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P O U R U N V I E I L L I S S E M E N T

P L E I N E M E N T H U M A I N E T C H R E T I E N

ACTES DU SEMINAIRE INTERNATIONAL ORGANISE PAR LE RESEAU CRESCENDO

8 - 10 OCTOBRE 2005

CHATEAU DE BOSSEY (GENEVE – SUISSE)

website: http://www.Rcrescendo.net

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RESEAU CRESCENDO

HISTORIQUE

"CRESCENDO" est un réseau mondial fondé à Paris le 9 juillet 2001. Crescendo est né de l’inspiration des Petites Sœurs des Pauvres et du groupe de travail "Troisième âge" de la Conférence des Organisations Internationales Catholiques (OIC).

Le nom de CRESCENDO, du latin ‘’croître’’, exprime l’image d’un vie en perpétuelle croissance et développement et se veut le reflet de sa mission.

MISSION

Les Nations Unies ont adopté à Madrid en 2002, un Plan International sur le Vieillissement auquel Crescendo a participé ; il œuvre ainsi, par, pour et avec les personnes âgées, à l'émergence d'une société plus humaine pour tous les âges.

Crescendo reconnaît l’importance croissante des valeurs spirituelles tout au long de la vie, en particulier des valeurs chrétiennes de la famille et de la solidarité intergénérationnelle.

Dans cette perspective, Crescendo vise à :

! promouvoir un vieillissement humain et chrétien en stimulant des liens créatifs et interactifs entre organisations internationales, nationales et non gouvernementales (ONG) de diverses disciplines et thèmes;

! diffuser une image positive du vieillissement, inspirée de la vision biblique de la personne ;

! promouvoir et défendre la dignité de la personne à toutes les étapes de son existence ;

! susciter la participation des personnes âgées à la vie de la société, sans les réduire à des critères de rentabilité ou d'utilité économique ;

! agir au niveau international, national et local.

"Selon le dessein de Dieu, chaque être humain est une vie en croissance,

depuis la première étincelle de son existence, jusqu'à son dernier soupir ".

Jean-Paul II, Exhortation apostolique Christi fideles laïci, n°48

OBJECTIFS

! Travailler en réseau

! Collaborer avec les partenaires d’organisations humanitaires

! Promouvoir un vieillissement humain et chrétien

! Echanger, informer et former

RESEAU MONDIAL

Crescendo est un réseau de représentants des organisations et des congrégations catholiques internationales dans le monde. A travers son action, Crescendo facilite les échanges en offrant une plate-forme entre divers partenaires concernés par le vieillissement : programmes et agences spécialisées des Nations Unies, organisations internationales et non gouvernementales (ONG), professionnels, experts, réseaux de personnes âgées et monde politique.

La préoccupation majeure de Crescendo reste de privilégier une approche humaniste en valorisant le développement de la personne vieillissante, le respect de sa dignité et de sa richesse spirituelle.

SITE WEB : HTTP://WWW.RCRESCENDO.NET

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TABLE DES MATIERES

Pages

Message du Saint-Père Benoît XVI 4

1. Présentation du séminaire international du Réseau Crescendo 5

2. Introduction 6

• Alberto Marxuach, président de Crescendo • Anne Sturm, présidente sortante“ de l’Association internationale des Charités (AIC),

responsable des représentations AIC • Richard Werly, vice-président du Centre catholique international de Genève (CCIG)

3. Perspectives scientifiques, éthiques et politiques du vieillissement 11

3.1. Examen objectif du phénomène et de la situation du vieillissement 11

• Prof. Philippe Wanner, Laboratoire de Démographie et d’Etudes familiales, Université de Genève

• Dr Astrid Stuckelberger, présidente du comité vieillissement aux Nations Unies à Genève, chargée d’enseignement et de recherche, Université de Genève

3.2. Evaluation éthique et politique du vieillissement 23

• Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du St Siège aux Nations Unies et aux organisations internationales de Genève

• Nikolaï Botev, point focal sur le vieillissement, Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (UNECE) (représenté par Dr A. Stuckelberger)

3.3. Perspectives oecuméniques sur le vieillissement 34

• Père Louis Christiaens, s.j. président du Rassemblement des Églises et des Communautés Chrétiennes de Genève

• Gary Vachicouras, professeur au Centre d’Études orthodoxe de Genève

4. Perspectives intercontinentales 46

• Jai Prakash : Asie • Morales Jairo : Amérique latine • Rwamatwara Egide : Afrique • Stenson Jane : Amérique du Nord • Wasiek Christek : Europe

Méditation : Mgr Viola 59

5. Perspectives de Crescendo 63

• Anne Sturm, Association internationale des Charités • Sœur A.M. de la Croix, Petites Sœurs des Pauvres • Bernadette Cantenot, Vie Montante internationale • José Maria De Scals Crescendo Espagne

6. Perspectives futures et conclusion 70

• José Maria De Scals Crescendo Espagne • Ernest König, président de la Conférence des OIC

7. Plan d’action du séminaire Crescendo 75

8. Annexes 78 • Programme du séminaire • Liste des participants • Information et contacts : adresse, site web, comité

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MESSAGE

DU SAINT-PERE BENOIT XVI Informé du Séminaire international organisé du 8 au 10 octobre à Genève

par le Réseau Crescendo, en collaboration avec le Centre catholique

international de Genève, sur le thème: "Pour un vieillissement pleinement

humain et chrétien", le Saint-Père salue cordialement les représentants

des Organisations internationales catholiques et des Congrégations

religieuses qui y participent, ainsi que toutes les personnes présentes.

Se réjouissant de cette initiative, Sa Sainteté souhaite vivement que la

réflexion menée sur la place grandissante des personnes âgées dans

l’Eglise et dans nos sociétés permette de dégager des perspectives

nouvelles qui prennent mieux en compte la spécificité de leur contribution

à la vie sociale et les enjeux de leur épanouissement humain et spirituel.

Confiant tous les participants à l’intercession de Notre-Dame, le Pape leur

accorde volontiers la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à leurs familles.

Message envoyé au nom du Saint Père

par le Cardinal Angelo Sodano Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté

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1. PRESENTATION DU SEMINAIRE INTERNATIONAL DU RESEAU CRESCENDO

INTRODUCTION

Le séminaire “ Pour un Vieillissement pleinement humain et chrétien“ s’est déroulé au Château de Bossey à Genève en Suisse, les 8, 9 et 10 octobre 2005.

Ce séminaire a été organisé par le réseau Crescendo et préparé en collaboration avec le Centre Catholique International de Genève. (CCIG).

Les destinataires du séminaire étaient en premier lieu les Organisations Internationales Catholiques (OIC) membres du réseau ou sensibilisées par la problématique des personnes âgées et du vieillissement de la population. Néanmoins de nombreux autres organismes concernés par ces problèmes se sont joints à la rencontre.

Les participants étaient au nombre de 53 de 14 nationalités différentes. La dimension intercontinentale du Réseau s’y est affirmée par la participation d’experts/es venant de l’Inde, du Congo-Brazzaville, de Colombie et des USA . La dimension œcuménique et inter-religieuse a été apportée par les interventions d’un théologien orthodoxe, Guy Vachicouras, et du Dr Indira Jay Prakash, professeur de Psychologie et Gérontologie à l’Université de Bangalore (Inde).

OBJECTIFS DU SEMINAIRE

L’objectif du séminaire était de permettre :

• d’une part que les participants soient mieux informés sur la problématique du vieillissement, la vision de l’ONU et de l’Église sur ce phénomène

• d’autre part de stimuler, sur la proposition de Crescendo, un esprit et des initiatives de collaboration entre les OIC actives dans ce domaine pour conduire à la rédaction d’un “plan d’action“. Ce dernier concrétisera l’engagement des participants, durant les 2 années à venir, à travailler en commun dans les champs d’activités choisis par eux mêmes au cours des travaux du séminaire.

• et enfin l’élaboration de “recommandations“ communiquées à la Conférence des OIC au cours de son Assemblée Générale ( Jérusalem, novembre 2005)

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2. INTRODUCTION

Alberto MARXUACH

Président de Crescendo

MESSAGE D’INTRODUCTION

Le Réseau Mondial Crescendo a été fondé en 2001 comme fruit du Jubilé. Il résulte de l’évolution du Groupe de Travail Troisième Age de la Conférence des Organisations Internationales Catholiques (COIC), qui pendant des années s’est efforcé d’approfondir l’appel de Sœur Marie Antoinette de la Trinité, Supérieure des Petites Sœurs des Pauvres, à établir des liens de coopération entre organisations de vocations diverses, pour un meilleur service à la cause des personnes âgées et du vieillissement. Cette cause est aujourd’hui une des plus importantes de l’humanité, comme le sont la mondialisation, la pauvreté, la violence, la détérioration du climat....

Crescendo est une initiative novatrice et prometteuse, comme l’a défini Jean Paul II, dès l’année suivante à sa constitution dans un message d’encouragement, confirmé par celui de Benoît XVI à l’occasion du 1er Séminaire International de Crescendo (Genève, octobre 2005). Or la fécondité de tout ce qui est novateur dépend grandement de la clarté de son identité et de ses fins. C’est pourquoi la première tâche de Crescendo a été un travail de réflexion et de prise de position.

L’annonce de l’ONU, que se tiendrait en 2002 une Assemblée Générale sur le Vieillissement a incité Crescendo à analyser le document de travail de cette organisation préparatoire à l’ Assemblée Générale. Ceci a abouti à un document de prise de position, qui a été transmis à l’ONU. C’est un texte bref, qui indique clairement la position de Crescendo sur les grands thèmes du vieillissement, tels qu’ils étaient abordés dans le document de l’ONU.

Un peu plus tard, une déclaration sur le thème de l’euthanasie a également été dirigée aux parlementaires européens, à l’occasion d’un projet de loi, qui a été ensuite retiré.

Le site web du réseau, malgré ses retards d’actualisation, contient en cinq langues une abondante documentation fondamentale sur la thématique du vieillissement.

Après ces opérations de clarification, il s’est avéré nécessaire de tenir un premier Séminaire International, auquel seraient invités, outre des représentants des organisations membres de Crescendo, des délégués d’autres organisations concernées par la problématique du vieillissement. Les préparatifs furent longs et la conception même de ce séminaire fut remise plusieurs fois en question.

Finalement, le séminaire international s’est tenu à Genève en octobre 2005 et on peut affirmer qu’il a pleinement atteint ses objectifs de clarification de l’identité du réseau et de discernement d’actions prioritaires.

Nous vous présentons dans cette brochure les principales conférences et interventions, ainsi que le document final, synthèses des travaux des ateliers. Ils constituent la conclusion du séminaire.

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Plusieurs aspects de ce document final me paraissent plus particulièrement significatifs. L’affirmation que Crescendo veut être un esprit plus qu’une institution est fondamentale. Elle signifie que Crescendo n’est ni une fédération ni une confédération, et que les organisations qui y adhèrent gardent leur absolue autonomie. Adhérer à l’esprit de Crescendo c’est tout d’abord avoir conscience que les organisations, comme les personnes, sont sujettes à l’individualisme et à la vanité, qui élèvent des murs de division comme ceux de la tour de Babel, tandis que l’appel universel de l’Esprit de Pentecôte est de mettre ensemble la diversité de nos charismes et d’œuvrer ensemble par amour. Crescendo, réseau pluridisciplinaire, s’efforce d’être une réponse à la plénitude de cet appel.

Mais cette affirmation sur la prééminence de l’Esprit ne doit pas faire oublier qu’un minimum de support fonctionnel et financier est vital.

Une autre condition indispensable pour la fécondité de Crescendo est que ce Document Final devienne un document de référence pour les organisations, qui adhèrent à l’esprit du réseau. Certes, les participants au Séminaire, dans l’ardeur du moment, se sont engagés à diffuser ce message dans leurs organisations. Plusieurs de ces organisations ont même publié dans leurs bulletins une information positive sur le Séminaire et sur Crescendo.

Mais pour qu’un document devienne une Charte vivante et créative, accueillante à l’Esprit, il en faut bien plus. Une action continue et systématique est nécessaire pour stimuler les volontés de « faire ensemble », remettre en cause les habitudes et en définitive promouvoir une authentique culture de collaboration. Ce travail soutenu lui-aussi est vital pour le développement du réseau.

Après Genève, il y a eu un témoignage de Crescendo à la Conférence de l’Université (non catholique) de Bangalore et le Symposium de Valencia, qui a conduit à la création d’un Réseau Crescendo en Espagne et à la présence des personnes âgées à la Ve Rencontre Mondiale des Familles, avec en outre un Congrès spécifique et aussi une rencontre internationale de Crescendo. Ce sont des actions spontanées, comme il y en a certainement d’autres, qui ont besoin de plus de temps pour fructifier. Mais on ne peut pas attendre que toutes les organisations membres soient pareillement moteur en même temps.

Naturellement, c’est surtout à l’organe central de Crescendo, qu’il revient collectivement, d’élargir l’horizon du réseau au-delà des vues de chacun.

Je ne peux pas terminer ces lignes d’introduction aux Actes du Séminaire international de Genève sans rendre hommage à tous ceux et celles qui ont contribué au succès de ce séminaire, aussi bien de contenu que de forme. Il serait aventuré de mentionner des noms. Tout le monde a remarqué le rôle central d’Astrid Stückelberger mais peut-être un deuxième rôle clé est passé quelque peu inaperçu, auquel il est juste de rendre un hommage particulier. C’est celui de Geneviève Colas, du Secours Catholique (Caritas France) qui est restée seule après minuit pour achever la rédaction du document final…

Il faut reconnaître que ce Séminaire n’aurait pas été possible sans le Centre Catholique International de Genève, qui a apporté son expérience et ses relations, et sans le support financier de diverses institutions, surtout de la famille Caritas.

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Anne STURM

Présidente sortante de l’Association Internationale des Charités (AIC) Responsable des représentations AIC

ROMPRE DES LANCES POUR LES PLUS VULNERABLES

Au cours des dernières décennies non seulement l’espérance de vie, mais aussi la qualité de vie des personnes âgées, ont fait des progrès remarquables dans les pays industrialisés. Dans les pays pauvres, pour la majorité des hommes et des femmes, l’espérance de vie a aussi augmentée, mais la qualité de vie ne suit pas cette évolution et est un scandale éthique, humanitaire, et social, en contradiction avec la valeur chrétienne de la dignité humaine. Cependant, dans les pays ainsi dit ‘riches’ il y a également un grand nombre de personnes âgées souffrant d’une pauvreté humiliante: le non-respect et la solitude des personnes âgées abandonnées. Mon amie Rose de Lima Ramanankavana de Madagascar, alors qu’elle m’accompagnait un jour pendant mon service bénévole dans une grande clinique gériatrique, constatait que la solitude des personnes âgées reflétait une pauvreté qui n’existe pas dans les pays pauvres mais qui est aussi douloureuse que la faim.

En fait, dans les pays industrialisés on parle beaucoup des personnes âgées actives, étudiantes d’universités, volontaires, qui jouent au golf et voyagent à travers le monde. Mais qu’y a-t-il pour les personnes âgées faibles, souffrant de maladies psychiques, physiques et mentales et parfois même pauvres matériellement, surtout les femmes – au-delà des discussions sur les conséquences financières du vieillissement?

En fait jamais l‘être humain n'est aussi vulnérable qu’au commencement et à la fin de sa vie. Jamais n’a-t-il autant besoin de la protection légale, des soins physiques et psychiques, d’amour et de proximité. De même que les soins prodigués aux plus jeunes sont très naturels, instinct qu’on retrouve même auprès des animaux qui nourrissent, forment et défendent leurs jeunes, la valorisation des anciens est une œuvre culturelle, un processus de conscientisation, et un pas important de l’humanité : le moment où l’homme commence à enterrer ses morts avec une cérémonie funèbre, le moment où il paye respect à ses ancêtres, vivants et morts, le moment où il devient conscient qu’il n’est pas un être isolé mais le maillon d’une chaîne de générations, c’est à ce moment-là qu’il devient homme et commence à croire en Dieu. Ainsi on trouve la valorisation et le respect des personnes âgées dans les anciennes cultures comme par exemple en Chine ou dans les peuples indigènes de l’Amérique du Nord.

Cependant je crains qu’en ce moment de l’histoire cet ancien Bien de l’humanité soit remis en question, par :

1. Une pauvreté extrême dans beaucoup de pays surtout en Afrique où les jeunes délaissent leurs anciens pour survivre, où les familles sont forcées à la décision inhumaine de nourrir ou leurs enfants ou leurs parents, où le SIDA efface la génération moyenne, laissant les soins des petits-enfants aux grands-parents sans qu’on leur donne même un minimum de soutien. Surtout les femmes, défavorisées matériellement dans les pays industrialisés aussi, souffrent de cette situation de pauvreté intolérable.

2. Dans d’autres parties du monde c’est le matérialisme, héritage pertinent du communisme. Dans ces « Etats d’ouvriers et de soldats » l’être humain était valorisé selon son utilité pour le système et comme les handicapés, les anciens n’avaient pas de place. Dans la majorité des pays où le communisme a disparu, pour beaucoup d’hommes actifs le niveau de vie a augmenté, mais dans la plupart des pays post-communistes les personnes âgées vivent dans des conditions aussi misérables qu’avant. Dans ces pays, l’espérance de vie des hommes baisse à cause de

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l’alcoolisme et les femmes vivent, survivent dans des conditions incroyables. Je les ai vues dans leurs petites cabanes vivant d’un peu de choux, restées au lit parce qu’elles n’avaient pas de bois pour se chauffer, ou mendiantes dans les stations du Métro de Moscou.

3. Cependant dans les pays industrialisés il y a une autre forme de matérialisme, basé non sur une idéologie mais vécu au quotidien et étroitement liée à l’athéisme et à la sécularisation: une vie où les biens matériaux et le progrès sont les idoles et où les expériences et la sagesse des personnes âgées ne sont plus estimées comme valeur. C’est cette société riche où on laisse ses anciens dans la solitude, où on ne les écoute plus, où ils sont isolés dans des maison spécifiques pour les soigner et pour mourir. C’est une société riche où l’on se demande à quel moment on peut se permettre de les soigner et où commence la discussion de l’euthanasie. Une enquête en Allemagne montrait qu’à mesure que diminuait le nombre de personnes prêtes à soigner leurs parents à la maison le nombre de celles qui pensent que l’euthanasie est acceptable augmente – bien sûr liée à certains critères mais une fois il y a une rupture de la barrée, une fois la vie des plus faibles est à disposition, l’inhumanité fait son entrée.

Soyons vigilantes afin que la grande oeuvre éthique et spirituelle de l’humanité qui signifie le respect et l‘amour des plus faibles ne se perde pas entre pauvreté, matérialisme et égoïsme. Nous sommes co-responsables de la dignité des plus faibles en fin de vie, en tant qu’organisations au niveau de la politique ainsi qu’au niveau personnel, là où les plus faibles sont nos proches.

Dans la clinique où j’ai fait mon volontariat, un jour une jeune infirmière me disait : « Il ne faut pas aller dans la chambre 18, ça ne vaut pas la peine » j’y suis allée quand même car je pense que chaque personne en vaut la peine. Et j’ai trouvé trois vieilles femmes, dans leurs lits, les yeux fermés, soupirant ou criant de temps en temps. Pour faire quelque chose j’ai commencé à réciter le Notre Père et alors l’une a voulu s’asseoir tandis que l’autre pliait ses mains et murmurait la prière avec moi et la troisième bougeait la bouche et me regardait les yeux ouverts, pleins de lumière. Très rarement dans ma vie j’ai été si sûre que le Seigneur était avec moi et avec ces trois femmes à la fin d’un long chemin, plein de travail, d’expériences et certainement de souffrances aussi, parce qu’il garde un amour spécial pour les plus faibles. C’est pourquoi il nous a mandaté de veiller sur leur dignité jusqu’à la fin, avec engagement et détermination.

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Richard WERLY

Vice-président du Centre catholique international de Genève (CCIG)

MESSAGE D’OUVERTURE

Le cadre s'y prête: c'est avec plaisir que le Centre catholique international de Genève a accepté, en octobre dernier, d'aider le réseau Crescendo à monter sur les bords du Léman un séminaire sur la problématique du vieillissement. Je parle du cadre car c'est dans l'environnement agréable, et propice à la réflexion, du Château de Bossey, que s'est tenu cette réunion, dont la qualité des experts s'est vite imposée.

Le vieillissement n'est pas une fatalité. C'est une réalité et un élément décisif à prendre en compte pour le bon fonctionnement futur de nos sociétés occidentales. Sans un véritable effort transgénérationnel, à l'image de celui qu'essaie de porter le réseau Crescendo, nos sociétés perdront le meilleur de leur mémoire et de leur expertise. C'est pour ces raisons que l'Eglise a, en la matière, un rôle décisif à jouer. A travers elle, et à travers les militants que nous sommes, les générations doivent plus que jamais se donner la main et je suis sûr que les actes du colloque publiés ci-après y contribueront.

Main tendue ! le fait d'écrire ces mots me ramènent à un visage: celui de Patricio Rodé, notre défunt camarade de Pax Romana qui, souriant, vint nous parler au château de Bossey de sa prochaine candidature à la présidence de la Conférence des organisations internationales catholiques. Candidature qui, du fait de sa disparition soudaine, ne se matérialisa jamais.

Le Centre catholique international de Genève ne pouvait que mêler le souvenir des discussions fécondes du colloque et celui du sourire, malheureusement disparu, de notre ami Patricio.

Avec toutes nos amitiés et nos voeux de longue vie au réseau Crescendo !

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3. PERSPECTIVES SCIENTIFIQUES, ETHIQUES ET POLITIQUES DU VIEILLISSEMENT

3.1. Examen objectif du phénomène et de la situation du vieillissement

Professeur Philippe WANNER

Laboratoire de Démographie et d’Etudes familiales, Université de Genève

VIEILLISSEMENT DEMOGRAPHIQUE ET VIEILLESSE INDIVIDUELLE

INTRODUCTION

Le vieillissement démographique, ou pour parler autrement la lente transformation de la structure par âge et l’accroissement de la part des « âgés » dans une population, concerne aujourd’hui tous les pays du monde, à l’exception de quelques pays du Golfe persique.

Le niveau du vieillissement varie cependant en fonction de la région : il est actuellement plus marqué en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines régions d’Asie (en particulier le Japon), et beaucoup moins dans les grandes régions du Sud ou du Proche Orient. Selon les Nations Unies, l’Europe comptait en 2005 environ 15% de personnes âgées de 65 ans et plus, contre 8% en Asie de l’Est et 4% en Afrique du Nord. Au cours des 20 prochaines années cependant, la part des personnes âgées de 65 ans et plus dans l’ensemble de la population doublera en Afrique du Nord et en Asie.

Les rythmes et calendriers du vieillissement démographique étant variés, les questions qui aujourd’hui sont associées à ce phénomène peuvent être extrêmement différentes dans leur nature, en fonction du pays. Considérées sous l’angle socioéconomique, les modifications actuelles de la population représentent, pour les pays en voie de développement, une occasion unique, parfois appelée également « une fenêtre d’opportunités démographique ». Ces pays s’approchent progressivement d’une situation où la population en âge d’exercer une activité sera majoritaire (15-64 ans), alors que tant les plus jeunes (0-14 ans) que les plus âgés (65 ans et plus) seront d’effectif moins nombreux. Cette situation marque un changement par rapport à la forme de la pyramide des âges actuelle, où les jeunes sont majoritaires.

Une telle situation dans laquelle les actifs sont majoritaires est particulièrement favorable car elle est susceptible de développer les capacités économiques dans une période où les charges liées à l’instruction des enfants diminuent progressivement. Cette situation ne durera cependant pas, et d’ici 50 ans, les pays en développement devront faire face à une pyramide des âges présentant une proportion élevée d’âgés, telle que l’on en rencontre dans les pays industrialisés.

Dans ces derniers pays, la problématique actuelle est surtout focalisée sur la question de la décroissance de la taille des populations, et plus particulièrement à la diminution de la population en âge d’exercer des activités. Les rapports entre âgés et actifs, déjà relativement élevés comparativement à la moyenne mondiale, augmenteront au cours des 25 prochaines années dans tous les pays industrialisés, suite au départ à la retraite des générations du baby-boom. Comment assurer dès lors une croissance économique harmonieuse alors que la main-d’œuvre sera plus rare et que le « poids » financier des inactifs augmentera ?

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LES FACTEURS DU VIEILLISSEMENT DÉMOGRAPHIQUE

La situation démographique actuelle et future trouve sa source dans la « transition démographique », terme qui définit le mouvement conduisant à la baisse de la fécondité et de la mortalité. Cette transition s’est déroulée dans la quasi-totalité des pays : elle s’est déclanchée vers la fin du 18e siècle d’abord en Europe, puis elle s’est progressivement étendue jusqu’au milieu du 20e siècle dans le reste du Monde.

La baisse de la fécondité et la réduction de la mortalité sont généralement considérées comme étant des tendances résultant de progrès sociaux et d’évolutions plutôt positives. D’une part, le fait que la durée moyenne de vie augmente est le signe que la lutte contre la mortalité prématurée porte ses fruits. Différentes causes de décès ont été efficacement combattues par la médecine tandis que d’autres ont vu leur intensité baisser suite à l’amélioration socioéconomique. D’autre part, la réduction de la fécondité est le signe que les couples ont de plus en plus souvent la possibilité d’avoir le nombre d’enfants qui répond à leurs aspirations, à leurs moyens d’existence voire à leur état de santé.

Face à ces tendances générales, il convient cependant de rappeler que les inégalités restent très marquées, et augmentent même entre, d’une part, les pays du Nord de l’Europe, de l’Europe occidentale et du Japon, et d’autre part les pays d’Afrique du Sud et plus généralement d’Afrique sub-saharienne touchés par l’épidémie de sida.

Une baisse de la mortalité conduit nécessairement à un élargissement de la partie supérieure de la pyramide des âges avec, comme conséquences, un accroissement des questionnements relatifs à la prise en charge des personnes âgées. Quant à la réduction de la fécondité, elle conduit à une base de la pyramide plus étroite. Si cette tendance a permis l’insertion des femmes dans le marché de l’emploi et a joué un rôle globalement positif sur la place de la femme dans les sociétés, elle n’en est pas moins source de nombreux questionnements : aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vit dans un pays ou une région caractérisée par un niveau de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) ne permettant pas le remplacement de la population. Il s’ensuit non seulement un rétrécissement important de la base des pyramides des âges mais aussi, à terme, une diminution de la population.

Ces évolutions démographiques récentes n’ont jamais été expérimentées à ce jour. En outre, elles sont inévitables puisqu’elles répondent à des transformations sociétales ayant déjà eu lieu. Dès lors, il convient aux sociétés de mettre en œuvre les politiques visant à répondre aux conséquences et défis provoqués par cette évolution.

VIEILLESSE INDIVIDUELLE

A l’échelle des individus, les implications de la baisse de la fécondité et de l’accroissement de la durée de vie sont très importantes. On peut distinguer la situation des pays riches et celle des pays pauvres.

Dans les pays du Sud, l’individu moyen vivra plus longtemps et aura moins d’enfants. La question essentielle est dès lors liée au financement de la retraite pour celles et ceux qui survivent aux grands âges, dans un contexte caractérisé par des systèmes de pension déficients, voire inexistants. Le modèle familial élargi, qui caractérisait les sociétés du Sud dans le passé, cède en effet du terrain à un modèle où la famille est de type nucléaire. C’est le cas en particulier dans les régions urbaines où l’habitat ne se prête plus à la famille élargie. Dès lors, comment vivre en étant âgé, parfois dans une situation de perte d’autonomie, souvent éloigné de sa famille, et sans assurance vieillesse ? Cette question se posera de plus en plus fréquemment dans les pays en voie de développement.

L’exemple de la Chine illustre cette problématique. Les générations nées dans les années 1940 à 1960, fortement étoffées, ont donné naissance à un nombre très faible d’enfants, suite aux politiques natalistes restrictives. Ces générations présentent au moment d’entrer aux âges de la retraite une espérance de vie élevée – la situation sociosanitaire étant plutôt favorable en Chine – mais entrent progressivement aux âges de la retraite alors que le système de prévoyance sociale est déficient. Cette situation est d’autant plus problématique que les enfants de ces générations ne sont pas nombreux et qu’ils vivent parfois dans les centres urbains, éloignés du lieu de vie de leurs parents. En outre, la transition vers le capitalisme a

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contribué à la mise à l’écart des populations trop âgées pour bénéficier des opportunités professionnelles liées par le développement industriel. La question essentielle, à l’échelle du pays, est dès lors la suivante : comment faire face à la faible couverture sociale et mettre en place rapidement un système de protection sociale adapté ? D’autres pays, ayant vécu un rapide déclin de la fécondité (Iran, Indonésie, Algérie par exemple) sont dans la même situation. Les conditions de vie des populations âgées dans ces pays risquent d’être problématiques.

Dans les pays industrialisés, la situation et les questions pertinentes sont fort différentes. Les régimes de protection sociale mis en place au cours du 20e siècle fonctionnent plus ou moins bien et représentent l’assurance, pour la personne âgée, de disposer d’une retraite permettant de faire face aux besoins de subsistance essentiels. La question clé est plutôt liée à la gestion économique et sociale d’une population vieillissante plutôt qu’à l’émergence d’une situation de pauvreté.

LES BABY-BOOMERS, LES ÂGÉS DE DEMAIN

L’une des principales transformations au sein des pays industrialisés est liée à l’arrivée aux âges de la retraite d’une population nombreuse dite de « baby-boomers ». Ces derniers, nés durant les 20 années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, vont quitter en masse le marché du travail au cours des deux premières décennies du 21e siècle.

Les baby-boomers ont l’avantage du nombre : ils sont en effet issus des générations nombreuses observées à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et dénombrent des effectifs beaucoup plus importants que leurs aînés ou que les générations suivantes. Par leur nombre, ils ont, dans le passé, bouleversé les systèmes de formation et d’emploi. Ces générations ont également grandi et été actives durant une période de croissance et de transformations socioculturelles. Elles ont revendiqué un niveau de formation plus élevé, elles ont modifié les marchés professionnels et du logement, elles ont gagné au cours de leur vie des salaires relativement confortables – en moyenne – et ont imposé des modes, des approches familiales ou culturelles novatrices. Ce sont ces baby-boomers qui demain formeront la population âgée en Occident.

Le départ à la retraite des baby-boomers est souvent vu comme un risque par les sociétés occidentales : cette transition fera chanceler à la fois le marché de l’emploi, qui ne pourra pas conserver le même nombre d’actifs, et les systèmes de prévoyance vieillesse, qui seront mis à mal par l’effectif de nouveaux retraités.

Le départ à la retraite de ces générations doit cependant être considéré non seulement en des termes financiers, mais aussi en ayant à l’esprit les différences caractérisant les différentes générations. Alors que les générations nées au cours des trois premières décennies du 20e siècle (les âgés d’aujourd’hui) ont été marquées par les grands conflits mondiaux et la crise des années 1930, présentent une faible couverture vieillesse et une santé souvent précaire, la génération des futurs retraités, nés dans les années 1940 et 1950 se caractérise par un état de santé en moyenne très favorable, des conditions économiques, de vie et de logement privilégiées, et un esprit d’ouverture face au changement.

Ces personnes sont entrées sur le marché du travail au bon moment, elles ont bénéficié des progrès sociosanitaires de la deuxième moitié du 20e siècle (disparition de la tuberculose, médecine d’urgence, etc.), elles ont cotisé aux systèmes modernes de prévoyance retraite (1er, 2e piliers), elles disposent d’une épargne engendrée par une productivité importante. Revendicatives, ces personnes ne se limiteront pas à une vieillesse « traditionnelle », en repli sur la société – comme ce fut le cas des générations plus anciennes – mais voudront être les propres acteurs de leur vieillissement.

