Logistique urbaine

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LE MENSUEL ÉCONOMIQUE D’OCCITANIE N° 391 / NOVEMBRE 2021 SOGECLAIR Nouvelle organisation et passage de relais SEPTEO Forte poussée de l’éditeur de logiciels interview Yves Allibert président d’Irrijardin LE MAGAZINE DU MEDEF EN OCCITANIE / www.entreprises-occitanie.com ACtiA L’électronicien revoit son offre e-mobilité Logistique urbaine 2 2053 6,70 La livraison en pleine mutation

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LE MENSUEL ÉCONOMIQUE D’OCCITANIE

N° 391 / NOVEMBRE 2021

SOGECLAIRNouvelle organisationet passage de relais

SEPTEOForte poussée del’éditeur de logiciels

interview Yves Allibert

président d’Irrijardin

LE MAGAZINE DU MEDEF EN OCCITANIE / www.entreprises-occitanie.com

ActiAL’électronicien revoit son offre e-mobilité

Logistiqueurbaine

2 20536,70

La livraison en pleinemutation

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3Entreprises Occitanie Novembre 2021

PiERRE-OLiViER NAU

Président du Medef de la Haute-Garonne

Le chiffre est clair, Teams a multiplié par 15son nombre de connexions entre début2020 et aujourd’hui. Leur nombre ne sem-

ble pas repartir à la baisse, malgré les bouchonsqui ont repris autour de la Métropole.Les lignes aériennes affichent un taux encou-rageant de remplissage en court et moyencourrier, mais ne sont pas encore revenues àleur rythme d’avant crise, le long courrier enest quant à lui encore loin. Les trains et lesautoroutes, enfin, reviennent peu à peu à destrafics proches de 2019. 

Bref, l’entreprise a beaucoup changé en dix-huit mois, les échanges -plus distants- sontmanifestement plus nombreux, la machine àcafé n’a pas disparu, mais la visio-café estnée. On se parle et on se voit différemmentmais on le fait davantage. 

Et c’est la notion de Qualité de Vie au Travail(QVT) qui a profondément évolué en peu detemps. Elle mériterait désormais de s’appelerQualité de Vie Dans le Travail, tant le lieu estdevenu un critère moins central, pour de nom-breuses entreprises, et de nombreux métiers.Le télétravail est désormais un important cri-tère de recrutement dans tous les secteurs, de

même que l’offre éventuelle de corpo-wor-king, le financement du vélo, le flex-desk, lescours de sport au bureau, etc. Les anciens «à-côtés» semblent être devenus le centre, tandisque la fiche de poste peut paraitre presqueaccessoire à certains.

C’est donc un hiatus très nouveau qui se pré-sente : nos attentes de chefs d’entreprise enmatière d’engagement des équipes, en facedes attentes en matière de qualité de vie dansle travail des (nouveaux et nouvelles ?) colla-borateurs et collaboratrices.Comment donc éviter l’écueil de cet écart en-tre offre et demande sinon en revoyant forte-ment notre logiciel de management. Composer nos offres et nos postes avec cettedimension nouvelle, intégrer la capacité dechaque mission à être pilotée à distance, etformer nos managers à motiver, montrer,orienter leurs équipes en plusieurs dimen-sions. C’est une grande nouveauté pour beau-coup d’entre nous, mais c’est aussi à nous defixer les limites, définir les règles du «bien tra-vailler ensemble». L’entreprise de demain n’est certainement pasdésincarnée, mais elle sera plus virtuelle. No-tre défi consiste à la garder très humaine.

Qualité de vie dans le travail vs engagement ?

Novembre 2021 ENTREPRISES OCCITANIE Le mensuel du Medef Haute-Garonne, Commission paritaire : 1225G87999 DIRECTION directeur de la publication : Julien PINNA REDACTION ET ABONNEMENTS 11 boulevard des Récollets, CS 97802 - Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 – Tél. : 05 61 14 42 00 Fax : 05 61 14 42 01 – www.entreprises-occitanie.com – [email protected] REDACTEUR EN CHEF Juliette JAULERRY – [email protected]

JOURNALISTE Thomas ALIDIÈRES [email protected] REDACTEUR GRAPHISTE Sylvie POMIES A participé à ce numéro : Sylvie BROUILLET RÉGIE PUBLICITAIRE 11 boulevard desRécollets, Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 Tél. : 05 61 14 42 12 – Fax : 05 61 14 42 01 – [email protected] IMPRIMERIE et ROUTAGE Imprimerie EVOLUPRINT - Parcindustriel Euronord - 10 Rue du Parc - BRUGUIERES 31151 FENOUILLET CEDEX Dépôt légal à parution Abonnements : 1 an, 67 € TTC © Entreprises Occitanie 2021 ISSN 2554-988X Pour toute demandeconcernant vos données à caractère personnel, vous pouvez écrire à : Données personnelles - Medef 31 - CS 97802 - 31078 Toulouse cedex

EDITORIAL

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Entreprises Occitanie Novembre 2021 5

SOMMAIRENOVEMBRE 2021 www.entreprises-occitanie.com

• Table-ronde. L’impact du numérique sur la transition écologique.• rEFToulouse. Un nouveau format pour faire entendre la voix des

entreprises.• infos en bref : Forum des métiers, Grand procès de la RSE, Gala de

charité, élection à la CCI Haute-Garonne.

RéSEAU mEDEf 46

Photo de couverture : Istock.

3 Qualité de vie dans le travail vs engagement ?

6 l’économie en bref.

12 l’interview d’Yves allibert, président d’Irrijardin.15 BienManger.com. Une épicerie en ligne

lozérienne qu veut s’internationaliser.16 imaios. Un atlas d’anatomie humaine sur son

smartphone.18 Proxima Plus. Le spécialiste des accessoires

de jeu vidéo passe en Scop et vise l’export.

20 logistique urbaine. La livraison fait sa mutation.22 Toulouse logistique Urbaine. Un hub modèle

de la logistique en ville.23 les coursiers Montpelliérains, pour «comman-

der sans exploiter».24 Urby Toulouse. Un service sur-mesure démarré

avec Midica.25 Jimenez Transport et location. En manque de

camions et de conducteurs.25 applicolis. Une formule verte et digitale qui se

propage sur toute la France.26 Vert Chez Vous. Les précurseurs de la livraison

verte poursuivent leur déploiement.28 Christophe Caset-Carricaburu, président de

SEV : «Services Ecusson Vert double de taille chaque année».

30 soben. Les robots livreurs TwinswHeel circulent à Montpellier.

31 Cobrane. Le concepteur de véhicules électriques se positionne sur la livraison.

32 innov’aTM. Focus sur la fiabilité de la livraison par drone.

34 Fraichy. Un nouveau relais pour les commer-çants de quartier.

36 VNF veut relancer une activité logistique fluviale à Toulouse.

38 actia. L’électronicien se met au vélo et façonne son offre e-mobilité.

41 GGl. L’aménageur montpelliérain va créer un pôle cinéma.

42 Universal Hydrogen installe son centre R&D à Toulouse.

43 sogeclair. Réorganisation et passage de relais.44 Construction. 4 500 postes à pourvoir en

Haute-Garonne.45 septeo. De belles ambitions de croissance

pour l’éditeur de logiciels.

50 Philippe Crespin. «le ruissellement n’a pas eu lieu».

EDitORIAL

ActUALITES

GRAND ANGLE

mEtiERS

A L’AffichE

tRibUNE LibRE

n° 391

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INDUSTRIEAlexandre Saubot à Toulouse :

«les industriels ne polluent pas pour le plaisir !»

A C T U A L I T É

Entreprises Occitanie Novembre 20216

AÉRONAUT IQUE

gamme de biplaces à faible émission decarbone. 

Lors de la halte du FrenchFab Tour à Toulouse le 21 octobre dernier, des repré-sentants locaux des principales branchesindustrielles ont fait un point sur le thèmede la décarbonation. Alexandre Saubot,président de France Industrie, était présentà cette réunion organisée dans le cadre dusalon de l’industrie Siane qui s’est tenu du19 au 21 octobre au Meett. Celui-ci a com-menté le Plan France 2030 qui place la tran-sition écologique et l’innovation au cœurde tous ses objectifs. «L’enveloppe de 5 à 6milliards d’euros qui revient à l‘industrie vanous permettre d’avancer mais la questionest de bien gérer le pilotage de cet accom-pagnement. Le recrutement sera un mailloncrucial. A nous de nous mobiliser davan-tage car nous sommes sur des métiers attractifs ! Nos orientations vers la décar-bonation sensibilisent les jeunes… Je rap-pelle juste que les industriels ne polluent pas pour le plaisir ! »

contraintes et incitations«Nous n’avons pas attendu la crise sanitaire pour évoluer. La preuve, les avions nouvelle génération dépensent 30 % de moins dekérosène qu’il y a une trentaine d’années», a rappelé Bruno Bergoend, président de l’UIMM MP Occitanie. Même constat dans lesecteur de la chimie où Cédric Cabanes, président du pôle Agri Sud-Ouest Innovation, indique une baisse de 68 % des émissionsdepuis 1990. C’est peut-être dans le domaine du recyclage et de la plasturgie que la secousse est plus récente : «une multitude denouveaux marchés s’ouvrent aux recycleurs car enfin les clients sont prêts à passer le cap et à s’approvisionner en matériaux recy-clés», constatait Sylvain Guéret, président de Polyvia Occitanie, le syndicat des transformateurs de polymères. Christophe Lerougefaisait partie de la table-ronde. Le directeur de la Dreets Occitanie a rappelé les principaux leviers pour décarboner l’industrie : optimiser l’efficacité énergétique, décarboner les énergies (électrifier davantage, recourir à la biomasse, etc.) et innover en utilisantde nouveaux composants par exemple. A côté de ces solutions techniques, le représentant de la position étatique a identifié deuxoutils de guidage pour les entreprises : les contraintes et les incitations, avec par exemple les quotas carbone d’un côté, les appelsà projets de l’Ademe de l’autre… autrement dit, le bâton et la carotte, rien de tel !

Sylvain Guéret (Polyvia Occitanie), Christophe Lerouge (Dreets Occitanie), Bruno Bergoend (UIMM MP Occitanie), Cédric Cabanes (Agri Sud-Ouest Innovation), Sylvain Vidal (Industries Energies Gazières), Alexandre Saubot

(France Industrie), Anne-Cécile Brigot-Abadie (BPI France Occitanie-Toulouse).

Jeune pousse toulousaine fondée en 2018,Aura Aero vient de signer un partenariatstratégique et une lettre d’intention pourl’achat de 200 exemplaires de ERA, son fu-tur avion commercial électrique de 19places. C’est pour Amedeo, investisseur ir-landais dans le leasing d’avions et gestion-naire d’actifs, que seront produits lespremiers avions décarbonés ERA de lastart-up. En parallèle de cet appareil dont lamise en service est prévue fin 2026 et qui

pourrait parcourir 600km sans émission decarbone grâce à la propulsion électrique,l’avionneur mène une campagne de certifi-cation de son avion de formation à capacitévoltige pour les écoles de pilotage et lesprogrammes militaires.  Fondée en 2018 àToulouse aux côtés de Wilfried Dufaud etFabien Raison, et présidée par JérémyCaussade, Aura Aero se définit comme «lepremier constructeur aéronautique digital etéco-efficient», et peut déjà capitaliser sur sa

AÉRONAUTIQUE

Toulouse • Aura Aero annonce une première commande de 200 avions ERA

Le futur avion Era d’Aura Aero.

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Blagnac • Satys annonce laréorganisation du groupe et uneaugmentation du capital

Satys Aerospace et Satys Interiors : désor-mais l'industriel basé à Blagnac (31) sera sé-paré en deux entités distinctes, comme l'aannoncé le groupe industriel spécialiste dela mobilité aéronautique et ferroviaire, le 30septembre dernier. Satys a également pro-cédé à une augmentation de capital de 40 M€. Cette dernière a été souscrite parles actionnaires actuels de Satys dont no-tamment  Ace Capital Partners avec unesouscription de 30 M€, devenant ainsi le se-cond actionnaire de Satys Aerospace. Le management, avec à sa tête ChristopheCador, conserve la majorité des droits devote.  Affirmant «avoir foi en l'avenir de l’aé-ronautique civile, militaire et hélicoptères»Grégory Mayeur table, à l'horizon 2025, surun chiffre d’affaires de 250 millions d’euroscontre 110 en 2021 et 155 en 2019. «Un ob-jectif qui pourra être atteint grâce à l’effetcombiné de plusieurs facteurs, dont notam-ment la reprise des activités de mainte-nance et de réparation aux Etats-Unis ainsique la hausse des cadences de la familleA320 (+ 50% en 2024 par rapport à 2021»,précise le directeur général de Satys Aero-space. Le groupe a également annoncé unplan d'embauche de 200 personnes en2022.

Toulouse • Latécoère et Devialetdéveloppent un nouveau systèmede son pour les avions

Latécoère, partenaire de rang 1 des princi-paux constructeurs aéronautiques interna-tionaux et Devialet, entreprise spécialiséedans les systèmes audios, ont annoncé tra-vailler sur un nouveau système haute-fidé-lité pour l’aéronautique. L’entrepriseparisienne adaptera son modèle d’enceintePhantom en « Phantom II Custom » qui seraestampillé spécifiquement pour Latécoère,tandis que l’équipementier aéronautiquel’intégrera dans un environnement de vol etsera le distributeur exclusif du produit, com-mercialisé dès 2022.

BIOTECHNOLOGIES

Toulouse • TWB accueille Aviwell

La structure d’accompagnement de projetsscientifiques TWB accueille une nouvellestart-up dans ses murs : Aviwell. Celle-ci avaitdéjà fait parler d’elle avec ses recherches

sur le foie naturellement gras (sans ga-vage). Aviwell utilise des outils exclusifs detraitement des données et des algorithmespermettant d’identifier et d’adapter naturel-lement le microbiote intestinal des animauxd'élevage pour contrôler leur croissance etrépondre aux exigences du marché. Lesprocédés de la start-up dirigée par MouliRamani sont brevetés et celui-ci veut passerà la vitesse supérieure, grâce au récent par-tenariat avec TWB qui met à sa dispositionson infrastructure technique mais aussi sesressources : «Nous voulons appliquer lesenseignements tirés de notre plateforme dedécouverte du microbiote à d’autres es-pèces telles que les poulets et les cochons,que nous consommons de manière beau-coup plus régulière que le foie gras. Notreobjectif, à terme, est de révolutionner le sec-teur agroalimentaire d’une manière natu-relle, durable et respectueuse del’environnement, et ce, pour le bien de notreplanète».

AGROALIMENTAIRE

Tarn-et-garonne • Un nouveau siègepour les Comptoirs de la Bio

C’est à Bressols, dans le Grand Montauban,que les équipes des Comptoirs de la Bio ontdéménagé. La nouvelle adresse de cetteentreprise grandissante (45 salariés au-jourd’hui) comprend un bâtiment de 1 000

AÉRONAUT IQUE / BIOTECHNOLOGIES / AGROAL IMENTA IREA C T U A L I T É

7Entreprises Occitanie Novembre 2021

Satys table sur un CA de 250 M€ en 2025.

L’équipe Aviwell.

© Arnaud Spani.

Un effectif qui devrait doubler d’ici à 2030.

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8 Entreprises Occitanie Novembre 2021

A C T U A L I T ÉBTP- IMMOBIL IER / AGROALIMENTAIRE / COLLECT IV ITÉS / ENERGIE

m² sur un terrain de 4 500 m². Un pro-gramme chiffé à 1,7 M€. Cette enseigne française de magasins bioindépendants fondée par Philippe Brame-die vise les 200 points de vente au premiertrimestre 2022. Avec des magasins commercialisant enmoyenne entre 8 000 et 10 000 références,la centrale du groupe a plus que doublé soneffectif en l’espace de deux ans. Cette dy-namique serait toujours d’actualité avec denouvelles perspectives d’embauche d’ici à2023 visant à de nouveau doubler les effec-tifs, ce qui a poussé l’enseigne à agrandirses bureaux.

BTP - IMMOBILIER

Toulouse • La FPI dévoile le palmarès2021 des Pyramides d’argent

La Fédération des Promoteurs ImmobilliersOccitanie Toulouse Métropole a dévoilé leslauréats des Pyramides d'Argent 2021. Sa-luant chaque année le travail des entre-prises participant au développement et aurenouvellement de la Ville Rose, ce sont 9prix qui ont été attribués pour cette édition.Les lauréats sont Cogedim pour le projetSkyview, GreenCity Immobilier pour les pro-jets Carré Flore et cours Saint-Cyp, Saint-Agne/Urbis pour le projet Arboresens, PitchPromotion pour le projet Orange Tolosa,Bouygues Immobilier pour le projet Cam-pus Saint-Michel, Promomidi pour le projetUrban Garden ainsi que Urbis Réalisationspour le projet 252 Faubourg. La FPI est une instance professionnelle re-présentant les promoteurs immobiliers dusecteur privé en France depuis 1971. Au niveau national elle compte 500 mem-bres répartis en 18 chambres régionales,dont parmi elles, la Fédération des Promo-teurs Immobiliers Occitanie Toulouse Métropole présidée par Stéphane Aubay,qui regroupe 39 promoteurs sur notre terri-toire, représentant 8 100 logements et 16500 emplois.

Toulouse • IBAT lève 2,1 M€ pours’adresser aux PME/TPE

Permettant desimplifier la ges-tion des chan-tiers grâce à dif-férentes solu-tions numéri-ques, IBAT an-nonce bouclerune levée defonds de 2,1 M€.Fondée en 2016,la société vientde finaliser cenouveau tour detable de financement, deux ans après unautre mouvement de 2,4 M€, notammentpour déployer ses outils de digitalisationauprès des TPE/PME. Parmi les entrants aucapital d'IBAT, et en plus des partenairesbancaires de l'entreprise, figure notammentPRO BTP Innovation (le fonds d'investisse-ment du groupe de protection social). L’en-treprise compte 30 collaborateurs ets’étend aujourd’hui au niveau national et auLuxembourg.

