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Pour les technophiles passionnés, le CES (Con-sumer Electronics Show de Las vegas) est l’un des rendez-vous incontournables de l’année; la dernière édition a eu lieu entre le 6 et le

9 janvier. À presque 50 ans, la manifestation qui a porté sur les fonts baptismaux le magnétoscope, le CD, le DVD, le Blu-ray, mais aussi les écrans OLED et d’innombrables autres nouveautés liées à l’électro-nique grand public, est encore en plein forme, à tel point qu’un troisième site d’exposition a été ajouté aux deux autres déjà utilisés à Las Vegas.Cette édition s’est déroulée sous le signe du change-ment en cours dans le monde de la technologie, mis en évidence par une évolution: le consortium qui organise le CES et qui, jusqu’à l’an dernier, était le Consumer Electronics Association a pris cette année

le nom de Consumer Technology Association. Si au-trefois l’innovation se concrétisait surtout grâce à des appareils électroniques, et tournait exclusivement autour de l’ordinateur, aujourd’hui il n’en est plus de même: le PC occupe désormais un espace d’exposi-tion très réduit, tandis que l’électronique, du fait de l’avènement désormais imminent de l’Internet of Things, prend plus de place pour s’inviter dans tous les aspects imaginables de la technologie.Par conséquent, les produits autrefois connotés «an-ciens» et établis se retrouvent finalement sous les projecteurs. En particulier l’automobile, qui fait patie des véritables protagonistes de cette édition du CES.

Réalité virtuelle, technologie portable, voitures électriques,

drones, et bien plus, au salon du CES de Las Vegas

Las Vegas

la Fête de la technologie

par Marco Passarello

FFZERO1, le concept-car de science-fiction, voiture de course électrique, présenté par le nouveau constructeur automobile Faraday Future.

Le Français Parrot fait partie de principaux fabricants de drones pour amateurs. Le nouveau modèle Disco abandonne la configuration traditionnelle multicopter pour voler comme un ultra-léger.

À droite : DJJ Phantom, drone pour photos aériennes à moins de 1 000 CHF.

Pour ceux qui ont un certain âge, la réalité virtuelle a un goût de déjà-vu: on en parlait beaucoup dans les années 80, c’était une mode qui avait inspiré jusqu’au cinéma avec des films comme Matrix. La différence, c’est que, si à l’époque on se contentait d’en parler, les premiers appareils commerciaux seront disponibles d’ici peu: HTC Vive, Oculus Rift et la Playstation VR de Sony. Ces produits – et les logiciels qui rendent possible leur utilisation – suscitent donc un grand intérêt. D’autre part, et bien plus récente, il y a la mode des dispositifs portables (ou mettables), qui a atteint un pic grâce à la sortie de l’Apple Watch, la smartwatch de l’entreprise de Cupertino. Les appareils de ce type lors du CES étaient très nombreux; mais la grande majorité étaient liés au domaine restreint du fitness: il s’agit donc de systèmes permettant de mesurer divers paramètres corporels pour mieux gérer son entraînement. Parmi les

Tendances: réalité virtuelleet technologie portableEn écrivant cela il ne s’agit pas de dire que l’électro-nique «traditionnelle» a disparu. Au contraire, elle est extrêmement présente, grâce à deux nouvelles ten-dances sur le point «d’exploser»: celle de la réalité virtuelle, et celle des dispositifs portables (wearable technology).

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entreprises qui ont le plus fait parler d’elles, citonsFitbit, qui était déjà en pointe dans ce secteur, et qui a présenté Blaze, son nouveau modèle de bracelet d’entraînement. Parmi les nouveaux venus, signalons par contre Under Armour, entreprise états-unienne de vêtements de sport qui a fait une entrée fracassante dans le secteur de la technologie en présentant une collection complète qui comprend, en plus des capteurs portables, des balances ultra-technologiques et reliées en réseau.

Les drones à la rescousseUne autre technologie qui a suscité beaucoup d’intérêt, c’est celle qui est liée aux appareils mobiles automa-

tisés (« unmanned systems »), également appelés drones, et particulièrement ceux qui volent.On retient qu’un nombre de tâches toujours plus impor-tant leur seront confiées, de la photographie aérienne à la surveillance, et jusqu’à la livraison de paquets. Aux Etats-Unis en particulier, où l’emploi des drones et favo-risé par les grands espaces, la pression est très forte pour autoriser l’utilisation de ce type de technologie au-delà des limites légales strictes qui la brident actuellement. Voilà pourquoi l’on a vu beaucoup de drones au CES. Citons plus spécialement le Parrot Disco, le premier drone commercial à ressembler à un ULM plutôt qu’à un hélicoptère; et le DJJ Phantom, le premier drone en

1 Smartwatch Fitbit Blaze. Au salon du CES.La tendance des appareils portables est l’une

des plus en vogue lors de l’édition. Fitbit fait partie des principaux producteurs de produits

électroniques orientés fitness.

2 Des écrans courbes gigantesques au salon du CES. La très haute définition (4 000 +) est l’argument avancé par l’industrie pour tenter de réveiller un marché en phase de régression.

