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Aujourd’hui PRIARTéM est en deuil Nous venons d’apprendre que l’un de nos premiers et plus fidèles adhérents s’est donné la mort le 8 novembre 2004. Depuis l’installation d’un relais de télé- phonie mobile érigé aux limites de sa proprié- té, il souffrait de maux de santé lourds. Cette nouvelle nous touche profondément. Nous avons suivi, depuis quatre ans, son long com- bat, par voie judiciaire notamment, contre l’opérateur pour obtenir le démontage de ce pylône qui l’empêchait de vivre sereinement chez lui. Il gardait l’espoir, après les résultats des expertises médicales, d’obtenir une issue favorable dans les mois à venir. Hélas ! il y a trois semaines environ, il a appris que sur le pylône allait être accueilli un second opérateur. Il a vécu cette nouvelle comme une preuve sup- plémentaire du mépris de l’opérateur vis-à-vis de ses souffrances d’une part, vis-à-vis de sa démarche légaliste et citoyenne, d’autre part. Le soir-même de cette nouvelle, il a fait une première TS. Sauvé grâce à l’intervention d’un ami, il a déclaré que s’il lui arrivait quelque chose ce « seraient ces gens-là » qui en seraient responsables. Trois semaines après, il a récidivé et, cette fois de façon fatale. Sans vou- loir ni pouvoir établir un lien entre l’exposition aux CEM du relais, situé si près de sa maison, et sa fin dramatique et brutale, nous ne pou- vons oublier que nous avons, à plusieurs reprises, souligné dans ces colonnes que les dépressions profondes et suicidaires étaient l’un des effets constatés de l’exposition aux CEM de la téléphonie mobile. L’état de grande fatigue dont il se plaignait depuis l’installation du pylône, ses insomnies, ses migraines, ses vertiges… ont fini par avoir raison de son moral et de sa volonté de se battre. À cela, il a suffi d’ajouter l’élément déclencheur : la pers- pective de l’arrivée d’un nouvel opérateur, rui- nant quasi définitivement son espoir d’arriver jamais à se débarrasser du pylône et de ses effets sur sa santé. Toute l’équipe de Priartem pré- sente à la famille de notre ami ses plus sincères condoléances et l’assure de tout son soutien dans la lutte qu’elle compte continuer à mener. Nous osons espérer, qu’à ce jour, certains s’interrogent sur leur stratégie et sur leur comportement. Pour nous, les responsabilités sont clai- rement établies. Novembre 2004 P our une R églementation des I mplantations d’ A ntennes R elais de T éléphonie M o b i l e 5, Cour de la Ferme Saint-Lazare • 75 010 Paris • Tél / Fax : 01 42 47 81 54 • Site Internet : p r i a rtem.com • e mail : c o n t a c t @ p r i a rt e m . c o m association loi 1901 • parution J.O. 07 / 10 / 2000 • Bureau : Présidente : Janine Le Calvez • Trésorier : Christophe Perrot • Secrétaire : Chantal Cicé n os 14 / 15 Saint Victor d’Ardèche INFORMATIONS SCIENTIFIQUES... INFORMA- Une étude réalisée par l’Institut d’études suédois Karolinska (Institut de médecine environ- nementale) révèle que le risque de tumeur à l’oreille (neurinome de l’acoustique) est quatre fois plus important chez les personnes utilisant un téléphone portable depuis 10 ans ou plus. Cette étude a été réalisée dans le cadre de la vaste enquête lancée à l’initiative de l’OMS et coordon- née par le CIRC (Centre International de la Recher- che sur le Cancer) sous la direction d’Elisabeth Cardis. Nous rappellerons ici que nous n’avons jamais réussi à obtenir le moindre renseignement sur cette enquête auprès du CIRC auquel nous nous étions adressés dès 2001. Nous ne connais- sons pas les protocoles d’enquête retenus pas plus que les équipes qui y participent. Jusqu’à la publication des résultats de l’institut de Karolinska, la seule chose que nous savions était que la date de remise des résultats était retardée d’année en année, d’abord 2003, puis 2004… Il est vrai que si tous les résultats sont à l’image de ceux que viennent de rendre publics les cher- cheurs suédois, on comprend le peu d’enthousias- me que mettent les instances officielles à les dif- fuser. En effet, ces résultats nécessitent la prise de dispositions immédiates de gestion de risques qui seraient susceptibles de contrarier le développe- ment de la téléphonie mobile et donc les intérêts financiers énormes qui sont en jeu. Le silence du ministère de la Santé à la suite de la publication des résultats de l’étude suédoise est donc, pour nous qui nous battons non seulement pour l’ap- plication immédiate du principe de précaution, mais plus encore pour une politique publique de gestion du risque, totalement assourdissant. Les chercheurs de l’équipe suédoise ont travaillé sur les effets à long terme des portables sur le nerf auditif. Les résultats révèlent que si, en deçà d’un usage sur longue période (dix ans), on ne constate aucun effet statistiquement représenta- tif, il n’en va pas de même au-delà de cette durée d’utilisation. Mais, nous dira-t-on, les chercheurs on travaillé sur les portables analogiques or maintenant ce sont des portables numériques qui sont commer- cialisés. Ceci est vrai. De là à conclure, comme le font déjà les opérateurs, que l’étude a montré qu’avec cette nouvelle génération de portables il n’aurait été observé aucun risque, il y a plus d’un pas. Les chercheurs ont, en effet, précisé, qu’ils n’avaient pas pu travailler sur les effets des télé- phones numériques parce que nous n’avions pas le recul nécessaire quant à son utilisation par la population. Ces résultats viennent enrichir le panel des études prouvant des effets sanitaires graves générés par l’exposition aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile. Après les études révélant une perméabilisation de la barrière hémato-encépha- lique (Aubineau), celles montrant une augmenta- tion des cancers du cerveau (Hardell), les résultats de l’équipe de Karolinska apparaissent comme un signal inquiétant de plus. On nous dira que l’usage du portable est un acte individuel et relève donc du libre-arbitre de cha- Une confirmation de plus !

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Aujourd’hui PRIARTéM esten deuil

Nous venons d’apprendre que l’un denos premiers et plus fidèles adhérentss’est donné la mort le 8 novembre 2004.Depuis l’installation d’un relais de télé-

phonie mobile érigé aux limites de sa proprié-té, il souffrait de maux de santé lourds. Cettenouvelle nous touche profondément. Nousavons suivi, depuis quatre ans, son long com-bat, par voie judiciaire notamment, contrel’opérateur pour obtenir le démontage de cepylône qui l’empêchait de vivre sereinementchez lui. Il gardait l’espoir, après les résultatsdes expertises médicales, d’obtenir une issuefavorable dans les mois à venir. Hélas ! il y atrois semaines environ, il a appris que sur lepylône allait être accueilli un second opérateur.Il a vécu cette nouvelle comme une preuve sup-plémentaire du mépris de l’opérateur vis-à-visde ses souffrances d’une part, vis-à-vis de sadémarche légaliste et citoyenne, d’autre part.Le soir-même de cette nouvelle, il a fait unepremière TS. Sauvé grâce à l’intervention d’unami, il a déclaré que s’il lui arrivait quelquechose ce « seraient ces gens-là » qui enseraient responsables. Trois semaines après, il arécidivé et, cette fois de façon fatale. Sans vou-loir ni pouvoir établir un lien entre l’expositionaux CEM du relais, situé si près de sa maison,et sa fin dramatique et brutale, nous ne pou-vons oublier que nous avons, à plusieursreprises, souligné dans ces colonnes que lesdépressions profondes et suicidaires étaientl’un des effets constatés de l’exposition auxCEM de la téléphonie mobile. L’état de grandefatigue dont il se plaignait depuis l’installationdu pylône, ses insomnies, ses migraines, sesvertiges… ont fini par avoir raison de sonmoral et de sa volonté de se battre. À cela, il asuffi d’ajouter l’élément déclencheur : la pers-pective de l’arrivée d’un nouvel opérateur, rui-nant quasi définitivement son espoir d’arriverjamais à se débarrasser du pylône et deses effets sur sa santé.

Toute l’équipe de Priartem pré-sente à la famille de notre amises plus sincères condoléanceset l’assure de tout son soutiendans la lutte qu’elle comptecontinuer à mener. Nous osonse s p é r e r, qu’à ce jour, certainss’interrogent sur leur stratégieet sur leur comportement. Pournous, les responsabilités sont clai-rement établies.

N o v e m b re 2004

Po u r u n e Rég l em en ta t i o n d es Im p la nt at io n s d ’ An te nn es Re l a i s d e T é l ép h on i e M o b i l e

5, Cour de la Ferme Saint-Lazare • 75 010 Paris • Tél / Fax : 01 42 47 81 54 • Site Internet : p r i a rtem.com • e mail : c o n t a c t @ p r i a rt e m . c o m

association loi 1901 • parution J.O. 07 / 10 / 2000 • B u reau : Présidente : Janine Le Calvez • Trésorier : Christophe Perrot • Secrétaire : Chantal Cicé

nos 14 / 15

Saint Victor d’Ardèche

INFORMATIONS SCIENTIFIQUES... INFORMA-

Une étude réalisée par l’Institut d’étudessuédois Karolinska (Institut de médecine environ-nementale) révèle que le risque de tumeur àl’oreille (neurinome de l’acoustique) est quatrefois plus important chez les personnes utilisant untéléphone portable depuis 10 ans ou plus.

Cette étude a été réalisée dans le cadre de la vasteenquête lancée à l’initiative de l’OMS et coordon-née par le CIRC (Centre International de la Recher-che sur le Cancer) sous la direction d’ElisabethCardis. Nous rappellerons ici que nous n’avonsjamais réussi à obtenir le moindre renseignementsur cette enquête auprès du CIRC auquel nousnous étions adressés dès 2001. Nous ne connais-sons pas les protocoles d’enquête retenus pasplus que les équipes qui y participent. Jusqu’à la publication des résultats de l’institut deKarolinska, la seule chose que nous savions étaitque la date de remise des résultats était retardéed’année en année, d’abord 2003, puis 2004…

Il est vrai que si tous les résultats sont à l’imagede ceux que viennent de rendre publics les cher-cheurs suédois, on comprend le peu d’enthousias-me que mettent les instances officielles à les dif-fuser. En effet, ces résultats nécessitent la prise dedispositions immédiates de gestion de risques quiseraient susceptibles de contrarier le développe-ment de la téléphonie mobile et donc les intérêtsfinanciers énormes qui sont en jeu. Le silence duministère de la Santé à la suite de la publicationdes résultats de l’étude suédoise est donc, pournous qui nous battons non seulement pour l’ap-plication immédiate du principe de précaution,

mais plus encore pour une politique publique degestion du risque, totalement assourdissant.

