Le numero quatre
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08-Mar-2016Category
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Interview: Didier Super
Srie: les jeunes se bougent pour lcologie
Portfolio: Une cole pour les enfants touaregs
Derniers prparatifs avant lAfghanistan.
Notre journaliste a accompagn les soldats de la 27me
BCA quelques jours
avant le dpart.
Editorial
Par Alice Beauquesne, rdactrice en chef de la rubrique Culture Est Socit.
Mon exprience interviewienne
LINTERVIEW.fr, c'est avant tout une rencontre. Une rencontre avec l'actualit. Une rencontre avec des personnalits. Une rencontre avec des gens qui font l'actualit . On vous l'a assez rpt, n'est-ce pas?
Des mots qui peuvent sembler exprimer un simple concept, rien de concret, une ide rabche. Faux. En tant qu'tudiante de base, j'ai vu natre le projet. Et moi qui, avant, n'avais jamais approch de plus prs des artistes, des politiciens, des grands personnages qu'en regardant des photos dans des quotidiens et coutant en boucle des CDs, ne pensant mme pas un jour pouvoir discuter avec eux, LINTERVIEW.fr m'a permis d'aller bien plus loin : de les rencontrer.
Ca ressemble une pub, de la pseudo propagande bateau, mais c'est vrai. J'ai rencontr Didier Super il y a quelques jours. Cette vieille branche l'humour puril qui me fait sourire depuis plusieurs annes a rpondu mes questions spontanment. C'est a le journalisme. Moi, intresse par tout, je me suis jointe ce projet qui porte aujourd'hui ses fruits. Je rencontre. Du chanteur djant, l'actrice porno, de l'artiste du mtro aux hommes qui revendiquent le port de la jupe. Je suis mme entre l'Elyse, lors du sommet de l'Union pour la mditerrane. Des personnalits, ou pas. C'est un travail humain. La rencontre ; c'est vrai, ce n'est pas du marketing bidon.
Vous retrouverez la une de ce numro quatre un reportage sur les soldats de la 27me BCA qui partent en Afghanistan dans 3 jours. Notre reportage photo vous emmnera au Mali, dans une cole en construction. Didier Super vous dira tout ce quil a envie de dire; et cest tout. Enfin, nous vous emmnerons dans le mtro pour vous prouver quil ny a pas besoin de partir lautre bout du monde pour raliser un bon reportage!
Journal LINTERVIEW.fr / 32 rue de Montholon 75009 Paris / HYPERLINK "mailto:redaction@linterview.fr" redaction@linterview.fr / 06-65-35-56-99
Fondateur, directeur de la rdaction: Louis Villers / Directeur de publication: Jean Massiet / Rdacteur en chef: Alexandre Marchand. Rdactrice en chef de Culture Est Socit Alice Beauquesne Journalistes: Nadge Abadie (Photographies)/Nicolas Combalbert/William Buzzy/Baptiste Gapenne/Alan Kaval/Timour Adgioury/Vanessa Ferrere/Margaux Bergey/Maria Martin Guitierez/Raphael Miossec/Photo de Une: Caporal Chef D. Lucas
Association LINTERVIEW.fr: Sige social: 32 rue de Montholon, 75009 Paris. Prsident: Louis Villers / Vice Prsident: Jean Massiet / Responsable financier: Alexandre Chavotier
Interview Culture Est Socit
Didier Super
8
a peut vous arriver 5h30: Le premier mtro. Le lieu de rencontre de couche-tard et lve-tt. Nous tions les lve-tt. Ladolescent affal sur son strapontin en face de nous, dans un demi coma, la tte contre la vitre, tait le couche-tard.
Je rentrais de la fte de la musique. J'tais avec des amis qui, aprs deux changements, sont tous descendus. Je me suis donc retrouv tout seul dans la rame, dans un tat... second. J'ai jet un oeil par la fentre: "Pasteur". Encore quatre stations jusqu' "Porte de Versailles". J'ai donc ferm les yeux, histoire de rcuprer un peu. Quand je les ai rouverts, j'ai vu la station "Convention" dfiler. C'tait la prochaine. Le mtro ralentit, je m'apprte descendre mais je vois "Vaugirard". Sans rflchir, je me suis donc rassit. Et j'ai surveill les stations suivantes: Volontaires, Pasteur, Montparnasse. C'est l que j'ai commenc me dire qu'il y avait un problme. Notre-Dame-des-Champs. J'ai mis l'hypothse que je repartais dans le mauvais sens. Quand j'ai vu "Rennes", j'ai vrifi sur le plan et j'en ai eu la confirmation. Je m'tais endormi l'aller, j'tais arriv au terminus, puis repartit dans l'autre sens. Je suis donc descendu la station suivante pour le reprendre dans la bonne direction, en me promettant d'tre vigilant...
Etats gnraux de la presse jeune
Dis leur!
Etudiant du monde
Brnice Mathioudakis
p37
Reportage
24h sous terre
Portfolio
Une cole pour les enfants touaregs
Srie
Les jeunes se bougent pour lcologie!
p12
La Une
Derniers prparatifs avant lAfghanistan
Sommaire
Textes et photos: Louis Villers
Bon, il est o le plus jeune? Jai des questions lui poser. Sourire en coin, les soldats de la quatrime compagnie se tournent vers un chasseur de premire classe en retrait. Lui aussi se met sourire. Il a 23 ans, savance vers moi, la tte haute pour rpondre mes questions. Dans quatre jours, il quittera la France pour rejoindre la base franaise de Kapisa. Avec lui, 405 soldats de la 27me BCA bass Annecy sont prts senvoler. Quelques minutes plus tard, nous allons charger les sacs.