3 Le système Air Touch présenté par BMW prévoit, à la place du traditionnel tableau de

bord, un écran de 21 pouces et un système de commandes gestuelles, pour le conducteur

et les passagers, qui permet de limiter les contrôles physiques.

mesure de prendre des vidéos de qualité en direct, pour un prix inférieur à 1 000 CHF.

FARADAy FuTuRE:LA vOiTuRE DE BATMAnPour beaucoup d’observateurs, le CES est désormais devenu le véritable salon automobile des USA. Bien sûr, ce n’est pas ici que l’on vient présenter les utilitai-res et les modèles grand public, mais c’est désormais l’endroit où voir apparaître les nouvelles technologies destinées à façonner le futur de la voiture.

Le grand événement de l’année en matière d’automo-bile a été la présentation du premier prototype d’un nouveau constructeur, Faraday Future, basé aux Etats-Unis mais financée par des capitaux chinois (et certain soupçonnent Apple d’être derrière). Elle s’appelle FFZE-RO1, et il s’agit d’une voiture de course électrique, une place, un concept-car (c’est-à-dire un projet de véhicule, en tant qu’illustration d’une idée nouvelle, pas au sta-de de la production) qui rappelle beaucoup la voiture de Batman. D’après ses concepteurs, elle serait capable d’atteindre les 320km/h (accélération de 0 à 100km/h en moins de 3 secondes) grâce à son moteur de 1000 chevaux. Mais ce qui est le plus intéressant, c’est sa conception modulable: sur le même plancher, il est possible de monter différentes batteries et différents moteurs. Un système qui serait très intéressant s’il était appliqué aux modèles commercialisés, comme celui que Faraday Future devrait lancer en 2017 pour faire concurrence à Tesla sur le marché des voitures électriques. Autre équipement intéressant, le système de réalité augmentée pour donner des indications au conducteur directement sur le parebrise.

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un lecteur de réalité virtuelle. C’est cette année que les premiers lecteurs de ce type (Oculus Rift, Sony et HTC) seront

commercialisés en grande pompe.

On s’attend à ce que cette année les imprimantes 3D, capables de produire des objets solides, soient diffusées auprès du grand public. Le Taiwanais XyZ Printing fait partie des fabricants qui visent principalement ce marché, en proposant des împrimantes à prix abordable même pour les amateurs particuliers, et pas seulement pour les laboratoires des nouveaux artisans numériques.XyZ propose aussi un produit réellement insolite : le 3D Pen, concrètement, une imprimante 3D dont la tête d’extrusion,au lieu d’être déplacée par l’ordinateur, se tient à la main, permettant dans les faits (à ceux qui sont assez adroits) de «dessiner dans l’air».

La voiture du futurest électriqueChez les grands constructeurs, c’est BMW qui s’est retrouvé au centre de l’attention avec son nouveau système de commandes par geste, Air Touch. Beaucoup plus sophistiqué que celui qui équipe actuellement sa Serie 7, il permet de contrôler toutes les fontions de la voiture sans contact physique: le mouvement de la main droite est détecté en 3D, permettant la gestion d’un menu à plusieurs niveaux (une confirmation, en touchant la main gauche, est requise pour éviter qu’un faux mouvement ne débouche sur des erreurs de com-mande). Le tout accompagné d’un écran panoramique de 21 pouces. Ceux qui sont intéressés par une voiture plus «nor-male» ont le regard attiré par la Chevrolet Bolt EV, un modèle électrique qui sera commercialisé en 2017 et qui devrait dépasser les 300 km d’autonomie avec une seule charge. Un peu moins que ce que la Tesla réussit à faire, mais le tarif devrait être moins élevé. Même Volkswagen vise le marché des voitures électriques en présentant BUDD-e, le prototype d’une fourgonnette avec un système de recharge rapide, qui devrait per-mettre d’atteindre 85% d’autonomie après seulement 15 minutes.

Technologiede science-fictionAu CES, il y avait évidemment beaucoup d’autres cho-ses, trop pour être toutes mentionnées dans cet article. Nous terminerons en vous citant deux technologies vues cette année au Salon, vraiment dignes de la la science-fiction. L’une d’elle est le 3D Pen du Taiwanais XYZ Print, fabricant d’imprimantes 3D. Il s’agit d’une imprimante 3D en forme de stylo, qui permet de «des-siner» des objets solides. Elle génère des filaments de plastique qui se solidifient immédiatement, et avec un peu d’adresse il est possible de faire à la main ce que l’on faisait d’habitude via une imprimante reliée à un ordinateur.L’autre technologie est celle présentée par le Britan-nique Ultrahaptic, qui va au-delà des commandes gestuelles normales. Non seulement son interface (conçue pour l’électroménager et assimilé) comprend les gestes, mais elle donne aussi l’impression de tou-cher quelque chose dans l’air, grâce à un système d’ul-trasons. Comme si l’on touchait des commandes invisi-bles: stupéfiant, non ?

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