Ces changements dans les comportements et les attributs des différentes générations rentrant à la retraite doivent nécessairement être prises en compte pour appréhender correctement les défis du vieillissement. Sources de nombreux questionnements, les évolutions démographiques ne peuvent en effet être comprises qu’en tenant compte des transformations sociétales dans leur ensemble et des caractéristiques des futurs retraités.

Certes, des questions cruciales restent posées et l’une d’entre elles est relative à l’évolution de la durée moyenne de vie. Il n’existe actuellement pas de consensus sur la question :

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certains experts prédisent une baisse de la durée de vie en raison de l’adoption de comportements inadéquats (obésité, comportements à risque) ; d’autres experts, provenant en particulier de la biotechnologie médicale, misent sur une très forte hausse de l’espérance de vie à la naissance ; celle-ci serait due à une augmentation de la longévité maximale, actuellement estimée à quelque 120 ans, par le biais de différentes interventions scientifiques. Ce débat conduit rapidement à la question des soins et de leur accès. Face à un développement de technologies efficaces et coûteuses, comment garantir l’accès aux soins au plus grand nombre et quelles protections mettre en place, dans un système où les ressources ne sont pas illimitées, pour que des rationnements ne conduisent pas à des inégalités ?

Dans le cadre de cette intervention, nous avons ouvert autant de questions que nous avons apporté de réponse. Le vieillissement démographique, considéré dans un sens large comme un vieillissement sociétal, est en effet source de nombreuses interrogations. Aucune société n’avait à ce jour expérimenté de telles transformations. Seul le temps pourra montrer comment nos sociétés contemporaines négocieront ce virage essentiel de leur histoire qu’est le vieillissement de la population.

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Docteure Astrid STUCKELBERGER

Présidente, Comité des organisations non gouvernementales (ONG) sur le vieillissement, Nations Unies, Genève Chargée d’enseignement et de recherche, Université de Genève

DEVELOPPEMENT HUMAIN ET VALEURS DU VIEILLISSEMENT : ENTRE INDIVIDU, FAMILLE, SOCIETE ET FUTURES GENERATIONS

"En somme, avec le vieillissement de la population nous vivons une révolution silencieuse qui est loin d'être uniquement démographique : elle a une signification économique, sociale, culturelle,

psychologique et spirituelle importante."

Kofi Annan,Secrétaire général de l’ONU 2ème Assemblée mondiale des Nations Unies sur le vieillissement, Madrid 2002

La vieillesse est comparable à l'ascension d'une montagne. Plus vous montez, plus vous êtes fatigué et hors d'haleine, mais combien votre vision s'est élargie!

Ingemar Bergman

RÉVOLUTION SILENCIEUSE : UNE NOUVELLE ARCHITECTURE DE LA SOCIÉTÉ

‘Révolution silencieuse’, c’est en ces termes que se qualifie aujourd’hui la formidable modification structurelle de la population enclenchée par le vieillissement de la population durant le siècle dernier. « Révolution », car jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité n’avait-t-on assisté à un phénomène d’une telle importance pour tous les secteurs de la société. Les données et recensements dévoilent dans le monde entier l’augmentation constante du nombre et de la proportion de la population âgée. Certains experts ont même qualifié ce fait de "Tremblement démographique" ("Agequake") ou de "Nouvel ordre démographique international". Les taux de croissance de la population, le déclin des niveaux de fécondité, l’augmentation de l’espérance de vie, les formes d’habitats et de technologies dans la vie, l’augmentation de l’urbanisation et de la migration sont tous des facteurs cumulés de ce nouvel ordre démographique qui touche tous les pays du monde (Tableau 1 "Faits et Chiffres"). « Silencieuse », car cette révolution reste finalement peu visible et prioritaire malgré les défis énormes qu’elle engendre en terme de cohésion sociale et de gestion des valeurs individuelles et familiales. Pourtant, si elles sont anticipées et gérées à temps, les conséquences multidimensionnelles de cette révolution silencieuse – qu’elles soient sociales, économiques, technologiques, législatives ou éthiques - pourraient trouver des solutions et éviter les crises futurs.

Ainsi, la "Révolution Silencieuse" observée est loin d’être simplement démographique et propre aux pays occidentaux, elle est multidimensionnelle et globale. Ses conséquences sur le développement des nations se font déjà sentir au niveau individuel, familial et social dans le monde entier : distribution et accès à tous les facteurs garantissant la santé, le logement, le travail, la protection sociale, la sécurité, la technologie, etc.). De nouvelles politiques répondant aux impératifs d’une société en mutation sont nécessaires pour ajuster ses structures à la nouvelle architecture de la population et atténuer ou prévenir les tensions socio-économiques et intergénérationnelles.

Notre société ‘moderne’ centrée sur la technologie et la globalisation produit un système de valeurs privilégiant la ‘nouveauté’, la ‘jeunesse’ et la ‘rapidité’ au détriment des valeurs traditionnelles de transmission trans- et intergénérationnelle. Dans ce contexte, il est important de faire le point sur les données scientifiques qui permettent de mettre en avant les valeurs du développement humain que cela soit au niveau individuel ou au niveau collectif.

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Tableau 1

Architecture de la population mondiale en mutation

" Quelques Faits et Chiffres " En général

" Nombre d’habitants dans le monde - plus de 6 milliards = la 1ère fois dans l’histoire de l’Humanité - Evolution : en 1960 = 3 milliards - en 2000 = 6.1 milliards - en 2050 = 9.3 milliards - Taux de croissance annuel: 1.3% par an, soit 77 millions de personnes/an . 6 pays en voie de développement comptent

pour la moitié de cette croissance: Inde (21%), Chine (12%), Pakistan (5%), Niger (4%), Bangladesh (4%), Indonésie (3%)

" Répartition des âges dans la population : - Jeunesse (15-24 ans): génération de jeunes la plus large de l’histoire, avec 1.05 milliards de jeunes. - Personnes âgées de plus de 60 ans) : génération la plus large d’âgés de l’histoire, avec 420 millions en 2000 / 795’000 personnes s’y ajoutent par mois. - le nombre de personnes âgées va tripler jusqu’en 2050 : de 606 millions actuellement à 2 milliards en 2050. Les groupes d’âges plus élevés sont proportionnellement le segment qui augmente le plus rapidement : les centenaires augmentent de manière exponentielle dans le monde entier (ex. plus de 20'000 centenaires au Japon en 2005).

" Une société multi-générationnelle: l’augmentation constante de l’espérance de vie partout dans le monde a construit une société où 4 à 5 générations cohabitent, dont 2 à 3 générations peuvent se retrouver dans le segment des ‘générations de personnes âgées’. Ainsi la vieillesse est à plusieurs ‘étapes’. De nouvelles situations émergent telles que les générations des " sans abri de la technologie " qui ne seront ou ne voudront jamais être technologiquement ‘connectés’, les générations " déplacées " par migration interne ou externe, ou encore les "générations de guerre " (les générations n’ayant connu que la guerre pendant une large part de leur vie), les " générations décimées " (ex. avec le SIDA et les génocides, où 1 à 2 générations ont disparu en masse).

" Migration et mixité des cultures : une personne sur 35 dans le monde est un migrant international et représente 2.9% de la population mondiale. Les migrations internationales et internes (urbanisation) augmentent et créent des défis socioculturels, économiques, religieux, éthiques et politiques, nouveaux: la moitié des personnes dans le monde habitent en zone urbaine, comparé à un tiers en 1960. Partout dans le monde, les villes et zones urbaines augmentent de 60 millions de personnes par année : actuellement, 17 méga cités existent (plus de 10 millions de personnes).

! Aujourd’hui, le nombre de personnes âgées de 60+ est supérieur au nombre d’enfants de 15 ans et moins.

! D’ici 2050, le nombre de personnes âgées sera le double de celui des jeunes.

! Ce millénaire comptera 4 à 5 générations vivant ensemble, chaque génération avec son propre développement, son rythme et son histoire personnelle et culturelle.

Régions plus développées

" Population: 1.2 milliard " Peu de changements dans les prochains 50 ans. " Faible taux de fécondité. " Population en ‘extinction’: d’ici la moitié du siècle, les projections annoncent une grandeur de population plus réduite

qu’aujourd’hui pour 39 pays: Japon et Allemagne (chacun 14% de réduction), Italie et Hongrie (25% de réduction) et la République de Russie, la Géorgie et l’Ukraine (chacun entre 28% et 40% de réduction de la population).

" Formes d’habitat: la tendance est à l’augmentation des logements à 1-2 personnes et la diminution des logements à plusieurs générations.

Régions moins développées:

" Population: augmentation de 4.9 milliards en 2000 à 8.2 milliards en 2050 " Déclin de la fécondité; en l’absence d’un tel déclin, la population des pays les moins développés atteindrait 11.9 milliards;

cependant, les projections annoncent des taux de fécondité tendant à décliner très fortement dans le futur. " Croissance rapide de la population attendue dans 48 pays classés comme les moins avancés (“LDC = least developed

countries): cette population triplera entre 2000 et 2050: passant de 658 millions à 1.8 milliards. " Urbanisation rapide: les projections calculent l’augmentation impressionnante des méga cités : 26 mega cités d’ici à 2015

(10 millions ou plus d’habitants) et 22 de ces méga cités sont dans les régions les moins avancées, 18 en Asie. " Forme d’habitat: la tendance est encore à des ménages à plusieurs générations vivant sous le même toit, bien que les

nouvelles formes d’habitat individuel apparaissent aussi de plus en plus. Sources: UNFPA (1999), UN Population Division (2000), US Census Bureau (2001)

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VALEUR DU VIEILLISSEMENT : AU NIVEAU DU DÉVELOPPEMENT INDIVIDUEL

Le développement est l'ensemble des transformations qui affectent les organismes vivants au cours du temps. Le développement renvoie d’une part à l’aspect évolutif, c’est-à-dire aux étapes temporellement fléchées qui conduisent un organisme, d'un état initial simple, primitif, vers un état final plus élaboré, compliqué, et d’autre part à l’aspect plus mécanique de l’analyse des facteurs qui assurent le passage d'une étape de développement à une autre. Ainsi, le développement humain se caractérise par un processus temporel de maturation physique, mental, social et spirituel, de la cellule à un être humain accompli. Dans la perspective du vieillissement, le concept du développement humain prend tout son sens : c’est à travers la dimension temporelle de la naissance à la mort, que l’être grandi et évolue. Cependant, l’étude scientifique du développement fait surgir une dialectique contradictoire : le développement humain amène des gains mais aussi des pertes à chaque stade de la vie.

MODÉLISATION DU VIEILLISSEMENT

Selon l’angle étudié (corps, mental/esprit, fonction), le vieillissement peut apparaître comme gain ou perte. Le courant dominant s’est plutôt penché sur le cumul de pertes des fonctions corporelles jusqu’à la mort physique. Le modèle du déclin physique inéluctable, véhiculé par la médecine gériatrique, a dominé l’interprétation du vieillissement en tant que pathologie. Les études scientifiques de cette dernière décennie ont permis de montrer qu’il existe de nombreuses manières de vieillir et plusieurs modèles de vieillissement. Les recherches ont démontré que le processus de vieillissement n’est pas identique pour tous et plus récemment que le déclin au cours de la vie n’est pas inéluctable : certaines fonctions physiques et psychiques peuvent non seulement se retrouver, mais se régénérer alors que tout portait à croire à l’irréversibilité de la condition. D’autre part, avec les progrès des sciences médicales et technologiques, les opérations chirurgicales et interventions thérapeutiques, certains organes peuvent restaurer des fonctions perdues (ex. prothèses orthopédiques, opérations des yeux, pacemaker, etc.) modifiant l’idée de l’inéluctable.

La question de la différence entre vieillissement normal et vieillissement pathologique a ainsi alimenté de nombreux débats. Alors que l’on avait coutume de « pathologiser » la vieillesse en la considérant comme une ‘maladie’ et un handicap, aujourd’hui les données montrent que l’on peut vivre longtemps autonome et en bonne santé physique et psychique (tableau 2). Les spécialistes ont longtemps affirmé que les processus de vieillissement intrinsèque étaient avant tout génétiques, les altérations des fonctions physiques et cognitives étant ainsi inhérentes à un “vieillissement normal”. L’élaboration par une équipe de chercheurs américains du modèle du “vieillissement réussi”1 a contrecarré ce courant, preuve à l’appui, et marque un pas dans l’évolution de la gérontologie et gériatrie. Aujourd’hui, on reconnaît le processus du vieillissement comme basé sur un modèle avec plusieurs possibilités selon le cumul de facteurs de risques ou de facteurs positifs au cours de la vie (Figure 1) :

FIGURE 1. MULTI-MODELES DU PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT

1 Rowe J.W. and Kahn R.L. (1997), Successful Aging, The Gerontologist, 37(4), 433-440.

Optimal/Réussi faible risque de maladies

autonomie élevée

Habituel risque élevé de maladie

non pathologique mais fragile

Non pathologique processus de

vieillissement ‘normal’

Pathologique maladies /détérioration fonctionnelle

effets cumulés des pathologies et incapacités physiques, mentales et sensorielles

Processus de vieillissement

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Le vieillissement réussi va au-delà de l’absence de maladie et du maintien des capacités fonctionnelles, ce sont leur combinaison avec un engagement actif dans la vie qui représente le concept de vieillissement réussi ou optimal. Des modèles de vieillissement émanant d’autres disciplines existent, mentionnons brièvement :

- style de vie – nutrition, activités physiques et psychiques : un nombre grandissant d’études montrent que le style de vie a un effet crucial sur le vieillissement. Plus encore, l’activité physique et/ou une nutrition appropriée améliore la densité osseuse et les tissus musculaires même au delà de 70 ans2. De même, l’activité cognitive a un effet protecteur contre les maladies psychiques telles qu’Alzheimer et dépression.

- psychologie développementale: des modèles positifs ont été élaborés sur la base des recherches d’envergure pour expliquer comment l’être humain s’adapte au cours de son développement/vieillissement par « sélection – optimisation – compensation (SOC) »3 tout en intégrant les valeurs de sagesse4.

- génétique des populations : une étude longitudinale portant sur des jumeaux homozygotes/hétérozygotes adoptés et non adoptés a démontré que les facteurs biologiques et génétiques, s’ils sont importants dans les premières années de vie, ont moins d’influence avec le passage du temps. Avec le vieillissement, les facteurs socio-culturels, l’acquis et l’expérience, gagnent en importance sur l’inné génétique et biologique. En d’autres termes, bien que né avec un matériel génétique de base, le temps marque les êtres et les peuples de manières différentes5.

Ces diverses modélisations nous appellent à éviter une généralisation du modèle du déclin gériatrique sur l’ensemble des facultés de l’être humain et à bien distinguer les champs et dimensions du vieillissement.

Erreur ! Des objets ne peuvent pas être créés à partir des codes de champs de mise en forme.

MYTHES ET FAITS SUR LE VIEILLISSEMENT

Un des obstacles à l’amélioration de la qualité de la vieillesse et à la reconnaissance de la valeur des personnes âgées dans la société est sans conteste l’attitude " agéiste " (terme qui caractérise les discriminations et préjudices envers les âgés dans le même sens que raciste, sexiste) encore très présente dans la plupart des secteurs de la société. De nombreux stéréotypes persistent sur ce qu’est le vieillissement et la vieillesse, que ce soit dans la population générale comme chez les professionnels. Ces préjugés viennent d’une part de l’ancrage rigide dans la référence de l’âge chronologique et administratif de la retraite comme marque de vieillesse, mais aussi de la projection des schémas et images du vieillissement du siècle passé sur le présent, alors que la réalité s’est modifiée. Les faits scientifiques le démontrent : on ne vieillit pas de la même façon ni dans le même contexte que ses grands-parents et les générations antérieures.

Tableau 2

CONTRASTES ENTRE STÉRÉOTYPES ET RÉALITÉS SCIENTIFIQUES SUR LE VIEILLISSEMENT

STEREOTYPE NEGATIF REALITE SCIENTIFIQUE

A - Santé :

"être vieux c’est être malade,

vulnérable dépendant et sénile"

la majorité des âgés sont autonome et en bonne santé physique et psychique

"lorsque l'on est vieux, il est trop tard

pour changer quoi que ce soit"

prévention et interventions efficaces existent : même aux grands âges, la situation peut s’améliorer, se

renverser et la vie se régénérer

2 Fiatarone M. (1998). Combined Exercise and Dietary Intervention to Optimize Body Composition in Aging. Annals of the NY

Academy of Science, 854: 378-393. 3 Baltes Paul B. and Baltes M.M. (1993), Successful Aging: Perspectives from the Behavioral Sciences, Cambridge, UK:

Cambridge University Press. 4 Baltes, P. B., & U. Kunzmann. (2003). Wisdom. The Psychologist, 16, 131-132.Full text: http://www.baltes-

paul.de/Baltes&Kunzmann.pdf & Baltes, P. B., & Kunzmann, U. (in press). Wisdom and aging: The road toward excellence in mind and character. In D. C. Park & N. Schwarz (Eds.), Cognitive aging: A primer (2nd ed.): Psychology Press.

5 Pedersen NL, Steffensson B, Berg S, Johansson B, McClearn GE: The importance of genetic and environmental effects for self-reported health symptoms: A 30-year follow-up considering survival and selection effects. Journal of Aging and Health 1999; 11(4): 475-493. - Finkel, D., Pedersen, N. L., Reynolds, C. A., Berg, S., deFaire, U., & Svartengren, M. (2003). Genetic and environmental influences on decline in biobehavioral markers of aging. Behavior Genetics, Vol. 33(No 2), 107-123.

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"le secret du bon vieillissement

est dans les gènes"

l’influence des facteurs génétiques diminue avec l’âge au profit de facteurs socio-culturels et l’expérience

B - Education:

"les vieux ne peuvent plus rien apprendre" le développement dure toute la vie : à tout âge, l'on peut apprendre et augmenter ses connaissances

C - Vie dans la société:

"les personnes âgées ne peuvent plus diriger leur vie, ne sont pas productives et n'apportent rien à la société"

les âgés participent et contribuent à la société - responsable du modèle donné aux générations futures

D - Economique:

"avec les personnes âgées, il n’y a pas de retour sur investissement (nombre d’années à vivre = capital)"

les âgés ont contribué et contribuent à la construction de la société et de l’économie. Ils sont d’importants

aidant informels et consommateurs

Comme le montre le tableau 2, les mythes sur les personnes âgées passives, malades et déclinantes, qui ne peuvent plus apprendre ni participer à la société sont bien dépassés et brisés par la réalités des faits scientifiques: la majorité des personnes vieillissent bien, ce sont surtout la ou les dernières années de vie qui portent un risque de morbidité et d'incapacité plus élevé. L’image de la minorité de cas graves et des situations de fin de vie ne devrait en aucun cas ternir les statistiques positives et déformer la perception de la vieillesse et du vieillissement. L’attitude ‘agéiste’ précipite les âgés dans des situations de vulnérabilité physique, mentale et sociale et nie la valeur même du développement de l’être au niveau de son expérience, de son évolution et de sa vie spirituelle. Une des causes de la prédominance des modèles et images ‘négatifs’ du vieillissement réside dans le manque de modèles et conceptualisation de modèles de vieillissement spirituel et de développement de la sagesse. L’amalgame du déclin du corps et de l’avoir sur l’être et l’acquis fixe les pensées dans une perspective matérialiste du vieillissement ou seul les pertes physique et cognitives prédominent. Le déni de la valeur de la vie et de la mort nécessite un travail considérable pour que le monde scientifique et politique repense les finalités et conditions de la vie dans la société. Les chefs politiques et religieux sont pourtant les premiers modèles de vieillissement dans la société et le fait que le pape Jean-Paul II ait démontré la force de l’esprit sur le corps est en soi un modèle spirituel de vieillissement.

VALEUR DU VIEILLISSEMENT : AU NIVEAU COLLECTIF ET FAMILIAL

La famille n’est plus une affaire de deux générations, voire 3 générations. Au vu de l’état du monde (tableau 1), et l’extension extraordinaire de la longévité, deux aspects modifient considérablement le vie familiale et sociale :

o augmentation de la lignée inter-générationnelle : descendants de différentes générations plus nombreux

o diminution des liens intra-générationnels : moins d’enfants, de frères/sœurs de la même génération

La photographie de la traditionnelle 'grande famille', rassemblée au complet avec une généalogie ordonnée et une progéniture nombreuse, vivant sous le même toit ou un périmètre défini, semble très lointaine aujourd'hui, nous rappelant même avec une certaine nostalgie de liens et des solidarités idéalisées. En d’autres termes, la colonne vertébrale de la société s’est amincie mais allongée de quelques générations vivant en même temps. Cela est vrai autant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement où la femme à de plus en plus accès au moyen de contrôler les naissances à tout âge de sa vie. Ainsi, les événements de vie qui hier encore ne se déroulaient que sur un cycle une fois dans la vie, voient aujourd’hui la répétition de ces cycles au cours d’une plus longue vie et l’apparition d’âges extrêmes dans les mariages, naissances, divorces, décès. La moyenne d’âge au premier mariage, ainsi qu’à la naissance du premier enfant s’est élevé partout dans le monde. De même, l’héritage de ses aïeux est acquis à des âges plus élevé, et risque de s’amoindrir vu la longueur de la vie ou augmenter la pauvreté inter-générationnelle. Par conséquent, toute la vie collective est affectée par ces mutations : transformation de la famille et de ses solidarités, complexification de la généalogie, mobilité croissante, fluctuation professionnelle et économique, bouleversement des rôles et droits homme et femme, révolution technologique dans les relations sociales et la communication.

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• L’importance des grands-parents : loin d’être anodine, la contribution des grands-parents à la société est devenue dans certains cas cruciale au bien-être des futures générations. Les grands-parents dans de nombreuses cultures et situations jouent un rôle familial indispensable dans l’éducation des petits-enfants : migration journalière des parents travaillant, famille monoparentales, mais aussi les orphelins après le décès des parents du HIV/sida

• le passage d'une chronologie du parcours de vie familial et professionnel classique (ex.: fils # mari # père # grand-père # arrière grand-père) à une complexification des parcours et rôles familiaux dû en grande partie à la multiplication des événements de vie, hors de la logique temporelle. Par exemple, par le jeu de divorces et remariages, l'on peut être mère après avoir été arrière grand-mère, on peut être père à plusieurs reprises d'enfants de différents nids qui eux-mêmes peuvent être plus jeunes que ses propres petits-enfants, on peut encore être demi-grand parent ou beau grand-parent et grand-belle grand-maman. Cette mutation englobe également l'accroissement de toute une série de situations qui auparavant étaient considérées comme rares: mères célibataires, mère ou père monoparental, les couples sans enfants, les adoptions, les fécondations in-vitro, la maternité après l'âge de la ménopause habituel, la paternité à des âges canoniques, etc.

• La famille étendue traditionnelle vivant sous le même toit est en voie de disparition : les êtres humains vivent plus longtemps, mais vivent moins avec leurs descendance. Même dans des pays traditionnellement enclins à ce mode de vie telle que l’Egypte, 85% des ménages sont aujourd’hui composé de famille nucléaire6. La question est de savoir où vivent les générations âgées ?

• L’urbanisation et la migration, mais aussi les divorces sont des facteurs de « dislocation des générations » : comme le montre le tableau 1, la migration interne et internationale amène à des situations où les grands-parents sont séparés de leurs enfants et petits-enfants. La culture et le savoir des grands-parents ne se transmet que partiellement et épisodiquement à la descendance. Le fait que les générations soient séparées crée aussi une cassure dans la ‘chaîne des soins informels’ ou les aidants naturels sont absents pour subvenir aux besoins pratiques et spirituels des âgés dans la dernière phase de leur vie.

• L’effet des générations vulnérables : les épidémies, les guerres et les conflits sont des facteurs de risque pour les relations entre générations. Par exemple, dans certains cas une « génération décimée » (génocides, HIV/sida, guerres) constitue un déséquilibre socio-économique pour la nation, de par le déficit de population active mais aussi de par le traumatisme psychologique paralysant l’économie. La reconstruction intérieure de l’être après un traumatisme est un facteur négligé dans le travail humanitaire alors qu’il est la fonction essentielle de dynamisme d’une société; dans d’autres cas, une « génération déplacée » pour trouver du travail en ville laisse derrière elle un vide géographique notamment dans les milieux ruraux.

Dans ce contexte familial s'ajoute le paysage d'une société en pleine révolution de mœurs et de valeurs où la tradition se confronte avec la venue de générations plus enclines à la modernisation et globalisation de leur savoir et comportements. Les 4 à 5 générations vivant une même époque de changements techniques très rapides se voient confrontées à des connaissances et expériences parfois très différentes qui sont à risque de conflits par manque de communication et compréhension mutuelle. Le décalage inter-générationnel des expériences culturelles et technologiques peuvent être une opportunité mais également un défi de société qui creuse le fossé entre les générations avec les NTIC7 et les générations sans NTICs (les sans abri du numérique), problème qui se surajoute au fossé entre les pays développés et en voie de développement que l’on nomme couramment le fossé entre " info-riche" et " info-pauvre ". Les faits les plus saillants de cette mutation de la famille sont résumés dans le tableau 3.

6 UNFPA (2001). Population Issues. Briefing Kit 2001. United Nations Population Fund, New York. 7 NTIC : terme utilisé pour caractériser les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

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Tableau 3

MODIFICATION DE LA FAMILLE ET DE LA SOCIÉTÉ

FAMILLE/SOCIÉTÉ TRADITIONNELLE A. NOUVEAUX MODÈLES FAMILLE/SOCIÉTÉ

2 à 3 générations 0 ou 1 génération à la retraite

descendance nombreuse intra-générations

famille étendue et nombreuse mariages de proximité/même culture

unidirectionnalité de la vie

4 à 5 générations 2 voir 3 générations à la retraite

peu de descendance inter-générations famille nucléaire

mariages multi-culturels/multi-religieux complexification – multilinéarité de la vie

! Education et socialisation traditionnelle : rôle prépondérante de système patriarcale ou matriarcale

! Les personnes âgées détiennent le savoir ! Période scolaire unique

1 profession pour la vie, 1 patron ! Hiérarchie sociale : Valeur de l’âge ! Survie dépendante de la généalogie/la famille ! Rôle femme-homme : défini en fonction du cycle

reproductive : femme au foyer /homme au travail ! Santé gérée par médecin famille

! Education globale ge pour tous : nouvelles technologies (TIC - media) Education tout au long de la vie (Long Life Learning)

! Plusieurs professions, contrats à durée déterminée plus fréquent - formation continue

! Hiérarchies de valeurs décentrées de l’humain: économique, techno, e-kompetenz

! Survie dépendante de l’Etat/Etat-Providence ! Rôle femme-homme redéfini et négocié ! Santé gérée par multi-spécialistes et technologie

(e-santé, e-soins, e-traitements, e-consultant)

CONCLUSION : DÉFI ET CHANCES D’UNE PERSPECTIVE TRANSGÉNÉRATIONELLE Pour conclure, deux questions fondamentales discutées dans cette contribution émergent de la situation familiale et collective due au vieillissement de la population : 1) comment donner de la valeur et renforcer les aspects positifs du vieillissement et de l’âge? 2) quel est le rôle des générations plus âgées dans la famille et la société ?

Pour la première question, comme nous l’avons vu de nombreux obstacles et préjugés doivent encore être ôtés :

! Discrimination de l’âge et fausses croyances sur le vieillissement (tableau 2) ! Déficit de valeurs non matérielles de l’être et de l’esprit - au profit de la matière ! Déni de la valeur croissante non monétaire de la vie ! Réticence des scientifiques de parler de valeurs non mesurables ou de spiritualité ! Peur de la proximité de la mort ! Pauvreté et Richesse : entre l’être et l’avoir préserver les sociétés riches spirituellement ! Ethique : rationnement des soins et la banalisation de l’euthanasie active

Quant à la deuxième question sur le rôle des âgés : comme mentionné, le rôle des grands-parents dans le bien-être des futures générations peut prendre des formes multiples. Il est cependant important de montrer aux générations âgées leurs rôles et responsabilités dans la société. Trop souvent les personnes âgées ne réalisent pas leur impact psychologique, social et spirituel sur les plus jeunes. Les modèles explicites et implicites que les aînés de la société expriment marquent les comportements et mentalités de générations en générations. Bien qu’il soit difficile de prouver scientifiquement la transmission des valeurs à travers les générations, quelques recherches attestent de la transmission des styles de vie sains et nocifs de générations en générations : il est par exemple prouvé que les enfants de familles alcooliques, violentes, ayant subi des abus sexuels sont plus à risque de subir les mêmes épreuves ou adopter les mêmes styles de vie. On sait également que si les parents fument, les enfants seront plus enclins à fumer, mais que si les parents cessent de fumer, les enfants fumeurs modifient également leur comportement. La transmission des comportements est donc bien attestée8.

Les personnes âgées peuvent donc jouer un/des rôle/s indispensable à une meilleure cohésion sociale et qualité de la vie. La perspective transgénérationnelle ouvre les portes à une nouvelle société d’âgés qui se préoccuperait de prévenir la violence, de promouvoir une culture de paix, de santé et d’environnement durable avec des valeurs humaines universelles. C'est ainsi que le soin des orphelins du sida incombe essentiellement aux personnes âgées dans la plupart des pays d'Afrique. Elles sont aussi prestataires de soins et bénévoles d'associations caritatives, philanthropiques ou autres ou jouent

8 Stuckelberger A. (2005). Transgenerational Perspective on Conflict and Violence Prevention. In F. L. Denmark, U. Gielen, H. H. Krauss, E. Midlarsky and R. Wesner (Eds.) Violence in Schools: Cross-National and Cross-Cultural Perspectives (pp. 119-168). Springer: New York.

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le rôle de conseillers pour les plans de développement communautaires ou nationaux et de formateurs et d'éducateurs de la jeunesse. Dans la plupart des pays agricoles, les personnes âgées participent aux travaux agricoles ou sont appelées à prendre des décisions importantes. Elles donnent aussi un exemple à suivre en matière de vieillissement productif ou actif, et représentent un apport financier pour la famille, et sont aussi des modèles de vie pour les générations futures en termes de paix, de protection de l’environnement, mais bien plus - des valeurs morales. Les réflexions actuelles tendent ainsi vers l'établissement de nouvelles régulations des liens entre générations. On peut imaginer que dans le futur les droits et devoirs entre générations seront également inclus dans la législation. Le devoir 'traditionnel' de subvenir aux besoins de ses parents et grands-parents peut également être vu sous l'angle inverse: les parents et grands-parents auraient eux aussi le devoir de subvenir aux besoins des générations plus jeunes.

En laissant un monde meilleur aux futures générations, elles lèguent un testament moral qui aura des effets sur la descendance, en participant, à travers leur vie, à la famille et la société, elles font un acte profond de foi dans les valeurs qui guident le meilleur de l’humanité.

En adoptant un rôle investi d’une mission pour améliorer la famille et la société, les générations plus âgées modifient l'idée qu'elles ne sont que des personnes à charge, mais qu’elles contribuent aux aspects matériels et immatériels du développement humain. Le défi du vieillissement de la population est donc individuel et sociétal. Défi individuel car les avancées scientifiques montrent que chaque individu a la possibilité d'optimaliser son propre vieillissement du point de vue physique, mental et social — c'est-à-dire non seulement de ralentir, mais de maintenir la capacité et le fonctionnement individuel et même de l'améliorer ; chaque individu informé peut éviter les pièges ”agéistes” et choisir de “mieux vieillir” et de mieux 'inter-agir' avec les autres générations. Défi sociétal, car les mutations économiques, sociales et culturelles profondes engendrée par les transitions décrites ci-dessus seront un des plus grands défis auxquels le monde sera confronté au XXIè siècle. La question est de savoir si nous arriverons à placer le développement humain et sociétal comme référence du développement économique et de la justice distributive, de savoir si nous parviendrons à assurer une cohésion sociale suffisante pour garantir la paix entre les générations et la stabilité des nations dans le futur.

