des correspondants habitat des MSA, qui s’est tenue le 4 avril, à la CCMSA.

Laëtitia Mirjol, responsable du programme « Habiter mieux » à l’Agence nationale de l’habitat (Anah). En mai 2011, le conseil central de la MSA conclut une convention nationale de partenariat avec l’Anah. Elle invite le réseau des caisses à s’associer au dispositif dans le cadre de contrats locaux d’engagements (CLE), signés au niveau départemental. La MSA apparaît comme un partenaire important en raison de sa connaissance des territoires ruraux et de son expertise des problématiques des propriétaires occupants

en milieu rural. Fin 2012, les caisses de MSA étaient signataires d’un CLE dans 78 départements (1). Engagées auprès d’autres partenaires comme les Pact, Habitat & Développement, les Carsat (caisses d’assurance retraite et de santé au travail)…, elles contribuent à l’information et à la communication, ainsi qu’au repérage et au signalement, à l’Anah ou aux opérateurs d’opérations programmées, des situations de précarité énergétique détectées.De même, elles participent à des opérations

programmées — Opah et programmes d’intérêt général, ou PIG — et au financement de l’ingénierie de travaux (réalisation des diagnostics thermiques).Enfin, les caisses sont amenées à financer directement les travaux, via les PAH — prêts légaux à l’amélioration de l’habitat — et les prêts sans taux d’intérêt ou à taux très faible. Des prêts ou des aides financières non remboursables peuvent être également versés au titre de l’action sanitaire et sociale.Sur le programme « Habiter mieux », un bilan qualitatif s’impose. Le gain énergétique moyen conventionnel obtenu à l’issue des travaux est de 38 %. Le programme exige un seuil minimum de 25 %. Le montant moyen des travaux est d’environ 12 500 euros lorsque le gain d’énergie est inférieur à 30 %. Il s’élève à près de 30 000 euros lorsque le gain est supérieur à 50 %, avec une part importante de logements « habitat indigne/très dégradé » dans cette tranche. La totalité des travaux réalisés vont générer une économie conventionnelle de 403 GWh, soit pas tout à fait 0,1 % de la consommation électrique française par an

« La subvention de L’anah s’éLève à 35 % ou 50 %, contre 20 % et 35 % précédemment »

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estimée à 500 000 GWh. Près de 90 % des logements aidés gagnent au moins une étiquette de classe énergétique, 21 % deux étiquettes, 7 % trois étiquettes. Près d’un ménage sur deux habite dans des logements achevés avant 1949, occupés aux deux tiers par des propriétaires disposant de ressources très modestes. La quasi-totalité des bénéficiaires habite une maison individuelle. Le montant total des travaux réalisés par des artisans et des petites entreprises sur l’ensemble du territoire est de 390 millions d’euros.C’est effectif : des mesures de renforcement du programme « Habiter mieux » ont été prises. Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, l’a annoncé le 9 avril dernier, lors des rencontres nationales de la précarité énergétique organisées par l’Anah. Ainsi, le dispositif est élargi à un plus grand nombre de propriétaires occupants (2) et il est qu’étendu aux locataires modestes par l’entremise d’une aide aux travaux pour les propriétaires bailleurs et les syndicats de copropriété en difficulté. Les bailleurs peuvent bénéficier d’une subvention de l’Anah (de 25 %) assortie d’une prime de l’État de 2 000 euros, à condition que les travaux entraînent un gain énergétique supérieur à 35 % et que le loyer soit conventionné sur 9 ans. Les copropriétés en difficulté

peuvent bénéficier d’une prime de 1 500 euros de l’État versée en complément de l’aide aux travaux de l’Anah et de l’aide individuelle de l’État, pour les mêmes conditions de gain énergétique. Parmi les propriétaires occupants, les aides financières aux ménages les plus modestes sont augmentées : la subvention de l’Anah s’élève à 35 % ou 50 %, contre 20 % et 35 % précédemment. Elle est complétée par une prime de l’État au titre des « investissements d’avenir » (3). L’aide de solidarité écologique (ASE) connaît également une augmentation pour atteindre un minimum de 3 000 euros. C’est un renforcement de la solvabilisation des ménages. Il n’y a donc pas d’avenants aux CLE existants. Avec les aides complémentaires versées par les différents partenaires, ce sont désormais entre 60 % et 100 % des travaux qui sont pris en charge par les aides publiques.Autre mesure : le repérage et la sensibilisation des ménages en situation de précarité énergétique sont renforcés grâce à la création de 1 000 ambassadeurs de l’efficacité énergétique d’ici à 2015, des emplois d’avenir s’adressant à des jeunes de 16 à 25 ans. Ces

ambassadeurs auront pour mission d’accompagner les ménages précaires les plus isolés, en allant à leur rencontre et en leur apportant l’information nécessaire sur la rénovation énergétique. Enfin, une nouvelle génération de CLE devrait voir le jour entre 2014 et 2017. Le programme « Habiter mieux » devrait concerner 50 000 ménages par an dès 2015. Il bénéficie d’une dotation de 1,35 milliard d’euros. L’objectif est d’aider en tout, sur la période 2010-2017, 300 000 propriétaires occupants aux revenus modestes à financer des travaux de rénovation thermique. —

Franck Rozé

(1) La non signature formelle du CLE ou d’un avenant ne signifie pas que

la MSA n’adhère pas au dispositif (Corrèze, Maine-et-Loire…).

(2) Par exemple, le propriétaire occupant ayant un revenu fiscal annuel

maximal de 23 881 euros en Île-de-France (17 057 euros antérieurement)

et 18 170 euros hors Île-de-France (11 811 euros antérieurement)

est désormais éligible. (3) Les « investissements d’avenir » sont

ceux engagés par le gouvernement pour permettre à la France d’augmenter son potentiel de croissance dans les

domaines de l’enseignement supérieur et de la formation, de la recherche,

des filières industrielles et des PME, du développement durable

et du numérique.

En savoir plus

www.anah.fr/habitermieux

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14 mai - juin 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

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Une journée Habitat à la MSA

Le 4 avril dernier, les correspondants habitat des MSA se réunissaient à la Caisse centrale. Ces collaborateurs sont les référents pour la CCMSA sur les questions d’habitat dans les caisses. Ils participent aux réunions d’information et aux groupes de réflexions thématiques. Ils transmettent les informations sur les actions et les problématiques locales. Ils répondent aux demandes d’information de la Caisse centrale et des autres MSA. Ils réceptionnent les informations et les diffusent dans le réseau. Outre les dernières avancées du programme « Habiter mieux », la dernière journée des correspondants habitat de la MSA a permis de présenter le guide méthodologique d’ingénierie de projet, Accompagner un projet d’habitat regroupé avec projet social, issu des travaux du groupe de caisses mis en place en 2011. Ces sujets ont été enrichis par la présentation de projets et d’initiatives menées par des MSA dans le cadre des projets « Sites habitat ».

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Laëtitia Mirjol, de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), et Michel Pelenc, directeur de la fédération nationale Habitat & Développement, participaient à cette rencontre.

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Soutien aux aidantS familiaux Une forte pression, tant physique que psychologique, pèse sur les épaules des personnes qui viennent en aide, pour les activités de la vie quotidienne, à un proche, qu’il soit âgé et dépendant ou dans une situation de handicap. Présence fréquente de problèmes de santé, augmen-tation de la consommation de médicaments, existence d’un risque de surmortalité… La reconnaissance des conséquences est relativement récente, mais le concept d’aide aux aidants se développe, comme à la MSA où les actions sur le terrain se multiplient. Florilège de quelques-unes, spécialement ciblées sur l'information, la formation et l'orientation vers les services, ainsi que sur la santé et le répit.

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Soutien aux aidantS familiaux

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Dossier

Super Zaidan :enfin le jeu !

Les aidants na turels ou familiaux ac-complissent quotidienne-

ment des missions très prenantes pour lesquelles ils ne sont pas toujours prépa-rés. Ces différentes tâches peuvent finir par porter atteinte à leur état de santé physique ou psychologique. Mais, pour un aidant, demander de l’aide ne va pas forcément de soi. « Avant de se décider à

un plateau : c’est un jeu ! Ou comment répondre à un besoin social en passant un bon moment entre amis.La partie a commencé. Chaque joueur incarne un personnage d’aidant  : papy Célestin, le septuagénaire isolé qui s’occupe de sa conjointe souffrant de démence  ; mamie Emma, qui a mis du temps à accep-ter de se faire épauler pour la prise en charge quotidienne de son mari ; Georges, le quinqua de la génération pivot, pris en étau entre son travail, ses petits-enfants et ses parents vieillissants ; Marie-Claire, la jeune retraitée dont la quasi-totalité du temps est partagée entre les gardes des petits-enfants et des parents en fin de vie ; et maman Martine, une trentenaire qui

Si les services d’aide aux aidants naturels existent, ils restent souvent méconnus. Pour y remédier, la MSA Loire-Atlantique - Vendée et des acteurs du maintien à domicile ont créé un jeu de société : Super Zaidan ! pousse tout aidant qui s’ignore à se révéler, tout en restant en bonne santé.