Les chercheurs de l’équipe suédoise ont travaillésur les effets à long terme des portables sur le nerf auditif. Les résultats révèlent que si, en deçàd’un usage sur longue période (dix ans), on neconstate aucun effet statistiquement représenta-tif, il n’en va pas de même au-delà de cette duréed’utilisation.

Mais, nous dira-t-on, les chercheurs on travaillésur les portables analogiques or maintenant cesont des portables numériques qui sont commer-cialisés. Ceci est vrai. De là à conclure, comme lefont déjà les opérateurs, que l’étude a montréqu’avec cette nouvelle génération de portables iln’aurait été observé aucun risque, il y a plus d’unpas. Les chercheurs ont, en effet, précisé, qu’ilsn’avaient pas pu travailler sur les effets des télé-phones numériques parce que nous n’avions pasle recul nécessaire quant à son utilisation par lapopulation.

Ces résultats viennent enrichir le panel des étudesprouvant des effets sanitaires graves générés parl’exposition aux champs électromagnétiques de latéléphonie mobile. Après les études révélant uneperméabilisation de la barrière hémato-encépha-lique (Aubineau), celles montrant une augmenta-tion des cancers du cerveau (Hardell), les résultatsde l’équipe de Karolinska apparaissent comme unsignal inquiétant de plus.On nous dira que l’usage du portable est un acteindividuel et relève donc du libre-arbitre de cha-

Une confirmation de plus !

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

INFORMATIONS SCIENTIFIQUES... INFORMATIONS SCIENTIFIQUES...

mande d’un appel à un moratoire surl’UMTS dans l’attente des résultatsde cette réplication. À notre connais-sance, cette étude n’est toujours paslancée et l’UMTS se développe rapide-ment sous la poussée de l’ART. C’est-à-dire que non seulement les pouvoirspublics ne freinent pas la diffusion decette nouvelle application dans l’at-tente d’une analyse des effets sani-taires induits mais encore poussent àsa diffusion rapide.

Nous vous demandons donc :

– de lancer une grande campagne d’in-formation à destination du public et,n o t a m m e n t du public jeune, sur lesd a n g e r s liés à l’utilisation du por-table ;– d’interdire toute campagne promo-tionnelle des opérateurs de mobiles àdestination des jeunes ;– de nous informer de l’état actuel dela réplication, au niveau national ou au niveau européen, de l’étude hollan-daise ;– de pre n d re immédiatement desmesures de précaution concernant lesriverains d’antennes.

Nous avons des propositions à voustransmettre sur ces différents pointset souhaitons donc vous rencontrer leplus rapidement possible.

Tout silence et toute inaction de votrepart sur ce dossier, malgré des révé-lations de plus en plus convergenteset inquiétantes, ne pourraient qu’ap-paraître de plus en plus coupables caril s’agit d’un dossier de santé publiquefondamental eu égard à la taille despopulations concernées, qu’il s’agissedes utilisateurs de portables ou desriverains d’antennes-relais.

Dans l’attente de ce re n d e z - vo u s,nous vous prions de croire, Monsieur leMinistre, à notre plus parfaite consi-dération.

Pour PriartemLa Présidente, Janine Le Calvez

Pour Agir pour l’Environnement,Le Coordinateur des campagnes,Stéphen Kerckhove

Paris le 28 octobre 2004

Monsieur le Ministre,

Nous venons d’être informés desrésultats d’une étude suédoise, me-n é e, pour l’OMS, par l’Institut de méde-c i n e environnementale Karolinska, quimontrent une multiplication par qua-t re des risques de neurinome del’acoustique pour les utilisateurs deportables après dix ans d’utilisation.

Ces résultats qui viennent compléterun panel d’études révélant les effetsdes champs électromagnétiques surnos organismes, notamment pour lesutilisateurs de portable, rendent plusque jamais nécessaire une action rapi-de de vos services en faveur d’une ges-tion efficace de ce risque .

Lors du débat sur la loi sur la santépublique que vous présentiez devantl’Assemblée, vous avez rejeté, sansprendre la peine d’argumenter votreposition, les amendements présentéspar Monsieur le Député PierreGoldberg, qui visaient à encadrer ladiffusion de la téléphonie mobile dansun souci de protection des utilisa-teurs de portables et des riverainsd’antennes.

Nous avons demandé, en début d’an-née, à Monsieur le Directeur général dela santé, une réplication rapide d’uneétude hollandaise réalisée par uneéquipe de TNO à la demande du gou-vernement hollandais qui révélait deseffets sur nos organismes après unec o u rte exposition (trois quart sd’heures) et à faible dose (0,7 v/m).Nous avons accompagné cette de-

cun. Il ne pourra pourtant être considéré commeun acte totalement libre que lorsque chacunsera parfaitement informé des risques qu’ilp r e n d .

Nous interpellons le ministère de la Santé surcette question (cf. lettre jointe). Parallèlementune question écrite lui sera posée à l’Assembléepar Pierre Goldberg, député de l’Allier.

Nous considérons que toute absence d’action despouvoirs publics ne peut que s’apparenter, enl’état d’actuel des connaissances, à une mise endanger de la vie d’autrui. De même, le lancementpar les opérateurs de toute campagne promotion-nelle à destination des publics jeunes, constitue, ànos yeux, une véritable infraction pénale.

Des médecins allemands révèlentune multiplication par 3des risques de cancer pour les riverains d’antennes.

Des médecins allemands – Drs Horts Eger, Klaus UweHagen, Birgit Lukas, Peter Vogel, Hlemut Voit – ontrendu publics, dans un communiqué de presse diffu-sé le 20 juillet 2004, les résultats d'une étude épidé-miologique qu'ils ont menée autour d'une station deb a s e, à Naila (Allemagne).Voici le texte qu’ils ont rendu public en septembre2004 :

« N o t re objectif était d'examiner si les riverains d'an-t e n n e s - relais étaient exposés à un risque accru d'être nou-vellement atteints par des tumeurs malignes. La base denos relevés provenait des documents médicaux re c e n s a n tles pathologies enregistrées entre l'année 1994 jusqu'à2004. Il a ainsi été établi que la part des cas de malades decancer nouvellement découverts était sensiblement plusélevée chez les personnes résidant à proximité de la sta-t i o n - relais que chez ceux qui habitent à plus grande dis-tance. Pour les années 1999-2004, donc après 5 années defonctionnement de l'émetteur, le risque relatif d'êtrenouvellement touché par un cancer a été triplé pour leshabitants les plus pro c h es» .

Les médecins auteurs de cette étude concluent ensoulignant que le schéma de leur étude pilote estsimple et peut être réutilisé à tout autre endroit. À l'is-sue de cette publication, le Conseil municipal de laville de Naila a pris un certain nombre de décisions :

• adresser une pétition au Parlement allemand afind'obtenir une baisse des valeurs limites d'expositionaux rayonnements des antennes-relais;

• annuler l'accord donné le 29 mars 2004 à l'opéra-teur Vodafone de construire une station de base afinde tenir compte des explications fournies par leDocteur Eger concernant les risques graves pour lasanté générés par l'exposition aux rayonnements desa n t e n n e s.

Selon les médecins, leur étude doit être discutéeavec le Professeur Fr e n t z e l - B e y m e, médecin envi-ronnemental et épidémiologiste du Centre d'Etudesde l'Environnement et de la Technologie de l'Envi-ronnement (Université de Brême). Celui-ci à déclaréà la reception de ces résultats que « le débat autourde la téléphonie mobile émerge d’un silence de mortentourant ces questions ». Il a ajouté qu’il considéraitqu’une étude plus vaste devrait être menée. Il s’estd’ailleurs étonné qu’elle n’ait pas été lancée depuisl o n g t e m p s. Il a défendu la méthode utilisée face auxcritiques de certains en ajoutant que « v r a i s s e m b l a-blement, une étude plus vaste ne fera que conforter cesr é s u l t a ts» .

Texte rédigé à partir d'une traduction de Marion Dupuis,notre coordinatrice, Rhônes-Alpes.

Lettre ouverte auMinistre de la Santé

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

INFORMATIONS SCIENTIFIQUES... INFORMATIONS SCIENTIFIQUES...

Il fut un temps – une autre époque, pou-vons-nous dire – où le plus fervent partisan del’innocuité des rayonnements des radiofréquencesdressait un état des lieux des connaissances scien-tifiques beaucoup plus proche de nos analyses et,du même coup, beaucoup moins rassurant.Rappelons que Bernard Veyret est l’inspirateur detous les rapports d’experts français. Il s’auto- pré -sente comme le porte-parole de la communautéscientifique internationale.

Dans une communication intitulée « Etudes expéri-mentales portant sur les Actions Biologiques desRadio-Fréquences » et présentée dans le cadre de lajournée thématique du 25 janvier 1991 à la facultéde Jussieu, B. Veyret, « fait le point sur les études expé-rimentales concernant les effets biologiques des radio-fréquences ». Il rappelle, dès l’introduction, que lagamme considérée s'étend depuis les ondes déca-métriques jusqu'aux millimétriques (10 MHz-100 GHz). Il rappelle également que l'aspect pro-prement hyperthermique n'est pas développédans son exposé. Par contre, il souligne que cesont « les effets spécifiques des radio-fréquences quivont être discutés à la lumière des résultats récents ».

Et là – oh ! surprise ! – il commence « par définirles différents types de signaux ou de modulations uti-lisés ». Il distingue ainsi :

« – les ondes continues (une seule fréquence et uneamplitude constante : CW, continuous wave),– les ondes pulsées (par exemple radar, caractériséespar la durée des « pulses » et le taux de récurrence :PW, pulsed wave),– les ondes modulées en amplitude (AM) ou en fré-quence (FM)– et toutes combinaisons de ces signaux (ex : radarsd'avions de chasse). »

C’est étrange, mais depuis 1991, Bernard Veyret aoublié qu’il existait une différence entre les ondesmodulées de la FM et les ondes pulsées de la télé-phonie mobile, participant à la désinformationpilotée par les opérateurs qui consiste à déclarerque la téléphonie arrive loin derrière la radio et latélévision comme contributeur aux rayonnementsélectromagnétiques dans lesquels nous baignons.Quant aux effets sur la santé on lit, notamment,dans cette communication :

« L’effet spécifique le mieux documenté de micro-ondes PW est le phénomène acoustique découvertavec l'invention du radar : l'absorption de l'ondeau niveau du liquide céphalo-rachidien donne lieuà une onde acoustique qui se propage à l'intérieurdu crâne et provoque l'audition d'un "clic" micro-onde. Les études actuelles porte sur le mécanismed'interaction au niveau de la cochlée et sur l'exis-tence éventuelle d'autres effets associés sur lefonctionnement du système nerveux central ».

