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NTIC NUMÉRIQUEMENT VOTRE JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012 - NE PEÛT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

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même plus loin puisque le choix de déve-lopper ce secteur pour y occuper une placede «leader régional» est entériné. Plus en-core, aujourd’hui, l'apport des NTIC est in-contestable et exerce un impact direct surles principales activités économiques, aumoment où le Maroc est de plus en plus ou-vert sur le marché mondial. Qui dit ouver-ture, dit bien évidement réseaux, tech-niques et moyens de communicationperformants. C’est à juste titre sur ce pointque les travaux de nombreux acteurs se re-joignent. Des départements ministériels, enpassant par les observatoires, les associa-tions, les entreprises (tous secteurs confon-dus), chacun a un rôle déterminant à jouer,dans une dynamique de développement desNTIC d’ores et déjà enclenchée. Quels sontalors les principaux enjeux du développe-ment de ce secteur au Maroc ? Quel impactpour l’e-gouvernement sur les principalesactivités économiques du pays ? Pour le sec-teur privé, miser sur les NTIC signifie-t-il in-trinsèquement un gain de compétitivité ?En termes de formation, le Maroc est-il àmême d’assurer une main d’œuvre qualifiéepour mener le chantier des TIC ? Le privésuivra-t-il la cadence ? Autant de probléma-tiques essentielles auxquelles Les Echosquotidien ont décidé de consacrer un dos-sier spécial afin de mieux appréhender cesecteur à la fois vaste, structuré et surtoutstratégique pour le développement écono-mique du royaume. ❚

L'essor du secteur des NTIC constitue un enjeu stratégique pour le développement économique du royaume.Les efforts de toutes les parties prenantes sont nécessaires pour réussir le pari de l'essor de ce secteur.Les Echos quotidien y consacrent un dossier spécial pour mieux appréhender ses principales problématiques.

SOMMAIRE

• Interview : Abdelkader Aâmara, Ministre de l'Industrie, du commerce

et des nouvelles technologies p.04

• La course est lancée p.05

• Maroc Numeric 2013, l’inévitable V2 p.06

• Signal d’alarme sur l’innovation p.07

• Interview : Mohamed Lakhlifi, Président de l’APEBI p.08

• Les TIC en entreprise, investir pour mieux produire p.09

• Interview : Jamal Benhamou, Directeur du Soft Centre p.10

• Les Marocains connectés à la mobilité p.11

• Interview : Zouhair Lakhdissi, DG de Dial Technologies. p.12

• Interview : Anas Benmassaoud, Directeur des ventes Terminaux Huawei

• Interview : Mohamed Benboubker, Directeur associé de Mobiblanc. p.14

• Le BYOD à la conquête des entreprises

• Le «cloud», un nuage qui peine à prendre p.15 1510

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Enjeu stratégique

Q uelques jours seulement nous sé-parent de l’année 2013, date à lafois fatidique et emblématique

pour le secteur des Nouvelles technologiesde l’information et de la communication(NTIC). Et pour cause, elle figure dans le li-

bellé de la stratégie sensée encadrer le déve-loppement du secteur. Maroc Numéric2013, pour la nommer, arrive à son termedans un an. Elle est toutefois loin d'avoir at-teint tous les objectifs qui lui ont été assignéet devrait donc connaître une reconduction

même si les réalisations sont nombreuses.En fait, l'important est dans le fait qu'ellepermette de cristalliser les efforts de tout unchacun pour permettre l'éclosion des NTICcomme réel vecteur de développement.L'ambition marocaine en la matière va

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doute, influer sur l’ensemble des classementsinternationaux).

Un report de l’échéance est-il envisagé ? Quelles répercus-sions cela peut-il avoir sur la stratégie numérique que suitle Maroc ? Par définition, le Plan sera clôturé fin 2013. Si on peuteffectivement parler de «fin» d’une 1re phase, on nepeut sans doute pas être aussi tranché quant à la stra-tégie nationale pour un Maroc numérique. MN13 estune 1re brique. Notre dessein de faire des TI un vec-teur de développement socio-économique sera pour-suivi. «Maroc Numeric» ira donc bien au-delà de sonéchéance. Le développement du secteur numérique,y compris les infrastructures télécoms, devra perdu-rer en s’appuyant sur la vision initiale et des feuillesde route évolutives, dans le cadre d’un partenariatétroit avec l’ensemble des parties prenantes (privéeset publiques).

Le programme e-Gouvernement représente un des principauxaxes de cette stratégie. Où en est concrètement ce projet ? La stratégie MN13 a effectivement érigé «l’e-Gouver-nement» en axe prioritaire. Il a pour objectif de mettreles TI au service du rapprochement entre l’administra-tion, sur tout le territoire et les besoins du citoyen etde l’entreprise, en termes d’efficacité, de rapidité, dequalité et de transparence, mais également de conso-lider les ponts entre les administrations elles-mêmes.Actuellement, il y a 22 téléservices opérationnels et 14autres en cours de réalisation ou de généralisation.Parmi les projets suivis par le programme, au niveaude son orientation usagers, relevons notamment lacommande en ligne de l’état civil avec Watiqa, la prisede rendez-vous en ligne dans les hôpitaux (www.ren-dezvous-sante.ma), le paiement des taxes(www.tgr.gov.ma) et des impôts en ligne (www.por-tail.taxes.gov.ma), le registre du commerce en ligne(www.erc.ma), le formulaire passeport en ligne(www.passeport.ma), la déclaration sociale en ligne

Les Échos quotidien : Quel bilan faites-vous de «MarocNumeric 2013» ? Abdelkader Aâmara : Nous sommes à une année del’échéance de «Maroc Numeric 2013» (MN13). Leministère de l’Industrie, du commerce et desnouvelles technologies (MICNT) envisage demener un bilan exhaustif et documenté (au 3e

trimestre 2013), non seulement en vue de faire lepoint complet sur les réalisations, les défisrencontrés et les expériences réussies, mais aussiafin de déterminer les marges de progrès et lesgrandes orientations de l’après 2013. Pour assurerla bonne transition, la démarche doit êtrerigoureuse, se basant sur des faits et desindicateurs. Les bons modèles seront reproduits,voire mutualisés, les moins bons ajustés, voiremême supprimés et de nouveaux seront sans douteenvisagés, au vu de l’évolution rapide de latechnologie. Globalement, les réalisations menéesdans le cadre de la stratégie Maroc Numeric 2013sont positives. Nous avons pu gagner en 2 ans 48places dans un classement de l’ONU qui évalue laqualité des services eGov, équiper en 3 ans plus de80.000 étudiants en NTIC, sensibiliser près de2.300 TPE dans leur appréhension des NTIC,proposer des solutions-métiers à des PME à fortpotentiel, pour accroître leur productivité, faireémerger une industrie TI locale solide etdévelopper des niches d’excellence, instaurer uncadre de confiance numérique pour ledéveloppement du commerce électronique et créerune direction générale de la Sécurité des systèmesd’information auprès de l’administration de laDéfense nationale. Toutes ces réalisations de MN13ont permis d’instaurer une dynamique, devenuemaintenant irréversible, où les technologies del’information (TI) agissent comme des vecteurs decroissance économique, qui permettent definancer les mécanismes durables dedéveloppement humain (et à terme, sans nul

«La dynamique est devenueirréversible»

Abdelkader Aâmara,Ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.

(www.cnss.gov.ma) et bien d’autres, dont la créationd’entreprise en ligne (CREOL) qui est en cours de défi-nition fonctionnelle et juridique. Il y a lieu de noterégalement un autre volet majeur eGov, à savoir le«Governement-to-Governement». La modernisationde secteurs tel que la justice et la santé ne peut se fairesans le recours aux TI, notamment pour dématériali-ser les échanges entre entités de chacun des minis-tères et avec les citoyens/entreprises. À titre d'exem-ple, il y a lieu de citer les projets phare comme GID(Gestion intégrée de la dépense publique :www.gid.gov.ma) et le portail des marchés publics(www.marchespublics.gov.ma). Cela aide à décloison-ner l’administration, fluidifier les processus transver-saux et à disposer de visibilité et de traçabilité pour lepilotage de process compliqués. Il faut dire que cer-tains existaient avant le lancement officiel du pro-gramme eGov en 2009. Ils ont été intégrés par la suite,afin de capitaliser sur leurs réussites et de mutualiserles moyens dans le cadre d’une gouvernance claire(qui en facilite l’opérationnalisation).

