Observance thérapeutique de l’insuffisant cardiaque à Lomé

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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 22–27 Article original Observance thérapeutique de l’insuffisant cardiaque à Lomé Compliance to treatment in heart failure patients in Lomé K. Yayehd , F. Damorou , M.P. N’cho Mottoh , T. Tchérou , A. Johnson , S. Pessinaba , Y. Tété , A.M. Diziwiè Service de cardiologie, centre hospitalier universitaire Campus de Lomé, 03 BP 30284 Lomé, Togo Rec ¸u le 19 juin 2011 ; accepté le 17 mars 2012 Disponible sur Internet le 11 avril 2012 Résumé Introduction. Les taux d’incidence et de prévalence de l’insuffisance cardiaque (IC) dans le monde approchent des proportions épidémiques. L’évaluation du suivi du traitement de l’insuffisant cardiaque pourra permettre de mettre en place des stratégies pour réduire la fréquence des décompensations et améliorer la qualité de vie de ces patients. Objectifs. Évaluer l’observance thérapeutique et les facteurs pouvant l’influencer chez l’insuffisant cardiaque togolais. Patients et méthodes. Cette étude menée du 1 er janvier 2008 au 30 juin 2009 a été réalisée au centre hospitalier universitaire Campus de Lomé et a inclus, de manière prospective, des patients insuffisants cardiaques hospitalisés pour décompensation aiguë et dont l’IC était connue depuis au moins trois mois. Des questionnaires ont été remplis pour évaluer la compliance aux médicaments, aux mesures hygiéno-diététiques, ainsi que les connaissances des patients sur leur maladie et leur relation avec leur médecin et leur entourage. Résultats. Sur les 103 patients à l’inclusion, on ne notait aucun bon observant au traitement pharmacologique ; il y avait 74,7 % de mauvais observants au traitement pharmacologique, 47,3 % de bonne observance aux mesures hygiéno-diététiques, 62,1 % de patients avaient assez de connaissances sur leur maladie, 29,1 % estimaient que leur médecin ne leur accordait pas assez de temps, 57,3 % estimaient ne pas avoir le soutien nécessaire de leur entourage familial. La mauvaise observance au traitement pharmacologique était corrélée à l’existence ou non d’une couverture médicale (OR = 115,5 ; IC95 % = 21,51–620,08 ; p < 0,0001). Cette différence persistait après ajustement à l’âge, au sexe et au revenu mensuel (OR = 99,65 ; IC95 % = 18,87–587,21 ; p = 0,001). Elle n’était pas influencée par le faible revenu mensuel (OR = 0,93 ; IC95 % = 0,37–2,28 ; p = 0,944) ; elle n’était associée ni à la prise d’une tradithérapie (OR = 1,58 ; IC95 % = 0,64–3,91 ; p = 0,43) ni à la pratique de prière de guérison (OR = 1,6 ; IC95 % = 0,62–4,13 ; p = 0,45), ni au nombre quotidien de prise de comprimés ( 3 prises par jour), OR = 0,169 ; IC95 % = 0,05–0,49 ; p = 0,43. Conclusion. La compliance au traitement pharmacologique des insuffisants cardiaques togolais était très faible et essentiellement liée à l’absence de couverture médicale. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Observance thérapeutique ; Insuffisance cardiaque ; Couverture médicale ; Populations à bas revenu Abstract Background. The incidence and prevalence rates of the heart failure in the world approach epidemic proportions. The evaluation of the follow-up of the treatment of heart failure can allow the setting up of strategies to reduce the frequency of decompensations and improve the quality of life of these patients. Objectives. To estimate the compliance to treatment and factors liable to influence it in Togolese patients suffering from heart failure. Patients and methods. This study was carried out from January 1st, 2008 to June 30th, 2009 in the department of cardiology of the university teaching hospital Campus in Lomé and included prospectively, patients with chronic heart failure hospitalized for acute decompensation and of which the heart failure was diagnosed and treated for at least 3 months. Questionnaires were filled to estimate the compliance to medication, to diet, as well as knowledge of the patients on their disease and their relationship with their doctor and their family. Results. In the 103 patients included, we noticed no good compliance to medication; there were 74.7% of bad compliance to medication, 47.3% of good compliance to diet; 62.1% of patients had enough knowledge on their disease, 29.1% considered that their doctor did not grant them enough Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (K. Yayehd). 0003-3928/$ see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.ancard.2012.03.005

