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Couverture : Jean-Dieu - Numéro 412 - 20 avril 2020

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Couverture : Jean-Dieu

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CouvertureSommaireEditoLa TouilletteMais où va-t-on ?Enigmes du chapeauAu Fil de ma PlumeLe fil de l’eau Boue de Fil acteursReflexions Imaginaires

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12 ter151516

Ciné’FilInFiltrationCoups de coeur littérairesL’article CIDérantChroniques d’un SurvivantPerles d’ImproLe Jeu du CoinBOCs

Sommaire

EditoPomlodie

Bon. Je ne sais pas quoi écrire ici, mais heureusement il y a derrière cette page pléthore d’excellents articles qui ne demandent qu’à être lus ! Nous continuons sur notre lancée des sorties numériques, et poursuivrons certainement ainsi jusqu’à la fin du semestre. La situation exceptionnelle ne nous empêchera pas de publier notre superbe torchon, pour votre plaisir comme pour le nôtre.

Retrouvez ainsi vos rubriques préférées (non, je ne donnerai aucun nom ; déjà parce que les préférences sont subjectives, ensuite parce que pour ma part je n’en ai pas, j’aime tout ce que le Fil voudra bien publier (oui, je lèche les bottes de mes rédacteurs et rédactrices mais aussi les miennes au passage, mais mes chevilles se portent bien, merci pour elles)) dans votre journal étudiant préféré (en même temps vous n'en avez pas beaucoup d'autres à disposition héhé).

Bonne lecture !

Crédit :Rédacteurs : Grégoire, Robin, Gabrielle, Anouk, Matthieu, Paul, Charlotte G.Illustratrice : JeanneCorrecteurs : Oumaima, Maxime, Gersende, Charlotte S., Nathanaël, Jade, Héloise, MatthieuMaquettistes : Alexendra, Kamyine, AttaleAssociations partenaires : Le CID, BDBDEC, Cinem'UT, Profit'rôles, Le Coin du Joueur

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Si les politiques n’hésitent pas à braquer leur viseur sur les plus fragiles et les plus démunis, c’est par facilité. Mais ne nous trompons pas de cible.

Désigner le pangolin comme coupable de la propagation du coronavirus est un bon moyen de détourner l’opinion publique de la cause structurelle des pandémies. Notre vulnérabilité croissante face aux pandémies est davantage liée à l’activité humaine qu’aux animaux porteurs eux-même. Plus précisément, c’est la destruction grandissante des habitats qui est en cause. Je m’explique. En réalité, la plus grande partie des microbes et virus vivent dans les animaux sans leur faire le moindre mal. Néanmoins, en détruisant massive-ment leurs habitats par le biais de la déforestation et de l’urbanisation, on incite les animaux sauvages à se rapprocher de l’homme en offrant ainsi le moyen à ces microbes d’arriver jusqu’à nous. Et les exemples illustrant ce phénomène sont nombreux.

La déforestation du Nord-est américain a provoqué une nette augmentation des maladies contractées par la population. C’est notamment parce que les espèces, comme les opossums, censées réguler les populations de tiques se font de plus en plus rares. De même, une étude menée dans douze pays, démontrent que les espèces de moustiques vecteurs d’agents pathogènes humains sont deux fois plus nombreuses dans les zones déboi-sées que dans les forêts restées intactes. Les causes du VIH, d’Ebola ou encore de Zika trouvent leurs explica-tions dans des processus similaires1.

Concernant la propagation du Covid-19 en France, il est facile de faire porter le chapeau à la population. Quand on nous fait croire que ce n’est pas dangereux d’aller voter pour les municipales, doit-on s’étonner que le dimanche 15 mars après midi, le jour du scrutin, les gens se soient rués dans les parcs pour profiter du soleil ? En France, on ne doit pas sortir, sauf pour le footing, sauf pour aller voter, sauf pour aller travailler. Avec des injonctions aussi contradictoires, il est facile de mettre la faute sur la population.

Dans les quartiers populaires où les violences policières et le manque d’investissements publics ont peu à peu corrodé la croyance dans les valeurs de la République, je ne suis pas étonné que les consignes gouvernemen-tales soient moins respectées. Cela justifie t’il les nouveaux excès de violences policières illustrés par les dizaines de vidéos tournant sur les réseaux ? Je n’en suis pas certain et encore moins en découvrant que les jeunes dont la tenue est supposée typique des quartiers populaires courent jusqu’à seize fois plus de risques d’être soumis à un contrôle d’identité que les jeunes habillés autrement2.

La justice française fait de la petite délinquance une priorité. Cette politique permet au gouvernement d’insé-miner la peur et de mettre sans arrêt le thème de la sécurité sur le devant de la scène. Répression, autorité, ordre public, voilà les mots d’ordre de notre cher gouvernement.

Pourtant on sait désormais que la fraude fiscale représente plusieurs dizaines de milliards d’euros3. Allez expliquer à une personne dans le besoin qu’il ne faut pas voler quand le ministre du budget fait l’objet d’un des plus grands scandales de fraude fiscale4.

C’est ce qui fait dire à Vincent Sizaire5 : “ Imposer un même degré d’application de la loi du haut au bas de l’échelle sociale constitue donc un enjeu démocratique de première importance. Si l’on rend l’État de droit palpable pour la majorité des citoyens, ceux-ci cesseront définitivement d’accorder du crédit à la rhétorique sécuritaire.”