Quelles sont les perspectives d’évolution du programme e-Gouvernement ? À l’occasion du CNTI (Conseil national des TI et éco-nomie numérique) de fin novembre dernier, présidépar le chef de gouvernement et du CIGOV (Comité in-terministériel eGov) que j’ai présidé lundi 17 décem-bre, j’ai souligné l’importance stratégique que mon dé-partement accorde aux nouveaux défis pour notreprogramme e-gouvernement. Il s’agit notamment dubesoin d'un guichet unique pour les usagers, d'une Ga-teway gouvernementale pour accompagner les effortsde simplification des procédures administratives(appel d’offres lancés, soumissions en cours), du ren-forcement de la mutualisation des infrastructures etdes moyens et de trouver de nouveaux modèles fonc-tionnels de délivrance de services en ligne. Pour rele-ver ces défis, nous avons défini qu’il était indispensa-ble de renforcer la gouvernance de l'e-Gouvernement,en lui donnant un positionnement et un leadershipplus forts et en la dotant de ressources humaines et fi-nancières suffisantes. Deux résolutions adoptées auCIGOV10 envisagent d’une part d’élargir le Comitéinter-ministériel de l’eGov pour intégrer tous les mi-nistères et départements concernés, afin d’accélérerses travaux avec une forte adhésion et mobilisation deses membres. D’autre part, il a été décidé de lancer auniveau du CIGOV une étude de définition de la struc-ture en charge de l’e-Gouvernement. Cette étude seraréalisée par le MICNT et présentée au prochain CNTIen 2013 et s’inspirera des meilleures pratiques inter-nationales en la matière. Le CIGOV a également prisacte de la désignation d’un comité interministérielcoordonné par le MICNT pour travailler sur l’aboutis-sement des nouveaux chantiers. Il s’agit là de la miseen place d’un point d’échange national avec des sous-points d’échange par domaine, pour optimiser le ré-seau de télécommunications dans l’utilisation de labande passante internationale, de l’accès à une infra-structure de base, aussi bien en termes d’équipementque d’accès, de faciliter l’émergence d’une opportunitéde création d’un datacenter national, de mettre enplace un identifiant unique du citoyen, de favoriserl’E-participation et l’Open Data. ❚

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Le vent de développement qui souffle sur le secteur des TIC n’aura pascontourné le Maroc. Depuis quelques années, le pays semble avoir saisi lesenjeux de ce chantier d’envergure et ambitionne aujourd’hui de se positionneren «hub régional». Sa position géographique et son classement continental enla matière sont autant d’atouts qui lui permettent de briguer ce statut, àcondition de régler un certain nombre de points de blocage «techniques»qui persistent.

La course est lancée

T op chrono. Le Maroc n’a plus de temps à perdre. Lepays veut saisir les opportunités en se lançant dansune quête de leadership régional. Sa position parmi

les 4 pays d’Afrique les plus avancés sur le terrain des NTIC(Nouvelle technologies de l’information et de la commu-nication), aux côtés de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et de laTunisie justifierait cette ambition. En briguant cette posi-tion de leadership, le pays tend à s’ériger en «hub technolo-gique générateur de richesses sur le continent africain», inscri-vant cet objectif dans l’ordre du jour d’une stratégie globaledu secteur. Dans cette optique, Maroc Numéric 2013 tracela feuille de route du développement des technologies del’information dont l'enjeu est d’autant plus déterminantque le secteur joue un rôle moteur dans la promotion del’innovation et le développement de l’économie nationale.Selon le rapport de la FEM publié en 2010, «il est aujourd’huiincontestable que les TIC permettent d’améliorer la compétitivitédes entreprises, le développement de l'économie et la prospérité».Afin d’assurer ce développement, le Maroc doit améliorerson classement mondial (88e), ainsi que son classementdans le groupe des pays à «revenu intermédiaire trancheinférieure» dans lequel il occupe le 15erang (derrière la Tu-nisie, la Jordanie et l’Égypte).

Réformes sur tous les frontsPour parvenir à jouer un rôle moteur dans le développe-ment des TIC dans la région et faire émerger son leader-ship, le Maroc déploie ces dernières années d’importantsefforts, permettant au secteur des TIC de se positionner en«levier de compétitivité et d’attractivité des investissements aussibien nationaux qu’internationaux». Plus concrètement, desréformes sont aujourd’hui menées sur plusieurs fronts,dans le but d’assurer une mise en place d’un cadre juri-dique et règlementaire idoine, d’encourager l’émergenced’une infrastructure télécom moderne, de pôles de com-pétences TIC permettant de développer de nouveaux mé-tiers. En matière de compétence, le Maroc tend égalementà assurer la disponibilité d’un maximum de qualificationssur le marché à travers le lancement d’un programme deformation de 1.000 ressources qualifiés par an. Dans cenouveau schéma, le système éducatif a également sa partdu gâteau, dans la mesure où un programme de générali-sation des TIC dans les établissements d’enseignement pu-blic marocain, baptisé «GÉNIE» est en cours d’application.Tout cela vise in fine à faire des TIC «un vecteur de dévelop-pement humain et d’accès à la connaissance».

Accès et innovationLa réalisation des ambitions citées reste tout de même tri-butaire de nombreux facteurs, avec à leur tête la nécessité

d’assurer un accès Internet généralisé et des moyens d’in-nover probants. Dans un premier temps, le préalable del’accès aux réseaux Internet n’est malheureusement pas as-suré. Les Marocains restent globalement assez «malconnectés» aux réseaux Internet et un travail sur la qualitéet la disponibilité du réseau doit être effectué par les prin-cipaux opérateurs télécoms. Dans un deuxième temps,l’amélioration de l’innovation et de la recherche scienti-fique constitue aujourd’hui une priorité, en ce sens qu’ellepeine à présenter des indices de croissance encourageants.Cette «défaillance» pourrait donc bien constituer un freindans la stratégie de développement de l’IT au Maroc. Si lavolonté de développement des NTIC semble présente, ladynamique peine encore à carburer.❚

SPÉCIAL NTIC .5www.lesechos.ma LES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012

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À quelques jours de l’avènement de 2013, un premier bilan de la stratégie s’impose. Promis par le ministrede tutelle, il y a quelques semaines, le bilan d’étape vient d’être publié par le Conseil national des technologiesde l’information, dressant les principales réalisations à fin novembre 2012. Cette mise au point souligne le retardenregistré par l’économie numérique au Maroc en ce sens que les principaux projets de la stratégie en sontencore à l’étape du repérage des besoins. La V2 se profilerait donc déja à grands pas.

Maroc Numeric 2013, l’inévitable V2

L ’évaluation de la stratégie Maroc Nu-méric 2013 est désormais réalisée.L’annonce faite par le ministre de

l’Industrie, du commerce et des nouvellestechnologies, Abdelkader Aâmara auxÉchos Quotidien, à l’occasion du MED IT2012, n’a pris que quelques semaines pourêtre concrétisée. À quelques jours de 2013,année de la dernière ligne droite, le Conseilnational des technologies de l’informationet de l’économie numérique dresse un bilanà fin novembre dans lequel il revient sur lesprincipales réalisations de Maroc Numericet trace les contours de nouveaux plans demise en œuvre des différents projets de lastratégie. Ainsi envisagée dans ses multiplesvolets, la stratégie semble accuser un retardglobal confirmant par là la nécessité de lan-cement d’une nouvelle version. Plus concrè-tement, sur le volet «transformation so-ciale», notamment en ce qui concerne leprogramme GENIE, la tutelle fait au-jourd’hui état de l’équipement de près de9.997 établissements scolaires et de l’instal-lation de 2.838 connexions à Internet, de lamise en place du Laboratoire national desressources numériques, ainsi que de la for-mation de 146.608 acteurs. Pour ce qui estdu plan Injaz 2 et 3, les programmes ont pro-fité jusque-là à près de 20.260 élèves-ingé-nieurs et assimilés tandis que Injaz 3, qui

documents commerciaux, au-delà de laconvention signée par l’ANPME, le MICNTet l’OCP, la sélection d’une solution cible dedématérialisation des documents est encours dans le but de mettre en place une pla-teforme de dématérialisation des docu-ments commerciaux. Tout ceci devraconnaître la mobilisation de grands don-neurs d’ordres pour l’utilisation de la nou-velle plateforme. Dans le cadre du plan Infi-tah, lancé en mars 2011, des négociations denouvelles offres devraient s’ouvrir avec lesopérateurs privés dès l’année prochaine.

Encore du chemin à parcourir …En restant dans cette logique de développe-ment du tissu entrepreneurial grâce auxnouvelles technologies de l’information, lamesure «Industrie TI» a connu la définitiondu modèle de gouvernance des fonds et dela structure de gestion avec notamment lamise en place du Comité national de l’inno-vation (CNI), l’ouverture d’un fonds d’inves-tissement dédié avec une enveloppe de 100MDH sur le point de financer deux projetsapprouvés parmi les 40 porteurs de projets.Dans la dimension juridique, des textes deloi régissant les activités R&D et innova-tion, adoptés en concertation avec les partisconcernés, ont été introduits dans le circuitde validation.