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3.2. Evaluation éthique et politique du vieillissement

Monseigneur Silvano M. TOMASI C.S Observateur Permanent du St Siège aux Nations Unies et aux organisations internationales de Genève

UNE PERSPECTIVE CHRETIENNE DU VIEILLISSEMENT

1. VIEILLIR EST UNE QUESTION D’ACTUALITÉ

Les organisations internationales ont centré leur attention sur les changements en cours dans le profil démographique de la population mondiale, spécialement depuis l’Année Internationale des Personnes Agées des Nations Unies. C’est maintenant une caractéristique habituelle de l’analyse statistique d’inclure l’augmentation du pourcentage des personnes âgées mais aussi de présenter une prospective du pourcentage des personnes entre 65 et 80 puis entre 80 et au-delà.

Le vieillissement de la population sera un des phénomènes les plus remarquables du 21ème siècle. Les données disponibles pour l’Europe en particulier, où des pays comme l’Italie et l’Espagne ont un taux de fertilité au-dessous de la reproduction de leur nombre actuel, ont été amplement illustrées. Il y a plus de gens au-delà de 65 ans qu’il n’y a entre 0 et 15 ans . Ce n’est pas un simple changement dans la constitution structurale de la population, c’est aussi un déplacement culturel dans la manière de comprendre les personnes âgées dans la société. Par exemple, quelle est la place des personnes âgées dans le monde du travail. Dans les pays développés,l’âge avancé crée de l’inquiétude quant à la possibilité de payer les pensions dans l’avenir. Dans les pays pauvres l’ambition d’atteindre un âge avancé est d’abord un engagement éthique et ensuite un engagement social et économique.

Deux autres phénomènes sont liés au vieillissement : a) la prévision qu’entre 2000 et 2030 la part des 25 États membres de l’Europe dans la population mondiale plongera vraisemblablement de 12 à 6 % avec des conséquences prévisibles, économiques et politiques pour leur influence collective dans le monde ; b) Une immigration sera nécessaire pour fournir des gens en âge de travailler et ceci entraînera de nouveaux défis et de nouvelles crises. L’organisation effective de l’immigration, le procédé d’intégration de personnes bien différentes au niveau culturel et religieux et la nécessité de procurer les mêmes chances politiques seront un défi à l’habileté des législateurs et des administrateurs. Taux de fertilité et production économique sont étroitement liés dans les rapports officiels et les débats. Ces variables sont certainement importantes pour comprendre la situation actuelle dans laquelle nous nous trouvons en ce moment. Mais l’aspiration fournit les conditions pour un vieillissement actif et celles-ci supposent une combinaison d’options qui tendraient à optimiser la possibilité d’une bonne santé, de la continuation de la participation à la vie de la société, de la sécurité, 3 éléments qui augmentent la qualité de la vie dans le vieil âge.

Ces 3 piliers de bonne santé, de participation, de sécurité sont-ils suffisants pour que les personnes âgées soient heureuses ? Ou cette approche préconisée et promue par les agences internationales n’est-elle qu'un moyen de production au service d’objectifs économiques ? Il semble que la question du vieillissement prenne de l’importance dans les débats et forums internationaux en relation avec le déclin du taux de natalité et de la capacité à produire dans le sens où de plus en plus de gens sortent du marché du travail et ont besoin d’une couverture sociale adéquate dont le coût peut dépasser les possibilités de l’état à les couvrir.

Une vue plus compréhensive des personnes âgées émerge du « Principes des Nations Unies pour les personnes âgées » (1991), une sorte de charte qui résume les droits non pas

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d’une catégorie de gens mais de la personne qui même âgée est autorisée à avoir des droits spécifiques. La personne vit différentes phases de son existence : enfance, jeunesse, âge adulte, vieillesse , différents moments de vie ? Cette approche de la réflexion internationale converge avec celle de notre vision chrétienne. C’est seulement en voyant la personne dans son unité, unique et originale que nous pouvons confronter les problèmes et en parler pour chaque période d’âge ? Il est donc crucial de commencer toute discussion en tenant compte du caractère unique de chaque personne comme une entité, un sujet avec des droits plutôt que les droits de catégories spécifiques de personnes telles que les personnes âgées ou les enfants.

Le Pape Jean Paul II a insisté sur ce point. Il a écrit à l’Assemblée Mondiale de 1982 sur le problème du vieillissement de la population : « La compréhension de la dignité sacrée de la personne humaine conduit à donner de la valeur à toutes les périodes de la vie …Il est en fait impossible d’apprécier la vie d’une personne âgée sans apprécier la vie d’un enfant dès le moment de sa conception ».

2. L’ENSEIGNEMENT DE L’ÉGLISE SUR LE VIEILLISSEMENT

Ces dernières années plusieurs documents importants de l’Eglise universelle avaient comme thème le vieillissement. En 1998, le Conseil Pontifical des laïcs a publié : Dignité et Mission des personnes âgées dans l’Église et dans le Monde. Le Pape Jean Paul II a produit un riche Magistère sur le vieil âge et lui-même a été un formidable exemple. En 1999, il a adressé une lettre spéciale aux personnes âgées. « Âgé moi-même » écrit-il, « je sens le désir d’engager le dialogue avec vous ». En 2002 il envoie de nouveau une lettre au Président de la seconde Assemblée Mondiale sur le Vieillissement et il déclare : « Ce n’est pas simplement une question de faire quelque chose pour les personnes âgées mais d’accepter ces personnes comme des partenaires responsables par des façons concrètement possibles et comme agents de projets au niveau de la réflexion, du dialogue et de l’action. » Déjà en 1982, dans un message pour la 16ème Journée Mondiale pour la Communication Sociale, Jean Paul II avait attiré l’attention des médias sur leur responsabilité pour mettre en lumière de manière positive la condition des personnes âgées.

Quelle vision voit-on émerger de ce corps d’enseignement de l’Église ? Si le point de départ est le concept de la personne comme source de droits et de dignité, l’étape suivante est la vocation de la personne à la communion avec Dieu et les autres personnes en commençant par ceux de sa famille. L’Abrégé de la Doctrine Sociale de l’Église présente un bon début de résumé

« L’Amour est aussi exprimé dans l’attention généreuse montrée aux personnes âgées qui vivent dans les familles : Leur présence peut avoir une grande valeur. Elles sont un exemple de lien entre les générations, une ressource pour le bien-être de la famille et de la société toute entière : « Non seulement montrent-elles qu’il y a des aspects de la vie – valeurs humaines, culturelles, morales et sociales – qui ne peuvent être jugés en terme d’efficacité économique, mais elles peuvent aussi apporter une contribution effective sur la place du travail et dans des rôles de leadership. En bref, ce n’est pas seulement une question de faire quelque chose pour les personnes âgées mais aussi de les accepter d’une manière réaliste comme partenaires dans des projets partagés – au niveau de la pensée, du dialogue et de l’action » Comme le dit la Sainte Écriture : « Même âgées, elles portent du fruit » (Ps 92 : 15). Les personnes âgées constituent une importante école de vie capable de transmettre les valeurs et les traditions et de nourrir la croissance des plus jeunes générations, qui apprennent ainsi à chercher non seulement leur propre bien mais aussi celui des autres. Si les personnes âgées sont dans des situations où elles expérimentent la souffrance et la dépendance, elles ont besoin non seulement de services de soins et d’une aide appropriée mais surtout elles ont besoin d’être traitées avec amour ». (n° 222)

Il devient alors important de motiver et de récupérer la famille, les amis, les relations communautaires et d’empêcher l’isolement et la marginalisation. La solidarité inter-génération montre que nous sommes tous en route pour un voyage commencé par ceux qui sont venus avant nous et qui est continué par ceux qui viendront après nous et nous sommes les gardiens de leurs espoirs. Le but du voyage est lointain mais la vision de communion commence maintenant. Dans cette vision, il y a un équilibre entre la défense des droits des personnes âgées et le fait de leur permettre de vivre une bonne vieillesse par une vie active

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sans craindre leur faiblesse. Les documents d’Église font d’abord référence à l’Écriture, puisque la Parole de Dieu éclaire cette période de la vie. Le livre du Lévitique ( 19,32) commande : « Tu honoreras la personne qui est âgée ». Les Psaumes voient la personne âgée comme les tenants de la mémoire des actions merveilleuses de Dieu et comme étant féconds dans le vieil âge. La littérature de Sagesse fait un portrait réaliste du vieil âge, avec un certain pessimisme par moments devant les conséquences de la vieillesse mais portant un regard d’admiration sur les grandes figures qui ont marqué l’Histoire sainte et les voyant comme des bénis de Dieu par leur longue vie : Moïse, Samuel, David, Siméon.

Le vieil âge se situe dans le providentiel dessein d’Amour de Dieu et devrait être vécu comme une étape du voyage par laquelle le Christ nous conduit à la Maison du Père. Pour notre part nous devrions être capable de le vivre comme un don et un devoir.

Les inévitables problèmes liés à l’âge peuvent être résolus, les documents de l’Église demandent d’intégrer les personnes âgées dans le tissu social en utilisant leur expérience, leur savoir et leur sagesse. Un nombre de plus en plus important de personnes âgées restent seules, sont prises en charge par des institutions et l’absence de vie de famille nécessite une compensation. En fait ce développement pourrait être un rappel que les modèles actuels familiaux peuvent ne pas être aussi parfaits qu’ils sont présentés par notre culture publique. Parmi les programmes pour aider les personnes à bien vieillir, il y a la formation continue pour éduquer les individus à s’adapter aux changements de vie tout au long des années qui passent. Une telle formation peut être centrée non seulement sur le faire des choses et des exercices physiques mais et surtout sur la compréhension de soi, la qualité de l’être, sur les valeurs qui aident à apprécier la vie dans tous ses moments avec ses possibilités et ses limites.

Le vieillissement n’est pas seulement une expérience individuelle, il affecte toute l’humanité. À vitesse différente certainement, un changement profond de la structure de la population se déroule partout. Il conduit à repenser la société, à une vue différente de l’organisation économique et aussi à une manière de regarder le cycle de la vie et les relations entre générations. Une société juste répond au besoin d’aide de tous ses membres et son degré de civilisation peut se mesurer à la protection qu’elle offre aux groupes les plus vulnérables. Plutôt que la crainte et le génie économique pour garantir la survie d’une société vieillissante, tout en renforçant la protection sociale des personnes âgées et leur qualité de vie, il est nécessaire de tirer son inspiration de solides principes moraux.

La longévité apporte la sagesse et les personnes âgées préservent la mémoire collective, un service qui s’applique aussi à l’expérience des religions. Comme le souligne le document, La Dignité des Personnes Agées et leur Mission :

Dignité et mission des personnes âgées dans l’Eglise et dans le monde :

« Les récits des patriarches sont particulièrement éloquents à cet égard. Lorsque Moise vit l’expérience du buisson ardent, Dieu se présente à lui en disant : « Je suis le Dieu de tes Pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Ex 3, 6). Dieu lie son nom aux grands vieillards qui représentent la légitimité et la garantie de la foi d’Isra!l. Le fils, le jeune homme, rencontre Dieu – nous pourrions même dire « reçoit » Dieu – toujours et seulement à travers ses pères, les vieux. Dans le passage que nous venons de citer, pour chaque patriarche nous retrouvons l’expression « Dieu de… », comme pour signifier que chacun d’eux a fait sa propre expérience de Dieu. Or, cette expérience, qui était le legs des personnes âgées, était également la raison de leur jeunesse intérieure et de leur sérénité devant la mort. De façon paradoxale, en transmettant ce qu’il a reçu, le vieillard dessine le présent : dans un monde qui exalte la jeunesse éternelle, sans mémoire et sans avenir, cet élément donne à réfléchir. »

Finalement, Jean Paul II dans son message pour la 16ème Journée pour la Communication Sociale déclare que les mass médias peuvent effectivement attirer l’attention de l’opinion publique sur le monde des personnes âgées. Seule une société bien informée peut mettre en action des solutions efficaces. La présentation d’une image positive des personnes âgées est de la responsabilité des directeurs des médias qui devraient aussi prendre en compte les sensibilités particulières des personnes âgées, qui souvent constituent la plus grande partie de leur audience.

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3. LES PAS CONCRETS DE L’AMOUR

L’Église enseigne mais elle agit aussi. Les agences et les organisations catholiques, sensibles aux personnes âgées les plus vulnérables et les plus isolées dirigeaient en 2000, 532 maisons de retraite en Afrique, 3466 dans les Amériques ; 1456 en Asie ; 1435 en Europe et 349 en Océanie, un total de 13 238 centres d’aide et de soins pour les personnes âgées dans le monde. Le témoignage de bienvenue et d’amour, dans la famille, pour les personnes âgées est une dimension cruciale de l’attention, à laquelle on devrait donner la priorité car elle requiert pour elles respect et intérêt de la part de la société et de ses lois. Une réflexion continue avec une perspective éthique sur les implications des découvertes médicales qui affectent les personnes âgées est aussi un service nécessaire demandant la plus grande attention de la part de tous.

Les actions suggérées pour les personnes âgées, proposées dans le contexte de la famille, la communauté, la société en général, dans les documents variés de l’Église sont vraiment nombreux :

1. Promouvoir la solidarité parmi les générations 2. Inclure des personnes âgées dans des instances de décisions familiales et sociales 3. Fournir un accès facile aux premiers soins pour les personnes âgées, même pour celles qui

vivent en milieu rural. 4. Négocier avec les compagnies pharmaceutiques les médicaments essentiels à bas prix . 5. Apporter une attention particulière aux personnes âgées touchées par le Sida ou aux

personnes responsables d’orphelins du Sida. 6. S’occuper des personnes âgées atteintes de maladies mentales. 7. Promulguer une législation pour empêcher et corriger les violences faites aux personnes âgées. 8. Protéger la dignité des personnes âgées jusqu’à leur mort naturelle, même avec des soins

palliatifs 9. Encourager les personnes âgées à demeurer autonomes et actives aussi longtemps que

possible 10. Soutenir une culture qui donne une place à la personne âgée 11. Encourager les personnes âgées à comprendre l’évolution de la société et à ne pas se

renfermer sur elles-mêmes, à utiliser les nouvelles technologies (internet) ; 12. Éliminer des médias les stéréotypes des personnes âgées, des médias 13. Maintenir ouvert le canal de communication et d’enseignement mutuel entre les jeunes et les

personnes âgées.

Enfin la mort fait partie de notre horizon humain et elle lui donne sa vraie et mystérieuse dimension. Notre monde contemporain, spécialement dans l’Ouest, a besoin d’apprendre à réintégrer la mort dans la vie humaine (Jean Paul II).

4. UNE QUESTION FINALE

Est-ce possible pour les personnes âgées d’aujourd’hui de faire de la dernière période de leur vie une période sereine et utile. C’est vrai

1) si la vieillesse est vue comme une opportunité de pouvoir faire ce que le travail, la profession, les obligations familiales n’ont pas permis de faire auparavant, quand la vieillesse n’est pas un temps vide de l’existence et

2) si la vieillesse n’est pas un apitoiement sur le présent ou les futurs handicaps, mais conserve des intérêts culturels, lecture, excursions culturelles, pèlerinages, services volontaires, contacts affectifs et de service avec la famille.

Pour une vieillesse sereine il est aussi très important de cultiver une vie spirituelle intense avec une participation régulière à la Célébration Eucharistique, à la lecture des Écritures, de participer à des activités spirituelles et charitables, de s’engager dans une prière personnelle. Ces activités ne sont pas des échappatoires à la réalité ou des consolations techniques. Les personnes âgées semblent plus inclinées à confronter les dimensions religieuses et de foi qu’elles avaient peut-être reléguées depuis longtemps ou qu’elles revivent avec une nouvelle intensité à l’approche de la mort. Les débats et documents sur la vieillesse vont dans la bonne direction pour promouvoir la dignité humaine, le soin adéquat et l’épanouissement. La Vision Chrétienne de la vie et de la mort ouvre un horizon plus large qui comble l’espoir enraciné dans le cœur humain, que le vieil âge n’est qu’un autre moment vers une vie plus pleine ?

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Dr. Astrid Stuckelberger en collaboration avec Nikolaï Botev, Point focal sur le Vieillissement, Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU)

L’ONU ET LE VIEILLISSEMENT : OBJECTIFS DES NATIONS UNIES

« Depuis la première Assemblée Mondiale sur le Vieillissement, en 1982, le monde a connu une mutation presque complète. Si, dans le passé, le vieillissement de la population

posait surtout un problème aux pays développés, aujourd’hui, il prend aussi de l’importance dans les pays en développement. Et si, autrefois, le vieillissement de la population a pu passer pour une

question marginale ou d’importance mineure, nous comprenons aujourd’hui qu’il s’agit d’une mutation démographique dont les effets profonds se font ressentir dans tous les aspects de la vie des individus

et de la vie des collectivités, des pays et de la communauté internationale. »

Kofi A. Annan, Secrétaire générale des Nations Unies, Avant-propos de la Déclaration politique et du Plan d’Action International sur le Vieillissement, avril 2002

BRÈVE CHRONOLOGIE

Les préoccupations des Nations Unies pour les questions de vieillissement ont commencé à être visible avec la première Assemblée Mondiale des Nations Unies (ONU) sur le vieillissement qui s’est tenue à Vienne en 1982. Un Plan d’Action International sur le Vieillissement fut adopté à l’unanimité par les gouvernements et par l’ Assemblée Générale le 3 décembre 1982 (résolution 37/51)9. Ce premier Plan d’Action est resté la feuille de route dans le domaine des politiques de vieillissement jusqu’en 2002, date de la deuxième Assemblée Mondiale sur le Vieillissement à Madrid. En vingt ans, de 1982 à 2002, le phénomène du vieillissement a pris une ampleur sans précédent dans le monde entier et la "révolution démographique, sociale, économique et culturelle" n’a fait que s’accentuer rendant le premier Plan d’Action obsolète et inadapté à la situation présente.

Après Vienne, les étapes ont été espacées mais chacune importantes dans la construction des documents actuels. Rappelons les moments-clés de la reconnaissance des questions de vieillissement aux Nations Unies:

En 1990, L' Assemblée Générale a proclamé le 1er octobre Journée internationale pour les personnes âgées du 14 décembre 1990 (résolution 45/106) 10. Aujourd’hui, cette journée est commémorée dans diverses parties du monde et célèbre le vieillissement de la population comme un progrès pour l'humanité tout en soulignant les questions prioritaires.

En 1991, les Principes des Nations Unies pour les Personnes Agées furent adoptés par l' Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 1991 (résolution 46/91) (voir tableau 2). Les Gouvernements ont été encouragés à incorporer ces Principes à chaque fois que cela est possible dans leur programme national.

En 1992, Julia Alvarez, Ambassadrice de la République Dominicaine, propose que l’année 1999 célèbre l’Année Internationale des Personnes Agées partout dans le monde. La proposition est adoptée par les gouvernements lors de l’ Assemblée Générale le 16 octobre 1992 (résolution 47/5)11.

9 http://www.un.org/esa/socdev/ageing/ageing/ageipaa.htm 10 http://daccessdds.un.org/doc/RESOLUTION/GEN/NR0/567/53/IMG/NR056753.pdf?OpenElement 11 http://www.un.org/esa/socdev/iyop/iyoppoa.htm

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En 1999 : l’Année Internationale des Personnes Agées, organisée sous l’égide des Nations Unies, a été l’occasion de faire l’état des lieux, de constater les progrès accomplis et de souligner l’importance de la cohésion sociale en insistant sur les ajustements demandés aux pouvoirs publics de chaque pays, mais aussi aux collectivités locales et aux familles. Le thème de l’Année Internationale des Personnes Agées (1999), « Une Société pour Tous les Ages », s’articulait autour de quatre grands axes : l’épanouissement de l’individu tout au long de sa vie; les relations inter-générations; les liens entre le vieillissement des populations et le développement; et la situation des personnes âgées. L’Année internationale a permis de sensibiliser la communauté internationale et de favoriser la recherche et l’action gouvernementale dans le monde entier. Elle a contribué, notamment, à intégrer la question du vieillissement dans tous les secteurs de la société et à encourager les individus à exploiter leurs capacités à tous les stades de la vie. L’Année Internationale des Personnes Agées a donc été cruciales pour la réussite de l’Assemblée de sur le vieillissement de Madrid.

TABLEAU 1 : RECAPITULATIF CHRONOLOGIQUE

1982 1ère Assemblée de l’ONU sur le vieillissement à Vienne (Autriche)

1990 Proclamation de « 1er octobre : Journée Internationale des Personnes Agées » par l’ Assemblée Générale de l’ONU

1991 Principes des Nations Unies pour les Personnes Agées

1992 Proclamation de « 1999 : Année Internationale des Personnes Agées » par l’ Assemblée Générale de l’ONU

1999 Année Internationale des Personnes Agées 2002 2ème Assemblée Mondiale de l’ONU sur le Vieillissement à Madrid (Espagne) précédé du Forum des ONG à Madrid et du Forum scientifique de Valence

DE VIENNE À MADRID : PLAN D’ACTION INTERNATIONAL SUR LE VIEILLISSEMENT

Quelle évolution depuis 1982 ? Selon une enquête menée par l'ONU auprès des États Membres, les progrès réalisés depuis la première Assemblée Mondiale sur le Vieillissement sont inégaux et varient d'un pays à l'autre et traduisent des différences, notamment du point de vue des ressources disponibles et des priorités. Des progrès ont été constatés dans plusieurs domaines: mise en place d'infrastructures nationales sur le vieillissement, amélioration en matière de soins de santé formels et informels, de logement, de régimes de retraites et sécurité sociales, de l’emploi et de sécurité des revenus des personnes âgées, en particulier les femmes, et renforcement de la formation et de la participation de celles-ci à la société.

Ainsi comme l’a exprimé le Secrétaire général de l’ONU Kofi A. Annan « Le Plan d’action International de Madrid sur le Vieillissement et la Déclaration Politique adoptée en avril 2002 par la deuxième Assemblée Mondiale sur le Vieillissement ont marqué un virage dans la manière dont le monde entier fait face au défi essentiel qu’est l’édification d’une société pour tous les âges ».

En sus à la Déclaration Politique12, le Plan d’Action International sur le Vieillissement, 2002 comporte un certain nombre de grands thèmes en rapport avec ces buts, objectifs et engagements, notamment 13:

a) De réaliser pleinement les droits de l’homme et les libertés fondamentales de toutes les personnes âgées.

b) D’assurer la sécurité des personnes âgées, en réaffirmant l’objectif qui consiste à éliminer la pauvreté chez les personnes âgées et en s’appuyant sur les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées;

c) De donner aux personnes âgées la possibilité de participer pleinement et réellement à la vie sociale, économique et politique de la société où elles vivent, notamment grâce à des activités rémunérées ou bénévoles;

d) De permettre à chacun d’assurer son développement individuel, son épanouissement personnel et son bien-être tout au long de sa vie et à la fin de sa vie grâce, par exemple, à l’apprentissage

12 http://www.un.org/ageing/coverage/declaration.pdf 13 http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N02/397/52/PDF/N0239752.pdf?OpenElement

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tout au long de la vie et à la participation à l’activité de la communauté, tout en reconnaissant que les personnes âgées ne forment pas un groupe homogène;

e) De garantir pleinement les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que les droits civils et politiques des personnes âgées, notamment en éliminant toutes les formes de violence et de discrimination à leur égard;

f) D’assurer l’égalité entre les sexes chez les personnes âgées, en éliminant notamment la discrimination fondée sur le sexe;

g) De reconnaître l’importance capitale de la famille, de l’interdépendance des générations, de la solidarité et de la réciprocité pour le développement social;

h) De fournir aux personnes âgées les soins médicaux, l’aide et la protection sociale dont elles ont besoin, y compris en matière de soins préventifs et de rééducation;

i) De faciliter les partenariats à tous les niveaux entre le gouvernement, la société civile, le secteur privé et les personnes âgées elles-mêmes pour que le Plan d’Action International sur le Vieillissement se traduise par des mesures concrètes;

j) De tirer parti des travaux de recherche et des connaissances existantes ainsi que des technologies pour étudier, notamment, les incidences du vieillissement sur les individus, la société et la santé, en particulier dans les pays en développement;

k) De tenir compte de la situation des personnes âgées autochtones, de leurs conditions particulières et de la nécessité de trouver moyen de les faire véritablement participer à la prise des décisions les concernant directement.

Les recommandations du Plan d’Action sur le Vieillissement de l’ONU, élaboré à Madrid, sont regroupées selon trois orientations prioritaires 1:

o personnes âgées et développement

o promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées

o création d’un environnement porteur et favorable

Ces orientations prioritaires représentent les bases de la mise en oeuvre de politiques en vue d’adapter la société à un monde vieillissant, dont la réussite se mesurera en termes de développement social, d’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées et de durabilité des divers systèmes (formels et informels) qui déterminent le bien-être tout au long de la vie.

Pour chacune de ces orientations prioritaires, divers thèmes sont développés avec, à chaque fois, des objectifs plus précis. Le Plan se veut un outil pratique pour aider les décideurs à traiter en priorité les aspects clefs du vieillissement des individus et de la population. Compte tenu du fait que le vieillissement et les problèmes qu’il pose ont des aspects communs à tous les pays, les recommandations formulées sont conçues pour pouvoir être adaptées à la grande diversité des conditions propres à chaque pays. Le Plan tient compte des nombreux différents stades de développement et des périodes de transition que traversent diverses régions, ainsi que de l’interdépendance de tous les pays dans le cadre de la mondialisation.

A) Orientation prioritaire I : personnes âgées et développement o Thème 1 : participation active des personnes âgées à la société et au développement o Thème 2 : emploi et vieillissement de la population active o Thème 3 : développement rural, migration et urbanisation o Thème 4 : accès au savoir, à l’éducation et à la formation o Thème 5 : solidarité entre les générations o Thème 6 : lutte contre la pauvreté o Thème 7 : sécurité des revenus, sécurité/protection sociale et prévention de la pauvreté o Thème 8 : situations d’urgence

B) Orientation prioritaire II : promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées o Thème 1 : promotion de la santé et du bien-être tout au long de la vie o Thème 2 : accès universel e équitable aux services de santé o Thème 3 : personnes âgées et VIH/sida o Thème 4 : formation des personnes qui dispensent des soins de santé et des spécialistes de

la santé o Thème 5 : besoins des personnes âgées en matière de santé mentale o Thème 6 : personnes âgées et handicaps

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C) Orientation prioritaire III : création d’un environnement favorable et porteur o Thème 1 : logement et cadre de vie o Thème 2 : soins aux personnes âgées et assistance à ceux qui assurent ces soins o Thème 3 : abandon, mauvais traitements et violence o Thème 4 : image que l’on donne des personnes âgées

AU-DELÀ DU PLAN D’ACTION INTERNATIONAL

Commission économique pour l’Europe : suite à la 2ème Assemblée Mondiale sur le Vieillissement organisé par les Nations Unies à Madrid, les États membres de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, se sont réunis du 11 au 13 septembre 2002 à Berlin à l’occasion de la Conférence ministérielle de la CEE sur le vieillissement. De cette réunion est issue la « Déclaration ministérielle de Berlin : Une société pour tous les âges dans la région de la CEE » (ECE/AC.23/2002/3/Rev.2). Les représentants des États membres de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe ont adopté la Stratégie d’exécution, dans la région de la CEE, du Plan International d’Action de Madrid sur le Vieillissement, 2002 et se sont engagés, au nom des gouvernements, à mettre en oeuvre cette stratégie globale14.

Forum scientifique en appui à l’ONU : l’Association internationale de Gérontologie et Gériatrie (IAGG), en collaboration avec le programme des Nations Unies sur le vieillissement, a mis sur pied un Forum Scientifique à Valence15, précédent l’Assemblée de l’ONU à Madrid. Le travail préparatoire et le Forum ont permis de mettre sur pied un document consensuel « Agenda de recherche mondial sur le Vieillissement ». Ce document vise à permettre chercheurs et décideurs à orienter les futures recherches16. Cet agenda a également développé un volet propre à l’Agenda de recherche sur le vieillissement pour la région de l’ Europe17.

Organisations non gouvernementales (ONG) : les organisations non gouvernementales se sont rassemblé à Madrid en marge de la 2ème Assemblée Mondiale sur le Vieillissement lors d’un Forum des ONG avec l’objectif de stimuler la participation de la Société civile dans le cadre du nouveau plan d’action de l’ONU et de garantir que le plan reflète les préoccupations et de l’expérience des personnes âgées dans le monde entier. Lors du Forum, plus de 4000 représentants d’ONG, d’experts et de divers aspects de la société civil ont rassemblé des propositions et recommandations sous la forme d’une Déclaration : « Le développement et les droits des personnes âgées18 ».

Mentionnons également le travail continu des 3 comités ONG sur le vieillissement aux Nations Unies (à Genève, New York et de Vienne)19 qui œuvrent à intégrer les questions de vieillissement dans toute conférence, discussion, documents, déclarations et conventions des agences et organes des Nations Unies. Ainsi, à Genève, le comité des ONG a récemment pu officialiser au Conseil des Droits Humains de l’ONU la première déclaration écrite sur les Droits de la personne âgée, signée par plus d’une vingtaine d’ONG accréditée à l’ONU20.

SUIVI DU PLAN D’ACTION INTERNATIONAL PAR LES NATIONS UNIES

Après avoir reconnu l’importance d’observer systématique comment le Plan était appliqué par les États Membres et suite à plusieurs résolutions sur le processus d’examen et d’évaluation à tous les niveaux – local, national, régional et international – la Commission du développement social a fixé les modalités d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement ainsi que le premier cycle de thème prioritaires en février 2006 (E/CN.5/2006/2). Ainsi, le thème : « S’adapter à un monde vieillissant » a été retenu pour le

14 http://www.unece.org/pau/age/berlin2002/docs/berl_md_f.pdf 15 http://www.valenciaforum.com/raa.html 16 http://www.un.org/esa/socdev/ageing/ageing/ageraa.htm 17

G.R. Andrews, A.V. Sidorenko, G. Gutman, J.E. Gray, V.N. Anisimov, V.V. Bezrukov, N. Botev, M. Davidovich, R. Fernandez-Ballesteros, I. Hoskins, J. Goodwin, T.B.L. Kirkwood, K. Knipscheer, J. Lomranz, H. Nies, M. Nizamuddin, A. Stuckelberger, E. Topinkova, J. Troisi, A. Walker (2006), Research on Ageing: Priorities for the European Region, Adv. Gerontology, 18: 7-14.

18 http://www.un.org/esa/socdev/ageing/waa/ngodecl1.htm 19 http://www.ngocongo.org/index.php?what=about&id=148 20 http://www.ngocongo.org/index.php?what=pag&id=17

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premier cycle d’examen et d’évaluation de la mise en oeuvre du Plan d’action de Madrid suivant un cycle quinquennal.

Les États Membres ont reconnu que la réalisation des objectifs du Plan d'Action passait par la coopération internationale avec les priorités suivantes:

o Élaboration, suivi et évaluation des politiques et des programmes;

o Activités de recherche visant à soutenir l'élaboration des politiques et des programmes;

o Formation de professionnels de la santé et de l'aide sociale;

o Mise au point de projets générateurs de revenus;

o Mise en commun des meilleures pratiques.

