Numero 4
-
Upload
alexzalewski -
Category
Documents
-
view
218 -
download
4
description
Transcript of Numero 4
* Pour une lecture optimale de ce document, nous vous conseillons d’activer le mode “affichage de page : deux pages” à partir du menu “affichage” de votre lecteur de pdf.
NUMERO 4 : septembre - octobre 2012
L 14186 - 3 - F: 5,00 € - RD
www.paprikamag.com
VOTRE
NOUVEAU
MAGAZINE
DE VOYAGE ET
DE CUISINE
PAPR
IKA
, LE GO
ÛT
DES V
OYA
GES SEPT
EMBR
E - OC
TO
BRE 2012 BIM
ESTR
IEL
NUMÉRO 4SEPTEMBRE / OCTOBRE 2012
5 EUROS
www.paprikamag.com
VOTRE
NOUVEAU
MAGAZINE
DE VOYAGE ET
DE CUISINE
NUMÉRO 4SEPTEMBRE / OCTOBRE 2012
5 EUROS
La gourmandise coule à flots à BORDEAUX
COMME DES VÉNITIENS À
VENISE nos 40 pages gourmandes Le bel appétit de MAYRA ANDRADE
L 14186 - 4 - F: 5,00 € - RD
+ toutes nos recettes venues d’ailleurs
INFORMATIONS, RÉSERVATIONS, M-BILLETS…EMBARQUEZ TOUT iDTGV SUR VOTRE SMARTPHONE AVEC L’APPLICATION MOBILE iDTGV. TÉLÉCHARGEZ-LA GRATUITEMENT SUR L’APP STORE OU LE MARKETPLACE.* Prix à partir de, soumis à disponibilités, valables pour un aller simple en seconde classe sur iDTGV. iDTGV, société par actions simplifi ée, RCS Nanterre B 478.221.021.2, place de la Défense, CNIT 1, 92 053 Paris La Défense Cedex.** Prix service client : Étude Inférence Opérations - Viséo Conseil réalisée de mai à juillet 2011 sur le principe du client mystère au moyen de 215 contacts répartis entre appels téléphoniques, contacts Internet et courriers postaux.
CHOISIR ZEN OU ZAP, ÇA AIDE À RESTER ZEN (OU ZAP)RELAXANTE OU CONVIVIALE, C’EST VOUS QUI CHOISISSEZL’AMBIANCE DE VOTRE VOYAGE AVEC iDTGV.
zzzzzzzzzbla bla blabla bla bla
bla
PLUS DE 30 DESTINATIONS
iDTGV_Gene_Paprika_200x250.indd 1 03/08/12 12:34
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 03
L’EDITODestination Italie !
Pour la première fois,
Paprika se penche sur ce
mastodonte de la cuisine
mondiale qui a su imposer
tomates, huile d’olive,
mozzarella, pizza et
spaghetti bolognaise
à la planète. Mais pourquoi
avoir choisi Venise, qui
n’est pas la plus représen-
tative de la gastronomie
transalpine ? Tout simple-
ment parce c’est une ville
magique !
Ici, on se déplace sans
bruit en glissant sur
les eaux de la lagune. On
se perd dans le dédale de
petites ruelles biscornues.
On s’émerveille devant
la splendeur des palais et
des églises gothiques.
Tout invite au voyage,
au mystère et au dépayse-
ment. Cette atmosphère
est si unique qu’il nous
paraissait impossible
qu’une cité possédant
un tel charisme ait pu se
construire sans dévelop-
per son goût propre.
Et, effectivement, Venise
possède un sens aigu
des bonnes choses. Bien
sûr, la cité des Doges, qui
sait si bien manier l’art du
secret et de la discrétion,
ne se laisse pas découvrir
facilement. D’autant que
le nombre de visiteurs fou-
lant chaque jour son sol ne
l’incite guère à se dévoiler.
Mais il suffit d’apprendre
à se perdre et de prendre
le temps de discuter
avec ses habitants pour
distinguer la Venise
authentique qui se cache
sous le vernis touristique.
Vous découvrirez avec
nous l’appétence des
Vénitiens pour les choses
simples, ces produits
pêchés dans la lagune ou
cultivés sur les îles alen-
tour. Et, même si la ville a
été, entre les XIIIe et le XVIe
siècles, le carrefour par où
convergeaient toutes les
saveurs du monde, elle a
patiemment continué de
cultiver son petit jardin
secret, garant de son
identité.
Egalement à la une de
notre numéro de rentrée,
une autre ville bercée
par les flots : Bordeaux !
En gagnant du terrain, la
capitale girondine dévoile
de nouveaux visages et
autant d’adresses gour-
mandes que nous avons
explorées. Et, pour vous
permettre de prolonger
un peu le temps des
vacances (et de ces repas
qu’on a enfin le loisir de
mitonner), nous avons
truffé nos pages de
nombreuses recettes...
pour que vos échappées
estivales se prolongent
dans l’assiette.
ALEXANDRE ZALEWSKI & JENNIFER GALLÉ
édité par Paprika Productions SAS au capital de 10 000 euros
Siège social 27, rue Gutenberg, 93 500 PantinRCS Bobigny 539 171 025
Président et directeur de la publication Alexandre Zalewski
Rédaction en chef Jennifer Gallé ([email protected]) et Alexandre Zalewski ([email protected])
Régie publicitaire
112 bis rue Cardinet 75017 ParisTel. 01 44 29 04 60 Fax. 01 44 29 76 10web : lmlapub.com
Communication et presse Naoielle Benhamadi +33 (0)6 60 11 27 [email protected]
ISSN : 2258-4692Dépôt légal : à parution
Impression RotocayfoCarretera de Caldes km 3.008130 - Santa Perpetua de MogolaBARCELONE - ESPAGNEContact distribution Philippe Rondel 07 61 61 86 32
PHOTO : ALEXANDRE ZALEWSKI
ILLUSTRATION : MARIE CAPRIATA
, quand l’expertise du café rencontre la gastronomie...
À découvrir à partir du 3 septembrewww.nespresso.com/crealto
Inspiré des techniques culinaires d’un chef étoilé, Crealto béné� cie d’une torréfaction à basse température et plus lente que celle utilisée habituellement par Nespresso. Cette méthode permet à la chaleur de se diffuser au cœur de chaque grain, révélant ainsi des notes grillées d’une exceptionnelle longueur en bouche.
DP_400x250_PP_Paprika new2.indd 1-2 07/08/12 14:47
, quand l’expertise du café rencontre la gastronomie...
À découvrir à partir du 3 septembrewww.nespresso.com/crealto
Inspiré des techniques culinaires d’un chef étoilé, Crealto béné� cie d’une torréfaction à basse température et plus lente que celle utilisée habituellement par Nespresso. Cette méthode permet à la chaleur de se diffuser au cœur de chaque grain, révélant ainsi des notes grillées d’une exceptionnelle longueur en bouche.
DP_400x250_PP_Paprika new2.indd 1-2 07/08/12 14:47
06 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
ACCORDS PARFAITSP.86 Des whiskies servis sur un plateau... de fromages
PLANÈTE FOOD P.14 Les infos les plus mordantes du moment
P.24 DOSSIER VENISELes saveurs cachées de la cité des Doges
AGENDAP.08 Tout pour occuper vos mois de septembre et d’octobre en France et dans le monde
DIVINS FLACONSP.84 Le vin cosmique qui venait du Chili
▶
Partout, les vendanges... même à Montmartre !
RECETTESP.92 Quatre spécialités exotiques et une recette au paprika
A Venise, nous avons laissé les gondoles pour nous régaler de vongole (palourdes).
au menu.
au menu.
▶
NOURRITURES SPIRITUELLESP.88 Les nouveautés de l’édition gourmande + la chronique de Didier Pourquery
DÉGUSTATION DE BORDELAIS P.68 Découvrez ce joli coin de France en cinq étapes gourmandes
Les huîtres du marché des Capus à Bordeaux.
▶ SUR LE GRIL
P.16 Mayra Andrade
chante avec goût
LE HIT P.82 La vache qui rit, 90 ans et toujours pas fondue
UNE CHEF VENUE D’AILLEURS
P.78 Rencontre avec l’artiste-
cuisinière Miss Lunch
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 07
l’agenda.
08 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
A la pêche (à pied) en NormandieLES 16 ET 17 SEPTEMBRE,LES GRANDES MARÉES, GRANVILLE (50)
Les plus grandes marées
d’Europe ont lieu plu-
sieurs fois par an sur
le littoral manchois, en
Normandie. Assister à ce
spectacle naturel unique
est saisissant. Quand la
mer se retire au loin, c’est
alors le moment propice
de chausser ses bottes
en caoutchouc pour
partir à la pêche à pied
(réglementée). Coques,
palourdes, étrilles et ho-
mards (photo) s’offrent
alors aux marcheurs sur
des kilomètres de sable
soudain à découvert. Réglement : www.agoncoutainville.fr/pagelibre00010363.asp
Infos : www.manchetourisme.com
Les gourmets ont rendez-vousà Marseille DU 21 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE, LA FOIRE INTERNATIONALE DE MARSEILLE (13)
Pour sa 88e édition, la Foire de Marseille se place sous le signe de la gourmandise en multipliant les ateliers de cuisine et en proposant un parcours d’initiation gustative pour découvrir les produits exposés. Point d’orgue de la manifestation, le festival Gourméditerranée qui se tiendra du 22 au 24 septem-bre au sein de la Foire. Au programme : plus de 40 chefs provençaux se succéderont pour faire découvrir la gastronomie locale aux visiteurs. A vos fourchettes ! Infos : www.foiredemarseille.com
A faire en France
Pause sandwhich lors de l’édition 2011.
l’agenda.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 09
Quand la cuisine donne le rythmeDU 10 OCTOBRE AU 11 NOVEMBRE,13E FESTIVAL VILLES DES MUSIQUES DU MONDE PARIS (75) ET SEINE-SAINT-DENIS (93)
Que vient faire un festival
de musique dans un agenda
consacré à la gastrono-
mie ? C’est bien simple : le
festival en question pro-
pose des cours de cuisine.
“Nous voulons vraiment
que les habitants des
villes de Seine-Saint-Denis
viennent voir les concerts,
explique Charlotte Le Gall,
responsable communica-
tion du Festival. Mais il y
avait tout un public que
nous n’arrivions pas à tou-
cher”. D’où l’idée de propo-
ser aux artistes de donner
des cours de cuisine. “Cela
permet de faire décou-
vrir une autre facette des
artistes, mais surtout
d’attirer un autre type de
visiteurs dans les salles
de concert”, se réjouit Char-
lotte. La chanteuse Samira
Brahmia se prêtera au jeu
cette année et officiera le
5 novembre. “Je sais déjà
ce que je vais préparer : une
sfirya, ce tajine composé
de boulettes faites de mie
de pain, de lait, de fromage,
d’œufs et d’eau de fleur
d’oranger. On les fait mi-
joter avec du poulet,
des pois chiches,
du gingembre et
de la cannelle.
C’est délicieux !”
Une belle ma-
nière d’ouvrir
les appétits de
musique.
Infos : www.villesdes- musiquesdumonde.com
TOUS AUX VENDANGES ! En septembre-octobre, la saison de la récolte du raisin bat son plein partout en France. DIMANCHE 9 SEPTEMBRE VENDANGES EN GRÉS DE MONTPELLIER (34) Les vignerons proposent au public d’arpenter les vignes du château d’Assas (quelques kilomètres au nord de Montpellier) le sécateur à la main. Dégus-tations et repas figurent naturellement au menu ! Rens. : 04 67 06 04 44 DU 10 AU 14 OCTOBRE LES VENDANGES DE MONTMARTRE (75)Voici l’un des événements les plus prisés de la capi-tale : l’an passé, ce sont quelque 500 000 visiteurs qui ont répondu présent. C’est surtout l’occasion d’aller faire la fête dans le XVIIIe où de très nombreuses animations gratuites sont alors proposées au public. Infos : www.fetedesven-dangesdemontmartre.com
Pause sandwhich lors de l’édition 2011.
Dick, du duo Dick & Hnatr invité l’an passé, préparant le bougna, un plat typique de la Nouvelle-Calédonie.
l’agenda.
10 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
Les potagers citadins, stars de la Foire d’automne
L’œuf prend la pauseDU 26 OCTOBRE AU 11 NOVEMBRE,FESTIVAL INTERNATIO-NAL DE LA PHOTO CULINAIRE, PARIS (75)
Œufs d’escargot, de
saumon, de fourmi,
de caille, en omelette,
brouillés ou au choco-
lat : pour sa 4e édition,
le FIPC braque ses
projecteurs sur cet
ingrédient ô combien
universel. Des pho-
tographes du monde
entier viendront ainsi
présenter leur vision de
l’œuf et de nombreux
prix seront décernés
pour récompenser les
travaux les plus abou-
tis. Le public parisien
pourra découvrir tous
ces clichés dans diffé-
rents endroits de
la capitale dont la liste
exhaustive est consul-
table sur le site de
l’événement. Infos : www.festivalphoto- culinaire.com
A faire en France
DU 26 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE, FOIRE D’AUTOMNE, PARIS (75)
Crise économique qui
pousse à considérer les
bénéfices de l’autosuffi-
sance, manque cruel de
verdure dans le béton des
villes ou ras-le-bol des
éternels géraniums...
les potagers citadins
gagnent du terrain sur
les balcons urbains !
Un engouement à côté du-
quel les organisateurs de
la 7e Foire d’automne n’ont
pas voulu passer en propo-
sant au public un espace de
500 m2 entièrement dédié
à ces micro cultures. Ate-
liers pratiques et conseils
attendent les jardiniers de
balcon pendant toute la
durée de la Foire.
Que ceux qui n’auraient
pas la main verte ne s’in-
quiètent pas, ils retrouve-
ront tout ce qui fait le suc-
cès de la Foire d’automne,
qui attend cette année
100 000 visiteurs. A savoir,
des centaines d’exposants
venus présenter les der-
nières tendances en ma-
tière de déco, de loisirs et,
bien sûr, de gastronomie.
Infos : www.foiredautomne.com
En ville, les micro cultures se développent sur les balcons.
08.08.2012 13:10 PDF/X-1a-2001 (QUADRI_300dpi_tx_vecto) fogra39
A l’automne, la Corée se délecte de festivalsDU 31 AOÛT AU 28 OCTOBRE, CORÉE DU SUD Les Coréens ont l’estomac
bien accroché ! C’est ce que
laisse supposer le nombre
impressionnant de manifes-
tations culinaires qui auront
lieu dans tout le pays ces
deux prochains mois.
Et cela commence dès le
31 août, avec le festival
du raisin de Yeongdong, au
centre du pays. Ensuite,
pas moins de trois festivals
sont consacrés au gingseng,
plante aux innombrables
vertus, qui sera fêté dès le
14 septembre à Geumsam,
puis à Honcheon, à l’Est de
Séoul, le 1er octobre, et enfin
à Punggi, au centre-est du
pays, à partir du 6 octobre.
Entre-temps, vous pourrez
aller au festival des cèpes de
pins de Bonghwa, du 22 au
25 septembre puis enchaî-
ner avec le festival des
champignons Songyi, sur-
nommé le champignon en or,
tant il est cher, à Yangyang,
du 3 au 7 octobre.
A moins que vous ne préfé-
riez le festival des vins de
Corée, aux mêmes dates à
Yeongdong. SI vous n’êtes
pas rassasié, il reste le mar-
ché Jagalchi à Busan, le plus
grand du pays pour les pro-
duits de la mer, du 10 au
14 octobre, puis le festival
des boissons traditionnelles
coréennes et du gâteau
de riz à Gyeongju du 13 au
17 octobre.
Il faudra ensuite filer à
Gwangju, pour le festival
du Kimchi (chou fermen-
té), du 15 au 19 octobre,
puis à celui des produits de
la mer de Gangyeiong, du
17 au 21 ou celui du bibim-
bap, plat national coréen, du
18 au 21 à Jeonju. Restera
le festival gastronomique
du Namdo, du 19 au 21, puis
celui du saumon à Yangyang
du 20 au 28 et enfin le
Festival culturel du riz
à Icheon, du 25 au
28 octobre.
Les plus malins au-
ront, bien sûr, fait
le plein d’herbes
digestives au fes-
tival des plantes
médicinales qui se
tient mi-octobre à
Séoul !
A faire dans le monde
A Punggi, le gingseng fait des heureux.
l’agenda.
12 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
l’agenda.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 13
EN BREF
DU 31 AOÛT AU 2 SEPTEMBREDUNDEE FLOWER AND FOOD FESTIVAL, DUNDEE, ÉCOSSE, (GRANDE-BRETAGNE)Un joli festival qui organise un concours de la meilleure confiture et des expositions de fleurs. Infos : dundeeflowerand-foodfestival.com
DU 22 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBREOKTOBERFEST, MUNICH (ALLEMAGNE)LA fête de la bière. Infos : muenchen.de
DU 28 SEPTEMBRE AU 30 SEPTEMBREFÊTE DES HUÎTRES, GALWAY (IRLANDE)Pour faire le plein d’iode. Infos : galwayoysterfest.com
DU 5 AU 8 OCTOBREGUSTO BALSAMICO, MODÈNE (ITALIE)
Le plus grand rassemblement de vinaigres et de cornichons au monde. Avec une vente aux enchères des meilleurs vinaigres balsamiques de Modène. Infos : gustobalsamico.it
DU 6 AU 7 OCTOBRECOCONUT FESTIVAL, HAWAÏ (USA)Deux jours entièrement consacrés à la noix de coco. Infos : kbakauai.org
DU 25 AU 28 OCTOBRENATIONAL HONEY SHOW, WEYBRIDGE, (GRANDE-BRETAGNE)Du miel et des abeilles ! Infos : honeyshow.co.uk
A l’automne, la Corée se délecte de festivals
A Busan, au marché Jagalchi, on tentera, une nouvelle fois, de préparer le plus grand bibimbap du monde.
3. GRANDE-BRETAGNEPAS DE CAUCHEMAR À LA BANQUE POUR GORDON RAMSAYLe magazine “Forbes” a élu le chef écossais Gordon Ramsay, présentateur de l’émission “Cauchemar en cuisine”, comme le cuistot le plus riche au monde, sa fortune étant estimée à 38 millions de dollars. Un seul Français fait partie de ce top ten. Il s’agit d’Alain Passard, le patron de l’Arpège, qui arrive en 5e position avec ses 12 millions de dollars.
1. NEW YORK, ETATS-UNISHARLEM ORPHELINLe quartier de Harlem, à New York, est en deuil. Il vient de perdre une de ses figures emblématiques. Sylvia Woods, la patronne du Sylvia’s, temple de la “soul-food”, est décédée le 19 juillet dernier à l’âge de 86 ans. Le restaurant, situé sur Lenox Avenue (au niveau de la 126e rue) était devenu, depuis son inauguration en 1962, la référence de cette cuisine issue du Sud des Etats-Unis qui fait la part belle au pain de maïs, au pou-let frit et aux patates douces. L’endroit a attiré les stars du monde entier, de Diana Ross à Mohamed Ali en passant par Robert F. Kennedy, Bill Clinton ou Barack Obama. Le “New York Times” rapporte que Sylvia Woods s’est éteinte quelques heures avant une cérémonie où elle devait recevoir une distinction du maire de la ville, Michael Bloomberg, pour les 50 ans du restaurant. Sylvia Woods, qui prit sa retraite à 80 ans, avait beau-coup œuvré pour le quartier, en fournissant nourri-ture ou travail aux plus nécessiteux. Mais l’aventure du Sylvia’s ne s’arrête pas : avec ses quatre enfants, ses dix-huit petits-enfants, ses cinq arrière-petits- enfants et ses deux arrière-arrière-petits-enfants, la relève est assurée !
2. GIRONE, ESPAGNEPOUBELLES CADENASSÉESLa crise en Espagne donne lieu à de bien curieuses manières. Invoquant des “risques pour la santé”, la ville de Girone a décidé de cadenasser les poubelles des supermarchés pour éviter que des par-ticuliers ne viennent récupérer la nourri-ture jetée. Par ailleurs, plusieurs autres régions envisagent d’instaurer une taxe pour les enfants qui ne déjeuneraient pas à la cantine et qui amèneraient leur panier-repas. Une décision qui provoque un tollé dans le pays alors que des régions ont décidé de réduire drastique-ment les bourses pour les cantines.
Paprika tient le journal de bord des infos les plus croustillantes du moment dans le monde
DES NEWS DE LA PLANÈTE FOOD
la carte.
14 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
7. JAPONLE PAYS DU SOLEIL LEVANT FAIT L’ANGUILLEInquiétude au Japon. Selon le “Yomiuri Shimbun”, les Etats-Unis envisagent de prendre à l’automne des mesures visant à restreindre leurs exportations d’anguilles afin de préserver l’espèce. Une décision qui inquiète sérieusement dans l’archipel, puisque le pays consomme, tout comme le thon rouge, la majorité des prises mon-diales et qu’il importe actuellement entre 70 et 80% de sa consommation totale d’anguilles.
6. BIRMANIECOCA-COLA FAIT SON RETOURAprès la levée des sanctions économiques améri-caines, la firme d’Atlanta a annoncé que la fameuse boisson gazeuse allait faire son retour sur le terri-toire birman, après plus de 60 ans d’absence. Il ne reste désormais plus que deux pays dans le monde où Coca-Cola n’est pas vendu : Cuba et la Corée du Nord.
5. INDE LONDRES, CAPITALE DE LA GASTRONOMIE INDIENNE ?Un récent article du quotidien indien “The Asian Age” risque de faire du bruit sur le sous-continent. Plusieurs chefs indiens étoilés officiant dans la capitale britannique ont récemment déclaré au journal que Londres était le nouveau temple de la cuisine indienne. La raison principale ? “On y trouve facilement les bons produits tout au long de l’année”, explique Atul Kochhar, directeur du Benares. “Les Indiens aiment faire des expériences avec tout un tas de choses, mais pas avec la nourriture”, avance, pour sa part, Alfred Prasad, le patron du Tamarin qui déplore le manque de créativité de ses confrères restés en Inde. Selon lui, ce sont désormais les restaurants indiens qui s’inspirent des cartes de leurs cousins anglais. My gosh !
4. DUBAÏ UN CUPCAKE À 820 EUROSLe café Bloomsbury’s, dans le centre commercial The Dubaï Mall, propose, depuis début juillet, le cupcake le plus cher au monde. Elaboré à partir de farine et de beurre biologiques, de vanille d’Ouganda et du chocolat Amedei Porcelana, le plus coûteux de tous les cacaos, le “Golden Phenix” est décoré d’une feuille d’or comestible de 23 carats. Déplacé ? Sans doute. Aussi, la firme a-t-elle décidé, pour chaque “Golden Phenix” vendu, de rever-ser la moitié du prix de vente au Programme alimentaire mondial. Fin août, il s’en était vendu... deux.
la carte.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 15
l’interview.
