Revue de l’Orient Chretien, vol. 18/ 1913 Paris

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    KEVUEDE

    L'OWENTJ^HRTIENDEUXIME SRIE, Tome VIII (XVIII ). 1913. N

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    Les communications relatives la rdaction doivent tre adresses M. le Secrtaire de la Revue de l'Orient chrtienA LA LIBUAIR-IK PIOAPID

    RUE BONAPARTE, 82, PARIS.Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif l'Orient dont on enverra unexemplaire la prcdente adresse.

    La Revue de l'Orient chrtien (recueil trimestriel) paraten avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaqueanne un volume de prs de 50U pages in-8.Prix de l'abonnement: 12 francs. tranger : 14 rancs.Prix de la livraison : 3 francs net.

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    REVUEDE

    UORIENT CHRTIENDIRFGEE

    Par R. GRAFFIN et F. NAU

    i3:xjxiem:e srieTome VIII (XVIIIj

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNESDU MUSE GUIMET

    INTRODUCTIONI. DCOUVERTE DES PIERRES TOMBALES. Vcrs l'ail 1885, des

    explorateurs russes ont trouv deux cimetires nestoriens duxiii'' au XIV" sicle, distants de 5.") kilomtres, et situs au suddes villes de Pichpek et de Tokmak dans le Turkestan russe.Les pierres tombales taient de simples cailloux de granitramasss dans les torrents. Un certain nombre ne portaientqu'une croix; mais environ six cents portaient une inscription,d'ordinaire en langue syriaque et rarement en langue turque.Quelques-unes de ces pierres ont t portes au Muse de l'Er-mitage et un plus grand nombre au Muse Asiatique de Saint-Ptersbourg; les plus nombreuses sont restes sur place, maison en a pris des photographies ou des estampages, par les soinsde l'Acadmie des sciences de Saint-Ptersbourg, et M. D. Chwol-son, dans trois publications successives, a fait connatre toutesles inscriptions (1).

    Treize de ces pierres tombales, par des tapes inconnues,sont arrives l'an dernier Paris et ont t offertes au MuseGui met. La plupart de leurs inscriptions ont t rsumes parM. Cliwolson, mais il nous a paru bon de les donner in ex-tenso, d'autant que la lecture, dj incertaine par endroits surla pierre, l'est bien plus souvent encore sur les photographiesou les estampages, et que nous pourrons donc amliorer quel-ques lectures.

    Les photographies ont t faites par M. Dumont, gardienchef du Muse Guimet. Les pierres sont toutes noires ou grises,hors 16601 qui est en granit blanc, et ne se prtaient donc pas la photographie des inscriptions, aussi M. Dumont a d indi-

    (1) Ces trois travaux ont t prsents l'Acadmie des sciences de Saint-Ptersbourg, I, le P"" avril 1886, 30 pages, une planche; II, le 8 mars 1888, 168pages, 4 planches; III, le 28 fvrier 1896, 62 pages, 4 planches. Nous renverrons ces travaux, qui ont paru ces dates dans les Mmoires de VAc. imp. dessciences de Saint-Ptersboui-g , par le nom Chwolson suivi du numro I, II oum du travail, de la page et du numro de l'inscription.

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    -1 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.quer rinscription par un trait la craie. C'est ce trait qui es1visible sur la photographie (1).

    M^' Graffiii a bien voulu faire reproduire les photographiessur zinc ; il a contribu gnreusement par l donner plus d'in-trt cet article qui fait d'ailleurs tant d'emprunts aux beauxcaractres dessins, gravs et fondus sous sa direction.

    II. Autres dcouvertes en Asie centrale. Les pierrestombales nestoriennes n'ont pas attir l'attention autant qu'ellesle mritaient, cause des dcouvertes beaucoup plus impor-tantes qui se sont succd jet continu dans ces rgions.C'est partir de 18S9 que l'on a commenc explorer le Tur-kestan chinois, qui a t comme le carrefour de l'Asie. C'taitle chemin des caravanes, qui y entraient par Kachgar pour sediriger ensuite sur Kharachar ou sur Yarkand (2); c'tait aussile champ clos o se rendaient : du nord, les barbares turcs etmongols; de l'est, les Chinois; de l'ouest, les Armniens, lesPerses et les Nestoriens ; du sud, les Indo- Scythes. La missionDutreuil de Rhins a d'abord trouv, dans la rgion de Khotan,un manuscrit sur corce de bouleau, dchiffr depuis parM. Snart, qui tait alors le plus ancien manuscrit de l'Inde,cf. Journal As., IX' srie, t. IX (1897), p. 503. M. Klementz,plus tard, a trouv vers Tourfan, pour le compte du gouverne-ment russe, un grand nombre de documents, dont quelques-uns ont t dits par MM. Salemann et Radloff (3). En 1900-I90I, M. Stein, pour le compte du gouvernement de l'Indeanglaise, a explor les environs de Khotan; puis, en I906-I908,le Lob-Nor et, en particulier, les environs de Touen-Houang (1).

    (1) M. Cliaffanjon a envoy Paris, vers 1894, vingt crnes et vingt pierres denos cimetires; nous avons trouv les crnes au Musum et le Muse Guimetattend encore les pierres que nous n'avons pu retrouver jusqu'ici.

    ('2j Cf. A. Herrmann, Die alten Seidenslrassen ztvischen China und Syrien,Berlin, 1910, 8".

    (:3j M. Dmitri Klementz avait dj parcouru une partie de la Sibrie et laMongolie occidentale de 1885 1897; v. Bulletin de la Socit de Gographie,7" srie, t. XX, Paris, 1899, p. 308. Avec M. Radloff, il avait relev des anciennesinscriptions turques en caractres runiques, cf. W. Radloff, Die alttiirkischenInschriften der Mongolei, Saint-Ptersbourg, 189 1. En 1898, il a explor Tourfanet ses environs, cf. Nachrichten ilber die von der hais. Ak. der Wis. zu Sainl-Pelersburg im Jahre i898 ausgerstete Expdition nach Turfan, Saint-Ptei'S-bourg, 1899, gr. in-8, 83 pages.

    (4) crit Tun-hwang sur les atlas allemands et Tun-houang sur notre croquis.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORFEWES DU MUSEE GUIMET. OPrs de cette localit se trouve le monastre des Mille-Boud-dhas, qui consiste en une collection de cellules dcores etpeintes, creuses mme dans une haute falaise, comme lesalvoles dans un rayon de miel. Ces cellules sont un but deplerinage, mais n'ont en temps ordinaire qu'un seul habitant :le prtre taoste qui les garde. Celui-ci avait eu la chance dedcouvrir une cellule mure dans laquelle on avait enferm unebibliothque, et M. Stein, qui eut vent de cette dcouverte, putainsi se procurer prs de 6.000 manuscrits enferms, selon lui,depuis le xi" sicle. En somme, il adressa en Angleterre plus de1 1.000 documents crits sur bois, sur papier, sur soie, dans unedouzaine d'critures et de langages. Trois missions allemandesont fouill les environs de Tourfan : Grmwedel en 1002-1903;von Le Coq en 1901-1905; enfin Grnwedel et von Le Coq en1905-1906. Un certain nombre de textes provenant de ces ex-plorations ont t dits Berlin. La France a enfin eu sa partdes documents du Turkestan chinois grce M. Paul Pelliot,charg, avec MM. Vaillant et Nouette, d'une mission dans cesrgions en 1906. Les trois principales tapes de leur voyage ontt Toumchouq (oasis minuscule mi-chemin entre Kachgar etKoutchar), Koutchar et ouen-Houang. M. Pelliot a trouv ungrand nombre de manuscrits dans la cellule dj visite parM. Stein, et en a acquis le tiers, environ 5.000 rouleaux. Lesdeux tiers restants (vingt caisses) ont t depuis lors trans-ports Pkin. On s'est demand si la cellule n'avait pas tremplie nouveau aprs le passage de M. Stein. Il n'est pasimpossible bien que ce soit peu vraisemblable que Ton yait ajout quelques rouleaux, et cela suffit pour qu'on ne puissepas admettre a priori qu'ils ont tous t crits avant l'an 1035,mais cela ne leur enlve rien de leur valeur documentaire.Un fragment chinois, trouv par M. Pelliot, nous apprend queKing-Tsing qui est le diacre nestorien Adam, auteur del'inscription nestorienne de Si-ngan-fou a traduit en chinois35 ouvrages plus ou moins nestoriens. Revenons maintenant nos pierres tombales.

    III. criture et dates. L'criture des pierres tombalesest l'estranghlo plus ou moins bien crit, avec les modificationsapportes par les nestoriens, pour le t. final par exemple.Le -s se rduit parfois une simple boucle, v. 16609. De plus,

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    6 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.M. Chwolson a dj fait remarquer que la partie la plus im-portante de rinscription est crite, non pas de droite gauche,mais de haut en bas, sur des colonnes qui se suivent de lagauche vers la droite. Voir surtout les n' 16601 (page 23,note 9) et 16605, 16607 ci-dessous. C'tait sans doute lamanire d'crire, non seulement des Jacobites, mais encoredes nestoriens, et cela nous explique pourquoi l'criture turqueougoure, qui drive de l'estranghlo syriaque, s'crit ausside haut en bas, la premire colonne tant gauche; tandis quedans le chinois la premire colonne est droite de la page.

    N 16607 N' 16605

    Les dates sont donnes d'aprs l're des Sleucides, avecindication de l'anne du cycle turc-mongol correspondante.Les douze annes de ce cycle portaient les noms suivants : 1, lerat. 2, le taureau. 3, le tigre. 4, le livre. 5, le dragon {^n).6, le serpent. 7, le cheval. 8, la brebis. 9, le singe. 10, la poule.11, le chien. 12, le porc.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GULMET. 7Les croix, qui sont enjolives parfois de trois ronds aux

    extrmits des bras, rappellent la croix de Si-ngan-fou, qui res-semble beaucoup celle du n" 16600 reproduite ci-dessous,car elle a, comme celle-ci, trois ronds aux extrmits de troisbras et un pied l'extrmit du quatrime bras.

    N 16600

    Le plus grand des deux cimetires a contenu prs de3.000 tombes. Les dates varient de 1249 1345; beaucoup dechrtiens sont morts durant la peste qui a svi dans ces rgionsen 1338-1330, car les inscriptions de ces annes sont particu-lirement nombreuses et portent souvent la mention : il mou-rut durant la peste ; les survivants ont sans doute t massa-crs ou expulss par les Musulmans qui avaient dtruit djen 1342 la mission latine d'Ili-Baliq (Al-Malig).

    IV. La rgion, SES habitants et leurs moeurs. La rgion'au sud du lac Balkach a eu une nombreuse population agri-cole: on y trouve des ruines de villes, de villages et de travauxd'irrigation. M. Chaffanjon dcrit une ville forte, nommeTchontorkoul, construite par les chrtiens nestoriens. Lesremparts de cette citadelle, dit-il, sont encore trs levs etforment de vritables montagnes de terre; le plan de la villereprsente une croix (1). Prs de l se trouve le lac Issik-Koul

    (1) Nouvelles archives des missions scientifiques, t. IX, 1898; p. 10 du tirage part.