Il ajoute également :

« Lai et coll. s'intéressent depuis plusieurs années àl'influence de micro-ondes puisées (2,45 GHz PW,puise de 2 as, 800 pps) sur le système nerveux centraldu rat. L'effet observé est distinct de l'effet acoustiquebien connu et la puissance (0,6 W/kg) se situe au-des-sous du seuil thermique. L'observation principale cor-respond à une diminution très nette de la capture dela choline dans l'hippocampe. Cet effet a une consé-quence très nette sur l'apprentissage des animaux etun même effet sur la mémoire peut être obtenu à l'ai-de d'un bruit blanc intense. Il s'agit donc d'un effetglobal de stress. »

En conclusion de sa communication, il déclarequ’à la lumière des exemples donnés et de nom-breuses autres observations faites en laboratoire,on peut tirer quelques données provisoires :

« En laboratoire il n'a pas encore été démontré claire-ment l'existence d'effets mutagéniques ou d'effetscancérigènes causés par des ondes présentes dansnotre environnement. Dans les deux cas, la questionreste malgré tout ouverte, en particulier dans le casd'ondes modulées en très basse fréquence ».

(...) « L'effet sur le comportement d'animaux sou-mis à des expositions radio-fréquence a générale-ment été expliqué par une surcharge de la thermo-régulation, sauf dans le cas des expériences de Laidécrites plus haut où il s'agit encore d'un stressnon-spécifique. »

(...) « L'ensemble des résultats d'expériences desti-nées à déceler des effets biologiques impliquant lesystème neuro-endocrinien montre que la plupartdes effets caractérisés obtenus au-dessus du seuilthermique sont explicables de façon classique. Amoindre puissance, les taux d'hormones du stresssont peu affectés mais il reste quelques observa-tions indiquant l'existence d'effets spécifiques. »En ce qui concerne les effets en immunologie, « siquelques effets sur les lymphocytes B sont biendocumentés, in vivo et in vitro, il reste que leseffets immunologiques positifs décrits sont peunombreux et difficiles à interpréter car desvariations de paramètres immunologiques peu-vent être dus à des causes en amont, au niveaun e u roendocrinien. P o u rtant, certaines observ a-tions, telles que les nôtres à Bordeaux, semblent indi-quer que des effets spécifiques existent. »

Il poursuit de la façon suivante :

(...) « Une conclusion générale est que les ondesPW [1] sont plus souvent génératrices d'effets bio-logiques que les ondes CW [2], mais que de plus enplus de résultats indiquent que d'autres effets sontobtenus à l'aide d'ondes modulées en amplitude àtrès basses fréquences (50-60 Hz et surtout 16 Hz)[3]. Le phénomène est peut être alors à rapprocherdes observations obtenues à l'aide de champs élec-triques ou magnétiques de très basses fréquences(sans porteuse RF)[4].»

Ceci, en langage décodé, signifie :

[1] PW = Pused Waves. Les ondes pulsées étaientà l'époque utilisées presque exclusivement dansles radars et leurs effets biologiques avaient faitl'objet d'études attentives, demandées par lesmilitaires et les personnels de l'aviation civile oude la marine marchande. L'idée de généraliserl'emploi de ces ondes sans précaution ne seraitvenue à personne en 1991.

[2] CW = Continuous Waves. Ces ondes désignentprincipalement les signaux modulés en amplitudeet en fréquence largement utilisés en 1991pour laradio et la télévision. Ces derniers présentent unecertaine toxicité mais elle est moindre que celledes ondes pulsées. Au demeurant, à cette époque,peu de gens étaient fortement exposées à cesémissions, rien à voir avec la situation actuelle dela téléphonie et demain avec le WiFi partout, laradiotélévision digitale...

[3] Ce point intéresse les ELF = Extremely LowFrequencies et évoque le rôle particulier du 16 Hz.À l'époque, on avait étudié ces fréquences commemodulation d'amplitude sur des signaux radio.

[4] Bernard Veyret formule une hypothèse concer-nant ces ELF : leurs effets biologiques sont peut-être intrinsèques, que ces fréquences intervien-nent seules (dans le cas de la distribution élec-trique à 50 ou 60 Hz par exemple) ou bien qu'ellesfigurent comme modulation d'ondes radio..

Il définit enfin parfaitement les effets spécifiques :(...) « Pourtant, à très faible puissance quand l'ap-port calorifique est négligeable, des effets subsis-tent et ne peuvent être expliqués que par desinteractions "spécifiques" entre les ondes et desrécepteurs à définir (membranes près d'un change-ment de phase, protéines, complexe ligand-récep-teur, substrat-enzyme, etc.). Dans ce dernier cas, ilapparaît que la notion de dose est importantepuisque certains effets paraissent cumulatifs. »

Tous ces éléments ressemblent étrangement à ceque disent un certain nombre d’experts indépen-dants (cf. le Livre Blanc sur la téléphonie mobile).

Quelles sont donc les données techniques qui ontmodifié les caractéristiques des différents typesd’ondes ou du moins leur perception par l’un denos spécialistes ? Quelles sont donc les donnéesscientifiques nouvelles qui l’ont convaincu qu’iln’y avait pas d’effets spécifiques des ondes de latéléphonie mobile ou, au moins, que ces effets nepouvaient avoir d’incidence sanitaire ? Il faudraitqu’il nous l’explique.

Il nous semble, en effet, pour notre part, que toutva, au contraire, dans le sens d’une connaissan-ce de plus en plus précise de ces effets spéci-fiques et des mécanismes biologiques qui less o u s - t e n d e n t .

Quand Bernard Veyret identifiait les effets spécifiques deschamps électromagnétiques de la téléphonie mobile.

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Nous vivons sous le règne de l’idéologie du« sans fil », téléphone sans fil, internet sans fil,liaison intranet sans fil… Or, qui dit sans fil, signi-fie, de toute évidence, accroissement des champsélectromagnétiques ambiants. Cet accroissementdont personne ne parle ni les industriels – on dira,à leur propos, qu’ils n’y ont pas intérêt tant leurstratégie est de toujours favoriser plus deconsommation – ni nos responsablesde la santé – là on comprend moinsles motivations – se fait de façonde plus en plus insidieuse. Le WiFien est un bon exemple puisque,avec cette nouvelle applicationdes radiofréquences on passe dela sphère industrielle et générale àla sphère locale voire domestique.Chacun peut décider, avec peu demoyens de l’implanter chez soi.Actuellement ce sont surtout encore des lieuxpublics ou plus exactement des lieux quiaccueillent le public qui s’en équipent, hôtels,lieux de conférence, entreprises… mais, un déve-loppement familial de cette application est tout àfait envisageable. Dans ce cadre, les moyensréglementaires contraignants et protecteurs sontbeaucoup plus difficiles à envisager : pas d’autori-sation préalable d’émettre puisque l’on émet pasvers l’extérieur, pas de permis de construire puis-qu’il n’y a rien à construire, pas de distance à res -pecter puisque l’on se situe dans les limites d’unbâtiment, d’une maison, d’un appartement… Etpourtant, tout cela augmente le CEM dans lequelnous baignons. Plus que jamais donc, notre motd’ordre doit être : pas d’exposition à des champsélectromagnétiques globaux de plus de 0,6 v/m.Pour mieux comprendre et connaître le WiFi, nousavons demandé à un scientifique, DanielOberhausen, qui est physicien, de nous le présen-ter. Le texte ci-dessous, n’est pas véritablement untexte de vulgarisation. Il nous semble importantde le diffuser dans notre journal parce qu’il consti-tue pour tous une référence scientifiquementargumentée.

Le WiFi (1) : un pas de plus vers le touthertzien.

Nous avons souvent exprimé l’idée selon laquelle,dans nos sociétés, la démocratie s’arrête là oùcommencent les intérêts économiques et finan-ciers. Nous avons vu les lobby industriels peser surtous les précédents dossiers de santé publique.Les décisions les plus fondamentales, celles quiengagent des risques pour notre santé, notre vieet celles de nos enfants, l'avenir du Monde quenous connaissons et le type de société danslaquelle nous allons vivre ne sont prises en effet niau Sénat ni à l'Assemblée Nationale.

Qui sait par exemple où et quand se déroulent lesréunions de l'IEEE(2)? Quels sont les thèmes desexposés? Quels sont les groupes de pression quis'y expriment? Pourtant, les quelques 300 confé-rences annuelles de cette « Société savante », lepoids de ses membres dans les organes de déci-sion des entreprises des secteurs de l'électronique,

de l'informatique et des communications nécessi-teraient un suivi démocratique minimal de sesactivités ; mais les ingénieurs qui en sont membressont très attachés à leur autonomie : elle leur per-met de jouer avec la technique comme ils l'en-tendent et de fournir à leurs bailleurs de fonds lesmoyens de se maintenir en place. Si l'IEEE est peuconnue du grand public, ses productions intellec-tuelles le sont en revanche énormément, le WiFi

est l'une d'elle (normes IEEE 802.11) parmibeaucoup d'autres.

Si vous avez le sentiment de tra-vailler avec des outils modernesen branchant votre modem surune ligne téléphonique ou uncoaxial, vous avez tout faux ! Levrai chic, c'est le réseau local sans

fil ou WLAN (3) : brancher unmodem sur une paire torsadée,

c'est médiéval! Nos bureaux maisaussi les gares, les aéroports, les hôtels,

les hôpitaux, les trains... vont être irrigués parles opérateurs de télécommunication et tous cescâbles d'un autre âge vont disparaître au profit defaisceaux hertziens. Que vous le vouliez ou non,votre PDA (4) mais aussi votre monitoring car-diaque quand vous serez en réanimation, votreordinateur personnel mais aussi votre caméscopeet votre téléphone utiliseront le WiFi .

Les modèles théoriques pour les télécommunica-tions reposent sur trois architectures de référence :l'OSI, TCP/IP et ATM. Ces architectures permettentaux acteurs du secteur de produire des outils com-patibles. Les informations échangées transitentpar différentes couches logicielles ou matériellesdécrites par ces architectures et le WiFi, (autre-ment dit les normes 802.11), définit les couchesbasses du modèle OSI. La seule couche qui nousintéresse pour les problèmes sanitaires est la plusbasse : la couche physique (PHY) qui décrit lecodage et les caractéristiques des ondes électro-magnétiques utilisées. La norme 802.11i quidécrit la sécurité et la confidentialité mériterait unexamen attentif du point de vue du respect de lavie privée et de la liberté des citoyens mais c'estune autre affaire... Aujourd'hui, la norme 802.11best celle qui nous intéresse car elle concerne lesoutils actuellement commercialisés (mais cestechniques évoluent sans arrêt, le 802.11a et lesautres commencent actuellement leur essor). EnFrance, cette norme prévoit l'utilisation de labande de fréquence de 2,4 GHz sur 3 canaux pourun débit théorique de 11 Mbps sur une portée de300 mètres, la modulation utilisée est le DSSS (5).Il convient d'examiner ces différents aspects dansla perspective de la nuisance à craindre.