16 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
SUR LE GRIL
Mayra Andrade, Cap-Vert la gourmandise
Mayra n’a pas encore vécu trois
décennies qu’on la considère déjà
comme la nouvelle Cesaria Evora.
La jeune surdouée cap-verdienne
a réussi à faire chavirer le public du
monde entier de sa voix sensuelle
et suave. Mais cette autoprocla-
mée “gourmande professionnelle”
n’entend pas uniquement porter
le flambeau de la culture de son île
et multiplie voyages, expériences
et collaborations pour enrichir son
univers musical, comme elle le fait
en matière de cuisine. Nourriture,
musique... Tout est affaire de tam-
bouille.
Tu es née à Cuba, tu as été élevée au Cap-Vert, tu as vécu en Angola, au Sénégal, en Allemagne… Le voyage, c’est un hasard ou c’est une nécessité pour toi ? Un peu des deux. Certainement
quelque chose qui me définit en
tous cas. D’abord malgré moi,
puisque j’ai vécu au Sénégal, en
Angola et en Allemagne parce que
je suivais ma mère et mon beau-père
pour leur travail. Mais cela m’a très
rapidement appris à être autonome
et à m’adapter très vite aux diffé-
rentes cultures. Aujourd’hui, je me
dis que ça a été ma grande école.
J’ai énormément d’amis cap-
verdiens qui sont allés étudier à
l’étranger et qui s’arrachaient les
cheveux parce qu’ils s’éloignaient de
leur île. Le Cap-Vert me manque, ma
famille aussi, mais j’ai été “program-
mée” pour savoir être bien partout
où je suis. Voyager sans cesse
avec mes parents, cela m’a
construite et donné le détache-
ment nécessaire lorsque je suis
sur la route aujourd’hui.
Ca te laisse le temps de cuisiner ?
Bien sûr ! J’adore cuisiner, même si
je ne me considère pas comme une
grande cuisinière. Surtout, j’adore
manger. J’ai une réputation de gour-
mande confirmée et je déteste par-
tager ce qu’il y a dans mon assiette
La gourmandise, c’est une affaire de
famille. Ma grand-mère sait qu’il y a
certains aliments qu’elle doit éviter
mais elle continue quand même à
en manger, même si elle doit rester
clouée au lit pendant trois jours !
Justement, à quoi ressemble la cuisine cap-verdienne ?
Chaque île a ses spécialités. Mais
on a une chose pour unifier tout ça :
la cachupa. Ce plat national est un
ragout à base de maïs agrémenté de
fèves, de trois ou quatre sortes de
haricots, de carottes, de chou, de
citrouille et de patates douces. On
ajoute de la viande de porc salée, du
chorizo et du boudin. On peut aussi
remplacer la viande et y mettre du
thon. On fait mijoter la tête pour
donner plus de goût. C’est assez
costaud. Comme c’est un plat qui
est meilleur réchauffé, on fait géné-
ralement la cachupa le vendredi, en
belle quantité. Le dimanche matin,
on va hacher des petits oignons
et on fait revenir la cachupa sans
son jus dans de l’huile d’olive avec
les oignons, un œuf et des petites
saucisses. C’est le petit-déjeuner du
dimanche, que l’on mange accompa-
gné de café et de lait chaud !
Comment se passent les repas familiaux au Cap-Vert ? C’est très bruyant ! Les gens
parlent fort ! Il me faut quelques
jours pour m’y réhabituer. On a tou-
jours plein d’histoires à se raconter.
Par exemple, j’adore passer Noël en
famille. Il y a une vraie envie d’être
Avant même de commencer à se produire devant un public, la jeune chanteuse cap-verdienne avait déjà fait le tour du monde. De quoi lui ouvrir un appétit immodéré pour les nouvelles rencontres, les autres cultures et la bonne cuisine ! ALEXANDRE ZALEWSKI
“Il existe une grande diversité dans la cuisine cap-verdienne. Chaque île a ses spécialités. Mais on a une chose pour unifier tout ça : la cachupa !” Mayra Andrade
l’interview.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 17
Mayra, globe-trotteuse depuis sa plus tendre enfance.
200x250.indd 1 10/08/12 15:58
l’interview.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 19
200x250.indd 1 10/08/12 15:58
ensemble. Ma mère a cinq sœurs.
Chacun fait un plat, donc il y a dix
fois trop à manger. Et Noël se
prolonge sur trois ou quatre jours
après, où on se revoit pour déjeu-
ner chez les uns ou chez les autres.
C’est très animé. Ca dure des heures
et des heures. J’aime retourner au
Cap-Vert pour le soleil, pour les amis,
pour l’ambiance, mais ce qui me fait
vraiment revenir c’est ce noyau fami-
lial qui m’alimente et me permet de
me ressourcer.
Et ramener de bonnes recettes ?
Non, je suis plutôt du style à prendre
ce qu’il y a dans le frigo et à inventer
un plat qui ressemblerait à quelque
chose d’asiatique ou d’espagnol.
J’essaie d’avoir de bons produits
à disposition et de faire les bons
mariages, pour que ça ait du goût,
mais je ne sais pas faire de plat cap-
verdien.
La cuisine, c’est donc une histoire de mariages ? Oui, c’est comme pour la musique.
Que ce soit pour l’un ou pour
l’autre, il faut savoir assembler
les choses. Il faut aussi savoir se
renouveler, même s’il y a des clas-
siques incontournables. Quand on
crée, il faut oser, ne pas avoir peur
des mélanges. Et surtout, il faut
y mettre beaucoup d’amour. Car
quand ce n’est pas fait avec amour,
cela se sent au goût, tout comme
quelqu’un qui ne chante pas avec
sincérité. Il y a beaucoup de paral-
lèles en fait.
Quelle est la recette de ton prochain album, alors ?
Pour le prochain, je veux quelque
chose de plus pop. C’est un grand
défi. Je ne vais pas faire de la pop
de base mais il y a des choses que
j’aime et que je vais emprunter pour
essayer d’atteindre le bon équilibre.
Tout l’enjeu, justement, c’est de
trouver la bonne recette ! Je me
mets un peu en péril en travaillant
avec des gens qui viennent d’hori-
zons différents, en essayant de
leur transmettre ce qui anime ma
musique.
Tu as fait de nombreuses collaborations avec d’autres artistes. Y-a-t-il de vrais gourmets dans le monde de la musique ? Je pense à un chanteur cubain, Pablo
Milanes, qui n’est pas très connu ici.
C’est un vrai bon vivant, qui adore
manger. Chez lui, il y a une table de
vingt personnes, avec des repas
incroyables tous les jours. Mais à
Cuba, il y a toujours de nombreuses
restrictions. Les choses changent,
mais ça évolue doucement. Là-bas,
j’adore la ropa vieja, le “vieil habit”,
parce qu’ils font cuire la viande très
longtemps. C’est cuit en sauce, avec
des poivrons et des raisins secs, et
c’est un délice. Chez Pablo, j’ai aussi
mangé le meilleur aloko (bananes
plantain frites) cubain de ma vie. Ils
coupent les bananes différemment,
et, avec du riz, c’est juste un régal.
Tu as des habitudes, des rituels en tournée ?
Quand je suis en tournée, je de-
mande souvent des produits locaux.
Le fromage ou le pâté du coin.
Il y a des régions où les équipes font
vraiment des efforts. Ça change
la vie et le concert du soir !
Son site : mayra-andrade.com
“Je suis plutôt du style à prendre ce qu’il y a dans le frigo et à inventer un plat qui ressemblerait à quelque chose d’asiatique ou d’espagnol.” Mayra Andrade
bons plans.
20 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
9 MENU EXPRESS À ...
l’aéroport d’Orly
La station service, la gare, l’aéroport... des lieux si formatés que même le meilleur roman ne suffit pas à tromper l’ennui. Paprika a voulu explorer ces points névralgiques et en faire des destinations à part entière. Aujourd’hui, cap sur l’aéroport d’Orly, situé à 14 km au sud de Paris et par lequel ont transité, l’an passé, plus de 27 millions de voyageurs JENNIFER GALLÉ
Inauguré en grande
pompe par le général de
Gaulle en 1961, l’aérogare
Sud d’Orly incarnait, en
cette période de Trente
Glorieuses, un idéal de
modernité. Les journalistes
de l’époque y vantaient
l’ouverture automatique
des portes et la présence
des escalators... L’archi-
tecture épurée et lumi-
neuse d’Henri Vicariot, qui
abritait alors un cinéma et
de nombreux bars, attirait
la foule des badauds. Ces
derniers venaient y passer
leur dimanche sans avoir
aucun avion à prendre !
En 1963, plus de trois
millions de curieux se pres-
sèrent ainsi, faisant d’Orly
le monument le plus visité
de France cette année-là...
Première plateforme aéro-
portuaire de l’Hexagone,
Orly se dota d’une seconde
aérogare (Orly Ouest) en
1971 pour accueillir le flot
toujours grandissant des
voyageurs. Si Roissy lui a
depuis piqué la vedette (et
la grande majorité des vols
internationaux) en deve-
nant, au début des années
90, un hub, Orly conserve
un petit côté rétro-futu-
riste qui ajoute au charme
des départs. Côté cuisine,
l’offre, tout récemment
renouvelée, est cependant
clairement standardisée.
Nous avons néanmoins
déniché quelques bons
plans gourmands à vous
mettre sous la dent avant
de vous envoler.
VOUS N’AVEZ QUE QUELQUES MINUTES...
Starbucks, La Brioche
Dorée, Paul : voici trois
enseignes auxquelles vous
ne pourrez échapper. Orly
Sud ou Orly Ouest, ces
mastodontes du snacking
Vue sur le tarmac au niveau de l’embarquement à l’aérogare Sud.
bons plans.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 21
ont ici pignon sur terminal.
Et ce n’est pas un hasard.
Aéroports de Paris (ADP),
la société exploitante
des aéroports parisiens,
a décidé de privilégier ces
marques ‘références’.
Exit la diversité, bonjour
l’efficacité : un choix qui
conviendra aux plus pres-
sés. Seuls les cafés l’Envol
(Orly Sud) et L’Astrolabe
(Orly Ouest) ont résisté
à l’arrivée des chaînes.
D’autres enseignes comme
Relay, Petit Casino et Mc
Donald’s (ces deux derniers
localisés à Orly Sud au
niveau des embarque-
ments) ou encore Daily
Monop’ (à Orly Ouest
au niveau des arrivées)
proposent des formules
express pour grignoter
avant d’embarquer. Vous
remarquerez que les prix y
sont légèrement plus élé-
vés qu’en ville (autour de
5%) : les taxes d’aéroports
ne frappent pas seulement
les billets...
VOUS AVEZ UNE DEMI-HEURE...
• Faites une halte vitaminée Si vous recherchez un
petit quelque chose de
plus affriolant que l’éter-
nel sandwich poulet ou
le muffin au chocolat (et
que vous vous trouvez
à Orly Sud), faites donc
une halte au comptoir de
Zumo. Ce bar à smoothies,
où l’on peut également
acheter des fruits à l’unité,
se trouve au niveau des
embarquements, devant
les immenses vitres qui
donnent sur le tarmac.
Lors de notre passage,
nous avons tenté un éner-
gie fraise (un jus d’orange
agrémenté de fraises,
d’une banane, d’un yahourt
et de miel bio) qui ne nous a
pas déçus. Comptez
5 euros (prix d’un smoothie
moyen) pour faire le plein
de vitamines.
• Profitez de la terrasse A Orly Sud, prenez la
direction du niveau 4
pour rejoindre l’immense
terrasse panoramique, peu
fréquentée. Là-haut, vous
aurez une vue à couper le
souffle sur les pistes. C’est
aussi un point d’observa-
tion imprenable sur la tour
de contrôle, inaugurée en
66, si représentative du
look Orly avec ses grands
panneaux jaunes et bleus.
Bref, l’endroit parfait pour
faire prendre l’air à votre
en-cas.
• Passez en zone sous douane Il existe deux bonnes
adresses à Orly Sud pour
se restaurer vite fait bien
fait une fois les contrôles
passés. Alors, un peu de
patience ! Il y a d’abord
la chaîne belge Exki (hall B).
Dans ce fast food écolo,
tout est bon et frais.
Comptez un peu plus de
quatre euros le sandwhich.
Du côté du hall B, direction
Bert’s qui met l’accent sur
la diététique et la qualité
des produits dans son très
chic café-restaurant. Vous
y trouverez des formules
sur le pouce autour d’une
dizaine d’euros.
VOUS AVEZ UNE HEURE
• Optez pour la classe éco...Au niveau 3 de l’aérogare
Sud, se trouve Méli-Mélo,
le seul self-service d’Orly
qui accueille la clientèle de
11 à 16 heures . Un peu à
l’écart (il faut vraiment le
chercher pour le trouver)
et surtout fréquenté par
les employés de l’aéroport,
il offre une vue magnifique
sur les pistes... et des plats
chauds ! C’est basique et
Chez Zumo, Hicham nous concocte un énergie fraise.
Au niveau 4 d’Orly Sud, la terrasse panoramique.
bons plans.
22 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
raisonnable : on trouve le plat du jour autour de 9 eu-ros et la formule complète entrée-plat-dessert-bois-son à moins de 14 euros.
...ou la classe affaire Cap sur Orly Ouest où l’on chouchoute la clientèle business : au niveau des départs, tout autour de la Place de la Madeleine, inau-gurée en 2011 et située dans le hall B, s’est implan-tée une série d’enseignes luxueuses. Ladurée, Mariage Frères, La Maison du Chocolat ou encore Nespresso permettront aux accros du shopping gourmet de s’adonner à leur passion. Un peu plus haut, en remontant vers le hall central, vous ne pourrez pas rater le comp-toir design du Sea Food Bar de Caviar House & Prunier. Là, on est “ailleurs” : crabe royal de Kamchatka, homard, saumon fumé, caviar Prunier et autres tartares Balik régaleront les flambeurs (comptez 30 euros le plat).
vOus avez Plus D’UNE HEURE
• Renouez avec le passé d’Orly A l’époque, il s’appelait Les Trois Soleils et c’est ici même que le Général de Gaulle se sustenta le jour de l’inauguration d’Orly Sud, en 1961. Aujourd’hui rebaptisé Le Clos Saint Germain (situé au niveau 3 de l’aérogare Sud, juste en face du Méli-Mélo), ce restaurant gastronomique sert le midi (uniquement) une cuisine traditionnelle soignée. Si le menu express (18,50 euros) rassurera les angoissés du timing en garantissant un déjeuner en une heure chrono, il serait dommage de ne pas prendre son temps pour profiter de l’atmosphère délicieusement surannée du lieu. Disposées le long de l’immense baie vitrée qui donne sur les pistes, les tables du Clos Saint Ger-main invitent à la rêverie et à la gourmandise. Le jour de notre visite, le copieux plat du jour se composait
d’une andouillette grillée 5A à la sauce moutarde, de pommes grenaille et d’une tomate à la provençale pour une vingtaine d’eu-ros. Un excellent rapport qualité-prix au regard du cadre et du service de cet établissement témoin des plus belles heures d’Orly. Il est également possible d’y prendre un café gourmand ou de boire un cocktail, confortablement installé dans les larges fauteuils de cuir à proximité du bar.
• Prenez un apéro jazzy avant le dîner
Option nocturne pour un dîner pas pressé : La Brasserie, située sur la
mezzanine à Orly Ouest. Pour vous y rendre, empruntez l’escalier, à proximité du Sea Food Bar (porte E). Ouvert en continu de 11h30 à 21h30, on peut y prendre l’apéro en musique : chaque jeudi, des artistes jazz occupent le terrain de 17 à 19 heures. Une jolie façon de se mettre en appétit. Avec son écailler et sa carte fournie (comptez un ticket d’une trentaine d’euros pour un repas complet), la Brasserie s’avère être une autre bonne adresse pour les voyageurs en quête d’une vraie pause avant de s’envoler vers d’autres cieux...
A FAIRE DANS LE COINA supposer que vous ayez de longues heures à tuer à Orly, l’absence de consigne interdit cependant de considérer l’exploration des alentours. Les deux aérogares étant très proches l’une de l’autre, nous vous conseillons plutôt de voyager à l’intérieur d’Orly si vous avez des fourmis dans les jambes. Comptez 5 mn à pied et 1 mn avec la navette Orlyval, gratuite entre Orly Sud et Ouest. Infos : aeroportsdeparis.fr
Au menu du Sea Food Bar. Pause jazzy tous les jeudis à La Brasserie.
Café gourmand au Clos Saint Germain.
�GOÛTEZ-LES !
LE GOÛT DE L’ITALIE
POUR VOTRE SANTÉ, ÉVITEZ DE GRIGNOTER ENTRE LES REPAS. WWW.MANGERBOUGER.FR
LES SAUCES PESTO BARILLA.
CUEILLIES EN ITALIE.
Nos sauces Pesto sont nées de notre passion pour la tradition culinaire italienne et les ingrédients de qualité.Pour notre Pesto alla Genovese Barilla, nous sélectionnons exclusivement du basilic frais 100% italien, au parfum intense et unique. Invitez le meilleur de l’Italie à votre table. Recettes et Astuces sur Barilla.fr.
DE RÉDUCTION IMMÉDIATE EN CAISSE
0,50 €Sur présentation de ce bon à la caisse de votre magasin hyper ou supermarché, réduction immédiate de 0.50€ à valoir sur l’achat d’un pot de sauce Barilla parmi l’ensemble de la gamme. Il ne sera accepté qu’un seul bon pour un produit acheté. L’utilisation de ce bon pour tout autre achat donnera lieu à des poursuites. Ni remboursement, ni échange, ni rendu de monnaie ne pourront être faits sur ce bon. Reproduction interdite. Offre non cumulable valable en France Métropolitaine Corse incluse du 16/08/2012 jusqu’au 31/12/2012. Barilla France SAS – Société au capital de 126 683 296€, enregistré au RCS de Paris sous le n° 433 225 356, siège 103 rue de grenelle, 75007 Paris
12788YR_Press_200x250_PP280_PESTO_D_Paprika.indd 1 03/08/12 14:31
la destination.
24 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
à la une
C’est à la Mascareta (voir page 36), dans le quartier du Castello, au cœur de la cité des Doges, que le ser-veur a accepté de prendre la pause pour la une de ce numéro quatre. Tablier en cuir épais, nœud papillon, cheveux gominés... Il portait beau ce soir-là et représen-tait la synthèse parfaite des Vénitiens que nous avons croisés lors de notre séjour : des hommes et des femmes fiers de leur ville, de leur lagune et de leurs tra-ditions, prêts à en partager les secrets pour peu que l’on prenne le temps.
LES TRÉSORS DE LA LAGUNEPAGE 49
UN DÎNER CHEZ LA COMTESSEPAGE 52
LES RECETTES DE BRUNETTIPAGE 58
au menu
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 25
VENISEEN TOUTE INTIMITÉVenise continue de fasciner et d’attirer visiteurs et amoureux du monde entier. Si la ville n’est, a priori, pas réputée pour sa gastronomie, ce sont pourtant les gourmets qui ont le plus de chance de découvrir le visage authentique de cette ville culte DOSSIER RÉALISÉ PAR ALEXANDRE ZALEWSKI
la destination.
26 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
Le carnaval, les gondoles, la place Saint-Marc... Venise cumule tellement de clichés que l’on pourrait croire qu’elle en a perdu son âme. Il suffit pourtant d’aller se perdre dans ses ruelles tortueuses pour retrouver le goût de la cité des Doges ILLUSTRATIONS MARION GOURDIN
Venise ! La ville bâtie sur les
eaux. La ville aux 455 ponts et
aux 84 églises. La ville des gon-
doles et des balades roman-
tiques sur les canaux, la ville
où l’on mange... où l’on mange
quoi, d’ailleurs ? Venise n’est
pas franchement réputée
pour ses spécialités culinaires.
Certains restaurants sont
même une offense à la gastro-
nomie italienne.
22 millions de touristesMais peut-on blâmer un phé-
nomène qui existe à plus ou
moins grande échelle dans
toutes les villes touristiques ?
Il faut garder à l’esprit que la
ville de Venise ne compte que
60 000 habitants, et qu’elle
accueille, chaque année, près
de 22 millions de visiteurs,
soit, en moyenne, l’équivalent
de sa population chaque jour
de l’année ! Dans ce déferle-
ment continuel de touristes,
seule une petite minorité pas-
sera plus de deux jours sur
place. Une situation qui empire
depuis que d’immenses paque-
bots viennent débarquer des
milliers de croisiéristes pour
quelques heures. Evidem-
ment, chacun veut voir les
lieux les plus emblématiques
de la ville, et certains endroits,
comme le pont du Rialto et
la place Saint-marc, sont ré-
gulièrement submergés par
le nombre de curieux. Dans
ce contexte, pas étonnant
qu’une partie des commer-
cants placés à des endroits
stratégiques profite de cette
manne anonyme et sans cesse
renouvelée. Nul besoin en ef-
fet de se soucier de la qualité,
du prix ou du service rendu,
puisqu’un éventuel client mé-
content sera vite remplacé
par un autre...
Venise se rebelleMais n’allez pas croire que Ve-
nise se réduise à cette carica-
ture. S’il y a toujours autant de
visiteurs (la municipalité pré-
voit d’accueillir 25 millions de
personnes par an dans les pro-
chaines années), c’est d’abord
que la ville a su conserver son
charme magnétique. Et, aussi,
parce que certains Vénitiens
se battent pour continuer à
faire vivre l’esprit de la ville.
C’est ce qui nous a frappés
lors de notre pérégrination
culinaire. Même s’il est qua-
siment impossible de trou-
ver un restaurant ou un bar
fréquenté uniquement par
des Vénitiens, la Sérénissime
regorge d’endroits qui ont
su garder leur authenticité
et qui veulent transmettre
l’art de vivre à la vénitienne.
Ce ne sont pas des endroits
inaccessibles, cachés dans de
sombres petites ruelles. Cer-
taines adresses sont toutes
proches des grands lieux de
pélerinage.
C’est dans ces lieux que nous
DOSSIER
La Sérénissime en tête à tête
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 27
COUTUMES LOCALESCinq expériences culinaires à ne pas rater
CICHETTIOn vous en parlera longuement dans les pages suivantes : ces petits en-cas typiquement vénitiens qui accompagnent l’apéritif sont l’essence même de l’art de vivre à la vénitienne.
1.
SARDE IN SAORCes petites sardines marinées avec de l’oignon sont un véritable délice. Tellement bonnes que nous vous en donnons la recette pour les réaliser vous-même à la maison (voir page 58).
2.
BACCALA MANTECATONon, il n’y a pas qu’à Lisbonne que l’on mange de la morue. Et la brandade n’est pas non plus une exclusivité d’Alès. Les Vénitiens, eux aussi, ont leur recette de “mousse de morue”.
3.allons vous emmener, dans
ces petits bacari (bars
à vins) où l’on peut man-
ger pour quelques euros
en dégustant de délicieux
cichetti tout frais, dans
les îles situées à quelques
minutes de vaporetto de
la place Saint-Marc, où les
habitants, encore surpris
de voir des badaux débar-
quer, se feront un plaisir
de vous accueillir, ou bien
encore dans des osterie
(tavernes) qui se font un
honneur de servir les plats
emblématiques de la cui-
sine de la Lagune, qui fait la
part belle aux fruits de mer
et aux légumes frais.