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    8 REVUE DE l'orient CHRTIEN.OU lac aux eaux chaudes, qui ne gle jamais parce que de hautesmontagnes le protgent contre les vents du nord. Guillaume deRubruquis a travers ce pays, en 1243; il a sjourn douzejours Cailac, sans doute Chilic sur la rivire du mme nom. Lepays, dit-il, se nommait Organum, et les Nestoriens qui l'habi-

    Croquis du Turkeslan.Emplacement des cimetires nestoriens (prs de Piciipek et de Tokmaki et des fouillesdes missions allemandes, anglaises, franaises et russes.

    taient se nommaient Organa parce qu'ils taient de bonsinstrumentistes . En ralit, il faut voir dans Organum (critdM^'&i Argonum)\Q nom. Argon, Arkaon, Erkhehoud, appliquaux chrtiens nestoriens par Marco Polo, par le persan Ala-Eddin, en 1252, et par les auteurs chinois entre les annes 1252et 1315; cf. Journal Asiatique, IX^ srie, t. VIII (1896), p. 397,400 et 437. On l'a rapproch d'ordinaire du grec "Apywv et de sonquivalent syriaque pod;;, mais cette explication, base sur legrec, n'a peut-tre pas plus de valeur que l'explication proposepar Guillaume de Rubruquis et base sur le latin (1). Le vraisens a sans doute t donn par M. Pauthier dans le Livre deMarc Pol, Paris, 1865, p. 214-217 : Argonum ou Argon ou Ar-

    (l) 11 est cependant possible que les gens du pays aient eu un got particulier'pour la musique, car un voyageur chinois raconte que le roi le conduisit enbateau sur un tang qui tait envirojin de symphonistes . Visdelou, Suppl. Iq, Bihl. orientale de iVHerbdol, ]). 137.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GULMET.caon dsigne les mtis Syro-Mongols. Marco Polo crit en effetqu'au pays de Tanduc la seigneurie est aux chrtiens, mais ily a assez d'idoltres et de sarrasins. Ils ont une gnration degens, ces chrtiens qui ont la seigneurie, qui s'appellent Argon,qui vaut dire ^rasmt^/, et sont plus beaux hommes que les autresmcrants et plus sages. Et pour ce, ont-ils la seigneurie, etsont bons marchands . Les Gasmoules ou Vasmoules existaientpartout dans l'empire grec et taient les descendants de pa-rents appartenant l'un la race grecque, Vautre Vune desnationalits latines (1). Puisque Argon ou Argonum est qui-valent Gasmoule, ce mot dsigne donc les mtis syro-nion-gols. Ce sens est d'ailleurs suffisant pour rendre compte de tousles passages cits jusqu'ici o ce mot figure. On comprend pour-quoi il ne figure pas dans l'inscription de Si-ngan-fou, o lesnoms ports par les nestoriens permettent de croire qu'ils sonttous des syriens, et pourquoi nous ne le trouvons pas dans lesinscriptions de nos pierres tombales, car ce n'tait pas un titre.On comprend trs bien cependant que les nestoriens de Pich-pek aient t dsigns par ce nom, comme nous l'apprend Guil-laume de Rubruquis, parce que le mlange des noms et desidiomes syriaques et turcs nous indique bien que nous avonssans doute affaire ici des mtis.

    Les Chinois, Mongols et Turcs ne nous paraissent pas d'ail-leurs s'tre jamais convertis en masse au christianisme, car sesprceptes, mme adoucis coname ils l'taient par la pratiquedes nestoriens tablis en Chine, ne rpondaient gure aux habi-tudes et aux instincts de ces peuples (2), aussi les voyageurs onttrouv des chrtiens partout, mais en petit nombre. Guillaume

    (1) Voir Pauthier, lac. cil. On ne connat pas d'ailleurs non plus l't^ymologiede Gasmoule. Celle qui tire ce mot de gas (= gars et garon) et de mubis(mtis du cheval et de l'ne) ne parait pas trs satisfaisante. CI'. 0. Tafrali,Thessalonique au XIV sicle, Paris, 1913, p. 43-44.

    (2) Lorsque les nestoriens nous apprennent que deux cent mille TurcsKrates se sont convei'tis au nestorianisme, parce que leur roi perdu dans laneige et les montagnes avait promis de se convertir s'il retrouvait son chemin,on devine que cette conversion tait surtout l'affaire du roi, de sa famille etd'un petit nombre. Les autres taient catalogus chrtiens et cela bon droit;mais il a t aussi facile plus tard sinon plus facile de les cataloguermusulmans. Les grands seuls tranaient des nestoriens leur suite, commescribes, marchands, sorciers, prtres, mdecins, et ceux-ci ne tenaient sansdoute aussi qu' s'attacher aux grands.

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    10 REVUE DE l'orient CHRTIEN.de Rubruquis a trouv Karacorum douze temples d'idoltres,deux mosques et une seule glise chrtienne qui appartenaitaux nestoriens; dans le pays mme d'Argonum, Cailac (Chi-lic), grande ville o il y avait un grand march frquent parune multitude de marchands , il y avait trois temples d'idoleset pas d'glise, car lorsque Guillaume trouve, trois lieues plusloin, une glise de nestoriens, il nous dit qu'il n'en avait pasvu depuis longtemps. Il semble donc que les nestoriens for-maient comme une caste compose de Syriens, de nombreuxmtis (car Guillaume de Rubruquis nous apprend que certainsprtres nestoriens eux-mmes prenaient plusieurs femmescomme les Tartares) (1), et enfin de quelques Turcs et Mon-gols (2). Cette caste avait une grande influence sur les supers-titieux Turcs et Mongols, princes et sujets, et elle en concluaittrop facilement que ceux qui la respectaient ou la craignaienttaient convertis au christianisme.

    Les nestoriens avaient le syriaque pour langue liturgique,mais ils le comprenaient peu ou pas, dit Guillaume de Rubruquis ;ils avaient cr l'criture turque ougoure, modle plus tarddes critures mongole et mandchoue (3), et se servaient de cette

    (1) Il faut dire la dcharge des prtres nestoriens chinois que les vquesordonnaient prtres nfime les enfants en bas ge, parce qu'ils allaient rarementdans ces pays loigns. Il n'est donc pas tonnant que ces prtres se soientdistingus assez peu des laques. Leur chef direct semble avoir t l'archi-diacre.

    (2) C'est encore dans les mmes termes que le commandant d'OUone tablitaujourd'hui le bilan de l'islam en Chine : C'est surtout par les mariages quele nombre des musulmans augmente, car ils pousent frquemment des lUes depaens qu'ils font entrer dans leur religion... Leur nombre n'est pas trs consi-drable : de trente quarante mille familles selon leurs propres dclarations(200,000 250.000 mes). Nous voil bien loin des millions de maliomtans qu'onattribue d'ordinaire cette province (du Yun-nan). La doctrine musulmanene s'est point rpandue par la conversion progressive des Chinois, mais parl'arrive d'trangers en assez grand nombre pour que leur caractre de racefrappt autant que leur religion; les nouveaux adeptes, isols, auraient tconfondus, avec eux, sous la mme dnomination et rangs dans la mmerace. Recherches sur les musulmans chinois, Paris, 1911, p. 7, 6, 16. Les con-versions d'adultes sont nombreuses. Elles ne se font point par prdication maisjiar l'infUiencc d'un puissant personnage sur ceux qui dpendent de lui. C'estainsi que les officiers musulmans convei'tissent beaucoup de leurs soldats. Ibid., p. 431. Les musulmans achtent de trs nombreux enfants. Ibid., p. 270.(3) Le mongol et le mandchou s'impriment avec les mmes caractres. VoirNotices et exlraUs des manuscrits, t. XIII, 1, Paris, 1838, p. 5 o l'on verra cesdeux critures sur colonnes disposes de la gauche vers la droite.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIEXNES DU MUSE GULMET. Ilcriture et de cette langue, dit le mme voyageur, dans leursoffices et pour crire leurs livres.

    Il en restait encore parmi eux qui parlaient et crivaient lepersan (pehlvi). Cette langue avait aussi t adopte parl'glise nestorienne. Vers 420, Ma'na, lve de l'cole d'desse,traduisait des livres syriaques en pehlvi. Pair, or., t. V,p. 328. Cinquante ans plus tard, un autre Ma'na, lve ausside l'cole d'desse, rdigea en pehlvi des odes religieuses,des posies et des hymnes pour tre cliantrs l'glise; ilenvoya les livres qu'il traduisit aux pays maritimes et auxIndes , Pat)', or., t. VII,. p. 117. Le pehlvi a pu se conserveren Asie centrale, comme l'ancien franais s'est conserv auCanada; c'tait sans doute la langue de la ville iVE'/ifins, aupays cVArgonu)}/, o Rubruk signale des sarrasins parlantle persique . Un sicle plus tard, le persan tait encore unelangue liturgique des nesloriens mongols, car la BibliothqueNationale de Paris possde un vangliaire persan, avec lespricopes lire aux ftes de l'anne nestorienne, crit en 1374en Crime (1). Le scribe a mis les titres en lettres d'or, il utiliseaussi l'encre rouge et l'encre bleu de ciel, il y a mme des motso les caractres en bleu sombre sont entours d'un filet rouge.Il est donc vraisemblable que de nombreuses pices en ouigouret en pehlvi, l'encre noire et l'encre de couleur, dcouvertesrcemment, sont l'uvre de scribes nestoriens, car ils utili-saient ces langues jusque dans leurs offices religieux, ilsavaient des coles, des docteurs et des scholastiques (cf. iafra,p. 18, IV) et Rubruk nous apprend que les secrtaires desgrands taient partout des scribes nestoriens.

    Les bouddhistes taient trs nombreux, d'autant qu'ils avaientsans doute absorb beaucoup de mazdens depuis la chutede l'empire perse, aussi tous avaient les thories dualistes,appeles manichennes bien qu'elles soient beaucoup plusanciennes que Mans, qu'elles aient appartenu aussi Barde-sane, Marcion, aux Audiens, aux Mandens, et qu'elles soienttoujours restes l'apanage du mazdisme et mme du boud-dhisme chinois. D'ailleurs des ouvrages manichens avaient

    (1) M. Blochet nous a dit que la leon. < la ville de Qrym (capitale de la Crime) lui seAiblait prfrable la leon Samarkand > qu'il a donne, avec un pointd'interrogation, dans son catalogue.

