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www.airparif.asso.fr S U R V E I L L A N C E D E L A Q U A L I T É D E L A I R E N I L E - D E - F R A N C E AIRP RIF A ctualité Chiffre : 2 fois plus de pollution dans la voiture que sur le trottoir. N°37 - Novembre 2011 Airparif La qualité de l’air intérieur dépend de nombreux paramètres. Chez soi 2 et 3 Les concentrations sont variables en fonction des polluants. En métro ou RER 7 Airparif Quelle pollution tout au long de la journée ? 24 heures avec Prospair, habitant en Île-de-France. L’automobiliste est exposé à des niveaux de pollution soutenus. En voiture 4 Niveaux intermédiaires entre l’automobiliste et le piéton. À vélo 6 Il faut une vision globale sur l’exposition pour évaluer l’impact sanitaire. Santé 8 Airparif

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2 fois plus de pollution dans la voiture que sur le trottoir.

N°37 - Novembre 2011

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La qualité del’air intérieurdépend denombreuxparamètres.

Chez soi 2 et 3

Les concentrations sont variablesen fonction des polluants.

En métro ou RER 7

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Quelle pollution toutau long de la journée ?

24 heures avec Prospair, habitant en Île-de-France.

L’automobilisteest exposé àdes niveaux depollution soutenus.

En voiture 4

Niveaux intermédiaires entrel’automobiliste et le piéton.

À vélo 6

Il faut une vision globale surl’exposition pour évaluer l’impact sanitaire.

Santé 8

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Quelle pollution tout au long de la journée ? FFF

Chez soi, dans les transports, au bureau, dans la rue... Pour mieux décrire la pollution à laquel-le chacun est exposé au quotidien, Airparif a mené plusieurs études clés depuis 2007.

La pollution au quotidien

Une première étude a permis de dresserquelques tendances sur un échantillon de 150Franciliens volontaires utilisant des modes detransport différents. Cet échantillon a été équipéde petits capteurs pendant deux journées, uneen hiver et l’autre en été. L’étude portait sur troispolluants : le dioxyde d’azote et le benzène, caractéristiques du trafic routier, ainsi que le formaldéhyde, représentatif de la qualité de l’airintérieur (émis par les colles de moquette, lesmeubles agglomérés, produits d’entretien). Lesvolontaires étaient répartis en quatre catégoriesen fonction de leur mode de transport : les piétons et cyclistes, les automobilistes, les usagers des transports en commun et les sédentaires. Les résultats obtenus ont fourni uneinformation moyenne sur la journée.

Première grande tendance : les niveaux d’exposition des volontaires au dioxyde d’azoteet au benzène sont supérieurs aux niveaux relevés par Airparif dans les stations fixes duréseau de mesure de fond (loin du trafic) et inférieurs à ceux relevés dans les stations prèsdu trafic.

Autre tendance importante : les automobilistessont soumis à des niveaux de benzène plus

soutenus (3,2 µg/m3 en moyenne contre2,5 µg/m3 pour les autres).

3e constat : les sédentaires sont exposés à desniveaux plus importants de formaldéhyde, polluant essentiellement présent dans les environnements intérieurs.

Depuis 2007, plusieurs études importantes ontpermis de préciser ces résultats en apportantnotamment des informations en temps réel :campagnes de mesure dans un véhicule particulier, à vélo, dans des stations de métro...Les connaissances et les techniques de mesureprogressent et permettent de mieux connaîtreles spécificités de chaque environnement. Dansle cadre de son Programme de surveillance dela qualité de l’air (PSQA), Airparif projetted’ailleurs de réaliser d’ici quelques années uneplate-forme Internet permettant de calculerl’exposition individuelle à la qualité de l’air enretraçant une journée selon le mode de vie dechacun.

En attendant, pour en savoir plus, suivons Prospair, habitant d’Île-de-France, tout au longd’une journée comme les autres. Ou presque…

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La qualité de l’air extérieur est maintenant bien connue. Mais de nombreuses questions se posent encore par rapport à laqualité de l’air intérieur. Très variable d’un bâtiment à l’autre, d’une pièce à l’autre, d’une activité à l’autre... C’est pourtantlà qu’on passe la majeure partie de son temps.

En 2007, Airparif a effectué enpartenariat avec le LHVP (La-boratoire d’hygiène de la villede Paris) des mesures de qualitéde l’air dans des bâtiments prèsdu Périphérique, dans le cadred’une étude menée porte deGentilly. Ces mesures portaientsur le dioxyde d’azote, à la foisen façade de bâtiment et dansles pièces. Elles ont permis demesurer les transferts de pollution entre air extérieur et

air intérieur. On a ainsi pu observer que l’habitat joue unrôle d’atténuation pour ce polluant.