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pousser notre porte, ils ont déjà effectué un long parcours du combattant, constate Solène Séchet, coordinatrice du centre local d’information et de coordination (Clic) de Redon (Ille-et-Vilaine). Mais il est difficile de les toucher plus tôt parce qu’ils n’ont pas conscience de leur vulnérabilité et qu’ils disent tenir bon. » Sentiment de culpabilité, isolement, déni du besoin, refus de la personne âgée dépen-dante de se faire aider par un profession-nel… Les aidants naturels sont nombreux à repousser toujours plus loin les limites de leurs forces. Mais n’est pas super Zaidan qui veut ! Alors, pour éviter les situations de rupture, il faut imaginer des solutions innovantes. En voilà une qui est servie sur

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Celui qui saura Préserver la santé De son joueur, tout en aiDant, aura le Plus De ChanCe De gagner

ILS ont dIt… Le jeu Super Zaidan ! est né grâce à

l’opiniatreté de notre agent de dévelop-pement social local, Antoine Chauvin, grâce à la volonté d’agir en synergie des acteurs du terrain motivés par l’envie d’aider les aidants, grâce aux engage-ments financiers des partenaires et grâce à un groupe de fidèles, professionnels du social et bénévoles dont les délégués de la MSA et les Aînés ruraux.Jean-Marc Loizeau, président de la MSA Loire-Atlantique – Vendée

J’ai 65 ans et je me dis que si on veut que des choses se mettent en place, il faut qu’on s’en occupe. J’étais le seul élu à participer au comité de suivi. J’ai pu ainsi prendre part aux discussions en fournissant des éléments de connais-sance du terrain sur le thème des aidants.Lucien Chaussée, délégué MSA (1er collège)

Le jeu est né d’une réflexion collective. Sa création a nécessité, de la part de la MSA, une très forte capacité d’adapta-tion. On savait qu’elle en était capable mais à ce point et dans un domaine qui a priori lui est totalement étranger, cela doit être souligné. Michel Gourlaouen, directeur adjoint de la MSA Loire-Atlantique – Vendée

Toutes les situations des cartes « action » présentes dans le jeu sont issues du recueil des 22 entretiens menés par Solène Séchet auprès des aidants familiaux. Les élus de la MSA se sont mobilisés pour organiser des séances de test dans les clubs d’Aînés ruraux.Antoine Chauvin, agent de dévelop-pement social local de la MSA Loire-Atlantique – Vendée

Les aidants − un vocable utilisé par les professionnels, mais dans lequel les principaux intéressés ne se reconnaissent pas − parlent de leur recherche d’aides extérieures comme d’un parcours du combattant. Les dispositifs d’accom-pagnement sont pourtant nombreux. Ce jeu est un outil de sensibilisation efficace, excellent support aux échanges. Solène Séchet, coordinatrice du Clic de Redon.

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de panique. Le jeu est accompagné d’un Dico des infos, dans lequel figurent notam-ment les principaux sigles. On retrouve MDPH entre mandat de protection future et médiation familiale : la maison départe-mentale des personnes handicapées est le guichet unique pour toutes les démarches liées aux diverses situations de handicap.Tout en jouant, les aidants prennent non seu-lement conscience de leur qualité d’aidants et des moyens existants pour rester en bonne santé mais — et c’est là le double effet qui se coule — ils s’enrichissent mutuellement par les discussions qui s’engagent autour de la table. Cet aspect est d’ailleurs facilité dès qu’un joueur tombe sur une case où figurent deux triangles « oui » et « non » disposés tête-bêche. Il doit alors piocher une carte « d’accord/pas d’accord ». Les filles s’occupent plus souvent de leurs parents  : d’accord ou pas d’accord  ? À l’hôpital, les médecins sont toujours dispo-nibles. Faire la toilette de mon père, ça me gêne. Les aides à domicile, ça change tout le temps ! Tant qu’on n’est pas concerné, on ne peut pas comprendre. Il faut être pauvre pour être aidé… Une fois amorcés, les échanges se poursuivent bien au-delà de la partie. On peut faire le test chez soi : le « d’accord/pas d’accord », c’est comme le rire, c’est irrépressible.Et tout comme la diffusion qui est faite de Super Zaidan ! Mille boîtes ont été éditées. Dans un premier temps, la moitié du stock est distribué aux 32 Clic de Loire-Atlantique et de Vendée, et aux autres partenaires de terrain. Les Clic animent des parties de jeu auprès du public qu’ils rencontrent dans leur activité. Ils font office de centres de prêt de proximité pour les associations locales, les structures intéressées ou les personnes privées. L’autre moitié du stock pourra être vendue à prix coûtant à toutes structures ou personnes morales intéressées. Une centaine de Dico des aidants, une copro-duction de la MSA Loire-Atlantique – Vendée et du Gérontopôle autonomie longévité des Pays de la Loire, sont également distri-bués. On y apprend, entre autres, qu’une Marpa n’est pas un endroit où la soupe à la grimace est de rigueur, mais une maison d’accueil rurale pour personnes âgées autonomes qui souhaitent occuper un logement privatif en campagne et béné-ficier de services communs, comme la restauration ou la laverie. Encore de super zidées pour zaider les Zaidans. —

Franck rozé

doit concilier temps de travail avec des enfants en bas âge — dont l’un présente un handicap  —  et des parents en perte d’autonomie. Les dés sont jetés. Le but est de se déplacer sur les différentes cases du plateau de jeu pour accumuler un maximum de fleurs et de grains de café, signes de longévité et de solidarité. Le parcours est jalonné de lieux d’information et d’échange (Clic, mairies, caisses de retraite, bibliothèque, parc, stade…) et de lieux de prise en charge et de répit (Ehpad, MDPH, médecin, hôpi-tal…). Celui qui saura préserver la santé de son joueur, tout en aidant, aura le plus de chance de gagner. Pour acquérir des fleurs et des grains de café, plusieurs op-tions : des cartes « action », « challenge » et « chance ».

Mille boîtes éditéesTu ne trouves plus le temps d’aller chez le coiffeur mais tu as pris rendez-vous au Clic pour trouver un relais pouvant s’occu-per de ton conjoint ? Cette action te fait gagner deux fleurs et un grain de café. Si tu retrouves le mot qui se cache derrière cette suite de lettres — AACDHINP — le chal-lenge est réussi. Ton gain est d’une fleur. Et aujourd’hui c’est ton jour de chance : tu dois accompagner ton mari à l’hôpital pour ses soins. Comme la distance entre le parking et l’établissement public de santé est importante, tu as demandé une carte de stationnement auprès de la MDPH. Bravo ! Une fleur de plus. Auprès de quoi ? Pas

Plus d’infos et de photos sur notre site.

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Soutien aux aidantS familiaux

18 MAI - jUIn 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

Dossier

Aux petits soins Le 11 avril, à Douzy, dans les Ardennes, les aidants familiaux ont été conviés à assister à une table ronde. Pour qu’ils puissent s’informer, échanger et se ressourcer. Une façon de prendre soin d’eux.

N ous nous sommes occupés de ma mère qui était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Puis il a fallu nous résoudre à la placer dans un éta-

blissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes [Ehpad], parce que cela devenait ingérable. Mais elle ne s’y plai-sait pas et on culpabilisait : on a toujours l’impression qu’il n’y a que la famille qui peut s’occuper du malade, raconte Jacque-line Perche, présidente de l’association France Alzheimer Ardennes depuis 2011, année du décès de sa mère. Quand il y a un malade, c’est toute la famille qui souffre et qui a besoin d’aide. Mais les aidants ne sont pas toujours en capacité à en demander et à en recevoir. On n’est pas préparé à le devenir. » Elle conseille de « ne pas rester seul et de s’adresser à l’association. Il faut se rapprocher des autres familles pour partager ce que l’on vit ». Sur l’arrondissement de Sedan, l’association met à leur disposition une halte-répit accueillant des malades et permettant aux proches de disposer de temps pour eux. Elle leur propose « une formation pour mieux connaître la maladie et apprendre à se comporter avec un malade ».Cette bénévole a participé à la table ronde « Autour des proches », destinée aux aidants familiaux, pour qu’ils puissent s’informer, échanger et se ressourcer. Elle s’est déroulée le 11 avril, dans la salle des fêtes de Douzy, près de Sedan , dans les Ardennes. Le public est venu nombreux, puisqu’une centaine de personnes a répondu à l’invitation.

Beaucoup de réticence à accepter de l'aide« Le point de départ remonte à une demande d’information sur la maladie d’Alzheimer formulée par le réseau des élus MSA de Se-dan-Raucourt, retrace Caroline Charuel, animateur de l’échelon local à la MSA Marne Ardennes Meuse. C’était lors d’une réunion de l’échelon local qui analysait les besoins exprimés par la population. Les élus se sont associés avec ceux de l’échelon local de Carignan-Mouzon pour organiser une conférence en avril 2012, à Douzy. Animée

ont décidé d’organiser une table ronde sur l’aide aux aidants, avec des professionnels et des partenaires locaux. »Pour situer la problématique, Joëlle Fourreaux, responsable de mission per-sonnes âgées personnes handicapées au conseil général des Ardennes, indique que «  sur l’arrondissement de Sedan, 213 personnes sont reconnues en affection de longue durée pour cause de maladie d’Alzheimer et autres démences, par les régimes de sécurité sociale. Mais, d’après les enquêtes nationales, ce chiffre ne représenterait que 20 % des situations », beaucoup de malades n’étant pas diagnostiqués.Selon le Dr Damien Simon, médecin généra-liste et coordinateur de l’Ehpad de Carignan, « c’est une maladie encore taboue. Pour les proches, la plus grosse difficulté est de ne pas culpabiliser et de passer la main à des professionnels. Mais les familles éprouvent beaucoup de réticence à accepter de l’aide ou à placer le malade en hôpital de jour. Elles

par le Dr Marie-Paule Poncelet-Gochard, chef du pôle gériatrie au centre hospitalier de Sedan, avec l’association France Alzheimer Ardennes, la rencontre a attiré 65 partici-pants. Un an plus tard, pour répondre aux attentes des personnes y ayant assisté, les élus

