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Vers l’instauration de la société du savoir LA NOUVELLE REFORME DU SYSTEME EDUCATIF TUNISIEN Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 ) Octobre 2002

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Vers l’instaurationde la société du savoir

LA NOUVELLE REFORME DU SYSTEMEEDUCATIF TUNISIEN

Programme pour la mise en oeuvre du projet

" Ecole de demain "

( 2002 – 2007 )

Octobre 2002

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I- Cadre stratégique de la nouvelle réforme du système scolaire 7

I- 1. L’éducation aujourd’hui, en Tunisie et dans le monde 9

● Les grandes réformes de l’enseignement depuis l’indépendance

● Une étape historique nouvelle

● L’école et l’obligation du changement

I- 1-2 L’école tunisienne : ses acquis et ses difficultés 16

I- 1-2-1 Des acquis à consolider 16

● La transformation progressive du pays

en une véritable " société éducative "

● La concrétisation du principe d’égalité absolue entre les deux sexes

● La formation de cadres de bon niveau dans tous les domaines

I- 1-2-2 Des problèmes à résoudre 19

● La faiblesse du rendement des institutions éducatives

● La prépondérance de la dimension quantitative

dans les programmes scolaires

● La faiblesse des acquis des élèves

● La centralisation de la gestion du système éducatif

● Le manque de professionnalisme

● L’absence d’une culture de l’évaluation

I- 1-2-3 De nouvelles exigences pour l’école tunisienne 23

● Former des têtes bien faites

● Maîtriser les technologies de l’information et de la communication

● Préparer les jeunes à la vie active

● Garantir une éducation de qualité pour tous

● Interagir positivement avec l’environnement

● Libérer l’initiative

● Professionnaliser le système

I- 2 La situation du système scolaire tunisien sur l’échiquieréducatif international 34

● I-1-2 Les évaluations réalisées depuis 1992

✦ Les évaluations internes

✦ Les évaluations externes

✦ Les évaluations internationales comparées

◆ Third International Mathematics and Science Study TIMSS-R

◆ Monitoring Learning Assessment - MLA

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Table des matières

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II- 3. Professionnaliser les enseignants 97

● Renforcement de la formation initiale.

● Développement de la formation continue.

● Supervision des Instituts Supérieurs de Formation des Maîtres ( ISFM)

et de l’Institut Supérieur de l’Education et de la Formation Continue ( ISEFC )

en partenariat avec le Ministère de l’enseignement supérieur

II- 4. Valoriser l’école et en améliorer le statut 102

● Institution du projet d’école.

● Amélioration de la vie scolaire.

● Amélioration des conditions de travail et d’études dans les écoles primaires.

II- 5. Mettre en œuvre le principe d’équité 109

● Développement du programme des écoles à priorité éducative.

● Généralisation de l’éducation préscolaire.

● Intégration des enfants aux besoins spécifiques

II- 6. Moderniser le système éducatif et améliorer sa capacitéà répondre à la demande de la société. 111

III - Echéancier pour la rénovation des programmes scolaireset des outils didactiques

● Opérations immédiates : septembre 2002

● Opérations à court terme : septembre 2003

● Opérations à moyen terme : 2002 – 2007

Annexes 119

● Tableau 1 : données comparatives sur la structure des systèmes éducatifs

● Tableau 2 : répartition de l’horaire annuel sur les différentes disciplines ( âge : 7 ans )

● Tableau 3 : répartition de l’horaire annuel sur les différentes disciplines ( âge : 10 ans )

● Tableau 4 : répartition de l’horaire annuel sur les différentes disciplines ( âge : 13 ans )

● Tableau 5 : répartition de l’horaire annuel sur les différentes disciplines ( âge : 16 ans )

● Tableau 6 : distribution des bacheliers selon les filières de formation

● Tableau 7 : pourcentage de l’horaire consacré a l’enseignement des mathématiques

dans le groupe TIMMS – R 99

● Tableau 8 : pourcentage de l’horaire consacré a l’enseignement des sciences

dans le groupe TIMMS – R 99

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◆ Résultats et conclusions

● I-2-2 La comparaison avec les autres systèmes éducatifs 40

✦ la structure générale du système

◆ L’éducation préscolaire

◆ L’enseignement obligatoire

◆ L’organisation et la durée des cycles

● Le système d’orientation, les filières et les sections 43

◆ Consistance interne des cycles

● Volumes et répartitions horaires 46

◆ Grille horaire et gestion du temps

◆ Répartition de l’horaire global sur les principaux

domaines d’apprentissage

● les contenus d’apprentissage et la distribution de

l’horaire sur les différentes disciplines

● les programmes scolaires

II - Les grands axes de la nouvelle réforme scolaire 49

II- 1. Placer l’élève au centre de l’action éducative 52

● Rénovation des programmes scolaires et des méthodes

d’enseignement dans l’optique de l’approche par compétences.

● Conception d’une nouvelle génération de manuels

et d’outils didactiques.

● Promotion des arts et des activités culturelles.

● Révision de la grille horaire dans l’enseignement de base.

● Introduction d’apprentissages optionnels dans le 2ème cycle

de l’enseignement de base.

● Restructuration du cycle secondaire : création de nouvelles

filières et amélioration des mécanismes d’orientation.

● Mise en place d’un système de vérification - validation

périodique des acquis des élèves.

II- 2. Mettre les Technologies de l’information et de la communication(TIC) au service des activitésd’enseignement- apprentissage 84

● Intégration des TIC dans les apprentissages.

● Formation des enseignants à l’utilisation des TIC dans l’enseignement.

● Equipement des établissements scolaires en matériel informatique.

● Extension du réseau éducatif et amélioration de ses services.

● Mise en place d’un système évolué d’enseignement

et de formation à distance.

● Production de contenus numériques et de logiciels éducatifs.

● Constitution d’un système d’information intégré.

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I - CADRE STRATEGIQUE DE LA NOUVELLE REFORME

SCOLAIRE

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I - CADRE STRATEGIQUE DE LA NOUVELLE REFORME SCOLAIRE

1. L’éducation aujourd’hui, en Tunisieet dans le monde

Une école résolument moderne, ouverte à tous lesjeunes Tunisiens, sans discrimination d’aucune sorte, telest le choix stratégique fait par la Tunisie au len-demain de son indépendance pour asseoir sondéveloppement sur des bases solides et pour édi-fier une société évoluée. De ce choix, découlent lapriorité absolue accordée à l’éducation depuis1956 et les sacrifices consentis par la collectiviténationale qui consacre, bon an mal an, autour de7% de son PIB à la formation de sa jeunesse.Cela lui a valu de se distinguer dans sa sphèregéo-culturelle, au niveau continental, et même au-delà, sur le plan international. Cela constitueaussi un sujet de fierté pour tous les Tunisiens,d’autant que, grâce à l’éducation, le pays a puréaliser des progrès remarquables dans tous lesdomaines de la vie économique et sociale.

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l’enseignement secondaire, donnant au paysage scolairetunisien une configuration nouvelle, résolument tournéevers l’avenir.

Cette réforme à peine mise en place, le système édu-catif tunisien s’est trouvé derechef interpellé par de nou-veaux défis à la fois internes et externes. Sur le plan inter-ne, des évaluations réalisées dès 1992, et que viendrontconfirmer plus tard d’autres évaluations et comparaisonsinternationales, ont fait ressortir, au vu des modestes per-formances des élèves, la faiblesse persistante de l’effica-cité du système ainsi que le décalage important entre lesobjectifs visés par la réforme et l’acquis sur le terrain,dans les classes.

Sur le plan externe, des mutations profondes et rapidesont bouleversé toutes les données connues et affectétous les aspects de la vie des sociétés et des hommes.Ces transformations poussent à une adaptation rapidedes systèmes de production et de travail, et interpellenten conséquence l’école quidoit impérativement reconsi-dérer ses objectifs, sesméthodes et ses moyens, sielle veut continuer à forgerdes profils d’élèves qui soienten adéquation avec lademande de plus en plus exi-geante de la société.

● Une étape historique nouvelleTout porte à croire en effet

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● Les grandes réformes de l’enseignement depuisl’indépendance

En 1958, deux ans àpeine après l’indépen-dance du pays, unepremière grande réfor-me, sans renier l’hérita-ge légué par unelongue tradition scolai-re prenant ses racinesloin dans l’histoire de laTunisie, a jeté les basesd’un système éducatifunifié, moderne, quis’est assigné, entre autres objectifs majeurs, ladouble mission d’ouvrir l’école, qui était le privilè-ge d’une minorité ( 14% ), à tous les enfants tuni-siens, sans distinction de sexe, de race ou de reli-gion ; et de former, dans l’urgence, les cadres dontl’Etat, alors en construction, avait un impérieuxbesoin.

La seconde réforme, celle de 1989 - consacréepar la Loi du 19 juillet 1991 - a été conçue pouradapter l’école aux changements profonds qu’ontconnus les structures économiques et sociales dupays ainsi que les mentalités des citoyens, grâceprécisément à la politique d’éducation pour tous ini-tiée depuis 1958. Cette réforme a redéfini les finali-tés et les missions de l’école, institué l’enseigne-ment de base obligatoire et gratuit et restructuré

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que l’on « commence à réfléchir d’une manière métho-dique et approfondie sur le renouvellement de la missionde l’école (...) dans un monde appelé à connaître de pro-fondes mutations touchant à l’organisation des sociétés,à la structure de la connaissance, aux méthodes de tra-vail et aux moyens de production, afin de nous préparercomme il se doit à l’avenir».

Cette approche est d’autant plus pertinente que tousles observateurs affirment, sur la base d’indicateursconcordants, que l’avenir de l’école constituera l’enjeud’une forte compétition entre les nations qui ambitionnentd’occuper les premières places dans un monde sansfrontières, porteur de redoutables défis économiques etculturels. Cette course à la performance créera des dis-parités profondes entre des systèmes éducatifs quiétaient, jusqu’à une époque toute récente, relativementproches les uns des autres, au niveau de leurs objectifs etdes stratégies qu’ils mettaient en œuvre.

● L’école et l’obligation du changement

Aujourd’hui, il n’est point de place pour un systèmeéducatif figé, dans un monde en perpétuel changement.De même qu’il il n’est point d’avenir pour une école qui

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que l’humanité est en passe d’entrer dans unepériode tout à fait inédite de son histoire. La révolu-tion scientifique et technique a produit des change-ments de grande ampleur qui surprennent tant parleur rapidité et la vitesse de leur extension que parleur impact direct sur toutes les composantes de lavie sociale, individuelle et publique.

Conscientes des défis nouveaux que recèle cetteévolution historique, la plupart des nations se pré-parent à y faire face en accordant la priorité, dansleur politique, à l’éducation et à la formation. Ainsi,il n’est point de pays qui ne soit aujourd’hui attelé àla révision en profondeur de son système éducatif.D’où le foisonnement des observatoires, des éva-luations internationales et des dispositifs de com-paraison entre les systèmes éducatifs en vue derepérer les expériences les plus probantes en lamatière et d’en tirer le meilleur profit.

Mesurant l’ampleur de ces défis et connaissantl’importance straté-gique des enjeux dansce domaine, lePrésident de laRépublique a anticipéles difficultés dont ilsavait qu’elles allaientinéluctablement surgiren donnant des instruc-tions*, dès 1995, pour

* discours du 16 Juillet 1995 à l’oc-casion de la journée du savoir .

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Il incombe à l’école d’inven-ter les solutions susceptiblesde lui permettre d’accomplircette mission car l’apprentis-sage n’a de sens que s’il tientcompte des exigences de lasociété. Dire que l’école nesaurait anticiper les muta-tions se déroulant en dehorsde sa sphère et qu’elle estdonc incapable d’imaginerles métiers d’avenir, aujour-d’hui inconnus, revient à sou-lever un faux problème, parcequ’il n’est pas demandé àl’école de préparer les indivi-dus à des tâches bien déter-minées, encore moins à desmétiers spécifiques etstables, ni encore de surchar-

ger les élèves de connaissances.

La tâche de l’école est d’assurer aux élèves la maîtri-se des outils du savoir ; et de développer les aptitudesqui leur permettront d’acquérir les compétences, lessavoir-faire et les savoir être indispensables à la vie. Enun mot, sa mission, aujourd’hui et demain, est de formerun citoyen qui apprend à apprendre, à agir, à être et àvivre avec les autres.

Dans ces conditions, l’école tunisienne est plus quejamais appelée à s’acquitter de ses fonctions essentiellesqui consistent à développer l’individu, dans la diversité de

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s’enfermerait sur elle-même, choisissant le statuquo et refusant l’innovation. Les questions quepose une réalité de plus en plus discours du 16Juillet 1995 à l’occasion de la journée du savoir .

complexe, où se désagrègent des vérités long-temps considérées comme définitives, nécessitentune veille éducative vigilante et une réflexion inin-terrompue sur le renouvellement de la mission del’école et de ses moyens d’action.

Cela est d’autant plus vrai que, entraînées par lerythme effréné de la mondialisation, toutes lesnations ont réalisé que, aussi poussé que soit ledegré de développement qu’elles ont atteint, ellesdemeurent néanmoins des « sociétés en voie dedéveloppement» en matière éducative. Ce qui lesmet en demeure de concevoir des mécanismes deréforme permanente à même d’assurer leur adapta-tion constante aux changements internes etexternes qui affectent leur environnement.

Demain, la Tunisie aura besoin d’hommescapables de faire face à des situations nouvelles,d’interpréter des données complexes, voire contra-dictoires, pour ensuite les synthétiser et trouver dessolutions inédites à des problèmes souvent impré-vus ; ce qui exige des compétences et des qualitésqui doivent être développées dès la prime jeunesseet qu’il convient ensuite d’entretenir et de consoli-der tout au long de la vie.

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d’une manière toute particulière :

➤ La transformation progressive du pays en une véri-table «société éducative» : après «l’explosion» del’enseignement primaire dans les années 60 où toutquartier et tout village voulait avoir «son» école, vintl’expansion de l’enseignement secondaire qui s’estaccélérée au cours de la dernière décennie, au pointqu’il n’est pas une ville, si petite et si reculée soit-elle,qui n’ait «son» collège et, dans la plupart des cas,«son» lycée. Aujourd’hui, c’est au tour des institutionsde l’enseignement supérieur de proliférer, dans toutesles régions. Rares sont en effet les gouvernorats où iln’y a pas une faculté, une école supérieure ou un ins-titut technologique.

L’objectif de scolarisation universelle, depuis long-temps atteint à l’entrée de l’école primaire, est aujour-d’hui en cours de réalisation pour toute la durée del’enseignement de base, grâce aux mesures prisespour assurer la gratuité effective des études et l’appli-cation stricte de l’obligation scolaire de 6 à 16 ans.Diverses actions ont été entreprises parallèlementpour allonger l’espérance de vie scolaire des élèves.Le résultat en a été l’amélioration remarquable, aucours des dernières années, des taux de scolarisationdans le cycle secondaire (71% en 2001-02 contre50,2% en 1994-95) et à l’université (22% en 2001-02contre 12% en 1994-95).

➤ La concrétisation du principe d’égalité absolueentre les deux sexes, et en général entre tous les

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ses dimensions, à contribuer au progrès culturel etsocial du pays, et à être un levier puissant pourl’économie nationale.

Ces impératifs mettent le système éducatif dansl’obligation de procéder à la mise à niveau de toutesses composantes : institutionnelles, pédagogiques,humaines et matérielles. Car, en dépit des progrèsconsidérables qu’elle a réalisés depuis l’indépen-dance, l’école tunisienne est confrontée aujourd’huià diverses difficultés qui sont autant de défis qu’el-le se doit de relever, impérativement.