Les porteuses autour de 2,4 GHz offrent une tota-le liberté aux industriels pour irradier la popula-tion. On sait que le GSM à 900 MHz n'est soumisqu'à la limitation scandaleuse de 41 V/m ; partantde l'idée que plus la fréquence augmente, plusvite l'onde est atténuée dans la matière (ce qui estvrai) et que la puissance en champ formé est pro-portionnelle au carré du champ (ce qui est égale-ment vrai), on calcule ainsi (ce qui est totalementdépourvu de fondement biologique) 58 V/m pour1800 MHz à partir de la formule débile(58/41) ∼ 1800/900. En WiFi à 2,4 GHz, selon cette

même « logique », on peut se permettre 67 V/m!Autant dire que dans les bureaux les mieux équi-pés en WiFi, le cols blancs malades n'aurontaucun recours, une telle valeur n'étant bien enten-du jamais dépassée !Ces limites n'ont aucun sens, d'une part, dans lecas de l'encéphale par exemple, les parties lesplus cruciales se situent à l'extérieur (néocortex)et sont donc les plus exposées malgré l'atténua-tion, d'autre part les effets non quantitatifs bienconnus enlèvent toute valeur à ce calcul, enfinquand l'émetteur est très proche du sujet, lechamp n'est pas formé. La modulation DSSS est directement issue destechniques militaires permettant de dissimulerl'information dans un « pseudo-bruit » que seul ledestinataire saura éliminer. Sans entrer dans lesdétails, il s'agit de multiplier la modulation digita-le portant l'information par un code égalementdigital de fréquence plus élevée, l'énergie se trou-ve alors répartie sur une large bande de fréquen-ce (Transformée de Fourier) l'un des avantages estde permettre le partage d'un même canal par ungrand nombre d'utilisateur. Le problème sanitairelié à cette modulation trouve son origine dansl'organisation en trames inhérente à toutes lestechniques digitales, les trames 802.11(Préambule, MAC, PLCP, CRC) de longueurs trèsdiverses donnent naissance à des basses fré-quences elles aussi variées dont les effets biolo-giques sont, comme on le sait avec le GSM, trèspréoccupants.

L'argument des opérateurs repose uniquement surla faible puissance individuelle des émetteurs WiFi(1 watt aux États-Unis et 100 milliwatts en Eu-rope) mais ces émetteurs seront très nombreuxsur les lieux de travail et émettront en permanen-ce très près des personnes. En outre, cette nouvel-le pollution électromagnétique viendra s'ajouterau reste. La seule recommandation à faire consis-te à limiter le total des pollutions HF à une valeurde 0,6 V/m pour la somme des champs (au sens dela racine de la somme quadratique des valeurscrêtes). Malgré cela, rien ne dit que ces nouvellesfréquences (2,4 GHz est la fréquence des foursmicro-onde) ne seraient pas justifiables de valeursencore plus strictes. Comme toujours, on lance destechnologies sans avoir l'idée de leurs effets sani-taires ou plutôt en feignant qu'elles n'en ontaucun. Jusqu'où iront-ils ?

Daniel OBERHAUSEN

(1) WiFi Wi reless Fidelity, norme pour les réseaux locaux hertzien. Nomchoisi par les équipes de marketing en raison de l'euphonie planantede HiFi et donc de la vocation grand public des produits concernés... (2) IEEE Institute of Electrical and Electronics Engineers, association «sans but lucratif » regroupant quelque 360 000 techniciens et ingé-nieurs dans 175 pays et qui produit 30% de la littérature dans lesdomaines concernés.(3) WLAN Wireless Local-Area Network, réseau local utilisant desondes centimétriques. (4) PDA Personal Digital Assistant, ordinateur de poche utilisant unréseau hertzien.(5) DSSS Direct Sequence Spread Spectrum, méthode de partage duspectre radio basée sur un codage qui provoque un étalement de lafréquence utilisée mais autorise la réutilisation du même canal pourde nombreuses communications.

A propos du WiFi

INFORMATIONS SCIENTIFIQUES... INFORMATIONS SCIENTIFIQUES...

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

SFR, pour prendre de vitesse ses concurrents et pour profiter au maximum de lamanne commerciale que constituent les cadeaux de Noël lance officiellement la 3ème

génération de téléphonie mobile (UMTS). Ce lancement est une occasion pour nous derappeler que nous avons demandé, il y a plusieurs mois déjà, au Ministre de la Santé,un moratoire sur l’UMTS dans l’attente des résultats de la réplication de l’étude hol-landaise TNO. Nous n’avons pas été entendus et une fois de plus les intérêts écono-miques et financiers priment sur la sécurité sanitaire.

Pour un moratoire sur l’UMTS- Communiqué de presse du 10 novembre 2004 -

UMTS3ème génération de téléphonie mobile :

Ne pas se laisSFR !

Paris, le 10 octobre 2004 : Alors que le directeur d’Orange, Sanjiv Ahuja, déclarait récemment, à l’occasiond’un colloque tenu à Cannes, que pour produire de la chaleur et cuire des œufs, rien ne valait un terminal UMTS,l’opérateur SFR lance officiellement la première offre de troisième génération de téléphonie mobile, organisantdonc un test grandeur nature dont les premiers clients seront des cobayes tous désignés !

La précipitation avec laquelle un opérateur tente d’imposer une technologie décriée, au nom d’une concurrenceéconomique instaurant un moins disant sanitaire et environnemental, est dénoncée avec force par Agir pourl’Environnement et Priartém, deux associations oeuvrant pour un renforcement de la réglementation encadrant latéléphonie mobile en général et pour un moratoire sur l’UMTS en particulier.

En octobre 2003, une première étude hollandaise officielle, ciblant l’UMTS, indiquait un effet surle bien être dès 45 minutes d’exposition à des champs électromagnétiques faibles (0,7 V/m). Enaccord avec les autorités sanitaires françaises, poussés par les autorités publiques en charge de l’Industrie, les opé-rateurs ont décidé de passer outre et de se lancer dans une course poursuite qui fait fi de la santé des riverainsd’antennes relais et des usagers de portables. Aucune réplication de cette étude n’est pour l’heure programmée parle ministère de la Santé français !

Pire, en octobre dernier, une étude suédoise menée sous l’égide de l’OMS relevait une multiplica-tion par quatre du risque de tumeurs de l’oreille pour les personnes utilisant un portable depuisplus de dix ans.

Malgré ces alertes sanitaires répétées, un coût de développement du réseau UMTS totalement dispendieux (cinqmilliards d’euros par opérateur pour couvrir le territoire français d’environ 100.000 antennes relais supplémen-taires !) et une inutilité sociale avérée, les opérateurs, SFR et – prochainement – Orange, s’enferment dans un jus-qu'au-boutisme qui prêterait à sourire s’il ne concernait pas la santé de millions de riverains d’antennes.

Nous ne pouvons, pour nous rassurer, nous contenter de constater que, aujourd’hui, seule une quinzaine d’ag-glomérations est couverte, et que SFR semble donc confondre vitesse et précipitation, au risquede ne pas être en mesure de satisfaire d’éventuels utilisateurs.

Les associations réclament l’intervention immédiate du ministère de la Santé pour que ce dernier joue enfin sonrôle dans un secteur où priment des intérêts exclusivement économiques.

Agir pour l’Environnement et Priartém se réservent le droit de saisir la justice si SFR n’indiquepas explicitement sur tout support promotionnel lié à l’UMTS qu’il existe un risque sanitaire nonnégligeable.

Les associations considèrent qu’on ne peut jouer impunément avec la santé des clients potentiels.

I N F O. SCIENTIFIQUESEffets génériques de champs élec-tromagnétiques non ionisants.

Henry Lai.Département de bio ingénierie, Université deWashington à Seattle, WA 98195, USA.

Le texte ci-dessous est constitué d’extraitsde la traduction d’une conférence donnée par H. Lai, à Londres en septembre 2004. Nous nousexcusons donc par avance des possibles erreursd’interprétation que nous avons pu commettredans cette traduction.

(…) Durant les récentes années, plusieurs voies derecherche ont suggéré que l’exposition aux ELF(extrêmement basses fréquences) et aux champsélectromagnétiques (CEM) de hautes fréquencespouvaient conduire à des dommages de l’ADNdans les cellules sous certaines conditions. Leseffets dépendent de facteurs tels que le moded’exposition, le type de cellules étudiées et l’inten-sité et la durée de l’exposition.

Des re c h e rches dans notre laboratoire ont montréque l’exposition aux CEM initie dans les cellulesdes processus de génération de radicaux libre sdépendants du fer. (…). La formation oxydanteinduite par le fer est connue pour causer des cas-s u res de brins d’ADN et des liaisons croisées dep rotéines d’ADN, pour entraîner l’activation de lap rotéine kinase C, pour accro î t re la production dep rotéines choc de chaleur et pour altérer l’ho-méostasie du calcium dans les cellules. Tous cese ffets ont été rapportés dans les cellules aprèsexposition aux CEM.

Ainsi, le résultat de dommages oxydatifs induitspar les CEM dépend de plusieurs facteurs, incluantle statut oxydatif de la cellule, la capacité desenzymes endogènes d’anti-oxydation, l’homéosta-sie du fer… ainsi que les paramètres d’exposition(par exemple, l’intensité et la durée d’exposition etprobablement la forme de l’onde du champ). Si ledommage oxydatif est cumulatif, le dommage oxy-datif de l’ADN et ses subséquentes mauvaises répa-rations sont probablement cumulatifs. À cela, ilconvient d’ajouter que les cellules qui ont degrands taux de prise de fer, par exemple, les cel-lules proliférantes, les cellules infectées par unvirus, et les cellules du cerveau seraient plus sen-sibles aux effets des CEM.

Exposé fait à la réunion de Londres sur la leucémiede l’enfant du 6 au 10 septembre 2004.

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

I N F O R M ATIONS JURIDIQUES ET REGLEMENTA I R E S … I N F O R M ATIONS JURI-

Après les jugements du T.A. de Marseilleconfirmant les arrêtés municipaux de Pertuis et dePort-de-Bouc, la Cour d’Appel d’Aix-en-Provencevient de donner, elle-aussi, raison à un Maire dansun conflit qui l’oppose à un opérateur. Le problè-me est ici un peu différent et concerne les troublesdu voisinage. L’arrêt rejoint cependant les deuxprécédents par la place qu’il accorde au principede précaution et aux conditions de son applicationdans le dossier des antennes-relais de téléphoniemobile.

