Orchestre symphonique de McGill Kent Nagano Maison … · 2018-11-29 · A Night to Remember I am...

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Orchestre symphonique de McGill Kent Nagano Maison symphonique chef invité Andrew Wan violon

Transcript of Orchestre symphonique de McGill Kent Nagano Maison … · 2018-11-29 · A Night to Remember I am...

Orchestresymphoniquede McGillKent NaganoMaisonsymphonique

chef invité

Andrew Wanviolon

Une soirée mémorable

Je suis ravie de vous accueillir à cette remarquable soirée musicale!

L’Orchestre symphonique de McGill sera dirigé pour la toute première fois par Maestro Kent Nagano et le fait de jouer dans cette magnifique salle qu’est la Maison sympho-nique, aux côtés du premier violon de l’OSM Andrew Wan, est absolument inoubliable.

Depuis mon arrivée en poste en tant que doyenne de l’École de musique Schulich de l’Université McGill, j’ai été témoin de nombreux moments musicaux formidables. Nous n’avons pas encore clos la saison que déjà, j’ai eu le privilège d’entendre nos étudiants jouer au musée McCord, au Monument-National, à la Chapelle historique du Bon-Pas-teur en plus d’assister à de multiples concerts présentés dans nos salles Pollack, Tanna Schulich et Redpath sur le campus. Je me suis également rendue à Toronto pour enten-dre nos ensembles et nos lauréats en vedette au Four Seasons Center for Performing

Arts. Plusieurs événements sont encore à venir, dont le prochain concert de l’Orchestre symphonique de McGill présenté à l’Église Saint-Jean-Baptiste, où les musiciens de l'orchestre uniront leurs forces avec celles de nos choeurs sous la baguette de Jean-Sébastien Vallée. Avoir des centaines d’étudiants faisant de la musique ensemble constitue certaine-ment une façon idéale de clore notre saison !

L’école est renommée pour ses programmes d’orchestre, d’opéra, de jazz, de musique contemporaine et de musique ancienne ainsi que pour ses départements de recherche musicale. Étant également chef de file en ingénierie sonore et en technologie musicale en Amérique du Nord, elle stimule chaque année des projets de collaboration uniques.

Ce soir ne fait pas exception à la règle. Tout comme vous, j’anticipe avec impatience cette collaboration excitante avec Maestro Nagano et Andrew Wan, qui est également professeur adjoint à l’École de musique Schulich. Je suis touchée par le savoir-faire et la générosité sans bornes dont ces deux hommes ont fait preuve envers nos étudiants. Le talent et le dévouement de nos musiciens d’orchestre ne peuvent que grandir dans un tel environnement. Je suis si fière que toutes ces heures passées dans les studios et les salles de répétitions culminent sur scène, ici ce soir.

L’École de musique Schulich doit tout ce qu’elle a accompli à ses brillants étudiants, aux membres exceptionnels de son corps professoral et à tous ses donateurs, dont le soutien continu permet à cette merveilleuse école de conserver son rôle de leader mondial en recherche et en pédagogie.

Brenda Ravenscroft Doyenne, École de musique Schulich de l'Université McGill

A Night to Remember

I am overjoyed to greet you for this thrilling evening of music!

For the first time ever, the McGill Symphony Orchestra is led by Maestro Kent Nagano. And for the occasion to be here at the beautiful Maison symphonique, with OSM concertmaster Andrew Wan, makes it unforgettable.

As the new Dean of the Schulich School of Music of McGill University, this season has already held many highlights. I’ve had the privilege of hearing our students perform around the city at the McCord Museum, the Monument-National, at the Chapelle historique du Bon-Pasteur, in addition to the Pollack, Redpath and Tanna Schulich halls on campus. I’ve also travelled to Toronto and heard our ensembles and prize-winners showcased at the Four Seasons Center for the Performing Arts. Still to come is the final concert for the McGill Symphony Orchestra at the Église Saint-Jean-Baptiste when they join with our choirs under the baton of Jean-Sébastien Vallée, our director of choral studies. Hundreds of young musicians making music together is the perfect end to our season.

The school is renowned for its orchestral, operatic, jazz, contemporary, and early music training programs as well as its music research disciplines. Its leadership in sound recording and music technology is unparalleled in North America. This range of excellence helps to foster unique collaborative projects each year. Tonight’s concert is one of those.