Le paramètre le plus influentpour l’air extérieur est la distance à l’axe routier. Ainsil’impact de la pollution due autrafic est sensible jusqu’à 200mdu Périphérique en fonctiondes polluants. En façade desbâtiments, plus on s’éloigne du

Un nouveau jour se lève.

Prospair ouvre la fenêtre de sa chambre pour respirer l’air frais du matin.

Comment mesurer

l’exposition d’une

personne à la pollution ?

Étudier les niveaux de pollutionau cours des activités de chacunnécessite une réflexion sur lesappareils de mesure. Différentsoutils sont pour l’instant mis enœuvre en fonction des objectifs.Il s’agit d’une part, de capteurschimiques qui s’imprègnent depollution de manière passive. Cescapteurs sont petits et faciles àporter, mais le résultat obtenu estau mieux une moyenne sur lajournée. Pour être plus précisdans le temps, on peut d’autrepart se servir d’appareils auto-matiques, qui pompent l’air demanière active. Mais ces analy-seurs sont lourds et sensibles, ilsdoivent être adaptés pour êtretransportés. Ces deux types d’ou-tils sont utilisés au quotidien surle réseau de mesure d’Airparif.Cependant, l’appareillage habi-tuel n’est pas toujours adaptablecomme l’illustre le cas des parti-cules. En effet, ce polluant estmesuré sur les stations d’Airparifpar un appareil fonctionnantgrâce à une micro balance per-mettant la pesée des particules.Les vibrations engendrées par unvéhicule ou un vélo perturbent lesrésultats. Les campagnes demesure ont donc été menéesavec un système de comptage departicules ultra fines (inférieuresà 1 μm).

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E EE Quelle pollution tout au long de la journée ?

Habitudes de vie et

qualité de l’air chez soi :

Recommandations

pratiques de Corinne

Mandin, ingénieure à

l’oqai

Des premières mesures dansun véhicule ont été menées parAirparif en 2007. Ces mesuresconcernaient le dioxyde d’a-zote, à la fois dans l’habitacleet le long de la portière. Les ni-veaux relevés ont été comparésà ceux des stations de mesuresituées en bordure des axes em-pruntés. Et on a pu observer

Les enfants sont plus exposés à la pollution dans leur siège auto que dans leurpoussette… En effet, la voiture n’est pas un cocon, un bouclier anti pollution.Au contraire, les prises d’air sont proches des pots d’échappement. Situé aucœur de la circulation, l’automobiliste est ainsi la première victime de la pollution liée autrafic routier.

des niveaux jusqu’à deux foisplus élevés dans le véhicule.Par ailleurs, l’étude a montrédes phénomènes de « boufféesde pollution », liées à la circu-lation environnante. Dans l’-habitacle, l’intensité de cesbouffées est plus atténuée qu’àl’extérieur mais elles persis-tent plus longtemps à cause du

délai de renouvellement de l’air.L’importance du véhicule sui-vi, de l’état du trafic, des envi-ronnements traversés (atten-tion aux tunnels qui piègent lapollution), et du type d’axe em-prunté (petite rue en banlieue,autoroute, grand boulevard pa-risien…) a été observée danscette première étude.

Périphérique, plus la pollutionest proche des niveaux ambiantsdu quartier, avec des teneurssensiblement identiques d’unétage à l’autre. Par contre, dansles bâtiments proches du Périphérique, on peut observerune décroissance d’un étage àl’autre. En effet, chaque étageajoute quelques mètres de distance par rapport aux potsd’échappement.

Le dioxyde d’azote présent auniveau de la façade pénètre ensuite dans le bâtiment. Les teneurs de pollution les plus

importantes liées aux pics detrafic du matin et du soir sontainsi visibles à l’intérieur, maiselles apparaissent atténuées etdécalées dans le temps. On parle ainsi d’effet « tampon »des bâtiments. Cela s’expliqueégalement par les réactions chimiques du dioxyde d’azoteau contact des matériaux et dumobilier.

Dans le cadre de son PSQA,Airparif a prévu de compléterces mesures dans les prochai-nes années pour les bâtimentssitués à proximité de voies

routières à grande circulation.Cela permettra d’apporter descompléments de connaissan-ce par rapport aux autres organismes travaillant depuislongtemps sur cette problé-matique, en particulier l’OQAI(Observatoire de la qualité del’air intérieur, voir encadré ci- contre), mais aussi le LHVP etle LCPP (Laboratoire centralde la Préfecture de police). Lesinformations pourront ainsi êtreprécisées selon les particulari-tés du bâti : influence des étages,de l’orientation côté cour/côtérue...