Reste alors à adopter un modèle de gouver-nance des fonds R&D et à activer le décretde mise en place du CNI et de la rechercheindustrielle. Toutes les réalisations et lesprochaines actions à entreprendre dans lamise en œuvre de Maroc Numeric 2013 re-posent sur la constitution d’un capital hu-main en phase avec les principaux besoinsdu secteur des TI. C’est sur ce point que lesplus gros efforts devront être déployés, auregard de l’état d’avancement des réalisa-tions. Ceci en assurant un meilleur dévelop-pement des initiatives de formation en par-tenariat public-privé (PPP) et en identifiantles principaux cadres d’échanges. Le toutpour permettre in fine d’opérer une netteamélioration de l’employabilité des diplô-més du 2e cycle universitaire à l’issue deleur formation. Plus globalement, ce bilandressé semble confirmer les explicationsdonnées par Abdelkader Aâmara : «La stra-tégie Maroc Numeric 2013 devra passer à unautre échelon, dans lequel nous devrons inscrirela mutualisation au cœur de la stratégie pourenclencher une nouvelle dynamique plus péné-trante au sein de la société marocaine et impac-ter la vie du citoyen».

Le e-gov tient ses promessesLe programme e-gov reste un des principauxprojets attendus par l’ensemble des Maro-cains. Son état d’avancement laisse entrevoirdes résultats probants. Ce dernier, visant à fa-ciliter les procédures administratives à tousles niveaux, promettait à son lancementd’exercer un impact direct sur le citoyen etsur les activités économiques et entrepre-neuriales du pays. C’est dans ce contexte queson bilan est scruté à la loupe. Le dernier rap-port du Conseil national des technologies del’information et de l’économie numériquelaisse en effet entendre un rapide développe-ment du e-gov avec la réalisation de projetsdésormais opérationnels pour ne citer que lee-consulat, la déclaration des douanes(BADR), la déclaration sociale pour les em-ployés, la gestion intégrée de la dépense pu-blique, le passeport biométrique et le paie-ment des taxes en ligne. À côté de cesréalisations, des projets en cours attendentune activation, notamment la création d’en-treprises en ligne, la commande de docu-ments administratifs, la dématérialisationde la commande publique, la dématérialisa-tion des procédures d’import-export ainsique le paiement de l’impôt sur les sociétés etla TVA en ligne. Ceci sans compter les pro-jets qui ne sont toujours pas réalisés commela modernisation de l’état civil, l’identifiantcommun du citoyen ou encore le systèmed’information de l’éducation. Globalement,le projet semble être sur les rails, palliant parlà à un bilan moins encourageant sur les au-tres volets de la stratégie. ❚

vise la généralisation à toutes les filières, aprofité à 37.426 étudiants parmi les 44.000éligibles. Le programme Nafid@ a, quant àlui, permis l’équipement de 150.000 étu-diants en matériel informatique et enconnexions Internet. Les prochaines actionssur le volet «transformation sociale» de-vront se concentrer sur l’équipement deprès de 7.600 établissements scolaires (duprimaire au lycée) en matériel informa-tique, la mise en place de formations, le dé-veloppement des usages ainsi que la prépa-ration d’une convention poursubventionner les fonctionnaires afin d’ac-quérir un matériel à bas pris. En ligne avecces mesures, une nouvelle édition Injaz2012-2013 devrait être lancée, accompagnéede l’élaboration d’un plan de mise en œuvrerelatif à l’étude réalisée pour le développe-ment de la connexion Internet haut débit.En ce qui concerne l’amélioration de la pro-ductivité des PME à travers l’informatisa-tion de ces structures entrepreneuriales, undes points phares de la stratégie Maroc Nu-meric 2013, le travail effectué dans le cadredu programme Moussanada TI a permisjusque-là de présenter des offres opération-nelles adaptées aux besoins de chaque sec-teur d’activité et le suivi de 1.150 demandes,dont 868 en cours, et 282 contractualisa-tions. Concernant la dématérialisation des

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Lancé dans un travail ardu de mise à niveau du secteur de l’IT, le Maroc veutse positionner sur les marchés voisins en tant qu’exportateur de produitset d’expertises made in Morocco. Dans cette configuration, la machinemarocaine semble avoir du mal à huiler sa capacité d'innovation qui peineà trouver des financements et des ressources qualifiées pour mener à biensa mission.

Signal d’alarme sur l’innovation

L e bémol de l’innovation. Voilà ce qui pourraitbien faire grincer la machine «développementdes NTIC» au Maroc et mettre à mal les ambi-

tions de leadership régional du pays. Aujourd’hui, lesstatistiques parlent d’un manque à gagner dans le sec-teur dans lequel 80% du chiffre d’affaires sont concen-trés dans les télécoms, 5 % dans la distribution et oùseulement 1% du CA global est assuré par la produc-tion de logiciels innovants jusque-là toujours initiéspar de grands groupes. La compétition dans laquelle leMaroc s’est lancé depuis quelques années ne lui a laisséd’autre choix que de soutenir ses PME et leur capacitéà innover. Dans ce contexte des programmes sont misen place pour faire émerger de nouvelles structures en-trepreneuriales à fort potentiel de développement. Ce-pendant, si la volonté est là, les moyens mis en œuvresont largement insuffisants selon les opérateurs dusecteur. Aussi, de nombreuses interrogations sont au-jourd’hui posées, à savoir quelles conditions favorablesimpulser pour assurer l’émergence de produits IT in-novants made in Morocco ? Comment fournir au mar-ché des compétences en phase avec ses besoins ? Etquelle part occupe aujourd’hui la contribution de l’in-novation dans la dynamique de développement de l’in-dustrie IT marocaine, à l’aune de ses ambitions régio-nales ? Pour Soumaya Iraqui Houssaini, directrice del’innovation en R&D et des technologies avancées auministère de l'Industrie, du commerce et des nouvellestechnologies : «Le dispositif mis en place par la tutelle pourencourager le développement de l’innovation au sein desPME PMI marocaines est opérationnel et 80 à 90% des pro-jets innovants au Maroc concernent des entreprises œuvrantdans le secteur des TIC.». Il faut rappeler que cette poli-tique de soutien à l’innovation vient d’être mise enœuvre il y a 18 mois, ce qui pourrait bien expliquer lefaible impact qu’elle exerce à ce jour sur le développe-ment de l’innovation marocaine. En parallèle à ce dis-positif, d’autres acteurs opèrent également pour dyna-miser les projets innovants et soutenir les start upprésentant des projets novateurs. Rappelons le conceptMaroc Numeric Cluster lancé en septembre dernier ouencore des entreprises privées comme le Soft Centre.Ces deux modèles «d’incubateurs d’innovation» res-tent aujourd’hui les principaux leviers de croissancepour la R&D dans l’IT.

Lenteur et rigiditéPour prendre l’exemple du Soft Centre dans un pre-mier temps, une quinzaine de projets innovants ontpu voir le jour depuis sa création. Ce qui reste globale-ment insuffisant pour un secteur qui se revendique enplein essor. Selon les témoignages des entrepreneursdu domaine de l’IT, le blocage réside dans les méca-nismes de financement jugés «trop rigides». Le délaid’octroi d’un financement à un projet innovant prendselon ces professionnels trop de temps au regard ducontexte très compétitif dans lesquels les entreprisesmarocaines évoluent et dans lequel la rapidité resteun critère essentiel. En réponse, des responsables au-près du ministère de l’Industrie, du commerce et desnouvelles technologies expliquent : «cette lenteur estjustifiée par le fait que ces procédures obéissent à des règlesde précaution strictes dictées par les exigences du ministèrede l'Économie et des finances, principal pourvoyeur defonds». Ceci vient rappeler les directives du ministrede l'Industrie, du commerce et des nouvelles techno-

caines se doivent de suivre la dynamique des NTIC auMaroc si ces dernières veulent rester compétitives à l’échelleinternationale et soutenir par là leurs ambitions de dévelop-pement». Une façon de dire que le marché marocainreste un marché ouvert et qu'une mise à niveau accé-lérée s’impose. Pour l’heure, le gouvernement semblevouloir donner plus de visibilité quant à un certainnombre de chantiers futurs permettant par là auxPME et TPE marocaines opérant dans le secteur d’ac-célérer la cadence de l’innovation. ❚

SPÉCIAL NTIC .7www.lesechos.ma LES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012

logies, Abdelkader Aâmara, dans lesquelles il mise surla réactivité du secteur privé dans le processus de dé-veloppement de l’innovation : «Les entreprises maro-

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Il n’est pas choquantd’enregistrer desretards pour un plan desix ans aussi ambitieux,à cheval entre deuxgouvernements.

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du secteur ?Le principal frein au développement de notre secteurest l’accès des entreprises aux marchés et particuliè-rement les marchés publics. Le sujet a été assez évo-qué et débattu à plusieurs reprises : la préférence na-tionale pour les petites entreprises et les difficultésadministratives pour réceptionner les travaux et lesdélais de paiement. La capacité et la culture d’innova-tion sont aussi des problèmes au sein des entreprisesTIC marocaines, ces dernières devront être encoremieux accompagnées. Enfin, la capacité à exporterdans le domaine des TIC reste un gros challenge à re-lever pour les acteurs locaux. Quelques réussites ontvu le jour ces dernières années mais reste limitées àune dizaine d’acteurs.