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le bimsa MAI - jUIn 2013 19

ne se rendent pas toujours compte qu’elles souffrent et qu’elles s’épuisent. Souvent, elles se replient sur elles et ont honte. D’où l’utilité d’une rencontre comme celle d’aujourd’hui pour les informer. Nous sommes là pour les soulager et pour leur dire : prenez soin de vous, si vous voulez continuer à vous occuper de votre parent ». « Il faut faire le deuil du changement de personnalité du malade et des modifications qui s’opèrent dans la relation familiale, constate Karine Jumiaux, assistante sociale au centre hospi-talier de Sedan. C’est une situation difficile à gérer pour chaque membre de la famille et chacun réagit à sa façon. »

Prendre des temps de répit Marie-Paule Meunier, coordinatrice géron-tologique au conseil général des Ardennes, rappelle que pour soulager les aidants, « il existe des dispositifs d’aide à domicile : le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et l’hospitalisation à domicile  ». De son côté, Anne Guérin, travailleur social à la MSA, met en garde contre l’épuisement des proches et les incite à prendre des temps de répit. Elle note que « le secteur est bien fourni en placements temporaires. Certains Ehpad proposent des accueils en court séjour. Des aides financières peuvent également être accordées. Si la charge de

travail est trop lourde ou si l’aidant s’épuise, on peut l'accompagner ».Hélène Langlet, infirmière coordinatrice du SSIAD, explique que la Croix-Rouge française a ouvert un nouveau service, l’équipe spécialisée Alzheimer (ESA), au sein du SSIAD de Sedan : « Sur prescription médicale, un ergothérapeute peut venir au domicile du malade pour quinze séances, une fois par semaine. » Elle reconnaît que « tous ces services à domicile permettent d’alléger un peu la charge de l’aidant, mais que seul le placement du malade en établissement peut vraiment le soulager ».Constance Neyen est cadre de santé à l’Ehpad de Glaire, dans lequel « a été ouverte, en 2011, une petite unité d’accueil de jour (vingt lits) des malades d’Alzheimer, à la journée ou en semaine : c’est un lieu agréable, l’équivalent d’une maison, dans lequel on propose des activités aux malades pour les stimuler. Pendant ce temps-là, l’aidant peut s’accorder du répit ». Elle assure que « ce type de structure, c’est l’avenir ».Sachant que le malade ira de plus en plus mal, le Dr Simon et Jacqueline Perche recommandent d’envisager, en amont, un placement du malade dans une struc-ture  — en préparant un dossier et en visitant des établissements — plutôt que d’avoir à le faire dans l’urgence. —

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« Mon mari avait la maladie d’Alzheimer et il est décédé en 2010. Il avait com-plètement changé de comportement. Il souffrait de pertes de mémoire et d’orientation. Il ne pouvait plus écrire, lui qui avait été ingénieur. Il fallait que je sois toujours là, jour et nuit. Je lui ai trouvé une place dans un établissement belge. J’ai souffert d’isolement social. J’ai failli sombrer. C’est alors je me suis rapprochée de l’association qui m’a bien épaulée. » Elle aussi conseille de ne pas rester seul, « parce qu’on s’aperçoit qu’il n’y a pas que nous dans cette situation ».Geneviève Lepailler, bénévole de l’association France Alzheimer Ardennes.

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20 MAI - jUIn 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

Dossier

des caisses engagéesaccompagner, soulager et valoriser ceux qui partagent le quotidien de per-sonnes âgées constituent un domaine prioritaire dans lequel les caisses se sont largement investies. Depuis 2008, la CCmsa propose, à travers son offre contractuelle « soutien aux aidants familiaux sur leur territoire de vie », une démarche concrète de terrain qui vise à mieux structurer et mieux organiser les réponses apportées aux aidants familiaux, en les inscrivant dans la durée et dans la vie des territoires. 87 contrats d’action de soutien aux aidants familiaux ont été signés avec les caisses en 2009 et 2010. l’offre est reconduite et les caisses ont la possi-bilité de signer de nouveaux contrats jusqu’à la fin de l’année.

Une double finalité. Il s’agit de permettre aux aidants d’assumer leur rôle dans la durée, tout en préservant leur équilibre et leur qualité de vie, et de conserver le bien-être de la personne âgée en perte d’autonomie.

des préoccupations. Elles sont triples : privilégier la relation d’échange au sein du couple aidant/aidé ; maintenir les liens affectifs et prendre en compte les désirs de la personne aidée ; éviter la profes-sionnalisation de la personne aidante.

trois axes d’intervention. Les trois axes prioritaires sont : - la formation, l’information et l’orientation vers les services : il s’agit de permettre aux aidants de mieux se repérer, de mesurer leur investissement et de faciliter leur rôle ;- le soutien psychologique et au plan de la santé, en développant, d’une part, une offre qui permette de se rencontrer et d’échanger, de rompre l’isolement et de créer du lien, et des comportements favorables à la santé en vue de prévenir l’épuisement, d’autre part ; - le répit, ou apprendre à concilier vie personnelle et fonction d’aide, en pre nant du recul, en marquant des pau-ses ou en partageant des moments de convivialité. —

8 000 €c'est le montant versé

par la CCmsa dans le cadre d'une contractualisation

avec une caisse pour une durée de trois ans.

87contrats d'action ont été signés,

soit 26 MSA et 51 départements

concernés.

62 %des contrats sont encore en cours de réalisation

sur les territoires, en mai 2013.

Plus de 360

actions ont déjà été mises en place et/ou proposées par les caisses : 98 actions « répit »,131 actions « santé/soutien

psychologique » et 137 actions « formation/

information ».

repères

Soutien aux aidantS familiaux

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le bimsa MAI - jUIn 2013 21

objectif prévention santéDepuis 2008, l'un des trois axes de

prévention prioritaires de la MSA à destination des aidants familiaux concerne le soutien psychologique et la santé. En effet, si la problématique est reconnue, les facteurs de risque identifiés, les consé-quences sur la santé démontrées, la prise de conscience progresse lentement. Elle reste à se traduire dans les faits. C'est pourquoi, dans le prolongement des recommandations de la haute autorité de santé (HAS), une action spécifique est proposée aux caisses qui ont signé des contrats d’action de soutien aux aidants familiaux à titre optionnel. Les objectifs sont la prévention et la prise en charge des pathologies liées à l'aide, ainsi que la constitution d'un état des lieux de la santé des aidants. Une expérimentation est actuellement menée sur cinq sites (MSA Alpes du Nord, Côtes Normandes, Loire-Atlantique – Vendée, Nord-Pas de Calais et Sèvres-Vienne). Ce volet santé comprend une consultation spécifique de l'aidant, encadrée par deux ateliers psycho- éducatifs de groupe, comme suit :

AteLIer « InforMAtIon SAnté » : c'est une phase collective

éducative dont l'objectif est de sensibiliser les aidants aux risques médicaux liés à leur statut et de les inciter à participer à une consultation préventive dans le cadre de l'action. Le repérage des bénéficiaires se fait par le biais du service social de la MSA ou par requête informatique (1). L'atelier se décompose en une présentation, un dia-porama sur la santé avec une foca lisation sur «  le grand responsable  », le stress, suivi d'un échange puis d'une évaluation en deux temps  : un questionnaire sur la situation de l'aidant, la perception de sa santé, la mesure du fardeau et de ses répercussions ; une fiche bilan évaluant le ressenti et la satisfaction du participant.

ConSULtAtIon SPéCIfI­qUe : sur courrier d'invitation pour

les aidants et/ou les aidés de la MSA, et sur courrier d'incitation pour les aidants des autres régimes. Elle est réalisée par le médecin traitant et est prise en charge en tiers payant au tarif de 34,5 euros (1,5 C). La consultation cible les risques médicaux liés au stress, dont le dépistage est guidé par un questionnaire construit à partir des dernières recommandations de l'HAS. Elle est l'occasion de vérifier les éléments de prévention, tels que le calendrier vaccinal, la planification des examens de dépistage usuels (facteurs de risque cardio-vasculaire, cancers gynécologiques, digestifs, troubles sensoriels...). Le questionnaire de santé avec le bon d'honoraire est réadressé par

le médecin à la caisse, qui saisit les don-nées recueillies par l'examen, en vue de l'évaluation de l'action.

AteLIer « éChAnge SAn­té » : c'est une phase collective

psycho-éducative effectuée à distance de la consultation spécifique et dont l'objectif est de permettre aux aidants d'échanger sur leur santé. Il se compose d'une pré-sentation des membres du groupe et de l’atelier, d'un temps d'expression et d'une évaluation finale. —

(1) Requête ciblant les assurés ou ayants droit de 70 ans ou plus susceptibles d’être en situation d’aidé, en particulier les bénéficiaires de certaines prestations

de l’assurance maladie en lien avec les affections de longue durée pouvant entraîner un état de dépendance.

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22 MAI - jUIn 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

Dossier

C hez les aidants, deux profils se dégagent : il y a ceux qui nourrissent une relation très fusionnelle avec l’aidé et ne s’en éloignent sous aucun prétexte,

et ceux qui sont tellement épuisés par cet engagement au quotidien, qu’ils ont besoin qu’on les soulage pour prévenir tout risque de rejet, explique Gilles Fournier, directeur de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) « Le Mont des Landes », à Saint-Savin. Souvent les deux profils coexistent ou alternent. »De là est venue l’idée au comité de pilotage du programme de soutien aux aidants en Haute Gironde, auquel Gilles Fournier participe, de proposer un répit à la carte au couple aidant/aidé. Avec le choix laissé à l’aidant, d’une part, de venir seul ou avec la personne aidée et, d’autre part, pendant le séjour, de participer en solo ou avec l’aidé aux activités. Sur les 21 per-sonnes inscrites au séjour, on dénombre dix couples aidant/aidé !