Rappelons les faits. À la Roquette-sur- S i a g n e(Alpes-Maritimes) SFR avait édifié un pylône de 12mètres de hauteur pour y installer deux antennesde téléphonie mobile sur un terrain privé situé àproximité (36 mètres) d’une classe de l’école pri-vée Saint-Jean, édifiée sur deux parcelles de ter-rain mises à sa disposition par la commune.

Le Maire, se fondant sur un trouble anormal devoisinage, a assigné SFR afin d’obtenir le déplace-ment du pylône compte tenu de « l’irradiation quo-tidienne du groupe scolaire et de ses occupants pardes ondes électromagnétiques d’intensité moyenne »et « du fait que les usagers de l’école présentent,depuis l’installation de l’antenne des troubles du som-meil, une fatigabilité accrue et des états migraineux ».

Le 17 juin 2003, le T.G.I. de Grasse donnait gainde cause à la Mairie et ordonnait le déplacementdu pylône par SFR, à ses frais. Sur appel de SFR, laCour d’Appel d’Aix en Provence, par un arrêt du 8juin 2004, rendu par la 4ème Chambre B, confirmele jugement de première instance en toutes sesdispositions.

La motivation de l’arrêt est remarquable :

1. Sur la recevabilité de l’action intentée parla Commune

La Cour considère que la Commune propriétairedes bâtiments mis à disposition de l’école esttenue de fournir des locaux exempts de risques,

qu’ils émanent de son fonds ou du voisinage etque, sa responsabilité pouvant être mise en jeu,elle a un intérêt manifeste à agir en justice contreles propriétaires d’installations voisines de natureà créer un risque pour les usagers.

2. Sur le bien fondé de l’action

La Cour rappelle que le décret n°2202-775 du 3mai 2002, transposant en droit interne une recom-mandation du Conseil européen du 12 juillet1999, a établi des restrictions concernant l’exposi-tion à des champs électromagnétiques valablesdans le temps, en se fondant, suivant ses termes « directement sur des effets avérés sur la santé et desconsidérations biologiques ».Elle rappelle également que le rapport Zmirou pré-conise, par une approche s’inspirant du principede précaution, que les bâtiments sensibles (hôpi-taux, crèches, écoles, maisons de retraite) situés àmoins de 100 mètres d’une station de base nesoient pas atteints directement par le faisceau del’antenne.

Elle constate qu’en l’espèce cet objectif n’est pasatteint. Elle estime légitime l’attitude des parentsd’élèves de l’école Saint-Jean qui ont demandél’inscription de leurs enfants à l’école communaleen attendant le déplacement de l’antenne litigieu-se « en l’état des incertitudes de la science et desrecommandations faites notamment pour la protec-tion des jeunes enfants dont il est généralementadmis qu’ils seraient plus sensibles à l’effet des ondesélectromagnétiques. »

Cette décision prouve, une nouvelle fois, quenotre combat engagé maintenant il y a près de 4ans, contre les installations anarchiques des sta-tions de base de la téléphonie mobile doit se pour-suivre pour faire respecter le droit de chacun à un« environnement équilibré et favorable à sa santé »(Charte sur l’Environnement) et pour faire cesserles troubles anormaux de voisinage subis par tousles riverains des antennes-relais de téléphoniemobile.

Justice : Une nouvelle décision positiveCour d’appel d’Aix en Provence, arrêt du 8 Juin 2004

Pétition européenneNous n’avons pas encore fini de dé-

pouiller l’ensemble des pétitions qui nous sontrevenues mais nous pouvons dire d’ores et déjàque nous avons recueilli plus de 6000 signaturesdont la majorité nous vient de Fr a n c e. Ces signa-tures vont être rassemblées et adressées auPrésident du Parlement européen. Des copies enseront transmises aux Présidents des différentsgroupes constitués accompagnées d’une sollici-tation de rendez-vous. Nous espérons ainsiremobiliser les parlementaires qui avaient mani-festé, lors de l’approbation du Rapport Ta m i n oen 1999, leur volonté de voir les Etats prendredes dispositions réglementaires protectrices dela santé de leurs citoyens et qui avaient émis lesplus vives critiques sur la recommandation euro-péenne laquelle a, hélas, servi de base de réfé-rence à nos gouvernants pour définir les normesf r a n ç a i s es.

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

I N F O R M ATIONS JURIDIQUES ET REGLEMENTA I R E S … I N F O R M ATIONS JURI-

Conseil d’Etat : Notre recours contre le Décret du3 mai 2002 a été rejeté

Deux ans après le dépôt de notre recoursauprès du Conseil d’Etat en annulation du Décretdu 3 mai 2002, nous venons d’en recevoir l’arrêt.Notre requête est rejetée.

On pouvait penser que ce long délai avait été uti-lisé pour approfondir l’analyse du dossier et affi-ner les arguments. L’arrêt qui vient de nous êtretransmis ne confirme pas vraiment cette attente.Ainsi, sur l’un des motifs essentiels soulevés, celuide l’incohérence réglementaire constituée par lafixation d’une valeur-limite d’exposition nette-ment supérieure à celle que sont censés supporterles appareils électro-médicaux, la réponse est lasuivante :

« Considérant que, si l’association Priartém soutientque le décret attaqué serait incompatible avec lesobjectifs de la directive n°89/336/CEE du Conseilc o n c e rnant le rapprochement des législations desEtats membres relatives à la compatibilité électroma-gnétique, elle n’apporte aucun élément probant ausoutien de ses allégations. »

Les « a l l é g a t i o ns » sont pourtant parfaitementsimples à comprendre : si votre pace-maker estconformé pour supporter un champ électroma-gnétique de 3 v/m, il est susceptible de se détra-quer lorsqu’il est soumis à un champs de 10 v /m,par exemple, et ainsi de vous faire courir un trèsgrave danger même si la valeur fixée par le décretde 2003 est respectée. Manifestement, ce raison-nement, qui relève du simple bon sens, a échappéaux conseillers d’Etat qui ont étudié le dossierpendant tant de mois.

Ainsi toute victime d’un tel accident pourra se dire– lui ou sa famille, d’ailleurs, selon la gravité desconséquences – que son appareil a souffert d’untrouble psychosomatique et, en aucun cas, d’uneréglementation laxiste et incohérente…

Quant à l’application du principe de précaution, ladécision ne retient pas l’existence d’ « effets nonthermiques » et considère donc que « dès lors, lesrequérants ne sont pas fondés à soutenir que lePremier Ministre aurait commis une erreur manifestedans l’appréciation des risques auxquels le public estsoumis du fait de son exposition aux champs électro-magnétiques ; qu’il ne ressort pas davantage despièces du dossier que le Premier Ministre aurait prisdes mesures qui ne seraient pas proportionnées auxprécautions qui s’imposent en cette matière »

Dormez ! Dormez donc braves gens, le Conseild’Etat veille sur vous et votre santé !

Arrêts du Conseil d’Etat concernant la responsabilité del’Etat dans l’affaire de l’amiante

Nous comparons souvent le dossier de latéléphonie mobile à celui de l’amiante. En effet,dans l’un et l’autre cas, le déni de principeconcernant l’existence d’un risque a conduit ài g n o r e r, voire à condamner, toutes les donnéesscientifiques gênantes. Ainsi, il s’est écoulé plusde 70 ans entre les résultats des premièresrecherches et la reconnaissance officielle desmaladies liées à l’amiante. La responsabilité desi n d u s t r i e l s, mais aussi des pouvoirs publics encharge de la Santé qui n’ont pris aucun comptedes signaux alarmants qui leur étaient envoyéspar un certain nombre de chercheurs, est doncé n o r m e. Elle vient d’être clairement reconnue parle Conseil d’Etat.

En effet, par quatre arrêts, rendus le 3 mars 2004,le Conseil d’Etat a reconnu la responsabilité del’Etat du fait de sa carence fautive à prendre lesmesures de prévention des risques liés à l’exposi-tion des travailleurs aux poussières d’amiante.

Il affirme, tout d’abord, par une déclaration dep r i n c i p e, que si l’employeur est tenu de protégerla santé des travailleurs placés sous son autorité,il incombe aux autorités publiques chargées de laprévention des risques professionnels de se tenirinformées des dangers que peuvent courir les tra-vailleurs dans le cadre de leur activité profession-n e l l e. Il appartient par conséquent à ces autoritésd ’ a r r ê t e r, en l’état des connaissances scientifi-q u e s, les mesures appropriées pour limiter et, sip o s s i b l e, éliminer ces dangers.

Le Conseil d’Etat relève ainsi que la Cour admi-nistrative d’appel s’est livrée à une appréciationsouveraine des faits sans dénaturation en jugeantque « le caractère nocif des poussières d’amianteétait connu depuis le début du X Xè m e siècle et que lec a r a c t è re cancérigène de celles-ci avait été mis en évi-dence dès le milieu des années cinquante » et queles autorités publiques n’ont entre p r i s, avant1977, aucune re c h e rche afin d’évaluer lesrisques pesant sur les tra v a i l l e u rs exposés nipris de mesures aptes à éliminer ou à limiterles dangers.

Du fait de ces carences dans la prévention desrisques liés à l’amiante, la Haute Juridiction admi-nistrative juge que l’Etat avait commis une fautequi engage sa responsabilité*.

*(Source : revue Lamy droit des affaires 2004, n°71,n°4462, par Claire Demunck)

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Pour la troisième fois, le vendredi 29octobre 2004, notre association a participé, avecAgir pour l’Environnement, à la Commission pari-sienne de concertation sur la téléphonie mobile. Ilest encore trop tôt pour tirer toutes les leçons decette participation. Il apparaît cependant impor-tant de rendre compte de nos interventions danscette instance et de l’appréciation que nous pou-vons faire de notre capacité à peser sur les déci-sions afin de mieux défendre les riverains.

Nous avons pu, d’ores et déjà, intervenir sur uncertain nombre de dossiers mis à l’ordre du jourdes réunions auxquelles nous avons participé.Nous avons demandé l’inscription de toute unesérie de sites qui posent depuis longtemps pro-blèmes aux ordres du jour des réunions à venir.

Voici quelques exemples de nos interventions :

• Antennes du 75, avenue Gambetta (20è m e

arrondissement)Grâce à leur mobilisation, les associations ontobtenu l’engagement ferme d’Orange Fr a n c ed’un démontage, dans les semaines à venir, desdeux antennes du 75, avenue Gambetta quiexposaient une famille de riverains à des seuils dechamp électromagnétique supérieurs aux seuilsfixés dans la charte parisienne. Six mois aprèsl’arrêt de l’antenne incriminée, Agir pourl’Environnement et Priartém ont clairement expri-mé leur impatience à l’égard du démontage de cesite emblématique entre tous. Face à ce mécon-tentement, l’opérateur a dû s’engager plus ena vant annonçant donc l’imminence de cette pre-mière désinstallation d’un site parisien. Les asso-ciations Agir pour l’Environnement et Priartémresteront vigilantes afin que les effets d’annoncerépétés de cet opérateur se traduisent réellementdans les faits.

