oici la question importante du moment. Y bienveillantes et ...

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es mois se suivent et... se ressemblent. La première moitié d’août a été chahutée sur un plan géopolitique — entre les attentats terroristes de Barcelone et les provocations répétées de la Corée du Nord qui a procédé à de nouveaux essais de missile balistique inter- continental — et également marquée par des tensions politiques aux Etats-Unis. En effet, le président Trump a dû gérer des dysfonctionnements au sein de sa propre administration, évinçant au passage son con- seiller Steve Bannon, et la poursuite de l’en- quête sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle, visant aujourd’hui son fils, Do- nald Trump Jr. Les marchés financiers ont également mal réagi aux violents incidents racistes survenus à Charlottesville, dans l’Etat de Virginie, et surtout à la réponse de Trump face à ces déra- pages — entre ses déclarations à l’emporte- pièce et la dissolution de deux comités compo- sés de chefs d’entreprise chargés de le con- seiller. Des rumeurs de démission du conseil- ler économique à la Maison Blanche, Gary Cohn, ont aussi contribué aux pertes obser- vées sur Wall Street. Puis, soudainement, le marché est reparti à la hausse, les investisseurs privilégiant les fon- damentaux. Les dernières publications de résultats trimestriels ont confirmé la bonne santé des entreprises américaines. De nou- velles et rassurantes données macroécono- miques ont continué de surprendre, culminant en fin de mois sur la publication initiale de la croissance américaine à 3% en rythme annuel au deuxième trimestre, bien au-dessus des attentes. Le S&P 500 continue de franchir le « mur des inquiétudes » et même les ouragans Harvey et Irma n’ont pas réussi à faire dérailler l’indice. Le S&P 500 reste, sur dix mois consécutifs, sans enregistrer une baisse de plus de 3%, la deuxième série la plus longue de l’histoire. Toujours est-il qu’aujourd’hui les regards res- tent focalisés sur le sud des Etats-Unis. L’ouragan Harvey a ravagé l’Etat du Texas il y a quelques semaines et Irma a fait de même en Floride ce weekend. C’est la première fois que deux ouragans de catégorie 4 touchent le sol américain la même année et le coût des dégâts risque d’être faramineux. Il est encore trop tôt pour connaitre l’impact économique pour le pays, mais rappelons que le Texas et la Floride sont, respectivement, les deuxième et quatrième plus gros états américains en termes de PIB. Les installations pétrolières du Texas ont été durement touchées. D’autres industries seront directement impactées comme l’immobilier, l’automobile, le tourisme et l’agriculture, sans oublier les répercussions secondaires. Dans une note envoyée à leurs clients pen- dant le weekend, Goldman Sachs a estimé que les perturbations liées aux tempêtes im- pacteront le PIB du troisième trimestre d’un point de pourcentage. Cela étant dit, l’écono- mie américaine est typiquement résiliente face aux catastrophes naturelles et l’impact négatif est généralement de courte durée. Grégoire Painvin 13 septembre 2017 e mois d’août a été marqué par les ten- sions en provenance de la Corée du Nord avec, en particulier, le tir de missiles au- dessus du Japon puis l’essai nucléaire de la bombe H. Ces tensions entre le régime de Pyongyang et les Etats-Unis doivent être analysées dans un contexte global. En effet, les Etats-Unis ont besoin du soutien de la Chine pour résoudre le dossier nord-coréen. Toutefois, cette dernière est réticente au déploiement du système anti- missile THAAD en Corée du Sud et aux di- verses manœuvres militaires américaines, qu’elles s’opèrent en mer de Chine ou autour de la péninsule coréenne. La Chine a égale- ment condamné la vente d’armes pour 1,3 milliard de dollars à Taïwan cet été. Les frictions sont également commerciales. Cet été, l’administration Trump a informé qu’elle allait lancer un processus d’investiga- tion sur les pratiques concurrentielles de l’em- pire du milieu. Cela couvrira en outre le do- maine de la propriété intellectuelle et pourrait conduire à des taxes sur les produits importés. Par ailleurs, le président américain a menacé de renégocier — voire de terminer — Korus, l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud qui avait été ratifié en 2011. Enfin, dans l’univers des médias, la situation est tout aussi tendue. Depuis, longtemps, la Chine bloque des services comme Facebook, Instagram, Youtube et Twitter, favorisant ainsi l’émergence de champions nationaux comme Tencent et Baidu. Certes, il était possible de contourner en par- tie ces limitations via l’utilisation de VPN (Virtual private network) —solution utilisée par de nombreux dissidents chinois — mais, en début de l’année, le ministère de l’industrie chinois annonçait un tour de vis aux fournis- seurs d’accès internet et réseaux de diffusion de contenu, prévoyant l’obligation d’une auto- risation du gouvernement pour l’installation ou la location de VPN. Enfin, s’il est impossible d’anticiper le dénoue- ment de ces tensions militaires et négocia- tions commerciales, une autre source conflit émerge peu à peu dans notre quotidien. Dé- sormais, les cyberattaques sont régulières et sont en partie liées aux évolutions