1-2 L’école tunisienne : ses acquiset ses difficultés

1-2-1 Des acquis à consolider

Les performances réalisées par le système édu-catif tunisien, au cours des quatre décennies écou-lées, sont remarquables, tant au plan quantitatif quequalitatif. «L’éducation pour tous», à laquellel’Unesco voudrait que la majorité des pays dumonde accèdent d’ici 2015, est devenue une réali-té en Tunisie où, outre la scolarisation universelledes enfants, des politiques volontaristes d’éduca-tion et de formation continue pour adultes ont per-mis de faire régresser significativement l’analpha-bétisme et l’illettrisme et de créer un environnementadéquat pour «l’éducation tout au long de la vie». Parmi les nombreux acquis à mettre à l’actif du sys-tème éducatif, il en est trois qui se distinguent,

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Cependant, pour être pérennes, ces acquis devraientêtre constamment entretenus, afin qu’ils constituentune assise solide pour une mutation qualitative du sys-tème scolaire et de la société. D’autre part, si impor-tants que soient les progrès accomplis, ils ne sauraientfaire perdre de vue les difficultés et les problèmes ensuspens, qui sont d’ailleurs, pour la plupart, la consé-quence directe de la croissance rapide du systèmeéducatif et du phénomène de massification qui en arésulté.

1-2-2 Des problèmes à résoudre

◆ La faiblesse du rendement des institutions éducativesMalgré l’amélioration continue des taux de promotion

intra et inter - cycles et la baisse consécutive des taux deredoublement et d’abandon, de nombreux élèves aban-donnent encore les études, surtout au niveau du deuxiè-me cycle de l’enseignement de base, sans avoir acquisles compétences minimales requises pour s’insérer dansla société.

◆ La prédominance de l’aspect quantitatif dansles programmes scolairesLes programmes sont surchargés de matières. On y

perçoit une nette propension à l’encyclopédisme ; lesobjectifs spécifiques et les contenus cognitifs sont telle-ment nombreux qu’on a du mal à distinguer ce qui estfondamental de ce qui est secondaire ou accessoire. La prédominance de la dimension quantitative conduit,au niveau des pratiques pédagogiques, à une démarche

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Tunisiens, pour qui l’école est devenue la voieroyale pour la promotion sociale. La parité filles-garçons est une réalité dans tous les cycles del’enseignement ; un certain déséquilibre enfaveur des filles commence même à se faire jourdans le cycle secondaire et à l’université. Cettepercée majeure dans l’exercice des droits qu’unelégislation avant gardiste a reconnus à la femmeau lendemain de l’indépendance, a eu un impactconsidérable sur la vie sociale et familiale et surle niveau culturel de la population.

➤ La formation de cadres de bon niveau danstous les domaines ; ce qui a permis de répondreà la totalité des besoins du pays en ressourceshumaines et de mettre fin, vers la fin des années70, au recours aux coopérants étrangers. Mieuxencore, de nombreux cadres tunisiens exercentaujourd’hui à titre de coopérants dans plusieurspays.

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linéaire où la part des activités de synthèse estréduite à la portion congrue. Ainsi les objectifs par-tiels s’accumulent et les activités d’apprentissagese multiplient sans aucune complémentarité. A celas’ajoutent le cloisonnement des disciplines et ledécoupage d’une même discipline en différentsdomaines d’activité qui conduisent fatalement aumorcellement de l’apprentissage et à l’émiettementdes connaissances. Il ne faut pas s’étonner dès lorsque les acquis des élèves soient bien en deçà de ceque chacun était en droit d’espérer lorsque la réfor-me a vu le jour en 1991.

◆ La faiblesse des acquis des élèvesLa sélectivité qui caractérise le système éducatif

tunisien ne garantit pas nécessairement une forma-tion de qualité aux élèves qui parviennent à pour-suivre leurs études. La plupart d’entre eux manifes-tent en effet des faiblesses évidentes dans ledomaine des langues et des mathématiques quetraduisent les difficultés qu’ils éprouvent à commu-niquer, à rédiger, à résoudre des problèmes. Diverses évaluations internes et externes, commeon le verra dans les pages qui suivent, ont attiré l’at-tention sur cet état de fait.

◆ La centralisation de la gestion du système éducatifLe centralisme qui caractérise le système éduca-

tif, héritage d’une double culture administrative(ottomane et française) a amplifié les prérogativesdes instances centrales et réduit, dans les mêmesproportions, les compétences des administrations

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régionales et des établissements scolaires.Le sens de l’initiative a périclité ; l’innovation est devenuerare ; le respect des procédures et des instructions estconsidéré comme une fin en soi ; si bien que la recherched’alternatives et de solutions pour améliorer l’existants’est éteinte.

◆ Le manque de professionnalisme :L’amélioration du rendement du système éducatif est

tributaire de l’existence de ressources humaines haute-ment qualifiées, à tous les niveaux : personnel ensei-gnant, personnel de direction, personnel d’encadrementpédagogique...

L’enseignement et la gestion des établissements sco-laires exigent aujourd’hui, outre la motivation, un hautdegré de professionnalisme ; ce qui fait malheureusementdéfaut à l’heure actuelle : les éducateurs - toutes catégo-ries confondues - ne bénéficiant pas d’une formation spé-cifique adéquate en la matière.

◆ L’absence d’une culture de l’évaluation Une idée reçue - et fort répandue - veut que la sélectionconstitue l’unique garantie de la qualité de l’enseigne-ment et du maintien du niveau et de la valeur desdiplômes. Cela amène nombre d’enseignants à focaliserleurs efforts sur les «bons» élèves, au détriment de ceuxqui ont besoin d’un surcroît d’encadrement. Ces dernierssont ainsi progressivement marginalisés et se retrouvent,par ce fait même, circonscrits dans la logique de l’échecet de l’exclusion.

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Pour un payscomme la Tunisiedont la principalerichesse réside dansl’intelligence et lesavoir-faire de seshabitants, et qui al’ambition de se his-ser rapidement auniveau des nationsavancées, produc-trices de savoir, larésolution de cesproblèmes est à la fois un impératif absolu etun défi.

➤ Un impératif absolu, car les enjeux de la mon-dialisation mettent le pays en demeure de faireévoluer rapidement son système éducatif afinqu’il forme, non seulement plus de cadres, maisdes cadres imbus de valeurs citoyennes, com-pétents, créatifs, capables de s’adapter auxsituations nouvelles, souvent imprévisibles, liéesaux mutations rapides de notre société et de sonenvironnement international .

➤ Un défi, parce qu’il s’agit d’accroître, à brèveéchéance et dans les limites des moyens dispo-nibles, le rendement interne et l’efficience dusystème éducatif - jusqu’à ce qu’il se conformeraux normes internationales - en axant tous lesefforts sur l’amélioration de la qualité des

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apprentissages et sur l’instauration d’une véritableégalité des chances entre les élèves.

1-2-3 De nouvelles exigences pour l’écoletunisienne

● Première exigence : former des têtes bien faites A une époque où le volume des connaissances double

tous les quinze ans et où les sources du savoir se multi-plient et deviennent de plus en plus accessibles, retirantainsi à l’école son monopole en la matière ; il serait erro-né, voire dangereux, de continuer d’inculquer aux élèvesdes masses de connaissances, dans un nombre considé-rable de disciplines, à un rythme qui favorise la mémori-sation et l’application quasi mécanique des règles et desalgorithmes plutôt que la mise en action des processusd’analyse, de synthèse et de résolution des problèmes.

➤ Le premier impératif, en amont, est de déterminer avecla rigueur requise ce que l’Ecole, dans le contexteactuel, doit prioritairement enseigner aux élèves. Celasuppose que l’on mène une réflexion, d’ordre épisté-mologique, sur les types de savoirs et les savoirsprimordiaux à inscrire dans les programmes sco-laires. A cette réflexion, doivent être obligatoirementassociés différents partenaires : des universitaires spé-cialistes ; des représentants avertis des «clients» del’Ecole (formation professionnelle, université, milieu del’emploi) ; et des représentants des parties directementconcernées (enseignants, parents, élèves).

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maîtriser au cours d’un cycle ou à un niveau d’étudesdonné.

➤ Le troisième impératif est de mettre l’école à l’heure destechnologie de l’information et de la communication(T.I.C) dont on peut (et doit) faire un auxiliaire puissantde l’apprentissage. Les formidables ressources querecèlent les Nouvelles technologies en termes desavoirs, mais aussi de moyens d’accès direct à cessavoirs, peuvent aider à développer, beaucoup plusrapidement et facilement qu’avec des moyens clas-siques, des compétences variées de type cognitif, eten particulier méthodologique (savoir chercher uneinformation ; savoir constituer un dossier autour d’unthème donné...) ; et de type socio-affectif (autonomie,curiosité, etc.) ; compétences nécessaires pour forgerle profil du sortant de l’école de demain qui allie sou-plesse d’esprit, capacité d’adaptation, sens de l’initia-tive et goût de la recherche des solutions inédites et dutravail bien fait.

● Seconde exigence : préparer les jeunes à la vie active

A côté de ses missions fondamentales d’instruction etd’éducation, l’Ecole a pour obligation de qualifier lesjeunes, en les dotant des pré-requis nécessaires pour uneinsertion ultérieure réussie dans le monde du travail. Cecine doit pas être entendu comme un retour à un ensei-gnement de type professionnel, dont s’occupent d’autresinstitutions avec plus de compétence que l’Ecole. Il s’agiten fait, dans le cadre de l’approche par compétences, de

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➤ Le second impératif est de choisir et de mettre enœuvre effectivement une approche méthodolo-gique et pédagogique qui favorise le développe-ment des capacités intellectuelles des élèves etleur autonomie, parallèlement à l’acquisition decompétences pertinentes, solides et durables .

Cela implique l’abandon définitif de méthodeset de pratiques, encore en usage dans nos insti-tutions éducatives, qui poussent à l’accumula-tion des connaissances, lesquelles sont rapide-ment oubliées parce que peu susceptibles d’êtreexploitées à bon escient, au moment opportun,dans des situations authentiques de communi-cation ou de résolution de problèmes.

L’alternative aux programmes surchargés dematières, pour l’acquisition desquelles maîtres etélèves engagent chaque année une coursevaine, est incontestablement l’approche parcompétences qui permet de déterminer, auregard des apprentissages antérieurs et ulté-rieurs, les savoirs et les savoir-faire essentiels à

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● Troisième exigence : garantir une éducationde qualité pour tous

Tous les experts en éducation conviennent aujourd’huique les performances d’un système éducatif ne se mesu-rent pas seulement au nombre d’enfants scolarisés et à lapart du P.I.B consacrée au secteur de l’éducation, maisplutôt au rapport entre le nombre de ceux qui accèdent àl’école et le nombre de ceux qui en sortent avec succès.Pour être plus exigeant, on dira «qui en sortent avec suc-cès, avec des acquis de qualité».

C’est dire qu’un nouveau paradigme éducatif s’est misen place qui récuse la vieille et fausse idée selon laquellela sélection, et partant l’échec de ceux qui trébuchent encours de route, sont une garantie de qualité. La règledésormais est de mettre en œuvre des démarches péda-gogiques qui prennent en compte les différences de ryth-me d’apprentissage entre les élèves et qui, par des pro-cédures appropriées d’évaluation, de diagnostic et deremédiation, s’attachent à donner à tous des chanceségales de réussite.

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développer, dès les premières années de l’ensei-gnement de base, quatre types d’habiletés et d’at-titudes :➤ Des savoir-faire pratiques qui s’acquièrent par

la manipulation et l’expérimentation dans uneoptique de résolution de problèmes . Toutes lesdisciplines peuvent contribuer à faire acquérirces savoir-faire, et en particulier les sciences, lesmathématiques, l’informatique et l’éducationtechnologique .

➤ Des savoir-faire méthodologiques qui rendentl’élève capable de rechercher l’information perti-nente; de classer des informations, de les analy-ser, d’établir des relations entre elles et de lesexploiter dans la recherche des solutions alter-natives .

➤ Des compétences entrepreneuriales quiconsistent en la capacité d’innover; de concevoirun projet, d’en planifier l’ exécution et de l’éva-luer au regard des critères et des objectifs fixés.Ces compétences s’acquièrent à travers la réali-sation de travaux collectifs et individuels, dansl’ensemble des disciplines, dans tous lesdomaines d’apprentissage ainsi que dans lesactivités périscolaires.

➤ Des compétences comportementales qui,outre le développement du sens de la responsa-bilité, englobent un ensemble de savoir être fon-damentaux : savoir compter sur soi, coopéreravec autrui, accepter la critique et un point devue différent du sien.

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )26

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➤ Qu’elle en assoie les bases par un apprentissage effi-cace, réellement qualifiant, des langues étrangères. Lalangue française, qui est un acquis important, doit êtremieux enseignée, pour être mieux maîtrisée.L’apprentissage de la langue anglaise doit être renfor-cé. Pour des raisons liées à la fois à la place de cettelangue dans le monde et à son rôle comme outil privi-légié d’accès et de transmission du savoir, les jeunesTunisiens doivent impérativement la maîtriser tant àl’oral qu’à l’écrit, dès la fin de l’enseignement de base.

➤ Qu’elle dote les élèves d’une véritable culture techno-logique, la culture de l’époque, qui n’est pas réductibleà l’acquisition de connaissances et de savoir-faire pré-cis dans les disciplines scientifiques et techniques. Ils’agit de développer des modes de penser, un habitus,des représentations qui fondent un nouvel état d’espritpropre au citoyen du monde d’aujourd’hui.

➤ Qu’elle continue de s’acquitter de sa fonction de trans-mission-diffusion de la culture nationale, en se dépar-tant toutefois des moules anciens d’une pédagogiearchaïque qui déprécie cette culture aux yeux desélèves. L’enseignement de la langue arabe, en particu-lier, doit être modernisé, dans son contenu, sesméthodes et son organisation.

● Cinquième exigence : décentraliser ; responsabiliser,libérer les initiatives

Au lendemain de l’indépendance, la mise en place d’un

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Par ailleurs, les inégalités entre les établissementsscolaires, qui se manifestent d’une manière specta-culaire à travers les résultats aux examens natio-naux, requièrent la mise en place d’un programmed’intervention spécifique pour la mise à niveau desécoles dont les performances sont en deçà desmoyennes nationale et régionale. Cette politique dediscrimination positive, qui est de nature contrac-tuelle, permettra d’agir en profondeur sur certainesvariables ayant un impact important sur le rende-ment interne des établissements concernés, et deréduire, en conséquence, l’écart qui les sépare desautres écoles.

● Quatrième exigence : s’ouvrir au monde touten restant soi-même

Intégrer l’économie mondiale suppose une largeouverture sur le monde, non pas seulement entermes de marché, mais aussi en termes de rap-ports culturels et d’échanges humains avec lesautres pays. Même pour un pays comme le nôtrequi a une longue tradition dans ce domaine, il estindispensable de bien se préparer pour que cetteouverture ne donne pas lieu à une confrontationmais à une interaction positive avec les autres cul-tures.

Une interaction constructive et enrichissanteexige de l’Ecole :

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )28

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ve et de manœuvre dans les établissements et, à l’inver-se, l’accroissement considérable des prérogatives desstructures centrales. Cette situation, qui déresponsabiliseles acteurs principaux du système éducatif, a naturelle-ment des incidences négatives sur le fonctionnement del’institution scolaire, ainsi que sur son rendement.

