OWONA NGUINI La Guerre Urbaine en Afrique_Old1

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LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME CONFLICTUALITE ASYMETRIQUE : DEFIS CONFLICTUALITE ASYMETRIQUE : DEFIS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELS D’UNE DYNAMIQUE DE VIOLENCE D’UNE DYNAMIQUE DE VIOLENCE RETICULAIRE RETICULAIRE Dr Mathias Eric OWONA NGUINI Dr Mathias Eric OWONA NGUINI

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LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME CONFLICTUALITE COMME CONFLICTUALITE

ASYMETRIQUE : DEFIS STRATEGIQUES ASYMETRIQUE : DEFIS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELS D’UNE DYNAMIQUE ET OPERATIONNELS D’UNE DYNAMIQUE

DE VIOLENCE RETICULAIREDE VIOLENCE RETICULAIRE

Dr Mathias Eric OWONA NGUINI Dr Mathias Eric OWONA NGUINI

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Introduction

I- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME PROBLÉMATIQUE POST-TERRITORIALE ET THÉMATIQUE PRO-RÉTICULAIRE DE CONFLICTUALITÉ : UN DÉFI A LA RATIONALITÉ STRATÉGIQUE CLAUSEWITZIENNE

A - UNE BELLIGÉRANCE MARQUÉE PAR LA RUPTURE DE SYMÉTRIE POLITIQUE

1- La guerre urbaine comme guerre entre unités étatiques et unités extra-étatiques

2- La guerre urbaine comme pratique combattante en situation de souveraineté multiple.

PLAN DE L’EXPOSE

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B- UNE BELLIGÉRENCE MODELÉE PAR LA RUPTURE DE SYMÉTRIE STRATÉGIQUE

1- La guerre urbaine comme pratique combattante du faible au fort

2- La guerre urbaine comme activité belligérante du fort au faible

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II- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME II- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME AXIOMATIQUE POSTWESTPHALIENNE ET AXIOMATIQUE POSTWESTPHALIENNE ET PRAGMATIQUE ONDULATOIRE DE CONFLICTUALITE : PRAGMATIQUE ONDULATOIRE DE CONFLICTUALITE : UN DEFI A LA RATIONALITE TACTIQUE UN DEFI A LA RATIONALITE TACTIQUE CLAUSEWITZIENNECLAUSEWITZIENNE

A- UNE BELLIGÉRENCE AFFECTÉE PAR L’IRRÉGULARITE POLITICO-MILITAIRE

1- La guerre urbaine comme guerre réseau-centrée peu gouvernable par le code juridico-politique westphalien

2- La guerre urbaine comme guerre réseau-centrée donnant lieu à une conflictualité déterritorialisée

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1- Une guerre urbaine comme conflictualité réseau-centré et violence de décivilisation de la ville par le faible

2- Une guerre urbaine comme combat réseau-centré générateur d’une violence de décivilisation de la ville par le fort

B- UNE BELLIGÉRENCE MINÉE PAR L’IRRÉGULARITÉ B- UNE BELLIGÉRENCE MINÉE PAR L’IRRÉGULARITÉ MILITARO-SÉCURITAIREMILITARO-SÉCURITAIRE

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ConclusionConclusion

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IntroductionIntroduction

• Définition de La guerre urbaine • La guerre dans les villes comme pratique stratégique inscrite à

travers l’histoire.• Les répertoires historiques d’action en matière de guerre urbaine • La vieille accoutumance de l’Afrique à la poliorcétique.• La guerre urbaine dans la temporalité stratégique.. • Spécificité de la guerre urbaine• L’historicité transétatique, post-étatique, méta-étatique ou supra-