L’efficacité de la mise en oeuvre du Plan d’action de Madrid dépend de l’intégration des questions de vieillissement et des personnes âgées dans les plans et stratégies de développement nationaux et internationaux. Les différentes commission des Nations Unies ont insisté sur le fait d’intégrer la question du vieillissement dans les processus de suivi, d’examen et d’évaluation des autres initiatives et cadres d’action internationaux au service du développement, notamment dans les mécanismes de suivi de la Déclaration du Millénaire, le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, la Déclaration sur le développement social et le Programme d’action de Copenhague du Sommet mondial pour le développement social et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.

Pour l’heure, les questions de vieillissement sont encore absentes de la plupart de ces documents. Il est essentiel d’inclure le vieillissement parmi les questions à l’ordre du jour de la communauté mondiale. Les politiques à adopter varieront selon le pays et la région, mais le vieillissement de la population est un phénomène universel qui peut déterminer notre avenir, au même titre que la mondialisation. Il est essentiel de reconnaître la capacité des personnes âgées à contribuer au développement de la société par des initiatives destinées non seulement à améliorer leur propre condition mais également celle de la société tout entière. Une réflexion prospective nous amène à considérer le potentiel d’une population vieillissante comme un facteur de développement.

Deux illustres Ambassadeurs itinérants de l’ONU pour la 2ème Assemblée mondiale sur le Vieillissement :

Son Altesse royale la Princesse Infante Doña Cristina d'Espagne et Marcel Marceau, le célèbre mime

“Jamais jusqu'ici dans l'histoire de l'humanité, notre société n'avait connu un tel vieillissement. Dans les 50 prochaines années, le nombre des personnes âgées passera d'environ 600 millions à près de

2 milliards. C'est un triomphe démographique, et le résultat de considérables progrès dans le domaine technologique et médical, qui permettent aux gens de vivre plus longtemps et de manière

plus productive. En tant que représentante d'une génération jeune, je peux affirmer que nous sommes reconnaissants aux générations précédentes pour ces progrès et que nous allons travailler

afin de consolider et, dans la mesure du possible, augmenter ce succès.

la Princesse Infante Doña Cristina d'Espagne

« Le vieillissement ne doit pas être vu simplement comme une question de temps qui s'écoule ou de chiffres, mais plutôt comme un processus d'apprentissage auquel contribuent les jeunes et les moins

jeunes et qui enrichit le monde. »

Marcel Marceau

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TABLEAU 2

AGENDA MONDIAL SUR LE VIEILLISSEMENT

EVÉNEMENTS ET DOCUMENTS-CLÉS

ONU - GOUVERNEMENTS DU MONDE

Document : 1. Plan stratégique international 2. Déclaration politique

Evénement Deuxième Assemblée Mondiale de l’ONU sur le Vieillissement, Madrid : 8 au 12 avril 2002

Organisé par : Nations Unies et le gouvernement d’Espagne

Site web : http://www.un.org/esa/socdev/ageing/waa/ et http://www.un.org/ageing/coverage/declaration.pdf

en français et 6 langues officielles : http://www.un.org/french/ageing/

Follow up : 1.2.2005 : Résolution de l’ Assemblée Générale (A/RES/59/150) http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N04/485/27/PDF/N0448527.pdf?OpenElement

22.7.2005 : Rapport du Secrétaire général (A/60/151) « Suite donnée à la deuxième Assemblée Mondiale sur le Vieillissement » : http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N05/436/30/PDF/N0543630.pdf?OpenElement

2.2.2006 : Résolution de l’ Assemblée Générale (A/RES/60/135) http://www.un.org/esa/socdev/ageing/documents/GA60final.pdf

UNECE - GOUVERNEMENTS EN EUROPE

Documents : 1. Stratégie régionale d’exécution du plan stratégique international

2. Déclaration ministérielle

Evénement Conférence ministérielle de la CEE sur le vieillissement, Berlin: 11 au 13 septembre 2002

Organisé par : Commission économique pour l’Europe (UNECE) et l’Allemagne

Site web : http://www.mica2002.de/ ou http://www.unece.org/pau/age/berlin2002/docs/berl_md_f.pdf

Follow up : http://www.monitoringris.org/skel.php?id=58

SCIENCE - REPRESENTANTS NATIONAUX DE LA GERONTOLOGIE ET GERIATRIE

Document : Agenda de recherché mondial sur le vieillissement

Evénement : Valencia Forum, Valencia, Espagne du 1 au 4 avril 2002 - Réunion de scientifiques mondiaux

Organisé par : Association international de Gérontologie et Gériatrie (IAGG)

Agenda présenté par IAGG à l’Assemblée Mondiale sur le Vieillissement

Site web : http://www.valenciaforum.com/

ONG - ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES

COMITE DES ONG SUR LE VEILLISSEMENT A L’ONU : NEW YORK, GENEVE ET VIENNE

http://www.ngocongo.org/index.php?what=about&id=148

Document : Declaration and Recommendations “Development and Rights of the Elderly”

Evénement : Forum des ONG sur le Vieillissement : 5 au 9 avril 2002, Madrid

Site web : http://www.un.org/esa/socdev/ageing/waa/ngodecl1.htm

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TABLEAU 3

PRINCIPES DES NATIONS UNIES POUR LES PERSONNES AGEES ADOPTE PAR LES GOUVERNEMENTS LORS DE L’ ASSEMBLEE GENERALE LE 16 DECEMBRE 1991 (RESOLUTION 46/91)

INDÉPENDANCE

Les personnes âgées devraient avoir accès, en suffisance, aux vivres, à l'eau, au logement, aux vêtements et aux soins de santé grâce à leur revenu, au soutien des familles et de la communauté et à l'auto-assistance.

Les personnes âgées devraient avoir la possibilité de travailler ou d'avoir accès à d'autres sources de revenus.

Les personnes âgées devraient pouvoir prendre part à la décision qui détermine à quel moment et à quel rythme elles se retireront de la vie active.

Les personnes âgées devraient avoir accès à des programmes appropriés d'enseignement et de formation.

Les personnes âgées devraient pouvoir vivre dans un environnement sûr qui puisse s'adapter à leurs préférences personnelles et à la modification de leurs capacités.

Les personnes âgées devraient pouvoir vivre au foyer aussi longtemps que possible.

PARTICIPATION

Les personnes âgées devraient rester intégrées dans la société, participer activement à la définition et à l'application des politiques qui touchent directement leur bien-être et partager leurs connaissances et leur savoir-faire avec les jeunes générations.

Les personnes âgées devraient être en mesure de rechercher et de faire fructifier les possibilités de rendre service à la collectivité et d'offrir bénévolement leurs services, conformément à leurs intérêts et à leurs capacités.

Les personnes âgées devraient pouvoir se constituer en mouvements ou en associations de personnes âgées.

SOINS

Les personnes âgées devraient bénéficier des soins et de la protection des familles et de la collectivité dans le respect du système de valeurs culturelles de chaque société.

Les personnes âgées devraient avoir accès à des soins de santé qui les aident à conserver ou à retrouver un niveau de bien-être physique, mental et émotionnel optimal et qui servent à prévenir ou à retarder l'arrivée de la maladie

Les personnes âgées devraient avoir accès à des services sociaux et juridiques capables de renforcer leur capacité d'autonomie, ainsi que la protection et les soins dont elles disposent.

Les personnes âgées devraient avoir accès à des services hospitaliers capables d'assurer leur protection, leur réadaptation et leur stimulation sociale et mentale dans un environnement humain et sûr.

Les personnes âgées devraient pouvoir jouir des droits de l'homme et des libertés fondamentales lorsqu'elles sont en résidence dans un foyer ou dans un établissement de soins ou de traitement; il convient en particulier de respecter pleinement leur dignité, leurs croyances, leurs besoins et leur droit à la vie privée et celui de prendre des décisions en matière de soins et à propos de la qualité de leur vie.

EPANOUISSEMENT PERSONNEL

Les personnes âgées devraient avoir la possibilité d'assurer le plein épanouissement de leurs possibilités.

Les personnes âgées devraient avoir accès aux ressources de la société sur les plans éducatif, culturel, spirituel et en matière de loisirs.

Les personnes âgées devraient avoir la possibilité de vivre dans la dignité et la sécurité sans être exploitées ni soumises à des sévices physiques ou mentaux.

Les personnes âgées devraient être traitées avec justice, quels que soient leur âge, leur sexe, leur race ou leur origine ethnique, leurs handicaps ou autres caractéristiques, et être appréciées indépendamment de leur contribution économique.

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3.3. Perspectives œcuméniques sur le vieillissement

Père Louis CHRISTIAENS S.I.

Président du Rassemblement des Églises et des Communautés chrétiennes de Genève

VISION OECUMENIQUE SUR LE VIEILLISSEMENT

INTRODUCTION Des remerciements chaleureux s'adressent au Président de Crescendo, Alberto Marxuach, pour l'exercice auquel il m'a convié et qui consiste à résoudre une équation à deux inconnues: l'œcuménisme et le vieillissement.

I. D'OÙ JE PARLE ?

Cet exposé est proposé, en premier lieu, à partir de la fonction qui m'est confiée, celle de Président du Rassemblement des Eglises et Communautés Chrétiennes de Genève (RECG), qui représente une vingtaine d'Eglises et de Communautés Chrétiennes à Genève.

Le thème de votre session concerne l'international. Il est aussi au confluent de l'œcuménisme.

** Les documents ci-joints vous donnent un aperçu de la diversité et de la complexité des traditions chrétiennes qui s'entrecroisent dans cette ville internationale.

** Les statistiques qui vous sont transmises permettent, d'autre part, de situer la place des Chrétiens dans l'ensemble de la Suisse et plus particulièrement à Genève.

Tout d'abord, à partir de ces documents, deux constats sont à retenir :

! D'une part, la faible représentativité des courants protestants et l'accroissement de fidèles de l'Eglise Catholique Romaine. La Cité de Calvin devient une référence historique et la preuve en est offerte par l'installation récente du Musée international de la Réforme. Mais ces estimations ne laissent pas pour autant de côté un important courant d'œcuménisme de proximité, qui est à mettre au crédit du microcosme genevois.

! D'autre part, il y a lieu de s'interroger sur le nombre croissant d'indifférents aux Eglises, aux communautés chrétiennes. En d'autres termes, le poids des non-croyants est à prendre en considération.

C'est aussi à un autre titre que je m'adresse à vous, comme prêtre de l'ECR (Eglise Catholique Romaine), en résidence à l'Aumônerie Catholique de l'Hôpital Cantonal de Genève.

Ce qui m'appelle à collaborer régulièrement avec l'Aumônerie œcuménique de cet établissement hospitalier, notamment pour les "urgences". Mon propos tiendra donc compte de cette double expérience "sur le terrain".

Les autres fonctions qui sont exercées (celle de Consultant en entreprises dans le domaine de l'éthique professionnelle et celle de formateur en matière spirituelle) seront donc aujourd'hui laissées de côté.

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II. QUEL EST LE THÈME À TRAITER ?

Le vieillissement et l'œcuménisme…

Ce vaste sujet constitue, en fait, une équation à deux inconnues, c'est-à-dire : l'œcuménisme et le vieillissement.

A. La première inconnue : l'œcuménisme. Vous savez, en effet, combien il est difficile de cerner la complexité du développement de la vie de l'œcuménisme, en raison notamment de la diversité de ses traditions, de ses origines, de sa lente évolution.

Une définition provisoire peut être proposée : « L'œcuménisme consiste à découvrir ce qu'il y a de foncièrement bon dans les diverses Eglises chrétiennes en vue de réaliser l'unité spirituelle entre elles et peut-être un jour leur unité organique dans la communion eucharistique" 21

B. A propos de la seconde inconnue, les personnes âgées, il importe d'entrée de jeu de préciser qu'il convient de distinguer le vieillissement de la vieillesse.

$ Le vieillissement est un phénomène biologique universel et inéluctable.

$ La vieillesse est un phénomène culturel qui, selon nos approches sociales, conduit à modifier la perception de la réalité considérée.

! Par exemple, certaines cultures, comme la population amérindienne de Colombie, n'ont pas de mot pour exprimer la vieillesse : on est enfant, puis adulte jusqu'à sa mort.

! En Occident, nos sociétés expriment fortement leur intention de faire évoluer positivement la perception de la vieillesse.

! Les "vieux" sont devenus des « personnes âgées » et elles font partie du groupe dit du "troisième âge" (les plus de 65 ans, qui généralement se portent bien).

! Puis, on parle du "quatrième âge", avec parfois l'apparition d'une réduction de l'autonomie physique et/ou intellectuelle.

! Il semble nécessaire d'ajouter une autre distinction : les "personnes âgées" et les "patients âgés". Les premiers se sentent bien et sont actifs. Les seconds traversent ou entrent dans une période de dépendance.

! D'autres expressions identifient les différentes étapes de la vieillesse : les "jeunes vieux" (de 60 à 70ans), les "vieux vieux" (oldest old, les plus de 85 ans). On parle aussi du "grand âge", de la vieillesse avancée. Mais d'autres qualificatifs s'ajoutent : la vieillesse de compétition, la vieillesse performante, et le concept de "vieillesse réussie".

Bref, la " vieillesse n'est pas un état, mais un processus dont l'action commence bien avant 60 ans" et ce processus dépend de chaque personne considérée.

A cet égard, la dimension spirituelle de chacun constitue, selon les cas, de sérieux atouts pour assurer une longévité réussie Mais, il arrive que la référence religieuse se présente comme un obstacle à l'entrée dans la Vraie Vie, ne serait-ce que par les peurs, des culpabilités inhérentes à des discours institutionnels.

La question est ici de savoir s'il y a une vie avant la mort et quelle qualité de vie. Autrefois, nous demandions la "grâce d'une bonne mort" et nous sommes de plus en plus invités à demander " la grâce d'une belle vie".

C. Du point de vue de la vie œcuménique, les personnes âgées constituent, semble-t-il, un défi positif, une chance. En quelque sorte, elles sont l'un des trésors des Chrétiens et l'un des atouts pour l'évolution de la vie œcuménique. L'histoire des Eglises en donne une illustration remarquable.

21

Jean Laporte, L’œcuménisme et les traditions des Eglises, Cerf, 2002, p. 9

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II - 1. L'HISTOIRE DES EGLISES ?

Il n'est que de citer l'édification des Hôtels Dieu, des maisons de retraites, ce qui témoigne du dynamisme social des Chrétiens.

Un tel courant caritatif des Eglises se poursuit. D'un point de vue œcuménique, l'attention respectueuse vis-à-vis des "anciens" reste manifeste : depuis les activités sociales de Caritas, des Centres Sociaux protestants, orthodoxes, de l'Armée du Salut, des communautés Emmaüs, etc. jusqu'aux soins prodigués dans les Etablissements Médicaux Sociaux (EMS), les centres de personnes âgées, autrefois dénommés hospices.

D'autres initiatives se développent dans l'accompagnement des "aînés", qu'ils soient ou non en situation de dépendance, ne serait-ce que pour briser les barrières de solitude qui entourent souvent ceux qui se trouvent au terme de leur passage terrestre.

II - 2. QUEL EST LE FONDEMENT DE CETTE ATTENTION DES CHRÉTIENS AUX

"ANCIENS"?

La réponse surgit de l'Evangile, et plus précisément d'une étroite relation à la présence du Christ parmi nous : "J'étais malade et vous m'avez visité… " (Matthieu 25, 36).

Cette invitation évangélique éclaire tous nos milieux sociaux, nos familles, car le vieillissement est le lot commun de notre humanité. Une telle réflexion met évidemment en lumière la diversité de nos références religieuses et, simultanément, notre commune vocation. Une démarche qui, aujourd'hui, permet à diverses traditions chrétiennes de marcher ensemble à la suite du Christ.

La base fondatrice de cette démarche se trouve, nous le savons, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, à commencer par le rappel du Décalogue : "Honore ton père et ta mère, afin d'avoir longue vie sur la terre que Yahvé ton Dieu te donne " (Exode 20, 12).

De plus, à maintes reprises, le livre de l'Ecclésiastique souligne ce devoir essentiel, existentiel : "Mon fils, viens en aide à ton père dans sa vieillesse... Même si son esprit faiblit, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine forme" (Eccl. 3,14-16).

"De tout cœur honore ton père et n'oublie jamais ce qu'a souffert ta mère. Souviens-toi qu'ils t'ont donné le jour. Que leur offriras-tu en échange de ce qu'ils ont fait pour toi ?" (Eccl. 7,27-28).

"La couronne des vieillards, c'est une riche expérience, leur fierté, c'est l'amour du Seigneur " (Eccl. 25,3-6).

Dans le Nouveau Testament, la Lettre de Paul à Timothée insiste sur cette perspective : "Ne rudoie pas un vieillard" (1 Timothée 5, 1sv.).

! Il est utile aussi de remarquer que l'approche de Jésus, contrairement à nos analyses sociologiques, ne place pas les personnes âgées dans une catégorie spéciale, pas plus que ne sont identifiés les " jeunes" en tant que tels, à l'exception toutefois des "enfants".

* Cependant, lorsqu'il est fait mention des "anciens" dans les évangiles ou dans les Actes des Apôtres, c'est le plus souvent dans le dessein de souligner leur autorité, grâce à leur expérience et à leur sagesse. Une autorité qui est à reconnaître à partir de ses racines latines et grecques : augeo, auxano, ce qui se traduit par faire croître, faire grandir, et non un synonyme d'autoritarisme.

! On n'oubliera pas pour autant la célèbre mention de Jean, lors du récit de la rencontre de Jésus avec la femme adultère : " Que celui de vous qui est sans péché lui jette la première pierre..." Et " ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus vieux… " (Jean 8).

* Voilà qui nous rappelle aussi que, dans le livre de Daniel, la condamnation de Suzanne se retourna contre les deux vieillards qui furent convaincus de faux témoignage (Daniel 13).

! Il est éclairant également de noter que Jésus n'a pas connu la vieillesse, le vieillissement. Cependant, son message nous rejoint tous et toutes pour nous faire découvrir la Vie, la Vraie Vie, la Communion avec Son Père et nos frères.

Aujourd'hui, les responsables des Eglises chrétiennes ne manquent pas de rappeler cette orientation existentielle : la dignité de toute personne, le respect à l'égard des personnes âgées. Il n'est que de citer ici la remarquable Lettre de Jean Paul Il aux Personnes âgées (1er octobre

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1999).

Sur ce fond de tableau historique, il est bénéfique de se souvenir et de souligner que les Chrétiens n'exercent pas un monopole dans l'attention qu'ils sont invités à porter vis-à-vis des "personnes âgées". Des chaînes de solidarité, des réseaux de soutien se constituent d'un strict point de vue socio-politique. En ce qui concerne l'œcuménisme, nous trouvons dans cette démarche humaine un solide et authentique terrain de rapprochement entre les diverses traditions qui nous séparent et dont nous souffrons.

Ce qui entre en jeu, dans l'attention aux personnes âgées, c'est justement la profondeur de la vie de chaque être humain qui est en priorité à découvrir : son intériorité, le sens de son existence, sa foi personnelle et non son habillage extérieur, son vêtement institutionnel.

* A cet égard, il importe de se souvenir que le fait d'être chrétien ne nous met pas au sens strict dans une dépendance à la Bible, à une Parole de Dieu lointaine, comme le serait une soumission à une religion du Livre, mais que notre vocation est l'expression d'une relation personnelle au Christ. Les ouvrages de Marcel Légaut et de François Roustang sont assurément à même de clarifier la réalité de ce point de vue.

II - 3. ACTUALITÉ DES PERSPECTIVES ŒCUMÉNIQUES ET OBSTACLES PRATIQUES

L'actualité de l'œcuménisme

- Au point où nous en sommes, la vie œcuménique se présente, dans sa réalité quotidienne, comme une porte ouverte vers l'interreligieux et elle souligne, une fois encore, qu'il n'y a pas une attribution exclusive des Chrétiens dans la prise en charge de l'humanité. La parabole du bon Samaritain sur la route de Jéricho en donne un exemple patent, en particulier la finale du récit : "Toi, fais de même"….(Luc 10,37).

- Dans ce contexte, la dimension spirituelle de l'œcuménisme se perçoit par une attention spécifique à l'intériorité, à l'âme. On se souvient probablement de cette expression du Général De Gaulle qui, en face de graves difficultés internationales, disait : "Prenons de la hauteur, on ne s'y bouscule pas". Nous pourrions paraphraser ce propos, spécialement en ce qui a trait à l'œcuménisme, en disant volontiers : "Prenons de la profondeur et un chemin de lumière s'ouvrira".

- Puisque nous venons de citer le Général de Gaulle, on se souviendra aussi d'André Malraux qui dans ses Antimémoires, et ceci tout au début de cet ouvrage, rapporte une conversation avec un prêtre âgé. Il lui demande ce qu'il retient principalement de son expérience sacerdotale. Et celui-ci, après un long moment de silence, lui fait part de cette brève réflexion : "Il y a beaucoup plus de souffrances dans le monde qu'on ne le pense !"

- Cette voie salutaire, c'est-à-dire en proximité avec tout être humain, se distingue, on le pressent, des séparations institutionnelles, avec leurs rites, leurs conventions. Elle appelle aussi à intégrer la richesse des cultures non-occidentales, celles d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie.

Des obstacles pratiques subsistent…

Ceux-ci concernent les questions éthiques à propos de l’accompagnement des personnes âgées en fin de vie.

Il convient ici de mentionner la question de l'euthanasie et dont l'Association Exit (Mourir dans la dignité) met en relief la gravité de cette démarche. Des articles du Père Patrick Verspieren et l'ouvrage du Père Léon Burdin peuvent nous éclairer sur la banalisation actuelle de ces propositions d'assistance.

Dans un autre ordre d'idées, la question du sacrement des malades se pose aussi : dans quelle mesure ce sacrement peut-il être donné à des personnes qui n'ont pas la foi ?

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II - 4. LA MISSION ECCLÉSIALE ET APOSTOLIQUE DES "AÎNÉS"

Avant même d'entrer dans les dernières années, dans les derniers mois et les derniers jours de leur vie, les personnes âgées sont appelées à découvrir qu'elles portent une double responsabilité.

- Leur première mission est celle de la transmission de leur expérience, ceci en réactivant des énergies de communication avec les générations qui n'ont pas eu le privilège de connaître leurs "épreuves" du passé.

- A cette importante tâche il y a lieu d'ajouter la transmission aux plus jeunes de leur foi, de leur fidélité persévérante, y compris les transformations que les "aînés" estiment nécessaires à opérer. En l'occurrence, les aînés sont sollicités par les communautés ecclésiales à se présenter non comme des « vieux conservateurs », des personnes rigides, des fidèles obnubilés par les traditions, mais comme des "témoins heureux de la Vraie Vie".

CONCLUSION

Quatre situations de la vie courante, c'est le cas de le dire, serviront de passerelles à quelques réflexions conclusives qui éclaireront, je l'espère, notre équation de départ.

Ces exemples ont le mérite de "donner à penser" et ils n'entrent donc pas dans la molle catégorie des illustrations pour les "bien pensants" qui, le plus souvent, n'ont d'autre objectif que de sortir leur drapeau religieux, leur bannière ecclésiale.

En outre, ces récits ont une source identifiable : ils ont été vécus, ils sont vécus, selon des données diverses de culture et de religion, en relation étroite avec l'événement ultime de notre vie, un dead line, un terminus ad quem, c'est-à-dire la mort, le passage à cette autre réalité de la vie quotidienne que nous connaîtrons tous, un jour ou l'autre.

* Le premier récit pourrait être intitulé : "J'ai rêvé de Dieu"

Les circonstances sont simples. Voici trois ans, un homme de 65 ans environ, atteint d'un cancer de la gorge est hospitalisé à l'Hôpital Cantonal de Genève. Nous sommes dans la semaine qui précède la fête de Noël et je suis de permanence à l'Aumônerie de l'Hôpital. La demande d'un aumônier en une telle période est coutumière. Comme toujours, il conviendra d'être vigilant lors du premier regard qui sera échangé entre le patient étendu sur son lit, entouré de circuits informatiques et de tuyaux, et l'homme d'Eglise qui vient le visiter. Et l'entretien, comme à l'ordinaire, commence effectivement par un regard qui, heureusement de part et d'autre, se révèle bienveillant, dans un silence paisible. La première réflexion du malade est laconique : J'ai rêvé de Dieu". Puis viennent un temps de respiration et de pénibles efforts pour articuler ce qui lui tient à cœur. Le cancer de la gorge ne facilite pas la clarté des propos qui suivent. " J'ai un cancer et ma femme m'a plaqué depuis des mois. Mon fils ? Un voyou… Il vit en marge de la société… Il sait, lui aussi, que je suis hospitalisé et pas une visite… Ma fille vit avec un copain, mais je ne sais pas dans quelle ville…".

L'évocation de la vie de cet homme se prolonge. Je me contente d'écouter, de suivre par l'imagination le déroulement d'une existence familiale et professionnelle marquée par des échecs, des incompréhensions, des disputes. Une première intervention de ma part dans cette série de malheurs : "Votre famille ne vous a pas donné beaucoup de satisfaction". Un long moment de silence suit ce bref commentaire. Par une autre réflexion, cet homme ajoute calmement : " Ma famille ? C'est une catastrophe. Je hais ma femme. Mon fils, je le déteste. Que ma fille débarrasse définitivement le terrain…" De nouveau, nous nous taisons. Dans le couloir, des infirmières conversent à voix basse. Un chariot cogne une porte. Je regarde cet homme et je lui dis : "Vous avez rêvé de Dieu !" Le silence se poursuit au rythme de la respiration du malade, lente comme à bout de souffle. "Oui, j'ai rêvé de Dieu. Car, ma femme, vous savez, je l'aime. Si elle est partie avec un autre, c'est de ma faute aussi…" (Silence) " Mon fils, c'est finalement un bon petit gars, mais je m'en suis mal occupé " (Silence) "Ma fille, j'espère qu'elle est heureuse" (Silence) " Monsieur l'Aumônier, après-demain c'est Noël et j'ai rêvé de Dieu. Il les aime. Je crois aussi qu'Il m'aime bien. Je n'avais que cela à dire".

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Un tel chemin d'intériorité nécessite-t-il d'en dire davantage? Nous sommes plongés en pleine humanité, celle que le Christ éclaire et vient sauver. Cet homme fait partie de la famille de Dieu.

* Le second récit a pour titre : Alleluia !

La scène se passe également à l'Hôpital Cantonal de Genève. Un(e) pasteur(e) protestant(e) est de garde et, ce dimanche matin, elle m'appelle pour accompagner un patient catholique en fin de vie. Il est de nationalité portugaise et sa famille, une douzaine de personnes, l'entoure. Je demande à la pasteur(e) de bien vouloir rester pour la célébration du sacrement des malades. De bon cœur, elle accepte et, dans un climat recueilli, cet homme accueille dans la confiance le signe rituel de sa communauté ecclésiale. Et c'est dans l'allégresse que la famille chante, avec celui qui les a rassemblés, des Alleluias de reconnaissance pour tout ce qu'ils ont reçu de cet homme qui nous quittera en fin de matinée. La représentante de l'Eglise protestante m'exprimera combien elle avait été heureuse de participer à cette chaleureuse célébration familiale, à cette sobre liturgie œcuménique qui, l'une et l'autre, ouvraient à la Vie…

* Le troisième récit se déroule dans un hôpital de Lyon et il concerne Zorah, une personne âgée de confession islamique

La famille de cette personne ne lui rend guère de visites et les circonstances ont permis que nous avions eu l'occasion de parler de son pays, de son éducation, de ses parents. Puis, la maladie s'aggravant, l'infirmière m'informe qu'il serait bon de passer pour rencontrer Zorah. Le jour est venu de son départ et, auprès d'elle, c'est dans la paix d'Allah qu'il m'est donné d'entendre sa reconnaissance pour ce qu'elle a vécu dans la fidélité à sa tradition musulmane.

* Micheline a 97 ans, elle est célibataire, elle n'a pas de famille.

A 23 heures 30, elle demande à voir l'aumônier. Dans le courant de la nuit, son état s'étant aggravé, une intervention chirurgicale a été décidée. Dans le couloir, le chirurgien me dit avec amabilité de prendre mon temps avec Micheline. L'entretien est lumineux. "Mon Père, j'ai reçu le sacrement des malades la semaine dernière et j'ai apprécié votre confrère. Cette nuit, je dois être opérée et il semble que ce soit grave. Vous comprenez, j'ai 97 ans.. Et les chances d'en sortir sont, paraît-il, réduites. Mais je tenais à vous dire, à vous prêtre catholique, que j'aime le Christ et qu'Il m'aime. Je lui fais confiance. Il me semblait bon de pouvoir confier cet amour à un prêtre de mon église pour qu'il le transmette à d'autres personnes. Du moins, si je ne m'en sors pas cette fois-ci". Puis, nous avons prié ensemble pour l'Eglise, pour l'Aumônerie œcuménique de l'Hôpital, pour les personnes seules. En sortant de la chambre de Micheline, le chirurgien m'attendait, il souriait et il m'a dit qu'il ferait son possible. Effectivement, l'intervention a réussi et ce témoignage partagé laisse percevoir à quel point les personnes âgées peuvent être des sources d'espérance.

Dans ces récits, choisis parmi d'autres, les paramètres de l'œcuménisme, de l'interreligieux, des traditions institutionnelles, s'effacent pour mettre en relief l'humanité de chacune des personnes dans leur quête de Dieu, ou plutôt de Celui qui les cherche dans le dédale de leurs interrogations, dans le tunnel de leurs inquiétudes ou dans le bonheur, difficile à expliquer, d'un abandon confiant.

Celui qui reste sur la rive devient ainsi l'héritier de dons qui lui sont offerts et, tout bien pesé, il perçoit que ce n'est pas l'âge légal qui rend ces hommes et ces femmes dignes de respect, mais la lumière intérieure qui, le plus souvent, les habite.

L'équation à deux inconnues qui était à résoudre au début de cette approche sur l'œcuménisme et le vieillissement nous a acheminé, comme on l'a constaté, sur la voie d'une autre réalité : l'inconnu du Royaume de Dieu. La longue citation de Jacques Leclercq " Je suis ton enfant " nous permet de rejoindre la finalité ultime de notre condition humaine : la communion avec Dieu, notre Père. En effet, l'œcuménisme n'a pas d'autre but que l'unité " afin que le monde croie".

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POEME :

Je suis ton enfant !

Je crois, oui, je crois qu'un jour, Ton jour,

ô mon Dieu, je m'avancerai vers Toi,

avec mes pas titubants,

avec toutes mes larmes dans mes mains,

et ce cœur˛ merveilleux que Tu nous as donné,

ce cœur˛ trop grand pour nous puisqu'il est fait pour Toi.

Un jour, je viendrai et Tu liras sur mon visage

toute la détresse, tous les combats, tous les échecs

des chemins de liberté,

et Tu verras tout mon péché.

Mais je sais, ô mon Dieu, que ce n'est pas grave,

le péché, quand on est devant Toi.

Car c'est devant les hommes que l'on est humilié.

Mais devant toi, c'est merveilleux d'être si pauvre,

puisqu'on est tant aimé !

Un jour, Ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi.

Et dans la formidable explosion de ma résurrection,

je saurai enfin que la tendresse, c'est Toi,

que ma liberté, c'est encore Toi.

Je viendrai vers Toi, ô mon Dieu, et Tu me donneras

Ton visage.

Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou :

T'apporter le monde dans mes bras.

Je viendrai vers Toi et je Te crierai à pleine voix

toute la vérité de la vie sur la terre.