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    12 REVUE DE l'orient CHRTIEN.t traduits en cliinois (1) et le nom de Mans, sous la fornaeMani, entrait dans les sortilges et les invocations des paens ct de Sakia-Moimi et d'Hormuzd.Les Mongols et surtout les Ou'igours (2) taient intermdiairesentre les chrtiens et les paens, parce qu'ils croyaient en unseul Dieu, mais ils avaient cependant aussi des idoles (au moinssous forme d'images des anctres) et des devins. Il est possi-ble qu'ils aient puis chez les chrtiens l'ide de l'unit de Dieu,comme Rubruquis l'crit. Les rcentes dcouvertes montrentqu'il y avait des manichens chez les Ougours, comme Masoudil'avait dj crit des Tagazgaz, mais on ne voit pas encore clai-rement s'ils y constituaient une glise manichenne, ou s'ilstaient plus simplement des dissidents bouddhistes, mazdensou mme nestoriens, professant des thories manichennes, caron trouvait tout cela chez les Ougours. En 965, ils envoyaient l'empereur de Chine des dents de Fo-tho (Bouddha); il y avaitdans leur capitale 50 temples bouddhiques, cf. d'Herbelot, Bibl.Or., Supplment, p. 137. Les Chinois crivent qu'ils adorenttous le gnie ou le Dieu du ciel (monothisme), Ibid., p. 130;Plan Carpin crit qu'ils sont nestoriens, et entin Edrisi nousapprend qu'il y a parmi les Turcs de Tagazgaz (que Masoudidisait manichens) une peuplade professant le magisme et ado-rant le feu, Recueil de ta Socit de Gogr., t. V, p. 491.En tout cas, la magie et les sortilges taient la grandeproccupation des Turcs et des Mongols au temps de Rubru-quis : Au milieu de rochers escarps, ses guides lui demandentde dire une prire pour chasser les dmons; ils lui demandentensuite de leur crire pour cela un papier qu'ils porteraientsur leur tte, et il leur crit le Credo et le Pater. M. Bonvalota encore trouv les mmes superstitions non loin de l, Tach-kent : Ils attribuent une puissance surnaturelle certainesprires, certaines formules. Pour se les procurer ils s'adres-

    (1) Cf. Journal. As., X'= srie, t. XVIII, p. 499, Un trait manichen retrouven Chine par M]\I. E. Chavannes et P. Pelliot.(2) Au temps de Rubruk, les Ougours taient voisins d'Argonum, comme nous

    l'avons marqu sur notre croquis, et, dans toutes leurs villes, il y avait desnestoriens et des sairasins. Ils proviennent des environs du Bakal, et M. Kle-mentz a encore trouv, prs du lac Teri-nor, une peuplade qui parle le turc etqui se donne le nom Ougour, Bulletin de la Soc. de Gogr., 1" srie, t. XX.1899, p. 308 sqq.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GULMET. 13sent un mollah crivant d'une belle criture et, en changed'une pice blanche, ils reoivent un papier contenant, l'encrenoire et rouge, les paroles qui doivent assurer ce qu'on dsire...Le rouge tant la couleur de bon augure, il importe que letalisman soit trac l'encre rouge tel ou tel endroit de lapage... on le porte souvent sur l'paule cousu dans une po-chette triangulaire. Rubruquis crivait : Pour pratiquer leurssortilges, les Tartares se servent beaucoup d'crits et de carac-tres, ce qui fait que l'on voit beaucoup de lettres, suspenduesaux murs de leurs temples. On vient de retrouver dans lestemples bouddhistes un bon nombre de ces lettres, au pays desOuigours, voisin du pays Argonum. On a retrouv les feuillescalligraphies l'encre rouge et l'encre noire prtes trevendues aux Turcs superstitieux. Quelques rares feuillets por-tent mme de l'encre bleue comme l'vangliaire persan-nes-torien signal plus haut, page 11; cf. infra, p. 16, note 1.On a retrouv des fragments cosniologiques :Le dieu Clu'ostag a ouvert sa porte au dieu Chormuzta et aux cinq dieux.

    Lorsque Chrostag et Padwachtag le dieu ont t ports par le dieu Chor-muzta de la profondeur jusqu'aux hauteurs, alors vinrent Wadziwantagle dieu et la mre sagesse en hte... en onzime lieu, ils firent lezodiaque... Il a attach ces trois dmons son zodiaque... Le souffle, levent, la lumire, l'eau, le feu sont les cinq dieux qui ont t uniscomme vtements au dieu Azroua. Ces cinq dieux de lumire... Que lepossesseur de cet crit soit heureux... Cf. Abhandl., Berlin, 1911.Au temps de Rubruk encore, les bouddhistes voulaient dis-

    cuter avec lui sur l'origine du monde ou sur le devenir desmes aprs la mort . Il voulait entamer ces thses, continueRubruk, parce qu'il les avait mieux tudies; car ils sont tousde l'hrsie des manichens, et croient qu'une moiti des chosesest mauvaise et l'autre bonne, et qu'il y a au moins deux prin-cipes; et tous pensent que les mes passent d'un corps dansun autre.

    Les deux principes ne sont pas particuliers aux mani-chens, mais appartiennent aussi aux mazdens et aux boud-dhistes : Une ide domine toute la thologie de l'Avesta, c'estl'existence de deux principes ennemis. Cf. R. P. Dhorme, dansRevue Biblique, t. X, 1913, p. 22. Le vieux duel atmosph-rique des tnbres et du hros lumineux, crit aussi M. E , Snart,

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    14 REVUE DE l'orient CHRETIEN.remplit les hymnes vdiques et pntre toutes les mythologiesdes langues indo-europennes. Auiales du Muse Guimet,Bibl. de vulg., t. XXV, p. 122. Cela nous explique du moinspourquoi certains temples bouddhiques ont pu s'ouvrir facile-ment Mans dans lequel ils n'ont sans doute vu qu'un bouddhade plus. La transmigration des mes, qui doivent se purifieren passant par des corps successifs d'hommes et d'animaux, estplus particulirement bouddhique; cf. Marco Polo, cIi. clxviii,d. Pauthier, p. 593-.")95.

    Les mazdens peuvent revendiquer tous les textes qui ren-ferment les noms du dieu suprme Azroua et des dieux Chor-muzta (le dieu bon) et Smnu ou Yak (Satan), car c'est la tho-gonie de Zoroastre. Thodore (de Mopsueste) lui reproche eneffet de faire de Zapouij. le principe de toutes choses et deraconter que c'est lorsqu'il voulait engendrer le seul 'OpiMaaqu'il a engendr et Hormistha (Chormuzta) et Satan (Smnu).Photius, Bibl., cod. 8L Ces mazdens, sectateurs de Zarouamou Zerouan (Azrouan et Azroua, avec aspiration initiale), colo-nisaient au iv*" sicle la Cappadoce (S. Basile, ep. 258) et,avant le vu'', le Turkestan, car, ds 621, ils avaient des tem-ples jusqu'en Chine; les Chinois les nommaient J/oy/, JournalAs., W srie, t. L\, 1897, p. 58, 61, 62, 73, 74. Lorsque leplus grand nombre des mazdens persans furent devenusnmsulmans, les Chinois transportrent ceux-ci le nom deMont. Cf. Ibid., 11-79.

    Les manichens syriens avaient d'ailleurs, si Ton en croitMasoudi (1), la mme hirarchie que les nestoriens(2) : l'vque ;le diacre (chmocho) ou mieux l'archidiacre (ta-mouche?) quiremplace l'vque; et le prtre (3). C'taient des nestoriens

    (1) Il crit, Prairies d'or, t. I, p. 200, que le prtre et le diacre chez les chr-tiens sont dus l'influence des manichens. C'est inexact, mais nous pouvonsen conclure que ses manichens avaient des prtres et des diacres.(2) Les nestoriens ont trois ordres : vque, prti'e, diacre, et cliacun d'eux

    est subdivis en trois, cf. A. J. Mac Lean et W. H. Browne, The CaUioHcos ofthe Easl, Londres, 1892, p. 181. Cf. Journal /Is., X" srie, t. XVIII (1911), p. 03-04, et t. XIX (1912), p. 229-230.

    (3) Les noms chinois sont de lecture et d'interprtation difficile. On trouvepour les noms de ces dignitaires : A-fou-yin-sa; Hou-lou-houan ; Ngo-houan-kien-sai-po-sai, Journal As., X srie, t. XVIII, 1911, p. 60. On trouve encore,d'aprs un document de mme provenance, les lectures Tien-na-wou, Moucha,Fou-to-tan, qu'on rapproche de Dnvar, Mozaq et Furstadan en attendant

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GUIMET. 15plus OU moins clectiques et hrtiques que les vques dcou-vraient parfois et poursuivaient aussitt. C'est encore par ana-logie avec les nestoriens qu'on attribue aux manichens unchef demeurant Babylone (Bagdad).On a retrou^'^ aussi Tourfan des manuels de confessionsoi-disant manichens, mais en ralit mazdens, d'aprs leur

    thogonie, analogues aux manuels armniens dont il a tquestion plus haut dans la lettre du patriarche jacobite Jean X,ROC, 1912, p. 192-193.On lit par exemple :

    a Si nous avons dit : Dieu (Azroua) vivifie celui que quelqu'un vivifie;Dieu tue celui que quelqu'un tue. Si nous avons dit : Le bien et le mal,Dieu a tout cr. Si nous avons dit : C'est lui (Dieu) qui a cr les dieuxternels. Si nous avons dit : Le dieu Chormuzta et le Smnu sont le plusg et le plus jeune frre. Mon Dieu, si nous sommes tombs sans lesavoir dans de tels blasphmes et dans ces pchs impardonnables, monDieu, maintenant, je m'en repens. Cf. Chuanaslanift, ein Silndenbe-kentniss der Manichischen auditores, par von Le Coq, dans Abhandl.,phil. kl., Berlin, 1910, p. 10-11, et Journal of Ihc royal asiatic Socieli/,nouv. srie, t. XLlll (1911), p. 1282.

    Il semble donc bien que chez les Bouddhistes-Mazdenscomme chez les Armniens lorsqu'un homme veut confesserses pchs, le prtre s'assied et lui lit tout ce qui a t fait ettout ce qui n'a pas t fait par lui, et mme des choses dont il n'ajamais entendu parler et qui ne se sont jamais prsentes sonesprit . Cf. ROC loc. cit. Les bouddhistes non mazdensavaient d'ailleurs aussi ces manuels de cunfession, et le mani-chisme turco-chinois s'expliquera peut-tre par 3/lOd'influencesbouddhiques et 7/10 d'influences syriennes et mazdennes.C'est en additionnant des fractions htrognes, empruntes la magie, au mazdisme, au bouddhisme, au nestoriarisme, des fantaisies syncrtistes, que l'on cherche constituer unereligion manichenne dont l'existence indpendante est encore dmontrer.

    Ce qu'on trouve en plus grande quantit, ce sont les prii^esmagiques et les amulettes :mieux; Ibid., 569-570. Burkhan. donn comme l'quivalent de Bouddha, Ibid.,p. .572, est un mot mongol trs usit chez nos Turcs qui signifie < dieu ,-. divin , ou simplement saint et que Jlarco Polo (ch. clxvui) appliqueaussi Cakia mouni, cf. d. Pauthier. p. 588, note.