La relaxation et le bien-être privilégiés« Le Mont des Landes » propose de l’héber-gement permanent ou temporaire, ainsi que de l’accueil de jour : six places réser-vées à des pathologies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer…). « Chez les couples qui ont survécu à ce type de pathologies, qui n’ont pas explosé, il se crée un attachement qui veut que l’aidant va s’occuper de l’aidé jusqu’au bout, poursuit Gilles Fournier. Certains ont bien compris que pour durer, il fallait savoir se ménager des phases de répit. D’autres non. Ils se mettent en danger. Cela peut aboutir à une hospitalisation. On a même vu des cas où c’est l’aidant qui décède le premier, d’épuisement. » Sur la base d’une enquête menée auprès d’une soixantaine d’aidants du territoire

répit : jamais sans mon aidéUn séjour sur mesure pour les aidants et les aidés, et non pas seulement pour les premiers d’entre eux, voilà l’une des initiatives accompagnées par la MSA Gironde sur le Pays de la Haute Gironde. En 2013, le programme de soutien aux aidants se renforce encore, sous l’effet d’un partenariat local hyperactif. Bienvenue en terre solidaire.

Soutien aux aidantS familiaux

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J’ai été délégué par le conseil d’administration de la MSA Gironde pour accompagner ce programme de soutien

aux aidants. J’interviens au niveau du CPASS (comité paritaire d’action sanitaire et sociale) pour défendre le financement de certaines actions. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont impliqués à nos côtés alors qu’ils n’avaient aucune obligation de le faire. Francis Largeaud, administrateur de la MSA Gironde et président du comité de pilotage

témoignage ZooM Une charte de solidarité

Elle a pour vocation de lutter contre l'iso-lement et de développer les solidarités et les services autour des retraités sur les territoires ruraux les plus isolés. La charte est le prolongement des actions menées sur l'aide aux aidants, une suite logique du programme engagé avec un élargissement à l'ensemble des retraités. Elle s'appuie, dans une dynamique de développement social local (diagnostic participatif, pistes de réflexions, actions et projets), sur toutes les réflexions en cours dans le champ gérontologique, conduites avec l'ensemble des par-tenaires. Cinq champs d'action à ce projet de territoire : le soutien au lien social et aux solidarités de proximité ; la valorisation des engagements et de l'expérience des aînés ; la prévention du vieillissement ; le développement ou le maintien d'une offre de services ou de structures de proximité ; le développe-ment d'une offre de santé de proximité. Sa durée est de trois ans.

par des professionnels de l’association de maintien, de solidarité et d'assistance à domicile de Haute Gironde (Amsad HG) et par Pome Onadja, conseillère technique de la MSA Gironde, à Blaye, les besoins ont été clairement établis. La relaxation et le bien-être de manière générale semblent avoir été privilégiés. Une réunion de pré-paration avec les aidants participants a ensuite permis d’affiner la programmation du séjour. Il aura lieu du lundi 30 septembre au mer-credi 2 octobre, au Vitalparc de Lacanau,

au bord de l’océan Atlantique. L’établisse-ment répond notamment aux exigences requises pour l’accueil des personnes han-dicapées. Des infirmières seront présentes sur place pour assurer le suivi des soins. Dans le cadre de la journée de solidarité, l’Ehpad « Le Mont des Landes » détachera du personnel aide soignant sur la totalité du séjour. La MSA Gironde participera au financement de l’opération sous la forme d’une subvention. Au menu : pension complète ; cours de relaxation en milieu aquatique, de sophro-

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LeS PArtenAIreS Les élus des communautés de com-

munes du Blayais, de l’Estuaire, de Bourg et de Saint-Savin, et les élus de la MSA Gironde.

Les associations de représentants des usagers : France Alzheimer (FA), France Parkinson, l’association des paralysés de France (APF), Générations mouve-ment (ex Aînés ruraux), et les aidants familiaux à titre personnel.

Les professionnels de santé et para-médicaux : le centre hospitalier de la Haute Gironde, l’association d’Hospi-talisation à domicile des vignes et des rivières (HADVR), le Réseau libéral de soins palliatifs et d'accompagnement en Libournais et Blayais (Relispal).

Les institutions (MSA, Carsat, Conseil général de la Gironde…).

Les établissements d’hébergement : Espace de vie et d’accueil de l’Estuaire (foyer EVA) et les Ehpad « La Chênaie » de Saint-Ciers-sur-Gironde, « Le Mont des Landes » de Saint-Savin et « Les Jardins d’Iroise » de Blaye.

Les services de maintien à domicile et d’aide à la personne : le Centre inter-communal d'action sociale (Cias) de Bourg, Blaye et Saint-Savin, Estuaire services à domicile (Esad), l’associa-tion d’aide à domicile du Cubzaguais, l’association de maintien, de solidarité et d'assistance à domicile (Amsad).

le bimsa MAI - jUIn 2013 23

souFFler, mais aussi PrenDre Du Plaisir ensemble

logie ; séances de massage ; promenades sous les pins  ; animations en soirée… « Pour que l’aidant puisse souffler un peu mais aussi pour que le couple prenne du plaisir ensemble ». Ce projet, grande première, est appelé à se pérenniser. Il vient compléter l’éventail des actions nouvelles ou reconduites en 2013 : - «  L’escale des aidants  » de Bourg-sur-Gironde, lieu de rencontre convivial en libre accès, dont l’accueil est orchestré par deux assistantes sociales de la MSA et de la Carsat, et qui se tient le deuxième mardi de chaque mois ;- les ateliers de formation «  gestes et postures », par groupes de 5 à 8 personnes guidées par une professionnelle de l’Amsad HG pour acquérir les pratiques de transfert et les bons gestes au quotidien (passer une personne du lit au fauteuil, l’aider à s’asseoir, la rehausser…) ;- la mise à disposition de supports d’infor-mation, à destination des professionnels sous la forme d’un annuaire électronique qui inventorie toutes les structures de Haute Gironde pouvant intervenir auprès des aidants ou des personnes âgées dé-pendantes, ou à destination des aidants eux-mêmes via le « Guide des aidants fami-liaux » (organiser le maintien à domicile, les droits, les alternatives au maintien à domicile…). À noter, la tenue d’un forum « Maladie, handicap, dépendance, vivre et vieillir en Haute Gironde », le 24 septembre, à Tauriac. Après deux précédentes édi-

tions réservées l’une aux professionnels et l’autre aux aidants, voilà que prend forme une troisième mouture qui réunira tout le monde. Sont prévus, outre les différents stands (services, aides financières, aménagement et adaptation du domicile, gestes et postures, espace répit, possibilité d’accueil…), une table ronde assortie de témoignages et une conférence-débat sur le thème de la protection juridique des majeurs. Pour permettre aux aidants de se rendre au forum, un service de transport sera mis en place. L’Ehpad « Le Mont des Landes » se propose également d’accueillir l’aidé sur sa structure pendant la rencontre.Toutes ces initiatives, fruit d’un « parte-nariat exceptionnel », ainsi que le souligne Francis Largeaud, administrateur de la MSA Gironde et président du comité de pilotage, s’inscrivent dans une démarche de développement social local (DSL). Un savoir-faire institutionnel qui prouve encore sa raison d’être. —

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Les membres du comité de pilotage, Aide aux aidants, se sont réunis le 22 mars à l'agence MSA de Blaye (Gironde).

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24 mai - juin 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

FOCUS

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Quels sont les risques pour la peau ?Le soleil est indispensable à la vie, mais il faut savoir en faire un bon usage et s’en protéger. Sinon, gare aux coups de soleil (qui peuvent aller jusqu’à une brûlure au 3e degré), au vieillissement accéléré de la peau et, plus grave, à l’apparition d’un cancer cutané. En effet, à trop fortes doses et de façon répétée, les rayons ultraviolets (UV) altèrent les cellules de la peau. Des mutations peuvent se produire et entraîner la transformation cancéreuse des cellules.

Quels cancers provoque le soleil ?Deux types de cancer  : le mélanome (10 % des cas) et les carcinomes (90 %). Leur nombre augmente régulièrement en France. Le mélanome est le cancer le plus grave, en raison de son très grand potentiel métastasique. Diagnostiqué tardivement, il guérit très rarement. Il touche plus de 9  000 personnes chaque année et il a provoqué 1 620 décès, en 2011, en France. Les carcinomes sont moins graves et plus facilement guérissables dans la majorité des cas. Cependant, diagnostiqués trop tardivement, ils peuvent entraîner des conséquences sérieuses.

Quelles sont les personnes à risque ?Celles à peau claire, les blonds et les roux qui ont des taches de rousseur (les coups de soleil répétés pendant l’enfance et/ou l’adolescence jouent un rôle important dans le développement, à l’âge adulte, des cancers de la peau). Celles ayant des antécédents familiaux de mélanome. Celles ayant de nombreux grains de beauté sur le corps. Celles travaillant en plein air — dont les agriculteurs qui travaillent l’été pendant les heures les plus chaudes — souvent sans se protéger (elles présentent un risque quatre fois plus élevé de développer un cancer cutané localisé sur les parties du corps les

il vaut mieux prévenir que guérir. Cet adage s’applique particulièrement au danger que représente le soleil pour la peau. La prévention passe par la protection.

Se protéger du soleil : une nécessité

Santé

plus exposées et non protégées : le visage, le cou, le dessus des mains et les avant-bras). Les adeptes du bronzage excessif, alors que quelques minutes par jour suffisent pour profiter des bienfaits du soleil.