Revoir la relation entre les instances centrales d’unepart, et les structures régionales et les établissementsscolaires d’autre part, dans le sens d’un nouveau partagedes rôles qui donne à chaque partie la possibilité et lesmoyens d’ exercer pleinement ses fonctions ; tel est l’im-pératif majeur auquel doit souscrire toute stratégie visantl’amélioration de la qualité et de l’efficacité du serviced’éducation. Cela devrait se traduire essentiellement par :

➤ Une avancée significative en matière de décentralisa-tion et de déconcentration, non seulement dans ledomaine de la gestion administrative, financière, et desressources humaines ; mais aussi dans le domaine dela gestion pédagogique (organisation du contrôlecontinu, programmes de formation continue des per-sonnels, organisation pédagogique interne des établis-sements...).

➤ La substitution progressive de la logique de la deman-de de services (de formation, d’encadrement pédago-gique, etc.) à la logique d’offre de services qui prévautactuellement. Cela aura pour conséquence de mieuxcibler les activités et les interventions, d’optimiser l’uti-lisation des ressources, et surtout de créer une dyna-

31Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )30

système national d’éducation unifié, en ruptureavec la mosaïque scolaire de l’époque coloniale,s’est faite au prix d’une forte centralisation danstous les domaines (pédagogique, administratif,financier, etc. ).Plus tard, le recrutement massif d’enseignants, sou-vent insuffisamment formés, pour répondre auxbesoins d’une population scolaire en continuelaccroissement a nécessité le recours systématiqueà des guides pédagogiques assez contraignantsqui, entre autres effets pervers :

➤ ont uniformisé les pratiques enseignantes, à telpoint que telle leçon de calcul ou de grammaire,par exemple, était faite le même jour, à la mêmeheure, de la même manière, dans toutes lesécoles du pays ;

➤ ont inhibé progressivement l’esprit d’initiativedes enseignants, pour qui bien faire son travailse réduisait à reconduire avec fidélité le contenudes fiches pédagogiques proposées dans leguide du maître.

Il en a été de même au niveau des établissementsdont la multiplication rapide a conduit à la nomina-tion de jeunes directeurs inexpérimentés à qui il fal-lait expliquer les procédures et montrer la voie àsuivre, dans des circulaires détaillées, de plus enplus nombreuses, émanant du Ministère. Le résultaten a été la réduction continue de la marge d’initiati-

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fonction sont-ils intégrés dans la formation initiale despostulants au métier ? En d’autres termes, les futursenseignants sont-ils préparés, d’une manière adéquate,non seulement au plan scientifique, mais aussi au niveaupédagogique, psychopédagogique et linguistique, àl’exercice de leur fonction ?

La même question se pose ensuite en termes de dispo-sitif de formation continue à mettre en place pourrépondre aux besoins des enseignants en exercice.Recycler, mettre à niveau, actualiser les connaissances,initier à de nouvelles approches et techniques pédago-giques ; ce sont là des services essentiels que l’institutiondoit assurer pour élever le niveau de qualification desenseignants.

L’objectif à viser est la professionnalisation progressivedu corps enseignant. Des enseignants professionnels,cela veut dire des maîtres qui connaissent à la fois lascience et l’art de leur métier ; capables de construire etde mettre en oeuvre un projet pédagogique intégrant lesspécificités du contexte où ils évoluent ; capables ausside planifier, d’évaluer, de gérer des situations pédago-giques diverses ; de donner aux élèves le goût d’ap-prendre ; de réguler leur enseignement à la lumière desdiagnostics fréquents qu’ils effectuent...

A un niveau différent, mais dans le même ordre d’idées,une stratégie de professionnalisation doit être arrêtée auprofit des chefs d’établissements, des cadres pédago-giques (inspecteurs et assistants) et des formateurs deformateurs.

33Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )32

mique d’auto développement et/ou de dévelop-pement des compétences sollicité par lesacteurs eux-mêmes et non plus imposé parl’Institution.

➤ La mise en place de projets d’établissements, quiconstituent à la fois un cadre et une démarchepour la participation de toutes les partiesconcernées (enseignants, personnel de direc-tion, élèves, parents...) à l’élaboration , puis à lamise en œuvre d’un plan de développement sco-laire spécifique à l’établissement.

➤ La libération des initiatives à tous les niveaux etl’encouragement de l’innovation, dans la pers-pective d’une amélioration continue de la qualitédes acquis scolaires des élèves et des perfor-mances des institutions éducatives.

● Sixième exigence : professionnaliser le système

Un système éducatif moderne, aux performancesélevées, repose fondamentalement sur la qualité deses ressources humaines. Aucune variable, siimportante soit-elle, n’a autant d’impact que lacompétence de l’enseignant sur les performancesde l’Ecole.

La question de la qualification des enseignantsest cruciale. Elle se pose d’abord en termes de pro-fil à l’entrée : les pré-requis pour l’exercice de la

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I-2.1 Les évaluationseffectuées depuis 1992

Le Ministère de l’éducationprocède à des évaluationsinternes et externes de façoncontinue depuis 1992,conformément à la loi du 29juillet 1991 qui institue l’éva-luation périodique en tantqu’outil d’accompagnementde la réforme.

● Les évaluations internes

Le Ministère procède à des évaluations internes à deuxniveaux :

✦ une évaluation globale de l’activité d’enseignement- apprentissage dans toutes ses composantes(contenus - méthodes d’enseignement - évaluationdes acquis des élèves - rendement des enseignants...). Ce sont les inspecteurs qui s’acquittent de cettetâche par des visites dans les classes qui donnent lieuà 32 000 rapports par an en moyenne. Une synthèsede ces rapports est ensuite effectuée au niveau dechaque discipline et/ou domaine d’apprentissage.

✦ une évaluation régulière des acquis des élèves àtravers les examens nationaux :

35Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )34

I-2 La situation du système scolaire tunisiensur l’échiquier éducatif international

Un système éducatif peut faire l’objet d’unedouble évaluation : interne et externe.

✦ L’évaluation interne permet de déterminer ledegré d’atteinte des objectifs assignés ausystème et de mesurer, de la sorte, l’écartentre les performances visées dans le cadred’un plan de développement éducatif cou-vrant une période donnée, et les résultatsquantitatifs et qualitatifs effectivement réali-sés au cours de cette période. Ce typed’évaluation s’effectue d’une manière conti-nue à l’intérieur du système éducatif quipossède des dispositifs de mesure et decontrôle institutionnels rôdés lui permettantd’assurer un suivi régulier de la mise enœuvre des différents aspects de la politiqueéducative et d’attirer l’attention sur les dys-fonctionnements éventuels.

✦ L’évaluation externe est réalisée par des insti-tutions et/ou des personnes qui ne font paspartie du système et qui, en conséquence,fondent leur appréciation des programmesou des politiques qu’ils sont appelés à éva-luer, non pas sur les critères utilisés dans lesévaluations internes, mais sur les normes envigueur sur le plan international.

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37Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )36

L’analyse des résultats enregistrés à des sessionsd’examens successives permet de vérifier la perti-nence des programmes, l’efficacité des méthodespédagogiques et l’efficience des institutions éduca-tives.

Le bilan de ces évaluations se résume en six points :➤ Prédominance des aspects théoriques et

cognitifs dans l’apprentissage.➤ Absence quasi-totale d’initiation aux méthodes

de travail.➤ Présence forte d’une tendance quantitative et

cumulative dans les programmes.➤ Rigidité des programmes qui laissent peu de

place à l’initiative de l’enseignant.➤ Maîtrise insuffisante par les élèves de certaines

compétences transversales fondamentalescomme l’analyse, la synthèse, la recherche etl’exploitation de l’information.

➤ Faiblesse des élèves en expression écrite aussi bien en arabe qu’en français.

● Les évaluations externes

Ces évaluations revêtent deux formes distinctes :

✦ Des évaluations réalisées par des organismesou des experts internationaux, sur la based’une commande précise du Ministère del’Education, comme cela fut le cas en 1999 pourl’évaluation du projet expérimental des compé-tences de base ; ou bien dans le cadre de la pré-

paration d’un projet en coopération avec une institu-tion internationale ou une partie étrangère (Union euro-péenne; Banque Mondiale; Institut français de coopé-ration...).

Treize études évaluatives ont ainsi été menées depuis1992 par des bureaux d’études et des experts de diffé-rentes nationalités (Canadiens, Belges, Français,Américains). Elles ont porté sur les différentes compo-santes du système éducatif et sur l’enseignement deslangues étrangères.

Ces évaluations ont fait ressortir, parallèlement aux pro-grès réalisés par notre système éducatif, des dysfonc-tionnements persistants :

➤ Place réduite des applications et de l’ex-périmentation;

➤ Multiplicité des disciplines et absence d’intégration intra et inter- disciplinaire;

➤ Modestie des moyens d’expression des élèves dans les langues étrangères, tant à l’oralqu’à l’écrit ;

➤ Absence de la fonction formative de l’évaluation ;

➤ Absence de la dimension professionnelle dans la formation initiale des enseignants;

➤ Vie scolaire réduite à la seule activité d’enseignement ; ce qui crée une forme dedésaffection des enseignants et des élèves vis-à-vis de l’établissement scolaire.

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39Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )38

✦ Des évaluations internationales comparéesqui consistent en la participation avec d’autrespays à des tests communs conçus pour évaluerdes connaissances et des compétences pré-cises chez des élèves d’une tranche d’âge don-née. Grâce à la mesure exacte des performancesdes élèves dans des domaines clés ( sciences,mathématiques, lecture...), ces tests permettentde bien situer le système éducatif sur le planinternational.

Depuis 1998, la Tunisie a participé à deux évalua-tions internationales :

◆ L’évaluation Third International Mathe-matics and Science Study -TIMSS-R, quiporte sur les apprentissages fondamentauxen sciences et en mathématiques. Cetteévaluation, à laquelle ont participé 38 paysde tous les continents, a concerné unéchantillon d’élèves du niveau de la huitiè-me année de l’enseignement de base, âgésde 14 ans environ.

◆ L’évaluation Monitoring Learning Asse-ssment MLA - à laquelle ont participé 11pays africains, et qui a porté dans sa derniè-re session sur les apprentissages fondamen-taux en mathématiques et en arabe ainsi quesur des compétences de la vie courante quisont développées par plusieurs disciplines(éveil scientifique, instruction civique et géo-

graphie). Cette évaluation a concerné un échan-tillon d’élèves du niveau de la 4ème année de l’en-seignement de base, âgés de 10 ans environ.

● Résultats et conclusions

La première participation de la Tunisie au TIMSS - R aabouti à des résultats extrêmement modestes. Elle a eneffet été classée 29ème sur 38 en mathématiques et34ème sur 38 en sciences. La faiblesse de ces résultatss’explique par les raisons objectives suivantes :

En mathématiques

➤ l’inexistence dans les programmes tuni-siens d’un certain nombre de concepts et dematières figurant dans la plupart des pro-grammes des pays participants.

➤ Le manque d’entraînement des élèves à la réso-lution des problèmes et à l’utilisation de leursconnaissances dans des situations significatives.

En sciences

➤ la faiblesse de l’horaire imparti à l’ensei-gnement des sciences qui ne représente que 5%de l’horaire global, au 2ème cycle de base, contre12 % à l’échelle mondiale.

➤ L’absence d’un enseignement des scien-ces physiques dans le 2ème cycle de l’enseigne-ment de base, contrairement à ce qui est prati-qué dans la plupart des pays participants.

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d’une vingtaine de systèmes éducatifs de diversesrégions du monde (pays membres de l’Union Européenne; Finlande ; des pays d’Amérique du Nord et d’Asie duSud Est ; l’Australie ; la Nouvelle Zélande ). Ces systèmesconstituent à l’heure actuelle une référence, pour les paysdu monde entier, dans les évaluations et les comparai-sons internationales.

Les éléments sur lesquels la comparaison entre notresystème éducatif et ces différents systèmes a été jugéeparticulièrement pertinente sont :

➤ la structure générale du système ;➤ les filières et les sections ;➤ les contenus d’apprentissage et la répartition

de l’horaire d’enseignement sur les différentes dis-ciplines ;

➤ les programmes scolaires .

● La structure générale

L’on constate une grande similitude dans l’organisationgénérale des systèmes éducatifs observés ; le cursusd’enseignement le plus courant présente les caractéris-tiques suivantes :

➤ Durée des études : 12 ans➤ L’enseignement est réparti en 3 grands cycles:

◆ le cycle primaire◆ le cycle moyen◆ le cycle secondaire

➤ L’enseignement obligatoire dure 9 ans➤ L’enseignement obligatoire est gratuit➤ Education pré-scolaire développée : taux de

couverture avoisinant les 100%.

41Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )40

A l’opposé, la participation tunisienne au MLA aété marquée par d’excellents résultats : 1ère placeen mathématiques et en langue arabe, et 2èmeplace dans l’évaluation des compétences de la viecourante. Il s’agit de résultats positifs qu’il fautcependant considérer avec circonspection ; et celapour deux raisons :

◆ Tous les pays participants font partie du continent africain; la comparaison concernedonc des systèmes éducatifs aux perfor-mances somme toute modestes.

◆ Onze pays seulement ont participé à ce con-cours, ce qui constitue un échantillon peusignificatif pour une comparaison pertinente.

I- 2.2 La comparaison avec les autressystèmes éducatifs

L’évaluation externe peut par ailleurs s’effectuer àpartir d’études de contenu visant à comparer unsystème donné avec d’autres systèmes éducatifs,en particulier ceux dont la haute qualité et le rende-ment élevé sont unanimement reconnus.

C’est dans cette optique et afin de situer le systè-me éducatif tunisien par rapport aux grandes ten-dances mondiales en matière d’éducation et d’en-seignement que le Ministère a établi une base decomparaison internationale intégrant un échantillon

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● Organisation et durée des cycles

Si la scolarité débute presque partout à l’âge de 6 ans ,des différences apparaissent plus tard, non pas dans lenombre d’années d’études - qui est quasi identique dansles pays européens observés - mais dans la durée et larépartition des cycles à l’intérieur de l’enseignement sco-laire.

✦ Ainsi, le cycle primaire est d’une durée de six ans dansla majorité des pays de l’union européenne, à l’excep-tion de l’Autriche, du Portugal et de la plupart des lan-ders allemands où il ne dure que quatre ans seule-ment.

✦ Quant au deuxième cycle, il est de trois ans en Tunisiealors que, ailleurs, sa durée varie d’un pays à un autre: deux ans seulement en Belgique ; quatre ans enFrance, en Espagne, en Hollande et en Autriche ; sixans en Allemagne.

✦ Enfin, le cycle secondaire, qui dure 4 ans dans notrepays, est lui aussi d’une durée variable selon les pays: deux ans en Angleterre, en Espagne, et en Hollande ;3 ans en France, en Allemagne et en Suède ; 4 ans enBelgique ; 5 ans en Italie.

● Le système d’orientation, les filières et les sections

La plupart des pays s’accordent pour consacrer l’ensei-gnement obligatoire à l’acquisition d’une formation géné-

43Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )42

D’une façon générale, ces caractéristiques cor-respondent à celles du système éducatif tunisien,sauf en ce qui concerne la durée des études - quiest un peu plus longue dans notre pays (13 ans) - etl’éducation pré-scolaire, introduite récemment dansnotre système éducatif, et qui, pour cette raison, estencore facultative et payante, avec un taux de cou-verture assez faible.