Like you, I am eagerly anticipating this exciting collaboration with Maestro Nagano and Andrew Wan, who is also Associ-ate Professor at Schulich. On behalf of the school, I am grateful for the knowledge and generosity of spirit that these men have shared with our students. The talent and dedication of our symphony players can only grow under this kind of men-torship. I am so proud to see all the work done in practice rooms and rehearsal halls culminate on stage this evening.

The Schulich School of Music owes all that it has achieved to its brilliant students, its exceptional faculty, and its loyal donors, whose continued support will enable this wonderful school to remain a global leader in music research and pedagogy.

Brenda RavenscroftDean, Schulich School of Music, McGill University

Orchestre symphonique de McGill /McGill Symphony Orchestra

Alexis Hauser, directeur artistique / artistic director

Kent Nagano, chef invité / guest conductor

Andrew Wan, violon / violin

Siegfried-Idyll, WWV 103 Richard Wagner (1813-1883)

Sérénade (d’après « Le banquet » de Platon) Leonard Bernstein Serenade (after Plato’s "Symposium") (1918-1990) Phèdre – Pausanias (Lento – Allegro) Aristophane (Allegretto) Eryximaque (Presto) Agathon (Adagio) Socrate – Alcibiade (Molto tenuto – Allegro molto vivace)

entracte

Symphonie no 1 en si bémol majeur, opus 38, « Le Printemps » Robert Schumann Symphony No. 1 in B-flat major, Op. 38, “Spring” (1810-1856) Andante un poco maestoso – Allegro molto vivace Larghetto Scherzo. Molto vivace Allegro animato e grazioso

Concert présenté en collaboration avec l’Orchestre symphonique de MontréalConcert presented in collaboration with the Orchestre symphonique de Montréal

Répétiteurs des sections / Sectional Coaches: Ted Baskin, Frédéric Bednarz, Elizabeth Dolin, Jean Gaudreault, Frédéric Lambert, Marcelle Mallette, Shawn Mativetsky, Brian Robinson

Gérante de l’ensemble, musicothécaire / Ensemble Manager, Librarian: Jaena KimAssistants / Assistant Managers: Edward Dai, Bailey Wantuch

Bibliothécaire, matériel d’orchestre / Performance Librarian, Gertrude Whitley Performance Library: Julie LefebvreCoordonnatrice des ressources d’ensembles / Ensemble Resource Supervisor: Christa Marie Emerson

Ce concert fait partie des épreuves imposées aux étudiants pour l’obtention de leurs diplômes respectifs.This concert is presented in partial fulfilment of the requirements for the degree or diploma programme of the students listed.