L’objectif de cette campagnenationale est de valider unprotocole de mesure pour toutesles écoles-crèches du territoire.Les mesures en cours concer-nent 300 établissements, avecle suivi de deux polluants : lebenzène (issu notamment dutrafic routier) et le formaldé-hyde (celui-ci, par exemple présent dans les colles et lespanneaux agglomérés, est caractéristique de l’air inté-rieur). En complément, des mesures de dioxyde de carboneont également été réalisées

Une étude pilote a été lancée en 2009 sur la qualité de l’air dans les écoles et crèches françaisespar le ministère de l’Environnement. Airparif est associée pour des mesures en Île-de- France.

comme indicateur de confine-ment.

L’étude a été réalisée en deuxphases : phase I durant l’annéescolaire 2009-2010 et phase IIdurant l’année scolaire 2010-2011. En Île-de-France, les résultats de l’étude montrentque la valeur guide maximalepour le formaldéhyde(30 µg/m3 sur une année) estrespectée (à l’exception d’unétablissement de la phase II).Les niveaux de benzène relevésétaient quant à eux plus forts E

Prospair laisse ses enfants à l’école.

1. Réduire au maximum la pollu-tion à la source. Par exemple enchoisissant des matériaux et desproduits les moins émetteurs depolluants. Un étiquetage des COV(Composés organiques volatils)va être mis en place à partir dejanvier 2012 et permettra dechoisir des produits de construc-tion et de décoration (revête-ments de mur ou de sol, peintureset vernis...) au regard de leursémissions en polluants volatils. Ilconvient aussi de pas accumulerde produits dans les espaces devie, de lire les étiquettes et derespecter les dosages et lesconsignes d’utilisation, et enfind’être particulièrement vigilantlors de l’utilisation de produitsnocifs, inflammables, corrosifs,toxiques (voir les symboles dedanger sur les étiquettes).

2. Adapter la stratégie d’aérationen fonction du bâtiment et desusages. Il ne faut pas perturber lacirculation de l’air, à savoir ne pasarrêter les systèmes mécaniquesde ventilation, ne pas boucher lesouvertures d’aération, laisser unespace de 2 cm sous les portes.Aérer pendant les activités deménage, de bricolage et de cuisine.

3. Pour les personnes habitant àproximité d’un axe routier : l’idéalest de mettre en place une ventilation mécanique avec unprélèvement d’air sur le côté lemoins pollué. Evitez d’aérer pendant les heures de pointe,mais aérez quand même ! Celapermet d’éliminer les polluantsintérieurs.

4. Attention aux garages attenants,ils ont un impact important !Entre la voiture qui émet à la foisau démarrage (pot d’échappe-ment), mais également à l’arrêt(évaporation au niveau du réser-voir) ; et les produits de bricolage.

Prospair démarre sa voiture.

Il s’agit d’emmener ses enfants à l’école avant d’aller au travail.

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Quelle pollution tout au long de la journée ? FFF

Suite à la première étude envoiture menée en 2007 (voirp.3), Airparif a de nouveauéquipé un véhicule avec desappareils de mesure en 2008.Deux polluants ont été mesu-rés, toutes les 10 secondes : ledioxyde d’azote et les particu-les. Les mesures ont été menéespendant les heures de pointe,sur près de 300 trajets repré-sentatifs des trajets domicile-travail régionaux.

Cette étude a montré des niveaux de pollution soutenuspour les automobilistes concer-nés, et variables en fonction dela densité du trafic et de l’ur-banisation. Pour le dioxyde d’azote, les teneurs moyennesles plus importantes ont été relevées sur les trajets petitecouronne-Paris et grande

Deux millions de Franciliens utilisent quotidiennement leurvoiture pendant les heures de pointe pour se rendre à leurtravail. Airparif a mené avec l’Anses (Agence nationale desécurité sanitaire) une étude spécifique sur la qualité de l’airqu’ils respirent pendant leurs trajets.

couronne-Paris (respectivement170 µg/m3 et 167 µg/m3) cequi s’explique par la densitedu trafic des grands axes em-pruntés en direction de Paris lematin et en direction de la banlieue parisienne le soir. Al’inverse, les niveaux moyensles plus faibles ont été relevéssur les trajets effectués uni-quement en grande couronne(103 µg/m3). Ces concentra-tions sont en moyenne infé-rieures à la valeur guide fixéepar l’OMS (Organisation mondiale de la santé) pour le dioxyde d’azote : 200 µg/m3 surune heure. Néanmoins, ce seuila été dépassé pour 3% des trajets. Et un calcul ajusté enfonction des durées, réalisé parl’Anses, montre que 7% destrajets domicile-travail peuvent induire un risquepour la santé des automobi-listes (voir encadré ci-contre).