1|Sonia Shah, Contre les pandémies, l’écologie, Le Monde diplomatique, mars 2020

2|Lévy et Jobard, Les contrôles d’identité à Paris , Questions pénales, n° 23.1, janvier 2010.

3|Commission d’enquête sur l’évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, Sénat, Paris, 17 juillet 2012

4|Bisous Cahuzac

5|Maître de conférences associé à l’université Paris Nanterre, auteur d’Être en sûreté, principes élémentaires et droits fondamentaux, La Dispute, Paris, 2020.

Justice à deux vitesses

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La TouilletteMatthieu

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« Il est là le réchauffement climatique ! Moins 3 degrés ce matin dans les Yvelines. » Aïe aïe aïe. Le niveau scientifique de nos journalistes est tombé aussi bas ? Comment les journalistes des chaînes de télévision les plus regardées en France peuvent-ils avancer une telle aberration scientifique ?

BON. Commençons donc par la différence entre météo et climat.

Le climat, c'est l’étude d’une zone géographique étendue et sur un temps long. C’est par exemple, l'étude du climat du continent Européen entre 2020 et 2050. Alors que la météo, c'est à un endroit précis et à un moment donné. Par exemple, ce matin il y a du soleil à Compiègne. Il est donc impossible d'étudier le climat avec les moyennes de températures sur quelques matins seulement ! Vous savez maintenant quoi répondre à ceux qui oseraient dire le contraire ;-)

On parle souvent de CO2 et de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. C'est mal ? Sans effet de serre, la tempé-rature moyenne sur Terre serait d'environ -18°C. C'EST UN PEU FROID QUAND MÊME. L’effet de serre est un effet naturel, nous en avons besoin. Mais dis donc Jamy, comment ça fonctionne l'effet de serre ? Eh bien, c'est très simple ! Les rayons du Soleil traversent l'atmosphère : une partie des rayons est absorbée par la Terre et une autre partie est réfléchie dans l’atmosphère. Les rayons réfléchis par la Terre essayent de retour-ner dans l'Espace. MAIS la couche de gaz à effet de serre en bloque une partie qui va donc revenir sur Terre. Cette couche fonctionne donc comme une couverture, elle empêche la chaleur de la Terre de s'enfuir en la gardant au chaud !

Il y a 20 000 ans, la Terre était dans une ère glaciaire. Dans cette période, les glaciers sont épais de plusieurs kilomètres, descendant jusqu'à la Grande-Bretagne et les niveaux des mers sont 120m plus bas ! Le rayonne-ment solaire et l'effet de serre naturel sont donc faibles, la température moyenne de la Terre est alors de 10°C. Pour arriver à un rayonnement solaire et un effet de serre fort, il s'est écoulé 10 000 ans pour que la tempéra-ture soit alors de 15°C. Il aura donc fallu 10 000 ans pour augmenter la température moyenne de la Terre de 5°C seulement !

Pour étudier les changements climatiques, il est nécessaire de définir le système climatique. Il s'agit d'un système complexe composé de 5 composantes principales : l'hydrosphère (océans, lacs, rivières, ...), les surfaces continentales (là où les humains vivent, enfin la plupart du temps normalement), l'atmosphère (qui est autour de nous, sans que l'on puisse la toucher), la cryosphère (les glaces terrestres ou marines, …), et finalement la biosphère (tous les organismes vivants qui sont dans les autres composantes de ce système). Ce système, sans l'intervention de l'homme, est stable ou évolue de manière très lente. Le problème est donc ici : les activités humaines aujourd'hui sont en train de dérégler la machine. Mais pourquoi ?

En 60 ans, la consommation d'énergie primaire (pétrole, charbon, gaz, ...) a été multipliée par 6 ! Et les émissions de CO2 (qui représentent 75% des gaz à effet de serre) ont suivi la même courbe. Ce CO2 qui est émis par l'Homme va donc augmenter la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, en rendant cette couverture plus efficace, en retenant encore plus de chaleur à l'intérieur ! De plus en plus de rayons solaires ne vont pas pouvoir s’échapper de l’atmosphère et ils vont donc revenir sur la Terre qui va absorber ces rayons et augmenter de température moyenne, l’effet de serre sera trop puissant !

Voici donc la première partie sur l'explication du fonctionnement de notre système climatique. On se revoit le lundi 11 mai pour aborder la seconde partie de ce chapitre et parler des puits naturels de carbone, des boucles de rétroactions positives (permafrost, albedo), des scénarios du GIEC, et d'autres choses.

A bientôt !

Sources : The Big Conf - Avenir Climatique.

Le fonctionnement du système climatique 1/2

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Mais où va-t-on ?Grégoire

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Enigmes du ChapeauKumpo

Cinq Nageurs :

A l'issue d'une compétition, 5 nageurs discutent de leurs performances.

"La personne qui est arrivée 2ème est à côté du nageur le plus enrobé."

"Je suis peut être le plus imposant, mais certainement pas le plus rapide."

"J'ai le maillot le plus coloré, mais je ne fais pas le poids contre B."

"J'ai beau être le plus petit, j'ai fini quatrième !"