Derniers prparatifs
avant lAfghanistan
Cette mission est ma premire opration extrieure
Arrivs Kaboul, chaque soldat franais passera 3 jours dans un camp amricain pour une mise en ambiance
LINTERVIEW.fr: Pouvez-vous vous prsenter?
Premire Classe: Je suis le premire classe A. [ndlr: nous ne sommes pas autoriss communiquer les noms des soldats qui partent], je suis dans larme depuis maintenant un an. Je viens de la compagnie Glire et suis maintenant rattach la 4me compagnie pour pouvoir partir en Afghanistan.
LITW: Quand avez-vous dcid de vous lancer dans larme de terre?
P. C.: Cest lge de ladolescence que jai dcid de my lancer. Ensuite, vers 22 ans, je me suis dirig vers larme de terre car elle me correspondait plus. Maintenant je my sens trs bien et je suis prt faire une longue carrire.
LITW: Vous partez en Afghanistan dans quelques jours, y tes-vous dj all?
P. C.: Non
LITW: Etes-vous dj all ltranger avec larme?
P. C.: Cette mission est ma premire opration extrieure.
LITW: Pendant combien de temps partez vous?
P. C.: 6 mois.
LITW: Comment avez-vous t prpar?
P. C.: On a eu 6 mois dentranement, on est parti 3 semaines Caylus et 15 jours Brianon rcemment pour un entranement terrain final. Maintenant on sentrane sur la base de Annecy.
LITW: Vous tes volontaire, mais avez-vous eu le choix de partir en Afghanistan?
P. C.: Au dpart, larme ne mavait pas ordonn de partir en Afghanistan car javais juste un an de service. Cest moi qui ai fait la demande car jen avais vraiment envie. Cest un honneur pour moi de partir servir mon pays.
LITW: Comment gre-t-on labsence avec sa famille, ses amis?
P. C.: Je commence sentir quelle sera dure. Ceci dit, nous sommes prpars, nous y allons pour vivre dautres aventures, dont cette absence. Sinon, nous avons Internet, donc beaucoup de dialogue se fera via MSN. Nous avons aussi le tlphone pour appeler les familles.
LITW: Quel sera votre quotidien en Afghanistan?
P. C.: Je ne peux pas vous le dire maintenant, mais jen ai une vague ide tout de mme. Aprs, en tant que premire classe je ne peux pas tellement communiquer dessus. Il faut voir cela avec la hirarchie. Je pense que les journes seront fortes motionnellement. Il y aura une bonne camaraderie, il y aura de la joie. Ca se passera comme ca se passera. On verra bien
LITW: Avez-vous peur? Notamment aprs les rcentes embuscades?
P. C.: Un petit peu. De lapprhension oui. Mais bon, cest notre mtier.
LITW: Comment est organise la vie dun soldat en France?
P. C.: Cest un mtier de passion, nous faisons rarement la mme chose. On commence souvent par un footing le matin. On a ensuite des cours dinformation sur les diffrentes armes. Laprs-midi, nous nous entranons au combat, au tir, au secourisme.
LITW: Quelle regard portez-vous sur dautres jeunes de 23 ans?
P. C.: Je pense franchement quil faille remettre en place le service militaire. Cela ferait du bien beaucoup de personnes.
LITW: A quelques jours du dpart, on relativise les petits problmes tudiants?
P. C.: Cest sr que quand je vois les problmes que certains tudiants considrent comme insurmontable, je rigole
LITW: Avez-vous un message faire passer la jeunesse?
P. C.: Arrtez de vous prendre la tte srieux! Cest tout.
LITW: Pensez-vous que le dbat sur cette guerre a t trop politique?
P. C.: Ce sont des choses qui ne me concernent pas, qui ne sont pas mon niveau. Je nai pas les commenter.
LITW: Le fait de partir ne vous pousse-t-il pas considrer ces querelles politiques comme futiles?
P. C.: Je ne sais pas. Pour ma part, jexcute les ordres. On me demande de partir en Afghanistan, je pars en Afghanistan. Cest tout.
Propos recueillis par Louis Villers
Jai un peu peur. Oui. Mais cest mon mtier
Dans la 27me BCA, nous sommes tous frres
405 soldats du 27me bataillon des chasseurs alpins quitteront la France le 19 novembre prochain au soir. Pendant 6 mois, la vie des soldats rests en France sera rythme par les nouvelles venues de la valle de Kapisa. Les chasseurs alpins se considrent tous comme des frres, bien plus que dans les autres corps de larme. Les conditions dentranement sont tellement difficiles, les conditions mtorologiques tellement rudes quils sont en permanence obligs de se serrer les coudes, de partager leurs souffrances. Forcment, cela rapproche, cre des liens trs forts explique de Caporal chef D. Lucas avant de continuer: nous avons tous dans la tte le souvenir des dix soldats tus cet t, sil devait arriver le mme drame notr