Les mesures ont par ailleursmontré un impact importantdes aménagements de voiriesur la qualité de l’air. Les trajetsavec tunnel (sur plus de 5% dela durée du trajet) sont carac-térisés notamment par des niveaux plus élevés, à cause del’accumulation de la pollution

liée au confinement. Enfin,l’impact des conditions de circulation et des véhicules environnants a de nouveau étémontré. Par exemple lors d’untrajet, les niveaux d’oxydes d’azote et de particules ont étémultipliés par quatre enquelques secondes derrière unpoids lourd. Une autre portionderrière un véhicule équipé de

filtre à particules (FAP) a entraîné une diminution parquatre des particules dans l’habitacle, mais également undoublement des concentrationsde dioxyde d’azote. Certainsfiltres à particules peuvent eneffet augmenter la part dedioxyde d’azote dans les gazd’échappement rejetés lors ducycle de régénération du filtre.

repère (5 µg/m3) établie par leHaut Conseil de santé publiquepour l’air intérieur. Enfin, lesmesures de CO2 révèlent que30% des établissements fran-ciliens de la phase I et 43% dela phase II, sont en situation deconfinement (manque d’aéra-tion).

Prospair reprend sa voiture pour se rendre à son travail.

Le dioxyde d’azote est un oxydant puissant, qui peut provoquer des effetsnéfastes au niveau des voies respiratoires (irritations, inflammations…).Dépasser la valeur guide de l’OMS est donc problématique, notammentpour les asthmatiques. Concernant les particules, plusieurs effets sanitai-res affectant les systèmes respiratoires et cardiovasculaires leur sontimputables, que ce soit à court ou long terme, avec une sensibilité accruepour certaines populations (enfants, asthmatiques, personnes âgées…).Néanmoins, l’interprétation sanitaire de ces résultats en particules restetrès difficile. En effet, celles-ci ont été mesurées en nombre de particulesultrafines (inférieures à 1 μm) et non en concentration massique.Par ailleurs, les automobilistes ne sont pas exposés qu’aux particules etdioxyde d’azote, même s’ils sont les plus emblématiques, mais à un mélan-ge de nombreux polluants. Ces polluants sont liés aux rejets des véhiculesenvironnants, ou encore aux évaporations de son propre véhicule (dioxyded’azote, particules, hydrocarbures…). Ils proviennent également des maté-riaux qui constituent l’habitacle (plastiques, tissus…), qui peuvent relarguer dans l’air des aldéhydes ou des COV (Composés organiques vola-tils). Les COV sont largement étudiés à l’Anses en particulier ceux émis parles matériaux de construction et de décoration. Dans la lignée de ces premiers travaux, l’Anses envisage de s’intéresser prochainement auxniveaux de COV dans l’habitacle de véhicules et leur impact sur la santé.

Précisions de Valérie Pernelet-Joly,

experte en santé-environnement à l’anses

La première phase de l’étude a révélé peu de cas problématiques enFrance par rapport aux deux indicateurs de pollution chimique, les valeursguides sont en majeure partie respectées. Les fournitures scolaires (pein-tures, colles…) peuvent être source de pollution, mais on n’observe pas delien direct avec des niveaux élevés. Quant au confinement, il concerne unquart des salles. Peu d’établissements sont équipés de systèmes de venti-lation mécanique, il est donc important d’ouvrir les fenêtres de façon systématique. Aérez à l’inter cours ! Pour information, l’OQAI engage cetteannée une campagne nationale dans les écoles pour mieux connaître l’ex-position des enfants aux polluants présents dans les écoles maternelles etélémentaires et pour lesquels les connaissances sont très limitées (parti-cules, allergènes, phtalates…).

L’analyse de Corinne Mandin (OQAI)

à l’échelle de la France

que sur l’ensemble du territoi-re à cause des niveaux plus élevés dans l’air ambiant enÎle-de-France (en lien avec ladensité du trafic). Pour 95%des établissements de la phase Iet 85% des établissements dela phase II, les moyennes restaient inférieures à la valeur

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Les niveaux de pollution observésdans les parkings peuvent êtreélevés. Les polluants apparais-sant plus particulièrement problématiques dans ce typed’enceintes sont le monoxyde decarbone, le dioxyde d’azote, lesparticules, le benzène et le formaldéhyde. Les personnes quitravaillent dans cet d’environne-ment sont les premières concer-nées, parce qu’elles y passent uncertain temps au cours de la journée. C’est pourquoi nousrecommandons de ne pas autori-ser les activités qui ne sont pasindispensables à la mission destationnement des parcs et quiimpliquent la présence prolongéede travailleurs (nettoyage de véhicules ou autres activités deservice par exemple). Pour le grand public, l’impact estmoindre. Mais si on considère unusager qui, sur le long terme, ypasse deux fois un quart d’heurepar jour, cette pollution peutengendrer une hausse de sonexposition globale journalière àces polluants.