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    16 REVUE DE l'orient CHRTIEN.Il est crit Sakia-mouni (titre). On doit faire souvent de telles prires;

    alors le grand roi dcouvrira et montrera son bienveillant et beau regard...Moi, Yapgoun, auditeur, qui crois aux deux palais de lumire, j'ai rcitdeux fois avec honneur ce moyen de gurison aprs le retour de Chine.Abhandl, Berlin, 1911... A cette poque, les magiciens, dans la ville deBabel, ont pris le trait et l'arc, ils ont tendu leur arc, ils ont frapp...Sitzungsb:, Berlin, Mars 1908 (1).Beaucoup d'amulettes portent le nom de Mans (Mani), mais

    quelques-unes accumulent tous les noms qu'elles croient puis-sants: Par le dieu Ormuzd; par Jsus; par les 22 combats de...par la parole de Paul; par la parole de Qensarii... Mmoires,Saint-Ptersbourg, Se. Iiist., 1904. La passion du Christ avaitaussi un pouvoir magique : on a fait lire Rubruq, sur uneprincesse malade, la passion selon saint Jean, et il est remar-quable que les seuls fragments vangliques dits jusqu'iciprovenant de ourfan, sont une adaptation, faite d'aprs lestextes syriaques, de deux pisodes de la passion (le Christ devantPilate et le Christ au tombeau). Abhandl., Berlin, 1904. Lefeuillet rapport par M. Pelliot, crit en hbreu carr, et por-tant une prire forme d'extraits des psaumes et des prophtes,tait sans doute aussi une amulette. Comptes rendus de VAc.des inscr., juil. 1910, p. 317. Un autre feuillet, Sitzungsb.,Berlin, 1910, p. 302, expose les relations des pierres prcieusesavec les plantes et leur pouvoir magique.

    Certains princes mongols prtendaient d'ailleurs descendre(1) Les deux premires lignes sont tires d'un fragment manicho-bouddhique

    de deux feuillets, sur papier, en criture ougoure que M. von Le Coq date de795. Une autre pice au moins de la collection est du xni" sicle, Abhandl.,Berlin, 1904, p. 113. Les lignes 3 et 4 sont tires d'une amulette multicolorequi forme un tout complet pourvu que l'on commence sa lecture par le ctdonn comme le verso. Elle a t crite pour Yapgoun qui l'a rcite et elle at suspendue aux murs du temple pour tre rcite par d'autres, commeRubruq nous dit en avoir vu. Un autre feuillet, Abhandl., Berlin, 1911, t. II,159, n'est encore sans doute qu'une amulette dont il faut commencer la lecturepar le verso : < (Par) la majest du Bourkn, (par) le divin Mozak et par lesdeux lus, (par) les princesses sublimes... Aujourd'hui, dans le mois... que toutse passe sans danger, sans vexation, sans peine et sans sonci. Qu'il nous protgeet nous garde... Ce nom de Mozak est donn sept fois dans une seule pice(Ibid., t. II, D. 177) un certain Mar Amou, nomm ailleurs (Abh., 1904)disciple de Mans, et qui lutte ici avec un sorcier. Si l'pithte Mozak vient dupersan, elle signifie le matre , mais si elle est emprunte l'aramen, commeles deux mots Mar et Amou, il faudrait la rattacher au pal (ou apliel inusit)de Mj et traduire Mar Amou le victorieux ou qui donne la victoire >.'

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GUIMET. 17des rois mages, cf. Haython, cli. ii, et il n'est donc pas ton-nant que la lgende des rois mages ait joui chez les Ougoursd'une faveur particulire. On en a retrouv une rdaction,Abhandl.y Berlin, 1908, qui est encore consigne dans MarcoPolo, ch. XXX (1).Dans ces pays neufs et accueillants, chacun apportait seslivres, authentiques ou apocryphes les Bardesanites, d'aprsJe Fihrist, taient rpandus partout, avec leurs livres, dans leKhorassan et la Chine de petites glises phmres se for-maient, et trois ou quatre cents lus se runissaient pour lireles livres de Mani (Joiirn. As., t. XVIII, 1911, p. 554), commeM. Bonvalot a encore vu, non loin de l, un mollah mystique runir des Turcs qui se considraient comme une manationplus ou moins parfaite de la divinit {De Moscou en Bac-triane, Paris, 1884, p. 66-67).La peinture tait cultive aussi bien que la sculpture. Parmiles peintures que M. von Le Coq a retrouves dans la capitale desOugours, signalons celles qu'il a releves au centre de la villesur un mur d'un btiment form de trois normes picesrectangulaires entoures d'appartements vots et qui repr-sentaient d'aprs lui un ecclsiastique manichen, revtude ses robes sacerdotales et entour de son clerg habill deblanc (2). S'il n'y a pas des inscriptions qui rendent cetteinterprtation indubitable, nous prfrons voir l au centre dela ville le palais du roi dont les historiens chinois ont crit : Dans la salle d'audience du roi tait peint Ghai-Koum, roide Lou, interrogeant Kom-fucius, son sujet, sur le gouverne-ment , cf. Visdelou en app. la Bibl. orientale de d'Herbelot,p. 138 (3). Des statues et des sculptures ont t signales parMM. Ujfalvy et Chaffanjon.

    (1) M. Pelliot, qui nous a fourni cette identification, nous a appris aussi qu'unautre texte soi-disant manichen, Abh., 1911, est un fragment len turc) de Bar-laam et Josaphat.{%) Annales du Muse Guimel, Bibl. de vulgarisalion, l. XXXV. Paris, 1910,

    p: 277-278.(3) M. Griinwedel a reproduit aussi un certain nombre de dessins retrouvspar lui Idikoutschari ; cf. Abhandl., Phil.-hist. Kl., Munich, t. XXIV, i, 1906. MM. Griinwedel et von Le Coq posent trop facilement en principe que lesvtements blancs caractrisent les manichens. En Msopotamie, les Barde-

    sanites portaient des habits blancs (Prface arabe aux canons de. Nice); enOccident, tous les prtres chrtiens revtent l'aube (atfl) pour- les' offices, enOKIENT CHRTIEN. 2

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    18 REVUE DE l'orient CHRTIEN.V. La communaut nestorienne. Dans ces inscriptions,

    qui couvrent une centaine d'annes, M. Cliwolson a dit en-viron 300 pitaphes d'hommes. Sur ce nombre, il y a neufarchidiacres, vingt-deux visiteurs, quarante -six scholasti-ques, trois exgtes, deux prdicateurs, huit docteurs, quinzequi ont quelque fonction ecclsiastique et un grand nombre deprtres. La capitale de la province tait sans doute Alma-liq (lii-Baliq), que l'on identifie avec l'ancienne Kouldja, surrili, et le mtropolitain tait sans doute celui de Kachgar.A ct de noms proprement turcs, on trouve les noms usuelsde l'Ancien Testament : Mose, Aaron, Abraham, Benjamin,Isaac, Ue, David, Isae, Jrmie, zchiel, Isral, fils de Zacha-rie (III, II), 'Azari, Sara; avec les noms du Nouveau : Marc,Luc, Jean, Pierre, Simon, Thomas, Paul, Titus, Etienne, Eli-sabeth, Marie, Marthe, Tabita; et les noms syriens usuels :Bar-Saba l'interprte, Cyriaque, Diodore, Georges, Michel, Nes-torius(II,8I; 111,34, 38), Malk, Nsr, Ption, Sergis, Julitta,Julia (II, 51). Ajoutons ^^jl. et ses composs : ^cul.;..:^ (II, 17;III, 39, 48), ^03. 1... (III, 39), ^Q.->\.:>o (Jsus est roi? III, 50) et(111, 4 7) v&ojL.. ;js uxi^^v.

    Des noms abstraits deviennent des noms propres, commep>-^j, la croix; (-ieci^, la paix (II, 83); iloj-, la joie (III, 48); p^, latranquillit (II, 10); \i^^, la grce (II, 60); i-..:^^, l'aptre (II,91; III, 39); ^-.^oj, le rayon (III, 50); iiow^, le docteur, \^^oi, Ho-sanna (II, 100, 103; III, 35, 39, 48); m:, Fpiphanie (II, 20, 34);[^j3, la Pques (II, 41, 69), nom auquel on peut sans doute rat-tacher ;.ji (II, 76, 104 ; III, 18, 35, 39, 49); mais le nom le plususit est ^^J, le jene (II, 26, 43, 47, 49, 58, 70, 94 etc.).M. Chwolson rapproche aussi J-l.^Jl

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GUIMET. 19gol de Ktoun. On trouve quelquefois un nom syrien suivi d'unnom mongol, comme Jean Tbgs.Un autre nom de femme trs rpandu, iva^i^ (III, 36, 39, 47),peut se dduire de va/, fructus edidlt, genuit, et se rapprocherdu titre \.-ys>^. On le trouve souvent crit avec un o, final, peut-tre sous l'influence de l'arabe, pour souligner davantage lefminin, ^-^s^ (II, 26, 18, 56, 99; III, 10, 21, 39, 49). On trouveaussi orva.^ (II, 87).

    Les noms gographiques ou ethniques sont peu nombreux :Plusieurs personnes sont originaires d'Al-Malig (Chw.,

    II, 31, 37, 38, 41, 42; III, 47). Le priodeute Sah-Malq est filsde Georges de Tous (II, 21). Une femme se nomme Terim la chinoise (iiwl.j) (III, H)- On trouve mention de Benous, prtre ougour (io^o/ ijl^ va>cu^) (III, 24) et de Jean, vque armnien (en 1324), cette dernire inscription est en arm-nien avec rsum en syriaque. On trouve mention de o^o, j^i\sr>Szik Hindou qu'on pourrait peut-tre traduire par Szk l'Indien (III, 32; cf. III, 36). Le nom propre Trm, qui estsans doute en relation avec le nom de la principale rivire duTurkestan chinois, figure plus de quinze fois dans nos inscrip-tions (I, 16; II, 60, 77, 79, 90; III, 34, 35, 36, 39, 40, 41, 48). Ontrouve mentionne aussi (III, 39) ^^iia icoo^ qu'on devrait tra-duire Qamt de Kaskar mais, cette mtropole de la Msopo-tamie est tellement loigne que M. Chwolson traduit, avecraison, Qamt de Kasgar (1). On lit (III, 17) : u-^o^o^ y,Lp^^dio Tata, le fidle '< Mongol .Nous commenons par les sept pierres conserves au Muse

    Guimet de Paris et nous terminerons par les six qui ont tportes au Muse Guimet de Lyon, Nous les commenterons l'aide de quelques emprunts aux travaux de M. Ciiwolson (2).

    F. Nau.(i) Marco Polo crit aussi Cascar au lieu de Kasgar.{'^ M. Blochet nous signale que le mot Smnu se trouve en mongol sous les

    ('orms Shimnou et Shimnous. Il dsigne les dmons et correspond donc bienau Satan des Mazdens, supi'a, p. 14. Les Shimnous sont presque toujours asso-cis aux Erliks qui sont une classe d'esprits infernaux.

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    20 REVUE DE L ORIExNT CHRTIEN.TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE

    N 16599 (I)

    ^\i^ (3) rd-biiux* (2) Slr^ ujca(5) T^"\*UJ iui- (1) r^cicn i\A\

    cninja cuoardiTtTP (6) QOCl^

    En l'anne 1623 (1311) (8/, qui est l'anne du porc, ceciest le tombeau de plerre (9), vieillard vnrable.