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Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 22–27

Article original

Observance thérapeutique de l’insuffisant cardiaque à Lomé

Compliance to treatment in heart failure patients in Lomé

K. Yayehd ∗, F. Damorou , M.P. N’cho Mottoh , T. Tchérou , A. Johnson , S. Pessinaba , Y. Tété ,A.M. Diziwiè

Service de cardiologie, centre hospitalier universitaire Campus de Lomé, 03 BP 30284 Lomé, Togo

Recu le 19 juin 2011 ; accepté le 17 mars 2012Disponible sur Internet le 11 avril 2012

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Introduction. – Les taux d’incidence et de prévalence de l’insuffisance cardiaque (IC) dans le monde approchent des proportions épidémiques.’évaluation du suivi du traitement de l’insuffisant cardiaque pourra permettre de mettre en place des stratégies pour réduire la fréquence desécompensations et améliorer la qualité de vie de ces patients.

Objectifs. – Évaluer l’observance thérapeutique et les facteurs pouvant l’influencer chez l’insuffisant cardiaque togolais.Patients et méthodes. – Cette étude menée du 1er janvier 2008 au 30 juin 2009 a été réalisée au centre hospitalier universitaire Campus de Lomé

t a inclus, de manière prospective, des patients insuffisants cardiaques hospitalisés pour décompensation aiguë et dont l’IC était connue depuis auoins trois mois. Des questionnaires ont été remplis pour évaluer la compliance aux médicaments, aux mesures hygiéno-diététiques, ainsi que les

onnaissances des patients sur leur maladie et leur relation avec leur médecin et leur entourage.Résultats. – Sur les 103 patients à l’inclusion, on ne notait aucun bon observant au traitement pharmacologique ; il y avait 74,7 % de mauvais

bservants au traitement pharmacologique, 47,3 % de bonne observance aux mesures hygiéno-diététiques, 62,1 % de patients avaient assez deonnaissances sur leur maladie, 29,1 % estimaient que leur médecin ne leur accordait pas assez de temps, 57,3 % estimaient ne pas avoir leoutien nécessaire de leur entourage familial. La mauvaise observance au traitement pharmacologique était corrélée à l’existence ou non d’uneouverture médicale (OR = 115,5 ; IC95 % = 21,51–620,08 ; p < 0,0001). Cette différence persistait après ajustement à l’âge, au sexe et au revenuensuel (OR = 99,65 ; IC95 % = 18,87–587,21 ; p = 0,001). Elle n’était pas influencée par le faible revenu mensuel (OR = 0,93 ; IC95 % = 0,37–2,28 ;

= 0,944) ; elle n’était associée ni à la prise d’une tradithérapie (OR = 1,58 ; IC95 % = 0,64–3,91 ; p = 0,43) ni à la pratique de prière de guérisonOR = 1,6 ; IC95 % = 0,62–4,13 ; p = 0,45), ni au nombre quotidien de prise de comprimés ( ≥ 3 prises par jour), OR = 0,169 ; IC95 % = 0,05–0,49 ;

= 0,43.Conclusion. – La compliance au traitement pharmacologique des insuffisants cardiaques togolais était très faible et essentiellement liée à

’absence de couverture médicale. 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Observance thérapeutique ; Insuffisance cardiaque ; Couverture médicale ; Populations à bas revenu

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Background. – The incidence and prevalence rates of the heart failure in the world approach epidemic proportions. The evaluation of the follow-upf the treatment of heart failure can allow the setting up of strategies to reduce the frequency of decompensations and improve the quality of life

f these patients.

Objectives. – To estimate the compliance to treatment and factors liable to influence it in Togolese patients suffering from heart failure.Patients and methods. – This study was carried out from January 1st, 2008 to June 30th, 2009 in the department of cardiology of the university

eaching hospital Campus in Lomé and included prospectively, patients with chronic heart failure hospitalized for acute decompensation and ofhich the heart failure was diagnosed and treated for at least 3 months. Questionnaires were filled to estimate the compliance to medication, toiet, as well as knowledge of the patients on their disease and their relationship with their doctor and their family.

