O Le vigneron de Dieu200 hectares, dans la vallée de San Antonio, proche du Pacifique, à l’ouest...

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dolce vita 23 htr hotel revue No 20 / 19 mai 2011 Le Musée de Payerne abritera, du 29 mai au 11 septembre prochains, l’exposition «Fenêtre sur le Nord, art des Inuits et de leurs voisins». Elaborée en partie sur la base de la collection de la Cerny Inuit Collection, à Berne, cette exposi- tion donnera un aperçu de la fasci- nante culture des peuples du Grand Nord, notamment de ceux qui vivent dans les régions polaires de la Russie. Elle sera construite autour des thèmes de la famille, des ani- maux, de la chasse et de la pêche. Elle abordera également la problé- matique du chamanisme. www.payerne.ch Un regard sur l’art des Inuits au Musée de Payerne Pêle-mêle La caravane de l’historique Route du Gruyère, chargée de 40 meules, s’est élancée pour un périple de 300 kilomètres qui la conduira le 22 mai prochain en ville de Lyon. Cet évé- nement, organisé par l’Interprofes- sion du Gruyère AOC en collabora- tion avec la confrérie éponyme, a été mis sur pied pour célébrer les dix ans de l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) décro- chée par le célèbre fromage. Lors de chaque étape ponctuant le trajet, de nombreuses animations sont organisées pour accueillir et fêter le convoi, tant sur territoire helvéti- que que français. La caravane du Gruyère en route vers Lyon Le Beau-Rivage de Genève organisera le 4 juin la 2e édition du prix Beau-Rivage de dégustation. Réservé aux amateurs, ce concours accueillera des équipes de deux personnes et comportera trois épreuves: une dégustation à l’aveu- gle de dix cépages genevois, une dé- gustation à l’aveugle de cinq eaux- de-vie et un questionnaire destiné à tester les connaissances des candi- dats sur les vins et les spiritueux. www.beau-rivage.ch Les œnologues amateurs conviés en ville de Genève Le Restaurant Hôtel du parc des Eaux-Vives, à Genève, a rouvert son restaurant «A l’étage» mardider- nier pour la saison estivale. Cet établissement met l’accent sur les produits locaux, des viandes et des poissons grillés notamment. Le Restaurant Hôtel du parc des Eaux- Vives, géré par le Swissôtel Métro- pole Genève, trône dans un monu- ment historique du 18e siècle. Il propose également une brasserie, quatre salons de réception et deux terrasses panoramiques en été. eda www.parcdeseauxvives.ch Le restaurant grill «A l’étage» rouvre ses portes Trois mille cinq cents Indiens visitent actuellement la Suisse. Une opération exceptionnelle dont Suisse Tourisme tire les ficelles. La décision a été prise il y a un peu plus d’un an. Et, depuis, plusieurs réunions ont eu lieu à New Delhi la capitale indienne. SIMONE LEITNER La Suisse s’offre à des milliers d’Indiens Avant que le grand groupe inter- national Amway ne jette son dévo- lu sur la Suisse pour but de son voyage de motivation, Suisse Tou- risme a dû convaincre avec son concept. «Finalement, nous avons remporté la mise et avons préparé avec beaucoup d’enthousiasme l’événement de groupe le plus im- portant que nous ayons jamais or- ganisé, relève Urs Eberhard, vice- directeur de SuisseTourisme. L’obstacle du visa pour 3500 voyageurs a été négocié Des préparatifs de longue ha- leine et un immense défi: faire visi- ter la Suisse à 3500 Indiens en 3 sé- jours successifs de 5 jours chacun. Et un séjour de nature particulière qui récompense pour leur excel- lent travail les meilleurs collabora- teurs de la société de vente directe Amway Inde. Un séjour d’accord, mais pas sans visa. Une procédure que, grâce à ses excellentes rela- tions, Suisse Tourisme «ne pouvait simplifier, mais à laquelle il pouvait apporter toute l’aide nécessaire», souligne Eberhard. Un point déli- cat qui a parfaitement passé la rampe. Et depuis cette semaine, le premier des trois groupes d’envi- ron 1300 Indiens chacun voyage de Zurich auTitlis et à la Jungfraujoch. Bilan pour Suisse Tourisme: «Un marketing incroyable qui n’a pas de prix pour la Suisse. De retour dans leurs foyers, tous ces Indiens parleront avec enthousiasme de notre pays.» Un projet très positif et lucratif à la ronde Pour le groupeTitlis Rotair aussi, ces groupes de motivation du sous- continent indien sont une chance: «La phase préparatoire déjà a été très agréable. Et même les négocia- tions sur les prix se sont bien déroulées», résume Peter Reinle, porte-parole des chemins de fer du Titlis. Dans leur ensemble, les invi- tés sont très impressionnés par notre pays. Un marché source qui a encore un immense potentiel. Aujour- d’hui, quelque 12 millions d’In- diens appartiennent aux classes moyenne et supérieure. Et ils ont pris goût au voyage. Depuis 1993, le nombre de leurs nuitées a plus que quintuplé. Et puis les hôtes indiens passent pour des