évoquées plus haut. La société Symantec a, par exemple, affirmé disposer d’éléments pointant l’implication de la Corée du Nord dans la cybe- rattaque Wannacry. En 2016, Symantec avait déjà révélé l’implication de ce pays dans le vol de 94 millions de dollars auprès d’établisse- ments bancaires. Symantec publie un tableau de bord des me- naces sur la toile et, avec une moyenne d’at- taques web bloquées de 1,2 million par jour, les sociétés du secteur informatique, et plus particulièrement de la sécurité, devraient bé- néficier de nombreuses opportunités de crois- sance dans les années à venir. David Dehache 11 septembre 2017 e Dax en Allemagne a été légèrement sous pression ces quatre dernières semaines du fait de son biais industriel, notamment à travers le secteur de l’automobile. La raison en est assez simple. Avec un chiffre d’affaires de plus de 400 mil- liards d’euros, ce secteur est la colonne verté- brale de l’économie allemande. Plus de 60 % des voitures fabriquées en Allemagne sont destinés à l’export. La demande extérieure est donc un facteur crucial pour des sociétés telles que Daimler, BMW et VW, ainsi que pour tous les acteurs qui travaillent en synergie et avec ces constructeurs, tels que les équipe- mentiers, entreprises d’outillages, etc. C’est ainsi que se pose cette question primor- diale : quelles conséquences, à court et long termes, engendrera la fin des moteurs à explo- sion ? Ce n’est pas encore très clair, mais on ne peut pas exclure qu’environ 5 à 10 % des effectifs pourraient disparaitre. En effet, les valeurs ajoutées des véhicules électriques sont bien moindres en comparaison de celles liées à la technologie classique. Autre quasi-certitude, certaines entreprises ultraspécialisées ne survivront pas à ce chan- gement disruptif. Si l’électromobilité atteignait 20 % de parts de marché (contre à peine 1 % aujourd’hui), cela devrait impacter significati- vement les bilans. Bien sûr, dans ce cas, il y aura probablement des perdants, mais aussi beaucoup de gagnants, et autant de valeurs sur lesquelles il convient donc de parier, ce qui n’est pas si simple. Quoi qu’il en soit, ce secteur possède une forte, voire une puis- sante, capacité à se réinventer. Durant l’été, une autre actualité a occupé le devant de la scène : l’escalade des propos tempétueux et belliqueux tenus par la Corée du Nord, appelant des répliques, non moins agressives, de la Maison blanche. Les bourses mondiales ont plutôt gardé leur calme. Cepen- dant, les cabrioles dialectiques de la Maison blanche étaient assez inquiétantes et les der- niers commentaires de Trump sur les évène- ments de Charlottesville n’ont pas rassuré— loin de là, entraînant la démission d’un grand nombre de patrons américains du conseil économique, ce qui est fort regrettable. Dans le contexte actuel, reste à savoir si la Fed va poursuivre sa politique de hausse des taux d’intérêt cet automne ou attendre le mois de décembre. Dans une situation politique un peu compliquée, une hausse pourrait être un vrai poison pour la bourse et une source d’ac- croissement de la volatilité. Fort heureusement, la probabilité de voir ce scénario se réaliser n’est que d’environ 30 % et le pessimisme qui monte actuellement pourrait se révéler comme un signe favorable à la création d’opportunités d’investissement. Avec un impératif cependant, stopper l’ascen- sion de l’euro face au dollar US (déjà 14% en 2017) ! Une dernière question est en sus- pens : la Maison blanche abriterait-elle un cygne noir ? Armin Zinser 28 août 2017 Document non contractuel — Les articles contenus dans cette lettre sont écrits dans un but d’information uniquement. Ils ne constituent ni une offre ni une recommandation ou sollicitation en vue de la souscription d’un quelconque produit. Investeam et les sociétés de gestion AGF Investments Inc., Day Trade Asset Management, Extendam, JMC Asset Management et Société de Gestion Prévoir, ainsi que leurs gérants, ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsable d’une quelconque décision d’investissement prise à partir ou sur la base des informations contenues dans le présent document. Investeam Europe — S.A.S. au capital de 45 000 — RCS Paris 451 840 292 39, rue Marbeuf 75008 Paris +33 1 78 09 54 10 [email protected] www.investeam.fr oici la question importante du moment. Y répondre avec justesse conditionnera — entre autres choses — la qualité de l’allocation et de la construction des portefeuilles en 2018. Dans sa dernière édition des Perspectives Economiques Intermédiaires, l’OCDE souligne non seulement la dynamique de croissance de l’économie mondiale, mais aussi l’accélération de son rythme, l’augmentation massive des investissements productifs et la croissance de l’emploi et des échanges commerciaux, soute- nant — ce qui est assez rare — une croissance synchronisée dans la plupart des pays. Ainsi, après une année 2016 en demi-teinte, le rythme d’expansion en 2017 devrait être plus vif et connaître une nouvelle accélération en 2018. L’enjeu est donc de transformer ce sursaut vital en énergie fondamentale durable. Pour cela, il convient d’éviter la fièvre inflationniste. Si cette pathologie économique n’était pas anticipée et assortie d’un traitement préventif, elle imposerait un traitement