COLLECTIVITÉS

Toulouse • L’agence d’attractivité dela Métropole dévoile sa stratégiepour 2022

«Nous ne pen-sions pas que çareprendrait aussivite» s’est étonnéJean-Claude Dar-delet, présidentde l’agence d’at-tractivité de Tou-louse Métropolelors de sa confé-rence de presseannuelle. Leschiffres touris-tiques ont parexemple «dé-passé les attentes» à l’image du niveau re-cord d’entrée à la Cité de l’Espace de 2019qui a été battu, avec presque 120 000 visi-teurs. La filière évènementielle a également pu serelever avec seulement 6% d’évènementsinitialement programmés au MEETT qui ontété annulés, les autres ayant été reprogram-més. Côté Invest’in Toulouse, Silvia Ferraria saluée l’arrivée d’entreprises d’avenir dansla filière de l’hydrogène par exemplecomme Beyond Aero, Universal Hydrogène

Mélanie Lehoux, fondatriced’IBAT.

Le projet Skyview de Cogedim a décrochéle Grand prix régional.

ou H3 Dynamics. Pour les mois à venir l’or-ganisme mise sur différents évènementspour développer un tourisme «de 3 à 4 nui-tées» dont notamment le festival des lan-ternes déplacé à Blagnac qui attend plus de600 000 visiteurs, soit le double de ces an-ciennes éditions à Gaillac dans le Tarn. Lacoupe du monde de rugby est égalementen ligne de mire avec une campagne decommunication lancée dans des paysd’Océanie afin d’établir Toulouse comme«capitale européenne» du sport au ballonovale.

ENERGIE

Toulouse • Vitesco Technologies vadévelopper un nouveau systèmede pile à hydrogène

Fournisseur de technologies de propulsionet de solutions d'électrification,  VitescoTechnologies participe à un projet de dé-veloppement de systèmes à hydrogènebaptisé ECH2. Dans le cadre du plan de re-lance du gouvernement français, le Coram(comité d'orientation pour la rechercher au-tomobile et la mobilité) a sélectionné 14nouveaux projets pour recevoir une partiedes 109 millions d'euros de budget allouéet «transformer en profondeur l'industrie au-tomobile». Ainsi, en partenariat avec IFPEN,le laboratoire Laplace et les industriels Sie-mens Industry Soware et AlstomHydro-gène, Vitesco Technologies va développeret produire des nouveaux calculateurs élec-troniques. Le consortium ambitionne no-tamment de faire évoluer des briquestechnologiques issues des véhicules ther-miques et électriques tenant compte desacquis de l’aéronautique et du ferroviaireprincipalement. Le projet s’adressera au marché des véhi-cules utilitaires légers, des bus et des ca-mions. Vitesco Technologies utilisera sescapacités de production établies à Tou-louse pour répondre à la demande crois-sante d'électronique de contrôle de pile àcombustible dans la seconde moitié decette décennie et en particulier de la partdes constructeurs français, leaders sur le

Jean-Claude Dardelet, président de l’agence d’attrac-

tivité de Toulouse Métropole

Vitesco Technologies est une filiale de Continental.

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marché des véhicules utilitaires légers. En2020, l'entreprise allemande a enregistréenviron 8 milliards d’euros de ventes et em-ploie près de 40 000 personnes dansquelque 50 sites dans le monde.

Narbonne • Une centrale solaire ther-mique pour alimenter tout un quar-tierUne nouvelle centrale thermique a été inau-gurée jeudi 21 octobre à Narbonne, en pré-sence du maire Didier Mouly et de HughesDefréville, président de NewHeat, la sociétébordelaise qui est derrière ce projet chiffré à2 M€ (dont 100 K€ provenant de la RégionOccitanie) et qui représente la 4ème centralesolaire thermique de plus de 1000 m² instal-lée en France (dont deux opérées par New-Heat). La nouvelle centrale narbonnaise vapermettre de décarboner le réseau de cha-leur en remplaçant le gaz pendant les moisd’été, tandis que la biomasse prend le relaisl’hiver. Grâce à cette centrale, la ville atteintdésormais plus de 70% d’énergies renouve-lables dans son mix énergétique (dans lequartier alimenté par le réseau).

Blagnac • Veolia a construit unechaufferie biomasse pourToulouse Métropole

Inaugurée le 6 octobre dernier, la nouvellechaufferie biomasse de Blagnac va permet-tre de produire une énergie moins coûteuse(-20% environ) et plus verte (74% d’énergiesrenouvelables et de récupération) pour ali-menter le réseau de chaleur d’une partie dela ville, dont l’aéroport. Veolia, le groupe aux180 000 salariés et 26 milliards d’euros dechiffre d’affaires, a ainsi construit un équi-pement qui alimentera l’équivalent de 2 500logements supplémentaires sur un réseaude 4 km aux 37 points de livraison. La puis-sance de la chaufferie équivaut à 1,7 mega-watts.

ENTREPRENEURIAT

Occitanie • EY dévoile ses prix del’Entrepreneur de l’année, AuraAero et Qair récompensés

Après avoir rencontré plus de 350 candi-dats dont 25 en Occitanie, représentantprès de 11 000 salariés et 31 M€ de fondslevés, EY a récompensé cinq parcours en-trepreneuriaux dans la Région. Ainsi, Le Prixde l’Entrepreneur de l’Année Occitanie a étédécerné à Jean-Marc Bouchet et Louis Blan-chard, fondateurs de Qair (34). Le Prix del’Entreprise Familiale Occitanie a été dé-cerné à Stéphane Auriol pour les Ateliers de

Entreprises Occitanie Novembre 2021 9

A C T U A L I T ÉENTREPRENEURIAT / SANTÉ / SERV ICE AUX ENTREPRISES

la Haute-Garonne (31), tandis Le Prix de laStart-Up de l’Année Occitanie a été décernéà Jérémy Caussade, Wilfried Dufaud et Fa-bien Raison, cofondateurs de Aura Aero(31). Le Prix Born Global Occitanie a lui étédécerné à Francis Iingrand – Plug In Digital(34) et enfin le Prix de l’Engagement Socié-tal Occitanie a récompensé Estelle AST –Watchelp (31).

SANTÉ

Montpellier • Quantum Surgical lève40 M€ pour commercialiser sonrobot médical

Afin de soutenir les opérations de lance-ment commercial d’Epione, un robot médi-cal conçu pour aider les médecins à réaliserdes ablations tumorales percutanées dansl’abdomen, Quantum Surgical a réalisé unelevée de fonds de 40 M€. Menée par legroupe d’investissement Ally Bridge Group,qui a financé la moitié du montant total,cette opération comprend également desfinancements de la Banque européenned’investissement, de Bpifrance et de laCaisse d’Epargne Languedoc-Roussillon.Portant à 50 M€ de total de fonds levés parla start-up depuis sa création en 2017, elleva «accélérer l’adoption clinique d’Epione»selon le président de la jeune pousse BertinNahum.

SERVICE DES ENTREPRISES

Montpellier • Swile lève 175 M€ pourse déployer à l’international

Et une licorne de plus pour la France ! Lan-cée en 2018 par Loïc Soubeyrand, Swile an-nonce aujourd’hui sa quatrième levée defonds (série D) en 4 ans pour un montant

Arnaud Thersiquel, directeur decabinet de TBS Education

Cofondateur et diri-geant depuis six ans dela communauté d'entre-prises At Home, ArnaudThersiquel rejoint la Toulouse BusinessSchool en tant que directeur de cabinet.

Ancien étudiant de TBS Education et diplômé du programme GrandeEcole, il accompagnera Stéphanie La-vigne dans ses fonctions de directricegénérale, notamment «en apportantune fine connaissance de l'écosystème toulousain» pour la nouvelle stratégiede l'école.

Anne Laure Millet, nouvelle responsable RSE d’Arterris

Auparavant responsa-ble de la compliance,du contrôle et de l’auditinternes au sein dugroupe, Anne-LaureMillet a été nomméeresponsable RSE d'Arterris.

Cette création de poste s'inscrit dansune internalisation complète de la démarche sociétale du groupe coopé-ratif agricole, qui fédère plus de 25 000agriculteurs et réalise un CA consolidéde plus d'un milliard d'euros. 

de 200 millions de dollars (175 millions d’eu-ros). Menée par Sobank (un fonds japo-nais spécialisé dans les nouvellestechnologies), cette opération voit MichelCombes (président de Sobank Internatio-nal Group et ancien président d’Alcatel-Lu-cent et SFR-Numericable) faire son entréeau conseil d’administration de Swile. Au total,la jeune pousse a levé 290 M€ depuis sacréation. En 4 ans, les solutions de la start-up ont réussi à capter 13% du marché desavantages salariaux avec plus de 15 000 en-treprises séduites dont Carrefour (65 000employés), Le Monde, Airbnb, Spotify, Tik-Tok, Redbull, le PSG ou encore Doctolib, pour500 000 utilisateurs. Au début 2021, Swilerachetait la start-up Vee Beneficios pour ac-célérer son lancement au Brésil, pays nu-méro 1 mondial des avantages salariaux.Ainsi, ce sont désormais 120 employés Swilequi opèrent au quotidien à Sao Paulo, et

NOmiNAtiONS

Epione, le robot de Quantum Surgical.

Loïc Soubeyrand, fondateur de Swile.

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10 Entreprises Occitanie Novembre 2021

A C T U A L I T ÉSPAT IAL / SOC IAL / I NNOVAT ION

développent  une opportunité ́ de crois-sance exponentielle pour Swile, qui veut enfaire son marché principal avec plus de 50millions d'utilisateurs potentiels. Pourconquérir davantage l'Amérique Latine, lajeune pousse va recruter 500 personnesd'ici à fin 2022, et ainsi doubler la taille del'entreprise. Ces recrutements seront répar-tis à 25% à Montpellier, 25% à Paris, 25% entélétravail et 25% au Brésil.

SPATIAL

Occitanie • Les 5 start-up quipourraient décrocher la Lune

Le concours TechTheMoon a révélé le nomdes cinq start-up qui seront accompagnéespour développer leur projet. Leur théma-tique commune : «vivre et travailler sur laLune de manière durable». Cette initiatived'incubation unique au monde est portéepar le Cnes Toulouse et l’incubateur régio-nal Nubbo. Une initiative originale car 100 % dédiée à la Lune. Au vu des projetsd’exploration annoncés, le Cnes doit enta-mer de nouveaux programmes de re-cherche technologique pour renforcer saparticipation, notamment pour les pro-chaines missions lunaires portées par laNasa. «Travailler sur la Lune, cela demandede nouveaux équipements sur le plan de lasanté, de la nourriture, etc. Avec TechThe-Moon, nous donnons la possibilité aux start-up de contribuer à ces domaines derecherche», explique Anne-Laure Charbon-nier, directrice de Nubbo. L’appel à candidatures s’est clôturé fin sep-tembre et, sur une dizaine de projets sélec-tionnés, cinq ont été retenus. Anyfields,Metis, Orius Technologies, Spartan Spaceet The Exploration Company sont les lau-réats. Ces projets ont des degrés de maturationtrès variés et pourront bénéficier de 50 000euros d’avances remboursables et d’un accès permanent au Centre spatial de Toulouse et ses équipes en charge du projet SpaceShip FR (structure destinéeaux expérimentations de base de vie lu-naire).

SOCIAL

Occitanie • Un mois pour mettre enlumière les ESS

Ce mois de novembre, et partout en France,c’est le mois de l’ESS : des événements sontorganisés sur toute la région Occitaniepour promouvoir, soutenir et encourager lesinitiatives dans ce domaine. A côté de laconférence régionale du 4 novembre qui ou-vrira ces rendez-vous organisés par le CressOccitanie, le salon Coventis sera l’occasionpour les entreprises de l’ESS de rencontrerles acheteurs privés et publics de plus enplus sensibles aux valeurs portées par cesfournisseurs. Pour rappel, les structuresd’économie sociale et solidaire se caractéri-sent par une volonté commune de créer desemplois pérennes et non délocalisables.Leur pari  : concilier performance écono-mique et utilité sociale. Elles peuvent prendrela forme de société commerciales, d’associa-tions, de coopératives, de mutuelles. L’Occi-tanie est la 4e région de France dans cedomaine, avec près de 22 000 structures etpas loin de 298 000 salariés : 16 % de l’emploisalarial privé en Occitanie travaille dans l’éco-nomie sociale et solidaire.

INNOVATION

Clapiers • La start-up Vaonisfinaliste des Trophées del’innovation INPI

Créés en 1991, les Trophées INPI célèbrentcette année leur 30e anniversaire. Le 25 no-vembre prochain, une entreprise lauréatesera désignée dans chacune des catégo-ries suivantes : Export, Industrie, InnovationResponsable, Recherche partenariale etStart-Up. Dans la shortlist des 15 PME etstart-up sélectionnées figure Vaonis, une

jeune pousse qui propose un appareil hy-bride connecté entre le télescope et l'appa-reil photo, permettant de photographierdepuis chez soi les profondeurs de l'universgrâce à de l'intelligence artificielle. Si ellene communique pas sur son chiffre d’af-faires, Vaonis emploie 15 personnes et varecruter 5 nouveaux collaborateurs en 2021,notamment pour livrer son deuxième pro-duit d’ici à la fin de l’année aux 1800 per-sonnes l’ayant commandé sur la plateformede crowdfunding Kickstarter. 

Stéphane Marcel, nouveau président de l’Aris

Stéphane Marcel, prési-dent de Créalia Occita-nie depuis 2008,cofondateur de l'entre-prise montpelliéraineSmag et actuellementcadre dirigeant dugroupe international

InVivo, a été nommé président duConseil de Surveillance de l'Agence Régionale des Investissements Straté-giques (Aris). Créée en 2020 par la Région Occitanie, cette agence a pourobjectif de relocaliser sur le territoiredes activités ou savoir-faire, d'assurerl'autonomie de la région sur le planéconomique, d'accélérer la transitionécologique du territoire et de favoriserl'émergence de l'économie de demain.Pour ce faire l'Aris investit dans diffé-rents projets dans les secteurs clés dela santé, l'alimentation et l'agroalimen-taire, les mobilités intelligentes, la transition écologique et énergétique etle numérique.

Laëtitia Revéreau, directrice régionale Occitanie de NeuflizeOBC

Auparavant responsa-ble de la compliance,du contrôle et de l’auditinternes au sein dugroupe, Anne-LaureMillet a été nomméeresponsable RSE d'Arterris.

Cette création de poste s'inscrit dansune internalisation complète de la démarche sociétale du groupe coopé-ratif agricole, qui fédère plus de 25 000agriculteurs et réalise un CA consolidéde plus d'un milliard d'euros. 

NOmiNAtiONS

Présentation du mois de l’ESS en présence d’Alain Ducournau, président de Cress Occitanie.

Le projet de Spartan Space, l’un des lauréats duconcours TechTheMoon.

Stellina, le produit de Vaonis.

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Publi reportage

Projet de croissance ?Un chef d’entreprise comme meilleur allié !

Les enjeux liés à un projet de croissance sont multiples. L’accompagnement du chef d’entreprisepar un pair s’avère stratégique pour la réussite de l’opération. C’est la proposition de l’associationRéseau Entreprendre Occitanie Garonne.

Croissance externe, développementà l’international… Lorsque l’en-treprise s’engage dans une opé-

ration de croissance, les décisions sontnombreuses  et complexes à prendre.«Pour que le dirigeant conserve sa clair-voyance et puisse faire les meil-leurschoix possibles, Réseau EntreprendreOccitanie Garonne dispose d’une solu-tion simple : l’accompagnement du chefd’entreprise par d’autres chefs d’entre-prise», explique Jean-François Battesti,président de l’association et CEO de lasociété RH Partners.

Reconnue d’utilité publique, l’associa-tion accompagne la création et la reprisede sociétés. Depuis 2019, elle disposeaussi d’un parcours entrepreneurial dé-dié à la croissance. En pratique, un chef d’entreprise en-gagé dans une opération de ce type bé-néficie pendant deux ans de l’aide de plusieurs dirigeants pour l’aider àconduire son projet.

Gratuité, réciprocité et bienveillanceDurant l’accompagnement, les fonda-mentaux de l’association sont appli-qués  : la gratuité, la réciprocité et labienveillance. «L’important, c’est la per-sonne, ajoute encore Jean-François Bat-testi. Les dirigeants nous rejoignentpour l’accompagnement avant tout.»Autre action lancée par l’associationpour aider la croissance : un BoosterCamp qui s’est déroulé début octobre àToulouse.Concept de cet événementinédit en Occitanie : permettre aux chefsd’entreprise ayant un projet de crois-sance de le concrétiser en 24h. «Chaquesociété participante a bénéficié d’uneéquipe dédiée, composée de dix diri-geants et partenaires. A l’issue de l’évé-nement, chaque candidat est repartiavec un plan d’actions… et de la moti-vation à revendre. Pour les équipes ac-compagnatrices, l’expérience aussi aété riche», se réjouit Bruno Descamps,administrateur de l’association.

Vous êtes dirigeant de PME ou ETI et souhaitez rejoindre Réseau Entreprendre Occitanie Garonne en tant qu’accompagnateur ? Ou vous êtes porteur de projet et vous souhaitez être accompagné ?

Contactez-nous : 05 61 75 02 36 – [email protected]

«Qualité des échanges, valorisation personnelle, sentiment d’utilité : c’esttout le bénéfice que je retire de l’expé-rience d’accompagnateur chez RéseauEntreprendre.L’événement du Booster Camp qui vientd’organiser l’association a été une écolede modestie et d’apprentissage pourchacun de nous, accompagnateurs ouporteurs d’un projet de croissance. »Philippe Chausson, membre de Réseau Entreprendre Occitanie Garonne

«J’espère apporter aux entreprises accompagnées des éléments concrets,du bon sens. Le regard extérieur quipermet la prise de hauteur. Personnen’est venu pour remporter quoique cesoit, juste pour écouter.»Bruno de Cambiaire, Président d’IXO Private Equity

«S’intéresser au sujet des autres imposede sortir de sa zone de confort et de seremettre en cause. C’est très enrichis-sant. L’accompagnement fait aussi naîtrede belles histoires humaines et crée desliens durables.»Didier Simon, Administrateur de Réseau EntreprendreOccitanie Garonne, Président de StellaGroupet La Toulousaine

«Quand on a créé soi-même, il est normal d’aiguiller, de permettre à sespairs d’éviter des écueils. Accompagner,c’est le plaisir de donner avec généro-sité et humilité.»

Jacques Cettolo, PDG de Groupe Parera, membre de Réseau Entreprendre Occitanie Garonne

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PrésidentPrésidentd’Irrijardind’Irrijardin

Une année assez spectaculairedans notre secteur.

