Où est mon ombre ? Acte 2

5
Acte 2 Arrangements originaux du Veau d’or, extrait de“Faust” de Charles Gounod SCENE 1 Le lendemain, samedi 13 janvier, nous (Andrew et moi) allâmes dehors sur un banc nous reposer. Je m’assis et Andrew me demanda : ANDREW : Fais-moi de l’ombre 2 minutes le temps que j’installe le parasol ! Je m’exécutai. A droite du banc, Andrew prit et ouvrit le parasol. Je m’interposai entre les rayons de soleil et lui. Mais il n’y avait plus d’ombre. WILLIAM : Andrew, je ne te fais pas d’ombre ! ANDREW : Oui, oui, C’est de notoriété publique ! WILLIAM : Non, je parle au sens propre ! Je disais vrai. Mon corps ne produisait plus d’ombre. Je n’avais plus d’ombre ! Andrew me regardait, impressionné : ANDREW : William ! Que t’arrive-t-il ?! Tu… WILLIAM : Aide-moi au lieu de dire n’importe quoi ! Je meurs de froid ! ANDREW : Que veux-tu que je fasse ? WILLIAM : Je ne sais pas, moi ! Préviens le Proviseur ! ANDREW : Et je lui dis quoi ? Qu’il y a un vampire dans l’établissement ?! WILLIAM : Au secours ! Je perds mon ombre ! , hurlai-je....

description

Acte 2 du mini-opéra Où est mon ombre ?

Transcript of Où est mon ombre ? Acte 2

Page 1: Où est mon ombre ? Acte 2

Acte 2Arrangements originaux du Veau d’or,

extrait de“Faust” de Charles Gounod

SCENE 1

Le lendemain, samedi 13 janvier, nous (Andrew et moi) allâmes dehors sur un banc nous reposer. Je m’assis et Andrew me demanda :

ANDREW : Fais-moi de l’ombre 2 minutes le temps que j’installe le parasol !

Je m’exécutai. A droite du banc, Andrew prit et ouvrit le parasol. Je m’interposai entre les rayons de soleil et lui. Mais il n’y avait plus d’ombre.

WILLIAM : Andrew, je ne te fais pas d’ombre !

ANDREW : Oui, oui, C’est de notoriété publique !

WILLIAM : Non, je parle au sens propre !

Je disais vrai. Mon corps ne produisait plus d’ombre. Je n’avais plus d’ombre ! Andrew me regardait, impressionné :

ANDREW : William ! Que t’arrive-t-il ?! Tu…

WILLIAM : Aide-moi au lieu de dire n’importe quoi ! Je meurs de froid !

ANDREW : Que veux-tu que je fasse ?

WILLIAM : Je ne sais pas, moi ! Préviens le Proviseur !

ANDREW : Et je lui dis quoi ? Qu’il y a un vampire dans l’établissement ?!

WILLIAM : Au secours ! Je perds mon ombre ! , hurlai-je....

Page 2: Où est mon ombre ? Acte 2

Tout le monde me regarda. Andrew essaya de voiler l’affaire, et se mit devant moi pour me cacher. Nous nous rendîmes chez Emily pour savoir de quoi il s’agissait. Je sais, c’était absurde, elle n’en saurait rien. Nous entrâmes chez Emily sans frapper. Elle nous demanda ce qui se passait. Naturellement, nous ne pouvions lui expliquer avec des mots, elle ne nous aurait pas crus. Nous lui avons donc fait la démonstration ; je me suis mis devant un mur nu, Emily ouvrit les rideaux opaques et elle put constater que … et bien que je ne produisais plus la traditionnelle tâche noire.

EMILIE : Que… Qu’est-ce que… tu…

WILLIAM : Je n’ai plus d’ombre ! Que s’est-il passé ?!

EMILIE : Qu’est-ce que j’en sais ? Cela a peut-être un lien avec ce qui s’est passé hier !

WILLIAM : Je ne sais pas, moi ! Je suis juste effrayé !

EMILIE : Bon, il faut trouver un… un… eh,

mais, il t’arrive exactement la même chose que dans le livre que nous venons de lire !WILLIAM :

Où est ce livre, d’ailleurs ?

Elle alla sur la table chercher son livre, mais… il n’y était pas. Disparu ! Où était-il ? Je n’en savais rien.

WILLIAM : Emily, je le vois ! Il est là où je le voyais hier !

EMILIE : Là ? Il n’y a rien !

WILLIAM : Mais si ! Je le vois !

Je m’approchai de la porte et me courbai pour le saisir. Mais là encore, une atroce douleur me saisit, me forçant à me redresser. Il me le fallait, je voulus donc recommencer.

Je hurlai de douleur, maudissant ce livre, et je réessayai 3 ou 4 fois. Terrassé, je tentai, pour l’ultime fois, de ramasser l’objet de ma torture.

J’étirai mon bras, contractai mes muscles et je fis un dernier effort herculéen. J’étais vraiment épuisé, las, harassé, brisé, broyé, fourbu, rompu, rendu exténué par l’effort

inhumain que je venais de fournir. Je m’évanouis.....