    (1 ) Les pierres sont des espces de cailloux de granit rouls par le Tchouou les torrents du pays. La prsente a 39 X 26 X H centimtres de plusgrandes longueur, largeur et paisseur. Traduite par D. Chwolson, 111,18, u 66. (2) L'lif de ce mot vient la fin du mot prcdent. (3) Lesinscriptions ne donnent souvent qu'un seul lif ce mot. (4) Le oi est peine visible. (5) Ce mot est allong sur la pierre (comme c'est l'usagedans les manuscrits) pour galer cette ligne la prcdente. (6) Le sest visible, I' aussi, mais le i est trange. (7) Le c est trs visible; il.faut lire lejot. (8) 1623 des Sleucides = 1" oct. 1311 au 30 sept. 1312 denotre re, mais l'anne du porc correspond 1311. L'anne turque necommenait donc pas au l""" octobre comme l'anne grecque. (9) Cenom a ici la forme grecque Ptrs.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GULMET. 21Le nom de Pierre se retrouve dans Finscription suivante qui est l'une

    des plus toffes : Chw., I, 14; II, 55.

    *i-^ll Kj_a )ooi ,>.3l>. -^v^a-b^ jboKji ^L^S Kxiu:)1 ^ > ^ ) I n t qiv )....^ il oi^slo qjoi .oqlS. K^jbo^

    ^^kJ) v> roKj )loi^/o )j).!l3 ^cLb^ )^^^-oiJ oi.mo*^ ^\.mJ

    En l'anne 627 {1316), qui est Vanne du dragon, en turc Lou. Ceci estle tombeau de Selih, exgte clbre et professeur, et il a illumin hms lesmonastres dans la lumire; fils {de) Pierre, exgte illustre de la sagesse. Savoix rsonne {est haute) comme la trompette. (Jue Noire-Seigneur associe sonme glorieuse aux justes et aux Pres; que toute dlice {lui) soit attribue.

    N 16600(1)

    cn'\aj3 cucn(1) Dimensions : 28 x 28 X 15 cm. ; dite et traduite par Chwolson, III,

    14, n47.(2) Un second lif, omis par M. Chwolson. 'Semble tre crois survie

    premier. v

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    22 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.(2) rdxja (1) ^\f)tir^

    (4) T^vuiOal'^N l'anne 1613 (1302); ceci est le tombeau d'Isaac, pr-

    tre, VIEILLARD bni; IL A BEAUCOUP TRAVAILL POUR LA VILLE.N" IGGOl (:))

    (1) M. Chwolson a lu -jo^! Ajunk , mais le x est plutt un i., de plus,on voit un lger trait dans le vav qui autorise lire ca-, car sur cotte ins-cription le trait du milieu des aa est trs peu marqu comme on le voitaux deux lignes suivantes pour )^JuD et pour -s^. 11 faut donc lire nvm.tpour n-m .i, (2) Forme trs frquente dans ces inscriptions pour Muuu>. (3) Lire M^, comme M. Chwolson Ta dj fait. (4) M. Chwolson a lu)i^^, mais iN^yio est certain. Cette inscription n'est pas faite, commed'autres, d'un beau trait continu, mais est forme d'une suite de trous faitsavec une pointe.

    (5) Dimensions : 38 X 29 X 7 cm.; dite et traduite Chwolson, III, G,n- 3. Cf. Ibid., p. 54.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTOIUENNES DU MUSE GUIMET. 23(3) ^_r^^ (2) cnxoiir^ (i) ivum

    (5) Oflu\^^ci\^ (1) cD-iadji cucn(7) rdllTa rdnj^ (6) ^__cv^i^^r^

    (9) rsfi^cd^ (8) j2nA. u\jtoEn l'anne 1575 (1264); le rat; ceci est le tombeau de

    Georges Arkigoun, vieillard accompli; il s'appliqua beau-coup A LA prire.Au sujet de ces titres on lit. Cliw., III, 16. u" 52.

    (1) Le j est visible, le schin a la forme -..(2) M. Chwolson a lu yo^it (1564), mais la photographie qu'il donne,planche I, bien que moins lisible que la ntre, ne l'indique pas; de

    plus M. Chwolson a dj fait remarquer lui-mme que 1564 ne corres-pondait pas l'anne du rat ; la lecture 1575 est donc certaine.

    (3) C'est le nom turc du rat, en syriaque : iv^Lcii.. On remarquera surla photographie que le caf est un caf arabe ^.

    (4) M. Chwolson a imprim tort o);^^ owo). L'inscription porte bienoi^jso, tandis que sur les autres pierres on lit oiv^.

    (5) Gourgis, pour la forme grecque >m.^>Q^s^.(6) M. Chwolson a lu ^Q..^o/, mais le est certain avec le point un peu

    droite. La lettre suivante est plutt s. que 'i>. Pour avoir un sens noussupposons que c'est un > (caf arabe), comme celui de la premire ligne,qui est rest inachev. On peut voir une lgre entaille droite relie aui. par un petit trait qui justifie la lecture^. C'est donc sans doute le motpyriyo qui est peut-tre rapprocher d'Arcaon.

    (7) Par analogie avec les autres inscriptions il faut voir ici une pithte.II n'est pas possible d'y voir le mot ordinaire t-iio^opo rduit la premireet aux deux dernires lettres. Nous supposons donc que c'est un motinusit, ou une simple abrviation comme on en trouve d'autres, et qui estimpose par l'impossibilit d'crire le mot complet : j-.iottjoo.

    (8) M. Chwolson a lu yaa, mais la premire lettre est un an: on seraitport lire ^os., mais le j^ diffre tellement de celui de la ligne prcdenteque nous avons prfr y voir une lettre double et lire ^oaii> comme surd'autres pitaphes, cf. Chw., II, 91 ; III, 34.

    (9) Un trait marque le bas de la croix. Cette inscription e.st donc crite,comme nous l'avons signal, sur colonnes, la premire colonne tant gauche.

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    24 REVUE DE l'orient CHRETIEN.En l'anne i616 {1305), qui est, en turc, Vanne du serpent. Ceci est le

    tombeau de Sahrisou', archidiacre, vieillard bni, pontife accompli; il pritbeaucoup de peine pour le soin de l'glise.On lit encore, Ibid., p. 22, n 88.

    Qjoi .{.ojo Kjljl )oO( .y^ ^K,l )..^Kjl ^ KjUOJv^Q^ sxi^ '^:s> '^^cLS ^"^"^^ .)9Q.a sm ^o^^^ oi^-xoEn l'anne 1631 {1320), qui est l'anne du singe. Ceci est le tombeau de

    Georges, prcepteur {Ir.kpor.o). Il s'est donn beaucoup de jjeine pour laconstruction (vi^ est un mot turc = pierre) du ?nonastre.

    N 16602 (1)

    iu^i> (2) rdlTaivx,(1) Dimensions : 34 X 23 X 12 cm. Traduite Chwolson, III, 16, n 57.(2) Un seul lif. Les i de cette inscription, surtout le i initial suivant.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GULMET. 25

    (1) cDiJja cucnnli^x.cQ>j^(i) rsik>j^nf

    En l'anne 1618 (1307), qui est l'anne de la brebis.Ceci est le tombeau de Jrmie, fidle.

    N 16606;(2)

    (3) rC^Taivx- alrf iuxa

    caractrisent l'criture nestorienne comme de nombreux )t la lin des mots.(1) Le point sur 1' est visible sur la pierre. (2) Dimensions : 33 X26 X 10 cm. (3) Les trois premiers mots ont t assez mal gravs. Unautre graveur a ensuite repris le tout. (4) Le noun est visible sur lapierre.

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    20 REVUE DE l'orient CHRTIEN.cD'injs (1) cuoa

    CD-Xa Tli!V-i\^^ (3) rCiblal^. VLSI (2) TCnJC-CU(4) ^rC\\jar^

    En l'anne 1600. En l'anne 1635 (1324) qui est l'an-ne DU RAT. Ceci est le tombeau de Iousmid, prtre, jeuneIIOMMEJREMARQUABLE, FILS d'AqNIAN.

    N 16608 (5)

    (7) rsinivx* (6j irsf uxa(1) Ce mot est lisible sur la pierre. (2) Un trou dans la pierre paraitreprsenter le point du final. D'ailleurs ce nom est frquent. (3) Leyod est visible sur la pierre. (4) Ce nom n'est pas sur. Nous ne trouvonspas ailleurs de nom qui lui ressemble. On trouve, Chw., II, 19 et 87 :

    ^J> y^iOAa. le prtre lousmd >; II, 39 : \.\nimi ^^ol&o^ * le scholastique(colier) Iousmid ; II, 48 : )ift\v) ^^euta. le docteur Iousmid . (5) Di-mensions : 37 X 28 X 14 cm. Traduite Chw., III, 34, a 163. (6) Laboucle du ^ est visible sur la pierre. (7) Le schin est indiqu par un.simple trait, comme le font souvent les scribes des manuscrits arabes.

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GULMET. '2

    (4) ^jgSTii^ (3) rC^^a^ (2) Tdm\r^cQ-uj} cucn

    (6) X>rd!L Cl^l!73 CDU

    En l'anne 1650 (1339), qui est l'anne du livre, enTURC TeBISKAN; CECI EST LE TOMBEAU DE Sa-DiKAM, CHEF d'k-GLISE, FILS DE MaNGOU-TaS, PRTRE.On trouve aussi, II. 15; III, 19, le fidle ^^, n-> .^i va ( Mangkou-Ts) ,nom turc : Mangkou =: Mankou = Mangou i ternel ou divin, et Ts z=

    pierre. Mangou peut aussi occuper la seconde place comme dans 0^4,oa^t^io Tis-Mingkou , II, 98, et aussi dans

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    28 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

    N 16609 (1)

    (2) rsfrC^Taiu:* Slr^ vucnr^oco (4) r^uoi>o (3) ^j^a^r^

    r^acD (6) r^a^oj (5) iuxioo"\9 (8) vix- (7) TSanci^

    (1) Dimensions : 32 X 26 X 12 cm. Rsume Chw., III, 31, n^ 138.(2) L'inscription porte 4 joint au ia. Le s de ass est une simple bbuclecomme dans les documents nestoriens (manichens) rcemment dcou-

    verts. (3) Le point sur et le yod sont visibles sur la pierre. (4) Leji est visible. (5) Le schin est encore indiqu ici par un simple trait. (6) La lettre io. est mal grave. (7) Pour is^i^joi comme prcdemment. (8) Le iL est mal fait (voir ligne 1).