Results. – In the 103 patients included, we noticed no good compliance to medication; there were 74.7% of bad compliance to medication, 47.3%f good compliance to diet; 62.1% of patients had enough knowledge on their disease, 29.1% considered that their doctor did not grant them enough

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (K. Yayehd).

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ime; 57.3% estimated to have no necessary support of their family. Bad compliance to treatment was correlated to the existence or not of a health carensurance (OR = 115.5; 95% CI = 21.51–620.08; P < 0.0001); this difference persisted after adjusting for age, sex and monthly income (OR = 99.65;5% CI = 18.87–587.21; P = 0.001). Bad compliance was not associated with monthly income (OR = 0.93; 95% CI = 0.37–2.28; P = 0.944); it waseither influenced by traditional therapy (OR = 1.58 95% CI = 0.64–3.91; P = 0.43), nor recovery prayers (OR = 1.6; 95% CI = 0.62–4.13; P = 0.45),or frequency of tablets intake ( ≥ 3 intake day), OR = 0.169; 95% CI = 0.05–0.49; P = 0.43.

Conclusion. – The compliance to medication in Togolese heart failure patients was very low and essentially correlated to the absence of healthare insurance.

2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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eywords: Patient compliance; Heart failure; Health care insurance; Low-incom

. Introduction

L’insuffisance cardiaque (IC) est « la nouvelle épidémie desaladies cardiovasculaires » du xxie siècle selon la Mayo Clinicardiology [1]. Plus de 400 000 nouveaux cas d’IC sont diag-ostiqués chaque année aux États-Unis et deux à trois millionse personnes ont une IC symptomatique [1,2]. En associationvec le vieillissement de la population, l’effet de la diminutione la mortalité aiguë de l’infarctus du myocarde a conduit àne augmentation de la prévalence de l’IC ; on s’attend à ceue cette tendance continue [1]. En Afrique subsaharienne, unetude multicentrique d’évaluation menée en 2006 a montré que’IC stade IV de la New York Heart Association (NYHA) occu-ait la deuxième place des urgences cardiovasculaires après’hypertension artérielle (HTA) avec 27,5 % des cas [3]. Plu-ieurs causes conduisent à l’IC dont les plus importantes sont’HTA, l’insuffisance coronarienne, les valvulopathies, les car-iomyopathies [4]. Cinq principes régissent le traitement de’IC : réduire la mortalité et la morbidité, soulager le patient,méliorer la qualité de vie et l’aptitude à l’effort, limiter larogression de la dysfonction ventriculaire et surtout préveniron apparition en traitant précocement les principales étiologiesu syndrome [5]. Il s’agit d’une affection chronique mais uneécompensation aiguë peut survenir en cas d’une anémie, d’unenfection, d’une embolie pulmonaire, d’une insuffisance respi-atoire, d’une hypo- ou hyperthyroïdie, d’un excès de sel oue l’arrêt du traitement. Le plus souvent, une mauvaise obser-ance du traitement, ou un arrêt des diurétiques, un apport sodéntempestif et brutal sont des facteurs de décompensation d’uneoussée aigue ou d’une rechute [6]. L’évaluation du suivi duraitement de l’insuffisant cardiaque pourra permettre de mettren place des stratégies pour réduire la fréquence des décom-ensations et améliorer la qualité de vie de ces patients [7–9].ette étude avait pour but d’évaluer l’observance thérapeutiquet les facteurs pouvant l’influencer chez l’insuffisant cardiaqueogolais.

. Patients et méthodes

Cette étude a été menée dans le service de cardiologie duentre hospitalier universitaire Campus de Lomé, deuxième

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entre de référence du Togo. Elle s’est déroulée du 1 janvier008 au 30 juin 2009 et a inclus des patients hospitalisés pourécompensation aiguë dont l’IC était connue depuis au moinsrois mois. Ont été exclus de cette étude les patients insuffisants