• Projet d’antennes à l’angle de la rue Abel et dela rue de Charenton (12ème arrondissement)Nous avons, lors de notre première participation,en juin 2004, réussi, in extre m i s, à empêcher unaccord de la commission de concertation sur unprojet contesté par les riverains. SFR s’est entêté,malgré le soutien que nous avons obtenu de lamairie du 12è m e arrondissement qui a demandé àl’opérateur de nouvelles mesures et la fourniturede simulations de champ par l’opérateur. Celui-cia cru pouvoir profiter de la semaine du 14 juilletpour passer en force. La mobilisation des rive-rains soutenue par notre association – Janine LeCalvez était présente – a empêché que la gruepuisse décharger le matériel sur le toit de l’im-m e u b l e. L’ o p é r a t e u r, après nous avoir menacés,par voie de presse, de poursuites judiciaires –décidément cela devient une habitude ! – a four-ni les simulations de champ demandées. Les rive-rains ont, pour leur part transmis un certainnombre d’adresses en vue de mesures. L’ a f f a i r een est là et le collectif de riverains demeure trèsm o b i l i s é .

• Antennes du Boulevard Suchet (16ème arrondis-sement)

Il s’agit là d’un des sites les plus litigieux de lacapitale. Les trois opérateurs cernent, à une dis-tance de quelques mètres, un immeuble et arro-sent donc copieusement les appartements situésaux étages supérieurs. À la suite de plusieursséries de mesures divergentes, effectuées depuistrois ans, à proximité de plusieurs antennesconcentrées autour du 61, Boulevard Suchet, dontplusieurs dépassaient le seuil de 2 v/m prévu parla charte, l’opérateur SFR a décidé de proposer unallégement de son dispositif radiotéléphoniquelors de la prochaine Commission de concertation.Les associations Agir pour l’Environnement etPriartém ont engagé les autres opérateurs pré-sents sur le site à clore une controverse locale quin’a que trop duré.

• Antennes relais du 41, rue Richelieu (1er arron-dissement)Fin août 04, Bouygues Telecom a tenté d’implan-ter une antenne relais au 41, rue de Richelieu,sans l’accord de la Mairie du 1e r, sans avoir con-sulté la Commission de concertation et sans quele propriétaire du site ait informé (comme la loi l’yoblige) ses locataires. Ceux-ci ont vu s’élever unéchafaudage et creuser une percée dans la faça-de pour des travaux qui leur ont été présentés,dans un premier temps, comme des travaux der a valement. Leur mobilisation a contraint l’opéra-teur à interrompre ses travaux et à retirer son

é c h a f a u d a g e. Interrogé sur ce coup de force parles associations, l’opérateur a répondu, en Com-mission de concertation, que les travaux effec-tués n’étaient qu’une étude préalable de faisabi-l i t é… ! Cet argumentaire prêterait à sourire s’ilne provenait pas d’un opérateur qui ose assignerassociations et militants lorsque ces derniers met-tent légitimement en doute sa bonne foi. Agirpour l’Environnement et Priartém resteront mobi-lisées avec les riverains du 41, rue Richelieu afinque le processus de concertation prévu par laCharte parisienne soit intégralement respecté parcet opérateur.

• Contribution de la téléphonie mobile dans lechamp électromagnétique global.Faisant suite à une demande des associations,l ’ A n f r, par la voix de son Président, a diffusé untableau récapitulant la contribution de la télé-phonie mobile dans le champ global mesuré chezles riverains d’antennes relais. Au regard de l’in-formation diffusée par l’Anfr, force est de consta-ter que sur les 361 mesures analysées, la contri-bution de la téléphonie mobile est loin d’être uncontributeur marginal comme voudraient le fairecroire les opérateurs. Dans plus d’un tiers desm e s u r e s, elle contribue à elle seule, à plus de lamoitié du champ électromagnétique total, dansla moitié des sites, cette contribution s’élève àplus de 40%. Qu’on arrête donc de prétendre quela Tour Eiffel serait responsable d’une grande par-tie du champ électromagnétique.

Notre participation à cette commission nous per-met d’y relayer les actions de contestation initiéespar les riverains d’antennes relais. La vigilancereste de mise mais la présence des associations ausein de cette Commission modifie en profondeurla donne parisienne.

Nous avons proposé l’inscription à l’ordre du jourdes futures commissions d’un certain nombres desites faisant l’objet d’une contestation locale. Ilest clair que nous pourrons d’autant mieux agirque nous serons bien informés des dossiers. Il esttout aussi clair que nous serons d’autant plus fon-dés à agir que nous arriverons en soutien à uneaction et une mobilisation locales. La logiqueimplicite du fonctionnement actuel de la commis-sion est, en effet, la suivante : pas de réactionlocale, pas de problème ! Selon cette logique,jusque là, un certain nombre de dossiers n’arri-vaient même pas devant la commission et se trou-vaient acceptés par un accord tacite des mairiesd’arrondissement. La transmission des plans dedéployement par les opérateurs devrait corrigercette situation.

Nous devons ajouter que la combativité desmaires d’arrondissement apparaît très hétérogè-ne. Nous espérons que les réunions futures nouspermettront de corriger cette première impressionet de considérer que tous les parisiens, quel quesoit leur arrondissement, reçoivent un soutienéquivalent de leurs élus de proximité.

Commission parisienne sur la téléphonie mobile :la présence des associations modifie la donne !

PARIS… PARIS… PARIS… PARIS… PARIS… PARIS… PARIS… PARIS…

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Les effets collatéraux de la télé-phonie mobile

Le portable n’a pas d’effets que sur lasanté de ses utilisateurs. Ce qui est moins visible,c’est le coût écologique et social très élevé de cepetit appendice que de plus en plus de gens utili-sent dans le monde. Sa fabrication s’est ainsi trou-vée au centre d’une guerre qui a fait plus de 3 mil-lions de morts. La technologie utilisée nécessitel’utilisation du coltan. Le coltan est un minéralthermorésistant extrait notamment du sol de laRépublique démocratique du Congo. Le contrôledes ressources de coltan a été au centre d’uneguerre fratricide particulièrement meurtrière. Acela on peut ajouter qu’aujourd’hui, dans ce pays,de nombreux enfants sont retirés des écoles pouraller travailler dans les mines de coltan.

Ainsi, lorsque nous utilisons un portable, nousignorons tout des effets provoqués par sa fabri-cation sur des populations qui n’en sont, comblede l’injustice, que de faibles utilisateurs.

Source photo : reportage Télévision Canadienne (Net)

Les Pompiers améri-cains et canadienscontre l’installationdes antennes-relaisde téléphonie mobile

sur les stations incendie.

Réunis en congrès, en août 2004, à l’appelde l’IAFF (International Association of Fi r e Fi g h t e r s ) ,les pompiers américains et canadiens ont voté unerésolution demandant une étude sur les effets surla santé des stations de téléphonie mobile placéessur les stations incendie.

À été ajouté à cette résolution un amendementdemandant que l’IAFF exige un moratoire concer-nant l’implantation de nouvelles stations de basessur les stations incendie jusqu’aux résultats decette étude.

Cette position s’est fondée sur les plaintes d’uncertain nombre de pompiers exposés au rayonne-ment de stations-relais. Ceux-ci se plaignent demaux de tête, de difficulté de concentration, d’uneincapacité à prendre des décisions… tous mauxconstituant un handicap dans leur activité quoti-dienne et générant un risque pour les populationsqu’ils sont sensés protéger.

Elle s’est également fondée sur une étude-piloteréalisée sur 6 pompiers exposés aux champs élec -tromagnétiques dont les performances neurolo-giques ont été comparées à celles des pompiersnon exposés. Les résultats de cette étude menéepar le Docteur Gunnar Heuser of Agoura Hills, CA,ont été rendus publics pendant le Congrès. Lesrésultats des scanners cérébraux ont ainsi révélédes modifications que l’on rencontre dans les cer-veaux des gens exposés à une inhalation toxique.Quant aux tests cognitifs, ils ont fait apparaître,notamment, une atteinte des capacités de réac-tion, ainsi qu’une baisse des capacités de concen-tration.

Combien d’exemples de ce type faudra-t-il accu-muler pour que cesse l’omerta sur cette question ?

Milan : une expérience intéres-sante susceptible de réduire leschamps éléctromagnétiques émispar la téléphonie mobile

La Ville de Milan a lancé, en septembre2004, une expérience qui devrait intéresser tousles habitants des grandes villes et les élus en char-ge de leur sécurité. Cette expérience est fondéesur trois grands axes :– l’utilisation des câbles en fibre optique existantsdans les sous-sols de la ville pour faire circuler lesinformations d’une antenne à une autre antenne ;– le remplacement des mâts et antennes qui héris-sent les toits de la ville par de petites antennes quiémettent beaucoup plus faiblement et qui seraientplacées principalement sur les réverbères ;– la création d’un seul et unique réseau pour lestrois opérateurs.

NOUVELLES D’AILLEURS…NOUVELLES D’AILLEURS…NOUVELLES D’AILLEURS…

En Grande-Bretagne, la grogne quimonte chez les riverains d’antennesest aujourd’hui relayée par une péti-tion signée par 150 députés

Selon un article du Guardian, les mobilisa-tions citoyennes contre les antennes se multiplienten Grande-Bretagne. Les riverains soutenus parplusieurs mouvements, notamment les mouve-ments écologistes, se battent pour empêcher lapose d’antennes sur les hôpitaux, les logementssociaux et dans les zones où ils risqueraient dedénaturer la beauté du paysage.

La mobilisation citoyenne commence à porter sesfruits puisque fin mars 2004, la commissionEnvironnement du Parlement écossais a rédigé unrapport dans lequel elle recommande que la posedes pylônes soit soumise à une autorisation préa-lable des pouvoirs publics, ce qui est déjà le caschez nous pour la majeure partie des installations.Dans ce même rapport, les députés conseillentaux autorités locales d’appliquer « le principe deprécaution en évitant l’implantation d’antennes à

Cette expérience nous semble aller dans le bonsens puisque l’utilisation des câbles optiques exis-tants se traduira par une circulation hertziennemoins intense. C’est pourquoi nous nous adres-sons à la Mairie de Paris ainsi qu’à l’associationdes Maires des grandes villes de France afin quedes mises en œuvre, en réel, de ces orientationsnous permettent de connaître les gains en bien-être que nous pourrions espérer de ce type deconfiguration technique.