étatique de la guerre.• L’intérêt d’une analyse de la guerre en ville / dans la ville / à travers

la ville • Le lien pertinent entre guerre urbaine et violences asymétriques dans

le temps global-néolibéral et global-libidolibérales • L’avènement de la belligérence urbaine en contexte global dans

l’Afrique stratégique de l’après-guerre froide

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I- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME I- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME PROBLÉMATIQUE POST-TERRITORIALE ET THÉMATIQUE PROBLÉMATIQUE POST-TERRITORIALE ET THÉMATIQUE PRO-RÉTICULAIRE DE CONFLICTUALITÉ : UN DÉFI A LA PRO-RÉTICULAIRE DE CONFLICTUALITÉ : UN DÉFI A LA RATIONALITÉ STRATÉGIQUE CLAUSEWITZIENNERATIONALITÉ STRATÉGIQUE CLAUSEWITZIENNE

Le rapport de cette pratique urbaine de l’affrontement guerrier avec les transformations globales et globalitaires de la guerre mettant en cause et/ou en crise les régimes et registres westphaliens et clausewitziens du combat en raison de l’expansion des turbulences guerrières d’après-guerre froide

A- Une belligérance marquée par la rupture de symétrie politique

Une guerre urbaine déconnectée et découplée d’une logique et d’une physique interétatiques marquée par la prévalence des souverains étatiques comme centres de gravité politique engageant souvent des luttes corpusculaires.

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1- La guerre urbaine comme guerre entre unités étatiques 1- La guerre urbaine comme guerre entre unités étatiques et unités extra-étatiqueset unités extra-étatiques

• . Le caractère béhémothique/bekamotique des guerres urbaines opposant des groupes étatiques centralisés ou centralistes et des groupes sub-étatiques et trans-étatiques (Brazzaville 1-1993 : Forces gouvernementales versus NINJAS ; Abidjan 1-2002 : FANCI contre Forces Nouvelles).

• . L’inscription de la guerre urbaine dans le cadre de la guerre intérieure ou guerre civile dans une logique de multiplication de factions principautaires i.e de groupes politico-militaires (Ndjamena,1991 ;FAT contre milices du MPS)

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2- La guerre urbaine comme pratique combattante en 2- La guerre urbaine comme pratique combattante en situation de souveraineté multiple.situation de souveraineté multiple.

• L’expression de la guerre urbaine comme module combattant d’une crise de souveraineté entraînant l’ébranlement de Léviathans déjà boiteux [Thomas Callaghy] (Mogadiscio 1 : 1990-1992 : guerres entre factions militaro-claniques).

• La guerre urbaine comme lieu de fragmentation et de récession de la souveraineté [Achille Mbembe](Bangui 1,1996 :mutineries FACA), Bangui 2,1999 : nouvelles mutineries FACA ; Bangui 3 ,2003 :renversement du régime Patassé par le groupe politico-militaire du Général Bozizé)

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B- UNE BELLIGERENCE MODELEE PAR LA RUPTURE B- UNE BELLIGERENCE MODELEE PAR LA RUPTURE DE SYMETRIE STRATEGIQUEDE SYMETRIE STRATEGIQUE

• La guerre urbaine posée en dynamique sécuritaire-militaire basée sur des réseaux et sur l’essaimage combattant comme processus de désétatisation partielle ou complète des processus de belligérence.

• 1- La guerre urbaine comme pratique combattante du faible au fort• .. La mobilisation de groupes extra-étatiques de puissance (factions claniques/factions

seigneuriales ;ligues fanatiques et prosélytes) contre les unités militaires étatiques à travers une conflictualité de réseau en milieu urbain (Abidjan 3,2011 : Commando Invisible versus FDS ; Bangui 4,2013 : (action de la coalition Séléka contre les FACA) ;Gao 1 et Kidal 1 ,2012-2013 :MNLA contre les Forces Armées Maliennes ) ;Mogadiscio,2 ,1993 :US Army dans Restore Hope contre milices du Général Aïdid).

• .. L’affrontement par des actes de guerres anarchiques entre factions claniques contre factions seigneuriales (Brazzaville,2 : 1997 : Ninjas + Cocoyes +Aubevillois contre Cobras) avec une dissémination de la violence.