Le Maroc s’est donné comme ambition de briguer un leader-ship régional dans le domaine des TIC. A-t-il aujourd’hui lesmoyens de ses ambitions ? La Maroc est déjà en position de leadership régionaldans les services ITO grâce, il faut le souligner, auxplans Émergence et Maroc Numeric 2013. Les zonesCasanearshore et Rabat Technopolis hébergent au-jourd’hui plusieurs SSII multinationales et groupesdu CAC 40 qui ont investi depuis 2005 dans la miseen place de centres de compétences TIC. Certains ontété transformés en centres d’excellence de renomméeinternationale. Nous observons depuis deux ans que

Les Échos quotidien : Quel Bilan l’APEBI fait-elleaujourd’hui de la stratégie Maroc Numéric 2013 ? Mohamed Lakhlifi : Maroc Numeric 2013 étant unplan de qualité qui traduit une bonne vision et desobjectifs ambitieux, le bilan doit plutôt porter surson exécution. Après analyse des différentesréalisations, je préfère voir le verre à moitié pleinet dire que le bilan est globalement positif malgréles retards enregistrés. Certains volets sont deréelles réussites comme la place de l’offshoring IT,la disponibilité des ressources humaines juniors dequalité, la confiance numérique (protection desdonnées personnelles et mise en place de laCNDP…) et l’émergence de quelques nichesd’excellence comme la mobilité.

Une deuxième version de la stratégie semble se profiler auregard des retards enregistrés. Quel impact cette reconduc-tion aura-t-elle sur le secteur ? Il n’est pas choquant d’enregistrer des retards pour unplan de six ans aussi ambitieux, à cheval entre deuxgouvernements... L’essentiel est de faire à temps lesrecadrages nécessaires à cette stratégie et de prendreen compte les problèmes rencontrés. Je crois que lesenjeux tournent autour de la gouvernance d’un telprogramme et l’efficacité des actions. Par exemple, lafinalité n’est pas de distribuer des ordinateurs à unmaximum d’étudiants et d’enseignants mais d’assu-rer aussi une facilité d’accès via des réseaux perfor-mants à des contenus numériques locaux riches etdisponibles. Même chose pour les PME, mesure-t-onles gains de productivité réalisés grâce aux informa-tisations menées ? Enfin, le dernier sujet sensible etstratégique, c’est l’e-gov ou l’administration électro-nique. Tout le monde est d’accord aujourd’hui sur lefait qu’il faut une gouvernance efficace via uneagence dédiée à ce chantier clé de Maroc Numeric.

Quels sont aujourd’hui les points de blocage que rencontrentles entreprises marocaines dans le développement

«Il faut mettre en place une bonnegouvernance»

Mohamed Lakhlifi,Président de l’APEBI.

des opérateurs ITO restent au Maroc non seulementpour les coûts compétitifs des ressources humainesmais aussi pour l’expertise dans certains domaines etlogiciels pointus.Il faut donc capitaliser sur ce succès et étendre le pé-rimètre de ce leadership pour couvrir des services in-novants et de la R&D logiciels. Nous en avons lesmoyens si l’on met en place une bonne gouvernanceet si l’on transforme nos zones P2I en de réelles tech-nopôles avec des synergies productives entre acteursTIC : Offshore IT, innovation/R&D, acteurs TIC lo-caux, écoles d’ingénieurs et universités. Cette réussitedevra aussi permettre d’étendre le périmètre de ce lea-dership au niveau géographique en allant versl’Afrique et de couvrir d'autres activités à l’export.Malheureusement, cette réussite n’a pas bénéficiéaux entreprises locales comme attendu et la «loco-motive» ITO n’a pas fonctionné.

Les récentes études menées dans le secteur attestent d’unréel retard enregistré dans l’innovation. À quoi ce dernierest-il dû ? Le Maroc restera mal classé dans ce domaine tant quenous n’aurons pas résolu le problème de fond lié à larelation entre les écoles d’ingénieurs/universités et lemonde de l’industrie des TIC. L’innovation à l’échelleindustrielle se fait à ce niveau avec des moyens com-binés public-privé. Par ailleurs, l’innovation via lesstartup existe. Ces derniers continuent de rencontrerdes problèmes de financement et quand ils le trou-vent, la tâche s’avère compliquée pour aller plus loin.Si les outils existent : CMI, CNI, MNC, MNF, etc... L’en-jeu est de faire fonctionner le tout de manière effi-cace, donc c’est encore une fois une question de gou-vernance.

Sur quels produits le Maroc peut-il positionner son offre ex-portable dans le secteur des TIC aujourd’hui ? Si j’exclue l’offre offshore ITO, plusieurs acteurs ma-rocains issus des segments conseil, TIC, intégrationou des infrastructures ont les capacités pour exporterleur savoir-faire vers l’Afrique, mais je resteconvaincu que le vrai challenge à l’export est chez leséditeurs de logiciels locaux. Nous avons un réel po-tentiel dans ce domaine et ces derniers doivent tra-vailler sur des stratégies à l’international. L’APEBI enaccompagne quelques-unes dans cette démarche.

De plus en plus d’entreprises marocaines s’intéressent aumarché africain. Existe-t-il une stratégie dédiée ? Il y a en effet plusieurs entreprises marocaines du sec-teur des TIC qui s’intéressent à l’Afrique, c’est une dé-marche opportuniste qui doit se transformer en unestratégie globale avec une offre TIC Maroc. L’APEBIs’est fixé l'objectif d’adresser ce sujet en 2013 à traverstout d’abord le lancement d’une étude de marchépour disposer de plus de visibilité.

Quelles opportunités ce marché présente-t-il ? Nous n’avons pas encore de chiffres pour ce marché,mais la croissance enregistrée dans les pays que nousciblons présage d’un marché TIC en forte croissancedans les prochaines années. Il faut donc investir au-jourd’hui dans les relations-clients et en lobbyingavec ces pays pour en tirer les bénéfices demain. ❚

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L’informatique estaujourd’hui un desprincipaux supports des projets innovantsréalisés.

SPÉCIAL NTIC .9www.lesechos.ma LES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012

Les DSI face à l’obligation de pertinence

Si les apports des NTIC dans l’entreprise ne sont plus à démontrer, il convient cependant pour les directeurs de systèmes d’in-formation de faire preuve de beaucoup de pertinence. Selon le dernier sondage infominéo, le DSI est en 2012 le principal dé-cisionnaire en matière d'investissement IT. Dans ce sens, les spécialistes de la fonction SI s’accordent sur le fait que les DSIdoivent aujourd’hui élargir leurs perspectives, pour éviter une «surestimation de la pertinence actuelle de l'entité informatiquepour la réussite de l'entreprise, ce qui entraînera un excès de confiance de leur part et un décalage avec les attentes desPDG».Quelques expériences récentes auraient en effet conduit à une orientation trop tactique de l'informatique, qui a fait ensorte que les PDG et les DSI sous-estiment le potentiel d'innovation de l'informatique, laissant leur entreprise vulnérable àune concurrence perturbatrice.

La révolution numérique a, durant ces dernières années, influé sur bonnombre de champs d’activité. Dans ce contexte, le milieu entrepreneurial n’estpas en reste, assistant également à une «invasion» des nouvelles technologiesdans leurs modes de gestion et de production. Cette nouvelle tendancesemble avoir eu son lot d’impacts sur les différents secteurs et se révèleaujourd’hui être une des clés du gain de productivité.

Les TIC en entreprise, investirpour mieux produire

L es professionnels sont presque unanimes. Lesnouvelles technologies de l’information(NTIC) sont un véritable plus, que les entre-

prises gagneraient à mettre à contribution dans le dé-veloppement de leur modèle de compétitivité. Ceconstat étant fait, la réalité du terrain témoigne en-core d’un retard enregistré dans l’investissement TIC,malgré la prise de conscience générale de l’impact desnouvelles technologies sur leur compétitivité. Le der-nier baromètre de la fonction SI réalisé par le cabinetInfominéo donne une visibilité chiffrée du niveaud’intégration des nouvelles technologies au sein desentreprises marocaines. Ainsi, ces dernières ne consa-crent en moyenne que 0,82 % de leur chiffre d’af-faires à la fonction IT. Dans le détail de ce ratio, ce der-nier varie entre 0,01% et 2,1% selon les secteursd’activité. Dans ce cadre, les grandes entreprisesconsacrent en moyenne 1,04% de leur CA à la dé-pense IT, au moment où les PME consacrent beau-coup moins. En fragmentant les dépenses des entre-prises dans ce domaine, l’investissement dans lematériel informatique et l’infrastructure représenteprès de la moitié du budget SI de la majorité des en-treprises marocaines, quand les services IT gagnentdu terrain avec la montée des solutions packagéessous forme de service (SAAS, open source, facturationà l’usage). Dans ce contexte, l’acquisition de nouvellessolutions matérielles et logicielles a permis à près de57% des entreprises d’augmenter leur budget SI en2012, ce qui permet d’atténuer les effets d’un contexteéconomique défavorable. En effet, malgré la conjonc-ture économique, près de 60% des DSI disent avoiraugmenté leur investissement IT en 2012, contre seu-lement 21% qui auraient revu leur budget IT à labaisse. Dans une approche sectorielle, les télécoms et