voyageurs géné- reux: ils dépensent en moyenne environ 300 francs suisses par jour. Adaptation Françoise Zimmerli sur la base d’un article en page 14 Le voyage de motivation d’Amway Inde en Suisse. Du vignoble genevois à la côte pacifique chilienne en passant par une abbaye en pleine Méditerranée: l’œnologue genevois Jean-Michel Novelle se démultiplie. O ne le voit pas souvent en Suisse, même s’il vient de présenter ses vins dans deux palaces genevois. C’est que Jean-Michel Novelle, «vigneron-créateur», à l’aube de la cinquantaine, œuvre tant à Satigny, sur le domaine fami- lial du Grand-Clos (4,5 hectares) que dans le sud de la France (plusieurs projets entre le Pic Saint- Loup et leVentoux, les Dentelles de Montmirail et l’Ardèche). Deux mandats lui tiennent à cœur. Le domaine d’Amayna, au Chili, où il repartira en mai. Près de 200 hectares, dans la vallée de San Antonio, proche du Pacifique, à l’ouest de Santiago. Jusqu’ici, les vignes n’étaient plantées que dans la plaine, entre les collines. Désor- mais, elles le sont en coteaux. La capacité de la cave, recon- struite à neuf, a été triplée, avec un vaste chais à barriques. Sauvignon blanc et pinot noir trouvent, dans ce climat tempéré par les brises du Pacifique, une expression savou- reuse. Depuis 2003, l’œnologue genevois, formé à Changins, en est le consultant. Ce même travail – «gratis pro deo», à l’exception des frais de transport –, il le fait au domaine de l’abbaye de Lérins, au large de Cannes, à vingt minutes de bateau. A l’origine, la rencontre entre l’éco- nome de la communauté de cister- ciens, le père Marie Pâques, et le Genevois. Le religieux est un vérita- ble entrepreneur: flouée dans l’ex- ploitation des bateaux et dans celle d’un restaurant idéalement placé PIERRE THOMAS Le vigneron de Dieu en face de la capitale bling-bling de la Côte d’Azur, l’abbaye a repris la main et exploite ces activités. «Nous avons retrouvé la surface d’il y a 110 ans» De même, elle a replanté des vignes, à hauteur de huit hectares. «Dans les années 70, on avait arra- ché les vignes pour planter de la lavande sur 4 hectares. En 1990, il ne restait plus qu’un hectare et demi de vin du cépage Clairette… Et plus personne ne connaissait le travail de la vigne. Nous sommes li- mités: nous avions perdu les droits de plantation et nous avons retrou- vé aujourd’hui la surface d’il y a 110 ans», explique Frère Marie, en charge des tâches viticoles. Peu à peu, l’activité vitivinicole a redémarré: le premier vin blanc date de 1992, la première syrah de 1995. Aujourd’hui, l’abbaye de Lé- rins produit 40 000 bouteilles, dont deux tiers de rouge. Le domaine est classé en IGP (indication géogra- phique protégée) Méditerranée et non en AOC (appellation d’origine contrôlée) Côtes-de-Provence. Le domaine de l’abbaye de Lérins, située sur l’île Saint-Honorat, au large de Cannes, comprend huit hectares de vigne. Les grands vins produits par les moines de Lérins ont une réputation qui dépasse les frontières françaises. L’abbaye de Lérins vise une clien- tèle haut de gamme. Père Marie Pâques se déplace lui-même à Pa- ris,maisaussiàHongKong,l’année passée, et à Moscou, cette année. Des importateurs distribuent le vin en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Chine et en Russie. «Je n’ai pas fait d’école de mar- keting, j’ai juste un peu de bon sens», confie cet homme jovial, en- tré dans les ordres à 27 ans, après avoir fait les quatre cents coups. L’abbaye a choisi son slogan: «Une île, des frères, un grand vin». Père Marie Pâques ajoute: «Notre pinot noir doit être aussi célèbre que la Romanée-Conti et notre Clos de la Charité aussi fameux que les en- chères des Hospices de Beaune.» Les flacons sont vendus de 22 à 190 euros la bouteille. Un seul fournisseur de barriques Depuis 2005, les vins doivent beaucoup au credo de Jean-Michel Novelle, œnologue iconoclaste: pas de levures endogènes, mais un apport massif de levures sélection- nées, des cuvages très courts, pour favoriser le fruité et préserver la jeunesse des vins «en gardant le cœur des tanins et en ménageant l’extraction», dans le strict respect de la matière première. L’œnologue a opté, aussi, pour un unique fournisseur de barri- ques de chêne (Taransaud). La cri- tique applaudit des deux mains: isolée au milieu de la Méditerra- née, Leirins fait des vins à nul autre pareil.Déjà,ilsfigurentsurlesmeil- leures tables du monde. En Suisse, le Veveysan Denis Martin a été le premier à en importer une demie- palette en direct. Peut-être le loca- taire de la Confrérie des Vignerons s’est-il souvenu de ces cisterciens, défricheurs de Lavaux au 11e siè- cle, qui ont laissé aux vignerons vaudois leur devise latine: «Ora et labora» («Prie et travaille»). Le «vigneron-créateur» genevois Jean-Michel Novelle. ldd Photopress ldd Photos ldd ldd