Page 3: Où est mon ombre ? Acte 2

SCENE 2

J’eus mal toute la nuit. Mais cela ne m’empêcha pas d’aller en cours le lendemain matin.

- Mlle PLISONNIER : - Taisez-vous ! Attention je commence. - À côté d’un yucca VIRGULE sous un dieffenbachia en fleursVIRGULE - un phasme philhellène atteint de nystagmus s’insurge POINT - Il abhorre les nombreux phalères qui interprètent des oratorios POINT - Pourtant sa grande amie la phalène macrocéphale pratique aussi le chant POINT

Pourquoi ne la congédie-t-il pas POINT D’INTERROGATION - Eh bien parce qu’à présent c’est un macchabée DEUX POINTS- un soir où elle se promenait sous un oxytropis VIRGULE - elle fut dévorée par un zostérops en rut POINT FINAL 

Cette voix stridente et crayeuse est celle, vous l’avez reconnue, de Mlle PLISSONIER. Il est prouvé – enfin je crois – qu’un malheur n’arrive jamais seul. On s’entendra donc sur le

fait que le lundi matin est un malheur hebdomadaire. Le deuxième fut pour Plissonier…

PLANQUE : Elizabeth PLISSONIER.

Mlle PLISONNIER : Mon… Monsieur l’inspecteur ?!

PLANQUE : Cela faisait un sacré bail que je ne vous avais pas rendu une petite visite.

Vous savez, celles dont j’ai le secret et dont vous raffolez ?Mlle PLISONNIER :

Croyez bien que j’en étais la première désolée, monsieur l’inspecteur…PLANQUE :

Nous allons donc procéder à l’inspection.

L’inspecteur s’appelait M. PLANQUÉ et était petit, avait des bacchantes et portait une barbe blanche. De grosses lunettes rondes entouraient ses petits yeux.

PLANQUE : Présentez-moi le plus cancre de vos élèves !

Et là, grand moment de solitude. Tous les élèves pointent leurs regards sur moi.

Page 4: Où est mon ombre ? Acte 2

Mlle PLISONNIER : William, lève-toi et suis M. PLANQUÉ

PLANQUE : Fort bien. A présent, présentez-moi le plus fort de vos élèves.

Mlle PLISONNIER : Sans hésiter : Andrew, lève-toi et suis M. PLANQUÉ.

PLANQUE :Suivez-moi

Dans le hall, il n’y avait personne. Je rasai les murs ; mon ombre n’était pas réapparue durant le week-end.

Nous passions devant la salle de Mme SAGITAL, qui scandait d’une voix mécanique :

Mdme SAGITTAL : « Un autobus en route pour un enterrement se déplace à un nombre de kilomètres à

l’heure égal à la racine carrée de deux puissante sept. Un vent contraire les oblige malheureusement à ralentir de 2 kilomètres par heure.

Sachant que le plein d’essence n’a pas été fait, préciser combien de femmes s’appellent Giselle, en tenant compte du fait que le chauffeur est daltonien. »

M. PLANQUÉ, fixant la porte, laissa échapper un « Oh… les pauvres élèves… ils sont si jeunes pour ce genre de torture… enfin bon ! ». Il toqua à la porte.

Mdme SAGITTAL : Entrez !

A la vue de l’inspecteur, les élèves se levèrent de concert.

Mdme SAGITTAL : Bonjour, M. l’inspecteur. Asseyez-vous et travaillez ! Il vous reste 22 minutes !

Que puis-je pour vous, monsieur ?PLANQUE :

Euh !… Si vous me le permettez, j’aimerais vous prendre une de vos élèves et…Mdme SAGITTAL :

Et les 3299 exercices que je leur ai donnés, alors ? PLANQUE :

Croyez bien que j’en suis navré, madame, mais il…

Page 5: Où est mon ombre ? Acte 2

Mdme SAGITTAL : Allez mon brave, ne vous perdez pas en ratiocinations futiles ! Qui devez-vous convoquer ?

PLANQUE : Mlle WIZARD madame mais si…

Mdme SAGITTAL : Emily, accompagne ces messieurs qui m’ont déjà fait perdre 26 secondes !

EMILIE : Oui, madame SAGITAL. Bien, madame SAGITAL. De toute façon, j’avais déjà terminé mes exercices.

Mdme SAGITTAL : A la bonne heure !

Emilie sortit et ferma la porte : Tititititititititi… Elle est trop sévère…

PLANQUE : Bien. Les enfants, il me semble que l’un de vous a un problème physique.

ANDREW : De quoi voulez-vous parler ?

PLANQUE : Vous avez déjà voyagé ? Parce qu’on va aller loin…

Il scanda une formule – latine, sans doute :

PLANQUE : SATANA ! IN INFERNIS NOS DUC !

Soudain, le sol se déroba sous nos pieds. Le carrelage se fendit et nous tombâmes dans une grande fosse rouge feu.

Nous hurlions, Andrew, Emily et moi. Andrew fermait les yeux et se tenait les cheveux ; Emily ramenait ses genoux sur son torse et se tenait en boule. Planqué était toujours droit,

impassible, tenant sa valise au bout de son bras.Je m’évanouis.....

FinDe l’acte 2 et c’est tout......