Recommandation de

Valérie Pernelet-Joly

(anses)

Indépendamment de la questiondes stations service, on s’intéres-se de plus en plus à la qualité del’air dans les bureaux, qui sont unmilieu bien particulier : de nomb-reux contaminants peuvent êtreprésents comme les COV liés auxproduits d’entretien ou l’ozone etles particules ultrafines émis parles photocopieurs et impriman-tes… Les pathologies associéessont multiples (maux de tête, irri-tation des voies respiratoires,fatigue), et non spécifiques à unpolluant en particulier. Une cam-pagne de mesure nationale dansles bureaux a démarré l’été 2011.

Le point de vue de

Corinne Mandin (oqai)

Dans le cadre d’un programmed’appui au Ministère de l’En-vironnement avec l’Ineris (Institut national de l’environ-nement industriel et desrisques), deux immeubles ontété étudiés de près par Airparifen 2008. Ces deux immeublesont été sélectionnés en fonctionde la configuration de la rue :l’un sur une rue étroite à fort trafic routier, l’autre sur un largeboulevard offrant des condi-tions de dispersion plus favo-rables. Les mesures concer-naient deux COV nocifsmajeurs, le benzène et le to-

Les stations service sont émettrices de composés organiques volatils (COV), notamment lorsdu remplissage des cuves de stockage et du passage des véhicules venant faire le plein.L’impact sur la qualité de l’air des bâtiments situés au-dessus dépend de la configurationde la rue.

luène. Au moyen de tubesdisposés en façade, côté cour etcôté rue, à l’intérieur, à diffé-rents étages, et sur un immeu-ble témoin sans station servi-ce. Ces tubes absorbent lespolluants de manière passivependant une semaine.

Les résultats montrent un im-pact probable de l’activité desstations service à la fois surl’air intérieur des premiersétages (via l’étude de la part debenzène par rapport au toluè-ne) et dans l’air extérieur (côtérue), pour les bâtiments étudiés.

Cet impact est d’autant plusimportant dans des conditionsde dispersion non favorables(rue étroite). Par ailleurs, la dis-tance à la source induite parles étages permet d’atténuerl’influence de la station servi-ce. En façade, les niveaux pou-vaient être divisés jusqu’à unfacteur 2 entre le 1er et le 3e

étage.

Le bureau de Prospair est situé dans un immeuble au-dessus d’une station essence.

Cela a-t-il un impact sur la qualité de l’air qu’il respire ?

Airparif a pu mener en 2008 quelques mesuressur des personnes travaillant dans un parking, unréparateur et une secrétaire. Ces mesures portaientsur leur exposition au dioxyde d’azote et au benzène tout au long de la journée. Les niveauxobtenus pour ces deux personnes étaient nette-ment supérieurs à ceux mesurés sur une station

Entre circulation routière et confinement, la qualité de l’air est dégradée dans les parkings souterrains.

Airparif dispose de quasiment70 stations de mesure situéesprès ou loin du trafic routier,source majeure de pollutiond’Île-de-France. Ces mesuressont complétées par des cam-pagnes plus intensives, sur desenvironnements spécifiques, etpar des outils de modélisationinformatique. L’ensemble deces actions permettent d’éva-luer la qualité de l’air extérieur.Notamment le respect ou non

On appelle « niveaux de fond » les teneurs de pollution loin des sources, représentatives d’unquartier. Les « niveaux trafic » sont ceux qu’on mesure en bordure de route. Globalement, lapollution qu’on respire quotidiennement varie entre les deux.

des valeurs réglementaires, quis’appuient sur des recomman-dations sanitaires.

On observe ainsi chaque annéeque la qualité de l’air extérieurreste insatisfaisante en Île-de-France pour certains polluants,plus particulièrement au cœurde l’agglomération parisienneet à proximité du trafic.

Tous les ans, selon les polluants

et les conditions météo, on estime qu’entre 2 à 4 millionsde Franciliens sont potentiel-lement exposés à des niveauxde pollution qui ne respectentpas la réglementation. De plus,depuis plusieurs années, cesniveaux ne diminuent plus.

Les polluants les plus problé-matiques sont le dioxyde d’azote, les particules, l’ozoneet le benzène.

A midi, Prospair décide de prendre un « bol d’air ».

Il traverse quelques rues pour rejoindre le parc le plus proche.

Prospair laisse sa voiture au parking avant de gagner son bureau.

E EE Quelle pollution tout au long de la journée ?

de mesure d’Airparif en bordure de trottoir (placeVictor Basch, Paris 14e) : +23% pour la secré-taire, +63% pour le réparateur en ce qui concernele dioxyde d’azote. Pour le benzène, les niveauxrespirés par les deux salariés étaient trois fois supérieurs à ceux de cette même station de mesure.