curatif à dose de cheval qui briserait la dynamique de crois- sance mondiale. Pour cette raison — et bien que la Chef écono- miste de l’OCDE Catherine Mann ait récem- ment déclaré : « Les perspectives de crois- sance à court terme reposent sur une plus large assise et la phase d’expansion est pro- metteuse, mais gardons-nous de tout excès d’optimisme. Il faudrait poursuivre sur la voie d’une politique monétaire accommodante… » — je suis persuadé que la FED et la BCE an- nonceront d’ici peu la fin de leurs politiques bienveillantes et la hausse de leurs taux d’intérêt. Et peut-être même dès ce mercredi 20 septembre, pour ce qui concerne la FED ! Si une telle annonce est une fusée rouge pour Catherine Mann, il est probable a contrario qu’elle soit perçue positivement par les mar- chés. En effet, l’OCDE prévoit une croissance de l’économie mondiale de 3,5 % en 2017 et de 3,7 % en 2018, assise sur une embellie de la production industrielle, une augmentation significative des échanges et un formidable essor des investissements en nouvelles tech- nologies. La croissance devrait être également soutenue dans les grandes économies occi- dentales : aux États-Unis, elle devrait être de 2,1 % cette année et 2,4 % en 2018 et, dans la zone euro, de 2,1 % en 2017 et 1,9 % en 2018, en hausse par rapport aux précédentes estimations. Voici donc une très belle embellie ! Espérons que ce retour d’un climat ensoleillé sera mis à profit dans tous les pays occidentaux pour opérer des réformes structurelles visant un meilleur usage des politiques publiques, en particulier en matière de prélèvements et de prestations pour parvenir à une croissance plus inclusive. Quoi qu’il en soit, nulle nécessité dans ce contexte de préserver des marges de ma- nœuvre monétaires excessives, au risque de libérer l’hydre inflationniste. Pour cette raison, nous parions sur une prochaine hausse des taux, pilotée et progressive, qui serait excel- lente à moyen terme pour les marchés et les investisseurs. Les marchés ne consolideraient pas de manière brutale et excessive et les investisseurs, restés prudents jusque-là, profi- teraient d’opportunités d’investissements plus attractives qu’aujourd’hui, en particulier sur les marchés obligataires, et pourraient égale- ment maintenir leurs niveaux d’investissement sur les marchés d’actions. Est-il utile de rappeler que ces deux marchés sont sur leurs plus hauts historiques ? Didier Jug 20 septembre 2017 Marchés actions Europe L’électromobilité prête à relever tous les défis... Armin Zinser Société de Gestion Prévoir Marchés actions US Ouragan et résilience Grégoire Painvin JMC Asset Management Marchés actions mondiales Les tensions géopolitiques s’accroissent... AGF Market Insight Economie mondiale A qui profitent les tensions ? David Dehache Société de Gestion Prévoir a Corée du Nord est devenue un risque mondial majeur par sa spirale rhétorique qui s’est renforcée en août. En juillet, le pays a lancé deux missiles. Plus récemment, la presse rapportait que La Defense Intelligence Agency américaine pen- sait que la Corée du Nord avait déjà développé une tête nucléaire miniature qui pourrait frap- per la base militaire américaine de l’île de Guam dans le Pacifique. Le Président Trump a violement répondu, indiquant que la Corée du Nord « subirait le feu et la colère d’une puis- sance inégalée dans le monde » si la menace persistait. Puis il a signalé que « les solutions militaires étaient désormais en place, verrouil- lées et chargées, pour le cas où la Corée du Nord agirait de manière déraisonnable. » Le Japon a aussi renforcé son appréciation sur la Corée du Nord, indiquant que cette nouvelle menace a franchi une « nouvelle étape ». La possibilité d’une confrontation militaire s’est clairement renforcée et se situe à un niveau historiquement élevé. Cependant, la guerre des mots reste plus probable qu’un conflit armé. Le lancement de missiles balistiques intercon- tinentaux au cours des dernières semaines a amené les Nations-Unis a voté de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord le week-end dernier, ce qui constitue un succès diploma- tique pour les Etats-Unis. Cependant, l’accord de la Chine sur les sanctions contre la Corée du Nord pourrait comporter des risques si Trump maintenait son discours belliqueux. La Russie pourrait aussi intervenir alors qu’elle chercherait plutôt à affaiblir l’influence US dans la région. La meilleure issue de la situation serait un effort diplomatique concerté de la Chine, des Etats-Unis et de la Russie. Cependant, les alliés américains dans la région – la Corée du Sud et le Japon – ont été contraints d’envisa- ger des options diplomatiques et militaires. Il est possible que ces tensions géopolitiques affaiblissent les relations de longue date que les Etats-Unis entretiennent avec ces deux pays. Dans sa rhétorique récente, la Corée du Nord semble se focaliser davantage sur des cibles américaines que japonaises ou sud- coréennes. Tandis que ces deux pays vivent depuis des années sous la menace de frappes nord-coréennes, ce qui a changé est l’accrois- sement de ce potentiel de menace sur le con- tinent nord-américain. A court terme, l’attention restera concentrée sur les réponses et l’opinion des gouverne- ments et du public