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18 RUE BARBES 92128 MONTROUGE CEDEX - 01 74 31 60 60 OCTOBRE 10 Mensuel Surface approx. (cm²) : 7216 Page 1/16 SEMAINES 0483455200506/GBM/MCF/2 Eléments de recherche : SSF ou Semaines Sociales de France ou SEMAINES SOCIALES : association/événement du 20 au 22/11/09 au Parc des Expositions de Villepinte toutes citations Le phénomène migratoire, inhérent à la mondialisation, suscite, souvent non sans raison, de nombreuses questions et inquiétudes. En partenariat avec les Semaines sociales de France, dont c'est le thème cette année, ce dossier donne la parole à des personnes issues de l'immigration, aide à comprendre leur parcours et leur situation, et pose la question plus largement : et si nous étions tous, spirituellement, des migrants, et si tous nous n'aspirions qu'à une seule chose : être accueillis tels que nous sommes ?

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Le phénomène migratoire, inhérent à la mondialisation, suscite, souvent non sansraison, de nombreuses questions et inquiétudes. En partenariat avec les Semainessociales de France, dont c'est le thème cette année, ce dossier donne la parole à despersonnes issues de l'immigration, aide à comprendre leur parcours et leur situation,et pose la question plus largement : et si nous étions tous, spirituellement, des migrants,et si tous nous n'aspirions qu'à une seule chose : être accueillis tels que nous sommes ?

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Calais, juillet 2006. Depuisla fermeture du camp de Sangatte,les réfugiés afghans, iraniensou africains qui tentent de gagnerl'Angleterre sont sans abri.

P A G E 1 2

ILS ONT FUILEUR PAYSpor Romain Mazenod

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FRANCE,TERRED'ACCUEIL ?

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témoignages iSenni, Lamartine Valcin.ïang Fenqun, Jean-ClaudeNdayizeye et Solange

LE PREMIERDÉFI, C'ESTL'INTÉGRATIONavec Jérôme Vignon

P A G E 2 2L'HUMAINECONDITIONpar Marcel Domergue

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ILS ONT FUI LEUR PAYSVictimes de la guerre, de menaces de mort ou de préjugés,quelque 35 000 personnes demandent chaque année l'asile en France.L'association La Cimade les accueille dans un centre de la région parisiennepour les aider à réaliser leur projet d'intégration. Reportage.

ROMAIN MAZENODJournaliste.

C ôté rue, une vaste demeure du XIXe

siècle où vécut, comme le rappelle uneplaque à l'entrée, l'historien NumaDenys Fustel de Coulanges. Côté jardin,

au fond de la propriété, un bâtiment oùvivent quelque 80 immigrés dans deschambres de 9 m2. Quarante autres person-nes, accueillies en journée par le centre dela Cimade de Massy (Essonne), vivent dansdes logements loués dans le parc HLM.Tous bénéficient ici d'un soutien précieux,social et juridique, pour concrétiser leursprojets d'intégration: trouver un emploiet un logement et se familiariser avec lasociété française. Ce dernier objectif passed'abord par la maîtrise de la langue. Descours d'alphabétisation sont proposés, à

cet effet, aux nombreux migrants non fran-cophones vivant au centre.

Entre colère et désarroiKomla Olympio, un Togolais de 48 ans,

a précisément choisi la France comme paysd'accueil en raison de la langue. Commebeaucoup de réfugiés, il a vécu des momentstragiques, qui éprouvent le courage et sus-citent la révolte. Petit-fils du père de l'in-dépendance togolaise, Sylvanus Olympio,assassiné en 1963 dans l'ambassade desÉtats-Unis, il dévoile son histoire, l'œil vifet la colère au ventre. « Mon grand-père aété tué par balles avec la complicité de Cnas-singbé Eyadema, le père de l'actuel président,mais aussi celle de la France. L'actuel prési-

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Déo Nomujimbo,51 ans, écrivain et

journaliste. Pouravoir dénoncé des

massacres, il estmenacé de mort

en Républiquedémocratique

du Congo.

?f, Gnassingbé Faure, a pris le pouvoir à lafaveur d'un coup d'État en 2005. Ils ont volé lavictoire au principal parti d'opposition, dontje suis membre. Ils ont battu des opposants,en ont enfermé certains, en ont tué d'autrespar centaines... je ne pouvais plus supportercela. » Aujourd'hui, il se sent en sécuritéen France, mais se dit victime d'un racismeparfois insidieux. «J'ai effectué des démar-ches pour devenir contrôleur de bus, mais ilsdemandent la nationalité française... »

Déo Namujimbo, 51 ans, a été témoindu massacre de milliers de personnes dansson pays, la République démocratique duCongo. Journaliste et écrivain, il a reçu denombreuses menaces de mort pour avoirdénoncé des exactions. À la fin des années1990, il est enlevé par un groupe rebelle duKivu dans l'est du pays. «J'étais le seul civilavec un cameraman, au milieu de 6 000 sol-dats qui pillaient, incendiaient les villages ettuaient les habitants. La seule solution pourrester en vie s'est vite imposée:faire semblantde devenir l'un des leurs et de partager leurcause. Un jour, je leur ai dit que je partais voirma famille et je ne suis pas revenu. » II a lesentiment de devoir fuir le pays d'urgencequand un jeune confrère qui travaillait àOkapi, la radio de FOND, est assassiné. Desamis l'ont prévenu que c'était sans doutelui qui était visé. Trois mois plus tard, il seretrouvait en France et demandait l'asilepolitique. Aujourd'hui encore, il demeurescandalisé par la situation de son pays : « //n'y a pas de routes. Mais il n'y en a pas besoinpuisque les dirigeants se déplacent en avion.

DÉ /KOfcTf OU*D£/slO*JCt DÉS £ XACTIO/vlS.