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Quelle pollution tout au long de la journée ? FFF

Airparif a mené une campagnede mesure au courant de l’été2008, au moyen d’un vélo delivraison spécialement équipéd’appareils automatiques, avecune prise d’air à hauteur du nezdu cycliste. Deux polluants ontainsi été suivis toutes les 10 se-condes : les oxydes d’azote etles particules. Quatre parcoursont été sélectionnés en fonctionde leur densité de trafic et de laprésence ou non d’aménage-ments pour les cyclistes.

Le cycliste est exposé à des niveaux intermédiaires entre l’auto-mobiliste et le piéton. En effet, en fonction des aménagements empruntés (piste cyclable,voie de bus, marquage au sol), il peut s’éloigner plus ou moins du flux de circulation. Unepiste cyclable distante de quelques mètres de l’axe permet ainsi de réduire l’exposition à lapollution automobile jusqu’à un facteur deux.

Prospair n’a pas vu passer l’heure…

Pour regagner son bureau dans les temps, il enfourche un vélo.

Conseils pratiques

du docteur Le May

(santé au travail)

A priori, il y a plus de bienfaits àfaire du vélo, même dans desconditions polluées, qu’à restersédentaire. Moyennant quelquesprécautions simples :- pratiquer le vélo à un rythmemodéré pour éviter l’hyperventila-tion,- inspirer par le nez et souffler parla bouche,- bien choisir son trajet : préférerles axes les moins fréquentés etles mieux adaptés pour les cyclis-tes- descendre du vélo et marchersur le trottoir en cas d’inconfortrespiratoire ponctuel lié au trafic. Enfin, le risque principal à véloreste la sécurité. Alors mieux vautporter un casque qu’un masque !

Sans surprise, et quel que soitle polluant mesuré, les niveauxles plus importants auxquelssont soumis les cyclistes sonttoujours mesurés dans le fluxde la circulation. Pistes cycla-bles plus ou moins séparées dela circulation, couloirs de bus,les aménagements de voirie onttous un effet bénéfique en éloi-gnant le cycliste du flot de véhicules mais son expositionà la pollution n’est pas la mêmeselon les aménagements et selon le polluant mesuré. Lespistes cyclables séparées sontgénéralement plus favorables.Par exemple, en empruntantune piste cyclable sur le trajet choisi le long des quais, sur larive droite de la Seine (entre le1er et le 4e arrondissement), l’exposition des cyclistes esten moyenne réduite de 30 à45% par rapport à un cyclisteresté dans le flux de circulation.Pour les pistes cyclables, lesmesures ont aussi permis demettre en évidence des phéno-mènes de «bouffées» pour les

couloirs de bus

flux de circulation

pistes cyclables

marquage au sol

légende

particules qui proviennent vrai-semblablement d’autres sources que le trafic (bouchesd’aération, ventilation du métroou d’un parking, mais aussitoutes causes contribuant à laremise en suspension des par-ticules comme l’activité sur lestrottoirs). Quant aux couloirs debus, ils conduisent à une expo-sition intermédiaire. Comptetenu de leur largeur, ils éloignent les cyclistes de la circulation et réduisent leur exposition à la pollution, notamment en l’absence de véhicules motorisés dans cesaménagements. Pour les niveaux moyens relevés sur chaque parcours,trois critères influencent l’exposition du cycliste à lapollution :- le niveau de pollution généraldu quartier, - l’importance du trafic sur l’axeemprunté, - la distance au trafic en fonctiondes aménagements dédiés auxcyclistes.

Classement des aménagements de voirie

selon l’exposition à la pollution du cycliste

du plus favorable au moins favorable

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E EE Quelle pollution tout au long de la journée ?

Deux études ont été menées encollaboration avec la RATP :une première à la station Faidherbe-Chaligny (ligne 8) endécembre 2008 et une secondeà la station RER d’Auber fin2009. Des points de mesure ontété installés dans les deux casà l’intérieur des stations et àl’extérieur, pour étudier lestransferts de pollution entre cesdeux environnements. Les polluants suivis étaient le dioxyde d’azote, les particulesPM10 (inférieures à 10 µm) etPM2,5 (inférieures à 2,5 µm).Les deux études ont montré destendances comparables.