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ardiaques prenant le traitement depuis moins de trois mois. Sures 160 patients insuffisants cardiaques hospitalisés au cours deette période, 103 ont été inclus dans l’étude. Les données épidé-iologiques et cliniques ont été recueillies et des questionnaires

nt été remplis de manière prospective par chaque patient :

un questionnaire d’évaluation de l’observance aux médica-ments (questionnaire de Girerd [10]) ; il était composé desix items : avez-vous oublié de prendre les médicaments,avez-vous eu une panne de médicaments (depuis la dernièreconsultation), avez-vous souvent des prises de médicamenten retard par rapport à l’heure, pas de traitement parce quecertains jours la mémoire fait défaut, avez-vous l’impressionque votre traitement vous fait plus de mal que de bien, pensez-vous que vous avez trop de médicaments à prendre ? Chaqueitem était affecté d’un point si la réponse à la question poséeetait oui. Le niveau d’observance aux médicaments était qua-lifié de bon si le nombre total de point etait nul ; il était ditmoyen si le nombre de point était compris entre un et deux etil était dit mauvais si le total de point était supérieur ou égaleà 3 ;un questionnaire d’observance aux mesures hygiéno-diététiques y a été associé : le régime hyposodé, la restrictionhydrique et l’exercice physique ; les patients étaient dits com-pliants s’ils respectaient ces mesures hygiéno-diététiques trèssouvent ; ils étaient dits non-observants s’ils les respectaientmoins de la moitié du temps ou rarement [11] ;

enfin, les patients ont eu à répondre à un questionnaire surleurs connaissances de leur maladie (savez-vous de quoi voussouffrez ?), sur l’adhésion aux médecines alternatives (tradi-thérapie à base de décoction de plantes, séances de prières deguérison), leur relation avec leur médecin (pensez-vous êtresuffisamment informé sur votre maladie par votre médecin ?),leur relation avec leur entourage familial (pensez-vous êtreassez soutenu par votre entourage familial ?), et sur leur appré-ciation du coût du traitement (trouvez-vous votre traitementtrop cher ?).

Le traitement des données a été réalisé à l’aide du logi-iel SPSS 12.0. Les paramètres quantitatifs sont présentés sousorme de moyenne ± écart-type et les paramètres qualitatifs par

’effectif suivi du pourcentage. En analyse univariée, le niveau’observance a été étudié en relation avec les caractéristiquesociodémographiques des patients. Le test de Khi2 a été utiliséour la comparaison des variables catégorielles. Les odds ratios

24 K. Yayehd et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 22–27

Tableau 1Caractéristiques sociodémographiques de la population d’étude.

Caractéristiques n (%)

Tranches d’âge (années)< 30 10 (9,7)30–49 28 (27,2)50–69 37 (35,9)≥ 70 28 (27,2)

ProfessionFemmes au foyer 25 (24,3)Agents de bureau 24 (23,3)Commercants 19 (18,4)Retraités 17 (16,5)Sans emploi fixe 18 (17,5)

ReligionChrétienne 57 (55,3)Traditionnelle 32 (31,1)Musulmane 12 (11,7)Sans religion 2 (1,9)

Situation matrimonialeMariés/mariées 54 (52,4)Veufs/veuves 27 (26,2)Célibataires 15 (14,6)Divorcés 7 (6,8)

Revenu mensuel< 50,000 FCFA (75 euros) 48 (46,6)50,000–100,000 FCFA (75–150 euros) 46 (44,7)> 100,000 FCFA ( > 150 euros) 9 (8,7)

Couverture médicaleAssurés 5 (4,9)Mutualistes 15 (14,5)

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Tableau 2Répartition des patients selon le stade NYHA et le type d’insuffisance cardiaque.

Stade NYHA IC gauchen

IC globalen

IC droiten

Totaln (%)

I 1 1 1 3(2,9)II 3 6 1 10 (9,7)III 22 15 3 40(38,8)IV 31 8 11 50(48,5)

Total n (%) 57 (55,3) 30 (29,1) 16 (15,5) 103(100)

NYHA : New York Heart Association ; IC : insuffisance cardiaque

Tableau 3Distribution des patients en fonction des facteurs de décompensation.

Facteurs de décompensation n (%)

Irrégularité thérapeutique 90 (87,4)Poussée hypertensive 65 (63,1)Écart de régime hyposodé 36 (34,9)Infections broncho pulmonaires 32 (31,1)Poussée d’insuffisance rénale aiguë 32 (31,1)Anémie 27 (26,2)Surmenage physique 27 (26,2)Intoxication alcoolique chronique/aiguë 25 (14,6)Trouble du rythme cardiaque 14 (13,6)Poussée ischémique 9 (8,7)AE

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umoyen s’élevait à 20 000 FCFA (30 euros) ; tous les patients decet échantillon estimaient leur traitement trop cher. Les patientsavaient en moyenne six comprimés par jour (extrêmes : trois et

Tableau 4Classes thérapeutiques prescrites.