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L’attention au recours à la supériorité technologique et nomologique dans le cas de l’asymétrie pro-dissymétrie en vue de canaliser la dangérosité du faible par le fort s’appuyant sur une stratégie de contre-guerre irrégulière ; Avbidjan 3,2011 : Forces licorne contre FPS ou Abidjan 1,2011;Ndjamena,2008 ; forces gouvernementales FAT_contre rebelles en 2008.Le regard pour l’asymétrie lourde du fort au faible liée à une importante disproportion capacitaire et logistique entre les protagonistes engagées dans l’urbanisation d’une guerre irrégulière (appel à des forces spéciales, mobilisation importante au renseignement satellitaire ,à la reconnaissance par drone ou à la « human intelligence » et déploiement de capacités aéromobiles à haute intensité intersection, utilisation de la supériorité aérienne exclusive aéroportée ou héliportée ;, Gao 2 et Kidal 2,2013 : Forces françaises de l’Opération Serval contre djihadistes d’AQMI ?d’Ansar Eddine ou du MUJAO)

2- La guerre urbaine comme activité belligérante du fort au faible

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La guerre urbaine posée en configuration réticulaire, réseau centrée et rhizomatique de combat donnant lieu à de nouvelles pratiques d’affrontement..

A- UNE BELLIGERENCE AFFECTEE PAR L’IRREGULARITE POLITICO-MILITAIRE

La guerre urbaine posée comme guerre réseau centrée correspondant à une conflictualité déloyale et irrégulière se déployant en dehors de la grammaire westphalienne de la conflictualité lié au droit international public comme normativité statocentrique.

II- II- LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME LA GUERRE URBAINE EN AFRIQUE COMME AXIOMATIQUE POSTWESTPHALIENNE ET PRAGMATIQUE AXIOMATIQUE POSTWESTPHALIENNE ET PRAGMATIQUE ONDULATOIRE DE CONFLICTUALITE : UN DEFI A LA ONDULATOIRE DE CONFLICTUALITE : UN DEFI A LA RATIONALITE TACTIQUE CLAUSEWITZIENNERATIONALITE TACTIQUE CLAUSEWITZIENNE

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1- La guerre urbaine comme guerre réseau-centrée peu gouvernable par le code juridico-politique westphalien

La présentation des guerres urbaines en contexte de conflictualité réseaucentrée comme essaimages politico-militaires donnant lieu à une « guerre irrégulière » [Gérard Chaliand] et ne comportant pas une reconnaissance du droit westphalien des conflits armés (Kigali 1, 1990-1993 : FAR contre APR-FPR ;Kigali 2 ; 1994 : FAR contre FPR et milices Interhamwe).

Le déploiement et le développement des guerres urbaines en contexte réseau-centré des conflits d’anarchie hobbesienne avec une logique de guerre, au sein d’ « Etats fantômes »[Patrick Quantin ; William Reno] (Brazzaville,1 : 1994 ; Brazzzaville 2, 1997 ; (Gao et Kidal 1 et 2 , 2012-2013).

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2- La guerre urbaine comme guerre réseau-centrée donnant lieu à une conflictualité déterritorialisée

Une logique de conflictualité anarchique [Robert Kaplan] associée à des situations d’effondrement de la souveraineté avec des « Collapsed States » [William Zartmann]) ou de « Failed States » [William Reno] ; Mogadiscio, 2 et 3 , 2000 et 2008 ;milices Shebab contre Forces IGD).

La milicianisation profuse de la conflictualité urbaine réseaucentré avec une dynamique d’explosion et d’expansion béhémothiques (Abidjan 4 et Abidjan 5, 2011 : affrontement ondulatoire FDS-FRCI-Patriotes-Dozos-Licorne-ONUCI).

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B- UNE BELLIGERENCE MINEE PAR L’IRREGULARITE MILITARO-SECURITAIRE

.. L’installation de la guerre urbaine en contexte réseaucentré comme une dynamique tubulaire et filaire de profusion de l’insécurité et de prolifération d’une guerre ___civile révélatrice du relâchement de cadres étatiques et interétatiques de « civilisation des mœurs »[Norbert Elias].