Les hôpitaux ? Lorsqu'ils ont la migraine, ilsviennent se faire soigner en Europe. Les éco-les ? Leurs enfants étudient tous en France ouen Suisse... »

Persécutions et préjugésLes persécutions ne prennent pas tou-

jours un tour aussi spectaculaire. Lilit Gas-paryan, vedette de la télévision arménienne,

LA CIMADE, 70 ANS D'ENGAGENENTLassociation a été fondée en 1939 au sein des mouvementsdéjeunasse protestants. De sa mission initiale auprèsdes « évacués » de l'Alsace-Lorraine fuyant l'avancée nazie,elle a conservé son nom (Comité inter-mouvements auprèsdes évacués), mais aussi un lien avec le monde protestantet surtout une fidélité aux valeurs de ses fondateurs, le pasteurMarc Boegner ainsi que Madeleine Barot. Son action s'adapteaux enjeux de l'époque: pendant la guerre, elle s'engageauprès des juifs menacés, puis œuvre à la réconciliationfranco-allemande avant de s'engager auprès des peuples du Suden lutte pour l'indépendance et la décolonisation.À partirde I a fin des an nées 1970, la Ci made s'engage de plus en pluscontre les projets de loi réduisant les droits des immigrés.

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3 QUESTIONS À CHRISTOPHE PIEDRADirecteur du centre international de la Cimade de Massy.

« Accompagner sans assister »Quelles sont les missionsde la Cimade aujourd'hui ?

D'abord, nous sommes présents, dansle cadre d'un collectif d'associations,dans les zones d'attente des aéroportspour les personnes qui sortentde l'avion et qui, juridiquement, n'ontpas encore posé le pied sur le territoirefrançais. La plupart de ces personnessont enfermées avant d'être expulséesvers le pays d'où elles viennentUne demande d'asile peut êtreformulée dans ces zones, maisc'est extrêmement compliquécar ces personnes ne sont pas libresde leurs mouvements et ellesne parlent souvent pas français Noussommes aussi présents dans la moitié- soit une quinzaine - de centresde rétention administrative.Ce sontdes lieux qui ne dépendent pasde l'administration pénitentiaire maissont gérés par la police, et ou l'étrangerse trouve maintenu, le tempsnécessaire à l'exécution de sa mesured'éloignementCe sont en réalité

des prisons pour étrangers quine disent pas leur nom Nous géronsenfin un centre d'accueil pourles demandeurs d'asile à Béziers.

Personnellement, vous avezen charge ce centre qui accueillequelque 120 personnes. Quels sontvos objectifs ?

Nous travaillons avec des personnesrégularisées mais qui n'ont pas encoretrouvé de logement. Les réfugiésne restent ici en moyenne qu'un anà un an et demi. Il leur faut, pourbeaucoup, apprendre la languefrançaise, recommencer une formationcar leurs diplômes ne sont pasreconnus, chercher un travail...Nous accueillons en priorité ceuxqui se trouvent dans les situationsles plus précaires Nous veillons aussià créer du lien social en organisantdes sorties culturelles à Pans, dansles musées ou les parcs, par exemple.Nous les accompagnons, nousne les assistons pas.

À quelles conditions les migrantspeuvent-ils obtenir le statutde réfugié politique ?

La Convention de Genève de 1951définit les réfugiés politiques commeles personnes réclamant « avec raison »une protection compte tenu de leurorigine, de leur appartenance religieuseou sociale, de leur orientationsexuelle. . La difficulté vient du faitqu'il faut prouver devant l'OFPRA(Office français de protectiondes réfugiés et apatrides), documentsa l'appui, que vous avez des raisonsde vous sentir menace. Certainespersonnes quittent leur pays pourdes raisons non politiques maiséconomiques. Auparavant, il étaitpossible d'être régularisé dansces cas-là au bout de dix ansde présence sur le territoire Cettepossibilité a malheureusementété balayée. Les immigrés éprouventaujourd'hui les pires difficultés pourobtenir des papiers.

PROPOS RECUEILLIS PUR R M

a dû quitter son cher pays natal en raisondes préjugés tenaces de ses compatriotes etamis Cette belle et élégante jeune femmede vingt-trois ans reconnaît nourrir une cer-taine nostalgie de Erevan, mais ses yeuxpétillent plus encore lorsqu'elle évoque. .Istanbul ! Or, aimer la Turquie et oser ledire s'apparente à une véritable hérésiedans son pays, en raison du génocide de1915. «J'ai commence à voyager en Turquie,à apprendre la langue, pour en savoir plussur cette nation tant décriée chez nous./e vou-lais savoir si les Turcs étaient aussi méchantsque nous l'assènent nos livres d'histoire Etj'ai découvert un peuple cordial et pacifique.Pendant une de mes émissions à la télévisionj'ai eu le malheur de dire que les Turcsne sont pas aussi méchants qu'on le dit. Cespropos ont suscite des réactions courroucées

de téléspectacteursj'ai été insultée et mêmebattue physiquement par mes amis .. Fmalementj'ai été licenciée de la chaîne »

Sur le départ pour la Turquie, ou elleva étudier le droit pendant six mois dansle cadre du programme européen Eras-mus, Lilit caresse le rêve de travailler unjour pour le gouvernement de son pays.Elle se dit prête à attendre que les mentalités évoluent. Déo n'exclut pas, lui nonplus, de retourner au pays, mais dans unenation profondément transformée et nontelle qu'elle est aujourd'hui. « Les Occiden-taux ont leur part de responsabilité dans cettesituation, les Africains aussi Avec l'aide deDieu, tout est possible, assure-t-il avec gravitéJe sais que je ne suis pas assez fort pour soule-ver les montagnes, mais Quelqu'un les soulèvepour moi. » •

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FRANCE, TERRE D'ACCUEIL ?Immigrés de première génération ou Français d'origine étrangère,travailleurs déclarés ou sans-papiers, ils témoignent de l'accueil qu'on leur a fait.

« II m'a fallu émigrerpour ne plusme sentir rejeté »HAKID SENNICo-fondateur et associé de Vision Enabler(Royaume-Uni).

L a France est pour moi semblable àune mère qui a nourri son enfant, l'aéduqué mais a refusé de le prendredans ses bras. Notre pays est enfermédans des stéréotypes qui placent

automatiquement les gens venus d'ailleursen bas de l'échelle. Mon père, un ouvriermarocain, était arrivé en Ardèche au débutdes années 1970. Je suis né en France, maisje ne m'y suis jamais senti accepté. L'imagenégative que porte le Maghrébin en Francem'a lourdement nui. C'est dur de grandirdans la méfiance.