asiatique sur les pro- messes « du feu et de la colère » du Président Trump et sur tout autre commentaire ultérieur potentiellement menaçant. Toute action mili- taire majeure – en particulier unilatérale – menée par les Etats-Unis contre la Corée du Nord, appellerait une condamnation générale dans la région, non seulement de la part des principaux rivaux, Chine et Russie, mais aussi des alliés comme le Japon et la Corée du Sud. Maintenant que la Corée du Nord semble posséder la technologie pour atteindre le con- tinent américain (y compris en envoyant des têtes nucléaires), il est fortement improbable que le pays abandonne ce programme de son propre chef dans la mesure où ces nouvelles armes contribuent à la survie du régime. Ces « progrès » ont aussi considérablement accru son pouvoir de négociation avec ses adversaires. Certes, les sanctions pénalisent l’économie nord-coréenne, mais elles n’ont pas eu d’impact significatif sur l’avancement de son programme nucléaire et de missile. D’autres questions se posent. Dans quelle mesure les programmes militaires d’autres nations régionales peuvent-ils être modifiés ? Et comment d’autres pays voyous, tel que l’Iran, appréhendent-ils ces développements au regard de leurs propres ambitions. Face à l’aggravation des tensions, la réaction du marché était contenue jusqu’à cette se- maine. Les places ont fortement chuté ce mardi devant la menace de frappe de la Corée du Nord sur l’île de Guam et la réaction bru- tale de Trump. Cela a conduit à une réévalua- tion, d’une part, des actifs à risque de la Corée du Sud et, d’autre part, des valeurs refuge mondiales, bénéficiant ainsi au yen, aux bons du Trésor Américain et à l’or. Si la situation se limite à plus de rhétorique et de diplomatie, les investisseurs devraient s’en satisfaire et l’impact sur le marché restera faible. En revanche, si la menace d’un conflit armé se précise, les actifs à risque devraient subir une plus forte réévaluation au profit des valeurs refuge. Néanmoins, historiquement, les événements géopolitiques ont tendance, après une réac- tion impulsive, à ne pas avoir d’impact signifi- catif sur les marchés. Il existe peu d’exemples où les marchés sont restés longuement néga- tifs à la suite d’un événement important, exemples souvent générateurs de bonnes opportunités d’investissement (cf. tableau ci- dessous. Dans la majorité des cas, les marchés ont atteint des niveaux plus élevés, 3, 6 et 12 mois après la survenue de l’événement géopo- litique, dans la mesure où l’impact écono- mique n’a pas été important et que les reve- nus des entreprises n’ont pas été touchés. Les exceptions concernent soit les grandes guerres telle que la seconde guerre mondiale, soit les périodes où, les valorisations étant élevées, il s’en est suivi un marché baissier et souvent une récession (même Pearl Harbour et la Guerre de Corée n’ont eu qu’un impact limité sur les marchés, ces derniers ayant déjà fortement chutés). AGF Market Insight 7 septembre 2017 Ce commentaire s’appuie sur une information disponible au 10 août 2017 et ne doit pas être considéré comme un conseil d’investissement ou une sollicitation d’achat ou de vente d’or ou d’actions or. Les conditions du marché évoluent, impactant les portefeuilles et le prix de l’or. AGF décline toute responsabilité dans des décisions prises du fait de l’utilisa- tion de l’information provenant de ce qui précède, qui ne doit pas être considérée comme un conseil en matière de placements. Performance de l’indice S&P 500 à la suite d’événements historiques marquants Evénement Date Jour J + 20 J* +65 J* +125 J* +250 J* Invasion de la France par l’Allemagne 10 mai 1940 -3,0% -23,6% -15,0% -3,1% -19,6% Pearl Harbor 7 décembre 1941 -3,8% 0,3% -10,5% -5,6% 3,7% Guerre de Corée 25 juin 1950 -5,4% -4,9% 7,2% 10,0% 17,6% Crise des missiles cubains 16 octobre 1962 -0,3% 6,4% 16,2% 22,3% 28,5% Assassinat de JFK 22 novembre 1963 -2,8% 6,3% 11,8% 15,7% 23,9% Démission du président Nixon 9 août 1974 -0,9% -13,8% -7,1% -2,8% 6,7% Invasion de Koweït par l’Iraq 2 août 1990 -1,1% -9,3% -11,3% -3,0% 10,0% Premier attentat contre le WTC 26 février 1993 0,2% 1,0% 2,4% 3,8% 6,3% Attaque contre le USS Cole au Yémen 12 octobre 2000 -2,6% 5,3% 0,0% -11,0% -17,5% Attaques terroristes du 11 septembre 11 septembre 2001 -4,9% 4,9% 10,0% 12,2% -14,3% Guerre d’Iraq 20 mars 2003 0,2% 2,0% 12,1% 17,2% 28,3% Moyenne -2,2% -2,3% 1,4% 5,1% 6,7% * Jours de bourse après l’évènement. Source: AGF Investments Inc., Bloomberg, 11 août 2017. Beaucoup d’investisseurs considèrent toujours l’investissement en actions comme dangereux, et certains vont même jusqu’à penser que cela revient à faire affaire avec le diable. Il existe pourtant une autre vision, très impor- tante, et malheureusement peu prise en compte. Comment expliquer que seulement 5 à 8 % des patrimoines financiers en Europe soient investis en actions, quand les taux d’intérêt sont à zéro alors que, dans le même temps, les paiements des dividendes sont au plus haut, offrant des rendements largement supérieurs aux obligations ? Certes, la volatilité des actions à court terme peut parfois mettre les nerfs à rude épreuve, mais cet inconfort passager est largement compensé par la per- formance à moyen et long terme. Á NOTER