Je te crierai mon cri qui vient du fond des âges :

"Père! J'ai tenté d'être un homme et je suis Ton enfant""

Jacques Leclercq

Le Jour de l'homme, Editions du Seuil, 1976 (p.152-153)

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LE PAYSAGE RELIGIEUX SUISSE Suisse 2000 (Office fédéral de la statistique, 2003)

A. Suisse : Population résidante selon la religion

Eglises et communautés protestantes 2 569 124 35.3 % Eglise réformée 2 408 049 33.0% Eglises évangéliques, etc. 161 075 2.2 % Eglise catholique romaine 3 047 887 41.8 % Eglise catholique-chrétienne 3 312 0.2 % Eglises chrétiennes-orthodoxes 131 851 1.8 % Autres communautés chrétiennes 14 385 0.2 % Communautés de confession juive 17 914 0.2 % Communautés islamiques 310 807 4.3 % Communautés bouddhistes 21 305 0.3 % Communautés hindouistes 27 839 0.4 % Communautés religieuses restantes 7 982 0.1 % Aucune appartenance : 809 838 11.1 % Sans indication 315 766 4.3 % Population résidante en Suisse 7 288 010 100 %

B. Genève : Population résidante selon la religion

Eglises et communautés protestantes 72 138 - Eglise réformée 66 695 - Eglises évangéliques, etc. 5 443 Eglise catholique romaine 163 197 Eglise catholique-chrétienne 610 Eglises chrétiennes-orthodoxes 7 166 Autres communautés chrétiennes 1 393 Communautés de confession juive 4 356 Communautés islamiques 17 762 Communautés bouddhistes 1 430 Communautés hindouistes 921 Communautés religieuses restantes 849 Aucune appartenance : 93 634 Sans indication : 50 217 POPULATION RESIDANTE A GENEVE 413 673 100%

C. Genève : Confessions religieuses à l'Hôpital Cantonal de Genève

POPULATION RESIDANTE A GENEVE 413 673 100% Eglises et communautés protestantes 72 138 Aumônerie Catholique (Eglise Catholique Romaine) Aumônerie Protestante (Eglise Protestante de Genève) Eglise Catholique Chrétienne Alliance Evangélique Assemblées Evangéliques de Suisse Romande Eglise adventiste Eglise anglicane Eglise apostolique arménienne Eglise luthérienne (allemande, norvégienne, etc.) Eglise orthodoxe francophone Eglise orthodoxe grecque Eglise orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou) Eglise orthodoxe roumaine Bouddhisme de Terre Pure Centre Tibétain Fondation bouddhiste internationale Hindouisme Islam Communauté Israélite de Genève Communauté libérale Communauté orthodoxe de Genève Communauté Beth Habad Témoins de Baha'i Science chrétienne Eglise néo-apostolique Mormons Jéhovah

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Gary VACHICOURAS

Professeur au Centre d’Études orthodoxes de Genève

UNE VISION ORTHODOXE SUR LE VIEILLISSEMENT

L’ÉGLISE ORTHODOXE ET LE VIEILLISSEMENT

En ce qui concerne le vieillissement, l’Église orthodoxe s’inspire de l’expérience fondée dans l’Ecriture Sainte et la Tradition, qui fait référence à l’existence même de l’être humain dans toutes ses dimensions, matérielle et spirituelle. La théologie orthodoxe est exprimée dans ses dogmes, son culte et sa vie sacramentelle. Ceci a des implications éthiques pour les questions concernant la vie. C’est pourquoi, notre théologie ne peut être marginalisée dans la décision éthique à prendre quand nous avons à faire aux personnes âgées. C’est là l’essence même de l’éthique. L’éthique est la théologie mise en application, la théologie en acte. – la façon chrétienne de vivre. Notre théologie doit être interprétée en termes existentiels. Elle doit répondre aux besoins existentiels et aux demandes de l’humanité avec toutes ses aspirations et ses espoirs, lorsque nous sommes confrontés au mystère de la vie et de la mort.

C’est pourquoi, les fidèles, clergé et laïcs, de tous âges, nous ne pouvons pas rester simplement indifférents aux processus de décisions politiques basés seulement sur des facteurs économiques : consommateurs aveugles d’options médicales et technologiques, telles que l’euthanasie ; ou nous permettre de nous laisser influencer par la planification sociale, les stratégies et prospectives, basées strictement sur des enquêtes, études statistiques ou démographiques, qui finalement affectent directement ou indirectement le statut et le rôle des personnes âgées dans notre société et finalement notre propre futur. Ces facteurs mettent en péril le destin de l’homme, dans sa relation à Dieu et à sa Création. Cela peut aussi poser une menace à la fois pour la cohésion sociale interne d’une nation et pour la coexistence pacifique entre les peuples et les nations.

Pour répondre à ces défis, nous, chrétiens, avons le devoir et la responsabilité en termes à la fois de réalité humaine et du dessein divin, de consacrer tous nos efforts à mettre en relief l’importance de l’homme en tant que personne et aider à assurer une ligne de conduite par la formation et l’éducation, afin que le clergé et le laïcat puissent répondre aux besoins des personnes âgées.

De plus, la question du vieillissement devrait aussi être formulée selon une approche multilatérale, dans le but de relier les générations à l’intérieur des traditions respectives, chrétiennes et religieuses et, de même, dans un contexte inter chrétien et inter religieux, en respectant les besoins spirituels de chacun. C’est pourquoi, il est impératif de promouvoir une coopération inter chrétienne dans toutes les directions, visant à sauvegarder la dignité de la personne humaine pour transformer la société : ce qui contribuera essentiellement à éliminer la discrimination aux dépens des personnes âgées, et par-là à assurer le lien entre les générations.

MYSTÈRE DE VIE : SAINTETÉ DE VIE

Le centre du débat, en ce qui concerne la question du vieillissement, est donc la personne humaine qui, pour l’Église orthodoxe, est le véritable objet de sa mission dans le monde et dans l’histoire du salut. L’homme est créé à l’image de Dieu. L’ontologie de l’homme est fondée sur la personne du Christ, Verbe incarné. Le Christ assume la nature humaine et toute la Création, restaurant l’homme dans sa sainteté en éliminant le mal et la mort. La relation entre Dieu et l’homme est rétablie. Toute trahison de la vraie nature de l’homme est une trahison de la vérité. Un principe théologique clé dans la théologie orthodoxe est donc le suivant : le degré d’être d’une personne individuelle dépend du degré de sa participation en

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Dieu. La transcendance de la mort ne peut être atteinte que dans l’appel unique pour l’humanité, créée à l’image de Dieu (le seul bien absolu) à devenir « comme Dieu », qui est immortel, et parvenir ainsi à la divinisation. C’est là le mystère de la vie. Doté d’un caractère sacré dès sa conception, la vie humaine trouve ainsi son sens ultime, sa signification profondément spirituelle dans sa recherche de sanctification ou de sainteté.

En se basant sur le principe théologique clé de la valeur absolue et universelle de la dignité humaine et de la restauration de l’image et ressemblance de Dieu, les principes suivants peuvent être appliqués à la question du vieillissement :

1. La philanthropie de Dieu est exprimée dans Son Incarnation, mort et résurrection.

2. En incluant toutes les phases de la croissance, la vie et la mort doivent être vues dans la perspective du plan divin de Dieu à travers l’Incarnation et la transcendance de la mort dans la vie de l’Église. C’est pourquoi l’acte de mourir doit être laissé à son processus naturel humain, de la même façon que pour la naissance. Le révérend Nikolaos Hatzinikolaou décrit de façon frappante la psychologie de l’être humain dans le respect du mystère de la vie et de la mort : « Plus nous nous efforçons d’oublier les lois de la désintégration biologique, plus la nature nous en rappelle le mécanisme. En outre, plus nous nous approchons du mystère de la vie, plus nous avons perdu l’élixir de l’immortalité de l’âme. Tout ce qui rend l’homme éternel au plan biologique, le prive au plan spirituel du sens et de l’essence de son immortalité. Le fait de refuser d’accepter la réalité de la mort la transforme, d’événement passager, en une condition prédominante. Seule la mort rend éternel et immortel22.

3. Notre approche pastorale du vieillissement doit affecter l’être humain tout entier, corps et âme, et pas seulement le corps. L’Église orthodoxe croit à l’unité de la constitution psychosomatique de la personne humaine, même après la mort. « L’être humain, dans sa totalité, est composé à la fois d’un corps et d’une âme. L’homme vit avec un corps, et même c’est avec ce corps qu’il sera jugé pour tout le bien ou le mal qu’il aura fait. » (II Co 5, 10).

RELIER LES GÉNÉRATIONS

« Le don divin de la liberté, par lequel l’homme prend conscience de lui-même et devient capable de choisir entre le bien et le mal (Gn 2,16-17), est l’accomplissement de la personne humaine, comprise aussi bien en tant que porteuse individuellement de l’image d’un Dieu personnel qu’en tant que communion des personnes reflétant, par l’unité du genre humain, la vie en la Sainte Trinité et la communion des Trois Personnes » 23. La dignité de la personne humaine et la valeur de la liberté humaine sont mutuellement dépendantes. Lorsqu’un homme est libre, indépendant vis-à-vis de son Créateur, il devient autonome, autodéterminé dans sa relation à Dieu, et il tombe en s’éloignant de Lui. Si la liberté humaine est violée et si les droits humains affirmant la dignité inviolable de la personne ne sont pas observés, cela amènera à un mal plus grand dans la vie et dans le monde. En outre, c’est seulement dans la communauté que les individus peuvent réaliser leur personnalité. C’est pourquoi, en reliant les générations, nous créons un sens de communauté, qui pour nous, chrétiens est une koinonia, une communion d’amour et de foi dans l’unique Seigneur Jésus-Christ, réalisée dans la vie liturgique et sacramentelle de l’Église.

Toutefois, permettez-moi d’expliciter davantage l’importance de créer des liens entre les générations dans notre société, ou simplement de créer des liens entre les gens, des personnes aidant d’autres personnes de tout âge. Naturellement, nous avons l’expression solidarité entre les générations 24 selon le document du Conseil Pontifical pour les laïcs sur la

22 Archimandrite Nikolaos Hatzinikolaou, “Transmitting Bioethics on Spiritual Wavelength”, dans: 2-3 Annals: Theological

Perspectives in Bioethics and Orthodoxy and the Third Millennium, St. John of Damascus Institute of Theology, University of Balamand, 2001.

23 Décision de la 3ème Conférence panorthodoxe préconciliaire, Episkepsis No. 369 (15.12.1986), p. 19-20. 24 « Eduquer les jeunes appartenant à des groupes, à des associations et à des mouvements actifs au sein des paroisses à être

solidaires des membres les plus âgés de la communauté ecclésiale. Cette solidarité entre les générations peut également s’exprimer à travers la compagnie que les jeunes peuvent offrir aux plus anciens. Les jeunes qui ont l’occasion de s’impliquer auprès des personnes âgées savent que cette expérience les forme et les fait mûrir, leur permettant d’acquérir un sens de

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Dignité et mission des personnes âgées dans l’Église et dans le Monde, qui insiste beaucoup sur le fait que nous, les jeunes, devrions témoigner de la solidarité envers les membres plus âgés de la communauté.

Comme beaucoup d’entre nous ne veulent songer à la vieillesse, et peut-être aussi, ceux qui sont vieux ne veulent pas non plus se considérer comme vieux et considèrent cela comme quelque chose pour le futur, nous sommes appelés à changer d’attitude et de mentalité. Cela interpelle chaque personne humaine à réfléchir sur son propre processus de vieillissement. Nous sommes des candidats potentiels à devenir vieux et donc responsables des attitudes que nous façonnons à l’égard des personnes âgées, devenant ainsi victimes, en quelque sorte, de notre propre vision.

Ce lien entre les générations peut même jouer un rôle encore plus grand, puisqu’il permettra de continuer ce qui a été déjà accompli dans la société, fondé sur les valeurs chrétiennes. Il contribuera à un renouveau de l’Église en demeurant fidèles au message du Christ et en faisant face aux défis toujours croissants dans le monde.

Le lien entre les générations, vital pour transmettre la foi, est également important pour assurer la transmission de la riche expérience et de la contribution de nos dirigeants et fidèles, pionniers et prophètes de notre temps, qui ont répondu avec créativité aux nouveaux défis. Cependant, l’homme, par son don divin de liberté, risque la désobéissance, l’indépendance vis-à-vis de Dieu, et par-là, de la chute.

L’homme et le monde, qui ne sont pas gouvernés par Dieu, permettent au Mal de jouer son rôle terrifiant. C’est pourquoi, les jeunes générations, nous avons hérité d’un monde qui est le résultat du rôle soit positif, soit négatif, d’une génération de dirigeants et de citoyens qui sont âgés aujourd’hui. Nous avons hérité de problèmes tels que : « la sécularisation, la violence, le relâchement des mœurs, …l’oppression des masses, les inégalités sociales, la limitation des droits de l’homme, telle la liberté de conscience et tout particulièrement la liberté religieuse»25. Ce dont nous héritons alors dans nos vies sur le plan personnel ou collectif pourrait mener les générations plus jeunes à tenir leurs parents et d’autres personnes dans l’isolement.

C’est pourquoi, ils portent aussi la responsabilité d’aider à remédier aux problèmes créés en suscitant un échange spirituel profond qui pourrait mener à la repentance et à la réconciliation pour sauvegarder la paix de Dieu dans le monde. D’autre part, un processus similaire de réconciliation pourrait être entrepris parmi les nouvelles générations, qui créent un phénomène négatif nouveau dans la société. Cependant, en même temps, la génération plus jeune peut aider les personnes âgées à comprendre la réalité nouvelle et créer une relation dynamique d’échange et de réflexion, dans une perspective chrétienne.

En résumé, dans le respect de la relation des jeunes et des anciens, c’est-à-dire en reliant les générations, nous pouvons faire référence à ces paroles de saint Grégoire de Nysse : « Comme dans le cours de la vie humaine, l’âge avancé est faible, tandis que l’âge immature est indiscipliné, le milieu entre les deux est le meilleur, précisément parce qu’il évite les traits indésirables des deux côtés, et qu’en lui la force de la jeunesse se déploie sans son indiscipline, et la sagesse de l’âge est dépourvue de sa faiblesse, de sorte que la force se combine avec la sagesse, évitant à la fois la faiblesse de l’âge et l’irréflexion de la jeunesse»26.

CONCLUSION

Le fondement théologique énoncé plus haut affirme la sainteté de la vie et le caractère sacré de l’être humain. Notre tradition chrétienne offre le fondement nécessaire à la réflexion et au dialogue avec les autres partenaires sociaux pour traiter du vieillissement, reconnaissant que le monde en lui-même n’a pas les moyens divins d’affecter ontologiquement la destinée de la nature humaine. Une approche interdisciplinaire doit être développée de manière à « garder

l’attention aux autres, valable pour toute la vie. Dans une société de consommation qui voit l’égoïsme et la matérialisme triompher et au sein de laquelle les moyens de communication ne servent en rien à contenir la solitude croissante de l’homme, des valeurs comme la gratuité, le dévouement, la compagnie, l’accueil et le respect des plus faibles représentent un défi pour ceux qui souhaitent la naissance d’une nouvelle humanité et, par conséquent, pour les jeunes aussi ». Pontificium Consilium Pro Laicis, Documents, Cité du Vatican 1998, p. 46-47.

25 Décision de la 3ème Conférence panorthodoxe préconciliaire, Episkepsis No. 369 (15.12.1986), p. 19-20. 26 Gregorii Nysseni Opera, Volume 5, ed. P. Alexander, Leiden : Brill 1960, In Ecclesiasten, Homilia VI, p. 277.17 - 278.2, PG 44,

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notre relation avec l’autre pôle de notre existence – avec notre Créateur et archétype »27Le débat reste ouvert dans le respect de la question existentielle liée aux besoins des personnes âgées : quels sont les critères qui affectent le processus naturel de la vie et de la mort, avec ses répercussions positives et/ou négatives affectant directement la destinée de l’homme, biologiquement et spirituellement ? Le contexte plus large de cette question entraîne aussi des conséquences sociales, politiques, économiques et culturelles. Un texte très profond et important qui nous permettra d’évaluer ces implications, sont les décisions de la IIIème Conférence panorthodoxe préconciliaire en 1986, dans le paragraphe de conclusion sur le sujet : « La contribution de l’Église orthodoxe à la réalisation de la paix, de la justice, de la liberté, de la fraternité et de l’amour entre les peuples, et à la suppression des discriminations raciales et autres » :

« Nous chrétiens orthodoxes, du fait même que nous avons eu accès au sens du salut, avons le devoir de lutter pour alléger la maladie, le malheur, l’angoisse ; parce que nous avons eu accès à l’expérience de la paix, nous ne pouvons pas rester indifférents face à son absence dans la société actuelle ; parce que nous avons été les bénéficiaires de la justice de Dieu, nous luttons pour une justice plus complète dans le monde et pour la disparition de toute oppression ; parce que nous faisons l’expérience chaque jour de la clémence divine, nous luttons contre tout fanatisme et toute intolérance entre les hommes et les peuples ; parce que nous proclamons continuellement l’incarnation de Dieu et la divinisation de l’homme, nous défendons les droits de l’homme pour tous les hommes et tous les peuples ; parce que nous vivons le don divin de la liberté grâce à l’œuvre rédemptrice du Christ, nous pouvons annoncer de manière plus complète sa valeur universelle pour tout homme et tout peuple ; parce que, nourris du Corps et du Sang du Seigneur dans la sainte Eucharistie, nous vivons le besoin de partager les dons de Dieu avec nos frères, nous comprenons mieux la faim et la privation et nous luttons pour leur abolition ; parce que nous attendons une terre et des cieux nouveaux, où régnera la justice absolue, nous combattons hic et nunc pour la renaissance et le renouveau de l’homme et de la société. » 28.

27 Paulus Mar Gregorius, Cosmic Man: The Divine Presence, Paragon House, New York, 1988, p. 225 28 Décision de la 3ème Conférence panorthodoxe préconciliaire, Episkepsis No. 369 (15.12.1986), p. 25-26.

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4. PERSPECTIVES INTERCONTINENTALES

ASIE

Docteure Indira JAI PRAKASH

Professeur de Psychologie et de Gérontologie Université de Bangalore, Inde

LE VIEILLISSEMENT EN INDE

Dans le projet sur le vieillissement et le développement, des efforts ont été faits pour sensibiliser les gens aux questions impliquées dans le vieillissement. Nous avons travaillé avec des jeunes pour modifier leurs attitudes négatives à l’égard des personnes âgées. Les soignants reçoivent une formation pour affronter le stress occasionné par leur travail, et pour planifier de façon efficace les soins à long terme. Les employés reçoivent une préparation à la mise à la retraite et à la période qui la suit. Aux professionnels dans le domaine médical, on enseigne les bases des soins gériatriques et les questions de psychologie de l’âge avancé pour les rendre plus sensibles aux besoins des patients âgés. Les directeurs de maisons de personnes âgées et de soins de jour reçoivent une formation pour mieux comprendre leurs clients et respecter les droits des personnes âgées. De nouveaux problèmes se font jour : le manque de soins, la solitude et les crimes à l égard des personnes âgées. Bon après-midi à tous. Je me sens honorée de me trouver ici avec vous. Je voudrais remercier spécialement Crescendo, Alberto, de m’avoir invitée. J’aimerais avant tout exprimer ma profonde appréciation pour la gentillesse, la chaleur et la courtoisie que tous, vous m’avez témoigné. Vous connaissant, je m’y attendais, et aurais été secrètement désappointée s’il en avait été autrement.

Brièvement, je parlerai d’abord du Vieillissement et du Projet de Développement de la FIUC. Le Centre pour la Coordination de la Recherche (CCR), Fédération Internationale des Universités Catholiques (FIUC), Paris, a un projet de collaboration avec le Département de Psychologie de l’Université de Bangalore. Mgr. Prof. Guy-Real Thivierge, Secrétaire Général de la FIUC nous a confié ce projet à mettre en œuvre. Vous serez intéressés de savoir que je ne suis pas Catholique, et cependant, je suis le directeur local de ce projet pour la FIUC à Bangalore. Comme le dit Mgr Thivierge, l’authentique Catholicisme est un esprit de coopération, de collaboration ; c’est aller vers l’autre partout et en tout temps. Dans cet authentique esprit de la FIUC, ce projet a été exécuté à Bangalore. Nous l’avons intitulé: Projet « Vieillissement et Développement », pour mettre en relief le fait que développement et croissance font partie aussi de l’âge avancé. Un vieillissement positif et actif ajoute du sens à la vie et permet aux gens d’être en bonne santé, actifs et utiles socialement, comme aux autres âges de la vie. Tous les efforts pour ajouter de la qualité à la vie doivent être faits à l’intérieur d’un contexte social particulier. Chaque culture a ses propres stratégies et les méthodes adaptées pour traiter des problèmes de la vie. Cela doit être respecté, identifié et renforcé. Les solutions aux problèmes doivent naître dans le cadre d’un milieu culturel particulier. La visée de ce projet est de créer dans la communauté un climat qui promeuve un vieillissement actif et améliore la qualité de vie des personnes âgées. Le projet est un pont entre l’académie (Université) et la communauté. Nous employons une méthodologie de recherche active et participante, considérant la communauté comme participant activement dans tous nos programmes. Les objectifs spécifiques du projet sont de recueillir et documenter une information de recherche sur le vieillissement en Inde, établir des bases de données, mener des études de recherche, travailler avec d’autres sur la possibilité de construction, le plaidoyer, et servir de centres de ressources pour les ONG, les Organisations des Communautés de Base et travailler avec les citoyens âgés eux-mêmes en leur en donnant la possibilité. Cinq volumes de ce projet ont été publiés, donnant une documentation sur son travail. Des programmes de formation sont offerts couramment. Des programmes

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d’organisation de la retraite ont eu beaucoup de succès dans la communauté. Des programmes d’information et de sensibilisation sont organisés à partir du projet.

Permettez-moi maintenant de vous donner un bref schéma du panorama du vieillissement en Inde. Le vieillissement devient un sujet très discuté en Inde. Cela est dû au vieillissement de la population. En 1947, quand l’Inde est devenue indépendante, l’espérance de vie moyenne d’un Indien se situait autour de 32 ans. Maintenant elle a dépassé 60 ans. Le nombre de gens plus âgés a augmenté constamment en Inde. En 1991, il y avait 56 millions de personnes âgées ; ce nombre s’est élevé à 71 millions en 2001 et atteindra environ 179 millions en 2031. La proportion la plus élevée de personnes âgées se trouve dans l’état du Kerala (8,77%) et la plus basse dans les Iles Andaman Nicobar. L’Inde est un des rares pays du monde où les hommes dépassent en nombre les femmes. Cependant, à un âge avancé, l’espérance de vie féminine à l’âge de 60 et 70 ans est légèrement plus élevée que celle des hommes. Pour plusieurs raisons, la survie masculine est supérieure. Toutefois, à un âge plus avancé, le nombre en excédent des femmes entraîne plusieurs conséquences. Avec le progrès au plan médical et social, le taux de morts prématurées s’est abaissé de 28,5 durant la période 1951-1961 à 8,4 en 1996. L’Inde mène des programmes de contrôle de la population conduisant à un déclin sérieux du taux de naissance, de 47,3 durant 1951-1961 à 22,8 en 1996. Le pourcentage du groupe des personnes très âgées est aussi en augmentation. 2/3 des Indiens âgés vivent dans des zones rurales. Le pourcentage des personnes âgées dépendantes s’est accru de 10,5 en 1961 à 16,1 % en 2001.

Les conséquences de ces tendances sont maintenant visibles. Alors que dans le monde occidental, le développement est venu en premier, puis le vieillissement de la population, en Inde, la durée de la vie a augmenté pour des millions de gens, tandis que le pays est encore en voie de développement. L’Inde est prise dans la tourmente d’un changement social et technologique rapide. Il y a une féminisation du vieillissement, avec davantage de femmes dans la tranche d’âge des aînés. Quel que soit l’âge, il y aura davantage de veuves que de veufs. Dans les groupes d’âge plus avancé, près de 67% de femmes et 15,5% d’hommes auront perdu leur époux/épouse. Le remariage des femmes n’est pas une pratique culturelle commune. Le veuvage a plusieurs conséquences économiques, sociales et psychologiques. Il y a féminisation de la pauvreté, car les femmes sont plus pauvres, et les femmes âgées encore plus pauvres que les autres. Il y a aussi une féminisation de la prise en charge : les femmes prennent soin, de façon formelle et informelle, de tous les groupes d’âge.

Ce qui est le plus inquiétant, c’est le changement dans la situation familiale et sociale. L’Inde avait son mode propre de se comporter vis-à-vis du processus du vieillissement et de la mort. La façon d’envisager la vie, le cycle vital et le vieillissement s’est imposée à l’intérieur du cadre social historique indien durant une longue période. La pensée indienne a été influencée par les Vedas, les Upanishads, par l’idéologie Bouddhiste et Jain et a incorporé plusieurs visions du monde. Durant le siècle précédant l’ère chrétienne et le siècle suivant, un cadre idéal d’organisation de la vie selon l’âge et les devoirs spécifiques selon la classe a été mis en forme en Inde. Cela a influencé l’idéologie Hindoue durant les siècles suivants. Selon cette idéologie, la durée de la vie (qui est de cent ans) est divisée en quatre étapes. Ces étapes de la vie sont appelées « Asramas ». Ce sont les suivantes :

Celle des premières 25 années est appelée « Brahmacarya » ou vie d’étudiant, vie de célibat. La personne passe du temps auprès d’un enseignant (Guru), acquiert le savoir et se prépare à une vocation. L’étape suivante « Grhastha » ou vie de maître de maison, l’homme se marrie, engendre des enfants et paye sa dette envers la société, les dieux et ses parents. Un maître de maison est un membre important de la société, car il contribue au bien-être économique et social de la communauté. Un maître de maison doit secourir les vieillards, les malades, et les désavantagés de la société. Lorsqu'un homme devient âgé et que ses fils sont mariés, il renonce à la vie mondaine et se retire dans une forêt. Cette étape est appelée « Vanaprastha ». Bien que cela signifie littéralement : aller dans une forêt, il s’agit davantage - en termes modernes - d’une attitude, que d’y aller réellement. Cela signifie que la personne passe davantage de temps dans des recherches spirituelles et philosophiques et commence son voyage intérieur. Dans l’ancienne société, les enseignants et les maîtres étaient ‘vanaprasthis’. Quand un homme est prêt spirituellement, il renonce à tout, et devient un ascète errant. Ceci est l’étape de « Samnyasa ». La personne devient une avec l’être supérieur ou suprême. Le but ultime de la vie est la poursuite de la vérité suprême et la

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libération du cycle de la vie et de la mort. Cette vision de cette étape de la vie tentait de surmonter l’opposition extrême entre les attitudes de « ce monde » et celle de « l’autre monde ». Chaque étape avait ses devoirs et ses buts. Ceux-ci étaient organisés pour procurer une série d’expériences de la vie de ce monde et conduisait graduellement à y renoncer. Les étapes de la vie étaient en corrélation avec les processus du vieillissement, de sorte qu’à la fin de la vie, l’expérience devait procurer à la personne du temps pour la réflexion et pour accéder à une vérité plus grande. Cela facilitait aussi la transition des générations. Une personne vieillissante se retirait de l’environnement familial, personnel, vers une ambiance plus sociale et spirituelle, permettant ainsi aux jeunes de la remplacer dans les positions de pouvoir. La jeunesse et l’âge moyen sont le temps où l’on accomplit ses désirs et ses devoirs, l’âge avancé est celui de la libération spirituelle ou « Moksha ». La piété filiale et le soin des vieillards étaient mis en relief dans la culture. Prendre soin d’un parent âgé était une façon de remplir les devoirs d’un maître de maison et de payer sa dette envers les anciens et, en tant que telle, était une activité valorisée. Il y avait aussi plusieurs ‘rites de passage’ pour initier les gens aux différentes étapes. Par exemple, une personne ayant 60 ans accomplis recevait des félicitations dans une cérémonie socioreligieuse. Des cérémonies similaires avaient lieu pour les 70 ans et à 83 ans accomplis. Cela s’appelait ‘sahasra poorna Chandra darshana’ – c’est-à-dire que la personne avait vu mille (sahasra) pleines lunes (poorna Chandra) durant toutes ces années. L’arrière-petit-fils rendait hommage à ses arrière-grands-parents en faisant pleuvoir sur eux des feuilles d’or, au cours d’une cérémonie nommée « kanakabhisheka ».tout cela constituait des modes culturels pour aider les gens à affronter le processus du vieillissement et aussi une pratique culturelle pour honorer la longévité.

Les anciennes valeurs sont remplacées rapidement dans la société d’aujourd’hui. Les familles sont nucléaires et réduites. Très vite, cela pourrait commencer à ressembler à la société Chinoise où l’on dit qu’il existe le modèle 1 :2 :4. : un enfant doit prendre soin de deux parents et de quatre grands parents, car la longévité s’est accrue et le nombre des enfants est en voie de décroissance. Les jeunes émigrent et les anciens sont abandonnés. Les changements au point de vue idéologie, emploi des femmes et migration ont provoqué une ‘crise de la prise en charge’. Il y a de moins en moins de gens disponibles dans les familles pour pourvoir à des soins à long terme. Les liens familiaux se brisent, même dans les zones rurales. Les modes de vie changent et il devient courant que les personnes âgées vivent seules. Des maisons et institutions pour les personnes âgées sont établies dans les zones urbaines. Le taux de morbidité et la possibilité d’invalidité augmente avec l’âge et des systèmes plus adaptés doivent être développés pour pourvoir aux soins. Pendant très longtemps, à la fois la société et le gouvernement ignoraient les problèmes des personnes âgées, croyant que les familles Indiennes pourvoiraient aux besoins des anciens. Actuellement, des efforts sont entrepris par le Gouvernement, les Organisations non gouvernementales et les citoyens âgés eux-m font l’objet d’enquêtes. Nous avons collaboré avec les ONG pour établir une ligne d’aide aux personnes âgées, pour former des travailleurs à domicile, pour structurer une politique gouvernementale pour les personnes âgées. Nous avons considérablement travaillé avec HelpAge India dans des programmes d’advocacy. Nous croyons que si nous voulons vraiment arriver à un progrès pour la vie de millions de personnes âgées, il nous faut unir nos mains, nos réseaux, partager l’information, les meilleures façons de faire et les expériences, afin de devenir plus efficaces dans notre mission.

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AMÉRIQUE LATINE

Jairo MORALES CRUZ

Ancien secrétaire exécutif du département des laïcs du CELAM, Colombie

GÉRONTOLOGIE PASTORALE INITIATIVE POUR CONSTRUIRE A CE SUJET

Je remercie le Président du Réseau Crescendo et les autres responsables de cet évènement international pour m’avoir invité à partager avec vous le thème des aînés. Je signale brièvement dans mon exposé quelques idées des experts qui ont parlé jusqu’à maintenant, et je commence en partant de la question relative au thème qui nous occupe : Comment promouvoir des actions capables de transformer la réalité qui nous presse ?

Le sens d’un réseau, comme Crescendo le montre, c’est de faciliter le travail en équipe en liant des synergies positives, en renforçant des liens et non seulement des simples relations, en partant de nœuds ou de centres d’intérêt qui ont la responsabilité de proposer des actions concrètes. Les thèmes de l’inter et de la transdisciplinarité ou combinaison des perspectives exigée par une réalité complexe, sont des concepts liés au réseau, d’autant plus au milieu d’une société de l’information et des connaissances.