les secteurs financiers détiennent la palme d’or en cequi concerne l’intégration des TI dans leurs activités,en ce sens qu’ils dépensent le plus en SI tant en valeurabsolue qu’en pourcentage. En termes de mobilisa-tion des ressources, l’entreprise marocaine dédie enmoyenne une ressource humaine SI pour 65 em-ployés. Concernant les principaux objectifs des DSImarocains, 88% d’entre eux estiment que ces der-

niers reposent principalement sur le «maintien de laperformance» du système d’information, ainsi quesur la sécurité, qui devrait à elle seule représenter unepriorité pour 2013. En abordant plus concrètementles technologies au service des entreprises, telles quele «cloud computing», un retard semble être claire-ment enregistré, dans la mesure où cette techniquede stockage des données en externe peine encore àconvaincre les DSI marocains, qui ne sont que 33% àplacer cette tendance parmi leurs priorités. Cepen-dant, un niveau d’intérêt élevé est aujourd’hui ob-servé dans l’accompagnement métier, puisque 63%des DSI placent le déploiement de solutions customi-sées métier de l’entreprise dans leurs listes de priori-tés. Ainsi, les entreprises opèrent un ciblage des TICadapté à leurs activités et y présentant un plus. C’estainsi qu’est notée la multiplication des offres «payper use» et open source, qui contribuent en 2012 à lacroissance de l’usage des progiciels métiers.Les secteurs des institutions financières et de l’indus-trie présentent davantage d’intérêt pour la virtualisa-tion des systèmes d’information, quand les applica-tions mobiles sont déployées dans près de la moitiédes entreprises qui désirent assurer un bon niveau deperformances.

L’innovation SI, clé de compétitivitéLes systèmes d’information s’avèrent aujourd’huiêtre des vecteurs d’innovation. Voilà un point sur le-quel peut s’appuyer la compétitivité des entreprisesmarocaines. Dans ce contexte, l’innovation ne portedésormais plus uniquement sur le produit, maisconcerne davantage de secteurs comme ceux des pro-cédés ou encore des services. Pour les entreprises ma-rocaines, l’innovation par le SI dans les services estaujourd’hui la clé de la compétitivité au niveau mon-dial. En effet, à titre d’exemple, rien ne servirait au-jourd'hui d’avoir le meilleur produit sur le marché sice dernier n’est pas livré dans les meilleurs délais etconditions. C’est là qu’intervient le rôle de l’innovation par le SI.Aussi, l’informatique est aujourd’hui un des princi-paux supports de projets innovants réalisés dans lesdifférents secteurs d’activité, devenant par là une«pierre angulaire» de la performance globale de l’en-treprise. Selon les professionnels du secteur des TI, lelien entre fonction SI et innovation n’engendre pasvéritablement de bouleversements dans le mode defonctionnement des entreprises, de quoi rassurer lesplus sceptiques à la conversion au tout numérique. ❚

SOURCE : BAROMÈTRE INFOMINEO

Les niveaux de depense SI dans l'entreprise Investissement SI dans l'entreprise

0 - 500.000 DH

1%

0%

500.000 - 1 million DH

1 million - 5 millions DH

5 millions - 50 millions DH

50 millions - 250 millions DH

250 millions - 500 millions DH

Supérieur à 500 millions DH

24%

24%

29%

16%

5%

■ Materiel et Infrastructure■ Logiciels■ Maintenance■ Services IT

47%

19%

18%

16%

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Nous pensons que leMaroc peut sepositionner sur 4segments d’activités, àcommencer par celui dela monétique.

À quoi est dû ce blocage ? Les entreprises marocaines ne disposent pasd’équipes dédiées en termes d’interface d’échangepermanente, pour pouvoir collaborer de manière ef-ficiente avec d’autres acteurs au sein d’un cluster etfaire ainsi aboutir les projets cibles. Pour ce qui relèvedes startups, ces dernières ont des propositions de su-jets très intéressantes. Mais elles ne disposent pas dubudget nécessaire à la réalisation des projets en ques-tion par un centre de R&D, quant bien même la valo-risation de ces projets reste faible. Ceci, d’autant plusque leurs projets ne sont pas «pré-vendus» pour en as-surer un débouché commercial tangible.

Quel rôle tend à jouer le Soft Centre dans ce contexte ? Afin de faire face à ces contraintes structurelles, notremission a consisté en la création et en la mise enœuvre d’un «Skill Center» (Centre de services parta-gés). Ce concept a pour but de fédérer de manière col-laborative, via l’entremise du Soft Centre, l’offre IT, lademande utilisatrice et les compétences universi-taires autour de projets innovants. Ce concept nous apermis d’assurer une dynamisation beaucoup plusproactive de la R&D logicielle au Maroc, principale-ment sur les domaines d’activités relatifs à la mobilité(applications mobiles). Ce processus collaboratif a

permis de ce fait d’assurer un débouché commercialtangible aux projets de R&D confiés par les opéra-teurs IT nationaux au Soft Centre.

Quelle est la représentativité des donneurs d’ordres quifont appel au Soft Centre ? Tout d’abord, je tiens à préciser que la provenance desprojets de R&D contractés par le Soft Centre ne seveut pas être uniquement l’apanage des grandsgroupes, mais aussi de startups marocaines quiconfirment leur capacité à porter des projets inno-vants sur le plan du segment logiciel. Dans ce cadre,la provenance des projets d’origine nationale (80%du portefeuille de projets) confirme aussi l’engage-ment du secteur privé national des TI à faire appelaux compétences universitaires, via l’entremise duSoft Centre pour initier des projets de R&D appliquésinnovants. Jusqu’à aujourd’hui, les secteurs d’activi-tés au sein desquels exercent nos clients donneursd’ordres se déclinent autour des software as a service,de la défense et de l’aéronautique, des applicationsmobiles, de la géophysique, des télécoms, de la moné-tique, de l’intégration télécom et du multimédia.

Sur quelle catégorie de produits le Maroc peut-t-il se posi-tionner dans la région pour offrir de réelles solutions inno-vantes ? Nous pensons que le Maroc peut se positionner sur 4segments d’activités, à commencer par le segment dela monétique, fleuron de l’édition logicielle maro-caine au niveau international. Les demandes de pro-jets de R&D qui nous sont transmis à ce jour sontaxées sur le développement de nouveaux services àforte valeur ajoutée. Le segment du progiciel, en cesens où nous disposons au Maroc d’un panel de pro-jets de développements spécifiques «made in Mo-rocco» ayant connu un succès notoire. Pour ce faire,il faut les industrialiser sur le plan de la «progiciali-sation», afin d’en assurer une «exportabilité» légi-time au niveau international. À ce niveau, les attentessont focalisées sur la «progicialisation» des dévelop-pements spécifiques, ainsi que sur des opérations deportage technologique d’un environnement vers unautre. Le segment du multimédia se veut être trans-verse mais primordial sur le plan du contenu. Les pro-jets qui nous sont confiés à ce jour reposent soit surl’optimisation des principes directeurs de l’IHM (In-terface Homme Machine), soit sur l’industrialisationdes processus de développement en back-office.Enfin, sur le segment du mobile, nous estimons quela production de services mobiles en adéquation avecles attentes des citoyens est garante du développe-ment de ce nouveau canal. Sur ce segment, nous in-tervenons principalement sur des opérations de por-tage de service en ligne vers un mode «applicationmobile» sur les canaux mobiles, ainsi que sur le déve-loppement de concepts novateurs sur le plan du mar-keting mobile. Les demandes relatives à la concep-tion de projets dans le Cloud computingcommencent à émerger aussi. ❚

Les Échos quotidien : L’innovation est aujourd’hui un despoints faibles de la dynamique de développement des NTIau Maroc. À quoi cela est-il dû selon vous ? Jamal Benhamou : La problématique de développementde l’innovation au Maroc, pour ce qui relève du seg-ment du logiciel, repose sur l’existence d’une décon-nexion entre l’entreprise et l’université. Ce qui présup-pose au préalable la nécessité d’établir une interface demise en relation et de dynamisation entre ces deux par-ties prenantes. Pour ce faire, afin de permettre l’éclosiond’un «mind set» innovation au Maroc, il est primordialde mettre en place un écosystème à même de pouvoirfédérer les universités ainsi que les entreprises natio-nales et internationales et leur permettre ainsi d’iden-tifier et de réaliser, de manière collaborative, des projetsinnovants sur le plan du développement logiciel. C’estdans ce contexte que le gouvernement a jugé utile decréer le Soft Centre, afin d’optimiser cette connexion,en permettant à cette structure de se positionner entant que plateforme de mise en relation entre le mondedes affaires du secteur IT et le milieu universitaire.

De nombreuses entreprises marocaines opérant dans le sec-teur préfèrent concentrer leurs activités sur le développe-ment de logiciels au détriment de la recherche de produits in-novants. Pourquoi ? À ce jour, depuis le démarrage officiel du Soft Centre endate du 1er janvier 2011, notre retour d’expérience surle marché marocain nous a permis d’établir le constatsuivant. Au sein des entreprises marocaines, les inter-locuteurs positionnés sur les typologies de projets R&Dsont des ressources issues des pôles de production, doncaccaparées par les aléas du quotidien et ne disposantdonc pas du temps et du recul nécessaires à l’aboutisse-ment des échanges. À la différence des donneurs d’or-dres étrangers qui produisent du progiciel et sont doncà même de pouvoir externaliser une partie de ce dernierdans le cadre de projets R&D, les entreprises maro-caines produisent principalement du développementspécifique.