L’interviewL’interview

Yves AllibertYves Allibert

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a la tête d’irrijardin, Yves allibert gère un réseau croissant de distribution en franchise de piscines,spas, accessoires et matériel d’arrosage. Comment le dirigeant de ce groupe de 119 M€ de chiffred’affaires en 2020 fait-il face à la forte hausse de la demande ?

ous annoncez une crois-sance d’activité de 30 %cette année. Effet covid ? Jusqu’à 2020, nous connaissions

une croissance à deux chiffres depuis sixans. Mais cette année, c’est assez specta-culaire. Nos produits font partie de cesbiens de consommation qui ont connu unfort succès dès la sortie du premier mois deconfinement. Tout comme pour le bricolage,les Français se sont tournés vers leur mai-son, leur bien-être. Il s’agit d’un phéno-mène de concentration des commandes aumême moment… et c’est le même constatpartout dans le monde !

D’où des difficultés d’approvisionne-ment et peut être une augmentationdes coûts ?L’approvisionnement est une de nos problé-matiques majeures aujourd’hui. Nous pour-rions faire encore plus de chiffre cetteannée si nos fournisseurs pouvaient répon-dre à nos commandes ! D’une part les fabri-cants subissent les tensions sur les matièrespremières, d’autre part la demande estmondiale et, troisième point, les transportssont dans une situation tendue avec descontainers manquants et des coûts enhausse qui vont jusqu’à quadrupler. Nousnous adaptons en nous tournant vers desfabricants plus proches géographiquement

mais ceux-ci ne sont pas nombreux en Eu-rope et leur capacité de production n’équi-vaut pas à celles des Américains pour lesspas ou celle des Chinois pour certains ar-ticles de piscine.

Qui dit croissance, dit nouvelles installations et nouveaux magasins ? Avant la crise sanitaire, nous avions prévula construction d’un nouvel entrepôt de9000 m², à côté de notre siège à Noé. Ce-lui-ci est bâti et sera opérationnel dans les

semaines qui viennent. Nous allons aussidémarrer une nouvelle construction àMeaux : un entrepôt de la même taille en-viron qui ouvrira fin 2023. L’idée est desimplifier l’approvisionnement de nos fran-chisés sur la partie Nord de la France maisaussi vers l’Allemagne qui présente un po-tentiel intéressant de développement, no-tamment sur l’équipement piscine. LaBelgique est aussi dans notre viseur. Tou-jours sur l’export, nous avons égalementdes projets en Espagne et notre grand en-trepôt à Noé est bien placé pour livrer laCatalogne ou la région de Madrid. Côté ma-gasins, notre réseau compte 6 à 8 ouver-tures en moyenne chaque année. Pour cetteannée 2021, nous projetons d’ouvrir 10 à12 points de vente. A côté de l’export quiva démarrer, il y a encore de quoi faire enFrance où nous pouvons aisément viser les200 magasins (120 aujourd’hui).

Vous venez d’accueillir votre nouveau directeur marketing et digital qui rejoint aussi le comex, un signe fort de l’orientation digitaled’irrijardin ?Oui, Julien Calamote vient d’être nommé auComex et ses enjeux sont de taille. Nosventes par internet représentent 4 % denotre chiffre d’affaires mais je ne doute pasque nous dépassions les 10 % dans moinsde 5 ans. Nos magasins sont notre force, carle conseil est primordial pour nos produits(nous avons notre propre structure internede formation), de même que la qualité

En 2021, 10 à 12 nouveaux points de vente Irrijardin rejoindront le réseau.

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Yves Allibert a découvert Toulouse en tant qu’étudiant, à l’école d’ingénieurs de Purpan. Il a ensuite démarré sa carrière dans l’agroalimentaire via la coopérative Sodiaal à Lyon puis le groupe Teisseire à Grenoble. C’est l’envie d’entreprendre qui l’aramené dans la région toulousaine et dans un secteur bien différent, celui du jardin etde la piscine : «J’ai toujours eu envie de devenir entrepreneur et l’opportunité de m’associer au fondateur d’Irrijardin était pour moi une très belle occasion. Ma connaissance des métiers de la grande distribution a sans doute été un plus». Il démarre en tant qu’associé en 2002 puis acquiert 50,2 % des parts d’Irrijardin en2006, accompagné de Grand Sud-Ouest Capital, IRDI Capital Investissement et Multicroissance. Ces derniers sont sortis du capital cette année et Yves Allibert détient maintenant 80 % des parts, le reste appartenant à quatre dirigeants du groupeet un autre investisseur privé. L’entreprise totalise 119 M€ de CA en 2020 pour près de 500 collaborateurs en tout, 200 salariés directs entre le siège et les magasins succursales et 300 évoluant chez les franchisés. Sur le plan humanitaire, Yves Allibertconsacre du temps et de l’énergie aux actions de l’Ordre de Malte (association caritative) dont il est le délégué départemental.

PARcOURS. ENtREPRENEUR DANS L’âmE

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de notre SAV est un avantage. Maisl’e-commerce est une évidence et nos sitesdoivent être à la hauteur des attentes desconsommateurs, ne serait-ce que pour laréservation sur stock. Notre équipe marke-ting et digital est passée de 6 à 13 per-sonnes en seulement trois ans et nous noussommes équipés d’une nouvelle plateformeadaptée pour un développement à l’inter-national. Pour démarrer sur le marché es-pagnol, nous allons commencer par ledéveloppement de notre site avant d’ouvriréventuellement un bureau et des magasins.L’inverse ce que l’on a fait en France !

Quel genre de manager êtes-vous ?Je me retrouve volontiers dans les valeursde bienveillance prônées aujourd’hui, op-posées à la verticalité hiérarchique. Jeprône un management de proximité. Jepense que l’important est que chacun sesente en sécurité et en confiance dans sontravail. Je n’hésite pas à dire quand j’ai prisune mauvaise décision, et tout le mondedans l’entreprise a le droit à l’erreur ! Nous

sommes très attentifs à la notion de bien-être au travail, par exemple, nous avonsune salle de sport dans nos locaux avec descours collectifs animés par des coaches en-tre 12h et 14h. Nous sommes aussi investis

dans du mécénat humanitaire et le sponso-ring de clubs sportifs locaux, ce qui est unélément de motivation de nos équipes.

Vous étiez salarié au début de votrecarrière, pourquoi avoir choisi l’entre-prenariat ? J’ai toujours eu l’envie de décider et jetrouve cela très gratifiant et motivant depouvoir mesurer les impacts de mes choix.On parle beaucoup du sentiment de soli-tude du dirigeant mais pour ma part, je menourris de l’engagement de mes collabora-teurs et j’ai toujours eu cette obsession deprogresser avec eux. Et puis j’avoue que pi-loter une entreprise au climat social globa-lement favorable, c’est une vraie chance,d’autant plus quand je pense aux années2007-2008 où l’entreprise était en situa-tion très difficile. Aujourd’hui, notre chal-lenge c’est d’accompagner au mieux lacroissance, je ne vais pas me plaindre.

«Je prône le management de proximité»

De l’iot pour gérer sa piscine

Il n’y a qu’à installer le boîtier flottantJoey dans sa piscine ou dans son spapour recevoir en temps réel et à dis-tance les informations relatives à laqualité de l'eau de son bassin. Ce nouveau produit commercialisé parl’enseigne Irrijardin analyse les 4 paramètres essentiels d’une piscine : le niveau de pH, le taux de désinfec-tant, le taux de salinité de l’eau et satempérature. L 'utilisateur peut consul-ter en temps réel ces informations surson smartphone grâce au Bluetooth,via une application dédiée. Joey estproposé au tarif de 199 € avec un pos-sible abonnement premium mensuelpour bénéficier de conseils personnali-sés. Imaginé en interne, le produit a étéconçu en partenariat avec l’agence toulousaine Yumans qui s’est chargéede la conception de l’application mobile. C’est une marque exclusived’Irrijardin et d’autres objets connectéspourraient sortir dès 2022. Futur best-seller ? «Nous avons commercialiséprès de 5000 unités cette année et espérons à minima doubler les ventesl’année prochaine».

Un nouvel entrepôt de 9 000 m2 à Noé

C’est sur le site du siège du groupe, à Noé, au sud de Toulouse, que le nouvel entre-pôt d’Irrijardin a été construit. Classé Seveso seuil bas et présentant une capacité de9 000 emplacements, fonctionnel dès décembre, cet entrepôt construit par Comminges Bâtiment a nécessité un budget de 8,5 M€ (murs + aménagement). Uneoptimisation du flux des transporteurs est assurée via un nouveau système de yardmanagement (YMS) et d’autres équipements informatiques ont été installés pour rendre cet espace de stockage le plus efficace possible. Des espaces dédiés sontprévus pour le picking, les produits liquides et l’espace café/vestiaires a été particulièrement choyé. Un modèle qui devrait être suivi pour le deuxième entrepôtde même taille prévu à Meaux.

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bienmanger.com. Une épicerie en ligne lozérienne qui veut s’internationaliser

Par Thomas ALIDIÈRES

Laurent Caplat, fondateur de BienManger.com

auto-déclaré comme une épicerie fine, le site de e-commerce BienManger.com a été plébiscité durant la crise sanitaire, et enregistre désormais trois fois plus de commandes. Cette évolutionamène les deux frères Caplat à réfléchir à leur développement. ils ont récemment intégré le président du Medef à leur actionnariat pour se développer à l’international.

L’entrepôt dispose de 2 000 m2 au sol et 2 000 m2 en mezzanine.

«Dans ma Lozère natalej’avais constaté que lesproducteurs vendaientbeaucoup en été et aux

touristes, moins le reste de l’année car ilsn’étaient pas dans les boucles des grandessurfaces» raconte Laurent Caplat, fondateurde BienManger.com et cogérant avec sonfrère Julien. C’est en 2000, peu de tempsaprès son école d’ingénieur, qu’il a l’idéede lancer un commerce de denrées alimen-taires en ligne, un secteur alors en balbu-tiement sur lequel peu de gens pariaient :«les producteurs étaient moyennementconvaincus, mais je leur achetais des lotsdonc ça leur importait peu. Nous avons dé-marré les week-ends, puis à mi-temps etensuite les business angels sont arrivésdonc c’était lancé !».

Un marché qui a exploséAprès deux décennies de communicationacharnée sur son commerce en ligne, l’en-treprise lozérienne est passée de 100 pro-duits au début du siècle à près de 12 000aujourd’hui et le nombre de fournisseurs estpassé de quelques dizaines au démarrageà 1600. Une fierté pour Laurent Caplat, qui

n’a jamais changé son mode de fonction-nement : «nous démarchons nous-mêmesles agriculteurs ayant des produits qui nousplaisent. Ensuite, nous les stockons dans

notre entrepôt de 4 000m² le long de l’au-toroute A75 à 30min de Millau. La diffé-rence avec les autres sites de e-commerce,c’est que si notre productrice de confiturene fait que 1 500 pots, il faudra attendre laprochaine récolte ! Avant nous n’avions quedes produits lozériens et aveyronnais, ets’ils restent les meilleurs, c’était un marchéde niche. Pour les livraisons, nous tra-vaillons avec le groupe La Poste, DPD ouChronopost Fresh».

trois fois plus de commandes suite àla covid-19Avoisinant les 300 commandes quoti-diennes en moyenne avant la crise sanitaire,les différents confinements ont fait exploserle carnet de BienManger.com, avec plus de1 000 commandes par jour actuellement. Unphénomène qu’explique assez facilement leprésident : «cette très grosse accélération estdue au fait que les épiceries physiques ontdû fermer, donc il ne restait que nous.Comme dans tous les circuits de distribution,il y a eu des commandes affolantes de pro-duits de première nécessité qui a duré

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2 à 3 semaines. Depuis, les gens ontpris l’habitude de faire les courses en lignepour éviter de sortir, nous avons donc un vo-lume d’activité plus que doublé».

Exporter les produits français en Europe grâce à d’autres marquesAyant expédié 200 000 colis à plus de 7,5millions de visiteurs, le site BienManger.

com atteint les 12 millions d’euros de CAsur l’exercice 2020-2021 pour 40 em-ployés. Cette croissance annuelle de 10 %a attiré l’attention de Geoffroy Roux de Bé-zieux, président du Medef et Pdg de NotusTechnologies, qui a pris une participationde 47% dans le site e-commerce via sa hol-ding. Remplaçant les business angels his-toriques de l’entreprise lors de leur sortie à

l’été dernier, ce nouvel actionnaire s’affichecomme un atout de développement pour lalozérienne qui veut compter sur les autresmarques du patron des patrons (Oliviers &Co et Le Fondant Baulois) pour s’exporter.Celles-ci ont déjà des entrepôts à l’étranger.Avec cette internationalisation à venir,BienManger.com ambitionne de réaliser 20 M€ de CA d’ici 4 à 5 ans.

imaios. Un atlas d’anatomie humaine sur son smartphone

Par Thomas ALIDIÈRES

Antoine Micheau et Denis Hoa, cofondateurs d’Imaios.

Depuis plus de 10 ans, imaiosaccompagne la formation des professionnels de santéet des étudiants en mettant àleur disposition des atlasd’anatomie interactifs. Présente dans plus de 60 pays, comment cette entreprise montpelliéraine aconquis les meilleures universités de médecine dumonde ?

«al’origine nous étions seule-ment deux étudiants enmédecine qui trouvaientque les livres de cours

étaient en décalage par rapport auximages que l’on voyait en vrai» expliqueDenis Hoa, le président-fondateur d’Imaios.De cette fracture entre un livre de 300pages et les millions de pixels d’une radioest née, en 2008 à Montpellier (34), unestart-up ambitionnant de créer un atlas nu-mérique «au niveau de détail correspon-dant à la médecine moderne».

Un besoin d’enrichissement infiniMédecins cardiologues, les deux créateursd’Imaios enrichissent ainsi depuis plus de

10 ans un «google maps du corps humain»comme ils aiment à le décrire. Les quelques670 000 scanners, IRM ou radiographiesque contient e-Anatomy proviennent entrès grande majorité de volontaires ou deproches des deux entrepreneurs, et sontensuite légendés pour illustrer l’anatomie.Un travail sans fin selon Denis Hoa, dû auxavancées technologiques : «les appareilsd’imagerie d’il y a 10 ans n’ont rien à voiravec la qualité d’aujourd’hui, et ce sera lamême chose dans un futur très proche.Donc nous devons en permanence nousadapter aux nouvelles technologies et ac-tualiser notre atlas, sinon il sera obsolète.C’est un travail minutieux et, pour nous ai-der, nous acceptons des contributions de

Le marché chinois en ligne demireFournissant plus d’un interne en radiologie sur deux aux USA, qui estson principal client, Imaios souhaiteraitconquérir de nouveaux pays dont notamment la Chine, qui ne représenteque 1% de son CA actuel. L’Allemagneet le Brésil sont également visés par lastart-up, qui a profité de la crise sanitaire pour refondre totalement sonlogiciel.

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tiers venant du monde entier et qui ont ac-cès à des machines modernes».

50% b2b, 50% b2cSur les trois dernières années, l’atlasd’Imaios a augmenté de près de 40 % soncontenu, et a été décliné en vet-Anatomy,

un atlas reprenant exactement le mêmeprincipe d’images en coupe que e-Ana-tomy, mais entièrement dédié à l’anatomieanimale. La jeune pousse montpelliéraine aégalement mis au point une application de«serious game» intitulé Anatomy Ninja, quipermet à tous de «trancher les os à l’aide

d’un sabre ou de détruire les muscles avecdes shurikens» pour apprendre la base del’anatomie. Avec ses outils pédagogiques,Imaios équipe 75 % des 20 meilleures uni-versités de médecine au monde selon leclassement 2021 de THE, et 300 autresuniversités/hôpitaux dans plus de 60 paysdifférents et 12 langues. Ce marché B2Bs’équilibre parfaitement avec le B2C pourl’entreprise, dont 70 % des 20 000 abon-nements individuels représentent des ra-diologues en poste.

Une croissance annuelle de 20%Pour son contenu étoffé en permanence etdisponible sur smartphones, tablettes etordinateurs, Imaios propose un abonne-ment individuel à 90€ par an, et divers ta-rifs dégressifs pour une faculté parexemple. Grâce à «plusieurs millions d’uti-lisateurs» l’entreprise héraultaise a réalisé2,1M€ de CA en 2020 et ambitionne decontinuer de doubler tous les 3 ans. Employant 30 personnes, celle qui s’est au-tofinancée à ses débuts prévoit d’embau-cher 5 salariés par an sur les 3 prochainesannées.

e-Anatomy est disponible sur tous les supports numériques.

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Proxima Plus. Le spécialiste des accessoires de jeuvidéo passe en Scop et vise l’export

Par Thomas ALIDIÈRES

spécialisée depuis 15 ans dans la création et la vente d’accessoires pour jeux vidéo sous la marqueUnderControl, Proxima Plus a profité d’une cession de son fondateur et d’un passage en scop pourétablir un plan de développement.

«le jeu vidéo est trop souventsous-estimé, alors qu’il re-présente 300 milliards dedollars par an, soit 3 fois plus

que le marché du cinéma par exemple» ex-plique Laurent Simon, associé-gérant chezProxima Plus. Installée à Plaisance-du-Touch (31), cette entreprise est spécialistede l’équipement des joueurs  : manettes,casques, claviers, etc, un marché pourtantdominé à 80 % par les fabricants deconsoles eux-mêmes (Nintendo, Sony, Mi-crosoft).

Plus d’un demi-million d’accessoiresvendus annuellementDepuis le site occitan, une partie des 14 sa-lariés de la société conçoit et brevète desmodèles de manettes de jeux, différentesde celles «officielles» vendues directementavec les consoles. Appréciés pour leurs

formes différentes ou pour leurs prix plusaccessibles, les accessoires gaming deProxima Plus s’écoulent à plus de 600 000pièces par an. Fabriqués en Asie du Sud-Est, les équipements UnderControl (lamarque de l’entreprise) trouvent notam-ment preneurs dans les magasins «cash»via la vente de consoles d’occasion car cesrevendeurs ne reprennent que rarement lesaccessoires des constructeurs, «la part dugâteau reste donc énorme» selon le gérant.