Comment se prémunir contre les effets nocifs du soleil ?En se protégeant. Pour cela, éviter de s’exposer au soleil entre 11 h et 17 h, la période où les UV sont les plus intenses. Sinon, porter des vêtements couvrants et un chapeau à large bord, et prendre des pauses à l’ombre. Sur les zones non couvertes (visage, cou, main…), appliquer vingt minutes avant une crème solaire anti-UVA et UVB (indice de protection supérieur à 15). Renouveler l’opération toutes les deux heures ou plus souvent si l’on transpire ou après une baignade. Il faut penser à se protéger, même si le ciel est nuageux.Bon à savoir : les niveaux d’UV sont très élevés de mai à septembre ; l’eau et le sable reflètent les UV et en accroissent l’intensité ; à la montagne, les tempéra-tures baissent avec l’altitude, tandis que

le niveau des UV augmente. Penser à se protéger.

Quel autre moyen de prévention ?Le dépistage précoce. Les personnes à risque doivent s’auto-examiner la peau, de la tête aux pieds, tous les trimestres — pour les zones cachées (le dos, le cuir chevelu), se faire aider par un proche — et se faire examiner par un dermatologue au moins une fois par an. Si on repère un grain de beauté différent des autres, asymé-trique, à bords irréguliers, de coloration non homogène, de diamètre supérieur à 6 mm, qui grossit, change d’aspect avec le temps (un seul de ces éléments suffit), il faut consulter rapidement son médecin traitant qui orientera éventuellement vers un dermatologue. Si ce dernier identifie une tache brune ou un grain de beauté suspect, il proposera soit de le surveiller, soit de le retirer sous anesthésie locale, et de le faire analyser pour confirmer ou non le diagnostic. Plus un cancer de la peau est détecté tôt, meilleures sont les chances de guérison. —

Anne Pichot de la Marandais

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Depuis la plate-forme de télédépistage , les docteurs Fabien Guibal et Michel Baccard, deux des cinq dermatologues présents,

inspectent la photographie d’une lésion douteuse de la peau d’un patient, qu’un médecin de la MSA vient de leur transmettre pour avis. Il est équipé, comme ses autres confrères en région, d’un smartphone et d’un dermoscope (appareil optique per-mettant de grossir une lésion). L’agricul-teur de 57 ans présente une lésion asymé-trique — un des critères de suspicion d’un mélanome — sur la face postérieure de la cuisse. Les deux spécialistes, circonspects, ont tous les deux la main sur le menton. Il leur manque une information importante sur l’évolution du grain de beauté dans le

temps. Ils ne tarderont pas à l’avoir. « La téléexpertise médicale a déjà fait ses preuves, notamment dans les prisons, indique Fabien Guibal. Cela s’avère très formateur pour les médecins demandeurs. Par ce biais, les généralistes acquièrent des bases de der-matologie et deviennent plus autonomes. »

Message de préventionOrganisée en partenariat avec le syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), l’opération inédite a été portée par Franck Duclos, directeur délégué aux politiques sociales, et pilotée depuis la Caisse centrale par les départements prévention santé et valorisation des politiques sociales.Dix-sept médecins du travail et médecins conseils des caisses ont été formés par les professionnels du SNDV pour procéder à

Le 30 mai, à l’occasion de la 15e journée nationale de dépistage du cancer de la peau, la mSa ouvrait dix centres de télédépistage en région. Des clichés de lésions étaient transmis aux dermatologues de la plate-forme située à la Caisse centrale, à Bagnolet, pour avis médical.

Zoom sur la première opération de télédermatologie en médecine ambulatoire réalisée en France.

Le téLéDépiStage DanS La peau

un examen de dépistage. « Une consultation de premier recours, précise Luc Sulimovic, président du SNDV, avec un questionnaire sur les habitudes solaires, les antécédents familiaux, les motifs de la visite…, accom-pagné d’un message de prévention solaire. En cas de suspicion d’une lésion, l’image est envoyée de manière anonyme vers la plate-forme. La réponse est envoyée par mail en quelques minutes. Et le médecin sait quasi instantanément s’il doit adresser son patient à un confrère spécialiste. »

Rapide, fiable, économiqueEn dehors de la rapidité et de la fiabilité de l’expertise, le président du SNDV voit d’autres avantages à la télémédecine. C’est un moyen de contourner les déserts médicaux et de réaliser des économies en santé, notamment en matière de transport, puisque les consultations peuvent être effectuées par le médecin traitant au plus proche du domicile du patient. Selon lui «  la téléexpertise devrait être rémunérée comme un acte médical ». Une demande qui n’entrait pas dans le cadre de cette journée, et sur laquelle la MSA ne souhaite pas, à ce stade, prendre position.Ce jeudi 30 mai, près 300 adhérents de la MSA ont été reçus en consultation sur les dix centres de télédépistage. En tout, 156 dossiers ont été traités par la plate-forme. Quatre mélanomes ont été suspec-tés, soit environ 2,6 % des lésions exami-nées en téléexpertise. L’année dernière, dans l’ensemble des 300 centres ouverts pour la journée de dépistage, seuls 29 mélanomes avaient été repérés parmi 15 000 participants, soit 0,19 %.Le SNDV rappelle l’importance d’une détection précoce du mélanome, cancer très agressif dont la fréquence augmente très rapidement en Europe. —

Franck Rozé

Prévention

© Franck Rozé/Le Bimsa

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Les docteurs Fabien Guibal et Michel Baccard, dermatologues, en pleine inspection d’une lésion de peau douteuse, dans le cadre d’une téléexpertise.

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rencontresrencontres

Les Maisons FaMiLiaLes RuRaLes en congRès

Le congrès national des Maisons familiales rurales, qui s’est tenu les 12 et 13 avril dernier au Zénith de Rouen, abordait particulièrement le thème « Ensemble pour la jeunesse et les territoires ».

L’occasion de mettre en valeur les différents partenariats pour la jeunesse, dont celui qui lie, entre autres, la Msa et les MFR en Haute-normandie.

Les Maisons familiales rurales (MFR) et la MSA font partie d’une même grande famille : elles appartiennent toutes deux à la sphère agricole. Mais,

surtout, elles savent entretenir leurs liens de parenté au travers, notamment, de l’appel à partenariat. « J’ai 15 ans et j’explique la contraception sans risques aux autres », « Parlons ensemble de l’épanouissement au travail en prenant soin du mieux-être et de la sécurité  », « Aménagement d’une salle de classe en salle d’activités physiques  » ou encore « L’addiction aux écrans », par exemple, sont des thèmes travaillés par les MFR de Haute-Normandie et validés par la MSA dans le cadre du partenariat pour 2013. Les deux premiers ont d’ailleurs reçu la mention étoile, l’un pour avoir favorisé les

Jean-Pierre Capon a, par ailleurs, insisté sur le rôle et la présence des élus de la MSA. « Ils ont une bonne connaissance des territoires et ils peuvent juger, au côté du travailleur social de la MSA, du bien-fondé des projets présentés en fonction du contexte, a-t-il souligné. Leur présence au sein du comité de pilotage est le premier maillon de décision sur la pertinence d’un projet. » Stéphanie Hermay, conseillère en écono-mie sociale et familiale de la MSA Haute-Normandie, autre participante de la table ronde, est précisément revenue sur le rôle du comité de pilotage (Copil). Celui-ci est à l’initiative du projet et de la constitution du dossier de candidature. Il accompagne la mise en œuvre de l’action et réalise ensuite l’évaluation. Le Copil est une bonne illustration du travail partenarial. Il réunit les représen-

échanges jeunes/parents/grands-parents et la richesse partenariale, l’autre pour son ouverture à d’autres jeunes hors scolarité ainsi que pour la pertinence du choix du public cible et des messages véhiculés.

Réflexion sur l’engagementPrésent lors d’une table ronde sur le sujet, Jean-Pierre Capon, le président de la MSA Haute-Normandie, a évoqué la vigueur du lien qui unit la caisse et les Maisons familiales rurales depuis de nombreuses années. « C’est l’un des axes prioritaires de notre plan d’action sanitaire et sociale 2011-2015, a-t-il précisé. Il s’agit de continuer à apporter un soutien à des actions en direction des jeunes et de leurs familles autour des relations éducatives parents-adolescents, de promouvoir les potentialités des jeunes et leur ouverture vers l’extérieur. »

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tants de la MFR et de la MSA. À savoir : les membres de l’équipe pédagogique, pour la connaissance et l’accompagne-ment des jeunes ; les élus MSA, pour leur connaissance et leur implication sur le territoire ; les jeunes — selon Stéphanie Hermay, « il est même indispensable de les impliquer depuis la genèse du projet jusqu’à son évaluation pour les responsabiliser et les valoriser » — ; les parents, parce qu’ils participent à l’éducation des jeunes à tra-vers la vie en établissement ; les maîtres de stage et les partenaires locaux, selon les sujets  ; et le travailleur social de la MSA, qui se positionne comme référent pour l’ensemble des participants (rappel du cadre et des attentes de l’appel à par-tenariat, accompagnement du projet…). « On retrouve, à travers cette composition, la philosophie de l’appel à partenariat car il permet, dès le début du projet, de réunir les différents partenaires concernés pour

l’enrichir et permettre de développer une action réfléchie et pertinente  », résume Stéphanie Hermay. La réflexion sur la notion d’engagement était également au cœur de l’un des sept ateliers proposés à l’assistance en cours de journée. Avec une juste question  : comment, nous les adultes, pouvons-nous accompagner les jeunes vers l’engagement ? Les pistes avancées sont légion. Avec des formules choc : écoutez-les, montrez-leur,

guidez-les, laissez-les faire ; être et devenir premier de cordée (exemplarité des équipes éducatives et professionnelles qui savent susciter la prise de responsabilité et les vocations) ; un engagement réfléchi des adultes pour un engagement spontané des jeunes ; accompagner oui, mais sans faire à la place de… Au final, trois grandes directions semblaient émerger : l’exemplarité, l’écoute, l’accom-pagnement ; donner et faire confiance ; la transmission du « système MFR », qui permet aux jeunes de s’engager.Les 22 et 23 novembre prochain, parents, maîtres de stage et d’apprentissage, élus des territoires et salariés des MFR se donnent rendez-vous au Corum, le palais des congrès de Montpellier (Hérault), pour vivre les rencontres de la vie associative en Maison familiale rurale. On y reparlera d’engagement. —

Franck rozé

FaMiLLe, aLteRnance : vaLeuRs sûResLors de la première journée, Dominique Marnier, vice-président de Familles rurales,

présentait les résultats d’un sondage réalisé auprès de 270 jeunes des onze MFR de Haute-normandie, « On voulait vous dire ». Perceptions et attentes.