Venise reste une des villes
les plus visitées au monde.
C’est aussi la ville qui a su
le mieux cultiver ses mys-
tères et ses secrets. Voici
quelques clés pour voir
ce qui se cache derrière le
masque.
EN VILLE LE TEMPS D’UN REPAS Dans les pages qui suivent, nous vous embarquons pour une visite de la cité des Doges au rythme des différents repas et autres pauses gourmandes : de l’heure de l’apéro à celle du dessert, à vous de choisir dans quelles assiettes vous aurez envie de picorer !
5.
PASTAA Venise, les pâtes, on les aime avec les produits de la lagune : spaghetti alla vongole (palourde), à l’encre de seiche (voir page 59), bigoli in salsa (gros spaghetti aux sardines et aux oignons)... Ici, la pasta a pris le grand air marin.
4.
DOUCEURS VÉNITIENNESVenise est la capitale des gâteaux secs, qui accompagnent merveil-leusement le café ou le fragolino, vin local au goût de fraise, interdit à la production mais que l’on peut encore trouver dans certains bacari (bars à vins).
DOSSIER
La Sérénissime en tête à tête
Une assiette de cichetti signée All’Arco. Il suffit d’un spritz (voir page ci-contre) et d’un crostino (pain grillé) bresaola-tomate ou salami-champignon pour bien démarrer la soirée.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 29
Spritz, vous avez dit spritz ?
Cet incontournable des bacari, dans sa belle robe rouge-orangée, reflète parfaitement l’art vénitien de s’approprier des ingrédients et des coutumes venues d’ailleurs et de les adapter à la sauce locale. C’est au XIXe, alors que la ville est sous administration autrichienne, que les soldats mettent un peu d’eau de seltz pour adoucir le vin blanc qui leur était servi. Depuis, la recette a un peu évolué, et le spritz est aujourd’hui un savant mélange de prosecco (vin blanc pétillant), d’eau gazeuse et de Campari, ou d’Aperol, moins amer.
VENISE À L’HEURE DE L’APÉRITIF
Le règne des cichetti A Venise, il est une tradi-
tion qui vaut à elle seule
le voyage : la cité lacustre
a hissé l’apéritif au rang
d’institution. Pas un ba-
caro (bar à vins), pas une
osteria (taverne) qui ne
propose, dans une petite
vitrine sur le comptoir,
tout un assortiment de
cichetti, ces petits en-cas
que l’on compare souvent
aux tapas.
Folle inventivité On trouve de tout, du plus
simple au plus élaboré.
Quelques olives, des cœurs
d’artichauts, un plat de pa-
lourdes, des calamars frits
ou des crostini, ces petites
tartines de pain grillé, qui
peuvent à eux seuls faire
un repas et dont certains
sont d’un raffinement à
faire pâlir de jalousie les os-
terie les plus réputées. La
diversité est telle qu’il faut
y revenir régulièrement
pour en goûter toutes les
subtilités, évoluant au fil
des saisons.
Pour se faire une bonne
idée de l’apéritif à la véni-
tienne, autant commen-
cer par aller boire un spritz
ou un ombra (voir page
37) dans une des adresses
les plus courues de la ville.
Andiamo !
De la coppa avec un œuf de caille, du jambon avec du parmesan ou des canocce (grosses crevettes blanches)
accompagnées de noix et d’huile d’olive... Les cichetti se déclinent à l’infini et selon vos envies.
la destination.
30 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
Les grands petits plats d’All’Arco
C’est une des meilleures adresses de Venise. Et une des plus typiques. Ne vous faites cependant pas d’illusions, vous ne serez pas le seul touriste à venir goûter aux délicieux cichetti préparés par Francesco et son fils Matteo. Mais vous en serez quitte pour un apéritif panta-gruelique. Crostini de baccala mantecato agrémenté d’un morceau d’artichaut, crostini composé d’une divine bresaola ou d’une pancetta fondante à souhait, crostini de maquereaux, olives, basilic et tomates séchées... Ces petits en-cas absolument irrésistibles sont vendus entre un et deux euros pièce et suffisent largement à sustenter les plus fins gourmets. Attention, All’Arco ferme ses portes à 20 heures et les premiers arrivés seront les premiers servis.
Calle All’Arco, San Polo, 436
• Venise à l’heure de l’apéro
Matteo et son père, Franceso, l’âme d’All’Arco.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 31
Voyage dans le temps
à la Cantina do Mori
juste à côté d’All Arco se trouve la Cantina do Mori,
véritable institution vénitienne puisque ce bacaro (bar à vin) est
ouvert depuis le XVe siècle. On y va surtout pour boire
un verre et faire un saut dans le temps, avec ses
bonbonnes pour servir le vin, son bar en bois patiné et
ses marmites de cuivre qui pendent au plafond.
Sotoportego dei do Mori, San Polo, 429
Sur le pouce et sur le pont
C’est un dimanche, dans une ville déserte à l’heure du déjeuner, que nous sommes allés à l’osteria Al Ponte. Ambiance chaleureuse dans cette petite affaire familiale, qui propose pléthore de cichetti à des prix tout à fait raisonnables. Nous avons même eu du mal à venir à bout d’un énorme plat de délicieuses vongole (palourdes) au vin blanc après avoir goûté à la friture de fruits de mer. Ce n’est pas de la grande cuisine, mais Al Ponte n’en demeure pas moins une adresse hautement sympathique et parfaite pour faire une pause entre deux visites de musées.
Calle Larga G. Gallina, Cannaregio, 6378
la destination.
32 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
• Venise à l’heure de l’apéro
Qu’il est bon de manger à la cantine
Voici une adresse où il faut savoir prendre son temps. La Cantina est, avec All’Arco, une de nos adresses favorites. Les cichetti, préparés à la demande, y sont tout bonnement somptueux, dont un sublissime crostino mêlant gorgonzolla et confiture de pommes ou cet autre aux canocce (squilles, crustacé à l’aspect d’une grosse crevette blanche) et aux noix. Même le sandwich au jambon (photo) relève de l’œuvre d’art culinaire, avec sa salade croquante et ses tomates parfumées à souhait. On en redemande !
Strada Nuova, Cannaregio, 3869
A La Cantina, la préparation des cichetti se fait à la demande.
Al Portego cache ses délices
On passe devant sans même s’en apercevoir. L’osteria Al Portego sait se faire discrète, mais aussi attirer les Vénitiens en quête de bonne chère. Les cichetti y sont généreux (notamment les crostini aux asperges), le service est très agréable et on peut même poursuivre dans la salle attenante au bar par des spécialités vénitiennes, dont des spaghettis aux vongole sans pareil.
Calle Carminati, Castello, 6015
LE BON PLAN DES PAPRIKANAUTES
ALLA VEDOVA
POSTÉ PAR CAROLE
“Un peu à l’écart de la Strada Nuova, une très bonne osteria
fréquentée par les Vénitiens. Quelques cichetti à choisir au
comptoir (baccala mantecato, sarde in saor, croquettes...).
Deux ou trois plats du jour à l’ardoise : risotto à la Trévise,
friture de poissons et fruits de mer, pâtes aux coques
excellentes... C’est sans prétention mais bien préparé,
avec de très bons produits. Notre meilleure adresse à
Venise, pour déguster une vraie cuisine vénitienne, loin des
touristes, d’autant que le prix est tout à fait abordable !”
Ramo Ca d’Oro,
Cannaregio,
3912-3952
la destination.
34 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
VENISE À L’HEURE DU REPAS
Révolutions de palais
Alla Zucca fête les légumes
C’est dans une petite rue tranquille de Santa Croce que se trouve ce petit trésor de restaurant. Ici, les légumes sont rois et le chef de la citrouille (zucca) a fait de la simplicité une règle d’or pour sublimer les saveurs. En témoigne ce plat tout simple de pommes de terre à la vapeur, câpres, citron et huile d’olive, d’une efficacité redoutable ou ce flan de citrouille au parmesan (photo), véritable ravissement de légèreté. Les Vé-nitiens de souche ou de passage ne s’y sont pas trompés, et il est, comme pour toutes les bonnes adresses, plus prudent de réserver avant d’arriver.
Ponte del Mégio, Santa Croce, 1762
S’il est chaudement recom-
mandé de faire une orgie de
cichetti, Venise compte par
ailleurs un nombre incalcu-
lable de ristorante, d’oste-
rie, de trattorie ou d’eno-
tece pour faire des dîners
plus copieux. Sachez que le
repas complet à l’italienne,
avec antipasti, primo
piatto et secondo piatto,
requiert un estomac bien
accroché et un porte-mon-
naie bien garni (comptez
une cinquantaine d’euros
par personne).
Un de nos coups de cœur vénitiens.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 35
La pizza fait la cour
La pizza n’est pas une spécialité de la Sérénissime. Aussi, il n’est pas vraiment aisé de trouver une bonne adresse pour une vraie pizza italienne. La trattoria Al Nono Risorto propose, outre des plats typiquement vénitiens, de généreuses pizzas qui se dégustent dans une grande cour ombragée, où les familles pourront allègrement prendre leurs aises. C’est assez rare à Venise pour le signaler !
Sotoportego della Siora Bettina, Santa Croce, 2338
ET AUSSI
AE OCHE Une autre très bonne adresse pour de bonnes pizzas à prix doux.
Calle del Tintòr, Santa Croce, 1552/A
LA COLONNA Un restaurant très discret, pas très loin de Fondamente Nove. Petite terrasse très sympathique pour une carte tout à fait honorable.
Campiello del Pestrin, Cannaregio, 5329
ALLE TESTIERE Si vous ne deviez vous autoriser qu’une table de renom pendant votre séjour, craquez pour un dîner à Alle Testiere. Certes, ce n’est pas donné (compter une soixantaine d’euros par personne), mais ses spécialités de fruits de mer sont réputées dans toute la ville.
Calle do Mondo Novo, Castello, 5801
DA FIORE Une adresse étoilée au Guide Michelin et fréquentée par les stars internationales durant la Mostra. On les comprend, tant la carte de poissons est à tomber. Comptez une bonne centaine d’euros par personne.
Calle del Scaleter, San Polo, 2202/A
C’EST BON A SAVOIR • Il n’y a pas de règle absolue pour reconnaître un bon restaurant, mais il est certain qu’une enseigne qui propose spaghetti à la bolognaise et pizza risque de décevoir si vous recher-chez une adresse “authen-tique”. Même chose pour les endroits qui affichent un menu en trois ou quatre langues.
• Souvent, les meilleures tables sont celles où le menu est rapidement griffonné à la craie sur un tableau noir à l’entrée, et qui ne proposent que deux ou trois plats. Cela signifie généralement que le chef est allé faire son marché le matin même au Rialto et qu’il a composé son menu en fonction des arrivages.
• Attention toutefois à ne pas prendre cette dernière règle au pied de la lettre : certaines tables dont nous parlons ont leur menu tra-duit en plusieurs langues (Alla Zucca, Alle Testiere, etc.), et n’en demeurent pas moins excellentes.
Mauro Lorenzon, défenseur de la bonne chère et inventeur des eno(i)teche, ces enoteche un peu particulières qui se doivent de suivre les règles d’un décalogue de la qualité.
REPORTAGE
La lagune met du vin dans son eau
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 37
Venise n’est pas unique-
ment une ville d’eau. C’est
aussi une ville de vins. La
Vénétie est en effet répu-
tée pour nombre de ses
crus. “Le prosecco est
sans doute le plus connu”,
explique Lorenzo Menegus,
patron de l’enoteca Mille-
vini, située juste derrière
le pont du Rialto. “C’est un
vin blanc pétillant, mais qui
n’est pas élaboré comme
votre champagne. Le pro-
secco est au vin blanc
pétillant ce que la mozza-
rella est au fromage”. Ce vin
frais, très porté sur le fruit,
“n’est pas un assemblage,
et il n’est pas élevé en fûts,
mais en cuves,” précise
Lorenzo, qui recommande
de choisir les bouteilles qui
proviennent des coteaux
près de Trévise, à quelques
encablures de Venise.
Soave et VapolicellaLe gros de la production
est à chercher un peu
plus loin à l’intérieur des
terres, autour de la ville de
Vérone. “C’est là que l’on
produit le soave, élaboré à
partir de garganega. C’est
l’équivalent du prosecco,
mais sans bulles”, poursuit
Lorenzo. Côté rouges, on
trouve du vapolicella. Ces
deux cépages n’ont pas
une très bonne réputation,
“mais la qualité s’est sen-
policella”, poursuit Lorenzo.
Les grappes sélectionnées
seront séchées pendant
quatre mois, avant d’être
pressées. La particularité
de l’amarone, c’est que la
fermentation n’est pas
stoppée, comme pour les
vins liquoreux et que l’on ob-
tient un vin rouge sec, non
sucré, “avec des arômes de
café, de cassis et de choco-
lat propres à ces vins sur-
maturés”, explique Lorenzo,
qui recommande de gar-
der le précieux nectar au
moins une dizaine d’années.
Reste que pour admirer
ces prestigieux vignobles,
il faut quitter Venise et
parcourir une bonne cen-
taine de kilomètres vers
l’ouest. Dommage, puisqu’il
suffit de faire une balade
en vaporetto pendant une
vingtaine de minutes pour
se retrouver au milieu des
vignes.
Le vrai vin vénitienLa linea 13 du vaporetto
vous emmène à San’Eras-
mo, le potager de Venise.
C’est là que sont cultivés
la plupart des légumes que
l’on retrouve sur le mar-
ché du Rialto. Sur cette
île, qui compte moins de
1 000 habitants pour une
superficie à peine moins
grande que celle de Venise,
un Français a fait le pari fou
Le jardin de la Venissa, où l’on cultive de la vigne, mais aussi des castraure, les fameux artichauts vénitiens.
siblement améliorée ces
dernières années”, explique
Lorenzo. Pour lui, il serait
dommage de dénigrer ces
deux appellations, “le soave
est un vin blanc léger qui
accompagne parfaitement
la cuisine vénitienne, et le
vapolicella est le cousin de
l’amarone”.
Le roi des vins de VénétieAmarone et vapolicella sont
tous deux élaborés à partir
de trois cépages : corvina,
rondinella et molinara. “Les
plus belles grappes sont
réservées pour l’amarone,
le reste sera vinifié en va-
BOIS À L’OMBRE !A Venise, on boit à l’ombre. Ou, plus exacte-ment, on boit de l’ombre. Cette expression remonte au temps où les mar-chands de vin étaient ins-tallés, avec leur charrette, sur la place Saint-Marc. Afin d’éviter que le vin ne vire au vinaigre à cause du soleil, les marchands prirent l’habitude de tour-ner autour du campanile pour garder leur précieuse marchandise au frais, all’ombra ! Dans n’importe quel bacaro, vous pourrez commander une ombra, un vin jeune, tiré directement au tonneau.
REPORTAGE
La lagune met du vin dans son eau
la destination.
38 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
• La lagune met du vin dans son eau
de faire revivre un vignoble.
En 2002, Michel Thoulouze,
homme de médias à l’origine
notamment de l’émission
7 sur 7 et de Canal Plus, a
relancé sur l’île une produc-
tion viticole qui a perduré
jusqu’au XVIIe siècle.
Aujourd’hui, “le domaine
couvre 5,5 ha pour une pro-
duction d’environ 18 000
bouteilles”, explique Renzo,
chef de culture du domaine.
Orto di Venezia est élaboré
à partir de trois cépages
originaires du nord de l’Ita-
lie, sélectionnés par Alain
Graillot, vigneron renommé
de crozes-hermitage : “50%
de malvasia istriana, 40%
de vermentino et 10% de
fiano, poursuit Renzo. Le
vin est élevé en cuve pen-
dant six mois, puis mis en
bouteille et conservé pen-
dant un an.” Il en résulte
un vin original et exclusif,
bercé par les embruns, très
minéral, presque salé, qui
fleure bon la lagune. Pour-
tant, Orto di Venezia ne
peut plus se targuer d’être
le seul vin vénitien. Il existe
désormais un breuvage
encore plus exceptionnel,
qui fait revivre un véritable
cépage vénitien oublié.
Les raisins d’or de VenissaLors d’un séjour à Venise, il
est fréquent de sortir de
la ville pour aller sur les îles
de Murano, réputée pour
son verre, et de Burano,
avec ses maisons colorées
et ses ateliers de dentelle.
A côté de Burano se trouve
Mazzorbo, séparée de sa
voisine par un unique pont
en bois. En traversant ce
pont, on tombe sur le do-
maine de la Venissa, installé
dans un ancien couvent et
restauré tout récemment.
On y trouve un restaurant
étoilé, quelques chambres
(six) et un domaine de deux
hectares où sont cultivés
des légumes (par les habi-
tants) et de la vigne. Le
projet, mené par un gros
producteur viticole de la
région, a pour but de réha-
biliter les cultures tradi-
tionnelles de Mazzorbo.
C’est ainsi qu’a été replan-
tée une vigne de dorona,
un cépage dont le fruit
est surnommé "grappe
d’or", et qui a été cultivé
jusqu’en 1400. Le cépage
est ensuite tombé dans
l’oubli, jusqu’à ce qu’on re-
trouve trois plants miracu-
leusement conservés. La
première vendange de ce
cépage ultra-confidentiel
(8 000 bouteilles) a eu lieu
en 2010.
Sachez que pour acqué-
rir une de ces précieuses
fiolles, aux arômes com-
plexes d’abricot, de pêche
et d’iode, bien sûr, il vous en
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 39
coûtera le prix de presque
deux nuits (95 euros la de-
mi-bouteille) dans ce cadre
enchanteur.
Le berceau de l’eno(i)tecaMais pour goûter le meil-
leur de Venise, il suffit
d’aller à l’enote(i)ca Mas-
careta, tenue par une vraie
figure de Venise, Mauro Lo-
renzon. Cet ancien conseil-
ler municipal, qui a été
maire-adjoint de la ville voi-
sine de Jesolo, est l’inven-
teur du concept d’œno(i)
tèque. “J’ai ouvert la pre-
mière œno(i)thèque il y a
dix ans. Aujourd’hui, nous
sommes 80 en Italie, avec
des cousins en France, en
Allemagne, en Autriche et
aux Etats-Unis.” Pour avoir
le droit d’ajouter un i à son
Orto di Venezia, un des très rares vins à être produit sur la lagune.
Lorenzo Menegus, patron de l’enoteca Millevini.
enoteca, il faut adhérer à
un décalogue qui impose
au tenancier de proposer
au moins une centaine de
vins avec des cépages dif-
férents, de s’approvision-
ner directement auprès
des producteurs ou en-
core de servir le vin dans
des verres à pied. Et non
content de servir des vins
de qualité, Mauro tient à
ce que ses clients mangent
bien. “Nous appliquons les
principes du slow food,
et du kilomètre zéro. Nos
légumes viennent de San
Erasmo et nos produits de
la mer de la lagune. Il n’y a
que l’eau minérale qui soit
industrielle !”
Désormais, Mauro a un
nouveau combat : obli-
ger les producteurs de
vins à indiquer sur leurs
étiquettes tous les pro-
duits qui entrent dans
leurs bouteilles. “Le vin est
le seul produit alimentaire
où il n’est pas obligatoire
d’indiquer les ingrédients
utilisés. En vingt-cinq ans,
il y a eu trois tentatives
pour légiférer sur la ques-
tion au niveau européen,
et toutes ont été rejetées
par les lobbies des grands
pays producteurs. Ce n’est
plus possible. Le consom-
mateur a le droit de savoir
si le viticulteur a utilisé ou
non du désherbant dans
ses vignes !” En attendant,
Mauro, lui, continue de dé-
boucher des bouteilles de
vin... naturel.
Enoteca Millevini, San Marco, Rialto, 5362
Eno(i)teca Mascareta, Calle Lunga S. Maria Formosa, Castello, 5183
Orto di Venezia, via Delle Motte, 1, isola di San Erasmo
Venissa, Fondamenta Santa Caterina, 3, isola di Mazzorbo
“Chez moi, il n’y a que l’eau minérale qui soit un produit industriel !” Mauro Lorenzon
la destination.
40 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
VENISE À L’HEURE DU DESSERT
Sérénissimement sucré On aurait pu croire que
les desserts vénitiens
seraient à l’image roman-
tique de la ville, avec des
montagnes de meringues
rococo ou des étals infinis
de gâteaux débordant de
crême. Que nenni. Les Véni-
tiens sont plutôt prudes
en matière de sucreries.
Outre les fameuses glaces
italiennes, la Sérénissime
est le paradis des biscuits
secs, à tremper dans son
café... ou dans son vin.
Carlo Pistacci, roi de la glace à Venise.
Un parfum d’Alaska
Et oui, il faut aller jusqu’en Alaska pour trouver une bonne glace. Rassurez-vous, il est facile de rejoindre à pied la gelateria de Carlo Pistacchi, qui propose des glaces naturelles, sans colorants ni conservateurs. Outre sa glace aux pis-taches siciliennes (bio) de Bronte, vous pourrez goûter à quelques spéciali-tés plutôt originales, comme la glace à l’orange et à la roquette, à la cardamone, au wasabi ou, si c’est la saison, à l’artichaut !
Calle larga dei Bari, Santa Croce, 1159
VENISE À L’HEURE DU DESSERT
Sérénissimement sucré
la destination.
42 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
La cité des Doges et ses lieux de perdition
Venise recèle d’adresses pour se délecter de glaces crémeuses à souhait ou de pâtisseries qui accompagneront parfaite-ment un espresso bien serré. On commence chez Giacomo Rizzo, une véritable caverne d’Ali Baba, avec de la charcuterie, du
fromage, mais surtout des montagnes de pâtisseries et de bonbons vénitiens. Même les pâtes se font tentatrices, avec des parfums au chocolat ou à la myrtille ! Direction ensuite La Mela Verde, une gelateria toute récente tenue par
Davide et Johnny, deux jeunes Vénitiens qui proposent d’excellentes glaces artisanales. On poursuit ensuite chez Tonolo, une des plus anciennes pasticceria de Venise, qui propose sans doute les meilleures pâtisseries de la ville.
A déguster, comme il se doit, debout au comptoir !
Giacomo Rizzo, salizzada San Giovanni Crisostomo, Cannaregio, 5778 ; La Mela Verde, fondamenta de l’Osmarin, Castello, 4977; Tonolo, calle de San Pantalon, Dorsoduro, 3764
Chez Giacomo Rizzo Davide et Johnny, les deux jeunes associés de La Mela Verde.
La pasticceria Tonolo... ...un vrai paradis pour les toqués de sucreries.