Dès l'école, ce fut un véritable parcoursdu combattant pour que mes parents soientfiers de moi. J'ai passé mon bac puis entamédes études supérieures d'économie. Une foisà l'université, je pensais m'en être sorti, maisje me suis vite rendu compte, en cherchantdes stages, que dans le monde du travailaussi, cette image négative me poursuivaitII a fallu m'armer de patience pour ne pasréagir violemment aux phrases assassinescomme : « S'il n'est pas vierge votre casier,

faut le dire ! », ou encore la fameuse blague

C'EST UOfcSDÉ f KA/sICÉQUE 3'Al

DAMS

DÉSQUE SUIS

« pour rire », souvent d'amis très proches :« Je te prête mon appart, mais tu ne volesrien ! »

Mes parents étaient venus en Francepour l'égalité des chances, afin de donnerà leurs enfants ce qu'eux-mêmes n'avaientjamais eu. Je me sentais pris au piège : com-ment expliquer à mon père cet accablantmanque de réussite après avoir étudié tantd'années ?

La solution est venue de la Suède où jesuis parti faire une école de commerce, grâceà la filière Erasmus. Terrible paradoxe : c'esthors de France que j'ai découvert dans leregard des autres que je suis français ! Unefois mon diplôme international de mana-gement en poche, je suis revenu plein d'es-poir, mais on ne m'a proposé que des pos-tes bien en deçà de mon niveau d'études.Une fois de plus je me sentais trahi par unenation en complète contradiction avec sesfondements constitutionnels, synonymes deliberté, d'égalité et de fraternité mais ausside méritocratie et d'équité. Aujourd'hui, j'aitrente-cinq ans et je vis depuis sept ans àLondres, où j'ai fondé une société qui militepour l'intégration dans l'entreprise. EnFrance, des progrès ont été faits : on parled'avantage des minorités et de leur intégra-tion, mais je constate avec mon petit frèrecombien les images stéréotypées ont la viedure... • PROPOS RECUEILLIS PAR ÉVELVNE MONTIGNY

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« On entame une seconde vie »

J e suis arrivé d'Haïti en 2004 pour fuirle gouvernement du président Aris-tide. Comme de nombreux jeunes, jeredoutais la violence de certains deses partisans, les «chimères». Ce fut

dur de tout laisser: ma famille, mes amis,mais surtout mon premier-né et ma femme,enceinte du second. Quand j'ai pu gagnerla métropole, après sept mois de clandes-tinité en Guadeloupe, j'ai pris consciencede l'ampleur des difficultés. Je me sentaiscomplètement étranger à ce pays, je ne com-prenais rien à son système ! Quelques petitsboulots me permettaient de survivre, maisj'étais complètement dépendant de mononcle, chez qui j'avais trouvé refuge. C'estalors que ma carte de séjour a expiré. Manouvelle demande rejetée, je suis devenuun «sans-papier». Le simple fait de prendrele métro devenait dangereux ! Pour ne pasêtre expulsé en cas d'arrestation, j'ai déposéune demande de réouverture de dossier. Jevivais dans l'angoisse.

Un jour, en passant devant une église,j'ai entendu sonner les cloches et j'ai euenvie d'assister à la messe. Je me suis sentiaccueilli comme un ami par la commu-nauté de la paroisse St-Hippolyte (Paris 13e).

LAMARTINE VALCINHaïtien, 32 ans,auteur, sous le nomde Mariental, de Haïti,une balade à travers sonhistoire, Edilivre, 2009.

I) http://reseau-chretien-immigres.org/

Grâce aux amis que j'y ai rencontrés, j'aicommencé à comprendre comment viventles Français. Après des années de solitude,renouer avec une communauté fut commeune délivrance. Mais je ne savais toujourspas comment faire reconnaître ma situationpar l'État français. C'est grâce à Céline, duRéseau Chrétien-Immigrés (I), que j'ai pumonter un dossier correct, le faire accepterpar la préfecture de police, obtenk un titrede séjour et être régularisé comme salarié.

Je suis fier d'être haïtien, et en mêmetemps je suis content de faire partie de laFrance multi-raciale et multi-culturelle.Je m'y sens bien. C'est difficile d'entrer encontact avec les Français, mais si l'un d'en-tre eux franchit le pas et vous présente auxautres, c'est gagné ! J'ai eu cette chance !Reste que l'éloignement de ma famille mepèse terriblement. Lorsqu'il y a eu la terriblecatastrophe, j'ai cru devenir fou... Quand onémigré, on entame une seconde vie, en res-tant très attaché à la première. Je multiplieles démarches pour que ma femme et mesenfants puissent venir me retrouver. Maisquand cela sera-t-il possible ? Et tout sera-t-ilcomme avant ? •

PROPOS RECUEILLIS PAR EVELYNE MONTIGNY

I

«Je me bats pour être régularisée»

(»NG FENQIINChinoise, 36 ans, porte-parole d'un mouvementde sans-papiers.

J e suis originaire de Canton. Je vis enFrance depuis juin 2004. Je suis arrivéeavec un visa touristique pour un mois.Je suis restée parce que j'ai trouvé unemploi dans la restauration. À la suite

d'un contrôle, mon patron a été obligé deme renvoyer, mais il souhaite me titulari-ser, alors il me soutient. Nous avons déposéune demande à la Préfecture de police deParis en 2008 pour obtenir un visa longuedurée mais depuis, pas de réponse ! Il y adix mois, nous avons commencé une grèveavec tous les travailleurs sans-papiers de larestauration, mais toujours pas de réponse.Heureusement, nous sommes accompa-gnés par la Cimade et nous survivons grâceà l'argent que j'ai mis de côté lorsque jetravaillais, et surtout grâce à la solidaritédes petits patrons de boutiques chinoises

dans le XIe arrondissement de Paris. Parcequ'ils ont besoin de nous, ils nous atten-dent. Il y a beaucoup de travailleurs chinoissans papiers, mais jamais les Chinois ne seretrouvent à la rue ! Je me suis engagéecomme déléguée des grévistes sans-papiers.Au début, il y avait une grande solidaritéavec les piquets de grève, puis, peu à peu,de nombreux camarades ont trouvé du tra-vail. .. Moi, depuis dix mois, je n'ai pas tra-vaillé. Je veux rester en France. Je me batspour la régularisation, pour vivre commeles autres, avoir les mêmes droits. Et puis jevoudrais tant retourner voir mon fils à Can-ton, qui avait cinq ans lorsque je l'ai laissé.Il a aujourd'hui onze ans. Mais si je vais levoir maintenant, je ne pourrai pas reveniren France. •

PROPOS RECUEILLIS PUR EVELYNE MONTIGNY

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« Le décalage culturelest important »

J e viens du Burundi. J'ai été envoyépour quatre ans par l'évêque de mondiocèse pour étudier, tout en par-ticipant à la charge pastorale de laparoisse Notre-Dame de Boulogne.