Les défis démographiques s’entrecroisent avec les défis sociaux, économiques, écologiques et politiques ; ceux-ci à leur tour, quand ils sont en fonction du bien commun et de ceux qui sont dans le besoin, conduisent à des actions « d’amour et de respect pour les plus faibles, dont nous sommes tous responsables », comme l’a signalé Mme. Anne Sturm ce matin à la fin de son intervention.

Un autre concept intéressant de ce matin a été celui de la particularité de la génération des baby-boomers, qui ont eu, par rapport aux générations antérieures et postérieures, une série de privilèges, qui à leur tour impliquent des obligations. Quand on a eu les meilleures conditions pour se développer connues par l’humanité, cette génération d’après-guerre a la plus grande responsabilité et liberté pour transmettre ce qu’ici nous avons appelé « la sagesse de l’âge » ou « gérontranscendance ».

Il s’agit d’une responsabilité dans le domaine social pour la construction de communautés personnelles et virtuelles face à la révolution des valeurs et aux possibilités offertes par le « toit technologique » ; c’est aussi une responsabilité du point de vue économique, quand on peut affecter un montant plus élevé du produit des pays à la protection sociale ; sans doute une responsabilité politique, pour promouvoir des actions de coopération internationale basées dans la subsidiarité aussi bien à l’intérieur de chaque pays, région, ou à niveau global.

La politique, comme une des formes plus élevées de la charité, peut être enrichie par la pratique des enseignements de l’Évangile, en valorisant la personne et son environnement ; il s’agit du soin de la personne, du soin de la famille, de la société et de l’État, d’une façon éprouvée dans la charité, au-delà de la solidarité, dans la gratuité, la sincérité et l’affection.

Comme dans d’autres contextes, l’Amérique Latine a changé sa structure démographique, avec une plus grande espérance de vie, avec des réalités de violence comme en Colombie, où la violence est la cause de déplacements massifs vers les villes, où beaucoup d’aînés se trouvent dans des situations d’abandon, de solitude, de maladie, de faim et d’exclusion, étant donnée l’impossibilité de tant de familles pour les prendre à leur charge.

De son côté, l’État, même s’il a organisé dans les zones ou couches les plus pauvres quelque aide assistentielle, il n’existe pas une organisation qui promeuve systématiquement la protection intégrale des aînés et qui facilite leur contribution, en expérience et sagesse, au

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reste de la société. Au contraire, nous avons la crise du soin informel, du à des niveaux d´éducation et de formation très bas ; aux soignants non rémunérés et n’ayant pas de relation de travail, et au manque de soutien familial, communautaire et sanitaire.

Toutefois des efforts se réalisent pour avancer vers des institutions ouvertes ou de nouveaux modèles d’attention intégrale, avec des équipes interdisciplinaires ayant une expérience en gériatrie et en gérontologie, qui visent naturellement le bien-être des aînés : vieillissement satisfaisant, avec autonomie et interdépendance ou coopération intergénérationnelle.

L’importance de Crescendo se manifeste dans tout son potentiel de créer des liens et de promouvoir des activités dans les nœuds de son Réseau, en étant conscients que la société a besoin des aînés, non seulement dans les domaines socioéconomique, politique et culturel, mais aussi spirituel, pour un véritable épanouissement humain.

En vue de nous rencontrer et de promouvoir ces valeurs, nous organisons, avec la coopération interinstitutionnelle de Vie Montante -Colombie et Amérique Latine- le CELAM – Département Vie et Culture-, l’Institut du Vieillissement de la Faculté de Médecine de l’Universidad Pontificia Javeriana – côté académique – et d’autres institutions, la Première Rencontre Latinoaméricaine de Gerontologie Pastorale, qui va se réaliser dans le second semestre de 2006 en Colombie.

Il s’agit d’approfondir avec la transversalité de la pastorale -ou des soins spirituels– les thèmes du vieillissement de la population, la recherche et la fragilité, les démences et le vieillissement salutaire comme une réalité ou un mythe, et des ateliers pré-rencontre sur les styles de vie salutaire, sur fonctionnalité et vieillissement, et sur mémoire et vieillissement, du normal au pathologique. Une invitation formelle pour nous rencontrer dans cette construction de la société locale, régionale et globale, dont nous sommes tous responsables, avec les aînés, sera adressée à toutes les institutions présentes dans cette rencontre du Réseau Crescendo.

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AFRIQUE

Egide RWAMATWARA

Secrétaire régional pour Pax Romana ICMICA Afrique

LE VIEILLISSEMENT EN AFRIQUE, UN DÉFI POUR LES POLITIQUES

SOCIALES, DANS LA TRANSITION DE LA SOCIÉTÉ TRADITIONNELLE À

LA SOCIÉTÉ MODERNE

INTRODUCTION

Dans cette présentation nous analysons les enjeux du passage du système traditionnel vers le système moderne et les effets de cette transition sur la personne âgée. Plus précisément nous étudions la place réservée à la personne âgée dans la vie sociale d’une Afrique en transition vers la modernisation. Les questions que nous nous posons sont entre autres: la personne âgée continue-t-elle de jouer les rôles, et d’assumer les responsabilités, que la société traditionnelle africaine lui réservait ? Peut-elle continuer de jouir du respect, de l’assistance, de la protection et des privilèges socio-économiques que la société traditionnelle lui procurait ? Que devient-elle s’il s’avérait que la société moderne ne saurait lui garantir ces privilèges ? Qui pourrait garantir sa sécurité sociale et, partant, sa survie et son vieillissement dans la dignité humaine et chrétienne ? La problématique du vieillissement en Afrique est ainsi analysée dans son aspect socioculturel, économique et politique.

LA PERSONNE ÂGÉE DANS LA SOCIÉTÉ AFRICAINE TRADITIONNELLE

Même si nous sommes conscient que le continent africain constitue une diversité socioculturelle et qu’ainsi le prendre comme une entité homogène serait une aberration; nous restons néanmoins convaincu que son passé socioculturel accuse un nombre important de points communs et d’expériences socio-économiques et politiques. C’est à partir de ces points communs qui marquent la société traditionnelle africaine que nous essayerons de généraliser notre débat sur le rôle et la place de la personne âgée dans les affaires socioculturelles, économiques et politiques. Dans la société africaine traditionnelle, la famille élargie jouait un rôle crucial dans l’organisation de la vie sociale, culturelle, économique et même politique. En effet, la famille jouait un rôle primordial dans la socialisation, l’initiation, la formation et l’apprentissage de chaque membre de la famille. Les personnes âgées y occupaient une place privilégiée car c’est eux qui assuraient la division du travail, veillaient au maintien de l’ordre et de la sécurité de la famille, protégeaient et assuraient le partage et la jouissance équitable du patrimoine de la communauté. Les personnes âgées jouaient également l’intermédiaire entre les ancêtres et les générations plus jeunes. Ils transmettaient les connaissances acquises aux jeunes, ainsi l’histoire et le capital intellectuel se transmettaient de génération en génération. Dans ce rôle d’intermédiaires entre le monde des vivants et celui des morts, entre le monde visible et celui invisible; entre le passé, le présent et l’avenir; les personnes âgées jouaient des rôles divers et complexes. Ils présidaient les rites religieux pour implorer le pardon, guérir les malades, assurer la prospérité de la communauté et remercier les dieux pour l’abondance des récoltes et des bétails. Pour ces fonctions indispensables pour la survie et la prospérité de la famille, les personnes âgées étaient respectées et honorées.

Par ailleurs, grâce à la justice et l’équité avec lesquelles les personnes âgées assumaient leurs fonctions, tous les membres de la famille leurs devaient respect et voyaient en elles le symbole de la sagesse et le modèle à suivre dans le parcours de la vie. La vieillesse ainsi conçue dans la société africaine traditionnelle ne représentait aucun danger car elle garantissait en elle-même la sécurité sociale, la protection et la survie dans l’honneur, le respect et la dignité. Cette conception de la vie sociale a survécu les influences issues des

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contacts avec les cultures étrangères. Les personnes âgées ont pu garder leur respect et leur place privilégiée dans la société face à l’arrivée des religions et croyances étrangères comme l’Islam et le christianisme.

Néanmoins, avec l’accélération de la mondialisation et le changement du mode de vie qui tend à suivre le mode de vie occidental, nous observons un réel détachement des valeurs traditionnelles et une préférence accrue au mode de vie occidental. L’organisation de la vie sociale se distance davantage de la famille élargie et privilégie la famille nucléaire. Cette préférence s’interprète surtout en termes économiques car les besoins qui poussaient les gens à recourir à la famille élargie et en particulier à la personne âgée ne se font plus sentir. En effet, plusieurs des rôles et responsabilités assurés par les personnes âgées ont été repris par d’autres institutions, notamment l’école, l’église et l’Etat.

LA PERSONNE ÂGÉE DANS L’ORGANISATION SOCIO-ÉCONOMIQUE MODERNE

Pour pallier à ce manquement ou à l’incapacité de la famille élargie de s’occuper des personnes âgées, les assurances de toutes sortes sont proposées comme remède à l’abandon des personnes âgées. Néanmoins, qui dit assurance présuppose une capacité financière et un revenu contenu pour soutenir les exigences de l’assurance. La caisse des pensions est l’assurance spécifique à la vieillesse. Néanmoins, la participation à la caisse des pensions suppose un emploi rémunéré pour une période continue qui aboutit à l’age de la retraite pour bénéficier d’une pension pouvant assurer une vieillesse digne et confortable.

En Afrique moderne deux scénarios de la sécurité sociale se dégagent. D’une part, l’emploi rémunéré continu qui donne accès à la participation à la caisse des pensions reste un privilège de peu de gens. La plupart des africains survivent aux emplois informels et discontinus. D’autres part, même ceux qui ont accès aux emplois formels et continus et qui participent à la caisse des pensions ne sont pas à l’abri de précarité dans leur vieillesse à cause de l’instabilité économique et politique. En effet, plusieurs pays africains connaissent des inflations et dévaluations avec une fréquence presque régulière. Ainsi une personne qui a contribué à sa pension des années durant trouve, au moment de sa retraite, sa contribution réduite à une somme minable en terme de valeur suite à une dévaluation survenue à l’approche de sa retraite.

Un autre phénomène moderne qui menace l’assurance d’un vieillissement digne et humain en Afrique est les effets néfastes des fléaux comme le SIDA et les conflits armés. En effet, le continent africain étant le plus touché par le fléau du SIDA et les populations jeunes et actives étant les plus exposées, les personnes âgées se voient laissées la charge de garder les petits enfants laissés orphelins par leurs parents victimes du fléau. Ainsi les personnes âgées doivent non seulement s’occuper d’eux même mais encore doivent-ils s’occuper d’un nombre de plus en plus croissant de leurs petits enfants et des enfants des proches parents emportés par le SIDA ou par les conflits armés.

LE RÔLE DE L’EGLISE DANS LA PROTECTION DE LA PERSONNE ÂGÉE

Face à cette problématique, l’Eglise en générale et l’Eglise catholique en particulier a un rôle à jouer si non en s’occupant directement des personnes âgées au moins en les aidant à prévoir pour leur période de retraite. Elle doit ramener les fidèles sur les valeurs morales de solidarité et d’entre aide centrées autour de la famille élargie et/ou à la croyance religieuse. Elle peut également aider les fidèles et les communautés autour d’elle à ouvrir des fonds de solidarité réfléchis et formulés dans le sens des moyens et besoins des bénéficiaires. Elle doit également multiplier des actions de charité parmi les fidèles pour accompagner les personnes âgées vers un vieillissement digne et humain.

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AMÉRIQUE DU NORD

Barbara A. SONIAT, Ph.D.

Université Catholique de Washington Centre sur le Vieillissement Global

LE VIEILLISSEMENT: PERSPECTIVE NORD-AMÉRICAINE

Je vous apporte les salutations de l’Université Catholique du Service Social de l’Ecole Nationale d’ Amérique, ‘Center on Global Aging’. (CGA). Le Centre sur le Vieillissement Global a été fondé à l’Université Catholique en 1997 par le regretté Dr. Daniel Thurtz qui travailla aussi à la constitution de la Fédération Internationale du Vieillissement. Le Centre sur le Vieillissement Global a traditionnellement offert des possibilités de formation pour débutants à travers le monde entier, visant en particulier les politiques sociales comparées. Des étudiants de nombreux pays ont étudié à la faculté de l’Université Catholique, ainsi que des professionnels locaux du vieillissement à Washington, DC. Ils peuvent profiter d’un enseignement aussi bien didactique qu’expérimental sur le vieillissement en Amérique et les politiques américaines concernant le vieillissement. Le curriculum inclut les visites de programmes sur le vieillissement et des sessions législatives pour étudier le processus des débats et formulation des théories dans les politiques d’aide aux citoyens américains âgés.

Récemment, je suis devenue le directeur du Centre sur le Vieillissement Global. Actuellement, les difficultés liées aux voyages internationaux ont eu un impact négatif sur notre possibilité de continuer nos programmes éducatifs internationaux. Nous sommes en train de restructurer nos offres, en mettant l’accent sur une formation, recherche et pratique au niveau national aussi bien qu’international. Nous accueillons cette opportunité de partage et de collaboration avec des organisations et des programmes sur le vieillissement, en particulier pour soutenir la recherche internationale sur les problèmes du vieillissement, qui touchent les communautés dans le monde entier.

Les personnes âgées représentent la tranche de population qui croît le plus rapidement aux Etats-Unis et dans de nombreux pays développés. Nous expérimentons actuellement le vieillissement, prévu depuis longtemps, des « Baby Boomers ». Les démographes, les économistes et les politiciens prédisent des conséquences qui constitueront un défi, du fait qu’un grand nombre de personnes arrivent à l’âge de la retraite et que leur espérance de vie de retraités s’accroît de plus en plus. C’est un fait préoccupant qu’un plus grand nombre de membres de la société ne travaillant pas (enfants et personnes âgées) va dépendre d’une proportion plus faible de membres de travailleurs (18-64 ans). En même temps, les gérontologues et autres spécialistes des sciences sociales ont commencé à considérer les avantages qu’une population vieillissante apporte à la société. Les personnes âgées ne sont pas seulement des consommateurs de services, mais aussi des producteurs, contribuant au bien des familles, des communautés et de la société. En développant nos programmes d’éducation et de recherche à l’Université Catholique, nous sommes intéressés à étudier le vieillissement dans toutes ses dimensions. Cela inclut de nous centrer sur les besoins des adultes âgés vulnérables, et de même, sur les apports positifs, contributions et potentiel des aînés actifs et en bonne santé.

Quelques exemples des secteurs pour une éventuelle collaboration incluent les problèmes de pauvreté parmi les personnes âgées, le défi auquel ont à faire face les grands parents et arrière grands parents qui ont la responsabilité d’élever leurs petits enfants, et doivent prendre soin et pourvoir aux conditions de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies qui entraînent des déficiences cognitives. Aux Etats-Unis, la Sécurité Sociale et les politiques des pensions ont grandement réduit la pauvreté parmi les personnes âgées. Dans les années 60, le taux de pauvreté parmi les personnes âgées était

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d’environ 40%. Aujourd’hui, ce taux s’est abaissé à environ 12%, grâce à l’ amélioration des ressources de la sécurité sociale. Cependant, le taux de pauvreté dans certains secteurs de la population demeure beaucoup plus élevé. Aux Etats-Unis, les femmes et les minorités risquent davantage de faire l’expérience de la pauvreté dans leur vieillesse. Il est particulièrement important de contrôler les écarts salariaux que les changements proposés pour la Sécurité Sociale et la politique des pensions auront sur les sous-groupes de la population âgée, vulnérables économiquement.

Dans les communautés à travers le monde, que ce soit dans les pays développés ou sous-développés, l’épidémie du SIDA a créé des exigences d’assistance pour la population âgée. Le SIDA et d’autres problèmes qui affectent l’espérance de vie et la santé de la population adulte plus jeune augmentent la probabilité que les personnes âgées devront assumer la responsabilité d’élever leurs petits-enfants. Ces demandes intergénérationnelles de prise en charge se présentent parfois alors que les personnes âgées affrontent elles-mêmes d’autres défis, tels que le départ en retraite et la réduction des ressources, les problèmes de santé croissants, la diminution des forces et de la capacité d’activité physique. En général, les communautés manquent de politiques adéquates et de programmes pour venir en aide aux personnes âgées qui ont la responsabilité d’élever leurs petits enfants; fréquemment, celles-ci sont en même temps affrontées à prendre soin de leurs parents âgés.

Un troisième secteur dans lequel il pourrait y avoir des occasions de collaborer entre le Centre sur le Vieillissement Global de l’ Université Catholique et les programmes sur le vieillissement en d’autres pays concerne la question qui regarde les problèmes de santé mentale et le maintien des adultes âgés vulnérables dans les familles et les communautés. Par exemple , aux Etats-Unis, la ‘National Alzheimer’s Association’ a examiné la situation de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui vivent seules, proposant des services communautaires et des programmes pouvant contribuer à créer des environnements sûrs pour des patients déments vivant seuls. Du fait du vieillissement croissant des populations, il y a un besoin de faire davantage de recherches sur les traitements appropriés pour les problèmes de santé psychiques et mentaux auxquels sont affrontées les personnes âgées. Bien des problèmes demeurent sans être traités, à cause de la honte qui est associée au fait de reconnaître l’existence de problèmes psychiques et du manque de parité entre la couverture de l’assurance santé pour les besoins de santé physique et mentale.

En résumé, le Centre sur le Vieillissement Global de l’Université Catholique du Service Social de l’Ecole Nationale d’Amérique accueille volontiers les possibilités de collaborer avec Crescendo et d’autres organisations concernées par le vieillissement. Nous nous y engageons.

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EUROPE

Christel WASIEK

Deutscher Caritasverband, Caritas Internationalis

VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE ET DÉFIS

POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE DE LA CARITAS

D’ALLEMAGNE

HISTORIQUE

Les personnes âgées de tous les continents augmentent mais surtout en Amérique latine où 41 millions ont plus de 60 ans à l’heure actuelle ; en 2050 ce chiffre sera multiplié par quatre. Déjà maintenant plus de personnes âgées vivent dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. A la lumière de cette situation le Plan international adopté par l’Assemblée mondiale de l’ONU sur le Vieillissement en avril de 2002 faisait déjà état du vieillissement comme défi social majeure du 21 ème siècle en particulier pour les pays en développement. La coopération internationale doit mettre l’accent sur la responsabilité envers les personnes âgées, majoritairement pauvres tout en poursuivant la réflexion sur les grands défis auxquels doivent faire face les gouvernements et les ONG.

Les pays en développement n’ont pas encore nécessairement trouvé de solutions durables aux problèmes du vieillissement de sorte que tant les gouvernements que la société civile sont appelés à coordonner leurs politiques sociales. Pendant des décennies les populations âgées dans les pays en développement n’ont pas retenu l’attention, toutefois progressivement on a pris conscience des liens entre la pauvreté des personnes âgées et les problèmes de développement.

L’Associations Caritas d’Allemagne est une des rares organisations de coopération au développement qui, depuis plus de 20 ans, collabore tant avec ses partenaire d’Amérique latine et des Caraïbes, qu’avec ceux d’Europe de l’est, dans le domaine social des personnes âgées. Cette coopération découle de l’engagement de Caritas comme Organisation sociale de l’Eglise catholique investie d’une mission de solidarité internationale en faveur des personnes âgées et de l’intérêt manifesté par les Associations Caritas d’Amérique latine et des Caraïbes de collaborer avec Caritas Allemagne.

La solidarité chrétienne, l’augmentation de la pauvreté parmi les personnes âgées, les enseignements de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement ainsi que l’intérêt et l’engagement des associations Caritas d’Amérique latine ont motivé la Caritas d’Allemagne d’améliorer les conditions de vie des personnes âgées qui souffrent d’exclusion sociale.

Ci-après quelques exemples de cette collaboration.

LES DÉFIS

Le travail social en faveur de personnes âgées a toujours été du ressort de l’Eglise et de la Caritas en Amérique latine de sorte que dans presque chaque paroisse il existe des groupements de personnes âgées et des services sociaux qui leur sont destinés. A la lumière du développement démographique de tels services ne suffisent plus et Caritas devait songer à une nouvelle orientation du travail en faveur des personnes âgées: travail de défense de leurs intérêts, offre de services et utilisation des personnes âgées comme ressource humaine et favoriser leur autonomie.

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Le Plan d’Action de l’Assemblée de Madrid sur le Vieillissement s’adresse aux Gouvernements et sa mise en œuvre leur incombe, mais vu l’ampleur du problème ce n’est pas une tâche facile pour les pays en développement. Toutefois tant les gouvernements eux-même que les ONG doivent se mobiliser pour relever ensemble ce défi grâce à une collaboration sociale et politique et cela s’applique aussi aux associations de la Caritas d’Amérique latine et des Caraïbes avec lesquelles la Caritas d’Allemagne est disposée à collaborer.

CONCEPT DE LA CARITAS

Dans les années soixante dix et au début des années quatre vingt la coopération dans le domaine social entre les associations Caritas et les ONG d’Amérique latine et des Caraïbes, d’une part, et les la Caritas d’Allemagne dans le domaine des personnes âges, d’autre part, se limitait à l’appui de projets ponctuels. Toutefois à partir des années quatre-vingt la coopération a pris orientation gérontologique. La préoccupation majeure de cette coopération était l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Pour atteindre ce but il y avait lieu de tenir compte de la situation économique des personnes âgées, de la sécurité sociale, des droits humains, de leur autonomie, de leur intégration sociale, d’une solidarité accrue entre générations et d’une préparation à la vieillesse. Compte tenu de la mission spécifique de la Caritas, elle s’occupe surtout des personnes souffrant de pauvreté et d’exclusion sociale, mais outre cette option en faveur des plus pauvres, Caritas s’intéresse aux personnes âgées disposées à servir la communauté. Un autre groupe cible sont les personnes qui encadrent les personnes âgées tels que collaborateurs professionnels, bénévoles, groupements urbains d’entre aide, organisations paroissiales et de la société, associations de personnes âgées et institutions de formation. Il incombe aux organisations de la société civile, sans être directement responsable, de faire campagne auprès du gouvernement et de l’administration publique pour qu’ils mènent une politique sociale plus équitable. Parmi ces campagnes sociales et politiques voici quelques exemples positifs :

- Créer et maintenir des conditions cadres pour une vieillesse digne et économiquement assurée ;

- Veiller aux droits humains des personnes âgées (protection contre le violence et la maltraitance) ;

- Créer des possibilités de participation active des personnes âgées dans la vie sociale et politique ;

- Assurer des soins spécialisés pour les personnes âgées de préférence à domicile.

COOPÉRATION CONCRÈTE

Deux projets de coopération entre la Caritas d’Allemagne et ses partenaires méritent une attention particulière :

1. A la demande de plusieurs organisations partenaires de la Caritas d’Allemagne, on a créé en 1999 un « Réseau virtuel latino-américain de gérontologie » (www.gerontologia.org) ) dans le but d’encourager des liens entre la théorie gérontologique moderne et son application aux réalités locales, d’augmenter les

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échanges et la participation active en invitant les intéressés à visiter le site Web pour qu’il devienne un moyen d’échanges, un centre de référence, de formation et de discussion. Quoiqu’en Amérique latine il y ait un échange assez constant de données scientifiques, il manque encore une intégration entre la théorie et la pratique de gérontologie et une offre d’assistance professionnelle. Pour favoriser ce travail on a lancé récemment un concours « Une société pour tous les âges ».

La création du Réseau latino-américain de gérontologie est le premier réseau professionnel de la région dont le but est de rapprocher la théorie de la pratique de gérontologie par les échanges et les informations.

2. Fin 2004 la coopération bilatérale s’est transformée en coopération régionale par le truchement d’un « Programme régional de travail social en faveur des personnes âgées de l’Amérique latine et des Caraïbes ». Ce programme qui est financé par le Ministère de la Coopération au Développement d’Allemagne offre des possibilités de coopération avec le Chili, Cuba, le Mexique, le Nicaragua et le Pérou ainsi que du Réseau Latino-américain de Gérontologie. L’objectif général de ce projet et l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées en Amérique latine et des Caraïbes avec quatre objectifs précis :

- Mise en place de projets pilote en faveur des personnes âgées ; - Promouvoir une image plus positive de la personne âgée - Promouvoir et renforcer les réseaux de personnes âgées - Promouvoir la participation des personnes âgées dans la politique.

Les partenaires du « Réseau latino-américain de Gérontologie » mènent à bien une série de programmes subsidiaires qui traitent des besoins des différents pays. Il s’agit par exemple de programmes de prévention de la maltraitance et de la violence à l’égard des personnes âgées ou de la promotion d’une image positive de l’âge en encourageant de nouvelles stratégies de communication. En même temps on encourage les échanges en vue de combler le fossé entre la théorie et la pratique tout en élargissant le réseau. Ces deux projets sont au centre de la coopération de Caritas Allemagne avec l’Amérique latine dans le cadre des services sociaux destinés aux personnes âgées, mais il y a d’autres projets bilatéraux.

RÉSULTATS

De tels projets suscitent des attentent qui vont au-delà des projets eux-mêmes et c’est là que se situent les véritables défis qui consistent à :

- stimuler la mise en place d’une structure associative de services sociaux au service des personnes âgées ;

- Aider les organismes impliqués à affirmer leur identité : - Evaluer par ces programmes les résultats pratiques pour les faire connaître ; - Offrir des expériences durables de coopération à l’intérieur du pays et avec

d’autres pays pour faire progresser es services sociaux gérontologiques ; - Augmenter les compétences gérontologiques du personnel ; - Inspirer d’autres organisations de développement à oevrer pour les personnes

âgées. Le domaine des services sociaux pour les personnes âgées est nouveau dans le cadre de la coopération internationale. La Caritas d’Allemagne a ouvert les

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consciences aux changements démographiques qui nécessitent une amélioration dans la qualité de vie des personnes âgées.

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MEDITATIONS

MONSEIGNEUR VIOLA

Mesdames, messieurs, Chers amis,

Le Programme du Séminaire International “Pour un vieillissement pleinement humain et chrétien” signale qu’il est temps maintenant d’une méditation.

J’ai été chargé d’exposer et de diriger cette méditation, d’exercer la fonction de guide, en me laissant la liberté et la responsabilité de choisir le thème de cette formation ou méditation.

La première chose à laquelle j’ai pensé, et dès maintenant je vous le propose comme point préliminaire de méditation, ce fut qu’il était très frappant d’inclure à cette hauteur du Programme un moment de méditation. Il peut paraître curieux que nous dédiions maintenant un temps bref à la médiation. Car c’est ce dont il s’agit.

On nous propose d’avoir maintenant un moment d’intériorité, un moment de recueillement, de réflexion personnelle. Il s’agit d’un espace de temps qui demande, particulièrement, une ambiance de silence extérieur et, à la fois, un effort interne de concentration et de prise de conscience.

J’ai aussi pensé que l’idée d’interrompre les discours et les dissertations dans une rencontre internationale qui est organisée pour dialoguer, pour proposer des idées et pour échanger des expériences, était très suggestive, et par contre il nous est demandé d’interrompre le dialogue et d’essayer ensemble, à sa place, une méditation.

Ce fait mérite notre attention et notre considération.

Il est certain qu’une « méditation par le conseiller ecclésiastique» est une invitation à participer d’un moment de prière, c’est à dire, d’un intense, bien que bref, acte spirituel, de caractère religieux et non simplement introspectif, mais une réflexion dans laquelle vous et moi, ensemble, en activant un sens de foi, en mobilisant la vertu de l’espérance et en sentant dans nos cœurs l’urgence d’exercer la charité, nous soyons les acteurs et non seulement des spectateurs dans cette Rencontre du Séminaire International, au cours duquel tous sans exception nous devons partager le meilleur de nous-mêmes et le mettre au service de ceux qui au Troisième Âge souffrent des vicissitudes et sont dans le besoin.

Et bien, je suis sûr que vous aussi vous reconnaissez que cette méditation, cette particulière participation religieuse et spirituelle donne une nouvelle dimension à cet effort de mettre en commun nos meilleures expériences, c’est la dimension du don de Dieu et de Sa grâce ; ce moment de prière communautaire donne à notre réunion le bien immense de la présence active de l’Esprit Saint.

Rappelons-nous que, de manière consciente ou non, maintenant et toujours nous sommes dans la présence de Dieu, car «en Dieu nous sommes, en Dieu nous agissons et nous existons » .

Encore plus. Je vous rappelle les paroles de Jésus à ses disciples : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, Je serai parmi eux ».

C’est à dire que si nous nous proposons de nous « réunir en Son nom », c’est à dire que ce que nous sommes en train de faire nous le faisons « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit », nous pouvons être sûrs de compter avec Sa présence parmi nous.

Il est aussi facile d’obtenir la présence de Jésus parmi nous, que la promesse que Jésus a fait à ses disciples a été claire.

Il dépend de nous-mêmes d’assumer cette vérité de foi, de l’activer et de procurer que ce moment que nous vivons ensemble ait cet effet dans sa dimension spirituelle, de compter

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avec la présence de Dieu, de tenir en compte à Jésus Christ parmi nous, en nous, avec nous, au milieu de nous tous.

Chers amis, je crois fermement que si nous sommes disposés à donner cette dimension de « rencontre dans et avec le Seigneur », de rencontre humaine et chrétienne, non seulement en ce moment de méditation mais à toute l’activité du Séminaire, nous donnerons la réponse la plus adéquate au souhait délicat de ceux qui ont programmé cette Rencontre, à cette discrète intention qui nous est proposée dans le Programme et qui est laissée à la considération intime et personnelle de chacun d’entre nous.

De plus, la proposition de nous exercer à la méditation m’a paru ingénieuse car le Séminaire essaie avec la coopération de vous tous de pouvoir expliciter et proposer au niveau international, un vieillissement qui soit pleinement humain et chrétien. Ceci est l’objectif et la finalité de cette Rencontre.

Celui-ci est l’argument ou thème mis à l’étude et à la réflexion afin de concrétiser des actions avec lesquelles procurer que la dynamique actuelle du vieillissement dans le monde ne perde pas son élan vital d’un constant crescendo intégral, d’un permanent crescendo ab intrinseco, d’un crescendo intérieur, qui vise la plénitude de la personne humaine, pour qui, en particulier dans l’inévitable processus de vieillissement, la dimension religieuse a la singulière valeur de servir de soutien psychologique, moral et spirituel, par le sens de soutien et de protection que donne la foi, par le sens de confiance et de sécurité que donne l’espérance, et par l’inappréciable sens de profonde et intime félicité, bonheur et joie que donne l’amour chrétien, la charité évangélique d’ « aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimé ».

Ce matin nous avons écouté avec plaisir deux conférences lumineuses à titre d’introduction et actualisation du thème, sous deux optiques différentes mais convergentes qui nous ont donné une vision globale de la situation du vieillissement dans le monde d’aujourd’hui.

Mais maintenant, en ce moment de méditation propice pour réfléchir sur tout ce que la science nous propose et l’examiner avec critère et esprit religieux, c’est à dire le juger à la lumière de l’Évangile, en plus de la prise de conscience dont nous avons parlée, il est nécessaire d’avoir une nouvelle attitude dont la Vierge Marie est un exemple suprême. L’évangéliste Lucas nous dit que la Mère de Jésus « gardait toutes ces choses en les repassant dans son cœur ». Le texte en grec dit littéralement : « en les ruminant dans son cœur ». Une expression forte, un langage figuré dur pour désigner la continuité et la persévérance dans la méditation et la réflexion, pour aimer, pour admirer et contempler les faits et la parole de Jésus.