Le sondage a été réalisé à partir d’un panel de 163 filles et de 107 garçons. Des jeunes en for-mation 4e-3e de l’enseignement agricole, Capa, Bac pro, BTSA,

sous statut scolaire ou en apprentissage. Ils se sont exprimés sur leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis des adultes, de leurs formations et du monde qui les entoure. Premier enseignement : les jeunes des MFR interrogés aiment se sentir entourés de leur famille, ce qui les rend heureux et ce dont ils ont besoin avant tout. Viennent ensuite les amis et la formation en alternance. Pour 78 % d’entre eux, les relations avec la famille sont très bonnes et importantes, et pour 22 %, elles restent bonnes malgré les disputes. Avec les autres jeunes, les relations apportent ouverture, complicité, solidarité et soutien. Au sein des établis-sements, elles sont également synonymes d’apprentissage de la vie collective. Les jeunes reconnaissent trouver auprès des adultes des MFR — des surveillants aux équipes de direction, en passant par les moniteurs, entre autres — de l’aide pour leurs études, des conseils, de l’écoute et

Il Faut promouvoIr

les potentIalItés des jeunes et leur ouverture vers l’extérIeur.”

des encouragements. Ils souhaitent que les adultes les soutiennent, qu’ils comprennent leurs difficultés et qu’ils aient de l’ambition pour eux. Près de la totalité d’entre eux (98 %) pensent qu’être adulte, c’est « être responsable de soi et des autres ».

Prendre confiance en soiIls souhaiteraient tout d’abord que les adultes croient en eux, puis qu’ils apportent leur soutien et, enfin, qu’ils transmettent leur expérience. Justement, les maîtres de stage ou d’apprentissage leur permettent de découvrir, d’apprendre un métier, d’acquérir de l’expérience et d’être en relation avec le monde des adultes. Ils sont 38 % à considérer que ces relations rendent les études plus faciles ; 35 % que c’est une aide à construire ses projets et à prendre confiance en soi ; 32 % que c’est un apport de connaissances techniques. Enfin, ce que 95 % des élèves apprécient dans leur parcours de formation, c’est l’alter-nance, qui représente une aide précieuse pour la réalisation des projets. Après leur formation, 76,5 % envisagent de poursuivre une formation, 13,5 % d’entrer dans la vie

active et 10 % de créer leur entreprise. Ce qui plaît en priorité à ces jeunes dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’évolution technique et les nouvelles technologies. Mais, en contrepartie, les inégalités et les discriminations leur déplaisent : 46 % d’entre eux sont prêts à s’engager pour aider les autres et contribuer à un monde meilleur. —

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28 Mai - juin 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

rencontres

Les MFR paRtagent LeuRs RéaLisations

La fédération départementale des maisons familiales rurales (MFR) de Dordogne organise une restitution en public des travaux menés par les élèves, autour d’une thématique commune, dans le cadre de l’appel à

partenariat national Msa/MFR. cette année, les jeunes ont planché sur les relations intergénérationnelles. Foisonnement d’idées et ambiance assurée ! Rencontres et remise des prix à Périgueux.

Un JT agité... Transformés en grands reporters, en anima-teurs, les jeunes enchaînent les sujets. En arrière-plan, une carte du monde devant

laquelle la présentatrice en herbe lance les différents reportages. Pour les tournages en extérieur, chacun s’exprime avec un micro estampillé au logo de la MFR. Devant plus de deux cents personnes, sur la scène du centre départemental de la communication de Périgueux, Alice et Youna exposent leur projet. Leur groupe a rencontré des personnes originaires d’autres pays, dans le cadre d’un atelier organisé par un centre social. Les échanges ont servi de base

à un travail sur les fêtes dans différents pays : Kosovo, Maroc, Mayotte et Chine. D’où ce tour du monde des traditions ver-sion journal télévisé, très rythmé et plein d’humour. Les rires fusent dans la salle, où élèves, équipes pédagogiques, administra-teurs des MFR, parents et partenaires se retrouvent pour un temps fort de l’année

de scolarité : depuis deux ans, la fédération départementale des MFR organise une restitution en public des projets conduits dans l’année dans le cadre de l’appel à partenariat MSA/MFR.Autre présentation, également avec l’appui de la vidéo, pour les jeunes de la MFR de Thiviers. Judith, Océane et Sophie, en formation «  service aux personnes et aux territoires », racontent leur choix de travailler avec les enfants du centre de loisirs et les personnes âgées du club des aînés ruraux, qu’elles ont réunis à l’occasion d’un atelier cupcakes (mettant tout le monde ensemble en cuisine), de récits de vie (découverte de l’évolution de

une volonté de prIse

d’autonomIe et de responsabIlIté des jeunes.”

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rencontres

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l’école à travers le temps — comparaison des matériels, des matières enseignées, de la tenue vestimentaire, etc.) et de jeux... Des animations pour lesquelles elles disent avoir « pris conscience que beaucoup d’organisation et d’anticipation sont nécessaires  ». Leur plaisir est que « les Aînés ruraux souhaitent renouveler les échanges avec la MFR ». Pari gagné donc !Pour un groupe de jeunes en scolarité à la MFR de Périgueux, « l’intergénération, c’est aussi les relations avec des adultes en difficulté. Nous avons travaillé avec la Safed (secours aux familles en difficulté) dans l’objec-tif de créer un relationnel et de recueillir des récits de vie. Nous avons choisi d’apporter du bien-être — par des soins esthétiques  — à des personnes malmenées par la vie, pour installer un premier échange ». Puis, cer-taines, victimes de graves problèmes de santé, de violences conjugales, se sont confiées, ont raconté les épreuves qu’elles ont traversées. Confrontation à un monde adulte en proie à des parcours chaotiques.D’autres élèves encore sont arrivés à cette journée accompagnés de personnes ren-contrées dans le cadre de leur projet : sur scène, intervient par exemple Stewart, un Britannique venu s’installer en Dor-dogne, que Line, Ophélie et Alexia ont croisé dans le cadre d’un atelier français langue étrangère... Il y a aussi Thérèse, aide-soignante à la retraite, qui se raconte. Marjorie, élève à la MFR de Périgueux, se destine à cette profession ; alors, elle pose des questions, veut connaître les qualités à développer pour être une bonne professionnelle. Thérèse prodigue des conseils. Autre témoin, Claire, qui habite Périgueux et a travaillé 40 ans à la MSA. Elle veut donner aux jeunes un message d’espoir : « En 1973, on m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer. Ma vie a éclaté dans les secondes qui ont suivi, avec l’obligation d’abandonner mes projets. Mais, très vite, j’ai pensé qu’il fallait que je sois forte, que je guérisse. Il faut toujours lutter pour arriver à des résultats dans la vie. La maladie vous transforme mais vous rend plus fort. » Les passages sur scène s’enchaînent, distil-lant des expériences variées — 22 partenaires ont été impliqués sur l’ensemble de ces actions intergénérationnelles : associations, résidences pour personnes âgées, écoles, clubs de loisirs, centres sociaux, membres d’un verger thérapeutique pour des per-sonnes atteintes de la maladie d’Alzheimer... L’appel à partenariat a bien sûr permis de développer de nouveaux liens avec des

structures qui participent à la dynamique de leur territoire, mais aussi de conforter un engagement collectif, une ouverture, un lien direct avec la population, une volonté de prise d’autonomie et de responsabilité des élèves, recherchés par les MFR dans le cadre de leur projet éducatif. La théma-tique choisie a été aussi une opportunité de tordre le cou à l’idée d’une société de plus en plus individualiste.

Engagement, médiation et mise en relationUn foisonnement d’initiatives qui s’achève avec deux tables rondes organisées de bout en bout par des étudiants en BTS économie sociale et familiale, dans le cadre de la mise en pratique d’une méthodologie de travail apprise en cours. Souhaitant savoir comment l’intergénération est déclinée par divers partenaires des MFR, les jeunes ont d’abord réuni un jeune administrateur du Crédit agricole, la directrice d’une agence du Crédit agricole, Erick Laffargue, respon-sable d’action sanitaire et sociale à la MSA Dordogne, Lot et Garonne — site Dordogne, et un responsable de centre communal d’action sociale. Une occasion pour les

participants de parler de médiation, de mise en relation, d’engagement des jeunes sur les territoires de vie. Erick Laffargue a précisé que, « du fait d’un monde rural dispersé, isolé, le lien social et intergéné-rationnel est une priorité pour la MSA ». Il a livré aux jeunes quelques exemples d’initiatives mises en place pour favoriser ce lien : actions lors de la Semaine bleue, animations sur la prévention routière, prétextes à des moments d’échanges entre jeunes et moins jeunes, et à des transferts de connaissances, manifestation sur la parentalité en juin 2013 à Thiviers...La deuxième table ronde réunissait un animateur de l’Udaf et une thérapeute familiale qui a encouragé les jeunes à conti-nuer dans la voie de leurs travaux du jour. « Certes, entre générations, on a parfois du mal à s’écouter, et donc à se comprendre.