A Faidherbe comme à Auber,pour les particules, les teneursmoyennes étaient significati-vement supérieures aux teneursrelevées dans l’air extérieur : 2,5fois pour Faidherbe, et plus de10 fois sur les quais d’Auber.On a ainsi relevé à Faidherbeune moyenne de 60 µg/m3 àl’intérieur de la station pour lesPM10, contre à peine 25 µg/m3

à l’extérieur le long de la rueFaidherbe et du boulevardSaint-Antoine. A Auber, lamoyenne de PM10 sur les quaispendant la campagne de mesure

Précisions de Valérie

Pernelet-Joly (anses)

La question de la pollution de l’airdans les enceintes ferroviairessouterraines et des risques sani-taires associés est inscrite auprogramme de travail de l’Anses.Ces travaux d’expertise devraientdébuter fin 2011 – début 2012.L’étude ciblera d’abord les travailleurs concernés, puis pourra être élargie au grandpublic. A priori, l’enjeu principalserait lié aux niveaux de particules. Avec une questionsous-jacente parmi d’autres : lesparticules rencontrées dans lemétro ont-elles les mêmes effetssur la santé que celles qu’onretrouve dans l’air urbain exté-rieur, vu leur composition chimique différente ?

était à près de 330 µg/m3 alorsque les niveaux le long de la rueAuber dépassaient légèrement20 µg/m3. Dans la salle d’échange du RER, les niveauxatteignaient 50 µg/m3. Les tendances étaient les mêmespour les PM2,5, avec desconcentrations plus élevées surles quais que dans la salle d’échange ou que dans l’air extérieur le long des axes routiers environnants. Ces résultats illustrent bienl’impact du métro ou du RERen termes de pollution particu-laire. En effet, l’activité ferro-viaire et surtout les systèmes defreinage sont principalementsources de particules. De plus,le passage des rames entraîneune remise en suspension desparticules déposées au sol. Lacirculation des masses d’air,liée notamment aux systèmesde ventilation, entraîne ensuitedes échanges entre les quais, lessalles d’échange et l’air exté-rieur.

En ce qui concerne le dioxyded’azote, la circulation routièreet autres sources de pollutionextérieures sont responsables enmajeure partie des niveaux

relevés en souterrain. En effet,la circulation du métro ou duRER n’émet pas ce type de polluant et les bouches d’aéra-tion des stations étudiées setrouvent souvent à proximitéimmédiate d’axes de circulationimportants. C’était notammentle cas à la station Faidherbe, lagrille de ventilation de la stationétant à proximité de la rue duFaubourg Saint Antoine. L’im-pact des niveaux extérieurs a étéparticulièrement visible le jouroù la pollution extérieure étaitla plus élevée de la campagne.Ce jour là, les niveaux de dioxyde d’azote ont égalementatteint leur maximum sur lesquais. En ce qui concerne les moyen-nes obtenues sur ce polluantsur toute la durée des campa-gnes de mesure, elles sont ainsiplus faibles dans les stationsqu’à l’extérieur. Pour Faidher-be, les niveaux les plus élevésont été relevés à l’extérieur en proximité de la rue du Fau-bourg-Saint-Antoine (71 µg/m3

en moyenne), contre environ60 µg/m3 sur les quais de lastation. Et pour la deuxièmecampagne, la moyenne la plusélevée a été enregistrée rue Auber (64 µg/m3), alors queles niveaux globaux dans la salle d’échange et sur les quaisétaient respectivement de59 µg/m3 et 45 µg/m3.

Transfert de l’intérieur

vers l’extérieur : le cas

des particules

Transfert de l’extérieur

vers l’intérieur : le cas

du dioxyde d’azote

Après-midi bien rempli. Prospair quitte son bureau. Il descend au parking mais sa voiture ne redémarre pas.

Comment rentrer chez lui ? Il se rend finalement à la station rer la plus proche.

Dans les enceintes du métro ou du RER, la qualité de l’air est mitigée. Certains polluants extérieurs comme le dioxyde d’azote sont en plus faible quantité qu’à l’extérieur, ou quasi-ment absents comme l’ozone. D’autres comme les particules peuvent atteindre des niveauxbeaucoup plus élevés dus à la circulation des rames.

Dispositif extérieur pour l’étudeà la station RER Auber et

dispositif intérieur sur le quai de la station de métro Faidherbe-Chaligny

Photos Airparif

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Quelle pollution tout au long de la journée ? FFF

SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L’AIR EN ILE-DE-FRANCE

association type loi de 1901

à but non lucratif

7 rue Crillon 75004 PARIS

01.44.59.47.64

Courriel : [email protected] de publication : J.F. Saglio

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Interview

Les études sanitaires se penchent de plus en plus sur l’impact de la pollution tout au long de lajournée. Explications de Christophe Declercq, épidémiologiste à l’InVS (Institut de veille sanitaire).