Une Scop pour renforcer la RSEEn février 2021, 15 ans après l’avoir fon-dée, Damien Laborde a souhaité vendreProxima Plus. C’est alors que trois em-ployés, dont Laurent Simon, ont fait l’acqui-sition de la société dans le cadre d’unecession/transformation en société coopéra-tive, comme l’explique ce dernier : «plutôtque de vendre l’entreprise à un concurrent,le fondateur a souhaité la céder aux sala-riés. Seulement nous n’avions pas de for-tunes personnelles, et avons donc choisi leformat de Scop pour rester sans nous en-detter». S’ils ont fait appel à la Région Oc-citanie pour renforcer leurs fonds propresgrâce à des titres participatifs, les employésont fait de la société un acteur engagé, àl’image du système de management mo-derne mis en place. Prévoyant d’intégrer deplus en plus de salariés au capital, la plai-sançoise distribue par exemple ses résultatsdirectement aux employés via des divi-dendes.

Prendre part aux révolutions qui s’annoncentPour devenir un acteur majeur du monde dujeu-vidéo depuis la banlieue de Toulouse,Proxima Plus a dévoilé un plan de dévelop-pement. Premièrement, grâce à l’ouverturede son site internet de vente directe le 15octobre dernier, la société veut se dévelop-per à l’international et aller au-delà de sescontrats de grande distribution avec Le-clerc, Auchan ou Boulanger. L’embauched’un export manager et une aide de la BPIiront également dans ce sens. A moyenterme, la Scop veut étendre sa gamme (ac-tuellement 200 références) notamment

dans l’équipement audio, et a déjà signé unpartenariat de distribution exclusif avecAvenzo une société espagnole «qui vend, en3 ans, déjà plus que JBL de l’autre côté desPyrénées». Enfin, sur le long terme, le diri-geant-associé explique que Proxima Plusaimerait monter en compétence sur le plantechnique, notamment pour devenir un deschefs de file de la personnalisation de ma-nettes : «le futur dans ce secteur est énormecar, quoiqu’il arrive, il faudra une manettepour jouer aux JV dans le futur».Si elle a réalisé 6,7 M€ de CA en 2020,Proxima Plus table sur un bilan de 7,5 M€en 2021 et plus de 10 M € en 2022, ambi-tionnant notamment de vendre plus d’unmillion d’accessoires à l’année. Une dizained’embauches serait prévue pour assumerces ambitions.

Un casque de la marque UnderControl.

Laurent Simonassocié-gérant chez Proxima Plus

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Logistique urbaine.La livraison fait sa muta

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Avec la poussée du e-commerce et l’engouement actuel des consommateurspour la livraison à domicile, la logistiqueurbaine prend de plus en plus de place.Les ventes sur internet ont grimpé de+15 % au premier semestre 2021(sources Fevad) ; les commerçants et restaurateurs multiplient les services delivraison… dans un tel contexte, comment optimiser les tournées enville ? Comment réinventer la livraisondu dernier kilomètre pour répondre aumieux aux enjeux environnementaux etde décongestion du trafic ? Tour d’horizon de solutions locales visant àoptimiser et verdir les flux de marchandises, jusqu’aux centres-villes.

Sommaire

22 toulouse Logistique Urbaine. Un hub modèle de la logistique en ville.

23 Les coursiers montpelliérains,pour «commander sans exploiter».

24 Urby toulouse. Un service sur-mesure démarré avec Midica.

25 Jimenez transport et Location. En manque de camions et de conducteurs.Applicolis. Une formule verte et digitale qui se propage sur toute la France.

26 Vert chez Vous. Les précurseurs de la livraison verte poursuivent leur déploiement.

28 christophe caset-carricaburu,président de SEV : «Services Ecusson Vert double de taille chaque année».

30 Soben. Les robots livreurs TwinswHeel circulent à Montpellier.

31 cobrane. Le concepteur de véhicules électriques se positionne sur la livraison.

32 innov’Atm. Focus sur la fiabilité de la livraison par drone.

34 fraichy. Un nouveau relais pour les commerçants de quartier.

35 VNf veut relancer une activité logistique fluviale à Toulouse.

Dossier réalisé par Thomas ALIDIÈRES

Sylvie BROUILLETJuliette JAULERRY

© fr.freepik.com

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LOGISTIQUE URBAINE

Toulouse Logistique Urbaine. Un hub modèle de la logistique en ville

François Cantinaud, aux manettes de la plateformeToulouse Logistique Urbaine

La plateforme TLU gère 19 500 m2 aménagés en entrepôt.

Le chantier sur la zone d'activité de Fondeyre est en train de se terminer et UPS est le premier installé dans ces locaux flambants neufs. La plateforme Toulouse Logistique Urbaine suit deux objectifs : diminuer les flux liés au transport de marchandises vers la ville et contribuer ainsi à ladécarbonation de la métropole. 

C’est la plus grosse plateforme régio-nale dédiée à la logistique urbaine enactivité aujourd’hui. D’autres chan-

tiers de la même ambition vont suivre maisc’est bien à la Ville Rose que cela démarreen premier, ce qui fait la fierté de FrançoisCantinaud, aux manettes de ce projet pilotede taille XXL : 19 500 m² aménagés en en-trepôt (un parking payant pour poids lourdsest aussi prévu), ce qui représente un bud-get global de 19 M€.

cap sur la mutualisationL’enjeu de cette plateforme située à 4,5 kmde la place du Capitole, tout près du GrandMarché Min de Toulouse Occitanie est defaciliter et mieux organiser la livraison dudernier kilomètre. « Ce qui va se développerdans ce secteur, c’est la mutualisation et ilfaut des aménagements et organisationsadéquates pour favoriser cette tendance»,explique François Cantinaud. Ce dernierobserve les solutions et expérimentationsqui affluent aujourd’hui sur le thème de l’optimisation et du verdissement de la

logistique urbaine et veut favoriser le par-tage d’expériences avant que tout ne soittrop réglementé. La prise de consciencedes opérateurs de logistique sur les problé-matiques de ZFE est aujourd’hui bien réelle ;il faut maintenant développer des solutions.Sans oublier la reverse logistic qui consisteà optimiser le retour des camions (éviter lesretours à vide). La nouvelle plateforme Toulouse LogistiqueUrbaine prend la forme d’une DSP (déléga-tion de service public). Celle-ci est portéepar un groupement de structures constituéà 51 % de Semmaris (entreprise gestion-naire du Marché de Rungis), à 44 % de LaPoste Immo et à 5 % de la Caisse d’EpargneMidi-Pyrénées.

Gagner en efficacité et en bilan carboneQui sont les clients de cette plateforme decollecte et distribution de colis ou de mar-chandises alimentaires ? UPS occupe lesdeux-tiers du premier bâtiment qui a été livré en juillet dernier. Dans le deuxième

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bâtiment, exploitable dès ce mois de no-vembre, La Poste gèrera ses livraisons colisà partir de 2022 et Urby (filiale de La Postespécialiste de la logistique urbaine) devraits’installer avant la fin de l’année. Il reste au-tour de 2000 m² à commercialiser. «L’idéeest d’intégrer des logisticiens mais pourquoipas aussi des enseignes», explique Fran-çois Cantinaud. Sur son site, il lui faudra gérer une fourmi-lière où se croiseront quotidiennement 300 à 350 véhicules légers et une trentaine

de poids lourds. L’installation d’une bornede recharge électrique rapide est program-mée pour début 2022, de quoi ravitailler lespremiers poids lourds électriques qui com-mencent à arriver.

mutualisation et automatisationEntre 50 et 70 000 commandes par jour se-ront traitées sur cette nouvelle zone.  «Il fautparvenir à faire cohabiter tout ce monde, de350 à 400 personnes sur place, et tous ces véhicules en toute sécurité», explique le

directeur qui rapelle l'enjeu majeur de ceprojet : le gain en efficacité mais aussi la ré-duction du trafic des livraisons vers la ville,et donc la décarbonation. La mutualisation des flux sera un des en-jeux clés des utilisateurs de la plateforme.Pour gagner en rapidité et efficacité desflux, la mécanisation et l’automatisation se-ront à prévoir… encore une niche de marchépour les acteurs de la robotique et de l’in-ternet des objets.

Les Coursiers Montpelliérains,pour «commander sans exploiter»

Créée en 2019, l’association cherche à se transformer en Scop.

Leurs blousons cyclistes jaune et bleules font repérer aisément dans les ruesde Montpellier. Depuis leurs locaux

proches de la préfecture sur lesquels s’af-fiche «commander sans exploiter», LesCoursiers Montpelliérains partent livrer auxparticuliers ou entreprises des repas (à90%), des plis ou des petits colis, dans unrayon de 3,5 km. Née au printemps 2019, l’association qui aactuellement trois salariés (deux coursierset un administratif) et une flotte de six vé-los-cargos et quelques vélos classiques,travaille aussi avec neuf coursiers auto-en-trepreneurs. Les clients passent commandevia la plateforme web/mobile développéepar CoopCycle, fédération européenne decoopératives de livraison à vélo. «40 éta-blissements montpelliérains, restaurants etépiceries, y sont actifs. Nos atouts, ce sontla proximité, la rapidité ‘juste’, le relationneljoue aussi», lance Vincent Robillard, l’un descofondateurs. Les Coursiers Montpelliérains s’engagentaussi avec la start-up montpelliéraine LoopEat pour la livraison de repas «0 dé-chet» (système de consigne). L’origine del’aventure remonte aux revendications na-tionales des coursiers dénonçant les pratiques des grandes plateformes interna-tionales (prix fixes très bas à la course, uti-lisation du statut d’autoentrepreneur). « Endiscutant avec des camarades, on s’est ditqu’on allait créer quelque chose», se sou-vient Vincent Robillard. Quelques-uns (5 fondateurs, restés 3 au-jourd’hui) décident de devenir leurs propres

patrons. Deux ans et demi plus tard, LesCoursiers Montpelliérains souhaitent fran-chir une nouvelle étape  : «Nous voulonsnous transformer en société coopérative,lance Vincent Robillard. Nous devrionsaboutir fin 2021 ou début 2022, avec l’appui de l’Urscop pôle Méditerranée» Les

trois salariés pourraient passer à six fin2021.

https://coursiersmontpellier.coopcycle.org/fr/restaurantshttps://coursiers-montpellier.fr

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Urby Toulouse. Un service sur-mesuredémarré avec Midica

Alain Baret, directeur général d’Urby. Livraison et récupération des déchets par Urby, pour le compte de Midica.

Spécialiste du transport du dernier kilomètre, Urby Toulouse aétoffé son offre avec un service de logistique complet où lesproduits livrés sont étiquetés et prêts à être vendus. Les enseignes du groupe Gefiroga, propriétaire de Midica etd’Intersports, bénéficient déjà de ces services.

Rendre les villes plus respirables etdésencombrer le trafic : c’est l’objec-tif d’Urby, filiale du groupe La Poste

et de la Banque des Territoires dédiée à la logistique urbaine. Créée en 2018, la so-ciété compte près d’une vingtaine d’instal-lations en France avec, pour chaque ville,

un entrepôt en bordure d’agglomération ur-baine et des petites plateformes en centre-ville. Urby Toulouse fonctionne selon lemême schéma : un emplacement dans lanouvelle plateforme Toulouse LogistiqueUrbaine (le déménagement est pour bien-tôt) pour stocker les marchandises desclients messagers et un petit entrepôt de200 m² rue Kennedy, en centre-ville, pourgérer la livraison en vélo-cargo. «Je guetteles opportunités de foncier en centre-villepour installer d’autres mini-sites destockage» explique le directeur général dela société, Alain Baret, qui a démarré en2018 avec un service de ramassage et trans-port des déchets pour l’enseigne commer-ciale Midica.

Livraison de produits prêts à êtrevendusAvec le temps, cette première collaborationavec l’enseigne emblématique de bricolageet de décoration du centre toulousain aabouti à un service logistique complet  :Urby réceptionne les marchandises des dif-férents fournisseurs de Midica, flashe l’in-tégralité des produits, et réalise la livraisonau magasin. L’équivalent de 20 à 30 palettesde marchandises sont livrées chaque jour.

Urby à montpellier

Urby est implantée à Montpellier depuis novembre2018. La SAS compte aujourd’hui une vingtaine declients à qui elle propose deux types de services : la mutualisation des livraisons urbaines et le stockageet la préparation de commande. Urby Montpelliers’appuie sur un centre de mutualisation en périphériedu centre-ville (de 1 000m m2), permettant le stockagede marchandises. Ces marchandises sont ensuiteacheminées dans un espace de logistique urbaine(350 m2) au sein de la plateforme Services-Courrier-Colis de Montpellier Rondelet proche du centre-ville.Dans une volonté de décongestionner le cœur deville, les livraisons sont distribuées par trois vélo-cargos électriques, depuis cette même plateforme.

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Le retour des camions à la plateforme prin-cipale ne se fait pas à vide puisque l’ensem-ble des emballages et déchets sontrécupérés. Pour certains magasins Inter-sport détenus par le même propriétaire queMidica (groupe Gefiroga), le service va plusloin : étiquetage des prix, installation d’anti-vols, présentation sur cintres. «On livre desproduits prêts à être vendus», résume AlainBaret qui veut multiplier ce genre de ser-vices, parallèlement aux prestations plus

classiques de transport et livraison qu’ilpropose aux acteurs nationaux de la mes-sagerie.

Une flotte décarbonéeDans cette activité de transport du dernierkilomètre pour le compte de messagers,Urby n’hésite à mélanger dans un même vé-hicule les colis de ses différents fournis-seurs. L’idée est d’optimiser les tournées etdonc de remplir les véhicules qui partent

chacun livrer une zone géographique diffé-rente (souvent délimitée par code postal).Chaque Urby investit dans sa flotte de véhi-cules et pour Toulouse, ce sont déjà une di-zaine de 3,5 tonnes, huit à neuf poids lourdsautour de 19 tonnes et 10 vélocargos quidevraient circuler sur les routes de Toulouseen 2022. Tous sont des véhicules propres et Alain Baret attend avec impatience l’arri-vée de ses deux premiers camions 100 %électriques.

Jimenez transport et Location. En manquede camions et de conducteurs

Installé dans la zone logistique d’Eurocentre au nord de Toulouse, le groupe Jimenez Transport et Location croulesous les commandes : «avec la poussée de l’e-commerce etle changement d’habitude des consommateurs, qui entraîneun éparpillement mouvant des marchandises, nous faisonsface en ce moment à une très forte demande qui s’est multipliée par dix voir 15 depuis la crise sanitaire», expliqueValérie Jimenez, à la tête de l’entreprise. Son groupe (près de 600 salariés ; 65,5 M€ de CA en 2020)gère un parc avoisinant les 1000 cartes grises avec des trac-tions jour et nuit qui s’organisent en France et en Europe.Près d’une trentaine de camions au gaz sont attendus parl’entreprise… les difficultés d’approvisionnement en compo-sants retardent les livraisons. A côté du manque de camions,les difficultés de recrutement se font aussi fortement ressen-tir avec une cinquantaine de conducteurs ou conductrices (Valérie Jimenez est très mobilisée sur le sujet de la féminisation de ce métier) à intégrer dès que possible, soit 8 % de l’effectif.

Valérie Jimenez, présidente de Jimenez Groupe.

Applicolis. Une formule verte et digitale quise propage sur toute la france

Lancé en 2017 à Toulouse, Applicolis compte aujourd’hui 25 salariés embauchés en CDI : «dans cette activité il y a beaucoup d’auto-entrepreneurs, mais nous avons fait le choix de proposer des CDI, de former et de mettre à disposition un véhicule à nos équipes», explique Alain Fournier cofondateur decette Scif (Société coopérative d’intérêt collectif) qui gère aussiun réseau national, avec un modèle qui s’est propagé dans 25 villes de France. «L’idée est de standardiser l’offre pour êtreplus visibles mais surtout pour mieux s’organiser». Un service digital a été développé en interne, et c’est une desforces de l’entreprise qui met à disposition logiciel de gestion ettracking des flux. A Toulouse, l’entreprise dispose d’une flotte de13 vélos biporteurs, 4 triporteurs et 7 vélo-cargos de plus grandecapacité. L’entreprise dispose d’un local de 200 m² en centre-ville, ce qui lui permet de stocker les palettes pour ensuite lesdispatcher dans les fourgons de ses livreurs. Essentiellementcentrée sur le commerce de produits alimentaires (avec desclients comme Carrefour, Mon Panier de Campagne, Drive To Nu,des commerçants indépendants ou des producteurs installés au Grand Marché Min Toulouse) l’activité s’est multipliée pardeux en l’espace de 15 jours lors du premier confinement. Laprogression est toujours au rendez-vous avec un CA qui grimpede 600 000 à 800 000 euros entre 2020 et 2021.

Un service livraison vert et digital : c’est la promesse de l’entreprise Applicolis.

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Vert Chez Vous. Les précurseurs de lalivraison verte poursuivent leur déploiement

La flotte de livraison de Vert Chez Vous.

Avec la création d’une filiale dédiée à la logistique urbaine éco-responsable, Labatut Group s’estimposé comme leader sur un marché où «elle n’a pas de concurrence», alors que l’enjeu climatique ou la mise en place de ZFE pourraient entraîner une explosion de la demande.

«Lorsque nous avons été les pre-miers à investir il y a 10 ans, tout lemonde nous regardait avec des

grands yeux» raconte Jennifer Labatut, àpropos de l’achat de véhicules verts. L’ar-rière-petite-fille du fondateur, devenue pré-sidente du groupe éponyme, a misé tôt surle transport propre : « c’est en 2011 que nousavons créé Vert Chez Vous, une entreprisede livraison urbaine exclusivement éco-res-ponsable. C’est-à-dire que nous tournonsavec 3 carburants : l’électrique en centre-ville, et le biogaz ainsi que du biocarburantB100 à base d’huile de colza pour les pluslongues distances».

Le dernier kilomètre éco-responsable et «premium»Disposant de cargo-cycles (vélo à troisroues munis d’une remorque) pouvanttransporter jusqu’à 200 kg, de véhiculespour les petites et moyennes charges allant

de 3,3m3 à 17m3 ainsi que des camions de20m3, Jennifer Labatut promeut une qualitéde service haut de gamme : «Avec un ser-vice premium de montée à l’étage, de livrai-son à deux conducteurs ou d’installation etde mises en caves, nos solutions sont sou-vent choisies pour les produits à forte valeurajoutée». Partagées à 70 % pour le B2B et à 30 % pourle B2C, les livraisons de l’entreprise se fontsous contrats afin d’optimiser les itinéraireset de massifier les camions, «à l’inverse dela demande instantanée qui fait parfois par-tir un camion par client» explique la diri-geante.