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es mois se suivent et... se ressemblent.

La première moitié d’août a été chahutée

sur un plan géopolitique — entre les attentats

terroristes de Barcelone et les provocations

répétées de la Corée du Nord qui a procédé à

de nouveaux essais de missile balistique inter-

continental — et également marquée par des

tensions politiques aux Etats-Unis.

En effet, le président Trump a dû gérer des

dysfonctionnements au sein de sa propre

administration, évinçant au passage son con-

seiller Steve Bannon, et la poursuite de l’en-

quête sur l’ingérence russe dans la campagne

présidentielle, visant aujourd’hui son fils, Do-

nald Trump Jr.

Les marchés financiers ont également mal

réagi aux violents incidents racistes survenus

à Charlottesville, dans l’Etat de Virginie, et

surtout à la réponse de Trump face à ces déra-

pages — entre ses déclarations à l’emporte-

pièce et la dissolution de deux comités compo-

sés de chefs d’entreprise chargés de le con-

seiller. Des rumeurs de démission du conseil-

ler économique à la Maison Blanche, Gary

Cohn, ont aussi contribué aux pertes obser-

vées sur Wall Street.

Puis, soudainement, le marché est reparti à la

hausse, les investisseurs privilégiant les fon-

damentaux. Les dernières publications de

résultats trimestriels ont confirmé la bonne

santé des entreprises américaines. De nou-

velles et rassurantes données macroécono-

miques ont continué de surprendre, culminant

en fin de mois sur la publication initiale de la

croissance américaine à 3% en rythme annuel

au deuxième trimestre, bien au-dessus des

attentes.

Le S&P 500 continue de franchir le « mur des

inquiétudes » et même les ouragans Harvey et

Irma n’ont pas réussi à faire dérailler l’indice.

Le S&P 500 reste, sur dix mois consécutifs,

sans enregistrer une baisse de plus de 3%, la

deuxième série la plus longue de l’histoire.

Toujours est-il qu’aujourd’hui les regards res-

tent focalisés sur le sud des Etats-Unis.

L’ouragan Harvey a ravagé l’Etat du Texas il y

a quelques semaines et Irma a fait de même

en Floride ce weekend. C’est la première fois

que deux ouragans de catégorie 4 touchent le

sol américain la même année et le coût des

dégâts risque d’être faramineux. Il est encore

trop tôt pour connaitre l’impact économique

pour le pays, mais rappelons que le Texas et la

Floride sont, respectivement, les deuxième et

quatrième plus gros états américains en

termes de PIB. Les installations pétrolières du

Texas ont été durement touchées. D’autres

industries seront directement impactées

comme l’immobilier, l’automobile, le tourisme

et l’agriculture, sans oublier les répercussions

secondaires.

Dans une note envoyée à leurs clients pen-

dant le weekend, Goldman Sachs a estimé

que les perturbations liées aux tempêtes im-

pacteront le PIB du troisième trimestre d’un

point de pourcentage. Cela étant dit, l’écono-

mie américaine est typiquement résiliente

face aux catastrophes naturelles et l’impact

négatif est généralement de courte durée.

Grégoire Painvin

13 septembre 2017

e mois d’août a été marqué par les ten-

sions en provenance de la Corée du Nord

avec, en particulier, le tir de missiles au-

dessus du Japon puis l’essai nucléaire de la

bombe H.

Ces tensions entre le régime de Pyongyang et

les Etats-Unis doivent être analysées dans un

contexte global. En effet, les Etats-Unis ont

besoin du soutien de la Chine pour résoudre le

dossier nord-coréen. Toutefois, cette dernière

est réticente au déploiement du système anti-

missile THAAD en Corée du Sud et aux di-

verses manœuvres militaires américaines,

qu’elles s’opèrent en mer de Chine ou autour

de la péninsule coréenne. La Chine a égale-

ment condamné la vente d’armes pour

1,3 milliard de dollars à Taïwan cet été.

Les frictions sont également commerciales.

Cet été, l’administration Trump a informé

qu’elle allait lancer un processus d’investiga-

tion sur les pratiques concurrentielles de l’em-

pire du milieu. Cela couvrira en outre le do-

maine de la propriété intellectuelle et pourrait

conduire à des taxes sur les produits importés.

Par ailleurs, le président américain a menacé

de renégocier — voire de terminer — Korus,

l’accord de libre-échange avec la Corée du

Sud qui avait été ratifié en 2011.

Enfin, dans l’univers des médias, la situation

est tout aussi tendue. Depuis, longtemps, la

Chine bloque des services comme Facebook,

Instagram, Youtube et Twitter, favorisant ainsi

l’émergence de champions nationaux comme

Tencent et Baidu.

Certes, il était possible de contourner en par-

tie ces limitations via l’utilisation de VPN

(Virtual private network) —solution utilisée par

de nombreux dissidents chinois — mais, en

début de l’année, le ministère de l’industrie

chinois annonçait un tour de vis aux fournis-

seurs d’accès internet et réseaux de diffusion

de contenu, prévoyant l’obligation d’une auto-

risation du gouvernement pour l’installation ou

la location de VPN.

Enfin, s’il est impossible d’anticiper le dénoue-

ment de ces tensions militaires et négocia-

tions commerciales, une autre source conflit

émerge peu à peu dans notre quotidien. Dé-

sormais, les cyberattaques sont régulières et

sont en partie liées aux évolutions évoquées

plus haut. La société Symantec a, par

exemple, affirmé disposer d’éléments pointant

l’implication de la Corée du Nord dans la cybe-

rattaque Wannacry. En 2016, Symantec avait

déjà révélé l’implication de ce pays dans le vol

de 94 millions de dollars auprès d’établisse-

ments bancaires.

Symantec publie un tableau de bord des me-

naces sur la toile et, avec une moyenne d’at-

taques web bloquées de 1,2 million par jour,

les sociétés du secteur informatique, et plus

particulièrement de la sécurité, devraient bé-

néficier de nombreuses opportunités de crois-

sance dans les années à venir.