Classes thérapeutiques n (%)

Diurétiques 97 (94,2)Inhibiteurs de l’enzyme de conversion 77 (74,7)Antithrombotiques 73 (70,9)Digitaliques 62 (60,2)Dérivés nitrés 54 (52,4)Bêtabloquants 8 (7,8)

Non assurés 83 (80,6)

OR) avec leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) ontté calculés par régression logistique. En analyse multivariée, laelation entre la mauvaise observance et l’existence de couver-ure sociale a été ajustée à l’âge, au sexe et au revenu mensuel.es valeurs de p inférieures à 5 % ont été considérées commeignificatives.

. Résultats

.1. Caractéristiques de la population d’étude

Cet échantillon était composé de 59 (57,3 %) femmes et4 (42,7 %) hommes soit un sex-ratio (M/F) de 0,74. L’âgeoyen était de 54 ± 36 ans avec extrêmes de 25 et 89 ans.n total de 56,4 % des patients étaient chrétiens ; 92 % desatients avaient un revenu mensuel de moins de 100 000 FCFA150 euros) ; 81,4 % des patients n’avaient aucune assurancealadie (Tableau 1).

.2. Étiologies de l’insuffisance cardiaque et stade NYHA

Les étiologies de l’IC étaient la cardiopathie hyperten-

ive 45 patients (43,7 %), la cardiomyopathie dilatée 27 patients26,2 %), la cardiopathie ischémique 16 patients (15,5 %), lesalvulopathies organiques 15 patients (14,6 %). La fraction

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ccident vasculaire cérébral 7 (6,8)mbolie pulmonaire 3 (2,9)

’éjection ventriculaire gauche moyenne était de 0,38 ± 0,12.rès de la moitié des patients étaient au stade IV de la NYHATableau 2).

.3. Facteurs de décompensation de l’insuffisanceardiaque

L’irrégularité thérapeutique et la poussée hypertensive étaientes facteurs de décompensation les plus retrouvés (Tableau 3).

.4. Le traitement en cours

Tous les patients avaient au moins trois médicaments jusqu’àn maximum de six médicaments (Tableau 4). Le coût mensuel

miodarone 19 (18,4)ntagonistes de l’angiotensine II 4 (3,9)

nhibiteurs calciques (amlodipine) 40 (38,8)

K. Yayehd et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie 62 (2013) 22–27 25

Tableau 5Récapitulatif des réponses au questionnaire de Girerd.

Questionnaire de Girerd Réponse ouin (%) Réponse nonn (%)

Oublier de prendre lesmédicaments (ce matin)

58 (56,3) 45 (43,7)

Panne de médicaments(depuis la dernièreconsultation)

96 (92,2) 7 (6,8)

Prise de médicament enretard par rapport à l’heure

64 (62,1) 39 (37,9)

Pas de traitement parce quecertains jours la mémoirefait défaut

24 (23,3) 79 (76,7)

Impression que votretraitement vous fait plus demal que de bien

19 (18,4 %) 84 (81,5)

Pensez-vous que vous aveztrop de médicaments à

77 (74,7 %) 26 (25,2)

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Tableau 7Niveau d’observance du traitement pharmacologique en fonction des caracté-ristiques sociodémographiques.

Bonneobservance

Observancemoyennen (%)

Mauvaiseobservancen (%)

Âge (années)< 30 (n = 10) 0 4 (40) 6 (60)30–49 (n = 28) 0 8 (28,6) 20 (71,4)50–69 (n = 37) 0 6 (16,2) 31 (83,8)≥ 70 (n = 28) 0 6 (21,4) 22 (78,6)

SexeFemmes (n = 59) 0 15 (25,4) 44 (74,6)Hommes (n = 44) 0 11 (25) 33 (75)