J'ai un titre de séjour d'un an, renouvelable.Cest la première fois que je viens en

France. Peu de Français connaissent leBurundi. Pourtant j'ai été chaleureusementaccueilli par la communauté de Boulogne,et les paroissiens ont su rapidement « m'ap-pnvoiser». En parlant avec les gens, nospréjugés respectifs s'estompent progressi-vement Cependant, le décalage culturel estimportant, et il m'a fallu du temps pour com-prendre comment les gens se comportent,ce qu'ils pensent, ce que leurs gestes signi-fient. .. Le plus complique pour un migrantreste l'adaptation a la culture, qui est trèsdifférente d'un peuple à l'autre. Pourtant je

JEAN-CLAUDEN D A Y I Z E Y EPrêtre étudiant africaindu Burundi, actuellement a la paroisseNotre-Dame de Boulo-gne Billancourt (92)

viens d'une paroisse burundaise ou la cultureoccidentale a pénétre, parce qu'il y a pas mald'intellectuels parmi les paroissiens. C'est auquotidien, en vivant avec les Français, queje m'aperçois combien leur façon de conce-voir les relations familiales, l'autonomie, ouencore l'estime de soi diffère de la nôtre.Dans les rapports de personne a personne,l'attitude à adopter n'est pas évidente, si l'ons'en tient à nos critères de politesse. Cheznous, par exemple, on vouvoie tous ceux quisont plus âges que nous et on tutoie systéma-tiquement les plus jeunes.

En ce qui concerne la liturgie, la façon devivre les célébrations n'est pas vraiment lamême. Ici, il me semble que les gens aimentplutôt les messes « calmes » Mais ceci n'estqu'une façon différente de pratiquer, la pro-blématique de la foi reste la même...

Ces échanges entre pays sont fructueux.Chez nous, il y a un grand besoin de prêtresformes et ici en France, il n'y a pas assez deprêtres dans les paroisses. Et puis c'est unechance de pouvoir venir étudier en Francepuis de repartir ensuite dans son pays, fort decette expérience ' •

PROPOS RECUEILLIS PAR EVELYNE HONTIGNV

« Quand je retourne en Afrique,je change du tout au tout »

SOLANGE36 ans, originairede Côte d'Ivoire

J e suis arrivée en France à 26 ans pourpasser des vacances et je suis restée.Je voulais y travailler. J'ai commencepar faire du bénévolat en surveillantles sorties des écoles et en m'occupant

de personnes âgées. Lorsque j'ai été régulari-sée, je me suis inscrite dans une agence pourm'occuper d'enfants.

J'ai moi-même deux enfants, mais ilssont restes en Côte d'Ivoire L'aînée a dix-neuf ans, le deuxième onze ans. Ils memanquent, mais chaque année pendant lesvacances, je retourne les voir. Ma fille a étéélevée par sa grand-mère et mon fils parson papa. Grâce aux moyens de communi-cation actuels, on souffre moins de ne pasêtre ensemble. Le plus dur a été de les quit-ter parce que quand je suis partie, ils étaientpetits Mais j'ai la chance d'avoir une familleen qui j'ai confiance et qui s'occupe d'euxparfaitement Je leur envoie une partie demon salaire. Pour moi, c'est normal.

La solidarite familiale est essentiellepour les Africains D'autres membres de mafamille vivent en France Quand j'ai débar-qué, ils m'ont aidée pour appréhender lesystème administratif, qui est un peu com-plique. Comme on se retrouve tous, je ne mesens pas vraiment déracinée. J'ai obtenu untitre de séjour pour un an, que je renouvellechaque année. Lorsque je retourne en Afri-que, c'est une autre vie pour moi Je changedu tout au tout, tous les côtés africains dema personnalité ressortent instinctivement.Pour moi, c'est le retour aux sources '

Je sais qu'un jour je retournerai en Côted'Ivoire et que je continuerai ma vie là bas.Pour l'instant je gagne ma vie... La retraite,pour moi, ce sera en Afrique '

Je trouve que les Français sont plutôtaccueillants à partir du moment où l'onarrive à s'adapter, a ne pas trop peser sureux. •

PROPOS RECUEILLIS PAR EVELYNE MONTIGNY

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LE PREMIER DÉFI,C'EST L'INTÉGRATIONFin novembre, les Semaines sociales de France réfléchirontsur le thème « Migrants, un avenir à construire ensemble ».Jérôme Vignon, leur président, éclaire le contexte et les enjeux de cette session.

ENTRETIEN AVEC JÉRÔME V I G N O NPrésident des Semaines sociales de France.

Les dernières Semaines sociales consacréesà l'immigration remontent à 1997. Pourquoirevenir sur le sujet?

Jérôme Vignon : À l'époque, on commençait àprendre conscience de l'importance de la populationimmigrée de culture musulmane et de nationalité

SONlT SURTOUT

française vivant dans notre pays. Se faisait alors jourle pressentiment que leur intégration se passait trèsmal. Beaucoup de médias chrétiens avaient fait ungros travail d'analyse de ce fait de société. D'où l'or-ganisation, en 1997, des Semaines sociales intitulées«^immigration, défis et richesses». Treize ans après,notre société a énormément changé. Elle est à la foisplus ouverte aux diversités et plus fragmentée, par-

ticulièrement dans les villes qui accueillent l'essen-tiel des populations d'origine étrangère. Le thèmedes migrations appartient à l'actualité longue. Il estd'autant plus sensible que nous nous situons dansun moment économique et social critique. Notreconscience collective n'est pas au clair sur ces ques-tions qui nous divisent. On l'a bien vu dans ce granddébat sur l'identité nationale. Les catholiques eux-mêmes sont partagés entre des militants très enga-gés auprès des migrants et une fraction importantedes fidèles qui perçoit dans l'immigration le risqued'une dépossession ou d'un affaiblissement de lacommunauté nationale.