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La mise en évidence de l’administration milicienne et factionnelle d’une violence aveugle par des groupes segmentaires (fractions claniques et factions seigneuriales) installant ainsi la terreur du faible comme moyen d’extorsion et de rétorsion mettant en question la sécurité bourgeoise assurée par les machines souverainistes (Abidjan 3 et 4 : utilisation de la terreur par le Commando Invisible puis les Patriotes puis les Dozo et même les FRCI ; Bangui 4, 2013 :attaque-éclair de la Séléka sur Bangui).

La montée des formes et forces de communautarisation de la violence favorisée par les groupes contre hégémoniques recourant à la terreur du faible en vue de fragmenter et de segmenter la ville au plan identitaire (Gao 1 et 2, 2011 ; MNLA,AQMI ,MUJAO et Ansar Eddine) (Brazzaville 2, 1999, ;Brazzaville 3, 2000).

1- Une guerre urbaine comme conflictualité réseau-centré et violence de décivilisation de la ville par le faible

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La constitution, la consolidation et la mobilisation d’une terreur du fort se posant en action contre-terroriste destinée à casser la propagation urbaine de la violence irrégulière du faible, fondée sur une guérilla urbaine ayant souvent recours à l’arbitraire communautaire (Brazzaville 1, 1993 ;Brazzaville 2, 2000,;Abidjan 3 et 4,2011 ; Action des FDS contre le Commando Invisible ;Action de la coalition ONUCI-Force Licorne contre FDS avec une supériorité des groupements souverains et interétatiques sur la machine souverainiste des FDS puis contre les factions seigneuriales et les fractions claniques des Patriotes ;action FRCI contre Commando Invisible) entraînant une contre guerre quasi-coloniale ou endo-coloniale).

La formation, la maturation et la systématisation de mécanismes de coopération contre-terroriste légitimée dans une perspective de retour à la paix et visant à « terroriser les terroristes » en vue d’une imposition globalo-sécuritaire de la paix ressentie par les groupes contre-hégémoniques particularistes (fractions claniques ; factions seigneuriales ; lignes fanatico-prosélytes) comme une guerre néocoloniale ou globalo-coloniale__, (Abidjan 3 et 4,2011 : Action ONUCI-Licorne contre FDS et Patriotes ; Mogadiscio 2 ,1995 ; Mogadiscio 3,2008).

2- Une guerre urbaine comme combat réseau-centré générateur d’une violence de décivilisation de la ville par le fort

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La guerre urbaine en Afrique à l’ère globale : une guerre réseau-centrée gouvernée par les logiques économico-politiques et géo-économiques de la « Faille »[Thomas Barnett] et de la « Périphérie » [Samir Amin /Immanuel Wallerstein], c’est-à-dire par l’inscription hyperdominée des sociétés étatiques africaines dans l’« Empire » [ Antonio Negri et Michael Hardt]

La guerre urbaine en Afrique comme une conflictualité réseau-centrée colonisée par la transformation polémogène et polémonomique des structures urbaines africaines marquées du point de vue géopolitique et géographico-politique par la communautarisation des cités.

La guerre urbaine en Afrique comme forme de combat fortement sensible aux formes géographico-politiques de la « politique des affects » (Arjun APPADURAI) et de « l’économie de l’affection » [Goran Hyden] les exposant à une communautarisation de la belligérence.

Conclusion

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La nécessaire attention au jeu de la « géopolitique de l’affection » dans la structuration et la mobilisation des logiques génératives de belligérence urbaine dans les situations africaines soumises à une transformation martiale des structures urbanisées de la ville africaine.

La mise en évidence de l’importance des cités-capitales dans la construction de la conflictualité africaine en général et de celle liée à la guerre urbaine en raison de la configuration multi-segmentaire et même multi-sectionnelle des sociétés étatiques et de la mobilisation politico-martiale des identités dans la lutte pour le contrôle militaro-sécuritaire des Capitales.

La guerre urbaine réseaucentrée en Afrique : une réalité politico-stratégique, géo-stratégique et géopolitique encore à explorer pour comprendre ses confrontations structurantes et opérantes en tant que sites de combat correspondant à des agglomérations protéiformes et à des concentrations tentaculaires.

Conclusion (Fin)

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Je vous remercie de votre aimable attention