• Venise à l’heure du dessert
La petite boutique des douceurs La pasticceria Rizzardini est une véritable institution, fondée en 1741. D’ailleurs, ce n’est pas l’enseigne en bois sculpté qui attirera votre regard en premier lieu mais une vitrine démoniaque où s’exhibent, sans pudeur, bussolai, ces biscuits de Burano en forme d’anneau, zaletti, à base de farine de maïs, pinoli (biscuits aux pignons de pins) ou encore mazarpan, ces petits délices à la citrouille. A l’intérieur, pas de chaises. Juste un comptoir pour s’accouder et déguster la pâtisserie de son choix, accompagnée d’un café ou d’un verre de fragolino, ce petit vin au goût de fraise. Rizzardini, campiello dei Meloni, San Polo, 1416
VENISE À L’HEURE DU CAFÉ
Venise boit la tasseLes Italiens sont passés maîtres dans l’art de faire un bon café. Et cela grâce aux marchands vénitiens qui ont été les premiers à rapporter les précieuses graines en Occident
La machine à torréfier de l’Antica Torrefazione di Caffè Marchi.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 45
L’Italie est la destination
rêvée pour les amateurs
de café. C’est le pays de
la Moka Express, cette
petite cafetière à huit
faces en aluminium dont le
design n’a pas bougé d’un
iota depuis 70 ans et qui
s’est écoulée à plus de 200
millions d’exemplaires dans
le monde.
C’est aussi, et surtout, le
pays de l’espresso et du
ristretto, avec des tasses
jamais remplies à plus de
moitié, et dont chaque
gorgée est un concentré
de force et de douceur,
sans jamais être amer.
Les premiers sacs de caféDans ce contexte parti-
culier, Venise occupe une
place à part, puisque c’est
ici que le premier sac de
café est arrivé en Europe
en 1615. Venise est, à cette
époque, une plaque tour-
nante du commerce médi-
terranéen, en particulier
avec Constantinople, qui
a adopté le café presque
un siècle auparavant. A
ses débuts pourtant, le
café à Venise fait office de
médicament et est vendu
comme tel. La boisson avait
même failli être interdite
en Occident à la fin du XVIe
siècle, certains religieux
ayant demandé au Pape
Clément VII d’excommunier
la “boisson du diable”. Il faut
attendre les années 1640
avant que les premières
mentions de vendeurs de
café apparaissent dans la
cité. Et 1683 pour l’ouver-
ture du premier café, soit
trois ans avant le premier
café parisien, le Procope,
toujours ouvert rue de
l’Ancienne comédie.
En 1720, le fameux café Flo-
rian ouvre sur la place Saint-
Marc. C’est aujourd’hui
toujours un must d’aller
boire son café dans ce qui
reste un des plus beaux en-
droits de la ville, avec son
décor XVIIe, ses musiciens,
son service sur plateau
d’argent et son café à...
6 euros ! A moins que vous
ne préfériez un chocolat
en terrasse pour 16 euros.
A la recherche du ristretto parfaitVous l’aurez compris,
Venise vit une véritable his-
toire d’amour avec le café.
Il n’est pas une pasticceria
qui ne possède son per-
colateur pour
a c c o m p a g n e r
les bussolai et
autres plaisirs sucrés. Mais
les subtilités du petit noir
vénitien sont à chercher
dans quelques adresses un
peu plus confidentielles,
que ce soit dans quelques
endroits très courus des
Vénitiens et qui gardent
un charme fou, ou chez un
des rares torréfacteurs de
la cité qui se fait un plaisir
de donner à chaque tasse
le vrai goût de Venise.
La cultissime Moka Express.
la destination.
46 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
• Venise à l’heure du café
Un café pour la mariée
L’Antica Torrefazione di Caffè Marchi est sans doute le lieu où l’on trouve le meilleur espresso de Venise. L’établissement est en effet le seul endroit où le café est torréfié sur place. “La municipalité nous accorde un permis spécial, explique Sante. La torréfaction se fait avec une vieille machine qui fonctionne au gaz. C’est pour cela qu’il est difficile d’obtenir une autorisation”. Fondée en 1930, la maison fait désormais partie du patrimoine vénitien. Elle a même développé, sous l’égide de Camillio, neveu de la fondatrice Antonietta Marchi, un cru spécifique : le café de la mariée, élaboré à partir d’un savant mélange de huit crus d’arabica du Brésil, du Costa Rica, de Colombie, du Guatemala, de Moka d’Ethiopie et d’Inde. “La légende dit qu’une jeune vénitienne, Ninetta, a failli s’évanouir le matin de son mariage. Camillio lui fit porter un mélange spécial, et la belle s’est sentie tout de suite revigorée. C’est pour cela qu’on l’appelle le café de la mariée”, poursuit Sante. Pour accompagner le délicieux breuvage, l’Antica Torrefazione di Caffè propose de petits gâteaux “fabriqués à la prison Due Palazzi de Padoue, où un maître patissier aide des prisonniers à se réinsérer”. Décidément, ce café, c’est toute une histoire !
Rio terrà San Leonardo, Cannaregio, 1337
Discussion de goûteurs d’arabica au comptoir de l’Antica Torrefazione di Caffè Marchi.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 47
Un p’tit rouge bien serré
Pendant les beaux jours, le Caffè rosso (rouge) est le point de ralliement de la jeunesse vénitienne du Campo Santa Margherita. La grande terrasse à l’extérieur, prise d’assaut, y est pour beaucoup. Mais s’asseoir à l’extérieur vous privera du spectacle des serveurs faisant fonctionner le vieux percolateur en cuivre qui trône sur le comptoir, et des odeurs délicieuses de café ou de chocolat qui en émanent.
Campo Santa Margherita, Dorsoduro, 2963
ET AUSSI
Le Caffè del Doge Une adresse près du Rialto très agréable, avec une belle sélection de crus du Brésil, du Guatemala, d’Inde, du Pérou ou de Jamaïque. Petit détail appréciable : l’endroit possède quelques tables à l’intérieur pour se poser.
Calle dei Cinque, San Polo, 608
Torrefazione Venezia Caffè Ici, point de chichi : on ne s’occupe que de café. Pas de chaises pour s’asseoir. On boit son ristretto au comptoir. Et pas de petite pâtisserie non plus. On est là pour goûter un “Casanova” (1 euro), un “Veneziano” (2 euros) ou “Giamaica Blue Mountain” (4 euros) et apprécier l’accueil chaleureux.
Calle del Cafetier, Castello, 6661/A
Aux beaux jours, la terrasse du Rosso est prise d’assaut.
Au Caffè del Doge.
Pour prendre le pouls de la vie sur les eaux vénitiennes, rien de tel que d’aller à la rencontre de ceux qui approvisionnent la ville en produits frais
REPORTAGE
Les trésors de la lagune
la destination.
50 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
A Venise, on ne mange pas
tout à fait comme dans le
reste de l’Italie. D’ailleurs,
comment aurait-il pu en
être autrement dans une
ville construite sur l’eau ?
La Sérénissime ne fait rien
comme les autres, et si elle
a longtemps assuré son dé-
veloppement économique
par le commerce avec
l’Orient, la cité ne doit sa
survie qu’aux terres limo-
neuses et fertiles des îles
environnantes et à la faune
qui y vit. Nous sommes
allés dans cet immense
garde-manger qui alimente
encore aujourd’hui les étals
du marché du Rialto pour
comprendre d’où venait la
richesse de la cuisine véni-
tienne.
Partie de pêcheRendez-vous est pris au
petit matin avec Emiliano,
pêcheur à Burano, à une
vingtaine de minutes de
bateau de Venise. Le jeune
homme de 33 ans, qui a
commencé le métier à 16
ans, passe nous prendre
sur une longue barque à
fond plat à l’arrêt du vapo-
retto. Nous partons pour
la lagune, à mi-chemin entre
Burano et l’aéroport inter-
national Marco Polo. Il faut
remonter les filets.
Devant nous, un alignement
sur plusieurs centaines de
mètres de piquets fichés
dans le sol, auquels sont
accrochés des filets, qui
forment un immense ri-
deau sous-marin. Les pois-
sons sont déviés de leur
trajectoire et guidés vers
l’extrémité du filet qui se
termine comme une im-
mense chaussette ou une
poche à douille géante, fer-
mée par une lanière. Avec
des gestes précis, Emiliano
plante un piquet dans le
fond de la lagune pour que
son bateau ne parte pas à
la dérive, puis hisse le filet
hors de l’eau pour verser
son contenu dans un seau.
“C’est beaucoup plus dur
en cette saison, car il n’y
a pas beaucoup d’eau. Les
filets sont pleins de boue
et de vase, et ils sont plus
lourds à lever.” D’autant
que ce matin là, la pêche
est loin d’être miraculeuse.
“L’eau est trop chaude, ex-
plique Emiliano. Il y a peu de
poisson”.
Emiliano passera près de
cinq heures à relever ses
filets et à trier la pêche.
Au final, quelques anguilles
et une dizaine de kilos de
friture. “Il y en a pour une
cinquantaine d’euros, tout
au plus, lance le jeune
homme. C’est comme ça
aujourd’hui. On fera mieux la
prochaine fois. Et puis je ne
vais pas me plaindre, c’est
toujours mieux de se lever
pour aller travailler”.
Une communauté soudéeEmiliano n’ira pas au Rialto
vendre le produit de sa
pêche. “C’est l’un d’entre
nous qui ira au marché avec
tout ce que la coopérative
a pêché”. En effet, Burano
compte une communauté
d’une centaine de pêcheurs
qui se sont regroupés
en coopérative. Ces der-
Arrivée à Burano au petit matin.
La relève des filets. La fritura.
Un jeune apprenti au triage de la pêche.
• Les trésors de la lagune
niers se sont retrouvés
confrontés au problème de
la surpêche. “La coopéra-
tive essaie de développer
la pêche responsable et
durable, explique Rebecca
Roveda, responsable des
relations entre l’associa-
tion Slow Food et la coopé-
rative. On essaie de mettre
en place des périodes
de pause pour laisser le
temps à la faune aquatique
de se régénérer. Mais c’est
très compliqué à mettre en
place. Il est difficile de faire
changer les habitudes”.
Pour diversifier les sources
de revenus, la coopérative a
développé “pescaturismo”,
et propose aux touristes
intéressés d’aller voir leur
travail sur la lagune. “En gé-
néral, on emmène les gens
à la pêche à la palourde,
précise Rebecca. C’est un
bon moyen de découvrir la
lagune en terminant par un
bon déjeuner !”.
Plus d’infos : pescaturismoburano.comslowfood.com
Un potager à VeniseSi les Vénitiens restent très friands de ce que les pêcheurs rapportent de la lagune ou de la mer Adriatique, les légumes du cru sont, eux, désor-mais concurrencés par les produc-tions venues de la terre ferme. Certains résistent, grâce à des productions spécifiques, comme les fameux castraure, ces petits artichauts violets que l’on trouve au printemps. A San Erasmo, Carlo Finatello et son frère Claudio (photo) continuent de faire vivre ce potager vénitien et cultivent castraure bien sûr, mais aussi tomates, poivrons, courgettes, aubergines, oignons sur près de 10 hectares de terres, “dont un tiers sous serre”, précise Claudio. Cette année, l’exploitation a durement été touchée par la tempête début juin, avec des serres qui ont été totalement dévastées.Mais les frères Finatello gardent le moral, et continuent de développer leur réseau. Leur exploitation ne vend en effet plus aux distributeurs, mais directement aux consommateurs. “Grâce à Internet, nous informons nos clients des produits dis-ponibles. Ils passent commande et nous livrons directement à Venise, à des arrêts
de vaporetto”. Et ça marche, puisqu’ils écoulent désormais près de 90% de leur production auprès des particuliers, contre 10% auprès des distributeurs. “C’était l’inverse, quand on a commencé”, précise Claudio. Venise entend bien continuer à cultiver ses jardins. Plus d’infos : isaporidisanterasmo.com
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 51
Pour vendre leurs produits, Claudio et de Carlo se sont lancés sur le net.
CHEZ L’HABITANT
Un dîner de comtesseEnrica Rocca, comtesse vénitienne et chef confirmée, nous a ouvert les portes de sa cuisine pour un dîner exceptionnel
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 53
On ne pouvait trouver
figure plus emblématique
qu’Enrica Rocca pour ce
repas chez l’habitant.
La sémillante Vénitienne
représente à elle seule
toutes les facettes de la
ville. Le faste et la beauté
des palais qui bordent le
Grand Canal, tout d’abord,
puisque notre hôtesse d’un
soir est une véritable com-
tesse dont l’appartement
se situe à l’arrière du palais
familial, dans ce qui était
autrefois la buanderie.
L’âme d’aventuriers et de
voyageurs des Vénitiens
ensuite. La contessa a vécu
en Suisse, en Angleterre, en
Afrique du Sud, et a même
fait un séjour humanitaire
au Soudan.La gastronomie
enfin. Enrica a été initiée
aux secrets des fourneaux
dès son plus jeune âge par
un père fin gourmet et une
nounou amoureuse des
bons produits. Après l’école
hôtelière de Lausanne, En-
rica ouvrira plusieurs res-
taurants à Londres et au
Cap avant de revenir dans
sa ville natale pour y don-
ner des cours de cuisine,
élus parmi les meilleurs au
monde par le magazine
anglo-saxon “Saveur”.
Un tour au marchéAutant dire que ce matin-
là, sur le marché du Rial-
to, nous étions entre de
bonnes mains. Nous re-
trouvons Enrica avec son
chariot pour les courses.
Il est déjà relativement
tard, et les touristes,
appareil photo en main,
remplacent peu à peu les
Vénitiens entre les étals.
Pas de temps à perdre.
Enrica va directement voir
son poissonnier. “Il est vrai-
ment bien. Il fournit tous
les palaces de la ville. Avec
lui, tu sais qu’il ne s’agit pas
de poisson d’élevage.” Le
poissonnier en question
est parti prendre un café.
Qu’à cela ne tienne : Enrica
met de côté les pièces qui
l’intéressent. Des sardines,
des maquereaux et deux
belles tranches d’espadon.
On file chez le marchand
de légumes acheter les
incontournables tomates,
du persil, du thym et des
citrons, avant d’aller dis-
serter devant un verre de
spritz sur la cuisine véni-
tienne : “c’est une cuisine
simple et pauvre, explique
Enrica. La cuisine tradi-
tionnelle se fait avec les
produits que l’on trouve
facilement : les sardines,
les seiches, la polenta. Ce
n’est pas une cuisine très
sophistiquée. Prenons les
antipasti di mare : ce sont
juste des poulpes bouillis
avec de l’huile d’olive. Mais
c’est la fraîcheur des pro-
duits qui fait toute la diffé-
rence.”
Comme des princesRendez-vous le soir dans
une ruelle calme du Dorso-
duro. Dans l’appartement
d’Enrica, tout est organisé
autour de la cuisine, ou plus
exactement autour de l’im-
mense îlot central qui fait
à la fois office de table de
cuisson, de plan de travail
et de bar. Les invités sont
arrivés. Nous dînerons avec
“Dans la cuisine vénitienne, c’est la fraîcheur des produits qui fait toute la diffé-rence.” Enrica Rocca Sur le marché du Rialto, Enrica a ses fournisseurs attitrés.
la destination.
54 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
Cristina, une journaliste
milanaise venue pour le
week-end et un jeune
couple résidant en Suisse
et qui a décidé de se marier
à Venise le 12 décembre
2012 à 12 heures !
Sardines et politiqueOn s’intalle autour du bar
avec un verre de prosecco,
et on passe à la prépara-
tion des antipasti. Pour
ce soir, ce sera des filets
de sardines panés. "C’est
très important d’avoir des
sardines fraîches pêchées
du matin, prévient Enrica,
car c’est un poisson qui
perd rapidement ses quali-
tés nutritionnelles, et no-
tamment ses apports en
Omega 3". Pour la panure,
rien de plus simple : "du
vieux pain émietté, que je
mélange à un œuf".
On frit les filets dans une
casserole d’huile bouillante
et on sert très chaud
en accompagnement de
l’apéritif. Sardines et vin
blanc délient les langues
et la conversation glisse
de suite sur le terrain de la
politique.
Les invités veulent savoir
ce que nous pensons de
notre nouveau président
socialiste, qualificatif qui
continue d’inquiéter les
chantres de la libre-entre-
prise. S’ensuit un compa-
ratif de nos chefs d’Etat
respectifs, les futurs
mariés étant respective-
ment originaires de Grande-
Bretagne et de Russie. Le
temps pour Enrica de faire
cuire les maquereaux et de
préparer la sauce teriyaki
pour ce qui sera un pur mo-
ment de bonheur.
L’art de la pastaJe suis ensuite chargé de
préparer la sauce pour la
pasta. Malheureusement,
attendant les directives de
la maîtresse de maison, je
fais griller le fond de sauce.
Enrica jette la mixture bru-
nâtre et me demande de
recommencer. "C’est cela
qui donne tout le parfum
aux pâtes. On ne peut pas
manger ça !".
Effectivement , après une
deuxième tentative réus-
sie, les pâtes s’avèrent
être succulentes, au point
d’élever la conversation
vers des considérations
métaphysiques, à savoir
quelle était la place de Dieu
dans la vie de chacun. Elles
achèvent également de
nous remplir le ventre.
Enrica sort tout de même
l’énorme tranche d’espa-
don, prête en quelques
minutes. "J’ai encore prévu
du saumon au fenouil", pro-
pose-t-elle. Cette fois, l’as-
semblée abandonne. Mais
accepte toutefois volon-
tiers la mousse au choco-
lat préparée par Cristina.
Un dessert que la journa-
liste prépare sans ajouter
de sucre. La recette ? "C’est
un secret de ma grand-
mère", explique-t-elle. Cela
restera un secret et un ex-
cellent souvenir pour nos
papilles.
Enrica a fait aménager un immense ilôt central pour accueillir ses invités. Des sardines aussitôt frites, aussitôt avalées !
• Un dîner de comtesse
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 55
INGRÉDIENTS
Pour 5 personnes • deux beaux maquereaux écaillés et vidés • de la sauce de soja • 50 g de sucre• gingembre• ail• huile et graines de sésame
COMMENT S’Y PRENDRE
• Mettez les maquereaux au four, pendant une vingtaine de minutes.
• Dans une casserole,
versez le sucre et ajoutez la sauce soja. Réduisez.
• Ajoutez l’ail, le gingembre, l’huile et les graines de sésame. Mélangez quelques minutes à feu doux.
• Versez la sauce sur les maquereaux et servez.
INGRÉDIENTS
Pour 5 personnes • une belle tranche d’espadon frais • un piment rouge• un bouquet de persil plat• du jus de citron• huile d’olive
COMMENT S’Y PRENDRE
• C’est la cuisson de l’espadon qui fait le plat. Faites le cuire dans une poêle avec de l’huile d’olive, environ une minute de chaque côté.
• Mettez l’espadon dans un plat, ajoutez jus de citron, huile d’olive, un peu de piment et le bouquet de persil plat.
• Salez, poivrez et servez avec des verdure (légumes).
LE PRIMO PIATTO D’ENRICA
Maquereaux sauce teryaki
LE SECUNDO PIATTO
Espadon à la vénitienne
INGRÉDIENTS
Pour 5 personnes
• 500 g de penne• une belle tranche d’espadon frais• 200 g de tomates cerise• un citron• du thym frais• deux gousses d’ail• sel, poivre et huile d’olive
COMMENT S’Y PRENDRE
• Emincez l’ail, préparez le zeste de citron. Pendant ce temps, faites bouillir de
l’eau salée dans un grand fait-tout.
• Dans une poêle, faites blondir dans l’huile d’olive l’ail, le zeste de citron et une généreuse poignée de thym. Attention à ne pas faire brunir le mélange.
• Ajoutez les tomates cou-pées en deux. Faites cuire encore cinq minutes, avant d’y ajouter l’espadon coupé en dés. Poursuivez la cuisson à feu doux, en mélangeant régulièrement.
• Quand l’eau est à ébullition, versez les penne et faites chauffer pendant 10 minutes.
• Egouttez les pâtes, et ajoutez les à la sauce (et
non l’inverse). Remuez bien en continuant la cuisson. Ajoutez un peu de thym et du zeste de citron.
• Servez immédiatement.
LA PASTA D’ENRICA
Penne à l’espadon
la destination.
56 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
PÉPITES DE SUPERMARCHÉ
Cinq musts à rapporter En voyage, l’achat de souvenirs peut devenir un vrai casse-tête. Pourtant, il suffit d’aller au supermarché du coin pour trouver des cadeaux originaux. Voici ceux que nous avons dégotés à Venise
Les spaghetti noirs comme de l’encre C’est un des plats les plus emblématiques de Venise. Ce n’est pas le plus économique, puisque ces pâtes “haut-de gamme” sont vendues entre 4 et 6 euros les 500 g. Une alternative moins oné-reuse (et moins lourde !) : des petites doses d’encre de seiche vendues moins de 2 euros les 10 g... Il ne restera qu’à acheter des spaghetti à l’arrivée !
Ça sent le vinaigre balsamique C’est un vrai régal de faire les rayons de super-marché puisque vous y trouverez toutes sortes de vinaigres balsamiques, conditionnés dans des bouteilles toutes plus belles les unes que les autres, pour un prix dépassant rarement les 6 euros pour 250 ml. Un cadeau parfait, pourvu qu’il ne se casse pas dans la valise !
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 57
Un risotto inratable Nous ne sommes pas allés au plus écono-mique avec ce paquet de risotto au radicchio rosso, vendu 2,98 euros les 250 g. On peut facilement trou-ver des choses plus classiques et moins chères. Mais c’est trop dur de résister à ces risotti parfumés aux champignons, aux as-perges ou aux tomates séchées.
L’huile d’olive coule à flotsL’ingrédient indispensable de la cuisine italienne est, comme le vinaigre balsamique, disponible sous toutes les formes et à tous les prix dans les supermarchés. Nous avons opté pour ce petit bidon d’huile d’olive extra-vierge de 250 ml (très facile à transporter), acheté 2,99 euros. Qui a dit qu’il était cher de faire plaisir à quelqu’un ?
Des biscuits pour tous les goûts Vous trouverez de très bons biscuits véni-tiens en supermarché, à des prix beaucoup plus avantageux que dans les magasins de souvenirs. Nous avons déboursé 2,89 euros pour ces véritables bussolai de Burano.
la destination.
58 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
la destination.
RECETTES VÉNITIENNES
À vous de jouer Voici quelques recettes pour préparer un vrai repas à la vénitienne, avec antipasti, primo piatto, secondo piatto, verdure et dolci. Ces spécialités ont été testées et approu-vées par un fameux commissaire, Guido Brunetti, qui n’est autre que le héros des romans de Donna Leon, et qui, comme tous les Vénitiens, aime la bonne chère !
Antipasti
Sarde in saor(sardines marinées)
C’est une entrée on ne peut plus vénitienne que Roberta Pianaro nous propose ici. Les sarde in saor sont une recette très ancienne, née très probablement de la nécessité de conserver le poisson le plus longtemps possible.