David Dehache

11 septembre 2017

e Dax en Allemagne a été légèrement sous

pression ces quatre dernières semaines

du fait de son biais industriel, notamment à

travers le secteur de l’automobile. La raison

en est assez simple.

Avec un chiffre d’affaires de plus de 400 mil-

liards d’euros, ce secteur est la colonne verté-

brale de l’économie allemande. Plus de 60 %

des voitures fabriquées en Allemagne sont

destinés à l’export. La demande extérieure est

donc un facteur crucial pour des sociétés

telles que Daimler, BMW et VW, ainsi que pour

tous les acteurs qui travaillent en synergie et

avec ces constructeurs, tels que les équipe-

mentiers, entreprises d’outillages, etc.

C’est ainsi que se pose cette question primor-

diale : quelles conséquences, à court et long

termes, engendrera la fin des moteurs à explo-

sion ? Ce n’est pas encore très clair, mais on

ne peut pas exclure qu’environ 5 à 10 % des

effectifs pourraient disparaitre. En effet, les

valeurs ajoutées des véhicules électriques

sont bien moindres en comparaison de celles

liées à la technologie classique.

Autre quasi-certitude, certaines entreprises

ultraspécialisées ne survivront pas à ce chan-

gement disruptif. Si l’électromobilité atteignait

20 % de parts de marché (contre à peine 1 %

aujourd’hui), cela devrait impacter significati-

vement les bilans. Bien sûr, dans ce cas, il y

aura probablement des perdants, mais aussi

beaucoup de gagnants, et autant de valeurs

sur lesquelles il convient donc de parier, ce

qui n’est pas si simple. Quoi qu’il en soit, ce

secteur possède une forte, voire une puis-

sante, capacité à se réinventer.

Durant l’été, une autre actualité a occupé le

devant de la scène : l’escalade des propos

tempétueux et belliqueux tenus par la Corée

du Nord, appelant des répliques, non moins

agressives, de la Maison blanche. Les bourses

mondiales ont plutôt gardé leur calme. Cepen-

dant, les cabrioles dialectiques de la Maison

blanche étaient assez inquiétantes et les der-

niers commentaires de Trump sur les évène-

ments de Charlottesville n’ont pas rassuré—

loin de là, entraînant la démission d’un grand

nombre de patrons américains du conseil

économique, ce qui est fort regrettable.

Dans le contexte actuel, reste à savoir si la

Fed va poursuivre sa politique de hausse des

taux d’intérêt cet automne ou attendre le mois

de décembre. Dans une situation politique un

peu compliquée, une hausse pourrait être un

vrai poison pour la bourse et une source d’ac-

croissement de la volatilité.

Fort heureusement, la probabilité de voir ce

scénario se réaliser n’est que d’environ 30 %

et le pessimisme qui monte actuellement

pourrait se révéler comme un signe favorable

à la création d’opportunités d’investissement.

Avec un impératif cependant, stopper l’ascen-

sion de l’euro face au dollar US (déjà 14% en

2017) ! Une dernière question est en sus-

pens : la Maison blanche abriterait-elle un

cygne noir ?

Armin Zinser

28 août 2017

Document non contractuel — Les articles contenus dans cette lettre sont écrits dans un but d’information uniquement. Ils ne constituent ni une offre ni une recommandation ou

sollicitation en vue de la souscription d’un quelconque produit. Investeam et les sociétés de gestion AGF Investments Inc., Day Trade Asset Management, Extendam, JMC Asset

Management et Société de Gestion Prévoir, ainsi que leurs gérants, ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsable d’une quelconque décision d’investissement prise à partir

ou sur la base des informations contenues dans le présent document.

Investeam Europe — S.A.S. au capital de 45 000 — RCS Paris 451 840 292

39, rue Marbeuf 75008 Paris +33 1 78 09 54 10 [email protected] www.investeam.fr

oici la question importante du moment. Y

répondre avec justesse conditionnera —

entre autres choses — la qualité de l’allocation

et de la construction des portefeuilles en

2018.

Dans sa dernière édition des Perspectives

Economiques Intermédiaires, l’OCDE souligne

non seulement la dynamique de croissance de

l’économie mondiale, mais aussi l’accélération

de son rythme, l’augmentation massive des

investissements productifs et la croissance de

l’emploi et des échanges commerciaux, soute-

nant — ce qui est assez rare — une croissance

synchronisée dans la plupart des pays. Ainsi,

après une année 2016 en demi-teinte, le

rythme d’expansion en 2017 devrait être plus

vif et connaître une nouvelle accélération en

2018.

L’enjeu est donc de transformer ce sursaut

vital en énergie fondamentale durable. Pour

cela, il convient d’éviter la fièvre inflationniste.

Si cette pathologie économique n’était pas

anticipée et assortie d’un traitement préventif,

elle imposerait un traitement curatif à dose de

cheval qui briserait la dynamique de crois-

sance mondiale.

Pour cette raison — et bien que la Chef écono-

miste de l’OCDE Catherine Mann ait récem-

ment déclaré : « Les perspectives de crois-

sance à court terme reposent sur une plus

large assise et la phase d’expansion est pro-

metteuse, mais gardons-nous de tout excès

d’optimisme. Il faudrait poursuivre sur la voie

d’une politique monétaire accommodante… »

— je suis persuadé que la FED et la BCE an-

nonceront d’ici peu la fin de leurs politiques

bienveillantes et la hausse de leurs taux

d’intérêt. Et peut-être même dès ce mercredi

20 septembre, pour ce qui concerne la FED !