● L’éducation pré-scolaire

Dans les pays développés, l’éducation pré-scolai-re s’est considérablement développée au cours duXXème siècle. Aujourd’hui, la tendance est d’enfaire bénéficier des enfants de plus en plus jeunes(à partir de 3 ans ).

Cependant, excepté le Luxembourg où elle estobligatoire, l’éducation préscolaire reste facultativedans tous les pays de l’union européenne ; toute-fois, elle y est gratuite, sauf en Allemagne.

● L’enseignement obligatoire

La plupart des pays subdivisent l’enseignementobligatoire en deux cycles, en les distinguant tantdu point de vue de leur mode fonctionnement péda-gogique que de l’espace scolaire qui les accueille,de la même manière que cela se passe en Tunisie.Seuls les pays scandinaves font exception à cetterègle : les deux cycles sont réunis en un seul cursuset les élèves fréquentent la même école de six àquinze ans.

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au cours desquelles les élèves sont répartis sur cinq sec-tions conduisant toutes au Baccalauréat, puis selon laspécificité de chacune, à l’une ou l’autre des différentesfilières de l’enseignement supérieur.

Notons dans ce contexte que, selon une nouvelle répar-tition des tâches, l’enseignement professionnel et tech-nique, qui a connu ces dernières années une évolutionqualitative remarquable, relève désormais du ministère dela formation professionnelle et de l’emploi relève de nou-veau du Ministère de l’Education et de la Formation.

La ventilation des jeunes sur les deux filières (enseigne-ment secondaire général et formation professionnelle)demeure cependant bien en deçà des taux atteints dansles pays de l’Union européenne. Cette situation est dueau fait que les jeunes gens qui s’orientent vers la forma-tion professionnelle font encore partie, en majorité, d’unecatégorie d’élèves qui ont dû soit interrompre leursétudes secondaires avant terme, soit quitter le lycée sanssavoir réussi au baccalauréat.

45Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )44

rale de base, commune à tous les élèves, considé-rée comme indispensable quelle que soit la naturedes apprentissages ultérieurs .

La règle est que l’on n’oriente pas les élèves,d’une façon définitive, avant l’âge de 15 ou 16 ans,c’est - à - dire avant la fin de la scolarité obligatoi-re, exception faite de l’Allemagne, de l’Autriche etdu Luxembourg où les élèves sont orientés vers lesdifférentes filières, puis vers les diverses sections etspécialités, dès la fin de l’enseignement primaire(entre 10 et 12 ans).

Dans ces pays, il y a actuellement un débat surl’opportunité de l’orientation précoce ; beaucouppenchent pour un alignement sur la moyenne euro-péenne concernant l’âge de l’orientation, qui est de13.8 ans.

● Consistance interne des cycles

Notre système éducatif propose aux élèves, audépart, un cursus scolaire commun d’une durée de9 ans avec des contenus d’enseignement et un sys-tème d’évaluation et de certification uniformes. Nedérogent à cette règle que les écoles des métiers,au nombre d’ailleurs limité ( 90 au total ), et quiconstituent en fait des écoles de la 2ème chance.

Le cycle secondaire, auquel accèdent tous ceuxqui terminent l’enseignement de base avec succès,se compose d’un tronc commun de deux ans, suivide deux années de préparation à la spécialisation

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sur le terrain, le soin de les gérer en fonction des besoinset à la lumière des évaluations effectuées. Cela n’est pas le cas en Tunisie où il y a une grille horaireunique à laquelle chacun doit se conformer, sans y intro-duire aucune modification.

Répartition de l’horaire global sur les principaux domainesd’apprentissageCe qui frappe lorsqu’on aborde ce point dans la compa-raison, c’est la part consacrée à l’enseignement deslangues dans le système éducatif tunisien : 58% de l’ho-raire global dont 30% pour la langue arabe et 28% pourla langue française. Dans les pays de l’Union européenne,la proportion est de 30% seulement.

Tableau comparatif des taux horairesimpartis aux principaux

domaines d’apprentissage dans l’enseignementprimaire

47Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )46

● Volumes et répartitions horaires

✦ au 1er cycle de l’enseignement de base, l’horai-re annuel se situe entre 735 et 980 heures enTunisie, alors que la moyenne dans les pays del’Union Européenne varie entre 760 et 830heures.

✦ Au deuxième cycle de l’enseignement de base,l’horaire annuel est de 840 heures en Tunisie,contre une moyenne européenne de l’ordre de910 heures, ce qui représente un écart impor-tant.

✦ Dans le cycle secondaire, après le tronc com-mun, l’horaire minimum en Tunisie varie selon lessections ; ainsi il ne dépasse pas les 650 heuresen section lettres, mais il atteint les 910 heuresen section technique. Dans les pays de l’Unioneuropéenne, la moyenne avoisine le volumehoraire maximum dans notre système éducatif.

● Grille horaire et gestion du temps

Dans la majorité des pays européens, les établis-sements scolaires et le corps enseignant bénéfi-cient d’une marge d’initiative importante dans l’éla-boration et la gestion de la grille horaire. L’autoritécentrale fixe les normes en termes de volume horai-re minimum et de nomenclature des disciplinesd’enseignement et laisse aux parties concernées,

Pays de l’UE

(moyenne)

20%

10%

20%

20%

15%

5%

10%

Tunisie

30%

28.5%

13.5%

7.5%

5%

5%

3.5%

Domaines

d’apprentissage

Langue nationale

Langue étrangère

Mathématiques

Sciences

Activités Artistiques

Education physique

Activités diverses

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49

LES GRANDES ORIENTATIONSDE LA NOUVELLE REFORME

SCOLAIRE

● les programmes scolaires

La comparaison dans ce domaine a porté sur lesdisciplines suivantes : langue anglaise, mathéma-tiques ; sciences naturelles ; sciences physiques ;histoire-géographie ; éducation civique ; éducationartistique ; économie et gestion.On en a dégagé les conclusions suivantes relative-ment aux programmes scolaires tunisiens :

➤ Certains apprentissages sont absents ou occu-pent très peu de place.

➤ Certains contenus sont obsolètes.➤ Les disciplines sont enseignées indépendam-

ment les unes des autres, la perspective inter-disciplinaire étant inexistante.

➤ Les aspects théoriques sont prédominants dans l’apprentissage.

➤ Le taux d’intégration à l’intérieur des disci-plines et entre elles est très faible.

➤ La présence des nouvelles technologies de l’in-formation et de la communication est extrême-ment timide.

➤ Les enseignants ne disposent pas de la possi-bilité de prendre des initiatives.

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51

II - LES GRANDES ORIENTATIONSDE LA NOUVELLE REFORME SCOLAIRE

Pour habiliter l’école tunisienne à répondre aux exi-gences nouvelles imposées par les mutations en cours auplan national et international, mais aussi pour corriger lesdysfonctionnements cumulés qui ont affecté son rende-ment, il convient de suivre un cheminement progressifdans le cadre d’une approche systémique qui embrassetoutes les composantes du système, et non pas seule-ment ses aspects strictement pédagogiques. Les princi-paux axes de la stratégie retenue sont les suivants :

➤ PLacer l’élève, qui est l’acteur principal du sys-tème éducatif, au centre de l’action éducative.

➤ Mettre les technologies de l’information et de la communication au service des activités d’en-seignement- apprentissage.

➤ Professionnaliser les enseignants.➤ Valoriser l’établissement scolaire et en amélio-

rer le statut. ➤ Mettre en œuvre le principe d’équité. ➤ Moderniser le système éducatif et améliorer sa

capacité à répondre à la demande de plus enplus exigeante de la société.

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53Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )52

dans le 2ème cycle de l’enseignement de base.➤ Restructuration du cycle secondaire : création de

nouvelles filières et amélioration des mécanismesd’orientation.

➤ Mise en place d’un système de vérification - valida-tion périodique des acquis des élèves.

II- 1.1- La rénovation des programmes et desméthodes d’enseignement

Les programmes scolaires seront réécrits conformé-ment aux exigences suivantes :

✦ L’appui sur un référentiel international en matière deconception des programmes.

✦ La définition de normes et de standards dans les diffé-rents domaines d’apprentissage, dans tous les cycles.

✦ La conception des programmes dans l’optique de l’ap-proche par compétences en lieu et place de la pers-pective sommative et cumulative qui caractérise lesprogrammes actuels. Il s’agit de faire acquérir à l’élèveles capacités lui permettant d’accéder par lui-même àune information sans cesse renouvelée, et de s’en ser-vir dans des situations nouvelles, différentes de cellesrencontrées au cours de l’apprentissage.

✦ La révision de la grille des disciplines et des matières,ainsi que de l’horaire qui leur est imparti, dans le sensdu renforcement des apprentissages de base (langues,mathématiques, sciences) et d’une plus grande inté-

I- 1. L’élève, acteur central du systèmeéducatif

Pour accomplir sa mission, l’école se doit de pla-cer l’élève au premier rang de ses préoccupations.Un ensemble de mesures doivent être prises pourréaliser cet objectif :

✦ des mesures d’ordre pédagogique, qui concer-nent l’activité d’apprentissage dans toutes sesdimensions.

✦ des mesures structurelles, qui ont trait à l’organi-sation des cycles, des filières, et du systèmed’orientation.

✦ Des mesures organisationnelles portant essen-tiellement sur l’organisation des rythmes sco-laires et la vie dans les écoles.

Concrètement, un plan d’action s’articulantautour des activités suivantes sera mis en œuvre àpartir de la rentrée 2002 :

➤ Rénovation des programmes scolaires et des méthodes d’enseignement dans l’optique del’approche par compétences.

➤ Conception d’une nouvelle génération de manuels et d’outils didactiques.

➤ Promotion des arts et des activités culturelles.➤ Révision de la grille horaire dans l’enseigne

ment de base.➤ Introduction d’apprentissages optionnels

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55Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )54

l’entrée des nouvelles technologies à l’école et aux muta-tions subséquentes qui ont affecté les méthodes d’ensei-gnement et les supports de communication - nous com-mande de rénover les supports didactiques, et en premierlieu le manuel scolaire, afin qu’ils répondent aux attentesdes élèves et qu’ils continuent à jouer efficacement leurrôle d’auxiliaires de l’apprentissage.

Il faudra, dans ce contexte, faire évoluer la productiondes supports didactiques aux plans de la conception, del’édition, de la publication et de l’évaluation. Celaimplique :

◆ L’adoption des normes techniques les plus récentes et les plus exigeantes en matière d’édi-tion de manuels scolaires et de supports didac-tiques, qu’ils soient destinés aux élèves ou auxenseignants, qu’ils servent à des usages indivi-duels ou collectifs.

◆ La formation, selon les normes les plusrécentes, d’expertsnationaux en matière deconception d’outilsdidactiques. Cesexperts seront chargésde superviser les opéra-tions de rénovation desmanuels scolaires pourtous les niveaux d’en-seignement, conformé-ment à l’approche parcompétences.

gration intra et interdisciplinaire. On veillera dansce cadre :

◆ à promouvoir l’enseignement des sciences et de la technologie et à intégrer les techno-logies de l’information et de la communica-tion dans le processus d’apprentissage dèsles premières étapes du cursus scolaire ;

◆ à développer l’enseignement des langues étrangères afin que l’élève tunisien maîtriseréellement, au terme de l’enseignement debase, les deux langues enseignées ;

◆ à enrichir le contenu culturel des program-mes afin de familiariser les élèves avec lesdiverses formes d’expression littéraire, artis-tique et symbolique ;

◆ à intégrer les prérequis à la formation pro-fessionnelle et à l’enseignement supérieurdans les programmes d’études .

✦ La mise à la disposition de l’enseignant d’uneplage horaire qu’il pourra gérer librement, selonles besoins des élèves, soit pour des activités desoutien et de remédiation, soit pour l’approfon-dissement de certaines questions étudiées.

II- 1.2- Vers une nouvelle génération de manuelsscolaires

L’évolution de l’environnement éducatif - suite à

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Les activités culturelles, en milieu scolaire, ont principa-lement pour objectif :

◆ de contribuer au développement des diverses formes d’intelligence chez les apprenants : intelli-gence mentale mais aussi sensible ; tant il est vraique le développement équilibré et harmonieux del’enfant dépend de la complémentarité entre sonépanouissement intellectuel et affectif ;

◆ de développer l’imagination et la sensibilité, et promouvoir l’aptitude à la créativité et à l’explora-tion des diverses voies de la création artistique ;

◆ d’enrichir la culture générale des élèves en appro-fondissant les apprentissages à caractère littérai-re, artistique et scientifique, tout en veillant à inté-grer les connaissances acquises dans les diffé-rentes disciplines.

◆ d’inculquer à l’élève, dans la pratique quotidienne, les règles du «vivre ensemble» en cultivant en luile sens de l’initiative et du travail en commun,ainsi que la confiance en ses possibilités.

57

◆ L’amélioration de la qualité dumanuel scolaireà tous lesniveaux : conte-nu, mise enpage, écriture,i l l us t r a t i ons ,impression.

◆ Le développmentde supportsd i d a c t i q u e snumérisés etmultimédias qui accompagneront le manuelscolaire, dans une perspective de diversifi-cation des sources du savoir et des sup-ports d’apprentissage.

II- 1.3 La promotion des arts et des activitésculturelles

Les activités culturelles et les arts jouent un rôlede premier plan dans l’apprentissage du «vivreensemble» et dans le développement d’un climatfavorable à l’apprentissage. Ces activités font doncpartie intégrante de l’action éducative dont ellesconstituent l’un des éléments essentiels que l’on nesaurait négliger, sous peine de porter atteinte à lamission même de l’école.

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )56

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d’une part, et les intervenants culturels et lesartistes d’autre part.

La concrétisation de ces principes se fera à travers :

✦ La densification du réseau des clubs culturels dans lesécoles primaires par la création de nouveaux clubset/ou la réactivation des clubs existants, de sorte quedans chaque école il y ait plus d’un club et que soitainsi offerte à tous les élèves la possibilité d’exercerune activité culturelle. Ces activités peuvent se dérou-ler également en dehors de l’école, grâce à l’institutionde formules de partenariat avec les espaces culturelsavoisinants ou avec les structures, organisations etassociations à vocation culturelle.

✦ La création, dans tous les collèges et lycées, d’uncomité d’action culturelle qui aura pour tâche de veillerà la programmation et à la coordination des activitésculturelles des divers clubs de l’établissement et d’enassurer le suivi et l’évaluation.

✦ Le renforcement des «classes culturelles» existantes etla poursuite de la mise en place de nouvelles classestout en œuvrant à les doter des ressources humaineset matérielles nécessaires, afin qu’elles contribuent àl’enrichissement de la formation dispensée aux élèvesdans les activités d’enseignement.

✦ La mise en place de clubs spécialisés dans les disci-plines culturelles et artistiques dans tous les collègeset lycées.

59Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )58

C’est dans cette optique qu’a été créé un lycéepilote consacré aux arts, que fréquentent les élèvesayant une vocation confirmée pour la musique, lethéâtre et les arts plastiques.

Dans le même sens, Il sera procédé prochaine-ment à la création d’une nouvelle filière, consacréeaux arts, menant au baccalauréat et vers laquelleseront orientés, au terme de la neuvième année del’enseignement de base, les élèves doués en lamatière.

Parallèlement, et dans le but de promouvoir l’ani-mation culturelle en milieu scolaire, d’en enrichir lecontenu et d’en diversifier les formes et les modali-tés, un plan d’action, fondé sur les principes sui-vants, a été établi :

◆ Elargir la sphère de l’exercice des activités culturelles en y faisant participer le plusgrand nombre d’élèves.