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 500 g de sardines• 500 g d’oignons blancs • 10 cl d’huile d’olive extra-vierge • 5 cl de vinaigre de vin blanc • 2 cuillères à café de sel • 40 g de raisins Sultanine • 20 g de pignons • 50 g de farine de type 00• 1/2 l d’huile de tournesol
COMMENT S’Y PRENDRE
• Retirez la tête et les écailles des sardines, éventrez-les, lavez-les avec soin puis mettez-les à sécher entre des feuilles de papier de cuisson.
• Epluchez les oignons, lavez-les, détaillez-les en tranches puis placez-les dans une grande poêle antiadhésive avec l’huile d’olive, le sel et un peu d’eau. Faites chauffer à feu vif pendant 5 min en mélan-geant, puis versez le vinaigre et laissez 5 min supplémentaires. Ensuite, ajoutez les raisins lavés et les pignons. Mélangez. Attendez 2 minutes, puis coupez le feu et laissez refroidir. Comme vous l’aurez compris, les oignons doivent être al dente.
• Dans une casserole adaptée à la friture, versez l’huile de tournesol et portez à ébullition. Plongez les sar-dines que vous aurez préalablement farinées. Quand elles sont dorées, sortez-les avec une pince et lais-sez-les refroidir sur du papier absorbant.
• Dans une terrine, alternez une couche d’oignons avec leurs condi-ments, une couche de sardines, un tout petit peu de sel, une couche d’oignons, une de sardines, une d’oignons... Terminez toujours par une couche d’oignons.
• Les sardines sont prêtes au bout de 24 heures et elles sont bonnes pendant 3 ou 4 jours si conservées d’abord dans un lieu frais puis au réfrigérateur.
LE TRUC EN PLUS DE PAPRIKA
Les Vénitiens aimaient intégrer dans leurs recettes des ingrédients ramenés de leurs longs voyages. Certaines recettes de sarde in saor proposent ainsi d’ajouter un peu de cannelle à votre farine avant de frire les sardines. Vous pouvez également glisser quelques morceaux de fruits confits entre les couches d’oignons et de sardines.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 59
Primo piatto
Spaghetti alle vongole (spaghetti aux palourdes)
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 350 g de spaghetti • 1,5 kg de palourdes• 2 gousses d’ail écrasées, sans le germe• 1 piment haché menu• 1 pincée de persil haché• 8 cuillères à soupe d’huile d’olive extra-vierge• sel
COMMENT S’Y PRENDRE
• Nettoyez les palourdes et mettez-les à trem-per pendant deux heures. Ensuite, égouttez-les et faites les cuire à feu vif dans une grande poêle couverte jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent.
• Quand elles ont refroidi, enlevez-les de leur coquille et placez-les dans un saladier avec leur eau de cuisson filtrée.
• Dans une autre poêle antiadhésive, faites revenir
l’huile, l’ail, le sel et le piment. Retirez la poêle du feu pour éviter les éclaboussures bouillantes, versez les palourdes et leur eau puis ajoutez le persil et remettez sur le feu 2 minutes en remuant.
• Faites cuire et égouttez les spaghetti, versez-les dans la poêle avec
les palourdes, chauffez et mélangez avec soin, puis
servez.
• Vous pouvez décorer ces
pâtes de quelques coquilles que
vous aurez conservées.
Primo piatto optionnel
Tagliatelle al nero di seppia(tagliatelle à l’encre de seiche)
Cette recette n’est pas tirée du livre de Roberta Pianaro. Mais elle est si emblématique que nous avons décidé d’en donner une version.
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes • 350 g de tagliatelle (ou de spaghetti)• 1 oignon• 300 g de calamars • un verre de vin blanc • 8 g d’encre de seiche• huile d’olive, sel
COMMENT S’Y PRENDRE
• Dans une poêle, faites blondir, dans de l’huile
d’olive, l’oignon et les deux gousses
d’ail finement hachées.
• Ajoutez les 300 g de calamars coupés en lanières. Faites cuire le tout avec un verre de vin blanc et l’encre de seiche. Séparément, faites cuire les tagliatelle dans de l’eau bouillante salée.
• Quand les tagliatelle sont al dente, égouttez-les et mettez-les dans la poêle avec la sauce. Mélangez bien et servez très chaud.
• Retrouvez la recette du risotto à l’encre de seiche sur www.paprikamag.com, dans la rubrique “recettes du monde”.
LE TRUC EN PLUS DE PAPRIKA
la destination.
60 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
• recettes vénitiennes (suite)
Secondo piatto
Seppie nere in umido (seiches noires en sauce)
INGRÉDIENTS Pour 4 personnes
• 1 kg de seiches de 10 à 12 cm de long (avec leur poche d’encre)• 800 g de tomates pelées en boîte• 100 g d’oignons jaunes émincés • 1 piment• 1 cuillère à café de sel • 1 poignée de persil haché • 5 cl d’huile d’olive extra-vierge • 5 cl de vin blanc sec
COMMENT S’Y PRENDRE • Enlevez l’os des seiches avec les pouces. Retirez l’intérieur, où vous trouverez une petite poche nacrée qui contient l’encre. Otez les ten-tacules, les yeux et le bec, pelez les seiches et lavez-les avec soin. Vous ne conserverez qu’une seule poche.
• Posez les seiches sur le plan de travail, et coupez-les en tranches dans le sens de la longueur.
• Dans une grande casserole anti-adhésive, faites chauffer l’oignon, l’huile, le sel, le piment et 5 cl d’eau.
• Quand l’oignon est cuit, versez les tomates pelées. Faites épaissir la sauce et ajoutez les seiches avec la petite poche de noir. Au bout de quelques minutes, ajoutez le persil.
• Faites cuire pendant environ 20 minutes, plus si nécessaire : les seiches doivent être tendres. Remuez régulièrement en ajoutant progressivement le vin blanc.
• Il est pour ainsi dire obligatoire de servir ce plat accompagné de polenta chaude !
Verdure
Carciofi in casseruola(artichauts à la casserole)
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes • 8 artichauts de taille moyenne• 1/2 citron• 1 gousse d’ail, sans le germe, coupée en deux • 1 poignée de persil haché • 6 cuillères à soupe d’huile d’olive extra-vierge• 1 cuillère à café de sel, poivre
COMMENT S’Y PRENDRE
• Retirez les feuilles dures des
artichauts. Coupez largement les pointes, détachez et épluchez les queues. Plongez le tout dans une casserole d’eau froide avec le jus du demi-citron pour qu’ils ne noir-cissent pas.
• Lavez-les bien, égouttez-les, puis placez-les dans une casserole anti-adhésive avec l’huile, le sel, l’ail et 75 cl d’eau. Couvrez et faites cuire à feu vif.
• Quand l’eau bout, ajoutez le persil - de cette façon, il reste bien vert. Laissez sur le feu pendant 30 min.
• Retirez le couvercle, baissez le feu et laissez toute l’eau s’évaporer. On ne doit plus voir que l’huile au fond de la casserole.
• Retirez du feu, ajoutezle poivre fraîchement moulu, laissez refroidir un peu et disposez sur un plat.
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 61
Dolci
Torta di ricotta(gâteau à la ricotta)
INGRÉDIENTS
• 300 g de ricotta compacte • 100 g de sucre• 100 g de poudre d’amandes mondées• le zeste d’un citron bio• 5 œufs• 50 g de raisins secs lavés et hachés • 50 g de cubes d’orangettes confites• 1 sachet de sucre vanillé• beurre et chapelure pour le moule
COMMENT S’Y PRENDRE
• Préchauffez le four à 180 ° (thermostat 6).
• Séparez les blancs des jaunes d’œufs. Réservez les blancs.
• Dans un saladier, battez les jaunes d’œufs avec le sucre. Quand ils ont éclairci, incorporez la ricotta et la poudre d’amandes puis mélangez jusqu’à obtenir une crême lisse.
• Ajoutez les raisins secs, les orangettes, le sucre vanillé et le citron.
• Montez les blancs en neige et ajoutez à l’appareil. Mélan-gez et versez dans un moule à gâteau de 24 cm de diamètre, beurré et sau-poudré de chapelure.
• Enfournez pour 45 min.
PLUS DE RECETTES !
Brunetti passe à tableC’est un fameux com-missaire au sacré coup de fourchette qui nous
présente ses recettes vénitiennes. Guido Brunetti est le héros de Donna Leon, dont les intrigues dans la cité des Doges se sont écoulées à des millions d’exemplaires. Les lec-teurs ont pu le constater : même au cœur de l’action, Brunetti prend le temps de manger et fait des repas assez conséquents. L’auteur américaine, installée depuis plus de vingt ans à Venise, a décidé de rassembler ces digressions culinaires pour en faire un livre, avec sa
meilleure amie Roberta, cuisinière de talent. Les fans de Donna Leon y trou-veront des textes inédits. Les amoureux de bonne
cuisine se régaleront eux de délicieuses recettes qui fleurent bon l’huile d’olive, les légumes gorgés de soleil et les fruits de mer.
“Brunetti passe à table”, recettes de Roberta Pianaro, récits culinaires de Donna Leon, traduites de l’italien par Anaïs Bokobza, ed. Calmann-Levy, 288 pages, 23 euros. © Roberta Pianaro/ Donna Leon and Diogenes Verlag AG Zürich, 2009.Pour l’édition en langue française : © Calmann-Lévy, 2011.
la destination.
62 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
GUIDE DE SURVIE
À Venise comme un poisson dans l’eauTout ce qu’il faut savoir pour profiter des charmes de la cité des Doges !
LES BONNES FEUILLES À METTRE DANS SA VALISE
Le nombre de guides de voyage sur Venise est impressionnant pour une si petite ville. Pas la peine de tous les acheter : il n’y a pas une quantité infinie de bonnes adresses, et il ne faut surtout pas juger la qualité d’un guide par le nombre de bons plans proposés. Petite sélection.
“Le Guide du Routard Venise”ed. Hachette, 9,90 euros.
Indispensable pour qui reste plus de trois jours. Le guide le plus complet, même si le plan déta-chable manque un peu de précision.
“ Venise en quelques jours”ed. Lonely Planet 8,95 euros.
Un guide parfait pour les courts séjours, avec des résumés très bien faits et les incontournables. Plan détachable complet mais peu pratique.
La ville en bref Venise est une ville merveilleuse. Bien sûr, les esprits cha-grins rétorqueront
que la ville s’apparente désor-mais plus à un musée à ciel ouvert, colonisé par le tou-risme de masse, qu’à une ville italienne typique. Ils n’ont pas entièrement tort, mais si la ville continue de draîner au-tant de touristes, c’est que le charme de cette cité bâtie sur l’eau reste intact. Difficile en effet de se lasser des canaux, des petites ruelles, des ponts en pierre, des déplacements
en vaporetti ou des richesses culturelles de la Cité. Pour profiter de Venise, il faut savoir se perdre, ne pas forcé-ment chercher son chemin et se laisser aller dans le dédale de ruelles. Il y a des chances pour que vous n’y trouviez qu’un seul touriste : vous.
Les Vénitiens 60 000 personnes vivent à Venise. C’est peu, comparé aux... 22 millions
des touristes qui viennent chaque année ! Effective-ment, avec plus de 360 fois sa propre population qui débarque tous les ans, il est compréhensible que Venise se sente un peu envahie, d’autant qu’avec ses canaux et ses ruelles biscornues, elle n’a pas vraiment été étudiée pour accueillir tout ce monde. Bien sûr, dans cette confi-guration, les Vénitiens sont un peu blasés, voire même
agacés de ne pouvoir circuler correctement dans leur propre ville. Pourtant, même avec ce flot incessant de visiteurs, les Vénitiens sont d’une extrême gentillesse, pour peu que l’on respecte un certain nombre de règles de politesse. Par exemple, ne vous asseyez pas sur les marches d’un pont, ce qui bloque la circulation et abstenez vous formellement de jeter quoi que ce soit dans un canal. Et demandez s’il est possible de prendre une photo avant de photographier quelqu’un. Les Vénitiens sont tellement habitués à voir des gens les photographier sans même leur demander leur avis qu’ils seront très reconnais-sants de votre demande. Plus généralement, il existe une foule d’endroits un peu à l’écart des grands axes, où les Vénitiens du cru seront ravis d’échanger quelques mots. Et pas besoin d’aller aux confins de la ville : certains sont tous
proches du Rialto ou de la place Saint-Marc.
Y allerPlusieurs solutions. De Paris, on peut prendre le train de nuit, qui mène
directement à Venise au petit matin. De 100 à 250 euros l’aller, en fonction de la saison. En bus, comptez entre 60 et 150 euros l’aller-retour. Enfin, en avion, on trouve des allers/retours à moins de 150 euros avec Air France des allers à partir de 15 euros avec Ryanair si vous réservez plusieurs mois à l’avance. Bien sûr, en haute saison, les tarifs grimpent en flêche, low cost ou non.
La meilleure saison Il n’y a pas vraiment de meilleure saison pour visiter Venise, puisque toutes
les saisons ont leur charme
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 63
“Cartoville Venise”ed. Guides Gallimard, 8,90 euros.
Le plus pratique pour se repérer dans les dédales vénitiens, avec une belle sélection d’adresses. Un des rares guides qui offre en sus une carte des vaporetti.
"Venise, itinéraires avec Corto Maltese”ed. Lonely Planet/Caster-man, 15,50 euros.
Une visite privée par le plus célèbre des aventuriers qui vous guide dans une Venise insolite et méconnue. Un must.
“ Un grand week-end à Venise”ed. Hachette, 10,90 euros.
Un peu déconcertant dans son organisation (par parcours), mais bien fait et avec de bonnes trouvailles pour les gourmands.
propre. Toutefois, les périodes les plus propices restent mai-juin et septembre-octobre, avec un ciel et des tempé-ratures encore cléments. Attention, ce ne sont pas forcément des périodes moins fréquentées que l’été par les touristes, notamment pendant les week-ends. Les mois de juillet-août sont extrêmement chauds, presque étouffants. Sachez aussi que la fin juillet marque la fin de la période de pêche dans la lagune, ce qui signifie que les poissons et les fruits de mer qui vous seront servis au mois d’août n’ont pas été pêchés par les gens du cru. Automne et hiver sont également des périodes privilégiées, puisque c’est à cette époque que vous ressentirez le mieux l’atmos-phère mystérieuse et mélan-colique de Venise. Attention, il peut faire extrêmement froid. Et sachez que nombre de commerces profitent du mois de janvier pour leurs congés
annuels. L’hiver est également la période des "aqua alta". Prévoyez des bottes si vous ne voulez pas avoir les pieds mouillés.
Le coût de la vieDu côté des prix, Venise est une ville de contrastes. Pour 10 euros, nous avons
eu droit à une tomate insi-pide coupée en rondelles et accompagnée de mozarrella en plastique dans un restau-rant qui ne mérite même pas que l’on cite son nom. A côté de cela, nous avons dégusté, pour le même prix, une pizza gargantuesque ou deux verres d’ombra accompagnés d’assez de cichettis pour ne pas avoir besoin d’aller dîner ensuite... Sachez toutefois que la qualité se paie et qu’il faut compter au minimum une cinquantaine d’euros pour dîner dans les osterie les plus réputées de la ville.
L’hébergementL’hébergement est plutôt cher à Venise. Compter entre 50 et 100 euros par nuit
en moyenne. Les auberges de jeunesse ou la location d’appartement offrent une alternative moins coûteuse.
Les transportsLes tickets de vapo-retto, à l’unité, sont extrêmement chers (7 euros). Préfé-
rez des cartes de transport illimitées à la journée ou à la semaine. Cela reste assez onéreux (16 euros les 24 heures), mais le ticket est valable sur tout le réseau des vaporetti. Vous pourrez ainsi vous rendre dans les îles avoi-sinantes sans avoir à payer un autre billet. Sachez également que, comme dans les grandes agglomérations, il y a des vaporetti de nuit. On peut bien sûr succomber au charme des bateaux-taxi, superbes
petites embarcations en bois vernis pour les plus belles, mais le prix de la course est assez élevé (8,90 euros de prise en charge + 2 euros la minute). A privilé-gier quand on est à plusieurs, pour partager les frais.
Les gondoles Ce n’est pas vrai-ment un moyen de transport, mais que serait Venise sans
ses gondoles ? Comptez 80 euros pour les 40 premières minutes de voyage (100 euros en soirée), plus 40 euros (50 euros en soirée) pour 20 minutes supplémen-taires. Autre moyen de faire un petit tour en gondole : utiliser les traghetti, qui permettent de passer d’une rive à l’autre du Grand Canal, qui ne possède que quatre ponts sur ses 3,8 km de longueur. La traversée est facturée 0,50 euro par personne.
la destination.
64 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
PLAN DE LA VILLE
Toutes nos adresses vénitiennesÀ L’HEURE DE L’APÉRO
All’ Arco, calle All’Arco, SanPolo, 436 Cantina do Mori, sotoportego Dei do Mori, San Polo, 429 Al Ponte, calle Larga G. Gallina, Cannaregio, 6378 La Cantina, Strada Nova, Cannaregio, 3869 Al Portego, calle Carminati, Castello, 6015 Alla Vedova, ramo Ca d’Oro, Cannaregio, 3912
À L’HEURE DU REPAS
Alla Zucca, ponte del Megio, Santa Croce, 1762 Al Nono Risorto, sotoportego dela Siora Bettina, Santa Croce, 3912-3952 Ae Oche, calle del Tintòr, Santa Croce, 1552/A La Colonna, campiello del Pestrin, Cannaregio, 5329 Alle Testiere, calle do Mundo Novo, Castello, 5801 Da Fiore, calle del Scaleter, San Polo, 2202/A
À L’HEURE DU DESSERT
Alaska, calle larga dei Bari, Santa Croce, 1159 Giacomo Rizzo, salizzada San Giovanni Crisostomo, Cannare-gio, 5778 La Mela Verde, fondamenta de l’Osmarin,Castello, 4977 Tonolo, calle de San Pantalon, Dorsoduro, 3764
Rizzardini, campiello dei Meloni, San polo, 1416
À L’HEURE DU CAFÉ
Antica Torrefazione di Ca�è Marchi, rio terrà San Leonardo, Cannaregio, 1159 Ca�è Rosso,campo Santa Margherita,Dorsoduro, 2963 Ca�è del Doge,calle del Cinque, San Polo, 608 Torrefazione Venezia Ca�è,calle del Cafetier,Castello, 6661/A
À L’HEURE DU VIN
Enoteca Mille Vini, San Marco, Rialto, 5362 Enoiteca Mascareta, calle Lunga S. Maria Formosai, Castello, 5183 Orto di Venezia, via Delle Motte, isola di San Erasmo, 1 Venissa,fondamenta Santa Caterina, isola di Mazzorbo, 3
BONUS
Drogeria Mascari, ruga degli Spezieri, San Polo, 381La Drogeria Mascari o�re un choix de plus de 150 épices et de thés. Si ce n’est pas votre tasse (de thé), vous pourrez vous rabattre sur les 1200 références en alcools divers ou sur les 100 types de chocolats.
Rosa Salva, campo San Giovanni e Paolo, Castello, 6779 Ambiance surannée pour ce café qui propose aussi de délicieuses glaces.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
25
24
26
27
Zone A
Zone B
Zone C
Zone D
Zone E
Zone F
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 65
25
1
2
3
4
5
6
7
89
10
11
12
13
14
1516
17
18
19
20
21
2223
2726
24
la destination.
66 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
RETOUR À LA CASE DÉPART
Sur un air de carnaval
La cité des Doges a des
fans inconditionnels et il
est facile de faire comme
si vous y étiez. Le plus
simple pour cela, c’est
d’aller au carnaval. Il
existe plusieurs muni-
cipalités en France qui
organisent des défilés
avec des déguisements
plus vrais que nature,
comme celui de Paris, dont
la dernière édition s’est
tenue le 10 mars dernier.
On peut aussi se rendre
dans la "Petite Venise"
des Alpes, c’est-à-dire
Annecy, où le dernier évé-
nement a rassemblé plus
de 300 masques.
La ville de Colmar a aus-
si sa “Petite Venise”,
mais rien de vénitien dans
sa fête populaire et traves-
tie. Il faudra aller à Rosheim,
à une trentaine de kilo-
mètres de Strasbourg,
qui peut s’enorgueillir
d’avoir fait venir plus de
200 masques de tout
l’Hexagone cette année.
La liste ne serait pas com-
plète sans citer Longwy,
en Meurthe-et-Moselle
et Martigues, dans les
Bouches-du-Rhône.
Mais, pour participer,
il faut un accoutre-
ment. Pour cela, ren-
dez-vous à Lyon, 2, rue
Saint-Jean, qui propose
des masques et des ver-
reries de Murano. Même
chose à Il Campiello, 88, rue
Saint-Louis en l’Ile, dans le
IVe, à Paris.
Si vous habitez en Aqui-
taine, nous vous conseil-
lons de vous mettre en
contact avec l’association
“Reflets Venitiens en Aqui-
taine”, qui organise des
week-ends thématiques,
avec dîners vénitiens dé-
guisés, ou, si vous habitez
Toulouse, avec Veneziarte,
une autre association qui
rassemble des amoureux
de la Sérénissime.
Enfin, pour les amateurs
d’art, signalons les œuvres
de Roger de Montebello,
un Français installé à Venise
et qui ne cesse de s’en ins-
pirer.
Infos : Paris : paris-carnaval.org, ilcampiello.com, montebellopaintings.comAnnecy : aria74.frRosheim : rosheim.comLongwy : carnaval-venitien- longwy.blogspot.frMartigues : ville-martigues.frLyon : venisealyon.comToulouse : veneziarte.comAquitaine : delphine64.unblog.fr
TÉLÉPORTATION CULTURELLE
À LIRE “Corto Maltese, Fable de Venise”, de Hugo Pratt (Ed. Casterman)
Rendons hom-mage au plus vénitien des
voyageurs, celui qui a inspiré tant d’aventuriers des temps modernes : Corto Maltese. Nous avons choisi son 25e album, “La Fable de Venise”, où Corto, poursuivi par les milices facistes, trouve refuge chez les Francs-Maçons.
À VOIR “La petite Venise”, de Andrea Segre (2012), avec Zhao Tao, Rade Serbedzija
Voilà un très joli film, sorti il y a quelques mois, qu’il
faut se dépêcher de voir. Shun Li, une chinoise émigrée en Italie, débarque à Chiogga, au sud de Venise. Elle tente de faire venir son fils, resté en Chine. Un pêcheur du cru va l’y aider, mais leur amitié va perturber l’ordre établi de la petite ville.
À LIRE“La femme au masque de chair”, Donna Leon(Calmann-Levy)
Ce n’est pas parce que le commissaire Brunetti a consenti
à donner quelques recettes qu’il faut oublier de régler les affaires courantes, et notamment celle du meurtre d’un routier. S’il est une recette que Donna Leon ne rate jamais, c’est bien celle des intrigues de ses romans avec Venise en toile de fond.
Les Français vouent un culte tout particulier à la Sérénissime. Partout dans le pays, on trouve des manifestations qui font revivre l’esprit de la cité italienne. Petit tour d’horizon
la destination.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 67
Ce n’est pas parce qu’une
pizzeria s’appelle Le Venise
ou qu’une gondole est des-
sinée sur la devanture que
l’on est dans un haut-lieu
de la cuisine vénitienne.