Jamal Benhamou,Directeur du Soft Centre.

«Fédérer de manière collaborative»

10. SPÉCIAL NTICLES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012 www.lesechos.ma

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principaux opérateurs que sont Maroc Telecom, Meditel etINWI. Les deux villes privilégiées restent la métropole éco-nomique et la capitale administrative. Les habitants de Casablanca et de Rabat restent en effet lesplus privilégiés en termes de disponibilité et de qualité deconnexion. L’approche chiffrée permet donc de dresser unbilan globalement positif de la connectivité des Marocainsvia les terminaux mobiles, à l’aune des bons résultats queprésente aujourd’hui le marché de la téléphonie mobile etdu taux de pénétration qu’il enregistre. ❚

L’accès facilité à toutes les franges de la population modifie peu à peu leshabitudes des Marocains, qui peuvent désormais bénéficier d’une meilleureconnectivité grâce aux services Internet mobile 3G sur smartphones.

Les Marocains connectés à la mobilité

«O n n’arrête pas la technologie». Ce credo commu-nément repris par les professionnels du sec-teur de l’IT semble parfaitement seoir aux per-

formances des télécoms au Maroc. À l’instar de nombreuxmarchés émergents de par le monde, la téléphonie mobile«made in Morocco» continue son ascension, stimulée parune concurrence en hausse et des prix en baisse depuis prèsd’un an et demi. La dernière étude réalisée par l’Oxford Bu-siness Group note une augmentation du taux de pénétra-tion du téléphone portable dépassant même l’objectif fixépar le gouvernement dans le cadre de sa stratégie «MarocNumeric 2013», à savoir atteindre 34 millions d’abonne-ments téléphoniques, fixes et portables avant fin 2013.Dans une relation de cause à effet, cet objectif a pu être at-teint, voir dépassé grâce à une hausse des abonnements detéléphonie mobile, qui se chiffrent actuellement à 38,3 mil-lions pour une population de 32 millions d’habitants. Ceconstat porte donc le taux de pénétration actuel de la télé-phonie mobile à 120%, contre 113,6% fin 2011. Dans cetteconfiguration, la course est lancée entre les différents opé-rateurs téléphoniques qui veulent tous trois se tailler unepart dans ce marché en plein essor.

Les opérateurs en course C’est Maroc Telecom qui se taille la part la plus large entermes de nombre d’abonnés, contrôlant par là 47,07%du marché, suivi de Meditel avec 29,93% et de Wanaavec 23%. Depuis décembre 2011, Maroc Telecom a vuson nombre de clients augmenter de 896.000 per-sonnes, tandis que Wana enregistre 1,14 millionsd’abonnements supplémentaires. En revanche, Meditela perdu 574.000 clients depuis l’an dernier. Dans le dé-tail de l’étude d’Oxford Business Group, Fayçal Allouch,analyste télécommunications chez CFG Group ex-plique : «La concurrence s’est accrue sur le marché des télé-communications depuis que Wana s’est vue attribuer une li-cence GSM début 2010. Ainsi, la stratégie des principauxopérateurs consiste aujourd’hui à rivaliser sur la base de prixbas à travers une série de promotions musclées sur les servicesprépayés». Cette attitude résulte principalement del’émergence de plusieurs réformes législatives et admi-nistratives qui ont stimulé la demande, mais aussi favo-risé l’émergence d’un environnement opérationnelplus concurrentiel. Par ailleurs, la baisse des recettes enregistrées conduit àl’augmentation des durées d’appels. L’utilisateur maro-cain de téléphone portable a dépensé en moyenne 72minutes par mois au troisième trimestre 2012, contreune moyenne mensuelle de 57 minutes en décembre2011. Ceci donne dans l’ensemble des appels sortantschiffrés à 9 milliards de minutes au troisième trimestre2012, une nette augmentation par rapport au chiffre de6,3 milliards de minutes enregistré l’année précédenteet une hausse de 43,3% en glissement annuel. La forteutilisation du téléphone portable devrait poursuivre saprogression au regard de l’accessibilité des forfaits à desprix plus abordables. D’autant plus, que le déploiementdu réseau de téléphonie mobile 4G, prévu pour fin2013, devrait également entraîner plus de concurrenceet un meilleur niveau de connectivité des Marocains.

Connectivité assurée L’ANRT le confirme. Les Marocains sont globalementconnectés à la Toile via les terminaux mobiles. Le service Internet mobile 3G sur smartphones présenteun taux global de connexion réussie (connexion établiedans un délai inférieur à 1 minute) oscillant entre 98,2 et98,83%, selon l'opérateur. Ainsi, le délai moyen deconnexion et le débit moyen de téléchargement et de ré-

SPÉCIAL NTIC .11www.lesechos.ma LES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012

ception relevés par l’ANRT varient respectivement entre 2et 4 secondes et entre 1,028 Mbps et 1,734 Mbps. Le débitmoyen d’envoi et émission, est situé entre 55 Kbps et 297Kbps. Concernant le service Internet mobile 3G sur PC, lerapport de l’ANRT fait ressortir un taux global deconnexion réussie entre 98,46 et 99,69% parmi les trois

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12. SPÉCIAL AGROALIMENTAIRELES ÉCHOS QUOTIDIEN - MARDI 23 OCTOBRE 2012 www.lesechos.ma

12. SPÉCIAL NTICLES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012 www.lesechos.ma

Les leaders mondiauxde la reconnaissance etde la synthèse vocale necomptent pas encoreintégrer l'arabedialectal et l'amazigh.

ainsi créer par la voix toute information qui varie defaçon dynamique. Elle permet de remplacer les spea-kers pour la création de messages, en évitant la pertede temps de création d’enregistrements coûteux. Ellefacilite l’accessibilité en simplifiant l’interaction avecles machines pour les malvoyants, les analphabèteslittéraires et numériques, ainsi que les personnesâgées. Cette technologie permet ainsi de retranscrirevocalement du contenu textuel issu par exemple dela lecture d’e-mails et de SMS, d’une navigation surun écran Internet et de disposer d’assistants virtuelsvocaux en ligne, de mettre à disposition des mal-voyants des applications de support, de développerdes kiosques et des bornes parlants (banque au télé-phone, centres d’appel automatiques, électroména-ger parlant, annonces dans les gares et dans les trains,applications d’apprentissage et de formation enligne) et ainsi de suite.

Qu’en est-il de l’adéquation de cette innovation par rapportau marché marocain ? Le taux d’analphabétisme important au Maroc (41%)reste un handicap majeur pour les développementsdes services au citoyen de type e-gov. Qui plus est, ladiversité des langues maternelles et leur institution-nalisation dans le cadre de la nouvelle Constitutionpose un défi notoire, pour ce qui relève de l’intégra-tion de ces dernières (Arabe dialectal, Arabe classique,Amazigh) dans la communication entre l’administra-tion et le citoyen. C’est en ce sens que le Soft Centreet Dial Technologies ont initié conjointement desréunions de sensibilisation à ce sujet auprès de nom-breux donneurs d’ordres institutionnels marocains(CNSS, ministère du Transport, ministère de la Mo-dernisation des services publics, RCAR, CIH, LYDEC…), afin de leur faire part de l’apport à forte valeur ajou-tée de ce nouveau procédé. Cette tournée de sensibi-lisation a démontré qu’il ne suffisait pas que le tauxde pénétration de l’Internet ou du mobile soit encroissance soutenue et progressive au Maroc, maisqu’il fallait aussi trouver les moyens adéquats de dia-loguer avec les citoyens et de leur offrir des servicesadaptés à leurs usages numériques et leurs origineslinguistiques. In fine, l’objectif du projet est de per-mettre au citoyen de bénéficier de services e-gov oum-gov, quelque soit leur niveau d’éducation, d’ins-truction et de langue maternelle.