« Il est nécessaire d’avoir une vision globale sur l’exposition à la pollution »

On observe pour certains modes detransport des niveaux de pollutionélevés. Quels en sont les risques sanitaires ?Pour évaluer l’impact de l’usage de différents moyens de transport sur l’exposition des usagers, et sur leur santé, il faut une vision globale nonseulement des niveaux d’expositiondans les différents moyens de transportmais aussi des conditions d’utilisationet des éventuels bénéfices pour la santé,en relation notamment avec l’activitéphysique. Prenons l’exemple des cyclistes. Des études comme celles menées par Airparif sur la qualité de l’airen vélo et en voiture ont montré que lescyclistes étaient soumis à des niveauxd’exposition globalement plus faiblesque les automobilistes dans l’habitaclede leur véhicule.Mais il faut aussi avoir en tête que le cycliste respire une quantité d’air, etdonc de polluants, plus importante qu’unautomobiliste, en raison de l’effort phy-sique. Cependant, cet effort physique apar ailleurs des effets bénéfiques sur lasanté, notamment pour le cœur. Leconsensus actuel est que les bénéficespour la santé de l’usage du vélo dépas-sent en moyenne les risques associés,même en prenant en compte le risqued’accident de la circulation. Le projetde recherche TAPAS (Transportation airpollution and physical activities), menédans plusieurs villes européennes dontParis, devrait apporter un éclairage intéressant sur ce sujet.

Que sait-on déjà sur l’impact sanitairede la pollution, notamment pour lespopulations vivant à proximité dutrafic routier ?Les travaux épidémiologiques de ces 20dernières années ont montré l’impactsubstantiel sur la santé des polluants del’air, et le poids de l’exposition chro-nique aux particules fines sur la mortalité. Ainsi, le projet européenAphekom a montré récemment, dans 25villes européennes, que le respect desrecommandations de l’Organisationmondiale de la santé permettrait de gagner jusqu’à 22 mois d’espérance devie (de 3,5 à 7,5 mois dans les 9 villesfrançaises incluses dans le projet), ce quicorrespond à un fardeau total de près de19 000 décès annuels (3 000 dans les 9villes françaises).La plupart des travaux épidémiolo-giques ont utilisé jusqu’à récemment uneestimation de l’exposition moyenne dela population à l’échelle d’une agglo-mération. Cependant, de nombreux travaux récents ont cherché à mieuxétudier les contrastes d’exposition àl’intérieur des agglomérations. Il existeen effet de fortes variations de l’expo-sition aux polluants selon l’endroit oùl’on habite. Le trafic routier et les pol-luants qu’il émet jouent un rôle majeurdans ces contrastes d’exposition, etl’impact des polluants émis par le tra-fic sur la fréquence de l’asthme, desbronchopneumopathies chroniques etdes maladies coronariennes est de mieuxen mieux documenté. Le projet

Aphekom a ainsi puestimer, dans 10villes européeennes, que la moitié de lapopulation vivait à moins de 150 mètresde voies à fort trafic (plus de 10 000 véhicules jour) et que cette expositionau trafic pourrait être à l’origine de 15à 30% des cas d’asthme chez l’enfantdans ces villes.On constate que la pollution peut varier très rapidement dans le tempsavec par exemple des phénomènesde bouffées, et dans l’espace en fonc-tion des environnements traversés.Quel niveau de précision peut-on atteindre dans les études sanitaires ?La prise en compte des variations dansle temps des concentrations de polluantsest complexe car il est rare qu’on puissedisposer de données de santé à uneéchelle inférieure à la journée. D’autrepart, la précision dans le temps et dansl’espace de la mesure ne suffit pas tou-jours à permettre une évaluation précisede l’exposition, car il faudrait pouvoirprendre en compte le budget espacetemps des participants, ce qui est rare-ment possible pour de grands échantillons de population. A vous entendre en tout cas, il sem-blerait que l’exposition individuelleà la pollution soit une question d’avenir…Oui, les épidémiologistes accueillenttoujours avec intérêt les progrès dans lamesure de l’exposition car ces progrèspermettent d’améliorer nos connais-sances. Cela ne doit pas faire oublier queles connaissances disponibles aujour-d’hui, comme le souligne le projet Aphekom, montrent très clairement lanécessité d’améliorer la qualité de l’airet de diminuer l’exposition de la population aux polluants.

classement indicatif d’airparif, du plus exposé au moins exposé :

> >Dioxyde d’azote : > >

> >Particules : > >

Formaldéhyde :

NB : Ce classement peut être différent compte tenu des différents moyens de mesure utilisés lors des études et dela non prise en compte de la composition des particules.

Commentaire : Pour les particules et le dioxyde d’azote, la catégorielogement-bureau devance le trottoir ou le parc, en fonction de la confi-guration : Proche ou loin d’une grande rue/Situé à Paris ou en banlieue/Au rez de chaussée ou en étage.Et en fonction du mode de vie (type de chauffage, système et habitudesd’aération, mode de cuisson…).

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