◆ Veiller à la qualité et à la variété des activités culturelles proposées aux élèves.

◆ Encourager les élèves à fréquenter les espa-ces culturels en organisant des visites dansles musées, les salles de cinéma, lesthéâtres, les galeries d’arts...

◆ Mettre au point des formes variées de parte-nariat entre les établissements scolaires

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Dans ce contexte, il a été procédé, depuis ledébut de l’année scolaire 2001-2002, à la création :

➤ d’un club de cinéma dans chaque école pré-paratoire et lycée. Le club programme unensemble de films à l’intention des élèves,qui sont projetés soit au sein de l’institutionscolaire, soit dans les salles spécialisées .La projection est suivie d’une discussion surles différents aspects du film . Cela est denature à enrichir la culture cinématogra-phique des élèves et, plus généralement, àconsolider leur culture générale, tout en leuroffrant une support motivant pour l’exercicede l’art de la discussion et de la culture dudébat.

➤ de clubs de théâtre, de peinture, d’arts plas-tiques, de littérature, d’internet et d’informa-tique dans chaque collège et lycée, animéspar des spécialistes ou des enseignantsayant une certaine maîtrise de ces sujetset/ou leur vouant un intérêt particulier, et ceindépendamment de leur discipline d’ensei-gnement.

➤ de clubs de musique et d’expression cor-porelle dans les collèges et lycées disposantd’un personnel d’encadrement compétent.

➤ d’un comité de suivi des activités culturelles dans chaque direction régionale de l’ensei-

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )60

gnement. Ce comité prépare le programme cultu-rel trimestriel au niveau de la région, puis veille àsa réalisation et à son évaluation. Il repère les ini-tiatives réussies et en assure la diffusion à traversle programme régional. Il est en outre appelé àprendre toutes les mesures susceptibles d’élargirle cercle des bénéficiaires de l’action culturelle etd’en consolider les assises au sein des institutionsscolaires.

II- 1.4- La révision de la grille des horairesdans l’enseignement de base

● Le point de la situation

La comparaison de l’horaire en vigueur dans le premiercycle de l’enseignement de base en Tunisie avec l’horai-re pratiqué dans les pays européens fait apparaître unedifférence nette tant au niveau du nombre d’heures declasse hebdomadaires qu’au niveau de la répartition deces heures sur les disciplines et/ou domaines d’appren-tissage.

L’horaire hebdomadaire moyen dans les pays del’Union Européenne est de 21h environ dans les pre-mières années de l’enseignement primaire, nonobstantquelques différences - parfois importantes - entre l’horai-re minimum (15 heures au Danemark) et l’horaire maxi-mum (27 heures en Italie). Dans les dernières années de l’enseignement primaire,l’horaire hebdomadaire moyen atteint les 22h et demi,

61

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63Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )62

avec également unseuil minimum (18hau Danemark) et unseuil maximum (27hen Italie).

Dans le systèmescolaire tunisien,l’horaire est de 22heures et demi parsemaine au coursdes deux premièresannées de l’ensei-

gnement de base, et de 30 heures durant les quatreannées qui suivent.

Ainsi, l’horaire hebdomadaire tunisien dans le1er cycle de l’enseignement de base dépas-se, dans tous les cas de figure, l’horairemoyen en vigueur dans les pays de l’UnionEuropéenne ; il avoisine le seuil maximumappliqué dans certains de ces pays.

Quant à la journée scolaire en Tunisie, elle estorganisée selon le régime de la double séance. Celasignifie que la moitié des élèves commencent leurjournée à 7h et demi du matin et que l’autre moitiéne la terminent qu’à 17 heures 30.

Il est donc devenu nécessaire d’introduire un cer-tain nombre de correctifs au niveau du volume et dela répartition de l’horaire hebdomadaire, tout en

mettant en place une nouvelle organisation de la journéescolaire.

Les grandes lignes de la démarche retenue sont les sui-vantes:

● Institution du principe de la progressivité dansl’horaire hebdomadaire :

➤ 20 heures pour la 1ère et la 2ème années de l’enseignement de base (au lieu de 22 heures etdemi actuellement).

➤ 25 heures pour les troisième et quatrième années (au lieu de 30 heures).

➤ 30 heures pour les cinquième et sixième an-nées (l’équivalent de l’horaire actuel).

➤ 32 heures pour de la septième année (au lieu de 30 heures).

➤ 33 heures pour les huitième et neuvième an-nées (au lieu de 30 heures).

Tableau comparatif : Horaire actuel/Nouvel horaire

1ère année

2ème année

3ème année

4ème année

5ème année

6ème année

7ème année

8ème année

9ème année

- 2h 30

- 2h 30

- 5h

- 5h

0

0

+ 2h

+ 3h

+ 3h

22. 30

22. 30

30

30

30

30

30

30

30

20

20

25

25

30

30

32

33

33

Horairehebdomadaire Différence

Niveaud’études

Actuel Nouveau

630

630

840

840

840

840

840

840

840

530

560

700

700

840

840

896

924

924

Horaire annuel

Actuel Nouveau

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65Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )64

● Distinction, à l’école primaire, des apprentis-sages de base des autres apprentissages

Notre culture scolaire actuelle, qui privilégie l’ac-cumulation des connaissances dans une perspec-tive encyclopédiste, a conduit à une sorte de nivel-lement des disciplines et des différents domainesdu savoir qui ont fini par perdre, petit à petit, leurscaractéristiques distinctives.

L’on se comporte en effet vis-à-vis des différentschamps disciplinaires et des activités pédago-giques qui leur correspondent comme si leurs fonc-tions et leurs objectifs étaient identiques , etcomme si les démarches d’apprentissage qui ysont mises en oeuvre et les critères d’évaluation quien mesurent l’acquisition l’étaient également. Laconséquence en est que les différences entre cesdomaines, devenues purement formelles, ne tien-nent plus qu’à un ordre hiérarchique imposé par unsystème de coefficients, au demeurant assez arbi-traire.

Cette approche a semé la confusion, aussi biendans l’esprit des élèves que dans celui des ensei-gnants. Ainsi voit-on ces derniers adopter quasi-ment la même méthode d’enseignement et d’éva-luation en mathématiques par exemple et en éduca-tion civique, si bien qu’il est devenu difficile de dis-tinguer les objectifs pédagogiques spécifiques detelle discipline à forte charge cognitive de ceux detelle autre discipline à vocation morale ou artistique.

Quant aux élèves, ils ne font aucune différence entreles matières d’éducation civique et artistique et les autresdisciplines. Il ont tendance à mémoriser les premières,mécaniquement, sans que rien n’indique , ni dans leurcomportement ni dans leurs réactions affectives - saufexception rare - qu’il en ont intériorisé les valeurs et lessavoir être visés. Cela peut expliquer leur désaffectionou, au mieux, leur indifférence à l’égard de ces matières.

Ce type de culture scolaire n’est plus adapté aux exi-gences d’une éducation moderne. En effet, tout ensachant le rôle capital que jouent les disciplines, dans (etpar) leur diversité, dans la formation de l’élève, saconnaissance du monde et l’épanouissement de sonêtre, il y a lieu d’établir une distinction nette entre,d’une part, les domaines et les matières qui sont desmoyens d’acquisition du savoir, comme les langues etles mathématiques ; et d’autre part les matières àcaractère strictement éducatif et artistique. Dans lamême perspective, il est important de déterminer ce quiest essentiel au sein de chaque domaine du savoir, afinde lui accorder la priorité dans l’apprentissage.

Sur cette base, deux domaines d’apprentissage doi-vent être clairement distingués :

❏ Les domaines d’apprentissage prioritaires quiconstituent les clefs et les outils de la connaissance,ainsi qu’un socle solide pour les apprentissages ulté-rieurs et pour toute formation durable. L’enseignementdes disciplines relevant de ces domaines (langues,mathématiques et sciences) est régi par une progres-

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◆ De la spécificité de l’activité de club

Le club a ceci de particulier qu’il constitue un espace libé-ré des contraintes de la classe traditionnelle, et un cadreadéquat pour la socialisation des élèves et pour le dévelop-pement, en eux, de l’esprit d’initiative et du sens de la res-ponsabilité.Le club se distingue de la classe par de nombreux aspects:

✦ Au plan de l’organisation, puisqu’il peut prendre diverses formes : ateliers ; travaux de groupe(groupes restreints ou spécialisés) ; activités de pleinair ; activités à l’extérieur de l’école (visite de musée,activité dans une maison de culture, dans une mai-rie...),etc.

✦ Au plan des programmes qui, dans le club, se caractérisent par leur souplesse, en ce sens qu’ilsconstituent, non pas un référentiel de formationcontraignant, mais plutôt un cadre général suggérantdes démarches diversifiées. Tant au niveau desobjectifs que des méthodes d’apprentissage qu’ilspréconisent, ces programmes accordent la prioritéabsolue au développement d’attitudes positives, àl’intégration des valeurs et au renforcement des habi-letés et des savoir- faire pratiques chez les élèves.

✦ Au plan de l’évaluation, puisque ce type d’appren-tissage requiert la mise en œuvre d’un système d’éva-luation différent au niveau de ses objectifs , des outilsde diagnostic utilisés, et de l’expression des résultats.

67

sion rigoureuse ; les notions et les concepts ysont construits selon un processus d’intégrationcontinue qui prend appui sur les apprentissagesantérieurs tout en préparant aux apprentissagesultérieurs.

Etant donné le caractère stratégique de cesapprentissages, des séances spécifiques leurseront consacrées, dans la matinée ou dansl’après midi, auxquelles sera réservée la part laplus importante de l’horaire quotidien, hebdoma-daire et annuel.

❏ Les domaines d’apprentissage à caractèreéducatif et artistique (l’éducation à la citoyen-neté, l’éducation artistique, l’éducation phy-sique) qui ont pour vocation d’aider à développerla personnalité de l’élève, à cultiver ses dons, età l’initier à la vie en communauté. Pour éviterl’éparpillement qui caractérise ces apprentis-sages à l’heure actuelle, ils seront désormaisregroupés dans le cadre d’activités de clubs,tout en gardant leur caractère obligatoire ; et ilsseront abordés dans une perspective intégrative,qui garantit leur unité et leur cohérence au niveauà la fois des objectifs visés et des méthodesd’animation.

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )66

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➤ Réaménagement de la semaine scolaire, auniveau des deux premières années de l’ensei-gnement de base, en consacrant cinq journéesaux activités d’apprentissage conventionnelleset une journée aux activités au sein des clubs.

➤ Adoption d’une démarche souple dans l’organi-sation de la journée scolaire au premier cycle del’enseignement de base, et ce en laissant àl’équipe pédagogique de l’école le soin de déci-der, après consultation des parents, de l’heuredu démarrage des cours ( 7h30 ou 8h00) ainsique de l’opportunité et des modalités d’applica-tion du régime de la séance unique.

◆ Répartition de l’horaire sur les différents domaines d’apprentissage

La comparaison, sur ce point précis, de notre sys-tème éducatif avec de nombreux systèmes aux per-formances attestées, fait ressortir des différencestrès significatives, non seulement au niveau de l’ho-raire global d’apprentissage, mais aussi dans larépartition de cet horaire sur les différentes disci-plines.

Ce constat, qui rejoint les conclusions des éva-luations internes et externes relativement auxmodestes performances de nos élèves dans les dis-ciplines de base, nous impose de réviser notre grilledes matières et l’horaire imparti à chacune d’elles.

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )68

Cette révision sera effectuée dans trois directions com-plémentaires :

◆ Renforcement de l’orientation stratégique enmatière d’enseignement des langues .Cela se traduira par :

◆ La consolidation de l’apprentissage de la languearabe et l’amélioration de sa qualité par le biaisd’un ensemble de mesures structurelles et pédago-giques :

➤ en premier lieu, la création de l’année préparatoiredans laquelle les activités sont essentiellement orales,ce qui contribuera sans aucun doute au développe-ment précoce des capacités de communication etd’expression des enfants

➤ en second lieu, l’adoption de l’approche par compé-tences qui est par essence intégrative ; ainsi toutes lesdisciplines seront mises à contribution pour dévelop-per les compétences de communication orales etécrites des élèves.

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71Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )70

dans le premier cycle de l’enseignement de base, etd’autre part, un horaire réduit - qui continue d’ailleurs àdiminuer au fur et à mesure que l’on progresse dans lecursus - dans le second cycle et dans l’enseignementsecondaire. Toutes les évaluations portant sur ce sujetconvergent dans leurs conclusions quant à la nécessitéde redistribuer, d’une manière plus équilibrée, l’horaireimparti à l’apprentissage du français, afin de lui garantir lacontinuité et l’efficacité requises.

Ainsi, il sera procédé progressivement à la réduction del’horaire du français dans le premier cycle de l’enseigne-ment de base et à son augmentation dans le secondcycle et dans le secondaire, avec, en parallèle, la créationde clubs spécialisés pour en améliorer la pratique orale.

D’une manière générale, néanmoins, il est attesté que lamaîtrise d’une langue donnée est liée, non pas tant aunombre d’heures que l’on consacre à son enseignement,qu’à la qualité des supports et des moyens didactiquesutilisés , à l’efficacité des méthodes pédagogiques misesen œuvre, et - principalement - au degré de qualificationdes enseignants.

◆ Le renforcement de la présence de la langueanglaise dans le système scolaire tunisien

L’apprentissage de l’anglais débutera plus tôt et l’horai-re qui lui est imparti sera accru. Il a été décidé, dans cesens, de consacrer - dans le cadre des activités de clubs- trois heures obligatoires par semaine à cette langue en5ème et en 6ème années de l’enseignement de base ; et

➤ en troisième lieu, l’introduction de l’arabecomme matière obligatoire au baccalauréatdans toute les filières.

En complément à ces mesures, des initiativesseront prises pour rénover les méthodes pédago-giques et les supports didactiques dans l’enseigne-ment de la langue arabe, de même d’ailleurs quedans celui des langues étrangères.

Ces mesures vont de pair avec la nouvelle répar-tition de l’horaire d’enseignement consacré à cettediscipline dans l’ensemble des cycles et desniveaux. Il y a lieu de rappeler, dans ce contexte,que l’élève tunisien apprend l’arabe en sa qualité delangue maternelle, dans ses dimensions linguis-tique, littéraire et culturelle ; mais il le pratique ausside façon continue, en tant que langue véhiculaire,aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, dans tous lesdomaines de la connaissance, puisque c’est danscette langue qu’il étudie toutes les autres disci-plines (mathématiques ; sciences ; histoire - géo-graphie ; éducation civique ; éducation artistique)tout au long de l’enseignement de base.

✦ La redistribution de l’horaire consacré à l’en-seignement de la langue française dans lesdeux cycles de l’enseignement de base etdans le cycle secondaire.

La répartition actuelle est marquée par un désé-quilibre important entre d’une part, un horaire élevé

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73Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )72

➤ L’introduction des sciences physiques en tant que nouvelle discipline dans le deuxième cyclede l’enseignement de base. Une heure et demipar semaine seront réservés à cette discipline. Decette manière, l’horaire hebdomadaire globalréservé aux sciences naturelles et aux sciencesphysiques sera de trois heures, ce qui est confor-me à l’horaire en vigueur, au plan international.