Quelles seront les composantes de ce 1er synthétiseur vocalen arabe dialectal ? Notre prise d’opportunité a reposé sur le constat sui-vant, les leaders mondiaux de la reconnaissance et dela synthèse vocale ne comptent pas encore intégrerl'arabe dialectal et l'amazigh au sein de leurs solutionsde synthèse vocale, dans les 5 prochaines années. En cesens où ils sont beaucoup plus interpellés par des op-portunités de volume d’usage en se focalisant sur lesdifférents dialectes, chinois ou indien, qui concernentplus de populations. L’objectif de cette innovationconsistera donc à faciliter l’accès du citoyen aux ser-vices administratifs, notamment via leur mobile, enleur proposant une interface vocale simple, personna-lisable et adaptée à l’arabe dialectal dans un premiertemps. Ceci avant d’être déployée dans un secondtemps sur l’amazigh. L’objectif de la solution est d’êtreintégré, notamment comme module de lecture decontenu administratif en arabe dialectal sur plusieurssites ou applications mobiles, au profit de populationsanalphabètes, comme système d’accès et de communi-cation avec le citoyen via des serveurs vocaux interac-tifs et enfin comme moyen de notification vocale surleur téléphone, pour ce qui relève d’informations im-portantes relatives à leurs dossiers ou comptes (CNSS,ministère du Transport, ministère de l’Intérieur, caissesde retraites…). Il permettra également, à terme, d’inté-grer facilement en reconnaissance et en synthèse vo-cale la langue marocaine dans n’importe quel IHM (In-teraction homme machine) numérique (téléphonesmobiles, ascenseurs, bornes interactives) . ❚

Les Échos quotidien : En quoi consiste le synthétiseur vocalen arabe dialectal ? Zouhair Lakhdissi : La synthèse vocale est une techniqueinformatique de synthèse sonore qui permet de créerde la parole artificielle à partir de n'importe quel texte(text to speech), en se rapprochant autant que possiblede la parole humaine. Elle permet ainsi d’obtenir unevocalisation instantanée d’un texte écrit sans devoirpasser par un processus fastidieux de phrases types préenregistrées. Pour obtenir ce résultat, elle s'appuie à lafois sur des techniques de traitement linguistique, no-tamment pour transformer le texte orthographique enune version phonétique prononçable sans ambiguïtéet sur des techniques de traitement du signal pourtransformer cette version phonétique en son numériséécoutable sur un haut parleur. Cette technologie per-met ainsi de construire des interfaces vocales.

Qu’est-ce qui a justifié la mise en œuvre de cette innovation ? Cette technologie permet de répondre de manière tan-gible à de nombreuses interrogations, fréquemmentsoulevées par les institutions publiques et privées. Cesdernières concernent la possibilité de communiquerun contenu en ligne pour les utilisateurs ayant un han-dicap de lecture et nécessitant un accès fréquent à desinformations. C’est dans ce sens que cette innovationpermet d’envisager l’accessibilité d’un contenu en lignefacilement accessible depuis des appareils à petit écran,tels que les smartphones. Elle permet également de ren-dre un contenu en ligne compréhensible pour un maxi-mum de visiteurs d’un site Web et d’une applicationmobile. C’est aussi un moyen pratique qui facilite l’ac-cès à des contenus en ligne et permet ainsi de les écou-ter, sans avoir à les lire, lorsque les utilisateurs sont endéplacement. En bref, ce programme assure une dispo-nibilité des informations pour tous sous format écrit etvocal, déclinées en différentes langues afin d’assurer ladiminution de la fracture numérique et de l’analphabé-tisme, tout en s’adaptant aux nouveaux usages induitspar les smartphones.

Quel impact cette dernière a-t-elle sur le quotidien du ci-toyen Marocain ? En répondant à ces questionnements quotidiens suscités, cette technologie permet de développer denombreuses applications pouvant à la fois s’adapteraux nouveaux usages du citoyen Marocain induitspar les canaux Web et mobiles, d’apporter l’utilisa-tion la plus optimale qui soit en fonction du terminalutilisé (PC, gsm, smartphone) et d’assurer une acces-sibilité linguistique notoire en fonction de la languematernelle de l’utilisateur (arabe dialectal, arabe clas-sique, amazigh).

Quelles applications cette technologie présente t-elle ? Nous pouvons citer la vocalisation d'écrans informa-tiques, ainsi que de nombreuses applications de ser-veurs vocaux téléphoniques, où la synthèse vocaleest la seule technique viable pour permettre la resti-tution sonore d’un contenu. Cette technologie peut

Zouhair Lakhdissi, DG de Dial Technologies.

«La technologie s’adapte auxhabitudes du citoyen en lui assurantusage et accessibilité linguistiques»

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EN

KIOSQUE

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14. SPÉCIAL NTICLES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012 www.lesechos.ma

Les Échos quotidien : Huawei ambitionne de faire partiedu top 3 des fournisseurs de téléphones mobiles àl'horizon 2015. Quelle stratégie adoptez-vous pour yparvenir ? Anas Benmassaoud : Effectivement nous œuvrons pourêtre n°3 en 2015 grâce à une stratégie bien étudiée.Notre vision se déploie sur deux volets. Le premierconsiste à investir dans la recherche et le développe-ment afin d’être sur le devant de la scène des télécoms.Cette stratégie nous garantit actuellement desgammes de produits très diversifiées et surtout distin-guées par leur design mais aussi par leurs contenustechnologiques. Le deuxième volet s’articule autourd’une stratégie de communication continue sur lamarque et les produits dans le but de rapprocher lenom Huawei du grand consommateur marocain. Cemême consommateur qui nous a déjà choisi parmil’ensemble des marques télécoms au Maroc pour laqualité de nos produits (Modems, routeurs…).

Vous avez récemment annoncé la consolidation de votre posi-tion sur le marché des modems 3G. Comment le marché maro-cain se porte-t-il actuellement et quelle part la marque Hua-wei peut-elle y briguer ? Le marché des modems 3G au Maroc a connu un bondémarrage en 2009 pour atteindre sa vitesse de croi-sière en 2010. Les opérateurs font des efforts considé-

Anas Benmassaoud, Directeur des ventes Terminaux Huawei.

rence qui existe sur le marché des smartphones ?Il est très tôt pour parler de part de marché, pour ce seg-ment très prisé des smartphones, nous avons opté pourune stratégie très spéciale. Nous voulons banaliser l’uti-lisation de ce type de téléphones. Huawei sait très bienque le pouvoir d’achat du citoyen marocain est relati-vement limité et dans ce sens nous avons choisi de pro-poser des smartphones qui offrent l’ensemble des carac-téristiques à des prix défiant la concurrence. L’objectifétant d’être le partenaire du consommateur marocain.

Plus globalement, quelle est aujourd’hui la stratégie de déve-loppement d'Huawei sur le marché marocain, tous marchésconfondus ? Huawei est une multinationale soucieuse de dévelop-per les marchés sur lesquels elle opère. Aussi, nous par-ticipons au développement humain par des actions ré-gulières avec des écoles d’ingénieurs comme l'INPT, àtitre d’exemple, en proposant des stages, du matériel té-lécoms, des bourses et des offres d’emplois. Huaweiveille également à jouer un rôle dans le développementtechnologique des cadres marocains afin qu’ils aientaccès aux dernières nouveautés du monde des télé-coms. Enfin, l’entreprise maîtrise la chaîne de produc-tion de bout en bout, ce qui lui donne une force de com-pétition sur le niveau des prix. Tous ces facteurspermettent donc à Huawei d’aspirer à occuper uneplace particulière dans les préférences du consomma-teur marocain. ❚

«Huawei veut occuper une place majeuresur le marché de la 4G»

rables en termes de promotion des produits pour atti-rer le maximum de clients et bien sûr Huawei est par-tenaire n°1 des trois opérateurs avec des parts de mar-ché qui dépassent largement les 60%. Sachant que leprix d’un modem en prépayé est le même chez un opé-rateur, le consommateur marocain préfère acheter «lemodem blanc» qui désigne la marque Huawei. Unchoix qui signifie que cette préférence est liée à la qua-lité et non pas au prix.

La 4G est sur le point d’intégrer le marché marocain et les dif-férents opérateurs se positionnent actuellement. CommentHuawei se prépare-t-elle à mener la course sur ce marché ? Forte de son savoir technologique qui lui a permisd'être dans le top 3, toutes technologies confondues àl’échelle mondiale, Huawei a déjà lancé la 4G sur despays bien connus au Moyen-Orient, il suffit de consul-ter les sorties médiatiques et les campagnes publici-taires sur les chaînes télévisées. Dans ce sens, Huaweicompte occuper une place majeure sur ce segment unefois son introduction officialisée, notamment dans ledéploiement de la 4G et la commercialisation des mo-dems et téléphones 4G.

Huawei est de plus en plus présent sur le marché des smart-phones. Quelle part de marché ce segment représente-t-il auMaroc ? Comment la marque fait-elle face à la forte concur-

Les Échos quotidien : En quoi consiste concrètementvotre produit ?Mohamed Benboubker : Notre produit permet auxmarques et annonceurs de mobiliser la force dumobile et des réseaux sociaux pour promouvoirleurs réseaux de points de vente auprès de leurclient. Dans le détail, cette plateforme se base sur lesmartphone, un terminal de plus en plus en voguequi bouleverse l’e-marketing. Nous avons comprisavec l’existence de 3 millions de mobinautes auMaroc (détenteurs de smartphones), que les grandsannonceurs veulent intégrer ces supports mobilesen les associant à leurs stratégies de médias sociaux,synonyme d’interactivité et de proximité. Sansoublier que le marketing sur mobile se développe àune vitesse de croisière beaucoup plus rapide que lemarketing via PC. De ce fait, cette application mobiledoit être considérée comme un outil de supportvirtuel au service du réseau de distribution physiquede l’annonceur.