Pour assumer cette attitude mariale, pour garder le plus possible le silence religieux propre à un esprit plongé dans une pensée intérieure, pour susciter l’ambiance adéquate et plus propice à une prière de méditation, il me semble opportun que mon intervention en tant que guide, soit celle d’exposer seulement quelques idées qui donnent lieu à une réflexion personnelle, et surtout, que je suggère quelques images, celles que l’on voit et l’on contemple sans parler ; ainsi donc en ce moment il serait mieux de ne pas prononcer des paroles, mais plutôt de montrer des exemples et d’offrir des témoignages.

Je vous demande donc de concentrer votre attention, votre fantaisie pour vous souvenir d’images, d’exemples ou de témoignages, comme dans le cas suggéré il y a un moment de voir Marie en prière.

En ce qui concerne la valeur et l’importance de l’image, à laquelle le monde moderne nous a bien habitués, non seulement d’un point de vue technique, scientifique ou artistique, mais de la valeur et de l’importance de l’image, de l’exemple et du témoignage, du point de vue religieux, je soumets à votre considération les trois exemples suivants :

• Je prends le premier exemple du récit de la Bible sur la création, du passage où Dieu dit : « faisons l’homme à notre image et ressemblance ». La Bible souligne cet aspect particulier, unique, d’image et ressemblance divines, avec lequel elle décrit l’être humain, spécialement en raison de son monde intérieur, de son esprit, de sa conscience, de son libre arbitre, de cet univers insondable et spirituel, par lequel l’homme, la femme, l’enfant et le vieillard, tous reflètent dans et avec leur humanité l’occulte luminosité de Dieu.

• Nous avons un deuxième exemple dans cet homme fils de Marie, épouse de José, de la souche de David, Jésus, qui a affirmé avec des faits et des paroles que Lui est l’image visible du Dieu invisible. Souvenons-nous, au moins, d’une de ses phrases : «celui qui me

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voit, voit mon Père », et de Saint Paul qui dans son épître aux Colossiens présente Jésus, justement, comme l’image du Dieu invisible (Col. 1,15).

• Pour le troisième exemple, je prends un texte de Gaudium et Spes du Concile Vatican II. Dans le numéro 22 de cette Constitution Pastorale on lit : « En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe Incarné… »

Le Christ notre Seigneur, le Christ nouvel Adam, dans la révélation même du mystère du Père et de Son amour, est l’image vivante d’un Dieu qui est Père de tous les êtres humains, avec leur même humanité, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation.

Lui qui est l’« Image du Dieu invisible » (Col. 1, 15) est aussi l'homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu'en Lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, Il a pensé avec une intelligence d'homme, Il a agi avec une volonté d'homme, Il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, Il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché ».

Cette considération de Gaudium et Spes a dans ce Séminaire et en ce moment, une valeur exceptionnelle.

Jésus Christ qui dans son humanité reflète la réalité de l’Amour Miséricordieux de Dieu Père, est en même temps, l’Image Idéale de la plénitude humaine.

Chers amis, dans ce contexte religieux de la valeur et de l’importance de Jésus Christ comme image de l’homme et de l’homme comme image de Dieu, je vous invite maintenant à évoquer l’image d’une personne très aimée et à penser à l’exemple et au témoignage d’un vieillissement pleinement humain et chrétien en évoquant de toutes les forces de notre imagination la figure de Jean Paul II.

Pour favoriser cette évocation, je voudrais dessiner avec trois simples traits, quelque chose comme une image en mouvement de Jean Paul II, de façon que nous puissions apprécier la valeur de son exemple et la force du témoignage donné tout au long de son pontificat.

Je souhaiterais aussi, avec trois simples traits, trois coups de pinceau, réussir à faire un portrait réel, un modèle clair, net, de profonde religiosité et d’intense humanisme ; modèle et exemple pleinement humain car profondément chrétien, qui puisse servir comme signe de référence, comme phare lumineux d’une valeur historique extraordinaire, dans les études et travaux que vous avez à réaliser ici dans le Séminaire pour revendiquer la valeur et le sens inestimable jusqu’au dernier instant de la vie de toutes les personnes âgées et de chacun des aînés.

Comme premier coup de pinceau et comme première image, je fais mémoire Jean Paul II comme Pape défenseur des droits des aînés. C’est vrai qu’un simple coup de pinceau n’est pas suffisant pour se rappeler ses messages aux différentes assemblées des Nations Unies ; pour tenir compte de tous les enseignements aux communautés et aux églises locales à l’occasion de ses multiples voyages apostoliques ; les discours et les lettres apostoliques adressées directement aux aînés et en particulier ses rencontres personnelles avec les personnes âgées, ses préoccupations pastorales pour les aînés malades et handicapés et – pour en citer un – l’inoubliable Jubilé du troisième âge de l’Année Sainte 2000.

Dans un second coup de pinceau, j’aimerais susciter son image en mouvement, c’est à dire stimuler une succession de souvenirs de Jean-Paul II. Je m’en remets à la mémoire de nous tous pour évoquer les nombreux gestes accomplis en public, tout au long de son pontificat qui font de Jean-Paul II le modèle et l’exemple d’un vieillissement pleinement humain et chrétien.

Souvenons-nous de Wojtyla venant d’être élu Pape, encore jeune, énergique, fort, sa voix claire et puissante, actif, vigoureux, et voyons comment, au cours des années, cette figure attrayante se contracte, s’incline, s’épuise. Il maintient toujours le regard haut et pénétrant, la voix forte, mais sa figure a maintenant les épaules courbées et sa démarche est titubante. Peu à peu la maladie persiste et domine d’une telle façon que plus tard, il se voit empêché de

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cheminer, avec difficulté pour parler et communiquer, même s’il conserve le même esprit, la même générosité, et il se donne aux autres comme il a fait toute sa vie.

Et dernièrement, l’image de cette année, celle que le monde entier a vue à la télévision : une figure totalement immobile, toujours de dos, obligée au silence, embrassée une croix , en suivant de sa chambre du Vatican le Saint Via Crucis du Colisée romain, dans la nuit de son dernier Vendredi saint.

Le troisième coup de pinceau est pour dessiner une image du futur, qui peut-être dans ces jours-ci, pourrait se concrétiser comme une des conclusions des études et des travaux de la Rencontre, la motion qui exprime le désir fervent des participants du Séminaire que Jean-Paul II soit dans un temps pas très lointain, le saint patron des aînés.

L’image à évoquer est celle de la multitude dans la solennelle cérémonie de ses funérailles dans la Place en face de la Basilique de Saint Pierre, tout au long de Via de la Conciliazione, et concentrés dans d’autres endroits de la ville.

Comme le chagrin et la tristesse de l’humanité étaient profonds devant les souffrances et l’agonie de ce grand Père et Pasteur que fut Jean-Paul II, et comme sa réaction fut rapide quand il mourût, en se rassemblant à Rome en une multitude impressionnante jamais vue ; et comment après la consternation et le chagrin causé par son décès, pendant la célébration de ses funérailles, quand le Cardinal Ratzinger dit que Jean-Paul II contemplait la cérémonie « penché à une fenêtre du ciel », de façon spontanée et splendide se manifesta le triomphe pascal de la vie sur la mort, avec cette pressante et décisive ovation de « sanctification immédiate » qui transforma le chagrin en joie et la peine en calme et paix de l’âme.

Chers amis, voici devant les yeux de notre âme, l’image, l’exemple et le témoignage de triomphe et glorification d’un véritable vieillissement pleinement humain et chrétien. Maintenant oui. Je vous invite à un bref moment de silence et recueillement pour donner lieu à une intime et très personnelle prière qui jaillisse du cœur de chacun d’entre nous.

(Pause)

Et maintenant, comme un geste externe, faisons ensemble le signe de la Croix, symbole de l’Humanité du Christ dans la donation totale de l’Eucharistie, l’action de grâce adressée au Père pour lui offrir au nom de tous Ses frères amour et gratitude pour sa Bonté infinie et action de grâces adressée à toute l’humanité, pour lui offrir de la part du Père, la Grâce qu’il nous a obtenue avec Son immolation et son sacrifice dans la Croix.

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5. PERSPECTIVES DE CRESCENDO

Anne STURM

Présidente sortante de l’Association Internationale des Charité (AIC) Responsable des représentations AIC

L’AIC ET SON ENGAGEMENT VIS A VIS DES PERSONNES AGEES

En tant qu’association internationale, ONG catholique de volontaires, en majorité féminines, engagées dans le domaine social, la plupart des projets de l’AIC s’adressent aux femmes.

Les 250 000 volontaires de l’AIC sont regroupées en associations nationales qui répondent aux pauvretés spécifiques de leur région. La force qui les unit est leur adhésion à la Doctrine sociale de l’Eglise Catholique et leur fidélité à la spiritualité et à l’enseignement Vincentien. Les deux sont adaptés à la réalité du troisième millénaire et à la vision commune de l’AIC dont ses Lignes opérationnelles nous indiquent le chemin futur de l’Association et les critères de son travail:

1. La formation des ses membres parce que les pauvres ont droit à des partenaires qualifiées et compétentes.

2. Une option pour les plus vulnérables et les plus pauvres

3. La participation des destinataires qui ont le droit de devenir acteurs de leur intégration sociale

4. La responsabilisation des pauvres, c'est-à-dire que les volontaires ne sont pas responsables d’eux mais créent les conditions pour qu’ils puissent eux-mêmes prendre la responsabilité de leur vie, de leurs familles et de leurs communautés.

5. La coresponsabilité sociale, c'est-à-dire ne pas «aider» ceux qui souffrent d’une pauvreté matérielle ou spirituelle mais contribuer à un changement de la situation de la personne ou de la communauté.

6. Le travail en réseaux et partenariats

7. Un engagement particulier avec les femmes

8. L’engagement à l’action politique au niveau local, national et international.

Par conséquent l’engagement de l’AIC avec les personnes âgées se trouve au centre de ses activités.

1. Comme les personnes âgées sont très souvent les plus vulnérables (surtout les femmes), aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches, il n’y a presque aucun groupe AIC qui ne s’engage pas pour améliorer leur situation. Même les volontaires les plus pauvres se sentent coresponsables et créent des projets pour financer leurs activités en faveur des personnes âgées, comme par exemple au Mozambique où elles s’occupent de l’élevage de poulets pour financer les médicaments et la nourriture des anciens et malades. Le travail de l’AIC est non seulement adapté aux besoins spécifiques des différentes régions mais aussi aux exigences actuelles, comme par exemple en Europe auprès des migrants vieillissants.

2. Grâce à la formation des volontaires leur engagement pas à pas se développe pour passer d’une aide assistantielle à une transformation fondamentale de la situation si possible avec la participation des personnes âgées. C’est ainsi qu’au Pérou et au

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Venezuela il y a des projets où ces dernières peuvent pour la première fois gagner leur vie.

3. De plus en plus aussi, même où cela n’est pas possible, on ne fait plus quelque chose pour les personnes âgées mais avec elles. Cela demande un changement profond de la mentalité des volontaires qui pendant longtemps faisaient ce qu’elles s’imaginaient nécessaire pour les anciens sans leur poser la question essentielle «Que veux-tu que je te fasse ? ». Notamment, pour connaître parfois les vrais besoins il faut une grande proximité et beaucoup d’amour.

4. Le service de l’AIC implique l’accompagnement spirituel des personnes âgées qui se fait , si c’est possible, en collaboration avec les prêtres mais le plus souvent sans eux. La pastorale des personnes âgées est un engagement important des volontaires ; Saint Vincent, pour qui l’appui matériel et spirituel étaient une unité, l’avait déjà confié aux premières volontaires..

5. De plus en plus les volontaires s’engagent aussi sur le plan politique:

" -au niveau local pour changer, par exemple, la situation intolérable dans une maison de retraite,

- au niveau national pour obtenir des pensions qui permettent une vie digne et décente

- au niveau international pour que la communauté internationale prenne ses responsabilités et ne ferme plus ses yeux vis-à-vis des conséquences terribles du SIDA pour les personnes âgées dans les pays pauvres.

Dans le cadre de cet engagement, l’AIC a besoin de partenaires et je serais très contente de les trouver ici dans le Réseau Crescendo, au sein des OIC et de l’Eglise.

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Sœur Anne-Marie de la CROIX

Procuratrice Générale des Petites Sœurs des Pauvres

ACCOMPAGNER JUSQU’AU TERME DE LA VIE

En guise d'introduction, jetons un coup d'œil au dictionnaire, au verbe 'accompagner':29

Accompagner :

o "se joindre à quelqu'un pour aller où il va en même temps que lui."

o "Entourer un malade, le soutenir moralement et physiquement à la fin de sa vie."

o "Jouer avec quelqu'un la partie qui soutient sa mélodie".

Et c'est peut-être cette dernière acception qui éclairera le plus en quoi consiste notre mission.

La plupart des programmes d'enseignement de la musique ont un cours intitulé "L'art de l'accompagnement" ou quelque chose de similaire. On enseigne aux instrumentistes l'art de jouer en accord avec un soliste; et le travail de l'accompagnateur consiste avant tout à mettre en lumière le soliste et à le soutenir, en s'accordant à son rythme avec souplesse, avec discrétion aussi. Il ne doit pas dominer, étouffer la voix du soliste, et s'il n'est pas très attentif, il ne sera plus en harmonie…

Qu'est-ce que ceci a à voir avec nous? Beaucoup, me semble-t-il, car si nous nous interrogeons sur ce que nous faisons en tant que Petites Sœurs des Pauvres, nous pouvons dire: "Eh bien, nous accompagnons!"

Depuis 165 ans, c'est en effet la mission qui nous est confiée auprès des personnes âgées, du jour où elles ont recours à notre aide jusqu'au moment où elles atteignent le seuil de la mort. Chaque personne âgée est un soliste qui joue une mélodie unique et qui ne se répétera jamais. Cette mélodie est remplie des expériences de toute une vie: joies, peines et événements de tout genre; et pour nous, l'accompagner, ce n'est pas uniquement un travail, c'est notre vie.

Mais pour comprendre ce que nous vivons aujourd'hui, il nous faut revenir brièvement au geste fondateur qui est à son origine: un soir d'hiver de 1839, Jeanne Jugan, une femme déjà âgée de 47 ans, pauvre elle-même, mais animée d'une foi forte et agissante, se trouve face à la détresse d'une vieille femme aveugle et à demi paralysée qui vient de perdre son unique soutien. Elle prend cette infirme dans ses bras, la monte dans son petit appartement, lui donne son lit. Sa maison devient la maison de cette première personne âgée pauvre.

COMMENT VIVONS-NOUS CE PROJET INITIAL DANS LE CONTEXTE ACTUEL?

Implantées dans plus de 30 pays des 5 continents, nous vivons aujourd'hui du charisme d'hospitalité de Jeanne Jugan. Elle, qui avait travaillé dans un hôpital et y avait acquis une compétence dans les soins infirmiers, n'a pas porté sa vieille infirme à l'hôpital. Elle avait aussi été visiter ou soigner des malades et personnes âgées à domicile, mais ce n'est pas non plus dans cette ligne qu'elle s'est orientée. Elle a voulu dès le début donner aux personnes âgées une maison qui soit leur maison où elles puissent se sentir chez elles et y être accompagnées jusqu'à la mort.

Avec une intuition qu'on peut dire prophétique, elle a su discerner les aspirations profondes des personnes âgées:

- reconnaissance de leur dignité, désir d'être respectées, estimées, aimées;

29 Le Petit Robert, dictionnaire de la langue française

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- nostalgie de se sentir utiles;

- appréhension de la solitude jointe au souhait d'un espace de liberté et d'intimité;

- besoin de sécurité, en santé ou en maladie, jusqu'à la mort.

Le lieu le plus naturel pour vieillir est "chez soi" – ou du moins dans un cadre familial – et non dans une institution médicalisée et nous désirons offrir aux personnes âgées une maison où elles puissent vivre cette étape de la vie en lui donnant tout son sens.

Il est vrai que la personne âgée a une place irremplaçable en famille, particulièrement comme lien entre les générations. Mais quand elle se sent à charge à ses enfants (logement trop petit, travail du couple la laissant seule, petits-enfants ayant besoin d'espace…) elle souffre, et la situation peut se dégrader…L'entrée en maison de retraite, souvent demandée par la personne âgée elle-même, parfois par les enfants, apporte un soulagement.

Le souci d'intégrer la famille, de lui permettre de participer le plus possible à la vie de la maison, de s'y sentir "chez elle", permet de maintenir les liens familiaux, de garder une proximité réelle des enfants, petits-enfants, aux côtés du résident ; et il n'est pas rare que nous puissions, avec discrétion, ouvrir la voie à des réconciliations nécessaires, surtout en fin de vie… On peut même dire que cette tâche d'accompagnement demande bien souvent d'accompagner aussi la famille: la compréhension, l'écoute, en particulier pour aider à surmonter cette "culpabilisation" plus ou moins inconsciente de devoir confier à d'autres le soin d'un parent âgé; le soutien, lorsque survient une dépendance, surtout psychique, épreuve lourde à vivre pour les proches, démunis devant la désorientation et les diminutions de l'être aimé.

Créer un environnement agréable, permettre à chaque résident de meubler et décorer sa chambre de façon personnelle est important, mais il faut plus qu'un décor attrayant pour faire une maison. Il doit y avoir une atmosphère calme et accueillante, et un équilibre entre la stabilité des habitudes quotidiennes – car celles-ci donnent aux personnes âgées un sentiment de sécurité – et la souplesse permettant à chacune de faire des choix personnels et d'agir spontanément. Le "chez soi" est un lieu où nous pouvons être nous-mêmes, où nos dons sont appréciés et nos faiblesses acceptées.

Pour beaucoup de personnes âgées, la table de la cuisine ou de la salle à manger était le centre de la vie de famille, le lieu où les événements marquants se célébraient, où les souvenirs étaient évoqués et partagés. Nous désirons donner de l'importance aux repas, moments privilégiés pour favoriser la communion; faciliter aussi à la personne âgée la possibilité d'inviter à l'occasion l'un des siens à déjeuner.

Chez soi, chacun s'occupe, trouve toujours quelque chose à faire…Il est frappant de constater dès les débuts que Jeanne Jugan, bien avant la moderne ergothérapie, procurait aux personnes âgées des occupations utiles, une animation, une aide pastorale respectueuse de leurs croyances.

Ces paroles de notre ancienne Supérieure générale à la rencontre internationale organisée en 1993 par le Conseil Pontifical pour la Famille à Toronto (Canada), montre le large éventail d'activités qui peuvent enrichir la vie des personnes âgées: " 'Rendre les vieillards heureux, tout est là ', disait Jeanne Jugan, entraînant les Petites Sœurs à atteindre ce but par les moyens adaptés à chaque personne, à ses possibilités, ses goûts, son passé, sa santé, etc. Rendre les vieillards heureux, c'est croire à la valeur de leur vie, et nous sommes témoins des ressources extraordinaires des personnes âgées. Avoir un centre d'intérêt, faire un travail qui plaît, se sentir encore utile, être capables de prendre des initiatives, de communiquer, lier des amitiés, avoir des contacts avec des jeunes, autant de facteurs qui donnent de la joie, du bonheur…Quand s'y ajoute, pour un chrétien, la possibilité de prier à la chapelle, de participer aux célébrations, aux chants, alors ce bonheur s'approfondit; il est source de paix, de joie profonde."

Un jour, chacun de nous franchira un seuil que personne ne peut franchir avec nous. Nous faisons face à la mort seul et c'est ici que l'art de l'accompagnement atteint toute son ampleur.

Lorsqu'une personne âgée est proche de la mort, notre société a tendance à régler la situation en disant: " Faites ce qu'il faut pour abréger ses souffrances". Il est plus facile de

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s'exprimer ainsi que d'accompagner cette personne sur une route que nos sociétés modernes, surtout occidentales, s'efforcent d'occulter.

De grandes lignes communes, à la lumière de l'enseignement de l'Eglise, continuent à nous guider face aux problèmes éthiques plus actuels que jamais.

Le soin des mourants a toujours été le sommet de notre mission. Nous continuons à attacher une grande importance à notre tradition d'assurer une présence constante, compatissante et priante auprès de ceux qui sont entrés en agonie: calmer la douleur avec le concours des médecins, garder le malade "confortable" par les petits soins si importants pour lui, l'entourer d'attentions, le visiter, multiplier les contacts avec sa famille… ne jamais le laisser seul tant de jour que de nuit…

Les autres résidents, voyant un de leurs amis bien entouré à ce moment de sa vie, se sentent sécurisés et leur propre peur de la mort diminue. Contrairement à beaucoup de services hospitaliers ou autres lieux où la personne mourante bien souvent est de plus en plus isolée, la chambre d'un résident mourant devient, en un certain sens, le centre de la maison.

Parfois le processus d'accompagnement peut être bref, ou au contraire, se réaliser dans la durée, jusqu'à 20 ans et plus.. Il y a des moments de joie, mais aussi des moments de solitude, de souffrance. Mais à la fin, les personnes âgées perçoivent le message suivant:" Vous n'êtes pas seul", et cela leur procure un grand sentiment de sécurité.

Une chose est sûre, l'accompagnement est une rue à double sens. En croyant, parfois bien naïvement, aider les personnes âgées, c'est nous qui recevons le plus.

En conclusion, je voudrais dire que c’est sous cet angle du contact très concret et quotidien avec les personnes âgées – et souvent, très âgées – que nous pensons pouvoir apporter notre petite contribution au Réseau Crescendo.

En retour, nous en attendons beaucoup, vu la qualification et la compétence de beaucoup de ses membres, et en particulier un soutien dans notre lutte pour le respect de la dignité de toute personne âgée et le respect de sa vie.

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Marie Bernadette CANTENOT

Coordinatrice du Comité exécutif Vie Montante Internationale (VMI)

INTERVENTION DE VIE MONTANTE INTERNATIONALE

Petit à petit, au cours du 3° puis du 4° âge, la situation familiale et sociale se transforme. Tôt ou tard on quitte ses activités professionnelles, les enfants volent de leurs propres ailes…Ce qui donnait un sens immédiat à son existence – faire vivre ses proches, contribuer à la vie de la société….- n'est plus évident. Les rôles sont inversés. Ce sont les autres qui nous font vivre.

Nous savons aussi que même si nous sommes encore en bonne santé, un jour la maladie ou le handicap peuvent nous rattraper. Et même si nous répugnons à y penser, nous savons que nous approchons du terme de notre existence terrestre. Toutes les personnes âgées ressentent, d'une manière ou d'une autre cette fragilité. Même si restons actifs, nous savons bien, au fond de nous-mêmes, que nous le sommes et le serons de moins en moins.

Nous sommes donc confrontés, quelles que soient nos options religieuses, à la question du sens à donner à cette étape de la vie.

Les réponses à cette question sont multiples. Certains se désolent, vivent dans la nostalgie du passé, dans la crainte du présent. La plupart réagissent. Certains profitent de leur santé encore bonne pour se rendre utiles au sein de leur famille, d'associations, de la société. D'autres profitent de leur temps retrouvé pour faire ce qu'ils n'ont jamais pu faire : voyages, peinture, musique….

A Vie Montante, nous pensons que ces choix sont excellents dans leur diversité, mais qu'ils doivent être partagés. Nous pensons que la sérénité, le sens heureux trouvé à l'existence ne se construisent jamais seul, mais dans le partage avec d'autres. Nous pensons que toutes les fragilités de la vie ne se rencontrent jamais bien qu'en commun, dans la solidarité. Nous pensons que la vraie sérénité, le vrai bonheur ne se construisent que dans la relation entre humains et par celle-ci. Le message évangélique nous conforte dans cette conviction.

Vie Montante propose des communautés de partage et d'entraide pour permettre à chacun de découvrir ses possibilités, sa mission propre et pour l'aider à la vivre dans la réalité de chaque jour. Jean-Paul II attirait l'attention sur les charismes des personnes âgées. Il parlait à leur propos "d'un regard plein de sagesse sur les choses et les situations du monde, d'une vision plus claire des exigences de l'amour entre les hommes et de la fidélité de l'amour divin qui conduit chaque existence humaine et l'histoire du monde." Chacun, à sa manière, à la lumière des expériences vécues, possède une importante " science de la vie". Les bonheurs et les souffrances rencontrés, les réussites et les échecs, les joies et les fragilités vécues ont permis de se construire une perspective nouvelle sur les valeurs selon lesquelles nous nous jugeons nous-mêmes et nous jugeons les autres. L'âge conduit au détachement et à plus de bienveillance envers nous-mêmes et envers les autres. La disponibilité dont nous jouissons nous donne le temps de rencontrer les autres dans la gratuité. Nous pouvons rendre gratuitement l'amour que nous recevons de Dieu. La sérénité naît de la certitude que le Seigneur est avec nous.

Vie Montante veut aussi aider ses membres à participer activement à la mission de l'Église, à témoigner de l'Évangile, là où ils vivent. Parlant des personnes âgées, l'exhortation apostolique de Jean-Paul II sur les fidèles laïcs affirme clairement leur responsabilité dans ce domaine :

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" Aux personnes âgées, que souvent, bien à tort, on considère comme des êtres inutiles, quand ce n'est pas comme un poids insupportable, je rappelle que l'Église demande et attend d'elles qu'elles poursuivent leur mission apostolique et missionnaire, mission qui, non seulement est une tâche possible et un devoir, même à cet âge, mais qui, à cet âge précisément, prend une forme spécifique et originale…. De nos jours l'accroissement du nombre des personnes âgées en différents pays du monde et le départ anticipé à la retraite ouvrent de nouveaux espaces au travail apostolique des personnes âgées ; c'est là une tâche à assumer avec courage, en surmontant résolument la tentation de se replier nostalgique ment sur un passé qui ne reviendra plus et de se refuser à un engagement présent, à cause des difficultés rencontrées dans un monde sans cesse nouveau; il s'agit au contraire de prendre sans cesse une conscience plus claire de son rôle personnel dans l'Église et dans la société, car ce rôle ne connaît pas d'arrêt provoqué par l'âge, mais ne fait que prendre des aspects nouveaux." .( n° 48)

Il est de la responsabilité d'un mouvement comme Vie Montante de faire prendre conscience à ses membres du rôle qu'ils peuvent et doivent jouer dans la société dans laquelle ils vivent. Le monde dans lequel nous vivons est le lieu de la rencontre de Dieu. C'est dans notre vie quotidienne que nous vivons notre baptême et notre confirmation. C'est là que nous vivons la charité en actes et en vérité. Les lieux possibles d'engagement au service des autres sont nombreux et variés. Dans tous les domaines, qu'il s'agisse de questions sociales, économiques, éthiques, politiques… les retraités et personnes âgées ont à apporter leur contribution, , de par leur expérience, en collaboration avec les autres générations. A chacun et à chaque mouvement, d'apprécier, avec discernement, les lieux possibles de témoignage et d'action pour participer à donner une espérance aux hommes et aux femmes de notre temps.

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6. PERSPECTIVES FUTURES ET CONCLUSION

José Maria De SCALS

Directeur diocésain de Caritas Espagne

CRESCENDO VALENCIA INFORMATIONS DIVERSES

INTRODUCTION

J’ai le plaisir de m’adresser à vous pour vous faire part des événements futurs que nous considérons de grande importance à Crescendo Valencia. Ces évènements sont les suivants:

1º Création de Crescendo Valencia

2º Célébration du 1er. Symposium sur les aînés et la transmission de la foi.

3º La V Rencontre Mondiale des Familles en 2006.

CRESCENDO VALENCIA

C’est aujourd’hui une réalité grâce à la volonté de diverses institutions qui manifestèrent leur désir de constituer Crescendo Valencia. Ce désir se cristallisa dans le travail réalisé par différentes personnes. En premier lieu le promoteur de cette réalité a été le Rvd. Manuel Guillén, qui un jour s’est intéressé à Crescendo et plus tard a dynamisé toutes les phases du processus de constitution. Tout ce que nous venons de dire n’aurait pas été possible sans la volonté, l’aide et la ténacité d’Alberto Marxuach.

Le Rvd. Ramón Crespo, Délégué des Personnes âgées de l’Archidiocèse de Valence et Isabela Berenguer, présidente de Vie Montante de Valence, répondirent à l’appel de ces personnes. Toutes elles et de nombreuses autres personnes ont rendu possible l’œuvre de Crescendo Valencia.

Crescendo Valencia s’est constitué comme une association civile. Toutefois ses statuts le lient étroitement à l’Église valencienne. Il est intégré par les mouvements et institutions suivants, aussi bien civiles que religieux : Association Valencienne de Juristes Catholiques, Action Catholique Générale des Aînés, Caritas, AIC Espagne, Congrégation Internationale Petites Sœurs des Pauvres, Apostolat Militaire, Lares, Équipes de Notre Dame, UMOFC, Vie Montante, Université Catholique de Valence de Saint Vincent Martyr. Ces institutions qui ont constitué Crescendo Valence sont pour la plupart les mêmes que celles qui forment Crescendo International.

Quel est le sens de Crescendo Valencia?

Agglutiner les différentes institutions qui la conforment, afin qu’elles se connaissent, se mettent en rapport, se complètent et s’enrichissent les unes avec les autres.

Coordonner les actions qui dépassent la capacité des institutions à titre individuel. Si bien Crescendo Valencia a commencé récemment ses activités, nous sommes très satisfaits de son existence et nous conseillerions la création de nouveaux Crescendos dans le Monde.

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Qu’est ce qu’a fait Crescendo Valencia ?

Promouvoir une meilleure connaissance de toutes les institutions qui travaillent avec les personnes âgées ou dans lesquelles travaillent des personnes âgées. Cette double dimension peut se voir de façon très claire, par exemple, à Caritas. Caritas réalise une action socio-charitable avec un grand nombre de volontaires, dont un pourcentage élevé appartiennent au secteur du troisième âge. Parmi les multiples programmes d’action de Caritas se trouve celui de l’attention aux personnes âgées. Comme on peut voir dans cet exemple, il existe des institutions où se produit cette double dimension d’être aidés et d’aider.

Au cours des réunions qui ont eu lieu en 2004 y 2005, on a vu l’intérêt de réaliser un Symposium National avec un thème monographique, sur « Les aînés, la famille et la transmission de la foi », qui aurait lieu à l’Université Catholique de Valence le 18, 19 et 20 novembre 2005. Le processus d’étude et la phase d’organisation sous tous les aspects ont été relativement simples grâce à l’effort coordonné de toutes les institutions qui forment Crescendo Valencia. Je considère que si tout ce travail avait du être fait par une seule institution il aurait demandé un effort excessif.

SYMPOSIUM

Vous trouverez les contenus du Symposium dans les triptyques qui vous ont été donnés.

VEME RENCONTRE MONDIALE DES FAMILLES CHRETIENNES

Le Symposium n’a pas de valeur seulement en soi-même. Il a été pensé comme un instrument qui permette une présence plus forte à la prochaine V Rencontre Internationale des Familles Chrétiennes, qui se tiendra en 2006, à Valencia (España).

Qu’a-t-on obtenu ?

Crescendo Valencia a toujours compté sur l’aide de son Archevêque qui a rendu possible sa constitution et a permis que la participation des aînés à la V Rencontre Mondiale des Familles Chrétiennes soit une réalité. Il est juste de signaler que ce sera la première fois que se réalise cette participation à une Rencontre Mondiale des Familles et ceci d’une manière très significative, car différentes conférences sur la participation des aînés dans la famille auront lieu.

Qui l’organise ?

Jusqu’ici c’est Crescendo Valence qui l’organise. Nous sommes présents à tous les niveaux de l’organisation et en ce moment nous invitons de façon formelle les différentes institutions présentes dans le Symposium de Genève à collaborer activement à l’organisation de cet événement.

Qui fait la convocation ?