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dolce vita 23htr hotelrevueNo 20 / 19 mai 2011

Le Musée de Payerne abritera, du29 mai au 11 septembre prochains,l’exposition «Fenêtre sur le Nord,art des Inuits et de leurs voisins».Elaborée en partie sur la base dela collection de la Cerny InuitCollection, à Berne, cette exposi-tion donnera un aperçu de la fasci-nanteculturedespeuplesduGrandNord, notamment de ceux quiviventdanslesrégionspolairesdelaRussie. Elle sera construite autourdes thèmes de la famille, des ani-maux, de la chasse et de la pêche.Elle abordera également la problé-matique du chamanisme.

www.payerne.ch

Un regard surl’art des Inuits auMusée de Payerne

Pêle-mêle

La caravane de l’historique Routedu Gruyère, chargée de 40 meules,s’est élancée pour un périple de 300kilomètres qui la conduira le 22 maiprochain en ville de Lyon. Cet évé-nement, organisé par l’Interprofes-sion du Gruyère AOC en collabora-tion avec la confrérie éponyme, aétémissurpiedpourcélébrerlesdixans de l’obtention de l’appellationd’origine contrôlée (AOC) décro-chée par le célèbre fromage. Lors dechaque étape ponctuant le trajet,de nombreuses animations sontorganisées pour accueillir et fêter leconvoi, tant sur territoire helvéti-que que français.

La caravanedu Gruyère enroute vers Lyon

Le Beau-Rivage de Genèveorganisera le 4 juin la 2e édition duprix Beau-Rivage de dégustation.Réservé aux amateurs, ce concoursaccueillera des équipes de deuxpersonnes et comportera troisépreuves: une dégustation à l’aveu-glededixcépagesgenevois,unedé-gustation à l’aveugle de cinq eaux-de-vieetunquestionnairedestinéàtester les connaissances des candi-dats sur les vins et les spiritueux.

www.beau-rivage.ch

Les œnologuesamateurs conviésen ville de Genève

Le Restaurant Hôtel du parc desEaux-Vives, à Genève, a rouvert sonrestaurant«Al’étage»mardider-nier pour la saison estivale. Cetétablissement met l’accent sur lesproduits locaux, des viandes et despoissons grillés notamment. LeRestaurant Hôtel du parc des Eaux-Vives, géré par le Swissôtel Métro-pole Genève, trône dans un monu-ment historique du 18e siècle. Ilpropose également une brasserie,quatre salons de réception et deuxterrasses panoramiques en été. eda

www.parcdeseauxvives.ch

Le restaurant grill«A l’étage»rouvre ses portes

Troismille cinq centsIndiens visitentactuellement la

Suisse.Uneopérationexceptionnelle

dont SuisseTourisme

tire les ficelles.