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GUIMET. 29(3) r^iu^cl>s (-2) uarcf (i) w^cil^ci^

    En l'anne 1649 (1339), qui est l'anne de la panthre,QUI est en turc l'anne Frs; ceci est le tombeau de laFIDLE KOUTLOUK-AWIZ.Koutlouk, mot turc qui signifie lieureux, est trs frquent dans nos ins-

    criptions. Il s'applique aux hommes et aux femmes, comme chez nousFlix et Flicie, et se trouve dtermin par un autre nom. On lit surune pierre du muse de l'Ermitage. Chw., I. p. 16 et II, p. 60 :

    .(sic) j I VI iO^ you,\.^ ^o^^od oi^sl s^oiEn l'anne 1629 (1318); cesf l'anne du cheval; ceci est le tombeau de

    la fidle Koutlouk-Tirim.Ibid., II, 88 et 71; III, 33, 42, une femme est nomme Koutlouk-Trm

    (jou.i^t) et Terim. Les deux mots ne forment qu'un nom, comme Tour-Trm, Ibid., II, 90 et Koutour-Trim, II, 79. On lit. pour un homme,II, 65 (cf. III, 16) :

    Jioi Kjui (sic) )oooio .)^^Jl ^K^lo jjboKji ^i!^ Ki ^.(sic) ) I v> cn,..v> yJLco^ ^o^^o oiV-LO ojoi

    En Vajine 1636 {1325) ; c'est Vanne du taureau; ceci est le tombeaudu fidle Koutlouk Arsln (nom d'un prtre, II, 18).On trouve aussi Koutlouk seul (pour un homme), p. 89 et Trim seul(pour un jeune homme), p. 77. Dans les deux textes syriaques prc-dents le premier caf de ;.qH

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    30 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.N 16598 (1)

    ^Kl

    (2) rd^iiui- Slr^(3) r^acD xii^Jia\ ^-Hxax

    T^ij^cu^ euxcQ-inja cucn

    rdzoxp (5) uar^ (4) ^j^aci!731 1) Cette inscription et les suivantes sont conserves au Muse Guimet

    (le Lyon. Traduite Clnv., III, 22, n 82.(2) Pour |^io^Jl.(3) Le o) et le o sont unis.(4) M. Chwolson a lu yPij. La pierre semble porter ia.(5) L'lif est joint au mot prcdent. M. Chwolson donne la lectui'ov^o/ =r 6z. M. Bouvat nous a appris quejUjt = Ouyaz signifie en turc

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    l.KS PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GUIMF:T. :>1En l'anne 1629 (1318), qui est l'anne du cheval; ceci

    EST le tombeau DE MONAN AWIZ, PRTRE.N" 16604

    ahy\lH^\j^'d

    r^-injj (1) cuoaT^ul^ (2) ^COJO

    Ceci est le tombeau de Seboulan, jeune fille.. taon y ou . cousin . On peut comparer ce mot Chw., II, 64 ol'on trouve * la fidle ^^^ \i^ (la-Qawz) . o M. Cluv. propose aussi delire Qz. Cf. III, 43 o Uol peut aussi tre mo/.

    (1) Souvent les inscriptions portent ici le fminin quand la tombe estcelle d'une femme.

    (2) M. Chwolson, III, 49, n 302, a lu j^o^; mais a. et j ne sont pascertains et le noun semble plutt un lomad. Deux autres mscriptions del'anne 1627 (1316) portent ,*^^ j^

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    32 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

    N" 16605

    (2) aJCQ rsLcLM (1) uJL(3) rc^iil^ coTjajj

    (4) ^^L'anne du serpent; ceci est le tombeau de Saliba, jeune

    FILLE.

    (1) La pierre porte nj-.. Traduite Chw., III, 42, n 234.(2) Il y a un point sous l'n qui a port M. Chwolson lire -.o,. C'est le

    dmonstratif fminin ^o, ijc, parce qu'il s'agit du tombeau d'une femme.(3) Nom syrien qui signifie croix, frquent dans nos inscriptions, II, 83;

    III, 34. II peut aussi dsigner un homme, II, 66 o il est crit l.jSaliw. On a d'ailleurs d'autres exemples de la permutation, en cette rgion,de b avec w (ou v). (4) Pour |n-H-

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    LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSE GUIMET. 33

    N 16607

    (2) j:\nr^ ^a ^^ J-^Ceci est le tombeau de Marie, jeune fille. Le nom de

    l'anne tait le buf.1) Pour IB^-H comme prcdemment.

    (2) M. Bouvat nous a traduit cette phrase turque : ^^j?) ,1 , c^l J'.'par anne, son nom, buf tait .Cette inscription et la prcdente montrent encore qu'on crivait verti-

    calement des deux cts de la croix (plutt qu'horizontalement).ORIENT CHRTIEN. 3

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    34 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.N 16650 (1)

    ,...jy, - i

    /jjl=ic7\C3

    (3) rdiTaivx- irsf (2) iuiardant^ eux* rsfa[cD] (i) ^-ucinjj

    (5) ^r^i^n^crainja cucn

    En l'anne 1650 (1339) qui est l'anne du livre, en turcTebiskan; ceci est le tombeau d'Abraham, jeune homme, filsDE Qiama(6).

    (1) Traduite Chw., III, 36, n 185.(2) Le noun, d'abord inclin comme 'an, ;i t corrig ensuite.(3) Pour ikioNjt.(4) La pierre porte ,jLiou..(5) Le caf est encore, sur la pierre, un caf arabe.(6) Qiam (au fminin Qiamt), nom syrien qui signifie la rsurrection ,

    est frquent dans nos inscriptions et correspond Anastase (et Anastasie),Chw., II, 31, 85 (Qoum), 86; III, 36. II ne semble nulle part dsignerun religieux sculier (t-ao^o v=) comme cela a eu lieu dans les premierssicles o l'on devait traduire par fils de l'alliance ou du pacte .

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    LKS pie:hrks tombales xp:storiennes du muse GuiMKT. :3.">N" 16651 (1)

    r^THOci.^ cavjai^rcr {2} rsfuxa(4) rd^oAJ^ Qoct..AlA':^ co-inja (3) cuocn

    rsf-HcvrL (.">) rc!i9l!73 \ar^nci^o (6) rd^o.^ Ta

    En l'anne 1575 (1266); le rat; ceci est le tombeau dePhilippe, visiteur, fils de Malfana, visiteur, fils de Toun-OA, visiteur.

    (1) Traduite Chw., III, 7, n" 8.(2) Toutes les autres pierres portent ^XJL^,(3) Les autres pierres portent uo).(4) La fin du mot est grave sur le ct de la pierre.(5) Malfana signifie docteur: M. Chwolson a lu Malfia, mais il lit plus

    bas Tounga et non Touiga, d'ailleurs Malfia n'a pas de sens et ne setrouve pas ailleurs.

    (6) Le noun n'est pas absolument sur; Tamg ne serait pas impossible;mais on trouve ailleurs Arslan-Tounga , Chw., II, 44. C'est la seulef(jis que nous trouvons mention du pre et du grand-pre du dfunt.

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    UNE HOMELIE DE SAINT GRGOIRE DE NYSSETRADUITE EN COPTE, ATTRIBUE A SAINT GREGOIRE

    DE NAZIANZE(Fin) (1)

    IJAe'f epOl A6 2tVIIUII^y ncon AlUaV HTAlICTOpiAecjJHOVT jjeii OV2IKCOII nm^yceiic ATcriie -fepuH(jpeTTexiiH nniprpA

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    UNE HOMLIE DE SAINT GRGOIRE DE NVSSE. 37TOTe eA'fciiH ^ujm eapoq hsox eiTeii i^-f acepKCDMiinf-RpAglC IIAHII AllirU\Tpic\p\HG XGK niOVA^CAeill HliOAleii Teqnpoeepeoic kaii beii nietoB ailATeTeiiccuT6u xe en ai tonAio'f Apieiii ,\o c^e epco-reii ueiipe

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    38 REVUE DE l'orient CHRTIEN.-fiioT lieu iJCHov IIIB6I1 lieu :ya euee nre iJKiuoeTUpOT (VUHIJ.ficateur, maintenant et toujours et dans les sicles de tous lessicles; ainsi soit-ilT

    M. Chane.

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    TABLE DES MOTS GRECSyatv. 197 R.ymi. 190 V, l9-;i R. 194, 196 V.yto- 190 R.A ru H = K(jLri. 191 y.ArCJUIJI.ecOe = vwvreffai. 196 V.AKpHBlA = xpceia. 190 V.iXl. 190 V, 191, 192, 194, 195 Y, 196 R.vdtpci. 197 V.ovYvwfft. 190 R.AMTIAenil = vTiXYetv. 193 VnffToXo;. 190 R.iz^fi. 191 V.apxeoC = pxa?- 190 RpyiQ. 197 R.pffavo;. 196 V, 192 R.Pio. 194 V.yaiio. 192 V, 194.Ycxp. 192 V, 194 V, 196 R, 197.Yve. 193 V.ylvEdi;. 190 R.Yvo;. 195.

    AIATHUA = iaffTTitia. 190 V.AIHKIUA, AIHPIUA = inywoi- 190 R, 192, 193 R, 194 VAIK6U3C = 3ixatw;. 191.AOKIU(XX,lll = Soxtfieiv. 190 V, 192 R.8wpa. 191 R.Swpei. 193 V.vo;. 190 V, 194.euepriA = vlpyeia. 191 R.euepriU = vEpyev. 190 V.ittffxoTto;. 190 R.MYpdto;. 197 R.

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    40 REVUE DE l'orient CHRTIEN.esoXYO. 190 R.eeujpiu = ewpev. 190 R.OvffCa. 193 V.IffTopia. 190 R, 191 R, 197 R.ITA = Eita. .196 y.x'v. 197 V.xopTtd. 195 V.xxa. 197 V.KG = xat. 196 R.KeA6TIII = XEXeetv. 193 V.Kenep = xa-Ttep. 194 V.KAATOC = xXoo;. 195 R.xot-wv. 192 V, 194 V-ep-KtOAiii = xwXEiv. 195 V, 197 V.XajXTri;. 194 R.Xyo!;. 190 R,XoiTidv. 191 V, 196 V.(lYina. 192 R.[lXtaxa. 197 V.LiereiieTOII = (xr) yvoiro. 194 R.ixovoyevri, 6;. 192 V, 193, 194 V, 198 R.UTCTepiOll = -jiudTrjpiov. 194 V.vpio. 191 R.o. 194 V, 196 R.nAAIllOM = nXiv OU- 196 R.TcvTw. 190 V, 192, 193 R, 195.TraTptapxn. 199 R, 192, 196 V.nipAl^lll = ueipstv. 192.nipACUOG= 7ttpa(7ix6;. 192, 1%.TtXr.v. 191 R, 107 V.nuA = 7:v(ji,a. 198 R.Ttp^t. 197 V.ep- ripe ni = pueu 195 V, 198 R.npOKOnTIII = itpoxrtTEiv. 191 V.npoTpeniM = TtpoTpsTtEtv. 190 R.nof-fiTTiz. 196 V.npOZepeciC = npoaiptmz. 197 V.ao

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    TABLE DES MOTS GRECS. 41

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    ESSAI DE VUL&RISTION DES HOMLIESMTRIQUES

    DE JACQUES DE SAROUG, VQUE DE BATNANEN MSOPOTAMIE (451-521) (1)

    Par Jacques Babakhan.