flûtes / fluteRachael Cohen

Jaena KimNaama Neuman

hautbois / oboeJulia GjebicYewon Kim

clarinettes / clarinetMarie-Pier Martel-Harvey

Christopher McMillan

bassons / bassoonAviner HartwickSamuel Rouleau

cors / hornShane ConleyEstelle Frank

Alexandra JuneauFlorence Rousseau

trompettes / trumpetHannah Boone

Duncan Campbell

trombones / tromboneAaron Chan

Olivier LizotteDylan Musso

timbales / timpaniPaul Finckel

Jessica Tsang

percussions / percussionNoam Bierstone

Joseph ChangDylan Cochran

Paul FinckelJessica TsangQiuchen Wang

harpe / harpZepherine Poirier-Feraud

violons / violinSarah Albos

Ladusa Chang-Ou, violon solo/concertmaster

Sienna ChoAnne-Claude Hamel-Beauchamp

John CumminsEdward Dai

Edgar DonatiKatelyn Emery

Alexandra HauserElizabeth HendyRussell Iceberg

Daniel JiangKatrina JohnsonJana KaminskyBenjamin Kronk

Yuki LandryHannah Maclean

Céline MurrayInna Osypchuk

Audrey Palmer SteinhauserLilith Richter-Stephenson

Rosabelle SlevanÉléonore Soucy-Giguere

William ThainMartin Vaillancourt

Xueao YangSofia Yatsyuk

altos / violaJustin AlmazanHarris Bernstein

Angela ChenThatcher DonovanChung-Han HsiaoMadeleine Hubler

Euiju KwackNathan Le

Sydney LinkJackson McKay David Montreuil

Calvin Yang

violoncelles / celloThomas BeardYann Chemali

Jacob EfthimiouIndia Gailey

Emma Grant-ZypchenEleanor Hopwood

Mia IngramReuben LabovitzErin PattersonFiona RobsonTsung-yu Tsai

contrebasses / bassRenaud Boucher-Browning

Catrin DowdJemma Jones

Torstein JohansenRichardo Marzoratti

Nicolas PuraSamuel Shreves

Freddy Speer

Biographies

Kent Nagano jouit d’une solide réputation internationale, étant l’un des interprètes les plus inspirés et avant-gardistes des répertoires symphonique et opératique. Il est direc-teur musical de l’OSM depuis 2006. Maestro Nagano a été directeur musical général du Bayerische Staatsoper à Munich de 2006 à 2013, puis il est devenu chef invité principal et conseiller artistique de l’Orchestre symphonique de Göteborg en 2013. Depuis 2015, il est directeur musical général et chef principal de l’Opéra d’État et de l’Orchestre phil-harmonique de Hambourg.

Né en Californie, il a entamé sa carrière à Boston : il a travaillé à l’Opéra et fut l’assistant du chef d’orchestre Seiji Ozawa au Boston Symphony Orchestra. Il a été directeur musical de l’Opéra national de Lyon de 1988 à 1998, directeur musical du Hallé Orchestra de 1991 à 2000, premier chef invité associé du London Symphony Orchestra de 1990 à 1998 et directeur artistique et premier chef du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin de 2000

à 2006, dont il demeure chef d’orchestre honoraire. De 2003 à 2006, Kent Nagano fut le premier directeur musical du Los Angeles Opera. En tant que chef invité, maestro Nagano a dirigé les orchestres philharmoniques de Berlin, New York et Vienne, le Chicago Symphony, le Dresden Staatskapelle et le Leipzig Gewandhaus, de même que des maisons d’opéra prestigieuses tels l’Opéra national de Paris, l’Opéra allemand de Berlin, le Metropolitan Opera et le Semperoper Dresden. Il a notamment remporté deux Grammy : pour son enregistrement de L’amour de loin de Kaija Saariaho avec le Deutsches Symphonie-Orchester et pour Doktor Faust de Busoni, enregistré avec l’Opéra national de Lyon.

Maestro Nagano a été nommé Commandeur de l’Ordre de Montréal, Grand officier de l’Ordre national du Québec et Compagnon des arts et des lettres du Québec, en plus d’avoir été décoré de la médaille du service méritoire du gouverneur général du Canada. Il a reçu des doctorats honorifiques de l’Université McGill et de l’Université de Montréal, respectivement en 2005 et 2006.

Enregistrements récents avec l’OSM : Danse macabre (Decca, 2016); L’Aiglon (Decca, 2015); Saint-Saëns, Mous-sa, Saariaho : Symphonie et créations pour orgue et orchestre (Analekta, 2015); Intégrale des Concertos pour violon de Saint-Saëns (Analekta, 2015).

Tournées récentes avec l’OSM : États-Unis (mars 2016); Chine et Japon (octobre 2014); Europe (mars 2014); et Amérique du Sud (avril-mai 2013).

Kent Nagano has established an international reputation as one of the most insightful and visionary interpreters of both the operatic and symphonic repertoire. He has been Music Director of the OSM since 2006. Maestro Nagano was General Music Director of the Bayerische Staatsoper in Munich from 2006 to 2013. He became Principal Guest Conductor and Artistic Advisor of the Gothenburg Symphony Orchestra in 2013. Since 2015, he has been General Music Director and Principal Conductor of the Hamburg State Opera and Philharmonic Orchestra.