"J'ai battu la personne à côté de moi à plates coutures !"

Qui est le nageur le plus rapide ?

Arithmétique (1) :

Résolvez le code suivant :

Chaque lettre représente un nombre distinct entre 0 et 9, et F, T et S sont non-nuls.

(tiré d’un TD de RO03)

Arithmétique (2) :

Utilisez une seule fois les chiffres de 1 à 9 afin de compléter cette soustraction :

X X X X X - X X X X = 33 333

Ponctualité :

Je croyais que ma montre retardait de 5 minutes, mais en fait, elle avance de 5 minutes.

Mon ami pense que sa montre avance de 5 minutes alors qu'elle retarde de 5 minutes.

Si nous arrivons à l'heure à notre rendez-vous en nous fiant à nos montres respectives, combien de minutes d'avance ou de retard aurais-je sur mon ami ?

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LA SOLITUDE

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Au Fil de ma PlumeComath

J'écris ces quelques lignes à une heure tardiveEn attendant de me perdre dans mon sommeil

J'espère m'endormir avant que le matin n’arriveAvant qu'apparaissent les premiers rayons du soleil

La fatigue est làMais le sommeil ne l'est pas

Mon passé défile et me hanteCes pensées, ces images me plantent

La solitude me frappe hardimentEst-ce dû au confinement ?Ou alors à mon cœur brisé

Par le mensonge, la tromperie et l'abandon cumulés

Tous les soirs je plongeDans ce passé qui me ronge

Et les vagues de souffrance me submergentJe n'arrive pas à les surfer pour atteindre la berge

Et ces messages sans réponse, sans aideSont des poids qui me tirent vers le fond

Je me retrouve seul sans remèdeMon seul espoir : me tourner vers l'horizon

Paradoxalement le silencePèse si lourd

Il ronge lentement l'espritSon emprise grandit

Jusqu'à me rendre sourdLa noyade recommence

Cette situation est difficileLa fatigue s'accumule, ses pensées m’encombrent

Le stress s'amplifie tandis que le temps fileEt mon esprit sombre

Mais dans cet océan houleuxJ'ai trouvé mon objectif… Enfin !

Je veux être heureuxSans avoir besoin de l'aide de quelqu’un

Pour y parvenirJ'aimerais avoir du temps

Pour que mon espritEffacé de son passé et de son avenir

Puisse être seul avec lui-même un instantPour échapper à ce qui me meurtrit

LA SOLITUDE

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Bon. J’ai appris ce matin que je devais rédiger un article pour la version papier, à nouveau. Comme je vous l’expliquais dans le premier article du semestre, je comptais alterner, durant celui-ci, entre des articles assez formels et relativement pertinents (version papier) et des articles plus fournis mais aussi plus fouillis (en ligne). Me voici contrainte de nouveau à l’exercice difficile de la limite de caractères. Qu’importe ! Je pourfen-drai la page blanche encore et encore.

Aussi ai-je décidé d’avancer un peu le thème de cet article, qui aurait dû être celui du dernier numéro du semestre : comment écrire dans l’urgence. Pour rappel, j’écris ce semestre sur le processus dont je suis le fil pour la rédaction de mon mémoire de recherche en épistémologie de la psychiatrie. Comment, dans ce cas comme dans d’autres, respecter des deadlines rédactionnelles ? C’est une préoccupation présente dans bien des situations ; dans ma vie étudiante j’ai certainement eu à écrire au moins une quinzaine de dossiers à rendre à une date précise, dont des mémoires plus ou moins longs. Jusqu’à présent, je ne savais pas exacte-ment comment je procédais pour rendre les choses à temps tout en maintenant un certain niveau de qualité. En m’observant et en lisant une œuvre sur la gestion des émotions, j’ai compris deux choses.

La première : craindre l’approche d’une date butoir, craindre de ne pas parvenir à rendre les choses dans les temps ou avec une qualité suffisante, est contre-productif. On pense souvent, à tort, que se mettre la pression est une méthode efficace pour avancer. Non. La peur, ce qui motive la pression, est une émotion qui, en termes de dynamique, de mouvement, nous tire en arrière. C’est naturel : la peur sert à fuir devant un danger. Elle nous dit de reculer, de partir, de quitter la situation. Ainsi, malgré toute votre bonne volonté pour avancer, si vous vous mettez la pression, vous n’avancerez pas, à moins qu’elle soit chez vous – c’est certaine-ment possible – motrice ; mais je reste persuadée que vous avancerez, si elle est au premier plan, moins bien que si vous activiez le second processus que j’ai mis à jour.

La seconde, donc : utilisez ce qui vous fait avancer. L’émotion qui va vers l’avant, c’est la joie, le plaisir. Si vous prenez du plaisir à travailler votre sujet, vous avancerez sereinement et efficacement ; surtout si vous en profitez pour relâcher la pression. D’où l’importance de bien choisir son sujet, et de façonner une probléma-tique qui vous parle. J’aimerais même être radicale et vous encourager à ne pas poursuivre des études qui vous contraignent trop souvent à travailler des sujets qui vous déplaisent ; mais c’est une décision trop importante et individuelle pour que j’en dise plus.