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Reportage photo complet sur notre site.

erick Laffargue,responsable d’action sanitaire et sociale, site de Dordogne.

Tous les ans depuis sept ans, nous aidons les MFR du département à bâtir leurs projets et les mettons en contact avec le travailleur social du territoire, qui est leur référent MSA et qu’ils interpellent ou non, selon leurs besoins. Trois maisons sont très rurales (Thiviers, Salignac et Vanxains),

une urbaine (Périgueux) et une péri- urbaine (Bergerac). Chaque année, les cinq éta-blissements du département répondent à l’appel à partenariat, autour d’un thème commun – témoin d’échanges et d’un bon dynamisme sur le territoire. À chaque fois, ils sont primés.Outre cet appel à partenariat national, lorsque des maisons montent des pro-jets à caractère social, elles peuvent nous solliciter. La MSA a, par exemple, appuyé les établissements pour l’achat de matériel dans la perspective d’un stage en Roumanie, pour l’aide à l’organisation d’une journée d’animation ou encore pour un soutien dans le cadre d’un voyage d’échange avec une MFR au Maroc. —

un bon dynamIsme

sur le terrItoIre.”

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Cinq projets ont été présentés en Dordogne dans le cadre de l’appel à partenariat MSA/MFR :

MFR Bergeracois-La Force : Rencontre à tout âge.

MFR Périgueux : Rencontre inter-générationnelle familiale.

MFR Périgord noir : Échanges entre générations. MFR Ribéracois-Vanxains : La relation parents-enfants. MFR Thiviers : Valoriser l’inter-générationnel dans un territoire.

Tous ont été retenus par le comité de validation national. Celui-ci a particuliè-rement remarqué le projet de la MFR du Périgord noir, associant un grand nombre de personnes de diverses générations, et celui de la MFR de Thiviers en raison des thèmes choisis pour les rencontres. Ils ont obtenu la mention « étoile », comme trois autres projets (deux en Haute-Normandie et un en Alpes Vaucluse), sur les 22 qui ont concouru au plan national cette année.

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rencontres

Mais sans s’en rendre compte, on partage des choses. La famille fait partie de notre socle, constitue nos racines. De la différence, on fait une complémentarité. »À la fin de la manifestation, Erick Laffargue et Annick Maurussane, vice-présidente de la MSA Dordogne, Lot et Garonne, ont remis les prix de l’appel à parte nariat MSA/MFR (voir encadré ci-dessous). « Notre partenariat avec les maisons familiales rurales n’est pas nouveau, a souligné Annick Maurussane. Nous avons décidé de les accompagner en leur offrant l’appui de travailleurs sociaux, disponibles pour épauler, si besoin, les jeunes dans leurs réalisations. Il y a une forte impli-cation dans le département : les cinq MFR ont présenté un projet et tous ont été retenus par le comité de validation national. Une dotation de 500 € est attribuée à chacun par la caisse centrale de la MSA. Pour montrer l’intérêt que nous portons à ces travaux, la MSA Dordogne, Lot et Garonne a décidé, depuis cette année, de doubler la participation : c’est donc une somme de 1 000 euros qui est remise aux établissements. Deux projets ont particulièrement été remarqués, obte-nant une « mention étoile ». L’an prochain, on pourrait faire mieux, avec un « cinq étoiles ! » —

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Daniel Benoist, directeur de la fédération départementale des MFR de Dordogne.

Daniel Benoist dirige la fédération dépar-tementale qui accompagne les maisons, les équipes et les personnels dans leur fonctionnement au quotidien. Elle a un rôle d’animation, une mission de développement, accompagne les conseils d’administration sur la politique de gestion de la structure, le projet d’association. C’est sous l’impul-sion de la fédération que « cette journée

annuelle départementale est organisée. Le point de départ a été l’appel à partenariat national MSA/MFR. Notre idée était de proposer un temps de rencontre entre les jeunes, avec une restitution commune de l’ensemble de leurs travaux. Pour chaque édition, les jeunes planchent sur une thé-matique unique – cette année les relations intergénérationnelles. L’an dernier, nous avions travaillé sur les réseaux sociaux.Aujourd’hui, après la présentation, deux tables rondes sont organisées par des étudiants de BTS en économie sociale et familiale, précédées par la communication d’une enquête qu’ils ont conduite auprès de 170 personnes. Puisque leur programme prévoit qu’ils doivent être en capacité de monter des forums et des événements – sur le fond et sur la forme – l’organisation et l’animation des débats leur sont confiées en totalité. » —

une journée entIèrement

pour les jeunes.”

Erick Laffargue, responsable d’action sanitaire et sociale (site Dordogne), et Annick Maurussane, vice-présidente de la MSA Dordogne, Lot et Garonne (à gauche), remettent les prix aux cinq MFR participantes.

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Morgane Dantec, conseillère en prévention, propose en ouverture de la première journée, une visite des différents stands. Ici, arrêt sur un stand où est présenté un chariot destiné à soulever les caillebotis en élevage de porcs, qui peuvent peser jusqu’à 300 kg. Pour que les éleveurs vivent mieux.

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touRneZ Le Dos au MaL De Dos

c’est avec cette accroche prometteuse et pleine d’espoir que la Msa d’armorique a convié professionnels et grand public à la deuxième édition du salon du dos qui s’est tenu les 31 mai et 1er juin à Landerneau. Deux jours, avec

conférences, animations et rencontre de professionnels porteurs de solutions afin de prévenir et soulager – au travail, à la maison ou dans les loisirs – un mal susceptible de toucher huit Français sur dix au cours de leur vie. visite guidée.

Une éleveuse de porcs souf-frant constamment du dos, en invalidité depuis deux ans, cherchant des issues pour améliorer sa vie per-

sonnelle, des professionnels du milieu agricole employeurs de main-d’œuvre, des élèves de la maison familiale rurale d’Elliant (Finistère) en formation agro- équipement, des particuliers... C’est un public aux profils variés qui arpente les allées du salon du dos, signe que ce mal n’épargne personne, que l’on soit jeune ou moins jeune. Pour conseiller les visiteurs, deux jours durant, et proposer des solutions pour leur apprendre à mieux prendre soin de leur dos et de leurs articulations, une trentaine d’exposants — liste sur notre site Internet www.lebimsa.fr — ont répondu à ce nouvel appel de la MSA d’Armorique (la 1re édition du salon avait eu lieu début 2010) : présence de spécialistes de l’univers de la

santé et du bien-être — médecins, sophro-logue, kinésithérapeute... — , présentation de matériel de manutention, matériel de bureau, méthodes de préparation physique (échauffements, étirements...) et de relaxa-tion, pratique sportive, conseils en matière de nutrition (le surpoids et l’obésite influant sur le mal de dos), démonstration d’outils pour l’entretien d’espaces verts, propositions de dispositifs médicaux, d’aménagements ergonomiques de postes de travail pour le maintien et l’insertion dans l’emploi des travailleurs handicapés...

solutions matériellesEt au cœur de ces stands, un espace détente permettant au public de faire une pause pendant sa visite. Aux commandes, deux infirmières récemment recrutées par la MSA, qui proposent à l’essai des sièges massants, en expliquent les différents ré-glages, échangent avec les visiteurs et

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«  Parce que les problèmes péri-articulaires, lombalgies et tendinites, sont légion chez les exploitants agricoles, les salariés et leurs employeurs, il fallait que la MSA s’y intéresse et que ce salon vienne compléter les nombreuses actions menées dans les établissements scolaires, les entreprises et les exploitations. Parce que ces mêmes problèmes concernent l’ensemble de nos concitoyens, il fallait que ce salon s’adresse à tous et que tout un chacun y trouve son compte, dans le travail, les loisirs ou à la maison. » Marie-Louise Hellequin, présidente de la MSA d’Armorique, inaugurant la manifestation en compagnie Patrick Leclerc, maire de Landerneau (à gauche).

Comment porter des objets, des charges, sans se faire mal au dos ? La troupe de théâtre «Impro infini» distille, avec humour, les messages sur les bonnes pratiques. Quatre règles à mettre en œuvre : se rapprocher au maximum de la charge ; rechercher l’équilibre ; fixer sa colonne vertébrale ; utiliser la force des jambes fléchies.

Diminution des tensions musculaires et nerveuses avec des séances de amma, technique de relaxation et de dynamisation japonaise basée sur l’acupuncture et qui se pratique à travers les vêtements. Un des outils de la gestion du stress.

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32 Mai - juin 2013 le bimsa www.lebimsa.fr

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délivrent des messages de prévention.Non loin, Didier Briand, formateur, a recréé sur son stand un poste de travail avec ordinateur et périphériques. Des questions qui se déroulent sur un écran interpellent le visiteur et donnent envie d’en savoir plus : faut-il incliner le clavier ? Un repose-poignet est-il souhaitable ? Pour quelle forme de souris opter ? Le travail sur écran est-il néfaste pour la vue ? Si celui-ci est à l’origine de pathologies liées à la posture assise, à la gestuelle sur le clavier et à l’utilisation de la souris, des solutions matérielles existent. « Reste que le confort sur le long terme n’est pas forcément possible. Une souplesse organisationnelle est nécessaire. Il faut ménager des pauses et éviter de garder la même posture plus de deux heures », précise-t-il.

un enjeu financier aussiL’environnement professionnel peut être le creuset de douleurs de dos et des articula-tions graves. Les conseillers en prévention de la MSA d’Armorique, tous mobilisés pour l’animation du salon, sont confrontés à ce type de situation dans le cadre de leurs échanges avec les entreprises du secteur agricole et agro-alimentaire, et des formations qu’ils organisent. Les chiffres sont très préoccupants : les TMS représentent 92 % des maladies pro-fessionnelles reconnues pour les actifs agricoles. Le syndrome du canal carpien est le plus fréquent (plus du tiers des TMS avec et sans arrêt). Postures de travail inadéquates, gestes répétitifs, manuten-tion de charges, vibrations, organisation du travail... peuvent notamment en être responsables, au côté du stress. Et si la chronicité s’installe, le handicap rend le maintien dans l’emploi problématique. Au-delà de l’impact sur la santé, l’enjeu financier est également conséquent pour l’entreprise et pour la société. Les lombal-gies génèrent un coût important, notam-ment en matière d’indemnités journalières. Des préoccupations longuement abordées par les spécialistes animant les conférences qui ont rythmé les deux jours de ce salon. —

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plus d’infos et de photos sur notre site.