Born in California, Kent Nagano spent his early professional years in Boston, working in the opera house and as Assistant Conductor to Seiji Ozawa at the Boston Symphony Orchestra. He was Music Director of the Opéra national de Lyon (1988-1998), Music Director of the Hallé Orchestra (1991-2000), Associate Principal Guest Conductor of the London Symphony Orchestra (1990-1998), and Artistic Director and Chief Conductor of the Deutsches Symphonie-Orchester Berlin (2000-2006), with whom he remains their Honorary Conductor. Kent Nagano was also the first Music Director of the Los Angeles Opera (2003-2006). As a much sought-after guest conductor, Maestro Nagano has worked with the Berlin, New York, and Vienna Philharmonics, Chicago Symphony, Dresden Staatskapelle and Leipzig Gewandhaus, and at leading opera houses including the Opéra national de Paris, Berlin

State Opera, Metropolitan Opera, and Semperoper Dresden. He has won two Grammy awards for his recording of Kaija Saariaho’s L’amour de loin with the Deutsches Symphonie-Orchester and for Busoni’s Doktor Faust, recorded with the Opéra national de Lyon, among other awards.

Maestro Nagano was named Commander of the Ordre de Montréal, Grand Officer of the Ordre national du Québec, Companion of the Ordre des arts et des lettres du Québec, and he was decorated with the Governor General’s Meritorious Service Medal. He holds honorary Doctorates from both McGill University and the Université de Montréal.

Recent recordings with the OSM: Danse macabre (Decca, 2016); L’Aiglon (Decca, 2015); Saint-Saëns, Moussa, Saariaho: Symphony and New Works for Organ and Orchestra (Analekta, 2015); Complete Violin Concertos of Saint-Saëns (Analekta, 2015).

Recent tours with the OSM: United States (March 2016); China and Japan (October 2014); Europe (March 2014); and South America (April-May 2013).

Andrew Wan a été nommé violon solo de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) en 2008. En tant que soliste, il a joué dans le monde entier sous des chefs tels que Max-im Vengerov, Vasily Petrenko, Bernard Labadie, Carlo Rizzi, Peter Oundjian, Michael Stern et James DePreist. Il s’est produit en récital avec le Juilliard Quartet, Vadim Re-pin, Marc-André Hamelin, Daniil Trifonov, Menahem Pressler, Jörg Widmann, Emanuel Axe, James Ehnes et Gil Shaham. Sa discographie comprend plusieurs nominations au Grammy, au Juno, sous étiquette Onyx, Bridge et Naxos avec la Seattle Chamber Music Society, le Metropolis Ensemble et le New Orford String Quartet. En 2015, sortait un enregistrement en direct des trois concertos de violon de Saint-Saëns avec l’OSM et Kent Nagano (Analekta), méritant un prix Opus et une nomination à l’ADISQ. Diplômé à trois reprises de l’École Juilliard, Andrew Wan est actuellement professeur adjoint de violon à l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Il cumule également le

poste de directeur des solistes de l’OSM et partenaire artistique de l’Orchestre symphonique d’Edmonton.

Andrew Wan was named concertmaster of the Orchestre symphonique de Montréal (OSM) in 2008. As soloist, he has performed worldwide under conductors such as Vengerov, Petrenko, Labadie, Rizzi, Oundjian, Stern, and DePreist and has appeared in recitals with artists such as the Juilliard Quartet, Repin, Hamelin, Trifonov, Pressler, Widmann, Ax, Ehnes, and Shaham. His discography includes Grammy nominated and Juno award-winning releases on the Onyx, Bridge, and Naxos labels with the Seattle Chamber Music Society, the Metropolis Ensemble, and the New Orford String Quartet. In the fall of 2015, he released a live recording of all three Saint-Saëns violin concerti with the OSM and Kent Nagano under the Analekta label to wide critical acclaim, garnering a Prix Opus and an ADISQ nomination. Mr. Wan graduated from The Juilliard School with three degrees and is currently Assistant Professor of Violin at the Schulich School of Music at McGill University, Director of the Soloists of the OSM, and Artistic Partner of the Edmonton Symphony Orchestra.

7 AVRIL 2018 19 h 30 église saint-jean baptiste

Orchestre symphonique de McGill | Chœur de chambre Schulich | Chœur universitaire de McGill | Grand chœur de McGill |

Elijah, opus 70F. Mendelssohn

Jean-Sébastien Vallée, chef

Notes de programme

Siegfried-Idyll, WWV 103Richard Wagner

Le nom de Siegfried dans ce titre suscite spontanément la question suivante : de quel Siegfried s’agit-il ? De l’opéra éponyme (troisième volet du cycle L’Anneau du Nibelung), du personnage de Siegfried dans ce drame lyrique ou de la personne réelle, soit le fils du compositeur ? Il y a sans doute un peu de tout cela dans la réponse. Quoi qu’il en soit, l’œuvre revêtait une signification très particulière pour la famille de Richard Wagner tout en étant étroitement liée à sa musique d’opéra : la frontière s’estompe souvent entre la vie personnelle et la vie ar-tistique du musicien.