Notre métier, aux Semaines sociales, c'est de pro-poser un recul et des outils de discernement pourcomprendre, en dépassant des sentiments qui s'entiennent à l'émotionnel. Nous voulons donc noustourner vers les Français et les croyants ordinaires,si j'ose dire, afin qu'ils entendent des témoins, desexperts, qu'ils connaissent l'ancienne parole des Égli-ses en matière d'hospitalité, qu'ils écoutent de gran-des voix comme celles de Jacques Barrot et de MichelRocard. L'ancien Premier ministre conclura sur unevision Nord-Sud afin d'ouvrir des perspectives.

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Quel est l'état des lieux de l'Europe,continent d'immigration ?

En 1990, un des premiers travaux commandéspar Jacques Delors à la cellule de prospective de laCommission européenne consistait déjà à mesurerl'impact des migrations en Europe. Pour la pre-mière fois, on pressentait que celle-ci, sujette audéclin démographique, deviendrait une terre d'im-migration à l'instar des États-Unis. Aujourd'hui,il faut savoir qu'un pays comme l'Allemagne estdemandeur de migrants. Même la Pologne, dont ona beaucoup évoqué les plombiers au moment duprojet de traité constitutionnel européen, connaîtun flux d'immigration. Des Ukrainiens, des Asiati-ques viennent y travailler. Mais ce sont surtout lespays du Sud, l'Espagne et l'Italie, qui absorbent leflux le plus important de migrants de l'Union euro-péenne : 40 % à eux deux. Au cours de la décen-nie actuelle, le solde migratoire, c'est-à-dire ladifférence entre le nombre de personnes entréessur le territoire et le nombre de personnes qui ensont sorties, a plus que doublé malgré le ralen-

langue, de logement, de santé, et tout simplementd'accueil. Si on ne fait pas ces efforts, on aboutit àcréer des ghettos ou à de l'immigration illégale. Lespersonnes qui se sentent malvenues, stigmatisées,peuvent devenir la proie des intégrismes, qui à leurtour peuvent aboutir au communautarisme et auxrevendications religieuses identitaires. En face, toutceci engendre peur et anxiété, liées à l'arrivée del'islam en terre chrétienne. Des deux côtés, des agi-tateurs enflamment les esprits, manipulent. Il s'agitde désamorcer un cercle vicieux.

Avez-vous repéré des pratiques de bonneintégration en Europe ?

En Pologne, on met beaucoup l'accent sur l'in-troduction des nouveaux arrivants au sein de lacommunauté. On leur fait, par exemple, systémati-quement visiter les structures administratives com-munales, afin de les familiariser avec les rouages desautorités locales. L'Espagne est championne pourménager la place des communautés de migrants ausein des structures locales de participation, admi-

KAf f OKTDÉ L'OMU AttlK/WÉ QUEf 001 S0\l fKOfKÉ Itosl, L'ÉUKOf £ DÉFAIT

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tissement de la croissance, passant de 500000 à1,2 million de personnes. Contrairement à l'idéerépandue, beaucoup de ces migrants sont des gensdiplômés, mais ils sont obligés de recourir à desemplois au-dessous de leurs qualifications, notam-ment dans les secteurs de la santé, des services à lapersonne, du bâtiment.

Déjà, au moment de notre étude, nous avionsrelevé un manque de cohérence européenne, entred'un côté des politiques communes relativementharmonisées à l'échelle européenne, et de l'autredes politiques d'intégration qui restaient largementnationales.

Plutôt que l'immigration, c'est doncl'intégration qui est notre premier défi ?

Si on raisonne sur les besoins du marché du tra-vail, on arrive aux conclusions du dernier rapportde l'ONU, affirmant que pour son propre béné-fice, l'Europe devrait accueillir jusqu'à 1,6 millionde migrants chaque année. Mais cette logique debesoins néglige les investissements sociaux néces-saires pour accueillir et intégrer ces flux d'immi-grants. Car on ne peut pas raisonner comme si unBrésilien ou un Malien allaient se métamorphoser,tout juste débarqués, en travailleurs. Il y a un inves-tissement à faire en termes d'apprentissage de la

nistrative et politique. C'est en Espagne que l'onrencontre le plus grand nombre d'élus municipauxmusulmans. Les premiers parlementaires européensmusulmans sont espagnols. Des brochures, des sitesinternet de l'Union européenne permettent de fairecirculer ces bonnes pratiques.

Ayant participé à de nombreuses conférencesen Europe consacrées au thème de l'intégration, jesuis convaincu de l'importance décisive de l'échellecommunale. Aujourd'hui, ce sont les collectivitésterritoriales qui ont des compétences en matièrede crèches, d'alphabétisation, d'accès aux soins desanté de base, de logement. Le local offre une bonneporte d'entrée pour apprendre à vivre ensemble.En France, précisément, la tradition républicaineprésente des forces (le droit du sol, le principe del'égalité) et des faiblesses (une difficulté à concevoirl'égalité dans la diversité culturelle et à admettre ladimension religieuse de l'interculturalité). Il man-que d'occasions pour se rencontrer et reconnaîtrela richesse de cette diversité. C'est pour cela quenous avons choisi de donner, pour la rencontre desSemaines sociales de novembre, une grande placeau dialogue entre «migrants» et «Français desouche», en proposant une cinquantaine de grou-pes mixtes migrants-participants à la session, aucours de l'après-midi du samedi 27 novembre. Ces

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Socialesde France

85e Semaine sociale de Francedu 26 au 28 novembre 2010au Parc floral de Paris - Espace événements

MIGRANTSI UN AVENIR A CONSTRUIRE ENSEMBLEUn programme très riche de conférences, de débats etde rencontres avec des migrants (dont quelques-unsont témoigné dans ce dossier), sur un sujet brûlantd'actualité. Avec de nombreux intervenants, parmilesquels Jérôme Vignon, Dounia Bouzar, DominiqueSchnapper, Tzvetan Todorov, Jacques Barrot, MichelRocard...