Nous ne considérons évidemment pas qu’il s’agitlà d’une réponse à toutes nos questions et reven-d i c a t i o n s. Si l’on s’oriente vers toujours plus desans fil, sans définition de normes réglementairesp r o t e c t r i c e s, quelles que soient les orientationstechniques retenues, nous risquons d’aller vers desCEM de plus en plus élevés. La promulgationd’une loi qui prenne bien en compte l’ensembledes connaissances actuelles et respecte le principede précaution est donc plus que jamais une néces-sité. Nous continuerons à œuvrer en ce sens tantque nous n’aurons pas obtenu satisfaction.Cependant, parallèlement, toute recherche deréduction des champs électromagnétiques aux-quels nous sommes soumis nous semble intéres-sante à relever et à expérimenter.

Cette question a été inscrite, à notre demande, àl’ordre du jour de la réunion de la commission deconcertation parisienne du 29 octobre. Les opéra-teurs, tout en niant l’effet produit sur le CEMambiant, ont annoncé qu’ils utilisaient déjà leslignes câblées existantes. Le Président de laCommission, Yves Contassot, a donc chargé leService technique de l’écologie urbaine de se ren-seigner auprès de la ville de Milan sur l’expérien-ce que celle-ci a initiée et sur les avantages atten-dus. Il a par ailleurs demandé aux opérateurs deprésenter, lors de la prochaine réunion, un étatdes lieux précis de l’usage des câbles pour la cir-culation de l’information d’antenne à antenne.

proximité des écoles, des hôpitaux et des zones rési-dentielles ». « Si cette recommandation devient loi »,écrit le journaliste du Guardian, « il s’agira du pre-mier coup porté à l’incroyable révolution de la télé-phonie mobile. »Par ailleurs, 150 députés britanniques ont signéune motion appelant à plus de prudence et à uneréglementation plus stricte en la matière.L’association des collectivités locales qui représen-te 150 communes d’Angleterre et du pays deGalles, s’est également prononcée en faveur del’interdiction à proximité des établissements sco-l a i r e s, des établissements hospitaliers et deszones d’habitationLa prise de conscience des élus britanniquessemble ainsi en avance sur celle de nos élus. Lacomparaison entre l’appel à la prudence de l’as-sociation des collectivités locales et le Guide desbonnes pratiques signé par l’Association desMaires de France qui se satisfait de l’applicationd’une réglementation totalement laxiste en est laparfaite révélation.

Pour ce qui concerne les parlementaires, nousespérons que le mouvement qui s’amorce autourde la préparation d’une proposition de loi nousengage dans une voie réglementaire réellementen phase avec les principes qui doivent être affi-chés dans notre constitution, et, notamment, leprincipe de précaution.

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Sous la pression de l’Amicaledes locataires, un bailleur socialdécide de résilier le bail qui le lie à l’opérateur

Rappel des faits :

Nous sommes à Rezé, commune de la banlieuen a n t a i s e. Sur un immeuble, propriété de LaN a n t a i s e, sont installées, dès 1997 plusieursantennes de téléphonie mobile. Petit à petit, le toitse garnit et on arrive à 12 antennes : 6 Orange et6 Bouygues.En 2003, de nouvelles installations sont prévues.Les résidents bloquent la grue venue déposer lematériel en vue de ces travaux. Un mois plus tard,les représentants des locataires rencontrent lebailleur et l’opérateur (Orange). Ils soulignentqu’ils subissent déjà une installation constituée de12 antennes et demandent que des mesures dechamp électromagnétique soient effectuées.Celles-ci sont réalisées quelques semaines plustard par le Bureau Veritas. Elles donnent desvaleurs de champs très élevées : 7,4 v/m au 4ème

étage, 5,6 v/m au 3ème , 3,4 v/m au 4ème …

L’amicale rejoint l’association Priartém et se faitaider par Célia Fernandez, sa coordinatrice régio-nale. Une pétition est lancée qui demande unebaisse des champs rayonnés à 0,6 v/m ou le retraitdu site. Les opérateurs déclarent ne pas pouvoirdescendre à cette valeur. Le principe de nouvellesmesures est arrêté mais le climat dans lequel sepassent ces mesures ne permet pas d’apaiser ledossier. Les opérateurs font alors des propositionsde modifications de leur site qui sont toutes refu-sées dans la mesure où, dans aucun des cas, ils nes’engagent à respecter le seuil de 0,6 v/m.

Prenant acte de cette position, le bailleur faitsavoir, par un courrier en date du 29 septembre2004, à l’amicale des locataires qu’il a pris actede leur refus des propositions de modificationsprésentées par les opérateurs, qu’il a « demandé ladépose des équipements de téléphonie mobile dansles plus brefs délais » et qu’il ne manquera pas detenir ses locataires informés des dates prévuespour ces interventions.

Les antennes ne sont pas encore enlevées, maisl’espoir est revenu chez les locataires de laNantaise et chez les responsables de leur amicale.Le geste de La Nantaise est à saluer. Attendonsmaintenant la mise en œuvre de ces décisions.

• Type d’installation : Pylône supportpour 6 antennes et local technique• Opérateur : Orange• Terrain privé appartenant à France-Télécom

• Distance par rapport à l’habitation la plusproche : 32mPylône prévu au milieu d’une zone pavillonnaire• Conditions de l’installation : Demande déposée par Orange le 18/05/04Acceptation par le Maire le 06 juilletTr a vaux pouvant être entrepris à partir du11/07/04Affichage sur le terrain le 02/08/04 – en mairie le10/08/04

Actions menées par les riverains :

• Le 02/08 : découverte du projet avec la mise enplace du panneau travaux à l’entrée du terrain.• À partir du 03/08 : contacts avec tous les rive-rains pour savoir si une information avait été faiteà l’un d’entre eux, et connaître leur avis sur laquestion. Consultation du dossier en mairie. Miseen place d’un collectif.• Le 06/08 : rencontre fortuite entre le maire etun riverain. Le maire donne son accord pour rece-voir une délégation .• Le 10/08 : une douzaine de riverains est reçuepar le maire et lui reproche son manque d’infor-mation.Le maire nous répond que la loi ne l’y oblige pas,et devant nos arguments rentre en colère noustraitant de « polichinelles » nous affirme que l’en-vironnement n’est pas son problème et que lasanté de ses administrés est celui du Ministre dela Santé !… Le dialogue devient impossible, lemaire refusant même d’organiser une rencontreavec l’opérateur… en d’autres termes « C’est moile chef et je fais ce que je veux tant que je respecte laloi !… »• Le 11/08 : envoi d’une lettre recommandée aumaire lui demandant au nom du principe de pré-caution de rechercher un autre site en accord avecOrange et d’organiser une réunion publique d’in-formation.Le maire nous renvoie notre lettre sur laquelle ilgriffonne une réponse (comme pour une vulgairenote..) Contact téléphonique avec Orange, pour exprimernotre désaccord.• Le 12/08 : Lettre recommandée expédiée auTribunal Administratif de Rennes.• Le 13/08 : contact avec la presse locale pour laparution d’un article.Contacts avec des conseillers municipaux etadjoints au maire : ceux-ci ne sont pas au courantle maire a traité le dossier tout seul. Nous leur fai-sons part de nos revendications.Lancement d’une pétition • Le 17/08 : les adjoints se réunissent chez l’und’eux.• Le 18/08 : lettre à Orange pour confirmer lespropos de l’entretien téléphonique du 11/08.Demande de Recours expédiée au TGI de VannesRéunion entre le maire et ses adjoints. Le maire

accepte une rencontre maire + adjoints + Orange(sous la menace d’une démission collective ?).• Le 20/08 : lettre à Madame le Préfet duMorbihan.• Le 26/08 : le collectif est reçu par les 1er et 2ème

adjoints (le maire est en vacances)Nous leur remettons la pétition signée par 302personnes (95% des habitants du secteur intéres-sé) et une demande de recours gracieux pour reti-rer l’autorisation de travaux. Bien qu’ayant ladélégation, le 1er adjoint refuse de le faire en l’ab-sence du maire. Il nous informe que la rencontremairie / Orange aura lieu le 31/08 et refuse quenous y assistions. Nous obtenons d’être reçus dèsle lendemain pour avoir un compte rendu.• Le 27/08 : contact avec la presse pour un nou-vel article.• Le 30/08 : le maire expédie à chaque pétition-naire une copie du rapport de l’Afsse.• Le 01/09 : nous sommes reçus par les 1er et2ème adjoints (le maire rentré de vacances n’assis-te pas) nous avons la surprise d’apprendre queOrange ne veut pas de l’épreuve de force et qu’ilest prêt à rechercher un autre site en collaborationavec la mairie.• Le 02/09 : lettre à Orange pour les féliciterpour leur bon sens et les prévenir que nous res-tons vigilants et prêts à intervenir si l’accordn’était pas respecté ou si le nouvel emplacementn’était pas judicieux.• Le 03/09 : réception d’un courrier du maire,nous confirmant la recherche d’un nouveau site etprécisant qu’après le choix une communicationsous forme de flash-infos sera diffusée.• Le 04/09 : communiqué de presse pour lesjournaux locaux.

COMMENTAIRES :

• Les procédures lancées sont maintenues : TGI,Tribunal administratif.Nous avons bénéficié d’un soutien massif de l’en-semble des riverains.Le collectif s’est fréquemment réuni pour déciderdes actions à mener.Nous avons bénéficié :de l’effet de surprise : la population ayant l’habi-tude d’accepter l’autoritarisme du maire, et sur-tout de la tension existante entre une partie duconseil municipal et le maire. À Rieux, communede moins de 3000 habitants, il n’y a pas d’opposi-tion, la totalité de la liste du maire avait été élue.• Le site internet de Priartém nous a bien renduservice tant pour les infos que pour les démarchesà suivre.

Bien que paraissant difficile (terrain FT + autori-sation de travaux délivrée, période de congés…),l’affaire semble en voie de résolution ce qui prou-ve que la mobilisation peut payer, et qu’elle estpossible même en période de vacances !…

Voici le texte que nous adresse le Collectif de Rieux (Morbihan), pour résumer leursactions qui débouchent sur une perspective positive. Bravo pour cette combativité !

Historique d’une mobilisation constructiveProjet d’implantation d’un pylône-relais Orange à Rieux : Victoire en vue !

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Depuis 1997, un pylône accueillantune antenne de téléphonie mobile domi-ne xxx, à l’écart du village. Les riverainsne se sont jamais plaints et n’ont jamaisposé de problèmes…

Juin 2000 – L’histoire du pylône de xxxdébute et a ceci de particulier qu’ellen’oppose pas une association de riverainsà un opérateur de téléphonie mobile mais

des riverains à un maire qui pense pouvoir impo-ser ses projets à tous sans concertation préalable.Malheureusement, cet homme ayant exercé lepouvoir sans partage pendant plus de vingtannées ne s’est pas aperçu que la population dexxx avait changé et qu’elle voulait décider de cedont elle avait envie elle-même.

