P018 Facteurs liés à l’état nutritionnel des personnes âgées vivant dans deux villes...

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S66 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 DMLA avec les consommations de poisson dans l’étude française NAT2 (Nutritional AMD Treatment2). Matériel et méthodes. – 300 patients présentant une DMLA néo- vasculaire unilatérale et 168 témoins de plus de 55 ans ne présentant pas de lésion oculaire au fond d’œil ont été recrutés entre décembre 2003 et juin 2010 au sein du service d’ophtalmologie du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC). Les consommations alimentaires ont été recueillies en face à face à l’aide d’un fréquentiel semi-quantitatif. Les données cliniques ont été collectées lors d’un examen réalisé par un ophtalmologiste. Les associations de la DMLA néovasculaire avec les consomma- tions de poisson ont été estimées à l’aide de modèles de régression logistique. Parmi les 468 participants, 441 dont 290 cas de DMLA néovasculaire présentaient des données complètes pour ces ana- lyses. Résultats. – Après ajustement multivarié, les sujets consommant au moins 40 g de poisson/jour (4 fois/semaine) présentaient un moindre risque de DMLA néovasculaire que ceux qui en consom- maient moins de 20 g/jour (RC = 0,41 ; [0,41-0,99], p = 0,048). Cette association était également retrouvée avec la consommation de poisson gras. Les sujets consommant au moins 10 g de poisson gras/jour (1 fois/semaine) présentaient un moindre risque de DMLA néovasculaire que ceux qui n’en consommaient pas (< 1 fois/mois) (RC = 0,43 ; [0,22-0,83], p = 0,01) Conclusion. – Cette étude s’ajoute à la littérature existante en faveur du rôle potentiel de la consommation de poisson, et notam- ment de poisson gras dans la prévention de la DMLA. P018 Facteurs liés à l’état nutritionnel des personnes âgées vivant dans deux villes d’Afrique centrale : étude EDAC P. Jésus 1,2,3,* , M. Guerchet 2,3 , A. M. Mouanga 2,3,4 , P. M’belesso 2,3,5 , P. M. Preux 2,3,6 , J. C. Desport 1,2,3 1 Unité de Nutrition, CHU Limoges, 2 INSERM UMR1094, Neuroépidemiologie Tropicale, Faculté de Médecine de Limoges, 3 Institut de Neuroépidemiologie et de Neurologie Tropicale, GEIST CNRS FR 3503, Université de Limoges, Limoges, France, 4 Service de psychiatrie, Hôpital Universitaire de Brazzaville, Braz- zaville, Congo, La République Démocratique Du, 5 Service de neurologie, Hôpital Amitié, Bangui, Centrafricaine, République, 6 Unité Fonctionnelle de Recherche Clinique et Biostatistique, CHU Limoges, Limoges, France Introduction et but de l’étude. – L’état nutritionnel des per- sonnes âgées vivant en Afrique sub-saharienne est très peu étudié par rapport à des populations plus jeunes. Identifier les facteurs associés à l’état nutritionnel pourrait être important pour prévenir la dénutrition dans les populations vieillissantes. Matériel et méthodes. – Deux études transversales étaient menées en 2008 et 2009 à Bangui, capitale de la République centra- fricaine et Brazzaville, capitale de la République du Congo. Les par- ticipants âgés de plus de 65 ans étaient inclus après consentement éclairé. L’évaluation nutritionnelle comprenait les mesures suivantes : poids, taille (et calcul de l’indice de masse corporelle), tour de taille, périmètre brachial, pli cutané tricipital et circonfé- rence musculaire brachiale. Une enquête alimentaire (rappel de 3 jours) était également menée. L’état nutritionnel était défini selon l’OMS (IMC < 18,5 pour la dénutrition et 30 pour l’obésité). L’analyse des facteurs associés à l’état nutritionnel a utilisé la tech- nique de régression multinomiale, mieux adaptée que les techniques usuelles à prendre en compte les différentes classes nutritionnelles étudiées. Résultats. – 1 055 personnes âgées étaient contactées dans les deux villes de Bangui et Brazzaville. 1 016 acceptaient de participer à l’étude. Les mesures de taille ou de poids étaient impossibles pour 26 participants en raison de leur mauvaise condition physique. L’âge moyen était de 73,6 ± 6,5 ans et le sex-ratio H/F de 0,69. La prévalence de la dénutrition était de 19,2 % (IC95 % : 16,8-21,8) et celle de l’obésité de 8,8 % (IC95 % : 7,1-10,7). Après ajustement sur la ville, une augmentation de l’âge (OR = 1,59 (IC95 % : 1,9- 2,31) pour les participants de 75-84 ans par rapport à ceux de 65- 74 ans et OR = 2,57 (IC 95 % : 1,36-4,83) pour les > 85 ans), la pro- fession (agriculteur/éleveur, OR = 2,17 (IC 95 % : 1,11-4,22)), le tabagisme (OR = 1,71 (IC95 % : 1,14-2,56)) et une faible consom- mation de sucres (OR = 1,72 (IC95 % : 1,11-2,65)) étaient signifi- cativement associées à la dénutrition alors que le sexe féminin (OR = 4,97 (IC95 % : 2,24-10,98)) était associé à l’obésité. Conclusion. – En secteur urbain, la prévalence de la dénutrition est élevée chez les personnes âgées des deux pays étudiés, par rap- port aux données françaises (prévalence estimée < 10 % en France) alors que l’obésité est rare (prévalence estimée 15-24 % pour les plus de 65 ans en France ObEpi 2012). Des interventions de limita- tion du tabagisme, orientées vers les agriculteurs et permettant une hausse de consommation d’hydrates de carbone pourraient être favorables. Ces nouvelles données doivent être complétées par d’autres enquêtes, notamment en zones rurales. P019 Adéquation aux recommandations nutritionnelles, adiposité et santé cardiométabolique : étude NutriNet-Santé, France C. Lassale 1,* , P. Galan 1 , C. Julia 1 , L. Fezeu 1 , S. Hercberg 1,2 , E. Kesse- Guyot 1 1 Université Paris 13 Sorbonne Paris-Cité, U557INSERM, U1125 INRA, CNAM, UNIV Paris 13, 2 Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne, Bobigny, France Introduction et but de l’étude. – À partir des données cliniques et biologiques collectées dans l’étude NutriNet-Santé, l’objectif était d’évaluer la relation transversale entre adéquation aux recom- mandations du PNNS (mesurée au moyen du score PNNS-GS) et des marqueurs cardiométaboliques : le syndrome métabolique (MetS) et ses composantes, le cholestérol total, le Chol-LDL ainsi que des marqueurs d’adiposité régionale déterminés par impédance- métrie. Matériel et méthodes. – 7 902 adultes de la cohorte NutriNet- Santé ayant participé à la consultation clinico-biologique (sur la base du volontariat) ont été inclus dans cette analyse. Chez les sujets à jeun depuis au moins 6 h, un prélèvement sanguin a été effectué. La glycémie, les triglycérides, le cholestérol total et HDL étaient mesurés et le cholestérol LDL était calculé. La pression artérielle, le tour de taille, le tour de hanche, la taille, le poids et la composition corporelle étaient mesurés selon un protocole standardisé. L’asso- ciation entre le PNNS-GS et les marqueurs cardiométaboliques a été