RenseigmRenseignements et inscriptions : www.ssf-fr.orgContact -. 0174 3169 00

> groupes, que nous espérons détendus et ouverts,remplaceront les habituels ateliers.

Quels sont les rôles de l'État,des associations, des Églises, du citoyen ?

Les États créent et modifient régulièrementle cadre légal de l'entrée des étrangers sur le ter-ritoire national: octroi des visas et des cartes deséjour, permis de travail, admission au titre de laqualité de réfugié et du droit d'asile, fonctionne-ment des camps de rétention lorsque ce droit n'estpas accordé, protection des mineurs sur la base desconventions internationales. La complexité de cesdroits, l'importance des modalités concrètes d'ap-plication, le manque de moyens des administra-tions en charge font que les migrants connaissentsouvent des situations très difficiles, en contradic-tion avec les droits fondamentaux de la personne,qu'elle soit ou non légalement résidente. Or, dèsque l'on évoque les droits fondamentaux, les Égliseset les associations humanitaires qui leur sont pro-ches sont concernées, par vocation pourrait-on dire.En France comme dans d'autres pays européens,de grands mouvements associatifs, souvent trèsanciens, tels que la Cimade, le Secours catholique, laFondation d'Auteuil, coopèrent pour veiller au res-pect des droits fondamentaux des plus vulnérables,comme ces milliers de jeunes de moins de dix-huitans sans papiers qui errent en ce moment dans desgrandes villes comme Marseille ou Paris.

Les relations du monde associatif avec l'admi-nistration publique sont très complexes, tantôt surla base d'un partenariat qui leur confie des tâchesd'accueil et d'intégration, tantôt sur le mode pro-

testataire, comme on l'a vu dans le conflit opposantle ministre Éric Besson avec la Cimade autour de larégularisation des sans-papiers.

Et les Églises ?Les paroisses catholiques et protestantes, qui

sont en quelque sorte l'échelon local des Églises,accomplissent dans ce domaine de la migrationun énorme travail. Cela fait partie de leur missiondiaconale, c'est-à-dire au service des plus vulnéra-bles. L'hospitalité à l'égard des migrants est sansdoute l'une des tâches qui rapproche le plus direc-tement les chrétiens de leur vocation évangélique.Le Christ lui-même n'était-il pas un itinérant, ce Filsde l'homme qui n'avait même pas une pierre pourposer sa tête? Il est frappant de voir l'attentiondes plus hautes autorités de l'Église en France, leurdisponibilité à se mettre en alerte lorsque les loisou leurs modalités d'application mettent à mal ladignité humaine.

Quant au citoyen, son premier rôle est de s'infor-mer avec lucidité, souci de compréhension et quêtede vérité. Et ceci afin de ne se laisser emporter nipar des impressions subjectives négatives, ni par desfaits divers spectaculaires, ni par un angélisme quiexonérerait les migrants de leurs devoirs à l'égardde la société qui les accueille. En réalité, beaucoupde gens sont en contact direct avec les migrants,sans toujours avoir conscience de leurs difficultés nide leur culture. Je pense à tous ceux qui ont recoursau service d'un immigré pour la garde des enfantsou l'aide aux grands-parents. L'emploi est en fait unvéhicule majeur de l'intégration. Les employeursont ici un rôle certain, pour bien accueillir les per-sonnes, avoir le souci de leur régularisation, de leurlogement, de leur vie familiale.

Êtes-vous confiant dans ce que vousobservez aujourd'hui ?

Les Français restent divisés, au fond d'eux-mêmes, au sujet de l'intégration des migrants. Cedébat intérieur se joue dans l'opinion publique viales médias. Et tout peut basculer d'un côté commede l'autre. Il faut que la raison l'emporte. Les travaux,les études objectives menées en Italie, au Royaume-Uni ou en Suède concluent sans hésitation qu'auniveau économique, les migrants font pencher labalance du bon côté. Par exemple, les migrants sontdavantage cotisants aux régimes sociaux qu'ils nesont consommateurs de prestations, car ce sont despopulations jeunes et leur présence n'a pas d'effetdéflationniste sur les salaires. Les seuls effets néga-tifs constatés concernent les rémunérations dans lesemplois les moins qualifiés, qui peuvent se trouverfreinées par la main-d'œuvre immigrée. Notre paysest peu exposé à ce risque, à cause du SMIC, sauf àdemeurer laxiste en matière de travail non déclaré.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAI JOLY

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La cueillette

à Séville, emploiede nombreuxtravailleursimmigrés.

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L'HUMAINE CONDITIONL'immigré est une figure de la condition humaine : nous ne sommestous que de passage sur cette terre. Le seul but définitif du voyage,c'est la Terre promise, le Royaume de Dieu.

MARCEL DOMERGUEJésuite.

Avant d'immigrer, il faut émigrer. Lapremière émigration mentionnéedans la Bible se trouve dès le début,dans le chapitre 3 de la Genèse, quand

Adam et Eve sont chassés du Paradis. C'est àce moment-là que commence l'histoire del'humanité. Au Paradis, le temps n'existepas, on ne procrée pas non plus : Adam etEve sont des figures de l'humanité totale, ducommencement à la fin. Ils représententune réalité qui se trouve en chacun de nous,ce que Paul appelle «l'homme ancien».Après la chute, voici une humanité hors dechez elle, errant sans feu ni lieu. Il lui faudratrouver une «patrie».

Figures de l'exilLa condition humaine est vue comme

un exil. Voilà pourquoi les habitants deBabel seront dispersés. Leur aventure réé-dite celle de Genèse 3. Eux aussi ont voulu,construisant une tour reliant la terre et leciel, se hisser à la hauteur de Dieu. Cettetour, voilà semble-t-il un point fixe. Cela

<sJOUS SOM\£S TOUSf AssAaÉ LA où

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fait penser au Temple de Jérusalem, verslequel, selon certaines prophéties, doiventconverger toutes les nations de la terre.Mais, comme Babel, le Temple sera détruitet le peuple dispersé. Les habitants deBabel, comme plus tard ceux de Jérusalem,se retrouvent étrangers les uns aux autrespar la différence de leur langage. En routepour ailleurs.