Wagner écrit le troisième acte de l’opéra Siegfried en 1869 ; en juin de la même année naît Siegfried, son troisième enfant avec Cosima, laquelle tente toujours de divorcer de son premier mari Hans von Bülow. Celui-ci finit par accepter la rupture, ce qui permet à Cosima et à Wagner de légitimer leur union en août 1870. Quelque temps après, Wagner compose une pièce instrumentale, Siegfried-Idyll, dont les effectifs sont choisis en fonction des dimensions de l’escalier conduisant à la chambre de sa femme. Le matin de Noël, il lui offre cet « hommage sym-phonique d’anniversaire (Cosima est née un 24 décembre), à Cosima de son Richard ».

L’œuvre épouse assez librement la forme sonate, mais elle illustre surtout d’une manière fascinante la technique de la résolution retardée, où les harmonies s’enchaînent en un flot continu, sans cadences réelles, en intégrant avec aisance une richesse thématique lourde de sens.

Le thème d’ouverture, par exemple, est extrait de la déclaration d’amour passionnée de Brünnhilde à Siegfried dans l’opéra. Cette mélodie est présentée par les cordes et, à l’entrée des flûtes, on entend le leitmotiv du Sommeil de L’Anneau du Nibelung. S’ensuit un solo de hautbois marqué sehr einfach (très simplement), dont la mélodie avait été esquissée par Wagner deux ans plus tôt pour une berceuse. Tiré de Siegfried, le motif Résolution d’aimer, formé de quartes descendantes au cor, interrompt le développement, puis il s’associe au Chant de l’oiseau qui, dans l’opéra, conduit Siegfried vers Brünnhilde endormie. En conclusion, tous les thèmes sont rassemblés et, très lentement, s’évanouissent dans un murmure.

Sérénade (d’après « Le Banquet » de Platon)Leonard Bernstein

Phèdre – Pausanias (Lento – Allegro) Aristophane (Allegretto) Eryximaque (Presto) Agathon (Adagio) Socrate – Alcibiade (Molto tenuto – Allegro molto vivace)

Bernstein a composé sa Sérénade (d’après « Le Banquet » de Platon) à l’été de 1954. L’ouvrage dont il est question consiste en un dialogue de Socrate sur le thème de l’amour : dans une fête mondaine, on demande à un groupe d’Athéniens bien en vue de prononcer un discours à la gloire du dieu de l’amour, ce que feront sept d’entre eux. Bernstein utilise ces exercices oratoires pour structurer les cinq mouvements de ce qui s’avère un véritable con-certo pour violon, donnant à chacun un caractère musical distinct, mais sans le modeler strictement sur le texte

de Platon. La pièce se déploie au fil d’incessantes variations sur un matériau thématique déjà énoncé : ainsi, chaque mouvement se développe à partir d’éléments du mouvement précédent. Cette formule est source à la fois de liberté et d’inspiration, et permet au compositeur de se livrer à ses propres réflexions sur l’amour en incarnant de nombreuses personnalités différentes. Selon son biographe Humphrey Burton, Bernstein « est grand et noble dans le premier mouvement, puéril dans le deuxième, turbulent et enjoué dans le troisième, tendre et d’un calme serein dans le quatrième. Dans le finale, il se transforme en un sinistre prophète, un iconoclaste tapageur ».

L’œuvre commence par un lent fugato amorcé par un solo de violon. Ce matériau sert de base au discours de Pausania (en forme sonate). Le deuxième mouvement prend l’allure d’un conte de fées tandis que le troisième est court, d’un élan irrépressible, résonnant des couleurs vives des percussions. Dans l’Adagio, le violon chante une mélodie poignante qui s’élève au-dessus d’un accompagnement presque pieux. Le mouvement final oppose l’important discours de Socrate (dans le Molto tenuto, hautement dissonant) à la bruyante intervention d’Alcib-iade (le joyeux Allegro en forme rondo). Bernstein écrit au sujet du finale : « S’il y a un soupçon de jazz dans cette célébration, j’espère que ce ne sera pas perçu comme un anachronisme dans une fête grecque, mais plutôt com-me le témoignage d’un compositeur américain contemporain imprégné de l’esprit de ce banquet intemporel. »