◆ Recentrage méthodologique dans les disciplinesconcernées par l’éducation à la citoyenneté :

◆ dans le premier cycle, ces apprentissages seront inté-grés dans les activités des clubs et perdront ainsi lecaractère scolaire et théorique qui les a totalementdéviés de leur objectif ;

◆ au niveau des écoles préparatoires, on remplacera lescours actuels - à dominante théorique - par des activi-tés pratiques axées sur l’observation et l’étude de casréels, et ce à travers des visites d’institutions (munici-palité, gouvernorat, chambre des députés...) ; la simu-lation en classe de situations concrètes ; la participa-tion à la vie associative , etc .

de porter l’horaire hebdomadaire actuel en 7ème,8ème et 9ème années , de 2 à 3 heures.

Grâce à cette mesure, le volume horaire imparti àl’apprentissage de l’anglais dans l’enseignement debase passera de 168 heures actuellement à 420heures à l’avenir, ce qui fera progresser le tauxhoraire de cette discipline de 2.3% à 6% par rap-port au volume horaire global dans l’enseignementde base.

◆ Développement de l’enseignement des scien-ces en référence aux normes internationales.Il sera procédé dans ce sens à :

➤ L’augmentation de l’horaire consacré à l’enseignement des mathématiques à rai-son d’une heure supplémentaire par semai-ne dans toutes les classes de l’enseigne-ment de base . L’horaire hebdomadaire decette discipline passera ainsi de 4 heuresactuellement à cinq heures et , en consé-quence, son taux horaire progressera sensi-blement puisqu’il passera de 14.1% à17.3% de l’horaire global.

➤ L’ajout d’une demi-heure hebdomadaire à l’horaire réservé à l’éveil scientifique dansle 2ème et le 3ème degrés de l’enseigne-ment de base, ce qui portera l’horaire decette discipline à 2 heures au lieu de 1h 30.

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✦ Introduire, à partir de la 8ème année, des apprentis-sages optionnels à caractère scientifique, technologique -professionnel, littéraire, artistique... qui donneront unecoloration spécifique à la formation de l’élève et l’aide-ront à effectuer ultérieurement, pour la suite de sesétudes, un choix qui corresponde réellement à ses pré-dispositions et à ses souhaits.

✦ Intégrer ces apprentissages optionnels dans le pro-gramme d’études et la grille horaire en 8ème et 9èmeannées à raison de 2 à 3 heures par semaine ; l’élèvedevant choisir obligatoirement l’un des domaines deconcentration suivants :

➤ Sciences et technologie➤ Techniques et métiers➤ Sciences de la nature➤ Arts et humanités➤ Langues et civilisations

Ces apprentissages optionnels ont pour objectif de per-mettre à l’élève d’approfondir sa formation dans unchamp bien précis, choisi par lui, comme ils visent à lepréparer à l’orientation dans le cycle secondaire.Cependant le choix effectué à ce stade ne revêt pas uncaractère contraignant, ni définitif; l’élève ayant la possi-bilité de changer de domaine de concentration au coursde la 9ème année.

Les programmes spécifiques pour ces apprentissagesoptionnels seront conçus dans le cadre d’une approcheintégrative et interdisciplinaire permettant de développer

75

II- 1.5- L’introduction d’apprentissages optionnelsdans le second cycle de l’enseignement de base

Le deuxième cycle de l’enseignement de baseconstitue le prolongement naturel du premier cycle,en ce sens qu’il permet de parachever les appren-tissages dispensés au cours des six premièresannées du cursus. Il s’agit aussi d’une étape cru-ciale de la scolarité car sa finalité première est dedoter les élèves d’une base solide qui puisse servirde socle pour une formation générale de qualité,tout en les préparant, dans le même temps, à unchoix réfléchi entre les différentes filières de forma-tion ultérieures.

Aussi, et compte tenu de l’accroissement continudu nombre des élèves qui accèdent à ce cycle,grâce à l’amélioration des taux de promotion - et cequi s’en ensuit quant à la diversification des profilsdes apprenants, aux disparités qui marquent leursmotivations, leurs vocations et leurs rythmes d’ap-prentissage - est-il devenu nécessaire de procéderà la réorganisation des apprentissages dans cecycle, dans les directions suivantes :

✦ offrir des apprentissages communs à tous lesélèves en 7ème, 8ème et 9ème années dans lesdisciplines scolaires «traditionnelles» comme leslangues, les sciences, les disciplines sociales etles arts, auxquelles 90% environ du volumehoraire global seront consacrés.

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )74

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II- 1.6- Restructuration du cycle secondaire :création de nouvelles filières et améliorationdes mécanismes d’orientation

Le cycle secondaire comprend actuellement cinqfilières ou sections où prédomine l’enseignement général:trois d’entre elles (les sections mathématiques - sciencesexpérimentales - technique) sont à caractère scientifique;les deux autres (les sections lettres - économie et gestion)ont pour dominante les sciences sociales et humaines.

Ces filières, qui se veulent spécialisées, ne sont pas enmesure, en leur état actuel, d’asseoir les pré requis indis-pensables pour la formation post - baccalauréat dispen-sée dans les institutions de l’enseignement supérieur.D’autre part, comme elles sont rattachées aux domainesprécis des sciences exactes, sociales et humaines, ellesn’offrent pas de perspectives aux élèves ayant d’autresprédispositions.

Par ailleurs, et compte tenu de l’orientation du gouver-nement visant à mettre en place des universités multidis-ciplinaires, il est devenu urgent de rationaliser et d’affer-mir la relation entre la formation que reçoivent les élèvesdans les diverses sections de l’enseignement secondaireet celle dispensée dans les filières qui vont les accueillirdans l’enseignement supérieur. Cela évitera la déperditiondes énergies et contribuera à améliorer aussi bien le ren-dement de l’enseignement secondaire que celui de l’en-seignement supérieur. Cela exige :

✦ que soit clairement établie la distinction entre deuxtypes de filières dans l’enseignement secondaire :

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des compétences transversales et d’asseoir deshabitudes de travail en équipe, et ce par le recoursà des démarches actives et diversifiées, en ruptureavec les approches linéaires et standardisées quidémotivent les élèves et ôtent toute efficacité à cesapprentissages.

Par ailleurs, l’on peut envisager, dans le cas parti-culier du domaine des «techniques et métiers», quele volet pratique de l’apprentissage soit réalisé dansle cadre du partenariat entre l’école préparatoire et lecentre de formation professionnelle le plus proche.

✦ Introduire davantage de souplesse dans la ges-tion d’une partie du temps scolaire en consa-crant une heure hebdomadaire en 8ème et en9ème années à des activités que les ensei-gnants, en accord avec les élèves et leursparents, programmeront, en fonction desbesoins, pour consolider les apprentissages debase dans le domaine des langues et/ou dessciences.

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✦ que l’on aménage les programmes des sections del’enseignement secondaire ayant pour principale voca-tion de préparer à l’enseignement supérieur, de tellesorte qu’ils assurent, non pas une spécialisation dansun domaine précis - forcément étroit - mais une pré-paration à la spécialisation dans une famille dedomaines du savoir.

Sur la base de ces exigences, et sachant que la diver-sification des filières est de nature à élargir l’éventail duchoix des élèves et à garantir une meilleure prise encompte de la diversité de leurs profils, de leurs aptitudeset de leurs prédispositions, l’organisation de la carte desfilières et des sections du secondaire sera réviséecomme suit :

◆ Restructuration des filières actuelles :✦ La filière «lettres» sera scindée en deux sections :

➤ la section «langues»➤ la section «sciences sociales et humaines»

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➤ les filières qui préparent principalement à l’enseignement supérieur, où la forma-tion générale occupera une place importan-te à travers des apprentissages communsdans les domaines des langues, dessciences et des humanités, lesquelsapprentissages constituent la base mêmede la formabilité requise par l’université ;

➤ les filières à double finalité, au sortir desquelles les élèves auront des aptitudes suf-fisantes pour une insertion réussie dans lavie active, sans pour autant que leur soitfermé l’accès à l’enseignement supérieur.

✦ que soient intégrés dans les programmes detoutes les sections de l’enseignement secondai-re les prérequis pour les études dans les diffé-rentes filières de l’enseignement supérieur.

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● d’instituer un baccalauréat technologique spécialisédans le secteur industriel , et ce dans le cadre du par-tenariat entre les établissements scolaires et les insti-tutions de formation professionnelle, les premiersassurant les formations à caractère théorique et géné-ral, les secondes, la formation technologique, dansdirectement et/ou au sein des entreprises (formationen alternance).

◆ Amélioration des mécanismes de l’orientationscolaire conformément aux principes suivants :

✦ préparer les élèves à l’orientation en leur offrant la pos-sibilité, dès la 8ème et la 9ème années, de bénéficierd’apprentissages optionnels ayant trait aux domainesdu savoir sur lesquels sont fondées les filières de l’en-seignement secondaire. Cela leur permettra deconnaître les différents parcours d’enseignementofferts et de construire leur propre projet scolaire. Ainsipourront-ils opérer leur choix au moment voulu en plei-ne connaissance de cause.

✦ retenir le principe de l’orientation graduelle, de sorteque :

➤ la 1ère année de l’enseignement secondaire soit consacrée aux apprentissages communs, tout encontinuant le panachage des formations par lesapprentissages optionnels ;

➤ les 2ème et 3ème années soient consacrées à la formation dans une «famille» de domaines d’ap-

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✦ Les sections «sciences expérimentales, mathé-matiques et techniques» seront réunies en uneseule section : la section «sciences fondamen-tales et expérimentales».

✦ La grille des matières de la section « économie etgestion» sera restructurée ; ses programmesseront réécrits.

✦ Une filière « sportive « sera créée. Elle sera sanc-tionnée par « le baccalauréat sport « et sera ouver-te aux élèves faisant partie de l’élite sportive.

◆ Création de nouvelles filières dans deuxdirections :

➤ une filière qui mène au baccalauréat dans ledomaine des arts (musique, arts plastiques,théâtre);

➤ un ensemble de sections menant au baccalau-réat dans les domaines de la technologie.

Les secteur de l’Education et de la FormationProfessionnelle étant complémentaires dans cedomaine, il est envisagé:

● d’instituer, au sein du système scolaire, un bac-calauréat technologique spécialisé dans le sec-teur des services ;

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année de l’enseignement secondaire; les élèves ont tou-tefois la possibilité - le cas échéant - de changer de filière .

II- 1.7- Mise en place d’un système de vérification -validation périodique des acquis des élèves.

Au cours des dernières années, la plupart des pays ontopté pour l’allègement du dispositif classique des exa-mens unifiés, à caractère national, particulièrement aucours de la période de scolarité obligatoire, lui substituantun système plus souple de contrôle continu.

En contrepartie, ces pays ont développé des systèmesd’évaluation périodique permettant d’assurer le suivi desacquis des élèves et du rendement de leurs systèmeséducatifs .

La Tunisie s’est engagée dans ce courant international ensupprimant l’examen régional de passage à la 7èmeannée de l’enseignement de base, et en adoptant le sys-tème du contrôle continu pour le passage de l’enseigne-ment de base au cycle secondaire.

Pour compléter ce dispositif, il est nécessaire d’instituerun système national d’évaluation dont la fonction n’estpas certificative (= délivrer des diplômes), mais qui jouele rôle d’un observatoire national chargé de mesurer ledegré de réalisation des objectifs fixés, sur le plan de laqualité des apprentissages et du niveau des acquis desélèves.

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prentissage : langues - sciences humaines etsociales - économie et gestion - sciences fon-damentales et expérimentales - technologie ;

➤ la 4ème année soit consacrée à une forma-tion approfondie, dans une proportion del’ordre de 20 à 30 %, dans l’une des branchesde la filière que l’élève aura suivie au coursdes deux années précédentes ( par exempleles mathématiques ou les sciences tech-niques, dans la section «sciences fondamen-tales et appliquées»).

✦ faire preuve de souplesse en matière d’orienta-tion en offrant la possibilité, à ceux qui souhai-tent modifier leur parcours scolaire en cours deroute, de changer de filière.

✦ assurer une formation générale solide à tous lesélèves, dans toutes les sections et filières , enréservant aux apprentissages communs uneplace importante de manière que soit garantie àchacun la double possibilité de changer de filiè-re d’une part, et de se préparer, d’autre part,d’une manière adéquate, à poursuivre sesétudes dans les universités pluridisciplinaires.

L’orientation vers la filière des beaux arts et la filiè-re sportive se fera au terme de la 9ème année del’enseignement de base. Les études dans ces deuxfilières se poursuivront d’une manière continue,sans nouvelle orientation, jusqu’à la fin de la 4ème

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✦ développer l’autonomie des apprenants notamment enmatière de recherche de l’information, de son traite-ment et de son exploitation ;

✦ accoutumer les apprenants au travail coopératif et enréseau, soit au sein d’un même groupe, soit entre desgroupes différents ;

✦ promouvoir le rôle de l’enseignant, de manière qu’ilsubstitue à sa position de source unique du savoir,celle d’un guide facilitant l’accès à des degrés élevésde la connaissance en recourant à des sources mul-tiples ;

✦ diversifier les modes de formation en développant laformation à distance au profit des enseignants pourconsacrer le principe de la formation tout au long de lavie.

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Ce type d’évaluation s’effectuera au moyen detests unifiés portant sur les apprentissages de base(langues, mathématiques, sciences), et que l’on ferapasser à un échantillon représentatif d’élèves. Cesévaluations seront réalisées périodiquement et enalternance entre les classes de 4ème, 6ème et8ème années de l’enseignement de base et de2ème année de l’enseignement secondaire.

II- 2 - Les technologies de l’informationet de la communication au service des activités d’enseignement-apprentissage.

Les technologies de l’information et de la com-munication constituent un choix stratégique dans leprojet de l’école de demain et l’un de ses principauxpiliers. La maîtrise de ces technologies est considé-rée, en effet, comme l’un des moyens les plus effi-caces pour la préparation des nouvelles généra-tions à affronter l’avenir et relever les redoutablesdéfis dont il est porteur.

L’introduction des technologies de l’information etde la communication au sein de l’école vise à :

✦ diversifier et enrichir les supports pédagogiques,à l’effet de faciliter l’accès au savoir et son acqui-sition par les élèves.

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disposition des enseignants pour les aider à tirer parti desressources offertes par les TIC dans les différentsdomaines de l’apprentissage.

Ce plan sera mis en oeuvre dans le cadre des projetsd’établissement qui définissent les objectifs pédago-giques spécifiques à atteindre, les actions à entreprendre,les résultats attendus et les modalités de leur évaluation.

II- 2.2- La mise à niveau des enseignants pour une meilleure maîtrise des technologies del’information et de la communication et leurutilisation dans l’enseignement

L’intégration des nouvelles technologies de l’informa-tion et de la communication dans l’apprentissage exige leréajustement des méthodes et des techniques d’ensei-gnement, tout autant que l’évolution des attitudes et des

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Pour réaliser ces objectifs, une stratégie s’articu-lant autour des axes prioritaires suivants a été miseen place :

➤ Intégration des TIC dans les apprentissages.➤ Formation des enseignants à l’utilisation des

TIC dans l’enseignement.➤ Equipement des établissements scolaires en

matériel informatique.➤ Extension du réseau éducatif et amélioration

de ses services.➤ Création de l’école virtuelle tunisienne et mise

en place d’un système évolué d’enseigne-ment et de formation à distance.

➤ Production de contenus numérisés et de logiciels éducatifs.

➤ Institution d’un système d’information intégré.