Une croissance à 3 chiffres, en l’absence de concurrentsEmployant environ 250 conducteurs sur laFrance entière, dont 35 à Toulouse, VertChez Vous a multiplié sa flotte par six en dixans. Forte de cette dynamique, la filiale an-nonce également une croissance de 100 %

depuis le début de la crise covid, périodedurant laquelle elle a étendu sa présence àMarseille, Bayonne, Bordeaux, La Rochelleou encore Chambéry. En 2015, elle a rachetéson principal concurrent sur le territoire pa-risien  : GreenWay, un monopole que reconnaît la présidente  : «aujourd’hui nous avons pris une telle avance que nousn’avons pas de concurrents directs sur cetteoffre».

consolider sa dominance française,puis partir à l’étrangerMalgré une petite différence sur les prix

due à l’écart entre un véhicule «classique»et un véhicule électrique, Vert Chez Vousreste compétitif et ambitionne d’ouvrir desagences à l’international d’ici le début 2023.Tablant également sur une flotte à 100%«débarrassée» de moteurs thermiques pour2023, un objectif partagé avec l’ensembledu groupe, l’entreprise a réalisé environ 30 M€ de CA en 2020.

Une entreprise de LabatutGroup

Après avoir fêté ses 100 ans en 2020,Labatut Group vise 100 M€ de CA en2021. Basé à Saint-Elix-le-Château, cetransporteur et logisticien haut-garon-nais emploie 700 personnes répartiessur 16 sites et trois entreprises différentes. Veolog, l’activité logistiquedispose de plus de 210 000m² d’entrepôts, tandis que Labatut Transport (et ses sous-filiales dont Veryfret qui organise le transport desflux import-export européens) et VertChez Vous s’occupent de la partie livraison. Les trois activités pèsent chacune pour environ 30 % du chiffrede l’entreprise, soit 30 M€ par filiale.

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Christophe Caset-Carricaburu,président de SEV : «Services Écusson Vertdouble de taille chaque année»

Un espace de logistique a été confié à SEV dans le parking Antigone Europa, à Montpellier.

Expert de la logistique écoresponsable du dernier kilomètre à Montpellier, Services Écusson Vertlivre des centaines de colis par jour aux professionnels et particuliers. Le fondateur ChristopheCaset-Carricaburu explique comment s’opère sa croissance d’activité.

Christophe Caset-Carricaburu, président de SEV.

uel rôle joue Services ÉcussonVert dans la logistique mont-pelliéraine ?

«Notre mission, c’est de proposer les meil-leures prestations de livraison du dernierkilomètre dans l’aire urbaine. Mon projetde livraison écologique a convaincu la TAM et la Métropole, qui nous ont confiédepuis l’été 2017 un espace de logisti-que urbain dans le parking Antigone Eu-ropa. SEV mutualise l'acheminement sur cetteplateforme de centre-ville des colis quenous allons chercher pour les commis-sionnaires de transport aux abords deMontpellier, de Frontignan à Saint-Jean-de-Védas, Mauguio, Vendargues... Nous li-vrons des colis de moins de 30 kilos auxparticuliers et professionnels en vélo-cargo, triporteurs, utilitaires électriques ethybrides de 2,5 à 8 m3. L’activité et l’équipedoublent tous les ans.

SEV grandit très vite, est-ce difficilede recruter ?Fin septembre, SEV emploie 52 salariésdont 45 chauffeurs, nous étions 23 au débutde l’année. J’ai changé de tactique de recrutement  : nous ne recrutons pas des livreurs, mais des personnes venant de larestauration, de la boulangerie... Je suis at-taché aux valeurs de responsabilité socialeet au bien-être des salariés, qui font 39heures et pas plus. Nous sommes prochesde la parité  : l’effectif comprend 40% defemmes.

Qu’est-ce qui pourrait freiner cettecroissance ?Mon plus gros problème aujourd’hui, c’estla concurrence déloyale issue des plate-formes en ligne de livraisons de courses pardes particuliers, en échange d’un «pour-boire». Les intentions de départ sont peut-être bonnes, mais le système est dévoyé.

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SEV EN chiffRES

Effectif : 52 salariés à l’automne 2021,au lieu de 23 début 2021.

chiffre d’affaires : 1,7 million d’eurosprévisionnels en 2021 (980 000 eurosl’année précédente).

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Des gens livrent sans licence de transport,ne respectent pas la chaîne du froid, alorsque nos véhicules sont équipés de ther-momètres connectés et que j’ai des sala-riés. Pour moi, c’est de «l’ubérisation» enscooter.

Votre flotte est-elle toute électrique ?Services écusson Vert dispose d’une flottede 35 véhicules, dont 4 cyclo-triporteurspour assurer le dernier mètre, et une quin-zaine de Goupil électriques de 2 à 8 m2.Nous souhaitons ne recourir qu'à des véhi-cules propres, mais il y a un problème debornes de recharge. En outre, les constructeurs sont tous sur lesénergies, mais nous n’avons pas de véhi-cules vraiment adaptés. C’est pourquoinous avons testé en 2020 les droïdes deTwinsWheel, et durant plusieurs mois leprototype ‘Ez-Flex’ de Renault adapté auxlivraisons intra-muros.

Avec Synox, acteur montpelliérain del’iot, vous expérimentez le projet E-Logurba lauréat fin 2020 de l'appelà projets de l'Ademe translog sur latransition du secteur logistique. Oùen êtes-vous ?Nous avons débuté en mai 2021 ce casd’usage et nous remontons les informationsà Synox. Des capteurs sont installés sur lesespaces de stockage des colis avant dernière livraison, et les véhicules SEV sont équipés de télématique embarquéeconnectée à la plateforme gérée par Synoxà Montpellier. L’objectif est d’optimiser l’es-pace foncier, d’avoir la disponibilité et letaux de rotation des places de livraison.L’expérimentation court sur deux ans.

Services Écusson Vert ira-t-il plus loinque montpellier ?Le modèle fonctionne et je bénéficie d’unaccompagnement sur la stratégie grâce àun mentorat du «bureau des pairs» asso-ciant la CPME Hérault, Digital 113, FrenchTech Méditerranée, Leader Occitanie etMedef Hérault Montpellier. Je souhaite du-pliquer le concept SEV sur des villes limi-trophes à Montpellier. Cela pourrait être àNîmes, Sète, Béziers, Avignon... en 2022. Ilfaut penser au-delà de la métropole, carl’aéroport de Montpellier est à Mauguio etle port à Sète. Nous cherchons des solu-tions : Services écusson Vert a ainsi gagnél’appel à manifestation d’intérêt lancé parSète Agglopôle pour une expérimentationd’un an sur la logistique urbaine du dernierkilomètre en centre-ville de Sète, à partirdu pôle d’échanges multimodal de lagare.»

Dans l’attente de la ZfE

Le ministère de la Transitionécologique a placé (décretdu 17 septembre 2020)Montpellier, comme Toulouse, dans la dizaine demétropoles devant mettre enplace une ZFE-m (zone à fai-bles émissions-mobilité) li-mitant la circulation desvéhicules les plus polluants.Votée fin août, celle-ci inter-dit la circulation dans les 10 métropoles dépassant ré-gulièrement les valeurs li-mites de qualité de l’air -comme Montpellier - aux véhicules Crit’air 5 en 2023, Crit’air 4 en 2024 et Crit’Air 3 en 2025. «Nous sommes unpeu en retard, nous présentons la stratégie aux maires demain, lance le 19 octobre Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole Montpellier Méditerranée déléguée auTransport et aux Mobilités actives. La concertation publique aura lieu au premier se-mestre 2022. Nous avons regardé de près la loi Climat et résilience, très cadrée». A Toulouse, la mise en place est envisagée à la fin de l’année, avec une mise en oeuvre progressive. La Métropole héraultaise, qui promet que sa propre flotte sera totalement «décarbonée» en 2025, inscrit la ZFE dans sa «Stratégie mobilités 2025»présentée en février 2021 et le plan des mobilités «PDM 2030», prévu à l’automne2022. Déjà en janvier 2020, le Schéma directeur de la logistique et du transport demarchandises en ville listait 19 actions (estimées à 26 millions d’euros d’ici à 2025)dont la ZFE, l’adaptation des règlements d’accès au centre-ville ou la création d’uncentre de distribution urbain sur le MIN. «Nous devons aussi développer les stationsmulti-énergie, ajoute Julie Frêche. La croissance de 30% du e-commerce fait que lesbesoins en espaces logistiques sont maintenant estimés à 80 000 m2 sur la métropole.Il nous faut convaincre les maires d’accueillir des hôtels logistiques».

Des clusters en actions

Pour traiter du transport et de la logistique, deux clusters coexistent en Occitanie : ce-lui de la logistique We4Log, né fin 2018 à l’initiative de la Région et basé à Perpignan,et TransTen (transition énergétique et numérique), dédié depuis 2018 au transportroutier et basé à L’Union. «Nous sommes en réflexion sur un rapprochement. On a envie de travailler avec des professionnels», note Christophe Caset-Carricaburu, vice-président du cluster We4Log en charge du sujet logistique urbaine. Ensemble,les deux clusters ont animé le 8 octobre près de Montpellier une journée sur la logistique urbaine pour aborder les «véhicules de demain» et les questions d’avitaillement et d’accompagnement liés à la ZFE à venir, avec le conseil Logistic-Low-Carbon porteur du programme national InTerLUD(1). En outre, pour encouragerles transporteurs ayant investi dans des camions «propres» sans attendre les ZFE àToulouse et Montpellier, TransTen et We4Log organisent la 2e édition du concours«Les défis du transport» (SEV était un des trois lauréats de la première édition). C’estselon TransTen la première manifestation commune des deux clusters régionaux, menée avec l’Ademe. Les prix seront remis le 8 décembre au salon «Mobility SolutionsShow» à Toulouse.

https://www.we4log.fr/, https://cluster-transten.com

(1) Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable.

Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole Montpellier Méditerranée,déléguée au transport et aux mobilités.

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Soben. Les robots livreurs TwinswHeelcirculent à Montpellier

Les véhicules 100 % électriques et autonomes TwinswHeel sont testés par La Poste et Stef pour des livraisons à Montpellier.

L’industriel Soben a démarréune expérimentation à Montpellier pour tester sa solution de droïdes autonomes destinés à desmissions de livraison de colis.Une première en France quipourrait offrir de belles perspectives à la PME lotoise.

Le TwinswHeel roule dans les rues pié-tonnes de Montpellier depuis le 17septembre. Et c’est la première fois

qu’un robot autonome circule dans une villefrançaise pour effectuer des livraisons. Enexpérimentation pour 24 mois, ce droïdequi vient de recevoir sa plaque d’immatri-culation sera testé par deux utilisateurs. LaPoste l’utilisera pour accompagner les fac-teurs dans leurs tournées : le robot le rejointau milieu de son parcours pour le ravitailleren colis et éviter ainsi les ruptures decharge et les allers-retours vers le dépôt.Deuxième utilisateur, le spécialiste du trans-port frigorifique Stef pour des livraisons de-puis son hub logistique jusqu’ aux métiersde bouche installés en coeur de ville (res-taurateurs et artisans-commerçants). Pour-quoi un robot de niveau 4 (sur 5)d’autonomie pour se faire livrer plutôt qu’uncoursier à vélo ?

Des robots pour gagner en efficacité«Ce n’est pas une solution qui remplace levélo-cargo mais c’est une autre possibilitéqui présente certains avantages, par exem-ple éviter les transports récurrents et gagnerdu temps sur la partie à faible valeur ajoutéepour laisser les émetteurs et récepteurs dela marchandise se concentrer sur leur ges-tion de stock», explique Benjamin Talo, diri-geant de Soben, qui tient à rappeler que sasolution ne remplace pas l’homme danstoute la chaîne logistique : c’est un assistant

qui porte, se gare facilement, etc. Autreavantage, cette fois-ci en comparaison avecles voitures électriques : les robots Twinsw-Heel consomment 85 % d’électricité enmoins, tout simplement parce qu’ils sontbeaucoup plus légers, malgré une forte ca-pacité de transport.

Différentes gammes pour différentsusagesSoben planche actuellement sur troisgammes de robots : le plus petit a une ca-pacité de charge de 50 kg et est un enginadapté pour par exemple assister les per-sonnes âgées qui peuvent se faire livrerleurs courses. Le deuxième doté d’unecharge de 150 kg est idéal pour assister lesartisans : Enedis ou certains maçons qui nepeuvent atteindre la zone ZFE, se garent enbordure de ville et les robots font le relaispour le matériel pendant que l’artisan serend à pied ou en transport collectif à sesrendez-vous. Les plus gros droïdes ont unecapacité de 600 kg et présentent un volumesuffisant pour réapprovisionner les maga-sins. Depuis le premier prototype en 2017, unecinquantaine de ces TwinwHeels ont étéproduits et ils sont actuellement aussi tes-tés aux Etats-Unis, en Allemagne, en Suissepour des applications différentes. 80 % des composants proviennent de fournis-seurs installés dans un périmètre proche deCahors.

Une nouvelle usine pourune PmE en plein essor

L’entreprise créée en 2005 par lesfrères Talon est passée de 15 à 28 per-sonnes en 3 ans. Son activité principalede conception et fabrication d’amortis-seurs continue de progresser avec descommandes d’entreprises de renomcomme Renault ou Stellantis pour l’automobile, Airbus ou Latécoère pourl’aéronautique, Navya, pour les véhicules autonomes. Son deuxièmemétier, la conception et la productionde robots autonomes mobiles est enplein essor. Depuis l’été dernier, Sobenest installé dans une usine neuve de2000 m² qui intègre une chaîne de production, une zone test et qualité etun service R&D. Un appareil de production qui lui donne une capacitéde 4000 robots par an. Côté finances,les revenus issus de sa première activité de conception et productiond’amortisseurs mais aussi l’accompa-gnement de la Région Occitanie, del’Ademe, de BPI et d’autres enveloppeseuropéennes lui permettent d’avancerdans sa R&D et dans la production.

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Cobrane. Le concepteur de véhiculesélectriques se positionne sur la livraison

Raphaël Colombié, fondateur de Cobrane.

Installée depuis peu à Saint-Céré dans le Lot, l’entreprise Cobrane innove pour adapter ses véhicules électriques auxnouvelles tendances de la logistique. A venir dans les prochains mois : le Cobrane T1, proche de la trottinette, destiné aux livraisons citadines sur un rayon de 2 kilomètres.

Un triporteur facile à conduire et à ma-nier (le système de direction, prochede la conduite d’une moto, est bre-

veté), ergonomique (possibilité de clipperdifférents accessoires servant de coffrepour les marchandises), assemblé enFrance et 100 % électrique. C’est la signa-ture de Cobrane, entreprise innovante quivient de quitter Toulouse pour s’installerdans le Lot, à Saint-Céré, histoire de se rap-procher de son chaudronnier et assembleurCMD. L’aventure de cette entreprise innovante adémarré en 2012 avec le développement devéhicules professionnels électriques desti-nés au transport d’outillage dans les entre-pôts, les sites industriels, etc. Le récentmodèle Facom EM-A développé par Co-brane avec le designer Blanc Tailleur et Facom (marque du groupe StanleyBlack&Decker) a été lauréat du Janus del’industrie 2021 et un contrat de partenariata suivi.

Expérimentation de livraison au marché Victor hugoLa livraison est le deuxième axe de déve-loppement de Cobrane, avec déjà des ex-périmentations menées sous la bannièreUrby (filiale de La Poste spécialisée dans lalivraison dernier kilomètre), dans diffé-rentes villes de France et notamment pouraller livrer les clients du marché Victor-Hugoà Toulouse, pendant la période de confine-ment. Le véhicule Cobrane A1XL a aussiroulé à Paris, Lille, Lyon. Il a, par exemple,été utilisé par des opérateurs de transportreliés à des Carrefour de proximité pari-siens. Tout est conçu pour alléger lescontraintes du livreur : ce trois-roues homo-logué pour la route reste stable à l’arrêtcomme en courbe, malgré sa capacité decharge de 100 kilos. 12 bacs de manuten-tion peuvent s’empiler à l’arrière.

Un industriel pour assurer les arrièresAu vu des avantages techniques, ergono-miques, écologiques de son véhicule,

Raphaël Colombié, dirigeant de l’entreprise,juge le prix de vente de 6500 euros (déduc-tion du bonus écologique comprise) tout àfait compétitif. Sans compter l’argument dumade in France, qui s’avère être désormaisun avantage commercial. L’entreprise bénéficie de l’appui du groupeNisima (BT2i) pour soutenir la R&D et la fa-brication de ses véhicules. Une centaine devéhicules ont déjà été vendus, toutesgammes confondues. Raphaël Colombiéespère atteindre un certain volume de com-mandes pour passer à la phase décisive dela production en série. Il est aujourd’huiconfiant, au vu des débouchés commer-ciaux qui s’annoncent. L’entreprise vientd’embaucher trois personnes.

Un véhicule à hydrogène pour bientôt Le dernier porteur électrique  à batteriesde Cobrane, le A1XL dispose en moyenned’une autonomie de 60 km, avec une re-charge complète en 5h. Pour répondre auxbesoins de professionnels recherchant uneautonomie supérieure, Cobrane a amélioréson concept en travaillant avec le CEA. L’ob-jectif : concevoir un système d’hybridationà l’hydrogène dont le prototype devrait êtreopérationnel en fin d’année.

Le triporteur conçu par Cobrane, utilisé pour deslivraisons à Paris.

Un modèle plus petit pourles mini-tournées

Avec toujours son cran d’avance, Cobrane est sur le point de sortir unenouvelle gamme dédiée spécifique-ment à la micrologistique : «la pro-messe de livraison en 10-15 minutes enville sera liée à la proximité d’un darks-tore (petit entrepôt dédié à l’e-com-merce qui ravitaille sur un rayon de 2 kilomètres et pour des petites commandes, NDLR). Nous allons pro-poser pour ces livreurs des engins pluspetits, proches de la trottinette, qui sefaufilent facilement, ne prennent pas deplace et qui ont une capacité de char-gement de deux bacs de manutention».Le prototypage du Cobrane T1 est encours et les contacts sont déjà prisavec les logisticiens et transporteursparisiens.

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Innov’ATM. La start-up veut prouver lafiabilité de la livraison par drone

Le projet Tind’AIR va mélanger tous les véhicules aériens dans un même espace.