En juin 2000, donc, des habitants fraîchement ins-tallés dans un lotissement en construction rencon-trent des ouvriers qui font des carottages et quileur expliquent qu’un pylône de téléphonie mobi-le de 45 mètres de haut va être implanté, accom-pagné d’un enclos technique de 80 m2 sur uneaire de jeux, à moins de cinquante mètres de leurshabitations. Evidemment, le maire a attendu quetous les terrains soient vendus pour présenter sonprojet à son conseil municipal qui le vote à l’una-nimité sans aucun dossier technique et dans leflou le plus total. Des conseillers découvrirontgrâce à l’association l’implantation exacte de l’an-tenne, juste à côté de leurs maisons. Certains deces conseillers vont même démissionner…Les premiers contacts avec le maire sont découra-geants de mépris et de suffisance : « Les gens gueu-lent au début puis se taisent », « Vous devriez nousêtre reconnaissants de vous avoir accueilli à xxx », « C’est quand même grâce à nous que vous êtes ici »…Bien sûr, rien à attendre de l’opérateur BouyguesTélécom, trop heureux d’obtenir un terrain quasi-ment au centre du bourg pour implanter son pylô-ne dont il entend louer l’accès aux autres opéra-teurs par la suite.Mais, rapidement, les riverains se regroupent etmènent un premier été de révolte pour essayer, envain, de faire prendre conscience aux élus des dan-g e r s de cette installation. Le combat n’a jamaisété contre le pylône, mais contre son lieu d’im-plantation, trop près des habitations et sur uneaire de jeux publique dont la participation finan-cière des Jeunesses et Sports a permis l’équipe-ment et qui est utilisée par les jeunes qui y jouentau foot ou y font du VTT sur des bosses aména-gées. Quatre-vingt à quatre-vingt-dix personness’unissent et organisent des manifestations cor-diales et pacifistes. La presse locale consacre plusde cinquante articles à xxx et son pylône au coursdes mois de juillet et d’août 2000… Malgré les méthodes utilisées par le maire :insultes verbales ou écrites dans le journal com-munal, ironie sur des professions caricaturées,interventions pour « calmer » les riverains auprèsde leurs employeurs (dont les entreprises sont desclientes de la commune)…, personne ne se décou-r a g e et une association est créée et des contactspris avec de nombreuses autres victimes danstoute la France, Priartém notamment. À l’automne 2000, la préfecture de xxx intervientet écoute les contestataires. Une réunion triparti-te entre le maire, le représentant de l’opérateur etle président de l’association est organisée sous

l’arbitrage de Monsieur le sous-préfet. L’opéra-teur et l’association décident de trava i l l e rensemble pour trouver un site susceptible d’ac-cueillir l’antenne sans gêner quiconque (300mètres des habitations). L’opérateur s’engage àne pas débuter les travaux tant que la médiationest ouverte. Quelques mois plus tard après denombreuses heures de travail, l’association pré-sente les dossiers de trois sites à l’opérateur,accompagnés d’une main courante regroupant lesréactions positives ou négatives des habitants,ainsi que les autorisations des propriétaires desterrains.

Au cours des mois suivants, les rencontres se suc-cèdent (notamment à l’Assemblée Nationale),lors desquelles l’opérateur essaie de convaincreles opposants de l’innocuité de ses installations.Evidemment, le maire fait son possible pour blo-quer la situation.Et le temps passe… jusqu’à l’automne 2002quand la déclaration de travaux devient caduque.Entre temps, le maire a perdu les élections muni-cipales de 2001. Le nouveau maire proche de l’an-cien, après quelques réticences, entame une poli-tique d’ouverture avec les opposants. La mairie,échaudée par « l ’ i n i m a g i n a b le » réaction desopposants, ne veut plus de pylône dans la com-mune et une confiance naît entre élus et membresde l’association. Tous les contacts pris par l’opéra-teur sont rapportés à l’autre partie. L’opérateurprend conscience des nouvelles relations aprèsavoir essayé d’utiliser quelques intimidations pourraviver sans succès les querelles entre mairie etassociation.La situation se débloque enfin en septembre 2004quand Bouygues Telecom dépose une demandepour s’installer sur le pylône existant.L’association exige que les riverains de ce pylônesoient consultés avant l’installation. Ce que fait lamairie avant d’autoriser l’installation.

BILAN :

Les riverains du nouveau lotissement et créateursde l’association ont pu s’intégrer rapidement dansla commune tout en créant des liens d’amitiéextrêmement forts nés des épreuves, des heures det r a vail et de réunions nécessaires à leur victoire.Aujourd’hui, ils jouissent d’une aire de jeux surlaquelle sont organisés repas de quartier, chasseaux œufs à Pâques pour les enfants, apéritifs etgoûters… et qu’ils comptent bonifier en la net-toyant, en replantant des arbres et en installantdes nichoirs (avec accord de la mairie) dans lecadre de projets éducatifs menés en collaborationavec les écoles…Le nouveau maire profite de sa prise de positioncourageuse en total désaccord avec son prédéces-s e u r.L’opérateur a perdu quatre années et un budgetimportant alors qu’un pylône existait déjà. Mais ila réussi à s’implanter sur la commune.

Le seul perdant, en fait, est l’ancien maire qui aperdu tous ses mandats. Il est aujourd’hui discrédi-té sur le plan communal, voire départemental et atotalement disparu de la vie publique de la com-mune sans que quiconque n’en ai le moindrer e g r e t …

Victoire des riverains contre l’entêtement d’un Maire Témoignage d’un adhérent e l e c t r o s e n s i b l e, que nous publionsavec son accord.

L e t t re adressée à Janine Le Calve z ,Présidente de Priartém.

Objet : Pollution électromagnétique

Madame,

Ma compagne et moi avons acquis unemaison dans un village situé au sud-ouestdu département des Yve l i n e s. Nous yavons emménagé le 6 mars 2004. Nousnous sommes beaucoup investis dans cetachat, non seulement pour la rénovationmais aussi financièrement. Quel bonheurde quitter un appartement en locationpour une maison à la campagne avec ungrand jardin !

M a l h e u reusement, très peu de tempsa p r è s, j’ai commencé à ressentir trèsrégulièrement des maux de tête singuliers,des difficultés à me concentrer et j’aisouffert d’un sommeil non réparateur. J’aimis quelques temps avant de faire la rela-tion entre mon mal être et les antennescar les effets ne disparaissent pas ins-tantanément.

J’ai constaté que ce phénomène se pro-duit systématiquement lorsque je mesitue à proximité d’une antenne GSM oude radiodiffusion, à quelques mètres d’untéléphone mobile allumé et dans unemoindre mesure à proximité d’une ligne àhaute tension. Je me sens mal lorsque jesuis dans un centre commercial (quicompte beaucoup de téléphones mobilesallumés au km2)… Dans un environnementpeu urbanisé, je suis « doté » d’un sixièmesens : je peux annoncer la présence d’uneantenne dans un périmètre d’un km avecun très faible taux d’erreur. Dans un rayonde 10 m, je ressens un téléphone en veille.Je le ressens encore plus fortement justeavant de sonner ou lors de la réception d’unm e s s a g e.

Je pense avoir développé une extrême sen-sibilité aux radiofréquences. Il me devientdifficile de vivre avec une migraine perma-nente. J’ai consulté un ophtalmologiste etai subi un scanner : rien d’anormal. Je nepense pas nécessaire d’effectuer d’exa-men supplémentaire depuis la lecture duLivre blanc « votre GSM, votre santé, onvous ment ». Je viens, en revanche d’adres-ser une lettre à notre Maire afin de l’aler-ter sur ce type de problèmes.

La « lettre» 14/15 de PRIARTéM

Une de nos adhérentes nous trans-met copie de la lettre qu’elle vientd’adresser en désepoir de cause auMinistre de la Santé. Nous invitonstoutes les personnes qui souffrent àen faire autant et à nous trans-mettre copie de leur courrier.Le premier Responsable de la SantéPublique ne pourra ainsi pas direqu’il n’a pas été alerté.

S.O.S. au Ministre de la Santé

Monsieur le Ministre,

Je viens vous demander si vous ne pourriezpas faire enlever les relais de téléphoneportable qui sont à 30m de chez nous,donc près des chambres, de la cuisine, dela salle de séjour. La télé s’éteint, se rallu-me et change de chaîne toute seule et leson est très très bas. Nous avons faitvenir la personne qui s’occupe de la télé etelle nous a dit que ça devait venir desrelais de téléphones portables…Mon mari a une Stoni (une poche) et moiun sein en moins, vous voyez nous sommes

gâtés ! Nous n’avons qu’une peur, qued’autres mauvaises choses nous arrivent.Je ne dors plus du tout, je suis sur lesn e rf s, j’ai des pertes de mémoire, leso reilles qui sifflent et j’ai une gro s s efatigue… Que faire ? Prendre des médica-ments qui ne font rien ? Une personne quihabite la même montée que nous à faitfaire un scanner et une IRM. Les docteursn’ont rien trouvé et elle souffre pourtantde très douloureux maux de tête. Unejeune personne a fait deux faussescouches, une grossesse de 4 mois et uneautre de 6 semaines avec malformationcardiaque. Vous voyez, nous coûtons trèscher à la Sécu ! Et ces 8 relais sont pro-ches de jardins d’enfants et de tro i sécoles. En plus une antenne de 1, 50 m dehauteur située contre un mur de 50 à 60 cm de large se trouve installée à 50 ou60 mètres d’une crèche…

Monsieur le Ministre, nous comptons survous pour faire enlever tout ça.Il y a le collège xxx où il y avait 6 antennessur le préau de l’école, et bien le Directeurles a fait enlever. Ce directeur a été formi-dable car pour lui c’était la santé desenfants en premier lieu… C’est triste devoir que malgré des textes sérieux sur lesrisques de leucémie infantile, rien nebouge…

Débat Santé Environnementale

La Fondation Sciences Citoyennes qui regroupedes associations qui, comme PRIARTéM, œu-vrent pour la défense de notre environnementet de notre santé, organise un forum-débatsouvert sur Internet :

h t t p : / / w w w. d e b a t s e. o rg

Antennes-relais et téléphones portables sontmentionnés dans la présentation.

Exprimez-vous largement !!!

(marche à suivre :• S’inscrire sur le forum (on peut choisir un pseu-donyme, mais il faut donner une adresse mail) ;• Sciences citoyennes vous envoie par mail un motde passe pour pouvoir participer au forum ;• Ensuite, aller dans la rubrique « risques contro-versés » pour écrire votre message).

Méfions-nous des châteaux d’eau qui dorment…