II- 2.1- Intégration les technologies del’information et de la communicationdans le processus d’apprentissage

Un plan a été conçu en vue d’intégrer les techno-logies de l’information et de la communication (TIC)dans les programmes scolaires, afin de doter lesélèves, dès leur jeune âge, de la capacité de se ser-vir des moyens considérables qu’elles offrent dansl’apprentissage, la recherche de l’information, lacommunication, et pour trouver les réponses et lessolutions aux problèmes qu’ils rencontrent. Dans lemême sens, des outils et des guides seront mis à la

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II- 2.3- L’équipement des établissements scolairesen matériel informatique

L’intégration des nouvelles technologies de l’informa-tion et de la communication requiert un équipementconséquent des établissements scolaires . Il est prévudans ce cadre :

✦ d’équiper toutes les écoles préparatoires en matérielinformatique avant la fin de l’année 2002, et d’équiperune école primaire pilote dans chaque circonscriptiond’inspection au cours de la même année, en attendantde couvrir toutes les écoles primaires d’ici l’année2005.

✦ de développer les laboratoires d’informatique dans leslycées ; de doter les laboratoires des matières tech-niques et scientifiques d’équipements informatiques ;et d’utiliser progressivement l’informatique danstoutes les disciplines, étant précisé que, dans une pre-mière étape, chaque lycée disposera d’un seul labora-toire à cette fin.

✦ Mettre en place, à titre de projets pilotes, des écoles«intelligentes» où les nouvelles technologies seront uti-lisées intensivement et dans tous les domaines.

II- 2.4- Extension du réseau éducatif et améliorationde ses services

Le programme de connexion se l’ensemble des établis-sements scolaires au réseau Internet se poursuit norma-lement, selon le calendrier suivant :

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comportements pédagogiques des enseignantsdans la classe.

Ceci nécessite la formation des éducateurs et leuraccompagnement afin qu’ils acquièrent les capaci-tés requises pour les exploiter au mieux dans l’ap-prentissage. Cette formation se fait pour une parten présentiel, et pour l’autre part à distance, par lebiais de l’école virtuelle qui a réservé l’un de sesdépartements à la formation des enseignants auxTIC et à leurs différents usages éducatifs.

Dans le même ordre d’idées, il sera procédé, tantau niveau national que régional, au renforcementdes programmes de formation, en vue d’initier lesenseignants à l’utilisation de l’ordinateur et de l’in-ternet, à la production de contenus numérisés et àl’intégration des technologies de l’information et dela communication dans les activités d’enseigne-ment - apprentissage .

Afin qu’ils disposent d’un cadre et de moyensappropriés pour la communication et l’échanged’informations et d’expériences pédagogiques,des réseaux regroupant les enseignants et lescadres pédagogiques dans diverses disciplines(mathématiques - sciences physiques - sciencesnaturelles - français - anglais...) ont été mis enplace. Ces réseaux - dont les premières produc-tions sont prometteuses - seront étendus à l’en-semble des disciplines afin d’impliquer le plusgrand nombre d’enseignants.

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✦ amélioration de la connexion des lycées grâce àla mise en place de lignes numériques, au coursde l’année 2002.

✦ connexion de tous les collèges avant la fin del’année 2002.

✦ connexion de toutes les écoles primaires aucours de la période 2001 -2005.

Par ailleurs, un ensemble de mesures ont étéprises pour développer les services éducatifs etassurer le stockage des contenus numériques etleur diffusion . Elles consistent principalement :

● à offrir aux enseignants des comptes d’accès auréseau et aux services du courrier électronique,afin de les inciter à utiliser l’internet et à enexploiter les ressources dans leur enseigne-ment;

● à faciliter l’hébergement des sites Web des insti-tutions éducatives, des réseaux disciplinaires etdes espaces d’innovation et de créativité dansles domaines culturel et scientifique tout en leurapportant l’assistance technique nécessaire ;

● à favoriser l’accès aux ressources éducatives etaux documents numérisés à travers la biblio-thèque virtuelle éducative.

● à offrir des services administratifs et scolaires àdistance dans le but d’améliorer les services

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )90

destinés aux élèves et aux enseignants, conformé-ment à la stratégie nationale de mise en place del’administration communicante .

II- 2.5- Création de l’école virtuelle tunisienneet mise en place d’un système évoluéd’enseignement et de formation à distance

Dans le cadre de la mise en place d’un système intégréd’enseignement et de formation à distance qui couvriratous les cycles de l’enseignement, l’école virtuelle tuni-sienne ( E.V.T ) a démarré, dans une première phase d’ex-ploitation expérimentale, depuis janvier 2002. L’EVT seradéveloppée progressivement pour remplir les diversesfonctions qui lui ont été assignées auprès de élèves, deséducateurs, et également du grand public .

Ces fonctions se résument dans les cinq objectifs qua-litatifs suivants :

➤ Le développement de l’autonomie des élèves dans l’acquisition des connaissances ;

➤ L’acquisition par les apprenants d’une «culture» du travail collaboratif et en réseau ;

➤ La concrétisation du principe de l’apprentissa-ge tout au long de la vie ;

➤ La mise en pratique du principe de l’égalité des chances entre tous les apprenants compte nontenu de leur âge et de leur lieu de résidence ;

➤ La contribution à l’innovation pédagogique par l’introduction des nouvelles technologies del’information et de la communication dans l’ap-prentissage, l’enseignement et la formation.

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Pour atteindre ces objectifs, l’école virtuelle organisera ses activités autour des quatre axes suivants :

◆ Présenter des cours et des activités de soutien etd’accompagnement scolaire dans l’ensembledes disciplines, à tous les niveaux de l’enseigne-ment.

◆ Dispenser un enseignement de langue arabe etde civilisation tunisienne aux enfants desTunisiens résidant à l’étranger.

◆ Donner l’opportunité à tous ceux qui ont inter-rompu leur scolarité, à titre temporaire ou défini-tif, de reprendre leurs études, dans le but d’éle-ver leur niveau de formation et d’améliorer leursituation professionnelle et sociale.

◆ Instituer un espace de formation pour les ensei-gnants, afin de les doter des capacités qui leurpermettront de tirer le meilleur parti des res-sources offertes par les technologies de l’infor-mation et de la communication pour accroîtreleurs connaissances et développer leurs compé-tences professionnelles.

Dans l’exercice de ses activités, l’école virtuelles’attachera en particulier :

◆ à offrir un service d’encadrement et d’assistanceà distance aux apprenants et à assurer le suivides activités tant individuelles que collectives ;

Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )92

◆ à ouvrir aux apprenants des espaces pour la commu-nication, la coopération et la production, dans le but derenforcer leurs acquis et de développer leurs capacitésde production et d’innovation ;

◆ à mettre à la disposition des apprenants des res-sources éducatives sélectionnées selon leurs besoinset en fonction des contenus des programmes sco-laires. La bibliothèque virtuelle éducative (BVE) a pourfonction, dans ce contexte, d’identifier puis d’emma-gasiner les ressources de qualité dans une banque dedonnées que des éducateurs qualifiés de toutes lesspécialités seront chargés d’enrichir et d’actualiser enpermanence.

Il est à signaler que les mécanismes diversifiés derecherche dont a été dotée la BVE permettent aux utili-sateurs d’accéder directement et sans erreur à ces res-sources.

II- 2.6- Développement de la production de contenusnumérisés et de logiciels éducatifs.

Les logiciels d’enseignement constituent l’un desapports les plus importants des technologies de l’infor-mation et de la communication dans le domaine éducatif.Il est donc indispensable de faire accompagner les équi-pements informatiques fournis aux établissements sco-laires de supports multimédias adaptés aux besoins deséducateurs et des élèves, et en adéquation avec lesobjectifs qualitatifs de l’école.

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et il fournira aux décideurs des moyens fiables pour l’éva-luation et la planification.

Le Ministère de l’éducation a entamé, dans ce cadre, laréalisation des projets suivants :

✦ Le développement et l’expérimentation d’un logiciel degestion de la scolarité ( Eduserv) aux multiples fonc-tions, qui aidera les établissements scolaires en parti-culier :

➤ à l’accomplissement des opérations courantes rela-tives à l’inscription, à l’assiduité, à l’orientation sco-laire, aux examens et au suivi administratif et péda-gogique des élèves ;

➤ à l’optimisation de la gestion des ressources humai-nes, des moyens matériels, des locaux, et des équi-pements mis à leur disposition ;

➤ au suivi de la situation administrative et profes-sionnelle des enseignants ;

➤ à l’élaboration d’indicateurs quantitatifs et qualita-tifs pour évaluer le rendement de l’école.

✦ La mise en place d’une banque de données éducativequi rassemblera toutes les informations locales etrégionales relatives aux élèves, aux enseignants, aupersonnel d’encadrement administratif et pédago-gique, ainsi que les informations concernant les bâti-ments, les équipements, les résultats aux examens ettoutes autres données ayant trait à la vie scolaire.

95Programme pour la mise en oeuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 )94

C’est dans ce cadre que le Centre NationalPédagogique a programmé l’installation d’une unitéde production de supports didactiques multimédias- conformes aux programmes officiels - en coopé-ration avec des entreprises tunisiennes spécialiséeset des spécialistes du monde de l’éducation. Ilappartiendra à cette unité de superviser la produc-tion :

➤ de contenus didactiques multimédias ré-pondant aux besoins des élèves, ainsi quede supports éducatifs numérisés qui soientutiles aux éducateurs dans l’enseignementdes différentes disciplines ;

➤ de documents numérisés accompagnant les manuels scolaires.

➤ de logiciels éducatifs pour la formation des enseignants.

II- 2.7- Institution d’un système d’informationintégré

Afin d’améliorer les méthodes de gestion adminis-trative, le Ministère de l’éducation a entamé la miseen place d’un système d’information intégré, ayantpour point de départ l’établissement scolaire, tran-sitant ensuite par la direction régionale, puis remon-tant vers les instances centrales du Ministère. Cedispositif permettra un suivi rigoureux du systèmeéducatif aussi bien au plan qualitatif que quantitatif;

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✦ à mettre en place les infrastructures dans le domaineinformatique ;

✦ à procurer les applications et les services éducatifsnumériques et à assurer leur diffusion sur réseau.

L’INBMI sera appelé, pour ce faire :

➤ à concevoir et à mettre sur pied des projets d’ex-ploitation des technologies de l’information et de lacommunication dans l’enseignement et la formation;

➤ à assurer le suivi de leur mise en œuvre ;

➤ à veiller à leur évaluation et à leur diffusion à large échelle en collaboration avec l’unité de productionde mutimédias relevant du Centre national pédago-gique, le Centre national de formation des forma-teurs, le Centre national de l’innovation pédago-gique et de la recherche en éducation ainsi quetoutes les structures concernées du Ministère del’éducation.

Par ailleurs et pour améliorer les services de l’INBMI etles rapprocher des établissements éducatifs, de nou-veaux centres régionaux seront créés, de manière à cou-vrir toutes les directions régionales de l’enseignement.

II- 3 - La professionnalisation des enseignants

les profondes mutations que vit le secteur de l’éducationet les nouvelles exigences qui en découlent se répercu-

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✦ L’installation d’un réseau administratif virtuelprotégé qui assure le service du courrier électro-nique administratif, le transfert sécurisé des dos-siers électroniques, la copie et l’échange à dis-tance des données.

✦ La modernisation des logiciels administratifs,leur intégration et leur mise en relation avec lesbases de données régionales et centrales.

II- 2.8- Restructuration de l’institut nationalde bureautique et de micro informatique (INBMI )

Dans le cadre de la stratégie nationale de renfor-cement de la place des technologies de l’informa-tion et de la communication dans l’éducation, etcompte tenu de la nécessité de suivre de près l’évo-lution de ces technologies afin de les exploiter aumieux dans l’apprentissage, l’enseignement et laformation, il est devenu nécessaire de faire évoluerl’Institut national de bureautique et de micro infor-matique ( INBMI ) afin d’en faire un centre d’excel-lence en la matière. Les nouvelles fonctions del’INBMI consisteraient :

✦ à mener des études et à identifier les méthodeset moyens susceptibles d’améliorer les applica-tions éducatives des technologies de l’informa-tion et de la communication ;

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et dure deux années après le baccalauréat. Ces insti-tuts dispensent une formation spécifique orientéeexclusivement vers l’enseignement dans les écolesprimaires.

✦ La formation des professeurs du secondaire s’effec-tue dans diverses institutions universitaires, dans leursdisciplines respectives, et dure 4 années après le bac-calauréat. Les candidats admis au concours d’accèsau professorat de l’enseignement secondaire (CAPES),qui n’avaient auparavant bénéficié d’aucune formationà caractère professionnel, ont droit à une formationpédagogique accélérée ; mais celle-ci demeure insuf-fisante et doit être en conséquence renforcée.

● La formation continue

● les instituteurs ont accès à 2 types de formations

➤ une formation sanctionnée par un diplôme univer-sitaire ou préparant au métier d’inspecteur. Cetteformation, assurée dans le cadre de l’ouverturedes perspectives de promotion scientifique etprofessionnelle des enseignants, est prise encharge par l’Institut supérieur d’éducation et deformation continue (ISEFC), qui est au serviceexclusif de l’enseignement scolaire, ses étudiantsétant tous - obligatoirement - des agents duMinistère de l’éducation.

➤ Des formations régulières organisées par les stru-ctures du Ministère de l’éducation qui visent à

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tent d’une manière directe sur le rôle de l’ensei-gnant et sur les caractéristiques mêmes de la fonc-tion d’enseignement, lesquels sont appelés à chan-ger profondément.

Aujourd’hui, l’on s’oriente, dans les systèmeséducatifs évolués, vers une certaine forme de pro-fessionnalisme, et ce en assurant aux enseignants,outre l’indispensable formation de base, une for-mation professionnelle consistante visant à leurfaire acquérir un ensemble de compétences et desavoir-faire pédagogiques - dont certains sont spé-cifiques à chaque cycle d’enseignement - au niveauaussi bien de leur formation initiale, que de la for-mation continue en cours d’exercice.

Ce choix implique l’extension de la formation ini-tiale des enseignants, tant au niveau de sa duréeque de ses contenus scientifique et pédagogique.Dans les pays européens, par exemple, la périodede formation des instituteurs varie de 3 à 5 ansaprès le baccalauréat. Quant à celle des profes-seurs de l’enseignement secondaire, elle est de 3 à6 ans.

Dans ce domaine, la situation en Tunisie se pré-sente de la manière suivante :

● La formation initiale

✦ La formation des instituteurs s’effectue dansles instituts supérieurs de formation des maîtres

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Cette situation est appelée à évoluer au cours des pro-chaines années. Ainsi, il a été décidé de :

◆ placer les Instituts supérieurs de formation des maîtres (ISFM) sous la supervision pédagogiquedu Ministère de l’éducation dans le cadre d’unpartenariat avec le Ministère de l’enseignementsupérieur ;

◆ prolonger la période de formation de base des instituteurs d’une année, en recourant à la forma-tion en alternance ;

◆ élargir les prérogatives des instituts supérieurs de formation des maîtres, en les chargeant de la for-mation pédagogique et professionnelle des pro-fesseurs du secondaire nouvellement recrutés,avant leur entrée en fonction ;

◆ placer l’Institut supérieur d’éducation et de forma-tion continue (ISEFC) sous la supervision pédago-gique du Ministère de l’éducation dans le cadred’un partenariat avec le Ministère de l’enseigne-ment supérieur ;

◆ faire évoluer la formation initiale des enseignants de sorte qu’elle s’étende à une famille de disci-plines voisines au lieu d’être circonscrite dans unediscipline unique, et ce afin de se conformer auxexigences des approches modernes qui reposentsur l’intégration des savoirs dans la même disci-pline et/ou entre différentes disciplines.