Une dernière chose, qui m’a cette fois été conseillée par le responsable de mon master, un point méthodolo-gique : essayez d’écrire une ou deux pages par jour. Cela présuppose une certaine organisation : il faut commencer à rédiger assez tôt, ne serait-ce que pour pouvoir accumuler un peu de retard si besoin ; il faut aussi s’aménager chaque jour des plages horaires suffisantes pour « se mettre dedans » et avancer. L’idée n’est pas tant de fixer la quantité que la qualité : une page soignée et définitivement fixée vaut mieux que deux pages de brouillon.

Ainsi, l’urgence peut n’en être jamais une : si vous la mettez au second plan, que vous maintenez un rythme régulier et que vous travaillez dans le plaisir, tout devrait bien se passer !

[Article plus détaillé et fouillis à trouver en ligne ! (Peut-être (bientôt))]

De l’écriture dans l’urgence

Le fil de l’eau Pomlodie

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Boue de Fil acteursKumpo

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En cette dure période de confinement, les festivités de Pâques (pour ceux qui fêtent Pâques) ont été malheu-reusement sacrifiées. Alors pour tous ceux qui n’ont pas pu avoir leurs œufs en chocolat, essayons de ressus-citer un peu de la magie de Pâques dans cet article1.

Quand j’étais petit, peu de temps après qu’on m’ai finalement appris que le Père Noël n’existait pas (au moment où je commençais à me remettre de cette trahison de la part de l’ensemble des adultes), j’eu une seconde révélation : les cloches de Pâques n’existaient pas non plus. Les cloches que j’entendais (et attendais avec impatience) n’étaient qu’une banale cloche sonnée par ma grand-mère. Plus tard, j’appris que dans certaines régions ce ne sont pas les cloches qui apportent les œufs mais un lapin. Alors je ne suis pas là pour vous expliquer les origines de ces différentes coutumes, Wikipédia est à votre disposition si ça vous intéresse. Non, ici on va réfléchir sur autre chose. Si Pâques était réellement magique, les œufs devraient plutôt être apportés par un lapin ou par des cloches ?

Commençons par réfléchir à la pertinence du lapin. Le lapin est, comme tout le monde le sait, un rongeur, est donc par conséquence un mammifère. Pour les non-GB qui ont arrêté la bio trop tôt, un mammifère est vivipare, c’est-à-dire qu’il ne pond pas d’œuf pour mettre au monde sa progéniture (à l’exception notable des monotrèmes, dont ne fait pas partie le lapin). Il peut donc sembler idiot de considérer des œufs de lapin. On peut par contre considérer que ce que nous appelons œufs ne soient, en réalité, pas des œufs. Voyez-vous, les lapins sont aussi ce qu’on appelle des caecotrophes. En résumé, ils mangent leurs crottes pour en extraire tous les nutriments. Vous voyez où je veux en venir ? Et si les œufs en chocolat étaient en fait des crottes de lapin sucrés ?

Passons maintenant aux cloches. Alors premier fait que tout observateur attentif remarquera tout de suite, les cloches ne sont pas des êtres vivant. Ce sont des constructions humaines en métal, pendu aux clochers des églises où leurs doux tintements appellent à la prière tous les croyants du coin (ou indiquent l’heure si vous arrivez à compter les coups). Il est donc légitime de se poser deux questions : comment déposent-elles les œufs et où les trouvent-elles ? J’opte pour ma part pour l’option de l’enchantement magique. Les cloches seraient en fait enchantées dès leur création pour partir récolter des œufs et les déposer chez les gens à la date de Pâques. Cette hypothèse nécessite toutefois de supposer l’existence d’une base secrète de création d’œufs en chocolat, où viendraient toutes les cloches magiques sans se faire remarquer. Et pour gérer cette organisa-tion, il doit forcément exister une tête pensante, restant dans l’ombre. J’ai nommé cette figure mystérieuse le Père Pascal (il pourrait cependant s’agir d’une Mère Pascale, une enquête plus approfondie serait requise à ce niveau).

Alors qu’est-ce que vous pensez ? Organisation internationale de cloches magiques ou crottes en chocolat ? Je vous laisse décider (ou apporter votre hypothèse en commentaire sur le site du Fil).

Pour ma part, je pense avoir découvert grâce au confinement que le vrai mensonge de Pâques, c’est de penser qu’il est nécessaire d’avoir des chocolats pour en profiter.

1|Pour éviter de choquer les plus croyants comme les plus athées, aucune référence biblique ne sera utilisée.

Cloches ou lapins ?

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Reflexions imaginairesPaul

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Le Limier est un film britannique sorti en 1973. Il est adapté de la pièce de théâtre « Sleuth » d'Anthony Shaffer, qui a d'ailleurs participé à l'écriture du scénario. Nous devions le projeter ce mercredi 22 avril, mais puisque c'est annulé je vous en propose plutôt une critique afin de vous donner envie de le découvrir par vous même et ainsi occuper 2h20 de votre confinement.