ProfessionFemmes au foyer (n = 25) 0 7 (28) 18 (72)Agents de bureau (n = 24) 0 8 (33,3) 16 (66,7)Commercants (n = 19) 0 4 (21,1) 15 (79,9)Retraités (n = 17) 0 7 (41,2) 10 (58,8)Sans emploi fixe (n = 18) 0 4 (22,2) 14 (77,8)

Revenu mensuel< 75 euros (n = 48) 0 12 (25) 36 (75)75–150 euros (n = 46) 0 8 (17,4) 38 (82,6)> 150 euros (n = 9) 0 5 (55,6) 4 (44,4)

Couverture médicaleAssurés (n = 5) 0 5 (100) 0 (0)Mutualistes (n = 15) 0 15 (100) 0 (0)Non assurés (n = 83) 0 6 (7,2) 77 (92,8)

Nombre de comprimés par jour3 (n = 3) 0 3 (100) 0 (0)4 (n = 3) 0 3 (100) 0 (0)≥ 5 (n = 97) 0 20 (20,6) 77 (79,4)

Nombre de prises par jour1 (n = 1) 0 1 (100) 0 (0)2 (n = 52) 0 20 (38,5) 32 (61,5)≥ 3 (n = 50) 0 5 (10) 45 (90)

TradithérapieOui (n = 64) 0 14 (22) 50 (78)Non (n = 39) 0 12 (30,8) 27 (69,2)

Prière de guérisonOui (n = 40) 0 8 (20) 32 (80)Non (n = 63) 0 18 (28,6) 45 (71,4)

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prendre ?

euf comprimés) en deux à trois prises par jour. Des médecineslternatives ont été utilisées par nos patients en dehors de touterescription médicale en complément ou en remplacement duraitement médical : 64 (62,1 %) patients ont pris une tradithé-apie à base de décoctions de feuilles, de racines ou d’écorcese plantes ; 40 (38,8 %) patients ont participé à des séances ouesses de prières et de guérison.

.5. Observance thérapeutique

Selon les réponses au questionnaire de Girerd, nous n’avionsucun bon observant dans cet échantillon (Tableaux 5 et 6).

Les mesures hygiéno-diététiques ont été prescrites chez00 % des patients ; 45 patients (47,3 %) étaient compliants auégime ; 58 patients (56,3 %) étaient non-observants au régime.

Soixante-sept patients (65 %) savaient de quoi ils souffraient ;4 patients (62,1 %) connaissaient leur traitement et appréciaienta compétence des médecins ; 30 patients (29,1 %) pensaient queeur médecin ne leur accordait pas assez de temps ; 59 patients57,3 %) estimaient ne pas avoir le soutien de leur entourageamilial au cours de leur maladie.

.6. Analyse de l’observance aux regards de différentsacteurs susceptibles de l’influencer

La mauvaise observance était significativement présente chezes patients sans aucune couverture médicale (OR = 115,5 ;

C95 % = 21,51–620,08 ; p < 0,00001). Cette différence per-istait après ajustement à l’âge, au sexe et au revenuensuel (OR = 99,65 ; IC95 % = 18,87–587,21 ; p = 0,001). Elle

ableau 6iveau d’observance des patients selon le questionnaire de Girerd.

iveau d’observance n (%)

onne observance 100 % de non 0bservance moyenne Nombre total de oui = 1–2 26 (25,2)auvaise observance Nombre total de oui ≥ 3 77 (74,7)

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4

p

e dépendait ni de l’âge (p = 0,37), ni du sexe (p = 0,96).l n’y avait pas de profession significativement concernéep = 0,65). Elle n’était pas significativement influencée pare faible revenu mensuel (OR = 0,93 ; IC95 % = 0,37–2,28 ;

= 0,944) ; elle n’était ni influencée par la prise d’une tradithéra-ie (OR = 1,58 ; IC95 % = 0,64–3,91 ; p = 0,43), ni par la pratiquee prière de guérison (OR = 1,6 ; IC95 % = 0,62–4,13 ; p = 0,45),i par le nombre quotidien de prise de comprimés (trois prises parour), (OR = 0,169 ; IC95 % = 0,05–0,49 ; p = 0,43) (Tableau 7).

. Discussion

Cette étude nous a permis d’évaluer l’observance théra-eutique des patients souffrant d’IC dans un pays en voie de

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6 K. Yayehd et al. / Annales de Cardio

éveloppement où la majorité des habitants vit sous le seuil deauvreté de l’Organisation des nations unies [12].