La décision a été prise il y a un peuplus d’un an. Et, depuis, plusieursréunions ont eu lieu à New Delhi lacapitale indienne.

SIMONE LEITNER● ●● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

La Suisse s’offre à des milliers d’IndiensAvant que le grand groupe inter-

national Amway ne jette son dévo-lu sur la Suisse pour but de sonvoyage de motivation, Suisse Tou-risme a dû convaincre avec sonconcept. «Finalement, nous avonsremporté la mise et avons préparéavec beaucoup d’enthousiasmel’événement de groupe le plus im-portant que nous ayons jamais or-ganisé, relève Urs Eberhard, vice-directeur de SuisseTourisme.

L’obstacle du visa pour3500 voyageurs a été négocié

Des préparatifs de longue ha-leine et un immense défi: faire visi-ter la Suisse à 3500 Indiens en 3 sé-jours successifs de 5 jours chacun.Et un séjour de nature particulière

qui récompense pour leur excel-lent travail les meilleurs collabora-teurs de la société de vente directeAmway Inde. Un séjour d’accord,mais pas sans visa. Une procédureque, grâce à ses excellentes rela-tions, Suisse Tourisme «ne pouvaitsimplifier,maisàlaquelleilpouvaitapporter toute l’aide nécessaire»,

souligne Eberhard. Un point déli-cat qui a parfaitement passé larampe. Et depuis cette semaine, lepremier des trois groupes d’envi-ron 1300 Indiens chacun voyage deZurichauTitlisetà laJungfraujoch.Bilan pour Suisse Tourisme: «Unmarketing incroyable qui n’a pasde prix pour la Suisse. De retourdans leurs foyers, tous ces Indiensparleront avec enthousiasme denotre pays.»

Un projet très positifet lucratif à la ronde

PourlegroupeTitlisRotairaussi,cesgroupesdemotivationdusous-continent indien sont une chance:«La phase préparatoire déjà a ététrèsagréable.Etmêmelesnégocia-

tions sur les prix se sont biendéroulées», résume Peter Reinle,porte-parole des chemins de fer duTitlis. Dans leur ensemble, les invi-tés sont très impressionnés parnotre pays.

Un marché source qui a encoreun immense potentiel. Aujour-d’hui, quelque 12 millions d’In-diens appartiennent aux classesmoyenne et supérieure. Et ils ontprisgoûtauvoyage.Depuis1993,lenombre de leurs nuitées a plus quequintuplé. Et puis les hôtes indienspassent pour des voyageurs géné-reux: ils dépensent en moyenneenviron 300 francs suisses par jour.

Adaptation Françoise Zimmerlisur la base d’un article en page 14

Le voyage de motivationd’Amway Inde en Suisse.

Duvignoble genevoisà la côte pacifique

chilienne enpassantpar une abbaye en

pleineMéditerranée:l’œnologue genevoisJean-Michel Novelle

se démultiplie.

O ne le voit pas souventen Suisse, même s’ilvient de présenter sesvinsdansdeuxpalaces

genevois. C’est que Jean-MichelNovelle, «vigneron-créateur», àl’aube de la cinquantaine, œuvretant à Satigny, sur le domaine fami-lial du Grand-Clos (4,5 hectares)que dans le sud de la France(plusieursprojetsentrelePicSaint-Loup et leVentoux, les Dentelles deMontmirail et l’Ardèche).

Deux mandats lui tiennent àcœur. Le domaine d’Amayna, auChili, où il repartira en mai. Près de200 hectares, dans la vallée de SanAntonio, proche du Pacifique, àl’ouest de Santiago. Jusqu’ici, lesvignes n’étaient plantées que dansla plaine, entre les collines. Désor-mais, elles le sont en coteaux.