Les endroits qui sentent
bon l’air de la lagune sont
extrêmement rares dans
l’Hexagone. A Paris, c’est
Massimo Mori, déjà aux
commandes de l’Armani
Caffé, qui a décidé, en
2007, de donner à la gas-
tronomie vénitienne un
écrin digne de son nom.
Situé à quelques mètres
de la Bourse, Mori est un
ravissement pour les sens.
avec une décoration qui
fait la part belle aux verres
de Murano et une carte
qui sublime les incontour-
nables de la cuisine véni-
tienne.
La clientèle (chic) qui vient
déguster un vitello tonna-
to (veau roti à la sauce au
thon) ou des spaghetti alla
vongole apprécie. “Beau-
coup de nos clients sont
des personnes qui vont
régulièrement à Venise,
explique Antonio, le maître
d’hôtel. Nous sommes
donc particulièrement at-
tentifs à la qualité des pro-
duits. 90% de ce que nous
servons vient directe-
ment de la Vénétie.” Il n’est
donc pas rare de trouver,
quand c’est la saison, des
castraure, les fameux pe-
tits artichauts, ou des
moeche, ces petits crabes
qui ont une carapace molle
et que seuls une quinzaine
de pêcheurs savent encore
prendre à Burano... Chez
Mori, vous ferez un vrai
voyage à Venise le temps
d’un repas.
Infos : mori-venicebar.com Menu midi : 40 euros
AU MORI VENICE BAR (2, rue du 4 septembre, Paris IIe) ET AUSSI
Il Golosi Rien de spécifiquement vénitien dans cette adresse, mais elle nous a été décrite comme la seule enoteica de France, par Mauro Lorenzon, l’inventeur des enoteiche. Tout est dit.
6, rue de la Grange Batelière Paris IXe
Dans l’atmosphère raffinée du Mori.
68 • PAPRIKA SEPTEMBRE - OCTOBRE
destination France.
Bordeaux, ses quais rénovés, son architecture, ses grands crus et sa gastronomie... Mais aujourd’hui que la ville s’étale et devient agglomération, il ne faut plus hésiter à s’aventurer rive droite pour y dénicher les nouvelles bonnes adresses. Ni à partir à la découverte de discrètes appellations, où la simplicité et l’authenticité valent le détour DOSSIER RÉALISÉ PAR MICKAËL BOSREDON ET MARYLINE MASYN
Le Bordelais, de Cadillac à Blaye
CINQ BONNES RAISONS DE FLÂNER DANS...
• Les étapes de notre parcours
SEPTEMBRE - OCTOBRE PAPRIKA • 69
destination France.
Perdue au milieu d’un quartier excentré de Bordeaux, cette petite cabane de pêcheurs est un véritable havre de paix. Dépaysement garanti
C’est le genre d’adresse que les Borde-
lais se partagent du bout des lèvres.
Planquée entre des entrepôts et des
bateaux en rénovation, dans un quar-
tier, les Bassins à flot, voué à la réha-
bilitation, l’Huître à flot est un havre
de paix à dix minutes du centre-ville de
Bordeaux. Posée en face de l’ancienne
base sous-marine allemande, cette
cabane d’ostréiculteur et sa terrasse
vous transporteraient presque sur le
bassin d’Arcachon. Même si les huîtres,
excellentes, sont des Marennes d’Olé-
ron. Roberto Camaioli, l’emblématique
patron de l’établissement, un Italien
qui a posé ses valises à Bordeaux il y
a 25 ans, a ouvert en 2007. “J’avais
un bateau amarré ici, j’ai vu un espace
libre, j’ai demandé si je pouvais le louer”.
Avec ses copains, Roberto monte une
cabane et propose pour commencer
des sardines grillées et des huîtres.
“On avait un barbecue à l’arrière, c’était
amusant. Mais, très vite, les clients
m’ont demandé pourquoi je n’avais
pas davantage de plats.” Quatre ans
après, la carte s’est étoffée : mix grill de
poissons régionaux, charcuterie, pâtes
“aux cèpes, artichauts, palourdes... Que
des produits de saison”, insiste le chef,
Frédéric De Castro Carneiro. La cui-
sine, aux accents résolument italiens,
est généreuse. L’accueil chaleureux.
L’ambiance, incomparable..
L’Huître à flot, Bassins à flot n°2, ouvert du mardi au samedi. Tel. 05 56 39 64 08. Menu (entrée, plat, dessert) à 15 euros le midi et 22 euros le samedi midi. A la carte le soir.
Un petit air d’Arcachon
1
70 • PAPRIKA SEPTEMBRE - OCTOBRE
destination France.
De gauche à droite, Thibault, Elodie et Fabien.
SEPTEMBRE - OCTOBRE PAPRIKA • 71
destination France.
Six générations dans un vignoble 2Le château de Garbes, à Gabarnac, c’est un siècle d’histoire familiale, le dy-namisme de la nouvelle génération et l’occasion de (re)découvrir un vigno-ble, l’AOC Cadillac-Côtes de Bordeaux, où tout invite à lever le pied…
Dans la famille David, il y a
les grands-parents, Pierre
et Colette. Les parents,
Jean-Luc et Annie. Et les
enfants, Fabien, 30 ans,
Thibault, 31 ans, et Elo-
die, 33 ans. La relève du
château de Garbes, pro-
priété familiale depuis plus
d’un siècle. “Nous sommes
ancrés dans la tradition,
reconnaît Thibault David.
Ici, certaines vignes ont
90 ans, elles sont quasi-
ment aussi anciennes que
la propriété !”
200 000 bouteilles par an Mais la sixième génération
d’exploitants n’hésite pas
pour autant à bousculer
les codes. “Nous avons fait
appel à un créateur pour
relooker notre étiquette,
poursuit Thibault. Nous
avons refait les chais, orga-
nisons désormais une jour-
née portes ouvertes avec
animations chaque année,
et nous allons créer un vrai
bar à dégustations pour
le public. Chaque année, on
essaie de progresser.”
Le particulier est au centre
de toutes les attentions.
“A cause la chute des prix
au vrac, nous nous sommes
recentrés sur la vente au
détail, qui représente main-
tenant la majeure partie
de notre chiffre d’affaires,
avec 200 000 bouteilles
vendues par an. Ici, il y aura
toujours quelqu’un pour
accueillir le public.”
Du rouge, du blanc, du rosé et du crémantSur les 56 hectares de la
propriété, située sur les
hauteurs de Gabarnac, 32
sont consacrés au rouge,
le reste au blanc, sec ou
liquoreux. Le château pro-
duit aussi du rosé et du
crémant. “Mais la star,
c’est le rouge”, relève Elo-
die Thibault. Un vin agréa-
blement fruité, résultat
d’un assemblage de mer-
lot (60%), cabernet franc
(20%) et cabernet sau-
vignon (20%), typique
de la production dans ce
vignoble situé le long de
la Garonne, au sud de Bor-
deaux.
Un vignoble à la réputa-
tion moins ronflante que
ses illustres voisins, mais
qui vaut le détour. Pour
l’accueil des viticulteurs,
simples et passionnés.
Pour la beauté des pay-
sages et le charme de ses
villages. “L’idéal, c’est de s’y
balader à vélo”, insiste Thi-
bault. Pour un pur moment
de détente.
Infos pratiques : château de Garbes à Gabarnac, lieu-dit Lamothe. Pour y aller en voiture : de Bordeaux (40 minutes) prendre l’autoroute A62 en direction de Toulouse, sortie n°2 Cadillac, puis la D10 direction Gabarnac. Tarifs : environ 5 € la bouteille. www.chateaudegarbes.fr
“Ici, il y aura toujours quelqu’un pour accueillir le public” Thibault David, 31 ans, sixième génération d’exploitants au château
Hong Kong Tourism Board
SEPTEMBRE - OCTOBRE PAPRIKA • 73
destination France.
Le Bellevue est un des ”gastro” dont la cote monte sur Bordeaux. Son jeune chef, Noël Baudrand, met toute son énergie pour faire percer son établissement
Une salle à la déco contem-
poraine et soignée. Une ter-
rasse apaisante. Des plats
joliment travaillés. Tout
est réuni au Bellevue pour
passer un joli moment. “Je
me souviens des repas de
famille, c’était un moment
sacré. C’est ce que j’ai vou-
lu reproduire dans mon res-
taurant”, explique le gérant
et chef de l’établissement,
Noël Baudrand. Il y a aussi le
souvenir de l’atmosphère
des salles de restaurant
lorsqu’il était gamin. “Mon
père m’y emmenait sou-
vent, j’adorais l’ambiance.”
De Montpellier à ParisAlors qu’il se destinait à
devenir serveur, il estime à
dix-huit ans qu’il vaut mieux
“passer en cuisine” s’il veut
réaliser son rêve : gérer sa
propre affaire.
“Je suis devenu cuisinier
par intérêt professionnel,
plaisante-t-il. Ce n’était
pas un rêve de gosse, et
même maintenant, je ne
suis pas du genre à faire le
marché tous les dimanches
matins, et je cuisine rare-
ment à la maison.”
En revanche, il “aime bien
manger” et se souvient
des plats de sa grand-mère
et de sa mère, ”notamment
de sa recette d’aubergines
à la tomate, qui me cloue
encore, et de son cassou-
let, à tomber”.
Originaire de Montpel-
lier, Noël Baudrand effec-
tue son premier stage à
Gignac, au restaurant Ca-
pion. “Un établissement où
l’on m’a donné l’envie d’ap-
prendre et de progresser”.
Il enchaîne les adresses
prestigieuses, puis monte
à Paris, chez Alain Ducasse.
“Avec des journées de plus
de quinze heures, j’y ai ap-
pris la capacité de résis-
tance”. Après dix-huit mois
dans la capitale, il rejoint le
Saint-James à Bouliac près
de Bordeaux, d’abord sous
la direction de Jean-Marie
Amat, puis celle de Michel
Portos. “Mon expérience
la plus formatrice.”
Noël Baudrand ouvre Le
Bellevue en septembre
2009, à 38 ans. Un établis-
sement situé aux portes
de Bordeaux, à Camblanes
et Meynac.
Délicatesses localesIci, c’est le produit, de sai-
son et régional, qui est mis
en avant : merlu et cochon
du pays basque, maque-
reau d’Arcachon, maigre de
la Côtinière…
“On me reproche parfois
de ne pas proposer de
caviar, de truffe, de sole ou
de turbo. Ces produits de
luxe se suffisent presque à
eux-mêmes. Moi, je préfère
m’amuser avec des élé-
ments plus simples.” Noël
Baudrand a ainsi repensé
un plat traditionnel borde-
lais, les tricandilles (tripes
de cochon), et les pro-
pose en terrine. “C’est ex-
cellent, mais fort en goût.
En le travaillant, on atténue
cette puissance.”
Le jeune chef se fait un
devoir de ne jamais pro-
poser deux fois la même
recette. “Les produits
reviennent, bien sûr, mais je
réfléchis toujours à la façon
de les réinterpréter”. Une
philosophie qui commence
à payer....
Infos pratiques : Le Bellevue, 40, route de Bourg à Camblanes et Meynac (à 15 minutes du centre de Bordeaux en voiture). Ouvert du mardi au dimanche midi, sauf le samedi midi. Tel : 05-56-20-77-14. www.restaurant-le-bellevue.frLe menu du midi est proposé à 15,50 €. Trois autres menus vont de 28 € à 46 €. 40 € à la carte.
Les délices simples du Bellevue3
“On me reproche parfois de ne pas proposer de produits de luxe. Moi, je préfère m’amuser avec des éléments plus simples.” Noël Baudrand, chef du Bellevue
Retrouvez sa recette de filets de rouget accompagnés de leur aubergine confite sur paprikamag.com (recettes).
74 • PAPRIKA SEPTEMBRE - OCTOBRE
destination France.
Comme le rappelle une plaque
à l’entrée du marché des
Capucins, “on ne counille pas aux
Capus”. C’est à dire, dans le “bor-
deluche” parlé ici, qu’on n’y perd
pas son temps... Mais on sait le
prendre, pour faire partager sa
passion et raconter l’histoire
des produits. Sur quatre-vingt-
un commerçants recensés sur le
plus grand marché de Bordeaux,
une trentaine sont aussi des
producteurs. Et fiers de l’être.
Christophe Guenon,
sixième généra-
tion d’éleveur
maraîcher à Léo-
gnan, ne veut
pas qu’on le
confonde avec
les ”revendeurs
présents sur le
marché et qui pro-
posent des fruits et
légumes venus d’Espagne ou
d’ailleurs. Nous, c’est du 100%
local.” Les connaisseurs ne s’y
trompent pas, et sont fidèles.
Plus de 50% de la clientèle de
Michel Massé, 84 ans, doyen du
marché, “sont des réguliers.”
Poissons d’Atlantique, coquil-
lages d’Arcachon, pommes
de terre d’Eysines, prunes et
pommes de Sainte-Eulalie, to-
mates de Pessac-Léognan... tous
les produits locaux, issus notam-
ment de la ceinture maraîchère
bordelaise située entre Bruges
et Eysines, sont présents sur
les étals. Les maraîchers tradi-
tionnels insistent : “nos pro-
duits peuvent présenter des
irrégularités, comme des taches,
voire des vers dans le fruit... Cela
arrive avec des aliments non
traités aux pesticides. C’est un
gage de qualité !”
La clientèle est, elle, variée. A
l’ouverture du marché, à 5h30,
les premiers clients sont… les
clubbers qui viennent à la bras-
serie Les jardins avaler
des fruits de mer ou
une bonne entrecôte
après une nuit arro-
sée. Un peu plus tard
dans la matinée,
l’ambiance est fami-
liale. Et les habitués
sont eux toujours
au rendez-vous.
Hamed, 49 ans, est un en-
trepreneur qui vient chaque
week-end aux Capus depuis dix
ans, déguster un verre de vin
avec des huîtres à la brasserie
Chez Jean Mi. “J’aime le melting-
pot de ce marché, où l’on croise
des Africains, des Asiatiques,
avec qui l’on peut discuter au-
tour d’une table. L’ambiance y
est très conviviale. Les gens
viennent ici aussi pour ça.”
Infos pratiques : Marché des Capucins, place des Capucins (tram Place de la Victoire ou quai Sainte-Croix). Parking aérien. Horaires : du mardi au vendredi de 6h à 13h, le samedi et le dimanche de 5h30 à 14h30.
Le marché de tous les Bordelais4Plus grand marché bordelais, les Capucins, installés au centre de la ville dans un quartier populaire depuis 1749, est un passage in-contournable pour découvrir la diversité des produits de la région
Les délices maritimes occupent les étals.
Les Capus abritent plusieurs restaurants.
SEPTEMBRE - OCTOBRE PAPRIKA • 75
destination France.
Le marché de tous les BordelaisLA RECETTE DU MARCHÉ
Huîtres chaudes, tomates et cèpesUne recette d’huîtres cuites qui permettra aux novices de s’initier et aux amateurs de découvrir ce produit sous une nouvelle facette, accompagnée de produits locaux.
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 24 huîtres d’Arcachon• 500 g de cèpes de Bordeaux• 4 belles tomates de Pessac Léognan• quelques jeunes pousses d’épinards• 1 échalote hachée• 1/2 oignon rouge haché• 3 cuillères à soupe de crème fraîche épaisse• 100 g de beurre• sel, poivre
COMMENT S’Y PRENDRE
• Enlevez les huîtres de leur coquille en prenant soin de garder le jus dans une casserole. La coquille sera également nécessaire en fin de préparation.
• Faites chauffer le jus puis pochez-y les huîtres pendant
1 minute. Retirez-les déli-catement et réservez.
Ajoutez l’échalote dans le jus puis
la crème fraîche. Laissez cuire à très petit feu, environ 10 minutes. • Plongez les jeunes pousses d’épinards dans
l’eau bouillante, quelques secondes
seulement, afin qu’elles ramollissent puis mettez-les dans de l’eau glacée pour qu’elles restent bien vertes. Réservez.
• Afin de retirer plus facile-ment la peau des tomates, laissez-les quelques secondes dans de l’eau bouillante. Coupez-les pour retirez leurs pépins et hachez-les grossiè-rement avec un couteau.
• Faites revenir les cèpes dans une poêle avec du beurre puis hachez-les comme les tomates.
• Dans une casserole, faites suer l’oignon puis ajoutez-y les tomates et les cèpes. Salez et poivrez, mélangez délicatement et laissez cuire 15 minutes à petit feu. • Emballez chaque huître avec une feuille de jeune pousse d’épinard. Remplissez les coquilles d’huître avec le mélange de tomates et de cèpes et posez par-dessus l’huître emballée.
• Nappez l’assiette de gros sel afin que les huîtres ne basculent pas. Mettez 6 huîtres par assiette.
• Ajoutez délicatement sur l’huître emballée la sauce à l’échalote puis passez le tout au four à 180 ° pendant 10 minutes. Servez.
Les délices maritimes occupent les étals.
Les Capus abritent plusieurs restaurants.
76 • PAPRIKA SEPTEMBRE - OCTOBRE
destination France.
DÉCIDÉS À PARTIR ? Y allerLa SNCF propose plusieurs trajets par jour. Au départ de la gare Paris-Montpar-nasse, compter 3h15 de trajet et 150 € l’AR en plein tarif, depuis Lille 6 h et 200 €, depuis Marseille 6 h et 120 €. Une fois à la gare Saint-Jean à Bordeaux, la ligne C du tramway (direction Les Aubiers) vous emmène en centre-ville en dix minutes (arrêts Porte de Bourgogne, Place de la Bourse ou Les Quinconces).En avion, Air France et plusieurs compagnies low-cost proposent des vols directs. Au départ d’Orly pour Bordeaux (1h10), tarifs à partir de 130 € l’AR, de Marseille (1h10) 130 € l’AR, et de Lille (1h20) 250 €. Arrivée à l’aéroport de Mérignac, compter 45 min pour rejoindre la place des Quinconces avec la ligne 1 du bus (1,40 €) ou 30 min pour rejoindre la gare Saint-Jean ou la place de la Victoire par la navette Jet’Bus (8 € l’aller, 12 € l’AR).
Quand Entre juin et octobre, les mois les moins pluvieux dans le Bordelais.
Budget Quelques hôtels autour de la gare Saint-Jean et de Bordeaux-Lac à partir de 55 € la chambre double. Compter 75 € dans le centre.
À consulterLe guide vert Michelin “Bordeaux week-end” (10 €), le Routard bordelais (13 €) et le site de l’office du tourisme www.bordeaux- tourisme.com
Vin Blaye est la première application œnotouristique pour smartphone. Une nouvelle façon de décou-vrir les vignobles grâce à la géolocalisation
La vigne, “l’un des rares
endroits dans le monde où
les propriétés ne sont pas
closes et où l’on peut se
promener librement.” Jean-
Pierre Xiradakis, patron du
célèbre restaurant La Tupi-
na à Bordeaux, est un véri-
table passionné de marche.
Pour lui, une promenade
à travers les vignobles
vaut “tous les voyages du
monde”.
Pionnier des balades œno-
touristiques dès les an-
nées 1990 avec ses guides
“Les vignobles pas à pas”,
il vient de lancer avec son
fils Alexandre et sa fille
Pauline, la première appli-
cation œnotouristique
pour smartphone (iPhone
et Android). Vin Blaye pro-
pose trois balades dans
le Blayais, d’où Jean-Pierre
Xiradakis est originaire, au
départ de Saint-Savin, de
Saint-Ciers ou de Blaye.
D’une durée variant de
45 minutes à 2h30, elles
peuvent s’effectuer à pied
ou à vélo et même à cheval.
La moitié de chaque itiné-
raire s’effectue au cœur
des vignobles du Blayais,
situés à une quarantaine
de kilomètres au nord de
Bordeaux.
“La vigne se lit comme un
livre, explique Jean-Pierre
Xiradakis. En marchant au
milieu, on peut voir l’ex-
position des cépages, le
nombre de pieds à l’hec-
tare, autant d’informa-
tions qui vous donnent
des indications sur la qua-
lité du vin. Avant de parler
de vin, il faut aller voir sur
place.”
Des forêts, des lacs, des châteaux et des églisesMais le Blayais ce n’est
pas que cela. On y trouve
également des forêts, des
lacs, des châteaux et des
églises. Les trois parcours
concoctés par “Xira” per-
mettent une découverte
en profondeur de cette
région. “Une balade, cela se
conçoit comme un plan: s’il
n’y a que de la vigne, c’est
ennuyeux. Il faut aussi des
bois, des clairières, des
points de vue, des monu-
ments...”
Et puis, il y a les rencontres
qui se font au fil des ba-
lades. “La marche incite au
respect, à condition d’être
soi-même respectueux de
A la découverte du Blayais avec son smartphone
5
la nature et de l’environne-
ment. Personnellement elle
m’a offert des moments
inoubliables, avec des
vignerons, des habitants...”
L’application Vin Blaye se
veut néanmoins pragma-
tique. Elle indique ainsi la
liste des propriétés traver-
sées par chaque parcours
et propose de prendre ren-
dez-vous avec les proprié-
taires en amont pour pro-
grammer une visite de leurs
domaines. “Nous avons
aussi recensé tout un tas
de données sur la faune,
la flore et la floraison des
vignes, pour permettre
au promeneur d’interagir
avec ce territoire” ajoute
Alexandre Xiradakis, déve-
loppeur de l’appplication,
qui permet également de
superposer des informa-
tions sur des photos ou
des films réalisés grâce au
smartphone, ou encore de
réserver un hôtel ou une
chambre d’hôtes. Une nou-
velle façon de se promener.
Le plaisir, lui, reste intact.
Infos pratiques : Vin Blaye est disponible sur iPhone et Android. Rendez-vous sur l’onglet “itinéraires”. Plus d’infos sur www.vin-blaye.com
Des promenades dans les vignobles dont la durée varie
de 45 minutes à plus de2 heures.
le portrait.
78 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
Artiste plasticienne, organisatrice de déjeuners clandestins, récolteuse de câpres siciliennes... Claudia Cabri, alias Miss Lunch, est tout cela à la fois et bien plus encore. Née en Belgique dans une famillle aux multiples origines, cette insatiable créatrice nous a ouvert tout grand les portes de son bel univers culinaire JENNIFER GALLÉ
UNE CHEF VENUE D’AILLEURS
Miss Lunch, cuisiner, c’est jouer !
wMiss Lunch chez PPP3, rue Antoine Vollon Paris, XIIe
lunchintheloft.comppprovence.com
le portrait.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 79
Jouer avec la nourriture, c’est
l’affaire de Claudia depuis sa
plus tendre enfance. “A cinq
ans, je confectionnais déjà des
pâtés de boue aux baies non comes-
tibles que je proposais au voisinage.
Je vendais aussi de la limonade, le
postier était d’ailleurs mon meilleur
client !”