Si une telle annonce est une fusée rouge pour

Catherine Mann, il est probable a contrario

qu’elle soit perçue positivement par les mar-

chés. En effet, l’OCDE prévoit une croissance

de l’économie mondiale de 3,5 % en 2017 et

de 3,7 % en 2018, assise sur une embellie de

la production industrielle, une augmentation

significative des échanges et un formidable

essor des investissements en nouvelles tech-

nologies. La croissance devrait être également

soutenue dans les grandes économies occi-

dentales : aux États-Unis, elle devrait être de

2,1 % cette année et 2,4 % en 2018 et, dans

la zone euro, de 2,1 % en 2017 et 1,9 % en

2018, en hausse par rapport aux précédentes

estimations.

Voici donc une très belle embellie ! Espérons

que ce retour d’un climat ensoleillé sera mis à

profit dans tous les pays occidentaux pour

opérer des réformes structurelles visant un

meilleur usage des politiques publiques, en

particulier en matière de prélèvements et de

prestations pour parvenir à une croissance

plus inclusive.

Quoi qu’il en soit, nulle nécessité dans ce

contexte de préserver des marges de ma-

nœuvre monétaires excessives, au risque de

libérer l’hydre inflationniste. Pour cette raison,

nous parions sur une prochaine hausse des

taux, pilotée et progressive, qui serait excel-

lente à moyen terme pour les marchés et les

investisseurs. Les marchés ne consolideraient

pas de manière brutale et excessive et les

investisseurs, restés prudents jusque-là, profi-

teraient d’opportunités d’investissements plus

attractives qu’aujourd’hui, en particulier sur

les marchés obligataires, et pourraient égale-

ment maintenir leurs niveaux d’investissement

sur les marchés d’actions.

Est-il utile de rappeler que ces deux marchés

sont sur leurs plus hauts historiques ?

Didier Jug

20 septembre 2017

Marchés actions Europe

L’électromobilité prête à relever tous les défis... Armin Zinser

Société de Gestion Prévoir

Marchés actions US

Ouragan et résilience

Grégoire Painvin

JMC Asset Management

Marchés actions mondiales

Les tensions géopolitiques s’accroissent...

AGF Market Insight

Economie mondiale

A qui profitent les tensions ?

David Dehache

Société de Gestion Prévoir

a Corée du Nord est devenue un risque

mondial majeur par sa spirale rhétorique

qui s’est renforcée en août. En juillet, le pays a

lancé deux missiles.

Plus récemment, la presse rapportait que La

Defense Intelligence Agency américaine pen-

sait que la Corée du Nord avait déjà développé

une tête nucléaire miniature qui pourrait frap-

per la base militaire américaine de l’île de

Guam dans le Pacifique. Le Président Trump a

violement répondu, indiquant que la Corée du

Nord « subirait le feu et la colère d’une puis-

sance inégalée dans le monde » si la menace

persistait. Puis il a signalé que « les solutions

militaires étaient désormais en place, verrouil-

lées et chargées, pour le cas où la Corée du

Nord agirait de manière déraisonnable. » Le

Japon a aussi renforcé son appréciation sur la

Corée du Nord, indiquant que cette nouvelle

menace a franchi une « nouvelle étape ».

La possibilité d’une confrontation militaire

s’est clairement renforcée et se situe à un

niveau historiquement élevé. Cependant, la

guerre des mots reste plus probable qu’un

conflit armé.

Le lancement de missiles balistiques intercon-

tinentaux au cours des dernières semaines a

amené les Nations-Unis a voté de nouvelles

sanctions contre la Corée du Nord le week-end

dernier, ce qui constitue un succès diploma-

tique pour les Etats-Unis. Cependant, l’accord

de la Chine sur les sanctions contre la Corée

du Nord pourrait comporter des risques si

Trump maintenait son discours belliqueux. La

Russie pourrait aussi intervenir alors qu’elle

chercherait plutôt à affaiblir l’influence US

dans la région.

La meilleure issue de la situation serait un

effort diplomatique concerté de la Chine, des

Etats-Unis et de la Russie. Cependant, les

alliés américains dans la région – la Corée du

Sud et le Japon – ont été contraints d’envisa-

ger des options diplomatiques et militaires. Il

est possible que ces tensions géopolitiques

affaiblissent les relations de longue date que

les Etats-Unis entretiennent avec ces deux

pays.

Dans sa rhétorique récente, la Corée du Nord

semble se focaliser davantage sur des cibles

américaines que japonaises ou sud-

coréennes. Tandis que ces deux pays vivent

depuis des années sous la menace de frappes

nord-coréennes, ce qui a changé est l’accrois-

sement de ce potentiel de menace sur le con-

tinent nord-américain.

A court terme, l’attention restera concentrée

sur les réponses et l’opinion des gouverne-

ments et du public asiatique sur les pro-

messes « du feu et de la colère » du Président

Trump et sur tout autre commentaire ultérieur

potentiellement menaçant. Toute action mili-

taire majeure – en particulier unilatérale –

menée par les Etats-Unis contre la Corée du

Nord, appellerait une condamnation générale

dans la région, non seulement de la part des

principaux rivaux, Chine et Russie, mais aussi

des alliés comme le Japon et la Corée du Sud.