Symphonie no 1 en si bémol majeur, op. 38, « Le Printemps »Robert Schumann

Andante un poco maestoso – Allegro molto vivace Larghetto Scherzo. Molto vivace Allegro animato e grazioso

Au cours de quatre jours fiévreux de janvier 1841, Robert Schumann termine un brouillon de sa première sympho-nie. Depuis plusieurs années, il caresse l’idée d’écrire pour orchestre, mais aucune de ses esquisses n’aboutit à une œuvre achevée. Cependant, au début de 1841, il est saisi de ce qu’il appelle « le feu symphonique », et quand la Symphonie « Le Printemps » est créée à Leipzig le 31 mars, il considère qu’il a atteint l’apogée de sa vie artistique.

Le surnom donné à l’œuvre est inspiré d’un poème d’Adolf Böttger, spécialement du dernier couplet : « Ô détourne-toi de ta course, / Dans les vallées fleurit le printemps ! » En ouverture, une fanfare majestueuse épouse par son rythme les mots du poète : « O wende, wende deinen Lauf ». Schumann souhaitait que l’appel de trompette sonne « comme s’il venait des hauteurs, telle une injonction visant à donner l’éveil ». En fait, cette symphonie qui célèbre le printemps est traversée d’un certain désir. Après tout, n’a-t-elle pas été composée en plein cœur de l’hiver ?

L’exubérance du premier mouvement est néanmoins irrésistible. Schumann y ajoute une délicieuse touche per-sonnelle au moyen du triangle, un instrument qui faisait froncer les sourcils à l’époque. Le tendre Larghetto démontre les affinités du compositeur avec le lied, mais au lieu de se conclure normalement, il se termine par un mystérieux chœur de trombones, préparant la tonalité de ré mineur du Scherzo et annonçant son thème principal. Le Scherzo comporte non pas un, mais deux trios et semble osciller entre la colère et le badinage, puis s’éteint étonnamment en douceur. C’est alors que se déploie toute la puissance de l’Allegro final dans une autre fanfare triomphante qui forme la base du second thème du mouvement et contribue à l’ascension de la symphonie vers une conclusion exaltante.

Traduction : © Hélène Panneton, pour Le Trait juste

Program Notes

Siegfried-Idyll, WWV 103Richard Wagner

Perhaps the most obvious question about the Siegfried-Idyll is which Siegfried the title refers to – the opera, the Ring Cycle character, or the real person, Wagner’s son? The answer is surely all three. The piece held great per-sonal significance for the Wagner family, but it is also closely tied to Wagner’s operatic music. Here, as elsewhere, the line between the composer’s personal and artistic life is blurred.

Wagner wrote Act 3 of Siegfried in 1869, and in June of the same year, his son Siegfried – his third child with Cosima von Bülow – was born. After Siegfried’s birth, Cosima’s husband Hans agreed to divorce, and Cosima and Wagner were married in August 1870. Later that year, Wagner composed an instrumental piece for as many musicians as could fit on the stairs outside his wife’s bedroom, and had it performed for her on Christmas morning “as a symphonic birthday greeting to his Cosima by her Richard.”

This piece, the Idyll, adheres loosely to sonata form, but is above all a captivating instrumental example of the Wagnerian art of deferred resolution – never pausing, never fully coming to a cadence, and seamlessly incorporat-ing a wealth of thematic material brimming with significance.

The opening theme, for instance, is taken from Brünnhilde’s passionate declaration of love to Siegfried in the op-era. This melody is presented by the strings and when the flute enters, it plays the Ring Cycle leitmotif known as “innocent sleep.” Next comes an oboe solo marked sehr einfach (very simple) whose melody Wagner had jotted down two years earlier as a lullaby. A falling-fourths horn motif from Siegfried, known as “love’s resolution,” inter-rupts the development, combined with a hint of the “forest bird music” that leads Siegfried to the sleeping Brünn-hilde. The piece concludes by weaving together all the themes presented and fading, very slowly, to a whisper.