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recycler les instituteurs afin d’actualiser etd’enrichir leurs connaissances et de renfor-cer leurs aptitudes professionnelles

● les professeurs du secondaire ont égale-ment droit à deux types de formation:

➤ Une formation diplômante, dispensée par l’institut supérieur d’éducation et de forma-tion continue, au bénéfice des enseignantsqui n’ont pas eu la maîtrise avant leur recru-tement et qui ne peuvent, vu leurs obliga-tions professionnelles, suivre des cours encontinu dans une institution universitaireordinaire . Il est à remarquer que le nombrede candidats à ce type de formation diminued’une année à l’autre, les nouveaux recrute-ments se limitant désormais aux seuls titu-laires de la maîtrise ( ou d’un diplôme supé-rieur équivalent).

➤ Des formations régulières organisées par le Ministère dans les centres régionaux de for-mation continue au cours de l’année scolai-re ; durant les vacances scolaires en milieud’année ; et/ou dans le cadre des écolesd’été pendant les grandes vacances. Cesformations vise à recycler les enseignantsau double plan scientifique et professionnelen accordant un intérêt particulier aux nou-veautés et aux innovations pédagogiques.

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le de l’autorité publique, d’une marge d’initiative dans lamise en œuvre de la politique nationale d’éducation.C’est seulement ainsi qu’il sera possible à chaque écolepublique de définir son projet propre, à la lumière de sescaractéristiques propres et des particularités de son envi-ronnement, dans le cadre d’un contrat de réussite entretoutes les parties directement concernées.

Le projet d’école vise à impliquer tous les acteurs del’action éducative sur le terrain, à renforcer les liens entreeux et avec l’école, et à faire converger leurs efforts versla réalisation d’objectifs spécifiques définis par eux, àpartir de leur contexte, à la lumière des objectifs éduca-tifs nationaux. Il s’agit d’un plan d’action permettant decréer la cohésion entre tous les intervenants et de mettreleurs efforts en synergie pour améliorer les performancesde l’école et le climat qui y règne.

Dans cet esprit, et considérant que toute institutionéducative est liée par un pacte moral avec les citoyensqui bénéficient de ses services, ainsi d’ailleurs qu’avec lacommunauté nationale dans son ensemble - en ce sensqu’elle est appelée à contribuer, à son niveau, à releverles défis auxquels le système éducatif est confronté - ilest demandé à chaque établissement scolaire :

✦ de mettre sur pied un projet éducatif global , intégrantles composantes pédagogique, éducative, culturelle,etc. de la vie de l’école, et impliquant, par consensus,toutes les parties intervenant dans le processus édu-catif, au sein de l’institution et en dehors d’elle. Ce pro-jet engage tous les acteurs et constitue une référence

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II- 4 - L’école, cellule de base du système éducatif

L’école n’est pas uniquement un lieu d’apprentis-sage et d’acquisition des savoirs, elle est aussi unespace où les élèves acquièrent des valeurs quifaçonnent leur personnalité et déterminent leurscomportements présents et futurs. La transmissionde ces valeurs s’effectue, non seulement par lebiais des enseignements formels visés par les pro-grammes d’études, mais aussi au travers de la ges-tion de la vie scolaire, du fonctionnement de l’insti-tution éducative et de la manière dont sont organi-sés les rapports entre ses différents acteurs.

● La mise en place du projet d’école

ll est clairement établi aujourd’hui que l’école nepeut accomplir sa mission d’une manière adéquatedans un système éducatif dont le centralismeexcessif entrave l’initiative et restreint les possibili-tés d’innovation.

Introduire plus de souplesse dans le fonctionne-ment du système éducatif est une exigence absoluequ’impose le choix de responsabiliser les acteursface à des défis qui ne peuvent être relevés quegrâce aux efforts conjugués de tous. Cela doit setraduire par la valorisation de l’établissement scolai-re, appelé à s’élever au statut d’une entité péda-gogique à part entière qui dispose, sous le contrô-

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psychologique afin de les aider à gérer au mieux cetteétape délicate de leur existence, le Ministère de l’éduca-tion a créé des bureaux d’écoute et de conseil dans uncertain nombre de collèges et de lycées.

Ces bureaux sont des structures souples quiaccueillent les élèves ayant besoin d’assistance et deconseil ; ils y font part de leurs difficultés et de leurs pré-occupations, dans des conditions adéquates de discré-tion et de sérénité, à des personnels spécialisés dont lamission est de les aider à améliorer leurs relations avecleur environnement scolaire et social.

L’expérience a montré que ces bureaux d’écoutecontribuent effectivement à la protection des adolescentsde certains risques liés à leur santé, des déviances com-portementales ainsi qu’à la prévention de l’échec scolai-re, outre le rôle non négligeable qu’ils jouent dans l’assai-nissement du climat général de l’école. Compte tenu deces résultats, il a été décidé de renforcer ces bureauxd’écoute et d’en généraliser l’implantation dans tous leslycées et les collèges, qui disposeront ainsi d’un outil effi-cace de prévention des difficultés de communication etdes situations de tension qui en résultent.

● L’amélioration de la vie scolaire dans les écolesprimaires

Le personnel de gestion des établissements du premiercycle de l’enseignement de base se réduit à l’heureactuelle à la seule personne du directeur de l’école quiest un instituteur chargé d’une série de fonctions ( péda-gogiques, administratives ,relationnelles) en contrepartie

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aussi bien pour l’école que pour l’autorité detutelle qui évalue, à sa lumière, les activités et lerendement de l’établissement ;

✦ d’associer toutes les parties concernées à laconception du projet de l’école, à sa mise enoeuvre et à l’évaluation de ses résultats ;

✦ De mobiliser et de responsabiliser les acteursafin qu’ils adhèrent au projet de l’école et contri-buent à son succès.

● L’amélioration de la vie scolaire dansles collèges et les lycées

Quand ils accèdent au deuxième cycle de l’ensei-gnement de base puis à l’enseignement secondai-re, les élèves ont déjà dépassé le stade de la secon-de enfance et entrent dans une phase sensible deleur développement. C’est la raison pour laquelle lecomportement de certains d’entre eux se trouveperturbé par les transformations physiques et psy-chologiques liées à la période de l’adolescence,tandis que d’autres éprouvent de grandes difficultésà établir des rapports interpersonnels sereins à l’in-térieur de l’école et même en dehors de l’espacescolaire .

Dans le souci d’améliorer le climat relationneldans les établissements scolaires, de renforcer l’en-cadrement des élèves et leur accompagnement

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II- 5 - Mise en œuvre des principesd’égalité des chances et d’équité éducative

● Le soutien aux écoles à priorité éducative

Outre les mesures prises depuis l’année scolaire2001/2002 , consistant à consentir des dotations budgé-taires supplémentaires à ces écoles pour la constructionde salles polyvalentes et l’achat d’équipements didac-tiques, et à accorder parallèlement l’intérêt qui se doit à laformation des personnels de ces écoles, le Ministère aprévu :

✦ de fournir une dotation horaire de 10 heures par semai-ne à chaque école à priorité éducative, qui serontconsacrées à des séances de soutien au profit desélèves en difficulté, ainsi qu’aux activités de remédia-tion et de suivi individualisé décidées au niveau duconseil pédagogique de l’établissement ;

✦ de généraliser progressivement l’année préparatoirede sorte qu’elle touche, d’ici l’année scolaire 2006-2007, tous les enfants de 5 ans, et ce dans le cadre dela complémentarité entre l’action du Ministère del’éducation et les services proposés par les collectivi-tés locales, les associations et le secteur privé.

L’intervention directe du Ministère dans ce domainesera axée principalement sur les écoles à priorité éduca-tive et sur les régions situées en dehors des périmètres

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d’une dispense totale ou partielle de l’enseigne-ment, en fonction du nombre de classes dansl’école .

Il s’est avéré depuis longtemps qu’un grandnombre de directeurs n’arrivent pas à assumerconvenablement leur rôle pédagogique et relation-nel du fait de leurs obligations d’enseignement ; cequi est dommageable à l’encadrement des ensei-gnants, à l’organisation de la vie scolaire, et auxrelations de l’école avec son environnement.

Pour remédier à ces insuffisances, il a été décidé de:

◆ renforcer le rôle pédagogique du directeur d’école en le dispensant totalement ou par-tiellement de l’enseignement. Cela imposela révision les critères de dispense envigueur,

◆ nommer un directeur adjoint dans toute école primaire de plus de 14 classes.

Par ailleurs, afin de garantir la continuité desétudes et de l’encadrement pédagogique desélèves - qui ne doivent subir aucune interruption -des instituteurs suppléants à plein temps serontmis à la disposition de chaque circonscription pourremplacer les maîtres absents , particulièrement encas d’absence de longue durée.

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II- 6 - La modernisation du système éducatif etl’amélioration de sa capacité à répondre à la demande de plus en plus exigeantede la société

L’amélioration des performances du système éducatifest liée à un certain nombre de facteurs et de variablesdont plusieurs sont proprement pédagogiques, alors queles autres participent de domaines divers allant de l’orga-nisation et de la gestion jusqu’au recueil et l’exploitationde l’information.

Le système éducatif est en effet une organisation com-plexe dont les composantes multiples ( humaine, péda-gogique, matérielle, réglementaire, etc.) interfèrent etinfluent les unes sur les autres pour produire ce que l’ona coutume d’appeler le rendement du système, c’est-à-dire ses résultats exprimés en termes d’efficacité ( inter-ne et externe) , d’équité et d’efficience.

Dynamiser ces différentes composantes et les mettreen synergie afin qu’elles participent individuellement etcollectivement au développement du système scolaire,tel est l’enjeu de la stratégie de modernisation que leMinistère se propose de mettre en œuvre dans le cadredu Xème Plan de développement ( 2002-2007) et dontvoici les principaux axes :

✦ Accélérer la décentralisation et la déconcentration, etlibérer les initiatives dans tous les domaines et à tousles niveaux du système éducatif.

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communaux, dans lesquelles il est difficile au sec-teur privé d’intervenir.

● L’intégration des enfants aux besoinsspécifiques

Pour concrétiser dans toutes ses dimensions ladevise de l’école de demain «une école pour tous,une chance pour chacun», un programme visantl’insertion progressive des enfants handicapés dansles écoles sera mis en œuvre. Ses composantesprincipales sont :

✦ Le développement de la capacité du systèmeéducatif à prendre en charge les enfants auxbesoins spécifiques, en adoptant une pédagogieplus adaptée à leur situation et en leur apportantun soutien spécifique ainsi que l’assistance tech-nique et sanitaire qui leur sont nécessaires.

✦ Le dépistage précoce des handicaps et l’infor-mation des parents et leur orientation .

✦ L’implication de toutes les parties concernéesdans l’action éducative pour une prise en chargeeffective et attentionnée de l’enfant porteur dehandicap. Une stratégie d’information et decommunication sera mise en œuvre, dans cecadre, afin de sensibiliser et de mobiliser des dif-férents intervenants et de faire évoluer leurs atti-tudes et leurs comportements à l’égard de l’en-fant handicapé.

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Echéancier pour la rénovationdes programmes scolaires et des

outils didactiques

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✦ Renforcer l’ouverture du système éducatif à lamodernité par l’intégration des nouvelles techno-logies de l’information et de la communicationdans l’apprentissage, la formation, la gestion ; etpar la promotion des fonctions de l’évaluation etde la recherche en éducation.

✦ Améliorer la gestion et le management du systè-me éducatif par :

➤ la mise à niveau de tous les personnels au moyen de programmes spéciaux de formationcontinue ;

➤ le renforcement des services régionaux et lo-caux et leur dotation en moyens matériels ethumains ;

➤ la généralisation de l’usage de l’informatique dans l’administration, au niveau central et auniveau des régions ;

➤ la restructuration des bases de données du Ministère et leur connexion les unes avec lesautres dans le cadre d’un nouveau systèmed’information intégré.

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III - Echéancier pour la rénovation des programmes scolaires et des outilsdidactiques

III- 1- Opérations immédiates :Septembre 2002

✦ Révision de l’ensemble des programmes des deuxpremiers degrés de l’enseignement de base (1ère -2ème - 3ème - 4ème années) dans la perspective del’approche par compétences.

✦ Elaboration de manuels scolaires pour les élèves des1ère - 2ème - 3ème - 4ème années de l’enseignementde base, conformes aux nouveaux programmes etadaptés à l’approche par compétences.

En plus du manuel, les élèves de 1ère et de 2ème annéede l’enseignement de base disposeront d’un cahierd’exercices pour la langue arabe, et les élèves de la 3eannée d’un cahier de même nature pour le français ; car,à ce stade de l’apprentissage, les élèves ne sont pasencore en mesure d’écrire et/ou de recopier les énoncésdes exercices.

Il a été constaté que l’absence de ce type de matérieldidactique entrave le déroulement normal de la leçon etaccule le maître à perdre un temps précieux à transcrire

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✦ Définition de normes et de standards pour tous lesniveaux de l’enseignement en prenant appui sur unréférentiel international en la matière.

✦ Définition des profils de sortie et des compétences ter-minales dont l’acquisition est indispensable pour :

➤ l’insertion dans la vie active➤ ou la poursuite des études➤ dans l’enseignement secondaire ➤ en formation professionnelle ➤ dans l’enseignement supérieur.

✦ Elaboration de la carte des filières de l’enseignementsecondaire en ménageant des passerelles entre elles..

✦ Conception des programmes scolaires des 5éme et6ème années de l’enseignement de base, et élabora-tion des manuels scolaires et des supports didac-tiques correspondants.

✦ Conception des programmes du 2ème cycle de l’ensei-gnement de base, conformément aux exigences de l’ap-proche par compétences, et élaboration des manuelsscolaires et des supports didactiques nécessaires.

✦ Conception des programmes de l’enseignementsecondaire et élaboration des manuels scolaires et dessupports didactiques correspondants.

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les exercices au tableau ou à recourir à l’impressionet à la photocopie.

✦ Elaboration de documents méthologiques,conformément aux nouveaux programmes, auprofit du maître.

✦ Réécriture du manuel de mathématiques de laseptième année de l’enseignement de base afinde ménager correctement la transition entre lesdeux cycles de l’enseignement de base et defaciliter ainsi le passage entre la sixième à laseptième année, dans l’apprentissage de cettediscipline.

III- 2- Opérations à court terme :septembre 2003

✦ Introduction de l’enseignement des sciences phy-siques dans le 2ème cycle de l’enseignement debase. Les dispositions d’accompagnement decette mesure (programmes, manuels, équipements)ont été prises et seront appliquées progressive-ment de la septième à la neuvième année.

✦ Institution d’un baccalauréat « art « dans les spé-cialités suivantes : musique, arts plastiques etthéâtre, à l’exemple du « baccalauréat sport «introduit en 2001-2002.

III- 3- Opérations à moyen terme :septembre 2002-2006

✦ Révision de l’horaire ( volume et répartition) desdomaines d’apprentissage et des disciplines.

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Rénovation des programmes et des manuels scolairesCalendrier des opérations

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ANNEXES

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Tableau 1 Données comparatives concernant la structure

des systèmes éducatifs

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Tableau 7Horaire consacré à l’enseignement

des mathématiques: groupe TIMSS99

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Tableau 8Horaire consacré à l’enseignement

des sciences: groupe TIMSS99