Le départ d'Abraham d'Ur en Chaldéereprésente un nouveau commencement.L'Histoire sainte débute par une errance,par l'abandon du déjà-là, des racines, pourmarcher vers un lieu indéterminé. Une«terrepromise» qui se dérobe à mesure quel'on marche vers elle. « C'est dans la foi qu'ilsmoururent tous, sans avoir vu s'accomplir lespromesses mais après les avoir aperçues etsaluées de loin et s'être qualifiés d'étrangers etde voyageurs sur la terre... » (Hébreux 11,13,à lire jusqu'au verset 16).

Après les patriarches vient Moïse,étranger en Egypte comme tout son peu-ple. Il doit d'abord s'enfuir au pays deMâdian et ne reviendra en Egypte quepour arracher son peuple à l'esclavage et leremettre sur les routes de l'errance. C'estl'Exode vers cette terre que Dieu a promiseà son peuple. Cela dure quarante ans, nom-bre symbolique représentant le passaged'une génération à la suivante : un hommede quarante ans est censé avoir un fils devingt ans, donc en âge de le remplacer.D'ailleurs, à part Josué qui fait le lien,aucun de ceux qui sont sortis d'Egypten'entrera en Terre Promise.

Toujours de passageÀ travers diverses figures, la Bible nous

fait comprendre que nous sommes tous depassage là où nous sommes, venantd'ailleurs pour aller ailleurs. Difficile à sai-sir quand on est implanté depuis des géné-rations sur un territoire particulier, dansune culture spécifique. Remarquons quel'appellation «Israélite» ne vient pas de lagéographie, comme par exemple «Pari-sien » ou « Savoyard», mais du nom propred'un personnage, Jacob, que Dieu nommeIsraël après son combat avec l'ange.«Israël», ce qui veut dire «fort contreDieu ». Changement de lieu, changement

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Juin 2010, Détroit duPos-de-Cainis. Un migrantobserve le va-et-vientdes ferries.

de nom. Être Israélite, ce n'est pas apparte-nir à un pays, mais à une descendance, etcette descendance se retrouve partout surla terre. Partout chez elle, nulle part chezelle; toujours en exode. Il s'agit d'unefigure de notre condition humaine. Si nousélevons des statues, si nous donnons notrenom à des maisons, à des propriétés, à deslivres, c'est, inconsciemment, pour nousdonner l'illusion de la permanence, del'immortalité. Nous nous plantons en terrepour conjurer le pressentiment que nousne faisons que passer. La pièce où je vis aété occupée par d'autres avant moi; un

jour, un autre l'appellera sa chambre. Ainsipour «ma» maison, «ma» nie, et même«mes» vêtements. On jettera, on gardera,on vendra ce qui meuble ma vie.

Avant d'être une attitude spirituelle,une vertu, le détachement est la prise deconscience de notre condition de «passa-gers ». Quoi que nous puissions en penser,là où nous sommes nous sommes des immi-grés : un beau jour nous sommes survenus,nous avons fait surface dans un mondeinconnu et nous y sommes en situationd'émigrants, en chemin vers un ailleurs.L'enfant se modifie et devient différent;

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l'adulte travaille pour se faire une place ausoleil, à partir de la, il commence à perdreson intégrité : sa souplesse, ses forces... Levoici portant des lunettes, puis des appa-reils acoustiques. Nous quittons non seule-ment les objets qui nous entourent, maisencore ce qui constitue notre corps et notreesprit Nulle part vraiment chez nous, nousnous construisons cependant selon lesfaçons de vivre des gens qui nous environ-nent, du monde ou nous campons. Avecdiscernement, car tout n'est pas bon àprendre : quand Israël, résidant pacifique-ment ou par force sur le territoire de peupies étrangers, a cédé au vertige de l'mcul-turation, il s'est converti au culte des Baalset a perdu, avec sa foi, son identité. D'où laconsigne, a ne pas prendre au pied de lalettre, de supprimer tous les habitants despays conquis et de détruire tout ce qu'ilspossèdent (cf Deutéronome 20,16-18 ouI Samuel 15). Nous trouvons d'ailleursdans la Bible plusieurs textes contradictoi-res à ce sujet. Quant a l'immigré, il doitêtre traité comme un autochtone. Mêmesdevoirs, mêmes droits.

Une bonne nouvelleÀ première vue, ces réflexions peuvent

paraître affligeantes Gens de passage, utili-sateurs provisoires de biens qui, un à un,nous échappent, y compris nos propres for-ces et l'intégrité de notre corps • voilà quin'est guère réjouissant. Je regarde tous cesbeaux meubles apportés par un jeunemarié pour l'installation de son ménage.Les années ont passé, il est maintenant dis-paru Les meubles sont toujours là ; d'autresen ont hérité, a leur tour passagers commeil le fut. Nous avons tous a lâcher prisePaul parle souvent de notre corps commed'une habitation provisoire.

Pessimistes, ces propos? Non, réalistesNous préférons ne pas regarder les chosesen face et prendre nos distractions, nos ali-bis, pour la réalité. Précisons • il ne s'agit pasde nous évader de nos tâches humaines mde les mépriser. Ne méprisons pas non plusnos joies Vivons notre vie, mais en conser-vant comme en amère-fond la certitudeque nous allons ailleurs, que tout cela estchemin vers la réalité dernière, parce qu'in-tégrale Tout ce qui nous est donne mainte-nant est insuffisant, incapable de nous com-bler. Il ne s'agit que de figures etd'anticipations de ce vers quoi nous allons.