Maintenant que la Corée du Nord semble

posséder la technologie pour atteindre le con-

tinent américain (y compris en envoyant des

têtes nucléaires), il est fortement improbable

que le pays abandonne ce programme de son

propre chef dans la mesure où ces nouvelles

armes contribuent à la survie du régime.

Ces « progrès » ont aussi considérablement

accru son pouvoir de négociation avec ses

adversaires. Certes, les sanctions pénalisent

l’économie nord-coréenne, mais elles n’ont

pas eu d’impact significatif sur l’avancement

de son programme nucléaire et de missile.

D’autres questions se posent. Dans quelle

mesure les programmes militaires d’autres

nations régionales peuvent-ils être modifiés ?

Et comment d’autres pays voyous, tel que

l’Iran, appréhendent-ils ces développements

au regard de leurs propres ambitions.

Face à l’aggravation des tensions, la réaction

du marché était contenue jusqu’à cette se-

maine. Les places ont fortement chuté ce

mardi devant la menace de frappe de la Corée

du Nord sur l’île de Guam et la réaction bru-

tale de Trump. Cela a conduit à une réévalua-

tion, d’une part, des actifs à risque de la Corée

du Sud et, d’autre part, des valeurs refuge

mondiales, bénéficiant ainsi au yen, aux bons

du Trésor Américain et à l’or.

Si la situation se limite à plus de rhétorique et

de diplomatie, les investisseurs devraient s’en

satisfaire et l’impact sur le marché restera

faible. En revanche, si la menace d’un conflit

armé se précise, les actifs à risque devraient

subir une plus forte réévaluation au profit des

valeurs refuge.

Néanmoins, historiquement, les événements

géopolitiques ont tendance, après une réac-

tion impulsive, à ne pas avoir d’impact signifi-

catif sur les marchés. Il existe peu d’exemples

où les marchés sont restés longuement néga-

tifs à la suite d’un événement important,

exemples souvent générateurs de bonnes

opportunités d’investissement (cf. tableau ci-

dessous.

Dans la majorité des cas, les marchés ont

atteint des niveaux plus élevés, 3, 6 et 12

mois après la survenue de l’événement géopo-

litique, dans la mesure où l’impact écono-

mique n’a pas été important et que les reve-

nus des entreprises n’ont pas été touchés. Les

exceptions concernent soit les grandes

guerres telle que la seconde guerre mondiale,

soit les périodes où, les valorisations étant

élevées, il s’en est suivi un marché baissier et

souvent une récession (même Pearl Harbour

et la Guerre de Corée n’ont eu qu’un impact

limité sur les marchés, ces derniers ayant déjà

fortement chutés).

AGF Market Insight

7 septembre 2017

Ce commentaire s’appuie sur une information disponible au 10 août 2017 et ne doit pas être considéré comme un conseil d’investissement ou une sollicitation d’achat ou de vente

d’or ou d’actions or. Les conditions du marché évoluent, impactant les portefeuilles et le prix de l’or. AGF décline toute responsabilité dans des décisions prises du fait de l’utilisa-

tion de l’information provenant de ce qui précède, qui ne doit pas être considérée comme un conseil en matière de placements.

Performance de l’indice S&P 500 à la suite d’événements historiques marquants

Evénement Date Jour J + 20 J* +65 J* +125 J* +250 J*

Invasion de la France par l’Allemagne 10 mai 1940 -3,0% -23,6% -15,0% -3,1% -19,6% Pearl Harbor 7 décembre 1941 -3,8% 0,3% -10,5% -5,6% 3,7% Guerre de Corée 25 juin 1950 -5,4% -4,9% 7,2% 10,0% 17,6% Crise des missiles cubains 16 octobre 1962 -0,3% 6,4% 16,2% 22,3% 28,5% Assassinat de JFK 22 novembre 1963 -2,8% 6,3% 11,8% 15,7% 23,9% Démission du président Nixon 9 août 1974 -0,9% -13,8% -7,1% -2,8% 6,7% Invasion de Koweït par l’Iraq 2 août 1990 -1,1% -9,3% -11,3% -3,0% 10,0% Premier attentat contre le WTC 26 février 1993 0,2% 1,0% 2,4% 3,8% 6,3% Attaque contre le USS Cole au Yémen 12 octobre 2000 -2,6% 5,3% 0,0% -11,0% -17,5% Attaques terroristes du 11 septembre 11 septembre 2001 -4,9% 4,9% 10,0% 12,2% -14,3% Guerre d’Iraq 20 mars 2003 0,2% 2,0% 12,1% 17,2% 28,3% Moyenne -2,2% -2,3% 1,4% 5,1% 6,7% * Jours de bourse après l’évènement. Source: AGF Investments Inc., Bloomberg, 11 août 2017.

Beaucoup d’investisseurs considèrent toujours

l’investissement en actions comme dangereux,

et certains vont même jusqu’à penser que cela

revient à faire affaire avec le diable.

Il existe pourtant une autre vision, très impor-

tante, et malheureusement peu prise en

compte. Comment expliquer que seulement 5

à 8 % des patrimoines financiers en Europe

soient investis en actions, quand les taux

d’intérêt sont à zéro alors que, dans le même

temps, les paiements des dividendes sont au

plus haut, offrant des rendements largement

supérieurs aux obligations ? Certes, la volatilité

des actions à court terme peut parfois mettre

les nerfs à rude épreuve, mais cet inconfort

passager est largement compensé par la per-

formance à moyen et long terme.

Á NOTER