Quel apport présente-t-il aux annonceurs ? Grâce à l’interaction avec les utilisateurs de l’applica-tion mobile, l’annonceur communique à ses prospects

Mohamed Benboubker,Directeur associé de Mobiblanc.

trésors, client mystère... Les secteurs visés dans un pre-mier temps sont les opérateurs télécoms, offices de tou-risme et commerces organisés. Pour prendre l’exempledu ministère du Tourisme, ce dernier pourra offrir auxtouristes un contenu riche, comme les audio-guidesmulti-langues, si ces derniers acceptent de recomman-der la destination Maroc à leurs amis et fans sur les ré-seaux sociaux. Ainsi, pour 1 million de touristes propa-geant 10 messages à 100 de leurs amis, notredestination Maroc touchera 1 milliard de personnesdans le monde.

Vous êtes actuellement en cours de lancement de ce concepten Côte d’Ivoire … En effet, nous déroulons une opération de pré-lance-ment d'un service télécom dans lequel la plateforme"Buzz & Win" sera la pièce centrale pour mobiliser lacommunauté des influents à faire un maximum debuzz autour de ce lancement. L'application mobilehabillée avec les couleurs de notre client, filiale d'ungrand groupe du Moyen-Orient, est un outil pour mo-biliser plus de 200 grands influents du Web qui cher-chent à gagner de grands lots et avantages. ❚

«Le smartphone boulversel’e-marketing»

et clients qu’ils ont la possibilité de gagner des lots of-ferts par la marque. Par exemple, en passant à proximitéd’un site actif, l’utilisateur de l’application est tout desuite notifié sur son smartphone à travers des push denotification, quant à l’existence de l’opération en cours.Pour obtenir le lot mis en jeu, il devra valider des règlesprédéfinies et ceci à travers une approche beaucoupplus ludique. Cette communauté de prospects et declients ‘’Buzz & Win ‘’ décroche, de ce fait, des avantagesen validant les opérations marketing à caractère lu-dique prédéfinies par l’annonceur. Ce dernier pouvantainsi suivre en temps réel l’efficacité de sa campagne demarketing direct. Par exemple, en utilisant ce procédéde marketing mobile, un annonceur, souhaitant déve-lopper sa notoriété, pourra offrir des cadeaux (incen-tives, réductions, points de fidélité.) à ses utilisateursmobiles qui feront un buzz «sponsorisé» via l’applica-tion mobile. Ce qui permettra à terme à cet annonceurde disposer de retombées directes sur les réseaux so-ciaux (facebook, twitter, foursquare).

À quels secteurs d'activité est-il destiné ?La solution s'adapte aux différents besoins des annon-ceurs; opération de vente flash, fidélisation, chasse aux

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De plus en plus de cadres adoptent un mode de travail basé sur la mobilité. Pratiques, ces nouvelles habitudesse basent sur le BYOD (Bring your own device) et permettent de réaliser toutes les tâches jadis assurées dansles locaux des entreprises depuis de multiples emplacements.

Le BYOD à la conquête des entreprises

L ’industrie des TIC intègre le concept«Bring your own device» (BYOD).C’est en substance ce que révèle la ré-

cente étude menée par Cisco et dont les ré-sultats attestent d’une nouvelle réalité dansle monde du travail, à savoir l’outil «highttech» personnel. Ceci ne serait, selon les ex-pert Cisco, pas qu’une simple tendance quise dégage à l’aune de la révolution des ta-blettes et des smartphones, en ce sens queles managers reconnaissent désormais la né-cessité d’une approche plus «holistique»,qui présenterait une évolution s’adressant à«la mobilité, à la sécurité, à la virtualisationainsi qu’à une politique de gestion de réseau». Cenouveau concept permet donc de mieuxgérer les coûts, tout en présentant une expé-rience optimale là où des économies peu-vent être réalisées. Dans ce sens, les béné-fices quantifiables ainsi que les complexitésinhérentes au fait d’autoriser les employésà utiliser leurs propres appareils mobilessur les réseaux de leurs employeurs doiventêtre pris en compte. Cependant, malgrécette difficulté, de nombreuses structurespermettent aujourd’hui la pratique du

BYOD au sein de leur entreprise, avec untaux d’utilisation atteignant les 95% despersonnes interrogées. Ces dernières affir-ment que «leur organisation permet l’utilisa-tion d’appareils mobiles appartenant aux em-

ployés sur le lieu de travail».

Concept adopté «En s’appuyant sur un réseau intelligent, les en-treprises peuvent désormais offrir à leurs em-

ployés la possibilité de travailler d’où ils le sou-haitent, quand ils le souhaitent, ce qui permetaux employés de travailler à leur manière», ex-plique Hassan Bahij, directeur de CiscoMaroc. Plus encore, le BYOD représente au-jourd’hui une porte d’entrée sur des avan-tages commerciaux plus importants pourles entreprises. Plus de 76% des leaders IT interrogés jugentd’ailleurs cette pratique extrêmement posi-tive, tout en y voyant des défis importantspour l’industrie.D’autre part, la disponibilité des terminaux,PC, smartphones et tablettes favorisentd’autant plus la mobilité et l’utilisation detiers appareils qui ne cessent d’augmenter.D’ici 2014, le nombre moyen d’appareilsconnectés par travailleur intellectuel attein-dra 3.3, contre une moyenne de 2.8 en 2012dans le monde et les initiatives mobilesconsommeront en moyenne environ 20%des budgets IT en 2014, comparé au taux de17% en 2012. Voilà ce qui devrait booster lesintentions des chefs d’entreprise qui hési-tent encore à adopter ce nouveau mode detravail au sein de leurs structures. ❚

Si la technologie a révolutionné ces dernières années de nombreux secteurs en leur apportant des outils de travailplus performants, certaines innovations restent tributaires de nombreuses réticences. C’est le cas du cloudcomputing, qui malgré tous les avantages qu’il présente en matière d’externalisation des données, peine àconvaincre les DSI marocains.

Le «cloud», un nuage qui peine à prendre

E ntre «réticences» et «nécessité», la prisede décision des DSI balance. Toutes lesgrandes entreprises nationales semblent

avoir pris conscience de l’importance d’optimi-ser les investissements et d’améliorer les perfor-mances de leur système d’information. C’est àjuste titre dans ce contexte qu’intervient le«cloud computing». Cette technologiequi repose sur le passage du statut de pro-priétaire des infrastructures et des logicielsà un modèle externalisé dans lequel les entre-prises ne payent que les ressources informa-tiques qu’elles consomment, promet «agilité»et «efficacité économique». La question est au-jourd’hui de savoir si les entreprises marocainessont aujourd’hui suffisamment imprégnées decette innovation. Une analyse du marché maro-cain menée par Epitaphe semble démontrerque les acteurs économiques restent enmanque d’informations relatives aux ser-vices offerts par le cloud computing. Plus en-core, ce sont près de 72% des entreprises maro-caines qui avouent ne pas encore avoir adoptéce mode de gestion des données. Ils seraient20% à prévoir l’adoption de la technologiecloud au courant de l’année contre 4% qui se di-sent pas du tout intéressés par le concept. À quoiest due cette réticence ? Les entreprises s’inter-

rogent en effet sur les risques en-courus dans l’utilisation du cloud

computing. 70% des DSI craignent au-jourd’hui le manque de sécurité de ce systèmeau moment où 36% s’interrogent sur lescontraintes légales qui persistent dans la miseen œuvre des services cloud et seulement 24%raisonnent performances et coûts. C’est dire

toute l’importance que revêtaujourd’hui la problématique

de la sécurité des données et quirebute encore de nombreux DSI.

Sur le point technique, un frein resteégalement à relever en ce qui concerne la dispo-nibilité des données en «temps T» du fait de re-poser sur un réseau Internet. Ainsi, 20% des DSI

relèvent davantage «la difficulté de rapatrier lesdonnées en interne», alors que 18% hésitentpar méconnaissance du cloud. Malgré tous cesblocages, le cloud présente des avantages dansl’optimisation de la gestion des activités de l’en-treprise.

Spécificité des services Les services et les applications issus du

cloud computing sont aujourd’hui nom-breux à être proposés par de grands opéra-

teurs. Cette offre «abondante» vise in fine àrépondre à des besoins bien spécifiques. Une

majorité d’utilisateurs marocains estiment enfaire usage à travers son service Internet de base,

notamment via les boîtes mails. D’autres,l’utilisent dans une visée plus technique,

dans le cadre de la gestion de leurs ventes ou en-core du contrôle des stocks et ce à travers sonmode «système d’information de gestion». D’au-tre part, 22% des chefs d’entreprise se disent au-jourd’hui favorables à l’usage de cette technolo-gie dans le traitement des transactions (suivi decommande). La réalité du marché marocain faitqu’il n’existe aujourd’hui que deux data centresau Maroc, en attendant l’arrivée prochaine d’untroisième à l’initiative du ministre de l’Industrie,du commerce et des nouvelles technologies.❚

SPÉCIAL NTIC .15www.lesechos.ma LES ÉCHOS QUOTIDIEN - JEUDI 20 DÉCEMBRE 2012

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