Son réalisateur est américain, il s'agit de Joseph L. Mankiewicz (1909-1993). Il est le frère d'un autre grand nom du cinéma, Herman J. Mankiewicz qui est notamment le scénariste de « Citizen Kane » d'Orson Welles, et le fils d'immigrés juifs allemands. Le Limier est le tout dernier film réalisé par Joseph L. Mankiewicz, avant qu'il ne décide de se mettre en retrait du cinéma.Mais revenons à notre film. On commence dans un labyrinthe, dans lequel Andrew Wylke, un auteur de romans policiers, a donné rendez-vous à Milo Tindle, l'amant de sa femme. Ce labyrinthe, c'est un peu l'image qui préfigure le film qui va suivre, un grand jeu de manipulation nous entraînant inexorablement de fausse piste en fausse piste

Le postulat de départ est simple, quoiqu'un peu surprenant : le romancier et sa femme sont sur le point de divorcer pour qu'elle se remarie avec son amant, et les deux hommes, loin d'être fâchés ou en compétition, s'apprêtent à simuler le cambriolage de la grande maison afin de récupérer l'argent de l'assurance des bijoux de la femme absente.

Se met alors en place un huis-clos virtuose dans la grande maison d'Andrew Wylke. Une maison qui fourmille d'objets et de gadgets étranges conçus par l'écrivain, comme par exemple un effrayant automate représentant un vieux marin riant aux éclats si l'on appuie sur un bouton. L'atmosphère mise en place crée une impression d' « inquiétante étrangeté », si chère à David Lynch notamment : si rien ne paraît vraiment menaçant, c'est la combinaison de l'ensemble qui crée une ambiance étrange et légèrement malaisante sans que l'on sache trop pourquoi. C'est dans ce décor que se mettent en place des joutes verbales assassines entre les deux person-nages manipulateurs impeccablement interprétés par Laurence Olivier et Michael Caine. Et par dessus ça, se rajoute une mise en scène au millimètre, dévoilant discrètement indices après indices, mais aussi faux indices, fausses pistes ou autres éléments mystérieux (portez donc attention à un certain ciré rouge...) qui participent à nous perdre et à nous manipuler, nous entraînant dans un scénario à multiples tiroirs.

La grande particularité de ce film, c'est qu'il n'a littéralement que deux acteurs sur lesquels tout repose. Et pourtant, afin d'induire le spectateur en erreur, l'affiche mentionne six personnages : on est manipulés dès le début. Cela inspira d'ailleurs au réalisateur la phrase ironique selon laquelle il s'agit du « seul film de l'histoire du cinéma dont la totalité de la distribution a été citée à l'Oscar ». Il a d'ailleurs reçu quatre nominations aux Oscar cette année là : meilleur réalisateur, deux fois meilleur acteur et meilleure musique de film. Malheureu-sement il n'en remporta aucun...

Enfin, si les images vous paraissent trop vieilles, sachez qu'il existe un remake bien moins brillant réalisé en 2007 par Kenneth Brannagh (qui semble s'être mis en tête de réadapter en films moyens toutes les grandes fictions policières de la culture britannique), dans lequel Michael Caine interprète le personnage originelle-ment joué par Laurence Olivier.

Article rédigé par Clément, membre du formidable bureau de Ciném’UTC P20.

Manipuler ou être manipulé ? Telle est la question

Ciném’UTC, (pour les hérétiques qui ne connaîtraient pas) c’est le club cinéma de l’UTC. Et comme pour chaque numéro, on met un peu de cinéma dans le journal, avec aujourd’hui une présentation d’un film qu’on aurait aimé vous faire découvrir

Ciné’FilCiném’UTC

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IJe vous ai fait il y a deux semaines un article un peu fouillis, une introduction brouillon sur le thème de l’immigration et des réfugiés. Je vais tenter aujourd’hui d’éclairer mon propos afin de vous donner plus de clefs pour comprendre ce phénomène dont on parle seulement lors des scandales : des milliers de morts en mer .

« Partir c’est s’absenter, et cette absence est l’évènement le moins naturel du monde »

Partir, quitter son pays, sa famille et ses racines. Partir, laisser en plan une propriété, un bien, une apparte-nance, une vie. Partir pour laisser place à l’insécurité, à la peur, à l’illégalité et à l’attente. Telle est la première étape à franchir pour ceux qui quittent leur pays pour survivre. Ils sont originaires principalement des pays de la corne de l’Afrique (Soudan du Sud, Burundi, Centrafrique etc.) et du moyen Orient (Afghanistan, Yémen, Irak etc.).

On s’assure que ceux qui prennent la route, sont ceux qui ont le plus de chances de réussir, de s’en sortir, et peut-être, à terme, de faire venir toute la famille. C’est pour cela que celui qui part est généralement et préférentiellement un homme jeune et en bonne santé. Si celui-ci sait nager ou connaît une ou deux langues étrangères c’est encore mieux.

Une fois les frontières du pays connu passées, l'émigré se lance alors dans un long voyage, sans nom, sans nationalité et sans état, C’est alors le début de l’incertitude. Il faut savoir travailler pour gagner un peu d’argent ; éviter les contrôles et ne pas être entraîné dans des réseaux mafieux ou de prostitution, jusqu’à trouver celui qui nous permettra d’arriver là où l’on souhaite se rendre : Le passeur.