Née en Belgique d’une mère sud-
africaine et d’un père belge d’ori-
gine égyptienne, Claudia grandit au
Canada qu’elle quitte à 19 ans pour
Florence puis Paris. “Trop froid ! Le pa-
tinage, passe encore, mais déblayer
la neige, non merci !”, se souvient-elle
avec cet air malicieux qui ne la quitte
presque jamais.
De cette vie en Amérique du Nord,
elle conserve le souvenir des dîners
que donnaient ses parents, “On sor-
tait la belle vaisselle, j’avais mon petit
verre de vin - rempli d’eau - comme
les adultes !” Sans oublier ce Kitchen
Aid que lui offrit sa tante pour ses
11 ans : un robot magique qui lui per-
mit de devenir une pro de la “génoise
électrique”...
Les déjeuners clandestins”L’art et la cuisine, pour moi, c’est
depuis toujours”, nous confie Clau-
dia. Pas question de choisir. Si bien
qu’étudiante fauchée aux Beaux-
Arts de Paris, elle organisait quand
même des dîners où les tournées de
chaises musicales s’étiraient sur une
bonne partie de la nuit. Son diplôme
de plasticienne en poche, elle tente
de percer en multipliant les expos.
”Je faisais à l’époque de grandes ins-
tallations tridimensionnelles d’as-
pect très gourmand. Une galeriste
était d’ailleurs persuadée que je met-
tais du cacao dans ma peinture !”
Lasse cependant de ne pas pou-
voir vivre de son art, Claudia décide
de donner une place plus grande à
la cuisine en organisant des visites
guidées du marché d’Aligre et... des
déjeuners clandestins. Les lunches
in the loft étaient nés ! A l’image des
pop up restaurants américains, Clau-
dia se propose d’accueillir, deux fois
par mois, une dizaine d’inconnus chez
elle pour goûter à sept plats hors du
commun.
“Je place toujours des abats au
menu. J’ai mis au point une terrine de
cervelle d’agneau que je découpe en
tranches très fines et que j’appelle
‘intelligence pressée’. L’intérêt, pour
moi, c’est de cuisiner des ingrédients
d’exception”… Et de réaliser autant
de plats de haute volée à l’image de
ce foie gras farci, recouvert d’une
gelée de veau au vin. Un défi qu’elle a
pu relever après des années passées
aux fourneaux et dans les livres de
Frédy Girardet ou de Michel Roux Jr,
deux chefs qu’elle affectionne tout
particulièrement..
L’art du micro-ondesDepuis l’hiver dernier, Claudia
s’adonne à un tout autre exercice
dans la boutique Première pression
Provence (PPP) de la rue Antoine Vol-
lon (XIIe) qu’Olivier Baussan (l’homme
derrière L’Occitane) a mise à sa dis-
position. Aménagé de quelques
tables et d’une cuisine ouverte, le
lieu ne jouit que d’un bail de restau-
ration légère. Pas de four donc ni
de vastes réfrigérateurs mais deux
micro-ondes et un frigo comme à
la maison. Des contraintes qui ins-
pirent notre cuisinière. “Je ne peux
pas me permettre des choses très
sophistiquées, mais je m’éclate !
J’aimerais tirer un livre de recettes
de cette expérience”, nous confie-t-
elle.
Dans son nouveau royaume, Claudia
élabore un menu à 15 euros inventif
(voir ses recettes pages suivantes)
qui s’appuie sur les produits ultra
frais du marché d’Aligre où elle se
rend chaque matin.
Si sa cuisine a des accents typique-
ment méditerranéens, - elle glisse
dans nombre de ses plats ces mer-
veilleuses câpres siciliennes qu’elle va
récolter sur l’île de Pantelleria -, on y
perçoit aussi des influences orien-
tales qui lui viennent de sa grand-
mère paternelle et des pointes plus
exotiques de son Afrique du Sud
maternelle. Un mix alléchant auquel
s’ajoute la belle humeur communi-
cative de la maîtresse de maison. Et
c’est sans doute ce dernier ingré-
dient que l’on préfère...
Miss Lunch a plus d’un projet dans sa marmite ! On la retrouvera ainsi dans deux ouvrages à paraître début octobre. Il y aura d’abord le livre compilant ses recettes clandestines des lunches in the loft, que Claudia vient de relancer,
et qui paraîtra le 4 octobre aux éditions Solar. Puis viendra, le 8 octobre, le roman-cuisine “Plat de résistance” aux éditions 1973. Un récit bien relevé signé Chantal Pelletier et agrémenté des recettes de Claudia.
A MANGER DES YEUX
“L’art et la cuisine, pour moi, c’est depuis toujours.” Miss Lunch
le portrait.
80 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
PLAT
Poulet tressé et sa sauce tahina une planche - un plat pour aller au four - un blender - une mandoline - de la ficelle INGRÉDIENTS
Pour 2 parts
• deux beaux filets de poulet (130 g chaque) préparés par votre volailler • mélange d’épices : cumin, coriandre, curcuma, curry... • huile d’olive • 2 radis rouges
Pour la sauce • 100 g de pâte de sésame (“tahina”, se trouve dans les épiceries orientales) • jus d’un demi citron• 1 gousse d’ail • 100 ml d’huile d’olive• sel, poivre• graines de sésame
COMMENT S’Y PRENDRE
• Sur une planche, placez vos filets la pointe vers le haut. A 1 cm environ sous la pointe, incisez chaque filet dans le sens de la longueur pour obtenir 3 parties. Tressez les filets puis ficelez-en l’extrémité inférieure (ainsi que vous le feriez avec des cheveux).
• Placez les filets tressés dans un plat, versez sur chacun un filet d’huile d’olive puis saupoudrez-les avec le mélangé épicé. Salez, poivrez. Couvrez aux 3/4 d’eau, recouvrez d’un film pour micro-ondes.
• Faites cuire 35 min au micro-ondes (en sélection-nant la position “poulet” ou “viande” de votre four).
• Pendant la cuisson, préparez la sauce : dans le blender, mettez les 100 g de tahina, le jus du demi citron, la gousse d’ail préalable-ment coupée en morceaux et mixez en incorporant l’huile d’olive en filet. Ajoutez une cuillère à soupe d’eau chaude puis assaisonnez la sauce (sel, poivre). Conservez-la au froid.
• Une fois le poulet cuit, attendez qu’il refroidisse pour le placer au frigo dans son plat. Il est nécessaire qu’il repose une nuit dans son jus de cuisson pour bien se parfumer des épices.
• Au moment de servir, placez chaque filet sur une assiette et accompagnez-le d’une cuillère à soupe de la sauce tahina puis râpez un radis à la mandoline et parsemez de graines de sésame.
• Les recettes de Miss Lunch
ENTRÉERamequins d’œufs de cabillaud fumés à la fourme d’Ambert
INGRÉDIENTS Pour un ramequin (une personne)
• 1 tranche (1 cm de large) d’œufs de cabillaud fumés • 4 quartiers de tomate • une petite part de fourme d’Ambert • une cuillère à soupe de crème fraîche• estragon ciselé • poivre
COMMENT S’Y PRENDRE • Dans un ramequin, placez d’abord les quartiers de tomate. Ajoutez-y la tranche d’œufs de cabillaud fumés coupée en 4 puis la fourme en morceaux ainsi que la crème fraîche.
• Ajoutez l’estragon ciselé et le poivre et placez le tout au micro-ondes à puissance maximale pendant 1 mn 30. Servez.
le portrait.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 81
, DESSERT
Petits pots au caramelun saladier - un blender - 8 pots d’une contenance de 90 g chaque
INGRÉDIENTS
Pour 8 pots
• 190 g de sucre • 60 ml d’eau • 250 ml de crème fleurette • 170 g de beurre• 2 cuillères à soupe de Maïzena • 250 ml de lait entier • 2 œufs + 4 jaunes d’œuf • arôme de vanille
COMMENT S’Y PRENDRE
• Dans un saladier, versez le sucre puis l’eau. Recouvrir d’un film pour micro-ondes en vous assurant qu’il soit bien tendu. Placez au micro-ondes pendant 6 à 8 minutes à puissance maximale afin d’obtenir
un caramel de couleur ambrée.
• Faites attention à ne pas vous brûler en retirant le film plastique. Ajoutez sans attendre la crème fleurette et mélangez. Replacez au micro-ondes pour 3 minutes à puissance maximale sans couvrir.
• Ajoutez le beurre que vous aurez découpé en morceaux de taille moyenne, la Maïzena que vous aurez délayée dans 60 ml de lait, le reste du lait (190 ml) et les œufs. Mélangez légèrement l’ensemble.
• Replacez au micro-ondes sans couvrir à puissance maximale pour 4 minutes en mélangeant à mi-temps.
• Placez la préparation dans le blender, ajoutez-y 2 belles cuillères à soupe d’arôme de vanille. Mixez.
• Versez dans les petits pots sans attendre et en une seule fois. Attendez que les pots soient froids pour les placer au réfrigérateur. Ils peuvent se conserver une semaine au froid.
SON PETIT TRUC EN PLUS
• Au moment de servir, ajoutez quelques amandes de Sicile grillées et un petit morceau de chocolat au caramel à votre petit pot.
• Vous pouvez également choisir de ne remplir vos petits pots qu’à moitié pour pouvoir y ajouter de la chantilly ou une compote de fruits au moment de la dégustation...
SES ADRESSES
SES RESTOS • Quand elle s’échappe de ses fourneaux, Miss Lunch a un petit faible pour les cuisines chinoise et coréenne. Elle file ainsi souvent du côté du 8, rue de la tâcherie (Paris, IVe) où se trouve le Céleste gourmand, une adresse chinoise qu’elle recommande chaudement.
• Un de ses restos coréens favoris, le JanTchi, se situe au 6, rue Thérèse (Paris Ier).
AU MARCHÉ D’ALIGRE
Miss Lunch est très attachée aux commerçants du marché couvert de la place d’Aligre (le marché Beauvau dans le XIIe) auprès desquels elle s’approvi-sionne chaque matin.
• Son poissonnier, aux poissons d’Aligre, se situe à l’entrée du marché couvert (accès en face de la boulangerie Moisan).
• Pour la viande, elle s’en remet aux produits de la boucherie Hayée et de la volaillerie aux volailles d’Aligre et, pour le fromage, aux spécialités de Langlet et Lherdouin.
• Un autre must d’Aligre pour la cuisinière se situe du côté des puces du marché dans une petite boutique installée là depuis 1895 : la graineterie du marché, 8 place d’Aligre. On y vend graines et produits d’épicerie. Une véritable grotte aux trésors !
Aux poissons d’Aligre, au cœur du marché couvert Beauvau.
décryptage.
82 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
CHRONIQUE D'UN HIT
La vache qui rit, l’épopée d’un fromage tout-terrainLa spécialité du Jura séduit, depuis 1921, les consommateurs du monde entier JENNIFER GALLÉ
Qu’on la nomme The Lau-
ghing Cow aux Etats-Unis,
Lachende Kuh en Allemagne
ou encore Vaca que ríe chez
nos voisins espagnols, La
vache qui rit, qui a soufflé
l’an passé ses 90 bougies,
n’a rien perdu de son onc-
tuosité en conquérant la
planète.
Un incroyable succès
pour son propriétaire, le
groupe français Bel, qui
tient d’abord à sa faculté
de résister aux condi-
tions les plus
hostiles.
Peu de fromages peuvent
en effet se targuer de
savoir se tenir hors du
frigo. La vache qui rit, si !
Pressée, stériliséeFabriquée à partir d’un mé-
lange de fromages à pâte
pressée, comme l’emmen-
tal ou l’edam, la célèbre
spécialité fromagère du
Jura subit, au cours de son
élaboration, une stérilisa-
tion qui a grandement faci-
lité son exportation. On la
retrouve ainsi un peu par-
tout sur le continent afri-
cain dont elle ne craint pas
les chaudes températures.
”Il faut aussi relever le fait
qu’elle puisse se vendre à la
portion. Un vrai plus dans
les pays où les revenus
sont très modestes”, in-
dique Philippe Markarian, le
directeur de la Maison de
La vache qui rit.
L’ adaptabilité de
ce produit culte
se traduit éga-
lement par de
multiples varia-
tions gusta-
tives.
On y glisse ain-
si du poivron
en République
Tchèque et de la
cannelle aux Etats-
Unis. De l’autre côté de
l’Atlantique, La vache qui
rit est d’ailleurs considérée
comme un produit... dié-
tétique. La ”faute“ au doc-
teur Agatston qui recom-
mandait, en 2003 dans
son livre ”The South Diet
Beach”, d’en consommer
pour garder la ligne !
Indétrônable logoPrésente aujourd’hui dans
120 pays, la marque doit
aussi sa renommée à son
logo si distinctif mis au
point, dans les années
20, par l’illustrateur Ben-
jamin Rabier. C’est d’ail-
leurs la seule chose qui ne
bouge pas d’un continent
à l’autre.
Et, avec ses 10 millions
de portions consommées
chaque jour dans le monde,
notre ruminant hilare peut
désormais profiter de son
succès dans une étable
de luxe : à Lons-le-Saulnier,
dans les locaux même de
la première usine Bel, s’est
ouverte, en 2009, la Mai-
son de La vache qui rit, un
lieu entièrement dédié
à l’univers de cette pâte
crémeuse pas tout à fait
comme les autres.
DRÔLE DE NOM Lors de la Première Guerre mondiale, l’unité de ravi-taillement en viande, dans laquelle Léon Bel officiait, ornait ses camions d’un bœuf rieur que les soldats français surnommaient ironiquement “wachkyrie”, en référence aux walkyries, ces créatures mytholo-giques d’outre-Rhin dont les militaires allemands décoraient, eux, leurs véhicules... Léon Bel eut l’intuition de s’inspirer du logo et de son drôle de nom pour son fromage fondu.
La vache qui rit qui connaît, depuis les années 70, un franc succès au Maghreb a gagné, ces dernières années, de nouveaux adeptes du côté des Etats-Unis.
grenouille radio
radiogrenouille.com
cultures
LA RECETTE
Soupe froide de courgettesà La vache qui rit INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 4 portions de La vache qui rit• 4 courgettes• 1 oignon• lait• huile d’olive
COMMENT S’Y PRENDRE
• Lavez et prélevez la peau des courgettes dans la longueur sur 1 cm d’épaisseur. Coupez-la en petits dés de 1 cm sur 1. Epluchez un oignon et coupez-le en fines lamelles. Coupez en fines rondelles le blanc des courgettes.
• Faites cuire l’oignon 2 minutes avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive. Ajoutez les rondelles de courgettes et faites cuire 3 vache qui rit. Faites cuire 5 minutes à petits bouillons et mixez. Faites refroidir 30 à 45 minutes au réfrigérateur.
• Faites cuire les dés de cour-gettes pendant 1 minute avec une cuillère à soupe d’huile d’olive. Assaisonnez-les et faites en sorte de les garder bien croquants.
• Dressez dans des assiettes creuses la soupe de courgette et ajoutez au dernier moment les dés de courgettes.
Retrouvez de nombreuses recettes à base du célèbre fromage fondu sur www.lavachequirit.com/recettes
breuvages d’ailleurs.
84 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
FLACONS À DÉCOUVRIR
Le vigneron du cosmosAu cœur du Chili viticole, au creux d’un vallon fertile de la précordillère des Andes, naît un breuvage pas comme les autres : un vin vieilli avec... une météorite ! THOMAS POUSSARD
Un ciel clair, idéal pour
l’observation des étoiles ;
des sols fertiles et un cli-
mat clément, propices à la
vigne : le Chili est le paradis
des fous d’astronomie et
de bons crus.
Pour Ian Hutcheon, c’est
une terre promise. Cet
Ecossais producteur de vin
et amateur de constella-
tions a réussi à conjuguer
ses deux passions. Dans
le secret de son domaine
Viña Tremonte, il a créé le
premier vin vieilli avec une
météorite.
Ian nous reçoit dans une
grande bâtisse coloniale
et nous raconte com-
ment, après avoir bourlin-
gué pendant près de deux
ans en Amérique du Sud,
il s’installe à Rancagua,
dans la principale région
viticole du Chili, au milieu
des années 90. Un peu par
hasard, par goût de l’aven-
ture. Ingénieur de forma-
tion passionné de vins, il
devient rapidement gé-
rant de production dans
un vignoble de la région.
Roche millénaireDe fil en aiguille, il finit par
racheter un petit domaine
en 2009, la Viña Tremonte.
Féru d’astronomie, Ian
crée alors l’observatoire
de Tagua Tagua, où il orga-
nise des soirées d’obser-
vation du ciel pour des
écoles ou des touristes. Il
cherche un concept origi-
nal pour rendre ses inter-
ventions plus ludiques.
Et s’il alliait ses deux pas-
sions ? Ainsi germe l’idée
du vin du cosmos, baptisé
Meteorito.
Ian choisit une barrique
de cabernet-sauvignon et
y introduit une météorite
d’environ 5 centimètres
de diamètre. Pas n’importe
laquelle : il s’agit de l’une des
plus anciennes connues
au monde, trouvée dans
le désert d’Atacama, au
nord du Chili. Elle se serait
formée il y a 4,5 milliards
d’années, à la naissance
du système solaire et au-
rait voyagé entre Jupiter
et Mars avant d’entrer
en contact avec la Terre,
il y a 6 000 ans. “Quitte à
marier le vin et l’astrono-
mie, j’ai voulu aller jusqu’au
bout et utiliser une roche
qui soit à la fois chilienne
et ancienne, comme le
bon vin”, explique Ian. Viña
Tremonte lance donc Me-
teorito en 2011 et le met
en vente à l’observatoire,
à 5 000 pesos (environ
8,30 euros) la bouteille. Le
concept est si original que
les médias et les curieux
du monde entier s’y inté-
ressent. Ian en est encore
tout surpris : “jamais je
n’aurais pensé qu’il suscite
autant d’intérêt.”
Un vin “plus vivant”Mais n’est-ce pas mau-
vais pour la santé ? “Nous
avons particulièrement
surveillé le processus de
vieillissement. On s’est
vite aperçu que la météo-
rite avait une action assez
agressive, affectant le
goût et la couleur. Pen-
dant douze mois, nous
avons régulièrement sor-
ti la pierre du tonneau
pour permettre au vin
de se stabiliser. Ensuite,
nous avons dilué cette
barrique avec d’autres,
contenant le même ca-
bernet-sauvignon. Au final,
les 225 litres en contact
avec la météorite ont
été mélangés à quelque
9 000 litres de vin “nor-
mal” pour créer Meteo-
rito.” Le vin météorisé a
finalement été analysé par
un laboratoire d’œnologie,
qui a donné le feu vert à sa
commercialisation.
Seulement, Meteorito
est-il meilleur que les
autres vins ? Des œnolo-
gues ont participé à une
dégustation à l’aveugle,
comparant le vin du cos-
mos avec le même caber-
net-sauvignon. Avis una-
nime : Meteorito est de
même qualité, mais il est
“plus vivant”. Faut-il en
conclure qu’il y a plus de
vie dans l’espace que sur
notre bonne vieille pla-
nète ? Il y a là un pas et
quelques années-lumière
que nous ne franchirons
pas.
La météorite vieille de 4,5 milliards d’années.
“Jamais je n’aurais pensé que mon vin suscite autant d’intérêt.” Ian Hutcheon
breuvages d’ailleurs .
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 85
Ian a réuni ses deux passions en introduisant une météorite dans un fût de cabernet-sauvignon.
breuvages d’ailleurs.
86 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
ACCORDS PARFAITS
Un peu de whisky avec votre roquefort ? Laissez tomber vos a priori et embarquez avec nous pour un parcours hors des sentiers battus où les whiskies jouent les gardes du corps de nos plateaux de fromages JENNIFER GALLÉ
C’est Philippe Jugé, de
“Whisky Magazine” qui
nous a mis sur la piste de
ces audacieuses combinai-
sons : “On constate un en-
gouement sans précédent
pour le whisky ces der-
nières années. En France, il
s’en écoule près de 230 mil-
lions de bouteilles tous les
ans, soit deux fois plus que
de champagne. Les modes
de consommation se sont
aussi incroyablement diver-
sifiés. C’est fou d’ailleurs
ce qu’on peut faire avec
ces eaux de vie et nos fro-
mages !”
Il aura bien fallu lui faire
répéter plusieurs fois la
fin de sa phrase... Whisky
et fromage, quelle drôle
d’idée !
Pour en avoir le cœur net,
nous sommes allés rencon-
trer celui par qui l’incroyable
mélange est arrivé : Nicolas
Julhès. Ce sémillant tren-
tenaire, fromager de son
état, officie rue du fau-
bourg Saint-Denis, dans
le Xe arrondissement de
Paris, animant d’incroyables
boutiques cavernes-d’Ali-
Baba-pour-gourmets.
“J’ai commencé à asso-
cier ces deux produits dès
2002. Je voulais montrer à
quel point les accords sont
impressionnants.”
Pour ce faire, il a jeté son
dévolu sur une série de
single malt écossais. Ela-
borés à partir d’orge mal-
tée (comprenez germée)
et vieillis dans des fûts de
chêne ayant déjà servi à la
maturation d’autres breu-
vages (comme le sherry),
ces whiskies présentent
des caractères très dis-
tinctifs que Nicolas Julhès
utilise pour créer de sa-
vants arrangements. Voici
trois exemples de combi-
naisons qui marchent.
• Lagavulin (16 ans) + roquefort Originaire de la côte ouest
de l’Ecosse, ce whisky aux
notes iodées, fumées et
tourbées est “le partenaire
idéal d’un fromage salin
comme le roquefort, nous
explique Nicolas. Le lait de
brebis, qui évoque la four-
rure, le sébum, se marie
divinement avec l’univers
animal de la tourbe du La-
Des associations audacieuses à explorer avec modération !
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 87
gavulin”. Faites entrer dans
la danse de fines tranches
de pain d’épice pour sou-
tenir les notes boisées et
balsamiques présentes et
vous serez comblé.
• Talisker (10 ans) + vieux comté (24 mois) En provenance de l’île de
Skye, sur la côte nord-
ouest écossaise, ce malt
puissamment iodé révèle
ses notes d’agrumes exo-
tiques grâce au comté. “Il
est important de choisir
un fromage affiné de longs
mois pour profiter de sa
cristallisation qui ajoute
à l’expérience”, conseille
notre spécialiste. Une
tranche de pain légère-
ment toastée fera ici par-
faitement l’affaire.
• Dalwhinnie (15 ans) + saint-nectaire Star des hautes terres
écossaises (“highlands“), le
Dalwhinnie et “ses notes
de bruyère, de bois séché,
et de noisette se marie
parfaitement à la rondeur
et à l’onctuosité du fro-
mage auvergnat”, nous ex-
plique Nicolas. Pour soute-
nir ce délicat mariage très
réconfortant, privilégiez
un pain aux céréales.
DéTaiLs Techniques
• comment ? Pour apprécier au mieux
ces combinaisons, “prenez
un peu de fromage comme
pour vous en napper la
bouche puis une toute
petite gorgée de whisky. Il
s’agit de déguster : prenez
votre temps !”, exhorte
Nicolas.