Tout est chemin, mais tout peut devenirimpasse Ce chemin doit être parcouru sans

s'arrêter. Tout au fond de nous doit veillerl'image qui colore et commande tout lereste, celle de cette Terre promise, de ceRoyaume vers lequel nous allons. Commele dit l'Épître aux Hébreux en parlant desPatriarches. «C'est a une patrie meilleurequ'ils aspirent, c'est-a dire a la patrie célesteAussi Dieu ne rougit il pas de s'appeler leurDieu, et il leur a, de fait, préparé une cite »Heureux sommes-nous si cette vie ne noussuffit pas, si nous espérons autre chose,même confusément. Nous pouvons vivredans la joie si nous attendons dans la certi-tude cette joie à venir, même si elle estencore indéfinissable

Le présent à venirC'est cette attitude spirituelle que nous

appelons «l'espérance». Les chrétiens onttoujours vu en elle l'un des piliers mdispensables de notre relation à Dieu. Elle est déjàfranchissement, anticipe, de la mort, accesdès à présent à ce que nous appelons « vieéternelle ». Fin de notre condition d'êtres en

-f OMD LA CEKTI7UDÉQUE TOUT ÉST CUÉfA W \fEKS LAf KOfrtlSÉ, LÉ KOVAU^É DÉ DIEU.

transit aux mains vides, sans cesse vidées,de ce qu'ils croient posséder. Enfin tout,absolument tout, nous sera présent dans laprésence divine Présent au sens d'actuel, etau sens de cadeau reçu Ce que nous avonsà vivre au jour le jour est l'accueil accueilliret accepter d'être accueillis.

Le texte a relire est ici Luc 10,1-12, où nous voyons les soixante-dou/edisciples, nombre signifiant une multi-tude, envoyés sans bagage à travers lemonde, à la merci des gens qu'ils visite-ront Mettre au monde des relations depaix, telle est notre mission. Ces relationsd'échange mutuel subsisteront dans l'éter-nité, car elles sont images de Dieu lui-même, qui est échange trinitaire. L'amour,quand il est vrai, ne finit pas N'allons paschercher une « religion », une «pieté » endehors et au-delà de ce que nous avons àvivre tous les jours. C'est dans le concretde nos existences que nous avons à donner corps a notre foi. •

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LE REBOND

SOPHIEDE VILLENEUVERédactrice en chefde Croire aujourd'hui

Du malaiseau choixC ette année encore, Croire

aujourd'hui est partenaire desSemâmes sociales Lethèmechoisi,« Migrants un avenir à construireensemble», ne pouvait pas mieuxtomber Après la polémique de cetété autour des Roms, les Françaisont pu s'exprimer sur les politi-ques migratoires menées par laFrance et par l'Europe Le malaiseétait bien palpable, surtout devantcette population très particulièreMais ce malaise s'étend à tous lesimmigrants, d'origines fort diver-ses, que nous avons tant de ma!à accueillir Pourtant, quand onécoute ces personnes, on mesurel'immensité de la détresse qu'el-les éprouvent, des peurs qu'ellesrefoulent, des épreuves qu'ellesont subies Ce que l'homme peutfaire souffrir à d'autres, ce que lapauvreté, la guerre, le manqued'avenir peuvent nous faire deve-nir, tout cela, et bien d'autreschoses encore, s'inscrit dans leursyeux Avons-nous donc un avenirensemble ? Forcément Notremonde n'a jamais été immuable,et migrer est encore et de plusen plus l'objectif premier d'unemultitude de nos semblables IIfaut prendre en compte ce phéno-mène, l'accepter, le penser danssa nouveauté, le transformerPour que de migrations forcéeson passe à des mobilités choisies,accomplies, réussies •

Envoyez vos réactionsà croireaujourdhui

@bayard-presse.com

'J MITIm m

Peut-être vousest-il arrivéd'avoir été

un étranger. Dansquelle occasion ?Qu'avez-vousressenti ? Commentavez-vous réagi ?Quelqu'un vousa-t-il aidé ? Quelenseignement enavez-vous retiré ?

fi Vous avez* été très

certainementconfrontéà « l'étranger ».Dans quellescirconstances :familiales, amicales,

professionnelles ?Avez-vous été surprispar votre réaction ?

Accueillir*s l'autre dans

sa différence,faciliter l'existencede communautésqui permettentaux identités des'affirmer, mais quipar ailleurs freinentles contactset l'intégration :ce débat est-ille vôtre ?

m,

EXIL ETDERACINEMENT,THERAPIE FAMILIALEDES MIGRANTSAbdessalem YahyaouiDunod,2010

Un livre quitraite de lapsychopathologiede l'exil, c'est-à-diredes désordres liesa l'immigrationsubis parles adultes et lesenfants concernantles identités(linguistique,culturelle,généalogique)et les structuresde la personnalité(blessures narcissi-ques, sentimentd'insécurité)

LE CREUSETFRANÇAIS :HISTOIREDE L'IMMIGRATIONXIXE-XXE SIECLEGérard NoirielPoints Seuil, 2006i1 Quelle place faireà la questiondes « origines »,au «sentimentd'appartenance » ?

Quel rôle jouentle déracinementet les déracinésdans la constitutiond'une société ?Quelles relationsinstaurerentre l'État et lesindividus ?Un livrequi retrace l'histoirede l'immigrationfrançaise

DES LECTURESpour prolonger la réflexion

GENÈSE 12Dieu appelle Abraham:« Quitte ton pays, laissela maison de ton père... ».

EXODELes Hébreux quittent l'Egyptepour la Terre promise. Unvoyage qui durera quarante ans.

DEUTÉRONOME 26,4-10Mo'ise demande au peupled'Israël de se reconnaîtreimmigré devant Dieu.

MATTHIEU 2,13-23Après le départ des mages,l'ange du Seigneur ordonneen songe à Joseph de fuiren Egypte.

Et aussi beaucoup d'autreshistoires: celle de Rut h,de Joseph et de ses frères...

PRÊTREDES SANS-PAPIERSBernard BergerDDB.llO.i

On s'en sou-vient En 2002,le P Berger,autrefois curéde Phnom Penh,accueillaitdansla basiliquede Saint-Denisune centainede sans-papiersUn livre quiréveille

ODYSSÉEMODERNE, VOYAGEAVEC LES MIGRANTSCLANDESTINS,DU SAHARAALAGRANDERLEUESarah Caron,Isabelle FougèreImages en Manœuvres,2004

> Un reportagephotographiqueémouvant surl'odyssée entreprisepar des milliersde jeunes Africainsqui tententde prendre piedsur le vieuxcontinenten traversantla Méditerranée