« Les clandestin et les passeurs, c’est comme les moutons et le berger »

La relation qui s’instaure avec le passeur est une relation particulière. On ne lui fait pas tellement confiance, il nous coûte très cher, et pourtant, il est le seul moyen d’arriver ailleurs : il est celui qui mobilise ses relations, celui qui connaît le chemin et les tuyaux pour arriver et rester dans le pays visé. Réciproquement, le passeur n’a pas tellement confiance en ceux qui embarquent avec lui. Ces derniers peuvent être des criminels, des trafiquants de drogue, des policiers déguisés ou encore peuvent le dénoncer une fois arrivés. Ainsi, c’est une relation de confiance obligée qui s’installe entre le clandestin et le passeur, une « complicité dans l’illégalité » où le maître aux multiples facettes est le passeur.

Le passage en mer est terrifiant. C’est une peur permanente dans le cœur des exilés. Mais l’arrivée sur terre est loin d’être satisfaisante, ou rassurante.

« Ne plus partager le même temps que les autres, c’est ne plus appartenir au même espace. »

Arrivé sur terre, l’illégalité continue. L’immigré est un événement inattendu qui attend, beaucoup et longtemps, un contact, de l’argent ou encore un logement. L’immigré est plein ou l’oublier complètement, passer d’une vie où la famille était la communauté à une vie indépendante où seule notre personne nous

permet à la fois de survivre et de vivre.

La suite au prochain numéro !

Sur la route de l’Exil.

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L'inFiltrationAnouk

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« Hikaru no Go », de Takeshi Obata et Yumi Hotta (critique par Aurélien)

Hikaru no Go est un manga nous présentant comme son nom l’indique le jeu de Go : un jeu traditionnel en Asie consistant à «capturer» les pierres ennemies. Ce manga nous raconte l’histoire de Hikaru qui un jour par hasard va rencontrer le fantôme d’un prodige du jeu de Go, Sai, qui va lui enseigner les fondements de ce divertissement. Ainsi nous allons suivre la progression de Hikaru dans ce jeu. Je vous conseille cette œuvre pour plusieurs raisons : Premièrement les graphismes sont magni-fiques puisque le dessinateur est Takeshi Obata, le dessinateur de Death Note et de Bakuman par exemple ! Ensuite les personnages suivent un vrai développe-ment et grandissent au cours de l’œuvre ce qui rends la lecture intéressante. En nous montrant par exemple comment Hikaru va s’émanciper de Sai pour devenir de lui même un grand joueur. Mais aussi comment les autres personnages grandissent donnant lieu à des rivalités passionnantes !

En plus des ces qualités cette série nous initie au Go qui est très peu connu en occident ! En effet ce manga va vous introduire avec beaucoup de pédagogie aux règles de ce jeu en allant petit à petit pour au final découvrir des stratégies pointues en même temps que Hikaru. De plus ce que j’ai trouvé super intéressant, c’est le fait qu’on découvre le monde du Go. En effet on va pouvoir voir comment fonctionnent les grades jusqu’au rang le plus prestigieux, le Meijin. Mais on apprend aussi les caractéristiques spécifiques du Go comme les pierres ou les plateaux de jeux ! En conclusion ce manga est très bien puisqu’il nous propose des personnages intéressants, et nous fait découvrir une partie de la culture japonaise. Et pour anecdote c’est ce manga qui a relancé le Go chez les jeunes !

« Zaï zaï zaï zaï » de Fabcaro (critique par Pauline)

Entre « Voilà,ça vous fera 37,50 €, vous avez la carte du magasin ? »et « J’ai attendu attendu elle n’est jamais venue ...» il y a une fuite, que dis-je une cavalcade.

Dans ce véritable road-movie absurde au dessin sec et efficace, Fabcaro nous embarque dans un monde finalement pas si lointain, où un oubli de carte de fidélité fait de toi un bandit des grands chemins. Chaque page se boit comme du petit lait (ou une tit’ bière, mais au vu du confinement je ne veux pas vous plonger dans une nostalgie trop houblonnée), nous offrant une chute délicieuse.

Le dessin pourrait paraître simple, mais chaque trait est précis et l’unique couleur des pages révèle l’acidité des propos, qui poignardent les absurdi-tés de notre société. Puisqu’il vaut mieux rire de l’ironie du monde, venez vous esclaffer au plus vite à la BDBDEC !

Bienvenue sur l’article de la BDBDEC, la bibliothèque de BD, comics, manga et roman située au premier étage de la BU età la ZenZone du Centre d’Innovation, proposant de la lecture de qualité gratuitement. Pour vous occuper pendant ce pénible confinement, on vous présente quelques idées de lecture !

Coups de coeur littérairesLa BDBDEC

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Page 13: - Numéro 412 - 20 avril 2020 Fil 412.pdf · Mais ne nous trompons pas de cible. Désigner le pangolin comme coupable de la propagation du coronavirus est un bon moyen de détourner

Il pleuvait, et l'eau ruisselait sur le verre et l'acier le long des tours montant à l'assaut du ciel plombé. Sur la chaussée détrempée se réverbéraient les lumières des néons de la métropole, jaune, vert, rose, tout un arc-en-ciel criard et grésillant. Les gouttes saisissaient leur éclat en plein vol et le réfractaient à l’infini, dissolvant illusions et réalité en une même grisaille liquide.

Les caméras suivaient de leur regard vide les silhouettes qui se pressaient sur le macadam détrempé, leur discret bourdonnement noyé par le martèlement de la pluie. Une petit diode rouge clignotante rappelait pourtant qu’elles existaient, quadrillant toute la métropole en un maillage serré, dont elles observaient chaque recoin, épiant chacun des habitants tandis que derrière les IA disséquaient leurs moindres faits et gestes. L’anonymat devenait un luxe sacrifié sur l’autel de la sécurité.