Le fret aérien par véhiculesans pilote est une solutionqu’envisagent de nombreuxtransporteurs, notamment pour la livraison de colis enB2C. Pour permettre son développement, le consortiuminternational Tind’AIR va lancer une série de démonstrations à grandeéchelle portée sur la gestionde conflits entre tous les appareils.

Et si nos colis arrivaient par drone ?Cette vision (pas si) futuriste néces-site de faire face à de nombreux défis,

parmi lesquels figure la gestion et lecontrôle du trafic aérien. S’il est un terrainde jeu qui a encore beaucoup à offrir, le ciela besoin d’être régulé, ce que propose lastart-up toulousaine Innov’ATM avec le pro-jet Tind’AIR qu’elle coordonne. A la tête d’un consortium de 11 acteurs ve-nant de France, Italie, Espagne et Royaume-Uni (dont l’Aerospace Valley, l’Onera ouencore Collins Aerospace), la jeune poussecompte mener à bien ce test subventionnéà hauteur de 3,2 M€ par le programme Sesarde l’Union Européenne, sur un budget totalde 4 M€.

Un module de service de résolutionde conflit à base d’iA«C’est une sorte de baptême du feu, il fautque ce que l’on a imaginé marche en condi-tions réelles, pas juste en théorie» expliqueStéphane Bascobert au sujet de TindAIR.Diplômé de l’Enac et auparavant ingénieurchez Thales, il a cofondé l’entreprise In-nov’ATM en 2014 qui édite des logiciels

d’optimisation des flux aériens. Initialementdestinées aux aéroports, ses solutions sesont également déclinées autour desdrones, à l’image d’une commande de laDSNA (un service de l’Etat) dans la lutteanti-drone pour protéger les sites sensi-bles. Précurseur dans cette filière, la start-up a initié ce projet de démonstration decohabitation de drones, en toute sécuritédans l’espace urbain. Ce sont 4 à 5 scéna-rios de vols différents qui vont être déployésà Toulouse et Bordeaux d’ici le deuxième trimestre de 2022, comme l’explique le diri-geant : «il y aura, dans un même environne-ment urbain, nos drones de transport demarchandises et de passagers, allant du pe-tit à la grosse charge utile, ainsi que lesavions, hélicoptères etc. L’objectif est de va-lider les concepts et l’architecture que nousavons imaginés pour le trafic aérien. Il y auraaussi le test d’une plateforme de résolutionde conflit par de l’IA».

La frustration d’une technologie novatriceAvec des scénarios concernant par exem-ple le transport de matériel médical ou de

sang, qui seront sans doute «parmi les pre-miers usages de la mobilité aérienne ur-baine en raison de l’urgence», les lieuxprécis où se dérouleront les démonstra-tions proches de la réalité n’ont pas encoreété dévoilés. Cependant, le cofondateur de la jeunepousse toulousaine affirme d’ores et déjàque «des bonnes bases techniques» serontdisponibles pour une livraison par dronedès la fin 2022, mais que ce sujet compliquéne dépend pas seulement de l’évolutiontechnologique : «nous espérons débloquerun des grands verrous, mais il y a de nom-breux autres enjeux. Par exemple, est-ce quele grand public est prêt à voir des drones vo-ler au-dessus de sa tête ? Niveau assurance,qui sera responsable si un colis tombe surune personne ? Ce sont les mêmes problé-matiques que celles des véhicules auto-nomes roulants, sans oublier la législationqui prend énormément de temps. Je suisconvaincu que d’autres endroits que l’Europe profiteront de livraisons par droneplus tôt».

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Fraichy. Un nouveau relais pour les commerçants de quartier

Fraichy est en recherche de fonds (300 à 500 000 €) pour pouvoir accélérer.

Lancée fin 2018 à Montpellieret implantée à Toulouse de-puis 2020, la jeune pousseFraichy vient aussi d’installerdepuis septembre 2021 sonoffre de «marché digital», reposant sur les produits descommerçants de quartier, surl’agglomération de Béziers.

La promesse de la start-up montpellié-raine Fraichy  ? Pouvoir faire sescourses en produits frais chez des

commerçants de quartier - primeurs, bou-langers-pâtissiers, bouchers, poissonniers,fromagers, épiceries fines, cavistes... -grâce à sa plateforme en ligne et être livré àdomicile ou au bureau. « Fraichy veut facili-ter l’accès à une alimentation locale et saine,toucher une population cherchant àconsommer davantage local», résume leprésident Tom Vea, l’un des trois cofonda-teurs. Il a imaginé Fraichy avec Thibaud Au-dry et Gabriel Nuel, deux amis épicuriensrencontrés sur les bancs du Master 2 ensciences de gestion de l'Institut MontpellierManagement de l’université de Montpellier.Après avoir lancé le service à Montpellierfin 2018, Fraichy a ajouté une implantationà Toulouse en février 2020. «C’était quatresemaines avant le confinement. Le lance-ment a été facile, peut-être un peu trop... ÀToulouse, on a vu le nombre de concurrentsexploser». Nouvelle étape pour la jeune pousse depuisle 7 septembre 2021 : Béziers. «Si Montpel-lier et Toulouse sont comparables pour ladensité du trafic, la circulation à Béziers estbeaucoup plus fluide, cela nous permet d’at-taquer l’agglomération dans son intégralité,

remarque Tom Vea. On fait tous les jours lepoint, pour l’instant il y a une jolie demande.On a passé la barre des 300 inscrits biter-rois. Ils sont environ 3000 à Montpellier,2000 à Toulouse». Toutes villes confondues,Fraichy collabore avec une quarantaine decommerces. «Globalement, depuis début2021, nous pensons être sur des volumesnormaux, pas impactés par la crise sani-taire».

Externaliser ou internaliser la logistiqueL’ouverture sur l’agglomération biterroise aconduit Fraichy à modifier son modèle delivraison. «On avait l’habitude d’externaliserla logistique, à Béziers nous l’internalisonspour la première fois». Fraichy a ouvert unpetit entrepôt de 50 m2 à Boujan-sous-Libron, près de Béziers, et embauché unesalariée. «C’est un point assez stratégique.La livraison est le seul vrai moment decontact avec les clients, relève Tom Vea.Cela permet aussi de contrôler la chaîne devaleur».Point commun aux trois implantations  : la livraison non-polluante. À Montpellier, Fraichy fait appel aux services de Servicesécusson Vert. «À Toulouse, nous faisons à nouveau appel à AppliColis depuis

octobre », lance Tom Vea. À Toulouse, Frai-chy a un temps fait appel à Urby (groupe LaPoste) et c’est d’ailleurs en s’appuyant surce réseau national que Fraichy avait en 2020fait un déploiement à... Clermont-Ferrand. Mais l’aventure clermontoise a tourné court,elle a été stoppée «au bout de sept à huitmois. Nous n’avons pas rencontré le succèsespéré, il n’y a pas eu assez d’engouementchez les commerçants, ce qui est primordial,analyse Tom Vea. Nous avons sans doutevoulu aller trop vite dans le déploiement. No-tre stratégie aujourd’hui est de nous recon-centrer sur l’Occitanie. Béziers est unterritoire plus petit mais que l’on connaîtmieux». Fraichy fait aussi depuis l’été le point avecses commerçants partenaires, pour seconcentrer sur ceux dont les flux sont lesplus importants. «Pour que cela marche, ilfaut une relation aller-retour. Les commer-çants sont aussi des relais de communica-tion... Ce qui manque à Fraichy aujourd’hui,c’est encore la notoriété», juge Tom Vea. Lesassociés sont actuellement en recherchede fonds -entre 300 000 et 500 000 euros-pour pouvoir accélérer. «Cela nous permet-trait d’être plus présents en termes de com-munication et de marketing».

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VNF veut relancer une activité logistiquefluviale à Toulouse

L’entreprise de livraison AppliColis fait partie du test «secret» d’octobre. Elvyre Lassalle, adjointe au chef du service

développement chez Voies Navigables de France.

En lançant un appel à manifestation d’intérêts, Voies Navigables de France veut réutiliser le canaldu Midi pour la livraison urbaine et cherche un consortium qui lui permettrait de rentabiliser également les péniches quittant la ville.

«La mise en place de la ZFE a accé-léré le processus, mais le retour dufret fluvial sur le canal des deux

mers était déjà en réflexion» lance ElvyreLassalle, adjointe au chef du service déve-loppement chez Voies Navigables deFrance. Etablissement public, VNF est unopérateur gérant plus de 80% du réseau flu-vial français, dont le Canal des Deux-Mersqui est au cœur d’un projet de transport dela métropole toulousaine.

«Le potentiel technique est déjà là»Formé par le canal latéral à la Garonne(193km) reliant Toulouse à Castets-en-Dorthe (entre Marmande et Bordeaux) ainsique le Canal du Midi reliant Sète (34) à Tou-louse, le Canal des Deux-Mers a été créépour connecter la mer Méditerranée etl’Océan Atlantique, et ainsi faciliter le fret ensupprimant la dépendance au détroit de Gi-braltar. Au début des années 2000 son ex-ploitation a été stoppée pour des raisons

économiques, et le pan touristique a rem-placé l’activité logistique. Mais, en pleineréflexion écologique, la question des portsmodaux a refait surface au sein de VNF quia déjà mis en place des initiatives dans d’au-tres villes, comme l’explique Elvyre Las-salle  : «nous avons déjà le potentieltechnique grâce à ce grand canal, vu qu’il aété créé spécialement pour ça. La questionest celle du modèle économique, et de cecôté-là nous avons des exemples qui prou-vent une fiabilité comme à Strasbourg etLyon où une entreprise nommée ULS s’estinstallée sur les canaux de petits gabaritspour faire du transport logistique».

Une mutualisation des flux impérativesAlors, avec la mise en place de la ZFE à Tou-louse, les acteurs économiques locaux ontcommencé à s’intéresser aux voies flu-viales, et notamment au Canal du Midi quidessert le cœur de Toulouse. Présentant de

VNf Sud-Ouest

Gérant plus de 400 km de canaux etsections de fleuve réunissant le Canaldu Midi, le canal latéral à la Garonneainsi que l’Hérault et la Garonne, la Direction Territoriale Sud-Ouest de VNFemploie 400 agents. Au travers de sesactivités, l’établissement veut répondreà 3 missions : la gestion hydrauliquedans les canaux, l’aménagement duterritoire comme le développement de ports et la gestion des différents ouvrages, et enfin le développementdu transport de fret.

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nombreux avantages environnementauxcomme la décongestion des routes, ou ladifférence d’émission de gaz à effet de serresur des charges égales (4 à 6 fois moinsqu’un moteur thermique), le transport parpéniche est devenu une priorité de VNF quia lancé un appel à manifestation pour la re-lance d’une activité logistique. Concrète-ment, l’organisme cherche à identifier lespotentiels acteurs capables de fournir unprojet viable pour une future exploitation  :  «l’objectif est d’avoir unconsortium d’entreprises et/ou organismescapables de proposer un système au bilanenvironnemental intéressant. Pour que cela fonctionne, il faut trouver une mutuali-sation des flux, c’est-à-dire que des chosesarrivent et repartent dans les péniches.Nous voulons trouver des connexions etsynergies possibles, pour mettre en placeun modèle économique viable» explique Elvyre Lassalle.

Un test concluant pour la zone defondeyreAu cœur de cet appel à manifestation, ter-miné le 30 octobre dernier et qui va donnersuite à un appel à projets, la zone logistiquede Fondeyre a un rôle à jouer. Idéalementsituée à proximité immédiate de la rocadeet du Marché d’Intérêt National de Tou-louse, elle dispose d’un quai fluvial opéra-tionnel et pourrait servir de lieu demassification des flux avant de desservirplusieurs quais en centre-ville comme leport de l’embouchure ou le port Saint-Sau-veur  : «l’idée ce n’est pas d’avoir un hub d’entrepôts en centre-ville, mais un stocktampon pour que les bateaux ne partent pasà moitié vides». Pour assurer la faisabilitédu projet, VNF expérimente déjà depuis le

Plusieurs quais à Toulouse pourront être utilisés.

8 octobre un premier fonctionnement avectrois entreprises locales : AppliColis, les Al-chimistes et GreenBuro. Avec un modèleconvenant aux attentes, une péniche a cir-culé pendant environ un mois entre Lalandeet le Port Saint-Sauveur, avec à la clé une va-leur ajoutée confirmée pour tous les ac-teurs.

Le transport fluvial : une solutiond’avenir

Pouvant mesurer jusqu’à 38 mètres, les pé-niches du Canal du Midi pourront prendrejusqu’à 200 tonnes par bateau, mais la

réflexion s’effectue plutôt en volume selonl’adjointe au chef du service développe-ment de VNF  : «Les camions de livraisonsde colis par exemple sont très souvent rem-plis d’air, donc ça ne pose pas de problème».Les bateaux payant des péages, parking etautres loyers, l’intérêt de VNF est d’autantplus important, en plus de relancer une activité sur l’un de ses principaux canaux.Si un consortium est trouvé et que le projetse concrétise, le fret fluvial pourrait revenirdès 2022 sur le canal du Midi, et ainsi générer une alternative écologique intéres-sante.

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actia. l’électronicien se au vélo et façonne son off e-mobilité

l’ETi familiale actia lance une nouvelle activité autour de l’équipementdes vélos électriques. le groupe industriel toulousain de dimension internationale a aussi créé une nouvelle division, actia Power, pour clarifier son offre d’électrification de a à Z des véhicules de transportde passagers, mais aussi des véhicules commerciaux et industriels.

Une moto enduro 300CC de Sherc

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INDUSTRIE

Par Juliette JAULERRY

Et maintenant la petite reine ! C’està l’occasion du salon RNTP dédiéau transport public, au Meett àToulouse en septembre dernier,

qu’Actia a annoncé le lancement d’unenouvelle activité dédiée à l’équipement desvélos électriques. L’ETI spécialisée dans laconception, la fabrication et l’intégrationd’équipements électroniques et qui sertdéjà de multiples marchés  : bus et ca-mions, trains, métros, avions, satellites, en-gins agricoles ou de chantier, poursuit ainsila diversification de ses activités.

Au démarrage, pour la première année decette activité, ce seront environ 20 000deux-roues ou tricycles qui pourraient être équipés des solutions d’Actia : des sys-tèmes électroniques globaux intégrant dif-férentes fonctionnalités de connectivité(pour la maintenance, la surveillance, le pi-lotage, etc.).

Un marché à fort potentiel Sur ce nouveau marché, les premiers

clients d’Actia sont deux assembleurs euro-péens et un fabricant américain  :

Ligne de CMS (composants montés en surface) à l’usine Actia de Colomiers.

co en action.

crise des composants : «A nous de nous adapter»

«La crise des composants témoigne de la fragilité de l’Europe, mais malgré cela Actia sedéveloppe avec des perspectives de CA significatives C’est une situation préoccupantequi ne touche pas seulement l’automobile et qui s’inscrit dans la durée. A nous de faireévoluer notre supplychain, d’être plus puissants dans la négociation. Notre force, c’estnotre agilité, notre réactivité. A nous de nous adapter». Jean-Louis Pech mise sur lesatouts de son ETI pour résister aux problématiques d’approvisionnement : l’ancrage deson entreprise dans le milieu industriel international avec des clients de renom, des relations historiques avec ses fournisseurs et sa capacité d’adaptation, y compris au niveau des process de production. Déjà en cours de progression (hausse de 11,6 % duCA entre le premier semestre 2020 et 2021) , le CA du groupe familial devrait passer de438 M€ de CA en 2020 (le CA avait baissé de 15,7 % entre 2019 et 2020) à 800 M€ dansles 3 à 4 ans, grâce à une progression des contrats gagnés. La recette pour atteindreces perspectives ? la pluralité des marchés servis et l’innovation, avec une force deR&D de 1100 ingénieurs aux 4 coins du monde qui pèse entre 14 et 18% de l’activité.

Jean-Louis PechPdg du groupe Actia

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Les solutions Actia se multiplient dans le domaine du vélo électrique.

«nous répondons à un vaste marchéqui se situe entre le très haut de gamme al-lemand et le vélo chinois et cette niche sertaussi bien sur le transport des personnesque sur la livraison de marchandises», ex-plique Jean-Louis Pech, Pdg du groupe quivoit dans cette nouvelle activité de belles opportunités commerciales mais aussi uneforte motivation pour ses équipes, au sortirde la crise sanitaire. La micromobilité ne représentera qu’une

activité mineure du groupe, mais son po-tentiel de développement est incontesta-ble  : les ventes de VAE (véhicule àassistance électrique) en Europe augmen-tent de près de 50 % par an.

Actia Power, pour mieux servir l’électromobilitéPour rendre son savoir-faire plus visible,

une nouvelle division a été récemmentcréée dans le groupe : Actia Power, quiveut proposer un service à 360 degrés au-tour de l’e-mobilité. Cette division consolide les différentes

activités du groupe relatives à la concep-tion et à la fabrication de batteries embar-quées, d’électronique de puissance et desystèmes d’électrification destinés à la mo-bilité électrique et hybride hydrogène. Ac-tia Power est mené par Eric de Saintignon,pro des ensembles systémiers ancienne-ment CEO de OneWeb Satellites. Son service réunit autour de 200 per-

sonnes aujourd’hui et vise les 200 M€ de CA. «Actia Power va donner de la visibilité de ce qu’on sait faire. Rares sontles acteurs capables d’offrir une visionsystémique pour une électrification de A à Z», résume Jean-Louis Pech qui veut

répondre aux besoins d’intermodalitécroissants au niveau des transports et qui

propose «une électronique vivante, qui faitsystème».

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Par Sylvie BROUILLET

GGl. l’aménageur montpelliérain va créer un pôlecinéma

BTP IMMOBILIER

Alain Guiraudon, Jacques Guipponi et Jean-Marc Leygue ont fondé CGL il y a plus de 40 ans.