• quand ? Dans le cadre d’un apéro
dînatoire. “Concentrez-
vous sur deux, trois asso-
ciations maximum.”
• quel verre ? “Celui-ci joue un rôle très
important dans la diffusion
des arômes. Le verre tulipe
est à ce titre intéressant
car il permet aux molécules
les plus légères et les plus
délicates de s’exprimer .”
• quel prix ? Comptez une quarantaine
d’ euros pour le Talisker et le
Dalwhinnie et une cinquan-
taine pour le Lagavulin.
avis aux amateurs : Le blog de Nicolas Julhès (www.julhesparis.com) La revue “Whisky Magazine” (whiskymag.fr)La boutique La Maison du whisky (www.whisky.fr)
la sélection.
88 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
“Le Clos des Sens, Laurent Petit à Annecy-le-Vieux”, éditions Glénat, 224 pages, 49,50 €.
Les cowboys passent à table
À LIRE Entre 1815 et
1860, ce sont près de
4 millions d’Européens
qui mirent le cap sur les
immenses prairies de
l’Ouest américain pour
faire fortune ou simple-
ment fuir la misère. Si
les westerns ont im-
mortalisé les aventures
de ces opportunistes
lancés à la conquête du
Nouveau monde, on
en sait beaucoup moins
sur ce que ces cowboys
mettaient dans leurs
assiettes.
Un vide que vient com-
bler ce très original “La
cuisine des hors-la-loi”
qui tient à la fois du
voyage dans le temps
richement illustré et
du livre de cuisine
compilant de très nom-
breuses recettes à base
de castor, d’ours ou
encore de cactus !
“La cuisine des hors-la-loi”, de Yvon-Marie Bost, éditions L’àpart, 157 pages, 18 €.
NOURRITURES SPIRITUELLES
Les quatre saisons de Laurent Petit Le chef doublement étoilé du Clos des Sens à Annecy-le-Vieux nous embarque pour une déambulation sensuelle et culinaire au fil des mois
À LIRE Installé depuis 1992
à Annecy-le-Vieux, d’où est
originaire son épouse et
associée Martine, le chef
Laurent Petit lève, dans ce
magnifique ouvrage édité
par Glénat, un coin du voile
sur son art culinaire.
Distingué d’une seconde
étoile Michelin depuis
2008, le chef, qui définit
sa cuisine comme “origi-
nelle”, en ce qu’elle “pousse
le produit dans ses derniers
retranchements”, et “origi-
nale”, nous entraîne ici dans
ses pérégrinations sen-
suelles en Haute-Savoie,
entre le lac d’Annecy et les
Alpes, à la recherche des
saveurs et des plus beaux
produits de saison de la
région.
On découvre ainsi, par le
prisme des photographies
très inspirées de Jean-
Claude Allard, le chef dans
son biotope puis en cuisine
à travers une sélection
de recettes aussi surpre-
nantes qu’alléchantes ...
Tarte fine des sous-bois,
cueillette du jardin suspen-
du, écailles, carré et filet
de féra du lac d’Annecy :
autant de petits poèmes à
faire fondre en bouche.
Retrouvez la recette des trois petits gâteaux de Savoie de Laurent Petit sur paprikamag.com (recettes).
uand j’étais “drolle” (enfant) à Bordeaux,
il fallait manger du foie très régulièrement.
Ordre de la faculté. Je ne me souviens plus
pourquoi. Les globules rouges sans doute.
Ma grand-mère nous régalait donc d’une “belle
tranche de foie de veau bien frais”. Ça coûtait cher.
Pas question de gâcher ou d’en rater la cuisson. On le
sait, le foie doit être tendre sinon il est immangeable.
Alors, elle nous le préparait à la bordelaise, sur un fond
d’échalotes déglacées au vin blanc, avec quelques
tranches de jambon de Bayonne poêlées. Je ne sais
pas pourquoi les recettes “à la bordelaise” ajoutent
volontiers la protéine à la protéine… j’y pensais cet
été en dégustant à Saint-Macaire, au bord de la
Garonne, une cinquantaine d’escargots dans une
bonne sauce locale où l’on ajoute, comme il se doit, à
la tomate et au vin rouge, du jambon haché. Pour en
revenir au foie de veau, ma grand-mère ne manquait
pas d’ajouter dans la poêle un trait de vinaigre de vin
rouge. Cela me paraissait étrange, presque un tour de
magie, puisque on ne sentait pas du tout le vinaigre…
Je compris des années plus tard le tour en question
en dégustant un vrai foie de veau à la vénitienne. Un
plat qui, notons-le, remonte à la plus haute antiquité.
On y dégustait alors le foie agrémenté de figues. Les
figues ont laissé la place à ces petits oignons blancs,
bien sucrés, l’équivalent des échalotes dans la recette
à la bordelaise. Il y a du vin dans la sauce vénitienne
aussi. Mais pas de jambon de Bayonne. Et, bien sûr,
le vinaigre balsamique noir, épais, crémeux presque…
Au départ, les Vénitiens utilisaient le vinaigre pour ses
vertus antibactériennes. Une sacrée trouvaille qui a
depuis beaucoup voyagé.
Q
“Je ne sais pas pourquoi les recettes ‘à la bordelaise’ ajoutent volontiers la protéine à la protéine...”
LA CHRONIQUE DE DIDIER POURQUERYDirecteur adjoint des rédactions du Monde
Bordeaux et Venise tout “à la foie”
la sélection.
90 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
À LIRE Depuis 1998, la
marque Oliviers & Co. fait
appel à des chefs réputés
pour mettre au point des
préparations d’exception
à partir de ses plus belles
huiles d’olive. Au fil des
années, les collaborations
se sont multipliées comme
en témoigne le très bel
ouvrage “Oliviers & Co.
L’huile d’olive grand cru :
émotions, sensations,
créations”, paru aux
éditions Glénat et dont
nous reproduisons ici trois
recettes. Au fil des pages,
on part à la découverte
des oliveraies de la marque
au Portugal et en Italie
avant de laisser le champ
libre à Alain Passard, Eric
Frechon et Michel Rotz,
entre autres, pour sublimer
le fabuleux or vert.
“Olivier & Co, l’huile d’olive grand cru”, éditions Glénat, 256 pages, 30,50 €.
BONNES FEUILLES
L’olive à toutes les sauces
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 4 cuil. à soupe d’huile d’olive (Toscane Castello di Poppiano, Oliviers & Co)• 1 gousse d’ail• 500 g de pulpe de tomate• 75 cl d’eau• 250 g de pain rassis• quelques feuilles de basilic• fleur de sel et poivre du moulin
COMMENT S’Y PRENDRE
• Dans une casserole, faites chauffer un trait d’huile d’olive. Déposez l’ail à blondir. Ajoutez la pulpe de tomate et faites bouillir 10 min à découvert.
• Dans une seconde casserole, faites chauffer l’eau. Versez-en la moitié sur la préparation de tomate. Ajoutez le pain rassis détaillé en petits dés.Salez et poivrez.
• Laissez bouillir 15 à 20 minen intégrant au fur et à mesure le reste de l’eau chaude, de façon à ce que la préparation reste crémeuse.
• Finition et dressage : relevez d’un trait d’huile d’olive (Toscane Castello di Poppiano, Oliviers & Co.), ajoutez quelques feuilles de basilic frais et laissez reposer 10 min avant de servir.
Soupe de pain à la tomate
la sélection.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 91
BONNES FEUILLES
L’olive à toutes les sauces
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 180 g de pâte d’olive noire & tomate séchée (Oliviers & Co.)• 4 tranches de pain de campagne• 1 bulbe de fenouil• 1 gousse d’ail épluchée• 12 tranches de jambon cru de pays• 12 copeaux de parmesan• 12 tomates confites ou séchées• 12 côtes de romaine• fleur de sel et poivre du moulin
COMMENT S’Y PRENDRE
• Faites griller les tranches de pain de campagne.• Détaillez 4 copeaux de bulbe de fenouil à l’aide d’une mandoline.• Frottez les tranches avec la gousse d’ail, puis tartinez-les de pâte d’olive noire & tomate séchée (Oliviers & Co.). • Disposez dessus, harmonieusement, les tranches de jambon, de fenouil et de parmesan ainsi que les tomateset les côtes de romaine.• Assaisonnez de fleur de sel et de poivre du moulin.• Servez aussitôt.
Tranches de pain de campagne grillées, copeaux de jambon de pays, pâte d’olive noire et tomates séchées
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 180 g de pesto (La Rossa, Oliviers & Co.)• 4 cuil. à soupe d’huile d’olive des Baux-de-Provence(Moulin Castelas, Oliviers & Co.)• 4 aubergines• 30 g de parmesan• 20 g de parmesan râpé• 10 g de roquette• 10 g de feuilles de basilic vert • fleur de sel et poivre du moulin
COMMENT S’Y PRENDRE
• Taillez les aubergines en tranches de 1/2 cm d’épaisseur. Faites-les griller à l’huile d’olive, 10 min.• Préparez quelques fins copeaux de parmesan à l’aide d’un petit couteau.• Réalisez 4 mille-feuilles de trois tranches d’aubergines grillées, en tartinant chacune d’elles de pesto (La Rossa, Oliviers & Co.).• Saupoudrez de parmesan râpé chacune des tranches supérieures.• Faites légèrement griller ces 4 mille-feuilles au four.• Au dernier moment, ajoutez les feuilles de roquette et de basilic vert ainsi que les copeaux de parmesan. • Assaisonnez de fleur de sel,de poivre du moulin et d’un trait d’huile d’olive (des Baux-de-Provence Moulin Castelas, Oliviers & Co.). Servez aussitôt.
Tranches d’aubergines grillées, pesto
RECETTES DU MONDE : INDE
Samoussas végétariensbon marché • facile à réaliser • préparation : 30 min • cuisson : 15 min • pour 4 personnes
• 1 pinceau - 1 râpe -1 saladier - 1 couteau -1 plaque - papier sulfurisé - 1 économe
• 8 feuilles de brick• 1 carotte • 1 courgette• 4 champignons de Paris• 2 oignons cébette• 1 noisette de beurre• 3 brins de persil plat• sel, poivre noir
• Epluchez et émincez finement les oignons. Epluchez la carotte et râpez-la. Lavez la courgette, coupez les extrémités et râpez-la. Epluchez les champi-gnons et hachez-les grossièrement au couteau. Mélangez tous ces légumes dans lesaladier avec sel, poivre et persil plat ciselé. Préchauffez le
four à 180 °C (th. 6). • Pliez les feuilles de bricks en 2 dans la longueur puis encore en 2 pour obtenir une bande. Garnissez de farce le bas de la bande et pliez en ramenant chaque fois le bord inférieur vers le bord supérieur. Fermez en glissant le dernier rabatdans l’ouverture.
• Déposez les samous-sas sur une plaque recouverte de papier sulfurisé etbadigeonnez-les légèrement de beurre fondu à l’aide du pinceau. Enfournezpour 15 minutes. • Retournez à mi- cuisson pour faire dorer les 2 côtés. Servez chaud.
Recette extraite de L’apéro en toute légèreté, de Caroline Wietzel, collection “Toquades” (éd. First), 86 pages, 6,95 €.
les recettes.
92 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
RECETTES DU MONDE : AFRIQUE
Croquettes de rizcoût moyen • facile à réaliser • préparation : 40 min + 30 min • cuisson : 1 h • pour 4 personnes
• 360 g de riz long grain• 1 oignon• 1 cube de bouillonculinaire épices-oignon• 65 g de mozzarella• 50 g de gruyère râpé• 2 œufs• chapelure• 1 cive• 2 gousses d’ail• 1 piment antillais• huile de tournesol• 1 citron vert• sel, poivre
• Ecrasez l’ail. Mélan-gez-le au jus du citron vert. Ajoutez la civeet le piment épépiné finement. Versez l’eau
et ajoutez l’huile petit à petit en mélangeant. Réservez la sauce.
• Coupez la mozzarella en dés de 1 cm. Hachez l’oignon. Faites chauf-fer un filet d’huile dans une cocotte à fond épais et faites fondre l’oignon.
• Mettez à bouillir 1 litre d’eau avec le cube de bouillon. Versez le rizet mélangez le tout à la spatule jusqu’à ce que la matière grasse aitenrobé complète-ment le riz. Mélangez
à la spatule jusqu’à complète absorption du liquide par le riz. Renouvelez l’opération en ajoutant de nouveau du bouillon chaud. Couvrez et terminez la cuisson à feu trèsdoux (il ne doit plus y avoir de liquideen fin de cuisson). Assaisonnez. Faites refroidir le riz.
• Passez rapidement le gruyère au mixeur et ajoutez-le aux œufs battus. Ajoutez au riz froid et mélangez. Formez avec vos mains
des boulettes de riz de 6 cm. Appuyez au centre avec l’index et nichez dans le trouainsi formé un dé de mozzarella. Reformez les boulettes. Roulez dans la chapelure. réservez au frais 30 minutes.
• Faites chauffer un bain d’huile à 180 °C. Faites frire les croquettes 5 minutes. Servez aussitôt accompagné de la sauce.
Recette extraite de La cuisine de Moussa (éd. First), d’Alexandre Bella Ola, 187 pages, 16,90 €.
les recettes.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 93
94 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
les recettes.
RECETTES DU MONDE : ASIE
Wok de bœuf au cinq-épices coût élevé • facile à réaliser • préparation : 30 min • cuisson : 15 min • pour 4 personnes
• 1 wok ou 1 poêle - 1 casserole - 4 bols
• 600 g de rumsteck• 250 g de poisgourmands• 125 g de tomates cerise• 1 oignon• 1 petite botte de coriandre• 2 cuil. à soupe de sauce soja• 2 cuil. à soupe de vin blanc• 1 cuil. à soupe devinaigre balsamique
• 1 cuil. à café de cinq- épices• 5 cl d’huile
• Découpez le bœuf en lamelles régulières. Emincez finementl’oignon. Effilez puis coupez en 2 les pois gourmands, faites- les cuire pendant 3 minutes dans de l’eaubouillante puis rafraî-chissez-les. Lavez les tomates cerise. Ciselez la coriandre.
• Dans un bol, mélangez la sauce soja avec le vinaigre balsamique, le vin blanc, le cinq-épices, 1 cuillerée àsoupe d’huile d’olive et 1 cuillerée à soupe d’eau. Réservez cettemarinade.
• Faites chauffer un peu d’huile dans le wok. Colorez rapidementles lamelles de bœuf pendant 2 à 3 minutes. Retirez-les puis dépo-sez-les dans une assiette.
• Dans le wok, faites revenir séparément et pendant quelques minutes les oignons, les pois gourmands puis les tomates cerise.Ajoutez le bœuf puis versez la marinade. • Faites sauter le tout dans le wok pendant encore 2 minutes.
• Répartissez le bœuf et les légumes bien chauds dans les bols. Parsemez de coriandre. Servez.
Recette extraite de Recettes toutes légères, de Frédéric Berqué, collection “Toquades” (éd. First), 86 pages, 6,95 €.
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 95
les recettes.
• 1 mixeur - 1 saladier1 fouet - 8 petits moules
• 500 g de brocciu• 5 œufs• 150 g de sucre en poudre• 5 cl d’eau de fleur d’oranger• confiture de myrtilles• beurre pour les moules
• Préchauffez le four à 180 °c (th. 6). Mixez lebrocciu.
• Mélangez le brocciu et les œufs en les incor-porant un à un. Ajoutez le sucre, le sel et l’eau de fleur d’oranger.
• Beurrez des petits moules, remplissez-les avec la préparation et
enfournez pour 15 à 20 minutes.
• Servez avec une confiture de myrtilles.
RECETTES DU MONDE : EUROPE
Fiadonebon marché • facile à réaliser • préparation : 10 min • cuisson : 15 à 20 min • pour 4 personnes
Recette extraite de Que faire avec du fromage frais, de Manuella Chantepie, collection “Toquades” (éd. First), 86 pages, 9,95 €.
26 OCT— O4 NOVPARIS EXPO PORTE DE VERSAILLES
VENEZ RÉCOLTER DE NOUVELLES IDÉES Maison, cuisine, décoration, bien-être, produits malins, gastronomie, artisanat… Gardez tous vos sens en éveil pour une expérience shopping unique et participez à plus de 400 ateliers gratuits.
M&C
SAA
TCHI
CO
RPO
RATE
TOUT LE PROGRAMME SUR FOIREDAUTOMNE.FR
*O� re valable pour 1 ou 2 personnes se présentant simultanément aux caisses du salon munies de ce bon, du 26 octobre au 4 novembre 2012 de 10h à 19h, Paris expo Porte de Versailles. Tout bon non présenté dans son intégralité, et/ou photocopié sera refusé. Bon gratuit, ne peut être vendu ou reproduit.
2 ENTRÉES GRATUITESÀ LA FOIRE D’AUTOMNE
Présentez-vous aux caisses de la Foire d’Automne munis de ce coupon*
Ou téléchargez vos billets sur foiredautomne.fr CODE PAP
SEPTEMBRE-OCTOBRE PAPRIKA • 97
la recette au paprika.
ET TOI, AVEC DU PAPRIKA, TU FAIS QUOI ?
Pavés de bœuf rôtis au fourPaprika invite un(e) passionné(e) de cuisine à réaliser une recette à figure imposée à base de paprika. C’est Grégory, du réseau social culinaire Bienvenue à ma table, qui s’y colle
INGRÉDIENTS
Pour 4 personnes
• 600 g de paleron (demandez à votre boucher le côté pointe de préférence, car plus tendre)• 3 à 4 cuillères à soupe de paprika• 2 œufs• chapelure de pain• huile d’olive• sel et poivre
COMMENT S’Y PRENDRE
• Demandez à votre boucher de couper le paleron en deux afin d’en ôter l’aponévrose (le nerf situé au centre). Coupez ensuite ces deux parties en 4 pavés. (1-2)
• Prenez 3 assiettes creuses. Dans l’une d’entre elle, mettez-y le paprika, dans une autre, les œufs entiers fouet-tés, salés et poivrés puis, dans la dernière, la chapelure.
• Placez les pavés dans l’assiette qui contient le paprika puis recouvrez chaque côté en tapotant doucement pour en ôter l’excédent. (3-5)
• Trempez-les ensuite dans les œufs battus. Éliminez l’excédent d’œuf en glissant l’escalope entre l’index et le majeur. (6)
• Passez enfin la viande dans la chapelure. Appuyez sur chaque face pour que la chapelure adhère bien. (7)
• Préchauffez votre four à 200°.
• Dans une poêle très chaude, versez un filet d’huile d’olive et faites colorer la viande chapelurée de chaque côté. Puis retirez et disposez votre viande dans un plat à enfourner pour 6 à 8 minutes de cuisson. (8-9)
• Accompagnez vos pavés de légumes de saison ou d’une purée crémeuse.
BIENVENUEAMATABLE.COM
Créer un réseau social qui
s’organiserait autour de la bonne chère, c’est l’idée
géniale qu’a eue Grégory en
2008. Après avoir bourlingué et partagé la table de parfaits inconnus au cours de ses pérégrina-tions, cet ancien diplômé de l’école Ferrandi, boucher de son état, a lancé bienvenueamatable.com. Une belle aventure qui va connaître de nouveaux développements grâce au lancement d’une nouvelle plateforme web dans les jours prochains.
1
4
7
2
5
8
3
6
9
26 OCT— O4 NOVPARIS EXPO PORTE DE VERSAILLES
VENEZ RÉCOLTER DE NOUVELLES IDÉES Maison, cuisine, décoration, bien-être, produits malins, gastronomie, artisanat… Gardez tous vos sens en éveil pour une expérience shopping unique et participez à plus de 400 ateliers gratuits.
M&C
SAA
TCHI
CO
RPO
RATE
TOUT LE PROGRAMME SUR FOIREDAUTOMNE.FR
*O� re valable pour 1 ou 2 personnes se présentant simultanément aux caisses du salon munies de ce bon, du 26 octobre au 4 novembre 2012 de 10h à 19h, Paris expo Porte de Versailles. Tout bon non présenté dans son intégralité, et/ou photocopié sera refusé. Bon gratuit, ne peut être vendu ou reproduit.
2 ENTRÉES GRATUITESÀ LA FOIRE D’AUTOMNE
Présentez-vous aux caisses de la Foire d’Automne munis de ce coupon*
Ou téléchargez vos billets sur foiredautomne.fr CODE PAP
98 • PAPRIKA SEPTEMBRE-OCTOBRE
la grille.JEUX
Cap sur Hong KongDans son prochain numéro (en kiosque le 26 octobre), Paprika rejoint la vibrante ville chinoise. Avant de découvrir cette cité mythique en notre compagnie, testez vos connaissances ! ARNAUD DEVANLAY
A B C D E F G H I J K L M N
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
HORIZONTALEMENT1 Article du Sud. Instrument de “Délivrance”.
2 Pic royal à Hong Kong.
3 Résistant. Avant JC.
4 Imprimé dans le désordre.
5 Cinéaste hongkongais. Quarts d’an.
6 Règle. Petite pièce.
7 Restaurant de rue à Hong Kong. Se décline en pâte, alcool ou
gluant.
8 Pronom masculin. Infinitif. Patrie d’Abraham. Chêne anglais.
9 Maître d’œuvre. Ex.
10 Capitale du Yemen. Au bord de l’eau.
11 Langue du Caucase.
12 Pâtisseries rondes. Île festive.
13 Apéro à la turque. Deux à Rome. Divinité du
Nil.
14 San Jordi à Barcelone. Patronyme coréen.
Mal posé, il peut blesser.
15 Allitération. Dans. Site internet aérien.
16 Allocation plutôt récente. John inconnu.
Chef africain. Préfixe négatif.
17 Se pose principalement à Hong Kong.
VERTICALEMENT
A Bouchées vapeur à Hong Kong. Vit dans la soue.
B Fut jeté par César après le Rubicon.
Volatile multicolore. Possessif.
C Sur les plaques à Tunis. Caisse d’allocation
logement. Symbole de l’astate.
D Peuple de la diaspora chinoise.
E Mesure de terrain. Italienne de
la diaspora.
F Marque de pansement. Salut des
banlieues, en verlan.
G Première dame. Fruit asiatique
nauséabond. Véhicule US.
H Mesure asiatique. Mo de Motown.
Mirage.
I Plaque officielle . Espion camouflé. Fleuve
côtier. A la mode. Langue du Midi.
J Mélange d’éprouvette . Concubine qui fit
ses adieux à la Chine. Désert mongol.
K Artères principales. Sans retour. Bonne
action. Bruit canin.
L Route nationale à contre-sens. Fromage
basque. Danse à 90 degrés.
M Pâtisserie hongkongaise. Possédé.
Embarcation pneumatique qui a explosé.
N Frères ennemis de la Brit Pop. Préfère la
méditation. Peut être suisse ou proche de Hong Kong.
photo : Hong Kong Tourism Board
� consultez la solution de la grille sur paprikamag.com