L’âge moyen de nos patients était de 54 ans et la tranche’âge la plus représentée était celle comprise entre 50 et 69 ans.ingue et al.[13] ont trouvé un âge moyen de 57 ans. En revancheans les populations caucasiennes, la prévalence de l’IC estlus importante aux environs de 75 ans de telle sorte que larévalence de l’IC chez les sujets âgés de 70-80 ans est de’ordre de 10 à 20 % [14,15] ; ainsi, l’étude Princeps réali-ée en France [16] a rapporté un âge moyen de 71 ans. L’âgeoyen était de 72 ans dans l’étude de Van der Wal et al. [17]

n Hollande en 2005. Cette différence d’âge entre les sériesfricaines et celles de l’Occident s’explique par le vieillisse-ent de la population occidentale où l’espérance de vie est

lus élevée qu’en Afrique [5] et aussi par l’amélioration de larise en charge des insuffisants cardiaques ainsi que des facteurse risque cardiovasculaire grâce aux nouvelles recommanda-ions dans ces pays [2]. Nous avons noté dans notre étude unerédominance féminine avec un sex-ratio de 0,74 comme celuiapportée par Roger et al. [18] en 2004. Cette prédominanceéminine pourrait s’expliquer par l’espérance de vie plus élevéehez les femmes [18,19]. Nos patients étaient au stade NYHAI à IV ; tous les patients de Van der Wal et al. [17] étaient autade II ou III. La quasi-totalité de nos patients pratiquaient uneeligion ; l’influence de la religion se situerait plutôt au niveaue l’adaptation à la maladie ou encore pour faire face à cettealadie [20].Tous nos patients étaient sous régime hyposodé. Les diu-

étiques (94,2 %) et les inhibiteurs de l’enzyme de conversionIEC) (74,8 %) étaient les molécules les plus prescrites. Cesésultats sont comparables à ceux de Kingue et al. [13] (90 % deiurétiques et 64,7 % d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion).es bêtabloquants étaient par contre la molécule la moins pres-rite (7,8 %). Pourtant, Isnard [21] en France rapportait déjà en001 que les trois classes thérapeutiques émergentes dans l’ICtaient les IEC, la spironolactone et les bêtabloquants. Cette don-ée n’est pas encore étendue dans les prescriptions médicales de’IC au Togo.

Il n’existe aucun moyen parfait pour mesurer l’observancehérapeutique. Les méthodes souvent utilisées sont basées sur’anamnèse et le jugement clinique qui ne sont pas très fiables.’autres procédés ont été évalués afin de détecter les patientson observants [22] mais leur application courante reste limi-ée. De plus, la détermination des taux sériques ou urinaireses médicaments, ou la méthode des marqueurs biologiquesst trop complexe et controversée [23]. Ainsi, pour simplifier’évaluation de l’observance aux médicaments, Girerd et al.10] ont mis au point un questionnaire standardisé simple quist un véritable test appliqué dans l’observance du traitementhez les hypertendus. Selon ce test, nous avons observé 25,2 %e patients moyennement observants au traitement pharmaco-ogique, 74,5 % de mauvais observants et aucun bon observant.es chiffres montrent les difficultés dans l’observance théra-

eutique chez les insuffisants cardiaques togolais. La littératurefricaine sur cette question est pauvre. Les données dans la lit-érature mondiale sont contrastées : Van der Wal et al. [17] ontapporté 90 % de patients bon observants aux médicaments en

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et d’Angéiologie 62 (2013) 22–27

ollande tandis que De Castro et al. [24] au Brésil ont rapporté7 % de bonne compliance au traitement pharmacologique.

Nous avons observé 47,3 % de bonne compliance auxesures hygiéno-diététiques ; ce taux n’était que de 18 % au Bré-

il [24]. Cependant, Van der Wal et al. au Pays Bas ont rapporté3 % de bonne compliance au régime [17].

Dans cette étude, la mauvaise observance thérapeutique étaitignificativement corrélée à l’existence d’une couverture médi-ale ; cette différence persistait après ajustement à l’âge, auexe et au revenu mensuel (OR = 99,65 ; p = 0,001). Elle étaitmportante chez les patients ayant plus de trois médicamentsar jour (90 %). Elle ne dépendait ni de l’âge (p = 0,37), ni duexe (p = 0,96), ni de l’utilisation par le patient des médecineslternatives.