GGl investit le champ desindustries culturelles etcréatives via un projet decomplexe de création cinématographique dansl’Hérault. Fondé il y a 40 ansà Montpellier, le groupe de300 millions d’euros et 200salariés est devenu un poidslourd de l'aménagement urbain et de la promotionimmobilière en France.

al’horizon 2024, un complexe decréation cinématographique -l’undes plus importants de France-,devrait sortir de terre au nord de

Montpellier, au cœur de la ZAC des Vautesde Saint-Gély-du-Fesc. «En visitant les stu-dios de France Télévisions à Vendargues eten discutant avec des professionnels dusecteur, nous avons pris conscience de lademande exponentielle en sites de tour-nage et du sous-dimensionnement deséquipements français. Comme nous avionsdu foncier constructible sur cette zone quenous avons aménagée avec le promoteurSpag, l’idée a fait son chemin», expliqueAlain Guiraudon, directeur associé et cofon-dateur du groupe héraultais GGL. Cofinancé(montant confidentiel) par Spag et GGL,«Pics Studio» regroupera sur 30 000 m2 desurface de plancher des plateaux de tour-nage, des espaces de production, des lo-caux pour des prestataires techniques etdes services associés. De quoi pérenniserune industrie à fortes retombées écono-miques en Occitanie, 2e région française ennombre de jours de tournages.

Logique durableDans la stratégie du groupe immobilierGGL, Pics Studio s’inscrit à mi-chemin entre

diversification et mécénat, tout commel’installation cet été de la fondation d’artGGL Helenis au sein de l’Hôtel Richer deBelleval (5*) à Montpellier. Le groupe impliqué de longue date dans lasociété de courtage et négoce d’art AD Art,dans des vignobles bio et une pépinière vi-ticole, doit aussi créer une fondation pourla préservation de la biodiversité. «Parceque nous travaillons sur le temps long del’aménagement et de la politique de la ville,nous nous intéressons à toutes les activitéshumaines dans une logique durable», sou-ligne Alain Guiraudon. Le collectionneur d’art cultive aussi le suc-cès dans son cœur de métier, l’immobilier :le groupe fondé en 1977 avec JacquesGuipponi et Jean-Marc Leygue livre 2 700logements par an, pèse 300 M€ de chiffred'affaires, emploie 200 collaborateurs et aune puissance de feu de 200 M€ de fondspropres.

Les clés de la réussite «Nous répondons aux nouveaux enjeux dedéveloppement durable, de modes de vie,de mobilité et du numérique en nous appuyant sur notre double expertise», résume Jean-Marc Leygue. Lotisseur de-venu aménageur, GGL pilote d’une part des

programmes complexes comme le quartierEntrée Est de Sète (2 150 logements des-servis par un réseau de thalassothermie surune friche industrialo-portuaire) prévu en2024, ou l’écoquartier de 1 500 logementsdu golf de Provence, prévu en 2022 à Istressur 240 hectares. Promoteur ensemblier viasa filiale Helenis, l’opérateur a développéd’autre part une large palette de produitsimmobiliers. Après l’ouverture d’agences à Nîmes, Bé-ziers, Perpignan, Rodez et Montélimar, lacréation de GGL territoires en 2020 lui apermis de déployer des projets sur les bas-sins toulousain, lyonnais et PACA, avec desassociés comme Laurent Villaret (présidentde la FPI Occitanie Méditerranée). Le rachaten avril 2021 des sociétés de promotionlilloises Loger Habitat et Carré Constructeurdoit servir de nouvelles ambitions natio-nales. Pour répondre au développement de la mé-decine ambulatoire, GGL prévoit deconstruire dans les prochaines années unesoixantaine d'hôtels hospitaliers (SSR, rési-dences pour internes, unités de soins obs-tétriques) pour un investissement de 4 à 8M€ l’unité. Les premiers seront à Thionville,Metz et Nancy.

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M E T I E R SPar Juliette JAULERRY

UNiVErsal HYDroGEN installe son centre r&D àToulouse

AÉRONAUTIQUE

Les capsules conçues par la start-up Universal Hydrogen.

La société Universal Hydrogen veut commencer parintégrer les capsules d’hydrogène dans des avions

de transport régional d’ici 2025.

Universal Hydrogen va s’installer dans le bâtiment 16, site historique de la zone aéroportuaire deToulouse-Blagnac. Quels sont les projets de cette start-up américaine fondée par des anciens d’airbus et qui vient d’annoncer un nouveau financement de 62 millions de dollars ?

le nouveau locataire du B16 est cali-fornien et ses objectifs sont ambi-tieux : démontrer la viabilité de lafilière hydrogène liquide dans l’aé-

ronautique et mettre en place de nouveauxdémonstrateurs. C’est donc sur le site del’aéroport Toulouse-Blagnac, dans l’histo-rique hall 16 d’environ 2900 m2 (avec ac-cès direct à une piste d’avion), que la jeuneentreprise américaine créée en 2020 et qui a levé en tout 85 M$ a décidé d’installerson centre de R&D. C’est l’antenne toulou-saine du cabinet d’avocats Vaughan Asso-ciés qui l’a accompagnée dans ce projet. Des travaux démarrent dès à présent pourpouvoir accueillir les premiers ingénieursrecrutés par le directeur général du projet,Pierre Farjounel. Un de ses associés, aussiPdg de la start-up, est Pierre Eremenko quia été directeur technique d’Airbus pendantune courte période

«Nous sommes venus capter lescompétences locales»Pierre Farjounel envisage de démarrer

avec une dizaine de personnes pour attein-dre une équipe de 25 l’année prochaine etapprocher la soixantaine en 2025 : «noussommes venus capter les compétences lo-cales. Le recrutement sera une phase clé etnous comptons sur les viviers locaux. L’éco-système toulousain est très riche sur le planscientifique et la proximité de laboratoires,

Dash 8. Côté encombrement, l’installationprendrait la place de deux rangées enqueue d’avion… Un des défis technolo-giques de ce nouveau centre R&D tourneautour du maintien de température qui doitrester à -250° Celsius dans les capsulescryogéniques. Pour le moment, le temps destockage à cette température est de 40heures, mais les équipes visent les centheures. «Les capsules ne sont pas de sim-ples containers et les problématiques dematériaux seront majeures, de même qu’ilfaudra plancher sur le système d’entrée etsortie du liquide hydrogène, les systèmesde mesure, les capteurs… » résume PierreFarjounel. 

Déjà opérateurs déjà intéressésPour avancer dans son projet, l’entreprise

compte sur l’appui des programmes régio-naux (la Région Occitanie a dégagé un bud-get de 150 M€ sur l’hydrogène vert pour2019-2030), de l’Ademe, et les dernièresannonces du gouvernement sur l’urgencede l’installation industrielle de la filière hy-drogène… Les producteurs d’énergie, lesdistributeurs, les instrumentistes, la MRO…tous les maillons de l’aéronautique et del’énergie tournent autour de ce projet maisce seront bien les opérateurs qui seront lesclients directs d’Universal Hydrogen. Ice-land Air, Ravn Alaska, Air Nostrum font par-tie des premiers partenaires intéressés.Autre marché en vue, et d’ailleurs le plusproche en termes de planning : le retrofitavec la mise au point de kits de reconver-sion pour des appareils régionaux, typeDash8 ou ATR72. «Le rétrofit présente deuxavantages : le premier est énergétique caron équipe la flotte existante et on n’est pasobligés de concevoir de nouveaux appa-reils. Deuxièmement, les process de certifi-cations sont simplifiés». Les paris de la start-up sont audacieux,

surtout que l’approvisionnement en hydro-gène vert n’en est qu’à ses balbutiements…et pourtant les premiers kits sont annoncéspour 2025.

clusters, pôles, écoles, universités nous aclairement intéressés. Nous sommes déjà àla recherche de profil de cryo-ingénieurs,d’experts en matériaux» annonce le direc-teur général. Déjà propriétaire de cinq prin-cipaux brevets, l’entreprise de 50personnes compte bien faire avancer sesinnovations et notamment sa solution decapsule d’hydrogène liquide (l’antenneaméricaine planche sur la compression del’hydrogène version gazeuse).

Encore des défis technologiques àreleverL’hydrogène liquide, une solution avanta-

geuse car verte et légère : le module conçupar la start-up (comprenant deux capsuleset un rack) pèsera autour de 400 kilos etsera capable de transporter 50 kilos d’hy-drogène par capsule en format liquide. Avec entre 6 et 8 capsules, il y aura de quoi assurer environ 1000 kilomètres enautonomie sur un avion régional de type

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Par Juliette JAULERRY

soGEClair. réorganisation et passage de relais

Philippe Robardey, président, et Olivier Pedron, directeur général adjoint du groupe Sogéclair.

le groupe technologique toulousain sogeclair présente un nouveau plan stratégique pour accompagner sa reprise. avec l’arrivée d’olivier Pedron en tant que directeur général adjoint, le président du groupe Philippe robardey prépare l’avenir de son entreprise familiale.

plein redécollage, notamment dans l’avia-tion d’affaires. La preuve, Dassault est devenu son premier client, avant Airbus. Ce marché pèse aujourd’hui 44 % de sonchiffre d’affaires et a augmenté de + 35 %sur le premier semestre 2021. Sur l’aviation d’affaires, Sogeclair inter-

vient aussi bien dans la partie ingénierie(structure et intérieur des cabines) que surla production, avec notamment la fabrica-tion des trappes de visite dans l’usine deColomiers. A côté de l’équipement du Fal-con 10X, Sogeclair compte aussi Bombar-dier parmi ses clients principaux pourl’aviation d’affaires. Sur son marché spa-tial, l’entreprise a aussi de belles perspec-tives de croissance.

Simulation et impression 3D, lesdeux autres points fortsConcernant l’aviation commerciale, Phi-

lippe Robardey mentionne l’A350 Freigh-ter, l’A321 XLR et les programmes deRecherche du CORAC qui reboostent l’acti-vité mais «qui n’ont pas la même voilureque de vrais grands programmes». Ceux-cise font toujours attendre.

avec le cap d’un CA à faire doublerd’ici à 2030 et une nouvelle or-ganisation qui sera effective en2022, le groupe Sogeclair est en

pleine transformation. L’entreprise a ac-cueilli en septembre dernier Olivier Pedron,qui est aujourd’hui directeur général ad-joint. Précédemment à la tête de RockwellCollins Aerospace (10 ans), celui-ci apporteun regard neuf sur le groupe et accom-pagne sa nouvelle organisation qui va sediviser en trois business units : Sogeclairengineering, Sogeclair conseil, Sogeclairsolutions.

Des voyants verts pour l’aviation d’affairesCotée en bourse sur Euronext Paris, la so-

ciété toulousaine familiale de solutionstechnologiques et de produits à forte valeurajoutée dans l’industrie du transport n’a pasété épargnée par les effets covid : un PSEannoncé en juin 2020 qui a concerné 150salariés en France et 300 à l’étranger ; unebaisse moyenne d’activité de -33,5 % entre2019 et 2020, et qui a pu atteindre les -80%, pour l’activité liée à l’aviation com-merciale notamment ; un ransomware qui

Un passage de relais anticipé

Philippe Robardey fait partie des personnalités phares de l’écosystème toulousain.Anciennement président du Medef 31 puis du Medef Régional, il termine son mandatde président de la CCI de Toulouse. Son groupe Sogeclair est une société familiale,dont il représente la deuxième génération. L’entrepreneur a associé ses enfants au capital de l’entreprise dès 2006. «Dans la transmission, il y a trois piliers : l’affection,l’argent, le pouvoir. J’ai observé autour de moi et j’ai compris qu’il fallait apprendre àdissocier ces trois piliers pour une transmission réussie». Prévoyant, il accueille OlivierPedron depuis septembre en tant que directeur général adjoint. Il y a aura donc prèsde deux années de transition, avant qu’Olivier Pedron prenne la direction générale dugroupe en 2013. Philippe Robardey sera ensuite président non exécutif jusqu’en 2025.C’est son fils Alexandre qui prendra le relais pour ce poste. La suite ? «Du temps libre,une constante et discrète disponibilité pour Sogeclair, et d’autres projets, pourquoi pasdans le BtoC»… à suivre !

a ensuite touché une de ses divisions…Mais Philippe Robardey, à la tête du groupede 1200 personnes (123,1 M€ de CA en2020), est confiant pour la suite, avec desvoyants verts sur plusieurs marchés en

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M E T I E R S

La simulation et les tests (via les so-ciétés Oktal, Oktal SE et AVsimulation) sontun autre point fort du groupe (23 % de l’ac-tivité du groupe) qui compte des clients derenom comme Renault, BMW et Stellantispour la partie automobile. Le ferroviaire oula simulation présentent aussi de belles opportunités. La fabrication additive est une autre spé-

cialité du groupe : en 2019 Sogeclair s’étaitassocié à AddUp (cofondé par Michelin etle groupe Fives) pour créer la joint-venturePrintsky. Une activité pleine de promesseselon Philippe Robardey qui annonce déjàun doublement du CA de cette activité parrapport à l’an dernier.

Sogeclair emploie 1 200 personnes réparties sur 25 sites en France et à l’international.

Par Juliette JAULERRY

CoNsTrUCTioN. 4 500 postes à pourvoir en Haute-Garonne

BTP

la semaine «Time to build» était l’occasion pour la fédération FBTP31 de mettre en lumière la profession. En plein regain d’activité, le secteur a du mal à recruter.

opérateurs privés, Altéal et Groupe Mari-gnan, sont des programmes de logements.

Regain d’activité et hausse de prixdes matières premièresLe BTP regroupe 35  500 salariés pour14 000 entreprises en Haute-Garonne etcelles-ci totalisent un chiffre d’affaires de 9Mds €, soit 7% du PIB. 95 % des entre-prises ont moins de 10 salariés. Travauxpublics compris, les bâtisseurs sont touchéspar la hausse des prix des matières pre-mières, avec une hausse constatée de +97% pour l’acier par exemple, depuis le1er janvier dernier. Le bois, le PVC, les iso-lants ont aussi vu leurs prix flamber. Enbout de chaîne, le président de la FFBTPHaute-Garonne Emile Noyer constate unehausse des prix estimée à +10 à + 15%.Sur le niveau d’activité du secteur, il préditque «2021 sera meilleure que 2020». Si leniveau de 2019 n’est pas encore atteint, unregain d’activité se fait tout de même sentir,et donc un même besoin de ressources humaines. Sur les travaux publics, l’emploia grimpé de 1,6 % en 2020-2021 et de +3,5 % pour le bâtiment.

4500 postes sont à pourvoir tout desuite en Haute-Garonne, dans lestrente métiers du BTP qui définis-sent la profession, allant du géo-

mètre-topographe au couvreur en passantpar les tailleurs de pierre, les électriciens,etc. Comment attirer les demandeurs d’em-ploi vers ce secteur ?  La semaine «Time tobuild» était une première dans le départe-ment et l’organisation de chantiers d’excel-lence est une initiative qui n’existe nulle partailleurs. L’idée est d’ouvrir les portes dechantiers modèles au public, notamment descollégiens, lycéens et étudiants. Ces vitrinesdu savoir-faire du bâtiment définies en par-tenariat avec la Région Occitanie, Pôle Em-ploi, les Missions locales, le Campus desmétiers et l’Académie de Toulouse répon-dent à un cahier des charges exigeant : RSE,prévention et sécurité, propreté du site, col-laboration entre les entreprises participa-tives, lutte contre le travail illégal, etc. Leplus abouti aujourd’hui est celui du groupescolaire Alphand Meitner, qui a été visité le11 octobre dernier par le maire de ToulouseMétropole Jean-Luc Moudenc. Les deux au-tres programmes, cette fois-ci portés par des

Visite du chantier d’excellence du groupe scolaire Alphand Meitner en présence de Jean-Louis

Moudenc, président de Toulouse Métropole, d’EmileNoyer, président de la FBTP31 et des ambassadeurs

Sofiane Guitoune (rugbyman) et Mathilde Beccera(escaladeuse).

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M E T I E R S

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Par Sylvie BROUILLET

sEPTEo. De belles ambitions de croissance pourl’éditeur de logiciels

SOLUTIONS INFORMATIQUES

Hugues GalambrunPdg du groupe Septeo

C’est l’une des licornes françaises : septeo, groupe de solutionsinformatiques pour les professionnels du droit, de l’immobilieret les Dsi, impressionne par sa croissance organique et externe.Basé près de Montpellier, le groupe de 2 000 salariés vise 220millions d’euros de Ca en 2021 et ambitionne de doubler detaille d’ici trois ans.

«Nous sommes déjà leadereuropéen de la legal tech,lance Hugues Galambrun,Pdg du groupe Septeo. On

est entrés dans les 10 plus grands éditeursde logiciels français. On ne se cache plus».Basé à Lattes près de Montpellier, Septeocible les professionnels du droit, de l’immo-bilier et les DSI. Il anticipe 220 millions dechiffre d’affaires en 2021 avec 2 000 sala-riés, et affiche son ambition : «Doubler detaille d’ici à trois ans». Septeo mise d’abordsur la croissance organique. «Elle a toujourspoussé le groupe. Nous faisons 15 à 20 %de croissance interne depuis le début dugroupe en 2013», souligne Hugues Galam-brun. L’épisode Covid-19 n’a rien changé.«Nous sommes sur des professions enpleine mutation, avec des trends très fortsde dématérialisation».

Les moyens de grandir viteSepteo pratique aussi la croissance ex-

terne : il a déjà réalisé une dizaine d’opé-rations, dont trois en 2021. «Sur un marchéen concentration, le leader takes all», justi-fie le Pdg. En septembre, le groupe a an-noncé l’achat d’un nouvel acteur de laproptech, le Strasbourgeois Netty (35 sala-riés), après la Sophipolitaine Kinaxia (150personnes) en juin et le Bordelais Modeloen mars. L’arrivée fin 2020 du fonds britan-nique Hg Capital comme actionnaire majo-ritaire en a fait une licorne (valorisation àplus de 1 milliard d’euros) et donné de nouveaux moyens à la stratégie de crois-sance. «Préférée à une IPO ou à l’arrivéed’un industriel, cette solution permet une

accélération très forte», souligne HuguesGalambrun. Sortis de l’opérationnel, les co-fondateurs Jean-Luc Boixel et Philippe Ri-vière sont restés au capital.

Doubler de tailleLe groupe, qui met en avant la marque

Septeo, est aujourd’hui organisé en sixpôles, dédiés au notariat avec Genapi (crééen 1988), aux avocats avec Secib et Gesti-soft, aux juristes d’entreprises (Legal Suite),à la LegalTech et à l’immobilier, qui monteen importance. «Il y a une logique globale :les notaires sont au bout de la chaîne devaleur de la proptech», justifie Hugues Ga-lambrun. Le sixième et plus récent pôle, Ex-pertises digitales, englobe trois acteurs ducloud, de la voix sur IP et de la cybersécu-rité. «Je n’exclus pas l’ouverture à d‘autreslogiciels verticaux, mais nous renforçonsd’abord notre cœur de business. On re-garde d’ailleurs aussi au Portugal, en Es-pagne, Italie...». Le groupe est déjà présenten Belgique, Tunisie, au Canada et auxÉtats-Unis. L’effectif devrait doubler comme l’activité.