La capacité de la cave, recon-struite à neuf, a été triplée, avec unvaste chais à barriques. Sauvignonblanc et pinot noir trouvent, dansce climat tempéré par les brises duPacifique, une expression savou-reuse. Depuis 2003, l’œnologuegenevois, formé à Changins, en estle consultant.

Ce même travail – «gratis prodeo», à l’exception des frais detransport –, il le fait au domaine del’abbaye de Lérins, au large deCannes, à vingt minutes de bateau.A l’origine, la rencontre entre l’éco-nome de la communauté de cister-ciens, le père Marie Pâques, et leGenevois.Lereligieuxestunvérita-ble entrepreneur: flouée dans l’ex-ploitation des bateaux et dans celled’un restaurant idéalement placé

PIERRE THOMAS● ●● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Le vigneron de Dieuen face de la capitale bling-bling dela Côte d’Azur, l’abbaye a repris lamain et exploite ces activités.

«Nous avons retrouvéla surface d’il y a 110 ans»

De même, elle a replanté desvignes, à hauteur de huit hectares.«Dans les années 70, on avait arra-ché les vignes pour planter de lalavande sur 4 hectares. En 1990, ilne restait plus qu’un hectare etdemi de vin du cépage Clairette…Et plus personne ne connaissait letravail de la vigne. Nous sommes li-

mités: nous avions perdu les droitsdeplantationetnousavonsretrou-vé aujourd’hui la surface d’il y a110 ans», explique Frère Marie, encharge des tâches viticoles.

Peuàpeu,l’activitévitivinicolearedémarré: le premier vin blancdate de 1992, la première syrah de1995. Aujourd’hui, l’abbaye de Lé-rins produit 40000 bouteilles, dontdeux tiers de rouge. Le domaine estclassé en IGP (indication géogra-phique protégée) Méditerranée etnon en AOC (appellation d’originecontrôlée) Côtes-de-Provence.

Le domaine de l’abbaye de Lérins, située sur l’île Saint-Honorat, au large de Cannes, comprend huit hectares de vigne.

Les grands vins produits par les moines de Lérins ont une réputation qui dépasse les frontières françaises.

L’abbaye de Lérins vise une clien-tèle haut de gamme. Père MariePâques se déplace lui-même à Pa-ris,maisaussiàHongKong,l’annéepassée, et à Moscou, cette année.Desimportateursdistribuentlevinen Belgique, au Luxembourg, enAllemagne, en Chine et en Russie.

«Je n’ai pas fait d’école de mar-keting, j’ai juste un peu de bonsens», confie cet homme jovial, en-tré dans les ordres à 27 ans, aprèsavoir fait les quatre cents coups.L’abbaye a choisi son slogan: «Uneîle, des frères, un grand vin». Père

Marie Pâques ajoute: «Notre pinotnoir doit être aussi célèbre que laRomanée-Conti et notre Clos de laCharité aussi fameux que les en-chères des Hospices de Beaune.»Les flacons sont vendus de 22 à 190euros la bouteille.

Un seul fournisseurde barriques

Depuis 2005, les vins doiventbeaucoup au credo de Jean-MichelNovelle, œnologue iconoclaste:pas de levures endogènes, mais unapport massif de levures sélection-nées, des cuvages très courts, pourfavoriser le fruité et préserver lajeunesse des vins «en gardant lecœur des tanins et en ménageantl’extraction», dans le strict respectde la matière première.

L’œnologue a opté, aussi, pourun unique fournisseur de barri-ques de chêne (Taransaud). La cri-tique applaudit des deux mains:isolée au milieu de la Méditerra-née, Leirins fait des vins à nul autrepareil.Déjà,ilsfigurentsurlesmeil-leures tables du monde. En Suisse,le Veveysan Denis Martin a été lepremier à en importer une demie-palette en direct. Peut-être le loca-taire de la Confrérie des Vigneronss’est-il souvenu de ces cisterciens,défricheurs de Lavaux au 11e siè-cle, qui ont laissé aux vigneronsvaudois leur devise latine: «Ora etlabora» («Prie et travaille»).

Le «vigneron-créateur»genevois Jean-Michel Novelle.

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