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Focus suR Deux conFéRences

photos : gildas Bellet/Le Bimsa

Thierry Debuc, consultant, a animé une conférence sur le thème « Prévention des troubles musculo-squelettiques et organi-sation du travail. Comment agir au-delà de l’aménagement du poste ? ». Il observe une « explosion de cette maladie professionnelle. Mais elle n’est pas seulement liée aux gestes répétitifs et aux contraintes mécaniques. Beaucoup d’énergie et de moyens financiers sont déployés par les entreprises, les col-lectivités locales, l’État... mais les actions ont souvent été centrées sur la diminution des contraintes mécaniques. Vraisembla-blement, ce n’est pas suffisant. Alors quelle piste travailler ? »Pour illustrer son propos, Thierry Debuc prend l’exemple d’une entreprise condition-nant des portions de fromages. Confrontée à des souffrances de certains de ses sala-riés et ayant enregistré depuis quelques

années des TMS reconnus comme mala-dies professionnelles, elle a fait appel à lui pour y voir plus clair et engager une démarche globale de prévention. « Il s’agit d’une entreprise jeune. Installée au départ sur un marché de niche — avec une gamme restreinte et de grandes quantités à trai-ter  —, elle est aujourd’hui soumise à une forte concurrence. » Et, pour rester dans la course, les entreprises cherchent à réduire les coûts et/ou à proposer d’autres services (élargissement de la gamme, augmentation des volumes, réactivité...). Dans le cadre de cette évolution, les salariés n’ont pas changé d’activité, leurs gestes ne sont pas plus répétitifs aujourd’hui qu’auparavant, « mais la donne va changer ». Il précise aussi que le personnel est jeune et stable — « plus des deux tiers de l’effectif de production ont moins de 40 ans. 40 % de ceux-ci ont plus de 14 ans d’ancienneté ».Son analyse l’a notamment conduit à obser-ver que, dans l’atelier de conditionnement, de multiples manutentions de cartons, de palettes, s’ajoutent désormais aux tâches habituelles : « Les opérateurs estiment que ce qu’ils font n’a pas de sens, n’est pas efficace. L’apparition de TMS est aussi liée à cela. »« Aujourd’hui, l’atelier se révèle sous-dimen-sionné en raison d’une augmentation des volumes et de l’évolution des exigences des clients. Et cette saturation est compensée

par les salariés. Pour garantir le niveau et la qualité de la production, les gens s’adaptent progressivement et paient de leur personne. Mais jusqu’à quand vont-ils tenir ? Voilà la question que doit se poser l’entreprise. »Thierry Debuc pointe aussi « des pics d’acti-vité saisonniers avec un recours important à l’intérim. Peu de ces travailleurs reviennent dans l’entreprise après une première mission ». Et cela en raison de « problèmes d’intégra-tion. Ils se retrouvent en grande difficulté pour réaliser leurs activités, manquant au départ d’éléments. Les titulaires, qui doivent compenser les erreurs et veiller à la qualité, se retrouvent eux aussi sous tension ». Alors que faire pour prévenir les TMS ? Pour Thierry Debuc, dans ce cas précis, existent « deux axes majeurs de progrès : le dimensionnement de l’atelier à l’activité, les équipes devant être impliquées dans la conception du nouvel outil. Par ailleurs, un parcours pour l’accueil des intérimaires doit être prévu, en investissant du temps pour transmettre les connaissances de base afin que ceux-ci s’intègrent le mieux possible. Là aussi, le travail est à réaliser avec les titulaires ».« Les troubles musculo-squelettiques sont des tensions dans les corps qui apparaissent dans une organisation en mal de souplesse. L’organisation du travail est aussi importante pour les prévenir. » —

tMs : des gestes répétitifs... mais pas seulement

attention aux conséquences des vibrations«  Quand on conduit un engin mobile, on subit des vibrations, indique Jean-Pierre Galmiche, spécialiste du risque vibratoire, facteur parmi d’autres  de l’apparition de troubles musculo-squelettiques.« On passe d’abord de l’inconfort à la lom-balgie, puis vient l’arrêt de travail. Et on se retrouve dans un cycle, un cercle vicieux, avec une hernie discale ou une sciatique à répétition. Plus question de conduite d’engin, plus question de port de charge. Mais la reconnaissance de la maladie profession-nelle peut être pénalisante car on risque une désocialisation.  » Alors mieux vaut prévenir. Jean-Pierre Galmiche est inter-venu afin de donner des pistes pour se prémunir des effets des vibrations liées notamment aux déplacements (machines

mobiles, tracteurs, engins de chantier...).Comment réduire et absorber la vibration ? Citant « les pneumatiques, la suspension de châssis (mais peu de véhicules sont équipés de suspensions intéressantes), les cabines suspendues », il insiste surtout sur le siège équipant le véhicule. En l’utilisant cor-rectement et en effectuant les réglages adéquats indispensables, on peut diminuer

l’exposition. «  Si on ne règle pas le siège en fonction du poids du conducteur, il ne sert à rien. » Mais, dans les faits, « peu de dispositifs sont lisibles facilement. Il faut donc former l’utilisateur ». Distillant des conseils, il précise qu’il est important de surveiller le fonctionnement des sièges et leur suspension, de veiller à ce que la cabine ne soit pas encombrée (risque de blocage du siège), à ce que les pneumatiques soient bien gonflés (car, sur des pneus usés, on enregistre 15 % de vibrations en plus). L’entretien de l’engin et des pistes où évoluent les véhicules, l’adaptation de la vitesse, le port de la ceinture de sécurité (qui évite de la fatigue supplémentaire) figurent aussi au rang des atouts pour prévenir les risques. —

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1993-2013 : les trophées prévention jeunes du Languedoc-Roussillon (MSA Grand Sud et du Languedoc) ont fêté leurs 20 ans. Tout juste un peu plus que la moyenne d’âge des élèves d’établissements d’enseignement agricole qui y participent. La maturité de leurs analyses de prévention leur fait honneur. C’était à Nébian, dans l’Hérault, le 10 avril dernier, et c’était plus que bien.

1er prix (1 500 €) : Les élèves du BTS horticole du Legta Federico García Lorca de Théza (Pyrénées-Orientales), pour le système de prévention des coupures occasionnées par le

sécateur pneumatique.

2e prix (1 000 €) : Les élèves de 1re Bac pro « forêt » de la maison familiale rurale (MFR) de Javols (Lozère),

pour l’amélioration d’un équipement de protection individuel (EPI) : le pantalon de sécurité réfrigéré.

3e prix (750 €) : Les élèves de 1re Bac pro « aménagements paysagers » de la MFR de

Javols, pour leur sensibilisation aux maladies liées au métier de paysagiste (création d’un site web).

À cru exceptionnel, palmarès exceptionnel ! En plus de récompenser les cinq lauréats de l’année, la 20e édition des TPJ du Languedoc-Roussillon attribuait également deux prix spéciaux : le prix de l’assiduité et le prix des champions. Ils sont allés, respectivement, au lycée privé agricole (LPA) de Meynes (Gard) et au lycée d’enseignement général et technologique agricole (Legta) Federico García Lorca de Théza (Pyrénées-Orientales).

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Les 20 bougies

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4e prix (200 €) : Les élèves de 1re Bac pro « services aux personnes et aux territoires » du lycée d’enseignement agricole privé (Leap) La Rouatière de Souilhanels (Aude), pour la « phytomallette » d’urgencequi peut aisément être placée derrière le siège du conducteur.

5e prix (200 €) : Les élèves du CAPA du lycée d’enseignement général et technologique agricole (Legta) de Saint-Chély-d’Apcher (Lozère), pour le métier à ferrer roulant. Son but est d’améliorer l’ergonomie,de faciliter son utilisation et de diminuer les risques d’accidents.

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Domaine de la Tour, à Nébian (Hérault). C’est là, au milieu des vignes, que se sont déroulés les 20 ans des TPJ : quelque 300 élèves sont venus soutenir, devant un jury de professionnels, leurs projets d’innovation pour améliorer la santé et la sécurité au travail dans le milieu agricole.

Plusieurs stands proposaient des activités en lien avec la prévention. Parmi eux : un simulateur de conduite sur tracteur, par la chambre d’agriculture du Gard ; un simulateur de conduite deux roues et une voiture « test choc », par l’Association prévention routière (APR) du Vaucluse ; un atelier 3, 2, 1 soleil, pour apprendre à protéger sa peau des risques solaires, avec la prévention et la médecine du travail des MSA Grand Sud et du Languedoc ; la réanimation cardio-pulmonaire et une démonstration du MID, matelas immobilisateur à dépression, avec la Protection civile de l’Hérault.

des TPJRetrouvez la présentation détaillée des projets et d’autres photos sur notre site.

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