La participation des aînés forme partie du contenu global de la Rencontre, pourtant l’organisation dépend du Saint Siège et du Diocèse organisateur.

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Ernest KÖNIG

Président de la Conférence Internationale des Organisations Internationales Catholiques( OIC)

VIEILLISSEMENT, ENVIRONNEMENT, CRESCENDO ET LA CONFERENCE DES OIC

C’est pour moi un plaisir et un honneur d’être de nouveau parmi vous. Il y a un an, je vous présentais la Conférence avec ses quarante OIC regroupant environ 150 millions de Catholiques, dont la majorité n’ont pas conscience de cette appartenance ; Il y a là une mission de la Conférence qui diffère sensiblement de ses tâches quotidiennes.

Je n’ai malheureusement pas pu suivre tout le Séminaire, mais j’ai entendu des présentations excellentes qui nous ont fait prendre conscience d’une évolution qui représente un réel défi. Afin d’éviter tout risque de répétition d’intervention hautement professionnelle, je m’efforcerai de relier différents facteurs l’historiques avec ce que l’avenir nous réserve. Je commencerai par les conditions cadre puis je mettrai en relief les liens entre Crescendo et la COIC pour terminerai par quelques conclusions.

Dans les conditions cadre, je mentionnerai des développements qui ont perdu et perdent de leur signification dans la société, par opposition aux développements qui surgissent et qui ont leurs racines dans « l’Age des Lumières » voici environ trois cents ans, ici même à Genève, mais de nos jours, on peut trouver aussi des zones obscures, dont les résultats sont encore incertains.

Qu’est-ce qui est en déclin ? La tradition, par exemple, perd continuellement du terrain, tombe de plus en plus dans l’oubli. Avec elle, l’estime et la position occupée par nos ancêtres dans la vie quotidienne semble diminuer ; le lien entre les générations qui a existé pendant des millénaires est en voie de disparition. Joint à cela, on peut constater que la place de la famille, pierre d’angle de la société, est de plus en plus considérée comme dépassée, archaïque, comme une gêne au libre développement de l’homme indépendant et individualiste, égoïste peut-être. C’est à cause de cette façon de penser, qui est à la base de ces orientations, que la fonction et l’importance des religions offrant des valeurs, des normes, l’obéissance et toute la vie orientée vers l’éternité, sont en diminution.

D’autre part, qu’est-ce qui est en hausse ? C’est avant tout l’individu, que l’on dit le centre de toute être pensant. La recherche d’une vie facile devient prédominante, l’hédonisme, le monde sans péché et sans aucune responsabilité à l’égard d’une autorité supérieure quelle qu’elle soit, est la philosophie actuelle. Une conséquence en est l’aspiration presque névrosée à posséder toujours davantage et à agir en conséquence : on cherche à économiser, on commercialise tout pas seulement les marchandises mais aussi l’être humain, la priorité est à l’argent. Très fréquemment, on parle d’ « occidentalisation », mais nous ne devons pas oublier que le « mode de vie occidental » n’est plus en lien avec la géographie mais se réfère à un mode de vie spécifique qu’ on peut le trouver en Asie comme dans les pays arabes.

La privatisation, la gestion libérale ou la liberté (du plus fort) sont quelques mots piège mais ils sont aussi empreint d’un certain potentiel d’agressivité. Cela se retrouve dans la terminologie de type militaire employée dans les grandes entreprises comme par exemple stratégie, attaque, rachat publique inamical, défendre, détruire ou capituler. En conséquence, l’individu n’est pas aussi libre qu’on l’imagine, ni aussi déterminé qu’on le suppose.

Gardant cela à l’esprit , venons-en aux grandes questions de notre époque ; tout cela apporte-t-il réellement le bonheur ? Assez fréquemment, les résultats sont plutôt maigres et même décevants. De toute évidence, il y a un dilemme : les questions éternelles, longtemps

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passées sous silence : « d’où venons-nous, pourquoi sommes-nous ici et où allons-nous » refont surface. Cela signifie la recherche de quelque chose qui dépasse la durée de notre vie c’est donc une foi, une croyance. Et cela pourrait à nouveau influencer la conduite, déclencher le désir d’aider, amener à un engagement convaincu. Les chrétiens ne doivent pas se réfugier dans une tour d’ivoire pour se préserver des maux de ce monde 1 bien au contraire, nous devons affirmer nos convictions et éviter de rester sur la défensive.

Dans cette optique, tournons notre regard vers les orientations futures liées au vieillissement. La médecine, les progrès biologiques et techniques permettent aujourd’hui de prolonger la vie de manière significative, mais on entend parfois déjà la question lancinante de savoir si la société peut se le permettre.

Les préoccupations sociologiques sont au premier plan, en raison de la surpopulation et du vieillissement. Des mégapoles surgissent dans le monde entier ; plus de 50% de la population est déjà confiné dans ces agglomérations. Ce phénomène figure en tête des huit péchés capitaux de l’humanité selon Konrad Lorenz mais les armes de destruction massive arrivent au dernier rang de cette classification. Dans ces mégapoles le « syndrome du rat » devient réalité : les rats, animaux dotés d’un sens très profond de la famille, deviennent agressifs quand l’espace vital vient à manquer.

En outre, tout est régit par l’argent, dès avant la naissance jusqu’à la mort, en passant par tous les âges intermédiaires. Des questions surgissent, telles que : le vieillissement est-il rentable, faut-il dépenser pour rétablir la santé des vieux ? Les personnes âgées deviennent un fardeau dont il faudrait essayer de se débarrasser. L’euthanasie est-elle vraiment seulement une question de pitié ou également un moyen social pour accélérer la fin de vie? Allons-nous, dans un avenir prévisible, vers un système de classes – les uns devront disparaître au bon moment et, selon leurs moyens financiers, d’autres seront autorisés à vivre plus longtemps qu’aujourd’hui ?

Ceci ne semble pas vraiment prometteur, mais cela pourrait bien arriver si rien ne change. Pour nous, la conclusion est : restons vigilants, gardons à l’esprit que les décisions prises dans les organisations Internationales vont façonner l’avenir de notre société mondialisée : sans ou avec l’apport chrétien et catholique, à nous de décider; je reviendrai sur la question de l’euthanasie plus loin. Il est prometteur toutefois que l’on voit se dessiner de nouveaux indicateurs une nouvelle dynamique dans notre Eglise, en vue d’une coopération plus efficace avec des ONG d’inspiration catholique cléricale ou laïque. Il se peut que le travail préparatoire de la Conférence des OIC depuis 1997 et les décisions de Rome orientées vers l’avenir de décembre 2003 2, pourront nous aider car certaines d’entre elles se rapportent aux Objectifs de Développement pour le Millénaire des Nations Unies. Nous espérons être prêts pour relever tous ces défis.

Nous tourner vers Crescendo ouvre la voie à l’optimisme.

A mon sens, ce séminaire de Genève est centré sur ce qui est fondamental pour Crescendo, les aspects éthiques, politiques et religieux, et ses répercussions pratiques. En 2006, Crescendo mettra l’accent sur « le Vieillissement et la Famille». En vue de « l’Année de la Famille + 10 » des Nations Unies, un groupe de travail de la COIC s’est efforcé dès 2004 d’introduire une optique chrétienne dans les nombreuses conférences des Nations Unie. Un excellent document a été publié 3 et diffusé.

Il peut être utile ici d’expliquer brièvement les liens qui existent entre Crescendo et la Conférence des OIC (COIC) : Crescendo est un organe de la COIC comme le sont aussi les Centres de Paris, de Genève et de New York. Crescendo est ouvert à la coopération au-delà de la Communauté Catholique, comme l’indique la Charte de la COIC de Quito (1997). C’est un réseau, comme l’est d’ailleurs la COIC mais Crescendo l’est peut-être encore davantage. Ce qui le caractérise c’est son esprit d’initiative et son dynamisme que nous espérons

1 König, Franz, Erinnerungen an ein erfülltes Leben, Styria 2004.

2 Durant l’AG de Jérusalem en novembre 2005 un Groupe de Travail “Avenir de la COIC” très ,potivé a été créé 3 Année internationale de la famille – la famille bonne nouvelle pour le troisième millénaire, publié par la CCIC avec l’appui de la COIC, printemps 2004.

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prometteur. Il relie la question du vieillissement à d’autres problèmes clés ce qui l’a porté vers une approche pluridisciplinaire que la COIC s’efforce également de mettre en œuvre.

Les résolutions de la COIC de 2003, d’intérêt éventuel pour Crescendo, et les Groupes de Travail (GT) pertinents sont « Education à la Paix » qui pourrait se rapprocher du rôle de personnes âgées d’expérience. Le Projet « Sarajevo » pourrait être une occasion pour Crescendo de s’engager, vu que dans cette région on tient encore en haute estime les aînées. Le GT « Jeunesse » est un cadre pouvant encourager le Dialogue entre les Générations 4 lorsque les jeunes comprennent qu’un jour, eux aussi, deviendront vieux et souhaiteront rester intégrés dans la société : cela peut contribuer à changer la façon de penser tant des vieux que des jeunes. Le GT Bioéthique est engagé dans la question de l’Euthanasie, surtout dans le cadre du Conseil de l’Europe, comme l’a fait Crescendo aussi et je suppose que la coopération est déjà active. Le GT Santé a préparé le terrain en ce qui concerne le SIDA comme problème de société ; on vient de nous parler de la responsabilité des grands parents pour les orphelins du SIDA. Le GT Economie et Solidarité travaille à un manifeste car la pauvreté touche souvent les personnes âgées. Crescendo collabore déjà ou devrait collaborer avec certain GT.

Une question sensible pas encore traitée est le « genre ». Si les objectifs des groupes de pression vont au-delà d’une égalité raisonnable, cela influence la famille, en tant que pierre d’angle de la société et de la société humaine où peuvent s’épanouir l’amour et la passion. Sa mise en pratique pourrait être la réalisation du « Brave New World »5 avec sa société sans racines, sans histoire et sans famille, libérée du fardeau de la naissance, dont le bonheur provient de la drogues et des pilules et totalement contrôlée par le leader sage et incontesté 6

Pour conclure : ce dont nous avons besoin, est une vision commune de l’avenir de l’humanité, autre que celle que nous venons de décrire. Elle doit être fondée sur nos croyances avec les secrets mystiques de la foi, et notre responsabilité représente la première colonne en réponse au vieux conflit entre Parménide et Démocrite. La seconde colonne devrait être la valeur concrète du christianisme pour l’humanité telle que décrite et expliquée par de nombreux philosophes, tels que Baruch Spinoza, il y a 300 ans déjà et environ 100 ans plus tard par Friedrich Schleiermacher. C’est l’amour qui doit être au centre dans nos actions au sens vrai du terme et non pas au sens souvent faussé d’aujourd’hui. Nous devons prendre position, et j’ai l’heureux sentiment que ce séminaire en est la preuve.

L’objectif d’ensemble de la COIC est de contribuer à « Une Société plus Humaine » qui est résumée par Albert Schweitzer dans « Ethique et respect de la vie »et qui est pour toute la création. Nous devons défendre nos valeurs chrétiennes dans les Organisations Internationales, et pour le faire il y a lieu d’éduquer et d’informer nos membres pour les préparer à cette tâche exigeante.

Dans les tâches administratives la COIC doit être efficace : faire ce qui s’impose choisir ce qui est urgent et ainsi faire ce qui est juste dans la recherche de l’efficience. Toute coalition de personnes de bonne volonté doit contribuer à son succès.

2006 pourrait être l’Année permettant d’harmoniser les activités pour Crescendo, pour la COIC et pour toutes les ONG Catholiques actives au sein des Organisations Internationales. Nous devons éviter tout double emploi et surtout le piège de la concurrence entre nous et nous ne devons pas non plus nous désoler sur une société plus ou moins funeste.

Nous sommes « mieux ensemble » et c’est à nous d’agir en conséquence.

4 Druyen Thomas, Die Veranntwortung der Zukunft. Vermögenskultur, Conturen, TrendConsult.2005 5 Huxley, 1927 6 Mozart, Sarastro dans la Flûte enchantée

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7. PLAN D’ACTION DE BOSSEY 2005 ADOPTE EN ASSEMBLEE GENERALE DE CRESCENDO LE 10 OCTOBRE 2005

Situation de départ : Identité et mission du réseau Crescendo

! Crescendo parle de vieillissement… concrètement cela concerne des groupes larges de population, depuis les jeunes retraités de 60 ans jusqu’aux personnes en fin de vie… des réalités très différentes.

! Crescendo répond à des défis nouveaux dans nos sociétés.

! Crescendo veut être davantage un esprit qu’une institution : un espace de rencontre et de collaboration à partir d’une spiritualité commune.

! Le rôle de Crescendo est d’être une plate-forme d’associations et d’ONG pour favoriser les échanges d’expériences, d’idées, de projets concrets, de réflexions par une approche pluridisciplinaire… la plate-forme peut aussi mener des actions concertées auprès de gouvernements et d’instances internationales.

! Crescendo est la seule organisation pluridisciplinaire de la Conférence des Organisations Internationales Catholiques impliquée sur le vieillissement.

! En tant que réseau, Crescendo doit favoriser des liens et renforcer le potentiel de chacun, encourager des réflexions et actions conjointes entre les organisations.

Action

Faire un document de synthèse du séminaire pour faire connaître Crescendo - avec les éléments de réflexion apportés dans le séminaire - avec un plan d’action.

Etablir un agenda des différentes réunions et évènements internationaux concernant le vieillissement et collecter les informations voulues.

Proposition 1

Promouvoir une vision positive du vieillissement, en y intégrant la dimension culturelle et spirituelle.

Faire évoluer les mentalités par une communication appropriée.

Action 1

Journée mondiale des personnes âgées : 1er octobre chaque année - Inciter les organisations membres à communiquer en s’appuyant sur leurs actions - Mettre sur le site Internet de Crescendo (à jour) les initiatives de chacun, des

publications, des recherches et inversement - Organiser avec quelques membres une rencontre à l’ONU, ou l’UNESCO ou au

Conseil de l’Europe… pour dénoncer / proposer sur un point précis.

Créer un CD Rom pour diffuser son message et présenter la diversité des organisations qui agissent ensemble à travers ce réseau.

Alimenter le site des Organisations Internationales Catholiques sur la thématique du vieillissement.

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Proposition 2

Promouvoir le rôle actif des personnes âgées dans la société, en leur permettant d’être ou de devenir partie prenante de la vie sociale, en mettant à profit leur expérience et leur sagesse.

Action 2

A travers une enquête, faire exprimer aux personnes âgées leurs préoccupations, idées, besoins.

Un thème précis chaque année : isolement/solitude, HIV/sida,… bénévolat, loisirs, culture,….

Faire connaître à travers le bulletin Crescendo (4 pages maquettées), les initiatives positives favorisant l’épanouissement des personnes âgées et leur utilité sociale

A l’occasion des rencontres avec les médias se concerter pour des émissions régulières sur le vieillissement (chaque organisation intervenant à tour de rôle)

Proposition 3

Susciter, au sein de la famille des Nations Unies, la création d’un organisme spécialisé concernant les personnes âgées, (tels l’UNICEF pour les enfants, l’UNIFEM pour les femmes…).

Au niveau de l’Eglise, créer également une instance spécifique pour les personnes âgées.

Action 3

Repérer les initiatives prises par des organisations membres pour investir les collectivités locales et régionales et les faire connaître sur le site de Crescendo.

Obtenir le statut consultatif auprès du conseil de l’Europe, de l’ECOSOC…

Inviter les organisations membres à être porteuses au nom de Crescendo de propositions dans des instances internationales (rencontres de l’ONU sur les femmes, la famille, le HIV/sida…). Etablir des mécanismes de représentations dans ces instances.

Essayer d’obtenir l’inscription de Crescendo dans l’annuaire pontifical et dans les annuaires des conseils pontificaux.

Faire mettre des liens avec Crescendo dans les différents sites de ces Conseils.

Proposition 4

Approfondir la réflexion et l’action autour des questions du vieillissement (défis nouveaux qui appellent des initiatives nouvelles) :

! par une analyse des situations concrètes et des réalités de terrain : diagnostic donnant des bases pour l’action nécessitant des structures et des instruments appropriés : laboratoire de recherche suscité par Crescendo ; moyens matériels et humains…

! en suscitant le travail en réseaux des différents acteurs (santé, social, étatique et associatif, caritatif, spirituel..) dans ce champ

! en valorisant le rôle de la famille quand cela est possible, tout en restant attentifs aux personnes célibataires, à celles qui ont perdu leurs enfants ou qui vivent éloignées de leurs proches.

! en suscitant le volontariat et la sensibilisation sociale

! en développant des approches intergénérationnelles (y compris au sein des organisations auxquelles nous appartenons)

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! en favorisant les démarches concertées des membres de ces réseaux auprès des agences et programmes spécialisés des Nations Unies (OMS, BIT, PNUD, Banque Mondiale, …).

! en luttant contre des déficits précis : la solitude et l’isolement, les politiques sociales inadaptées, la pauvreté des personnes âgées et en particulier des femmes, les soins insuffisants…

! ne pas aborder le problème du vieillissement en général, trop vaste et trop peu spécifique.

- en s’intéressant aux problèmes bioéthiques soulevés par le problème du vieillissement.

Action 4

Collaborer avec des universités et des instituts académiques dans le domaine de la recherche et de l’analyse des problématiques liées au vieillissement.

Impliquer les étudiants dans des échanges entre universités de différents pays.

Rechercher les financements permettant ce type d’échange.

Proposer un programme de formation sur la façon d’approcher les personnes âgées, les accompagner, communiquer avec elles… selon les différentes conditions socio-économiques dans lesquelles elles se trouvent.

Partager les outils de travail existants dans le domaine de la recherche et de la formation.

Proposition 5

Développer une démarche fondée sur les droits universels de la personne, en prenant en compte l’environnement et les diversités sociales, économiques et culturelles des diverses régions du monde.

Action 5

Promouvoir la mise en application de la Charte des personnes âgées.

Investir le Conseil des Droits de l’Homme pour la promotion et protection des droits des personnes âgées.

Proposition 6

Développer une spiritualité adaptée à la vie des personnes vieillissantes.

Action 6

Créer un petit groupe de travail chargé de travailler cette question et créer un outil d’ici un an (2 rencontres et travail par Internet).

Proposition 7

Ouvrir plus largement le réseau aux autres organisations chrétiennes.

Renforcer les contacts avec les autres religions.

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8. ANNEXES

PROGRAMME DU SÉMINAIRE DU 8-10 OCTOBRE 2005, COLLEX-BOSSY, GENÈVE

VENDREDI 7 OCTOBRE : ACCUEIL Dès 15h00 : Accueil des participants et remise de documentation 18h30 – 19h30 Repas 20h30 – 22h00 Soirée musicale Instruments folkloriques suisses

SAMEDI 8 OCTOBRE

Modérateur : Gérald Sapey, ex-directeur de la Tribune de Genève et de la Radio Suisse Romande

9H00 – 9H30 OUVERTURE OFFICIELLE

Marc Savary président du CCIG de Genève Alberto Marxuach, président du réseau Crescendo Anne Sturm, “présidente sortante“ de l’AIC, responsable des représentations AIC

9h30 – 10h15 PERSPECTIVES SCIENTIFIQUES, ETHIQUES ET POLITIQUES DU VIEILLISSEMENT

« Vieillissement démographique et vieillissement individuel » “Professeur Philippe Wanner, Laboratoire de Démographie et d’Etudes de la Famille,

Université de Genève.

10h15 –10h45 Echanges

10h45 – 11h15 Pause

11h15 – 12h00 “Aspects humains et valeurs du vieillissement…“ Dr Astrid Stückelberger, gérontologue, présidente du Comité des ONG sur le vieillissement à

l’ONU à Genève

12h00 – 12h30 Echanges

12h30 – 13h30 Repas

APRES-MIDI 14h00 –14h15 Méditations par Monseigneur Viola, conseiller ecclésiastique de la Conférence des OIC et de Crescendo

14h15-16h00 Panel intercontinental

Asie : Jai Prakash Amérique latine : Morales Jairo Afrique : Rwamatwara Egide Amérique du Nord : Stenson Jane Europe : Wasiek Christek

16h00 – 16h30 Pause

16h30 – 18h30 Groupes de travail sur le thème des plénières (groupes linguistiques avec un rapporteur )

8h30 – 19h30 Repas

20h00 – 20h30 Rencontre des rapporteurs de groupes /rédaction d’ une synthèse du travail de l’après-midi

20h30 – 22h00 Séance Vidéo : “Vieillir dignement “, Emission Télévision Suisse Romande,“Dieu fait quoi? “

DIMANCHE 9 OCTOBRE

9h00 –9h45 Les Nations Unies et le vieillissement depuis l’ Assemblée Générale de Vienne 1982 jusqu’à nos jours, les objectifs des organisations Internationales et les suites données “

Nicolaï Botev, point focal sur le vieillissement CEE-ONU à Genève – présenté par Dr Astrid Stuckelberger en son absence

9h45– 10h15 Echanges

10h15–10h45 Pause

10h45– 11h15 “La vision de l’Église sur le vieillissement“ Monseigneur Tomasi, Nonce apostolique auprès de l’ONU à Genève

11h15 –11h45 Echanges

11h45 – 12h30 Messe

12h30 – 13h30 Repas

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APRES-MIDI

14h00 – 14h45 PERSPECTIVE ŒCUMENIQUE SUR LE VIEILLISSEMENT

Père Louis Christiaens, s.j. président du Rassemblement des Églises et des Communautés Chrétiennes de Genève

Guy Vachicouras, professeur au Centre d’Études orthodoxe de Genève

14h45 – 16h30 PERSPECTIVE DE CRESCENDO

Anne Sturm, AIC Sœur A.M. de la Croix, Petites Sœurs des Pauvres Bernadette Cantenot, Vie Montante internationale José Maria De Scals Crescendo Espagne

16h30 – 17h00 Pause

17h00 – 18h30 Groupes de travail : Synthèse des thèmes traités au cours des 2 journées Priorités à définir : Plan d’action et Recommandations.

18h30 – 19h30 Repas

20h00 – 21h00 Rencontre des rapporteurs des groupes Projet de rédaction des priorités, Plan d’action et Recommandations

20h30 – 22h00 Soirée amicale

LUNDI 10 OCTOBRE

9h00 – 10h00 Plénière, lecture du projet des 2 documents et discussion

10h00 – 10h30 Forum libre

10h30 – 11h00 Pause

11h00 – 11h15 LECTURE ET ADOPTION DU PLAN D’ACTION ET DES RECOMMANDATIONS

11h15 – 11h30 SEANCE DE CLOTURE OFFICIELLE

Ernest König, président de la Conférence des OIC

Alberto Marxuach, président de Crescendo

11h30 – 12h30 Messe

12h30 – 13h30 Repas final

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LISTE DES PARTICIPANTS ALA TILLY Carla

FIAC Fédération Internationale d’Action Catholique fiac@azionecattolica.it

BARTER-HEMMERICH Ursula UMOFC Union Mondiale des Organisations Féminines ursula.barter@blueuwin.ch

BELENGUER Isabela CRESCENDO Espagne isabela.samaruc@gmail.com

BEVERNAGE Charlotte Trésorière de Crescendo charlotte.bevernage@skynet.be

BICKEL Jean-François MIIC Mouvement International des Intellectuels Catholiques

BLIN François FIAMC Fédération Internat des Associations Médicales Catholiques frblin@club-internet.fr

BOTEV Nicolaï * UAD/ONU Unité Activités Démographiques /Cion Econnom /Pt Europe nikolai.botev@unece-orgu

BUTOYI Emile NEW HUMANITY Humanité Nouvelle newhumanity@bluewin.ch

CADOUR Madeleine Sœur Filles de la Sagesse fdsvic@fdlsagesse.org

CANTENOT Marie-Bernadette °° VMI Vie Montante Internationale m-cantenot@wanadoo.fr

CHITTILAPPILY Joseph UCIP Union Catholique Internationale de la Presse helo@ucip.ch

CHRISTIAENS Louis sj * RECG Rassemblement des Eglises et Communauté de Genève louischristiaens@hotmail.com

COLAS Geneviève CARITAS France genevieve-colas@secours-catholique .asso.fr

COLLAUD YVONNE VMI Vie Montante Internationale Fax 00 41 26 67 52 862

CRESPO LOPEZ J. Ramon, prêtre Archevêché de Valence - Commission des Personnes Agées pastoralmayor@mundofree.com

DE SCALS KLEIN José Maria CRESCENDO Espagne jose.scals.klein@@@gmail.com

DIAZ José-Antonio CELAM Conférence Episcopale Latino Américaine vida_cultura@celam.org

DUCRET Marie Claire Eglise protestante vaudoise

DURAND-BALLIVET Hélène CCIG Centre Catholique International de Genève ccig@bluewin.ch

FARINA Roland VMI Vie Montante Internationale

GARCIA CRUZ Mercedes Sœur Petites Sœurs des Pauvres mpsevillahdlp@planalfa.es

GARCIA GUTIERREZ Fidel CARITAS Espagne ssgg@caritas.es

GAUDEMAR Françoise AIC Association Internationale des Charités gaudemar.francoise@neuf.fr

GEBS Simone MIAMSI Mouvement International d’Apostolat des Milieux Indépendants Fax 00 41 22 369 38 31

GROB Jean CARITAS INTERNATIONALIS grob@perso.ch

GUILLEN Manuel prêtre CRESCENDO Valence cafarnaum-22@msn.com

JAI PRAKASH Indira °° FIUC Fédération Internationale des Universités Catholiques indira313@hotmail.com

KOENIG Ernest COIC Conférence des Organisations Internationales Catholiques oic@mildioz.at

LEJEUNE Alain FIPC Fédération Internationale des Pharmaciens Catholiques pharmaworld.scrl@gate71.be

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LE ROUX Annick Sœur Filles de la Sagesse

CICIAMS - Comité Int. Cath des Infirmières et Assistantes en médecine dentaire leroux.an@club-internet.fr

MARXUACH Alberto CRESCENDO INTERNATIONAL rcrescendo_am@hotmail.com

MICHEL Anne-marie Sœur °° Petites Sœurs des Pauvres procuratricegenerale@libero.it

MORALES CRUZ Jairo Armando °° VIDA ASCENDENTE Colombie jairo.morales@unionjaveriana.org

NOTHHELFER Georges FAFCE Fédération des Associa. Familiales Catholiques d’Europe jairo.morales@unionjaveriana.org

PEREZ LARIOS José Luis CARITAS Espagne joseluisperez.ssqq@caritas.es

PEREZ Luisa VIDA ASCENDENTE Espagne vidaascend es@hotmail.com

PISOLI AGNOLI Bianca-Maria MIAMSI Mouvement International d’Apostolat des Milieux Indépendants miamsi.rome@flashnet.it

RODÉ Patricio MIIC Mouvement International des Intellectuels Catholiques prode@adinet.com.uy

RWAMATWARA Egide °° MIIC Congo Mouvement International des Intellectuels Catholiques rwameg@hotmail.com

SAPEY Gérald Modérateur Radio Suisse Romande,retraité gerald.sapey@bluewin.ch

SERRANO PENDAN Santiago VIDA ASCENDENTE Espagne vidaascend es@hotmail.com

SONDAG Antoine Prêtre CARITAS France asondag@compuserve.com

SONIAT Barbara GLOBAL AGEING Washington, University of America

STENSON Jane Catholic Charities USA

STUCKELBERGER Astrid * Comité ONG sur le vieillissement (Nations Unies, Genève) astrid.stuckelberger@sgg-sgg.ch

STURM Anne °° AIC Association Internationale des Charités anne.sturm@cityweb.de

TOMASI Silvano Mgr * Nonce apostolique auprès de l’ONU mission. holy-see@ties.itu.int

VACHICOURAS Gary Institut d’Etudes Supérieures en Théologie Orthodoxe orthodoxinstitute@yahoo.com

VAN ESPEN Daniel SIGNIS Association Catholique Mondiale pour la Communication daniel.vanespen@signis.net

VINCENT Fernand COIC - Conférence des Organisations Internationales Catholiques fernand.vincent@ired.org

VIOLA Nelson Mgr CARITAS INTERNATIONALIS ci.eccladvisor@caritas.va

WANNER Philippe * Laboratoire de Démographie de l’Université de Genève

WASIEK Christel °° CARITAS Allemagne wasiek@qmx.de

WERLY Richard CCIG Centre Catholique International de Genève werlylavie@hotmail.com

* conférencier

°° panel

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ACTIVITES DE CRESCENDO

2002

ASSEMBLEE MONDIALE DES NATIONS UNIES SUR LE VIEILLLISSEMENT, MADRID

• Participation au Forum des Organisations non-gouvernementales (ONG) : conférences et stand.

• Message officiel de Crescendo contribuant au document adopté par l’ONU : “Stratégie internationale sur le vieillissement’. Crescendo y souligne l’urgence de promouvoir une vision plus humaine du vieillissement intégrant les valeurs éthiques et spirituelles.

DES 2003

• Parution d’un Newsletter électronique trimestriel (en français, anglais et espagnol)

2004

ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DU CONSEIL DE L’EUROPE

• Prise de position et mise en garde vis-à-vis du rapport de la Commission des Affaires Sociales favorable à l’euthanasie (Rapport Marty) et envoi du document auprès des Organisations catholiques internationales concernées. Suite à cette intervention l’examen de ce rapport a été ajourné.

2005

• Mars-avril : nouvelle prise de position lors d’une 2ème proposition de résolution en faveur de l’euthanasie par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe. Les multiples interventions ont réussi à repousser la proposition (138 voix contre 26).

• 8 au 10 octobre : Séminaire international “Pour un vieillissement pleinement humain et chrétien“ organisé par Crescendo au Château de Bossey à Genève (Suisse) visant notamment à élaborer un Plan d’action international et des recommandations.

2006

• Février : participation à la Conférence de l’Université de Bangalore (Inde) “Aging with Health et Dignity“.

• Juillet : co-organisation d’un Forum international pour la mise en œuvre des objectifs de Crescendo durant la 5ème Rencontre des Familles à Valence (Espagne).

• Publication incluant, entre autre, le Plan d’action et les recommandations du réseau mondial Crescendo pour un vieillissement plus humain et chrétien.

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MEMBRES DU RESEAU MONDIAL

CRESCENDO

Association Catholique Mondiale pour la Communication (SIGNIS)

Association Internationale des Charités (AIC)

Apostolat Militaire International (AMI)

Caritas Internationalis

Comité International Catholique des Infirmières et des Assistantes Médico-Sociales (CICIAMS)

Congrégation Religieuse Internationale des Filles de la Sagesse

Congrégation Religieuse Internationale des Petites Sœurs des Pauvres

Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC)

Fédération Internationale des Pharmaciens Catholiques (FIPC)

Fédération Internationale des Universités Catholiques (FIUC)

Forum International d’Action Catholique (FIAC)

Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI)

The Catholic University of America National Catholic School of Social Service - Center of Global Aging

Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC)

Vie Montante Internationale (VMI)

RESEAU MONDIAL CRESCENDO

% : Président Alberto Marxuach, "Monteclaro", Plaza Del Tilo 4 Pozuelo De Alarcon, 28223 Madrid, Espagne

Tél.: +34 (91) 715 07 91 - Fax: +34 (91) 351 34 89 e-mail: rcrescendo_am@hotmail.com

Siège social : 15 rue du Saphir - 1030 Bruxelles - Belgique

Secrétaire générale : Françoise Gaudemar 2 Clos de Monteau

30400 Villeneuve les Avignon, France Tél et Fax: +33 432 70 21 87

e-mail : gaudemar.francoise@neuf.fr

SITE WEB : http://www.Rcrescendo.net