C’était du moins ainsi qu’elles avaient été présentées à la population, cinq décades plus tôt. Il y avait eu des protestations, bien sûr, des appels à la grève, une manifestation même. Et maintenant, il était difficile de s’imaginer défiler dans les rues sous leurs yeux inquisiteurs, sachant que les IA retrouveraient votre identité à partir de votre visage, votre allure, votre démarche – c’était étonnant de voir avec quelle facilité elles pouvaient vous reconnaître simplement à votre démarche. Et depuis quelques années, pour empêcher quiconque d’échapper à leur surveillance, des implants avaient été imposés à la population, envoyant en permanence un signal aux IA. Au moindre pas de travers, elles vous classeraient comme perturbateur, et à partir de ce moment, la spirale ne s’arrêterait qu’une fois qu’il ne vous resterait plus rien.

Gabriella marchait vite, la tête courbée vers ses baskets fatiguées, jetant de temps en temps un regard par-dessous sa capuche pour mieux se faufiler au milieu des passants. Parfois, certains lui accordaient à leur tour un regard, et leur mouvement de recul lui arrachait un sourire, dissimulé par le masque de porcelaine blanche qui lui couvrait le visage.

La découverte de cet objet avait amené un second souffle à leur petit groupe de protestataires, auto-baptisé « Projet Noé ». Un seul masque avait été trouvé, mais cela suffisait. Déjà sur les réseaux se répandaient des rumeurs d’homme ou de femme invisible – car ce masque ne se limitait pas à cacher le visage de son porteur, il modifiait sa silhouette aux yeux de ceux qui l’observaient, la brouillait comme un halo flou, si bien que les autres en venaient presque à douter de l’avoir réellement croisée. Par miracle, son effet s’étendait aux caméras de sécurité et bloquait de plus le signal émis par les implants personnels. Comme s’il avait été conçu exacte-ment dans ce but. Personne au sein du Projet Noé ne comprenait exactement comment le masque fonction-nait, mais ils saluaient d’une même voix sa découverte comme un signe du destin.

Aujourd’hui, ce qu’ils allaient tenter dépassait de loin tout ce qu’ils avaient bien pu faire par le passé.

Gabriella avait quitté depuis bien longtemps les Quartiers 40 et elle s’enfonçait de plus en plus dans la métropole, vers son centre névralgique et inaccessible. Jusqu’à maintenant.

Elle ralentit, leva la tête, plissant les yeux quand les gouttes de pluie s’infiltrèrent dans les trous du masque. Elle voyait son objectif surplomber les autres tours, étendant son ombre le long du boulevard où elle marchait. Cette tour, visible de partout, cristallisait à elle seule la haine des quartiers inférieurs, parce qu’elle contenait les serveurs de l’administration, tous les registres indiquant qui vivait où, qui devait quoi, les interdictions, les punitions, les dettes.

Et c’était bien ces serveurs que visait Gabriella.

Disparaître

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L’article CIDérantLe CID

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Coucou c’est votre Marcel Pompon confiné préféré ! Dans la vie je maîtrise plein de choses comme les pâtes au Pesto* et les bonnets au crochet*. Mais je ne sais pas faire de graphiques sur Excel. Dimanche dernier, à quelques heures de la deadline pour rendre mon TP de CM11, j’étais bien dans la mouise. J’avais besoin d’aide, très vite. Or, je ne voyais que deux personnes en CM11 pour m’aider : Jonathan, et Caro. Bien sûr, j’ai commencé par demander à Lily. Lily n’a jamais fait CM11 mais c’est mon crush. Pendant ces 34 jours de confinement, je lui ai déjà demandé au hasard des cours de méca, philo, droit, espagnol, chinois. Ça lance de bonnes conversations.Ensuite, j’ai contacté Jonathan sur Messenger. Lui, je l’ai rencontré quand il était intégrateur Tampi. J’ai entendu deux trucs à son sujet : - Pour apprendre un cours, il le pose par terre et il fait des pompes au-dessus, sans le quitter du regard. - Une fois, en plein match, il a attrapé la balle et il a voulu checker l’étiquette des apports nutritionnels, juste par reflexe. Souvent, j’évite Jonathan. Souvent, il me retrouve. Un jour, il m’a suivi à la sortie du Kebab.- Marcel, tu voulais que je te coach pour perdre du cul, c’est quoi ça…- Juste un petit cheat meal, riquiqui de rien du tout…- Marcel, „Man ist, was man isst“ : tu es ce que tu manges !- …- Tu veux devenir un Kebab tout gras Marcel, c’est ça ? Un gros Kebab frites sauce Biggy Burger ?- …- « No pain, no gain », Marcel : pour réussir, il faut souffrir !Si ce mec ne devient ni ingé ni en sportif, il devrait penser à traducteur.J’ai attendu une heure mais Jonathan ne répondait pas. Alors j’ai envoyé un mail à Caro, ma voisine de TD. Caro se tient toujours à carreau, et elle devrait manger des carottes parce qu’elle n’est pas toujours aimable. Une fois en classe quand elle m’a demandé de « baisser le son », j’ai dû apprendre à respirer moins fort. J’ai peur d’elle mais je sais qu’elle « excelle dans Excel ». Ça je ne l’ai pas inventé, c’est sa bio sur Insta. Comme Caro ne répondait pas non plus, j’ai tenté l’épreuve de la dernière chance : Crevette. J’ai rencontré Crevette en ESTU, et je ne connais pas son vrai nom. Il y a d’ailleurs un débat sur l’origine de « Crevette ». Lily pense que c’est un dérivé affectueux de « Crevard ». Jonathan dit que c’est à cause de son corps gringalet qui gesticule sans cesse. Moi je mise sur une allergie aux crustacés. Aux soirées, ce type se ramène toujours avec un sachet de chips aux crevettes dans chaque main en criant « Pas d’apéros sans Crevette ». Hyper relou. Pire, il profite de notre alcoolémie pour tout se faire avancer : pizzas, Ubers, shots, capotes. Je lui rappelle réguliè-rement sa dette par messages.« Crevette rend l’argent »« 10,26 € tout net »« En plus elles font péter tes chips »« Crève Crevette » Contre toute attente, Crevette a immédiatement répondu à mon appel. Il a passé la soirée à m’aider. J’ai rendu mon TP à 23 :59. A minuit, je lui ai enfin posé la question qui me hantait : - Dis-moi, quel est ton vrai nom ?