    Et Sina trembla, transportant sur sa crteL'universel Gant, l'omnipotent Athlte!Fume, ombre et brouillard la cime environnant,Prouvrent qu'tait l l'tre ign maintenant.Et le feu ravageur, en fondant chaque roche,Confirma flamboyant que la Flamme tait proche !A travers mille clairs, la foudre, chaque Hbreu,La Prsence y clama tout entire de Dieu !Et la nue, englobant Sina sous son ampleTenture, au Tout-Puissant servit d'clatant Temple.Chaque nuage y vint, en bandeau, tour tourFormer enceinte close au Nuptial Sjour!En son honneur l'azur, pour lampe et luminaire,Satura de rayons le sein de l'atmosphre.Authentique en tous points se fit cet apparat,Pour que d'Abram la Fille en sa foi demeurt !Et, tout en Le croyant descendu l pour elle,Elle se fit un veau, l'adultre rebelle !Mais son vice, aujourd'hui, n'est point notre objectifNous traiterons ailleurs de son instinct lascif.Mon discours entam roulant sur la DescenteDu Trs-Haut sur Sina, marchons-y sans attente !

    Quand le Redoutable eut, au haut du Mont, lui,Mose alla l'pouse amener prs de Lui.(1) Voy. ROC, 1912, p. 410.

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    ESSAI DE VULGARISATION DES HOMLIES MTRIQUES. 13Voulant alors sortir, elle se sentit lasse !Essayant de marcher, elle resta sur plac !Tremblante, pouvante, en proie la stupeur.Humble, craintive, lourde, et toute sa torpeur,Apathique, perdue, atterre, immobile,Silencieuse, teinte, amollie et dbile.Elle se sentit prise et livre au trpas,Sans mme avoir encor tent le premier pas !Les clameurs, les clairs, la foudre et le tonnerre.Tout l'pouvanta, tout augmenta sa misre!Pour elle en vain l'Epoux s'exprima saintement.Elle ne voulut point l'entendre aimablement : Parle-moi, doux Mose! alors .soupira-t-elle, Car la voix du Seigneur m'est une voix mortelle ! Pour l'Epouse adultre, un aussi saint pouxNe pouvait avoir un ton suffisamment doux !Pour les gots dpravs de l'impure Promise,La fureur orgiaque tait bien plus exquise !Et faisant fi de tout maintien chaste et tournantLe dos au trop pudique Epoux des cieux venant,La lche supplia Mose le prophteD'tre, auprs du Trs-Haut, son unique interprte !C'est qu' Mose tte elle savait tenir !De Sina ne pouvant les orages souffrir.Pour rsister au feu, se sentant peu robuste,A Mose elle dit : Parle-moi, toi, mon juste! Oh! c'est qu'elle savait que, mme maltrait,Il serait endurant et bien moins redout.Elle eut recours lui pour mieux rester mutine,Rebelle et subversive en pleine indiscipline !Voyant que de Sina la tonnante clameurNe la tolrerait parjure ni d'humeurMassacrante, elle fit, en sa rage, MoseAppel intress pour que, dans sa tratrise.Elle pt, au besoin, pour ne point lui cder,A sa suppression sans phrases procder!Le Lion rugissant l'ayant nettement miseEn droute, elle en vint au doux agneau-Mose !Par l'aigle en chec mis, le faucon dpitS'en prend l'oisillon dans ses serres jet !A la Voix branlant les monts faisant la sourde.De Mose elle aima la langue presque lourde !Le cor qui rsonnait au sommet du znith

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    44 REVUE DE l'orient CHRTIEN.L'mut trop et d'un Bgue amne elle s'prit !Non que Mose ft chri par la mgre :Elle s'en servait pour son Dieu se soustraire !Entendant son poux hautement l'engagerA rompre en visire avec tout tranger,Elle en fut suffoque et, pour fuir la Voix sainte,Au Prophte elle dit, en sa sournoise feinte,Dguisant mal l'instinct corrompu de son cur : Doux Mose, sois seul mon interlocuteur! Sans nul arrire-plan, pareille dpraveSe ft-elle devant son Epoux esquive?Elle ne se ft point drobe l'pouxSi son front l'autrui n'avait fait les yeux doux (1) ! !Et-elle mieux aim, si peu qu'elle ft nette,Son Matre ddaigner pour plaire son Prophte ?Et-elle refus d'admirer sa splendeurSi son cur n'et battu pour quelque suborneur?Chaste, elle et rendu, certe, un clatant hommageA son seul Prtendant et got son langage!Et si pure elle tait, devant le Saint pourquoiSe laissa-t-elle choir dans un honteux moi?Si donc elle en rougit et comparut trange.C'est qu'elle se vautrait coup sr dans la fange !Oyant sonner l'heure o vite tout mariSur le compte est de son pouse difi,En faisant signe son Tuteur et timore,Elle lui confessa qu'elle tait dflore ! !De la sorte agissant, elle gardait l'espoirD'touffer sans grand bruit son adultre noir ! Parle-moi, toi seul, modeste, lui dit-elle.Que Dieu cesse ses voix, car j'en tremble et chancelle! Pour la calmer et la rassurer, son TuteurDit :

    Dieu t'prouve, Enfant. Courage! Sois sans peur!Le temps de faire un pacte et vers sa sublime aireDieu va voler et son tonnerre va se taire !Viens voir l'Epoux que j'ai l'honneur de t'offrir, moi.Sa Prsence en impose la Terre en moi !Il est sans gal en gloire, comme en puissance.Ne te drobe point sa magnificence !Contracte une absolue alliance avec Lui !C'est pour un tel trait qu'il te vient aujourd'hui !

    (1) Si elle ne lanait pas son il sur les trangers ."p-paj \vi icoi pi p oyLl is\

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    ESSAI DE VULGARISATION DES HOMLIES MTRIQUES. 45Que ne me fasse affront, Fille, ton attitude!Souviens-toi que toujours de ma sollicitude(Et je prends ta cruelle Egypte pour tmoin)Te suivit pas pas le plus paternel soin !

    Le tremblement saisit toute la SynagogueQu'encourage Mose, inspir pdagogue.Sina fume et son faite est tout incandescent,Le Trs-Haut au sommet triomphe en Tout-Puissant!Le tumulte est son comble, les phnomnesEmplissent l'horizon de surprenantes scnes :L'lment nbuleux qu'enfle le firmament,Tonne, gronde et crpite avec acharnement!Les troupes sont en rangs, les rgiments en file:Chaque cohorte avec gloire, au ciel, se profile!Par milliers concentrs, leurs essaims cercle fontImmense, tournoyant dans un ordre profond!Le Sanctus sraphique aux battements des ailesDes Chrubins joint ses notes sacramentelles !Adore en frmissant l'entier tat-MajorArchanglique et chaque ange prend son essor !Vision tonnante, image merveilleuse.Habitacle cach, cime mystrieuse !Ombre en plan, mont en feu. vacarme en carillon,tincelles au vol, flammes en tourbillon!Splendeur en apoge, ouragan en furie !poux altier, Parrain humble. pouse fltrie!

    L'asile nuptial irradie et, l-haut.L'arc de triomphe clate exempt de tout dfaut!Clestes invits et terrestres convives,P'ils du suprme azur et gens des basses rives,Les htes sont assis et l'extase et l'entraniGagnent les Univers, la Noce bat son plein Mais la Tare aspire dserter la fte ! !

    Le Notaire est debout : plume en main, il s'apprteA signer le Contrat engageant SabaothA dormer l'Univers l'pouse pour dot!(0 cadeau nuptial, inespr, sublime!)Mais la Fille d'Abram que le vice envenimeRepousse cet poux, son geste et ses cadeaux,Pour rester la compagne intime de ses veaux !

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    46 REVUE DE l'orient CHRTIEN..

    Banderoles de flamme, oriflammes tnuesFlottent autour du Mont, qu'environnent les nues !Voici, resplendissants, d'tincelles brods,Les habits que l'poux pour elle a commands !De trousseaux flamboyants s'emplit la nuptialeChambre, o, toute de feu, la couchette s'tale,Inaccessible asile et qu'intangible cltVne tenture faite au mtier du Trs-Haut!Du dehors le cuirasse un nbuleux systme,lment terne, pais, sans rsistance extrme.Que balance le vent tout exprs, dessein.Pour que puisse entrevoir la Synagogue enfinL'clat amoncel derrire cette trame !Le fluide au dedans, sur la cime la flamme!Au dehors moins lger, l'air, en sa dense ampleur,L'environne, en planant au ciel en son honneur!La Gloire sige au fond d'un enclos de nuage !Telle quelle, invisible; ostensible en image.Le nuage, en son sein, concentre la Splendeur,N'en tamisant, pour l'il, qu'une infime lueur!De ses pans la Clart bienheureuse s'chappe.Par bonds intermittents, effet qui charme et frappeQuand la Splendeur afflue et cherche dvaler,Le nuage a tt fait de la dissimuler!Sina fume et va fondre sa lourde masse,Mais le bras Crateur l'affermit sur sa place !Quand la Gloire tend ruisseler sur le sol.Le nuage aussitt en arrte le vol !Sur le point d'clater, elle se dissimule.Pour que le spectateur pour la voirencor brle!Et cette vision laconique en dit longSur la Sublimit qui se condense au fond!Lorsque travers la nue son reflet vagabonde,Le peuple en effroi craint qu'il n'embrase le monde !On la voit travers le masque nbuleuxEt l'on constate son dclin miraculeux !La chose au loin cache est la chose envie :La Gloire au sommet prend pour voile une nue !La vapeur emplit l'air, y signalant le Feu:Pour temprer la Flamme, entre la Nue en jeu.L'explosion des bruits retentit en trompette :Le Mont trbuche et sent qu'on lui force la crte !

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    ESSAI DE VULGARISATION DES HOMELIES METRIQUES. 17Le brouillard, qui contient la Hamme, s'largitFoyer du Feu Vivant, Sina craque et rugit!

    Tous les clestes churs, dans un lan mystique,Clamrent : Le Trs-Haut est l, c'est authentique ! Chaque tre, que ce fait imposant consterna,Proclama : Certes, Dieu plane dessus Sina ! Dmusel, dans un choc extraordinaire,Pour cette circonstance, au sommet, le tonnerreParut l'Univers gronder : Oui, quant moi, J'afBrme qu'ici rgne en personne ton Roi! Les accents du clairon, l-haut, avec emphaseRetentirent, jetant leur appel vers la base,Pour que la Terre, oyant leur hjTnne l'unisson,Accourt adorer son Matre avec frisson !L'anglique concert vibra tout dans la nue,La Gloire tant au fond du brouillard contenue.Et lorsqu'une tincelle allait en merger,Elle refluait, pour ne point tout submerger!Lorsque la flamme allait tout Sina dtruire.Le nuage tait l, pour son champ circonscrire !Quand, en haut du brasier, s'levait promptementUne vague brlante, immdiatementL'air tendre, en sa fracheur, en absorbait la lame!La nue au dehors, l'intrieur la flamme.Afin que le froid pt temprer la chaleur!Flamboyant sur le Mont, l'imposante SplendeurSe voilait, s'clipsait, de peur que, trop visible,Son masque n'clatt immensment terrible !Dans le pan de la nue, ample et volumineux.tait pris, enclav, fig, le lumineuxCentre de la clart, de peur que, de son aire.Son flot ne dbordt pour envahir la Terre !