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S66 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175

DMLA avec les consommations de poisson dans l’étude française

NAT2 (Nutritional AMD Treatment2).

Matériel et méthodes. – 300 patients présentant une DMLA néo-

vasculaire unilatérale et 168 témoins de plus de 55 ans ne présentant

pas de lésion oculaire au fond d’œil ont été recrutés entre

décembre 2003 et juin 2010 au sein du service d’ophtalmologie du

Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC).

Les consommations alimentaires ont été recueillies en face à face

à l’aide d’un fréquentiel semi-quantitatif. Les données cliniques ont

été collectées lors d’un examen réalisé par un ophtalmologiste.

Les associations de la DMLA néovasculaire avec les consomma-

tions de poisson ont été estimées à l’aide de modèles de régression

logistique. Parmi les 468 participants, 441 dont 290 cas de DMLA

néovasculaire présentaient des données complètes pour ces ana-

lyses.

Résultats. – Après ajustement multivarié, les sujets consommant

au moins 40 g de poisson/jour (≈4 fois/semaine) présentaient un

moindre risque de DMLA néovasculaire que ceux qui en consom-

maient moins de 20 g/jour (RC = 0,41 ; [0,41-0,99], p = 0,048).

Cette association était également retrouvée avec la consommation

de poisson gras. Les sujets consommant au moins 10 g de poisson

gras/jour (1 fois/semaine) présentaient un moindre risque de DMLA

néovasculaire que ceux qui n’en consommaient pas (< 1 fois/mois)

(RC = 0,43 ; [0,22-0,83], p = 0,01)

Conclusion. – Cette étude s’ajoute à la littérature existante en

faveur du rôle potentiel de la consommation de poisson, et notam-

ment de poisson gras dans la prévention de la DMLA.

P018Facteurs liés à l’état nutritionnel des personnes âgées vivant dans deux villes d’Afrique centrale : étude EDACP. Jésus1,2,3,*, M. Guerchet2,3, A. M. Mouanga2,3,4, P. M’belesso2,3,5,

P. M. Preux2,3,6, J. C. Desport1,2,3

1Unité de Nutrition, CHU Limoges,2INSERM UMR1094, Neuroépidemiologie Tropicale, Faculté de

Médecine de Limoges,3Institut de Neuroépidemiologie et de Neurologie Tropicale,

GEIST CNRS FR 3503, Université de Limoges, Limoges, France,4Service de psychiatrie, Hôpital Universitaire de Brazzaville, Braz-

zaville, Congo, La République Démocratique Du,5Service de neurologie, Hôpital Amitié, Bangui, Centrafricaine,

République,6Unité Fonctionnelle de Recherche Clinique et Biostatistique,

CHU Limoges, Limoges, France

Introduction et but de l’étude. – L’état nutritionnel des per-

sonnes âgées vivant en Afrique sub-saharienne est très peu étudié

par rapport à des populations plus jeunes. Identifier les facteurs

associés à l’état nutritionnel pourrait être important pour prévenir la

dénutrition dans les populations vieillissantes.