- Christophe.

- Christophe ? Christophe comment ?

- Bah enfin … Ça tu connais, non ?Et c’est là que j’ai su. Son véritable nom était Christophe Crevette.

*Voir numéros 410 et 411 du Fil : « Pâtes au Pesto » et « Tricothérapie »

En amitié, on ne doit rien

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Chroniques d'un survivantMarcel Pompon

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Même si notre capacité à vous permettre de tester des jeux semble fortement compromise ce semestre, nous pouvons toujours vous en parler. On ne va pas se mentir cette semaine on ne va pas parler d'un jeu que l’on peut utiliser sans la boîte,c'est même plutôt l'inverse étant donné la quantité de matériel qui y est présent. En effet, nous allons parler de T.I.M.E. Stories. Un jeu incroya-blement bien conçu, prévu de telle sorte à être utilisable avec de (très) nombreux scénarios tout en fonctionnant de manière parfaitement intuitive

avec celui qui vous est fourni dans la boîte. Le principe est loin d'être aussi compliqué que ce que l'immense pile de jetons multicolores pourrait vous faire croire. Vous êtes des agents temporels chargés d'altérer le cours de certains événements. Il s'agira donc dans un scénario d’enquêter et d'explorer dans un contexte de manière parfaitement coopérative. Il va vous falloir faire preuve de perspicacité et de stratégie, chaque action, chaque déplacement vous coûtera une ressource précieuse : le temps. Lorsque celui-ci est épuisé, vous devrez recommencer votre exploration depuis le point de départ. L'objectif étant de terminer le scéna-rio en un minimum d'essais tout en profitant des connaissances accumulées lors des essais précédents. En plus de représenter un challenge stratégique, les scénarios dépeignent des univers et des histoires qui valent particulièrement le détour. Et si vous ne parvenez pas à le finir en une seule session, un système de sauvegarde particulièrement bien foutu vous permettra de facilement reprendre votre partie quand vous

voudrez.

Attention, cet article n'est pas un article sur le monopoly. Ici Le Coin du Joueur, plus connu sous le nom de Play'UTC, et, pour les moins perspicaces d'entre-vous, on va vous parler de jeux de société. Vous n'aurez probablement pas entendu parler auparavant des jeux que l'on va vous présenter mais si par hasard cette critique a su attiser votre curiosité, je rappelle que l'ensemble de nos jeux sont empruntables gratuitement.

Le jeu du CoinLe Coin du joueur

Perles d’ImproProfit’roles

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CORONA-ED

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Les BOC’sVous !

Chaque article n’engage que la responsabilité de son auteur. Un article anonyme engage la responsabilité du président du Fil. La censure est la responsabilité des présidents du Fil et du PVDC.

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En parti financé par le BDE

En parti financé par le Polar

IA02utilise les lignes de commande Linux "Oui, je me suis laissé pousser la barbe, j'utilise des techniques de barbus

maintenant."

MT23"Il suffit de lire la preuve de 'droite à gauche' !"

GE37Prof : "Connaissez-vous la méthode à l'arrache ?"

Élève : "C'est le résumé de ma vie, Monsieur."

BA02"Y'a pas de quoi fouetter un chat, comme dirait le gars de la SPA..."

BA09Après avoir fait une division sur son téléphone "Ça a un mérite ce confinement, c'est que j'aurai au moins appris à

me servir d'un téléphone... enfin presque."

BL09"Vous mettez le gecko dans une poêle, vous la retournez, le gecko tombe."

SC12"Supposons que vous êtes une vache dans son pré."

EL02"J'ai pas fait d'erreur ? Ah oui, c'est vrai, vous n'avez pas la correction."

Les lapsus, les tournures de phrases malheureuse arrivent toujours, même en confinement ! Ainsi donc pour vous durant cette quarantaine et en remplacement des BOPs, voici les Best Of Confinement (BOC’s)