En Europe où la couverture médicale est universelle, Van deral et al. [17] ont rapporté 90 % de bonne compliance au trai-

ement pharmacologique ; cela démontre les difficultés d’accèsux médicaments dans notre pays où les coûts des soins sont à laharge exclusive des malades et où le salaire minimum interpro-essionnel garanti est seulement de 28 000 FCFA (42,7 euros)ans un pays où 60 % de la population est pauvre [25]. Le coûtoyen du traitement estimé à 20 000 FCFA (environ 30 euros)

tait jugé trop élevé par tous nos patients. Une couvertureédicale universelle devrait aider à améliorer l’observance auxédicaments de nos patients.Vingt-neuf pour cent de nos patients pensaient que leur méde-

in ne leur accordait pas assez de temps et ne les ont pas informésuffisamment sur leur maladie ; 65 % avaient assez de connais-ances sur leur maladie et 62 % appréciaient la compétence deeur médecin. Dans notre pays, le nombre de cardiologues parabitant est de un cardiologue pour 750 000 habitants ; ce tauxrès faible reflète la charge quotidienne des cardiologues de ceays et explique en lui-même les difficultés dans la prise enharge adéquate des patients insuffisants cardiaques. Le rythmennuel moyen des consultations des patients suivis pour ICst de quatre à six consultations par patient par an dans le ser-ice de cardiologie du CHU Campus de Lomé. Soulignonsu’en général, le nombre de consultations annuelles varie enonction de l’état du malade et des comorbidités qui y sontssociées. Le non-respect des rendez-vous de consultation estouvent le fait du manque de moyens financiers, d’une part, ete l’adhésion à des thérapeutiques alternatives qui promettentne guérison définitive, d’autre part. Il s’avère important dansotre contexte d’insister sur la sensibilisation des malades ete leur entourage afin d’éviter l’utilisation de ces tradithérapiesouvent pourvoyeuses d’insuffisances rénale et hépatocellulaire.ertains auteurs pensent que l’observance n’est pas une simpleuestion de volonté du patient. Elle dépend d’un certain savoir-aire, d’un savoir-être et de la confiance que le malade accorde

son médecin [26].Même si une bonne partie des patients de cette étude savaient

e quoi il souffrait, il n’est cependant pas certain que nos patientsient des connaissances suffisantes des bénéfices liées à leurs

ifférentes thérapeutiques, ce qui pourrait expliquer la forte pro-ortion d’entre eux qui adhèrent aux médecines alternatives.ans le même temps, ce phénomène n’est pas une excep-

ion dans l’IC au Togo ; le problème s’observe dans les autres

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K. Yayehd et al. / Annales de Cardio

ffections chroniques telles que l’hypertension artérielle et leiabète ce qui donne l’impression qu’une frange importante desopulations togolaises et africaines en général n’ait pas encorentégré la notion de maladies chroniques. Aussi s’agit-il deratiques comportant parfois une certaine dose de mysticismeuand on sait que les croyances demeurent très fortes sur leontinent africain et que ces médecines parallèles promettent deuérir ce que la médecine conventionnelle ne guérit pas.

Plus de 57 % de nos patients estimaient n’avoir pas le soutienécessaire de leur entourage. L’entourage a un grand rôle à jouerour une meilleure observance, notamment veiller à la prisees médicaments, fournir au patient ces médicaments en cas deupture et l’aider au respect des mesures hygiéno-diététiques.es variations émotionnelles peuvent être à la base d’une rupture

hérapeutique et l’entourage peut y remédier. Malheureusementujourd’hui encore, nombre de patients subissent fréquemmentes dommages importants à cause des erreurs de médicament.ertains souffrent d’incapacité permanente et pour d’autres cesrreurs sont mortelles [26,27].

. Conclusion

La compliance au traitement des insuffisants cardiaques togo-ais est mauvaise ; elle est en grande partie liée à l’absence deouverture médicale et à l’accès difficile des patients à leurédecin. Une couverture médicale universelle et une sensibi-

isation plus efficace des patients devraient aider à améliorer’observance au traitement pharmacologique dans notre pays.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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