Matériel et méthodes. – Deux études transversales étaient

menées en 2008 et 2009 à Bangui, capitale de la République centra-

fricaine et Brazzaville, capitale de la République du Congo. Les par-

ticipants âgés de plus de 65 ans étaient inclus après consentement

éclairé. L’évaluation nutritionnelle comprenait les mesures

suivantes : poids, taille (et calcul de l’indice de masse corporelle),

tour de taille, périmètre brachial, pli cutané tricipital et circonfé-

rence musculaire brachiale. Une enquête alimentaire (rappel de

3 jours) était également menée. L’état nutritionnel était défini selon

l’OMS (IMC < 18,5 pour la dénutrition et ≥ 30 pour l’obésité).

L’analyse des facteurs associés à l’état nutritionnel a utilisé la tech-

nique de régression multinomiale, mieux adaptée que les techniques

usuelles à prendre en compte les différentes classes nutritionnelles

étudiées.

Résultats. – 1 055 personnes âgées étaient contactées dans les

deux villes de Bangui et Brazzaville. 1 016 acceptaient de participer

à l’étude. Les mesures de taille ou de poids étaient impossibles pour

26 participants en raison de leur mauvaise condition physique.

L’âge moyen était de 73,6 ± 6,5 ans et le sex-ratio H/F de 0,69. La

prévalence de la dénutrition était de 19,2 % (IC95 % : 16,8-21,8) et

celle de l’obésité de 8,8 % (IC95 % : 7,1-10,7). Après ajustement

sur la ville, une augmentation de l’âge (OR = 1,59 (IC95 % : 1,9-

2,31) pour les participants de 75-84 ans par rapport à ceux de 65-

74 ans et OR = 2,57 (IC 95 % : 1,36-4,83) pour les > 85 ans), la pro-

fession (agriculteur/éleveur, OR = 2,17 (IC 95 % : 1,11-4,22)), le

tabagisme (OR = 1,71 (IC95 % : 1,14-2,56)) et une faible consom-

mation de sucres (OR = 1,72 (IC95 % : 1,11-2,65)) étaient signifi-

cativement associées à la dénutrition alors que le sexe féminin

(OR = 4,97 (IC95 % : 2,24-10,98)) était associé à l’obésité.

Conclusion. – En secteur urbain, la prévalence de la dénutrition

est élevée chez les personnes âgées des deux pays étudiés, par rap-

port aux données françaises (prévalence estimée < 10 % en France)

alors que l’obésité est rare (prévalence estimée 15-24 % pour les

plus de 65 ans en France ObEpi 2012). Des interventions de limita-

tion du tabagisme, orientées vers les agriculteurs et permettant une

hausse de consommation d’hydrates de carbone pourraient être

favorables. Ces nouvelles données doivent être complétées par

d’autres enquêtes, notamment en zones rurales.

P019Adéquation aux recommandations nutritionnelles, adipositéet santé cardiométabolique : étude NutriNet-Santé, FranceC. Lassale1,*, P. Galan1, C. Julia1, L. Fezeu1, S. Hercberg1,2, E. Kesse-

Guyot1

1Université Paris 13 Sorbonne Paris-Cité, U557INSERM, U1125INRA, CNAM, UNIV Paris 13,2Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne, Bobigny,

France

Introduction et but de l’étude. – À partir des données cliniques

et biologiques collectées dans l’étude NutriNet-Santé, l’objectif

était d’évaluer la relation transversale entre adéquation aux recom-

mandations du PNNS (mesurée au moyen du score PNNS-GS) et

des marqueurs cardiométaboliques : le syndrome métabolique

(MetS) et ses composantes, le cholestérol total, le Chol-LDL ainsi

que des marqueurs d’adiposité régionale déterminés par impédance-

métrie.

Matériel et méthodes. – 7 902 adultes de la cohorte NutriNet-

Santé ayant participé à la consultation clinico-biologique (sur la

base du volontariat) ont été inclus dans cette analyse. Chez les sujets

à jeun depuis au moins 6 h, un prélèvement sanguin a été effectué.

La glycémie, les triglycérides, le cholestérol total et HDL étaient

mesurés et le cholestérol LDL était calculé. La pression artérielle, le

tour de taille, le tour de hanche, la taille, le poids et la composition

corporelle étaient mesurés selon un protocole standardisé. L’asso-

ciation entre le PNNS-GS et les marqueurs cardiométaboliques a été