    Des anges la clameur partait de ce Buisson,Comme un bruit d'Ocan, vaste sous l'horizon!Au fond de la brume, o se tenait leur phalange,Faisait le tour du Mont leur symphonie trange !lis jubilaient l'ombre et proches et distants.Voils aux yeux mais pour l'oreille palpitants !Bien que trop nain, Sina se chargea du Colosse!

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    48 REVUE DE l'orient CHRTIEN.S'il et pu fuir, comme il se ft montr vloce ! !11 tremblait et ses rocs, en leur convulsion,Alimentaient la flamme en sa combustion.

    Les anges, en extase autour de son pinacle,Voyaient voluer le Trs-Haut, miracle!Tandis qu'il n'avait point des cieux quitt le sein !Et d'allgresse empli, d'enthousiasme plein.Leur groupe reconnut pour privilge insigneL'honneur d'avoir t dsign comme digneD'escorter Dieu vers les terrestres se rendant!Les churs rests en haut n'taient pas, cependant,En tant que familiers de la cleste cime,Moins superbes que ceux descendus vers l'abme :Ceux-ci croyaient prsent en son ciel l'Infini,Ceux-l le supposaient sur le mont Sina!Les uns guettaient son Char, pour contempler l'Immense,Les autres sur Sina recherchaient sa Prsence!Se drobant leur double division,L'Invisible chappait l'observationDe ceux de l'Empyre et de ceux de l'Espace !Ceux-ci voyaient du Mont se consumer la masse.Ceux-l fixaient son Char aurol d'clat!

    Sa prsence n'clate, en son abscons tat.Nulle part, en dehors de son propre Mystre,A moins que ce ne soit, par image, la Terre.Il ne se rend visible indubitablement :Pour Lui point de voyage! aucun dplacement!De quel point vers quel point faut-il qu'il se transfre,Lui l'Espace en lequel tout tient, tout s'agglomre?11 est sur la Montagne, au ciel, en tous milieux.Sur le Char et dedans le Buisson radieux!Sur la cime apparut sa flamboyante Image,Lorsque, prodigieux et suprme apanage!Il vint proposer au terrestre genre humainD'tre son alli, par un sublime hymen!Ce fut donc pour l'Enfant d'Abram le patriarcheQue, mettant sur Sina ses prodiges en marche,L'ombre du Tout-Puissant splendide clbraSa noce, en pousant la Fille de Sara!Son bras soutint Sina, son porteur symbolique,Tel le porte en triomphe un lan sraphique !Tout ce que l'Univers encercle en ses confins

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    ESSAI DE VULGARISATION DES HOMLIES MTRIQUES. 49Dpendant du pouvoir de ses sublimes mains !Ce fut donc pour le bien qu'accourut sa clmenceEntourer Sina de sa magnificence.Son masque fulgurant sur la montagne luit,Pour qu'en le voyant tel, l'pouse le suivt.Mais, lorsqu'elle apparut devant Lui, l'impudiqueS'en dtourna, fuyant toute sa dogmatique.Mose, l'invitant au calme, enfin lui dit : D'un court instant encore. Enfant, fais-moi crdit!Laisse qu'un Trait soit fait ton avantage !Puis l'Kpoux reprendra son vol vers son rivage!

    L'habitacle brlait merveilleux sur le Mont.Quand le Seigneur somma Mose au noble frontD'y venir, d'avancer jusques en sa Prsence.La Voix sainte, jouant, alerte en l'occurrence,Rle de satellite, explosa, pour frayer,A travers le nuage, au Prophte un sentier.Afin que, sans entrave et sans trop gauche allure,11 entrt son Trait complter et conclure.Mose, dans la nue, avanant vers son Dieu,La Voix vint le guider, travers flamme et feu,Otant de devant lui bandeau, flamme, accessoire.Pour que, dans son lieu mme et dans toute sa gloire.11 entrt contempler, tel quel, l'poux divin!L'Ordre sortit lui faire, en la nue, un chemin.Afin que la splendeur sublime, auguste, uniqueNe le jett du haut du Mont en la panique.Mose pntra jusques dans le SalonDu Royal Fianc pour L'entendre et, selonSes ordres, Lui mener l'pouse en sa Prsence.II entra consulter Dieu, puis de l'audienceIl sortit, apportant ce Message formel :L'Epouse tait admise au seuil de l'ternel,Afin d'entendre, avec esprit de discipline.De la Maison de Dieu l'intgrale doctrine.Comme impure elle tait, le crmonialNe l'admit point au sein du Sjour Nuptial !Elle vint du dehors couter avec crainteLa leon de l'poux et sa volont sainte.Et du nuage alors l'Oracle retentit.Annonant qu'un Trait devait, sans contredit,

    ORIENT CHRTIEN.

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    50 REVUE DE l'orient CHRTIEN.Au culte du Trs-Haut lier la Synagogue.Et prludant de suite aux traits du Dcalogue.L'Onicle se fit net, juste, clair, vhment!De nul rude statut, d'aucun dur rglementNe voulant l'accabler, 11 lui donna, pour guide,Des lois d'une observance aise et non rigide.Les idoles II lui dfendit de servir,Pour que rien ne la put son culte ravir.11 l'avertit aussi, par sa parole franche.Qu'tant le Dieu jaloux. Dieu vengeur, sa revancheSe ferait ft-ce aprs des sicles venir Contre ses offenseurs terriblement sentir !11 lui posa sur la route de la justiceDix tapes, au bout desquelles l'exerciceDevait droit la mener au Royaume des cieux !Il fixa sur son front un flambeau radieuxEt mit devant ses pas, d'un geste trs amne,De ses commandements l'intgrale dizaine,Afin que de sa Loi la splendide clartSa marche illumint dans la pure quit !Peine inutile! arguant, pour elle, trop austreCe code et s'avouant inapte s'y parfaire,La dmente brava tout l'impressionnantSpectacle dploy sur Sina tonnant !

    Dieu parle et la Montagne en frmit d'pouvante ;La pompe sur son front se dvoile gante !Et du Seigneur la Voix articule des sonsTels, que le peuple en a des transes, des frissons !Le tonnerre rugit, l'clair vole et serpente ;Et sa moindre lueur brasier immense enfanteFlamboyant et marqu de prodiges, le sonDe l'Oracle leur fait redoutable leon !Par l'organe du feu, majestueuse boucheDont le verbe scand n'admet nulle retouche,Il martle l'accent de ses commandements!Dans une langue dont les moindres lmentsOnt de la foudre la dvorante tincelle,11 dicte sa Parole authentique, ternelle!

    Le brasiei", sur la cime, un son de fifre met :

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    ESSAI DE VULGARISATION DES HOMELIES .METRIQUES.Le feu crpite et chante au-dessus du sommet !De l'immense tre explose un orchestre, o la flammeRonfle un air d'ouragan, monte une monstre gamme!Solennel est l'instant : Dieu promulgue sa Loi !Le Devoir est dict; mais l'Epouse, en moi.Rebelle au frein moral, en l'ultime minute.Se refuse l'poux, sou Pacte elle rfute!

    Que me saisit, ici, dans sa navet.Que me subjugue, ici, dans sa simplicit.Le rle de l'glise l'innocente allureEt force ma voix rompre sa boursouflure !Encor qu'inachev, qu'aujourd'hui prenne finCe thme, o l'ordre veut prendre un autre chemin !Trop vaste tant Sina, l'intellect le relchePour, aprs un repos, y reprendre sa tche!Pour le cours abrger de mon verbe tendu,Sur ma bouclie un index s'applique suspendu.Des faits mystrieux clturons le chapitre :Nul mortel n'en tant le juge ni l'arbitre!Je vois que, loin d'avoir mon sujet puis,Ma muse a, sur Sina, ses deux ailes bris!Le thme tant ardu, la raison y chancelle :Qu'elle reprenne haleine, afin qu'elle s'attelleAu labeur d'un discours moins rude, moins scabreux!Les comparer l'une l'autre, serait-ce heureux?J'entends : l'glise cette ingrate Isralite !Non, le rcit de ses faits et gestes m'inviteA n'y plus insister, or je termine ainsi :Celle-l, pour son Dieu, n'eut pas un seul merci :En pleine apothose, elle resta parjure !En sa misre, sut celle-ci, chaste et pure.Suivre le Fils et Lui fidle demeurer !Sans L'avoir jamais vu d'archanges s'entourer,Sans L'avoir contempl sur une cime en fte,Sans jubilation cleste, sans trompette,Elle a su recevoir le Christ bras ouverts !Sans lui clamer, des cieux, ses prceptes diversDu trfond d'un nuage embrasant l'atmosphre,Sans mettre en mouvement foudre, clair, feu, tonnerre.Sans l'abme branler, sans troubler l'horizon,Sans habitacle ign, sans fumante maison,

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    52 REVUE DE l'orient CHRETIEN.Sans gte blouissant hiss sur un cratre,Le Fils du Tout-Puissant est descendu sur Terre.Et, dans des langes mis, en pleine humilit.Il a ravi l'glise et notre Humanit !Il eut faim, soif, sommeil. Il fut dans l'indigence!Il fut sujet plus d'une rude souffrance :prouv par Satan, au sauvage dsert,Nomm Chef des dmons . de sarcasmes couvert!De toutes parts, pris pour un sujet de scandale.Du blme subissant l'aveuglante rafale !Honni d'avoir pris part au repas des pcheurs,Pris pour vil publicain, in.sult par ailleurs !Somm d'offrir tribut au roi, comme une dette,Priv du moindre coin pour y poser sa tte !N'ayant pour triomphal coursier qu'un simple non,Avec sa nudit pour tout caparaon !A l'instar d'un valet, prenant un linge et, preste,Lavant les pieds ptris d'argile par son Geste !Vendu par ceux qu'il mit en son intimit,Reni par les siens, malgr leur loyaut !Comme un vrai meurtrier, tran dans le prtoire,Contraint de subir un long interrogatoire !A la colonne, comme au pilori, clou!Sous drisoire habit, de force coups rou !Prsentant son front la couronne d'pine !Soufflet, puis oyant : Qui t'a frapp? Devine! Trbuchant et tombant sous sa pesante Croix,Tendant aux clous ses mains et ses pieds la fois !Voyant ses vtements tomber, par un tirageAu sort, entre des mains avides de pillage !Sur une ponge, humant le vinaigre et le fiel,Pour calmer de sa soif le supplice cruel!Oifrant son ct, pour y tailler large brche.Aux assauts d'une lance la pointe revche !De baume et d'un linceul et d'un tombeau mun-i.Et pourhntt, panni nous, tout jamais bni!Tel II est apparu le Christ son glise!N'importe ! elle a vu juste, en sa sagesse exquiseEt, pour Lui, repoussant idoles et faux dieux,Elle reste l'pouse au nimbe radieux !

    (i4 suivre.)

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    L VERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIREDE JEAN LE PETIT

    (Suite) (1)

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    54 REVUE DE l'orient CHRTIEN.

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    LA VERSION SYRtAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 00

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    LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 50

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    LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 61S^^^ ;q-w.jo jLxskj ..)Li.i/ ^i. 2laV; ^^oi 1q^ cl^o ,^oioK.*/

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