Serenade (after Plato’s “Symposium”)Leonard Bernstein

Phaedrus – Pausanias (Lento – Allegro) Aristophanes (Allegretto) Eryximachus (Presto) Agathon (Adagio) Socrates – Alcibiades (Molto tenuto – Allegro molto vivace)

Bernstein composed his Serenade (after Plato’s “Symposium”) in the summer of 1954. The Symposium in question is a Socratic dialogue on the subject of love, featuring a group of prominent Athenians at a party; the guests are asked to deliver speeches praising the god of love, and seven of them proceed to do so. Bernstein uses these seven speeches to structure the five movements of this concerto for violin concerto, giving each one a different musical character without strictly following Plato’s text. The piece unfolds by constantly find-ing new variations on earlier thematic material, so that each movement evolves out of elements in the preceding one. This feature provides both freedom and inspiration, and allows the composer to adopt many different per-sonalities in his own reflections on love. As his biographer Humphrey Burton puts it, Bernstein is “grand and noble in the first movement, childlike in the second, boisterous and playful in the third, serenely calm and tender in the fourth, a doom-laden prophet and then a jazzy iconoclast in the finale.”

The piece opens with a slow fugato passage initiated by the solo violin, and this material serves as the basis for Pausanias’ speech (in sonata form). The second movement exudes a fairy tale quality, while the third movement is short, irrepressible, and filled with colourful percussion sounds. The Adagio features a poignant, soaring melody in the violin over an almost devotional accompaniment. The final movement contrasts Socrates’ weighty speech (the highly dissonant Molto tenuto) with Alcibiades’ rowdy intervention (the joyful Allegro, in rondo form). Bernstein wrote about this finale that, “If there is a hint of jazz in the celebration, I hope it will not be taken as anachronistic Greek party music, but rather the national expression of a contemporary American composer imbued with the spirit of that timeless dinner party.”

Symphony No. 1 in B-flat major, Op. 38, “Spring”Robert Schumann

Andante un poco maestoso – Allegro molto vivace Larghetto Scherzo. Molto vivace Allegro animato e grazioso

Over the course of four feverish days in January 1841, Robert Schumann completed a rough draft of his first sym-phony. He had been toying with the project of an orchestral composition for many years, but none of his sketches had yet come to fruition. The beginning of 1841, however, saw the composer gripped with what he called “sym-phonic fire,” and when the Spring Symphony premiered in Leipzig on March 31, he counted the event among the most important of his artistic life.

The title “Spring” was inspired by a poem by Adolf Böttger, especially its final couplet: “O turn, turn from your course, — / In the valleys spring is blossoming!” The symphony opens with a majestic fanfare whose rhythm matches Böttger’s words: “O wende, wende deinen Lauf….” Schumann wanted this trumpet call to sound, “as though proceeding from on high and like a summons to awaken,” and indeed, throughout this symphony in cele-bration of spring there is also a sense of longing. After all, it was composed in the dead of winter.

The exuberance of the first movement, however, is irresistible. Schumann’s use of the triangle, which raised eye-brows at the time, is a delightful personal touch. The tender Larghetto displays Schumann’s talents as a song composer, but instead of concluding normally, it ends with an eerie trombone chorale that prepares the tonality of the D minor Scherzo and foreshadows its main theme. The Scherzo comprises not just one, but two trios, and seems to oscillate between anger and playfulness. It ends on an unexpectedly quiet note, but the final Allegro be-gins in full force with another triumphant fanfare. This gesture forms the basis of the movement’s second theme and contributes to bringing the symphony to a rousing conclusion.

©Ariadne Lih, for Le Trait juste

Le Trait juste, Traductions / Translations Assemble Ensemble, Conception du programme / Program

À propos de l'École de musique Schulich de l'Université McGill

L'École de musique Schulich a intégré les normes internationales d'excellence les plus élevées dans la formation profes-sionnelle et la recherche. Réputée pour ses programmes de musique orchestrale, d'instruments à vent, de percussion, de musique contemporaine, de chant choral, d'opéra, de jazz, de musique de chambre et de musique ancienne, l'École de musique Schulich compte 200 illustres professeurs provenant des quatre coins de la planète. Elle offre un vaste éventail d'ensembles, de concerts et d'événements ainsi que des programmes de recherche et de technologie. Fondée en 1904, elle est la plus grande école de musique au Canada et accueille plus de 800 étudiants.

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