Septeo avait annoncé début 2021 un plande 400 recrutements, dont 200 au siège.«Fin septembre, 280 embauches sont opé-rées et nous avons toujours 120 recrute-ments à faire», confie le Pdg. La pénuried’ingénieurs et commerciaux bac+5 et lesincitations de l’État ont poussé le recoursaux apprentis, plus d’une centaine cette an-née. «Ne pas trouver les talents, ou ne pasdisposer des bonnes cibles, pourrait nousfreiner. Mais un cheval au galop est difficileà arrêter».

SEPtEO EN chiffRES

220 m€ prévus en 2021, après 180 M€en 2020 et 150 M€ en 2019.

20 sociétés, 2000 salariés (1 800 en2020 et 1 400 en 2019).

implantations : Lattes (700 person-nes), Paris (450), Toulouse (130), Lyon,Bordeaux, Rennes, Sophia-Antipolis,Amiens, Strasbourg. À l’international :Montréal, Bruxelles, Liège, Tunis, Boston.

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table-ronde. L’impact du numérique sur la transition écologique

SERViciZ 2021

Réunis lors du salon professionnel des services aux entreprises Serviciz le 7 octobre dernier, différents acteurs de la filière numérique ont échangé sur la transition et son impact sur leurs activités. La table-ronde était organisée par la commission transformation numérique du Medef31, pilotée par Luc Marta de Andrade.

Luc Marta de Andrade, Alexandre Lellouche, Clément Emine et Philippe Barbero.

Le numérique représente5 à 10 % de l’impact environnemental enFrance. Au lendemain de

la signature de la convention ci-toyenne pour le climat, les entre-prises sont parmi les plusconcernées par la transitionénergétique et environnemen-tale. Une évolution qui peutavoir un impact fort sur la dimen-sion économique et l’organisa-tion même des sociétés. Pour nepas opposer les deux ap-proches, le Medef 31 a souhaitédonner la parole à des acteursabordant cette thématique de lamanière la plus constructive etpositive : Clément Emine, char-gée de mission économique nu-mérique au Medef, AlexandreLellouche sales manager Francechez OVH ainsi que PhilippeBarbero, directeur d’agencepour Orange. Ces intervenants,guidés par Luc Marta de An-drade le Pdg de U-Need et pré-sident du Think Tank NXU, ontpu répondre à de nombreusesquestions afin de comprendrecomment le numérique intègreles problématiques environne-mentales.

Pourquoi le numérique génère-t-il une importanteempreinte carbone ?Qui d’autre qu’un des directeurscommerciaux de la société OVH,licorne française entrée enbourse le 19 octobre dernier etqui emploie 400 salariés pourun total de 1,3 million de ser-veurs fabriqués depuis ses dé-buts, pour répondre à cettequestion ? Avec 31 data centerdans le monde, l’entreprise a un

regard aguerri sur la situation, comme l’expliqueAlexandre Lellouche : «Le problème, c’est l’endroitoù sont les serveurs, car l’alimentation n’est pastoujours propre. En France, produire 1KW d’élec-tricité génère 83 grammes de Co2. En Pologne,c’est 687. Beaucoup d’entreprises ne se rensei-gnent pas sur les solutions auxquelles elles fontappel, à l’image des Gafa qui ont tendance à met-tre leurs clouds dans des pays en développement.Ensuite vient le problème de la climatisation : chezOVH, dans 100 watt d’énergie allouée à un serveur,7 sont liés à la climatisation. Pour les Gafa, encoreune fois, c’est plutôt 70 sur 100. Bien sûr cela de-mande de l’innovation et des moyens à l’imagedes 50 brevets que nous détenons sur cette ques-tion, mais c’est possible. Ensuite, il faut aussi nepas perdre la chaleur, par exemple nous chauf-fons les 1 700 salariés d’OVH et la crèche d’àcôté ».

comment réduire l’empreinte du numérique ?Spécialement missionné par le Medef sur ce su-jet, Clément Emine accompagne les entreprisesdans les différentes actions à mettre en placepour améliorer son bilan carbone : « bien que cesoit un chantier énorme de mettre en place desindicateurs fiables, qui dépendent de très nom-breux paramètres, il ne faut pas attendre cesdonnées là pour passer dans le concret. Il y ades actes simples, comme ne pas laisser sesmails se remplir par exemple, ou se focaliser surle physique avant de vouloir changer de datacenter : un renouvellement de la flotte des smart-phones tous les deux ans au lieu d’un contrat an-nuel avec un fournisseur, c’est déjà réduire sonimpact carbone par 2 car la production d’un té-léphone est plus nocive que la production d’unserveur ».

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Reftoulouse. Un nouveau format pour faire entendre la voix des entreprises

La Ref, grand événement parisien du Medef national, s’est déclinée dans une première versiontoulousaine le mercredi 20 octobre dernier. Patrick Martin, président délégué du Medef, a clôturéce dense programme de rencontres en animant un forum des présidentielles.

Pierre-Olivier Nau et Valérie Jimenez, président et vice-présidente du Medef 31.

Tables-rondes, keynotes et échanges ontrythmé la Rencontre des Entrepreneursde France à Toulouse, la REFToulouse,organisée au Domaine de Preissac.

L’objectif  : donner le pouls des enjeux écono-miques actuels et à venir et offrir aux participants(chefs d’entreprises, associations, et personna-lités économiques du territoire) des élémentséclairés sur les défis qui les attendent. L’urgenceclimatique a été le premier débat du programme.

climat, biodiversité : on passe à l’acte !«Quand on raisonne en silos, on arrive à desconflits, et ces conflits d’usage peuvent atteindretous les niveaux. il faut que nous arrivions à tra-vailler tous ensemble» expliquait Eric Berge. Lechef de projet industrie du Shi Project, ce thinktank d’ingénieurs «en faveur d’une économie li-bérée de la contrainte carbone», a rappelé les le-viers pour répondre aux urgences climatiques :le progrès continu, de la sobriété (diviser laconsommation de viande, de transport conso,etc.), ou l’innovation de rupture. A ses côtés, William Vidal, cofondateur de l’en-treprise de certification Ecocert a lui aussi insistésur l’urgence de la situation : «le coût de l’inactionsera plus cher que l’action», a -t-il prévenu, en

considérant que les réglementations ne ferontpas tout. D’après lui, «continuer le business asusual est aujourd’hui une hérésie». Commentagir ? «il faut dans un premier temps évaluer ses

impacts puis avoir un plan d’ac-tion», conseille-t-il. Philippe Car-rere, directeur Occitanied’Eiffage a présenté les objectifsde son entreprise de BTP-pro-motion qui vise une réductionde 46 % des émission de gaz àeffets de serre d’ici à 2030  :«c’est ambitieux mais on va y ar-river puisque nous maîtrisonstoute la chaîne, de la promotionà la gestion de la consommationénergétique en passant par lesprocess de construction». Na-dège Bernard, directrice com-merciale de Solar-Paint a puprésenter une solution inno-vante et non polluante de pein-ture rafraîchissante fabriquée enAriège. Enfin, le directeur EDFcommerce Sud-Ouest OlivierRoland a présenté les différentsscénario possibles pour solu-tionner les problèmes liés àl’énergie. Sa feuille de route ? «Ilfaut diviser la consommationd’énergie par deux environ.Les déterminés autour de Patrick Martin, Moussa Camara et Pierre-Olivier Nau.

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L’électricité représente au-jourd’hui 25 % de cette consom-mation : il faudrait que ce quotadouble ».

management et attractivitéterritoriale : les grandes mutationsLes conférences et keynotes quiont suivi ont porté sur les nou-velles donnes dans le monde dutravail  : le télétravail, les nou-velles attentes des salariés…Victor Gajan, expert marketingdigital et innovation chez BigHappy a commenté ces ten-dances pour éclairer les entre-preneurs dans leurs compor-tement manageriaux. Sont en-suite intervenus Stefan May,CEO de Continental AutomotiveFrance, Stéphanie Rigal, respon-sable RH d’Harmonie Mutuelle,Nadine Yahchouchi, directrice

de l’entité Microso Office et ledocteur Michel Niezborala, chezPrévaly. Il était question de bien-être au travail, d’équité sur lesquestions de télétravail, etc. L’attractivité territoriale a aussiété abordée avec l’interventionde Stéphane Hiernaux, DRHopérations chez Pierre Fabre etLudovic Sarrazin, directeur in-vestissement chez Irdi Capital In-vestissements.  «Au Medef, on cherche les outilspour être capable de réagir àl’économie telle qu’elle évolue.L’avenir de la société, c’est nousqui l’inventons, et c’est nous quiinventons les façons de travail-ler»  : le ton de la journée étaitdonné par ces paroles d’intro-duction de Pierre-Olivier Nau. Ettoutes ces évolutions ont étéanalysées par des intervenantsde qualité.

Raphaëlle Duchemin, journaliste chez BFM Business, Sophie Garcia, présidente duMedef Occitanie et Patrick Martin, président délégué du Medef national.

bienvenue aux associations amies

Deux conventions de partenariat du Medef Haute-Garonneavec des associations locales tournant autour de l’accompa-gnement vers l’entrepreneuriat ou l’insertion ont été signées.Les Déterminés et JobIRL font désormais partie duréseau des amis du Medef Haute-Garonne !

La REF Toulouse 2021 a accueilli la première étape d’un Tour deFrance pour recueillir, au plus proche du terrain, les préoccupa-tions, les attentes et surtout les idées des chefs d’entreprise, afinde peser sur la campagne des présidentielles. En présence dePatrick Martin, le président délégué du Medef national et animépar Raphaëlle Duchemin journaliste chez BFM Business, ce «Fo-rum des Présidentielles» a permis d’aborder de nombreux sujetscruciaux, comme la mise en œuvre de la transition écologique ouencore le financement de la protection sociale.

Le travail, sujet transversal et mutantEn ouverture de ce moment collaboratif, le sujet le plus longue-ment abordé a été celui du rapport des Français au travail. PourPatrick Martin, «si le CDI fait de moins en moins rêver», cela estprincipalement dû au manque de souplesse accordé aux entre-prises, accompagné de la qualité de vie au travail : «Depuis desannées, nous sommes dans le taylorisme : les employés répètentles processus, sur du 8h-18h, quotidiennement … et la digitalisationa d’ailleurs accentué ça ! Il faut que nos employés aient de la sou-plesse, faire de la personnalisation pour chaque individu. Maispour cela, les législateurs doivent apporter du concret, par exem-ple, en raison du droit à la déconnexion, un salarié en télétravail nepeut légalement pas tondre sa pelouse à 16h et finir son dossier lesoir… il nous faut des solutions ! ».

transition énergétique : gare aux mesures punitives Emmanuel Quéritet, président de l’agence Big Happy et membrede la commission communication du Medef 31 a lui insisté sur l’at-tractivité de la société et ses raisonnements RSE : «les entreprises

doivent retrouver du sens en réfléchissant à leur raison d'être. C'estainsi qu'elles pourront devenir une marque employeur attractive».Durant les 1h30 d’échanges, les entrepreneurs se sont aussi ex-primés sur la transition écologique des entreprises, notammentcertaines initiatives « contre-productives » selon Patrick Martinqui pense que les amendes et autres réglementations punitives«iront à l’encontre de l’esprit d’équipe nécessaire pour répondre àcet enjeu». En conclusion, l’ensemble des acteurs présents ontégalement partagé leurs positions sur les conditions actuelles del’accès au chômage, freinant le retour à l’emploi de plus de 2 mil-lions de personnes.

Pour faire réussir la france, la parole aux entrepreneurs !

Moussa Camara président del’association Les Déterminés.

Agnès Montmerle, déléguée régionale Occitaniede JOB’IRL.

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Grand Procès de la RSE : un procès factice pour se poser lesbonnes questions

Les participations à la 5e édition du Grand Procès de la RSE.

Salle comble le 30 septembre à l’ICT, l'Institut Catholique de Toulouse, pour la5e édition du Grand Procès de la RSE. Après une scénette théâtrale autourd'une problématique d'entreprise (des vendeurs de cornichons qui envisagentde se fournir en Inde), une situation de tribunal a été mise en scène, laissant laparole aux accusateurs et défenseurs de la RSE. Sous l'égide de l'association Planet'RSE Toulouse, cette manifestation exposeles problématiques et questionnements que pose la question de la RSE dansles entreprises. Beau succès pour cette 5e édition entourée par de nombreuxpartenaires dont le CJD Toulouse, Icom21 et le Medef Haute-Garonne.

Election à la CCI Haute-Garonne

Représentés par leurs présidents respectifs Pierre-Olivier Nau et Samuel Cette, le Medef31 et la CPME31 ont fait le choix de s’unir afin de présenter une listecommune pour l’élection du nouveau président de la CCI Haute-Garonne. Patrick Piedrafita, dirigeant d’Airbus, mène cette liste unique.

Samuel Cette, Patrick Piedrafita et Pierre-Olivier Nau.

Forum des métiers

La préfecture de la Haute-Garonne et la Direction des Services départementaux del’Education Nationale de la Haute-Garonne,en partenariat avec la mairie de Toulouse etl’association Job Irl, ont organisé la 6e éditiondu forum des métiers à destination desélèves de 3e des collèges de l’éducation prio-ritaire le 21 octobre dernier à la Salle JeanMermoz.Plus de 1 000 élèves de 3e issus de 10 col-lèges partenaires ont visité le Forum. Plusieurs dizaines de filières étaient repré-sentées : du numérique au transport, de l’aé-ronautique à l’agriculture en passant par lesmétiers du social ou de la justice.

Les Jeunes entrepreneurs du Medef Haute-Garonne organisent leur 1er gala de charité.Une vente aux enchères et un cocktail dînatoire seront organisés au profit de deuxassociations : Les belles gamelles et Toit àmoi.

salle Mermoz à Toulousele jeudi 25 novembre à 19h30.

Tarif : 65€ (80 € pour les non adhérents auMedef31). Plus d’informations : www.medef31.fr

Gala de charité :convivialité et solidaritéau rendez-vous !

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T R I B U N E L I B R E

PHiliPPE CrEsPiN : «le ruissellement n’a pas eu lieu»Chaque mois, nous proposons à un chef d’entreprise adhérent du Medef de commenter la situationéconomique. Codirigeant de la start-up simso industry, Philippe Crespin prend la plume pour expliquer les difficultés que vivent aujourd’hui les start-up de service digital à l’industrie.

«ll est acté aujourd’hui que lanumérisation des entre-prises est un enjeu majeur decompétitivité et de producti-

vité de notre économie. A ce titre, le plan derelance «Transition numérique» a prévu unvolet ambitieux pour accompagner les en-treprises industrielles dans leur transitionnumérique. Bien que travaillant dans ce domaine cri-tique largement financé par le gouverne-ment, mon entreprise est confrontée cesderniers mois à une avalanche de contratsretardés ou annulés de la part de grandesentreprises industrielles françaises de l’in-dustrie manufacturière.Une fois la déception digérée, mon analyseest que la crise sanitaire a mis en pleine lu-mière les freins structurels de ces entre-prises qui retardent de façon dramatique ladigitalisation de leurs moyens de produc-tion. Je veux parler là de la maltraitance deleur propre pôle innovation, du pouvoir dé-mesuré de leur Direction des systèmes d’in-formation (DSI) vis-à-vis des métiers et desstructures achats inadaptées à une contrac-tualisation «agile» avec les start-up. Introduire une innovation de rupture dansde grandes entreprises demande une forcede conviction, un relationnel, une expé-rience réelle de la production et desmoyens financiers à la hauteur de l’inertiecolossale de ces mammouths industriels.Or, nous sommes souvent confrontés à des jeunes diplômés en management de

Des assistants vocaux pourl’industrie 4.0

La solution industrielle développée parSimso Industry est destinée à tous lesopérateurs et techniciens qui réalisentdes tâches guidées par des fiches d’ins-tructions qui seront demain digitaliséeset enrichies. Ils sont assistés par la voixet peuvent faire état de leur avancementou poser des questions en interrogeantle service concerné oralement via uneoreillette. Philippe Crespin est l’un destrois cofondateurs de l’entreprise aux cô-tés d’André Joly et Leny Turmel. Installéeà Labège, la start-up de 22 salariés (CAnon communiqué) a déjà convaincu desentreprises de l’automobile (Michelin,Continental), du bâtiment (groupeBouygues), du nucléaire (Framatome,EDF), de l’industrie manufacturière (Val-lourec, fabricant de tubes en acier) et duspatial (Thales Alenia Space). Les sec-teurs du militaire, du ferroviaire et de lagrande distribution sont aussi dans saligne de mire.

L’opérateur de Vallourec est guidé par Simso Industry.Philippe Crespin, codirigeant de Simso Industry.

l’innovation (quand ce ne sont pas des al-ternants…), à des requêtes du genre  :qu’est- ce que vous pouvez me proposerpour quelques milliers d’euros, à des res-ponsables innovation tétanisés à l’idée dedéranger la production, ou à des coursesau retour sur Investissement stériles ; toutcela avant d’avoir expérimenté la moindretechnologie sur le terrain. Toute sollicitation des métiers à une DSImême pour quelques heures est impossi-ble, longue ou douloureuse… Quant auxservices Achats, ils semblent redécouvrir àchaque fois les trois règles de base qui per-mettent à une start-up de survivre puis dese développer : démarrer un projet en étantcouvert par une commande «accélérée»,préserver sa propriété intellectuelle et êtrepayée le plus rapidement possible de sesfactures. Tout cela est à mettre en perspective avecla diligence des plans de relance du gou-vernement supervisés par la BPI ou la re-marquable réactivité de la région Occitaniequant à la contractualisation des lauréatssur ses différents appels à projets. Le «tout pour la production» actuel ne doitpas faire oublier que, ces deux dernièresannées et contrairement aux grandes en-treprises industrielles françaises, d’autrespays européens, asiatiques ou nord-améri-cain n’ont pas coupé leur effort d’innovationcar ils ont compris depuis longtemps queleur compétitivité de demain dépend deleur innovation d’aujourd’hui. »

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